LE DEFI DE RASSEMBLER POUR  MICHEL BARNIER 

 LE NOUVEAU PREMIER MINISTRE REPUBLICAIN

En nommant Michel Barnier, un représentant du parti minoritaire Les Républicains (LR), au poste de Premier ministre, le président Emmanuel Macron a clairement indiqué que la « non-censurabilité » était le critère décisif de son choix. Macron a justifié sa décision en affirmant qu'après avoir testé plusieurs autres candidats sans succès, il s'était assuré « des conditions de stabilité et de rassemblement le plus large ». Cette nomination illustre un rapprochement stratégique entre le macronisme et la droite républicaine. 

Un rapprochement macroniste avec la droite républicaine

Cette nomination témoigne en effet d'un rapprochement macroniste avec la droite républicaine. Michel Barnier a forcément reçu le soutien de Les Républicains (LR) – même s’il ne se situe pas forcément sur la même ligne que Laurent Wauquiez et la majorité du parti.

Si ce rapprochement a commencé lors des législatives par le partage de certaines circonscriptions dans quelques départements, il n’a cependant débouché sur aucun socle programmatique commun ni bien sûr aucun engagement à gouverner ensemble. Le parti Renaissance a d'ailleurs précisé dans un communiqué qu'il ne donnait pas de « chèque en blanc » à Barnier. Cependant, la nomination de Barnier garantit que les acquis politiques d'Emmanuel Macron ne seront pas démantelés comme le souhaitait le Nouveau Front populaire.

Lors de sa première interview sur TF1, le nouveau Premier ministre a fixé ses priorités : maîtriser les flux migratoires avec des mesures concrètes, revaloriser le travail et éviter l'augmentation de la dette française.Michel Barnier a également souligné l'importance des services publics tant dans les quartiers urbains que dans les campagnes, reprenant les grandes lignes du « pacte législatif » de son parti Les Républicains présenté en juillet. Bien qu'il ait soutenu le report de l'âge légal de la retraite à 65 ans lors de la primaire LR en 2021, il s'est abstenu de dire s'il reviendrait sur le décalage de 62 à 64 ans adopté en 2023, préférant ouvrir le débat sur l'amélioration de cette réforme pour les plus fragiles, tout en respectant le cadre budgétaire.

Le nouveau locataire de Matignon , lors de la primaire de 2021, avait critiqué la politique européenne et les accords de Schengen, appelant à un renforcement du contrôle des frontières et à un durcissement des politiques d'expulsion des étrangers. Le RN s’est appuyé là-dessus pour dire qu’il avait évolué positivement. En soutenant Barnier, Le Pen évite d’apparaître comme responsable du blocage institutionnel ou du désordre potentiel et peut endosser l’habit de dirigeante « responsable »

.«Le bénéfice du doute» accordé par le RN

Pour la première fois en France, le Rassemblement national est potentiellement en situation de soutenir un gouvernement et de négocier son soutien au gouvernement. Le partie de Marine Le Penl attend d'entendre la déclaration de politique générale dans l'Hémicycle pour se décider. En déplacement dans la Marne, le président du Rassemblement national a déclaré que Michel Barnier était «un premier ministre sous surveillance démocratique», auquel il accordait «le bénéfice du doute» avant de se prononcer sur une hypothétique censure.

Le RN s’est appuyé là-dessus pour dire qu’il avait évolué positivement. En soutenant Barnier, Le Pen évite d’apparaître comme responsable du blocage institutionnel ou du désordre potentiel et peut endosser l’habit de dirigeante « responsable ».

Pour la première fois en France, le Rassemblement national est potentiellement en situation de soutenir un gouvernement et de négocier son soutien au gouvernement. Le partie de Marine Le Penl attend d'entendre la déclaration de politique générale dans l'Hémicycle pour se décider. En déplacement dans la Marne, le président du Rassemblement national a déclaré que Michel Barnier était «un premier ministre sous surveillance démocratique», auquel il accordait «le bénéfice du doute» avant de se prononcer sur une hypothétique censure.

Opposition radicale du Nouveau Front populaire

Le Nouveau Front populaire est la seule formation à censurer le futur gouvernement, conduit par l'homme de droite Michel Barnier, avant même de connaître sa composition et la politique qu'il entend mener.

Mais Michel Barnier, fort de ses talents de négociateur, parviendra peut-être à éviter la censure du PS et des écologistes avec des engagements forts en matière de services publics, de pouvoir d’achat et de transition écologique...

Son défi sera de maintenir une stabilité gouvernementale tout en respectant les attentes et les exigences des divers partis et des citoyens français.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

JO 2024 JEUX "LES PLUS DANGEREUX"

 SELON CERTAINS MEDIAS DU MONDE

A quelques jours du coup d’envoi, la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris aura lieu vendredi 26 juillet 2024 sous les yeux des médias du monde entier. 

Alors que 15 millions de visiteurs sont attendus pour cette compétition mondiale, de nombreux observateurs étrangers sont plus inquiets. Notre média américain *Bloomberg* résume le contexte géopolitique tendu des Jeux olympiques : 

"Quelque 88 athlètes israéliens et huit Palestiniens participent aux Jeux, alors que la guerre entre Israël et le Hamas fait rage et que la France connaît une augmentation alarmante des crimes de haine antisémites. Au moins un complot terroriste a déjà été déjoué. 

Plus de la moitié des athlètes russes et biélorusses autorisés à concourir ont des liens avec des agences militaires ou ont manifesté leur soutien à la guerre en Ukraine."
En avril 2024, *Politico* parlait déjà du "cauchemar terroriste de Macron aux Jeux olympiques". En janvier dernier, l’hebdomadaire italien *Il Venerdì* titrait "Attention : jeux dangereux". Le quotidien italien *La Repubblica* s'inquiète aujourd'hui d'une compétition qui "se déroulera au milieu des guerres, des attentats et de la folie".

Le journal espagnol *El Pais* pointe par exemple des Parisiens maussades, tandis que certains s’interrogent sur la propreté de la Seine, dont le programme de dépollution a coûté 1,4 milliard d’euros. 

"La qualité de l’eau de la Seine est loin d’être irréprochable, comme l'ont montré les nombreuses analyses conduites en vue de ces 33e Olympiades", critique la chaîne américaine *ABC News*, reprise par *Courrier International*. 

Plus prosaïquement, le quotidien australien *The Age* titrait :

 "La Seine qui pue : là où les poissons vont mourir et où naissent les manifestations d’excréments contre les Jeux olympiques", en référence aux internautes ayant appelé à déféquer dans la Seine avant qu’Anne Hidalgo s’y baigne.

Parmi les craintes partagées par la presse étrangère, la sécurité est en tête. 

"Les questions de sécurité inquiètent, d’autant plus qu’on assiste à une recrudescence des attaques d’islamistes radicaux", juge l’hebdomadaire américain *Time*. La majeure partie de la compétition ayant lieu au cœur de la capitale, le journaliste Kow Ewe parle d’une "rupture ambitieuse avec la tradition [NDLR : qui veut que les infrastructures se situent plutôt en dehors des villes] […], mais aussi potentiellement la plus dangereuse". 

La ville de Paris a, pour la première fois dans l’histoire des Jeux olympiques, préparé une cérémonie d’ouverture hors d’un stade, ce qui constitue un défi supplémentaire en termes de sécurité.

Le magazine américain évoque des "problèmes de sécurité" qui se seraient "accrus" ces derniers mois, citant l’arrestation en mai dernier d’un jeune homme de 18 ans ayant planifié une attaque djihadiste visant les épreuves olympiques de football. 

Le *New York Times* renchérit et ajoute que la France "s’est malheureusement habituée aux menaces terroristes et aux soldats patrouillant sur ses places et ses gares bondées, les doigts près de la gâchette des mitrailleuses".

En Allemagne, le *Zeit online* rappelle que "la ville de Paris avait maintenu sa candidature, alors qu’elle était frappée par une vague d’attentats islamistes en 2015, année où elle a postulé."

Étant souvent à la une des journaux pour des attaques terroristes, la France a adopté des mesures draconiennes : espace aérien fermé, taille de la foule réduite et renforcement des forces de l’ordre. Au total, 35 000 policiers et gendarmes et 18 000 militaires français seront mobilisés pendant les JO. 

Ces derniers seront épaulés par des agents étrangers. "Plus de 80 pays nous aident, en envoyant des policiers, des gendarmes, des démineurs pour que ces Jeux olympiques soient les plus beaux", a affirmé le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, lundi 15 juillet. Pour assurer la sécurité du public et des athlètes, 44 000 barrières seront déployées lors des épreuves sur route et de la cérémonie d’ouverture.

Le quotidien *The Times of Israel* rapporte que des athlètes israéliens ont reçu des menaces par courrier électronique, craignant une répétition des événements de Munich 1972, où le groupe terroriste Septembre Noir avait pris en otage des athlètes israéliens, tuant finalement 11 personnes ainsi qu’un policier allemand. 

Un journaliste souligne que la délégation italienne défilera avec celle d’Israël, "l’une des nations les plus contrôlées et les plus à risque, également suivie lors d’événements sportifs par des agents du Mossad."

Malgré ces appréhensions, le ton des médias étrangers est moins alarmiste qu’il y a quelques mois.
À quelques jours du lancement de la compétition, les craintes s’estompent sans pour autant disparaître.Les plus optimistes, comme le quotidien allemand *Süddeutsche Zeitung*, espèrent voir une "vaste fête urbaine capable d’affirmer le sentiment national".....




Alize Marion pour DayNewsWorld

JO ET BAIGNADE DANS LA SEINE

LE PLONGEON D'ANNE HIDALGO

A l'approche des Jeux Olympiques de 2024, une promesse est devenue un compte à rebours médiatique : celle de permettre la baignade dans la Seine, d'abord pour des compétitions sportives, puis pour le grand public. 

A quelques jours des épreuves de nage en eau libre pour les Jeux olympiques la maire de Paris Anne Hidalgo s’est baignée dans la Seine mercredi 17 juillet 2024. Etat et collectivités franciliennes ont investi 1,4 milliard d’euros depuis 2016 pour que la Seine et son principal affluent la Marne soit baignables. Avec la promesse de créer trois zones de baignades dans Paris en 2025.

Alors que les candidatures des villes pour les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) perdent en popularité en raison des coûts exorbitants et des bénéfices contestables pour les habitants locaux, la possibilité pour les Parisiens de se baigner dans la Seine après les JOP est mise en avant.

Cependant, ce discours médiatique a parfois masqué certaines réalités historiques et actuelles. En effet, la baignade dans la Seine a été pratiquée au cours des siècles et persiste de manière clandestine malgré les interdictions.

De plus, cette pratique n'est pas seulement récréative ou sportive, mais également liée aux enjeux climatiques, alors que la hausse des températures complique la réalisation des objectifs de l'accord de Paris.

Une tradition ancienne de la baignade

La baignade dans la Seine en 2024 est souvent présentée comme une nouveauté, alors qu'il s'agit en réalité d'une pratique ancienne à Paris.

Des traces d'étuves existent dès le XIIIe siècle, bien que cette pratique soit peu documentée en l'absence d'aménagements significatifs.

Au fil des siècles, la baignade pour l'hygiène, la détente et les loisirs a continué, s'étendant progressivement au-delà de Paris.


Au XVIIe siècle, on observe un essor des baignades en Seine avec les premières interdictions et les premiers aménagements pour les bains de rivière.

Ces installations visaient à sécuriser les baigneurs contre le courant et à protéger leur nudité.

A partir de la fin du XVIIIe siècle, les aménagements se sophistiquent avec des services supplémentaires et l'apparition des premières écoles de natation.

A la fin du XIXe siècle, les bains flottants se multiplient en Seine et en Marne, tandis que les premières piscines chauffées sont construites à Paris.

Des interdictions récurrentes mais inefficaces

Bien que la baignade ne soit pas récente, les interdictions de nager dans la Seine se sont succédé sans réussir à éradiquer la pratique.

Les historiens ont retrouvé des restrictions dès le XVIIe siècle, motivées par la visibilité de la nudité.

Un autre motif, la gêne à la navigation, apparaît en 1840....


Le partage de l’espace public se fait au bénéfice de la navigation. A la fin du 19è siècle, les bateaux-mouches apparaissent et le trafic fluvial des péniches se développe.

Malgré la concurrence du rail, la navigation sur la Seine se poursuit. Avec la loi du 19 juillet 1837 pour l’amélioration de la navigation sur la Seine, de gros travaux sont entrepris pour alimenter Paris en eau, et on creuse le lit de la
Seine.Ces restrictions aboutissent à l'arrêté préfectoral de 1923, toujours en vigueur, interdisant la baignade dans les rivières et canaux de l'ancien département de la Seine.

En 1970, l'interdiction de la baignade en Marne invoque pour la première fois la qualité de l'eau. Cependant, même après 1923, des établissements de bains ont continué à fonctionner, connaissant un essor pendant l'Entre-deux-guerres, notamment en banlieue. Les baignades ont persisté, particulièrement lors des vagues de chaleur.

Différentes autorités ont en effet restreint la baignade dans la Seine depuis le XVIIIe siècle sans que l’enjeu sanitaire soit le principal motif avant les années 1970. Les baignades sont autorisées sur dérogation pour raison médicale jusqu’en 1867, avec l’idée qu’il était bon de se baigner et que cela permettait de soigner certaines maladies. 

La baignade est aussi autorisée dans certains établissements de bain comme la fameuse piscine Deligny située au pied du Musée d’Orsay qui était remplie d’eau de Seine non filtrée, exposant les baigneurs à une contamination bactériologique. 

En outre, des baignades en rivière étaient autorisées à Asnières, Gennevilliers, Epinay, soit en aval du lieu de rejets des égouts de Paris à Clichy. Si l’on superpose la carte des baignades et des rejets d’égouts de Paris, on voit que les baignades autorisées jusqu’en 1923 se trouvent en aval des points de rejets de ces égouts. 

Cela apporte la preuve que la qualité de l’eau n’était pas la raison de la réglementation de la baignade à l’époque. Après la deuxième guerre mondiale la montée en puissance des questions sanitaires conduit la préfecture de police à interdire la baignade en rivière de façon ponctuelle mais autorise exceptionnellement des évènements sportifs dans la Seine. Des photos font notamment état de baignades assez nombreuses lors de pics de chaleur.


Des baigneurs contemporains

Aujourd'hui, des nageurs occasionnels, militants ou réguliers, continuent de se baigner dans les cours d'eau parisiens. Des compétitions sportives, comme le triathlon de Paris en 2012, ont vu des athlètes nager dans la Seine. Des nageurs amateurs en eau froide se sont aussi exercés dans les canaux malgré les interdictions, avec leurs propres règles de sécurité.


Des baignades militantes ont eu lieu pour attirer l'attention sur la pollution de l'eau, comme celle organisée par des membres des Verts en 2005. L'ONG European River Network a popularisé les Big Jump, des baignades collectives réclamant une meilleure qualité de l'eau. Le syndicat Marne Vive organise également des Big Jump depuis le début des années 2000 pour rendre la rivière baignable et protéger sa faune et sa flore.

La baignade urbaine en Europe

Dans d'autres villes européennes comme Bâle, Zurich, Berne, Copenhague, Vienne, Amsterdam, Bruges, et Munich, la baignade urbaine est courante. Ces villes ont souvent atteint cet objectif grâce à des politiques d'assainissement des eaux. Copenhague, par exemple, a réhabilité son système d'assainissement dans les années 1990, améliorant progressivement la qualité de ses eaux jusqu'à inaugurer la zone de baignade "Harbour Bath" au début des années 2000.

Avec le réchauffement climatique et les canicules de plus en plus fréquentes, l'accès à des zones de baignade devient crucial. Paris, vulnérable en raison de son urbanisation dense et minérale, souffre de forts îlots de chaleur. Des baignades temporaires sont organisées par la Ville de Paris, comme celles du bassin de la Villette intégrées au plan Canicule et Parcours Fraîcheur.




Jaimie Potts pour DayNewsWorld

LEGISLATIVES CHOISIR UN PREMIER MINISTRE 

DANS LES AUTRES PAYS EUROPEENS

Depuis le 7 juillet 2024, la Ve République connaît une situation inédite : aucun parti ou coalition ne peut, au soir des élections, prétendre à l’exercice du pouvoir : le Nouveau Front populaire compte 182 sièges, la coalition Ensemble en totalise 168, le RN et ses alliés 143, et LR 46 . Or dans la pratique politique de la Ve république il existe une logique majoritaire marquée par le rôle d’un président de la République élu au suffrage universel et d’habitude capable d’entraîner la victoire de son camp lors des législatives, un mécanisme amplifié par la réforme constitutionnelle de 2000.

Une situation inédite donc pour Emmanuel Macron .

C'est pourquoi Emmanuel Macron à travers sa lettre aux Français du 10 juillet 2024 tente de réaffirmer son rôle central, alors que les élections ne lui ont pas permis de conserver sa majorité, déjà relative, à l’Assemblée.

Sans doute mènera-t-il les consultations d’usage, lui qui s’est déjà entretenu avec le président du Sénat, le président de l’Assemblée ne devant être désigné que le 18 juillet.

Cette élection du président de l'Assemblée devait permettre au président d’en savoir plus sur l’état de la large coalition républicaine qu’il appelle de ses vœux. Elle permettra peut-être également à l’Assemblée de reprendre la main alors que la Constitution écrite ne lui est d’aucun secours et que les procédures étrangères, qui consacrent un chef d’État effacé, sont inadaptées aux institutions françaises.

Celles-ci font en effet du président le maître des horloges et du jeu institutionnel. Plus encore face à une assemblée divisée. Ce dont il a bien pris la mesure lorsqu’il affirme dans sa lettre du 10 juillet : « C’est à la lumière de ces principes que je déciderai de la nomination du premier ministre ».

Mais comment la constitution d’un gouvernement se passe-t-elle dans d'autres pays européens lorsqu’ aucune majorité claire ne se dessine à l’Assemblée ? Ce qui est très fréquents dans grands nombres de pays.

Le modèle du consensus allemand

En Allemagne, le mode de scrutin rend presque impossible l'obtention d'une majorité absolue. Cela favorise une culture du compromis et des alliances politiques dépassant les simples divisions gauche-droite, comme en 2005 avec la « grande coalition » réunissant la CDU (droite), le SPD (centre-gauche) et le FDP (libéraux), ou en 2013 avec la coalition CDU-SPD, reconduite en 2017.

Après les élections, les partis de la nouvelle majorité négocient un contrat de coalition, engageant chacun à soutenir les textes traduisant cet accord programmatique. Ainsi, en 2017, les négociations ont duré 171 jours, comparé à 3 mois en 2013 et 2 mois en 2021 pour un gouvernement dirigé cette fois par le SPD avec les Verts et le FDP comme alliés.

Ces accords, bien qu'extraconstitutionnels, sont essentiels au fonctionnement des institutions. L’article 63 de la Constitution stipule que le président fédéral propose un candidat à la chancellerie au Bundestag, qui doit l'élire à la majorité absolue. En cas d'échec, un délai de 14 jours s'ouvre, après lequel, si aucun candidat n'obtient cette majorité, le président peut nommer un chancelier minoritaire ou dissoudre le Bundestag pour clarifier la majorité par de nouvelles élections.

Ainsi, les partis doivent s'entendre à l'avance pour présenter un candidat capable de rassembler la majorité absolue des députés, faute de quoi ils risquent la dissolution. Le président, respectant les règles non écrites du régime parlementaire, attend toujours cette proposition.

La Constitution française est plus succincte : « Le Président de la République nomme le Premier ministre. » En confiant la nomination du chef de gouvernement exclusivement au président, la Constitution renforce ses pouvoirs au-delà du simple rôle d'arbitre prévu par d'autres Constitutions, qui cherchent à limiter ses prérogatives.

En Pologne, le président a récemment échoué à imposer sa volonté à l'Assemblée.

La Constitution polonaise établit une procédure stricte avec des délais imposés au président. Selon l'article 54, celui-ci doit nommer un chef de gouvernement dans les 14 jours suivant l'élection de la nouvelle Diète ou la démission du précédent gouvernement. Cependant, le gouvernement nommé doit obtenir la confiance de la Diète dans les 14 jours suivants pour pouvoir gouverner.

Les règles implicites exigent que le président consulte l'Assemblée afin de choisir un chef de gouvernement susceptible de recevoir l'approbation de la Diète. Si le candidat proposé par le président est rejeté, l'Assemblée peut, dans le même délai de 14 jours, élire son propre candidat. 

Cette élection requiert une majorité absolue, avec la présence d'au moins la moitié des députés pour valider le vote. En cas de nouvel échec, le président reprend l'initiative, mais sans pouvoir imposer son candidat, car la Diète peut encore refuser de lui accorder sa confiance.

Dans une telle situation, le président peut, comme en Allemagne, dissoudre l'Assemblée. La Constitution polonaise, reconnaissant que le mode de scrutin ne garantit pas toujours une majorité claire, offre plusieurs solutions. Le président doit donc consulter les présidents des Chambres et les chefs de groupes parlementaires pour désigner un chef de gouvernement acceptable par la majorité. Si le président se trompe dans son choix, la Constitution permet à la Diète de rejeter le gouvernement proposé et de désigner son propre candidat.

C'est ce qui s'est produit en 2023. Le président conservateur Andrzej Duda a nommé le chef du PiS, le groupe le plus important de la Diète, mais qui n'était pas soutenu par la coalition victorieuse. La Diète a alors refusé de lui accorder sa confiance et a élu Donald Tusk. Le président n'a pas pu s'opposer à la nomination de ce dernier, malgré des divergences politiques.

En France, bien que la Constitution prévoit des mécanismes pour que le gouvernement cherche la confiance de l'Assemblée, elle n'autorise pas cette dernière à imposer son choix au président, qui reste le seul à pouvoir nommer le Premier ministre. Contrairement à d'autres systèmes, la France ne connaît pas la motion de censure constructive, qui permettrait à l'Assemblée d'imposer son propre chef de gouvernement en cas de renversement de l'exécutif en place.La Constitution polonaise inclut également des délais contraignants pour le président.

Les monarchies parlementaires

En Suède , au contraire, le pouvoir de désigner le chef du gouvernement est conféré à l'Assemblée (Riksdag). La Constitution suédoise attribue cette responsabilité au président du Riksdag, qui doit consulter les groupes parlementaires et les vice-présidents de l'Assemblée avant de proposer un candidat au poste de premier ministre. Ce candidat est alors nommé s'il ne reçoit pas un vote négatif de la moitié des députés. Par conséquent, le chef de l'État, qui est héréditaire, n'a aucun rôle dans la procédure de nomination du chef de gouvernement.

D'autres exemples montrent également la limitation des pouvoirs du chef d'un État monarchique dans la désignation du premier ministre. En Belgique, par exemple, le processus peut durer plus d'un an, comme après les élections de 2010 où il a fallu 541 jours pour former un gouvernement. Après des élections, souvent sans majorité claire, le roi nomme un informateur chargé de sonder la Chambre pour identifier les partis capables de former une coalition. Les partis politiques doivent alors composer une majorité capable de soutenir un gouvernement, ou au moins de ne pas le destituer. Cela a conduit à une crise politique en Belgique de 2010 à 2011, où il était impossible de former un gouvernement, obligeant l'exécutif sortant à gérer les affaires courantes. Une situation semblable s'est produite en Irlande du Nord entre 2017 et 2018.

Vers un gouvernement technique comme en Italie en temps de crise ?

En Italie dans les périodes de crise, le chef de l’État italien, président de la République, exerce en effet un rôle spécifique à savoir un remarquable pouvoir d’initiative alors qu’en temps « normal » sa fonction de garant se traduit par un profil relativement effacé .

Lors des périodes de crise politique pour constituer un gouvernement en Italie, le président de la République mène des consultations approfondies avec tous les groupes parlementaires. Chaque parti peut alors exprimer ses préférences pour la nomination d’un chef de gouvernement. Une fois ces consultations achevées et après avoir pris en compte les avis de toutes les formations politiques, y compris les plus petites, le président de la République charge une personnalité de former un gouvernement. Cette personnalité reçoit un mandat exploratoire pour évaluer la possibilité de constituer une équipe gouvernementale et obtenir le soutien nécessaire du Parlement. Si les conditions sont réunies, cette personne présente alors le nouvel exécutif aux chambres pour obtenir un vote de confiance.

Le concept de gouvernement technique est apparu en 1993 avec Carlo Azeglio Ciampi, ancien gouverneur de la Banque d’Italie, à la tête de l’exécutif. Ce modèle a été réutilisé en 1995 avec Lamberto Dini, ancien directeur général de la Banque d’Italie, puis en 2011 avec Mario Monti, et enfin en 2021 avec Mario Draghi.

Les gouvernements techniques en Italie sont souvent une réponse aux blocages politiques, notamment lorsqu'il n'y a pas de majorité parlementaire capable de soutenir une coalition partisane. Dans ces situations de crise, un chef du gouvernement – le président du Conseil des ministres en Italie – est nommé pour former un cabinet soutenu par une majorité, voire par toutes les forces politiques, dans un esprit d’union nationale.
Ces gouvernements techniques sont perçus comme des périodes transitoires qui assurent la continuité institutionnelle et préparent le retour à un cycle politique basé sur des élections.

Leur composition est généralement mixte, incluant des ministres techniques – des experts reconnus dans leurs domaines, sans expérience politique antérieure – et des personnalités ayant une carrière politique sans affiliation partisane marquée.
L’agenda de ces gouvernements techniques se concentre sur deux aspects : la stabilisation économique et financière pour maintenir la position du pays sur la scène internationale, et la mise en œuvre de réformes difficiles à faire passer dans un cadre de majorités partisanes.

La question de savoir si le compromis à l’italienne est possible en France se pose. 

Les conditions de crise politique et d’impossibilité de trouver une majorité pourraient y conduire, le président de la République se trouvant, après le 7 juillet, dans une posture de cohabitation, c’est-à-dire dans l’obligation de laisser à un gouvernement et à son chef la marge de pouvoir prévue par la Constitution dans la conduite de la politique...

Toutefois, l'hyperprésidence d’Emmanuel Macron pose un réel défi en termes de culture de compromis et de négociation.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

QUELS ENSEIGNEMENTS TIRER DES RESULTATS 

DES LEGISLATIVES EN FRANCE ?

Le Nouveau Front populaire est en tête, suivi par Ensemble et le Rassemblement national. Toutes les formations étant loin de la majorité absolue, les négociations ont commencé.

Emmanuel Macron avait choisi de dissoudre l'Assemblée pour « redonner le choix » aux Français. Cependant, au lieu de la clarté souhaitée, le résultat a été une nouvelle majorité relative. D'après les résultats définitifs des législatives annoncés par le ministère de l'Intérieur, la coalition de gauche du Nouveau Front populaire a obtenu 178 sièges (182 avec les dissidents), devant Ensemble (156) et le Rassemblement national avec ses alliés (143 sièges).

Aucune des formations n'atteint la majorité absolue de 289 sièges, ce qui engendre une période d'incertitude et de tractations politiques. Gabriel Attal doit présenter sa démission à Emmanuel Macron lundi matin, mais il a exprimé sa volonté de rester Premier ministre aussi longtemps que nécessaire, notamment en vue des Jeux olympiques. Emmanuel Macron souhaitait une clarification, mais celle-ci n'a pas eu lieu, créant un risque de frustration chez les électeurs français et rendant improbable une alliance entre le Nouveau Front populaire et la majorité présidentielle.

La majorité présidentielle, avec 23,15 % des voix, a obtenu de bien meilleurs résultats qu'aux élections européennes, remportant une centaine de sièges pour Renaissance sur les 156 d'Ensemble. De son côté, Les Républicains, incluant divers élus de droite et certains indépendants comme Aurélien Pradié, ont obtenu 66 sièges. Cependant, le bloc central, avec ses 156 députés, a perdu presque 100 sièges en trois semaines.

La France Insoumise stagne, tandis que le Parti socialiste progresse

Les résultats révèlent l'existence de trois blocs de taille similaire. Emmanuel Macron avait dissous l'Assemblée pour obtenir une clarification, mais c'est l'inverse qui s'est produit. La gauche a réussi à s'unir rapidement, tandis que la formation d'Emmanuel Macron se maintient difficilement, s'effondrant par rapport à 2017. La droite républicaine résiste malgré un contexte difficile. C'est le paradoxe de cette dissolution : Emmanuel Macron pensait que la gauche allait imploser, mais c'est finalement la droite qui s'est fragmentée entre les anciens centristes alliés d'Emmanuel Macron, les Républicains ralliés comme Gérald Darmanin et Bruno Le Maire, ceux ayant suivi Éric Ciotti dans l'alliance avec le RN, et les Républicains stricto sensu.

Cette répartition des forces montre une polarisation du paysage politique en trois blocs presque équivalents en taille. La tentative d'Emmanuel Macron de clarifier les lignes politiques a finalement abouti à une situation encore plus complexe, avec une gauche unifiée, une majorité présidentielle affaiblie par rapport à 2017, et une droite républicaine divisée en plusieurs factions.

« Le front républicain a totalement renversé le scénario de cette élection. » Au sein du Nouveau Front populaire (NFP), qui a recueilli 25,7 % des voix, La France insoumise (LFI) demeure le principal parti de la coalition, mais stagne autour de 75 députés. En revanche, le Parti socialiste (PS) voit presque doubler ses effectifs avec 59 sièges, contre 28 pour les Écologistes et 9 pour le Parti communiste français (PCF).

Malgré les incertitudes, le « front républicain » a réussi à empêcher l'extrême droite de progresser. Les électeurs du Nouveau Front populaire ont massivement voté contre le Rassemblement National (RN) : 70 % des électeurs du NFP au premier tour ont soutenu le candidat Les Républicains (LR) en cas de duel avec le RN, et 79 % ont choisi le candidat d'Ensemble.

Cependant, le transfert de voix a varié selon l'affiliation partisane lors des duels avec le RN : les électeurs du camp présidentiel ont voté à 54 % pour un candidat du PS, d'EELV ou du PCF, mais seulement à 43 % pour un candidat de LFI face au RN.

Le RN change de dimension et devient une alternative crédible

Au second tour,e le RN et ses alliés restent cependant la première force en termes de suffrages (37 %, soit 10 millions de voix), même s' ils n'ont obtenu « que » 104 députés, auxquels s'ajoutent les 39 élus dès le premier tour. Marine Le Pen a dénoncé cet écart entre voix et sièges comme une « volonté populaire bafouée ». Néanmoins, le parti de Jordan Bardella est la seule force politique à progresser significativement à l'Assemblée nationale, passant de 88 à près de 150 députés, un score historique qui atténue l'amertume de leur défaite.

De plus, le RN apparaît désormais comme une réelle alternative. Tout l'entre-deux-tours s'est focalisé sur ce parti et la question du front républicain, sans lequel le RN aurait probablement obtenu une majorité relative forte, voire une majorité absolue courte.

Bien que le RN arrive en troisième position, il est néanmoins le premier parti de l'Assemblée nationale derrière deux coalitions réunissant plusieurs partis. C'est une première dans l'histoire de la Ve République qu'un groupe aussi important se retrouve dans l'opposition. Cela aura des répercussions sur le fonctionnement de l'Assemblée nationale, influençant le temps de parole, les questions au gouvernement, la composition des commissions, et l'ordre du jour. Le RN s'impose durablement dans le paysage parlementaire.

Le Rassemblement National (RN) a radicalement changé de stature. Il est devenu un parti attrape-tout, similaire à ce qu'En Marche avait représenté en 2017. Désormais, le RN apparaît comme une véritable alternative politique. Tout l'entre-deux-tours s'est focalisé sur ce parti et sur la question du front républicain, sans lequel le RN aurait probablement obtenu une forte majorité relative, voire une courte majorité absolue.

La formation d'un gouvernement s'annonce dés lors complexe.
Former un gouvernement dans ce contexte s'avère difficile. Des désaccords subsistent au sein du Nouveau Front populaire. Comment envisager une coalition allant de La France insoumise au centre-droit ?

D'un point de vue constitutionnel, il revient à Emmanuel Macron de choisir un Premier ministre en tenant compte des résultats du scrutin. Jean-Luc Mélenchon affirme que le chef de l'État n'a pas d'autre choix que de limoger Gabriel Attal et de faire appel au Nouveau Front populaire pour gouverner, en nommant un chef de gouvernement issu de cette coalition. Marine Tondelier et Olivier Faure partagent cette position.


Une coalition à géométrie variable

Jean-Luc Mélenchon insiste sur le fait que le Nouveau Front Populaire doit gouverner. Parallèlement, Raphaël Glucksmann semble plus enclin à reconnaître la complexité posée par la majorité relative et à envisager une coalition incluant le bloc central. « Nous sommes en tête, mais nous sommes dans une Assemblée divisée », a-t-il déclaré, appelant les responsables politiques, à l'exception du RN, à « se comporter en adultes ».

Cette divergence au sein même du bloc de gauche montre la difficulté pour Emmanuel Macron de construire quelque chose de solide, surtout quand la simple mention de La France insoumise (le groupe le plus important du NFP) provoque des réactions vives au sein de son propre camp. La question clé est la suivante : une coalition intégrant toute la gauche, y compris LFI, pourrait-elle résister à une motion de censure ? C'est peu probable, étant donné que la macronie a souvent mis dos à dos les « extrêmes ».

Un scénario où Macron tenterait de diviser le NFP en ignorant les insoumis semble improbable, étant donné la loyauté au programme commun exprimée par les socialistes et les écologistes. Une autre solution pour Macron serait de se tourner vers le bloc central, renforcé par les élus LR, qui sont environ soixante. Numériquement, une majorité relative pourrait émerger, mais ce scénario pose plusieurs problèmes.

Premièrement, les élus de droite se sont présentés comme opposants à Macron, et certains parmi eux, comme Olivier Marleix ou Laurent Wauquiez, nourrissent une aversion tenace envers le président. Deuxièmement, ce choix ignorerait le verdict des électeurs, puisque parmi les trois principaux blocs, c'est la gauche qui est arrivée en tête. Enfin, une telle coalition ne résoudrait pas le problème de la majorité relative, ramenant à la situation initiale.

Une coalition au-delà des blocs ?

Pour éviter le blocage et respecter le message des urnes, il faudra trouver une solution de coalition au-delà des blocs existants. Jean-Philippe Derosier, constitutionnaliste, estime qu'une personnalité de rassemblement doit diriger cette coalition, car aucune majorité claire ne se dégage.

Emmanuel Macron, patient, attend la structuration de la nouvelle Assemblée nationale pour prendre les décisions nécessaires. « Conformément à la tradition républicaine, il attendra la structuration de la nouvelle Assemblée nationale pour prendre les décisions nécessaires », a annoncé l’Élysée après les résultats, précisant que le chef de l’État « veillera au respect du choix souverain des Français ». Gabriel Attal, démissionnaire, reste prêt à gérer les affaires courantes aussi longtemps que nécessaire.

Les résultats montrent l'existence de trois blocs de taille similaire. Macron espérait clarifier les lignes politiques par la dissolution de l'Assemblée, mais a obtenu le résultat inverse. La gauche s'est rapidement unifiée, tandis que la majorité présidentielle a faibli par rapport à 2017, et la droite républicaine résiste malgré les difficultés. La dissolution, pensée pour affaiblir la gauche, a finalement fragmenté la droite en plusieurs factions, compliquant encore plus la gouvernance.

En somme, ces résultats montrent une polarisation du paysage politique en trois blocs presque égaux. La tentative d'Emmanuel Macron de clarifier la situation a abouti à une configuration encore bien plus complexe...

Le pouvoir va-t-il passer de l’Élysée à Matignon ?

Le pouvoir semble sur le point de se déplacer de l’Élysée à Matignon, en passant surtout par le Palais Bourbon et sans oublier le palais du Luxembourg, où la droite républicaine détient la majorité au Sénat.

Emmanuel Macron n'a plus toutes les cartes en main pour gouverner. Il devra davantage composer avec le parlement et les autres formations politiques.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

MACRON RESPONSABLE DE LA MONTEE

 DU RASSEMBLEMENT NATIONAL

Le premier tour des élections législatives, tenu le 30 juin 2024, après l'annonce par Emmanuel Macron de la dissolution de l'Assemblée nationale le 9 juin, a vu le Rassemblement National (RN) et ses alliés devancer les autres formations politiques avec 33,15 % des voix. Ils sont suivis par la coalition de gauche du Nouveau Front Populaire (NFP) avec 27,99 %, et le camp présidentiel avec 20,04 %. Le taux de participation a atteint 66,71 %, un record.

La crise politique d'aujourd'hui n'est pas sans précédent. Les crises sont inhérentes à la vie politique française contemporaine, marquée par une culture du conflit et de la radicalité depuis la Révolution française. L'instabilité institutionnelle a caractérisé la France entre 1815 et 1958 avec deux monarchies, un Empire, un régime autoritaire et quatre Républiques. 

La Ve République elle-même a émergé en 1958 dans un contexte de crise profonde, notamment dû à la guerre d'Algérie, et a fait face à des crises importantes dans ses premières années : tentative d'assassinat du président, dissolution de l'Assemblée nationale en 1962, et le mouvement de mai 68. Malgré tout, les institutions ont résisté à ces crises, aux alternances politiques et à la cohabitation, créant l'illusion d'une stabilité politique qui est remise en question depuis une dizaine d'années.

Le vote RN

Le succès du RN résulte d'une progression sur 40 ans, structurée en trois phases majeures :

1.Phase de progression rapide (1984-1988) : Le FN fait irruption sur la scène électorale en 1984 avec 10 % des voix aux élections européennes et Jean-Marie Le Pen obtient 14,5 % à la présidentielle de 1988.

2.Phase d'implantation (1988-milieu des années 2000) : Le FN maintient environ 15 % des voix, remporte des victoires symboliques (municipales de 1995, second tour de la présidentielle de 2002), et constitue un réseau de cadres et d'élus locaux, se transformant en un parti « normal ».

3. Phase de normalisation (à partir de 2011) : Après une stagnation à la fin des années 2000, le RN reprend sa progression, accélérant à partir de 2017 jusqu'à des sommets rarement égalés dans l'histoire électorale française.

Le principal ressort de la progression récente du RN est sa capacité à proposer une offre politique perçue comme nouvelle et à bénéficier d'un réflexe « dégagiste », semblable à celui dont avait profité Emmanuel Macron. 

Le RN s'adresse depuis longtemps à un électorat populaire délaissé par les autres partis, notamment la gauche, et offre des réponses apparemment simples à des demandes de protection en matière de sécurité, de problématiques sociales et de conditions de vie.:

Macron et la montée du RN

Emmanuel Macron restera comme le président qui aura potentiellement porté le Rassemblement national au pouvoir .
C'est à la fois un paradoxe et un échec de sa présidence. Emmanuel Macron, qui se présentait en 2017 comme le meilleur rempart contre le RN, a contribué à sa progression et à sa prise de pouvoir. En cherchant à recomposer la vie politique autour de deux pôles - nationalistes conservateurs et progressistes -, il a fait du RN la principale force d'opposition. Depuis les législatives de 2022, en donnant l'impression que La France insoumise constitue la principale menace pour l'ordre républicain, la majorité présidentielle a contribué à banaliser le RN. La dissolution de l'Assemblée nationale, alors que le RN était à son apogée, a été un cadeau à son adversaire.

La mobilisation de la gauche contre l'extrême droite s'inscrit dans une tradition antifasciste, symbolisée par des manifestations pacifiques comme celles du Front populaire. L'extrême droite, quant à elle, a abandonné l'activisme de rue depuis les années 1980, se concentrant sur une stratégie électorale. Le RN, sous Marine Le Pen, a encore réduit son recours aux manifestations de rue, préférant capter le potentiel contestataire des mouvements comme celui des « gilets jaunes » pour déstabiliser le pouvoir en place.

La Pertinence du front républicain ?


La notion de " front républicain " ne fait plus consensus, bien qu'elle garde du sens pour une partie de l'électorat et des politiques. L’affaiblissement de la notion de " front républicain " est en effet lié à deux facteurs principaux. D’abord, la stratégie de banalisation du RN a payé, tout autant que la promotion de Jordan Bardella dont le patronyme et le parcours suscitent moins d’inquiétude que ceux de Marine Le Pen, associée à la figure de son père, Jean-Marie Le Pen, et à ses positions clivantes.

Le succès de la stratégie de banalisation du RN donc et le discours de la majorité sortante sur les deux extrêmes rendent difficile un regroupement large contre le RN. En décembre 2023, pour la première fois, une majorité de Français ne voit plus le RN comme une menace pour la démocratie.

Malgré une progression par rapport aux élections de 2017 et à la Nupes de 2022, le NFP n'a pas réussi à se positionner comme véritable challenger contre le RN pour plusieurs raisons : le rôle de rempart contre le RN disputé par la majorité présidentielle, les divergences internes sur les questions internationales et économiques, et l'absence de leader pour incarner la coalition.

La dynamique de rassemblement des gauches s’est surtout heurtée à de fortes divergences qui se sont cristallisées aussi bien sur la question de l’antisémitisme, omniprésente au cours de cette campagne, que sur la personnalité de Jean-Luc Mélenchon. En outre cette coalition ne s’est pas dotée de leader pour l’incarner et la porter contrairement au RN avec le jeune Jordan Bardella.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

LES ENJEUX DES LEGISLATIVES EN FRANCE

En France, des élections législatives anticipées auront lieu les 30 juin et 7 juillet 2024, suite à la dissolution de l'Assemblée nationale par le président Emmanuel Macron après les élections européennes, où le Rassemblement national (RN) a remporté une victoire significative.

Le nombre et le rôle du député

L'Assemblée nationale est composée de 577 sièges. Les députés ont pour mission de proposer, d'amender et de voter les lois. Lors du premier tour des élections, prévu le 30 juin, les électeurs français choisiront parmi les candidats de leur circonscription. 

Si un candidat obtient la majorité absolue (plus de 50 % des voix avec au moins 25 % des électeurs inscrits), il est élu automatiquement. Le taux d'abstention joue donc un rôle crucial, contrairement à l'élection présidentielle. 

Si aucun candidat n'atteint la majorité absolue au premier tour, un second tour aura lieu le 7 juillet 2024. 

Tout candidat ayant obtenu plus de 12,5 % des voix peut participer au second tour. Celui qui obtient le plus de voix au second tour décroche un siège à l'Assemblée nationale.

Environ 125 000 habitants par circonscription

Le nombre de députés siégeant à l'Assemblée est déterminé par le découpage électoral. La France est divisée en 577 circonscriptions (539 en métropole, 27 en outre-mer, et 11 pour les Français de l'étranger), et un député est élu au suffrage universel direct dans chacune d’elles.

Chaque circonscription représente environ 125 000 habitants, avec une marge de plus ou moins 20 %. Chaque département doit avoir au moins une circonscription, comme c'est le cas pour la Lozère, malgré sa population de seulement 76 633 habitants selon le dernier recensement de l'Insee. Les départements plus peuplés, comme Paris et le Nord, comptent respectivement 18 et 21 circonscriptions.


Les circonscriptions sont redécoupées régulièrement par le ministère de l’Intérieur pour suivre les évolutions démographiques. Le dernier redécoupage date de 2010, lancé en 2008 sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy et le gouvernement Fillon. À cette occasion, le nombre d’habitants par circonscription est passé de 108 000 à 125 000 et l’obligation d’élire deux députés par département a été abrogée.

Les redécoupages électoraux, souvent critiqués pour favoriser le camp politique au pouvoir, avaient été contestés en 2010 par l'opposition de gauche. Toutefois, le Conseil constitutionnel avait validé les modifications, affirmant qu'elles respectaient « le principe d’égalité devant le suffrage ».

Le système de gouvernance français

Le système de gouvernance français, unique en son genre, est un régime hybride comprenant un président élu directement par le peuple, lui conférant ainsi une grande légitimité, et un Parlement puissant. La Cinquième République, établie par la Constitution de 1958, est née pour limiter le pouvoir de l'Assemblée nationale après l'instabilité de la Quatrième République. En 1962, un référendum a permis l'élection du président au suffrage universel, renforçant ainsi le caractère présidentiel du système. La Constitution accorde au président des pouvoirs spécifiques, tels que la dissolution du Parlement ou la convocation de référendums.

Au moins 289 sièges pour la majorité absolue à l'Assemblée nationale

Dans le cadre des prochaines élections législatives, l'objectif de chaque parti est d'obtenir au moins 289 sièges pour atteindre la majorité absolue à l'Assemblée nationale. Si un parti n'obtient qu'une majorité relative, comme c'est le cas actuellement pour le parti de Macron avec 230 sièges, il doit former des alliances pour gouverner. 

Le président doit alors nommer un Premier ministre issu de la coalition majoritaire, qui choisira ses ministres, une situation connue sous le nom de "cohabitation". Si aucune majorité ou coalition n'émerge, cela pourrait paralyser le gouvernement, une situation inédite en France.

De nouvelles élections ne pourraient être organisées avant un an, et bien que la démission de Macron soit une hypothèse, il l'a pour l'instant écartée.

En période de cohabitation, le président français doit adopter un rôle plus discret, similaire à celui des chefs d'État dans d'autres systèmes parlementaires, tout en conservant certains pouvoirs, notamment en matière de défense et de politique étrangère. C'est le parti majoritaire à l'Assemblée nationale qui contrôle principalement la politique intérieure. En cas de désaccord avec une loi, le président peut saisir le Conseil constitutionnel ou demander une seconde lecture à l'Assemblée nationale.

Mais si le Conseil constitutionnel se déclare incompétent ou si les députés votent la loi une seconde fois, le chef de l'État doit alors la signer.




Emily Jackson pour DayNewsWorld

HARO SUR LE PROGRAMME 

DU NOUVEAU FRONT POPULAIRE

Lors de l'ouverture de la conférence où le Nouveau Front populaire a détaillé le chiffrage de son programme, Ian Brossat, représentant du Parti communiste, a critiqué le bilan économique du gouvernement d'Emmanuel Macron, qualifiant celui-ci de "gabegie". Le sénateur des Hauts-de-Seine a souligné une "détérioration sans précédent des finances publiques", notant que le déficit est passé de 2,3 % du PIB en 2018 à 5,5 % en 2023. Il a déploré que, malgré le statut de septième puissance économique mondiale, la France compte 9 millions de pauvres et une consommation au plus bas.

Pour renforcer sa crédibilité, le Nouveau Front populaire a exposé les nouvelles recettes possibles pour financer ses promesses électorales. Alexandre Ouizille, sénateur socialiste de l’Oise, a précisé les trois "bornes" budgétaires du programme : 25 milliards d'euros en 2024, 100 milliards en 2025, et 150 milliards en 2027, avec une estimation intermédiaire de 125 milliards en 2026. Julia Cagé, professeure d'économie, a critiqué la "politique fiscale injuste" d’Emmanuel Macron, prônant une justice fiscale pour créer la confiance et soutenir une politique d’investissement à long terme.

L’économiste Eloi Laurent a défendu des dépenses sociales potentiellement perçues comme peu crédibles mais économiquement efficaces, rappelant l’importance de mesurer le bien-être humain par des indicateurs variés, tels que l’espérance de vie et la protection de l’environnement, au-delà des simples unités monétaires.


Éric Coquerel, député sortant de La France insoumise, a proposé des mesures pour augmenter le pouvoir d’achat, notamment en partageant les richesses de manière à inverser le flux de revenus du capital non investi vers les revenus du travail. Il a estimé des dépenses à 100 milliards d’euros, à équilibrer avec des recettes fiscales équivalentes, incluant l'embauche d'enseignants pour réduire la taille des classes, un plan pluriannuel pour le recrutement et la revalorisation des professionnels du secteur médico-social, ainsi qu’une garantie d’autonomie pour les jeunes sous le seuil de pauvreté.

Le programme du Nouveau Front populaire prévoit également l'augmentation du SMIC à 1600 euros, l'abrogation des réformes des retraites et de l'assurance chômage, et l’instauration d’un ISF avec une composante climatique. Pour financer ces mesures, la coalition propose une surcotisation sur les hauts salaires et les revenus du capital. Cependant, le coût du retour à la retraite à 60 ans n’a pas été précisément évalué, bien que cela reste un objectif commun de leur contrat de législature.

Le camp présidentiel critique ce programme, le qualifiant de "matraquage fiscal" en raison des dépenses envisagées. Il estime que le retour à la retraite à 60 ans pourrait coûter entre 53 et 100 milliards d’euros, en ajoutant les coûts de l'augmentation du minimum contributif et de l'indexation des retraites sur les salaires.

Eva Sas, députée écologiste, a présenté le programme comme une priorité pour le pouvoir d’achat et la hausse des salaires, avec un soutien financier pour les entreprises en difficulté face à l’augmentation du SMIC. Selon Olivier Redoulès, économiste et directeur de l'institut de conjoncture Rexecode, le programme se distingue par une plus grande intervention de l’État dans l’économie, une taxation accrue des ménages pour une redistribution et une régulation renforcée avec plus d’aides.

Que doit-on retenir du chiffrage du programme économique du Nouveau Front populaire ? 

"Une orientation très claire d’aller vers plus d’intervention de l’Etat dans l’économie" pour Olivier Redoulès, économiste et directeur de l’institut de conjoncture Rexecode. 

Deux grandes lignes à retenir : "taxer davantage les ménages pour redistribuer plus" et "réguler plus, mais aider plus".

Mais quel manque de précisions dans le financement d'un tel programme irréaliste !




Jenny Chase pour DayNewsWorld

FRANCE "SALE JUIVE" 

LE VIOL BARBARE ET ANTISEMITE 

D'UNE JEUNE FILLE DE 12 ANS

"Qui aurait pu croire que les méthodes utilisées par le Hamas le 7 octobre finiraient par être pratiquées en France – et par des jeunes de 12 et de 13 ans?", s'interroge dans une tribune Céline Pina.

"Cette petite fille de 12 ans pourrait être ma fille, ou la votre ou votre petite fille. Sa vie a été broyée par des mineurs biberonnés à la haine antisémite. Le système judiciaire va se mettre en marche et trouver des excuses à l'inexcusable. Mais qui va réparer la vie brisée de cette jeune fille. Ces hypocrites qui viennent pleurer des larmes de crocodile, je m'en fou ! Je ne les écoute pas. Ce soir, je suis une maman, je suis une citoyenne française qui dit à cette petite fille : "Pardonne-nous de ne pas avoir su te protéger de la folie des hommes"

Après le drame, l’émotion. Plusieurs jours après le viol en réunion dont a été victime une enfant juive de 12 ans à Courbevoie (Hauts-de-Seine), l’enquête progresse. Trois jeunes – tous mineurs – ont été interpellés par les forces de l’ordre. 

Deux d’entre eux font l’objet d’une mise en examen pour viol en réunion, menaces de mort, injures et violences antisémites. Ces derniers, âgés de 13 ans, ont été placés sous mandat de dépôt par un juge des libertés et de la détention. Le troisième, âgé de seulement 12 ans, va quant à lui faire l’objet d’une mesure éducative judiciaire provisoire.

Les faits s’étaient déroulés samedi 15 juin dernier. La fillette se trouvait alors avec un ami, dans un parc qui se trouvait non loin de son domicile. En fin de journée, les deux mineurs les plus âgés auraient amené la fillette dans un bâtiment désaffecté. C’est ici que le troisième suspect, âgé de 12 ans, aurait rejoint les deux autres agresseurs.

Les faits glaçants

A peine entrée, elle est assaillie de questions sur sa religion et sur le fait qu’elle cache qu’elle est juive. Elle assure avoir été traitée de « sale juive » à plusieurs reprises.

Dans sa plainte, elle indique avoir essuyé des coups de pied, des gifles, des tirages de cheveux. L’un des trois adolescents la menace de la brûler.

Elle affirme avoir ensuite été violée à plusieurs reprises par deux des trois adolescents. Les faits ont été dénoncés par la jeune fille samedi soir. Selon une source policière, la mineure a expliqué avoir été abordée par trois adolescents et entraînée dans un hangar alors qu’elle se trouvait dans un parc proche de son domicile avec un ami. 

Les suspects l’ont frappée et "lui ont imposé des pénétrations anales et vaginales, une fellation, tout en lui proférant des menaces de mort et des propos antisémites", a précisé cette même source. Son ami est parvenu à identifier deux des agresseurs.Ces derniers lui auraient également demandé de leur donner 200 euros sous peine de quoi ils s’en reprendront à elle et sa famille.

Selon les premières déclarations de la victime, l’un des agresseurs a filmé la scène, qui s’est déroulée dans un local désaffecté. Un autre adolescent l’a menacée de mort et de la brûler si elle rapportait les faits à la police.

Selon le procès-verbal d’intervention de la police que Le Parisien a pu consulter, un des agresseurs a ajouté que le dimanche à 16 heures, il "reviendrait au même endroit" et que la victime devait lui remettre la somme de 200 euros "sinon il allait lui arriver malheur ainsi qu’à sa famille qu’il sait où elle habite".

L’un des agresseurs était connu de la victime : il s’agit d’un ancien petit ami avec qui la fillette avait eu une relation qui s’était terminée quelques jours seulement avant l’agression. Auprès des enquêteurs, l’intéressé affirmera être entré dans une colère noire sur le fait que la jeune fille ne lui ait pas dit qu’elle était de confession juive. Les suspects ont été identifiés par l’ami de la victime : deux des trois suspects jouaient dans le même club de football que lui. Les forces de l’ordre ont par ailleurs des images à caractère antisémite sur le téléphone du suspect (notamment un cliché sur lequel on voit un drapeau israélien brûlé). Le deuxième suspect a quant à lui expliqué que la victime aurait tenu des propos négatifs à propos de la Palestine. Mais on n'en sait pas plus sur leur origine...

Réactions

 "Sordide", "abject": en pleine campagne électorale, cette affaire suscite de vives condamnations du coté des politiques..

L’association SOS Racisme a apporté "tout son soutien à la victime et à sa famille" dans cette "affaire sordide", rappelant l’augmentation "inquiétante" des actes antisémites depuis le 7 octobre. Mercredi matin, le collectif Nous Vivrons, né au lendemain de l’attaque sanglante du Hamas, a appelé à manifester ce même jour à 18H30 à Paris. "Ce viol antisémite s’inscrit dans le prolongement d’un climat hostile aux Juifs, notamment alimenté par des déclarations politiques irresponsables, visant à souffler sur les braises et à attiser la haine des Juifs depuis plusieurs mois", a accusé le collectif.

Flambée des actes antisémites

Dans la communauté juive, les faits dénoncés par la jeune fille ont provoqué une vive émotion. Le président du Consistoire central, Elie Korchia, a exprimé sur X son "soutien à cette jeune victime, de confession juive, qui a subi un viol et des agressions insupportables", déplorant "un crime sexuel sordide et ignoble qui nous émeut profondément". "Nul ne saurait être dédouané face à ce déferlement antisémite sans précédent", a commenté sur X le grand rabbin de France Haïm Korsia, se disant "horrifié". Sur le même réseau social, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a dit son "immense émotion face au viol tragique de cette jeune fille", prévenant qu’il suivra "avec vigilance tous les développements de cette affaire extrêmement inquiétante".

"Le viol est un outil de destruction au service de la haine et lorsque des enfants violent des enfants, c’est aussi la société toute entière qui doit se poser la question de sa responsabilité face à la violence, l’antisémitisme et la misogynie à l’oeuvre dans notre pays", a réagi la Fondation des femmes. "C’est un acte abject, on ne peut pas penser que ça existe encore", a déclaré à l’AFP Jacques Kossowski, maire LR de Courbevoie. "Ce que j’espère c’est que la justice puisse condamner fermement ces agresseurs, quel que soit leur âge", a poursuivi l’édile.

Les actes antisémites ont flambé en France au premier trimestre 2024, selon des chiffres du gouvernement, qui a fait état de "366 faits antisémites" recensés entre janvier et mars, en hausse de 300 % par rapport aux trois premiers mois de l’année 2023. En janvier, le Crif avait rapporté une forte augmentation des actes antisémites en France, qui ont été multipliés par quatre en un an, passant de 436 en 2022 à 1.676 en 2023, avec une "explosion" après le 7 octobre.

Le directeur d’Atlantico, Jean-Sébastien Ferjou, revenant sur le viol d’une jeune fille de 12 ans à Courbevoie a précisé : " Il y a une surreprésentation des jeunes gens d’origine maghrébine dans les attaques antisémites en Europe ". 

Une étude menée par l'Institut pour l'Étude de l'Antisémitisme Global et des Politiques (ISGAP) en 2015 indique qu'environ 30% des auteurs d'actes antisémites en France sont identifiés comme étant de religion musulmane ou d'origine arabe, bien que les musulmans ne représentent que 6 à 8% de la population totale. 

On ne connait pas l'identité des trois mineurs mis en cause

Le rôle de LFI dans l’explosion de l’antisémitisme.

" Le discours extrêmement violent de LFI sur le conflit à Gaza a des effets délétères très inquiétants sur notre sol. "

 "Dimension antisémite dans le choix de la victime, référence à la Palestine pour justifier les horreurs commises, les jeunes agresseurs mis en cause à Courbevoie feraient de bons combattants du Hamas.

Ils en maîtrisent les codes de communication en tout cas", dénonce Céline Pina.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

FRANCE LES ENJEUX DE LA DISSOLUTION 

DE L'ASSEMBLEE NATIONALE

"J’ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote ", a annoncé le chef de l’État ce dimanche 9 juin, déclarant la dissolution de l’Assemblée nationale et convoquant des élections législatives anticipées les 30 juin et 7 juillet prochains. Cette déclaration fait suite au score historique réalisé par Jordan Bardellalors des élections européennes, et celui, beaucoup plus faible, de la majorité présidentielle avec Valérie Hayer

Les élections européennes se sont transformées en un référendum contre Macron, devenant ainsi un outil d’opposition au gouvernement actuel et un tremplin électoral pour les forces politiques en lice. Cette nationalisation du scrutin s'est particulièrement manifestée lors des récents débats télévisés (Bardella-Attal, proposition de débat Le Pen-Macron), rappelant l’élection présidentielle de 2022 et offrant peut-être un avant-goût de celle de 2027.

Le président de la République a justifié sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale et de renvoyer les électeurs aux urnes en invoquant la nécessité de « clarté dans les débats ». La situation politique était complexe pour lui, avec un gouvernement minoritaire malgré les avantages institutionnels de la constitution, comme l'article 49.3, et des rumeurs croissantes de motions de censure. La multiplication des groupes parlementaires à l'Assemblée, maintenant au nombre de dix, rendait également difficile l'obtention de majorités stables pour voter certains textes de loi. De plus, le résultat de ces élections européennes, souvent perçu comme un « scrutin de mi-mandat », a ajouté à la pression.

Cette dissolution reflète le penchant macronien pour les décisions disruptives et constitue un acte politique fort, redonnant la parole aux électeurs, notamment pour les législatives, où l’Assemblée nationale joue un rôle central en tant que représentation nationale.

Les principaux enjeux pour l’Assemblée nationale concernent la pérennité de la fragmentation politique observée depuis juin 2022, avec ses dix groupes parlementaires, et son impact sur l'organisation du travail parlementaire.

Pour les formations politiques, plusieurs enjeux se dessinent :


Pour le RN : Un sondage secret commandé par les Républicains en décembre 2023 plaçait le RN en position majoritaire en cas d’élections législatives anticipées. Le vrai enjeu est de savoir si le RN va parvenir à accéder au pouvoir en obtenant une vraie majorité à l’Assemblée nationale, nécessaire pour obtenir la confiance du gouvernement. Le résultat exceptionnel du RN aux élections européennes -16 points d’avance sur la majorité actuelle- est un vrai tremplin pour ces élections anticipées.

A gauche : Ces élections détermineront le nouveau rapport de force au sein de la Nupes, avec une gauche sociale-démocrate renforcée par le troisième positionnement de la liste PS-PP aux européennes, la débâcle des écologistes et le nouveau poids de LFI. Des discussions pour une liste commune sont déjà évoquées.

Pour Renaissance : Face à l’interrogation sur l’après-Macron dès sa réélection en 2022, Renaissance devra définir son positionnement politique et envisager des alliances électorales avec Les Républicains au niveau local. Stéphane Séjourné, SG de Renaissance, a déjà annoncé que la majorité ne présenterait pas de candidat contre des députés sortants « faisant partie du champ républicain ».Le parti présidentiel est passé d’une large majorité en 2017 à une majorité relative en 2022, risquant maintenant un passage à l’opposition.

La décision de dissoudre l’Assemblée peut être vue comme un aveu de faiblesse face à la menace de censure .
Les élections européennes de 2024 ont en effet marqué un retour du clivage gauche-droite et un clivage pro- ou anti-UE, mais c'est la montée en puissance du RN qui influencera le positionnement de la majorité. Un virage plus libéral et conservateur pourrait être adopté, notamment pour séduire des députés LR, en raison du réalignement vers la droite du macronisme.

Une cohabitation avec le RN est envisageable et rebattrait les cartes entre le président et son premier ministre.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

RAZ DE MAREE DE L'EXTREME-DROITE EN EUROPE

EN FRANCE MACRON JOUE AVEC LE FEU

AVEC LA DISSOLUTION DE L'ASSEMBLEE

"La vague déferle dans l'Europe entière : de l'Italie au Danemark, de l'Autriche aux Pays-Bas.(........) Celle de la " Droite radicale ". " Nationaliste " ? À l'évidence. " Souverainiste " ? C'est plus compliqué : il ne s'agit plus de quitter l'Europe, mais de la changer. 

Selon les pays, elle peut varier dans ses formes, mais partout elle se nourrit d'une cause principale : l'inquiétude qu'une immigration incontrôlée fait peser sur l'équilibre de nos sociétés, la menace que l'islam politique fait planer sur l'avenir de notre civilisation. Voilà ce que nous enseignent les Européennes», selon Alexis Brézet dans le Figaro.

Et la France est sur le podium !

Raz-de-marée frontiste en France en effet ce dimanche 9 juin à l’issue du scrutin européen. En réunissant 31,4 % des suffrages exprimés, la liste de Jordan Bardella devance de près de 17 points celle de la majorité présidentielle conduite par Valérie Hayer, arrivée deuxième avec 14,6 %.

Une généralisation du vote RN

Pour sa deuxième campagne européenne, l’étoile montante de la droite nationaliste a ainsi réussi à élargir considérablement l’électorat du parti dont il a pris les rênes en septembre 2021. Alors que pendant près de trois décennies, le vote frontiste était concentré dans le Nord et dans le sud de la France, peu de territoires résistent aujourd’hui à la percée du RN. Preuve en est, aux élections européennes de dimanche, la liste conduite par le jeune loup de Marine Le Pen dépasse les 30 % des suffrages exprimés dans plus d’une soixantaine de départements français…

Au nord-est de l’Hexagone, où le RN flirte avec le seuil symbolique des 50 %. En Haute-Marne par exemple, plus de 47 % des électeurs s’étant déplacé au bureau de vote ont accordé leur confiance au RN. Dans l’Aisne, où le taux de pauvreté dépasse de trois points la moyenne nationale, le pourcentage grimpe même à 50,6 %. Les électeurs du Gard, du Vaucluse, du Var ou encore de la Corse-du-Sud ont également largement plébiscité Jordan Bardella.

Grand vainqueur de ce scrutin européen, le Rassemblement National valide par exemple incontestablement son ancrage en Gironde. Et pas qu’un peu : la liste menée par Jordan Bardella est arrivée en tête dans 522 communes girondines, soit 97,6 % des communes du département. 

Dans le Médoc, fief politique de l’extrême droite sur lequel le parti lepéniste s’appuie pour lancer sa tentative de conquête du pouvoir en Gironde, le RN atteint quasiment la majorité absolue à Lesparre (49,8 %) et Pauillac (48,05 %) pour ce qui est des villes principales. 

Autre territoire fort pour le RN, le Blayais, avec des scores conséquents à Blaye (37,31 %), Saint-André-de-Cubzac (39,34 %) et Saint-Savin, le fief de la députée Edwige Diaz où il atteint les 53,57 %. À noter un vrai carton à Braud-et-Saint-Louis, la commune d’accueil de la centrale nucléaire du Blayais, où le RN atteint 60,8 % des suffrages et où Reconquête pointe à 6,5 %.

Dans cinq départements seulement le parti d’extrême droite n’arrive pas en tête : à Paris (75), en Seine-Saint-Denis (93), dans les Hauts-de-Seine (92), dans le Val-de-Marne (94) et en Martinique. Dans la capitale, les électeurs ont placé en tête Raphaël Glucksmann (22,86 %), suivi par Valérie Hayer (17,72 %) et Manon Aubry (16,76 %). 

32 % : c’est le pourcentage de voix recueilli par la liste de Jordan Bardella au scrutin européen. De son côté, Marion Maréchal et sa liste Reconquête atteignent 5,3 % des voix. Avec la liste Les Patriotes, l’extrême droite totalise près de 40 % des voix en France à ce scrutin européen du 9 juin 2024. Un score historique.

Une gifle électorale pour Renaissance qui a conduit Emmanuel Macron, défait à plate couture - malgré son implication dans la campagne- à dissoudre l'Assemblée nationale."Séisme", "coup de tonnerre", un pari "fou" ou "extrême"… La presse française rivalise de superlatifs ce lundi 10 juin 2024 au lendemain de large victoire de l'extrême droite aux élections européennes et de cette réponse d'Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale.

La dissolution une stratégie à haut risque

C'est certes la sixième fois dans l'histoire de la Ve République que l'arme de la dissolution, prévue par l'article 12 de la Constitution, est dégainée par le président. Mais cette épée, qui permet de trancher une crise politique par un retour aux urnes, est à double tranchant.

Si Emmanuel Macron respecte l'esprit de l'article 12, "qui prévoit la dissolution en cas de fait ou de crise politique","Macron joue cependant avec le feu". " Véritable saut dans le vide pour un président exaspéré du désamour des Français. Un péché d'orgueil. ", commente même Christophe Jakubyszyn, éditorialiste dans les Echos.

Emmanuel Macron rend les Français juges d'une situation politique nouvelle et inédite, avec un Rassemblement national conduit par Jordan Bardella qui a obtenu plus du double de voix de la majorité présidentielle. C'est une situation politique nouvelle et exceptionnelle. Qu'il n'aille pas voir l'arrivée du RN au gouvernement comme un moindre mal ! 

Qu'il n' estime pas en privé que son arrivée au pouvoir aurait le mérite de démontrer l'impréparation de l'extrême droite au pouvoir. Bien au contraire les Français n'ont pas seulement exprimé dans leur choix un vote sanction mais une réelle envie de changement de politique et un choix assumé. 

Ces Français se sentent dépossédés de leur identité, de leur pouvoir d’achat, de leur capacité à influer sur les mécanismes de décision.Ils témoignent aussi d’un sentiment de perte d’influence de la France, qui n’a plus sa splendeur d’antan.

Résultat du sondage : entre 243 et 305 sièges pour le RN

Fin 2023, le parti Les Républicains a commandé un sondage à l'institut Ipsos sur les intentions de vote des Français si des élections législatives avaient lieu très prochainement.

Dévoilés en mars 2024 par L'Obs, les résultats ont montré qu'un véritable virage s'est opéré en France et que le Rassemblement national disposait encore d'une (grande) marge de progression au palais Bourbon. En parallèle, le sondage aboutissait à un désaveu massif pour le camp macroniste. Si ses conclusions s'appliquaient le 30 juin et le 7 juillet 2024, date des prochaines législatives, les équilibres seraient donc encore plus bousculés qu'en 2022.

Selon ce sondage sur des législatives très hypothétiques au moment où il a été dévoilé, l'Assemblée nationale pourrait ainsi grandement pencher à l'extrême-droite, voire même passer en majorité RN. 

Selon les réponses obtenues par Ipsos, entre 243 et 305 sièges pourraient être décrochés par la formation de Marine Le Pen et Jordan Bardella. La majorité absolue étant à 289, le parti à la flamme ne serait donc pas loin d'avoir la mainmise sur le pouvoir législatif et, donc, de voir un de ses membres être nommé Premier ministre et d'autres être désignés au sein du gouvernement.

Le Rassemblement national peut se retrouver avec une majorité absolue le 7 juillet au soir. Le président Emmanuel Macron devra alors nommer une Première ministre ou un Premier ministre issu de la formation politique qui l'a emporté et ce sera une cohabitation.

Ainsi le RN pourrait acquérir à Matignon ce qui lui manque : une culture de gouvernement. Ils auront les moyens de faire leurs preuves.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

QUE SE PASSE-IL AVEC LES EMEUTES

 EN NOUVELLE-CALEDONIE ?

Les événements qui secouent Nouméa depuis le 13 mai et la convergence, vers la capitale du territoire, de 10 000 militants ou jeunes délinquants, pour des jours et des nuits de pillage, ont déjà endeuillé, au moins, six familles. Quatre personnes, dont un gendarme, sont décédées lors d’« affrontements très graves ». Un deuxième agent a trouvé la mort lors d’un tir accidentel jeudi 16 mai. Des milices, parfois armées, patrouillent dans certains quartiers pour surveiller les habitations et les commerces. Le gouvernement a annoncé le déploiement de militaires afin de « sécuriser » les ports et l’aéroport de l’archipel ultramarin. L’état d’urgence a été décrété depuis mercredi soir et l’utilisation du réseau social TikTok est restreinte. Un tumulte qui traumatise les habitants de ce confetti de France, à 23 heures d’avion et 17 500 kms de la métropole.

Des manifestations pacifiques avaient eu lieu dans tout le pays ces dernières semaines, alors qu’approchait le vote de l’Assemblée nationale sur le projet de réforme constitutionnelle qui prévoit l’élargissement du corps électoral propre au scrutin provincial. Lundi soir, la crise s’est rapidement intensifiée, prenant les autorités locales par surprise.

Pour comprendre comment cette situation a pu dégénérer aussi rapidement, il est important d’exposer les enjeux politique et socio-économique complexes qui ont cours dans cette région

La crise politique

La crise politique trouve d’abord sa source dans un projet de loi du gouvernement prévoyant une modification constitutionnelle qui étend le droit de vote aux Français qui vivent sur l’île depuis dix ans.

Depuis l'accord de Nouméa du 5 mai 1998, seules les personnes possédant la citoyenneté calédonienne selon des critères spécifiques peuvent participer aux élections provinciales et aux référendums. Il est par exemple nécessaire d'avoir vécu en Nouvelle-Calédonie entre 1988 et 1998 ou d'être l'enfant d'un parent remplissant cette condition pour entrer dans le corps électoral.

Cet accord visait à « rééquilibrer » les inégalités politiques afin que les intérêts des autochtones kanaks et des descendants des colons français soient reconnus de manière égale. Il a permis de consolider la paix entre ces groupes après une longue période de conflit dans les années 1980, connue localement sous le nom d’« événements ». Au tournant des années 80 était ainsi évoquée l’idée de construire ensemble une histoire, une « communauté de destins » et « un réveil kanak » comme l’écrit David Chappell.

La réforme constitutionnelle votée par l'Assemblée nationale le 15 mai prévoit de lever cette restriction en ouvrant le droit de vote aux résidents présents dans l'archipel depuis au moins dix ans. Selon un rapport du Sénat cette révision augmenterait la composition du corps électoral de 14,5%, en y ajoutant 12 441 natifs de Nouvelle-Calédonie et 13 400 citoyens français.

Les changements annoncés par Paris ont donc semé la discorde parce qu’ils annulent des dispositions de l’Accord de Nouméa de 1998, en particulier la restriction des droits de vote.

Ces règles garantissent une représentation adéquate des Kanaks, le peuple autochtone, qui représente 41% de la population calédonienne, selon l'Institut de la statistique de Nouvelle-Calédonie. En conséquence, environ un citoyen sur cinq est aujourd'hui exclu du processus électoral. Une part passée de 7,46% de la population en 1999 à 19,28 % en 2023, souligne le Sénat.

Les indépendantistes craignent cependant que cette révision affaiblisse le peuple kanak. "Aucun peuple ne veut être minoritaire dans son pays", alerte Rosine Streeter, elle-même Kanak et créatrice du syndicat Libre unité action. "Si le corps électoral est élargi, les indépendantistes vont perdre le contrôle des provinces [qu'ils dirigent au Nord et dans les îles], ou ne plus être représentés dans la province Sud", redoute-t-elle.

Loyalistes et le indépendantistes s’opposent

Actuellement deux groupes s'opposent sur ce sujet : les loyalistes et le indépendantistes Un groupe loyaliste (le terme est utilisé pour désigner les anti-indépendantistes néo-calédoniens, les « loyalistes aux institutions républicaines françaises ») d’élus au Parlement de Nouvelle-Calédonie rejette la signification contemporaine du « rééquilibrage » en ce qui concerne le statut électoral des Kanaks. Selon eux, après trois référendums sur la question de l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, organisés entre 2018 et 2021, qui ont tous abouti à un vote majoritairement négatif, le temps de la réforme électorale est largement dépassé.

Cette position est clairement exprimée par le député Nicolas Metzdorf. Loyaliste de premier plan, il a défini la révision constitutionnelle adoptée par l’Assemblée nationale comme « un vote pour la démocratie et l’universalisme ».

Ce point de vue est rejeté par les leaders indépendantistes kanaks, qui estiment que ces amendements portent atteinte au statut politique des autochtones kanaks, qui constituent une minorité de la population votante. Ces dirigeants refusent également d’admettre que le programme de décolonisation a été mené à son terme, comme l’affirment les loyalistes.

Ils contestent au contraire le résultat du référendum final de 2021 qui, selon eux, a été imposé au territoire par les autorités françaises trop tôt après la pandémie du Covid. Selon eux, l’organisation de ce vote n’a pas tenu compte du fait que les communautés kanakes ont été très durement touchées par la pandémie et n’ont pas été en mesure de se mobiliser pleinement avant le vote. Les demandes de report du référendum ont été rejetées et de nombreux Kanaks se sont abstenus en conséquence.

Dans ce contexte, les réformes électorales décidées à Paris cette semaine sont considérées par les camps indépendantistes comme une nouvelle prescription politique imposée au peuple kanak.

Les inégalités sociales et économiques

Mais cette violence n’est pas que l’écho de griefs politiques passés. Des inégalités sociales et économiques profondes rendent la situation explosive, notamment auprès d’une grande partie de la jeunesse. D’après l’Institut statistique et des études économiques de Nouvelle-Calédonie, en 2020, un Calédonien sur cinq se trouve en situation de pauvreté monétaire. Les populations locales, Kanak mais aussi Wallisiens ou Futuniens, sont confrontées à de profondes disparités. Le décrochage scolaire est édifiant, de même que les difficultés d’accès à l’emploi ou aux ressources. Dans les entreprises, la part des Kanaks parmi les cadres était seulement de 11,6% en 2019, cite La 1ère.

Comment sortir de la crise ?

A l'issue de son voyage éclair en Nouvelle-Calédonie et d'une longue journée de discussions avec les acteurs politiques et économiques du Caillou, Emmanuel Macron n'a pu que se rendre à l'évidence : le Congrès en vue de la validation de la réforme constitutionnelle prévoyant la réforme du corps électoral ne peut pas être convoqué d'ici à la fin du mois de juin. Malgré un timide retour au calme sur le plan sécuritaire, les tensions politiques sont trop fortes.

"Le coup du pistolet sur la tempe comme coup de pression, ça ne fonctionne pas avec la culture océanienne", avait d'ailleurs mis en garde Jean-Jacques Urvoas, ancien garde des Sceaux et rapporteur en 2015 de la mission d'information permanente sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.

M. Macron dit avoir « pris l’engagement » que la réforme du corps électoral « ne passe[rait] pas en force » et que « nous nous donnions quelques semaines (…), afin de permettre l’apaisement, la reprise du dialogue en vue d’un accord global ».
Emmanuel Macron promet ce jeudi 28 mai 2024 de ne pas faire « passer en force » la réforme électorale. « Je me suis engagé à ce que cette réforme ne passe pas en force aujourd’hui dans le contexte actuel et que nous nous donnions quelques semaines afin de permettre l’apaisement, la reprise du dialogue en vue d’un accord global », a-t-il déclaré lors d’une déclaration à la presse en Nouvelle-Calédonie. Mais la réforme du dégel électoral « a une légitimité démocratique », a-t-il affirmé.

En cas d’accord politique global, le chef de l’Etat souhaite qu’il soit soumis au vote des Néo-Calédoniens. « Ma volonté est que cet accord global soit celui qui intègre notre Constitution (…) Cet accord doit être négocié évidemment par les forces politiques légitimes pour le faire, mais doit aussi associer les maires, les forces vives, en particulier économiques, de la Nouvelle-Calédonie. Mon souhait est aussi que cet accord puisse être soumis au vote des [Néo-]Calédoniens », a-t-il déclaré.

Une sortie de crise pourrait passer par ce qui a manqué ces dernières années : un dialogue entre l'exécutif et l'échelon local.




Britney Delsey pour DayNewsWorld

LES CINQUANTE ANS DU GIGN 

UNITE D'ELITE DE LA GENDARMERIE NATIONALE

"Sauver des vies au péril de la sienne". En ce vendredi 1er mars, le GIGN fête ses 50 ans. Spécialisée dans les opérations à risque, l'unité d'élite de la gendarmerie nationale a construit sa renommée autour d'interventions spectaculaires souvent liées à des prises d'otage, parfois de nature terroriste. Mais le GIGN dispose de prérogatives bien plus larges.

Création du GIGN en 1974

Si le GIGN a vu le jour en 1974, peu de temps après l'attentat de Munich en septembre 1972, il ne s'agit pas de la seule affaire qui a poussé la Gendarmerie française à réfléchir à la création d'une force spéciale.

Deux affaires emblématiques et douloureuses, qui s’étaient déroulées une en 1969 et une en 1971, ont poussé à se rendre compte que des opérations avec des gens pas entraînés pour cela conduisaient à des drames.

La première de ces affaires est celle de Cestas qui a eu lieu en février 1969 ; Un père ayant perdu la garde de ses deux enfants met ses menaces à exécution et les tue .

L'autre affaire, elle aussi largement médiatisée, s'est déroulée en septembre 1971 dans la maison d'arrêt de Clairvaux. Deux détenus, Claude Buffet et Roger Bontems, prennent en otage l'infirmière et un gardien. Et les égorgent froidement.

Ces deux drames ont douloureusement impacté, «la Gendarmerie dans son ensemble mais aussi au niveau de l'opinion publique où on acceptait de plus en plus mal que la Gendarmerie n'ait pas les moyens pour intervenir.», selon le fondateur du GIGN Christian Prouteau SUR Cnew. "C'est malgré tout, c'est Munich qui a forcé la décision" de la création du GIGN.

Face à cette multiplication des drames, des prises d'otage et des détournements d'avions (80 pour la seule année 1969), l'idée d'une force d'intervention spéciale prend de l'ampleur.

Unité d'élite de la gendarmerie nationale

Cette unité d'élite de la gendarmerie nationale, spécialisée dans les missions périlleuses et les gestions de crise a mené plusieurs interventions marquantes, de Loyada à Djibouti en 1976, avec la prise d'otages d'un bus d'élèves , à Ouvéa en 1988, en passant par l'aéroport de Marignane en 1994. Plus récemment, le GIGN a notamment prêté main forte au RAID, lors de l'assaut de Dammartin-en-Goële en 2015, destiné à neutraliser les frères Kouachi, coupables de l'attentat contre Charlie Hebdo le 9 janvier de cette année. C'est également le GIGN qui fut aux manettes lors des négociations avec Radouane Lakdim, le meurtrier d'Arnaud Beltrame à Trèbes en 2018, finalement abattu.

Avant d'intervenir, le GIGN doit d'abord être alerté par ce que l'on appelle un "primo-intervenant".

Des missions de gestion de crise

Les missions du GIGN sont multiples : prise d’otages, intervention dans les trains, les sites sensibles comme les centrales nucléaires, protection rapprochée, surveillance d’individus dangereux, opérations de flagrant délit, extorsions de fonds… Des actions qui s’inscrivent dans tous les domaines comme le contre-terrorisme aérien, maritime… Depuis l’origine, les hommes du GIGN ont mené des opérations célèbres et sur des zones de crise multiples en France comme à l’étranger, libérant ou évacuant plus de 600 otages et 700 ressortissants français et étrangers menacés.

L'unité est également impliquée dans la protection du président de la République à travers le GSPR (Groupe de sécurité de la présidence de la République).

De façon plus discrète, le GIGN dispose d'une partie renseignement et dispose de moyens spécifiques pour mener à bien ces missions.

Enfin, l'action du GIGN s'étend à l'étranger où il participe à des formations et partage l'expertise de la gendarmerie nationale sur des terrains de guerre. Le GIGN assure, par ailleurs, la sécurité de l'ensemble des ambassades de France à travers le monde. Les militaires disposent même d'une capacité d'intervention dans le cas où il s'y passerait quelque chose.

Une prérogative rendue possible par l'extraterritorialité de ces ambassades.




Jenny Chase pour DayNewsWorld

RACHIDA DATI DEMANDE LE CLASSEMENT 

DE LA TOUR EIFFEL 

AUX MONUMENTS HISTORIQUES

Rachida Dati, actuelle ministre de la Culture, a profité d'une actualité brûlante autour de la Tour Eiffel pour attaquer son adversaire de toujours, Anne Hidalgo. 

La célèbre Dame de fer est fermée depuis le lundi 19 février pour cause de grève, les salariés et syndicats reprochant à la mairie de Paris une mauvaise gestion financière du monument Aussi la ministre a-elle écrit jeudi, sur Twitter, qu’il serait nécessaire de demander le classement de la tour Eiffel aux monuments historiques, assurant ne pas comprendre pourquoi la maire de Paris ne prenait pas cette initiative.

Une classification qui paraît urgente au vu de l’état actuel de délabrement de la tour Eiffel.

La tour Eiffel est inscrite aux monuments historiques depuis le 24 juin 1964.

Les monuments historiques sont nés vers 1830, quand l' Etat commence à préserver le grand patrimoine de la France. La première liste des monuments historiques est publiée en 1840. N'y apparaissent que des monuments préhistoriques, des bâtiments antiques et médiévaux. La définition va évoluer au cours des siècles pour s'étendre.

En 1925, une deuxième catégorie est créée : l'inscription à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques, que l'on ouvre à du patrimoine plus récent. La tour Eiffel est donc inscrite à cet inventaire en 1964, alors qu'elle n'a alors que 75 ans.

Cependant, elle n'est pas classée et les édifices qui le sont bénéficient d’avantages fiscaux, de subventions pour les travaux de préservation, et peuvent être soumis à des obligations de conservation strictes pour assurer la protection du patrimoine. Pour être éligible à cette classification, il faut présenter un intérêt public sur le plan historique et artistique. La tour de Gustave Eiffel correspond parfaitement à ces critères.Aujourd'hui elle est simplement inscrite à l'inventaire.

Une occasion pour la future candidate à la mairie de Paris en 2026 de pointer une énième fois l'incompétence de sa rivale Anne Hidalgo.




Emily Jackson pour DayNewsWorld

MAIS QUI POUR SAUVER LA MACRONIE 

AUX EUROPEENNES

Tous les partis politiques ont leur tête de listes pour les européennes et ont déjà attaqué leur campagne. François-Xavier Bellamy (LR), Manon Aubry (LFI), Raphaël Glucksmann (Place publique, PS), Marie Toussaint (ELLV) ou encore Marion Maréchal (Reconquête!) sillonnent la France. Jordan Bardella , lui, caracole en tête des sondages depuis sa désignation le 3 septembre dernier. 

Le président du RN creuse même l’écart avec la liste de la majorité présidentielle, la devançant de plus de 10 % dans une enquête de l’Ifop du 11 février récoltant 29 % contre 19 pour une majorité présidentielle sans tête. Mais qui pour porter le drapeau de Renew, le groupe politique de Renaissance aux élections européennes du 9 juin prochain ?

Cette stratégie d’annonce tardive de tête de liste de Renaissance serait voulue selon un député Renew : 

"Dès lors qu’on n’a pas de figure, elle évite les critiques". 

Avec le risque de laisser les opposants prendre la lumière, à l’instar de Raphaël Glucksmann, qui peut récupérer les votes de l’aile gauche Renaissance, déçue du virage à droite du nouveau gouvernement Macron

Mais la vérité semblerait moins reluisante pour la Macronie .

Des personnalités connues ont refusé l'offre. Thierry Breton commissaire européen, Julien Denormandie, ex-ministre de l’Agriculture, ont déjà dit non et les anciens ministres Olivier Véran et Clément Beaune semblent distancés. 

Selon l’Ifop, le meilleur rempart contre Jordan Bardella serait l’eurodéputée Valérie Hayer, nouvelle présidente du groupe Renew au Parlement européen et fille... d’agriculteur. Hier matin, c’est l’ex-journaliste et eurodéputé Renaissance Bernard Guetta qui a fait acte de candidature.

Un choix par défaut que devra acté en dernier ressort le Président d'un parti de marionnettes. 




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

FACE A L'AFFLUX DE CLANDESTINS ET UNE DELINQUANCE HORS NORME 

LA FIN DU DROIT DU SOL A MAYOTTE

La dernière annonce suffira-t-elle à rétablir un sentiment de sécurité aux habitants de Mayotte ? Arrivé ce dimanche à Mayotte, Gérald Darmanin y annonce sa volonté de mettre "fin au droit du sol" sur l'île confrontée à une importante crise migratoire. "Il ne sera plus possible de devenir français si on n'est pas enfant de parents français, nous couperons l'attractivité qu'il y a dans l'archipel", a explicité le ministre de l'Intérieur.

"Nous allons prendre une décision radicale, qui est l'inscription de la fin du droit du sol à Mayotte dans une révision constitutionnelle que choisira le président de la République [...] C'est une mesure extrêmement forte, nette, radicale, qui évidemment sera circonscrite à l'archipel de Mayotte", a-t-il indiqué.En outre, a-t-il précisé, la suppression du droit du sol à Mayotte permettra de "mettre fin au visa territorialisé", un dispositif qui empêche les détenteurs d'un titre de séjour à Mayotte de venir dans l'Hexagone et dont la suppression est une des revendications des "collectifs citoyens", qui paralysent depuis trois semaines l'île avec des barrages routiers installés pour protester contre l'insécurité et l'immigration incontrôlée. Selon le ministre, la suppression des titres de séjour territorialisés doit être actée dans un projet de loi Mayotte qui sera étudié à l'Assemblée nationale "dans les semaines qui viennent".

Plus de 150 000 clandestins

La mesure exceptionnelle annoncée par Gérald Darmanin entend calmer la colère d’une partie des habitants de l’île qui bloquent depuis le 22 janvier la circulation de grands axes routiers. Le collectif des « Forces vives de Mayotte » maintient des barrages aux quatre coins de Mayotte, sur les routes et sur le port, paralysant la circulation et perturbant la vie économique du département.

Ils se dressent contre l’insécurité et la délinquance, en lien avec une immigration clandestine qu’ils jugent incontrôlée. Plus précisément, ils demandent l’expulsion de réfugiés originaires d’Afrique des Grands lacs, installés dans un camp de fortune autour du stade de Cavani, à Mamoudzou, et réclament la fin des actes de délinquance et des affrontements. Cette colère montre aussi l'échec de l'opération Wuambushu lancée au printemps 2023, pendant laquelle des centaines de policiers et gendarmes supplémentaires avaient été déployés à Mayotte pour tarir le flux d'arrivées de migrants des Comores et combattre la délinquance et l'habitat insalubre.

Mayotte, devenu le 101e département français en 2011, attire chaque année des milliers de migrants, arrivés par la mer en "kwassa kwassa", des embarcations de fortune, de l'île comorienne voisine d'Anjouan, mais également de l'Afrique des Grands Lacs et de plus en plus de Madagascar.

Près de la moitié des 350 000 habitants estimés de Mayotte ne possèdent pas la nationalité française, selon l'Insee, mais un tiers des étrangers sont nés sur l'île. Dans son rapport de février 2019, l’Insee indiquait qu’entre "l’immigration importante depuis les Comores" et les départs de "natifs de Mayotte vers l’extérieur", 48 % de la population du département était étrangère en 2017, chiffre en hausse de 8 % par rapport à 2012 .Et depuis la situation n'a fait que se détériorer.

Les gouvernements comoriens instrumentalisent leurs migrants dont les transferts de fonds représentent officiellement 20,5 % du PIB. Les Comores sont le quatrième pays au monde le plus fortement dépendant de ces transferts.

Insécurité et délinquance "hors normes"

Ces migrants clandestins, installés dans des quartiers particulièrement insalubres, des "bangas" , sont en proie à la violence et aux trafics.

Dans son rapport "Cadre de vie et sécurité à Mayotte" de novembre 2021, l’Insee décrit en effet une "délinquance hors norme". Sur la période 2018-2019, dans chaque domaine – cambriolages, vols, violences physiques ou sexuelles… – la délinquance mahoraise dépasse très nettement les chiffres de la France métropolitaine.

Cette année, les attaques à la personne ont augmenté de 50%.

"Les habitants de Mayotte sont personnellement trois fois plus victimes de vols avec ou sans violences", indique l’Insee, et le sentiment d’insécurité "dépasse de loin tous les standards de la métropole ou des autres Drom (Départements et régions d’Outre-mer)". 48 % des Mahorais se sentent en insécurité à leur domicile (52 % dans leur quartier), soit cinq à six fois plus que dans l’Hexagone. Tous ces chiffres augmentent année après année.

Depuis six mois, l’île souffre par ailleurs d’une terrible sécheresse qui oblige les autorités à mettre en place des restrictions d’eau. Grâce à une récente amélioration de la situation météorologique, et donc à des précipitations, les coupures d’eau ont été allégées mi-janvier, ramenées à un jour sur deux. Depuis fin août 2023, l’eau courante était en effet disponible seulement un jour sur trois à Mayotte en raison d’une sécheresse historique, couplée à un manque d’infrastructure et d’investissements.

L’archipel de Mayotte est le département où le Rassemblement national a signé son plus gros score au premier tour de la présidentielle. Marine Le Pen y a recueilli 59,10% des suffrages, loin devant les autres candidats, mais aussi très loin de son score de 2017. 

Dans un département miné par l’insécurité et l’immigration clandestine, le RN séduit.




Kelly Donaldson pour DayNewsWorld


LE COUPERET DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL CONTRE LE PARLEMENT LA VOIX DES FRANCAIS 

LA LOI IMMIGRATION LARGEMENT CENSUREE

Le Conseil constitutionnel a annoncé ce jeudi après-midi que plus de 30 articles (sur 86) de la loi immigration étaient contraires à la Constitution ou n'avaient pas leur place dans le texte. Le resserrement du regroupement familial, l'allongement de la durée de résidence des non-Européens, les quotas migratoires annuels et la caution financière des étudiants étrangers font partie des principales dispositions censurées.

Toutes ces dispositions introduites par le Sénat ont été censurées au titre de cavaliers législatifs, le législateur n'ayant pas le droit d'ajouter des dispositions sans lien avec le sujet traité par le projet de loi. Pour ces articles, le Conseil constitutionnel n'avait pas à prendre position au fond sur la constitutionnalité de ces mesures

.Le texte amputé de 40% de son volume, a retrouvé sa taille initiale, avec quatre chapitres : la réforme du contentieux des étrangers, celle du droit d'asile, l'intégration des étrangers notamment par le travail et la question de l'éloignement des étrangers délinquants.

Il a largement censuré la loi en supprimant de nombreuses mesures obtenues par la droite.

LR réclame un nouveau texte

Après la censure du Conseil constitutionnel, le parti Les Républicains demande au gouvernement de reprendre les dispositions censurées dans un nouveau texte.

" Nous demandons au gouvernement de reprendre au plus vite dans un texte législatif spécifique l’ensemble des dispositions invalidées par le Conseil constitutionnel en tant que 'cavaliers législatifs' ", indique le parti dans un communiqué signé par son patron Eric Ciotti, ainsi que le président du groupe au Sénat Bruno Retailleau et son homologue de l'Assemblée nationale, Olivier Marleix.

Dans un communiqué, le député européen LR François-Xavier Bellamy dénonce " un coup de force contre une loi que les Français attendaient ". " En demandant au Conseil constitutionnel de vider de sa substance un texte voté par le Parlement et massivement soutenu par la société, le gouvernement prouve qu'il ne veut pas que notre pays puisse reprendre le contrôle de l'immigration. Cela confirme l'exigence portée par LR d'un référendum sur ce sujet crucial ", écrit-il.

Bardella dénonce "un coup de force des juges, avec le soutien du président de la République"

Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a dénoncé jeudi "un coup de force des juges, avec le soutien du président de la République lui-même", après que le Conseil constitutionnel a retoqué, totalement ou partiellement, 35 mesures de la loi immigration votée mi-décembre au Parlement. "Le Conseil constitutionnel censure les mesures de fermeté les plus approuvées par les Français: la loi immigration est mort-née. La seule solution, c'est le référendum sur l'immigration", a ajouté Jordan Bardella dans un message publié sur X.

Et Marion Maréchal dans un message publié sur X. : "Ceux qui ont prétendu que cette loi réduirait l’immigration se sont bien moqués des Français.

Le 9 juin sera un référendum : chaque bulletin Reconquête sera un bulletin contre l’immigration."

Cette censure du Conseil constitutionnel est, au-delà du droit, une décision éminemment politique, au mépris de la volonté de la grande majorité des Français.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

FRANCE REMANIEMENT 

ELISABETH BORNE DEMISSION

Elisabeth Borne, la première ministre, a remis la démission de son gouvernement au président de la République qui l’a acceptée.

Emmanuel Macron a remercié Elisabeth Borne "de tout cœur" pour son travail "exemplaire" au "service de la Nation", dixit le président.

Aurélien Rousseau, ancien ministre de la Santé et ancien directeur de cabinet d’Élisabeth Borne, a réagi sur X à la démission d'Elisabeth Borne et lui rend hommage.

"Difficile de mettre quelques mots sur une aventure humaine et politique aussi intense. Mais travailler auprès d'Élisabeth Borne fut un honneur. L'État chevillé au corps, autant que la bataille pour l'emploi et la volonté d'ouvrir à toutes et tous les chemins de l'émancipation".

Clément Beaune lui se dit " très fier d’avoir servi notre pays" au sein du gouvernement Borne.

Le ministre des Transports Clément Beaune a salué le "courage" et les "convictions" d’Elisabeth Borne, peu après l’annonce de sa démission. "Je suis très fier d’avoir servi notre pays au sein de votre gouvernement", a-t-il écrit sur X.

Bruno Le Maire dans une tentative de sauver sa place de ministre prône les "vertus" de la "stabilité" à Bercy, logique dans une France championne du monde des impôts, taxes, et prélèvement obligatoire.

Côté bilan vu d' ici (USA) le bilan d'Elisabeth Borne, premier ministre, n'est vraiment pas positif, même si elle est une championne du 49/3.

La France reste bien malade, et mériterait un vrai premier ministre qui réformerait l’Etat dépensier et gaspilleur de l'argent public, qui baisserait de façon notoire les impôts et taxes, qui mettrait de l'ordre dans sa gestion calamiteuse de l’immigration qui devrait être choisie et maîtrisée, avec de nombreux critères rigoureux, et bien sûr soumis à des quotas.

Enfin la France devrait mettre en place une démocratie participative comme celle de la Suisse, un modèle pour tous les pays qui veulent prétendre à être une vraie démocratie moderne et respectueuse de son peuple souverain.

Qui va remplacer Elisabeth Borne, avec quel programme ?

Même s' il est fort connu, le dicton "Trop d’impôt tue l’impôt" devrait être un mantra pour le futur ministre de l’économie et des finances de la France.


Pamela Newton pour DayNewsWorld

LE REPORT DE LA PUBLICATION DU RAPPORT IMMIGRATION DE LA COUR DES COMPTES

 "UN MANQUEMENT GRAVE A LA DEMOCRATIE"

Le report de la publication du rapport sur l'immigration suscite des critiques de la part des oppositions, qui y voient une tentative de ménager l'exécutif de la part de Pierre Moscovici. Toutefois, le premier président de la Cour des comptes se défend vigoureusement.

"C'est une décision que j'ai prise personnellement et que j'assume totalement". C'est ce qu'a déclaré Pierre Moscovici le vendredi 5 janvier 2024 lors de son intervention sur LCI. Il explique pourquoi il a choisi de décaler de plusieurs jours la sortie du rapport de la Cour des comptes sur l'immigration. 

Ce document, publié la veille, met en lumière l'absence de "stratégie globale" dans les politiques migratoires et l'inefficacité des Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF), dont seulement 12 % aboutissent réellement à des mesures d'éloignement.

La Cour des comptes estime que cette politique "déficiente" a un coût annuel de 1,8 milliard d'euros. 

Cependant, c'est le report de la publication décidé par Pierre Moscovici, pro-immigrationniste de la première heure, qui a déclenché une vague de réactions indignées le samedi 6 janvier. 

La raison de ce report ? 

La volonté du premier président de la Cour des comptes de ne pas attiser les débats enflammés sur la loi immigration qui agitaient le Parlement.

Sur LCI, Pierre Moscovici a précisé que la sortie du rapport était initialement prévue pour le 13 décembre. 

"Il se trouve que c'était le surlendemain du vote de la motion de rejet de la loi sur l'immigration. 

Je ne sais pas si vous imaginez un rapport qui sort à ce moment-là, et trois jours avant la Commission mixte paritaire, mais qu'est-ce qu'on aurait dit ? ", interroge l'ancien ministre de François Hollande. 

Selon lui, la "crise politique" engendrée par l'examen du texte aurait compromis la présentation sereine des travaux de la Cour des comptes.

L'opposition qualifie cela "d'aveu délirant". 

Pour le député LR Aurélien Pradié, Pierre Moscovici a délibérément dissimulé des informations cruciales pouvant éclairer le Parlement, qualifiant cela de faute injustifiable. Laurent Wauquiez, président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, va jusqu'à demander la démission du premier président de la Cour des comptes, considérant cela comme un manquement grave à la démocratie.

Le Rassemblement national et la France insoumise expriment également leur indignation, dénonçant un report "inacceptable" et des "magouilles d'un autre âge", respectivement. Pierre

Moscovici a commis une faute

L’article 47-2 de la Constitution donne du grain à moudre aux détracteurs de Pierre Moscovici . 

N’est-il pas inscrit que "la Cour des comptes assiste le Parlement dans le contrôle de l’action du Gouvernement" et qu’elle "assiste le Parlement et le Gouvernement dans le contrôle de l’exécution des lois de finances et de l’application des lois de financement de la sécurité sociale ainsi que dans l’évaluation des politiques publiques" ?




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

ATTENTAT A PARIS PSYCHIATRIE ET TERRORISME 

POURQUOI L'INJONCTION DE SOIN 

N'EST-ELLE PAS LA PANACEE ?

Après l’attaque au couteau au cœur de Paris samedi soir, Gérald Darmanin pointe du doigt le suivi de l’agresseur "un ratage psychiatrique" dans le suivi de l’assaillant.

Il souhaite un changement de pratique psychiatrique. 

Cette réaction à chaud et peut-être politique e a étonné plus d'un ?, l'argument de Darmanin étant un peu facile voire démagogique.

C'est d'ailleurs l'avis d'Antoine Pelissolo, professeur de psychiatrie, chef de service au CHU Henri-Mondor de Créteil

"C’est, en tout cas, un jugement à l’emporte-pièce pour trouver des boucs émissaires, alors que nous n’avons pas encore une analyse complète, fine, de la situation. 

Je ne peux pas dire si le suivi de ce suspect français a été parfait, n’ayant pas accès à son dossier, mais Gérald Darmanin ne peut pas jeter l’opprobre sur des professionnels de la psychiatrie". 

Des pathologies psychiatriques connues

Placé en garde à vue, visé par une « fiche S », il avait déjà été condamné et a déclaré aux policiers qu’il « en avait marre de voir des musulmans mourir », notamment à Gaza, et que la France était « complice » d’Israël. Le profil de l'assaillant, qui a revendiqué son acte terroriste, a rapidement été présenté, ainsi que son lourd passé de radicalisé. 

Mais à la différence de l’assassin de Samuel Paty et de celui de Dominique Bernard, l’auteur des faits, arrêté à Paris et désigné comme Armand Rajabpour-Miyandoab., souffre de pathologies psychiatriques connues.

Déjà en 2019, alors qu'il était en détention incarcéré pour un projet d'attaque à La Défense, ce dernier a tenu des propos troublants"J'entends la voix de toutes les personnes écrouées pour terrorisme"

Ces propos sont consignés dans un document judiciaire consulté par des confrères comme incident que rapporte un surveillant pénitentiaire.

"Gradé, il y a du sale qui me passe par la tête. J'entends la voix de toutes les personnes écrouées pour terrorisme. 

J'entends même la voix des jihadistes du Bataclan me demandant de passer à l'acte. Je suis perdu et je ne sais plus qui je suis", avait déclaré l'assaillant. "J'ai envie d'égorger mes parents à la sortie. 

Ma date de libération est proche, et je ne sais pas où j'en suis. Je vais finir par passer à l'acte", a-t-il ajouté, tout en s'adressant au surveillant.

.Une nuit d'avril 2019, Armand Rajabpour-Miyandoab a vu le médecin, à la suite d'une crise d'angoisse en cellule. Il lui avait ainsi indiqué sa conviction que "l'administration pénitentiaire voulait l'empoisonner à travers les repas".

Nul doute que le meurtrier souffre de troubles psychologiques, il avait d'ailleurs fait l’objet, pendant de nombreuses années, d’un suivi psychiatrique.

C’est pendant sa détention que sont détectés les premiers troubles psychiatriques. Il est alors placé sous neuroleptique atypique, un traitement qu’il continuera après sa libération, en 2020. 

En mars 2022, un médecin donne son aval pour le stopper. Mais six mois plus tard, au regard d’une expertise psychiatrique, le juge de l’application des peines ordonne une injonction de soins.

La possibilité d’une "injonction de soins administrative"

Une chose est cependant sûre: Armand Rajabpour-Miyandoab ne faisait plus l’objet d’aucun traitement depuis avril 2023, lorsque sa mise à l’épreuve a pris fin après trois ans. Les rapports du médecin coordonnateur à son sujet étaient plutôt encourageants : il a honoré ses rendez-vous, travaillait dans la même entreprise depuis 2020. 

A plusieurs reprises dans ses rapports, il écarte la possibilité d’une dangerosité d’ordre psychiatrique. 

Certains éléments, pourtant, interrogent. En octobre dernier, sa mère a signalé aux services spécialisés un repli sur lui inquiétant. 

Elle a toutefois refusé de demander son hospitalisation sous contrainte. 

Et la marge de manœuvre des services de renseignement est limitée...

La loi votée en 2021, qui donne la possibilité de prolonger pendant cinq ans le suivi des détenus condamnés pour terrorisme y compris donc les injonctions de soins, n’était pas en vigueur au moment de la libération de l’assaillant.

Beaucoup de choses existent déjà dans ce domaine. Le préfet peut ordonner une hospitalisation ou un suivi psychiatrique, mais toujours avec l’avis d’un médecin, puisqu’il faut que cela soit dans le cadre strict d’une pathologie. 

Aujourd’hui, le préfet peut seulement demander une hospitalisation sans consentement d’un patient si ce dernier a porté atteinte "à la sécurité de personnes ou, de façon grave, à l’ordre public". 

"Même si on était parvenu à l’emmener voir un médecin, celui-ci n’aurait probablement pas prononcé d’hospitalisation sous contrainte en l’absence de trouble manifeste", insiste une source proche du dossier.

"Or l’articulation d’une souffrance psychique aiguë avec une idéologie offre à l’individu une perspective d’acte à prendre au sérieux. Il n’est pas rare qu’un individu se canalise avec la religion, au gré de son suivi à la lettre de certains hadiths, recueils des actes et paroles de Mahomet. 

D’autres individus fragiles donnent un sens à leur vision apocalyptique du monde avec des éléments de la réalité leur permettant d’alimenter un délire de persécution, de rédemption, mégalomaniaque ou mystique. 

Ils peuvent parvenir à une forme d’équilibre instable, jusqu’à ce qu’ils se sentent psychiquement contraints à agir", explique Laure Westphal, psychologue clinicienne, Docteure en psychopathologie et psychanalyse.

Cette injonction de soins "en amont de tout trouble à l’ordre public" ?

La proposition supplémentaire de Gérald Darmanin serait donc de mettre en place cette injonction de soins en amont, de manière préventive, avant tout passage potentiel à l’acte, sur la base d’une suspicion ou de renseignements d’alerte.

Pour remédier à ce vide juridique – déjà pointé depuis plusieurs années par les services de renseignement – le ministre de l’Intérieur a donc affiché sa volonté de donner aux préfets la possibilité de demander des injonctions de soins administratives. 

En clair : de leur permettre d’ordonner un examen psychiatrique "en amont de tout trouble à l’ordre public", précise l’entourage du ministre. 

Ce serait peut-être petite avancée dans la prise en charge de ces terroristes aux « troubles psychologiques » identifiés.Reste à savoir dans quel cadre juridique cela pourrait s’inscrire – le ministère précise d’ores et déjà qu’il ne s’agit pas d’une mesure de privation de liberté – et à quelle échéance.

Mais la frontière n’est pas étanche ; une personne radicalisée peut être en proie à des troubles psychiatrique qui peuvent donc jouer un rôle dans le passage à l’acte.

Une radicalisation convictionnelle, des choix qui ont une rationalité

Certes chez Armand R-M le sens du passage à l’acte échappe certes à son auteur, mais pas le sens qu’il donne à son action meurtrière: il exerce cette dernière consciemment au nom d’une logique idéologique, celle de l'islam radical. Ce terroriste islamiste a fait des choix qui ont une rationalité. C'est aussi un individu rationnel qui a théorisé son acte , comme le rappelle fort justement le médecin-psychiatre au centre pénitentiaire Paris La Santé et directeur de Centre d'étude des radicalisations et de leurs traitements.

La guerre en Israël a pu accélérer le projet de fanatiques de se battre pour une identité commune, prise comme sorte d’unique référentiel politico-religieux .Il « en avait marre de voir des musulmans mourir », notamment à Gaza . « Les djihadistes n’ont pas que le prophète à « défendre ». Il y a aussi ce qu’ils considèrent être les souffrances causées à l’Oumma, la communauté musulmane homogène et mythique. Le conflit israélo-palestinien a longtemps été identifié comme le point de fixation des humiliations arabes.

Avec la globalisation de l’islam, les nouvelles générations de terroristes lui ont substitué les conflits en Afghanistan, en Bosnie, en Tchétchénie, en Irak ou en Syrie. L’affaiblissement militaire de l’EI sur les territoires syriens et irakiens n’a pas éteint les velléités d’engagement. », souligne encore Laure Westphal.

16 % d'entre eux seulement: des fragilités psychologiques "moyenne à forte".

Et tous les radicalisés loin s'en faut, n'ont le profil de Armand

En effet en 2022, une étude du ministère de la Justice, s’appuyant sur un panel de 350 détenus passés par des quartiers d’évaluation de la radicalisation, indiquait que 8 % d’entre eux présentaient des troubles psychiatriques et 16 % des fragilités psychologiques « moyenne à forte ». .Parmi le nombre important de personnes radicalisées, il en existe une proportion – pas nécessairement plus importante que dans la population générale – qui souffre d’affections psychiatriques. L’expérience du Centre de Prévention, Insertion, Citoyenneté, en 2016, l’a confirmé : un seul des bénéficiaires de cette structure pour la prévention de la radicalisation souffrait de troubles relevant de la psychiatrie. Dans l’immense majorité des cas, la radicalisation est convictionnelle, il y a un consentement idéologique fort.

Un nombre important d’individus radicalisés ne relevant pas de la psychiatrie !

Depuis la fermeture du CPIC en 2017, l’accompagnement des personnes radicalisées a été privilégié au niveau local. 

Un rapport d’information, enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 27 juin 2019 stipule que, selon l’Unité de coordination de la lutte antiterroriste (UCLAT), au mois d’avril 2019, la prise en charge a été relayée dans 269 communes. 

Ces mesures semblent insuffisantes, si l’on en croit que chaque année depuis 2015 des attentats sont commis sur notre sol, bien que bon nombre soient déjoués. Parallèlement, on compte en France, en mars 2022, 570 détenus de droit commun radicalisés et 430 détenus pour terrorisme islamiste. 

Armand M. avait, selon les médias français, juré "ne plus être musulman", après plusieurs années passées derrière les barreaux pour un projet d’attentat, en 2016, dans le quartier parisien des affaires de la Défense. Il faisait partie des 340 détenus radicalisés libérés depuis 2018 (une trentaine d'autres doivent l'être en 2024).

Une cinquantaine depuis début octobre l'a été alors que la DGSI avait rapporté cet été que la menace terroriste était toujours la première en France... Des bombes en puissance?

Ajoutons les Fichés S . Ils sont officiellement 12'000 et 20'000, selon l'évaluation de leur dangerosité. Ces «fichés» pour radicalisme islamique sont classés dangereux pour la sûreté de l’État. Les citoyens vont-ils encore devoir faire longtemps avec !?




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

ATTAQUE TERRORISTE A PARIS 

 LA RESPONSABILITE POLITIQUE EN JEU

LA FRANCE FACE A LA RADICALISATION

 ET AUX ENJEUX DE L'IMMIGRATION

La nuit du 2 décembre 2023 restera gravée dans la mémoire parisienne, marquée par un acte de violence effroyable à quelques encablures de la Tour Eiffel. Un citoyen allemand a perdu la vie, deux autres ont été blessés. 

L'agresseur, Armand Rajabpour-Miyandoab, un Français né en 1997 à Neuilly-sur-Seine, déjà fiché pour ses liens avec l'islamisme radical et ses troubles psychiatriques, a été appréhendé par les forces de l'ordre.

Le drame a débuté vers 21 heures dans le XVe arrondissement, comme le relate Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, présent sur les lieux en fin de soirée. Le suspect aurait porté plusieurs coups fatals à un homme dans la rue, précipitant son destin tragique. La victime, un ressortissant allemand, se promenait avec sa femme, épargnée physiquement mais plongée dans un choc émotionnel profond.

L'intervention d'un chauffeur de taxi a mis fin à la première phase de l'attaque, suivi d'un appel au 17 vers 21h15, mobilisant la police du XVe arrondissement. S'ensuivit une traque haletante du suspect sur le pont de Bir-Hakeim jusqu'au XVIe arrondissement de l'autre côté de la Seine.

Au cours de cette traque, le suspect a agressé deux autres individus avec un marteau. Bien que leurs vies ne soient pas en danger, l'un est de nationalité étrangère, tandis que l'autre est un homme français d'une soixantaine d'années. L'arrestation du suspect a été facilitée par l'utilisation d'un pistolet à impulsion électrique par les forces de l'ordre.

L'enquête initiale, confiée à la brigade criminelle, a été rapidement transférée au parquet national antiterroriste (Pnat) après minuit. Des détails inquiétants ont émergé, indiquant que le suspect aurait scandé "Allah Akbar" à plusieurs reprises, exprimant son indignation envers la mort de musulmans dans le monde.

Il aurait dit aux policiers l'ayant interpellé qu'il " ne pouvait plus supporter que les musulmans meurent, tant en Afghanistan qu'en Palestine ". Il aurait aussi déclaré qu'il " en voulait " pour " ce qui se passait à Gaza " et que la France serait " complice de ce que faisait Israël " là-bas, a précisé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin lors d'un point presse sur les lieux de l'agression. Selon Le Parisien, l'assaillant était en lien avec les terroristes des attentats de Magnanville et de Saint-Etienne-du-Rouvray. En 2016, il comptait parmi ses amis Facebook Larossi Aballa, le tueur de l'attentat de Magnanville. Il avait également échangé la même année avec Adel Kermiche, l'un des deux terroristes de Saint-Etienne-du-Rouvray.

Gérald Darmanin a révélé que l'individu avait déjà été condamné en 2016 à quatre ans de prison pour avoir manifesté une volonté d'action violente. Libéré en 2020, il était sous la surveillance administrative de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI), tout en suivant un traitement pour ses troubles psychologiques.

Face à cette tragédie, la Première ministre Elisabeth Borne a exprimé ses pensées envers la victime, les blessés et leurs proches, soulignant la détermination du gouvernement à ne rien céder face au terrorisme. Emmanuel Macron, plus tard dans la nuit, a présenté ses condoléances à la famille du ressortissant allemand décédé, saluant la rapidité des secours dans l'arrestation du suspect. Il a souligné le rôle crucial du parquet national antiterroriste dans la quête de vérité au nom du peuple français.

Cet acte de violence atroce soulève des questions cruciales quant à la radicalisation et aux défis liés à l'immigration en France. L'aptitude du système à gérer les individus radicalisés présentant des antécédents criminels, ainsi que l'efficacité des dispositifs de suivi post-libération, suscitent légitimement des inquiétudes. 

Cette tragédie met en lumière la nécessité pressante d'une réflexion approfondie sur les politiques d'immigration, en particulier la distribution de la nationalité française sans critères stricts et la gestion de la menace de l'islamisme radical. Les autorités politiques françaises sont maintenant confrontées à leurs responsabilités dans la lutte contre ces défis, afin d'assurer la sécurité et la stabilité du pays.

La Radicalisation sous les Projecteurs

L'écho de cette tragédie résonne dans les couloirs du pouvoir français, soulevant des questions plus larges sur la gestion de la radicalisation dans la société. Le cri "Allah Akbar" proféré par le suspect met en lumière la dimension religieuse de cet acte, suscitant des inquiétudes quant à la manière dont l'islamisme radical peut s'ancrer dans la société.

Le parcours judiciaire de l'agresseur soulève des questions sur l'efficacité du suivi des individus radicalisés après leur libération de prison. Condamné en 2016 pour ses aspirations violentes, il a été relâché en 2020, placé sous la surveillance de la DGSI. Cependant, malgré ce suivi, il a pu perpétrer un acte meurtrier, soulignant les lacunes potentielles dans le système de sécurité.

La question de la radicalisation ne peut être dissociée de la complexité de l'immigration en France. La nationalité française distribuée sans critères stricts devient un sujet de préoccupation majeur. 

Comment des individus partageant des convictions extrémistes ont-ils pu accéder à la citoyenneté sans qu'une évaluation rigoureuse de leur adhésion aux valeurs républicaines ne soit effectuée ? 

Cette interrogation résonne avec une force particulière dans le contexte actuel où la montée de l'islamisme radical s'insinue dans les failles d'un système d'immigration parfois trop permissif.

Immigration : Défis et Réflexions

La tragédie du 2 décembre 2023 souligne la nécessité d'une introspection sérieuse sur les politiques d'immigration en France. La distribution de la nationalité française sans critères rigoureux peut s'avérer être une porte ouverte à des individus dont les convictions extrémistes menacent la stabilité de la société. La facilité avec laquelle des individus radicaux peuvent accéder à la citoyenneté interroge sur la robustesse des mécanismes de contrôle et de sélection.

Une réévaluation des procédures d'attribution de la nationalité

 La redéfinition des politiques migratoires en France, axée sur l'instauration d'une immigration choisie, émerge comme une solution prometteuse pour renforcer l'harmonie sociale et économique du pays.

La remise en question du droit du sol est perçue comme une nécessité incontournable pour adapter le processus d'attribution de la nationalité française à un monde en mutation.

L'idée centrale de cette transition est d'évoluer vers une immigration sélectionnée avec soin, basée sur des critères rigoureux. La promotion de la culture française, la maîtrise de la langue, ainsi que la compréhension des mœurs et coutumes, constituent des éléments essentiels parmi ces critères.

En optant pour une approche proactive, la France cherche à attirer des individus dont les valeurs et les compétences s'alignent harmonieusement avec celles de la société française.

Les quotas stricts, inhérents à cette nouvelle approche, visent à assurer un équilibre entre les besoins économiques du pays et la préservation de son identité culturelle.

En favorisant des critères de sélection pointus, tels que les qualifications professionnelles et l'engagement envers les valeurs républicaines, la France aspire à bâtir une communauté diversifiée mais unie.

Cette transition vers une immigration choisie n'est pas seulement perçue comme une réponse aux défis actuels, mais également comme une opportunité de renforcer le tissu social français.

En encourageant l'intégration et en valorisant la diversité, la France cherche à créer une société où chaque individu, quel que soit son parcours d'origine, peut contribuer positivement au dynamisme national.

Il est crucial de souligner que cette démarche ne vise pas à fermer les portes, mais plutôt à les ouvrir de manière plus sélective, favorisant un échange culturel bénéfique pour tous. En plaçant la culture française au cœur des critères de sélection, l'objectif est de préserver et de célébrer les richesses culturelles qui font la spécificité de la nation.

En conclusion, la transition vers une immigration choisie en France, basée sur des critères sélectifs incluant la promotion de la culture française, représente une avancée positive vers une société plus cohérente et résiliente. Cette approche proactive témoigne de la volonté de la France de modeler son avenir en accueillant ceux qui partagent ses valeurs fondamentales, contribuant ainsi à la construction d'une société plus inclusive et prospère.

Toutes ses réformes auraient aussi pour conséquence de mettre fin à de tels actes barbares. Toutes nos pensées vont bien sûr envers les familles des victimes.




Kelly Donalson pour DayNewsWorld

DRAME DE CREPOL LE CARACTERE RACISTE 

DU MEURTRE DOIT ETRE PRIS EN COMPTE

En ce qui concerne le profil des suspects, la maire a souligné la présence d'environ "une centaine de jeunes, avec un noyau dur particulièrement violent". 

Lors d'une entrevue ce mardi 28 novembre 2023 sur BFM-RMC, Marie-Hélène Thoraval a également plaidé pour "mettre fin à la culture de l'excuse".

Le caractère raciste

La maire de Romans-sur-Isère, Marie-Hélène Thoraval, affiliée à la diversité de droite, a déclaré ce mercredi 29 novembre que les «familles» des victimes de l'attaque lors du bal du village à Crépol, dans la Drôme, il y a une dizaine de jours, ont sollicité que la justice considère l'incident comme "raciste".

'Les familles demandent deux choses", a déclaré l'élue lors de son entretien sur BFM-RMC. 

"La première, c'est une fermeté incontestable de la justice, et la deuxième, c'est que le caractère raciste manifesté par les agresseurs soit pris en compte", a-t-elle souligné. La maire de Romans-sur-Isère a exprimé ses craintes quant à d'éventuels drames à venir après le meurtre de Thomas. 

Elle a regretté le fait que tous les mis en cause soient "issus de parents déjà délinquants". Selon elle, il s'agit d'une culture qui se transmet, une observation qu'elle fait en tant que maire depuis 2014.
Interrogée sur le quartier de la Monnaie, d'où proviennent certains des suspects, Marie-Hélène Thoraval a affirmé qu'au sein des 4500 habitants, «une centaine de jeunes» posent des problèmes, formant «un noyau dur particulièrement violent».

Radicalisation et trafic de drogue

Elle a décrit ce noyau dur comme cherchant à établir «une zone de non-droit en occupant le territoire» de la Drôme, au détriment des 34 000 habitants de la ville qui aspirent à la tranquillité. 

"C'est tout un territoire qui est touché", a insisté l'élue, ajoutant avec force : 

"Il faut cesser de pratiquer la culture de l'excuse".

Concernant la divulgation des prénoms des suspects, la maire de Romans-sur-Isère a critiqué le fait de "ne pas avoir communiqué les prénoms plus tôt", jugeant cela "indécent". 

Elle s'est interrogée sur le manque de transparence initial, soulignant que la divulgation des prénoms sur les réseaux sociaux avant leur confirmation par les autorités ne fait que renforcer la stigmatisation.

Déjà dimanche, la maire avait appelé à "s'asseoir autour de la table et à travailler autrement" face à un niveau de délinquance qui, selon elle, trouve ses racines dans la radicalisation et le trafic de drogue, à Romans et dans d'autres villes.

Lundi, le gouvernement avait tenté d'apaiser les tensions suscitées par la mort de Thomas.

Ce qui a coûté la vie au lycéen de 16 ans n'est pas "une simple rixe" mais "un drame qui fait courir le risque d'un basculement de notre société", a déclaré.Olivier Véran, appelant à ne pas répondre à la violence par la violence. Certes mais quand le gouvernement aura-t-il le courage de nommer les choses et de prendre les mesures qui s'imposent ?




Boby Dean pour DayNewsWorld

PILLAGE DE LA BASILIQUE DU SACRE-COEUR 

DE ROUEN

La basilique du Sacré-Cœur de Rouen, en Seine-Maritime, a été « saccagée » dans la nuit du 14 au 15 novembre, a indiqué le père Geoffroy de La Tousche. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, le curé des paroisses de Rouen a expliqué avoir découvert la basilique dans un état « absolument épouvantable » ce mercredi.

« Une statue a été cassée. Des vases sacrés ont été volés. L’autel, le chœur sont dans un état épouvantable, cassés. Par chance, grâce ou providence, le saint sacrement n’a pas été volé », a réagi, encore sous le choc, le père Geoffroy de La Tousche.

Le curé des paroisses de Rouen a ainsi invité les fidèles et les catholiques à « prier […] pour la paroisse ». Il leur donne rendez-vous ce jeudi 16 novembre à 18 h 15 « pour un temps de prière et de réparation, à la demande de l’archevêque ». « À 18 h 30, nous célébrerons la messe, avec de nouveaux vases qui nous seront prêtés », a-t-il poursuivi.

Le curé a estimé les dégâts à « des dizaines de milliers d’euros ». Une plainte a été déposée et une enquête a été ouverte. 

A l'enquête de déterminer si cet acte est en lien avec le conflit entre Israël et le Hamas.




Boby Dean pour DayNewsWorld

ILLUMINATIONS DES CHAMPS ELYSEES 

EN L'HONNEUR DES FETES ET DES JEUX OLYMPIQUES

La prestigieuse Avenue des Champs-Élysées, s'étendant sur 2,6 kilomètres au cœur de Paris, se prépare à briller de mille feux en prévision des Fêtes et des Jeux olympiques de l'été prochain. En effet, elle sera le cadre exceptionnel de divers événements sportifs, notamment l'installation d'un stade de beach-volley sur le Champ de Mars et le défilé de la cérémonie des Jeux Paralympiques prévue pour le 28 août 2024.

Marc-Antoine Jamet, le président du Comité Champs-Elysées, a dévoilé ce lundi 30 octobre au matin, à l’hôtel Barrière Le Fouquet’s, les nouveautés concernant les illuminations pour les fêtes de d’année et les innovations entreprises sur la célèbre avenue parisienne.
La cérémonie des illuminations pour les fêtes de fin d'année, programmée pour le 19 novembre, sera honoré par la présence de l'acteur renommé Gilles Lellouche, figure emblématique du cinéma français au talent reconnu, avec des succès tels que "Les Petits mouchoirs" et "Bac Nord".

Le parrain de cette édition spéciale des illuminations sera entouré d'institutionnels et, nouveauté en 2023, d'une famille de trois enfants malades, accompagnée par l'association "Petits Princes". Ensemble, ils auront l'honneur d'allumer les 400 arbres qui bordent majestueusement les Champs-Élysées. 

C'est l'entreprise provençale Blachere Illuminations qui se charge cette année encore d'installer les créations lumineuses, qui suivront cette année "un rythme en trois temps, plus soutenu". "Chaque heure sera marquée par un scintillement fort et long, qui sera repris chaque quart d’heure, et toutes les cinq minutes le rythme de scintillements changera, détaille Marc-Antoine Jamet.

Le Comité des Champs-Élysées présente également son nouveau logo, intégrant des pictogrammes évolutifs selon le thème et une palette de couleurs bleu-blanc-rouge.


Ces illuminations, placées sous le signe de la sobriété énergétique depuis l'extinction inédite de l'an dernier, témoignent d'une consommation totale estimée à environ 13 300 kWh pour 2023. Cette légère augmentation par rapport à l'année précédente est due à la prolongation d'une semaine de l'éclairage cette année.

Pour marquer davantage l'identité des Champs-Élysées, un nouveau slogan fait son apparition cet hiver : "Illuminons l’avenue, faisons briller Paris". Quatre nouvelles affiches, inspirées des célèbres baisers de Times Square et de l'Hôtel de Ville, mettent en lumière l'artère tout en capturant l'essence romantique de la ville.

Dans le cadre de l'ambitieux projet "La Clef des Champs", les Champs-Élysées se réinventent également visuellement. Le président du Comité souligne les efforts déployés pour rendre cette avenue encore plus attractive pour les Parisiens, en s'appuyant sur la stratégie des "3 P" : redevenir parisienne, populaire et partagée. Parmi les nombreuses nouveautés, la réorganisation des 17 terrasses de l'avenue, supervisée par le designer belge Ramy Fischer, promet une esthétique modernisée et une accessibilité améliorée.

Accueillant quotidiennement 150 000 visiteurs et plus de 250 000 le dimanche , les Champs-Élysées restent un lieu dynamique, alliant espaces culturels, restaurants, magasins d’alimentation, et marques internationales telles que JD Sports et Sephora. Cette vitalité illustre la réussite de la stratégie adoptée au fil des années, témoignant d'une avenue toujours au sommet de son charme et de son attractivité.

 Rendez-vous donc le 19 novembre à partir de 18 heures pour vivre ce moment féérique.




Carl Delsey pour DayNewsWorld

LA VOIX DE LA FRANCE DEVIENT-ELLE INAUDIBLE

 SUR LA SCENE INTERNATIONALE ?

La capitale française, où se déroulent les sommets mondiaux, devient actuellement le théâtre d'une intensification des efforts diplomatiques. Le président français participe en effet à divers événements internationaux à Paris, créés sous son impulsion depuis son élection en 2017, dans un contexte de fortes tensions internationales.

Cependant, la presse étrangère s'interroge :  le "volontarisme" d'Emmanuel Macron se traduit-il par des résultats concrets ? 

Et son objectif premier ne serait-il pas surtout de restaurer la grandeur perdue de la France ?

Un ballet diplomatique à Paris

La liste des objectifs était aussi longue que les espoirs de réussite étaient minces. Tel était le sentiment exprimé par la presse étrangère le 9 novembre, alors que se déroulait à Paris la Conférence humanitaire internationale pour la population civile de Gaza, suivie du Forum annuel sur la paix à partir du 11 novembre 2023.

Le chef de l'État inaugure ce vendredi 11novembre 2023 la 6e édition du Forum de Paris sur la paix au Palais Brongniart, dédié cette année à "construire ensemble dans un monde de rivalités".

Il clôturera également le sommet One Planet sur les pôles et les glaciers au Muséum national d'Histoire naturelle, après des rencontres similaires sur les océans à Brest et les forêts au Gabon.

Deux rendez-vous liés, " connectés ", qui s’inscrivent dans la " même logique de préparer la coopération internationale pour éviter les crises de demain et créer plus de biens communs " , selon le vocable de l’Élysée en amont de la séquence.

Pour conclure cette semaine diplomatique, Macron présidera le 5e sommet de l'Appel de Christchurch, une initiative lancée avec la Nouvelle-Zélande après l'attentat de 2019, visant à lutter contre les contenus terroristes en ligne. Une nouvelle opportunité pour le président de se montrer à l'initiative et affirmer la force de l'unité.

Et d’affirmer qu’on est toujours plus fort à plusieurs.Telle est la vision du président de la République, chantre du multilatéralisme sur la scène internationale.

Le multilatéralisme à l’honneur

Selon l'Élysée, le Forum de Paris parvient à maintenir le multilatéralisme malgré les tensions et les conflits, en coopérant sur des sujets où la collaboration est incontournable." 

Ce qu’on arrive à faire au Forum de Paris, c’est que malgré les tensions et malgré les guerres, on continue de faire vivre le multilatéralisme sur des sujets où nous n’avons pas le choix que de coopérer ", explique aujourd’hui la présidence aux journalistes

Cependant, l'hyperactivité diplomatique à Paris suscite des préoccupations chez les correspondants, qui craignent que les messages se diluent dans la multitude de sommets. 

Politico souligne la liste impressionnante des tâches d'Emmanuel Macron cette semaine, de la résolution de la crise à Gaza à la lutte contre la fonte des calottes glaciaire et les défis de l’intelligence artificielle.

Une "conférence humanitaire" à l'initiative d' Emmanuel Macron

La France a accueilli jeudi 1O novembre2023 une "conférence humanitaire" à l'initiative du président Emmanuel Macron pour faciliter l'aide à Gaza, entravée par les bombardements israéliens depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023. 

Après plus d'un mois de frappes, des centaines de milliers de civils, selon l'ONU, demeurent piégés dans le nord de la bande de Gaza, zone d'intense offensive israélienne. 

Environ 1,5 million de personnes sur les 2,4 millions d'habitants de Gaza ont été déplacées par le conflit.

Emmanuel Macron a souligné la nécessité de travailler à la protection des civils, appelant à une pause humanitaire rapide et à un cessez-le-feu. Il a insisté sur le droit d'Israël à se défendre tout en soulignant sa responsabilité de protéger les civils.

" C’est à la protection des civils qu’il nous faut travailler. Il faut pour cela une pause humanitaire très rapide et il nous faut œuvrer à un cessez-le-feu ", a déclaré Emmanuel Macron devant les représentants d’une cinquantaine de pays et d’organisations humanitaires, qui n’avait jusque-là évoqué que la nécessité d’une " trêve ". 

Si Israël a " le droit de se défendre et le devoir de protéger les siens ", son gouvernement a aussi " une éminente responsabilité (…) de respecter le droit et protéger les civils ", a insisté le président français. 

Paris juge une trêve nécessaire aussi pour obtenir la libération des quelque 240 otages retenus par le Hamas, parmi lesquels quelques Français.

À l’issue de la conférence, les organisateurs ont annoncé que les engagements pris hier par les pays participants dépassaient le milliard d’euros.

La déception des ONG

Selon la Maison-Blanche, Israël a accepté des pauses quotidiennes de quatre heures. À la fin de la conférence, les engagements des pays participants ont dépassé le milliard d'euros.

Cependant, la conférence, organisée en urgence, n' a réuni principalement que des représentants de second plan en l'absence du gouvernement israélien, et elle s'est déroulée sans la participation des belligérants et des États-Unis.

En outre,malgré les engagements financiers, une grande partie de l'aide destinée aux territoires palestiniens, évaluée à 1,2 milliard de dollars d'ici fin 2023, risque d'être inefficace sans un accès régulier des camions d'aide à Gaza. 

Les organisations humanitaires ont exprimé leur déception, soulignant l'impossibilité d'intervenir tant que les bombardements se poursuivent." 

On est assez déçus car il n’y a pas eu de consensus sur un cessez-le-feu immédiat (…). 

Au-delà de l’aide mobilisée, l’enjeu est de la faire rentrer à Gaza ", a estimé Jean-François Corty, vice-président de Médecins du Monde". La mise en place de secours sur le champ de bataille, c’est impossible ".

Fin de non-recevoir de Biden et Netanyahu

Comme en réponse à ces appels, la Maison-Blanche a affirmé qu’Israël était d’accord pour " des pauses " quotidiennes " de quatre heures dans certaines zones du nord " de la bande de Gaza, mais le président américain Joe Biden a jugé qu’il n’y avait " aucune possibilité " d’un véritable cessez-le-feu. 

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu exclut constamment un tel cessez-le-feu sans la libération des otages. 

Un responsable militaire israélien a affirmé jeudi qu’il " n’y a pas de crise humanitaire dans la bande de Gaza ", tout en reconnaissant les " nombreuses difficultés " auxquelles font face les civils dans le territoire palestinien en proie à la guerre entre Israël et le Hamas. Israël " facilite l’acheminement de l’aide humanitaire ", a affirmé le colonel Moshe Tetro, responsable pour Gaza de l’organe du ministère israélien de la Défense supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens. 

Cependant, le président américain Joe Biden a jugé qu'une véritable cessation des hostilités était impossible. 

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu exclut un cessez-le-feu sans la libération des otages. Un responsable militaire israélien a nié l'existence d'une crise humanitaire à Gaza.

La voix de la France devenue inaudible ?

Israël et les États-Unis ont beau avoir des divergences sur les priorités stratégiques de cette guerre, ils se retrouvent au moins pour éconduire rapidement leur homologue français. La volonté d' Emmanuel Macreon d’exister à l’international par quelque coup d’éclat retombe comme un soufflet.

En témoignent la réception de plusieurs initiatives lancées récemment par le président de la République, et les menues retombées de son voyage au Proche-Orient.

Son idée, avancée depuis Jérusalem, d’une coalition internationale contre le groupe islamiste palestinien Hamas, à l’origine des attaques sanglantes contre Israël, n’a pas suscité l’enthousiasme des autres capitales occidentales, loin de là. Elle a plutôt été moquée par les experts la jugeant extrêmement complexe à mettre en œuvre.

Tout comme le déploiement du navire " Tonnerre " au large de la bande de Gaza, annoncé cette fois-ci au Caire en Égypte pour " soutenir les hôpitaux sur place ". 

Le navire est bien arrivé sur zone, mais il n’accueille toujours pas de blessés et voit ses opérations sur places compliquées par le blocus imposé par Israël.

Ces actions ont été accueillies avec scepticisme soulevant des questions sur la capacité de la France à incarner une voix diplomatique respectée et écoutée.

Et de parler de grand écart diplomatique : " comment peut-il être suivi lorsqu’en Israël, le 24 octobre, il propose - sans prévenir personne - de mobiliser la coalition internationale contre l’État islamique cette fois pour " lutter contre le Hamas", puis demande " d’œuvrer à un cessez-le-feu " dans la bande de Gaza ce jeudi 9 novembre 2023 ? 

Autrement dit, comment peut-il passer en 17 jours de l’idée d’intervenir par voie essentiellement aérienne sur Gaza avec en prime le soutien de pays arabes (ce que faisait " la coalition contre Daech ") à l’objectif complètement opposé d’un cessez-le-feu au même endroit ? ", lit-on sous la plume de Maurice Bontinck dans La Charente libre .

" Mais ce grand écart diplomatique effectué sur un fil démontre qu’Emmanuel Macron pense d’abord à son pays et à en préserver son unité déjà bien morcelée. En soufflant le chaud et le froid avec des idées parfois contraires, il incarne aussi les tensions politiques qui se retrouvent jusque dans sa propre majorité.

Mais il incarne surtout les fractures françaises. On le voit encore dans son hésitation à aller manifester dimanche contre l’antisémitisme. ", conclut l'éditorialiste.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

 RAPPORT CHOC 

 LA VULNERABILITE DE LA FRANCE

 AUX INGERENCES ETRANGERES ET A L'ESPIONNAGE

Un rapport alarmant. La France est-elle suffisamment armée face aux influences étrangères ? 

On peut en douter. Le constat est sans appel". La nouvelle dimension prise par les ingérences étrangères révèle des vulnérabilités persistantes, à commencer par notre naïveté, qui est tant celle des élites politiques et administratives que [celles] des milieux économiques et académiques ", signale un rapport de la délégation parlementaire au renseignement, publié ce jeudi 2 novembre 2023.

Constituée de huit parlementaires, tous habilités au secret-défense, la délégation parlementaire au renseignement est chargée de contrôler l’action des services spécialisés, telles la DGSE, la DGSI ou la DRM.

" Niveau de menace élevé "

L'ingérence étrangère a muté pour devenir une menace “protéiforme, omniprésente et durable” de l'espionnage à l'utilisation de l'espace cyber ou aux opérations de manipulation de l'information. Sa conclusion est claire : la France n’est pas assez armée pour affronter les influences étrangères.

La délégation souligne que ce danger a pris “une nouvelle ampleur ces dernières années, en raison d’abord d’un changement “radical du contexte géopolitique“…

“Nous sommes passés brutalement d’un monde de compétition à un monde de confrontation avec d’un côté les régimes autoritaires et de l’autre les démocraties occidentales (…). Ce clivage entre l’Occident et le reste du monde s’impose (…) comme le marqueur dominant de la période actuelle“, d’après le document. Sacha Houlié, le président de la délégation, évoque une « nouvelle ère froide ".

" La guerre informationnelle et de réputation menée par les régimes autoritaires ".

Ce danger survient, en effet, au cœur d’une révolution numérique et technologique qui a fait du cyberespace « le champ privilégié de confrontation et de compétition stratégique entre les Etats », une guerre menée, avant tout, selon la DPR, par la Russie, la Chine et la Turquie. 

Le rapport de la délégation s’attarde longuement sur « la guerre informationnelle et de réputation menée par les régimes autoritaires ». Car si l’espionnage classique existe toujours, « les fausses nouvelles sont les armes d’une guerre conduite contre l’Occident sans que, pendant longtemps, nous ayons identifié les moyens de nous défendre ».

Et à ce jeu-là la Russie est la plus forte. Moscou a même “sa signature“, ses techniques et elles sont redoutables. L’infiltration en fait partie, par exemple la nomination d’anciens responsables européens dans les Conseils d’administration de grandes sociétés russes, comme l’ont été l’ex-Premier ministre français François Fillon ou l’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder.

Il y a aussi la manipulation de l’information, même si en France le bannissement des médias Russia Today et Sputnik a “permis de diminuer la portée de la guerre informationnelle” de la Russie.

Il ne faut pas négliger la Chine de Xi Jinping, très efficace avec son “front uni“, une “stratégie politique et un réseau d’institutions publiques et privées et d’individus clés, placés sous le contrôle du parti communiste chinois“. Les ressortissants chinois (600.000 en France) sont un maillon clé dans ce dispositif

Enfin il y a la Turquie qui depuis l’arrivée de Recep Tayyip Erdoğan au sommet du pouvoir – en 2014 – ne cache même plus son ambition “de contrôler la diaspora turque en tant que relais des idées du pouvoir d’Ankara, c’est-à-dire hostiles aux Kurdes et aux Arméniens“. Le rapport pointe la “pratique religieuse“, “puissant levier pour promouvoir une idéologie politique“.

Le document souligne le financement des lieux de culte en France et l’affectation d’imams turcs dans les mosquées françaises qui a “permis à la Turquie de peser sur l’islam de France“. 

Ce système est interdit depuis.. mais ses effets perdurent. Ankara s’infiltre également par “l’entrisme en politique via la participation aux élections locales et nationales“, à travers un activisme sur les réseaux sociaux pour propager des messages hostiles à une législation, comme celle sur le séparatisme religieux.

"Nos alliés ne sont pas toujours nos amis"

Mais pas que : contrairement à la lutte contre le terrorisme, où la France peut compter sur ses alliés traditionnels, le domaine des ingérences étrangères est singulier. "Nos alliés ne sont pas toujours nos amis en matière d'espionnage et d'ingérences économiques", a résumé le président de la commission des lois, qui a cité le cas des Etats-Unis, de l'Australie ou encore d'Israël.  "Nous sommes seuls dans ce domaine."

Divers modes opératoires, comme l’extraterritorialité du droit, sont utilisés en particulier par les États-Unis d’Amérique pour capter de la donnée et porter atteinte à notre sécurité économique ».

Enfin le document insiste sur la nécessité de faire attention à des formes d’espionnage plus discrètes et qui peuvent être l’œuvre des “alliés” historiques de la France, comme ce fut le cas avec l’affaire Pegasus, du nom du fameux logiciel espion israélien dont le Maroc se serait servi pour pirater les données téléphoniques du président Macron. Depuis juin 2022 les deux pays sont à couteaux tirés et Israël a tari les sources de Rabat.

Tous ces phénomènes prospèrent sur la “naïveté” des élus, hauts fonctionnaires mais également des entreprises et milieux académiques, écrit le rapport.Le rapport appelle au réveil national et entend faire reculer « la naïveté » et « le déni » qui sévissent au sein de la société française contre un mal qui porte atteinte à la souveraineté nationale sous toutes ses formes : politique, juridique, militaire, économique et technologique. 

Début 2023, Emmanuel Macron expliquait que « la guerre ne se déclare plus, elle se mène à bas bruit, insidieusement, elle est hybride ». La délégation suggère la création d’un projet de loi anti-ingérences visant à repérer l’action de services de renseignement étrangers, par le biais d'un traitement de données sur Internet. 

Pour pallier ces carences les députés proposent la mise en place d’un “dispositif législatif ad hoc de prévention des ingérences étrangères sur le modèle de la loi américaine“, l’adoption d’un système de gel des biens pour “toute personne ou structure se livrant à des actions préjudiciables au maintien de la cohésion nationale ou destinée à favoriser les intérêts d’une puissance étrangère“.

Par ailleurs les rédacteurs du rapport suggèrent “une réponse européenne” et sont d’avis que les différentes stratégies de riposte pourraient être regroupées “dans un projet de loi dédié à la lutte contre les ingérences étrangères“.…

Au rang d’urgence nationale

L’Etat élève la lutte contre les ingérences étrangères au rang d’urgence nationale et lui consacre l’essentiel de son bilan annuel. Se félicitant de voir le budget et les effectifs alloués au renseignement en constante progression – 3,03 milliards d’euros et 19 572 personnes en 2022 –, la DPR salue, par ailleurs, l’injection de 5 milliards d’euros supplémentaires prévus dans la loi de programmation militaire 2024-2030.

Il faudra bien ça, disent ses membres, pour soutenir " le changement de paradigme du renseignement français " que constitue la nouvelle priorité donnée à la contre-ingérence.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

LES ADIEUX AU PROFESSEUR DOMINIQUE BERNARD EGORGE PAR UN TERRORISTE ISLAMISTE

Les funérailles de Dominique Bernard, l'enseignant assassiné vendredi 13 octobre par un terroriste islamiste, ont lieu ce jeudi à partir de 10 heures en la cathédrale d'Arras.

Emmanuel et Brigitte Macron assistent à la cérémonie, ainsi que le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal.Lors de ces funérailles, ses proches ont pris la parole pour évoquer quel homme Dominique Bernard était. Le professeur de français a été nommé chevalier de la Légion d'honneur jeudi, jour de ses obsèques.

En la cathédrale d'Arras.

" Je voudrais redire ma gratitude à tous les enseignants de notre pays", déclare Olivier Leborgne

Il nous faut renoncer à ce que les autres ne correspondent pas toujours à ce que nous attendons d'eux ou voudrions qu'ils soient. L'espérance exige que nous quittions tout esprit de domination», a déclaré l’évêque d’Arras. "Mais dans ce dépouillement, aucune résignation", a-t-il exhorté.

"Il n'y a aucune invitation à la résignation", exhorte Monseigneur Leborgne

"Lorsqu'on dit »que ta volonté soit faite», il ne faut pas se méprendre. Il n'y a aucune invitation à la résignation. Dieu ne veut pas la mort. Jésus est celui qui relève. Il veut faire de nous des vivants", déclare Monseigneur Leborgne avant d'entamer le Notre Père avec l'assemblée.

«Quand s'arrêteront donc la violence et la folie du monde ?», interroge l’évêque d’Arras dans son homélie

"Que nous est-il permis d’espérer ?, interroge Monseigneur Leborgne dans son homélie. Face au drame qui nous rassemble ce matin, cette question nous traverse tous. Et traversait Dominique. Il avait une très grande sensibilité. S’inquiétant de l’évolution de l’éducation et de l’enseignement."

«Un professeur a été sauvagement assassiné dans une enceinte scolaire, poursuit-il, en ayant une pensée pour les trois autres victimes de l’attentat qui ont été blessées. Nous sommes tous abasourdis. Quand s’arrêteront donc la violence et la folie du monde. Y sommes-nous irrémédiablement condamnés ?»

"Nous sommes dépouillés devant l’odieux et l’inacceptable", déclare Olivier Leborgne. Dans son homélie, l'évêque, qui avait notamment célébré la cérémonie des funérailles de Lola en octobre 2022, dit redouter également "la vengeance et le repli sur soi".

Aucune invitation à la résignation. Jésus est celui qui relève

«Il n'y a aucune invitation à la résignation», exhorte Monseigneur Leborgne

"Lorsqu'on dit »que ta volonté soit faite", il ne faut pas se méprendre. Il n'y a aucune invitation à la résignation. Dieu ne veut pas la mort. Jésus est celui qui relève. Il veut faire de nous des vivants", déclare Monseigneur Leborgne avant d'entamer le Notre Père avec l'assemblée.

Un professeur sauvagement assassiné

"Je voudrais redire ma gratitude à tous les enseignants de notre pays", déclare Olivier Leborgne

" Un professeur a été sauvagement assassiné dans une enceinte scolaire, poursuit-il, en ayant une pensée pour les trois autres victimes de l’attentat qui ont été blessées. Nous sommes tous abasourdis. Quand s’arrêteront donc la violence et la folie du monde. Y sommes-nous irrémédiablement condamnés ?"

"Nous sommes dépouillés devant l’odieux et l’inacceptable", déclare Olivier Leborgne. Dans son homélie, l'évêque, qui avait notamment célébré la cérémonie des funérailles de Lola en octobre 2022, dit redouter également "la vengeance et le repli sur soi".

Un professeur dont se souviendront à jamais ses élèves " Tu étais là pour les élèves qui se nourrissaient de ta passion pour la littérature et de l’espoir que tu mettais en eux. (...) Te voilà élevé au rang des martyrs.", se souvient une collègue. Mais l'Etat doit protéger son peuple contre cette violence aveugle de l'islamisme et lutter contre l'islamo-gauchisme.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

ATTAQUE TERRORISTE AU LYCEE D'ARRAS

LE PROFIL INQUIETANT DE LA FAMILLE 

DU MEURTRIER MOHAMMED MOGOUCHKOV

Le djihadisme a, une nouvelle fois, frappé la France dans un contexte international de tension extrême. 

Trois ans après l’assassinat de Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), l’école, symbole par excellence de la République, a été à nouveau visée, vendredi 13 octobre au matin, par un islamiste d’une vingtaine d’années.

Un professeur de lettres a été tué et trois autres ont été grièvement blessés lors d'une attaque au couteau en fin de matinée au lycée Gambetta-Carnot d'Arras par un terroriste islamiste. Trois autres personnes ont été blessées par l'assaillant. 

Ce dernier a été placé en garde à vue comme quatre membres de sa famille et trois autres personnes. L'assaillant aurait refusé, pour l'instant, de parler en garde à vue.

L’auteur de l’attaque a par ailleurs crié « Allah Akbar », a fait savoir une source policière. Fiché S, le suspect était sous surveillance de la DGSI et avait été contrôlé jeudi . Si l'assaillant était suivi par les services de renseignement et fiché S depuis le 2 octobre, son grand frère lui a été condamné pour association de malfaiteurs terroristes. 

Il a été condamné à 5 ans de prison pour association de malfaiteurs terroristes auxquels s'ajoutent 18 mois pour apologie du terrorisme .

Un dispositif de secours a rapidement été mis en place autour de la cité scolaire Gambetta-Carnot. Le Raid a été mis en alerte maximale.

Les réactions politiques se sont succédé toute la journée.

Emmanuel Macron a dénoncé un assassinat "lâche et sauvage". Le chef de l'État a d'ailleurs présidé une réunion de sécurité avec plusieurs ministres.

Gabriel Attal a déclaré depuis son ministère que, lundi, "partout en France, nous aurons un moment d'union et de recueillement", en hommage au professeur tué lors d'une attaque au couteau dans un lycée d'Arras.Le ministre de l'Éducation nationale a également annoncé"déployer près de 1.000 personnels de prévention et de sécurité dans les écoles et les établissements scolaires"."Il s'agit des équipes mobiles de sécurité" dans les rectorats.

Premiers témoignages

Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, a raconté le déroulé du drame : " Selon mes informations, deux professeurs qui se trouvaient à l’extérieur de l’établissement ont été agressés par un homme. L’un d’eux a été mortellement touché, l’autre blessé. 

Puis l’assaillant est entré dans le lycée et a agressé une troisième victime. La police est intervenue très rapidement, peut-être en raison du commissariat très proche ou des rondes effectuées. Il a été neutralisé avec un Taser, puis les forces de l’ordre se sont efforcées de retrouver les autres membres de sa famille. Son frère a ainsi été arrêté devant un autre établissement scolaire. "

Un élève de troisième a témoigné auprès du journal, expliquant que le professeur a " essayé de le calmer et de nous protéger ". D’après l’adolescent, le suspect avait « deux couteaux ».

"Plus de 11 ans après les tueries perpétrées par Mohammed Merah, ouvrant de Charlie-Hebdo, au Bataclan jusqu’à Arras une interminable liste de tragédies, c’est au nom de la même idéologie islamiste que des obscurantistes sauvages font couler le sang.", peut on lire dans une tribune.

Le parcours inquiétant du terroriste Mohammed Mogouchkov et de sa famille

Une expulsion collective avortée in extremis, un père de famille renvoyé en Russie, une mère déboutée de l’asile, un fils emprisonné dans le cadre d’un projet d’attentat, un second qui a commis vendredi un attentat islamiste : chronique de quinze années en France pour les Mogouchkov. La famille de Mohammed Mogouchkov, qui a poignardé vendredi un enseignant dans un collège-lycée d’Arras, est arrivée en France en 2008, selon une source policière.

Le parcours de l'assaillant commence à se dessiner. Mais le jeune homme, qui a été interpellé par les forces de l'ordre, n'était pas le seul de sa famille à être connu des services de renseignement.

Le suspect, un jeune homme de 20 ans, présenté comme tchétchène et né en Russie, a crié "Allah Akbar" avant de commettre le meurtre de l'enseignant. Originaire d'Ingouchie, il avait été élève dans l'établissement où l'attaque a eu lieu. Depuis l'été dernier, il était sous la surveillance de la DGSI et avait été inscrit au Fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT). Plus tard, il a été classé comme individu radicalisé le 2 octobre.

Surveillé par les services de renseignement

Arrivé en France en 2008 à l'âge de 6 ans, il n'a jamais obtenu la nationalité française. En mars 2021, sa demande d'asile avait été rejetée par l'Ofpra, suivi d'un rejet de son recours en août 2022. Cependant, du fait de sa présence en France avant l'âge de 13 ans, il bénéficiait d'une protection contre l'éloignement du territoire français.

Les services de renseignement le surveillaient depuis environ dix jours, utilisant des écoutes téléphoniques et des surveillances physiques. Jeudi, il avait été contrôlé sans qu'aucune infraction ne puisse lui être reprochée, avant d'être relâché. Les premières investigations suggèrent qu'il s'agit d'un individu radicalisé ayant subitement décidé de passer à l'acte. Son jeune frère a également été interpellé près d'un autre lycée d'Arras.

Le grand frère déjà condamné

Le grand frère est également connu des services de renseignement et a été condamné cette année à cinq ans de prison ferme pour "association de malfaiteurs terroristes" et à 18 mois pour "apologie du terrorisme". Il est actuellement détenu à la prison de la Santé à Paris.

En 2019, la DGSI avait repéré un homme suspecté de préparer un attentat. L'enquête avait révélé que ce projet impliquait un trio visant à attaquer les abords du palais de l'Élysée et les forces de l'ordre ainsi que des civils sur l'avenue des Champs-Élysées. L'un des suspects avait des liens via Telegram avec le grand frère de l'assaillant d'Arras, décrit comme un "jeune radicalisé particulièrement violent sur les réseaux sociaux". 

Cela avait conduit à l'arrestation des membres du trio au moment où ils s'apprêtaient à se procurer des armes. En outre, l'enquête avait révélé que le grand frère avait été impliqué dans des activités de propagande et avait des intentions de départ pour en Syrie pour le djihad.

Et ce n'est pas tout. Lors de l'instruction, les policiers avaient découvert l'existence d'un incident au sein du lycée Gambetta d'Arras, début décembre 2016. A l'occasion d'un cours consacré à la liberté d'expression et spécifiquement aux attentats de Charlie-Hebdo, il avait déclaré "que l'attentat avait eu lieu car ils avaient insulté les musulmans. 

Ils ont insulté l'Islam en représentant le prophète et les chiites ne sont pas des musulmans". Sur les réseaux sociaux, il avait proposé à une interlocutrice "des cours d'égorgement en théorie et en pratique".

Un avis d'expulsion en 2014 En 2016, il avait proféré des propos alarmants au sein du lycée Gambetta d'Arras.
En 2013, la famille avait soumis une première demande d'asile en France, qui avait été rejetée. En 2014, une tentative d'expulsion avait été engagée, annulée ensuite à cause de la mobilisation d'associations.

Les organisations de défense des étrangers multiplient les actions pour l’empêcher. Dans un communiqué du 19 février 2014, l’antenne rennaise du Parti communiste français (PCF) se félicite de la « mobilisation des associations qui a su faire reculer la préfecture […] et libérer la famille Mogouchkov » du centre de rétention où elle avait été placée pour cette opération « en catimini ».

Ce vendredi, une enquête a été ouverte par le parquet national antiterroriste (Pnat) pour des chefs d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste, de tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste et d'association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes d’atteinte aux personnes. Les investigations sont menées par la sous-direction antiterroriste de la direction nationale de la police judiciaire (SDAT), la direction nationale de la police judiciaire (DNPJ) et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

De l'émotion et de la colère

"Cette société fabrique de l'amnésie en permanence… 

On oublie tout très vite : entre deux attentats, entre deux profs assassinés, on fait comme si tout allait bien ! 

Qu'est-ce qu'on va faire maintenant ? 

On va aller déposer des ours en peluche et des bougies ? 

C'est cela qui empêchera le prochain attentat ? 

Beaucoup n'ont toujours pas compris à qui on a affaire, notamment parce que cette société est incapable de se décentrer mais aussi par paresse intellectuelle et fuite de la réalité. 

Oui, celle-ci fait peur et il va bien falloir l'affronter.", assène le professeur d'histoire Iannis Roder, enseignant en Seine-Saint-Denis et directeur de l'Observatoire de l'éducation de la Fondation Jean Jaurès dans Le Point.

Cet attentat rappelle une fois de plus que notre démocratie malgré les lois successives et l’efficacité croissante des services de police, s’est montrée incapable à ce jour d’éradiquer le mal.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

VISITE DE CHARLES III EN FRANCE

DINER D'ETAT AU CHATEAU DE VERSAILLES

 POUR LE COUPLE ROYAL

Banquet royal, homard bleu et violon suédois. Voici le programme du dîner de Charles III au château de Versailles ce mercredi soir. Le monarque britannique est en visite trois jours en France avec la reine Camilla, six mois après avoir dû reporter sa venue en plein mouvement contre la réforme des retraites.

Au château de Versailles, Emmanuel Macron va mettre les petits plats dans les grands. Le dîner sera donné, ce mercredi, dans la galerie des Glaces, le lieu le plus emblématique du château, destiné à l’origine à célébrer la toute-puissance de Louis XIV, le Roi Soleil, et à éblouir ses visiteurs . Le choix de Versailles répond avant tout à un souhait de Charles III, « sensible à l’idée de marcher dans les pas de sa mère », et à une volonté de « faire rayonner la France » à travers un de ses sites les plus prestigieux, avance la présidence. Elizabeth II a été le chef d’État étranger le plus reçu à Versailles, en 1948 (alors princesse héritière), en 1957, quand un déjeuner fut servi en son honneur dans la même galerie des Glaces, et en 1972. » À Versailles, c’est la France pluriséculaire qui reçoit », fait valoir l 'historien Fabien Oppermann.

Hugh Grant, Mick Jagger et Ken Follett

Parmi les 150 à 180 convives distingués, on anticipe la présence notable de membres du gouvernement, de puissants capitaines d'industrie et plusieurs personnalités publiques. À l'instar de Charlotte Gainsbourg, d'autres actrices franco-britanniques sont conviées par le couple Macron. Kristin Scott Thomas, l'illustre comédienne, sera également de la partie à Versailles, accompagnée d'Emma Mackey, jeune actrice de 27 ans propulsée vers les sommets grâce à la série à succès de Netflix, Sex Education.
Le gratin du monde du sport sera également représenté en force. En effet, la championne de tennis Amélie Mauresmo, couronnée à Wimbledon en 2006, ainsi qu'Arsène Wenger, le légendaire manager d'Arsenal pendant 22 ans, feront honneur de leur présence à ce somptueux dîner d'État. Ils seront accompagnés des anciennes stars du football Patrick Vieira et Didier Drogba, et de Tony Estanguet, président du comité d'organisation des Jeux olympiques de Paris 2024. Marie-Amélie Le Fur, présidente du comité paralympique et sportif français, ainsi que Florian Grill, président de la Fédération française de rugby, figurent également parmi les invités prestigieux.

Les grands patrons sont de la «party»

Du côté des politiciens, Emmanuel Macron a convié le président du Sénat Gérard Larcher et la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet à se joindre à lui pour célébrer Charles III. Des députés et des membres du gouvernement se verront rejoindre par d’anciens ténors de la politique, tels que Laurent Fabius, Jack Lang ou Pierre Moscovici.

Les grandes entreprises françaises seront fortement représentées avec Bernard Arnault (LVMH), Xavier Niel (Illiad), Leena Nair (Chanel), Catherine Macgregor (Engie), Jean-Dominique Sénard (Renault). La liste d'invités comprend aussi des responsables d'institutions franco-britanniques ainsi qu'une quinzaine de politiques, dont cinq membres du gouvernement.

Homard, volaille et Ispahan

Le menu a fuité dans la presse ces derniers jours. Trois grands chefs seront aux commandes pour l'entrée, le plat et le dessert. La cheffe trois étoiles Anne-Sophie Pic est chargée de l'entrée. Elle concoctera un "Tourteau de casier et homard bleu, voile d'amandes fraîches", dévoile-t-elle au Point. Cette entrée sera servie avec un trait de gel de menthe-coq, confirme l'Élysée.

Le chef lui aussi trois étoiles Yannick Alléno proposera en plat une volaille de Bresse pochée parfumée au maïs accompagnée d'un gratin de cèpes.

Le maître-fromager Bernard Antony proposera ensuite un Comté de 30 mois et un Stichelton, un fromage bleu 100% anglais.

Enfin, le célèbre pâtissier Pierre Hermé confectionnera un de ses desserts signatures : l'Ispahan, un biscuit macaron parfumé à la rose, aux framboises et aux litchis.




Kate White pour DayNewsWorld

UN NOUVEL OUTIL LE PREFERENDUM POUR EMMANUEL MACRON ?

Emmanuel Macron pourrait envisager l'adoption d'un éventuel " préférendum ", a révélé le mardi 29 août 2023 le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran. 

Cette approche permettrait de " soumettre simultanément plusieurs enjeux à l'occasion d'un seul vote ", a-t-il ultérieurement détaillé. Toutefois, plusieurs experts en droit constitutionnel remettent en question la validité juridique d'une telle consultation. Éclaircissements à suivre.

Une " démarche politique significative" , une initiative préalablement annoncée par le président de la République. 

Un sommet programmé entre Emmanuel Macron et les principaux leaders des partis politiques, programmé ce mercredi 30 août 2023. 

Et, pour couronner le tout, une possible mise en place d'un " préférendum " destiné à solliciter l'opinion des citoyens français. Cette terminologie, évoquée le mardi 29 août par le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, consisterait selon ses dires à " évaluer simultanément plusieurs questions au cours d'un même vote" .

Le porte-parole du gouvernement, qui est également en charge de la " réforme démocratique ", a maintenu une certaine ambiguïté quant aux contours de ce concept de « scrutin préférentiel ». Celui-ci permettrait notamment de « poser diverses interrogations aux citoyens français », une sorte de questionnaire avec choix multiples, portant sur plusieurs thématiques.

Selon Olivier Véran, cette approche aurait l'avantage de contourner la principale faiblesse d'un référendum classique : celle de se réduire à un choix binaire en faveur ou contre les actions du président de la République. " En posant plusieurs questions, il se peut que les individus s'expriment plus librement sur un sujet, tout en fournissant des réponses substantielles concernant les autres questions ", a-t-il affirmé.

Un concept non prévu par la Constitution
Cependant, se pose une problématique : le concept de préférendum n'est pas explicitement prévu dans le cadre législatif français. " 

Techniquement, un référendum peut comporter plusieurs questions, à condition qu'elles soient compréhensibles et distinctes les unes des autres ", explique Lauréline Fontaine, professeure de droit public et constitutionnel. À défaut, le processus ne serait pas conforme à l'article 11 de la Constitution, qui régit l'usage du référendum en France.

Dans ce cas, la procédure deviendrait davantage une consultation, " dénuée de tout pouvoir contraignant envers le pouvoir exécutif ", souligne la spécialiste en droit constitutionnel. Cela s'apparenterait quelque peu aux consultations citoyennes, notamment celles liées au climat, dont les propositions n'ont été que partiellement intégrées aux textes de loi.

La tenue de plusieurs référendums en une seule journée
Olivier Véran a souhaité clarifier sa vision le mercredi 30 août, à l'issue de la réunion du conseil des ministres : 

" Il est envisageable de mener plusieurs référendums à des moments distincts. 

Vous pourriez opter pour la pose de plusieurs questions aux citoyens français au cours d'une même journée. Ce que prévoit la Constitution, c'est que l'on ne puisse pas fusionner plusieurs questions distinctes dans un même scrutin. 

Cependant, la Constitution permet d'interroger les citoyens sur diverses questions le même jour, au travers de scrutins indépendants. C'est ce qu'on pourrait appeler un scrutin préférentiel ", a-t-il clarifié.

Il a également mentionné la perspective d'un " pré-référendum" , qualifié de « consultation nationale, non assortie de force juridique : c'est-à-dire qu'on sonderait les citoyens français sur des questions qui ne pourraient pas faire l'objet d'un référendum en vertu de la Constitution .


Jenny Chase pour DayNewsWorld

EMMANUEL MACRON RENCONTRE 

LES CHEFS DE PARTIS

Les représentants de la Nupes sont arrivés groupés pour assister à la réunion des chefs des partis politiques à Saint-Denis, à l'invitation d'Emmanuel Macron. Le président de la République espère trouver des "voies" pour faire "avancer" le pays, au-delà des clivages politiques, en l'absence de majorité absolue à l'Assemblée nationale.

La fameuse «initiative politique d’ampleur» a désormais un nom: les Rencontres de Saint-Denis. Entre Emmanuel Macron et les partis politiques, l'incompatibilité est totale. Mais pourtant le président choisit de s'enfermer ce mercredi plusieurs heures avec les chefs de parti pour écouter, échanger, voire attendre d'eux des idées et des appuis pour nourrir la suite du quinquennat.

Coup de com' ou avancée politique réelle ? Un séminaire gouvernemental se réunira en tout cas le 6 septembre pour assurer le suivi de l'"initiative politique d'ampleur" d'Emmanuel Macron, qui réunit mercredi 30 août les chefs des partis politiques à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), a annoncé le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran.

Emmanuel Macron orchestre cette réunion au sein de l'établissement éducatif de la Légion d'honneur, sis à Saint-Denis au nord de la capitale française. L'objectif déclaré demeure la recherche de "voies" propices à faire progresser le pays, transcendant les clivages politiques, vu l'absence d'une majorité incontestée. Cette démarche pourrait éventuellement ouvrir la porte à l'organisation de référendums, ainsi que le suggère l'invitation présidentielle.

Le sommet, programmé pour débuter à 15 heures, se déroulera à huis clos, réunissant le président et les dirigeants des partis assis autour d'une table. Une configuration "sans précédent", selon l'entourage du chef de l'État. Aucun membre du personnel ne sera présent, et aucun dispositif n'est prévu pour les représentants de la presse.


Les participants prendront part à deux sessions de discussions autour de la scène internationale et des réformes institutionnelles. Par la suite, ils partageront un dîner axé sur les multiples questions émanant des récentes émeutes urbaines : éducation, autorité, intégration, disparités, d'après les déclarations de l'Élysée.

La totalité des partis conviés sera représentée. Les dirigeants de tous les partis siégeant au Parlement ont accepté l'invitation, mais chacun se présente avec des priorités distinctes. 

La gauche insiste sur la nécessité d'un référendum concernant la réforme des retraites, tandis que la droite et l'extrême droite souhaitent soumettre aux Français une question portant sur l'immigration. De son côté, la majorité présidentielle entend aborder la réforme des institutions.

Une forme d'aveu à l'abri des caméras. Les convictions d'Emmanuel Macron à l'égard de ses interlocuteurs demeurent globalement inchangées, mais en contournant l'Assemblée nationale, il fait contre vents et marées avec les ressources dont il dispose.

« Mais de quoi cette initiative lancée au cœur de l’été par le chef de l’État est-elle surtout le signe ?

D’un pouvoir exécutif en quête d’oxygène, qui tâtonne, cherche désespérément une solution à son absence de majorité, tout en s’efforçant de réanimer le dialogue démocratique. », analyse un journaliste du Figaro.


Carl Delsey pour DayNewsWorld

EMMANUEL MACRON SERRE LES VIS 

DE SON NOUVEAU GOUVERNEMENT

Au lendemain d'un remaniement ministériel qui a vu l'intégration de huit nouveaux membres, parmi lesquels Aurélien Rousseau à la Santé et Gabriel Attal à l'Éducation nationale, Emmanuel Macron, Président de la République, s'est adressé solennellement à ses ministres lors du Conseil des ministres, ce vendredi.

Le changement à la tête de ces deux ministères  clés, sur des dossiers prioritaires du second quinquennat d'Emmanuel Macron, semblent indiquer que la Première ministre, Élisabeth Borne, a réussi en partie son pari. Ministres et conseillers décrivaient depuis lundi une bataille feutrée entre la cheffe du gouvernement, qui espérait renouveler au moins ces deux postes pour asseoir son autorité, et le président de la République qui, lui, ne voulait qu'un remaniement marginal.

Conformément à ses engagements, le chef de l'État avait prévu de s'exprimer après les "cent jours" d'action et d'apaisement, période cruciale fixée à sa Première ministre, Elisabeth Borne, pour sortir de la crise des retraites.

«Vous avez traversé les budgets, la réforme des retraites, des textes importants en matière d'énergie et d'économie et puis mis en œuvre la feuille de route des 100 jours. (...) c'est pourquoi j'ai choisi la continuité et l'efficacité pour les temps qui viennent et qui s'ouvrent devant nous», a déclaré le président dans des propos liminaires devant le gouvernement remanié, réuni en Conseil des ministres.DC'est avec fermeté qu'il a annoncé son choix pour la continuité et l'efficacité dans les temps à venir, louant le travail accompli et réitérant sa confiance envers la Première ministre Elisabeth Borne.

Emmanuel Macron a clairement défini les grandes orientations politiques pour le reste de son quinquennat avec deux thèmes qu'il souhaite mettre en avant : l'indépendance et la justice. "Le cap est clair et simple : c'est l'indépendance du pays, a déclaré le président. Afin de consolider un modèle plus juste". Il a souligné que l'indépendance devait se refléter dans tous les secteurs, qu'ils soient économiques, industriels, énergétiques, militaires ou géopolitiques, car elle constitue le fondement d'un modèle plus équitable pour la société.

Le Président a insisté sur la nécessité de réduire les inégalités dès le départ en investissant massivement dans l'Éducation et la Santé. L'école et la santé sont des piliers sur lesquels il compte s'appuyer pour bâtir un avenir plus équitable pour tous les citoyens. Il a ainsi rappelé fièrement ses réformes pour le lycée professionnel et le pacte enseignant, tout en évoquant des ajustements pour le baccalauréat et Parcoursup.

La gestion rigoureuse des finances publiques est une autre priorité essentielle pour le Président. Dès la rentrée, il entend préparer le pays à une démarche exigeante et ordonnée en matière budgétaire. Une stratégie solide permettra de rembourser la dette, de poursuivre la baisse des impôts et de gérer raisonnablement les déficits.


Soucieux de l'avenir environnemental, Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d'une "planification écologique" à tous les niveaux, consolidant ainsi les efforts déjà engagés avec le plan sobriété énergétique et le plan eau.

En outre, le Président s'est engagé à répondre de manière approfondie aux émeutes urbaines récentes, cherchant à faire face aux problèmes de fragmentation et de division nationales. Le président a estimé qu'il y a un "besoin d'autorité, de respect et d'espérance légitime (...) Nous devons tirer les leçons de ce qui s'est passé et y apporter des réponses en profondeur", en précisant que cela "structurera les travaux de la rentrée" du gouvernement

"Je félicite le gouvernement d'avoir su faire voter cette loi de réponse en urgence, qui était attendue et qui permet d'aller plus vite sur les procédures et d'accompagner mieux nos élus", a déclaré Emmanuel Macron. Le Parlement a adopté définitivement jeudi le projet de loi pour faciliter les travaux de reconstruction après les récentes violences urbaines, texte promis le 4 juillet par Emmanuel Macron aux maires touchés. "Il faudra continuer d'être aux côtés des maires", a aussi affirmé le chef de l'État.Une action visant à soutenir les familles et les enfants les plus vulnérables sera entreprise pour rétablir l'harmonie et la cohésion au sein de la Nation.

La loi sur l'immigration reviendra sur la table dès la rentrée : une "réforme importante avec un texte solide qui répond de manière pragmatique à beaucoup de sujets", a déclaré Emmanuel Macron.car le gouvernement doit répondre pragmatiquement à de nombreux enjeux.

Dans un souci d'exemplarité, le Président a rappelé aux ministres qu'être au gouvernement implique agir avec dignité, collégialité et efficacité. Leçon de méthode aux ministres

"Être ministre, ce n'est pas de parler dans le poste", a-t-il lancé aux ministres de son gouvernement. Emmanuel Macron a voulu parler de méthode et a demandé aux ministres "d'être exemplaires" et d'agir toujours avec "la plus grande dignité". "Vous êtes regardés dans tous les détails de votre action, de vos expressions, de votre vie, et ce que nous devons au pays c'est d'agir, d'expliquer, de répondre et de le faire toujours avec la plus grande dignité", a-t-il ajouté.

"Dans des temps où la violence langagière, parfois les comportements inappropriés, prennent trop de place dans la vie publique, il est attendu du gouvernement de la France d'être exemplaire et de rendre les Françaises et les Français fiers, donc faisons-le", a-t-il déclaré. Le président de la République a également exigé de ses ministres "de la collégialité", car "il n'y a pas de réussite individuelle", et "de l'efficacité".

Pour lui, "une bonne partie de la crise démocratique est liée au fait que les décisions n'arrivent pas suffisamment vite dans la vie de nos compatriotes". Il a appelé ses ministres à "redoubler d'énergie pour que l'efficacité soit là, que la vie change en vrai" pour les Français. Il leur a pour cela demandé de "diriger leurs administrations", car "être ministre, ça n'est pas parler dans le poste, c'est mettre en œuvre des décisions qui correspondent à une stratégie". Il les a encouragés à redoubler d'efforts pour accélérer la prise de décisions et concrétiser le changement attendu par les citoyens

Emmanuel Macron a ainsi rappelé que la crise démocratique peut être résolue en agissant rapidement et en mettant en œuvre des mesures cohérentes et stratégiques, bien au-delà des discours.   




Abby Shelcore pour DayNewsWorld

GIGANTESQUES EMEUTES DANS LES VILLES ET BANLIEUES FRANCAISES

Selon E. Borne, « toutes les hypothèses » sont envisagées pour un retour de l’ordre républicain. Macron est prêt à adapter le dispositif policier « sans tabou ». Des blindés de la gendarmerie pointent leur nez...Et pourtant la tension va crescendo.

Un bilan effroyable

Bus incendié, tram caillassé, voitures brûlées, mairie ou école visée..de nouvelles violences urbaines ont émaillé la nuit de vendredi à samedi à Paris, Lyon, Grenoble, Saint-Étienne ou Annecy, mais aussi des villes plus petites, après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un tir de police à Nanterre mardi. En Saône-et-Loire, Mâcon, Le Creusot, Montceau-les-Mines et Chalon-sur-Saône ont vu des « affrontements entre forces de l'ordre et fauteurs de troubles, qui ont mis le feu à des poubelles et à des véhicules », a indiqué la préfecture dans un communiqué.

Selon le dernier bilan du ministère, établi à 11 heures ce samedi 1juillet 2023, il y a eu 1 311 interpellations au niveau national, dont 406 en région parisienne. Toujours d'après le ministère, à Vaulx-en-Velin (Rhône) quatre policiers ont été blessés par des tirs de fusil à grenailles policiers, deux présentent des hématomes et deux des impacts sur le nez et la cuisse. Au total, 79 policiers et gendarmes ont été blessés. Ce bilan fait aussi état de 2 560 incendies sur la voie publique et 1 350 incendies de véhicules, ainsi que 266 feux ou dégradations de bâtiments, dont 26 mairies, 24 écoles et cinq établissements de justice. Un peu plus tôt, le ministère a fait état de 31 attaques de commissariats, 16 attaques de postes de police municipale et 11 casernes de gendarmerie.

A cela s'ajoute : selon un bilan évoqué par le ministre de l'Intérieur lors d'un conseil interministériel, « il y a eu 3 880 incendies sur la voie publique » jeudi soir.. La veille, il y en avait 2 391, précise Gérald Darmanin. « Beaucoup de bâtiments ont été atteints, 492, la nuit dernière, dont 77 attaques ciblées de commissariats et brigades de gendarmerie », insiste le ministre. Par ailleurs, près de 2 000 véhicules ont été brûlés la nuit dernière, contre 800 mercredi soir.

Depuis le début des violences urbaines, "c'est au moins une dizaine de centres commerciaux qui ont été attaqués et pillés, ainsi que plus de 200 enseignes de la grande distribution", mais aussi "250 agences bancaires", a listé le ministre de l'Economie.

Les pays étrangers inquiets pour leurs ressortissants

Le gouvernement allemand observe « avec une certaine inquiétude ce qui se passe en France », a déclaré vendredi le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Hebestreit, à propos des émeutes

La Norvège, de son côté, a appelé vendredi ses ressortissants actuellement en France à éviter les rassemblements de foule en raison des violences qui secouent le pays « Il y a eu ces derniers jours des émeutes dans plusieurs endroits en France, y compris à Paris », écrit le ministère norvégien des Affaires étrangères dans un SMS envoyé aux voyageurs norvégiens qui se sont enregistrés sur une application des autorités.Les Etats-Unis ont emboîté le pas...




Britney Delsey pour DayNewsWorld

MORT DE NAHEL INSURRECTIONS DANS 

LES BANLIEUES FRANCAISES MARCHE BLANCHE

DEVENUE MARCHE DE CONQUETE ?

Alors que 150 interpellations ont eu lieu et 90 bâtiments dégradés dans toute la France cette nuit d'émeutes et de saccages, Benoît Jimenez a proposé une solution radicale. Le maire de Garges-lès-Gonesse a en effet plaidé jeudi pour la mise en place d’un «couvre-feu, au moins en Île-de-France», afin de limiter les violences urbaines. Un couvre-feu pour «aujourd'hui et demain». Clamart l'a déjà ordonné pour cette nuit.

Une solution pour «apaiser» les esprits en ces temps mouvementés et obtenir un «retour au calme» rapidement.Depuis mardi 27 juin, une insurrection résonne chaque nuit dans les villes des banlieues aux alentours. Le maire de Garges-lès-Gonesse a également appelé «à la responsabilité de chacun» afin d’arrêter les émeutes. Pour ce jeudi soir, 40.000 policiers et gendarmes seront mobilisés dans l'Hexagone, dont 5.000 à Paris selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Les émeutiers brûlent des écoles, des commissariats ou des mairies , pillent les magasins et les distributeurs. Des appels aux meurtres de policiers en 2023. Une jeunesse jette l'opprobre sur toute une fonction avec des appels aux meurtres. Une marche blanche avec drapeaux algériens de 6000 manifestants qui se transforme en marche de conquête pour certains et des scènes de dévastations et d'émeutes dès 15heures.

Les compréhensifs sont des incendiaires . LFI met de l'huile sur le feu et ils deviennent des « complices moraux » selon le ministre de la justice Dupont-Moretti. Des violences finalement qualifiées d’ « injustifiables » par le président Macron .

« Il y a une fracture politique. À une droite Lola / Annecy s’oppose une gauche Naël. Lola était le symbole d’une immigration incontrôlée, car la meurtrière n’aurait pas dû être en France. Pour les « Insoumis », Naël est l’emblème de la police qui tue. À cette fracture politique s’ajoute une fracture ethnico-culturelle. Malika Sorel parlait hier dans Le Figaro de décomposition identitaire : derrière les violences, elle observe le « rejet d’une société dont [les émeutiers des quartiers] ne souhaitent pas respecter les lois ni les us et coutumes. » On est donc loin du seul cas de Naël.

Peut-on comprendre l’émotion ?

 L’émotion, oui. La violence non. Les compréhensifs sont des incendiaires. En France c’est la justice qui sanctionne. », martèle la journaliste Elisabeth Lévy dans Causeur.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

JEUX OLYMPIQUES 2024 PLUS DE RETOMBEES NEGATIVES QUE POSITIVES POUR PARIS ?

Les Jeux olympiques de 2024 approchent à grands pas et Paris se prépare à accueillir cet événement de renommée internationale. Après plusieurs tentatives infructueuses, la capitale française est enfin prête à relever le défi des Jeux olympiques et paralympiques d'été, voulant offrir à ses habitants un héritage économique et social durable.  Paris a réussi à convaincre en mettant en avant les retombées positives attendues.
L'impact économique des Jeux olympiques est souvent un sujet de débat. Les études réalisées jusqu'à présent ont montré que les coûts associés à l'organisation dépassent souvent les retombées économiques directes.

Des infrastructures déjà prêtes, ou presque

Dans le domaine des infrastructures, Paris se trouve d'ores et déjà préparée, ou du moins presque, avant même que les Jeux ne débutent. En effet, près de 95 % des équipements nécessaires pour les Jeux de 2024 ont déjà été érigés.

Plus précisément, il reste principalement à finaliser la construction d'un centre aquatique ainsi que du village olympique, qui sera ultérieurement transformé en logements, situé dans la commune de L'Île-Saint-Denis.
Étant donné que la France demeure la première destination touristique mondiale, l'accueil des spectateurs et des visiteurs est également pleinement assuré. 

Selon les estimations du Bureau Veritas, la France est en mesure d'accueillir simultanément plus d'1 million de touristes dans ses hôtels, comptant ainsi 470 000 chambres. Il convient de noter que « un tiers des 155 000 chambres d'Île-de-France sera réservé pour les JO », souligne l'étude, en mettant en exergue le fait que 60 % des établissements hôteliers français affichent une classification de 3 à 5 étoiles.
La qualité des réseaux de transports est également mise en avant. Le lancement du projet du Grand Paris Express, qualifié de « l'un des plus grands chantiers au monde » par le cabinet d'experts, avec ses 68 nouvelles gares et ses 200 kilomètres de nouvelles lignes de métro, permettra, dans les quinze prochaines années, de diviser par deux le temps de trajet entre les aéroports de Roissy et Orly. Ces infrastructures contribuent à renforcer la compacité des sites, étant donné que la plupart des compétitions se dérouleront dans un rayon de 10 kilomètres.

La fin de la gabegie ?

Étant donné que Paris est presque prête, elle peut espérer minimiser les dommages financiers, ce qui est un point crucial. En effet, la plupart des éditions précédentes ont engendré des pertes considérables. Ce fut le cas pour Athènes en 2000, Pékin en 2008, Londres en 2012, Sotchi en 2014 et Rio de Janeiro en 2016. En octobre 2016, Rome a décidé de se retirer, principalement en raison de la décision de Virginia Raggi, la nouvelle maire de la ville élue quatre mois auparavant, de ne pas "compromettre l'avenir de sa cité".
En apparence, le financement est sécurisé et les dépenses seront maîtrisées. En effet, le budget global s'élèvera à environ 6,6 milliards d'euros. Un budget d'organisation de 3,6 milliards d'euros, appelé "budget Cojo" (Comité d'organisation des JO), permettra de "réaliser" les Jeux. 

Ce budget ne sera pas financé par des fonds publics, mais par les revenus provenant du CIO, de la billetterie et du programme marketing (1 milliard d'euros). Il vise à couvrir les frais d'hébergement et de restauration des athlètes, ainsi que les installations temporaires qui seront démontées après les Jeux.
Quant au budget hors Cojo, destiné à la construction des infrastructures qui resteront après les Jeux, il est estimé à 3 milliards d'euros. La moitié de ce montant provient de fonds privés, tandis que l'autre moitié provient d'investissements publics, dont 1 milliard d'euros sera versé par l'État. 

Ce budget financera le village olympique, dont le coût est estimé à 1,2 milliard d'euros et qui sera transformé en écoquartier après l'événement. Il couvrira également les dépenses liées au centre nautique (108 millions d'euros), à la construction de passerelles en Seine-Saint-Denis, à l'aménagement d'un échangeur sur l'A86 à Saint-Denis, ainsi qu'à l'enfouissement des lignes à haute tension

Quand les couts dépassent les retombées

Selon une étude publiée en juin 2016 par le Centre de droit et d'économie du sport (CDES) de Limoges, l'impact des Jeux à Paris pourrait être de l'ordre de 5,3 à 10,7 milliards d'euros sur la capitale et la région francilienne. Comparé au PIB français, cela reste donc mesuré.

Bien que sous certaines conditions favorables il semble possible d’obtenir un boost dans l’économie locale, les travaux sur l’impact économique des GESI illustrent surtout la manière dont les coûts dépassent presque toujours les retombées amenant les économistes à évoquer la « malédiction du vainqueur » de la candidature olympique. Dans les faits, les études d’impact économique ne distinguent pas les gagnants et les perdants : elles mesurent simplement s’il y a un gain monétaire.

De nombreuses olympiades présentent le cas d’une dépense publique dont la dette pour le contribuable s’est étirée sur plusieurs décennies à l’instar des Jeux de Montréal en 1976 ou de Rome en 1960.

Si les contestataires dénoncent un gaspillage des deniers publics pour des projets qui n’auraient pas suffisamment d’utilité sociale, le choix de candidater à un grand événement sportif international (GESI) se justifierait pour d'autres par la promesse d’un héritage économique et social durable qui profitera à toutes et tous,.

Un impact durable sur la vie des Parisiens mitigé

L'impact des Jeux olympiques peut également avoir des répercussions sur la vie quotidienne des Parisiens. Des études ont évalué des facteurs tels que le sentiment d'appartenance, le bonheur et la satisfaction. Les Jeux olympiques de Londres en 2012 ont été instructifs à cet égard, mettant en évidence à la fois des éléments de fierté et de bien-être, ainsi que des nuisances potentielles, en fonction des contextes et des populations étudiées.
La question de la cohésion sociale et de l'identité locale est également abordée.

Les Jeux olympiques sont censés favoriser la réduction des barrières sociales et encourager le développement de relations interpersonnelles. Cependant, ces moments de communion identitaire peuvent être éphémères et parfois entraîner des divisions et des sentiments d'exclusion, comme cela a été observé lors de l'Euro 2016 dans certains quartiers parisiens peu impliqués dans l'événement.
Une hausse de l’activité physique ?

Un autre aspect à considérer est l'impact sur l'activité physique. Les Jeux olympiques de Londres en 2012 ont été accompagnés d'un effort de promotion de l'activité physique et sportive, avec des résultats mitigés. Certains articles et sondages pointent des effets légèrement positifs (le taux d’inactivité – moins de 30 minutes par semaine – passant de 29 % à 27 % entre 2012 et 2021), tout en faisant état d’un accroissement des inégalités entre catégories de populations. Dix ans après, l’obésité infantile reste, un problème de santé publique majeur en Angleterre y compris dans les quartiers bordant les sites olympiques.

Que pouvait-on espérer de Londres 2012, un événement de quinze jours, en termes de développement de la pratique sportive ?

Si les politiques publiques ne sont pas en mesure de relever les défis liés à l'alimentation, au mode de vie, au manque d'espaces et d'équipements, ainsi qu'au développement des moyens de déplacement tels que la marche ou le vélo, alors qu'attendre réellement de tels événements ? En juillet 2022, Sport England a souligné que l'organisation de grands événements ne suffit pas à engendrer un changement de comportement à long terme à l'échelle nationale.

A Paris 2024 de tirer les leçons de ces expériences passées afin de ne pas répéter les mêmes erreurs.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

GREVE DU 6 JUIN MOBILISATION AU PLUS BAS

Pas de baroud d’honneur. Alors que les syndicats appelaient ce mardi 6 juin à une 14e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, la participation dans les cortèges a nettement marqué le pas dans l’Hexagone.

L’examen, jeudi 8 juin 2023, de la proposition de loi Liot visant à annuler le recul de l’âge légal de départ à 64 ans n’a pas suffi à mobiliser : dans la plupart des villes, les cortèges n’avaient jamais été aussi peu fournis depuis le début du mouvement social en janvier.

À Paris, ce sont – selon la CGT – 300 000 manifestants qui ont réclamé l’abandon de la réforme dont les premiers décrets d’application ont déjà été promulgués, 31 000 selon la préfecture de police. Un plancher également atteint les 11 février et 11 mars derniers, selon la centrale.

Lors de la précédente journée de mobilisation le 1er mai, cette dernière avait dénombré 550 000 opposants dans les rues de la capitale, contre 112 000 pour la préfecture de police – des chiffres très loin du record parisien du 23 mars (800 000 pour la CGT, 119 000 pour la police).

Les plus faibles jamais enregistrés

Ce recul s’observe également à l’échelle nationale, avec « plus de 900 000 » manifestants dans toute la France selon la CGT et seulement 281 000 d’après le ministère de l’Intérieur. Des chiffres très loin de ceux donnés lors du pic de mobilisation du 7 mars (entre 1,3 et 3,5 millions selon la place Beauvau ou les syndicats),

« Le match est en train de se terminer, qu’on le veuille ou non, avec cette inconnue de ce qui se passera jeudi à l’Assemblée », a reconnu ce mardi Laurent Berger.

Le numéro un de la CFDT a appelé les syndicats à « peser dans le rapport de force à venir » sur d’autres sujets comme les salaires ou les conditions de travail.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

ADOPTION DE LA LOI DE RELANCE

 DU NUCLEAIRE PAR LES SENATEURS

Les sénateurs ont adopté mardi 9 mai 2023 le projet de loi prévoyant l’accélération de la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires et la mise à l’étude de huit autres. Le texte doit désormais être entériné par les députés.

"C’est un nouveau pacte énergétique que nous construisons", s’est réjouie la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.

Le texte sur la relance du nucléaire entre en effet dans le cadre de la stratégie gouvernementale consistant à réduire la consommation énergétique des Français, faciliter le développement des énergies renouvelables et du nucléaire.

Le texte avait été adopté en première lecture au Sénat fin janvier et à l’Assemblée nationale fin mars, avant d’être envoyé en commission mixte paritaire (CMP) pour construire un texte de compromis entre les parlementaires.

La CMP réunissant le 4 mai sept députés et sept sénateurs est parvenue à un accord sur le projet de loi de relance du nucléaire, qui vise à faciliter la construction de six nouveaux réacteurs EPR promis par Emmanuel Macron à l'horizon 2035.

La CMP a souligné le maintien de la plupart des dispositions qu’elle avait introduites dans le texte selon quatre axes.

En matière de planification énergétique, elle cite la suppression de "trois verrous à la relance du nucléaire issus de la loi 'Transition énergétique' de 2015" - abrogation de l’objectif de réduction à 50% de l’énergie nucléaire et du plafond d’autorisation de 63,2 gigawatts (GW) et obligation pour le gouvernement de réviser la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) pour y retirer la trajectoire de fermeture des 14 réacteurs existants (article 1er A). La prochaine "loi quinquennale sur l’énergie" devra aussi fixer un objectif de construction des EPR2 et des SMR et préciser les moyens pour l’atteindre (article 1er)

Sûreté et sécurité nucléaires

La commission estime également avoir renforcé la sûreté et la sécurité nucléaires à travers plusieurs dispositions – intégration de la résilience au changement climatique dans la démonstration de sûreté des réacteurs, tant au stade de l’autorisation que du réexamen, et cyber-résilience, dans leur protection contre les actes de malveillance (article 9 bis), maintien d’un rapport quinquennal sur la sûreté nucléaire dans le cadre du réexamen (article 9). 

Au lieu d'une fusion jugée "mal évaluée et mal anticipée" de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et de l’Institut de sûreté nucléaire et de radioprotection nucléaire (IRSN) telle que l'envisageait le gouvernement, elle a consolidé les attributions et les moyens de l’ASN (articles 11 à 11 ter et 15). Les sanctions en cas d’intrusion sur les sites des centrales nucléaires ont aussi été alourdies et complétées (article 13).

Relance du nucléaire

Le projet vise à accélérer les procédures d’urbanismes et faciliter les démarches administratives pour lancer la construction de six réacteurs nucléaires EPR 2, puis d’envisager la construction de huit autres. Le premier béton est attendu pour 2027, espèrent les défenseurs de sa relance.

Mardi, 315 sénateurs se sont prononcés en faveur des travaux qui en sont sortis. Les 12 sénateurs du groupe écologiste (Écologie, solidarité et territoires — GEST), ainsi qu’un du groupe socialiste (Socialiste, écologiste et républicain — SER) se sont positionnés contre, tandis que les 15 du groupe communiste (Communiste, républicain, citoyen et écologiste — CRCE) se sont abstenus.

Les écologistes vent debout

Loin d’être un compromis acceptable pour les écologistes, le projet de loi tel qu’il ressort des travaux en CMP "s’éloigne encore plus des impératifs démocratiques et environnementaux", ont-ils dénoncé dans un communiqué.

Sur le fond, M. Salmon a déploré la suppression des objectifs de réduction et/ou de contraction du nucléaire dans le mix énergétique français. Autant de verrous qu’il fallait supprimer, arguent plutôt les défenseurs du texte.

Le sénateur s’alarme également de la prise en compte partielle des effets du changement climatique sur le parc nucléaire existant et nouveau et la révision à la baisse, par le gouvernement, des données sur l’utilisation par le parc nucléaire de la ressource en eau.

Pour la gauche, le redéveloppement du nucléaire est à contre-courant de la nécessité d’indépendance énergétique de l’UE et de ses objectifs climatiques.

Quant aux communistes, ces derniers se sont abstenus, bien que le président du groupe Fabien Gay, ait rappelé à la tribune que son groupe était « favorable au développement de nouveaux réacteurs nucléaires ».

Mais selon lui, le texte présenté en chambre « n’aborde aucune des questions structurelles pourtant indispensables aux objectifs qui lui sont assignés », relevant les manquements en matière de financement, de formation, etc.

À l’inverse, parmi ceux qui ont voté en faveur du projet de loi, les sénateurs du groupe affilié à la majorité présidentielle (Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants — RDPI) notent qu’il permet "un pas de plus pour concrétiser le projet du président Emmanuel Macron de renforcer notre souveraineté et faire de la France le 1er grand pays du monde à sortir de sa dépendante aux énergies fossiles". 

Pour les tenant du nucléaire son très faible taux de CO2 - quatre fois moins que le solaire par exemple - en fait une énergie indispensable à la transition bas carbone. Le nucléaire permet d'éviter les rejets de 2 milliards de tonnes de CO2 chaque année dans le monde, soit l'équivalent de la production de 400 millions de voitures.

Les conclusions de la CMP seront examinées mardi 16 mai par les députés. Ces derniers avaient voté à une large majorité en faveur du texte, lors de la première lecture.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

IMPORTANTE MOBILISATION ET DES VIOLENCES DANS LES MANIFESTATIONS DU 1 ER MAI

Les traditionnels rassemblements du 1er-mai en France sont cette année particulièrement fournis, , l'opposition à la réforme des retraites refusant toujours de s'éteindre. Des défilés dans toute la France pour le 1er-Mai. Quelque 2,3 millions de personnes ont manifesté dans à travers le pays, lundi 1er mai, selon la CGT. A Paris, le syndicat a dénombré environ 550 000 manifestants. Ils étaient 100 000 à Toulouse et 130 000 à Marseille selon le syndicat, respectivement 13 500 et 11 000, selon la police.

 La police a ainsi compté 16 300 manifestants à Caen (40 000 selon la CGT), 11 000 à Marseille (130 000), 13 500 à Toulouse (100 000), 15 000 à Brest (33 000), 14 000 à Clermont-Ferrand (25 000), ou 2000 à Charleville-Mézières (4500). Un total de 782 000 personnes ont manifesté dans le pays, dont 112 000 à Paris, a indiqué le ministère de l’Intérieur. L’année dernière, 116 500 personnes avaient défilé en France, dont 24 000 à Paris, selon le ministère de l’Intérieur.

Des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l'ordre dans plusieurs villes et 180 personnes ont été interpellées, dont 46 à Paris.Des tensions ont rapidement éclaté dans le précortège, mêlant gilets jaunes et black blocs, avec notamment des jets de projectiles contre les forces de l’ordre et des vitrines caillassées.

Des centaines de « black blocs » à Paris

Les défilés ont par contre été marqués par des heurts parfois violents dans plusieurs villes de France, et principalement à Paris, Nantes et Lyon. « Dans de nombreuses villes de France, ce 1er mai a été un moment de mobilisation et d’engagement responsables. Les scènes de violence en marge des cortèges en sont d’autant plus inacceptables. Soutien à nos forces de l’ordre », a tweeté la Première ministre, Elisabeth Borne.

108 policiers et gendarmes blessés et 291 interpellations en France.

« Si la très grande majorité des manifestants furent pacifistes bien sûr, à Paris, Lyon et Nantes notamment, les forces de l’ordre font face à des casseurs extrêmement violents venus avec un objectif : tuer du flic et s’en prendre aux biens des autres », a pour sa part dénoncé sur le même réseau social le ministre de l’Intérieur. A Paris, « un policier a été grièvement blessé, brûlé à la suite d’un jet de cocktail Molotov », a poursuivi Gérald Darmanin, qui a ensuite fait état de 108 policiers et gendarmes blessés et 291 interpellations en France.

Dans la capitale, les violences se sont intensifiées à l’arrivée du précortège place de la Nation, point final du défilé. Des centaines de « black blocs » ont notamment fait usage de feux d’artifice en tir tendu sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué à grand renfort de lacrymogènes et de grenades défensives. La préfecture de police faisait état en soirée de 111 interpellations et 25 blessés parmi les forces de l’ordre, dont 24 transportés à l’hôpital.

A Nantes, les affrontements, qui ont duré une bonne partie de l’après-midi, ont fait cinq blessés, dont un gendarme et un manifestant touché à une main, selon la préfecture. Les autorités ont par ailleurs fait état de 54 interpellations à Lyon, 31 à Besançon ou 23 à Bordeaux.

" C’est un gros 1er mai. Ce n’est pas un baroud d’honneur"

"On a un 1er-Mai historique, je peux le dire." Avant même le départ du cortège parisien, Laurent Berger s'est félicité de la mobilisation partout en France pour ce 1er-Mai, marqué par la contestation contre la réforme des retraites. "Ce gros succès de la mobilisation montre le rejet de la réforme et l'aspiration des travailleurs à être considérés autrement par le gouvernement", a ajouté le patron de la CFDT.

" C’est un gros 1er mai. Ce n’est pas un baroud d’honneur, c’est la contestation du monde du travail de cette réforme ", s’est réjoui le leader de la CFDT Laurent Berger. " Ce 1er mai est un des plus forts du mouvement social ", a renchéri la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet.

Les chiffres étaient de fait bien au-delà d’un 1er mai classique, même si ce n’était pas le « raz de marée » espéré des syndicats.

Sophie Binet, nouvelle secrétaire générale de la CGT, a souligné elle aussi qu'outre le rejet de la réforme des retraites, les manifestants défilaient pour obtenir des augmentations de salaires et des réponses à la crise environnementale. "Pas de retour à la normale" sans retrait de la réforme. C'est ce qu'a promis la nouvelle patronne de la CGT, Sophie Binet. Elle estime que cette nouvelle journée de manifestations peut servir à montrer au gouvernement que les opposants à la réforme "ne passeront pas à autre chose tant que [le texte] n'est pas retiré".

La force de cette mobilisation influera sur la suite du mouvement d'opposition au report de deux ans de l'âge de départ à la retraite, sur sa forme et son calendrier. Laurent Berger a indiqué que dès le lendemain, mardi 2 mai, l'intersyndicale se réunira pour dresser un bilan.

Elle devra aussi déterminer les conditions d'une nouvelle rencontre éventuelle avec la Première ministre Elisabeth Borne, à laquelle a présenté jusqu'ici un front syndical uni. Laurent Berger s'est dit prêt à discuter si la Première ministre invite les syndicats, ajoutant que les organisations syndicales avaient intérêt à continuer à travailler en intersyndicale

C'est en effet le premier défilé unitaire depuis 2009. Le dernier défilé unitaire avec les huit principaux syndicats remonte à 2009, face à la crise financière (la CGT avait compté près de 1,2 million de manifestants, la police 456 000). En 2002 (1,3 million de personnes, selon le ministère de l'Intérieur), les syndicats avaient aussi fait bloc pour "faire barrage" à Jean-Marie Le Pen entre les deux tours de la présidentielle.

Le RN se rassemble au Havre. Le Rassemblement national de Marine Le Pen attend environ 1 400 de ses militants, lundi, au Havre (Seine-Maritime), une manière de relancer sa traditionnelle fête du 1er-Mai autrefois consacrée à Jeanne d'Arc, désormais rebaptisée "Fête de la nation" et tournée vers la "paix sociale".

La semaine pourrait être déterminante sur un sujet qui domine tous les débats depuis plusieurs mois. Le Conseil constitutionnel doit donner mercredi sa réponse sur la deuxième proposition de loi déposée par la Nupes pour organiser un référendum d'initiative partagée (RIP) sur les retraites. La première demande avait été rejetée.

"Il y a deux rendez-vous qui arrivent", rappelle Laurent Berger. La décision du Conseil constitutionnel le 3 mai et la proposition de loi déposée le 8 juin par le groupe Liot. Il ne croit pas à un recul du gouvernement aujourd'hui. Ce serait "naïf".

Mais "si le Conseil constitutionnel accorde la tenue d'un référendum d'initiative partagée, alors le gouvernement devra mettre sa réforme sur pause". 

En attendant, le défi de l’intersyndicale sera de rester unie alors que des divergences commencent à pointer face aux invitations de l’exécutif à reprendre le dialogue sur d’autres sujets liés au travail.




Britney Delsey pour DayNewsWorld

FRANCE EXPULSION DES ETRANGERS CLANDESTINS

A MAYOTTE

A peine commencée, l’opération "Wuambushu" coince déjà. Les Comores ont déclaré ce lundi 24 avril 2023 avoir refusé l’accostage d’un bateau transportant des migrants en provenance de Mayotte, où les autorités françaises ont débuté cette intervention controversée, censée expulser un grand nombre de migrants clandestins vers l’archipel voisin.

"Le port de Mutsamudu (sur l’île comorienne d’Anjouan) n’est pas en mesure d’opérer sur l’embarquement et débarquement de passagers de ce jour jusqu’au 26 avril 2023, date à laquelle nous vous informerons de l’éventuelle reprise des opérations", ont annoncé les services maritimes dans une note adressée à une compagnie maritime et dont l’AFP a eu copie. "Tant que la partie française décidera de faire des choses de façon unilatérale, nous prendrons nos responsabilités. Aucun expulsé ne rentrera dans un port sous souveraineté comorienne", a déclaré le ministre comorien de l’Intérieur, Fakridine Mahamoud.

L'opération Wuambushu vise à expulser les étrangers clandestins principalement venant des Comores voisine à Mayotte. 

Un plan salué par les élus locaux qui pointent de façon récurrente l'augmentation de la délinquance.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a confirmé, vendredi, une série d'interventions policières contre la délinquance et l'immigration illégale à Mayotte, baptisée "Wambushu", dans le 101e département français situé dans l'océan Indien.

Gérald Darmanin, a affirmé la tenue d'une opération "au long cours", baptisée "Wambushu" (reprise, en mahorais), validée par Emmanuel Macron en Conseil de défense, selon une source proche du dossier. 

Le ministre de l'Intérieur a démenti un lancement lundi et pour une durée de deux mois, avancé par la presse. "Il n’y a pas un moment où on la commence et un moment où on la termine", a-t-il ajouté, affirmant même que l'opération avait "déjà commencé".

2 500 personnels mobilisés

"Il y a 1 800 policiers et gendarmes en ce moment-même à Mayotte qui font des opérations de police, qui mettent fin au trafic d'armes, qui mettent fin aux bandes criminelles", dont 60 ont été dénombrées, dit-il.

Au total, plus de 2 500 personnels (forces de l'ordre, agence régionale de santé, justice, réserve sanitaire) sont mobilisés, selon une source proche du dossier.

Cette opération doit inclure des expulsions massives d'étrangers en situation irrégulière et des destructions de bidonvilles. À Mayotte, des bidonvilles s'étendent sur plusieurs kilomètres. Ces centaines d'habitations sont habités par des centaines d'immigrés clandestins arrivés des Comores voisines. C'est justement ces personnes qui sont visées par l'opération d'expulsion nommé Wuambushu.

Plus de 150 000 clandestins

Mayotte, devenu le 101e département français en 2011, attire chaque année des milliers de migrants, arrivés par la mer en "kwassa kwassa", des embarcations de fortune, de l'île comorienne voisine d'Anjouan, mais également de l'Afrique des Grands Lacs et de plus en plus de Madagascar.

Près de la moitié des 350 000 habitants estimés de Mayotte ne possèdent pas la nationalité française, selon l'Insee, mais un tiers des étrangers sont nés sur l'île. Dans son rapport de février 2019, l’Insee indiquait qu’entre "l’immigration importante depuis les Comores" et les départs de "natifs de Mayotte vers l’extérieur", 48 % de la population du département était étrangère en 2017, chiffre en hausse de 8 % par rapport à 2012.

Insécurité et délinquance "hors normes".

Ces migrants clandestins, installés dans des quartiers particulièrement insalubres, des "bangas" en proie à la violence et aux trafics, vivent pour la plupart tranquillement sur l'île, occupant de petits emplois.

Les mineurs sont scolarisés.Mais ils sont aussi accusés par la population et les élus de déséquilibrer le peu d'infrastructures et ressources de l'île et de nourrir un taux de délinquance Plusieurs opérations dites de "décasage", parfois réalisées par des habitants de l'île eux-mêmes constitués en milices, ont déjà eu lieu depuis 2016.

L'Opération est aussi saluée par des élus locaux qui dénoncent des faits de délinquance quotidien. "Cette opération trouve déjà une solution à l'intérieur de l'île pour identifier et repérer ces personnes et les reconduire à la frontière", explique le maire de Bandrélé (Mayotte). Cette année, les attaques à la personne ont augmenté de 50%.

Dans son rapport "Cadre de vie et sécurité à Mayotte" de novembre 2021, l’Insee décrit en effet une "délinquance hors norme". Sur la période 2018-2019, dans chaque domaine – cambriolages, vols, violences physiques ou sexuelles… – la délinquance mahoraise dépasse très nettement les chiffres de la France métropolitaine.

"Les habitants de Mayotte sont personnellement trois fois plus victimes de vols avec ou sans violences", indique l’Insee, et le sentiment d’insécurité "dépasse de loin tous les standards de la métropole ou des autres Drom (Départements et régions d’Outre-mer)". 48 % des Mahorais se sentent en insécurité à leur domicile (52 % dans leur quartier), soit cinq à six fois plus que dans l’Hexagone. Tous ces chiffres augmentent année après année.

10 000 étrangers clandestins visés

L’archipel de Mayotte est le département où le Rassemblement national a signé son plus gros score au premier tour de la présidentielle. Marine Le Pen y a recueilli 59,10% des suffrages, loin devant les autres candidats, mais aussi très loin de son score de 2017. Dans un département miné par l’insécurité et l’immigration clandestine, le RN séduit.

L'opération pourrait cibler jusqu'à 10 000 étrangers en situation irrégulière. Certains devraient être expulsé vers une île voisine.

Les Comores "n'entendent pas accueillir des expulsés"

Les autorités des Comores, qui revendiquent toujours leur souveraineté sur Mayotte, restée française après l'indépendance des Comores en 1974, sont vent debout contre cette opération. Les Comores "n'entendent pas accueillir des expulsés" a affirmé, vendredi, le porte-parole du gouvernement.

Les Comores se sont pourtant engagées dans un accord signé en 2019 à "coopérer" avec Paris sur les questions d’immigration en échange d’une aide au développement de 150 millions d’euros.




Kelly Donaldson pour DayNewsWorld

LA VISITE D'EMMANUEL MACRON EN CHINE SE SOLDE PAR UN ECHEC DIPLOMATIQUE

La visite d'Etat de trois jours du président français à Pékin et Canton s'achève ce vendredi 7 avril 2023. 

Selon Marc Julienne, responsable des activités Chine au centre Asie de l'Ifri, rien ne s'est passé comme prévu pour le chef de l'Etat français.

Pour Emmanuel Macron, cette visite d’État est l’occasion de panser les plaies d’une relation franco-chinoise dégradée. Les causes sont multiples, à commencer par le Covid-19. La Chine nous considère comme une puissance moyenne, avec des difficultés. Ajouté à cela le déséquilibre dans la balance commerciale, la détérioration des relations sino-américaine et récemment la guerre en Ukraine, le temps de "l’ami Chirac" semble bien loin.

En outre la France se revendique comme une puissance leader en Europe, un membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU et un moteur de "l'IndoPacifique". Pourtant, elle reste sourde et muette face à l'enjeu de sécurité primordial dans cette région, à savoir la stabilité dans le détroit de Taïwan. 

L'Elysée avait fait savoir que la question ne serait pas abordée, sauf à l'initiative de la Chine, attitude plutôt surprenante alors que le président français avait été averti avant son déplacement que celui-ci allait coïncider avec un entretien mercredi soir sur le sol américain entre la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen et le président de la chambre américaine des représentants Kevin McCarthy, un « faucon » dans l’appareil politique américain, partisan de mesures plus énergiques pour « contenir » la montée en puissance de la Chine sur la scène internationale. 

Cette rencontre n’a pas manqué de susciter les foudres de Pékin, la question de Taïwan s’invitant donc à l’agenda de la visite d’Emmanuel Macron .

Echec diplomatique sur l'Ukraine

Le président Macron comptait en effet avant tout essayer d’enfoncer un coin entre Chine et Russie à propos de l’Ukraine : tel est l’objectif avoué du président français pour sa visite d’État de trois jours en République populaire de Chine. Mais Emmanuel Macron a échoué.

En effet, Emmanuel Macron, venu en compagnie de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, effectue ce déplacement à un moment critique du point de vue du positionnement stratégique de la Chine. 

D’un côté, le président Xi Jinping a multiplié les signes de rapprochement stratégique avec Vladimir Poutine : sa visite d’État à Moscou, les 21-22 mars derniers peu après l’annonce de l’émission d’un mandat d’arrêt à l’encontre de son hôte par la Cour pénale internationale, a marqué les esprits ; son « plan de paix » pour l’Ukraine est apparu comme une caution apportée à l’agenda sécuritaire russe ; et le développement des échanges commerciaux avec une Russie sous le coup de sanctions internationales multiformes constitue une alliance objective avec l’économie russe.

Lors de la rencontre en tête-à-tête jeudi 6 avril 2023 avec le maître de la Chine communiste dans une salle du Palais du Peuple en bordure de la place Tiananmen, ce dernier lui a répondu en saluant les liens avec la France qui ont, selon lui, connu un « développement positif et régulier » dans un monde en « profonde mutation ».

Cité par le quotidien anglophone de Hong Kong, le South China Morning Post, Xi a été un peu plus disert : « La Chine est désireuse d’inviter la communauté internationale, avec la France, à demeurer rationnelle et mesurée et à éviter de prendre toute action qui pourrait mener à accélérer encore l’escalade dans la crise et à la rendre hors de contrôle. » Formules des plus vagues qui n’engagent à rien sur ce que voudra et surtout sur ce que pourra faire Xi Jinping auprès de Vladimir Poutine pour tenter de le « ramener à la raison ».

Sur le plan commercial un bilan plus positif.

Le groupe européen Airbus a en effet obtenu de pouvoir doubler sa capacité de production d’avions en Chine, grâce à une deuxième ligne d’assemblage sur son site de Tianjin, près de Pékin. Elle doit entrer en service au second semestre 2025. Airbus en dispose déjà d’une depuis 2008, qui a produit plus de 600 A320. Le marché aérien chinois est le deuxième plus important du monde.

Le groupe énergétique EDF a, pour sa part, reconduit avec le géant chinois du nucléaire CGN leur accord de partenariat global, en vigueur depuis 2007. Il couvre la conception, la construction et l’exploitation des centrales nucléaires. Cette entente avait notamment permis à EDF des centrales nucléaires. Cette entente avait notamment permis à EDF de réaliser avec CGN la seule installation EPR actuellement en service dans le monde, à Taishan, dans le sud de la Chine. 

Mais ceci ne saurait faire oublier que grâce aux transferts de technologie massifs de la France, la Chine maîtrise dorénavant toute la technologie dans ce secteur, au point d’exporter des centrales au détriment des centrales françaises plus chères.

Quant à l’armateur marseillais CMA-CGM, numéro trois mondial, il a signé un accord avec Cosco, le numéro un chinois, et le port de Shanghai pour la fourniture de bio-méthanol. Le champion de la gestion de l’eau et des déchets Suez a obtenu un contrat via un consortium pour un projet de désalinisation d’eau de mer, dont le montant n’a pas été précisé.

En 2019, Suez avait déjà décroché un contrat d’un milliard d’euros, afin d’assurer le traitement des eaux usées d’un site industriel chimique en Chine pour une durée de 50 ans.

La signature de contrats pour les entreprises françaises est profitable. Mais là encore, Emmanuel Macron a éludé un sujet de préoccupation très sérieux pour la France et l'Europe : le déficit commercial avec la Chine. Ursula von der Leyen a rappelé les inégalités d'accès au marché chinois en raison du protectionnisme...

Si cette visite est présentée à Pékin et Paris comme un succès, à l’évidence elle n’en est pas un. "C'est un échec sur la scène diplomatique, coûteux en termes d'image", juge le chercheur Marc Julienne.

Le président français tenait aussi à incarner une "troisième voie" entre les Etats-Unis et la Chine Sans doute Paris et Bruxelles sont-ils disposés à jouer un rôle d’intermédiaire entre la Chine et les Etats-Unis.

Mais le « piège taïwanais » montre l’étendue des difficultés qui subsistent avec un partenaire chinois qui, bien que sérieusement affaibli par des années de gestion catastrophique du Covid-19, une croissance économique en baisse, une démographie en chute libre et une front de facto de pays occidentaux et asiatiques alliés des États-Unis et décidés à faire face, n’en est pas encore au stade où l’Europe pourrait lui dicter ses volontés.




Britney Delsey pour DayNewsWorld

MOBILISATION CONTRE LA REFORME DES RETRAITES EN BAISSE

Alors que les discussions entre syndicats et gouvernement sont dans l'impasse, un total de 570 000 manifestants ont défilé ce jeudi 6 avril en France, dont 57 000 à Paris, pour la onzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, a indiqué la préfecture de police. 

Le 28 mars, 740 000 personnes s'étaient mobilisées à travers le pays, dont 93 000 à Paris, selon la place Beauvau. La CGT a de son côté recensé près de 2 millions de manifestants, dont 400 000 dans la capitale, contre "plus de 2 millions" en France et 450 000 à Paris le 28 mars. Dans la soirée, l'intersyndicale a fixé la date de la prochaine journée d'action au 13 avril, la veille de la décision tant attendue du Conseil constitutionnel.

Avant le départ du cortège parisien, la nouvelle secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a fustigé un gouvernement qui "vit dans une réalité parallèle", l'accusant de faire "comme si de rien n'était" face à la "profonde colère" contre la réforme. A ses côtés, le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, a observé que "la contestation est toujours aussi forte" même si les chiffres de participation du jour ne sont "pas les plus importants depuis le début" du mouvement social.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a fait état de 111 interpellations et 154 membres des forces de l'ordre blessés en France.

A Lyon, des dégradations ont été commises sur le parcours, avec notamment un magasin Nespresso pillé et une voiture Tesla détruite. Des actions de blocages aux portes de grandes villes ont provoqué des embouteillages, notamment à Lyon et Rennes mais aussi autour de Brest et Caen.

Des grèves moins suivies

Les grèves ont toutefois été moins marquées, notamment à la SNCF, avec trois TGV sur quatre et un TER sur deux et, à Paris, un trafic "quasi normal" pour le métro et le RER.

Du côté des raffineries, après l'annonce du redémarrage de la production du site Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime), sa voisine TotalEnergies à Gonfreville-L'Orcher reste la seule dont la production est encore arrêtée.

Dans l'éducation, le ministère a recensé moins de 8 % d'enseignants grévistes. Quelques lycées et universités ont fait l'objet de blocages, par exemple, à Paris, la Sorbonne et Assas. A Rennes, la faculté de droit a été fermée, de même que les trois campus de Lyon-2.

Le taux de grévistes dans les collectivités locales et les hôpitaux était lui supérieur de 0,5 point à celui de la précédente journée de mobilisation. Dans la fonction publique territoriale (environ 2 millions d'agents), il s'établit ainsi à 3,9%, contre 3,4% le 28 mars à la mi-journée, selon les chiffres du ministère de la Fonction publique.

Dans la fonction publique hospitalière (1,2 million d'agents), il remonte à 5,9% contre 5,4% lors de la précédente journée de mobilisation. En revanche, dans le plus gros versant du secteur public, la fonction publique d'Etat (2,5 millions d'agents), le taux de grévistes est identique à celui du 28 mars et atteignait 6,5% à la mi-journée.

Chez EDF, où environ un agent sur deux a fait grève lors des premières journées de mobilisation, la participation marquait le pas avec 19,9% de grévistes selon des chiffres relevés à la mi-journée par la la direction, après 21,5% le 28 mars selon la même source.

Les syndicats veulent "entretenir la flamme"

Mais comme depuis le 10 janvier et la présentation de la réforme, le plus gros blocage est surtout à rechercher entre l'exécutif et les syndicats, dont les relations virent à l'aigre. Après une rencontre qui a tournée court mercredi à Matignon, la cheffe du gouvernement a affirmé qu'elle n'envisageait "pas d'avancer sans les partenaires sociaux".

D'autres batailles sont à prévoir. La prochaine n'a pas été choisie au hasard : la prochaine journée d'action aura lieu le 13 avril, à la veille de la décision du Conseil constitutionnel. Laurent Berger espère que les Sages censurent "l'ensemble de la loi".

A défaut, a estimé le numéro un de la FSU Benoît Teste ce jeudi, un feu vert à la procédure de référendum d'initiative partagée (RIP) sur les retraites "peut nous permettre d'entretenir la flamme".




Boby Dean pour DayNewsWorld

LA "BORDELISATION" DE L'ASSEMBLEE NATIONALE

La violence du combat parlementaire et les cris d’orfraie ont toujours fait le folklore de l’hémicycle mais depuis l’entrée de la Nupes les dérapages irresponsables de la part des Insoumis font florès. 

Les élus de la Nation semblent s'en donner à cœur joie durant les très houleux débats sur le projet de réforme des retraites.

C’est le ministre Olivier Dussopt que le député insoumis des Hauts-de-Seine Aurélien Saintoul qualifie "d’assassin".

C’est Thomas Portes qui s’affiche fièrement, écharpe tricolore à l’épaule, le pied sur un ballon à l’effigie du même Dussopt. C’est Louis Boyard qui explose quand un député Renaissance lui demande de se calmer, à la fin d’une séance :

"Qu’est-ce t’as, toi ? Viens ! Viens !"

"La bordélisation" - l’expression est du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin – au sein de la chambre basse laisse perplexe plus d'un à telle enseigne que certains de LFI, entre autres, de François Ruffin, Clémentine Autain etc,  se désolidarisent des fauteurs de trouble.

Les qualités d’éloquence étaient particulièrement valorisées pour les hommes politiques au temps des grands orateurs tels Gambetta, Clemenceau…

Les insultes , les intimidations, les propos injurieux…étaient peu acceptés dans la mesure où ils contrastent avec la retenue et le calme que les républicains entendaient alors imposer à leurs discours et aux manifestations d’émotions conçoivant comme des gages d’une "éthique du respect civique et du débat démocratique".

Léon Gambetta, Jules Ferry, Jean Jaurès, Aristide Briand, Léon Blum… qui ont été pourtant violemment insultés, refusaient donc généralement de rétorquer sur le même plan.

Dans ce cadre, et dès lors, du moins qu’elle est publique, l’injure, qui reste d’ailleurs réprimée par la loi sur la presse de 1881, constitue une forme de transgression, un manquement aux normes du bien-dire politique.

Alors pourquoi manier l'insulte ?

Ne se veut-elle pas l’arme des outsiders ?

Devant la colère provoquée par le tweet du jeudi 9 février 2023 de la majorité, de la droite et du RN qui le somment de s’excuser, Thomas Portes s’affiche. "Jamais je ne lâcherai devant les bourgeois", lâche-t-il en sortant de l’hémicycle à ses alliés de la Nupes, médusés.

L’insulte apparaît ainsi clairement comme l’arme de l' outsider politique s’insérant dans une véritable stratégie de scandalisation. Elle permet de s’ériger en porte-voix du « vrai » peuple réduit au silence dans les assemblées...

Les façons de faire de la politique ont changé sous l’effet de la médiatisation accrue et de l’individualisation du champ politique qui mettent en avant la singularité plus que l’exemplarité ou la représentativité, et qui valorisent une certaine exhibition des sentiments plus que la retenue émotionnelle.

Mais déjà en 1885, le pamphlétaire Henri Rochefort, fondateur de L’Intransigeant, journal socialiste qui évolua progressivement vers le boulangisme ne revendiquait-t-il pas dans un entretien pour Le Matin, (3 octobre 1885), sa volonté de mettre à mal le théâtre politique et les règles du jeu posées par les établis ?

"Le Palais-Bourbon s’était transformé en un hospice de la vieillesse, où tout le monde dort ; or, mon devoir est de réveiller les pensionnaires de cette succursale de Sainte-Périne. […]. Et quand, au Palais Bourbon, on s’adressera à Ferry, il n’y aura plus de “M. le président du Conseil” gros comme le bras, on ira sous son nez, on lui secouera sa bride et on pourra l’appeler “assassin”. Les ridicules formules parlementaires auront vécu".

Maintenant mesdames, messieurs les députés mettez-vous au travail !




Carl Delsey pour DayNewsWorld

QUID DE LA PENIBILITE

DANS LA REFORME DES RETRAITES ?

Le gouvernement peut-il rétropédaler sur la réforme des retraites ?

Au moins en partie, paroles de la Première ministre, Élisabeth Borne. « Nous sommes prêts à faire encore évoluer notre projet », évoquait la cheffe du gouvernement lors de la présentation du projet de loi, le 10 janvier dernier.

Au lendemain d'une première journée de mobilisation d'ampleur face à la réforme – plus d'un million de manifestants à travers la France selon les autorités, 2 millions selon la CGT – l'exécutif insiste sur le fait que le texte est toujours négociable.

Mais pas question de remettre en question la philosophie globale du projet de loi, alors que le texte s'apprête à être débattu au sein du Parlement. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a insisté ce vendredi 20 janvier sur les « deux piliers essentiels de la réforme »: l'augmentation du nombre d'années de cotisation à 43 annuités pour bénéficier d'une retraite à taux plein et le report de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans.

« Il faut qu’ils soient préservés car ils garantissent cet équilibre financier à l’horizon 2030, appuie le locataire de Bercy sur BFMTV. Il peut toujours y avoir des améliorations à ce texte mais je fixe une seule limite : garantir l’équilibre financier à l’horizon 2030. Toutes les ouvertures et discussions sont intéressantes mais elles doivent s’inscrire dans ce cadre financier. »

Deux points de discussion

Gabriel Attal, ministre des Comptes Publics, a de son côté ouvert la porte à des discussions très ciblées. « On peut encore progresser et enrichir notre projet sur deux sujets. Un, les carrières hachées [...]. Deuxième chose, l’emploi des seniors, on peut probablement aller plus loin », évoque l'ancien porte-parole du gouvernement.

Gabriel Attal explique en effet que les « congés pour aider un proche ou un enfant en situation de handicap » n'étaient pas pris en compte dans le dispositif « carrières longues » prévu par la réforme des retraites. « Sur des périodes où des Français ont dû s’arrêter de travailler pour des raisons subies, peut-être qu’on peut enrichir les choses », détaille le ministre.

Même constat sur la question de l'emploi des seniors : "Beaucoup a été fait pour le faire progresser. On peut probablement aller plus loin", admet Gabriel Attal, qui rappelle que le gouvernement souhaite mettre en place un "index senior" pour inciter les entreprises à employer davantage de salariés de plus de 55 ans. « Ce sont des éléments très concrets que l’on peut continuer à enrichir par la discussion», insiste le ministre.

Mais le projet pour l’avenir du système des retraites comprend notamment des mesures de prévention de l’usure professionnelle. Lors de la présentation de réforme, le mardi 10 janvier, la première ministre Élisabeth Borne avait insisté sur ce point.

Quid de la pénibilité au travail ?

Quatre pistes sont actuellement envisagées par le gouvernement pour les métiers physiques ou répétitifs : la création d’un fonds d’investissement d’un milliard d’euros pour la prévention de l’usure professionnelle ; la mise en place d’un suivi médical renforcé auprès des salariés ayant un métier pénible ; la possibilité de financer un congé de reconversion ; l’élargissement du compte professionnel de prévention (C2P) à plus de salariés et avec plus de droits.

Ce fameux C2P, né des « ordonnances Macron », avait remplacé en 2017 le terme « pénibilité » en « facteurs de risques professionnels » et avait retiré 4 facteurs (charges lourdes, postures pénibles, vibrations mécaniques et risques chimiques) du dispositif précédent, le compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P). Mais en décembre 2022, la Cour des comptes a présenté ce C2P comme « un dispositif sans ambition et non contrôlé » dans son rapport public thématique sur les politiques publiques en santé au travail dans les entreprises.

Ne faudrait-il pas alors également repenser avec les partenaires sociaux ce point précis qui achoppe pour les carrières longues ?

Le travail joue un rôle déterminant dans les différences d’espérance de vie et d’état de santé entre les citoyens. Ce constat est validé par de nombreuses études liant l’exposition aux facteurs de pénibilité avec, notamment, la sortie précoce de l’emploi, ou l’état de santé après 50 ans. L’espérance de vie sans incapacité est également corrélée avec les catégories professionnelles.

Or le gouvernement a refusé de réintégrer les 4 critères exclus en 2017, tout permettant toutefois, dans la réforme des retraites pour les salariés exposés aux charges lourdes, postures pénibles et vibrations de bénéficier de nouveaux droits, chaque branche professionnelle devant lister les métiers concernés... mais sous réserve de la reconnaissance officielle d’une inaptitude. Et c'est là que le bât blesse : cela crée un risque de décalage entre métiers, certaines branches pouvant reconnaître un métier comme pénible et d’autres non.

Une des mesures qui ne devrait donc n’avoir qu’un effet limité pour éviter ou diminuer les maux du travail.

L'intersyndicale a annoncé une nouvelle date de mobilisation le 31 janvier prochain 2023.




Samantha Moore pour DayNewsWorld

VOEUX ET ANNONCES D'EMMANUEL MACRON

 AUX SOIGNANTS

Alors que le secteur de la santé est marqué par une pénurie de professionnels de santé, Emmanuel Macron a annoncé une série de mesures lors de ses vœux aux soignants vendredi 6 janvier, dans un hôpital de l’Essonne. Le chef de l'Etat a reconnu « l'épuisement personnel et collectif, ce sentiment parfois de perte de sens qui s'est installé, le sentiment au fond de passer d'une crise à l'autre ».

Une réorganisation du travail à l'hôpital

Dénonçant une « hyper-rigidité » dans l'application des 35 heures et un système qui « ne marche qu'avec des heures supplémentaires », Emmanuel Macron a promis une réorganisation du travail à l'hôpital « d'ici au 1er juin » afin de garder les soignants qui le quittent et rendre le secteur plus attractif.

Une augmentation du nombre d’assistants médicaux de 4 000 à 10 000

Créés en 2018 pour seconder les médecins libéraux afin de leur permettre de recevoir plus de patients, les assistants médicaux seront plus nombreux. « On a aujourd’hui près de 4 000 assistants médicaux qui ont déjà signé un contrat ce qui est un vrai succès. (…) On doit arriver à 10 000 d’ici à la fin de l’année prochaine », a annoncé le chef de l'Etat.

La sortie de la tarification à l'acte

Emmanuel Macron a également annoncé la « sortie » pure et simple de la très décriée tarification à l'acte à l'hôpital dès le prochain budget de la Sécurité sociale, au profit d'un financement sur « objectifs de santé publique », négociés « à l'échelle d'un territoire ». « Beaucoup des débats sont crispés autour de cette fameuse tarification à l’activité. (…) Le mode de rémunération (…) prend mal en compte le soin non programmé. Il prend mal en compte les activités les plus complexes qui vont prendre du temps », a t-il déclaré.

Des médecins pour tous les patients atteints d'une maladie chronique

Dès la fin de 2023, les 600 000 personnes avec une maladie chronique sans médecin traitant se verront en proposer un. A défaut de « médecin traitant », ils auront accès à « une équipe traitante »de soignants de diverses disciplines.

Au-delà des seuls malades chroniques, le ministre de la Santé, François Braun, avait déjà promis que, parmi les 6 millions de patients sans médecin traitant, tous ceux qui le souhaitent en auraient un « d'ici la fin du quinquennat ».




Jaimie Potts pour DayNewsWorld

RENTREE EXPLOSIVE AVEC LA REFORME

DES RETRAITES

L'heure est aux derniers arbitrages avant la présentation de la réforme des retraites la semaine prochaine. Recevant les partenaires sociaux mardi et mercredi , le gouvernement se veut ouvert à leurs propositions. Les marges de manœuvre financières affichées pour « accompagner » la réforme ne sont cependant pas extensibles.

Confrontée aux syndicats unis contre le relèvement de l'âge de départ en retraite et aux réticences de la droite à soutenir le départ à 65 ans, la Première ministre, Elisabeth Borne, a redit mardi sur Franceinfo que ce seuil n'était « pas un totem », avant une présentation de la réforme des retraites le 10 janvier. Plusieurs points restent à préciser notamment le report de l'âge de départ à 64 ou 65 ans ou encore les Français qui bénéficieront d'une revalorisation de leur pension pour atteindre 1.200 euros.

Le report de l'âge de départ à la retraite à 65 ans, « ce n'est pas un totem, je le redis. Il y a d'autres solutions qui permettent d'atteindre l'équilibre de notre système de retraite à l'horizon 2030 ». C'est ce qu'a affirmé Elisabeth Borne, ce mardi 3 janvier.

L'objectif est « une présentation le 10 janvier puis en Conseil des ministres le 23 janvier suivie des débats à l'Assemblée nationale à partir de début février. Nous souhaitons que le texte soit voté avant la fin du premier trimestre pour une entrée en vigueur à la fin de l'été », a-t-elle détaillé .

Autre certitude affirmée par la Première ministre : « Nous n'irons pas au-delà des 43 années de cotisations prévues dans la réforme Touraine pour avoir une retraite à taux plein ».

De même, « le seuil de 67 ans nous n'y touchons pas », a-t-elle affirmé. Il s'agit de l'âge maximum auquel un Français peut jouir de sa retraite à taux plein même lorsqu'il n'a pas tous ses trimestres.

Elisabeth Borne s'est toutefois montrée bien plus évasive concernant le montant de la retraite minimum fixée à 1.200 euros par la réforme des retraites, soit 85% du SMIC.

Enfin, interrogée sur une possible hausse du montant des cotisations patronales ou salariales, Elisabeth Borne a assuré qu'il s'agissait d'une « ligne rouge de ne pas augmenter le coût du travail voire de le réduire ». « Baisser les impôts pour les ménages et les entreprises, c'est ce qui nous a permis de créer de l'emploi », a-t-elle assuré, rappelant que sa « priorité, c'est le plein emploi ».

Ce sera d'abord au secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, d'être reçu à 15h30 par Élisabeth Borne. Il sera suivi par François Hommeril, président de la CFE-CGC, Frédéric Souillot, secrétaire général de FO et François Asselin, président de la CPME. Mercredi, se succèderont à partir de 15h00 Cyril Chabanier, président de la CFTC), Geoffroy Roux de Bézieux, président du MEDEF, Jean-Christophe Repon, vice-président de l'Union des entreprises de proximité (U2P) et son secrétaire général Pierre Burban, Laurent Escure, secrétaire général de l'UNSA, et enfin Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.

« Ce que nous voulons, c'est préserver notre système par répartition »

Si le gouvernement insiste sur la nécessité de mener « ces concertations (qui) sont utiles » pour éviter une fronde et d'importants mouvements de grève comme ceux qui avaient déjà paralysé le pays comme en décembre 2019, il espère également gagner le soutien des Républicains. Sans eux, faute de majorité absolue à l'Assemblée nationale, le gouvernement serait en effet obligé d'utiliser à nouveau l'article 49.3 de la Constitution, qui permet l'adoption d'un texte sans vote.

En guise de justification, Elisabeth Borne a réaffirmé, ce mardi, la nécessité de mener à bien cette réforme. « Notre système des retraites est structurellement en déficit et il le sera sur les prochaines années. Ce qu'on veut faire, nous, c'est préserver notre système par répartition au cœur de notre modèle social. C'est un système dans lequel nos actifs financent les pensions de nos retraités ». « Or, nous vivons de plus en plus longtemps donc le nombre d'actifs rapporté au nombre de retraités ne cesse de baisser », a-t-elle rappelé.

Toutefois, « il n'y aura pas d'argent en plus. Tous les efforts serviront à financer les retraites », a-t-elle assuré, affirmant que les recettes liées à la réforme des retraites ne serviront pas à financer « autre chose ».




Boby Dean pour DayNewsWorld

L'ERREUR STRATEGIQUE DU PRESIDENT MACRON

 SUR LA DISSUASION NUCLEAIRE

"Trop de gens " en parlent. 

Cet avertissement d’Emmanuel Macron sur le nucléaire doit-il s’appliquer aussi à Emmanuel Macron ? 

Sur France 2, mercredi 12 octobre 2022 au soir, le président de la République a critiqué les dirigeants qui s’épanchent trop, à son goût, sur les risques d’une guerre nucléaire…

Avant d’en faire de même.

Invité à s’exprimer sur les questions internationales, le chef de l’État a effectivement évoqué ce que pourrait être - ou ne pas être - une riposte française à une frappe nucléaire russe en Ukraine. 

"Notre doctrine repose sur ce qu’on appelle les intérêts fondamentaux de la nation, et ils sont définis de manière très claire. Ce n’est pas du tout cela qui serait en cause s’il y avait une attaque balistique nucléaire en Ukraine ou dans la région", a-t-il ainsi expliqué face à Caroline Roux, quitte à dévoiler – un peu – son jeu.

Car cette réponse, certes alambiquée, a de quoi surprendre selon plusieurs observateurs et autres spécialistes de ces questions ultrasensibles. 

Le chef de l’État aurait-il dû écouter son propre conseil et se montrer moins bavard sur la dissuasion nucléaire ?

Une "ambiguïté nécessaire", dit l’Élysée

C’est en tout cas l’avis de François Hollande, son prédécesseur à l’Élysée.

" Sur la force de dissuasion, la crédibilité c’est ne rien dire de ce que nous aurons à faire (...). Il faut s’arrêter là ", a ainsi intimé le socialiste sur franceinfo, jeudi, au lendemain de l’intervention du chef de l’État sur France 2.

Selon lui, " nous devons avoir cette précaution de ne rien dire à celui qui pourrait justement déclencher l’arme ". 

En somme : un président ne devrait pas dire ça s’il souhaite préserver la capacité de dissuasion de la France.

D’autant que l’ancien locataire de l’Élysée – et ex-chef des armées —, jamais avare de critique à l’égard du personnel politique actuel, n’est pas le seul à s’inquiéter de la sortie du chef de l’État. Plusieurs spécialistes français des questions de défense s’interrogent, eux aussi à haute voix.

" Il a à la fois été trop précis et pas assez précis, en évoquant la réponse française à une frappe nucléaire en Ukraine, mais également une frappe dans la région ", juge par exemple Héloïse Fayet auprès de 20 Minutes.

La chercheuse au centre des études de sécurité de l’Ifri se dit surprise d’entendre le chef de l’État parler " d’intérêts fondamentaux " très clairs, alors que la doctrine mentionne des " intérêts vitaux ", qui doivent rester flous par essence.

Emmanuel Macron a " poussé très loin, trop à mon sens, le curseur vers la clarté ", estime pour sa part Bruno Tertrais, de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). 

" Tout excès de précision permet à l’adversaire de calculer trop précisément les risques de telle ou telle initiative ", estime le spécialiste des questions géopolitiques dans les colonnes du Figaro.

Dans ce contexte, l’Élysée se défend de toute imprudence. On loue, au contraire, la position d’équilibriste d’Emmanuel Macron… sans trop entrer dans le détail de ses déclarations et de sa doctrine en la matière.

Un flou artistique assumé dans l’entourage du chef de l’État, selon qui ce dernier a maintenu " toute l’ambiguïté qui va autour de la dissuasion. " 

" Une ambiguïté nécessaire ", a expliqué l’Élysée, ce jeudi soir. Et sans doute évolutive.

Macron, seul maître à bord

Il n’empêche, les commentaires du chef de l’État mercredi soir soulèvent plusieurs enjeux concrets. À quoi correspond, par exemple, la " région " considérée comme hors de nos intérêts fondamentaux ? 

Les questions, " qui n’appellent à aucun commentaire supplémentaire ", sont restées sans réponse du côté de l’Élysée. Une volonté, sans doute, de ré-épaissir le flou que le principal intéressé a contribué à lever.

Au-delà de ces débats stratégiques concrets, la présidence a voulu insister sur le fait que seul Emmanuel Macron (qui est aussi le chef des armées) a la main sur ce sujet. " La dissuasion relève du chef de l’État, de son appréciation à l’instant T de ce qui est nécessaire pour la sauvegarde de nos intérêts vitaux ", précise l’Élysée, en faisant référence, entre autres, au discours du président de la République du mois de février 2020 à l’école de guerre. 

En d’autres termes : c’est lui qui définit tout ce qu’est la dissuasion nucléaire, de sa doctrine à son utilisation. Son pré-carré.

Mais à l’heure où les menaces de Vladimir Poutine s’intensifient, la polémique liée aux déclarations d’Emmanuel Macron ne s’arrête pas aux frontières de la France. Selon le quotidien outre-Manche The Telegraph, le secrétaire britannique à la Défense, Ben Wallace, a regretté la sortie du président français, ce jeudi, en marge d’une réunion des ministres de l’OTAN à Bruxelles. 

Ses commentaires " révèlent sa main ", estime ainsi le dirigeant britannique. Comme si, au poker, Emmanuel Macron montrait son jeu à son adversaire.

Reste que le président de la République, critiqué pour ses mots, n’est pas le seul à éloigner, sur le fond, la possibilité d’un recours à l’arme atomique. " Toute attaque nucléaire contre l’Ukraine entraînera une réponse militaire ", certes, " si puissante que l’armée russe sera anéantie ", a expliqué le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, jeudi soir, au sortir de la réunion bruxelloise. Mais cette riposte ne sera « pas nucléaire », a-t-il pris soin de préciser.

Même chose ou presque du côté de l’Otan, qui juge " extrêmement éloignées "  " les circonstances dans lesquelles l’organisation pourrait avoir à utiliser des armes nucléaires ".

" La dissuasion nucléaire de l’Otan a pour objectif de dissuader toute attaque contre les alliés ", a ainsi souligné le secrétaire général Jens Stoltenberg. Ce que l’Ukraine, formellement, n’est pas.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

L'INCURIE DU GOUVERNEMENT FRANCAIS

FACE AUX GREVES

Le climat social conflictuel s'envenime. La CGT annonce ce jeudi 13 octobre2022 la reconduction de la grève sur les deux sites de production d'Esso-ExxonMobil, dont celui de Port-Jérôme, concerné par des réquisitions de personnel. Le secrétaire général de la CGT estime que le recours aux réquisitions de salairés grévistes a « mis le feu au poudre »: « Le fait que le gouvernement fasse des réquisitions de salariés chez Esso-ExxonMobil n’a pas participé à apaiser le climat social. ». Six des sept raffineries de France métropolitaine sont toujours en grève: les quatre de TotalEnergies et les deux d'Esso-ExxonMobil. Seule celle de Lavéra, du groupe Petroineos, n'est pas bloquée. Le gouvernement, qui a réclamé mardi un déblocage « sans délai » de la situation, a lancé mercredi une première réquisition de salariés grévistes pour débloquer le dépôt de carburant de la raffinerie normande d'Esso-ExxonMobil.

Vers la réquisition

Elisabeth Borne a ordonné hier « la réquisition des personnels indispensables au fonctionnement des dépôts » du groupe Esso-Exxonmobil afin de mettre fin aux pénuries de carburant.

Que dit la loi ? En application de l'article L2211-1 du Code de Défense, l'Etat peut ordonner une réquisition de personnes ou de biens « en cas de menace portant notamment sur une partie du territoire, sur un secteur de la vie nationale ou sur une fraction de la population ». En 2010, Nicolas Sarkozy avait déjà ordonné la réquisition de salariés de raffinerie.

Sans gain de cause, la mobilisation pourrait cependant s'inscrire sur la durée. « La fédération Chimie de la CGT est sans doute l'une des fédérations les plus combatives de la CGT. Il n'y a pas de mouvement social important sans qu'il y ait de militants syndicalistes qui soient déterminés à organiser la mobilisation », souligne l'historien Stéphane Sirot. Philippe Martinez va proposer une nouvelle journée de grève la semaine prochaine

Vers la mobilisation générale ?

Et de fait le leader de la CGT affirme sur BFMTV/RMC que la décision d'un appel interprofessionnel à la grève va être prise dans la journée. « Nous allons allons proposer un nouvel appel à la grève dans toutes les entreprises publiques », affirme Philippe Martinez ce matin.Cette journée de grève et de manifestations pourrait se tenir mardi 18 octobre, jour de mobilisation des lycées professionnels.

La mobilisation a gagné du terrain dans les raffineries, mais aussi dans le nucléaire. Le mouvement, qui dure chez EDF depuis fin septembre, est plus discret. Chez EDF, la mobilisation s’est étendue mercredi matin, à l’appel - comme dans le pétrole - de la CGT (et de FO). Elle touche maintenant huit réacteurs dans quatre centrales nucléaires. Des salariés ont en effet voté la grève à Cattenom, suivant l’exemple de leurs collègues de certaines équipes de Tricastin, Cruas et Bugey. À Gravelines, les salariés ont voté la grève à partir du 13 octobre.

Le mouvement pourrait cependant engendrer des conséquences graves sur la production d’électricité au plus fort de l’hiver. Le contexte est déjà tendu: une dizaine de centrales sont à l’arrêt à cause d’un problème de corrosion et les autorités, craignant des coupures en cas d’hiver froid, appellent les Français et les entreprises à diminuer leur consommation de kilowattheures.

L'impuissance du gouvernement

Bruno Le Maire appelle la CGT à « clarifier sa position »: « Le blocage de tout le pays, c'est inacceptable ». Le ministre de l'Economie et des Finances s'adresse directement à la CGT, deuxième syndicat du groupe TotalEnergies. 

« Que veut la CGT ? des négociations salariales ? C’est acceptable. Le blocage de tout le pays ? C’est parfaitement inacceptable », a déclaré Bruno Le Maire sur RTL.

Du côté du gouvernement, c'est l'incompétence et l'impuissance faute d'intelligence.




Jenny Chase pour DayNewsWorld

FRANCE L'EXPULSION DE L'IMAM

 HASSAN IQUIOUSSEN VALIDEE PAR LE CONSEIL D'ETAT

" UNE VICTOIRE POUR LA REPUBLIQUE  "

Hassan Iquioussen va devoir quitter la France. Le Conseil d'Etat a validé, mardi 30 août 2022, l'expulsion de cet imam. Dans son communiqué, il estime « que ses propos antisémites, tenus depuis plusieurs années lors de nombreuses conférences largement diffusées, ainsi que son discours sur l'infériorité de la femme et sa soumission à l'homme constituent des actes de provocation explicite et délibérée à la discrimination ou à la haine justifiant la décision d'expulsion ». Pour la plus haute juridiction administrative française, « cette décision ne porte pas une atteinte grave et manifestement illégale à la vie privée et familiale de M. Iquioussen ».

Le 28 juillet, l’Intérieur avait annoncé l’expulsion à venir de Hassan Iquioussen, basé près de Valenciennes (Nord) et opérant via des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. Le ministère lui reprochait sa proximité avec les Frères musulmans et «un discours prosélyte incitant à la haine et la discrimination et porteur d’une vision de l’islam contraire aux valeurs de la République».

Dans les faits, des propos jugés antisémites, favorables à la soumission des femmes aux hommes, ou encore pro-charia, ont été prononcés par Hassan Iquioussen. Il milite également pour que les musulmans se structurent politiquement ou via des associations, pour parvenir à imposer petit à petit leurs idées dans la société.

L’homme, né en France il y a 58 ans mais de nationalité marocaine, est également fiché S depuis dix-huit mois, a révélé Gérald Darmanin.

Après l’annonce de son expulsion, son avocate avait déposé un recours contre l’arrêté d’expulsion. Le tribunal administratif avait annulé la décision le 5 août, pointant une «atteinte disproportionnée (à la) vie privée et familiale» de l’ imam, père de cinq enfants et grand-père que quinze petits-enfants ayant la nationalité française.

Le tribunal avait reconnu les «propos litigieux» à propos des femmes mais avait noté qu’il n’avait plus proféré de paroles antisémites depuis 2014.

Gérald Darmanin s’était dit «surpris» par la décision d’annulation d’expulsion. En portant sa requête au Conseil d’Etat, il avait estimé que l’institution «appliquera le droit. Soit la loi permet à la France de se protéger, soit elle ne permet pas de l'expulser et, dans ce cas, il faudra changer la loi pour défendre davantage les Français». Il a également accusé Hassan Iquioussen d'être de «ceux qui sèment un jihadisme d'atmosphère», concept selon lequel les discours islamistes ambiants ou ceux flirtant avec la doctrine favorisent les passages à l’acte d’individus isolés.

Dans un tweet publié juste avant le communiqué du Conseil d'État, le ministre de l'Intérieur a estimé que cette décision était «une grande victoire pour la République». «Il sera expulsé du territoire national», a ajouté Gérald Darmanin.

Imam Iquioussen, burkini à Grenoble mais aussi, dissolutions du Collectif contre l’islamophobie en France et de l’association BarakaCity : la jurisprudence du Conseil d’Etat, certes dans des dossiers différents, affiche une constance dans la défense des valeurs républicaines...




Alize Marion pour DayNewsWorld

   LA VISITE CONTESTEE DE MOHAMMED BEN SALMAN  LE PRINCE HERITIER D'ARABIE SAOUDITE EN FRANCE

"L'opération spéciale » de la Russie en Ukraine a décidément changé bien des choses. Quatre ans après l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, Mohammed Ben Salmane, le prince héritier d'Arabie Saoudite, un temps mis au ban de la communauté internationale effectue cette semaine une tournée en Europe. 

Il est arrivé en Grèce mardi 26 juillet 2022 pour une visite de deux jours avant une seconde étape en France, où il a été reçu jeudi à l'Elysée par Emmanuel Macron pour un dîner de travail.

Cette rencontre signe un peu plus la « réhabilitation » du prince héritier saoudien, moins de deux semaines après la visite de Joe Biden en Arabie saoudite - et ce fameux « check poing » entre les deux hommes, qui a valu bien des critiques au président américain, lui qui avait pourtant déclassifié un rapport accablant sur la responsabilité du prince héritier dans l'assassinat de Jamal Khashogghi. L’enquêteur gênant pour la famille régnante avait été sauvagement étouffé puis découpé à la scie au consulat saoudien d’Istanbul (Turquie), par un commando lié au prince héritier, selon l’enquête de la CIA. Depuis, MBS, véritable homme fort du royaume, avait été quasi mis en quarantaine par les capitales.

C'était sans compter la guerre en Ukraine qui a remis les monarchies du Golfe au centre du jeu pétrolier déstabilisé par les sanctions occidentales contre Moscou. La « realpolitik froide » de cette venue à Paris prévaut sur les principes moraux. Le journaliste Georges Malbrunot, spécialiste de la monarchie, précise ainsi sur franceinfo que le Royaume est plus que jamais « incontournable et l'est encore plus depuis la crise ukrainiennne. »,

Emmanuel Macron avait d'ailleurs été le premier dirigeant occidental à se rendre en Arabie Saoudite en décembre dernier. Le président français avait dû faire un numéro d'équilibriste en évoquant la nécessité de parler au prince héritier qui représente le premier pays du golf, acteur incontournable dans la région, tout en précisant que dialoguer ne voulait pas dire être complaisant

.La guerre en Ukraine et l'enjeu pétrolier

Il y a en premier lieu le volet lié aux questions énergétiques. L’UE a besoin de la coopération des pays du Golfe en matière énergétique. Ce dossier a déjà été au coeur de la visite de Mohammed ben Zayed, président des Emirats arabes unis, lors de son passage à Paris le 18 juillet. Les Occidentaux veulent convaincre Riyad d'ouvrir les vannes du pétrole, dont le royaume est l'un des principaux producteurs, afin de faire baisser les prix. Jusqu'ici, le dirigeant saoudien a refusé d'accroître la production pour respecter son engagement vis-à-vis de l'OPEP, répétant que son pays était au maximum de ses capacités avec une faible marge de progression. Les Européens cherchent également à trouver d’autres sources d’approvisionnement à défaut d'une augmentation de la production.

Georges Malbrunot avertit cependant « On risque d'être déçu parce que l'Arabie saoudite est tenue par certains engagements pris dans le cadre de l'Opep +, dans laquelle se trouve la Russie de Vladimir Poutine et avec laquelle l'Arabie saoudite entretient de bonnes relations. (...) Surtout, l'Arabie saoudite n'a pas assez investi ces dernières années dans ses structures de production de pétrole pour pouvoir faire passer sa production de 10 millions de barils par jour à 13 millions », assure-t-il.

Dossiers du Liban et de l'Iran

Un autre dossier particulier entre la France et l'Arabie saoudite concerne le Liban plongé dans une. crise économique et financière dramatique. Paris souhaite notamment une plus grande implication de l’Arabie au Liban . L'Iran est également un point-clé: le nucléaire iranien, à l'heure où les pourparlers entre les grandes puissances et l'Iran pour relancer l'accord de 2015 sont au point mort. L'Arabie saoudite, grand rival de l'Iran, craint que Téhéran ne devienne une puissance nucléaire et s'inquiète de plus en plus de ses activités dans la région. Aussi les Saoudiens cherchent-ils à renforcer le partenariat politique avec leurs principaux alliés et bénéficier de leur soutien à un moment où les inquiétudes sur l’état d’avancement du programme nucléaire iranien sont réelles.

Des enjeux économiques

A cela viennent s'ajouter des enjeux économiques pour les deux pays. La France entend promouvoir son savoir-faire dans le Royaume qui est engagé dans une course contre la montre pour réussir sa diversification. L’ambition est de construire une « nouvelle Arabie » plus prospère, plus libérale, plus connectée et ouverte au monde. Les entreprises françaises souhaitent donc bénéficier des nombreuses opportunités du plan Vision 2030, qui a pour objectif de préparer le pays à l’après pétrole à travers la promotion de nouveaux secteurs de croissance. L’expertise française est appréciée; c’est notamment le cas du projet d’ Al-’ Ula, site nabatéen classé au patrimoine mondial de l’Unesco dont la valorisation et le développement ont été confiés à des acteurs français. 

De son côté l’Arabie Saoudite entend investir dans le plan de relance économique français. L’Arabie est en effet une grande puissance financière. Le Public Investment Fund saoudien a pour ambition de devenir le plus fonds souverain du monde et gérer plus de 2 000 milliards de dollars d’ici 2030 grâce aux revenus générés par les hydrocarbures et les privatisations. Les institutions financières du pays ainsi que les groupes privés sont intéressés d’investir dans des groupes français dans le cadre du plan de Relance.

Quid des droits de l'homme ?

Reste que l'image de la France peut en prendre un coup : selon Abdullah Alaoudh, directeur pour la région du Golfe de l'organisation Democraty for the Arab World Now fondée par Jamal Khashoggi, cette venue en France est « un deshonneur ». La réaction, ce mercredi, d’Amnesty International, estimant que « la France ferme les yeux » sur « toutes les violations de droits humains », montre que le pari est risqué. Surtout que la visite, la semaine dernière, du président des Émirats arabes unis, Mohammed ben Zayed, avait déjà soulevé un tollé.

Vis-à-vis de ces deux dirigeants du Golfe, les diplomates de l’Élysée préfèrent mettre l’accent sur la dynamique « d’ouverture », dans laquelle ils engagent leur pays, plutôt que sur les aspects répressifs des libertés...




Jaimie Potts pour DayNewsWorld

AFFAIRE SALAH ABDESLAM 13 NOVEMBRE

 SEPT CONDAMNATIONS A PERPETUITE

Au terme de 149 jours d’audience marathon, la cour d’assises spéciale de Paris a rendu son verdict, lu par le président Jean-Louis Périès.

 La cour a suivi le Parquet national antiterroriste (Pnat) qui le 10 juin, avait demandé la peine maximale contre Salah Abdeslam. Les cinq magistrats condamnent ce Franco-Marocain de 32 ans, à la réclusion criminelle à perpétuité, incompressible. Il devra donc effectuer au minimum trente ans de prison avant de pouvoir demander la levée de cette perpétuité incompressible, prélude à toute demande d'aménagement de peine. Il n’a pas réagi publiquement à ce verdict. 

Seul membre encore en vie du commando du 13 Novembre, Salah Abdeslam est bel et bien considéré comme « le co-auteur des attentats, toutes les cibles de ce 13 Novembre constituant une seule et même scène de crime », selon la cour d’assises.

Le magistrat a ajouté que « la cour a également reconnu que le gilet explosif dont il était porteur n'était pas fonctionnel, ce qui remet sérieusement en question les déclarations de Salah Abdeslam quant à son renoncement ».

« Des accusés radicalisés »

Pas de circonstances atténuantes non plus à l’encontre de Mohamed Abrini, qui avait pris part au fameux convoi de lamort en novembre 2015.

En revanche, Sofien Ayari, 28 ans, et Osama Krayem, 29 ans, échappent à la perpétuité. Ils sont condamnés à trente ans de réclusion criminelle avec les deux tiers incompressibles, pour « leur participation à une association de malfaiteurs terroristes ».

Mohamed Bakkali, 35 ans, qui a déjà écopé de vingt-cinq ans de prison pour l’attentat, en août 2015, du train Thalys, est également condamné à trente ans de réclusion criminelle. Tout comme Ahmed Dahmani, 33 ans, actuellement détenu par la Turquie.

Pour tous ces accusés, la Cour considère que par « leur adhésion aux thèses djihadistes, et leur radicalisation », ils ne pouvaient pas ignorer les projets d’attentats terroristes en Europe.

Perpétuité aussi pour les frères Clain

La perpétuité est également prononcée contre les cinq grands absents de ce procès, supposés morts en Syrie et donc jugés par défaut. Parmi eux, Oussama Atar, considéré « comme le commanditaire des attentats »; Obeida Dibo, chef opérationnel, et Omar Darif, un des artificiers en chef. Même perpétuité pour les frères Fabien et Jean-Michel Clain, Normands à un moment de leur vie et qui avaient revendiqué au téléphone les carnages de Paris.

« La propagande a joué un rôle essentiel dans la stratégie de Daech, à la fois pour diffuser la terreur et pour attirer de nouveaux combattants », a résumé le président Périès.

Pour les autres accusés, âgés de 29 à 41 ans, les peines s’échelonnent de deux ans de prison ferme à dix-huit ans de réclusion criminelle, selon le degré de l’aide logistique apportée au commando du 13 Novembre.

« Aucun des trois accusés qui comparaissaient libres n’est réincarcéré à l’issue de l’audience », a confirmé le Pnat.

Les vingt accusés condamnés hier disposent de dix jours pour faire appel. L’histoire retiendra les quatre-vingt dix morts du Bataclan, trente-neuf sur les terrasses de café, un au Stade de France. Sur les 400 blessés, une femme et un homme se sont donné la mort depuis.

Six ans après une nuit de terreur qui a traumatisé la France et après un procès-fleuve marqué par les récits glaçants de près de 400 rescapés ou proches à la barre, sur près de 2 600 parties civiles, les rescapés vont pouvoir enfin fermer une page.




Carl Delsey pour DayNewsWorld

SEISME AUX ELECTIONS LEGISLATIVES

 LES LECONS A TIRER

Le second tour des élections législatives du 19 juin a mis un terme au long cycle électoral faisant se succéder deux tours de présidentielle et deux tours de législatives. À la présidentielle, Emmanuel Macron avait été largement réélu, surtout si on se rappelle qu’un président sortant mécontente inévitablement une partie du corps électoral.

Mais les élections législatives du week-end dernier auront marqué un énorme décrochage de l’électorat de la majorité présidentielle. L’enjeu principal pour le second tour était bien sûr de savoir si la majorité présidentielle aurait aussi une majorité absolue de députés ou si, comme le laissaient supposer les sondages, elle n’aurait qu’une majorité relative.

Défiance envers la majorité

Les résultats sont très mauvais pour la majorité. Ensemble obtient 245 sièges, loin de la majorité absolue de 289. La Nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES) a 133 députés, dans la fourchette basse de ce qu’annonçaient les sondages. Par contre le Rassemblement national compte 89 élus contre 8 en 2017 et 35 en 1988 avec un mode de scrutin à la proportionnelle départementale. Les Républicains en ont 60, moins de la moitié du groupe parlementaire qu’ils avaient de 2017 à 2022. Il y a 20 divers gauches, 10 régionalistes, 10 divers droite, 4 divers centre, 4 UDI, 1 droite souverainiste.

Ajoutons que les deux principaux blocs sont composites. Dans la majorité relative présidentielle, LREM n’aurait que 162 députés, presque la moitié moins qu’en 2017, le MoDem 45 (à peu près comme en 2017), Horizon, le nouveau parti d’Édouard Philippe, 27.

Du côté de la NUPES, La France insoumise (LFI) a 79 élus (contre 17 aujourd’hui), EELV 25, le PS 25 et le PCF 12 (qui vont avoir une difficulté à constituer un groupe parlementaire). Il est fort possible que cette coalition s’effrite ou se fracture, vu les écarts importants de programme notamment sur l’Europe et sur l’OTAN.

Pour la première fois depuis 2002, où le mandat présidentiel avait été réduit à cinq ans et le calendrier électoral inversé, il n’y a pas d’amplification de la victoire présidentielle aux législatives. Il semble y avoir eu, au contraire, un fort mouvement de défiance à l’égard de la majorité. Le front contre les « extrêmes », que le camp présidentiel avait appelé de ses vœux, n’a pas fonctionné. La peur d’un « chaos » si gauche et droites radicales arrivaient en tête n’a pas non plus mobilisé.

Un futur fait d’alliances ?

La situation pour les cinq ans à venir est donc très ouverte, obligeant le pouvoir à trouver des majorités alternatives au cas par cas, à moins qu’il ne réussisse à convaincre des élus de droite ou divers gauche, de le rejoindre. Ces résultats montrent que les recompositions du système partisan français ne sont pas terminées. Les Républicains pourraient éclater ou s’effriter, certains évoluant vers la macronie, d’autres pouvant rejoindre le Rassemblement national.

Cette situation de très fort affaiblissement de la majorité pouvait déjà se lire dans les résultats du premier tour législatif. La coalition présidentielle n’obtenait qu’environ 25,7 % des suffrages exprimés, au même niveau que la NUPES. Si on compare avec 2017, LREM avait alors recueilli au premier tour 32.3 % des exprimés, soit presque 7 points de plus que le 12 juin 2022. Trois grands blocs partisans émanaient des urnes : Ensemble, la NUPES et la droite radicale à environ 24 % (RN, Reconquête, droite souverainiste), alors que la droite traditionnelle était réduite à 13.6 % (LR, UDI, divers droite).

Le niveau record de l’abstention (52.5 % des inscrits) a empêché beaucoup de candidats de se maintenir puisqu’il faut obtenir au moins 12.5 % des électeurs inscrits (soit plus de 25 % des exprimés dans la plupart des circonscriptions). Le second tour opposait donc partout (à 7 exceptions près) des duels de candidats : 415 Ensemble étaient qualifiés, 380 NUPES, 209 RN et 71 LR.

Une stratégie peu convaincante

Le fort recul d’Ensemble aux législatives par rapport à la présidentielle est probablement lié à l’adoption d’une stratégie peu convaincante. En 2017, le président fraîchement élu avait choisi très vite un premier ministre. Son gouvernement portait des mesures populaires avant le premier tour, notamment en matière de moralisation de la vie politique.

En 2022 en revanche, le chef de l’État a tardé pour annoncer son gouvernement, sans s’engager sur des mesures spécifiques malgré une crise climatique, économique et sanitaire évidente. Ainsi, sur la question phare du pouvoir d’achat, la Première ministre s’est contentée d’annoncer tardivement une revalorisation de 4 % des pensions pendant l’été.

Le programme présidentiel pour les cinq ans à venir demeure ainsi vague, notamment en matière de politique économique, comme si le président voulait se garder des marges d’initiative quant à la politique qu’il mènera, ou comme s’il pensait que sa présence sur la scène internationale suffisait à attirer les électeurs. En témoigne le flou autour de sa dernière proposition avec un Conseil national de la refondation

Dans ce contexte, l’alliance électorale opérée par Jean-Luc Mélenchon a réussi à quasi tripler le nombre de députés de gauche à l’Assemblée nationale.

Cependant, en pourcentage des suffrages exprimés, elle est seulement stable en pourcentage par rapport à 2017 autour de 30 % (avec les divers gauches), alors que la droite radicale a progressé d’environ 10 points.

L’importance de l’abstention

Enfin, le second tour confirme le premier quant à l’importance de l’abstention : 53.8 %, un peu plus qu’au premier tour législatif mais un peu moins qu’au second tour de 2017 (57 %). Les écarts sont encore plus importants qu’avant selon les générations et les catégories sociales : quand chez les plus de 65 ans, deux électeurs inscrits sur trois vont voter, ce n’est le cas que d’une personne de moins de 35 ans. Beaucoup d’ouvriers et d’employés sont aussi devenus très fatalistes, ne voyant pas l’utilité d’aller voter.

Il y a là une question très importante dont les pouvoirs publics devraient se saisir dès le début de la législature pour que des réformes puissent éventuellement être mises en œuvre en 2027. On sait que l’abstention pourrait reculer – sans qu’il y ait de solutions miracles – avec l’introduction d’un mode de scrutin au moins en partie proportionnel, avec la possibilité de voter par correspondance ou par Internet, avec aussi une réforme de l’inscription sur les listes électorales pour éviter qu’il n’y ait beaucoup de « mal-inscrits ».

Nombreux sont aussi ceux qui proposent de mettre en œuvre une vraie politique de renforcement de la citoyenneté chez les jeunes, de développer des programmes incitatifs au vote pendant les campagnes électorales, ou encore d’organiser de grands débats contradictoires entre les partis et que les professions de foi arrivent suffisamment à l’avance chez les électeurs.

Une réflexion sur le type de réformes à mettre en œuvre est urgente pour l’avenir de la démocratie représentative en France.

D'après Pierre Bréchon, Professeur émérite de science politique, Sciences Po Grenoble, article publié dans The Conversation France




Simon Freeman pour DayNewsWorld

PROCES DU 13 NOVEMBRE PEINE MAXIMALE CONTRE SALAH ABDESLAM ET NEUF AUTRES ACCUSES DEMANDEE PAR LE PARQUET NATIONAL ANTITERRORISTE

Au bout d’un réquisitoire de trois jours, l’accusation a demandé ce vendredi des sanctions exemplaires, dont la plus lourde existant dans le Code pénal pour Salah Abdeslam, le survivant des commandos.Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a ainsi demandé la peine maximale contre Salah Abdeslam et neuf autres accusés. Les autres peines requises s’échelonnent de cinq à trente ans de prison ferme.

« Votre verdict ne rendra pas leur tranquillité aux victimes, il ne guérira pas les blessures physiques et psychiques, il ne ramènera pas les morts, prévient Camille Hennetier en concluant le réquisitoire fleuve des trois avocats généraux du Parquet national antiterroriste (PNAT) entamé mercredi. Mais il dira que la justice et le droit ont le dernier mot. »

Les vingt hommes accusés d’avoir aidé et soutenu les tueurs du 13 novembre 2015 connaissent, depuis hier, les sanctions que le Parquet national antiterroriste (Pnat) requiert à leur encontre, au nom du peuple français. Le verdict de la cour d’assises spéciale tombera le 29 juin.

« Leur sang sur les mains »

Sans surprise, le parquet demande la réclusion criminelle à perpétuité « incompressible » contre le Franco-Marocain Salah Abdeslam, 32 ans, « soldat de l’armée islamique, seul co-auteur survivant des 130 morts du 13-Novembre. Il a leur sang sur les mains, comme d’autres l’ont sur la conscience », considèrent Camille Hennetier, Nicolas Braconnay et Nicolas Le Bris, magistrats du parquet. Selon eux, Salah Abdeslam, « qui avait déposé trois bombes humaines » – trois kamikazes – devant le Stade de France, a minutieusement préparé « ces massacres » avec Abdelhamid Abaaoud, tué dans l’assaut de Saint-Denis, le 18 novembre 2015. L’accusation a consacré de longs développements à Salah Abdeslam avec une obsession : démonter le rôle de « prétendu invité surprise » des attentats mis en avant à l’audience. 

« Son engagement djihadiste est ancien. Rien ne permet de dire qu’il a été la marionnette de son frère », rappelait dès mercredi Nicolas Le Bris. Le PNAT souligne aussi son rôle primordial dans l’acheminement des membres du commando vers la Belgique. « C’est une mission clé : celui qui rapatrie est nécessairement quelqu’un en qui la cellule porte toute sa confiance », relève Camille Hennetier. L’arrivée par vague des futurs assassins entre le 1 er septembre et le 14 octobre acte « la constitution d’une véritable katiba au cœur de l’Europe ».

Pas de circonstances atténuantes non plus, aux yeux de l’accusation, à l’encontre des compagnons de cavale d’Abdeslam entre novembre 2015 et le 22 mars 2016, date des attentats de Bruxelles. La perpétuité est donc requise aussi contre Sofien Ayari, 28 ans, et Osama Krayem, 29 ans, que l’accusation suspecte d’avoir visé un attentat à l’aéroport d’Amsterdam.

Quant à Mohamed Abrini, « l’homme au chapeau » des attentats de Bruxelles, « parti comme un voleur » dans la nuit du 12 au 13 novembre en obligeant la cellule à se réorganiser, « son renoncement ne saurait s’analyser comme un désistement volontaire, et il est sans effet sur ses actes de complicité antérieurs. Ce qui va se passer le soir du 13 novembre, il le souhaitait ardemment », cingle Nicolas Le Bris. L’accusation a néanmoins tenu compte de sa fuite en assortissant la perpétuité requise à une période de sûreté de vingt-deux ans.

Les avocats généraux du Pnat requièrent également la perpétuité contre Mohamed Bakkali, 35 ans, qui a déjà écopé de vingt-cinq ans de prison pour l’attentat, en août 2015, du train Thalys. Et contre l’accusé détenu par la Turquie, le parquet demande trente ans.

Perpétuité requise, encore, pour les cinq grands absents de ce procès, supposés morts en Syrie et donc jugés par défaut. Parmi eux, Oussama Atar, considéré « comme le cerveau des attentats, le cadre supérieur de la terreur ». Idem pour les frères Fabien et Jean-Michel Clain, Normands à un moment de leur vie « et qui avaient revendiqué au téléphone – en chantant – les carnages de Paris ». Pour neuf autres accusés, âgés de 29 à 41 ans, poursuivis pour « participation à une association de malfaiteurs terroristes », les peines demandées s’échelonnent de cinq, six (trois accusés), huit, neuf, seize et vingt ans de réclusion pour les deux plus impliqués selon le Pnat.

Si le parquet admet que les accusés ne partagent pas tous les mêmes convictions djihadistes, l’idéologie est à ses yeux au cœur de ce dossier. « On n’est pas condamné pour ce que l’on pense, souligne Camille Hennetier. Mais on devra l’être pour ce que l’on a fait au nom de ce que l’on pense. »

Et qui pourra oublier ce terrible bilan ? Quatre-vingt-dix morts au Bataclan, trente-neuf sur les terrasses de café, un au Stade de France. Deux blessés, une femme et un homme, se sont donné la mort depuis. 397 rescapés ou proches de victimes sont venus témoigner de leur traumatisme depuis septembre. La défense plaidera à partir de lundi.

« Ce soir d’épouvante du 13 novembre 2015, les djihadistes ont tiré à l’aveugle, faisant tomber les victimes comme des dominos, les déshumanisant, les traitant comme des animaux », avait rappelé Nicolas Le Bris en début d’audience.


Alyson  Braxton pour DayNewsWorld

CRISE DE L'HOPITAL NOUVELLE MOBILISATION GENERALE

Une semaine après l'annonce par Emmanuel Macron d'une « mission flash » pour trouver des solutions à la crise des urgences et à quelques jours seulement des élections législatives, neuf syndicats (dont la CGT, SUD et la CFE-CGC) et collectifs (dont Inter-Hôpitaux et Inter-Urgences) organisent une journée de mobilisation. Les organisations syndicales et collectifs de soignants ont prévu des rassemblements dans au moins 50 villes. Et ne sont convaincus ni par le Ségur de la Santé qui s'est tenu en 2020, ni par l'annonce d'une « mission flash » qui doit déboucher sur de nouvelles propositions fin juin.

Dans un tract diffusé depuis quelques jours et intitulé « il va y avoir des morts », l'intersyndicale dénonce l'immobilisme du gouvernement malgré des alertes régulières depuis trois ans.

« L'accès aux soins de premiers secours est de plus en plus compliqué et l'hôpital n'assure plus son rôle de service public », peut-on lire dans ce tract. « Les personnels sont en colère et fatigués. (...) Les gouvernements Philippe puis Castex ont géré à la petite semaine, répondant aux urgences par des mesures discriminatoires comme des primes à l'embauche, sans considération pour les personnels déjà en poste, méprisés ! »

La situation des services d'urgences en France est plus que préoccupante. Faute de soignants, au moins 120 services ont été forcés de limiter leur activité ou s'y préparent, selon un décompte fin mai de l'association Samu-Urgences de France.

Les revendications principales

Ce mardi, ces derniers seront donc dans la rue pour faire entendre leurs cinq revendications principales, « les mêmes depuis trois ans » rappellent les syndicats :

1°Recrutement immédiat de soignants supplémentaires

2°Revalorisation générale des salaires, avec prise en compte des contraintes horaires et de la pénibilité

3°Renforcement des moyens financiers des établissements, recrutement de personnels administratifs pour recentrer les soignants sur leurs tâches

4°Arrêt de toutes les fermetures d'établissements et de lits;

5°Mise en place de mesures pour garantir l'accès aux soins à tous les Français, dans tous les territoires.

La revalorisation salariale des personnels soignants dans le secteur public et privé non lucratif à hauteur de 183 euros, obtenue à l'issue du Ségur de la Santé, n’aura donc pas suffi à apaiser les craintes et la colère.




Britney Delsey pour DayNewsWorld

 FIASCO SECURITAIRE AU STADE DE FRANCE

La finale de Ligue des champions a été longuement reportée, samedi 28 mai 2022, en raison d'incidents aux abords du Stade de France (Seine-Saint-Denis). Le match de gala a en effet viré à la débâcle vers 19 heures 30.Un coup d’envoi reporté de plus de trente-cinq minutes. Des images de supporteurs congestionnés puis arrosés de gaz lacrymogène autour du Stade de France. Des intrus qui enjambent les grilles de l’enceinte. Des supporters dépouillés. 27OO supporters britanniques munis d'un billet n'ayant pas pu entrer. Le fiasco est retentissant pour l’organisation, et s’invite dans le champ politique alors que le premier tour des élections législatives se tient dans une dizaine de jours. Entre scènes de violence et dispositif de sécurité débordé, l'organisation de l'événement a été un lourd échec.

Un afflux de supporteurs de Liverpool munis de faux billets

C’est la version officielle sur laquelle se rejoignent les ministères de l’Intérieur, des Sports et l’UEFA. Selon eux, « des milliers » de supporteurs britanniques ont eu recours à des faux billets pour tenter d’assister à la finale du club de la Mersey. Pour l’heure, difficile de connaître l’ampleur du phénomène, même si une source au sein de l’organisation nous assure qu’un nombre important de ces tickets a été recensé. L’association FSE évoque un sujet « marginal ». Un point a pu favoriser la multiplication de ces contrefaçons. Le club de Liverpool, dont 20 000 supporteurs avaient des tickets valables, a demandé à avoir des billets sous format papier pour l’événement. Un support plus facile à détourner que son équivalent électronique. Entre 25.000 et 30.000 faux billets ont été recensés samedi soir. Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a effectué ce dimanche soir un signalement auprès du parquet concernant les suspicions de fraude.

300 à 400 délinquants

Mais une horde de jeunes délinquants des quartiers a été aussi en grande partie responsables de la pagaille qui s’est créée au Stade de France. On évoque le nombre de 300 à 400 jeunes qui ont pillé des effets personnels et des billets pour le match. Ces jeunes ont également commis des violences physiques envers les supporters présents pour rentrer dans le stade. «On a des voyous sans-papiers et des voyous de cité qui sont venus opportunément détrousser majoritairement des spectateurs espagnols et anglais en leur volant des effets personnels, téléphones portables et portefeuilles et il y a eu beaucoup de vols dans des véhicules stationnés aux alentours du Stade de France», a rapporté Matthieu Valet, porte-parole du syndicat indépendant des commissaires de police à CNEWS. Par ailleurs, Jérôme Jimenez, porte-parole Ile-de-France UNSA Police, a indiqué la présence majoritaire de «personnes connues des services de police» et beaucoup de «mineurs».Au total, 105 interpellations et 39 gardes à vue ont été opérées à la suite des incidents.

Supporteurs de Liverpool et responsables britanniques ne décoléraient pas, dimanche. Le club de Liverpool a immédiatement réclamé l’ouverture d’une enquête « pour déterminer les causes de ces problèmes inacceptables ». Dimanche, la secrétaire d’État britannique aux Sports, Nadine Dorries, a demandé « à l’UEFA de lancer une enquête officielle pour savoir ce qui s’est mal passé et pourquoi, en coopération avec le personnel du stade, la police française, la Fédération française de football, la police du Merseyside [la région de Liverpool] et le Liverpool FC ».

Après ce fiasco samedi, l’aptitude de la France à gérer les foules de supporteurs est mise en cause par la presse étrangère. Une image de la France une fois encore ternie deux ans avant les Jeux Olympiques à Paris.


Alize Marion pour DayNewsWorld

LES RAISONS DE LA PENURIE DE MAIN-D’OEUVRE

 POUR LES GRANDES VACANCES

Face à la pénurie de main-d’oeuvre à l’approche de la haute saison, plusieurs secteurs tirent la sonnette d’alarme. Dans quelques semaines, sur les bords de mer ou dans les villes touristiques, les vacanciers trouveront-ils des cafés fermés en pleine journée ? 

Des piscines aux portes closes, des aéroports bondés à cause d’un manque de personnel au sol et des colonies de vacances annulées à la dernière minute, faute d’animateurs ?

« C’est un scénario noir, tempère Thierry Grégoire, le président de l’Umih-Saisonniers, le principal syndicat patronal de l’hôtellerie-restauration. Mais il est très probable que l’on aura cet été une autre organisation du travail. Les restaurants fermeront peut-être le soir, ou un ou deux jours par semaine, ou bien réduiront leur amplitude horaire.

Quant aux hôtels, ils proposeront peut-être le ménage un jour sur deux. Tout le monde va s’adapter. » Les premiers ennuis pourraient commencer dès l’aéroport. Aéroports de Paris (ADP) s’inquiète du manque de techniciens de maintenance et d’agents de sécurité. Des files d’attente interminables aux contrôles des bagages et des retards sur les vols sont à craindre. Une fois arrivés au bord de la mer, les vacanciers pourraient aussi voir le drapeau rouge dressé au bord de l’eau. Trois quarts des structures aquatiques ont du mal à recruter pour l’été. Le risque ?

Des piscines fermées, des bassins ouverts quelques heures par jour seulement et une offre très faible de cours de natation. Homair, spécialiste de l’hôtellerie de plein air, peine à trouver les 300 saisonniers qui lui manquent dans tous les domaines (réception, activités sportives, maintenance, entretien…).

Enfin, certains parents qui prévoyaient d’envoyer leurs rejetons en colonie de vacances pourraient déchanter. Car les directeurs de centres s’arrachent les cheveux pour trouver des animateurs — pas toujours formés — pour encadrer les séjours.

600 000 saisonniers nécessaires

Alors les professionnels sortent le grand jeu pour dénicher des perles rares. Chaque été, 600 000 saisonniers en moyenne doivent être recrutés (dont 300 000 rien que dans l’hôtellerie-restauration). Tous ces postes sont loin d’être pourvus, même si aucun chiffre officiel n’est communiqué. Pour séduire les candidats, les patrons proposent des salaires supérieurs au smic et des avantages (jours de congé, horaires sans coupure, logement, repas…). 

Les raisons de la désaffection de saisonniers

Les conditions de travail difficiles,  le droit du travail pris à la légère,  les difficultés de logement et la réforme du  chômage s'avèrent pénalisantes

Depuis début décembre 2021 et la réforme du chômage orchestrée par Élisabeth Borne, les conditions d’ouverture des droits se sont largement durcies. Désormais, il faut avoir travaillé six mois sur les vingt-quatre derniers pour bénéficier d’une allocation. Et non plus quatre, le temps d’une saison. Autrement dit, un saisonnier qui ne travaillera que de juin à septembre ne pourra donc plus prétendre au chômage en attendant l’hiver. Par ailleurs, les nouvelles règles de calcul de l’Unédic entraînent une baisse de l’allocation journalière de 17 % en moyenne par rapport à l’ancien système.

En surchauffe, les agences d’intérim tentent de trouver du personnel motivé à défaut, parfois, d’être qualifié. Mais les étudiants — ressource essentielle pour les jobs d’été — boudent également cette année les contrats trop physiques, contraignants. Serveurs, maîtres nageurs, animateurs de colonies de vacances, agents de sécurité…

L’été 2022 s’annonce compliqué à gérer pour les professionnels du tourisme, qui peinent à recruter un personnel motivé.


Jaimie Potts pour DayNewsWorld

LEGISLATIVES COMMENT JEAN-LUC MELANCHON INSTALLE SA DOMINATION

SUR LES PARTIS DE GAUCHE

En obtenant 21,95% des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon s'est officiellement illustré comme la figure forte de l'opposition de gauche à Emmanuel Macron. Mais il veut aussi installer sa domination sur les partis de gauche en vue des législatives. Aussi à l’occasion des traditionnels défilés du 1er mai, Jean-Luc Mélenchon a-t-il exhorté les autres formations de gauche et les écologistes à rejoindre sans tarder La France Insoumise (LFI) au sein de son « union Populaire », afin de dégager une majorité opposée à Emmanuel Macron à l’Assemblée nationale lors des législatives de juin. « Nous avons pris la décision mûrie, réfléchie, de tout sacrifier aux objectifs du combat, [...] de passer par-dessus des divisions qui avaient une raison profonde et que nous n’avons pu surmonter », a-t-il expliqué dimanche. Le seul sujet désormais, « c’est de savoir si on se donne pour objectif la victoire », a ajouté le député des Bouches-du-Rhône qui a serré la main du premier secrétaire du PS, Olivier Faure, du début de cortège parisien. Les négociations avec EELV, le PS et le PCF battaient leur plein ce week-end afin de conclure un éventuel accord avant le 3 mai, anniversaire de la victoire du Front populaire en 1936. Devant l’imminence d’un accord, la question centrale est : oui à une coalition électorale mais laquelle et à quel prix ?

Premier pari réussi pour Jean-Luc Mélenchon: accord LFI-EEVL

La France insoumise et Europe Écologie-Les Verts (EELV) ont conclu un accord historique pour les législatives de juin dans la nuit de dimanche à lundi. Avec EELV, le week-end a permis en effet de faire les derniers compromis, autour du rapport à l'Europe (« désobéissance » mais seulement à certaines règles économiques et budgétaires si besoin), du label commun (« Nouvelle Union populaire écologique et sociale ») ou encore sur le partage des circonscriptions, sujets les plus âprement débattus. Autre question tranchée: en cas de majorité à l'Assemblée nationale, « le Premier ministre serait issu du plus grand groupe à l'Assemblée », soit Jean-Luc Mélenchon.

Forte d'un accord historique pour les législatives conclu avec EELV, La France insoumise a repris hier les négociations avec le PS et le PCF. Le PRG, lui, fera cavalier seul lors de ce scrutin, a-t-il averti.

Au PS, la difficile acceptabilité d’un accord avec LFI

Reste à s'entendre avec le Parti socialiste. Un défi de taille tant la brouille est profonde depuis le départ de Jean-Luc Mélenchon de Solférino en 2008. « Ça avance, soyez certains que nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que ça avance », a assuré Jean-Luc Mélenchon lors des manifestations du 1er-Mai. Déjà fragilisé par la défaite d’Anne Hidalgo au premier tour de la présidentielle (1,75 % des suffrages) le PS se trouve désormais menacé par l’onde de choc des discussions en cours avec La France insoumise (LFI) pour un accord aux législatives de juin. Plusieurs figures du PS, de François Hollande à Jean-Christophe Cambadélis en passant par Stéphane Le Foll ont accusé le patron du parti Olivier Faure de « soumission » à LFI. « Un premier socle de propositions » reprenant l’essentiel du programme de Jean-Luc Mélenchon a été donné par le parti vendredi : Retraite à 60 ans, Smic à 1 400 euros net, abrogation de la loi El-Khomri, planification écologique, basculement vers une VIe République... Mais le document a rapidement mis le feu aux poudres. « Ce n’est pas une alliance électorale mais une soumission, je reçois des tas de messages de militants qui me disent : “Si c’est ça, je m’en vais” », s’étranglait dans la matinée un parlementaire. La présidente d’Occitanie, Carole Delga, a fait savoir sa réprobation sur les réseaux sociaux en citant Pierre MendèsFrance... et en présentant jeudi les candidats socialistes aux législatives dans le Tarn. Son homologue breton, Loïg Chesnais-Girard, s’est mis en retrait de la séquence quand Anne Hidalgo aurait même proposé une union à gauche à Paris sans LFI, d’après La Lettre A.

Faute de lier tout leur destin au projet de LFI pour la mandature à venir leur faudra-t-ils entendre la voix du cynique ancien Premier ministre Manuel Valls qui, comme une mauvaise danseuse, change sans cesse son pas de valse ?« Le Parti socialiste est mort (...) il faut sortir des vieux clivages et des logiciels dépassés. Je le dis à ces militants et ces élus sincères, attachés à une gauche de gouvernement, sociale, laïque et républicaine qui refusent cette soumission : votre place est aux côtés d'Emmanuel Macron », clame-t-il .

La fin (quelques sièges au Parlement) justifierait-elle tous les moyens (la corruption morale) ?

La stratégie mélanchonnienne

Le bras de fer, aussi rude soit-il, pour Jean-Luc Mélenchon, cette « nouvelle Union populaire », élargie aux autres forces doit toujours rester dans le prolongement de la stratégie qui a construit son succès à la présidentielle

Ce projet d'union populaire pour les législatives représente, en effet pour lui, l'aboutissement d'une stratégie de longue date. Il y a un an, Yannick Jadot essayait de devenir l'homme fort de la gauche en réunissant tous les leaders en vue de la présidentielle. un échec total. À cette réunion, Jean-Luc Mélenchon, lui, avait déjà en tête 2022. Dès le 11 avril, fort de sa troisième place au premier tour de la présidentielle avec 22% des suffrages, le leader des Insoumis s'est donc mis en ordre de bataille pour mettre en exécution sa vision. L'objectif désormais affiché: unir la gauche en vue du « troisième tour », les élections législatives, et briguer le poste de Premier ministre.

Et avec son slogan, « élisez-moi Premier ministre » dégainé entre les deux tours, il a réussi non seulement à mobiliser son camp pour les législatives mais aussi à s'afficher comme l'opposant numéro 1 à Emmanuel Macron.

Pourtant le 24 avril dernier, Jean-Luc Mélenchon a été nettement battu : Emmanuel Macron a obtenu 2 millions de voix de plus que lui et Marine Le Pen 421 000. Il a échoué à rassembler plus d’électeurs sur son nom et son projet. Plus encore, le camp qu’il prétend diriger est très clairement minoritaire : la totalité de la gauche a rassemblé 11,2 millions de voix au 1er tour, soit 32 % des suffrages ; autrement dit, les autres courants politiques ont réuni, eux, 68 % des suffrages et 12,7 millions de voix en plus. La gauche et La France insoumise ont perdu, et de loin, l’élection présidentielle, comptabilise un journaliste.

C'est donc un titre que pourrait bien revendiquer le Rassemblement national de Marine Le Pen, finaliste malheureuse de la présidentielle .




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

MACRON QUELLES STRATEGIES

POUR CE NOUVEAU QUINQUENNAT ?

Alors que les élections législatives sont aujourd’hui largement perçues comme un 3ème tour de la présidentielle pouvant déboucher sur une période de cohabitation, les défis stratégiques apparaissent nombreux pour Emmanuel Macron.

En devenant, à 44 ans, le premier Président à être réélu au suffrage universel direct sans suivre une période de cohabitation, Emmanuel Macron a réussi une performance inédite dans l’histoire de la Ve République.

Ce succès cache pourtant une situation paradoxale puisqu’elle s’accompagne de la plus forte abstention au second tour d’une élection présidentielle après Georges Pompidou en 1969 (31 % contre 28 % cette année) et du score le plus haut jamais obtenu par un candidat d’extrême droite à ce stade de l’élection.

Les célébrations et le discours qui ont suivi les résultats de ce second tour ont reflété cette situation contrastée. La fête fut courte et Emmanuel Macron n’a pas manqué de souligner les choses qu’il allait devoir changer (nécessité de faire évoluer sa méthode, de prendre en compte les oppositions, de plus mettre en avant certains thèmes comme l’écologie…) alors même qu’il venait d’être élu avec le 3e meilleur score en pourcentage de la Ve République (58,54 % après les 82,21 % de Jacques Chirac en 2002 et ses 66,10 % en 2017) et une performance supérieure aux sondages de l’entre-deux tours.

Alors que les élections législatives sont aujourd’hui largement perçues comme un 3ᵉ tour de la présidentielle pouvant déboucher sur une période de cohabitation (qu’aucun président nouvellement élu n’a jamais connue), les défis stratégiques apparaissent nombreux pour Emmanuel Macron.

Le choix crucial du Premier ministre

Les élections législatives de 2017 avaient été marquées par une abstention record (51,3 % au premier tour et 57,4 % au second tour) et par la désunion des opposants au nouveau Président. Portée par la dynamique de la victoire d’Emmanuel Macron, l’alliance entre En Marche et le MoDem avait assez largement remporté cette élection en obtenant 350 députés sur 577 sièges et le choix d’un proche d’Alain Juppé, Édouard Philippe, comme Premier ministre avait sans doute contribué à cette réussite.

La situation pourrait être différente cette année si le Rassemblement national décidait finalement de s’entendre avec le mouvement d’Éric Zemmour Reconquête ! ou si Jean-Luc Mélenchon parvenait à rassembler, sous la bannière d’une nouvelle Union populaire, l’ensemble des formations de gauche.

Le premier défi stratégique du président réélu tient donc certainement dans le choix du nouveau premier ministre et dans l’impact que cette nomination pourrait avoir sur les résultats des élections législatives du 12 et du 19 juin.

Après deux Premiers ministres issus des rangs de la droite (Édouard Philippe et Jean Castex), il semblerait logique, compte tenu des résultats du 1er tour et de l’annonce d’un futur premier ministre en charge de la planification écologique, de privilégier une personnalité plus marquée à gauche et de sensibilité écologique. Après deux hommes, l’idée d’une personnalité féminine est également séduisante et répondrait aux ambitions affichées en matière de parité. La possibilité d’une personne venue de la société civile serait aussi sans doute une option stratégique intéressante et un signe en direction des personnes qui se sont détournées des élections ou qui revendiquent de nouvelles formes d’expression politique.

Après Édouard Philippe et Jean Castex, une femme à Matignon ?

La question du leadership

Deux autres éléments seront aussi à prendre en compte : la capacité de la personne nommée à mener une bataille des élections législatives qui s’annonce particulièrement virulente au regard des déclarations de Jean-Luc Mélenchon et de la progression des votes en faveur de l’extrême droite et l’aptitude à s’entendre avec le président de la République. Ce dernier aspect renvoie à la question du leadership et à l’équilibre des pouvoirs entre le président et le Premier ministre. À ce stade, Emmanuel Macron donne l’impression de vouloir privilégier un leadership plus transformationnel, misant davantage sur la confiance aux autres et la capacité à convaincre, et moins narcissique et jupitérien, comme cela lui a souvent été reproché. Cette volonté apparente pourrait aussi peser dans son choix.

Les choix des personnes qui décideront de travailler avec lui, comme celui des alliances qui vont se forger, seront forcément marqués par les ambitions que fait déjà naître la perspective de l’élection présidentielle de 2027.

Mais si l’entente et la complicité entre les deux têtes de l’exécutif sont des éléments importants, la situation qui débute sera aussi particulière dans la mesure où Emmanuel Macron ne pourra cette fois pas se succéder à lui-même après deux mandats successifs. Les choix des personnes qui décideront de travailler avec lui, comme les projets des alliances qui vont se forger, seront forcément marqués par les ambitions que fait déjà naître la perspective de l’élection présidentielle de 2027. Les stratégies personnelles risquent de s’entrechoquer et sa capacité à contrôler le pouvoir et les rapports de force des uns et des autres sera un élément clef à mesure que la fin de son quinquennat se rapprochera.

La question des alliances

En matière d’alliances, les stratégies de coopétition (terme qui désigne la coopération entre compétiteurs) qu’Emmanuel Macron tentera de mettre en place risquent également d’être affectées par cette échéance et il est vraisemblable que la concurrence prenne rapidement le pas sur la coopération et la collaboration.

Les résultats de cette élection présidentielle ont semblé acter la fin du clivage droite/gauche qui avait structuré, jusqu’en 2017, la Ve République. Cette bipolarisation historique a laissé place à un échiquier politique français composé de trois blocs.

Dans ce nouveau paysage, le mouvement présidentiel représente un centre élargi. La capacité d’Emmanuel Macron à rassembler, pour les législatives et au cours des cinq années qui viennent, les anciens membres du Parti socialiste et de l’UMP tentés par le rassemblement des patriotes de tous bords souhaité par Marine Le Pen, l’Union des Droites défendue par Éric Zemmour ou la nouvelle Union populaire préconisée par La France Insoumise, sera cruciale s’il souhaite mener à bien ses projets.

Le « en même temps » macronien symbole d’un monde paradoxal ?

Finalement, le défi le plus difficile à relever pour Emmanuel Macron dans la période qui s’ouvre concernera peut-être la pérennité de sa doctrine du « en même temps ». Celle-ci revendique la prise en compte de la complexité du monde qui nous entoure pour justifier des actions et des projets en apparence opposés.

Cette approche fait notamment écho à la théorie des paradoxes de plus en plus utilisée aujourd’hui en sciences de gestion pour comprendre et pour résoudre les tensions nées des injonctions contradictoires et des situations paradoxales auxquelles font face les organisations.

À un moment où les principaux opposants d’Emmanuel Macron lui reprochent le manque de radicalité de ses décisions, il s’agit d’abord de savoir si une telle stratégie peut lui permettre de rassembler et d’obtenir une majorité pour gouverner après les législatives de juin prochain. Surtout, cette approche peut-elle répondre efficacement à des problèmes aussi profonds que la force des flux migratoires, les difficultés de pouvoir d’achat ou les enjeux environnementaux ?

Au-delà des actions nécessaires pour réconcilier ruraux et citadins, mondialistes et nationaux, riches et pauvres, la stratégie préconisée par Emmanuel Macron en matière environnementale, et axée à la fois sur une croissance économique forte et sur la préservation de la planète, pourrait bien se heurter aux limites de sa méthode du « en même temps ».

Voilà sans doute le plus gros défi stratégique auquel fait face Emmanuel Macron s’il veut faire de son second quinquennat une réussite reconnue et incontestable.

D'après Olivier Guyottot dans TheConversation , enseignant-chercheur en stratégie et en sciences politiques, INSEEC Grande École



 Simon Freeman pour DayNewsWorld

LA REELECTION D'EMMANUEL MACRON

OU UNE VICTOIRE PAR DEFAUT

La réélection d’Emmanuel Macron contre Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle, le 24 avril 2022, ne constitue pas une grande surprise lorsque l'on sait que le front républicain s'est mis en place à l'entre-deux-tour.

Ce succès s’inscrit en outre dans le prolongement des résultats du premier tour, qui avaient interrompu une dynamique semblant profiter, au début du mois d’avril, aux principaux opposants à Emmanuel Macron (Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon) : avec 4,5 points et 1,6 million d’électeurs d’avance sur sa poursuivante, le président sortant abordait ce second tour en situation de ballotage favorable, d’autant qu’il pouvait compter sur le soutien d’un nombre plus important de candidats du premier tour (Pécresse, Jadot, Roussel, Hidalgo – contre Zemmour et Dupont-Aignan) ainsi que sur l’appel répété de Jean-Luc Mélenchon à ne pas « donner une seule voix à Mme Le Pen ».

La victoire d’Emmanuel Macron ne doit cependant pas masquer les enseignements du scrutin .

Les trois enseignements

Premièrement : Seuls 33 % de ses électeurs déclarent avoir voté pour lui pour ses propositions politiques. Une victoire oui mais une victoire par défaut, même si un de ses électeurs sur deux a aussi voté pour sa stature présidentielle.

Deuxièmement : Jamais un candidat d’extrême droite n’a été aussi haut sous la V e République, jamais les Français n’ont paru aussi divisés. Ni aussi défiants envers la politique, à voir le taux record — excepté le second tour Pompidou-Poher de la présidentielle de 1969 — de l’abstention : 28,01 % (chiffre définitif). Près d’un électeur sur trois.

Troisièmement : les électeurs mélanchonniste du second tour ne se sont pas comportés de façon mécanique et uniforme. 38 % d’entre eux se sont abstenus et 8 % ont voté blanc ou nul. En revanche, les reports de voix se sont faits plus en faveur d’Emmanuel Macron (36 %) que de Marine Le Pen (18 %) mais avec toutefois une augmentation de 10% par rapport à 2017.Une proportion non négligeable a voté pour Marine Le Pen, notamment dans les campagnes, où Le Pen est désormais majoritaire, dans cette « France périphérique » décrite par Christophe Guilluy ainsi que dans les outre-mers.

Un pays fracturé

L'enquête Ipsos-Sopra Steria ne souligne-t-elle pas d'ailleurs que 77 % des Français pensent, après cette élection, qu’« il y aura des troubles et des tensions dans le pays au cours des prochains mois » ? Tout aussi inquiétant, 20 % des sondés confient que leur ressenti après cette réélection est « la déception » (20 % se disant soulagés) et 18 % affirment être en colère. Après un premier quinquennat marqué par la crise des Gilets jaunes, un tel sentiment n’est évidemment pas à négliger.

Bien conscient de cette fracture profonde, Emmanuel Macron s’est efforcé de rassurer cette autre France, s’adressant aussi à ces électeurs dans son discours de victoire au pied de la tour Eiffel, tard dans la soirée. « Je ne suis plus le candidat d’un camp mais le président de toutes et tous », lance-t-il. Réduire la fracture, apaiser le pays sera sa première tâche. « Il nous faudra être bienveillants et respectueux, car notre pays est pétri de tant de doutes et tant de divisions », avertit-il, grave, en contraste avec la joie des supporteurs.

Mais réduire la fracture, apaiser le pays ne sera pas simple, surtout dans un contexte aussi tendu, avec la guerre en Ukraine,  dont les effets économiques et sociaux s’ajoutent à ceux de la pandémie. Les battus du 2 nd tour comme du 1 er ne s’y trompent pas, qui ont lancé, à peine proclamés les résultats de la présidentielle, la bataille du 3 e tour, les législatives des 12 et 19 juin.

« Une éclatante victoire » pour Le Pen

Sans même laisser à Emmanuel Macron le temps de rejoindre ses partisans au Champ-de-Mars pour sabler le champagne, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour ont déclenché les hostilités. « Le résultat représente en lui-même une éclatante victoire », clame-t-elle depuis le pavillon d’Armenonville, dans le bois de Boulogne. Pour la bataille des législative, elle ne laisse aucun doute sur sa détermination .« Je mènerai cette bataille aux côtés de Jordan Bardella […], je poursuivrai mon engagement pour la France et les Français », promet Marine Le Pen à ses partisans. Elle affiche même sa stratégie appelant au rassemblement large à droite, afin de « présenter ou soutenir des candidats partout ». Visés, l’aile droite de LR, les souverainistes de Nicolas Dupont-Aignan et bien sûr surtout le nouveau parti Reconquête de son rival Zemmour…

De son côté, intervenant peu de temps après la proclamation des résultats, Jean-Luc Mélenchon a taclé « le plus mal élu des présidents de la V e République » selon lui. Et veut être « élu » Premier ministre.

Au troisième homme donc — de peu derrière la candidate RN — du 1 er tour, Jean-Luc Mélenchon, de clamer : « Le 3 e tour commence ce soir ».


Garett Skyport pour DayNewsWorld

ELECTION FRANCAISE EMMANUEL MACRON 

ELU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

"Ce vote m'oblige pour les années à venir ", déclare Emmanuel Macron au Champ-de-Mars.

Emmanuel Macron a été réélu président pour un second mandat face à Marine Le Pen avec 58,5% des voix, selon l'Ifop. 

L'abstention, en hausse par rapport à 2017, est estimée à 28,3%.

Cependant une majorité de Français ne souhaitent pas qu'Emmanuel Macron, tout juste réélu président de la République, remporte les élections législatives de juin, selon deux sondages publiés dimanche soir. 

Selon un sondage Opinionway pour Cnews et Europe 1, 63% des personnes interrogées souhaitent qu'Emmanuel Macron «ne dispose pas d'une majorité et soit contraint à une cohabitation», contre 35% qui veulent qu'il «dispose d'une majorité à l'Assemblée nationale et puisse mener sa politique» (et 2% qui ne se prononcent pas).

Tout juste élu Emmanuel Macron dîne avec ses proches à la Lanterne.

Dans le même temps, place de la République à Paris, les quelques centaines de manifestants rassemblés promettent de «refaire Nuit Debout» et tentent laborieusement de lancer l’acte 1 du nouveau quinquennat.

Emmanuel Macron a déclaré :

«Il nous faudra être exigeant et ambitieux. La guerre en Ukraine est là, pour nous rappeler (que) la France doit porter sa voix pour montrer la clarté de ses choix et montrer sa force dans tous les domaines», a expliqué Emmanuel Macron au Champ-de-Mars.

«Il faudra être bienveillant et respectueux car notre pays est pétri de tant de doutes, de tant de divisions. Nul ne sera laissé au bord du chemin. Il nous reviendra ensemble d’œuvrer à cette unité par laquelle nous pourrons vivre plus heureux en France. Les années à venir à coup sûr ne seront pas tranquilles, mais seront historiques, et nous saurons les écrire pour notre génération!», a-t-il clamé. 

Et de conclure : 

«Cette ère nouvelle ne sera pas la continuité du quinquennat qui s'achève», promettant une «méthode refondée».

«Chacun d’entre nous aura à s’y engager. C’est ce qui fait du peuple français cette force singulière que j’aime si profondément, si intensément, et que je suis si fier de servir à nouveau. Vive la République et vive la France!».

En conclusion :

Emmanuel Macron a été réélu dimanche 24 avril 2022 Président de la République Française.

Bonne Chance à la France et il va lui en falloir !!


Jenny Chase pour DayNewsWorld

LE McKINSEYGATE OU LE POISON

DANS LA CAMPAGNE D' EMMANUEL MACRON

Le scandale McKinsey continue de prendre de l’ampleur. Au pavé dans la mare politique s’ajoute désormais une affaire judiciaire. Le Parquet national financier (PNF) indique en effet dans un communiqué avoir ouvert le 31 mars une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale à l’encontre du cabinet de conseil. La justice s’appuie sur le rapport de la commission d’enquête du Sénat, accusant les entités françaises du cabinet McKinsey d’optimisation fiscale, de telle sorte qu’elles n’auraient versé aucun impôt sur les sociétés entre 2011 et 2020.

Dans ce rapport remis le 16 mars, la commission d’enquête du Sénat, initiée par le petit groupe CRCE à majorité communiste, assurait que les contrats conclus par l’État avec les cabinets de consultants comme McKinsey avaient « plus que doublé » entre 2018 et 2021, atteignant un montant record de plus d’un milliard d’euros en 2021. McKinsey avait affirmé respecter les règles fiscales françaises, précisant qu’une de ses filiales avait payé l’impôt sur les sociétés pendant six ans sur la période au cours de laquelle le Sénat l’accuse d’ optimisation fiscale. Les élus du Palais Bourbon estiment en effet à plus d'un milliard d’euros l’enveloppe allouée par le gouvernement à ces conseils en tous genres (pas uniquement McKinsey.) Ce chiffre a plus que doublé en cinq ans.

« Que ça aille au pénal », c’est fait .

L’enquête du PNF, ouverte après « des vérifications », a été confiée au Service d’enquêtes judiciaires des finances (SEJF), précise Jean-François Bohnert dans ce communiqué qui ne mentionne pas le nom de McKinsey.

A deux semaines du premier tour de la présidentielle, les oppositions politiques au chef de l’Etat ont depuis demandé de manière répétée l’ouverture d’une enquête sur ce qu’elles considèrent comme du favoritisme dont la majorité macroniste ferait preuve au profit de ce cabinet de conseil, dont certains membres ont œuvré pour la campagne présidentielle 2017 d’Emmanuel Macron.

Le président-candidat Emmanuel Macron a alors mis au défi ses accusateurs : « s’il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal », a-t-il ainsi lancé lors d’une émission dimanche 27 mars 2022, sur France 3. Face à la virulence des réactions, le Président, tentant de se justifier pour éteindre la polémique, a donc choisi la solution offensive, en invitant ses accusateurs à régler le problème devant les tribunaux , une attitude qui rappelle furieusement le « qu'ils viennent me chercher » dans l'affaire Benalla. Le président candidat estimait notamment que le non-paiement de l’impôt sur les sociétés par McKinsey s’expliquait par les règles fiscales en vigueur.

Le PNF l’a donc entendu !

Si, dans leur rapport, les sages y décrivent des pans entiers de la puissance publique tombés sous l’influence de consultants, pour beaucoup issus de sociétés anglo-saxonnes, les sénateurs mettent également en avant l'explosion des dépenses liées au conseil dans les différents ministères. En 2021, ce sont plus d’un milliard d’euros qui ont été versés dont 893,9 millions par les ministères à plusieurs cabinets de conseil, pas seulement McKinsey. Ce chiffre a plus que doublé en quatre ans.

Doublée d'optimisation fiscale

Autre élément pointé par le rapport concerne la fiscalité, les parlementaires allant même jusqu'à parler d'un « exemple caricatural d'optimisation fiscale » . D'autant que la maison mère se trouve au Delawere, « considéré par l'OCDE et l'article 238-A de notre Code des impôts comme disposant d'un "régime fiscal privilégié" propre à focaliser l'attention française. « Le constat est clair : le cabinet McKinsey est bien assujetti à l'impôt sur les sociétés en France mais ses versements s'établissent à zéro euro depuis au moins dix ans, alors que son chiffre d'affaires sur le territoire national atteint 329 millions d'euros en 2020, dont environ 5% dans le secteur public, et qu'il y emploie environ 600 salariés ».

Face au tollé suscité par la publication de ce rapport sénatorial, McKinsey a tenu à rappeler qu'elle respectait « l'ensemble des règles fiscales et sociales françaises applicables ». Mais malgré tout, le Sénat continue de douter sur la véracité de ces déclarations et a annoncé vendredi 25 mars avoir saisi la justice pour « suspicion de faux témoignage ». Karim Tadjeddine est un proche d'Emmanuel Macron, artisan de sa campagne en 2017. Lors de son audition au Sénat, il reconnaît avoir mélangé les genres en utilisant son adresse McKinsey pendant la campagne de 2017 pour ses conseils de campagne. Il admet que c'était une « erreur »...

Pour ces raisons notamment le sujet du « McKinsey Gate » s’est immiscé dans la campagne présidentielle

Opacité du système et des conflits d’intérêt : la campagne de 2017

L'opacité du système s’appuie par ailleurs sur la présence historique de consultants dans les différents écosystèmes de la macronie. Selon le magazine M, une dizaine de salariés de McKinsey ont participé à l’élaboration du programme d’Emmanuel Macron en 2017, et les allers-retours sont nombreux entre la « firme » McKinsey et la macronie.

Mais pour qui travaille au fond McKinsey sur les deniers de l'État ?

Le rapport du Sénat ne tire aucune conclusion à ce propos, mais c'est une question qui se pose en filigrane à la lecture de ce rapport. Ce n'est qu'un des aspects de ce phénomène « tentaculaire » décrit par le Sénat.

D'ailleurs le gouvernement actuel ne rend pas publics les rapports qu’il a commandés au cabinet privé, au point que, dans le rapport que le Sénat lui adresse, est mentionné le principe selon lequel « l’intervention des consultants doit rester discrète : lors de la crise sanitaire, McKinsey indique qu’il restera “behind the scene”, en accord avec le ministère. Le cabinet n’utilise pas son propre logo pour rédiger ses livrables mais celui de l’administration ». Pourquoi alors qu'ils sont réalisés sur les deniers de l'Etat ?

Selon la politologue Chloé Morin, qui s’est interrogée sur l’efficacité de l’administration dans Les inamovibles de la République (l’Aube) en 2020, l’affaire McKinsey représente un « point de fragilité qui peut coûter cher au candidat Macron » .

Les macronistes savent que cette polémique a plus de chances que les autres de s’installer dans le paysage.

« Elle entre en résonance avec le procès fait au macronisme : le monde de l’argent, la confusion public-privé, l’ancien banquier de Rothschild, le soutien des grands patrons », énumère un conseiller.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

L'ECART SE RESSERRE ENTRE MACRON ET LE PEN

Si Emmanuel Macron demeure en tête au premier tour,  l'écart avec Marine Le Pen au second tour se réduit cependant brutalement, selon un sondage Elabe publié mercredi 30 mars. Le président sortant repart légèrement à la hausse avec 28 % des intentions de vote (+ 0,5 point) au premier tour après une forte chute dans l'enquête réalisée la semaine dernière pour BFMTV et L'Express avec SFR. En revanche, l'écart entre Emmanuel Macron et la candidate du RN Marine Le Pen se réduit de sept points au second tour à 52,5 % face à 47,5 %.Les deux candidats étaient donnés respectivement à 56 % et 44 % la semaine passée. Marine Le Pen confirme sa tendance à la hausse dès le premier tour (21 %, + 1 point), déjà observée dans les différentes études au long du mois de mars. Elle progresse, notamment en cas de duel face à Emmanuel Macron au second tour, portée par une campagne axée sur le pouvoir d'achat.

Les inquiétudes économiques s’imposent en effet comme le thème dominant de la campagne. Selon la toute dernière vague de l’enquête électorale du CEVIPOF -Sciences Po Paris réalisée les 21-24 mars, 58 % des Français déclarent que les prix et le pouvoir d’achat auront une influence importante sur leur vote en avril, soit une hausse de 6 % depuis début mars. 

La flambée des prix de l’énergie s’ajoute à l’inflation qui a accompagné la reprise de l’économie française après les confinements liés à la pandémie de Covid-19. Comme ailleurs en Europe, les prix du carburant ont grimpé en flèche en France à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Les questions liées au pouvoir d’achat s’imposent dans la campagne

Le résultat du premier tour de l’élection présidentielle dépendra en grande partie de la réponse des divers candidats aux questions de pouvoir d’achat, d’augmentation des prix et de protection des Français face à l’impact économique de la guerre.

Anticipant « une crise qui va s’installer », le gouvernement de Jean Castex a d’ores et déjà souligné l’importance de soutenir l’économie française en élaborant un plan d’urgence de « résilience ». Après le « quoi qu’il en coûte » pendant la pandémie de Covid-19, ce nouveau plan de 7 milliards d’euros est destiné à aider les entreprises et les ménages à faire face à la hausse des coûts de l’énergie suite aux sanctions économiques imposées par l’Occident à la Russie.

Face à ses deux principaux concurrents à droite, la candidate du Rassemblement national a très tôt choisi une voie économique différente, mettant l’accent sur le pouvoir d’achat, la santé, la défense des services publics et la redistribution.

Avant même l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la candidate du Rassemblement national avait promis un « choc de pouvoir d’achat » en s’engageant à « protéger notre peuple » et à « rendre leur argent aux Français ». il permet à la candidate du RN d’asseoir sa crédibilité en tant que candidate du « pouvoir d’achat » auprès des catégories populaires et des classes moyennes les plus inquiètes de l’impact économique de la crise.Une analyse statistique du projet présidentiel de Marine Le Pen montre que la composante de « redistribution » représente pas moins des deux tiers (66 %) de son programme économique : il s’agit là du pourcentage le plus élevé depuis la percée électorale du FN au milieu des années 1980

Ce positionnement à la gauche économique, associé à la rhétorique populiste et nationaliste traditionnelle du RN opposant les élites économiques et politiques « mondialistes » au peuple, dessine les contours d’un « social-populisme » qui distingue aujourd’hui très clairement Marine Le Pen de ses autres compétiteurs à droite, y compris Éric Zemmour : le programme économique du candidat de Reconquête réunit au total 43 % de mesures d’orientation libérale, plus du double de celui de la présidente du RN.

Mélenchon, le troisième homme

Le candidat de l'Union populaire Jean-Luc Mélenchon affermit sa position de troisième homme (15,5 %, + 0,5 point) à bonne distance devant le candidat Reconquête ! Eric Zemmour (10,5 %, + 0,5 point) et de la candidate LR Valérie Pécresse, toujours cinquième dans le sondage (9,5 %, - 0,5 point).

Dimanche 3 avril, la représentante de la droite sera présente au Parc des expositions de la porte de Versailles, à l'occasion de son tout dernier meeting en Île-de-France.Un lieu plein de symbolique puisque Nicolas Sarkozy le connaît bien, étant donné qu'il y avait officialisé sa candidature à l'élection présidentielle, le 14 janvier 2007.

Mais l'ancien chef de l'Etat Nicolas Sarkozy.a tout simplement décliné l'invitation de la candidate LR aux présidentielles




Emily Jackson pour DayNewsWorld

OCTROYER L'AUTONOMIE A LA CORSE POUR METTRE FIN AUX VIOLENCES ?

Le militant indépendantiste corse est mort lundi 21 mars à Marseille où il avait été hospitalisé. Il avait été condamné pour l’assassinat du préfet Erignac en 1998. Il avait été attaqué dans sa prison à Arles par un co-détenu djihadiste, début mars.

L’attaque sur Yvan Colonna a marqué le début d’une vague de violences sur l’île de beauté qui s’embrase progressivement sous le feu des cocktails Molotov. Dans ce contexte, après l’échec du Premier ministre à restaurer la paix par la décision de rapatriement du militant indépendantiste corse, c’est l’autonomie qui est envisagée cette fois par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin pour répondre à « la gravité des événements » qui secouent l’île. L’autonomie offrirait davantage de prérogatives et de libertés à la Corse.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, lors d’un entretien à Corse-Matin début mars, laisse ainsi entrevoir la diversité identitaire à travers la possibilité d’une autonomie corse. En effet, c’est la reconnaissance d’une identité spécifique qui motive la mise en œuvre d’un statut juridique

Mais l’autonomie de la Corse impliquerait une révision de la constitution, et elle serait cantonnée à la sphère législative. Il pourrait s’agir à côté des compétences administratives déjà exercées par la collectivité de Corse, comme les autres collectivités territoriales françaises, de lui conférer un véritable pouvoir législatif qui dépasserait les attributions actuelles de l’Assemblée de Corse.

Elle disposerait d’un Parlement qui adopterait ses propres décisions dans des domaines matériellement importants qui reviennent actuellement au Parlement national, telles que la fiscalité ou certaines politiques de développement économique.

Cette configuration accentuerait l’autonomie différenciée qui régit déjà les territoires de la République. La plupart des collectivités ne bénéficient que d’une autonomie administrative, alors que d’autres jouissent déjà à titre exceptionnel d’une autonomie législative, telle que la Nouvelle-Calédonie dont le Congrès peut adopter des lois pays.

Une annonce éloignée de la Constitution

ll y a trente ans cependant le Conseil constitutionnel déniait l’existence d’un peuple corse avec l’idée sous-jacente que la consécration de la diversité favoriserait les contestations.

Dans sa décision du 9 mai 1991, relative à la loi portant statut de la collectivité territoriale de Corse, le Conseil constitutionnel affirmait que « la mention faite par le législateur du « peuple corse, composante du peuple français » est contraire à la Constitution, laquelle ne connaît que « le peuple français, composé de tous les citoyens français sans distinction d’origine, de race ou de religion ».

Un nouveau statut juridique de la Corse contribuerait en effet à rapprocher la France de la stratégie de l’autonomie « à la carte » pratiquée par l’État espagnol.

Cet éloignement progressif du modèle de l’État unitaire classique à travers l’octroi d’une autonomie différenciée n'ouvrirait-il pas la dangereuse boite de Pandore pour que d'autres régions françaises(Bretagne, Alsace...) demandent à leur tour ce statut démembrant alors l'Etat français?




Emily Jackson pour DayNewsWorld

MANIFESTATIONS ET VIOLENCES EN CORSE



Lors de la manifestation de dimanche 13mars à Bastia, de nombreux affrontements ont eu lieu entre manifestants et forces de l'ordre, durant plusieurs heures.

Devant La Poste, un « engin explosif » a soufflé la devanture du bâtiment, ce qui a fait explosé les vitres et endommagé une partie des locaux. Les manifestants ont également réussi à pénétrer dans l'immeuble des finances publiques et à y déclencher un début d'incendie qui a endommagé deux étages. Des manifestants ont crié « Etat français assassin », lors d’un défilé qui a dégénéré en émeutes.

Scènes de guérillas urbaines

Les comptes-rendus des CRS engagés dimanche soir en Haute-Corse et transmis à leur hiérarchie font état de scènes de guérillas urbaines autour de la préfecture. Bombes artisanales, cocktail molotov, tirs de mortiers d’artifice, tirs de boules de pétanque. jet de bouteilles d’acide … Ce sont 39 CRS, 27 gendarmes mobiles et 3 policiers locaux qui ont été blessés.

Enquête ouverte

Une enquête a été ouverte lundi 14 mars 2022 pour « destruction par engin explosif en bande organisée » après l'explosion dimanche soir de la devanture d'un bureau de poste à Bastia lors de la manifestation en soutien à Yvan Colonna. L'enquête a été confiée à la police judiciaire.

La manifestation a rassemblé 7 000 personnes d'après la préfecture. 300 individus cagoulés ont jeté des coktails molotov, pavés ou bombes agricoles en direction du bâtiment, des forces de l'ordre ou de la collectivité de Corse.

« Ouvrir un véritable dialogue »

Cela alors même que les autonomistes, branche modérée des nationalistes, ont conquis, sous la houlette de Gilles Simeoni, non seulement la présidence du conseil exécutif de Corse mais la majorité absolue à l’Assemblée de Corse. Gilles Simeoni appelle urgemment le gouvernement à « ouvrir un véritable dialogue ». La réforme constitutionnelle lancée en 2018 mais bloquée par le Sénat ouvrait la voie à un statut plus différencié pour l’île, conférant de nouveaux pouvoirs réglementaires à la Collectivité de Corse, y compris en matière fiscale.

Mais la flambée de colère déclenchée par l’agression contre Yvan Colonna ne va pas aider M. Simeoni à défendre la stratégie non violente à laquelle il se tient. Vendredi 11 mars , le Premier ministre Jean Castex avait annoncé la levée du statut de DPS , de détenu particulièrement signalé, pour les deux derniers membres du « commando Erignac », Alain Ferrandi et Pierre Alessandri. Cette décision ouvre la voie à leur potentiel rapatriement dans une prison Corse mais elle n'a pas réussi à calmer la colère des manifestants sur l'île de Beauté.


Gilles Siméoni espère l’ouverture d’un dialogue durable avec le gouvernement. Le ministre Darmanin se rendra sur l'île mercredi 16 mars. Il en va du processus même de désescalade sur l’île de Beauté bien mis à mal ce dimanche.

Ces derniers événements soulignent  aussi l’occasion manquée avec la Corse pendant le quinquennat d’Emmanuel Macron.




Boby Dean pour DayNewsWorld

PRÉSIDENTIELLE 2022 REVENUS ET PATRIMOINE

 DES CANDIDATS

Immobilier, biens supérieurs à 10 000 euros, voitures, comptes bancaires, mais aussi participations dans le capital de sociétés, dettes éventuelles et activités professionnelles des cinq dernières années : chacun a dû remplir ces rubriques et remettre ses déclarations, certifiées sur l'honneur, au Conseil constitutionnel. C'était l'une des conditions, avec l'obtention des 500 parrainages, pour pouvoir concourir au premier tour le 10 avril.

Ce mardi 8 mars 2022, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique a rendu publiques les déclarations de revenus et de patrimoine des candidats à l’élection présidentielle, avec quelques curiosités qui attirent l’œil.

Valérie Pécresse peut se targuer d’être à la tête du patrimoine le plus important, à environ 9,7 millions d’euros. Seules frivolités au sein de ce patrimoine, quelques tableaux d’art contemporain et une lithographie de l’artiste catalan Joan Miró valorisée à 14.000 euros.

 À noter en revanche qu’Emmanuel Macron ne déclare aucun patrimoine immobilier, et une fortune personnelle d’un peu moins de 500.000 euros. Emmanuel Macron avait déjà remis, fin 2021, une déclaration de situation patrimoniale de fin de mandat. La HATVP avait jugé que sa variation depuis son entrée à l'Elysée en 2017 ne présentait "pas de caractère anormal". Il a perçu 900 000 euros de revenus nets imposables entre le début de son mandat et le 31 décembre 2021.

Marine Le Pen, elle, affiche l’une des lignes les plus impressionnantes de ces déclarations du fait du prêt de 10 millions d’euros contracté en son nom auprès d’une banque hongroise pour mener la campagne présidentielle de 2022. Un emprunt qui avait jusqu’alors été rendu public par RTL, mais pas confirmé par le Rassemblement national.

Le patrimoine d’Éric Zemmour, dont la sortie sur « les riches » avait beaucoup fait parler en novembre est assez élevé. Si le candidat d’extrême droite excluait de ladite catégorie « les propriétaires d’un appartement de 100m² à Paris », lui voit bien plus loin, avec les cinq logements qu’il possède pour une valeur totale de 2.886.440 euros.

Et cela sans même évoquer les revenus qu’il déclare, lesquels vont de 242.000 à près de 700.000 euros annuels au cours des cinq dernières années. Le fruit du salaire perçu au Figaro, mais surtout de la gérance de la maison d’éditions Rubempré, avec laquelle il édite ses livres, et des droits d’auteur qu’il perçoit.

Le candidat de Debout la France ! est propriétaire de quatre biens immobiliers, pour un total de 2,16 millions d'euros, dont un appartement de 105 m² à Paris, évalué à 1,4 million d'euros. Il possède également quelque 26 000 euros sur ses comptes, une sculpture d'une valeur de 25 000 euros. Il doit encore rembourser près de 190 000 euros d'emprunt immobilier. Le député de l'Essonne tire l'essentiel de ses revenus de ses fonctions électives.

Le patrimoine du candidat de La France insoumise est principalement composé d'un appartement à Paris, évalué à 1,2 million d'euros, d'une maison dans le Loiret pour 170 000 euros, ainsi que 95 000 euros sur divers comptes bancaires. Jean-Luc Mélenchon doit cependant encore rembourser près de 100 000 euros d'emprunt immobilier.

La maire de Paris Anne Hidalgo et candidate socialiste est propriétaire, avec son mari, d'une maison de 118 m² à Paris, dont Anne Hidalgo détient 50%, soit 692 859 euros, et pour laquelle elle doit rembourser 207 628 euros. Elle dispose aussi d'environ 100 000 euros sur différents comptes bancaires.

Le président-candidat Jean Lassalle a déclaré, comme en 2017, un patrimoine principalement constitué de comptes bancaires et d'instruments financiers, comme un Livret de développement durable de 120 000 euros ou encore un Livret A de 22 000 euros. Il détient également une assurance-vie dont la valeur de rachat s'élève à 113 000 euros. Il lui reste environ 122 500 euros à rembourser sur un prêt pour travaux contracté en 2011.

L'essentiel du patrimoine du candidat EELV  Jadot se compose de 337 700 euros répartis sur cinq comptes bancaires, d'un contrat d'assurance-vie de 67 000 euros et d'un scooter électrique évalué à 4 000 euros. Son mandat d'eurodéputé lui assure un revenu de 108 900 euros brut par an.

À l’opposé du spectre politique, on retrouve une déclaration de richesse aux antipodes en ce qui concerne Philippe Poutou. Le candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) assure ainsi ne posséder aucun bien immobilier et pour seul bien de valeur une Peugeot 308 SW de 2020, estimée à 22.500 à l’Argus. Une déclaration qui se rapproche de celle de Nathalie Arthaud, simplement propriétaire d’un appartement de 48 mètres carrés en Seine-Saint-Denis.

Pour en revenir aux véhicules, Yannick Jadot ravira probablement ses électeurs en affichant son scooter électrique d’une valeur de 4000 euros.

Nicolas Dupont-Aignan, lui, déclare comme Philippe Poutou posséder une Peugeot 308, mais dans sa version coupé-cabriolet, achetée d’occasion pour 7500 euros en 2018.




Boby Dean pour DayNewsWorld

LE CANDIDAT EMMANUEL MACRON SORT DU BOIS

Le président de la République explique dans une lettre aux Français, transmise jeudi soir à la presse régionale, pourquoi il brigue un second mandat à l'Elysée.Sa candidature était un secret de polichinelle. Encore fallait-il l'officialiser. Emmanuel Macron a annoncé, jeudi 3 mars, qu'il était candidat à sa propre succession. Une déclaration très tardive, puisque la récolte des 500 parrainages d'élus requis pour se présenter à l'élection présidentielle prend fin vendredi. Le chef de l'Etat dispose cependant déjà des signatures nécessaires. 

Si l'officialisation de la candidature d'Emmanuel Macron intervient à la dernière minute, le chef de l'Etat n'a cessé, depuis plusieurs mois, de semer ses petits cailloux. A maintes reprises, il a laissé entendre que son choix était déjà fait. Le 18 novembre, par exemple, il est interrogé sur ses intentions dans une interview à La Voix du Nord. « Je ne pense pas que la France ait un dernier mot à dire. Elle a une histoire millénaire devant elle. C'est ça que je porterai », explique-t-il, dans une référence explicite à Eric Zemmour, qui connaît alors une envolée sondagière.

« Je sollicite votre confiance pour un nouveau mandat de président de la République. (...) Je suis candidat pour défendre nos valeurs que les dérèglements du monde menacent », a lancé le président de la République dans une lettre aux Français transmise à plusieurs journaux de la presse quotidienne régionale. Le texte a également été relayé par plusieurs ministres sur les réseaux sociaux.

Une déclaration retardée par la guerre en Ukraine

S'il parvient à se faire réélire, cela sera la première fois qu'un président sortant décroche un second mandat en dehors d'une période de cohabitation. Mais, si Emmanuel Macron est en tête des intentions de vote au premier tour, rien n'est joué et la campagne s'annonce très courte, notamment en raison de la guerre en Ukraine. Il reste très exactement 38 jours au locataire de l'Elysée pour convaincre les Français de continuer à lui confier les clés de la présidence.

Mais l'éclatement de la guerre en Ukraine a modifié les plans du président français, l'obligeant à se consacrer pleinement à cette crise majeure. « Bien sûr, je ne pourrai pas mener campagne comme je l’aurais souhaité en raison du contexte », explique ainsi le néo-candidat dans sa lettre.

Pour l'heure, Emmanuel Macron se contente de livrer des orientations plus que de véritables propositions à moins de 40 jours du premier tour.

Une défense de son bilan: « Nous avons tenu bon »

Après avoir rappelé les crises qui ont émaillé son mandat, entre « terrorisme, pandémie, retour de la violence, guerre en Europe », le chef d'État se félicite d'abord de son action.

« Nous avons tenu bon sans jamais renoncer à agir », écrit le président de la République. « Grâce aux réformes menées, notre industrie a pour la première fois recréé des emplois et le chômage a atteint son plus bas niveau depuis quinze ans. » .Mais le dirigeant esquisse aussi des regrets. « Nous n’avons pas tout réussi. Il est des choix qu’avec l’expérience acquise auprès de vous je ferais sans doute différemment », admet le président de la République, sans plus de précisions sur ses échecs.

« Je suis candidat pour inventer avec vous, face aux défis du siècle, une réponse française et européenne singulière », explique Emmanuel Macron au moment d'évoquer le pourquoi de sa candidature.

Le président esquisse ensuite à très grands traits un embryon de programme, basé sur une hausse du nombre d'heures travaillées et une baisse des impôts.Dans sa lettre aux Français, Emmanuel Macron défend ainsi la « reconquête productive par le travail ». Dans une allusion à la réforme des retraites, suspendue en 2020, le candidat LREM estime qu'il « nous faudra travailler plus et poursuivre la baisse des impôts pesant sur le travail et la production ». Il souhaite aussi « placer la France en tête dans les secteurs qui, comme les énergies renouvelables, le nucléaire, les batteries, l’agriculture, le numérique, ou le spatial feront le futur et nous permettront de devenir une grande Nation écologique ».


Emmanuel Macron n'oublie pas d'égratigner la vision du monde de certains de ses rivaux, à commencer par Éric Zemmour, sans pour autant les citer nommément. « Ne nous trompons pas: nous ne répondrons pas à ces défis en choisissant le repli ou en cultivant la nostalgie », explique-t-il

Quelques heures auparavant, son concurrent Éric Zemmour avait d'ailleurs publié une vidéo, brocardant le bilan du président sortant. «Emmanuel Macron, vous avez accéléré le déclassement des Français. Vous laissez le pays dans un état jamais connu de son histoire. (...) Vous avez appauvri les Français, bradé notre industrie et méprisé nos travailleurs.» Pour le patron de Reconquête, le chef de l'État «n'a pas été à la hauteur de (son) rôle pour protéger les Français.»

 Ses concurrents tirent à boulets rouges

Face à ce non-suspense qui prend fin, les candidats à l'élection présidentielle ont finalement déminé l’événement pour mieux porter les coups contre le bilan d'Emmanuel Macron. A commencer par Valérie Pécresse qui a dégainé la première, quelques minutes après la publication de la missive du chef de l'État. Dans une déclaration très scolaire, la leader LR a considéré qu'«il est temps d'ouvrir les yeux.»

« Si la gravité de la situation internationale exige aujourd’hui un esprit de responsabilité et une opposition digne, les Français ne peuvent pas être privés d’un vrai débat démocratique car c’est le destin de la France qui se joue et l’avenir de nos enfants », a affirmé Valérie Pécresse depuis son QG de campagne, étrillant le bilan présidentiel. Et de tancer «(un) quinquennat (qui) fut celui des illusions perdues» et un «pouvoir (qui) ne doit plus se croire au-dessus du peuple.» Pour la porte-drapeau de la droite, «Emmanuel Macron doit rendre des comptes.». Les Républicains ont dégainé l’opération #Stop Macron sur les réseaux, dévoilant 100 visuels à télécharger sur les « échecs » du président.

La candidate RN Marine Le Pen n'a pas non plus hésité à égratigner son principal adversaire. «Il pouvait difficilement faire autrement, c'était la date limite pour annoncer sa candidature. C'est une demi-surprise. Je pense que le choix qu'il de le faire dans la PQR, c'est qu'il entend rester en retrait de cette élection présidentielle, de cette campagne en tout cas», tance celle qui se présente pour la troisième fois.

À gauche, du côté de LFI, son chef de file Jean-Luc Mélenchon n'a pas encore réagi. Son directeur de campagne de LFI , Manuel Bompard, a ironisé sur le fait «qu'on aurait pu s'attendre d'abord à une lettre d'excuses pour le bilan qui a été celui du président.»

 «La décision d'Emmanuel Macron n'est pas une surprise, j'espère qu'elle permettra de débattre projet contre projet, de confronter les différentes visions qui s'affrontent», a-t-il expliqué.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

PRESIDENTIELLE MEETING AU ZENITH DE PARIS

 EN DEMI-TEINTE DE VALERIE PECRESSE

Abandonnée par plusieurs élus (les ex-ministres Catherine Vautrin et Éric Woerth, la maire de Calais, Natacha Bouchart) qui rejoignent Emmanuel Macron, essuyant les foudres de Rachida Dati. et talonnée dans les sondages par Éric Zemmour, la candidate LR devait impérativement relancer sa campagne à l’occasion de son premier grand meeting du dimanche 14 février 2022. Valérie Pécresse apparaît à l’heure prévue, 15 h 30. « Je veux porter un nouvel espoir. Celui d’une nouvelle France que nous devons reconstruire ensemble. » Au pied de la scène, la famille des Républicains serre les rangs. Politiques ou membres de la société civile, ses soutiens se sont exprimés auparavant depuis la salle – notamment ses « quatre mousquetaires », Michel Barnier, Xavier Bertrand, Éric Ciotti et Philippe Juvin, ses concurrents battus à la primaire – ou par des messages vidéo.

Des marqueurs de la droite

Dès le début la candidate ne désigne qu’un adversaire et appuie sur les marqueurs de la droite. « J’accuse Emmanuel Macron d’avoir cédé à la repentance, en reprochant à la France un crime contre l’Humanité qu’elle n’a pas commis. » ; « Je combats les mouvements wokistes » ; « Je promets de défendre toutes les familles, mais avec une ligne rouge : je m’opposerai toujours à la GPA. » Tout en veillant à ne pas aller trop sur sa droite : « Je suis une femme d’ordre. Je veux la France en ordre car je veux la France de la concorde. » « Protéger », « reconstruire », « réinventer », la candidate décline son mantra en trois verbes. Aux salariés, elle promet : « Avec moi, les salaires des Français augmenteront de 10 % sur le quinquennat. Dès cet été, chaque salarié gagnant 1 400 € net gagnera 500 € de salaire en plus par an. » Elle rappelle la « belle intuition de Nicolas Sarkozy : travailler plus pour gagner plus ! » La salle exulte à l’énoncé du nom de l’ancien président, qui n’a toujours pas apporté officiellement son soutien à la candidate. Une fois le projet détaillé, la candidate s’accoude au pupitre. « Vous êtes en droit de savoir qui je suis… Je suis née un 14 juillet […]. Oui, depuis l’enfance, la France coule dans mes veines. La France des bals populaires, des feux d’artifice et du Tour de France. »

Fendre l'armure

Au bout d’une heure elle entrouvrit l’armure. Valérie Pécresse s’est présentée en « femme française indomptable » hier devant 7 000 personnes réunies au Zénith pour applaudir Valérie Pécresse. A « Mes chers compatriotes, commençait-elle, comme si elle était déjà présidente, vous êtes en droit de savoir qui je suis. » Et de retracer une vie et un parcours dont elle ne chercha pas à démontrer qu’ils furent difficiles ou malheureux, mais d’où il ressortait que sa condition de femme l’avait d’abord handicapée avant de faire d’elle une guerrière : « Ma volonté était intacte, personne ne me ferait baisser les yeux. » Moment personnel Petite fille déjà, « ni Roxanne, ni Milady, ni Madame Bovary », elle était plutôt « d’Artagnan, Cyrano, ou hussard sur le toit ».

Ce quart d’heure personnel au cours duquel elle se livra (un peu), tout en gardant pour elle ses « cicatrices », fut aussi l’occasion de rendre hommage à ses deux parrains en politique, Jacques Chirac et surtout Nicolas Sarkozy, dont elle loua « l’audace, la force, la vision », sans doute dans l’espoir de recueillir un soutien qui ne vient pas. Elle saluait ensuite son mari Jérôme ainsi que ses trois enfants, apparemment présents mais dont aucune image ne fut retransmise sur les écrans géants.

« Je veux porter un nouvel espoir, celui d’une nouvelle France que nous devons reconstruire ensemble », a lancé la candidate bien décidée à se poser en alternative à Emmanuel Macron, plaidant pour une France « réconciliée » et qui « réinvente son rapport au travail ».

Si l'ancien président Nicolas Sarkozy raconte « qu’elle ne fait pas une mauvaise campagne, elle ne commet pas d’erreur, mais elle n’a pas encore trouvé sa martingale », elle l'aura bien prouvé ce dimanche au Zénith de Paris. Appliquée, Valérie Pécresse a répondu sur le fond à toutes les attentes de son camp.

Mais manque toujours ce fameux souffle... « Moi, en 2007 et en 2012, j’avais deux ou trois sujets qui imprimaient très très fort dans l’esprit des Français », poursuit-il.

Pas sûr que ce meeting en demi-teinte relance suffisamment sa campagne pour la propulser jusqu’à l’Élysée.




Jenny Chase pour DayNewsWorld

 CONVOI DE LA LIBERTE

 LE RETOUR DES GILETS JAUNES EN FRANCE ?

Des opposants aux mesures sanitaires venus de tout l'Hexagone se donnent rendez-vous dans la capitale, samedi. Les premiers convois sont partis ce mercredi 9 février 2022 .Dans la foulée de la spectaculaire opération de blocage organisée depuis fin janvier par les routiers canadiens, ainsi les réseaux sociaux français bruissent-ils à leur tour d’appels à la mobilisation tous azimuts. Et chaque département désormais de proposer – mercredi ou jeudi – un départ groupé en direction de la capitale, puis pour les plus courageux jusqu’à Bruxelles dimanche. Depuis Rochefort, Nice, Strasbourg ou bien Bordeaux, autant de pages Facebook et de messageries Telegram se multipliant sans vraiment permettre de jauger encore la mobilisation. Du Nord au Sud, de l'Ouest à l'Est, la liste des villes concernées par ce mouvement s'allonge d'heure en heure. Le principe est le même à chaque fois : « Emprunter le réseau secondaire et rouler entre 50 et 80 km/h. »

Sur les réseaux sociaux, les internautes s'échangent de nombreuses cartes des trajets. Tous les points de départ, avec date, heure et adresse exacte, sont recensés sur le site convois.f,. L'arrivée est prévue dès le vendredi soir à 20 heures pour « une soirée de partage et de convivialité avec la solidarité citoyenne » Par ailleurs, « ceux qui le souhaitent » peuvent ensuite rejoindre la Belgique, dimanche, pour une « convergence européenne » prévue à Bruxelles le lendemain, lundi.

Un mouvement parti des réseaux sociaux

La mobilisation, inspirée du mouvement canadien « Freedom Convoy 2022 » prend ses racines sur les réseaux sociaux. Des citoyens de tous horizons sont appelés à « rouler sur Paris », samedi 12 février, notamment pour protester contre le passe vaccinal.Contrairement au mouvement en cours à Ottawa (Canada) ou même à Wellington (Nouvelle-Zélande), où des centaines de camions encerclent actuellement des bâtiments officiels, la version française vise la capitale, mais sans lieu précis pour le moment.

De nombreuses pages ou groupes Facebook dédiés à l'organisation de ce convoi sont apparues depuis la fin du mois de janvier. La plus importante, intitulée « Le convoi de la liberté », regroupait plus de 270 000 membres, mardi midi. D'autres pages « dissidentes », parfois régionalisées existent aussi. Chaque trajet organisé depuis Brest, Perpignan, Lille ou Strasbourg et convergeant vers Paris, dispose à présent de sa propre page Facebook. Des groupes de discussion se sont aussi mis en place sur l'application de messagerie sécurisée Telegram. Celui intitulé « Convoy France Officiel » dépassait les 24 000 abonnés, mardi midi. Pour diffuser leur appel au rassemblement, les participants multiplient également les prises de parole en direct sur Facebook, YouTube, Twitch...

Les routiers « minoritaires »

Tandis que le maire d’Ottawa, ville paralysée par 500 poids lourds, a décrété lundi l’état d’urgence, le mouvement peut-il faire tache d’huile de ce côté de l’Atlantique, comme ailleurs déjà en Australie et en Nouvelle-Zélande? Faut-il aussi s'attendre à d'interminables files de camions comme au Canada ? A priori, non : contrairement à la mobilisation outre-Atlantique, les poids-lourds devraient jouer un rôle moins important dans l'Hexagone.

A la différence des Canadiens, les routiers français ne se mobiliseront pas en effet comme un seul homme. D’abord parce qu’ils peuvent encore ici voyager et se restaurer sans passe vaccinal, mais surtout parce que la plupart – salariés – ne sont pas propriétaires de leur camion. Et qu’aucune organisation syndicale ne s’est associée au mouvement. C'est ce qu'a reconnu Florian, un routier des Rhône-Alpes, interrogé sur le média « gilet jaune » Vécu. Considéré comme l'un des porte-paroles de « Convoy France » ce dernier reconnaît que « les routiers seront minoritaires sur le convoi », que « ce n'est pas un mouvement de camions ». Raison sans doute pour laquelle l’appel à «rouler sur Paris» s’élargit peu à peu à tout possesseur de véhicules à moteur.

Des profils hétérogènes

Principal agrégat de volontaires, la page «Le convoi de la liberté» fédérait ainsi, hier, quelque 277000membres. Des profils hétérogènes, se réclamant tous ou presque apolitiques, mais dont la contestation du passe vaccinal souvent apparaît n’être un prétexte. Où l’on retrouvera pêle-mêle l’ancien Insoumis Juan Branco, l’ancien frontiste Florian Philippot, une petite armée de naturopathes, des restaurateurs et des militants souvent proches des deux extrêmes.

Des figures de meneurs se détachent déjà. Rémi Monde publie des vidéos en direct rythmant depuis quelques semaines plusieurs pages Facebook. Mobilisé activement contre le pass sanitaire depuis l'été 2021, il partage sur ses réseaux des visuels mettant en avant Didier Raoult, Louis Fouché ou le documentaire controversé Hold-Up. Par le passé, sur d'autres profils lui appartenant, Rémi Monde, auparavant entrepreneur dans le sud de la France, était investi dans des causes proches de Nuit debout en 2016, des « gilets jaunes », et était mobilisé sur les sujets de défense de l'environnement. Maria C. se présente comme porte-parole du mouvement Convoy France. Infirmière dans les Hautes-Alpes, elle s'était illustrée sur le plateau de l'antenne locale BFM DICI, sur le Covid-19.

«Convois de la liberté», héritiers des gilets jaunes?

L’appel au blocage de la capitale reste difficile à cerner. Dans son ampleur comme dans ses revendications contre le passe vaccinal. Le 4 février, deux porte-parole du mouvement « Convoy France » étaient invitées sur « Putsch Media », chaîne YouTube dont l'animateur est également chroniqueur sur RT France. L'une d'elles exposait pêle-mêle des revendications : « Récupérer les droits fondamentaux, le respect du référendum, l'accès inconditionnel aux soins, à l'éducation, à la culture et le respect des valeurs essentielles de notre constitution. »

Et leurs revendications de s’éloigner du seul aspect sanitaire. Citons le litre d’essence à 1euro, le Smic à 2000, une baisse de 50% des tarifs du gaz et de l’électricité, et globalement une mobilisation générale contre un président honni. À la tête de «La meute», l’une des branches du mouvement, un certain Rémi Monde, agitateur aux 14000abonnés sur sa page Facebook: «Ils ont eu les moutons, il faudra venir chercher les loups.». Derrière des griefs très hétéroclites portés par l’addition des « anti-tout » , semble se dessiner une cartographie, celle des Français en colère. Une colère contre l’étranglement économique et le déclassement en général.

Un sentiment que l’on ne peut balayer d’un revers de main tant il est bien réel ...et des réponses autres sont attendues que l'interception d'un premier convoi d’une trentaine de manifestants par les forces de l’ordre entre l’Essonne et la Seine-et-Marne à deux mois de la présidentielle ...




Abby Shelcore pour DayNewsWorld

COVID-19 LA HAS AUTORISE LE TRAITEMENT ANTIVIRAL PAXLOVID

La Haute autorité de santé (HAS) a donné ce vendredi son feu vert à l'utilisation de l'antiviral Paxlovid comme traitement curatif contre le Covid 19, dont les premières livraisons sont attendues en France d'ici quelques jours.

Suite à l'avis de l'agence nationale du médicament, la HAS «autorise l'accès précoce au traitement Paxlovid (nirmatrelvir/ritonavir) du laboratoire Pfizer pour les adultes atteints de Covid-19 ne nécessitant pas d'oxygénothérapie et à risque élevé d'évolution vers une forme grave de la maladie».« En complément de la vaccination, levier le plus efficace pour éviter les formes sévères, des traitements médicamenteux sont désormais validés pour apporter une solution complémentaire aux personnes les plus vulnérables », ajoute la HAS.

Il s'agit d'un traitement avant tout destiné aux populations à risque (personnes très âgées, immunodéprimées, atteintes de certaines maladies rares...) Cette pilule est administrée par voie orale à raison de trois comprimés par jour pendant cinq jours. Il est recommandé de la prendre dès que possible après le diagnostic positif au Covid-19 et au maximum dans les cinq jours suivant l'apparition des symptômes.

Le risque d'hospitalisation réduit de 85%

Efficace contre Omicron, ce traitement réduit d'environ 85% le risque d'être hospitalisé ou de décéder du Covid, selon les études cliniques. La HAS relève toutefois que l'antiviral est contre-indiqué chez les personnes avec une insuffisance hépatique sévère ou une insuffisance rénale sévère. Elle pointe également le risque important d'interactions médicamenteuses lors de la prise de Paxlovid pour les patients qui prennent un autre traitement.

«On a réservé 500.000 doses en 2022 et les premières livraisons - quelques milliers de doses - sont attendues dans une semaine», a indiqué jeudi l'entourage du ministre de la Santé Olivier Véran . Son déploiement se fera notamment via une prescription par les médecins généralistes, dans toutes les pharmacies. Le Paxlovid est le premier antiviral anti-Covid à obtenir une autorisation d'accès précoce.

La HAS rappelle également que « Paxlovid n’est pas destiné à être utilisé comme substitut à la vaccination contre » le coronavirus.




Carl Delsey pour DayNewsWorld

DRAPEAU EUROPEEN SOUS L'ARC DE TRIOMPHE

 OU LA DISCORDE FRANCAISE

"A défaut de feu d’artifice dans le ciel, ce sont les étoiles sur fond bleu de l’emblème européen qui ont provoqué les étincelles de ce tournant d’année. Fallait-il le faire flotter sous l’Arc de triomphe pour marquer le coup d’envoi de la présidence française de l’Union? ", se demande Guillaume Tabard dans Le Figaro.

C'est que la présence du seul drapeau européen sous l'Arc de Triomphe pour marquer symboliquement le début de la présidence française de l'UE a profondément agacé et continue d’alimenter la polémique. A minuit, elle a succédé à la Slovénie, qui présidait le Conseil de l'UE depuis le 1er juillet, et laissera la place au second semestre à la République tchèque. Le drapeau européen, qui flottait sous l’Arc de Triomphe pour le début de la présidence française de l’UE a été retiré dans la nuit de samedi à dimanche.

« Le président Macron a décidé tout seul et sans demander rien à personne », a critiqué Jean-Luc Mélenchon en ajoutant : « Il y a quand même un décret qui interdit de pavoiser sans les couleurs nationales. »

Drapeau européen sous l'Arc de Triomphe : @JLMelenchon dit avoir été "lui aussi" choqué. "Il y a un décret qui interdit de pavoiser sans les couleurs nationales. On pourrait respecter ça et pas seulement faire des caprices communicatoires." #le79inter #Elysee2022 pic.twitter.com/emwrgDmNQh

Le patriotisme en question

On ne saura sans doute jamais si le grand drapeau européen placé seul sous l’Arc de Triomphe devait encore « rester quelques jours » comme l’affirmait samedi Clément Beaune sous un feu nourri de critiques. Dimanche Marine Le Pen célébrait comme « une victoire patriotique » le retrait, dans la nuit, de l’emblème étoilé.

Les critiques : perte de souveraineté

Éric Ciotti, le candidat malheureux à la primaire LR a qualifié Emmanuel Macron de « président déraciné » qui « n’aime pas la France ». « Ne mettre que le drapeau européen sur la tombe du soldat inconnu » était « une faute », avait-il insisté sur RTL/LCI/Le Figaro.

Le candidat insoumis à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon a brocardé sur France Inter le « caprice communicatoire » d’Emmanuel Macron qu’a été selon lui l’installation du drapeau. Le candidat LFI a cité le « protocole » proposé par Nicolas Sarkozy pour faire adopter en 2007 le traité de Lisbonne par le parlement, stipulant que « ni l’hymne ni le drapeau (européens) ne seraient reconnus comme tels par la France ». Au communiste Fabien Roussel d'enfoncer le clou sur Europe 1 trouvant « malvenu, regrettable que le gouvernement français, le président de la République, ait fait le choix d’effacer, retirer, le drapeau français sous l’Arc de Triomphe, symbole de la nation, de ces femmes et ces hommes qui ont combattu pour la France » pour installer « le drapeau européen à la place, qui est pour beaucoup, en tout cas pour moi - je l’ai vécu dans ma région - synonyme de délocalisations, de désindustrialisation (…), synonyme aussi de perte de souveraineté. »

L' Europe sujet de division profonde

Comme une impression de revenir 17 ans en arrière, au moment du référendum sur la construction européenne. L’Europe reste un sujet de division profonde et elle nous donne le premier débat polémique de cette année présidentielle. «  Et vu les mots employés : « Fierté », « effacement », « outrage », « attentat », pour qualifier la place de ce drapeau, cette polémique raconte autant de l’état de l’opinion que de l’état des candidats. », argue un éditorialiste.

Dans le débat actuel, un chiffre est d'ailleurs fort instructif : 6 Français sur 10 estiment qu’il faudrait redonner plus de pouvoir de décision à notre pays et limiter celui de l’Europe....

Durant les cent jours qui nous séparent du premier tour, tout, absolument tout, sera prétexte à querelle et procès.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

COVID PORT LE MASQUE OBLIGATOIRE DES 6 ANS TELETRAVAIL A PARTIR DE LUNDI 3 JANVIER 2022

Les semaines à venir vont devenir difficiles sur le front sanitaire. Alors que le variant Omicron est devenu majoritaire en France, une explosion des nouvelles contaminations liées au Covid-19 est observée, avec près de 200 000 cas quotidiens depuis quatre jours. À partir de ce lundi 3 janvier, le gouvernement met donc en place de nouvelles restrictions et mesures pour lutter contre le « raz de marée » Omicron.

Télétravail obligatoire

Adieu les open spaces et les pauses-café. Le télétravail devient obligatoire pour toutes les entreprises qui le peuvent « trois jours minimum par semaine et quatre jours quand cela est possible ».

Jusqu'à présent, le télétravail était bien préconisé par les différents protocoles sanitaires. La mesure sera désormais contraignante car intégrée à la loi sur le pass sanitaire.

Elle prendra effet dès le 3 janvier jusqu'à la fin du mois, avec, une fois la loi votée, un pouvoir coercitif qui devrait prendre la forme d'une amende de 2 000 euros par salarié pour les entreprises qui ne jouent pas le jeu.

Les entreprises doivent fournir le matériel adapté, elles ont l'interdiction de supprimer les tickets-restaurants et doivent respecter le droit à la déconnexion.

Ajustement flou du protocole dans les écoles

Dès le 3 janvier, de nombreux enfants vont reprendre le chemin de l’école avec un nouveau protocole sanitaire. Tous les cours vont se dérouler en présentiel. Les élèves de six ans et plus devront donc garder le masque, et les brassages resteront limités entre les classes et les niveaux, comme l'indique le ministère. Les mesures d'aération et de lavages renforcés des mains sont maintenues.

Côté gouvernement, c'est un peu la cacophonie. La semaine dernière, le ministre de l'Éducation Nationale, Jean-Michel Blanquer, avait affirmé que les élèves qui étaient considérés comme « cas contact » allaient prochainement devoir présenter plusieurs tests de dépistage négatifs pour revenir en cours. Avant de revenir sur ses déclarations.

Avant le départ en vacances, les élèves considérés comme « cas contact » devaient, pour revenir en classe, présenter un seul test positif. Ce lundi, c'est toujours ce protocole qui sera encore en vigueur.

Concrètement, ce qui change ce lundi c'est la priorité mise sur les activités physiques et sportives en extérieur et l'interdiction de répartir les élèves dans les autres classes.

Port obligatoire du masque dès l'âge de 6 ans

La mesure a été officialisée par un décret publié, ce samedi 1er janvier, au Journal officiel : dès ce lundi, les enfants devront porter le masque dès l'âge de 6 ans (contre 11 ans auparavant) dans les transports collectifs, bateaux, avions, et véhicules (dont les taxis et VTC), ainsi que dans les gares, stations de transports publics et aérogares

Le port du masque obligatoire dans les centres-villes

« L'obligation du port du masque sera étendue et mieux respectée. Notamment dans tous les centres-villes » avait déclaré Jean Castex lundi 27 décembre lors d'une nouvelle conférence de presse. Cette mesure entre en vigueur à compter de ce lundi et pour une durée de 3 semaines.

Le masque devient également obligatoire dès lundi dans certains lieux publics pour les enfants dès 6 ans. La mesure a été officialisée par un décret publié ce samedi 1er janvier au Journal Officiel.

Consommation d'aliments et de boissons interdites

La consommation debout sera interdite dans les bars et cafés. Il sera uniquement possible de consommer de manière « assise ».

La consommation d'aliments et de boissons sera interdite dans tous les théâtres, les cinémas, les établissements sportifs, sans oublier les transports collectifs (trains, bus, avions...), y compris pour les longs trajets.


Concerts debout interdits et retour des jauges

Le premier ministre Jean Castex a annoncé le retour des jauges pour limiter les grands rassemblements. Désormais, les évènements sont limités à 2 000 personnes lorsqu'ils se déroulent en intérieur et à 5 000 personnes en extérieur dès lundi pour une durée de 3 semaines. Les meetings politiques ne sont pas concernés. Il a également annoncé l'interdiction des concerts debout.

Fermeture des discothèques

Les discothèques, qui ont été fermées pour un mois le 10 décembre dernier pour faire face à la situation sanitaire, resteront fermées trois semaines supplémentaires, a déclaré mercredi 29 décembre le ministre délégué chargé du Tourisme et des PME, Jean-Baptiste Lemoyne.

Isolement et cas contact : l'assouplissement

Le gouvernement a décidé d'assouplir les règles d'isolement des patients Covid qui présentent un schéma vaccinal complet. On vous récapitule les règles à partir de ce lundi 3 janvier.

Positif et non vacciné - Isolement de dix jours à partir de la date du test positif. Fin de l'isolement si plus de symptômes au-delà des dix jours et pendant plus de 48 h.

Positif et vacciné - Isolement de sept jours, qui peut être levé en cas de test PCR négatif au bout de cinq jours.

Cas contact et non vacciné - Isolement de sept jours à partir du dernier contact avec la personne malade. Levée de l'isolement après sept jours si test négatif. En cas de Covid au sein d'un foyer, l'isolement est porté à dix-sept jours.

Cas contact et vacciné - Pas de période d'isolement, mais la réalisation de tests PCR à J+1 et J+5 est conseillée.

A l'heure où Londres appelle à apprendre à vivre avec le virus, Paris durcit les mesures liberticides.




Boby Dean pour DayNewsWorld

MALGRE LE PROCES DU 13 NOVEMBRE ON NE SAIT TOUJOURS PAS QUI EST SALAH ABDESLAM

Depuis le 25 novembre et jusqu'au 8 décembre 2021, une cour d'assises de Paris entend les témoignages des officiers de la police judiciaire fédérale belge sur le parcours de radicalisation des jihadistes jugés lors du procès du 13-Novembre. Mardi, un enquêteur belge a retracé le parcours de Salah Abdeslam suscitant davantage de questions que de réponses. Frustration et silence gêné dans les rangs de l'assistance.

Le volet de l'enquête belge laisse comme un goût d'inachevé dans le procès. Les explications apportées le 7 décembre par un enquêteur belge sur le parcours, les relations et la radicalisation de Salah Abdeslam, principal accusé des attentats du 13-Novembre, ont passablement frustré l'auditoire, quand elles ne l'ont pas fait rire ou énervé. Tant du côté partie civile que sur les bancs de la défense, presse comprise. Qu'est parti faire Salah Abdeslam lors d'un voyage en Grèce l'été 2015 ? Que se passait-il dans le bar Les Béguines de Molenbeek ? Salah Abdeslam ne présentait-il réellement aucune preuve de radicalisation ? L'assistance n'en saura pas davantage en quittant les bancs de la salle d'audience du palais de justice de Paris.

Déjà, l'audience du 7 décembre a mal commencé. Comme les jours précédents depuis le 25 novembre, la séance s'ouvre sur une suspension d'audience en raison de l'absence de quatre accusés. Une pause qui permet à l'huissier de procéder aux sommations à comparaître. Salah Abdeslam, Mohamed Abrini, Osama Krayem et Sofien Ayari refusent en effet de se présenter dans le box pour protester contre l'absence physique des policiers belges, qui ont choisi de témoigner anonymement par visioconférence.

De « Poulet » à « Abou Abderrahman »

Une heure plus tard, l'enquêteur belge de la police antiterroriste belge n°440 232 779 apparaît enfin sur le grand écran de la salle d'audience et dégaine, par écran interposé, un PowerPoint succinct. Simpliste diront les uns, soporifique lâcheront les plus perfides. Son caractère sommaire met tout le monde d'accord.

Le document couvre dans les grandes lignes la période allant de la naissance de Salah Abdeslam, le 15 septembre 1989 à Molenbeek-Saint-Jean, commune de Bruxelles, en passant par la gérance du bar Les Béguines et s'achève sur le mystérieux voyage en Grèce d'août 2015 avec Ahmed Dahmani (coaccusé détenu en Turquie et jugé par défaut). Au détour de diapositives elliptiques, on y apprend tout de même que Salah Abdeslam avait pour kunya (surnom arabe) Abou Abderrahman, qui signifie « serviteur du Miséricordieux », et pour surnom « poulet » ou « pouchos pouchos », sans autre explication. Une carte du quartier indique les domiciles des relations de l'accusé, notamment ceux d'Abdelhamid Abaaoud, Mohamed Abrini, Ahmed Dahmani.

L'inspecteur s'attarde ensuite sur la convocation de Salah Abdeslam le 28 février 2015 à la police de Molenbeek pour répondre de suspicions de voyage en Syrie. Un mois plus tôt, les policiers ont été informés que Brahim, le frère de Salah et kamikaze du Comptoir Voltaire, a fait un séjour en Syrie et qu'il projette aussi de s'y rendre. Salah Abdeslam se rend spontanément à la convocation et se défend de toute radicalisation. Face aux inspecteurs, il évoque « des voyages en Espagne et au Maroc pour vadrouiller et vivre chez l'habitant ».

Il relativise ses liens amicaux et idéologiques avec Abdelhamid Abaaoud. Le procès-verbal qui en découle résume l'audition en ces termes : l'homme « ne présente aucun signe extérieur de radicalisme, que ce soit dans sa tenue vestimentaire, son allure physique ou ses propos ». Une conclusion un peu légère que la partie civile ne se prive pas d'épingler. « Si on se contente de poser la question, est-ce qu'il va dire : 'C'est vrai, je m'interroge sur ma participation au jihad' ? .

On ne fait pas d'autres investigations ? », s'interroge Me Gérard Chemla, avocat de parties civiles. « Il faut se remettre à cette époque, se rendre en Syrie n'était pas une infraction » botte en touche l'inspecteur. « Mais on connaît ses liens avec Abaaoud, et on sait qu'Abaaoud constitue une menace particulière.

On ne regarde pas les téléphones ? Les ordinateurs ? On ne regarde rien ? », s'agace l'avocat. « La magistrate instructrice a décidé qu'il n'y avait pas assez d'éléments à ce moment-là », répond le témoin visiblement mal à l'aise.

Mystère autour du café Les Béguines

Dans son exposé, le policier évoque également très brièvement la cogérance avec son frère Brahim du café Les Béguines. Lieu-clé supposé de sa radicalisation, car l'enquête a établi que c'est dans la cave de ce bar qu'il retrouvait régulièrement Abdelhamid Abaaoud. C'est dans ce même lieu qu'il a visionné une vidéo macabre de son ami traînant des cadavres au volant d'un pick-up. Problème, à l'issue de son exposé, l'inspecteur est incapable d'affirmer clairement s'il y avait réellement une cave au sein de l'établissement. « Probablement, il y en avait une, mais je n'ai pas été vérifier », répond, gêné, l'enquêteur aux questions insistantes de Me Olivia Ronen, l'avocate de Salah Abdeslam. Le rapport de la perquisition du café, lu par l'avocate, accable une nouvelle fois le travail de la police belge tant son contenu est sommaire. Les hommes de la section financière, et non de la section antiterroriste (DR3), qui ont réalisé la perquisition ne jugent pas utile de fouiller les lieux, ne se rendent pas dans la cave. La visite ne dure pas plus de quinze minutes. « Rien dans l'établissement n'intéresse l'enquête », conclue-t-on.

L'exposé de l'inspecteur ne permet pas non plus d'en savoir davantage sur les intentions de Salah Abdeslam, qui s'est rendu en Grèce en 2015. Le témoin n°440 232 779 ne s'est pas montré plus performant pour apporter des détails sur ce que l'accusé a pu y faire et y rencontrer. Pressé par les questions précises des avocats, l'inspecteur malmené ne parvient qu'à bredouiller des formules évasives faites de « pas à ma connaissance », « c'est probable », et de « je ne sais pas » dissimulant mal les approximations de l'enquête. On comprend peut-être mieux les raisons de son anonymat.

La veille, le président Jean-Louis Periès avait demandé aux avocats de ne pas se tromper de procès supportant mal les remontrances à peine voilées adressées à l'encontre du policier belge.

« Nous ne sommes pas là pour faire le procès de telle institution ou de tel service. Qu'il y ait eu des failles, des gens qui soient passés à travers les mailles du filet, malheureusement, c'est acquis depuis un moment. »...




Alize Marion pour DayNewsWorld

PRESIDENTIELLE ET SI VALERIE PECRESSE ECLIPSAIT EMMANUEL MACRON AU SECOND TOUR ?

Avec la désignation par les adhérents des Républicains de Valérie Pécresse, l’Élysée a de quoi trembler Emmanuel Macron va devoir affronter Valérie Pécresse, qui s’installe en effet en deuxième position du baromètre. Grâce à une très forte progression chez les sympathisants de droite (+15 à 54%) et du centre (+12, 35%). Emmanuel Macron comptait sur les réserves de voix à droite pour l’emporter en avril prochain avec son allié Edouard Philippe, l'ancien Premier ministre et fondateur du parti Horizons, qui chasse pour lui sur les terre LR centre-droit et droite modéré.

Mais la présence de Valérie Pécresse bouleverse la donne : entre Edouard Philippe, ancien LR , et Valérie Pécresse, les proximités idéologiques demeurent fort nombreuses et les réseaux d'élus sont souvent très proches ... si bien que le chef de l’État n’a plus désormais la confiance que de 32% des sympathisants LR (-8) .Une chute de 8% en quelques jours seulement! (Sondage Kantar-OnePoint effectué par Le Figaro Magazine le 5 et 6 décembre 2021.). De quoi inquiéter sérieusement la majorité présidentielle qui avec sa boussole du « en même temps » passe son temps à naviguer à vue.

Sans conteste la présidente de l'Ile-de-France mord sur l'électorat macronien du centre et de la droite modérée ,Valérie Pécresse incarnant aussi dans son programme ce libéralisme économique dont se targue Emmanuel Macron. Sur le grand marché de l’attractivité, l’Ile-de-France pèse lourd, Valérie Pécresse a fait ses preuves.

La candidate attaque d'ailleurs fort : elle qualifie le quinquennat de « presque rien » et pointe la réforme avortée des retraites. Animé du seul souci de « plaire », il « crame la caisse », continue -t-elle. « La propension d’Emmanuel Macron à utiliser, en fin de mandat, l’arme budgétaire pour éteindre les départs d’incendies sociaux accrédite la thèse de l’opportunisme plutôt que celle de l’opiniâtre transformation du pays, qui était la promesse centrale de 2017 », analyse ainsi la chroniqueuse Françoise Fressoz dans le Monde. La candidate LR, elle, lui oppose sa volonté de « faire » autour d’un projet libéral consistant, comme en 2017, à réduire la dette, reculer l’âge de départ à la retraite, tailler dans les effectifs de la fonction publique.Une femme pro-business vient donc défier le président de la République sur son terrain de prédilection : l’économie.

Mais Valérie Pécresse va désormais devoir composer avec Eric Ciotti, le finaliste du congrès, et son programme clairement ancré à droite notamment sur les thèmes sécuritaires et migratoires. Les adhérents des Républicains n' ont-ils plébiscité à près de 40% des voix le député des Alpes-Maritimes au second tour ?

Eric Ciotti promet certes de former un « collectif puissant » avec Pécresse, mais souligne cependant avec justesse « l'immense responsabilité » de Valérie Pécresse pour « amener notre famille politique vers la victoire ». Pour ce, il a appelé la candidate à mener « une campagne de clarté absolue contre le macronisme », autour des valeurs « d'autorité, d'identité, de liberté ». Il a défendu les idées « d'une droite claire, forte, sans compromission » et réclamé de « tourner le dos à la prudence » .Ainsi  Eric Ciotti est une ressource stratégique pour Valérie Pécresse, en jouant le rôle de gatekeeper, de portier, pour ceux qui seraient tentés d'aller chez Eric Zemmour. Sans la ligne Ciotti , les Républicains ne pourront pas porter Pécresse à la présidence.

Mais attention, cette ligne de la droite conservatrice pourrait en même temps éloigner à nouveau des LR ces électeurs du centre et de la droite modérée, peu portés par ces sujets de sécurité et d'immigration, et tant convoités...

Rien d'étonnant si interrogé mercredi 8 décembre 2021 sur CNews, le maire de Nice Christian Estrosi ancien LR, rallié de fraîche date à Horizons, a appelé « tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans cette tentative d'aller vers les extrêmes, de se tourner vers les mêmes discours que Madame Le Pen et Monsieur Zemmour » à rejoindre le parti d'Edouard Philippe faisant campagne pour le président sortant.

Mais c'est oublier que la société et le corps électoral se sont « droitisés » par rapport à 2017 sur les questions régaliennes...




Jaimie Potts et Joanne Courbet pour DayNewsWorld

COMMENT VALERIE PECRESSE  DE LA DROITE CENTRISTE VA DEVOIR COMPOSER

AVEC ERIC CIOTTI CONSERVATEUR DE DROITE

Une nouvelle campagne débute pour Les Républicains. Valérie Pécresse a été désignée candidate du parti à la présidentielle, samedi 4 décembre 2021, après le second tour du congrès disputé face à Eric Ciotti.

La présidente de la région Ile-de-France a confirmé son statut de favorite, s'imposant avec 60,95% des voix, contre 39,05% pour le député des Alpes-Maritimes, challenger arrivé en tête au premier tour.

Pécresse première femme candidate LR.

« Pour la première fois de son histoire, notre parti va se doter d'une candidate à l'élection présidentielle », s'est félicitée la vainqueur du congrès.

« La droite républicaine est de retour », a-t-elle clamé, promettant de « restaurer la fierté française et protéger les Français » avec un « projet de franche rupture ».

« Je suis la seule à pouvoir battre Emmanuel Macron », assure désormais Valérie Pécresse.

Mais pour l'instant, la candidate peine à dépasser les 10-11% dans les intentions de vote pour le premier tour de la présidentielle, même si son parti mise sur la dynamique du congrès pour faire bouger les lignes et atteindre les 15%. C'est que pour une certaine droite LR Valérie Pécresse serait macron-compatible...

Composer avec Eric Ciotti au programme clairement ancré à droite

Mais Valérie Pécresse va désormais devoir composer avec Eric Ciotti, le finaliste du congrès, et son programme très à droite.

Eric Ciotti promet certes de former un « collectif puissant » avec Pécresse, mais souligne cependant avec justesse « l'immense responsabilité » de Valérie Pécresse pour « amener notre famille politique vers la victoire ».

Pour ce, il a appelé la candidate à mener « une campagne de clarté absolue contre le macronisme », autour des valeurs « d'autorité, d'identité, de liberté ». Il a défendu les idées « d'une droite claire, forte, sans compromission » et réclamé de « tourner le dos à la prudence ».

Éric Ciotti est clairement héritier de la ligne gaulliste du RPR alors que Valérie Pécresse, elle, est nettement plus centriste (UDF) au point d’avoir un temps quitté un parti qu’elle trouvait trop à droite quand il était dirigé par Laurent Wauquiez.

Or Eric Ciotti s'est lancé dans cette compétition parce que Laurent Wauquiez y avait renoncé.

C'est que l'Auvergnat et le Niçois sont liés par une convergence de vues sur certains sujets, surtout ceux liés à l'identité et à la sécurité. Aucun hasard à ce que ces deux thèmes soient au cœur du projet d'Eric Ciotti, qui martèle sa volonté de voir la France « rester la France ». « Impunité zéro » face aux délinquants, « Guantánamo à la française » pour les terroristes, « priorité nationale et européenne » en matière d'emploi et d'allocations… Autant de mesures qu' Eric Ciotti prône depuis longtemps et que les adhérents des Républicains ont plébiscité à près de 40% des voix à ce second tour.

Sans la ligne Ciotti de la droite conservatrice, les Républicains ne pourront pas porter Pécresse à la présidence.

Si Valérie Pécresse ne s'adresse pas à cet électorat conservateur des LR, ce dernier pourrait se tourner vers une Marine Le Pen ou vers un Eric Zemmour pour qui le député des Alpes-Maritimes avait appelé à voter en cas de duel face à Emmanuel Macron en avril 2022…




Jaimie Potts pour DayNewsWorld

TOURNEE D'EMMANUEL MACRON DANS TROIS PAYS

DU GOLFE ET UN MEGACONTRAT DE 80 RAFALES

 AUX EMIRATS ARABES UNIS

Le président français, Emmanuel Macron, entreprend, vendredi 3 décembre, une visite de deux jours dans trois monarchies du Golfe, aux Emirats arabes unis (EAU), au Qatar et en Arabie saoudite. Objectif : renforcer les partenariats avec ces pays du Golfe.

Le président Emmanuel Macron effectue vendredi une courte visite à Dubaï, première étape d’une tournée dans le Golfe, pour renforcer les relations solides entre la France et les Emirats arabes unis.

Un mega-contrat de 80 Rafales

L’homme fort des Émirats, le prince héritier d’Abou Dhabi Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, dit MBZ, a accueilli le chef de l’État français sur le site de l’Exposition universelle qui se tient à Dubaï jusqu’à la fin mars. Après un entretien en milieu de matinée, les Emirats arabes unis ont signé un accord pour acquérir 80 avions de combat Rafale, construits par le groupe français Dassault Aviation. Cette commande est la plus importante obtenue à l’international pour l’avion de chasse depuis son entrée en service en 2004. La commande vise à remplacer les 60 Mirage 2000-9 acquis en 1998 par Abou Dhabi.

Au total, cette commande, avec l’achat de 12 hélicoptères Caracal et les éléments associés, représente un total de 17 milliards d’euros, selon le ministère des Armées. « Il s’agit d’un aboutissement majeur du partenariat stratégique entre les deux pays, consolidant leur capacité à agir ensemble pour leur autonomie et leur sécurité », s’est félicitée l’Élysée dans un communiqué.

À Dubaï, Emmanuel Macron est accompagné d’une large délégation de ministres, dont Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangères), Bruno Le Maire (Économie) et Florence Parly (Armées), ainsi que de dirigeants d’entreprises, comme Airbus, Thalès, Air Liquide ou EDF. Le puissant fonds souverain émirati Mubadala devrait annoncer qu’il accroît nettement son enveloppe d’investissements, qui serait portée à quatre milliards d’euros, dans des entreprises françaises.

Lutte contre l’islamisme et le terrorisme

Durant cette tournée qui le mène au Qatar en fin de journée puis en Arabie saoudite samedi, Emmanuel Macron entend discuter de « la lutte contre le terrorisme, l’islamisme radical et leur financement » car « coopérer avec ces États, en particulier contre Daech, est essentiel pour garantir la sécurité des Français et Européens », selon l’Élysée.

Ainsi la vente record de Rafales aux EAU vient-elle couronner l’alliance totale nouée au fil des années entre la France et les Émirats arabes unis. Lié à Abou Dhabi par un accord de défense depuis 2015, Paris possède dans la capitale émirienne une base aérienne stratégique pour ses opérations au Moyen-Orient.

Elle a notamment servi pour bombarder les cibles de Daech en Irak et en Syrie ou pour évacuer vers l’Hexagone les derniers ressortissants français d’Afghanistan, ainsi que des centaines de citoyens afghans en danger. Emmanuel Macron et Mohammed ben Zayed, le prince héritier d’Abou Dhabi, se retrouvent notamment dans leur combat commun contre l’islamisme et le terrorisme, et adoptent des positions similaires dans de nombreuses crises qui traversent la région. La ministre des Armées, Florence Parly, estime que le mégacontrat Rafale « cimente un partenariat stratégique plus solide que jamais et contribue directement à la stabilité régionale ».

« Partenaire fiable »

Sur les grands sujets régionaux - Liban, Libye, nucléaire iranien, Irak - le chef de l’État veut que la France joue le rôle d’une « puissance d’équilibre » et d’un « partenaire fiable et incontournable qui dialogue avec tous les acteurs pertinents ». Il devrait plaider la cause du Liban alors que la crise économique qu’il subit est aggravée par les sanctions prises par plusieurs États du Golfe, dont l’Arabie saoudite, qui a stoppé ses importations en provenance de Beyrouth.

Quid des droits humains ?

Clients de l’industrie d’armement hexagonale, considérés à l’Elysée comme des interlocuteurs utiles dans la lutte contre le terrorisme, les régimes visités constituent trois partenaires clés de Paris au Proche-Orient, mais ils sont aussi des alliés embarrassants du fait de leur propension à malmener les droits humains. La visite est sévèrement critiquée par de nombreuses associations de défense des droits humains. La cité-Etat du Qatar, fait en effet face à de nombreuses critiques sur les conditions de travail des migrants affectés à la préparation de la Coupe du monde de football, organisée sur son sol, du 21 novembre au 18 décembre 2022 tout comme le sulfureux Mohammed Ben Salman, « MBS », avec lequel M. Macron s’entretiendra, et sur lequel flotte toujours l’ombre de Jamal Khashoggi, le journaliste saoudien assassiné en 2018 au consulat de son pays à Istanbul.

Mais la Realpolitik ne s'embarrasse pas souvent  des droits humains...




Alize Marion pour DayNewsWorld

ERIC ZEMMOUR CANDIDAT

A LA PRESIDENTIELLE FRANCAISE DE 2022

L'essayiste a sauté le pas. Après de nombreux déplacements en France et à l’étranger, ces dernières semaines, Eric Zemmour a officialisé, mardi 30 novembre, sa candidature à l’élection présidentielle.

«Mes chers compatriotes, (...) comme vous, j'ai décidé de prendre notre destin en main. (...) Il n'est plus temps de réformer la France, mais de la sauver. J'ai décidé de me présenter à l'élection présidentielle. (...) Vive la République, et surtout vive la France !», a-t-il confirmé dans une vidéo publiée ce mardi 30 novembre sur les réseaux sociaux.

Grave, le sexagénaire a lu lentement un long texte, dans une scénographie copiée sur l’appel du 18 juin du général de Gaulle : un micro posé sur un bureau, devant une bibliothèque comme dans les allocutions officielles des présidents de la République.

Il justifie sa décision ainsi : « Je me suis contenté du rôle de journaliste, d’écrivain, de Cassandre, de lanceur d’alerte. Je croyais alors qu’un politicien allait s’emparer du flambeau que je lui transmettais. Je me disais “à chacun son métier, à chacun son rôle, à chacun son combat”. Je suis revenu de cette illusion. »

Ce diplômé de Sciences-po , fils d’une mère au foyer et d’un père ambulancier, se fait connaître, avant souvent d'en être évincé, lors de ses participations à des débats télévisés - « Ça se dispute » sur I-Télé, « On n’est pas couché » sur France 2- ou par ses chroniques à la radio. Il connaît également le succès en librairie avec notamment Mélancolie française (2010), Destin français (2018) et surtout Le Suicide français (2014). Mais Eric Zemmour décide aujourd’hui de ne plus rester un simple commentateur de la vie politique.

Sur le 2e mouvement de la 7e symphonie de Beethoven le candidat d'extrême-droite insiste sur le «sentiment de dépossession» qui touche selon lui «tous» les Français. «Vous avez l'impression de ne plus être dans le pays que vous connaissez. (...) Le pays de Jeanne d'Arc ou de Louis XIV, le pays de Bonaparte et du Général de Gaulle (...). Vous avez compris (...) que la France n'était plus la France et que tout le monde s'en était aperçu», lance-t-il.

Le candidat évoque ensuite l'immigration . « L’immigration n’est pas la source de tous nos problèmes même si elle les aggrave tous », a poursuivi le candidat qui explique dans la foulée son engagement « pour que nos filles ne soient pas voilées et que nos fils ne soient pas soumis », faisant allusion à l'islam.

C' est que pour Eric Zemmour, la France est un pays catholique de racines gréco-latines. Et  se voulant le candidat qui incarne la continuité historique, il défend donc l’assimilation totale des étrangers qui arrivent en France.

Outre la question identitaire il ébauche d'autres thèmes, notamment la nécessité de réindustrialiser la France, de rééquilibrer sa balance commerciale et sa dette, ou encore de «redonner du travail» aux chômeurs. «Nous devons protéger nos trésors technologiques et cesser de les brader aux étrangers, (...) permettre à nos petites entreprises de vivre, de grandir et d'être transmises de génération en génération, (...) préserver notre patrimoine architectural, culturel, et naturel», plaide-t-il également.

Fustigeant l’Union européenne,« qui ne sera jamais une nation », M. Zemmour promet également de « reconquérir » la souveraineté de la France « abandonnée aux technocrates et aux juges européens ».

Ne bénéficiant pas du soutien d’un parti, la constitution d’un réseau sur le terrain sera l’un de ses défis, ne serait-ce que pour récolter les 500 parrainages d’élus nécessaires à une candidature à la présidentielle. Son camp assure déjà s’appuyer sur 250 à 300 promesses de parrainages.

Eric Zemmour est l' invité du 20H de TF1 ce mardi soir et tiendra son premier grand meeting de campagne ce dimanche 5 décembre au Zénith de Paris en tant que candidat officiel à la présidentielle de 2022.

La France n'a pas dit son dernier mot, selon le titre du dernier livre du candidat...




Garett Skyport pour DayNewsWorld

COVID LES NOUVELLES MESURES ENVISAGEES

PAR LE GOUVERNEMENT FRANCAIS

La « cinquième vague est là », martèle le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal pour préparer les Français à de nouvelles mesures.

Depuis deux semaines, le nombre de contaminations progresse rapidement, de l'ordre de 40 à 50% par semaine. Le taux d'incidence, qui mesure le nombre de cas de coronavirus pour 100.000 habitants, est désormais supérieur à 100 sur l'ensemble du territoire, et particulièrement élevé dans le Sud-Est et l'Ouest. Avec d'ailleurs, un Premier ministre, Jean Castex, qui a été lundi soir testé positif au Covid , comme 30.000 personnes en France ces dernières 24 heures. Un chiffre qui marque une très forte hausse en l'espace d'une semaine.

De même, 6.000 classes sont désormais fermées , a annoncé mardi le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer. Un vrai rebond. Dans un contexte où l'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est alarmée ce mardi de « l'emprise » du Covid-19 en Europe qui pourrait faire 700.000 morts supplémentaires sur le continent.

Le nombre de cas explose, mais pas les hospitalisations

Mais l'enjeu est de savoir si cette flambée des infections entraînera un afflux massif à l'hôpital.Et pour l'instant, ce n'est pas le cas. Environ 8.000 malades du Covid sont hospitalisés en France, dont 1.300 dans les services de soins critiques, contre respectivement 6.500 et 1.000 un mois auparavant. Mais pour le Conseil scientifique, le temps presse car cette cinquième vague peut avoir « un impact important » sur l'hôpital, prédit le Pr Delfraissy. « On pense monter à 1.000/1.500 admissions à l'hôpital par jour », mais ce sera « beaucoup plus limité » que lors de la troisième vague (jusqu'à 2.500 par jour), selon lui.

Un rappel pour tous les adultes, « c'est le sens de l'histoire », pour Macron

La vaccination reste très efficace pour empêcher les formes graves de la maladie. Près de 75% de la population totale a été totalement vaccinée en France. La flambée des infections reste aussi inférieure à celle observée dans d'autres pays d'Europe, dont l'Allemagne ou les Pays-Bas. Le gouvernement attribue cela au pass sanitaire, en vigueur depuis juillet.

La perspective d'un rappel de vaccin pour tous les adultes semble se rapprocher, puisque les deux instances qui conseillent le gouvernement pendant la pandémie l'envisagent désormais. « Je ne serais pas étonné qu'on aille progressivement vers des rappels vaccinaux pour tous les adultes qui ont été vaccinés, c'est le sens de l'histoire », avait même avancé Emmanuel Macron vendredi lors d'un déplacement dans le Nord . Désormais, le Conseil scientifique et le Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale (COSV) l'écrivent noir sur blanc.

Reste le calendrier pour la campagne de rappel vaccinal contre le Covid et jusqu'à quel âge à définir pour donner de la visibilité aux citoyens avant les fêtes de Noël.

La troisième dose ne concerne pour l'instant que les plus de 65 ans et les personnes à risque de formes graves (ainsi que les soignants). Cette dose sera nécessaire pour prolonger leur pass sanitaire, et ce mécanisme sera engagé à partir du 15 décembre. La campagne de rappel doit déjà être élargie début décembre aux 50 ans et plus. La HAS a recommandé vendredi un rappel pour les plus de 40 ans, six mois après leur dernière dose. Le Conseil scientifique a invité à « envisager un rappel vaccinal pour l'ensemble de la population adulte » , en conservant l'intervalle de six mois après la primo-vaccination.

Masques, gestes barrières, jauges...

Déjà de retour dans les écoles françaises et dans de nombreux départements le masque pourrait refaire son apparition plus largement dans l’hexagone. Dans son dernier avis du 20 novembre, le Conseil scientifique a appelé à « renforcer les gestes barrières, individuels et collectifs, dont l’impact sur la circulation du virus est très fort, notamment le port du masque ». Il a insisté sur « la réintroduction du masque dans certains lieux ».Avec les masques, la mise en place de jauges dans certains lieux accueillant du public pourrait venir renforcer les mesures anti-Covid. En tête de liste : les boîtes de nuit, les salles de sport et de spectacle.

Autre avis du Conseil scientifique : l’élargissement du télétravail. Mais la ministre du Travail Élisabeth Borne a plutôt appelé les entreprises à « se remobiliser sur ce respect des gestes barrière, remettre le masque en réunion, quand on est dans des espaces partagés ».

L'objectif pour le gouvernement c'est de rester sur les deux outils qui ont permis de traverser la quatrième vague : la vaccination et donc le rappel ainsi que le passe sanitaire, un nouveau confinement ne pouvant plus passer auprès des Français .




Boby Dean pour DayNewsWorld

LES RAISONS D'UNE SITUATION EXPLOSIVE

 EN GUADELOUPE

La Guadeloupe, frappée de plein fouet par l'épidémie du Covid-19 cet été, est secouée depuis une semaine par un mouvement ayant pour origine la contestation de l'obligation vaccinale des soignants . Mais cette mobilisation a dégénéré en violences la semaine dernière, après l'appel à la résistance lancé lundi dernier par un collectif de syndicats et d'organisations citoyennes. Une réunion est prévue ce lundi 22 novembre 2021 à 18 heures autour du Premier ministre Jean Castex.

Des renforts arrivés dimanche.

Pour tenter de restaurer l'ordre, des renforts de police et de gendarmerie (GIGN ET Raid) ont été dépêchés ce week-end depuis la métropole et un couvre-feu a été décrété vendredi, sans permettre pour l'instant d'empêcher la poursuite des pillages et incidents nocturnes, la préfecture faisant par ailleurs état de plusieurs tirs d'armes à feu contre les forces de sécurité.

Le démantèlement des barrages bloquants a commencé dimanche 21 novembre, mais les violences se poursuivant le rectorat a suspendu lundi l'accueil des élèves dans les établissements scolaires.

Situation « très explosive »

Le chef de l'Etat a décrit ce lundi 22 novembre 2021 la situation en Guadeloupe comme « très explosive », du fait selon lui du contexte local, des tensions « historiques » mais aussi de « certains intérêts qui cherchent un peu à utiliser ce contexte et l'anxiété » liée à la campagne de vaccination contre le Covid-19.« Notre priorité c'est de continuer à convaincre que la vaccination est la meilleure protection et de ne rien céder au mensonge, au détournement d'information », a également insisté Emmanuel Macron.

« Accélérer la vaccination »

Selon le dernier bilan disponible de l'épidémie de Covid-19, publié mercredi dernier par l'Agence régionale de santé (ARS) de la Guadeloupe, le taux de protection des soignants libéraux s'établit à 85,3 %, tandis qu'il oscille entre 85 % et 100 % pour les personnels des établissements hospitaliers de l'île. Mais seulement 36,39 % des habitants ont reçu au moins une injection du vaccin, contre 89 % en métropole.

« Nous devons accélérer la vaccination afin de protéger les plus fragiles mais aussi créer une immunité collective dans notre archipel », souligne l'ARS dans ce point de situation.

Dialogue pour restaurer la confiance avec l'Etat,

Si le maire de Pointe-à-Pitre, Harry Durimel (EELV), interrogé par franceinfo, rejoint certes l'analyse de l'ARS, il souligne cependant qu'il  va « falloir qu'il y ait un dialogue » pour restaurer la confiance avec l'Etat, rappelant que les populations des Antilles restaient marquées par le scandale de la pollution à la chlordécone. « Le scandale du chlordécone donne du crédit aux arguments en faveur de la défiance vis-à-vis du vaccin » [alors qu'il était interdit aux États-Unis dès les années 1970 ; N.D.L.R], souligne également Pierre Odin, chercheur en sciences politiques et spécialiste des mouvements sociaux aux Antilles.

Ce pesticide toxique a en effet durablement contaminé les sols après son utilisation de 1972 à 1993 en Guadeloupe et en Martinique dans les bananeraies pour lutter contre le charançon, un insecte qui ravageait les plantations, et il est désormais soupçonné d'être responsable de nombreuses maladies, dont des cancers.

Vers un mouvement social plus large

A la méfiance et la contestation des mesures, comme l'obligation vaccinale pour les soignants et l'instauration du passe sanitaire, se superpose également ce qui apparaît comme un mouvement social plus large « C'est une situation aussi de détresse sociale qui s'ajoute à cette crise sanitaire, à cette peur du vaccin et qui fait qu'on en est là aujourd'hui », a également commenté le maire de Pointre-à-Pitre Harry Durimel (EELV).

Les Antilles sont quasiment privées de toute forme d’économie productive en dehors de quelques lambeaux d’agriculture ultra subventionnés et de tourisme. Ils importent 90% de leur consommation, ne survivent que grâce aux milliards d’euros de la métropole qui leur sont déversés. Le taux de chômage y est colossal, dont 50 % chez les jeunes.

D'ailleurs le préavis de grève dans l'île voisine de Martinique, déposé la semaine dernière, réclame non seulement la fin de l'obligation vaccinale et des suspensions pour les soignants, mais aussi une hausse des salaires et des minima sociaux...




Abby Shelcore pour DayNewsWorld

L' INDEPENDANCE ENERGETIQUE FRANCAISE

 PASSE PAR LA CONSTRUCTION D'AU MOINS

 25 A 30 REACTEURS SELON LA COUR DES COMPTES

La Cour des comptes a alerté jeudi 18 novembre 2021 sur les incertitudes énergétiques qui pèse sur la France.

Elle estime qu'il faut tout de suite choisir la politique énergétique que nous voulons, notamment en matière de nucléaire et ce pour assurer notre indépendance énergétique et notre souveraineté nationale.

La construction de nouveaux moyens de production électrique - qu'ils soient nucléaires ou renouvelables - « appelle des décisions à présent urgentes pour garantir notre approvisionnement à l'horizon de la décennie 2040 », soulignent en effet les magistrats dans une note thématique.

C'était déjà la conclusion du récent rapport du gestionnaire du réseau RTE, alors que le parc nucléaire français vieillit - il a, pour l'essentiel, été construit dans les années 77 à 87 et sera obsolète dans les années 2050- et que les besoins en électricité doivent augmenter de 35% pour réduire l'utilisation des énergies fossiles.

A la suite de cette publication, Emmanuel Macron avait annoncé le 9 novembre le lancement d'un nouveau programme nucléaire, alors que ce thème s'est imposé avant la présidentielle de 2022. La France construit pour l'heure un unique réacteur EPR de nouvelle génération, à Flamanville (Manche).

Entre 25 et 30 réacteurs

EDF a fait à l'Etat une proposition pour construire dans un premier temps 6 nouveaux modèles d'EPR (EPR2) pour un coût de construction estimé à 46 milliards d'euros. Mais les magistrats, pour qui on ne peut décarboner la production énergétique française sans le nucléaire, notent qu'il en faudrait beaucoup plus (jusqu'à « 25 à 30 ») pour maintenir une part de 50% de nucléaire dans la production électrique au-delà de 2050. Cela nécessiterait « une mobilisation et un effort de redressement accélérés de notre industrie nucléaire » et poserait « la question du nombre de sites disponibles ». Ils remarquent aussi qu'EDF ne pourra financer seul les nouvelles constructions et qu'un « partage des risques avec l'Etat  sera nécessaire.

Comment stocker, où implanter, les énergies vertes ?

Mais le nucléaire n'est pas le seul à poser question: « les défis à relever paraissent tout aussi importants pour les nouvelles énergies renouvelables », relève la note. Même s'il n'y a pas d'incertitude technologique du côté de l'éolien ou du solaire, ces derniers se heurtent à d'autres défis, du côté de leur stockage ou de leurs difficultés d'implantation notamment.

La Cour conclut sur le souhait d'un débat « sur des bases mieux éclairées » alors qu'il existe en particulier « un risque important pour les finances publiques ». « Il n'existe ni décision simple, ni solution à faible coût, ni risque zéro », soulignent les auteurs.

Pour faire simple, la transition énergétique va coûter très cher aux Français et passe nécessairement par le nucléaire.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

COVID-19 REBOND EPIDEMIQUE EN FRANCE

La reprise épidémique qui touche l’est de l’Europe gagne de plus en plus l’hexagone. Le dernier point hebdomadaire sur le Covid-19 de Santé publique France confirme ce rebond, qui commence à se faire ressentir à l’hôpital.

Dans tout le pays, « 5 276 cas ont été diagnostiqués par jour » en moyenne la semaine dernière (celle du 18 octobre) contre 4 713 la semaine précédente.

« Au niveau national, le taux d’incidence (proportion des nouveaux cas au sein de la population) était de nouveau en augmentation (+ 14 %) » pour la semaine concernée, lors de laquelle il se montait à 55 nouveaux cas pour 100 000 habitants, c’est-à-dire plus que le seuil d’alerte de 50.

Ce seuil est par ailleurs dépassé « dans 44 départements métropolitains » et est « en augmentation ou stable dans toutes les régions ». Dans la semaine du 18 octobre, il « atteignait 73 pour 100 000 habitants en Pays de la Loire (+ 52 %) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (+ 1 %), et 71 en Île-de-France (-0,2 %) ».

Hausse des hospitalisations

En outre, « le nombre de nouvelles hospitalisations a légèrement augmenté (1 281, + 2 %), avec une hausse plus élevée des nouvelles admissions en soins critiques (346, + 12 %) ».

Actuellement, quelque 6 500 malades du Covid sont hospitalisés, dont un peu plus de 1 000 en soins critiques, réservés aux cas les plus graves.

« En France métropolitaine, les taux de nouvelles hospitalisations et admissions en soins critiques (sont) en augmentation ou stables dans toutes les régions », selon Santé publique France. Provence-Alpes-Côte d’Azur, Île-de-France et Pays de la Loire ont les taux les plus élevés.

« Encourager à la vaccination »

Dans ce contexte d’augmentation, « il est primordial d’encourager la vaccination des personnes non vaccinées contre le Covid ainsi que l’administration du rappel aux 65 ans et plus éligibles, et de maintenir l’adhésion aux gestes barrière à un haut niveau », insiste l’agence sanitaire.

Malgré ces hausses, le gouvernement espère que la vaccination, qui protège des formes graves, permettra d’éviter un engorgement des hôpitaux alors que près des trois quarts de la population française sont complètement vaccinés.




Carl Delsey pour DayNewsWorld

DES INCIDENTS A NE PAS MINIMISER LORS DE L'HOMMAGE A SAMUEL PATY DECAPITE

 PAR UN ISLAMISTE

Il y a un an, le 16 octobre 2020, Samuel Paty était assassiné à la sortie du collège du Bois d’Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), où il enseignait l’histoire-géographie.

Son assassin, Abdoullakh Anzorov, un réfugié russe d’origine tchétchène de 18 ans, en voulait au professeur pour avoir montré des caricatures de Mahomet dans deux cours d’enseignement moral et civique (EMC).

En voie de radicalisation, il avait fait l’objet, en juillet 2020, de plusieurs signalements sur la plateforme Pharos du ministère de l’Intérieur.

Des commémorations ont donc eu lieu dans tous les établissements scolaires de France ce vendredi 15 octobre.

« Le plus bel hommage qu'on peut rendre à Samuel Paty, c'est l'unité, la dignité et c'est ce qu'on a eu hier (vendredi ndlr) dans le système scolaire français », a affirmé le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, invité de RTL ce samedi 16 octobre 2021.

« Cette commémoration s'est déroulée dans un grand calme », a-t-il poursuivi, concédant cependant qu' « il y a eu quelques incidents, on en a recensé 98.

C'est beaucoup moins que ce qu'il y a eu quand il y a eu des attentats précédemment », explique le ministre. Et de minimiser les faits :

Ces incidents, « parfois, ce sont de très petites choses. Parfois, ça peut aller jusqu'à la menace.

Il y en a 7 sur les 98 ». Ce sont des menaces « individuelles ou collectives. Il ne faut pas généraliser.

Parfois, ce sont des propos à l'emporte-pièce, nous les prenons au sérieux », dit le ministre.

Toujours est-il que si plus des trois quarts (77%) des 18 à 30 ans condamnent totalement l'auteur de l'assassinat du professeur d'histoire-géographie en octobre 2020, 9% par contre le condamnent mais partagent certaines de ses motivations, 5% ne le condamnent pas et 9% restent indifférents.

Si pour 62% la décision de montrer une caricature du prophète Mahomet est une initiative qui relève strictement de l'illustration du concept de liberté d'expression, pour 14% d'entre eux cette initiative, derrière cet objectif, relève en fait d'une démarche islamophobe.

Pas étonnant que près des deux tiers des jeunes (63%) estiment que la laïcité est aujourd'hui en danger en France, selon un sondage publié jeudi sur le regard des 18-30 ans sur l'assassinat il y a un an de Samuel Paty.

Des chiffres qui devraient interpeller le ministre de l'Education Nationale...




Garett Skyport pour DayNewsWorld

LA FULGURANTE ASCENSION D'ERIC ZEMMOUR

AU SECOND TOUR DE LA PRESIDENTIELLE

Un sondage donne pour la première fois Éric Zemmour qualifié au second tour de la présidentielle. L'essayiste, qui ne s'est pas encore déclaré, dépasse la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, dans une enquête Harris interactive pour Challenges.

Pour la première fois depuis avril 2013, Marine Le Pen n'est pas donnée au second tour de la présidentielle dans un sondage.

Derrière le chef de l'État, toujours donné en tête du premier tour (avec 24 à 27%), c'est désormais le toujours non-candidat, Éric Zemmour, qui arrive en deuxième position et est ainsi donné au second tour avec 17 à 18% des intentions de vote. Le polémiste a plus que doublé son score en moins d’un mois, devançant chaque semaine un nouveau prétendant à l’Élysée.

« Jamais nous n’avions assisté à une ascension aussi fulgurante en si peu de temps », insiste Jean-Daniel Lévy, directeur délégué de Harris Interactive. L'auteur du Suicide français (2014, Albin Michel) séduit désormais 30% des électeurs de Marine Le Pen en 2017 et 31% de ceux de François Fillon.

Donnée entre 15 et 16% des intentions de vote, la candidate soutenue par le Rassemblement national continue sa dégringolade. « On assiste à l’effondrement du cœur même de l’électorat » de Marine Le Pen . Elle aura perdu 13 points en quatre mois, selon les chiffres du même institut du mois de juin. « Alors qu’elle parvenait à conserver une bonne partie de son électorat de 2017, les transferts en direction d’Éric Zemmour se sont accélérés, dans un phénomène de vases communicants », constate Jean-Daniel Lévy. La défaite de Marine Le Pen face à Emmanuel Macron est un souvenir encore frais pour un noyau qui, rapidement, se fait à l’idée de présenter un nouveau champion pour augmenter ses chances en 2022.

Éric Zemmour donne également un coup de frein au décollage de la campagne de la droite. Ainsi, Xavier Bertrand, toujours le mieux placé à droite, perd un point à 13 % d’intentions de vote contre 11% pour Valérie Pécresse (-1) et 7 % pour Michel Barnier (-1).

À gauche, la candidate socialiste, Anne Hidalgo, et l'écologiste Yannick Jadot, sont à 6% d'intention de vote. Le candidat de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon à 11%.

Le polémiste pourrait continuer son ascension sondagière dans les prochaines semaines.




Britney Delsey pour DayNewsWorld

 QUI DE SANDRINE ROUSSEAU OU DE YANNICK JANOT VA GAGNER LA PRIMAIRE ECOLOGISTE  ?

Ils sont les deux finalistes de la primaire écologiste. Ce dimanche, Yannick Jadot (27,7%) et Sandrine Rousseau (25,14%) sont arrivés en tête du scrutin. Les électeurs déjà inscrits pour voter les départageront entre les 25 et 28 septembre prochains. Bien que membres de la même famille politique, les deux prétendants au style différent défendent aussi leurs propres mesures. L' « écoféministe » radicale versus le pragmatique réaliste. C'est ainsi qu'est présenté le match du second tour de la primaire écologiste entre Sandrine Rousseau et Yannick Jadot. Qu'en est-il vraiment ?

L’économiste de 49 ans, peu connue du grand public, en retrait de sa famille politique après l’affaire Baupin, met en avant sa « radicalité » face au pragmatisme de son concurrent.

Une écologiste de gauche, radicale ,sociale

« Le temps des petits pas et de l’accompagnement n’est plus le moment », a lancé la candidate, revendiquant un clivage avec son concurrent. « Yannick Jadot porte une écologie que je respecte mais qui n’est pas la mienne. Moi, je suis une écologiste de gauche, radicale, sociale », a-t-elle prévenu. Tout est dit. Il faut renverser la table.

« Il y a un désir de radicalité dans la société », affirme-t-elle péremptoirement quitte à prendre des positions des plus clivantes et des plus contestables.

Lors des universités d’été des Verts, son discours très en rupture a marqué les esprits. Sandrine Rousseau a en effet multiplié les prises de position radicales et les sorties « woke », reprenant notamment à son compte, sans sourciller, les thèses racialistes venant des Etats-Unis et du mouvement « BlackLiveMatter ». «L'écologie, c'est pas des hommes blancs à vélo», a-t -elle déclaré cet été. Ou encore : « Nous prenons, nous utilisons et nous jetons les corps des femmes, des plus précaires dans la société et des racisés. Nous ne voulons plus de ce système-là, c’est la révolution que je vous propose », martèle-t--elle  fin août aux Journées d’été à Poitiers. Très engagée dans la lutte contre les discriminations, Sandrine Rousseau veut «ancrer la liberté des femmes à disposer de leurs corps», «faciliter les démarches liées à la transition de genre» et «lutter concrètement contre le racisme».

Partisane d'une «radicalité environnementale», Sandrine Rousseau défend la sortie du nucléaire le plus vite possible, la production d'une énergie d'origine 100% renouvelable d'ici à 2050, une fiscalité carbone «juste» ainsi qu'une augmentation «régulée» des prix du pétrole et du gaz. Elle souhaite ainsi instaurer une taxe carbone pour les entreprises de plus de 100 salariés ou réalisant plus de 15 millions d'euros de chiffre d’affaires, mettre en place une taxation du carbone aux frontières et orienter dans les cinq ans 500 milliards d'euros d'argent géré par la sphère publique et parapublique vers des activités 100% durables.

Il s'agit aussi d'instaurer «un droit à la nature», de renforcer le statut juridique des animaux et créer un «crime d'écocide». Un «nouveau contrat social» doit en outre garantir à chacun «l'accès aux biens de première nécessité» et instaurer «la semaine de 4 jours».

Socialement, l'un des points forts de son programme est la création d'un « revenu d’existence versé de façon individuelle à partir de 18 ans, sous conditions de ressources » qui s'élèverait à 850 euros, «majorée de 300 € en présence d’enfants, pour les personnes seules, les personnes en situation de handicap et variera selon la situation de logement ». Elle souhaite aussi garantir « la gratuité des premiers m3 d’eau et mégawatt heure d’électricité ».

Quant au volet institutionnel, la candidate ambitionne notamment de «garantir l'État de droit grâce à une nouvelle République» par le biais d'une «convention citoyenne pour la démocratie». Pour donner plus de pouvoir aux citoyens, elle souhaite notamment la création d' « une chambre composée de citoyens tirés au sort » et « la modification des règles du Référendum d’Initiative Partagé pour qu’il soit plus accessible et qu’il ait un vrai pouvoir ».

Un programme de rupture assumé par la candidate écologique.« La radicalité est la seule manière de gagner, martèle Thomas Portes, porte-parole de Sandrine Rousseau. Elle a fait revenir des gens dégoûtés de la politique, en se faisant le porte-voix des colères et des discriminations » défend Thomas Portes, ciblant en creux le positionnement de Yannick Jadot.

Le pragmatisme de Yannick Jadot ou l'écologie au pouvoir

En réponse Yannick Jadot, concurrent de l’économiste au second tour de la primaire écologiste, revendique lui aussi une certaine radicalité, refusant d'être cantonné à l'aile droite d'EELV. En effet même s’il bénéficie d’une meilleure notoriété auprès du grand public, le candidat doit d’abord séduire les militants et sympathisants écologistes les plus politisés, c.à-d les plus jeunes. Il ne peut donc se laisser enfermer dans l’aile droite d’EELV, notamment après les bons scores d’Eric Piolle et de Delphine Batho, à plus de 22 %.

Mais l'eurodéputé se veut pragmatique et préfère jouer la carte de « l'écologie au pouvoir ». « La radicalité de Yannick, c’est de mettre l’écologie au pouvoir, d’agir en actes et non en paroles. C’est tout ce que montre son parcours. Il n’a jamais rien cédé aux lobbys, de son passage à Greenpeace au combat contre la pêche électrique au Parlement européen », dit de lui Eva Sas, porte-parole d’EELV et soutien de Jadot.

Ses proches louent aussi son profil consensuel, plus à même de rassembler une majorité de Français. « Les écologistes souhaitent passer un cap, ne plus être dans le témoignage. On l’a fait dans les villes de plus de 100.000 habitants [aux municipales de 2020], on veut le faire maintenant au niveau national », poursuit Eva Sas. « Il faut rassembler autour d’un projet et – c’est peut-être la principale différence – Yannick souhaite le faire avec les forces syndicales, les ouvriers de l’industrie, les agriculteurs… ».

Pour ce faire, l'eurodéputé propose d'investir 20 milliards d’euros par an sur cinq ans pour réussir la transition écologique, en mettant l'accent sur la rénovation thermique et les énergies renouvelables, les mobilités et les infrastructures, la mutation agricole, la préservation de la biodiversité, les universités et l’innovation. Selon lui, cela permettrait de créer un million d’emplois de qualité, non délocalisables et répartis sur tout le territoire. Il souhaite également conditionner les soutiens publics accordés aux entreprises au respect de l’environnement, du progrès social et de l’égalité femmes-hommes.

Sur un plan purement énergétique, si les deux candidats souhaitent sortir du nucléaire, Yannick Jadot souhaite le faire« de manière responsable, c’est-à-dire sur quinze ou vingt ans ».

Le candidat européen veut aussi «s'engager pour une agriculture et une alimentation saines et respectueuses de l'environnement» avec comme objectif l'interdiction des néonicotinoïdes et le glyphosate dès 2022. « D’ici 2030, 30% des fonds de la PAC seront destinés à approvisionner la restauration collective publique en produits 100% bio, de qualité et de proximité », lit-on également sur son site Internet.

Pour «décarboner nos modes de vie» et construire une «France résiliente, innovante et décarbonée», il propose d'interdire la vente de voitures diesel et thermiques classiques à partir de 2030 et généraliser les Zones à Faibles Émissions en 2025.

Le volet social comprend l'ouverture de «droits nouveaux pour les salariés et les actifs» avec un droit au télétravail, ainsi que l'organisation des «transitions professionnelles» et la protection «des plus vulnérables». Aussi Yannick Jadot souhaite-il mettre en place un plan de soutien à la demande doté de 30 milliards d’euros, qui représenterait une aide immédiate de 2000 euros pour les personnes vivant sous le seuil de pauvreté, financé par une contribution exceptionnelle sur les très hauts patrimoines et les dividendes des sociétés dont les bénéfices ont crû pendant la pandémie de Covid-19. L'eurodéputé souhaite également instaurer un revenu citoyen et revaloriser le RSA de 100 euros. Ce dernier serait alloué aux jeunes fiscalement autonomes dès 18 ans, et versé à condition qu'ils aient un projet ou fassent une formation dans des métiers émergents.

Enfin sur le plan institutionnel,Yannick Jadot propose un septennat non renouvelable et l'élection des députés via un scrutin proportionnel « dans un cadre départemental avec un seuil de représentation de 5% et la parité ».

Avec ce programme qui se veut donc moins révolutionnaire que celui de Sandrine Rousseau, Yannick Jadot espère « construire un grand rassemblement» pour gagner les élections .

« Il s’agit plus d’une question de communication que de fond, car le projet d’EELV est déjà radical. En réalité, quel est le meilleur moyen pour faire basculer une partie de l’opinion sur l’urgence climatique ? », interroge Alain Coulombel, le porte-parole d’EELV qui résume le choix des prochains jours.

« Yannick Jadot mise plutôt sur l’apaisement pour ne pas effrayer l’opinion publique. Sandrine Rousseau incarne, elle, le thème de l’urgence de manière plus tranchée, en écho à la partie la plus politisée de l’opinion publique, notamment les jeunes, qui ont un désir de radicalité. », conclut-il.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

FRANCE LE PROCES HORS-NORME

DES ATTENTATS DU 13 NOVEMBRE 2015

Le procès des attentats du 13 novembre 2015 s'ouvre ce mercredi 8 septembre 2021 devant la cour d'assises spéciale de Paris. C' est la plus grande audience criminelle jamais organisée en France. Au moins 145 journées de procès sont prévues jusqu'au 25 mai 2022, le dossier d'instruction compte un million de pages, 330 avocats y figurent, et 1.765 personnes, d'une vingtaine de nationalités différentes, se sont constituées parties civiles. Huit caméras enregistreront les débats au titre des archives audiovisuelles de la justice.

Une salle d'audience de 700 m2

Dans le bâtiment historique du palais de justice de Paris, sur l'île de la Cité, une salle d'audience de 700 m2, la « plus grande jamais construite », a été bâtie, dans le respect du style du palais. Au moins 17 salles annexes pourront retransmettre les débats et une webradio sécurisée permettra aux victimes de suivre les audiences de chez elles, en léger différé.

Salah Abdeslam entendu en janvier.

Un des moments forts du procès sera l'audition de Salah Abdeslam, le seul membre du commando encore en vie. Son interrogatoire est prévu les 13 et 14 janvier 2022. Agé de 31 ans, ce proche d'Abdelhamid Abaaoud, le chef opérationnel des commandos, a abandonné sa ceinture d'explosifs dans la soirée du 13 novembre 2015 pour des raisons qui restent encore inconnues. Depuis, il a presque systématiquement gardé le silence face aux juges ou lors de son procès à Bruxelles en 2018, où il a été condamné à vingt ans de prison pour avoir tiré sur des policiers en 2016. Il risque la perpétuité.

Vingt personnes jugées.

En plus de Salah Abdeslam,  dix-neuf autres personnes seront jugées.

Quatorze seront présentes (onze sont détenues et prendront place dans le box des accusés, trois comparaîtront libres). Parmi elles, Mohamed Abrini (jugé pour avoir accompagné en région parisienne les commandos du 13-Novembre et participé à leur financement et à la fourniture de leurs armes, également impliqué dans les attentats de Bruxelles), Mohammed Amri (qui a reconnu être allé chercher Salah Abdeslam en voiture le soir des attentats pour le ramener en Belgique), Mohamed Bakkali (considéré comme un des logisticiens du commando) ou encore Osama Krayem (un compagnon de cavale de Salah Abdeslam à Bruxelles après les attentats de Paris).

Les autres sont absentes, certains présumés mortes. Il s'agit notamment des frères Fabien et Jean-Michel Clain, tous les deux identifiés dans le message audio revendiquant les attentats du 13-Novembre (ils auraient été tués en février ou mars 2019 dans une frappe aérienne en Syrie) ou encore d'Oussama Atar, considéré comme l'un des responsables de la branche renseignement du groupe Etat islamique et un ordonnateur des attentats parisiens (il aurait été tué dans une frappe occidentale en Syrie en 2017).

Olivia Ronen est l'avocate de Salah Abdeslam.

A 31 ans seulement, Olivia Ronen aura la délicate tâche d'assurer la défense de Salah Abdeslam. Profil bien éloigné du médiatique ténor du barreau de Lille Frank Berton, un temps l'avocat du dernier survivant du commando, elle a été officiellement désignée en novembre 2020. C'est Salah Abdeslam lui-même qui a pris contact avec elle, il y a trois ans, depuis la prison de Fleury-Mérogis où il est détenu sous très haute sécurité.Abdeslam avait officiellement désigné l'avocate en novembre 2020.

Mais Olivia Ronen ne dira rien sur cette rencontre et le moment où la décision a été prise. Pas davantage sur l'état d'esprit de son client ainsi que la manière dont il aborde son procès, alors qu'il est resté principalement mutique depuis plusieurs années. Une ligne de conduite pour ne pas « l'enfermer dans quelque chose de prédéfini », étaye l'avocate.

Reçue au concours de la Conférence du stage qu'elle avait préparé en 2015, elle avait dans ce cadre assuré la défense de l'ancien militaire Erwan Guillard, parti faire le djihad en Syrie et condamné à 11 ans de réclusion criminelle en appel en 2019.

Elle était aussi intervenue dans le dossier de l'attentat perpétré le 14 juillet 2016 à Nice. Une incursion qui s'était soldée par un « sentiment d'impuissance » après le suicide en prison de son client, en 2019.Dans le cadre du procès l'avocate, qui a prêté serment en 2016, sera aussi épaulée par Me Martin Vettes, âgé de 32 ans.

Jean-Louis Périès, un président expérimenté.

A l'inverse, le magistrat qui a été choisi pour présider le procès historique est très expérimenté. A 65 ans, Jean-Louis Périès vivra même son dernier procès avant la retraite. Il s'y prépare depuis près d'un an et demi. Jean-Louis Périès sera épaulé par deux autres présidents d'assises pour le procès : la première assesseure Frédérique Aline et la magistrate honoraire Xavière Siméoni.

Trois avocats généraux représenteront l'accusation, portée par le parquet national antiterroriste : Camille Hennetier, Nicolas Le Bris et Nicolas Braconnay




Garett Skyport pour DayNewsWorld

 FRANCE LES POLICIERS POURRONT PRENDRE LE  TRAIN GRATUITEMENT 

La promesse de Gérald Darmanin, formulée fin mars lors d’un déplacement à Thionville, va devenir réalité. La gratuité des transports sur le réseau SNCF pour les policiers en service actif relevant de la Direction Générale de la Police Nationale a été actée ce vendredi et sera appliquée dès 2022.

« Gratuité des transports : conformément à la demande de l’Unsa Police avant l’ouverture du Beauvau de la sécurité, le ministre de l’Intérieur confirme la mise en place du dispositif au 1er janvier 2022 », a tweeté vendredi ce syndicat.

Le ministre de l’Intérieur en fera l’annonce officielle lundi aux syndicats de policiers.

En contrepartie de la sécurisation des trains

Mais pour bénéficier de la gratuité de leurs trajets quotidiens domicile- travail, ils devront se signaler au personnel à bord et porter leur arme pour participer à la « sécurisation des trains ».

Le ministre s’est félicité sur Twitter d’un « partenariat gagnant / gagnant permettant de mieux sécuriser les trains et faciliter la vie de nos policiers ».

Le prix du billet sera pris en charge par le ministère, a-t-on poursuivi de même source.

En contrepartie de la sécurisation, Gérald Darmanin s’est également engagé à dédommager à hauteur de 75% les trajets de loisirs des policiers sur le modèle de la convention qui existe entre la SNCF et le ministère des Armées. Le reste à charge de 25% sera progressivement pris en charge par un système de bon d’achat puis totalement au 1er janvier 2023.

Une mesure sociale aussi

«Enfin une mesure sociale digne de ce nom», salue sur Europe 1 Fabien Vanhemelryck, secrétaire général du syndicat Alliance. «C’était acté depuis 2016 mais il a fallu attendre ce ministre de l’Intérieur pour qu’il le mette en application. C’est une avancée historique que nous attendions depuis des décennies», précise le policier. Le ministre de l'Intérieur fait d'une pierre deux coups...

A sept mois de l’élection présidentielle la sécurité de la population deviendrait-elle une priorité pour le gouvernement d'Emmanuel Macron ?




Alize Marion pour DayNewsWorld

CORONAVIRUS

LA FRANCE SUR LE RETOUR A LA VIE NORMALE


En visite mardi 31 août 2021 dans un centre de vaccination mobile d'Illkirch-Graffenstaden (Bas-Rhin), Jean Castex s'est voulu optimiste estimant que la France était sur « le bon chemin » d'un retour à la « vie normale ».

« Oui, on est sur le bon chemin car l'on connaît l'origine du bon chemin, c'est la vaccination », a lancé le Premier ministre. Environ 48,5 millions de Français ont reçu au moins une dose à la date de lundi, et 43,9 millions, soit 65,1% de la population, sont considérés comme complètement vaccinés.

La vaccination comme préalable

Le Premier ministre a également estimé que la quatrième vague de Covid-19 était « maîtrisée et contrôlée »Mais il a fait .« Il y a quand même un lien entre le taux d'incidence et le taux de vaccination. On voit que cette quatrième vague - on va parler avec prudence - est maîtrisée on va dire, contrôlée. Nous préparons les rentrées scolaires, universitaires, les vaccinations etc. Donc nous devons rester mobilisés ».

Si en ce qui concerne Ia vaccination, le Premier ministre a une nouvelle fois écarté la mise en place d'une obligation pour tous,. les soignants, par contre, sont concernés et devront avoir reçu au moins une injection au 15 septembre, puis justifier d'une vaccination complète au 15 octobre, pour exercer « La vaccination des soignants, je m'en réjouis beaucoup car elle a fortement progressé », a estimé Jean Castex.

« Donc, la conviction, le sens des responsabilités, restent nos armes privilégiées. »

« Mais je considère qu'il y a encore du travail, il y a encore des populations qui ne sont pas vaccinées et donc qui sont exposées et quelque part qui sont en danger », a insisté le Premier ministre.

Une question de responsabilité collective et individuelle

Ainsi le premier ministre confirme-t-il les propos tenus hier par le président du conseil d'orientation de la stratégie vaccinale , Alain Fischer, qui avait estimé que la France n'était « pas très loin du retour à une vie proche de la normale ». Tout en soulignant qu'il ne pouvait pas « être plus précis » sur la date, « car ça dépend de l'adhésion de la population à la vaccination, du respect des gestes barrières... »

« On n'en est pas encore complètement sorti, c'est une affaire de responsabilité collective et individuelle. », a conclu le successeur d'Edouard Philippe.




Britney Delsey pour DayNewsWorld

CINQ AFGHANS EXFILTRES EN LIEN

AVEC LES TALIBANS ?

Des talibans auraient profité du chaos régnant dans le pays pour s’infiltrer à bord des vols rapatriant les ressortissants afghans et, ainsi, gagner la France. A peine débarqués sur le sol français, cinq Afghans se sont en effet vu notifier leur placement sous surveillance accrue, dans le cadre de la prévention du terrorisme islamiste.

Les services de renseignement ont identifié ces derniers jours cinq afghans soupçonnés proches du mouvement taliban, parmi lesquels un certain Niangalay S.

Le jeune homme, né en 1995 dans la province de Logar, dans l’est du pays, à moins de cent kilomètres de Kaboul, a pu profiter d’une opération de rapatriement le 18 août à la faveur, souligne une source policière, « de la confusion ambiante qui régnait sur place ».

Transféré de l’ambassade de France à l’aéroport international de Kaboul puis à Abou Dhabi (Emirats arabes unis) par avion militaire gros porteur A400M, il a ensuite pu gagner la France.

Le jeune homme lui-même aurait non seulement admis appartenir au mouvement taliban, mais encore confirmé les éléments recueillis par les services de renseignement, selon lesquels il occupait notamment la fonction de responsable d’un check-point situé non loin de l’ambassade de France, avant de se mêler au flot des réfugiés accueillis dans l’enceinte du bâtiment lors de la chute de la ville.

Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a précisé que cette personne avait «très largement aidé à l’évacuation de l’ambassade de France » …

«Devant les difficultés extrêmement fortes de pouvoir faire des enquêtes de sécurité sur les personnes devant être

rapatriées », les autorités françaises « ont accepté d’embarquer cette personne et sa famille », a ajouté le ministre.

A l’arrivée du vol à Abu Dhabi, la Direction générale de la surveillance intérieure (DGSI) « a fait le travail qu’elle n’avait pas pu faire à Kaboul » en menant des entretiens de sécurité, a-t-il expliqué.




Alize Marion pour DayNewsWorld

AFGHANISTAN

 PLUS D'UN MILLIER D'AFGHANS EXFILTRES

 EN FRANCE

Une sixième rotation du pont aérien mis en place par l’armée française pour exfiltrer les Français et certains Afghans de Kaboul tombée aux mains des talibans a permis l’arrivée dimanche soir à Paris de 250 personnes, a annoncé l’État-major.

Pont aérien, opération Apagan

« Ce soir un A330 s’est posé à Paris, en provenance d’Abu Dabi. À son bord, 250 Français et Afghans désormais en sécurité. Un autre A330 se posera dans la nuit, avec 150 personnes », a tweeté l’État-major Français. Le vol arrivé dimanche soir représente la sixième arrivée et celle annoncée sera la septième.

250 Français et Afghans ont été exfiltrés et mis en sécurité dimanche soir grâce au pont aérien entre Kaboul et Paris. Un autre vol avec 150 personnes à bord est attendu

Le pont aérien français, baptisée opération Apagan, transporte les exfiltrés de Kaboul à Abou Dhabi, sur une base militaire française, puis jusqu’à Paris.

Le premier vol arrivant à Paris a ramené mardi 41 personnes, principalement des Français, mercredi 209 personnes, principalement des Afghans, jeudi 206, vendredi une centaine, tout comme samedi.

Deux ministres aux Émirats arabes unis .

Depuis le 15 août, « près de 100 ressortissants français, près de 40 ressortissants de pays partenaires et plus d’un millier d’Afghans » menacés pour avoir travaillé auprès d’institutions et ONG françaises ou en raison de leur engagement dans la société civile afghane ont ainsi rejoint la France via les Émirats, a précisé le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian

De nombreuses personnes disant avoir travaillé pour des structures françaises ou des membres de la société civile ont demandé à être exfiltrées, alors que la situation à Kaboul est tendue, l’ambassade s’est repliée sur l’aéroport, cerné d’une foule d’Afghans qui voudrait être exfiltrée.

Les ministres Jean-Yves Le Drian et Florence Parly aux Emirats-Unis

Les ministres français des Affaires étrangères et des Armées sont attendus lundi aux Émirats arabes unis, où ils feront le point sur le dispositif français qui a déjà permis d’évacuer plus de mille Afghans depuis le retour des talibans au pouvoir à Kaboul. Jean-Yves Le Drian et Florence Parly vont se rendre sur la base aérienne 104 d’Al-Dhafra, à 30 kilomètres d’Abou Dhabi, où l’armée de l’Air française a mis en place un pont aérien vers Kaboul, ont annoncé les deux ministères dans un communiqué commun.

Les deux ministres rencontreront « les diplomates, les militaires, les policiers et l’ensemble des personnels qui concourent, dans des conditions extrêmement difficiles, au déroulement des opérations d’évacuation depuis Kaboul ».

Les cas de tous les Afghans qui sollicitent les autorités françaises pour demander à être exfiltrés de leur pays tombé aux mains des talibans sont examinés, a assuré le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.

« Plus de 9 Afghans sur 10 obtiennent l’asile et un statut de réfugié »

Depuis la conquête de l’Afghanistan par les Talibans et la déclaration controversée d' Emmanuel Macron sur la nécessité, pour la France, de se « protéger contre les flux migratoires irréguliers », la question de l’accueil des Afghans exilés domine le débat politique national.

Stanislas Guérini, délégué général de La République en marche (LREM) et Laurent Jacobelli, porte-parole du Rassemblement national (RN), ont ainsi avancé des chiffres similaires.

« Chaque année, ce sont 10.000 Afghans qui demandent l’asile dans notre pays. Plus de 9 sur 10 obtiennent l’asile et un statut de réfugié », avançait le premier, quand le second affirmait :

0« Il y a déjà 10.000 réfugiés afghans par an qui demandent l’asile politique en France, les 4/5e l’obtiennent ». « Il faut donner le droit d’asile à tous ceux qui remplissent les critères, et particulièrement à ceux qui ont travaillé pour notre armée ou avec des ONG françaises, qui sont aujourd’hui en danger », confirme Sylvain Maillard, député de Paris et porte-parole du groupe LREM. « Nous n’avons pas du tout à rougir car nous sommes l’un des pays qui accueillent le plus d’Afghans et qui leur donnent le plus de protection », a souligné l’Elysée ce mardi, alors que depuis 2018, la France a accordé l’asile à environ 90 % des quelque 10.000 demandes d’asile d’Afghans.

Les Afghans exfiltrés pourront effectuer une demande d’asile en France s’ils le souhaitent.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

LES ANTI-PASSE SANITAIRE, UN MOUVEMENT HETEROCLITE ET CONTRADICTOIRE

Les opposants au pass sanitaire et à la vaccination étaient au rendez-vous pour leur sixième week-end de mobilisation, samedi 21 août, avec plus de 220 manifestations recensées par le ministère de l'Intérieur. Ils se sont élancés aux quatre coins du pays en début d'après-mi. Au total, 175 503 personnes ont défilé, annonce la même source, un chiffre en baisse par rapport à la semaine précédente, qui avait mobilisé près de 215 000 manifestants. Vingt personnes ont été interpellées, et un membre des forces de l'ordre a été blessé.

Mais qui sont ces manifestants ?

« Une ultraminorité », assurait le ministre de la santé Olivier Véran vendredi 16 juillet. Une des clés de la réussite de la mobilisation des manifestations contre le passeport sanitaire, tous les samedis dans plusieurs villes, est de réunir des personnes aux motivations diverses, se recoupant ou non : anti-passe sanitaire, anti-vaccins, complotistes et anti-système.

Dans les cortèges se mêlent militants des partis extrêmes, adeptes des médecines douces, complotistes biberonnés aux réseaux sociaux, personnels soignants vent debout contre la vaccination obligatoire ou commerçants excédés. Un mouvement hétéroclite et parfois contradictoire: on peut être anti-passe sans être anti-vaccination. On trouve par exemple des restaurateurs qui manifestent leur mécontentement car le passe sanitaire nuit en partie à leurs revenus. Dans ce mouvement, tout se mélange.

Les ­non-vaccinés voient à 94 % un danger dans un « vaccin sur lequel on manque de recul ». Ils jugent à 88% que le passe sanitaire « est une atteinte aux libertés », et à 89% qu'il y a « d'autres moyens de lutter contre le Covid-19 que la vaccination ».

Les conspirationnistes peuvent dans ce contexte libérer leurs théories les plus folles. Par exemple, les vaccins du Covid-19 sont conçus pour réduire la population mondiale, ou encore pour contrôler les esprits grâce à la 5G ». Les mesures sanitaires restrictives de liberté auraient pour objectif d’imposer un nouvel ordre mondial reposant sur une surveillance généralisée des populations.

Il y a ceux aussi dont la principale motivation n’est pas la crise sanitaire mais l’opposition à la politique d’Emmanuel Macron ou, plus globalement, au « système », c’est-à-dire aux partis de gouvernement. Et les mots pour l'exprimer, violents : pour 43% des sondés, « la France devient une dictature ». Une opinion surtout défendue par les non-vaccinés (82%), les sympathisants LFI (64%) et RN (68%). Apparaissent ainsi des figures habituées de la contestation sociale, comme Jérôme Rodrigues, Eric Drouet ou Maxime Nicolle, tous trois anciens leaders du mouvement des gilets jaunes. Mais aussi les ennemis indéfectibles du système. Qu’ils soient d’extrême gauche, libertaires de la mouvance « antifa » ou militants du Nouveau parti anticapitaliste (NPA). Ou qu’ils soient d’extrême droite, des chrétiens intégristes de Civitas aux divers groupuscules néofascistes, souvent en ravivant un complotisme antisémite. Leur cohabitation est parfois émaillée de tensions voire de violences comme on l'a vu à Nantes, à Montpellier ou à Metz.

Face à cette minorité bruyante 72% des Français plébiscitent la vaccination et près de 46 millions ont reçu au moins une dose.

L'opinion soutient aussi majoritairement le passe sanitaire, à 57%. D'ailleurs, 60% des sondés le voient comme « une façon de responsabiliser ceux qui ne veulent pas se vacciner ».




Jaimie Potts pour DayNewsWorld

COVID LE TRI DES PATIENTS ATTEINTS DU VARIANT DELTA EN GUADELOUPE

Depuis plusieurs semaines, les Antilles, dont la situation sanitaire est jugée « d'extrêmement grave » par le ministre des Outre-mer Sébastien Lecournu, subissent de plein fouet les effets de la quatrième vague de Covid-19.

Un tri des patients

La Guadeloupe et la Martinique sont aujourd'hui les départements les plus touchés dans le pays. Pour faire face à cette situation, un tri des patients à l'entrée de l'hôpital et au niveau de l'admission en service de réanimation serait effectué en Guadeloupe, selon une source du Courrier Picard.

Ce tri en service de réanimation s'opérerait à partir de 50 ans et depuis ce lundi. « Les malades au-dessus de 50 ans et ceux en dessous ayant au moins un facteur de comorbidité ne sont plus intubés, confient au quotidien deux infirmières du CH de Dunkerque, envoyées en renfort à l'hôpital de Pointe-à-Pitre en Guadeloupe la semaine dernière. La perte humaine sera énorme malgré toutes les bonnes intentions. Plus les jours passent, plus on se rend compte que la situation est catastrophique ! Les gens meurent dans les couloirs faute de place ».

L'information a été confirmée par le quotidien L'Echo de la Lys, dans les colonnes duquel une infirmière a confié « qu'aujourd'hui, ne pas être admis en réanimation c’est possible si vous n’avez pas 50 ans. On recule encore une fois. Les plus de 50 ans ne reçoivent malheureusement pas les soins auxquels ils pourraient prétendre ».

De nouveaux renforts de soignants venant de la métropole

Face à la dégradation de la situation sanitaire aux Antilles, de nouveaux renforts de soignants vont être envoyés vendredi en Guadeloupe et en Martinique, d’où une dizaine de malades devraient être évacués vers la métropole dans les prochains jours, a indiqué le ministère de la Santé, ce mercredi.

Le pont aérien se poursuit pour soulager les hôpitaux antillais saturés par les cas de coronavirus. « Un peu plus de 120 » soignants sont partis mardi pour la Guadeloupe et la Martinique, et « d’autres renforts arrivent vendredi », toujours « équitablement répartis entre les deux îles », selon le ministère.

Envoi d'oxygène médical

Florence Parly, ministre des Armées, a annoncé lundi un premier voyage du navire Dumont d’Urville de la Marine nationale pour livrer de l’oxygène aux Antilles, frappées de plein fouet par la quatrième vague de l’épidémie. L’acheminement de plus de 100 tonnes d’oxygène médical en Martinique doit permettre de prévenir tout risque de pénurie dans l'île.

Parti le 15 août depuis la Guyane, il « devrait accoster à Fort-de-France le 19 août pour mettre ces stocks d’oxygène à la disposition de l’Agence régionale de santé », indique son communiqué.

Des évacuations qui vont « se renforcer »

Ces professionnels de santé – dont le nombre n’a pas été précisé – doivent assurer « la relève » des 240 médecins, infirmiers et aides-soignants arrivés la semaine dernière. Au CHU de Guadeloupe, 40 % des lits sont désormais occupés par des patients Covid-19, et la morgue est saturée, a indiqué mercredi Gérard Cotellon, le directeur général du CHU. Les 46 lits de réanimation ouverts sont occupés et les urgences enregistrent jusqu’à 80 passages par jour, pour le Covid uniquement. « Tout le monde fait du Covid, même ceux dont la spécialité est loin de ce type de pathologie », a souligné Gérard Cotellon.

De nouvelles évacuations sanitaires vers la métropole sont « en cours d’organisation pour la fin de semaine ou le tout début de semaine prochaine », afin de désengorger les services de réanimation de Pointe-à-Pitre et Fort-de-France. Le ministère envisage le transfert de huit malades par gros-porteur dans le cadre de l’opération « Hippocampe », ainsi que de trois autres patients en jet Falcon, dont « les dates et îles de départ sont en cours de calage ». La directrice générale de l’Agence régionale de santé en Guadeloupe Valérie Denux a indiqué lors d’une conférence de presse que les évacuations sanitaires allaient « se renforcer » dans les semaines à venir.

La vaccination encore trop faible aux Antilles

En début de semaine prochaine, « nous ferons une autre rotation et on va ensuite accélérer les évacuations sanitaires en fonction des besoins car la vague est très forte et nous rattrape », a-t-elle ajouté, anticipant plusieurs évacuations par semaine. Ce dispositif est « plus que nécessaire pour soulager les services du CHU », a relevé Valérie Denux. « Nous avons ouvert 86 lits de réanimation sur tout le territoire et 82 sont occupés. Or, nous avons 5 à 7 entrées par jour ». Entre le 9 et le 15 août, la Guadeloupe a enregistré 7.276 nouveaux cas.

Aux Antilles, la couverture vaccinale est trois fois inférieure à celle de la métropole. Côté vaccination, 32 % des Guadeloupéens de plus de 18 ans ont reçu une première injection, quand seulement 20,9 % ont un parcours vaccinal complet.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

CINQUIEME MANIFESTATION

 CONTRE LE PASSE SANITAIRE EN FRANCE

Les opposants au passe sanitaire descendent dans la rue, samedi 14 août 2021, pour un cinquième week-end d’affilée, plus de 200 manifestations étant prévues en France.

Les autorités s’attendent à voir défiler  environ 250 000 manifestants sur l’ensemble du territoire.

Inédite en plein été, la contestation n’en finit plus de grossir. Ils étaient un peu plus de 237 000 la semaine dernière, selon le ministère de l’intérieur, soit plus du double que lors de l’ampleur des débuts du mouvement, à la mi-juillet.

Les manifestants accusent le gouvernement de sous-estimer la protestation anti-passe sanitaire.

Le collectif militant Le Nombre jaune, qui publie sur Facebook un décompte ville par ville, recensait, pour sa part, samedi dernier plus de 415 000 participants au « minimum » en France.

Dans plusieurs villes, le mouvement se présente en ordre dispersé.

Notamment à Paris, où la présence de l’extrême droite empêche jusqu’à présent la création d’un front commun. Trois rassemblements différents y sont encore prévus samedi.




Boby Dean pour DayNewsWorld

 SITUATION SANITAIRE DRAMATIQUE

 DANS LES ANTILLES

En France, la quatrième vague de Covid-19 frappe particulièrement les territoires d’outre-mer. Emmanuel Macron s’est alarmé, mercredi 11 août 2021 en ouvrant un conseil de défense sanitaire, de la « situation dramatique » de l’épidémie dans les Antilles, où « l’augmentation des contaminations se traduit par une explosion des formes graves » de Covid-19.

Outre la flambée des cas de Covid-19 dans les Antilles, le chef de l'Etat a souligné « l'état des lieux préoccupant » en régions Provence-Alpes-Côte d'Azur, Corse et Occitanie, où le taux d'incidence dépasse les 500 cas pour 100.000 et fait craindre une montée de la pression hospitalière, a-t-il ajouté.

« Un scénario d’urgence est aujourd’hui devant nous », a déclaré le chef de l’Etat lors de ce conseil de défense en visioconférence.

Cette situation « implique la solidarité inconditionnelle de la nation » et offre « la démonstration cruelle » que « la vaccination est le moyen le plus efficace » contre le virus, a-t-il ajouté. Cette flambée des contaminations a en effet une explication : la faible vaccination. En Martinique, 14,8% seulement de la population est totalement vaccinée contre 55,6% sur l'ensemble du territoire national.

« L’objectif, c’est la vaccination de tous les Français », a dit M. Macron, lançant un « appel au civisme et au sens du devoir ».

Il a expliqué "qu 'il faut tenir au moins la cible des 50 millions de vaccinés à la fin du mois d'août », et que

« nous sommes en bonne voie », puisque « 37,8 millions de Français » sont déjà complètement vaccinés.

Le président a aussi confirmé la mise en place, à la rentrée, d’une campagne de rappel vaccinal, avec une troisième dose pour les plus de 80 ans et les personnes particulièrement vulnérables.

Enfin, les collégiens, lycéens et étudiants auront la possibilité de se faire vacciner dans leurs établissements scolaires.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

 ASSASSINAT D'UN PRETRE EN VENDEE

EN FRANCE

Le Père Olivier Maire a été découvert mort ce lundi 9 août à Saint-Laurent-sur-Sèvre en Vendée. La commune se situe à une vingtaine de kilomètres au sud de Cholet ont confirmé le diocèse et la gendarmerie de Mortagne-sur-Sèvre.

Gérald Darmanin a annoncé qu'il se rendait sur place via un tweet. « Tout mon soutien aux catholiques de notre pays après le dramatique assassinat d’un prêtre en Vendée. Je me rends sur place. »

Le suspect remis en liberté en juin

Un homme se serait rendu à la gendarmerie de Mortagne-sur-Sèvre. ll s'agirait du sacristain bénévole de nationalité rwandaise, mis en examen pour l'incendie à la cathédrale de Nantes le 18 juillet 2020, rapporte France 3.

Il avait été remis en liberté sous contrôle judiciaire en juin dernier après plusieurs mois d'incarcération dans l'attente de son procès.

L'auteur présumé sortait d'un séjour en hôpital psychiatrique et était hébergé par la communauté des frères missionnaires Montfortains selon nos confrères.

Les missionnaires montfortains constituent une congrégation présente dans une trentaine de pays, axée sur la charité et l’hospitalité.

La dernière attaque mortelle visant un membre de l’Eglise catholique en France remonte au 29 octobredernier

Brahim Aouissaoui, un Tunisien alors âgé de 21 ans, avait tué au couteau deux fidèles et le sacristain de la basilique Notre-Dame-de-l’Assomption à Nice .




Carl Delsey pour DayNewsWorld

NAISSANCE DE DEUX PANDAS JUMELLES

AU ZOO DE BEAUVAL EN FRANCE

La famille panda s'agrandit au ZooParc de Beauval après la naissance de jumelles, dans la nuit du dimanche 1er août au lundi 2 août 2021. Les deux petits plantigrades rejoignent dans la fratrie leur grand frère Yuan Meng, né le 4 août 2017.

« Les deux bébés sont roses. Les deux sont en parfaite santé. (...) Ils sont magnifiques », a réagi le président du ZooParc, Rodolphe Delord, depuis le centre de contrôle du Centre de reproduction et de sauvegarde des pandas de Beauval.

« Les dix premiers jours sont la période sensible, mais les deux bébés, deux petites filles a priori, sont solides et Huan Huan a un bien meilleur comportement. Elle a les gestes d'une bonne maman. C'est une chouette naissance », a apprécié le chef vétérinaire du zoo Baptiste Mulot, qui ne pourra déterminer avec certitude le sexe des petits pandas avant quelques jours.

Huan Huan a d'abord donné des premiers signes d'agitation dimanche vers 17 30. Alternant activité et sommeil, elle a finalement perdu les eaux à 00 h 30 avant de donner naissance à ses petits à 01 h 03. Immédiatement, les bébés se sont montrés vifs et ont poussé des cris aigus. Poids conforme pour des bébés pandas.

Mis en couveuse

Une soigneuse du Centre de recherche sur le panda géant de Chengdu, venue spécialement pour les naissances, a réussi à s'emparer de l'un des bébés pandas pour lui prodiguer les soins et le placer en couveuse. Il pesait 149 grammes, un poids « très rassurant » pour un bébé panda.

« Plus ils sont gros, moins ils sont fragiles. Ils sont dans la fourchette haute car ils doivent faire entre 100 et 150 grammes à la naissance », a expliqué le vétérinaire.

La deuxième petite femelle, qui a bénéficié d'un peu plus de temps avec sa génitrice, a été pesée à 128 grammes. Les soigneurs vont maintenant devoir gérer la santé de Huan Huan et procéder à des rotations régulières des bébés auprès de leur mère.

La reproduction du panda est très difficile et la femelle n’est fertile que deux jours par an maximum. Les deux oursons seront élevés par leur mère et les soigneurs en alternance, un ourson à la fois. Ceci pour soulager l’ourse, d’après le président du zoo de Beauval. « Dans la nature, la mère abandonne le plus faible car elle ne peut pas élever deux petits. » .« Ils vont être mis en couveuse et ils vont aller téter leur mère en alternance. Ils vont être surveillés 24 heures sur 24  », a précisé Rodolphe Delord.

Une espèce qui n'est plus « en danger » mais « vulnérable »

Fin mars, les deux pandas géants, Huan Huan et Yuan Zi, l'une des principales attractions de Beauval, avaient tenté de s'accoupler. Une insémination artificielle avait également été réalisée par précaution, la femelle n'étant féconde que 24 à 48 heures par an.

C'est grâce à cette technique que Huan Huan avait donné naissance à ses premiers jumeaux, dont un seul s'était avéré viable. Désormais âgé de 4 ans, le premier panda né en France pèse désormais plus de 100 kilos.

Depuis 2016, les pandas géants ne sont plus « en danger » d'extinction sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Mais l'espèce reste toutefois « vulnérable », alors que 500 pandas vivent en captivité et  2000 à l'état sauvage en Chine.

Statut de trésor national chinois

Longtemps braconné, l’animal est devenu un emblème de la Chine mais aussi celui de la lutte pour la protection de la nature. Il est notamment présent sur le logo du WWF (Fonds mondial pour l’environnement). Depuis de nombreuses années, Pékin offre ou prête des pandas à certains pays, dans un but de préservation ou d’amélioration des relations diplomatiques.

Les jumelles, ainsi que leur grand frère, repartiront en Chine dans quatre ans, conformément à l’accord passé avec le pays. Pour les parents, initialement prêtés pour dix ans en 2012, le zoo  » prolonger l’accord pour dix nouvelles années ». ​Les négociations sont en cours entre les deux pays et passent directement par les chefs d’État, en raison du statut de trésor national chinois du panda et du symbole diplomatique qu’il représente.

Les deux nouveaux-nées du Loir-et-Cher n'auront des noms définitifs que dans 100 jours. Selon la tradition, ils seront choisis par la Première Dame chinoise. Comme un signe que la naissance s'inscrit dans le cadre de la « diplomatie du panda ».




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

LA PROMOTION DU 14 JUILLET 2021

 DE LA LEGION D'HONNEUR

Cette promotion a distingué 467 personnes, à parité: 393 chevaliers, 53 officiers, 17 commandeurs, 2 grands officiers et 2 grand'croix.

Le philosophe Edgar Morin, le skipper Jean Le Cam, le préfet Didier Lallement ou la chorégraphe Carolyn Carlson font partie de la promotion du 14 juillet de la Légion d'honneur qui a été publiée ce mercredi au Journal officiel.

Cette promotion a distingué 467 personnes, à parité: 393 chevaliers, 53 officiers, 17 commandeurs, 2 grands officiers et 2 grand'croix, dont Edgar Morin, qui a fêté le 8 juillet ses 100 ans. Il a été élevé à la dignité de grand'croix, la plus haute distinction de la Légion d'honneur, comme Alain Mérieux, fondateur de l'institut du même nom (biologie industrielle).L'ancien directeur de l'OMC, Pascal Lamy, président d'honneur de l'institut Jacques Delors, a pour sa part été promu grand officier. Le préfet de police de Paris Didier Lallement devient commandeur, parmi les quelque 30% d'acteurs du secteur public (hors santé et enseignement) promus.

Jean-Pierre Pernaut, Harry Roselmack...

Dans le secteur de la culture, la chorégraphe franco-américaine Carolyn Carlson et l'avocat, écrivain et membre de l'Académie française, François Sureau ont reçu le même grade.

L'actrice Laetitia Casta et les journalistes Jean-Pierre Pernaut et Harry Roselmack, deux figures de TF1, ont eux été nommés chevaliers. Le vainqueur du Vendée Globe 2020/2021, Yannick Bestaven, a été nommé au même grade, ainsi que le skipper Jean Le Cam.

Parmi les professionnels de santé, Marcel Lascar, fondateur de SOS médecins, a également reçu la décoration de chevalier.

Une liste de 467 personnalités, honorées en ce mercredi de fête nationale, a été publiée au Journal officiel

La Légion d’honneur est la plus haute distinction française et l’une des plus connues au monde. La promotion du 14 juillet est l’une des deux promotions civiles annuelles de la Légion d’honneur, avec celle du 1er janvier.

Fondée par Napoléon Bonaparte en 1802, la Légion d’honneur compte aujourd’hui 92 000 membres, récompensés pour leurs mérites éminents au service de la nation.




Carl Delsey pour DayNewsWorld


LE GENERAL LECOINTRE CHEF D'ETAT-MAJOR

 DES ARMEES FRANCAISE TIRE SA REVERENCE

L'Elysée a annoncé son départ et la nomination du général Thierry Burkhard, actuel chef d'état-major de l'armée de Terre, avant que le général Lecointre ne le confirme ce dimanche 13 juin lors de l'émission du Grand Jury (RTL/LeFigaro/LCI).

« Le général François Lecointre a soumis il y a plusieurs mois au président de la République sa demande de quitter le service actif après le 14 juillet 2021.

Le président de la République tient à saluer en lui le grand soldat, le chef militaire et le serviteur de l'État », a indiqué la présidence.

Le chef d'état-major des armées commande toutes les opérations militaires de la France et veille au bon fonctionnement de l'institution. Le général Lecointre aurait pu être encore maintenu à son poste. Il ne le souhaitait même si le président lui « a demandé de rester plus longtemps ».

« Préserver les armées »

« Il n'est pas bon qu'un chef d'état-major des armées puisse être exactement aligné sur un mandat présidentiel », a estimé pour sa part François Lecointre. « Il faut à tout prix préserver les armées d'un risque de soupçon sur leur absolue neutralité politique ».

« Je ne souhaitais pas qu'un chef d'État-Major des armées soit associé à un politique (...) Le tuilage garantit une continuité », a-t-il ajouté.

« Vous ne connaissez pas le cœur des armées (...) Le président de la République, par définition, pas plus que n'importe qui de sa génération », a continué François Lecointre.

Des propos qui interviennent alors que deux tribunes de militaires ont provoqué il y a quelques semaines une petite tempête politique, n'épargnant aucun parti et poussant la ministre des Armées Florence Parly à intervenir pour rappeler, elle aussi, l'exigence de neutralité du soldat. Dans la seconde tribune, des cadres supérieurs anonymes dénonçaient ce qu'ils perçoivent comme « la guerre civile (qui) couve » dans le pays.

« Qu'un militaire aille se prévaloir de son grade et engager les armées dans une prise de position qui peut être assimilée à du militantisme politique, ce n'est pas acceptable », a réagi François Lecointre, toujours sur le plateau du Grand Jury (RTL/LeFigaro/LCI) ce dimanche 13 juin 2021.

Une haute fonction « difficile, éprouvante »

Le général Lecointre avait succédé en juillet 2017 à Pierre de Villiers, qui avait démissionné avec fracas sur fond de coupes budgétaires abruptes et de réformes au pas de charge.

Sa haute fonction, qu'il décrit comme un « poste charnière entre le politique et le militaire » est « difficile, éprouvante : elle vous force à une grande honnêteté vis-à-vis des politiques sur les conséquences des décisions, qu'il faut ensuite mettre en œuvre en y adhérant pleinement », confiait-il.

Rwanda, ex-Yougoslavie, Matignon : il affiche un parcours mêlant brillants états de service sur le terrain et solide expérience des coulisses feutrées du pouvoir. Âgé de 59 ans, ce Saint-Cyrien poivre et sel au profil athlétique a été notamment chef du cabinet militaire du Premier ministre, où il avait servi les socialistes Manuel Valls et Bernard Cazeneuve, puis Édouard Philippe.

Issu de l'infanterie de marine, il a servi en Irak lors de la première guerre du Golfe (1991), à Djibouti (1991-93), en Somalie (1992) ainsi qu'au Rwanda, en plein génocide, dans le cadre de l'opération Turquoise (1994) puis durant la guerre de Yougoslavie (1995).

Héros de la bataille de Vrbanja en Bosnie en mai 1995, où le jeune capitaine s'est battu à la baïonnette pour reprendre le pont aux forces serbes et défendre l'honneur de la France, le général Lecointre aura passé 4 ans à accompagner la « remontée en puissance des armées ».

Des moyens qui ne permettent pas une montée en puissance

A la tête des armées françaises, il a connu une Loi de programmation militaire (LPM) qui a redonné du souffle à la troupe après des années de restrictions budgétaires très dures.

Pour autant, les désaccords ont persisté entre les armées et l'Élysée. Les moyens militaires demeurent limités comparés aux menaces décrites dans la Revue stratégique. Le général Lecointre ne cesse d'agiter le spectre du retour d'un conflit de « haute intensité » face à un adversaire aux moyens aussi performants que ceux de la France.

« La loi de programmation militaire actuelle aujourd'hui vise à consolider ce modèle d'armée complet », confiait-il récemment. Avec ce modèle « complet », les armées conservent, parfois a minima, toutes les compétences. « Elle ne vise pas une montée en puissance ou l'acquisition d'une masse qui permettrait à l'armée de s'engager dans un conflit étatique majeur », ajoutait-il.

ll part aussi alors que le chef de l'Etat vient d'annoncer, après plus de huit ans d'engagement massif, une réduction de la présence militaire française au Sahel, marquée par la fermeture de bases et une réarticulation de la lutte antijihadiste autour d'une « alliance internationale » associant des Européens.

Son successeur Thierry Burkhard devra aussi orchestrer un bouleversement stratégique majeur. "Ca fait plus de dix ans que l'armée s'est concentrée sur la menace du moment qu'était le terrorisme militarisé", expliquait-il en novembre. « L'armée de Terre doit changer d'échelle et se préparer à des conflits plus durs, de haute intensité ».

Un virage qui impose notamment un rajeunissement du parc de blindés et de l'artillerie, mais aussi notamment de l'aviation, des défenses sol-air, de la guerre informationnelle et des drones.

« Un départ qui n’est pas, officiellement du moins, lié à la fin de l’opération Barkhane au Sahel, ni à la récente publication de tribunes de militaires au ton factieux. ». , selon le quotidien le Parisien.




Alize Marion pour DayNewsWorld

ENFIN LA TROISIEME ETAPE DU DECONFINEMENT

EN FRANCE

Le président du Conseil scientifique a néanmoins appelé à maintenir le port du masque en extérieur "au moins jusqu'au 30 juin".

Alors que la situation sanitaire s’améliore en France, le pays doit entrer dans une nouvelle phase du déconfinement ce mercredi 9 juin. Couvre-feu décalé à 23h, réouverture des restaurants avec jauge réduite ou encore pass sanitaire.....

Cette nouvelle étape s’annonce importante, à la fois pour les Français, mais aussi pour le gouvernement.

Une bonne nouvelle enfin à la veille de cette troisième étape du déconfinement.

« La situation est contenue et va dans le bon sens, c'est vrai en France et dans l'ensemble des pays européens », s'est réjoui sur RTL Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, mardi 8 juin.

« On a des chiffres qui ont baissé plus rapidement que nous ne l'avions imaginé. »;

La raison ?

« La dynamique de la vaccination (…), on devrait être à 35-38 millions de vaccinés [avec au moins une dose] au 30 juin, donc c'est la bonne porte de sortie. »

« On devrait, avec cette dynamique de vaccination, avoir un été qui devrait se passer dans des conditions plutôt satisfaisantes », estime donc le président du Conseil scientifique.

L'immunologiste appelle néanmoins à la prudence lors de cette nouvelle phase de déconfinement :

« Jusqu'à maintenant, on était à l'extérieur et on va ouvrir maintenant à l'intérieur et c'est bien là où ça va se jouer », explique Jean-François Delfraissy.

Le 19 mai 2021 présente enfin un début de retour à la vie normale.




Carl Delsey pour DayNewsWorld

UN ETE TRANQUILLE SANS COVID

SELON L'INSTITUT PASTEUR

Si les chiffres concernant la transmission et l'hospitalisation continuent de baisser et que la vaccination accélère encore, on pourra peut-être passer un été sans reprise épidémique de Covid-19. C'est, en tout cas, une hypothèse de l'institut Pasteur.

L'institut Pasteur s'est parfois montré alarmiste dans ses projections concernant la pandémie. Cette fois, bonne nouvelle, les chercheurs parisiens considèrent que « les conditions sont favorables pour l'été ». Plusieurs scénarios sont tout de même envisagés qui tiennent compte des chiffres en baisse depuis un mois et de l'accélération de la vaccination. L'inconnue reste les effets du déconfinement en cours.

Tenir le rythme jusqu'au 9 juin

« Si l'on réussit à maintenir le rythme actuel de décrue des infections et hospitalisations jusqu'au 9 juin tout en maintenant ou augmentant le rythme de vaccination, on ne s'attend pas à observer cet été de reprise importante de l'épidémie liée au variant B.1.1.7 (le variant anglais, NDLR) », explique l'institut Pasteur. Mais attention, si la baisse observée dans les hôpitaux est stoppée après la réouverture des terrasses, commerces et cinémas, un rebond n’est pas à exclure.

« La taille de ce rebond dépendrait notamment des taux de transmission sur la deuxième moitié de mai et en juin, du rythme de vaccination et des hypothèses sur l'augmentation de transmission du variant B.1.1.7.

Mais l'Institut se veut tout de même rassurant : « Dans tous les scénarios explorés, ce rebond resterait plus petit que la troisième vague. »

Maintenir l'effort de vaccination cet été

« Le passage du rythme de 500 000 doses à 700 000 doses de vaccins distribuées par jour pourrait réduire de façon importante l’intensité de la reprise », écrivent les chercheurs. Actuellement, la campagne de vaccination connaît une véritable accélération mais la barre des 700 000 injections quotidiennes n'a pas encore été atteinte. L'Institut Pasteur tient à souligner que « ces scénarios ne sont pas des prévisions ». Un nouveau variant insensible aux vaccins pourrait par exemple rebattre les cartes.

Par ailleurs, l'été est moins propice au rebond épidémique notamment grâce aux températures, mais une nouvelle vague de contaminations à l'automne n'est pas exclue, insistent les chercheurs qui recommandent de « maintenir l'effort de vaccination cet été ».




Carl Delsey pour DayNewsWorld

MANIFESTATION DE LA POLICE FRANCAISE

DEVANT L'ASSEMBLEE NATIONALE A PARIS

Les policiers, syndicats et politiques de plusieurs sensibilités se sont retrouvés en ce mercredi 19 mai 2021 devant l’Assemblée nationale Française à Paris.

Après une minute de silence observée en hommage aux membres des forces de l’ordre décédés en mission.

Gérald Darmanin a expliqué sa présence dans la manif des policiers :

« C'est une façon de leur dire que je les aime et que je les soutiens ! »

C’est un rassemblement lourd de sens, deux semaines après le meurtre du brigadier Eric Masson à Avignon et à l’approche d’importantes échéances électorales.

Tous les syndicats sont unanimes, des milliers de policiers mais aussi le ministre de l’Intérieur et des politiques de tous bords se sont rassemblés devant l’Assemblée nationale.

Selon les organisateurs, 35 000 personnes se sont réunies.

Ainsi, même Gérald Darmanin s’y est rendu, peu avant 13 heures, une première de mémoire de policiers pour un ministre de l’Intérieur.

Le ministre en a profité pour discuter avec les fonctionnaires de police sur place.

« Il faut nous aider […] le métier est très difficile, on a besoin de vous, il faut qu’on soit protégés […] On part au boulot et on ne sait pas comment on va rentrer, dans quel état… », lui a lancé l’un d’eux, visiblement très ému.

Le ministre Gérald Darmanin lui a répondu :

« Tous les matins je pense à vous […]. Il n’y a aucun doute sur le soutien que je vous porte ».

« Vous envoyez du bois ! », l’a félicité un autre policier.

« Je suis venu comme tous les Français soutenir les policiers, c’est tout », a seulement commenté à l’intention des médias Gérald Darmanin, au milieu de la foule et accompagné du préfet de police de Paris, Didier Lallemant.


« Il faut de la valorisation, de la reconnaissance et du soutien lorsqu’ils sont attaqués »

« Le problème de la police, c’est la justice », s’est par ailleurs insurgé un représentant d’Alliance, alors que le Ministre et garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti a indiqué qu’il envisageait de se rendre à la manifestation.

La mention de son nom a été sifflée par plusieurs des participants. Il a fini par répondre dans l’hémicycle, lors des questions au gouvernement.

« En tant que citoyen j’aurais pu me retrouver dans cette manifestation pour apporter mon soutien aux services de police, commence-t-il.

Ce qui me semble en revanche dangereux pour notre démocratie, c’est que l’on oppose en permanence et à des fins électorales et donc avec un certain cynisme, la justice et la police.

Les policiers, les magistrats de ce pays sont dans la même barque républicaine (...) J’affirme que sur le terrain magistrats et policiers travaillent ensemble. »

Certains manifestants sont apparus dans la manifestation le visage masqué, avec des larmes de sang, portant un cercueil.

Puis, un peu plus tard en ce début d’après-midi, une minute de silence a été respectée, là aussi en hommage à leurs collègues décédés en service, suivie d’applaudissements.

L’événement s’est terminé par une interprétation de l’hymne national par la chanteuse lyrique Chloé Chaume.

« J’apporte mon soutien aux policiers et gendarmes chaque jour depuis que je suis ministre de l’Intérieur et même avant, en tant que maire de Tourcoing, s’était justifié ce mercredi sur France Inter le ministre de l’Intérieur quant à sa présence à la manifestation. J’ai eu l’occasion de voir que ce sont des gens courageux, […] qui sont particulièrement la victime d’une société de plus en plus violente »., estime Gérald Darmanin

Pour le ministre Gérald Darmanin, qui évoque les « deux assassinats » de Stéphanie Montfermé à Rambouillet et d’Eric Masson à Avignon, les policiers

« sont marqués par le deuil, l’émotion et la colère. »

« Je vais leur dire que nous les aimons », a-t-il aussi clamé, ajoutant :

« C’est mon travail, mon métier, ma façon de les soutenir que d’être avec eux ».

Avant 11 heures ce mercredi, les premiers manifestants se sont retrouvés devant l’Assemblée nationale. Les organisations syndicales ont érigé un podium, où se sont succédés plusieurs interlocuteurs non politiques, devant une large bannière avec l’inscription « Payés pour servir, pas pour mourir ».

Vers 13 heures, la foule s’était largement densifiée, avec de nombreux drapeaux de syndicats flottant au milieu.

Les syndicats réclament « la mise en œuvre de peines minimales »

Les syndicats ont décidé d’organiser ce rassemblement deux semaines jour pour jour après le meurtre d’Eric Masson, tué sur un point de deal à Avignon.

Un drame qui a ébranlé la police, déjà marquée par l’assassinat le 23 avril de Stéphanie Monfermé, agente administrative au commissariat de Rambouillet (Yvelines), par un Tunisien qui se serait radicalisé.

Selon les responsables syndicaux, beaucoup de policiers « en colère » et « écœurés » voient dans la mort du brigadier lors de cette banale intervention un symbole des violences répétées à leur encontre, qui nécessitent une « réponse pénale » plus ferme.

Le Premier ministre Jean Castex s’est notamment engagé à étendre à trente ans la période de sûreté pour les personnes condamnées à perpétuité pour un crime contre un policier ou un gendarme.

Et à limiter strictement les possibilités de réduction des peines pour ceux qui s’attaquent aux forces de l’ordre.

Mais les syndicats déplorent que leur « revendication la plus importante », « la mise en œuvre de peines minimales » (aussi appelées peines planchers) pour « les agresseurs des forces de l’ordre », n’ait pas été « prise en compte ».

De toute évidence le gouvernement Français va devoir prendre tres vite des mesures pour résoudre un problème grandissant !!




Alize Marion pour DayNewsWorld

ENFIN  LA VACCINATION ANTI COVID

OUVERTE A TOUS A PARTIR DU 12 MAI 2021

En visite dans un nouveau centre de vaccination parisien, le chef d'État a par ailleurs annoncé que l'âge d'accès au vaccin sera abaissé aux plus de 50 ans à partir du 10 mai.Tous les plus de 50 ans pourront se faire vacciner dès le 10 mai, au lieu du 15, et les doses disponibles en fin de journée seront ouvertes à tous le lendemain «sans limite d'âge», a annoncé jeudi 6 mai Emmanuel Macron, afin d'accélérer la campagne vaccinale contre le Covid-19.

«Nous ne voulons pas gâcher quelque dose que ce soit», donc «à partir de mercredi 12, vous pourrez regarder la veille sur le site s'il y a des doses disponibles le lendemain à l'endroit où vous êtes et des rendez-vous qui ne sont pas pris» et ces rendez-vous disponibles seront ouverts «sans limite d'âge», a expliqué le chef de l'Etat en inaugurant le premier grand vaccinodrome parisien, Porte de Versailles à Paris.

Jusqu'ici à Paris «il n'y a pas eu de gâchis, toutes les doses ont été utilisées dans les centres, mais on veut optimiser et être sûrs que toutes les doses sont pleinement utilisées», a-t-il ajouté, précisant que «c'est un dispositif exceptionnel».Quand aux plus de 50 ans, pour lesquels la date d'ouverture de la vaccination a été avancée de 5 jours, ils pourront prendre rendez-vous dès vendredi 7 mai.

«L'objectif, évidemment, c'est de continuer à marche forcée d'avancer», a insisté Emmanuel Macron, en réaffirmant l'objectif d'atteindre 30 millions de vaccinés le 15 juin. Le gouvernement s'est fixé comme objectif d'atteindre la barre des 20 millions de premières doses injectées au 15 mai, puis des 30 millions un mois plus tard. Mardi, 16,4 millions de personnes avaient reçu au moins une dose et 7,3 millions ont reçu deux doses.

La France attend plus de flacons des quatre vaccins autorisés en mai (4,5 millions de doses par semaine) et en juin (6,9 millions hebdomadaires).




Boby Dean pour DayNewsWorld

LE BICENTENAIRE DE LA MORT DE NAPOLEON

Sur fond de bataille mémorielle, le président français, Emmanuel Macron, commémore, mercredi, aux Invalides, les 200 ans de la mort de l'Empereur Napoléon, une figure historique toujours contestée.

Le 5 mai 1821, à 17 h 49, Napoléon Bonaparte rend son dernier souffle à Sainte-Hélène, une île située en plein cœur de l’Atlantique sud. L’ex-empereur des Français s’éteint après une longue nuit d’agonie et de délire, durant laquelle une tempête balaie ce territoire du bout du monde.

Dès le lendemain, une autopsie est réalisée, à la suite des demandes du défunt. Antomarchi, le médecin personnel de Napoléon, assisté de sept confrères anglais, procèdent à l’étude des entrailles du vainqueur d’Austerlitz.

Tous s’accordent pour affirmer que la mort de Napoléon est d’origine naturelle, il serait décédé des conséquences d’un ulcère perforé à l’estomac.

Deux cents ans plus tard, Emmanuel Macron déposera mercredi après-midi une gerbe au pied de son tombeau, sous la majestueuse coupole des Invalides. Juste avant, le chef de l'État prononcera un discours à l'Institut de France pour « regarder en face » cet « être complexe » qu'était Napoléon, en n'étant « ni dans l'hagiographie, ni dans le déni, ni dans la repentance », indique l'Élysée.

Cette « figure majeure de l’Histoire » est « contestée depuis toujours », rappelle l'Institut. Et elle continue à enflammer les débats entre ses défenseurs, qui célèbrent le stratège militaire et l'initiateur de « l'État moderne », et ses critiques, qui l'accusent d'avoir provoqué des centaines de milliers de morts lors de ses campagnes militaires et d'avoir rétabli l'esclavage poussé par les pressions économiques et politiques de son époque.

Le chef de l'État devrait saluer en Napoléon l'organisateur de l'État moderne avec la création du Code civil, des lycées, de la Cour des Comptes, du Conseil d’État ou des préfets...Face à un héritage aussi controversé, les chefs de l'État se sont gardés de prendre position sur Napoléon depuis que Georges Pompidou a célébré en 1969 le bicentenaire de sa naissance à Ajaccio, sa ville natale.

« Il n'est pas de nom plus glorieux que celui de Napoléon. Parti de rien, démuni de tout, il a tout obtenu  », avait résumé le président gaulliste.




 Abby Shelcore pour DayNewsWorld

LE DECONFINEMENT ACTE TROIS

OU VIVRE AVEC LE COVID-19

Déconfinement, acte 3 : il se fera en 4 étapes, s’étalant jusqu’au 30 juin sous réserve de l’évolution de la situation sanitaire dans chaque département. Après la levée des restrictions de déplacement le 3 mai 2021, les terrasses, les lieux culturels et les commerces rouvriront le 19 mai, si le taux d’incidence le permet. Et il faudra attendre la fin du mois de juin pour retrouver une vie (presque) normale. En entamant le déconfinement du pays alors que l’épidémie est encore à un niveau relativement élevé, le chef de l’Etat fait le pari d’un "agenda positif".

Alors qu'il y a un peu plus d’un an, Emmanuel Macron avait déclaré la « guerre » au Covid-19, le chef de l’Etat s’est enfin résolu à « vivre avec » son « ennemi », sans l’éradiquer tout à fait.

Le président a assumé cette stratégie visant à laisser circuler le virus à un niveau relativement élevé, tout en espérant que le respect des gestes barrières et l’avancée de la vaccination éviteront une situation hors de contrôle.

« Le choix de la raison »

Des précautions ont été prises et des « freins » peuvent être activés dans les territoires où le virus circulerait trop mais la légère baisse observée ces derniers jours, tant dans le taux d’incidence de la maladie que dans le taux d’occupation des services de réanimation, dégage l’horizon. « Tout ça est un mélange d’humilité, de pragmatisme et de détermination. Il faudra voir dans quinze jours si la baisse a perduré et dans quelle proportion. Il faut aussi que l’accélération de la vaccination se maintienne voire s’accentue », signale un proche du chef de l’Etat. Sur ce dernier point, « on tiendra nos objectifs », a assuré le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.

Possibles « freins d’urgence »

« C’est un calendrier qui est prudent et pragmatique, qui est fait avec du bon sens et surtout qui tient compte du fait que les Français ont envie de reprendre une vie de plus en plus normale, et ça il faut l’entendre » après « plus d’un an avec des restrictions », faisait déjà valoir Gabriel Attal vendredi, lors d’un point presse.

Evoquant les « freins d’urgence » cités par Emmanuel Macron en cas de reprise de l’épidémie localement, il a expliqué qu’atteindre l’un des trois critères (plus de 400 infections pour 100.000 habitants, augmentation « très brutale » de ce taux, « menace de saturation des services de réanimation ») déclenchera une « discussion au niveau local avec les élus, les représentants de l’Etat - préfet, ARS) ». « On regardera et si on considère qu’il y a un risque, on tirera sur le frein ».

Alors que l’opposition accuse l’exécutif d’effectuer un nouveau « pari » sanitaire, Gabriel Attal a à nouveau défendu dimanche 2 mai 2021, sur Europe 1, le déconfinement promis par Emmanuel Macron.

Pourtant, les chiffres de l’épidémie ne sont pas au beau fixe. Pour Raphaël Haddad, spécialiste de la communication politique et fondateur de l’agence Mots-Clés, avoir avancé une date précise de déconfinement est « une maladresse inédite depuis le début de la crise ».En novembre, l’exécutif avait fixé à 5 000 nouveaux cas quotidiens la condition du déconfinement. Fin avril, plus de 25 000 cas sont recensés par jour et pourtant les restrictions vont commencer à être levées.

Un déconfinement à l’aveugle ou un nouveau pari sanitaire ?

« Il n’y a pas de chiffre annoncé car on sait qu’ils ne seront pas tenus . »

Pour lever les restrictions, cette fois-ci donc, pas d’objectif en termes de circulation virale. Cette décision est contestée par l’épidémiologiste Dominique Costagliola. « Lever des mesures sans expliquer sur quels déterminants on se base n’est pas rationnel. Cela permet de décider n’importe quoi, n’importe comment », s’agace-t-elle Cette absence d’objectifs épidémiologiques témoigne d’une volonté de l’exécutif « d’optimiser simultanément les impacts du confinement sur la situation sanitaire et socio-économique », estime pour sa part Mircea Sofonea, maître de conférences en épidémiologie et évolution des maladies infectieuses à l’université de Montpellier.

« En s’affranchissant d’objectifs de déconfinement, l’exécutif fait un compromis entre l’efficacité et la durée du confinement. C’est pourtant tout l’enjeu des objectifs : dire où on veut aller. Sans cela, le confinement ne joue plus son rôle de contrôle de l’épidémie à long terme. »

« Fixé arbitrairement », ce chiffre de 5 000 contaminations quotidiennes devait permettre « un traçage efficient » des malades explique à « l’Obs » Benjamin Davido, infectiologue à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches. « Aujourd’hui, il n’y a pas de chiffre annoncé car on sait qu’ils ne seront pas tenus », ajoute-t-il. Autre raison selon lui : « Nous avons tiré un trait sur le tracing, impossible si le nombre de cas est trop élevé et qu’il n’est pas automatisé. »

Alors ne pas afficher d’objectif quantifiable serait-il un moyen de s’affranchir des indicateurs épidémiologiques ?

Si aucun chiffre n’a été donné, c’est le signe que l’exécutif ne compte pas sur ce confinement pour faire disparaître le virus. Lors de sa dernière allocution, le 31 mars, Emmanuel Macron lui-même avait expliqué que « la sortie de crise se dessine enfin grâce à la vaccination ».

La saturation hospitalière, critère dominant

En effet, Benjamin Davido estime que c’est cet autre objectif qui a pris la main : « Je ne crois pas que cela laisse au gouvernement une marge de manœuvre très importante. Si la tension hospitalière ne va pas dans le bon sens, l’exécutif ne pourra pas déconfiner comme prévu. »

Lever les restrictions mi-mai, un objectif réaliste ?

Si l’objectif était de revenir à 5 000 nouvelles contaminations quotidiennes d’ici le 15 mai, « il ne serait pas atteint », explique Pascal Crépey, épidémiologiste et biostatisticien à l’École des Hautes Etudes de Santé publique. Selon lui, à cette période, nous serons encore certainement sur un plateau haut, « ce qui va diminuer la marge de manœuvre du gouvernement ». Du même avis, Mircea Sofonea estime que rouvrir le pays est possible, « si le couvre-feu est maintenu : on peut se permettre certaines réouvertures, mais pas tout ».

Le déconfinement de la France peut paraître insensé pour certains au regard des indicateurs sanitaires. Mais il n'y aurait pas que la santé dans la vie...contrairement à ce que l'on croyait il y a un an.

« A partir du 19 mai, des étapes successives vont nous conduire ensemble à définir un nouveau modèle de croissance et de prospérité », s’est avancé Emmanuel Macron, samedi 1er mai 2021, lors de la traditionnelle cérémonie du muguet à l’Elysée.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

PERENNISER DES MESURES CONTENUES DANS LA LOI ANTITERRORISTE DE 2017 EN FRANCE

Un projet de loi visant à « pérenniser » des mesures contenues dans la loi antiterroriste de 2017 et la loi renseignement de 2015 va être présenté mercredi en Conseil des ministres, a-t-on appris samedi de source proche de l’exécutif. Gérald Darmanin présentera mercredi un projet de loi pour renforcer les moyens de lutte contre le terrorisme. Un texte - prévu depuis plusieurs semaines - mais qui survient dans un contexte marqué par l'attentat de Rambouillet.

« La volonté c’est de pérenniser les dispositifs actuels des deux lois au sein d’une même loi », a-t-on précisé de même source. Le texte, qui sera déposé moins d’une semaine après l’attaque mortelle au commissariat de Rambouillet (Yvelines), est en préparation depuis plusieurs semaines, a-t-on souligné. La loi sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme (Silt) de Gérard Collomb avait été adoptée en octobre 2017 pour prendre le relais de l’état d’urgence mis en place après les attentats de novembre 2015.

Trois ans d'expérimentation

Ce texte a permis d’expérimenter pendant trois ans dans le droit commun des mesures de lutte contre le terrorisme, très contestées par les défenseurs des libertés publiques, comme les « visites domiciliaires » - ex-perquisitions administratives -, les mesures individuelles de contrôle (Micas), l’instauration de périmètre de sécurité et la fermeture de lieux de culte.

Ces mesures controversées ont été prorogées en décembre 2020 par le Parlement jusqu’au 31 juillet 2021, date butoir pour l’adoption du nouveau projet de loi.

Analyse des communications

Selon le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin,interrogé par le Journal du Dimanche, ce texte doit permettre à la France « d'être plus efficace » en s'aventurant davantage sur « le terrain de la technologie qu’utilisent les terroristes ». À ce titre, le projet législatif « prévoit d’actualiser et de pérenniser le recours aux algorithmes, c’est à dire le traitement automatique des données de connexion, par la DGSI ». « Toutes les grandes entreprises utilisent des algorithmes. Et il n’y aurait que l’Etat qui ne pourrait pas les utiliser ? », s'interroge le ministre qui rejette un empiétement excessif sur les libertés individuelles. Cette technique, déjà expérimentée dans la loi renseignement de 2015 permet d'analyser des communications échangées au sein du réseau d'un opérateur pour détecter les menaces.

Le coordonnateur national du renseignement Laurent Nuñez a souligné samedi sur BFMTV « l’importance de cette technique avec des individus de plus en plus isolés dont les seules traces sont les traces numériques ». « Les signes de radicalisation qu’ils donnent à voir sont très faibles donc ça devient très compliqué pour les services de renseignement de détecter ce genre de profil », a-t-il ajouté.

Deux ans de suivi pour les terroristes sortant de prison

Autre grand axe de ce nouveau texte : le suivi des terroristes après leur sortie de prison. Ainsi, "les mesures de contrainte administrative qui visent les personnes condamnées pour des faits de terrorisme à leur sortie de prison pourront aller jusqu’à deux ans", indique Gérald Darmanin. Par ailleurs, le projet du ministre de l'Intérieur vise un renforcement de la prévention avec notamment le « suivi socio-psychiatrique des personnes potentiellement dangereuses ».

Endeuillée après une énième attaque, la France veut donc durcir la loi sécuritaire en musclant l'arsenal français antiterroriste.

C'est en tout cas le souhait du ministre de l'Intérieur qui s'est par ailleurs félicité des 36 projets d'attentats déjoués par les services de renseignements depuis 2017.




Alize Marion pour DayNewsWorld

ATTAQUE TERRORISTE A RAMBOUILLET

 UNE MERE DE 2 ENFANTS EGORGEE DANS UN COMMISSARIAT

Une fonctionnaire de police de 49 ans a perdu la vie ce vendredi à Rambouillet. Un homme, qui serait de nationalité tunisienne, lui a porté deux coups de couteau à la gorge. Il a également perdu la vie.

D'après les premiers éléments de l'enquête, la fonctionnaire administrative, âgée de 49 ans, a reçu deux coups de couteau à la gorge dans le sas du commissariat. Elle est décédée des suites de ses blessures. La victime se prénommait Stéphanie, elle travaillait à Rambouillet (Yvelines) depuis 28 ans et était mère de deux filles, âgées de 18 et 13 ans.

Le parquet national antiterroriste a annoncé ouvrir une enquête « de flagrance des chefs d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste ". Elle a été confiée à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

L'homme de 36 ans serait de nationalité tunisienne selon les premiers éléments de l'enquête. Il est décédé des suites de ses blessures après des tirs de riposte d'un policier. Selon une source judiciaire, trois personnes de l'entourage de l'assaillant sont actuellement en garde à vue.- Selon le procureur antiterroriste, l'assaillant a repéré les lieux peu de temps avant l'attaque.

L'assaillant a crié "Allah Akbar" dans le sas du commissariat, selon les collègues de la victime. Une opération de police était en cours à son domicile à Rambouillet, en fin d'après-midi ainsi que dans le Val-de-Marne là où l'assaillant avait été hébergé avant de s’installer dans les Yvelines.

Ce dimanche 25 avril 2021 ce que l'on sait sur l 'attaque

Le procureur du parquet national anti-terroriste a donné une conférence de presse pour faire le point sur l'enquête après l'attaque au couteau à Rambouillet.

Selon le téléphone retrouvé sur les lieux du crime, l'agresseur a consulté des vidéos « glorifiant le martyre et le jihad immédiatement avant son acte ». Un coran a également été retrouvé dans ses effets personnels.

L'assaillant était, comme pressenti, « inconnu des services de renseignement »

Sa page Facebook montrait pourtant un basculement, depuis l’automne, dans une idéologie violente et radicale. « Respectez Mohamed prophète de Dieu », poste-t-il après l’assassinat de Samuel Paty. Il s’agit du sixième attentat, depuis 2019, commis par un individu passé sous les radars du renseignement.

Cinq personnes en garde à vue

Selon Jean-François Ricard, procureur anti-terroriste, cinq personnes se trouvent actuellement en garde à vue dans le cadre de l'enquête après l'attentat au couteau à Rambouillet. Ce dimanche, « une cinquième mesure de garde à vue a été ordonnée pour un autre cousin" de l'auteur des faits, a-t-il précisé.

17ème action contre les forces de l'ordre depuis 2014

Selon Jean-François Ricard, procureur anti-terroriste, l'attentat de Rambouillet constitue la 17ème action terroriste islamiste en France contre les forces de l'ordre depuis 2014.

Cela démontre que policiers et gendarmes constituent des « cibles privilégiées des terroristes ».

Un débat sur l'immigration

Ce drame alimente un débat à vif sur l’immigration, après les trois derniers attentats ​: la décapitation de Samuel Paty par un Tchétchène réfugié ​​; l’attaque près des anciens locaux de Charlie Hebdo par un Pakistanais sous statut de mineur étranger isolé ; le triple assassinat à la basilique de Nice par un jeune Tunisien débarqué deux jours plus tôt.




Carl Delsey pour DayNewsWorld

COVID-19 LA STRATEGIE DU PRIME BOOST AVEC ASTRAZENECA ?

Quelle deuxième dose faut-il administrer aux 500.000 Français de moins de 55 ans qui ont déjà reçu une première injection du vaccin AstraZeneca contre le Covid-19? Dans un avis émis ce vendredi 9 avril, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande d’utiliser un schéma vaccinal mixte (ou « prime boost ») depuis qu’AstraZeneca est déconseillé aux jeunes, en raison d’un risque supérieur de thrombose, un effet secondaire très rare mais potentiellement grave.

Cette stratégie, qui consiste à utiliser un autre vaccin en guise de rappel, va être déployée pour la première fois sur le territoire français pour permettre aux personnes qui ont reçu une première dose d’AstraZeneca de bénéficier d’une protection immunitaire forte tout en évitant tout risque de thrombose.

Changer de vaccin entre les deux doses

Recourir à une plateforme vaccinale différente, c’est à dire changer de vaccin entre les deux injections est un dispositif très peu utilisé jusqu’à présent chez l’homme, mais très intéressant et sans risque supplémentaire d’effets secondaires », a expliqué la professeure Élisabeth Bouvet, la présidente de la commission technique des vaccinations de la HAS.

Si la HAS recommande de vacciner ainsi, c’est parce que la réaction immunitaire déclenchée par la première dose d’AstraZeneca diminue après trois mois, il faut donc la stimuler après ce laps de temps. La HAS considère que cette stimulation peut être faite par un autre vaccin du moment qu’il provoque lui aussi une immunité, qu’il est autorisé, sûr et disponible sur le marché. Pour le moment, seuls Pfizer et Moderna répondent à ces critères.

Deux doses, deux technologies, sans aucun risque que ce cocktail augmente les effets secondaires, assure la Haute Autorité de Santé qui estime que varier les vaccins pourrait même conduire à une meilleure efficacité. La combinaison de vaccin est une piste explorée dans de nombreux pays notamment au Royaume-Uni avec l’étude Com-Cov.

Le schéma vaccinal mixte est une stratégie prometteuse, en développement notamment pour combattre la grippe, le sida ou l’hépatite B. Dans le cadre du Covid-19, le vaccin russe Spoutnik V repose sur un principe quasiment identique, le vecteur viral n’est pas le même pour la première et la deuxième dose.

Une stratégie salutaire ?

Si les données préliminaires et les éléments théoriques laissent penser que la stratégie du « prime boost » est salutaire, des études lancées par l’Agence Nationale de Sûreté du Médicament doivent préciser la durée et le niveau de protection ainsi obtenu. Selon le médecin et journaliste Damien Mascret sur le plateau du 19/20 de France 3, vendredi, la théorie dit que « l’essentiel, c’est d’avoir restimulé la mémoire immunitaire ». Mais dans la pratique, aucune expérimentation ne prouve que l’efficacité obtenue avec deux doses d’AstraZeneca sera la même que celle obtenue avec une dose d’AstraZeneca et une dose d’un vaccin ARN. « C’est toute la différence entre la théorie et l’expérience », estime le spécialiste.

L’OMS dans l’attente de données

Faute de données, l’OMS a déclaré qu’elle ne pouvait donc pas faire de recommandations.

L’OMS a réitéré vendredi qu’elle ne pouvait, faute de « données adéquates », faire de recommandation sur un changement de vaccin anti-Covid entre deux doses, quelques heures après la décision du régulateur français.




Boby Dean pour DayNewsWorld

QUID DES ANNONCES D'EMMANUEL MACRON ?

"Des décisions ont été actées " pendant le conseil de défense sanitaire a annoncé le porte-parole du gouvernement. Emmanuel Macron les présentera aux Français ce mercredi soir.

Que va annoncer Emmanuel Macron ce mercredi soir lors de son allocution ?

Les vacances de printemps seront-elles avancées ?

Les mesures de freinage étendues à d’autres départements ?

Le chef de l’État a vraisemblablement tranché et l’annoncera aux Français à 20 heures.

5 000 patients en réanimation

Alors que plus de 5 000 patients sont en réanimation, les Français sont suspendus à ses arbitrages, après un Conseil de défense au cours duquel « des décisions ont été actées », selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Ces mesures, qui visent à « voir la lumière au bout du tunnel » selon lui, devraient être en partie « nationales » et concerner notamment « l’école, les déplacements et la vaccination », a indiqué une source gouvernementale.

« La France ne refusera pas un malade »Signe de l’importance de ces annonces, le Premier ministre Jean Castex prononcera jeudi une déclaration, qui sera suivie d’un débat et d’un vote devant les deux chambres du Parlement « sur l’évolution de la situation sanitaire ».

« Nous avons des semaines difficiles devant nous », a insisté Gabriel Attal, en précisant que les nouvelles mesures tiennent compte « de la dynamique de l’épidémie » mais aussi de leurs conséquences « sur le moral de nos compatriotes, sur l’éducation de nos enfants et sur l’activité dans notre pays ». « Mais le facteur clé de nos décisions reste la situation de nos hôpitaux », a-t-il ajouté avant d’écarter tout tri des patients : « Une chose est claire : la France ne refusera pas un malade, le tri des patients n’est pas une option et ne sera jamais une option ».

Du côté des professionnels de santé: le reconfinement

Du côté des professionnels de santé, l’appel se fait aussi de plus en plus pressant. Le conseil national de l’ordre des médecins et la Fédération hospitalière de France ont tous deux appelé à prendre des mesures strictes. Selon l’ordre des médecins, il faut un « vrai reconfinement partout où c’est nécessaire », la France ayant « perdu le contrôle de l’épidémie » de Covid-19.

Le conseil d’administration de la Fédération hospitalière de France (FHF) appelle, quant à lui, « à l’unanimité » à un « confinement strict ». « Les projections indiquent qu’une dégradation très forte de la situation hospitalière est à attendre à court terme, qui sera d’autant plus importante sans nouvelle mesure suffisante de freinage de l’épidémie », affirme la FHF. Elle s’inquiète aussi des déprogrammations en cascade rendues nécessaires par l’afflux de malades du Covid-19, qui ne pourront perdurer « sans conséquences majeures sur la santé publique ».

Enfin, la fédération des hôpitaux publics demande « l’accélération la plus forte de la vaccination », seule capable d’« endiguer définitivement l’épidémie ».

« En attendant que nous soyons massivement vaccinés, partout où la situation est grave, il faut nous confiner », écrit le président du conseil de l’ordre (CNOM), Patrick Bouet, dans une lettre ouverte publiée, mercredi, par le journal Libération et adressée à Emmanuel Macron.

« Il y a eu des erreurs probablement »

« On a toujours regardé avec lucidité et humilité la gestion de cette épidémie. Il y a des choses qui ont été réussies. Il y a des points qui l’ont moins été. Il y a eu des erreurs probablement. Je crois que l’important, c’est de le reconnaître », a déclaré le représentant du gouvernement interrogé à ce sujet à l’issue du conseil des ministres.

Gabriel Attal a fait valoir « la cohérence » de l’action du gouvernement depuis un an, « le fait d’avoir refusé depuis le début de cette crise de mettre notre hôpital en situation de trier les malades, le fait de continuer à accélérer notre campagne de vaccination, qui nous permet d’avoir une lumière au bout du tunnel ».

Une nouvelle fois, les Français sont suspendus aux arbitrages que rendra le chef de l’Etat après le nouveau conseil de défense qui s’est tenu à 9 heures à l’Elysée.




Abby Shelcore pour DayNewsWorld

CORONAVIRUS LA VACCINATION POUR QUI

 ET AVEC QUEL SERUM EN FRANCE ?

Nouveau coup d'accélérateur pour la vaccination contre le Covid-19, érigée en « priorité nationale » par Emmanuel Macron.

Le chef de l'Etat, en déplacement ce mardi à Valenciennes, a annoncé une série de mesures pour accélérer la campagne, dont l'ouverture de la vaccination aux 70-75 ans qui ne souffrent d'aucune comorbidité.

« Je veux qu'on organise les choses de manière très méthodique, descendre par tranches d'âge », a souligné le président.

Voici un récapitulatif des Français éligibles à la vaccination, où et avec quel sérum.·

Tous les plus de 70 ans

Qui ? Les patients des Ehpad et les plus de 75 ans ont fait partie des premiers publics éligibles à la vaccination. Au 21 mars, ils étaient respectivement 91 % et 48 % à avoir déjà reçu une première dose, selon le ministère de la Santé. Emmanuel Macron a élargi cette tranche d'âge en abaissant ce mardi l'âge minimum requis à 70 ans.

Quel vaccin et où ? Le choix est vaste pour les seniors. Soit les vaccins Pfizer-BioNTech ou Moderna dans un centre de vaccination, ou en Ehpad si la personne y réside. Soit le vaccin d'AstraZeneca chez le médecin traitant, en pharmacie, ou en Ehpad.

 Les moins de 70 ans « à très haut risque »

Qui ? Tout majeur considéré comme « personne vulnérable à très haut risque » de développer une forme grave du Covid-19 est éligible à la vaccination. La liste des pathologies est détaillée sur le site du ministère de la Santé . Il s'agit notamment de personnes atteintes de cancers en cours de traitement par chimiothérapie, de maladies rénales chroniques sévères, de poly-pathologies chroniques, de certaines maladies rares ou encore de trisomie 21 et de personnes transplantées.

Quel vaccin et où ? Ce sont les vaccins Pfizer-BioNTech ou Moderna en centre de vaccination, sur présentation d'une ordonnance du médecin traitant, ou éventuellement dans l'établissement où la personne est déjà soignée.

Les plus de 55 ans peuvent aussi recevoir le vaccin d'AstraZeneca chez leur médecin traitant ou le médecin du travail, en pharmacie, ou éventuellement dans un établissement de soins.·

Les 50-69 ans « à risque »

Qui ? Ce public n'est pas considéré « à très haut risque », mais seulement « à risque » en raison d'une des comorbidités listées par la Haute Autorité de Santé : pathologies cardiovasculaires, respiratoires chroniques ou neurologiques, obésité, diabète, cancer, maladies hépatiques, etc.

Quel vaccin et où ? Ils peuvent recevoir celui de Pfizer-BioNTech ou de Moderna en centre de vaccination. La tranche d'âge 55 -69 ans peut aussi bénéficier du vaccin d'AstraZeneca dans tous les lieux où il est administré (médecin traitant, médecin du travail, pharmacie, ou éventuellement un établissement de soins si la personne s'y trouve déjà).

·Les soignants

Qui ? Après avoir été réservée dans un premier temps aux professionnels soignants de plus de 50 ans, la vaccination est ouverte à tous les âges depuis Quel vaccin et où ? Pour les 18-54 ans, les vaccins de Pfizer-BioNTech ou de Moderna en centre de vaccination ou dans leur établissement de santé. Les plus de 55 ans peuvent aussi recevoir celui d'Astrazeneca dans tous les lieux où il est administré.

 Bientôt d'autres professions

Emmanuel Macron a annoncé que des campagnes ciblées à destination de professions spécifiques, comme les enseignants, seraient lancées en avril-mai.

Tous les autres Français - les mineurs et les moins de 55 ans ne souffrant pas de comorbidités - ne sont donc pas éligibles pour le moment à la vaccination.

Le gouvernement vise 10 millions de personnes vaccinées mi-avril, 20 millions à la mi-mai et 30 millions mi-juin, contre 6,35 millions actuellement.




Boby Dean pour le DayNewsWorld

COVID-19 AU MOINS 35 VACCINODROMES DEPLOYES PAR L'ARMEE ET LES POMPIERS EN FRANCE

La France passe la vitesse supérieure. L'armée et les pompiers vont déployer « au moins 35 grands centres de vaccination contre le Covid-19, pour pouvoir être capables d'utiliser » toutes les doses qui seront livrées à la France « à partir du mois d'avril », a indiqué lundi le ministre de la Santé.

« Le service de santé des armées va travailler à développer un certain nombre de grands centres de vaccination - on peut les appeler 'vaccinodromes' ou 'mégacentres', quel que soit le nom », a déclaré Olivier Véran lors d'un déplacement à Epinay-sous-Sénart, en Essonne, en compagnie de sa collègue déléguée chargée des Sports, Roxana Maracineanu.

Ces 35 centres, pris en charge par l'armée, s'inscrivent dans les 1 à 2 grands centres de vaccination par département gérés par le ministère et l'assurance maladie.

Il s'agit pour les autorités de « pouvoir être capables d'utiliser tous les vaccins qui nous sont livrés à partir du mois d'avril pour vacciner massivement les Français », a-t-il poursuivi.Olivier Véran a réaffirmé l'objectif de « 10 millions de primovaccinés à la mi-avril, et puis ensuite ça va augmenter, parce que les apports de vaccin vont augmenter », a-t-il assuré.

Le service de santé des armées (SSA) a également déployé un cinquantaine de ses personnels en renfort à Mayotte, afin de gérer dix lits de réanimation supplémentaires au sein du centre hospitalier.

Pendant la première vague épidémique, au printemps 2020, les militaires français avaient également contribué à l'effort collectif sous le parapluie de l'opération « Résilience »:

ouverture d'une structure médicale de réanimation sous tente à Mulhouse (Haut-Rhin),transfert de patients par voie aérienne ou encore convoyage de matériel médical et de renforts outre-mer.




Boby Dean pour DayNewsWorld

CORONAVIRUS LA FRANCE VEUT METTRE LE PAQUET SUR LA VACCINATION

Pour lutter contre la hausse de l’épidémie de coronavirus, un confinement est mis en place à partir de ce week-end dans le Pas-de-Calais, comme à Nice et Dunkerque. Paris et sa région y échappent certes pour le moment mais les commerces de plus 10 000 m² devront fermer et il sera interdit de boire la journée dans plusieurs zones. Trois nouveaux départements sont placés sous surveillance : les Hautes-Alpes, l’Aube et l’Aisne, ce qui porte le total à 23.

Jean Castex, rappelant que les prochaines semaines seront « très sensibles » sur le front du Covid-19, a promis ce samedi 6 mars 2021que le gouvernement allait « mettre le paquet sur la vaccination » et qu'il « ne débranchera pas tout de suite » les aides au secteur de la restauration lorsqu'il pourra rouvrir.

D'ailleurs vendredi 5 mars, ce sont 250.000 personnes ont reçu une injection en France, un record depuis le début de la campagne de vaccination. Et la campagne devrait encore s’accélérer : le décret autorisant les pharmaciens, infirmiers et sages-femmes à vacciner contre le Covid-19 a été signé vendredi.

Objectif : vacciner 10 millions de Français d’ici à la mi-avril et 20 millions d’ici à la mi-mai, promet le gouvernement.-

Est-ce réalisable ? Oui, mais à condition de passer à la vitesse supérieure ce qui implique de vacciner quasiment quatre fois plus qu'aujourd'hui, 7 jours sur 7. Jusqu'à présent, pendant le weekend il y avait un ralentissement voire un arrêt des vaccinations. Dorénavant ce ne sera plus le cas.

Sachant qu'il y a actuellement 400.000 doses d'AstraZeneca à écouler., tout est mis en œuvre : l'armée est mobilisée avec l'ouverture ce weekend de quatre hôpitaux militaires au quatre coins de la France. En Essonne, ce sont les pompiers qui ont construit des boxes supplémentaires pour pouvoir vacciner environ 1.800 personnes en deux jours. Le personnel soignant est également mobilisé.Et les doses sont censées arrivées à temps...

Le gouvernement a donc déployé les grands moyens avec les yeux rivés sur le compteur.

L'objectif est en effet atteignable que si 250.000 personnes sont vaccinées chaque jour, weekend compris.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

VERS UN « CONFINEMENT TRES SERRE » EN FRANCE FACE A L'ECHEC DU COUVRE-FEU ?

Rien n’est encore décidé mais depuis une semaine les tergiversations sur un éventuel troisième confinement sont à l'ordre du jour au sommet de l'exécutif. Le chef de l’État, qui déteste être mis sous pression, qui plus est par certains membres de son gouvernement comme par sa propre famille, veut prendre son temps face à un reconfinement à hauts risques.

D'autant qu'il a entre les mains des enquêtes d’opinion montrant que le taux d’adhésion au confinement a fondu de 85 % en mars à 40 % aujourd’hui. Et qu'existe un risque de désobéissance civile.


Pourtant les mauvaises nouvelles s'accumulent. Le couvre-feu instauré à 18H «ne freine pas suffisamment» la propagation du virus du Covid-19 pour être «pleinement efficace»,a déclaré ce mercredi 27 janvier 2021 le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.

Le couvre-feu a, selon lui, «une efficacité relative, qui est réelle mais qui n'est pas suffisante à ce stade». Elle «ralentit la progression du virus», mais ce dernier «continue à progresser» tandis que «les variants se développent à un rythme important», a-t-il expliqué.

Le gouvernement étudie donc plusieurs «scénarios» qui vont «du maintien du cadre actuel jusqu'à un confinement très serré», a-t-il précisé à l'issue du conseil des ministres ayant suivi un conseil de défense sanitaire à l'Elysée.

Le président Emmanuel Macron a demandé «des analyses supplémentaires» sur ces différents scénarios avant de prendre des décisions, a encore précisé Gabriel Attal.

Mais «le maintien du cadre actuel paraît peu probable», selon le porte-parole, qui a promis «une concertation avec le Parlement et les syndicats» dans les prochains jours.




Britney Delsey pour DayNewsWorld

COVID POURQUOI LA FRANCE DE PASTEUR

N'A-T-ELLE PAS SON VACCIN ?

Sur le front du vaccin, l’Institut Pasteur a annoncé hier qu’il abandonnait le développement de son principal projet de vaccin. Les résultats des premiers essais cliniques ont montré que « la réponse immunitaire était inférieure à celle provoquée par une infection naturelle et à celle rapportée pour les autres vaccins », explique la société.

Certes, on savait que le candidat-vaccin de Pasteur avait pris du retard, en particulier sur les deux vaccins aujourd’hui disponibles, celui de Pfizer-BioNTech et celui de Moderna, fondés sur la technologie très innovante de l’ARN messager.

Mais le projet pastorien, conçu sur le principe des « vaccins vecteurs viraux », semblait prometteur et toujours dans la course.D'où la question suivante:
Pourquoi la France, pays de Pasteur, n'est-elle pas capable de mettre au point un vaccin contre le Covid quand les Britanniques et les Allemands y parviennent ?

Et ce, même avec le soutien d'un grand laboratoire comme Merck MSD, qui aurait pu jouer pour l'Institut Pasteur le rôle d'AstraZeneca pour l'université d'Oxford, ou de Pfizer, pour BioNTech. Sans oublier le champion tricolore Sanofi, tout numéro deux mondial des vaccins qu'il est, qui a lui aussi trébuché et dû remettre humblement l'ouvrage sur le métier en revoyant son calendrier.Comment notre industrie pharmaceutique en est-elle arrivée là ?

Le Conseil d'analyse économique (CAE) tente d'apporter une réponse dans une note, publiée ce mardi, à l'intitulé explicite : « Innovation pharmaceutique : comment combler le retard français ? ». La commission, qui réunit un panel d'économistes chargés de conseiller le Premier ministre Jean Castex, a analysé les points faibles de la recherche tricolore en matière de conception et de commercialisation de nouveaux médicaments.

Premier constat : la France n'a pas su anticiper puis s'adapter aux bouleversements que subit le secteur. « En témoigne un certain nombre d'échecs récents dans la recherche de vaccins, souligne Jean Beuve, l'un des conseillers scientifiques du CAE, en faisant allusion au retard de Sanofi, puis à l'annonce de l'Institut Pasteur de résultats insuffisants pour son candidat vaccin. « L'industrie pharmaceutique a fait face ces dernières années à des changements majeurs, enchaîne Anne Perrot, Inspectrice générale des finances, membre du CAE et co-rédactrices de l'étude. Avec notamment le passage de la chimie aux biotechnologies et à la génomique, rendant le processus d'innovation plus complexe et plus coûteux. »

Les progrès de la biologie, et notamment de la biotechnologie, ont en effet débouché sur une vague d'innovations sans précédent durant la dernière décennie. Avec des conséquences notables sur le portefeuille des laboratoires, leur business model, les coûts de développement et in fine, le prix des médicaments. A titre d'exemple, le coût moyen de développement d'un médicament commercialisé était estimé à 802 millions de dollars en 2003 ; en 2016, il était de 2558 millions de dollars, les coûts capitalisés ayant augmenté de 8,5 % par an. D'où l'importance des partenariats. Une nébuleuse de PME et de start-up sont ainsi venues compléter un environnement trusté jusque-là par quelques grands groupes historiques.

Or, deuxième constat : une collaboration insuffisante entre les start-up et les grands groupes, mais aussi les universités. D'autres pays en ont pourtant fait un pivot fondamental de leur innovation. Et le rapport de citer les exemples de l'allemand BioNTech et de l'américain Moderna, qui participent aujourd'hui à la production les deux premiers vaccins anti-Covid. BioNTech a ainsi été fondé par trois chercheurs en Allemagne en 2008, en menant des développements de pointe en immunothérapie. La start-up s'est rapidement développée en bénéficiant de la proximité de centres de recherche et d'hôpitaux universitaires en Allemagne (Mayence, Munich, etc.) et aux Etats-Unis (Cambridge, San Diego), établissant ainsi un solide pont entre recherche fondamentale et recherche appliquée.

Même schéma pour l'entreprise Moderna, créée par un biologiste de Harvard pour commercialiser ses recherches sur les cellules-souches. Les accords de licence, les partenariats ou les investissements de capital-risque des grandes entreprises pharmaceutiques sont en effet plus en capacité de fournir un financement essentiel.

L'Hexagone pâtit de ne pas pouvoir s'appuyer sur une université de pointe dans les biotechs, à l'image d'Oxford ou de Cambridge en Angleterre, du MIT ou de Harvard aux Etats-Unis. Cette absence est d'autant plus dommageable que « les liens entre universités et laboratoires pharmaceutiques sont faibles et de mauvaise qualité », souligne Philippe Martin, le président du Conseil d'analyse économique. Côté financement des recherches, « les crédits publics manquent mais aussi le maillon suivant : le financement privé », pointent les auteurs de la note.

Troisième constat : tous les fonds ne vont pas forcément dans les bonnes poches. A commencer par l'argent mis… dans les salaires. Plusieurs rapports alertent en effet sur la perte d'attractivité de la profession de chercheur dans l'Hexagone : la rémunération moyenne en début de carrière s'établit à seulement 63 % du salaire moyen des pays de l'OCDE. Résultat ? Une fuite des cerveaux, malgré une qualité de la formation tricolore toujours reconnue.Une fuite des cerveaux à cause de salaires trop bas. La française Emmanuelle Charpentier — passée par la Sorbonne et l'Institut Pasteur — vient ainsi d'obtenir le prix Nobel de chimie. « Elle fait aujourd'hui de la R&D en Allemagne et sa carrière s'est déroulée à peu près partout sauf en France », lâche l'une des autrices de la note.

Se pose enfin la question du trop faible recours aux génériques dans notre pays. Un meilleur usage de ces médicaments, dont le brevet est tombé dans le domaine public, permettrait de mieux faire jouer la concurrence et de libérer des crédits pour d'autres médicaments innovants.

Un tableau dressé par le CAE inquiétant quand d'autres pays comme les Etats-Unis, la Grande Bretagne ou l'Allemagne, mais également des nouveaux venus du côté de l'Asie, ont déjà pris une longueur d'avance.




Abby Shelcore pour DayNewsWorld

UN TROISIEME CONFINEMENT

DES LA SEMAINE PROCHAINE EN FRANCE ?

Un troisième confinement en France ?

Ce serait une simple question de jours. « La décision est sur le point d'être prise » selon les sources proches de l'exécutif citées dans l'édition du 24 janvier du JDD. Emmanuel Macron pourrait prendre la parole dès mercredi soir, après le conseil de défense sanitaire, pour une entrée de vigueur en fin de semaine, présagent nos confrères

La France vivrait alors une troisième période de confinement après l'avoir connu du 17 mars au 11 mai 2020 et du 30 octobre au 15 décembre 2020.

. Le calendrier précis et les modalités restent à définir. Le JDD indique que les sorties seraient de nouveau limitées, que les commerces non essentiels devraient limiter leurs horaires et que le télétravail obligatoire n'est pas envisagé. En revanche, les établissements scolaires resteraient ouverts « Maintenir la continuité de l'enseignement reste un marqueur primordial pour le Président autant pour ne pas creuser les inégalités sociales que pour ne pas empêcher les parents de travailler » assure un conseiller cité par le JDD.

Situation sanitaire préoccupante

Les dernières projections de l'Institut Pasteur et de l'Inserm ne présagent rien de bon avec des courbes exponentielles des infections. La cause : les différents variants ,beaucoup plus contagieux, déjà présents en France. Le variant anglais devrait même devenir le virus principal en France courant mars.

Ce samedi, 24 000 nouvelles contaminations ont été enregistrées par Santé publique France. 230 patients sont morts du Covid-19 en 24 heures. Dans les hôpitaux, la tension ne recule pas. 25 864 personnes sont hospitalisées dans toute la France (+ 1174 en 24 heures). Les services de réanimation accueillent 2886 patients (+ 172 en 24 heures). Pour tenter de freiner le virus et les nouvelles contaminations, le gouvernement avait élargi le couvre-feu entre 18 heures et 6 heures du matin à toute la France il y a une semaine. La France demande, par ailleurs, depuis ce dimanche, un tes