ATTAQUE DE L'IRAN SUR ISRAEL VERS UN EMBRASEMENT REGIONAL ?

Pour la première fois, l’Iran a directement mené une attaque massive contre Israël dans la nuit du samedi 13 avril 2024 au dimanche 14 avril. Téhéran a déclaré que l’opération, baptisée "Promesse honnête", répondait à la frappe qui a détruit son consulat à Damas le 1er avril, qu’elle attribue à l’Etat hébreu 

Le consulat iranien à Damas le 1er avril 2024 a décapité le haut commandement de la force Al-Qods, la branche des gardiens de la révolution chargée des opérations extérieures, en Syrie et au Liban.

Dans le même temps, les alliés de l’Iran, le Hezbollah libanais et les rebelles yéménites houthis ont mené des attaques anti-israéliennes, le premier en tirant deux salves de roquettes en quelques heures sur le Golan occupé par Israël, et les seconds en lançant des drones en direction du territoire israélien.

L’armée israélienne a affirmé avoir " déjoué " l’attaque, en interceptant " 99 % des tirs " grâce à son système de défense et l’aide de ses alliés. 

Selon son porte-parole, trois cents projectiles ont été lancés contre l’Etat hébreu (cent soixante-dix drones, trente missiles de croisière et cent dix missiles balistiques), dont " quelques-uns seulement sont tombés sur le territoire israélien ", notamment dans la base aérienne de Nevatim, dans le Néguev.

L’armée israélienne a pour l’instant signalé une seule blessée grave, une fillette de 7 ans, touchée à la tête par un éclat d’obus lancé pour intercepter un projectile iranien.

L’Iran a estimé, dimanche matin, que l’attaque menée dans la nuit contre Israël avait " atteint tous ses objectifs ", par la voix de son chef des forces armées. " Nous n’avons aucune intention de poursuivre cette opération, mais si le régime sioniste entreprend une action contre la République islamique d’Iran, que ce soit sur notre sol ou dans les centres nous appartenant en Syrie ou ailleurs, notre prochaine opération sera bien plus importante que celle-ci ", a prévenu le général Mohammad Bagheri.

Le président des Etats-Unis, Joe Biden, a déclaré que les forces américaines avaient contribué à abattre " presque tous " les drones et missiles tirés par l’Iran sur Israël. Téhéran a " envoyé un message aux Etats-Unis avertissant que leurs bases ne seraient pas sûres s’ils coopéraient avec Is2raël pour les prochaines actions éventuelles [iraniennes] ".

Israël a annoncé avoir intercepté, avec l’aide des Etats-Unis et d’autres pays alliés dont la France et le Royaume-Uni, mais aussi la Jordanie et l’Arabie saoudite, la quasi-totalité des 350 drones et missiles lancés par l’Iran contre son territoire. L’opération défensive a été baptisée «Bouclier de fer».

La région en état d'alerte

La Jordanie et le Liban, voisins d'Israël, ont annoncé la fermeture de leur espace aérien, de même que l'Irak, frontalier de l'Iran. Egalement voisine d'Israël, l'Egypte a annoncé la mise en état d'alerte maximal de ses défenses aériennes et mis en garde contre un " risque d'expansion régionale du conflit ". L'Arabie Saoudite a pour sa part appelé toutes les parties à « la plus grande retenue »

Une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies doit avoir lieu dimanche, à la demande d’Israël. Le chef de l’Organisation des Nations unies, Antonio Guterres, a condamné dès samedi l’attaque iranienne contre l’Etat hébreu et dénoncé " une grave escalade ".

C’est en effet la première fois depuis 1979 que le régime des mollahs mène une attaque directe contre son ennemi israélien. Cette attaque militaire aéroportée de l’Iran contre Israël, lancée dans la nuit de samedi à dimanche, pourrait transformer la crise de Gaza en une guerre à grande échelle au Moyen-Orient. 

“La guerre israélo-iranienne sort officiellement de l’ombre sans que l’on sache pour l’instant avec quelle intensité elle sera menée à visage découvert”, décrypte L’Orient-Le Jour.

Le risque d’embrasement régional "à son paroxysme" ?

pour Téhéran “L’attaque était une mesure défensive légitime suite à l’action israélienne à Damas et désormais ‘l’affaire peut-être considérée comme close’, a déclaré la mission iranienne auprès des Nations unies”. En lançant une opération massive, qui n'a pas fait de victime, contre le territoire israélien, Téhéran espère avoir rétabli sa dissuasion sans provoquer de riposte israélienne.

Pour Daniel Hagari, porte-parole de l'armée israélienne cette « attaque directe lancée depuis le sol iranien » est une « escalade dangereuse » . Le cabinet de guerre réuni autour de Benyamin Nétanyahou étudierait différentes options  comme des frappes aériennes ou le lancement de drones sur l’Iran, éventuellement sur des bases militaires ou des installations nucléaires  mais plus vraisemblablement sur le Hezbollah au Liban.

Il semble en tous cas acté que la riposte israélienne se fera après concertation avec les États-Unis, qui ont pour ce dimanche appelé à une réunion du G7.

Cette réunion des dirigeants du G7 devrait remettre la pression sur l'Iran qui continue à développer son programme nucléaire.


Alize Marion pour DayNewsWorld