UN TRIOMPHE EN TROMPE-L'OEIL POUR L'INDEBOULONNABLE PRESIDENT TURC ERDOGAN ?

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a été réélu le dimanche 28 mai 2023 avec environ 52 % des suffrages exprimés, contre les 48 % de son adversaire Kemal Kiliçdaroglu, qui représentait une coalition de l’opposition. Le "reis" rempile donc pour un troisième mandat à la tête de la Turquie, pour cinq années supplémentaires. S’il va jusqu’au bout de son mandat, il aura été au pouvoir pendant 26 ans.

Malgré un fort taux de participation de 85%, l'opposant de centre-gauche Kemal Kiliçdaroglu n'a pas été en mesure de faire tomber Erdogan. Le perdant, au score très honorable dans un contexte où les dés étaient lourdement pipés contre lui, a reconnu sa défaite. Mais il a aussi déclaré que cette campagne avait été "l’une des plus injustes depuis des années", notamment avec l’énorme inégalité de moyens entre les deux camps qui se faisaient face.

Pourquoi la majorité des Turcs ont-t-ils élu Erdogan malgré une économie qui se dégrade et une hyperinflation désormais chronique – une situation qui ferait probablement tomber n’importe quel gouvernement dans un pays démocratique ? Comment Erdogan a-t-il pu remporter les élections ?

Une élection libre mais inéquitable

L’élection présidentielle a certes été libre, dans la mesure où les partis politiques ont pu présenter des candidats de leur propre chef et mener campagne. Les partis avaient également le droit d’avoir des représentants dans chaque bureau de vote afin de s’assurer que les bulletins étaient correctement comptés. Enfin, les électeurs étaient libres de voter. Cependant, l’élection a été loin d’être équitable.

Tout d’abord, un rival potentiel dans la course, le maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu, a été condamné en décembre dernier à plus de deux ans de prison pour « insulte à des personnalités publiques ». Le populaire Imamoglu avait surtout eu le tort d’infliger au parti d’Erdogan une rare défaite aux élections municipales de 2019 à Istanbul. Les sondages avaient montré que s’il s’était porté candidat à la présidentielle, il aurait pu gagner contre Erdogan avec une marge confortable. Certains soutiennent que la condamnation d’Imamoglu était motivée par des considérations politiques. Quoi qu’il en soit, Imamoglu étant hors jeu, l’opposition a dû se rallier à Kiliçdaroglu, le plus faible de tous les candidats à forte notoriété.

De plus Erdogan exerce également une emprise sur les médias turcs pratiquement généralisée, par l’intermédiaire de Fahrettin Altun, responsable des médias et de la communication au palais présidentiel et en a profité pour intervenir très souvent. Le leader de l’opposition a par contre bénéficié d’un temps d’antenne minimal, et lorsqu’il apparaissait dans les médias, il était dépeint comme un dirigeant inapte à gouverner le pays. Altun contrôlait non seulement les chaînes de télévision et la presse écrite traditionnelles, mais aussi les réseaux sociaux.

Tout ce qui entoure l’élection donc, les conditions générales de la démocratie – les médias d’opposition interdits ou marginalisés, l’absence forcée de plusieurs acteurs politiques, disqualifiés, voire jetés en prison par une justice "aux ordres", la censure sur Internet, etc. – feraient ressembler davantage le paysage politique turc à une "démocrature" (mot-valise formé à partir de "démocratie" et "dictature") , selon certains observateurs.

Et la question reste ouverte quant à savoir si cette nouvelle réélection d’Erdogan sonne le glas pour longtemps de la démocratie en Turquie, ou si le processus pourra être un jour inversé. L’opposition n'avait-elle pas parlé cette année des "élections de la dernière chance" ?

Le soutien massif des électeurs religieux

L'indéboulonnable président turc a su séduire un électorat conservateur qui continue de lui faire confiance malgré une crise économique sans précédent et une inflation à 105%.

Tout d'abord l’appel à voter en faveur d’Erdogan lancé par Sinan Ogan, qui était arrivé en troisième position au premier tour de l’élection présidentielle il y a deux semaines, avec 5,2 % des suffrages a joué en sa faveur .

Mais surtout ce sont les électeurs conservateurs et religieux d’Erdogan pour qui le président sortant est un héros religieux et un sauveur qui ont voté pour lui. La population religieuse de Turquie a longtemps souffert de persécutions au nom de la laïcité. Pour eux, Kiliçdaroglu et son Parti républicain du peuple symbolisent cette persécution. Bien que Kiliçdaroglu ait abandonné les politiques laïques strictes du parti, ces électeurs ne lui ont jamais pardonné d’avoir empêché les femmes musulmanes de porter le foulard dans les établissements d’enseignement et les institutions publiques, et d’avoir tenu la religion à l’écart de la vie publique et de la politique pendant des décennies.

La droite conservatrice et religieuse turque voit en Erdogan un leader mondial et un héros qui a lutté contre des forces mal intentionnées, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, pour rendre à la Turquie sa grandeur.

Et après les élections ?

Il y a quelques années, Erdogan avait promis une renaissance de la Turquie d’ici à 2023, date du centième anniversaire de la fondation de la République. La Turquie était censée entrer dans le top 10 des économies mondiales d’ici là. Cependant, la Turquie se situe à peine dans le top 20.

L’économie a connu un ralentissement important au cours des trois dernières années. La valeur de la livre turque a chuté, ce qui a conduit à une économie basée sur le dollar. Redresser l'économie et redonner du pouvoir d'achat à la population figurent parmi ses priorités.

Un partenaire félicité mais ambigu

Félicité de toutes parts à l'étranger, Erdogan se retrouve à la tête d'un pays " courtisé" . Les félicitations ont afflué en effet dès le lendemain matin, lundi, y compris de pays avec lesquels la Turquie a des relations très difficiles.Au niveau officiel, tout le monde ou presque s’est précipité pour reconnaître la victoire de l’homme fort d’Ankara, et espérer travailler de façon fructueuse avec lui: Poutine loue "la politique étrangère indépendante"; les Occidentaux "l’allié avec qui il faut approfondir les relations"; les talibans espèrent l’avancement de l’islamisme politique. Erdogan, lui, veut à l’international, se faire désirer.

La Turquie de Recep Tayyip Erdogan souhaite être un carrefour, un pivot autour duquel tout tourne, entre Europe, Asie centrale, Moyen-Orient et Russie. En matière de politique étrangère, Erdogan continuera d’essayer de faire de la Turquie une puissance régionale indépendante de l’OTAN, de l’Union européenne et des États-Unis. Il continuera probablement à renforcer les liens de la Turquie avec le président russe Vladimir Poutine, ce qui inquiète les alliés occidentaux du pays.

Tout cela, dans un contexte socio-économique intérieur très difficile en Turquie même si bien que les difficultés économiques du pays pourraient aussi pousser Erdogan à devenir plus conciliant avec les Européens, en Méditerranée ou en mer Noire, pour le commerce maritime. La Turquie, par exemple, aspire à devenir un carrefour énergétique, pour le transport (oléoducs, gazoducs), mais aussi pour la production, avec des sondages au large des côtes en Méditerranée de l’Est, qui ont entraîné une militarisation de la mer et des tensions avec la Grèce.

Un triomphe, mais pour combien de temps?

Il s’agit du dernier mandat d’Erdogan, conformément à la Constitution turque, et il est possible qu’il soit écourté. Le président, âgé de 69 ans, a de nombreux problèmes de santé. Il est de plus en plus fragile physiquement, il a du mal à marcher et ses discours sont souvent saccadés. Dans les années à venir, son état de santé pourrait se dégrader...

Bien que ce pays de 85 millions d’habitants connaisse pour l’instant une certaine stabilité politique, le pays ne risque-t-il pas de connaître des troubles économiques, sociaux et politiques dans un avenir proche ?




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

L’AMITIE FRANCO-ALLEMANDE

COMPROMISE PAR LE NUCLEAIRE

L’Assemblée parlementaire franco-allemande de lundi 22 mai 2023, lors de laquelle 50 membres de l’Assemblée nationale française et 50 membres du Bundestag se réunissent deux fois par an pour promouvoir la coopération entre les deux pays, a été entachée par les divergences d’opinion au sujet de l’énergie nucléaire.

Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, et le ministre allemand de l’Économie, Robert Habeck, ont pris la parole devant les parlementaires, indiquant que leurs points de vue étaient très différents.

L’énergie nucléaire ne devrait pas être considérée comme une source d’énergie renouvelable, a déclaré le ministre de l’Économie Robert Habeck, dans le contexte du désaccord actuel de la directive révisée sur les énergies renouvelables. Son homologue Bruno Le Maire a qualifié l’énergie nucléaire de « ligne rouge » pour la France.

En ce qui concerne la collaboration en matière de politique énergétique, l’Allemagne et la France « avancent chacune de leur côté », a déclaré M. Habeck pour résumer la position des deux pays sur le sujet.

« Ce serait un malentendu total si nous supposions que parce que nous travaillons de manière approfondie et confiante, le consensus est toujours au rendez-vous. Je dirais que c’est exactement le contraire », a déclaré M. Habeck lors de la séance plénière.

La semaine dernière, le gouvernement français a fait beaucoup de bruit après avoir bloqué l’approbation de la directive européenne révisée sur les énergies renouvelables, qui fixe des niveaux minimaux en matière de production d’énergie à partir de sources renouvelables.

L’approbation était surtout considérée comme une étape formelle, puisque les négociations entre le Parlement européen et les États membres avaient déjà été conclues.

Toutefois, la France souhaite obtenir des garanties supplémentaires : le pays veut que l’hydrogène bas carbone produit par l’énergie nucléaire soit déduit de ses objectifs en matière d’énergies renouvelables.

Le gouvernement allemand considère que l’énergie nucléaire est distincte de l’énergie renouvelable et a insisté pour maintenir le compromis qui avait été convenu précédemment, a indiqué M. Habeck.

"M. Robert sait que la politique nucléaire constitue une ligne rouge absolue pour la France", a affirmé M. Le Maire, ajoutant "qu’il s’agit de notre souveraineté [énergétique] ".

Le calendrier d’une nouvelle tentative d’adoption de la législation dépend de la France.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

L'OTAN VOIT PLUS GRAND DANS SES DISPOSITIFS

DE DEFENSE

Quinze mois après le début de la guerre contre l'Ukraine, et à un peu plus d'un mois du sommet des dirigeants de l'Otan à Vilnius, l'Alliance renforce ses défenses et remanie les plans de protection de tous ses membres. En effet, en réponse à l'invasion de l'Ukraine, l'alliance a déployé quatre nouveaux "groupements tactiques" en Slovaquie, en Hongrie, en Roumanie et en Bulgarie, en plus des quatre déjà constitués en Pologne et dans les trois États baltes après la prise de la Crimée par la Russie en 2014.

Déploiements dans les pays baltes et en Pologne

Les membres de l'Otan envisagent désormais de porter les déploiements dans les pays baltes et en Pologne à la taille d'une brigade, ce qui signifierait l'ajout de milliers de soldats supplémentaires "là et quand c'est nécessaire".

Le matériel militaire, dont le transport est long et compliqué, est prépositionné à l'est dans le cadre de ce plan. Les exercices comme "Spring storm" s'intensifient afin d'aider les forces alliées à mieux communiquer, à travailler ensemble et à connaître le terrain.

Assaut aéroporté de troupes américaines, débarquement nocturne de Marines britanniques, parachutage de commandos français: en Estonie, sur le flanc oriental de l'Otan, les pays de l'Alliance s'entraînent dans l'ombre de la guerre menée par la Russie contre l'Ukraine.

Concrètement, la Grande-Bretagne, qui dirige le groupement tactique de l'Otan en Estonie, tiendra des troupes en attente dans leurs bases d'origine pour renforcer les quelque 1.000 soldats britanniques et français présents sur le terrain.

Le message est clair. "Il indique que nous pouvons nous déployer très rapidement dans un délai très court", explique le lieutenant-colonel Edouard Bros, commandant du déploiement français en Estonie, dont les forces participent à l'exercice "Spring storm".

"Il s'agit là d'un changement essentiel : une couche supplémentaire de capacités pour renforcer la force en place avant le déclenchement d'un conflit", a déclaré le général de brigade britannique Giles Harris, commandant du déploiement de l'OTAN en Estonie.

"Ce changement doit rendre l'alliance apte à mener des opérations à grande échelle pour défendre chaque centimètre de son territoire", a déclaré ce mois-ci le général américain Christopher Cavoli, commandant suprême de l'Otan en Europe.

"La défense collective est redevenue la tâche la plus importante et nous devons nous mettre en ordre de marche", affirme Kristjan Mae, chef du département de planification des politiques au ministère estonien de la Défense.

Une force de 300.000 soldats

Si l'Estonie semble satisfaite de ce modèle, sa voisine, la Lituanie, souhaite disposer en permanence de troupes supplémentaires sur le terrain et discute encore avec son principal partenaire, l'Allemagne, de la manière de les obtenir. Ces déploiements renforcent les armées des pays de la ligne de front et constituent la pointe de la défense avancée de l'Otan. L'adhésion de la Finlande - et à terme de la Suède - contribuera à renforcer son flanc oriental.

Des plans plus détaillés doivent être approuvés par les dirigeants à Vilnius. Ils précisent la manière dont l'alliance défendrait chaque région en cas d'attaque, avec le nombre de forces, les pays d'origine et les lieux d'affectation. L'Otan veut disposer d'une force de 300.000 soldats prêts à être déployés dans un délai de 30 jours.

Tous ces nouveaux déploiements nécessiteront inévitablement de l'argent, des ressources et des forces. La question est de savoir si les alliés sont prêts à mettre la main à la poche. Avant Vilnius, les membres de l'Otan négocient un nouvel engagement visant à augmenter les dépenses de défense en pourcentage du produit intérieur brut.

Seuls sept membres de l'alliance ont atteint l'objectif de 2% fixé pour 2024 et l'objectif minimum pour Vilnius sera de transformer ces 2% en un plancher plutôt qu'un plafond. L'Estonie, qui n'a jamais cessé de considérer la Russie comme une menace existentielle, veut voir ses alliés s'engager à consacrer 2,5% de leur PIB à la défense et veut que les nouvelles stratégies de défense deviennent opérationnelles dès que possible.

"Une chose est d'avoir de bons plans sur le papier. Une autre est de les rendre exécutables et réalisables", a déclaré le ministre estonien de la Défense, Hanno Pevkur, lors de l'exercice "Spring Storm". "C'est le défi pour nous tous".




Alize Marion pour DayNewsWorld

LES RUSSES ANNONCENT LE CONTROLE DE BAKHMOUT

Serait-ce la fin de la bataille de Bakhmout ?

Alors que l'armée ukrainienne et les mercenaires du groupe paramilitaire Wagner, soutenus par des unités de l'armée régulière russe, se disputent depuis le mois d'août dernier le contrôle de cette petite ville de l'oblast de Donetsk, ces derniers semblent en passe de l'emporter. Moscou a revendiqué samedi soir la capture totale de la ville de Bakhmout, épicentre des combats dans l'est de l'Ukraine et théâtre de la bataille la plus longue et la plus sanglante dans le pays depuis l'assaut russe, en février 2022

Ce samedi, Evgueni Prigojine , le chef de Wagner a ainsi déclaré dans un message publié sur l'application de messagerie instantanée Telegram que ses hommes se seraient emparés de Bakhmout « à midi », ajoutant « nous avons pris toute la ville, maison par maison. » Depuis Bakhmout, Evgueni Prigojine – en conflit avec la hiérarchie militaire à Moscou – a souligné que la capture de la ville avait pris "224 jours" et qu'il n'y avait "que Wagner ici", pas de troupes régulières de l'armée russe.

Selon lui, son groupe se retirera de la ville à partir du 25 mai et en laissera la défense à l'armée régulière, se tenant à disposition après rotation et entraînement pour des opérations futures de Moscou.

Le soir même, le président russe Vladimir Poutine a, par voie de communiqué, félicité Wagner, et les soldats de l'armée régulière leur ayant apporté leur soutien pour l'achèvement de « l'opération de libération d'Artyomovsk », le nom soviétique de Bakhmout.

Ce n'est pas la première fois que les gouvernements ukrainiens et russes se disputent par voie de communiqués le contrôle de la ville : en avril dernier, après que ses hommes se sont emparés de l'hôtel de ville de Bakhmout, Evgueni Prigojine avait assuré que celle-ci, « d'un point de vue légal », était aux mains des forces russes.

« Des ruines et des Russes morts »

Une affirmation qui semblait avoir été confirmée le lendemain par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en marge du sommet du G7 à Hiroshima, au Japon : « Bakhmout n'est plus que dans nos cœurs, a-t-il ainsi déclaré. Il n'y a plus rien là-bas […] à part des ruines, et des Russes morts. »

Mais là où cette déclaration avait alors été accueillie par des moqueries de l'état-major ukrainien, il semblerait que l'annonce faite ce 20 mai par Evgueni Prigojine soit plus crédible : en effet, selon Kiev, la situation sur le terrain serait « critique », et l'armée ukrainienne ne contrôlerait plus que « certaines installations industrielles » et bâtiments résidentiels.

Si la ville était effectivement passée sous contrôle de la Russie, cela mettrait fin à une bataille ayant duré dix mois, et considérée par certains observateurs comme l'une des plus sanglantes du XXIe siècle. Cités par la BBC en mars dernier, des officiels occidentaux estimaient les pertes russes à Bakhmout entre 20.000 et 30.000 personnes, tuées ou blessées.

Le conflit en Ukraine s'envenime

Cette revendication russe est survenue pendant une visite surprise du président ukrainien Volodymyr Zelensky à Hiroshima, au Japon, pour le sommet du G7, où il devait rencontrer son homologue américain Joe Biden.

Ce dernier après avoir ouvert la voie à de livraisons futures d'avions de combat F-16 de construction américaine pour aider l'Ukraine à "se défendre" contre la Russie, a rencontré M. Zelensky dimanche à Hiroshima (Japon). Deux jours après une annonce ouvrant la voie à la livraison d'avions de combat F-16 à Kiev, le président des Etats-Unis a promis de nouvelles armes et munitions américaines à l'Ukraine. Ces nouvelles cargaisons incluront "des munitions, de l'artillerie, des véhicules blindés", a déclaré Joe Biden.

Mais la livraison d'avions de combat F-16 à Kiev questionne . “La question tourne autour du franchissement de la frontière russe. La raison d’être d’une aviation de combat, c’est de porter le feu chez l’ennemi. Or, il y a ici un obstacle politique”, analyse un expert sur France 24 “Ne pas franchir la frontière russe, ce serait faire un usage très limité de ce type d’armement. Faire voler des F-16 uniquement dans le ciel ukrainien, ce serait comme mettre des oiseaux en cage”, résume le spécialiste des questions militaires. Interrogé une nouvelle fois lundi sur la possibilité de fournir des F-16 américains à l'Ukraine, John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la Maison Blanche, avait réaffirmé pas plus tard que lundi 15 mai l’opposition de Washington qui semblait vouloir maintenir une stratégie défensive dans le ciel ukrainien.

Les deux camps sont désormais dans l'attente d'une contre-offensive d'ampleur annoncée par les autorités ukrainiennes, fortes des livraisons d'armes occidentales.




Alize Marion pour DayNewsWorld

DES ELECTIONS EN TURQUIE AUX ENJEUX INTERNATIONAUX

Aucun des deux favoris à la présidentielle turque n'est parvenu, selon des résultats encore partiels, à réunir plus de 50% des suffrages exprimés. Le pays s'avance vers une première historique : un second tour le 28 mai pour départager le candidat de l'opposition Kemal Kiliçdaroglu et le président sortant Recep Tayyip Erdogan, donné légèrement en tête. Il y a eu 49,51 % des voix pour Recep Tayyip Erdogan, 44,88 % pour Kemal Kiliçdaroglu et 5,1 % en faveur de l’outsider Sinan Ogan.

Après 20 ans de règne, le "sultan des temps modernes" est plus fragilisé que jamais. Les Turcs l'ont pénalisé pour son rôle dans l'effondrement de l'économie et sa gestion - très critiquée - des séismes meurtriers de février.

Hier, le vote des jeunes a pesé dans la balance. Ils sont 6,4 millions de primo-votants (sur 64 millions d’électeurs) à être nés et à avoir grandi sous le règne d'Erdogan. Une génération que le reis n’a pas réussi à transformer, comme il l’avait promis, en 'une génération pieuse'".

Le scrutin présidentiel de 2023 se joue certes sur les questions économiques et la capacité des candidats à stopper l’inflation qui mine le pays. Mais les enjeux internationaux font de cette élection un événement qui dépasse le cadre national. Le résultat de ces élections présidentielles pourrait en effet avoir un impact sur la politique étrangère de la Turquie.

Replacer la Turquie, puissance militaire, au centre de la carte

Malgré les difficultés économiques et politiques que traverse l’État turc depuis quelques années, il est intéressant de voir que la politique étrangère menée par Erdogan depuis son arrivée au pouvoir n’a cessé de suivre l’objectif de replacer la Turquie au centre de la carte. Pont entre l’Europe et l’Asie et véritable carrefour de la Méditerranée orientale, Ankara dispose de nombreux atouts qui la rendent incontournable sur la scène européenne, asiatique, moyen-orientale, et dans une moindre mesure, sur la scène africaine. Recep Tayyip Erdogan, au fil du temps, s’est révélé être un habile diplomate, usant de la position géographique centrale de son pays. Un lien entre l’Europe et le Moyen-Orient, au contact direct de la guerre en Syrie, en discussion avec les pays du Golfe, en médiation sur la guerre en Ukraine. Il parle à Vladimir Poutine et à Xi Jinping tout en étant à la tête de la deuxième armée de l’Otan, de fait, un allié précieux des États-Unis. Son départ laisserait planer une ombre d’incertitude sur de nombreux dossiers.

En outre puissance militaire montante avec des dépenses militaires à hauteur de 15,48 milliards de dollars (soit 2,1% de son PIB) , la Turquie possède une industrie de défense très active, qui s’est principalement fait connaître avec les drones MALE Bayraktar TB-2. L’embargo mis en place par la France et l’Allemagne sur la vente d’armes à la Turquie en 2019 a poussé le pays à améliorer son autonomie stratégique. Il ambitionne désormais de produire 100% de son armement. En 2021, Ankara produit 70% de son armement et commence à se faire une place parmi les grands exportateurs d’armes. L’État turc compte entre autre produire un chasseur national, le TF-X, mais aussi un système de défense anti-aérien, le SIPER. Trois entreprises turques font par ailleurs désormais partie des 100 plus grandes entreprises d’armement à l’échelle mondiale . Ankara compte également améliorer ses capacités spatiales, en lançant notamment en 2023 le satellite d’observation de la Terre IMECE et compte également se doter de son propre port spatial, qui serait construit en Somalie.

En plus d’une localisation géographique stratégique, la Turquie s’est dotée d’une stratégie d’influence, s’appuyant tant sur un panislamisme « à la turque » que sur des exportations d’armes, qui semble peu à peu faire ses preuves au sein de l’environnement stratégique turc.

Un rôle ambigu sur la scène européenne

Ankara, sous la présidence d’Erdogan, se caractérise par son rôle particulièrement ambigu sur la scène européenne : alors que la Turquie est candidate à l’UE et membre de l’OTAN, elle s’est progressivement écartée des pays occidentaux depuis le verrouillage politique du pays entamé en 2016, et met un point d’honneur à maintenir des relations étroites avec la Russie . Cette ambiguïté se perçoit surtout à travers sa position au sujet de la relance de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022 en servant d’intermédiaire pour contourner les sanctions internationales contre Moscou. La Turquie joue là un rôle d’équilibriste. Elle livre des drones Bayraktar à l’Ukraine, tout en s’opposant à des sanctions contre Moscou. Une position qui lui a même permis de parrainer un accord entre les deux belligérants pour laisser sortir les céréales ukrainiennes par la mer Noire. Même si l’État turc semble jouer un jeu trouble entre les deux belligérants, elle s’efforce finalement d’exploiter sa position « d’équilibre » entre deux pôles de puissance - l’un centré autour de l’Union européenne et l’autre centré autour de Moscou - afin de tracer sa propre voie et de devenir, à terme, une puissance d’envergure régionale.

Recep Erdogan tempère, autant que faire se peut. Mais dans le cadre du scrutin présidentiel du 14 mai 2023, son opposant Kemal Kiliçdaroglu ne sera pas forcément capable de maintenir l’équilibre. Ce sera plus compliqué car avec Erdogan, la Russie n’avait qu’un seul interlocuteur.

Si l’opposition gagne, il y en aura plusieurs. L’opposition est un attelage de six courants politiques très différents. Et le candidat derrière lequel ils se sont rangés promet une présidence collégiale pour rompre avec la verticalité de Recep Erdogan.

Une épine dans le pied de l'Otan ?

La guerre en Ukraine a aussi révélé l’influence de la Turquie au sein de l’Otan. La Finlande et la Suède, qui jusque-là souhaitaient rester à l’écart de l’organisation, ont fait acte de candidature. Ankara a finalement accepté d’intégrer la Finlande, tout en laissant patienter Stockholm. Recep Erdogan demande à la Suède d’extrader des sympathisants qu’il considère comme des « terroristes du PKK ».Il a voulu montrer [à son électorat] que son pays est un pays qui compte dans les organisations internationales. Le signal qu’il envoie est celui d’un président qui ne bazarde pas comme ça la sécurité de ses citoyens.

Au sein de l’Alliance atlantique, la Turquie est la deuxième armée derrière celle des États-Unis. Un pays avec lequel la relation est ambiguë depuis qu’Ankara a opté pour le système russe de missile S-400 au détriment de son équivalent américain. Les États-Unis avaient répliqué en refusant de leur vendre des avions de chasse F-35.

Un sujet de discorde qui pourrait vite s’apaiser avec l’arrivée de Kemal Kiliçdaroglu au pouvoir.

La fin d’une relation houleuse avec l’Union européenne ?

Autre relation tendue, celle de la Turquie avec l’Union européenne. Les dossiers qui posent problème ne vont pas disparaître en un clin d’œil. Recep Erdogan continuera probablement à jouer le rapport de force. Quant à son opposant, s’il envisage d’apaiser la relation, il risque tout de même de souffrir des tensions laissées en héritage.

Il prévoit de modifier le code pénal, de protéger la liberté d’expression et la liberté de la presse. Donner ainsi des gages à l’Occident donnerait une meilleure image de la Turquie, ce qui permettrait, à terme, d’attirer des investisseurs étrangers. Par ricochet, de remettre sur la table le projet d’union douanière avec l’UE. Et pourquoi pas de proposer des conditions d’obtention de visa plus souples pour la jeunesse turque avide d’Europe. Tout l’enjeu sera de convaincre Bruxelles, qui n’est plus aussi ouverte qu’elle l’a été, de l’intérêt d’un rapprochement avec Ankara.

En revanche, il ne faut pas s’attendre à un changement de pied sur Chypre ou sur la Syrie. Ce sont des enjeux de sécurité, quel que soit le pouvoir en place. La majorité des Turcs se sentent menacés par ce qu’il se passe en Syrie.

Une possible normalisation en Méditerranée orientale

Avec la crise économique que subit la Turquie, Ankara a besoin de stabilité avec ses voisins. Après une période de tensions en Méditerranée orientale, la relation avec la Grèce tend à se normaliser. Recep Erdogan et Kemal Kiliçdaroglu iraient dans le même sens. Il faut dire que le séisme qui a frappé Turquie et Syrie au mois de février a favorisé l’apaisement. Athènes a immédiatement apporté son soutien ce qui a été apprécié et remarqué. Les navires de prospection battant pavillon turc sont aussi moins agressifs dans le secteur pour tenter de mettre la main sur les importantes ressources gazières.

La Turquie a donc réussi à s’assurer une place de choix dans son environnement stratégique. Le renforcement de ses capacités militaires, la croissance fulgurante de son industrie de défense, mais surtout ses grandes ambitions devraient lui permettre de devenir, à terme, une puissance d’envergure régionale.

Le pays doit cependant encore relever de nombreux défis, surtout sur le plan intérieur : le mauvais état de l’économie turque, aggravée par les deux tremblements de terre, nécessite des réformes de fond qui varieront indiscutablement en fonction du candidat qui remportera les élections présidentielles, mais aussi du parti qui emportera le scrutin des élections législatives.

Un changement à la tête du pays après plus de vingt ans de gouvernance par le parti AKP pourrait avoir un impact considérable sur cet État aux grandes ambitions, qui usait jusque-là de ses relations ambiguës pour monter en puissance.

"Mais le rapport de forces n’est jamais loin. C’est même la marque de fabrique de la diplomatie turque ces dernières années : le manque de lisibilité tout en assurant une certaine stabilité."




Alize Marion pour DayNewsWorld

CHARLES III ET CAMILLA COURONNES

ENTRE TRADITION ET MODERNITE

Charles III est devenu en septembre roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, ainsi que de quatorze pays du Commonwealth, du Canada à l’Australie en passant par la Jamaïque, à la mort de sa mère Elizabeth II, à l’âge de 96 ans. Son sacre, unique en Europe, en est la confirmation religieuse et le Royaume-Uni n’en avait plus vu depuis 1953. S’il a été modernisé avec une durée plus courte, des représentants des principales religions et du gospel chanté en plus des classiques, ce rituel millénaire a donné l’occasion à la monarchie britannique de déployer toute la pompe dont elle a le secret.

Charles III et la reine Camilla ont officiellement été couronnés, samedi 6 mai 2023 à l'abbaye de Westminster, puis retour vers le palais de Buckingham dans le Gold State Coach, carrosse doré utilisé à chaque couronnement,  et les deux souverains ont ensuite salué la foule depuis le balcon du palais.



Le roi Charles III et la reine Camilla, accompagnés des membres actifs de la famille royale, sont sortis sur le balcon du palais de Buckingham samedi pour saluer des dizaines de milliers de personnes rassemblées pour leur couronnement.

Portant couronne et en tenue d’apparat, le roi et la reine étaient entourés notamment de l’héritier du trône, William, avec son épouse, Kate, et leurs enfants, ainsi que d’Anne et Edward, frère et sœur du souverain. Ils ont assisté à un défilé aérien, dont la durée a été réduite en raison de la pluie, sont rentrés dans le palais puis sont ressortis afin de saluer brièvement une nouvelle fois la foule compacte malgré le temps pluvieux.

Ni le fils cadet de Charles, Harry, ni son frère Andrew, tous les deux en retrait de la monarchie, n’étaient là. Le duc de Sussex (Harry) et le duc d’York (Andrew) ne sont plus membres actifs de la famille royale, le premier, depuis son départ volontaire aux Etats-Unis avec son épouse, Meghan, en 2020, tandis que le second est tombé en disgrâce après des accusations d’agression sexuelle qu’il dément et qu’il a soldées par un accord financier. Ils ont tous les deux assisté au couronnement depuis le troisième rang de l’abbaye de Westminster.


Une cérémonie religieuse grandiose !

Devant près de 2 300 invités, l'archevêque de Canterbury, Justin Welby, a déposé la couronne de Saint-Edouard sur la tête de Charles III.

Peu avant, le souverain a prêté serment de servir ses sujets et de protéger l'Eglise d'Angleterre dont il est le chef suprême.

Charles III a enfin reçu l'onction, protégé des regards par des paravents.

Nouveautés par rapport au précédent couronnement.

Le traditionnel "hommage des pairs", pendant lequel des nobles prêtent allégeance au roi ou à la reine, a été supprimé.

Il est remplacé par un "hommage du peuple" :

les Britanniques et autres populations dont Charles III est le chef d'Etat sont appelés à faire allégeance au roi.

Pour la première fois, des femmes évêques participeront au couronnement. Des leaders religieux juifs, musulmans, hindous, sikhs ou bouddhistes ont aussi pris part aux festivités et le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, un hindouiste, a lu un passage de la Bible. Autre première dans le domaine : les différents textes ont été lus en anglais mais aussi en gallois, en gaélique écossais et en gaélique irlandais.

Pour la première fois, une cérémonie de couronnement d’un souverain britannique a été ponctuée par la performance d’un groupe de gospel. Cette formation baptisée Ascension Choir, qui avait été créé spécialement pour l’occasion, a insufflé une énergie bienvenue dans le cadre guindé de Westminster.

Un long week-end de festivités.

Les Britanniques sont invités dimanche à se rassembler pour des déjeuners conviviaux à l'occasion du couronnement du roi.

Un concert est également prévu le soir au château de Windsor, devant un public de 20 000 personnes.

La journée de lundi a été déclarée fériée au royaume unis. La famille royale invite le public à profiter de ce jour chômé pour mener des actions caritatives près de chez eux.

« Long Live King Charles » (Longue vie au roi Charles) !




Samantha Moore pour DayNewsWorld

SPECTACULAIRE COUP DE FILET ANTI-MAFIA

 EN EUROPE 

Une vaste opération de police visant la mafia calabraise, la 'Ndrangheta, a été lancée ce mercredi matin 3 mai 2023 dans plusieurs pays européens, dont l'Allemagne où des perquisitions et des arrestations ont été effectuées, ont annoncé des autorités judiciaires de ce pays.La ’Ndrangheta calabraise, cible mercredi d’un spectaculaire coup de filet à l’échelle européenne, est considérée par les experts comme la mafia italienne la plus puissante après avoir supplanté la Cosa Nostra sicilienne et la Camorra napolitaine.

Des centaines de policiers allemands sont intervenus dans cinq régions d'Allemagne dans le cadre d'une "opération européenne de grande envergure" qui vise "des responsables et des membres de la 'Ndrangheta", ont déclaré dans un communiqué commun plusieurs parquets régionaux, dont celui de Munich.

Des opérations ont également eu lieu en Belgique, en France, en Italie, au Portugal et en Espagne, précise ce communiqué.

En Allemagne, plus de cent perquisitions ont été effectuées et une trentaine de mandats d'arrêt, dont quatre mandats européens, ont été exécutés, selon les autorités des Länder de Bavière, de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, de Rhénanie-Palatinat, et de Sarre.

C'est dans ces régions de l'ouest et du sud de l'Allemagne que se sont concentrées les opérations de police.

L'enquête porte, selon le communiqué, sur les délits suivants : "trafic de drogue, blanchiment d'argent, trafic d'armes, escroquerie et divers délits fiscaux à grande échelle".

Selon les médias allemands MDR et FAZ, plus de 100 mandats d'arrêts doivent être exécutés mercredi dans différents pays.

Le ministre de l'Intérieur de Bavière Joachim Herrmann a qualifié cette opération de "coup sensible porté à la 'Ndrangetha", une organisation criminelle implantée dans la région italienne de Calabre (sud) et considérée comme la mafia la plus riche et la plus puissante d'Italie, avec une extension mondiale croissante couvrant plus de 40 pays.

Réponse internationale

Les ramifications internationales de la ’Ndrangheta ont contraint les autorités italiennes à demander l’aide de leurs homologues étrangères. En 2020, l’Italie a mis en place le programme «I-CAN» par l’intermédiaire d’Interpol afin d’informer les autres pays où la ’Ndrangheta est présente sur l’organisation de cette mafia et structurer la réponse répressive.

Avant l’opération de mercredi, 46 membres de la ’Ndrangheta avaient été arrêtés dans le monde entier dans le cadre de ce programme. Le plus célèbre d’entre eux est Rocco Morabito, l’un des fugitifs les plus recherchés d’Italie, qui a été arrêté l’année dernière au Brésil, après s’être évadé d’une prison en Uruguay en 2019.

Selon l'office bavarois de police judiciaire, les autorités allemandes ont agi dans le cadre de l'"Opération Eureka", coordonnée par les offices européens Europol et Eurojust.

L'opération Eureka, déclenchée au niveau européen il y plus de trois ans, est "l'une des plus importantes et des plus significatives de ces dernières années dans le domaine du crime organisé en Italie", a souligné la police bavaroise.

Personne ne sait exactement quels sont les effectifs, mais selon la justice italienne, la ’Ndrangheta compte au moins 20.000 membres dans le monde. Selon le magistrat italien Roberto di Bella, elle est l’organisation criminelle «avec le plus de ramifications et présente sur les cinq continents».

Le procureur italien Nicola Gratteri, qui siège à Catanzaro, l’un des fiefs de la ’Ndrangheta en Calabre, une des régions les plus pauvres d’Italie, estime son chiffre d’affaires annuel à 50 milliards d’euros, en grande partie tiré du trafic de cocaïne.

Dans le cadre de ces investigations, les autorités italiennes et belges ont pu attribuer à la 'Ndrangetha l'importation et le trafic de près de 25 tonnes de cocaïne, pour la période allant d'octobre 2019 à janvier 2022, a précisé la même source. Des flux financiers de plus de 22 millions d'euros de la Calabre vers la Belgique, les Pays-Bas et l'Amérique du Sud ont également pu être identifiés.

Un maxi-procès avec plus de 300 accusés, présumés membres ou proches de la ’Ndrangheta, s’est ouvert en 2021, dévoilant le réseau de politiciens, avocats et hommes d’affaires accusés de collusion avec la mafia.

Par ses proportions, ce procès n’est dépassé que par le premier maxi-procès de 1986-1987 à Palerme contre la Cosa Nostra sicilienne, à l’issue duquel 338 accusés furent condamnés.




Alize Marion pour DayNewsWorld

LA CONTRE-OFFENSIVE UKRAINIENNE

A-T-ELLE COMMENCE ?

M. Prigojine, chef du groupe Wagner, a dit s’attendre à une contre-offensive ukrainienne vers la mi-mai.

 "Cette contre-offensive pourrait devenir une tragédie pour notre pays", a-t-il averti.

Le groupe Wagner a été en première ligne dans les combats autour de la ville de Bakhmout.

Evguéni Prigojine est en conflit ouvert avec la hiérarchie militaire russe, qu’il accuse de ne pas livrer sciemment suffisamment de munitions à ses hommes et s’en est pris publiquement au ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, à plusieurs reprises.

L’Ukraine a affirmé cette semaine que ses préparatifs en vue d’une contre-offensive touchaient à leur fin.

Dimanche, le gouverneur de la région russe de Briansk frontalière de l’Ukraine a annoncé qu’un bombardement ukrainien ayant visé un village russe avait fait quatre morts et deux blessés. 

La veille, une attaque de drones a provoqué un incendie dans un dépôt de pétrole à Sébastopol, le port d’attache de la flotte russe de la mer Noire en Crimée, selon les autorités de la péninsule annexée par la Russie.

Moscou remplace son chef de la logistique militaire

L’armée russe a annoncé dimanche la nomination d’un nouveau chef de sa logistique militaire, le général Alexeï Kouzmenkov, qui remplace à ce poste un autre haut gradé, le général Mikhaïl Mizintsev, au moment où Kyiv affirme avoir achevé ses préparatifs à une contre-offensive.

"Le général Alexeï Kouzmenkov a été nommé vice-ministre russe de la Défense, responsable du ravitaillement matériel et technique des forces armées russes", a indiqué l’armée dans un communiqué.

Jusqu’ici, M. Kouzmenkov était directeur adjoint de la Garde nationale russe (Rosgvardia), un poste qu’il occupait depuis 2019, selon le communiqué.

Alexeï Kouzmenkov remplace ainsi Mikhaïl Mizintsev, qui n’a été nommé à ce poste qu’en septembre dernier.

Ancien chef du Centre de contrôle de la défense nationale, M. Mizintsev est visé par des sanctions occidentales pour son rôle dans le siège de Marioupol, ville portuaire dans le sud-est de l’Ukraine, dévastée par les bombardements.




Alize Marion pour DayNewsWorld

LA FINLANDE VERS UN GOUVERNEMENT

DE DROITE ET EXTREME-DROITE

Petteri Orpo, vainqueur des élections finlandaises et probable futur Premier ministre finlandais, a annoncé ce jeudi 27 avril 2023 vouloir constituer une coalition gouvernementale avec l'extrême droite. Le parti nationaliste anti-immigration est arrivée deuxième aux élections législativesl

Les négociations officielles en vue de former un gouvernement commenceront le 2 mai prochain. Elles réuniront la Coalition nationale (centre droit), le parti de Petteri Orpo, vainqueur des élections, le Parti des Finlandais (extrême droite) ainsi que deux autres petits partis alliés traditionnels de la droite finlandaise.

Une telle alliance avec le Parti des Finlandais, qui a obtenu 20,1% des voix aux législatives du 2 avril, signifierait qu’une nouvelle formation anti-immigration se retrouverait au pouvoir en Europe, sur fond de poussée des partis populistes ou d’extrême droite dans plusieurs pays du continent.

Petteri Orpo, vice-Premier ministre de la Finlande de 2017 à 2019, avait deux options pour constituer une coalition : soit s'allier avec le parti social-démocrate (SDP) de la Première ministre démissionnaire Sanna Marin, soit s'unir avec le Parti des Finlandais, avec lequel le principal sujet de divergence concerne l'immigration.

Entre les deux partis, cette question s'annonce comme le point le plus difficile pour nouer une alliance. Quand le parti nationaliste milite pour d'importantes restrictions, Petteri Orpo défend, lui, une immigration de travail pour contrer le fort vieillissement de la population finlandaise.

"Ce sera un sujet de négociation. C'est une question très importante pour nous : l'immigration menace la sécurité comme l'économie, a déclaré jeudi, la dirigeante du Parti des Finlandais. Dans le même temps, nous ne sommes aucunement opposés à toute immigration. Il y a certainement des choses sur lesquelles nous pourrons tomber d'accord en matière d'immigration de travail."

L'actuelle Première ministre se met en retrait

En Finlande, la droite a déjà gouverné avec le Parti des Finlandais (ex-Vrais Finlandais) entre 2015 et 2017, date d'une scission au sein de la formation eurosceptique qui avait abouti à une ligne plus dure, notamment en matière migratoire.

Les négociations finales pour former un gouvernement durent habituellement un mois environ en Finlande. 

Il faut 101 députés pour avoir une majorité absolue au Parlement finlandais et ses 200 sièges.

Les membres des coalitions au Parlement finlandais héritent traditionnellement de postes de ministres et le deuxième parti au pouvoir prend généralement celui de ministre des Finances.

L’arrivée d’un gouvernement de droite à la tête de la Finlande serait historique, car ce serait la première fois en plus de 100 ans que des gouvernements seraient formés avec des partis autres que le Parti social-démocrate ou le Parti du centre..




Sandra Stac pour DayNewsWorld

PRESIDENTIELLES EN TURQUIE

LA CAMPAGNE D'ERDOGAN EN DIFFICULTE

Après avoir dû interrompre mardi soir une interview en direct à la télévision pour cause de grippe intestinale et annulé ses trois apparitions publiques prévues mercredi, le président turc Recep Tayyip Erdogan est réapparu ce jeudi 27 avril 2023, lors d’une visioconférence depuis le palais présidentiel à Ankara pour l’inauguration de la première centrale nucléaire de Turquie.

"Notre pays s’est hissé dans la ligue des pays dotés de l’énergie nucléaire", s’est félicité M. Erdogan, les traits tirés, dissipant toutefois les rumeurs les plus alarmistes sur son état de santé.

Un signe de la main avec Poutine

L’inauguration de la centrale d’Akkuyu (Sud), construite par le géant russe Rosatom, devait être un des moments forts de la semaine pour le président turc. Recep Tayyip Erdogan, qui devait initialement se rendre sur place, avait même escompté la visite du président russe Vladimir Poutine, qui s’est également exprimé par visioconférence avant lui. Les deux chefs d’État se sont d’ailleurs salués de la main à distance.

En difficulté dans les sondages face à son opposant Kemal Kılıçdaroglu, le président turc candidat à sa réélection multiplie les meetings aux quatre coins du pays ces dernières semaines. Mais après avoir dû interrompre une interview télévisée mardi soir, Recep Tayyip Erdoğan, au pouvoir depuis 20 ans, a annulé tous ses déplacements mercredi et ce jeudi.

De quoi réveiller les interrogations sur la santé du président turc, âgé de 69 ans.Un virus intestinal a cloué au lit le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, à quelques semaines des élections qui pourraient lui coûter sa place à la tête du pays.

Une première en 20 ans.

Pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir en 2003, le flamboyant Recep Tayyip Erdoǧan voit en effet ses appuis vaciller, observent des experts. Les élections se tiendront le 14 mai dans ce pays qui relie l’Europe au Moyen-Orient. Des sondages donnent une faible avance à son principal rival, Kemal Kılıçdaroğlu, à la tête d’une coalition de six partis de l’opposition.

"Ce sont des élections qui paraissent décisives, tant pour la destinée de M. Erdoǧan que pour tous ses propos, son idéologie et sa façon de gouverner le pays depuis une vingtaine d’années" , estime Sami Aoun, directeur de l’Observatoire du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord de la Chaire Raoul-Dandurand.

Mardi soir, le président sortant a dû interrompre une entrevue en direct à la télévision turque pour cause de "grippe intestinale".

Il a dû se reposer mercredi, a-t-il annoncé sur Twitter, et n’a pas pu se rendre comme prévu dans les communautés de Kırıkkale, Yozgat et Sivas.

L'équilibriste sur la scène internationale

Sur la scène internationale, Recep Tayyip Erdoğan joue ainsi les équilibristes, analyse M. Aoun. Le pays est membre de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord et a offert son soutien à l’Ukraine, mais sans couper les ponts avec la Russie, ce dont témoigne cette nouvelle centrale nucléaire.

Vladimir Poutine s'exprimait d'ailleurs ce jeudi 27 avril 2023 lors d'une cérémonie organisée en visioconférence à l'occasion de l'inauguration de la première centrale nucléaire en Turquie, construite par la Russie, saluant un « projet phare » des relations entre Moscou et Ankara.

Cette centrale « est un exemple convaincant de tout ce que vous, monsieur le président Erdogan, faites pour votre pays, pour le développement de son économie, pour tous les citoyens turcs », a déclaré Vladimir Poutine. 

"Je veux le dire sans détour: vous savez comment fixer des objectifs ambitieux et vous cherchez à les atteindre avec confiance", a-t-il ajouté, des déclarations particulièrement chaleureuses qui témoignent de l'étroite relation personnelle nouée par les deux dirigeants ces dernières années.

"Nous soutenons une telle attitude et sommes convaincus qu'une coopération et un partenariat étroits entre la Russie et la Turquie sont mutuellement bénéfiques", a-t-il insisté.

Malgré des intérêts divergents, ils coopèrent sur plusieurs dossiers, comme la Syrie. Le président turc est aussi l'un des rares dirigeants à avoir de bonnes relations à la fois avec Moscou et Kiev malgré le conflit en Ukraine. L'inauguration de la centrale d'Akkuyu est l'un des symboles de ce partenariat, "l'un des projets mutuels les plus importants de l'histoire des relations russo-turques", a vanté jeudi le président russe.

Rappelant que Moscou avait envoyé une aide humanitaire après le séisme qui a fait plus de 50 000 morts en Turquie, Vladimir Poutine a affirmé que la Russie était "toujours prête à tendre une main amicale" .

Inflation et tremblement de terre

La série de séismes ayant coûté la vie à plus de 40 000 personnes en février peut nuire à l’image du président sortant. L'opposition affirme que le nombre élevé de décès n'est pas seulement lié au tremblement de terre, mais à des constructions mal réglementées et de mauvaise qualité. La plupart des habitations turques ne sont pas construites aux normes antisismiques, malgré une loi votée en 2007 qui est peu appliquée en raison de la corruption.

"Les projets de construction ont toujours été utilisés pour mobiliser l’électorat d’Erdoǧan pendant les campagnes électorales, indique M. Kejanlioglu. L’effondrement de quelques hôpitaux récemment construits et les dégâts survenus à l’aéroport de Hatay ont soulevé des questions de crédibilité. »

'La première fois où Erdoğan a été propulsé au pouvoir, c’était à la faveur d’un séisme [celui de 1999]. Cette fois, est-ce que c’est un séisme qui va avoir raison de lui ?, se demande Sami Aoun. Il y avait plusieurs entrepreneurs de l’entourage du président sortant, corrompus, qui ont commis des infractions au code du bâtiment."

Sortir de la crise économique est un enjeu fondamental . Les ménages peinent à joindre les deux bouts en Turquie, où l’inflation a atteint des sommets de 50 %. Cette crise économique galopante peut être en partie attribuée à la gestion du président sortant, rapportaient des experts au New York Times à la mi-avril. Et c’est un sujet chaud de cette campagne électorale.

A ces deux crises s’ajoute celle des millions de réfugiés qui vivent en Turquie, pays qui en accueille le plus au monde. 

"C’est une terre d’accueil, la Turquie, mais quand l’économie vacille, c’est une situation difficile", indique Mme Deschamps-Laporte.

Unis contre l’autoritarisme d'Erdogan

Kemal Kılıçdaroğlu est le rival d'Erdogan dans les sondages pour la candidature à la présidentielle. Recep Tayyip Erdogan, 69 ans, fondateur et président de l'AKP (Parti de la justice et du développement), est installé au sommet du pouvoir depuis mars 2003. Il est sorti vainqueur de toutes les élections auxquelles il s'est présenté depuis :

législatives en 2003, 2007, 2011, 2015 et 2018, présidentielle en 2014 et 2018… 

Comme pour la dernière élection, il a noué avec plusieurs partis d'extrême droite, dont les Loups gris du MHP (Parti d'action nationaliste), l'Alliance de la République.

Kemal Kiliçdaroglu, 74 ans, est un ancien fonctionnaire de la sécurité sociale. Il préside depuis 2010 le CHP (Parti républicain du peuple, kémaliste), héritier du parti unique d'Atatürk, mais il n'a jamais été candidat à la présidentielle, laissant de seconds couteaux se présenter en 2014 et en 2018.

A la tête d'une opposition longtemps très timorée face aux dérives du régime, il a pris de l'assurance après 2017, lorsqu'il a pris la tête d'une « marche pour la justice » entre Ankara et Istanbul. 

Les municipales de 2019 voient également son parti remporter toutes les grandes villes turques. Kiliçdaroglu est à la tête d'Alliance de la nation, dite aussi Table des six, coalition hétérogène qui regroupe des sociaux-démocrates, des nationalistes et des islamistes. Fait notable, il a recueilli le soutien implicite du parti prokurde HDP, qui a choisi de ne pas présenter de candidat.

Les six partis de l’opposition rassemblés derrière Kemal Kılıçdaroğlu partagent une vision politique commune : déloger Erdoǧan et ramener le système politique parlementaire qui existait avant 2018.

La coalition de M. Kılıçdaroğlu rassemble des partis de l’opposition, tant de centre droit que de centre gauche, nationalistes ou pro-Europe, laïques ou islamiques.

Mais ce qui pourrait vraiment faire pencher la balance de leur côté, c’est l’appui tacite des Kurdes. En effet, l’alliance des partis de gauche et prokurdes n’a pas nommé de candidat et soutient M. Kılıçdaroğlu.

"Ces gens ont une forte mobilisation qui peut atteindre 11 %, voire 12 % des voix", détaille M. Aoun, aussi professeur émérite à l’Université de Sherbrooke.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

GUERRE EN UKRAINE

PLAN DE PAIX DE PEKIN VALIDE AU KREMLIN

MAIS PAS EN OCCIDENT

Le président chinois Xi Jinping était en Russie depuis lundi, pour offrir son soutien au Kremlin et présenter son "plan de paix" pour l’Ukraine.

Mais ce plan en 12 points, qui ne condamne pas l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes, n’a pas convaincu Kiev et ses alliés. Pour Washington, la Chine ne peut prétendre être impartiale sur la question ukrainienne.

"Pékin ne peut prétendre être impartiale"

"On ne peut pas raisonnablement considérer que la Chine soit impartiale" en ce qui concerne l'Ukraine, a dit mardi un porte-parole de la Maison Blanche, la critique américaine la plus directe à ce jour de la proposition de médiation chinoise dans le conflit.

Pékin "n'a pas condamné" l’invasion russe, "n'a pas arrêté d'acheter du pétrole russe" a dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.

Il a par ailleurs accusé Pékin de "répercuter la propagande russe" sur le fait que la guerre en Ukraine serait le résultat d'une agression occidentale.

Une "nouvelle ère" de leur relation "spéciale" face aux Occidentaux

Vladimir Poutine et Xi Jinping ont loué mardi 21 mars l'entrée dans une "nouvelle ère" de leur relation "spéciale" face aux Occidentaux. Vladimir Poutine a affirmé soutenir le plan chinois pour régler le conflit en Ukraine, tout en accusant Kiev de le rejeter.

Nouvelle provocation du chef du Kremlin en allant à Marioupol

Imperméable aux critiques de la communauté internationale et aux menaces, le président russe Vladimir Poutine s’est rendu à Marioupol, ville ukrainienne dévastée par les bombardements, sa première visite en zone conquise depuis le début de l’offensive russe en Ukraine dimanche 19 décembre 2023. Il s’était auparavant rendu en Crimée samedi pour le 9e anniversaire de l’annexion de cette péninsule ukrainienne par la Russie.

Ce déplacement est intervenu au lendemain d'une visite surprise de Vladimir Poutine en Crimée pour marquer le neuvième anniversaire de l'annexion de la péninsule par la Russie, et ce alors que le président russe est sous le coup d'un mandat d'arrêt émis à son encontre par la Cour pénale internationale (CPI). Vladimir Poutine s'est rendu à Marioupol en hélicoptère, ont rapporté des agences de presse russes, citant le Kremlin.

Le président russe s'est ensuite rendu dans plusieurs quartiers de la ville au volant d'une voiture, s'arrêtant à plusieurs reprises et discutant avec des habitants. Les médias russes ont également annoncé dimanche que Vladimir Poutine avait rencontré les commandants de l'"opération militaire spéciale" en Ukraine, notamment le chef d'état-major de l'armée russe, Valery Gerasimov, qui dirige l'opération.

Ce déplacement intervient au lendemain d'une visite surprise de Vladimir Poutine en Crimée pour marquer le neuvième anniversaire de l'annexion de la péninsule par la Russie.

Et surtout quelques jours après l'annonce d'un mandat d'arrêt émis à son encontre par la Cour pénale internationale.




Alize Marion pour DayNewsWorld

LA CPI LANCE UN MANDAT D'ARRET

CONTRE VLADIMIR POUTINE

La Cour pénale internationale (CPI) a déclaré vendredi avoir lancé un mandat d’arrêt contre le président russe Vladimir Poutine pour sa responsabilité dans des crimes de guerre perpétrés en Ukraine depuis l’invasion russe

« Aujourd’hui, 17 mars 2023, la Chambre préliminaire II de la Cour pénale internationale a lancé des mandats d’arrêt contre deux personnes dans le cadre de la situation en Ukraine :

M. Vladimir Vladimirovitch Poutine et Mme Maria Alekseyevna Lvova-Belova », commissaire présidentielle aux droits de l’enfant en Russie, a déclaré la CPI dans un communiqué.

M. Poutine « est présumé responsable du crime de guerre de déportation illégale de population [enfants] et de transfert illégal de population [enfants] des zones occupées d’Ukraine vers la Fédération de Russie », a ajouté la cour.

« Les crimes auraient été commis sur le territoire ukrainien occupé au moins à partir du 24 février 2022 », a poursuivi la CPI, ajoutant qu’il existait « des motifs raisonnables de croire que M. Poutine est personnellement responsable des crimes susmentionnés ».

La commissaire russe aux droits des enfants, Maria Lvova-Belova, a assuré vendredi qu’elle allait poursuivre son travail.

« C’est sympa que la communauté internationale ait estimé notre travail pour aider les enfants de notre pays, et qu’on ne les laisse pas dans des zones d’opérations militaires et qu’on les sorte […] Il y a eu des sanctions de tous les pays […] 

Mais on va continuer le travail », a-t-elle affirmé, citée par l’agence de presse russe Ria Novosti.

L’ex-président russe Dmitri Medvedev a pour sa part comparé vendredi le mandat d’arrêt à du papier toilette.

« La Cour pénale internationale a lancé un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine. Pas besoin d’expliquer où ce papier doit être utilisé », a-t-il écrit sur Twitter en anglais, terminant son message par une émoticône de papier toilette.

Lundi, le New York Times avait rapporté que la CPI s’apprêtait à lancer des poursuites contre des Russes pour le transfert d’enfants vers la Russie et pour des frappes délibérées sur des infrastructures civiles en Ukraine.

Le procureur de la CPI Karim Khan a déclaré plus tôt ce mois-ci après une visite en Ukraine que les enlèvements présumés d’enfants faisaient « l’objet d’une enquête prioritaire ».

La CPI, créée en 2002 pour juger les pires crimes commis dans le monde, enquête depuis plus d’un an sur d’éventuels crimes de guerre ou contre l’humanité commis pendant l’offensive russe.

Ni la Russie ni l’Ukraine ne sont membres de la CPI, mais Kiev a accepté la compétence de la cour sur son territoire et travaille avec le procureur.

La Russie nie les allégations de crimes de guerre. Les experts ont admis qu’il était peu probable qu’elle remette des suspects.




Alize Marion pour DayNewsWorld

BAKHMOUT BIENTOT ENCERCLEE

UN REVERS DECISIF FACE AUX AVANCEES RUSSES

Le chef du groupe paramilitaire russe Wagner a affirmé ce mercredi 8 mars 2023 que ses troupes avaient pris "toute la partie orientale" de la ville de Bakhmout, épicentre des combats dans l'est de l'Ukraine. "Les unités Wagner ont pris toute la partie orientale de Bakhmout, tout ce qui est à l'est de la rivière Bakhmoutka", a indiqué Evguéni Prigojine, dans un message audio publié par son service de presse.

Ces derniers jours, la pression s'est considérablement accrue sur les forces ukrainiennes défendant Bakhmout, confrontées à des avancées russes et la menace d'un encerclement.

Aujourd’hui pratiquement détruite, Bakhmout est devenue au fil des mois le théâtre de la plus longue et la plus meurtrière bataille depuis le déclenchement de l’invasion russe en février

Un "retrait contrôlé" des forces ukrainiennes

Dans son dernier compte rendu, publié mardi, l'Institut pour l'Etude de la Guerre (ISW), un groupe d'experts américain, a indiqué que les troupes du Kremlin avaient "vraisemblablement" capturé la partie orientale de la ville après un "retrait contrôlé" des forces ukrainiennes de cette zone .

Face à la crainte de laisser un boulevard aux Russes pour s’emparer de villes de l’Est de l’Ukraine, le président ukrainien a fait savoir que son armée ne lâcherait pas le moindre centimètre à Bakhmout. Après Bakhmout, les Russes "pourraient aller plus loin. Ils pourraient aller à Kramatorsk, ils pourraient aller à Sloviansk, la voie serait libre" pour eux "vers d'autres villes d'Ukraine", a-t-il déclaré.

Une localité qualifiée même de "nœud important (des lignes) de défense des soldats ukrainiens dans le Donbass", selon les mots prononcés mardi par le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou. " Sa prise permettra de mener de nouvelles opérations offensives en profondeur ", a-t-il ajouté lors d’une réunion.

Cependant, les troupes de Wagner mènent cette attaque au prix de pertes très importantes, de l’aveu même d’Evguéni Prigojine. Une situation qui pousse Kiev à continuer l’affrontement à Bakhmout pour user encore davantage les forces offensives russes. Et si Kiev tient bon suffisamment longtemps, cela lui permettra de préparer et lancer sa contre-offensive, prévue grâce aux armements lourds et blindés modernes promis par les Occidentaux.

"J’ai eu une réunion avec le chef d’état-major hier et les commandants militaires en chef (...) et ils ont tous dit que nous devions rester forts à Bakhmut ", a encore fait savoir le président d’Ukraine.

Si la valeur stratégique de Bakhmout est contestée, la ville a gagné une importance symbolique et tactique, au vu des lourdes pertes subies par les deux camps. Il s'agit de la bataille la plus longue et la plus meurtrière depuis le déclenchement de l'offensive russe en février 2022.

La BBC fait d’ailleurs état de 20 000 à 30 000 victimes russes, selon des responsables occidentaux au sujet des combats à Bakhmout, commencés à l’été 2022.   




Alize Marion pour DayNewsWorld

LA RUSSIE EST-ELLE EN TRAIN DE PERDRE PIED

 DANS L'ESPACE POST-SOVIETIQUE ?

L’année 2022 a remis en question de multiples paradigmes qui semblaient constitutifs du monde tel qu’il s’est construit après la fin de la guerre froide. L’espace post-soviétique, composé des quinze républiques issues de la dislocation de l’URSS en 1991, était depuis cette date largement dominé par la Russie. La donne change rapidement sous l’effet de la guerre en Ukraine.

Fortement déstabilisé par une série de conflits – affrontements sanglants au Kazakhstan en janvier, début de la guerre en Ukraine en février, nouvelles flambées de violence entre le Tadjikistan et le Kirghizistan en septembre et entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan en novembre, l’ancien pré carré de la Russie est aujourd’hui un laboratoire géopolitique captivant.

De nouveaux rapports de force peuvent y naître… à condition que les puissances extérieures, notamment l’Union européenne, les États-Unis et la Chine, réagissent intelligemment à cette sortie de la « vassalité » établie par Moscou vis-à-vis de son « étranger proche ».

Les prémisses d’un rééquilibrage de forces ou la fin de l’emprise russe ?

Depuis le début des années 1990, les trajectoires des républiques post-soviétiques oscillent entre des périodes de rapprochement et de mise à distance avec la Russie, visibles notamment dans des « révolutions de velours » survenues, avec des succès divers, en Géorgie en 2003, en Ukraine en 2004 puis en 2013-2014, en Biélorussie en 2005 ou au Kirghizistan également en 2005.

L’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 et, surtout, le déclenchement de la guerre en Ukraine en 2022 ont conduit la plupart de ces pays à une nouvelle quête d’émancipation. L’édifice géopolitique construit par Moscou dans son pré carré prend désormais l’apparence d’un château de cartes aux fondements fragiles, bien loin de la forteresse incarnée notamment par la complexe architecture institutionnelle érigée par le Kremlin sous les trois formes de l’Organisation du traité de sécurité collective, de la Communauté de États indépendants et de l’Union économique eurasiatique.

Bien que très hétérogène, l’espace post-soviétique (à l’exception de la Biélorussie) donne de multiples signaux de prises de distance vis-à-vis de Moscou. Leurs modalités varient de signaux très symboliques (manquements aux rencontres officielles) jusqu’aux demandes d’adhésion à l’UE déposées par la Géorgie, la Moldavie et l’Ukraine, les deux dernières étant devenues officiellement pays candidats en juin 2022. L’Ukraine est naturellement aujourd’hui le pays ex-soviétique dont la coupure avec la Russie est la plus nette et, sans doute, définitive. L’ensemble du voisinage de la Russie est concerné.

Asie centrale et Caucase en émoi

En Asie centrale, le Kirghizistan a refusé en octobre dernier d’accueillir les manœuvres militaires annuelles de l’Organisation du traité de sécurité collective, sous l’égide de la Russie, et mène des négociations de partenariat avec Washington. Le Kazakhstan a annulé la parade militaire du 9 mai, un acte particulièrement symbolique au regard du poids historique que porte cette date dans l’espace post-soviétique. L’Ouzbékistan et le Kazakhstan ont envoyé une aide humanitaire en Ukraine dès le début de la guerre, et l’ont rendue publique. Au cours du dernier sommet de la Communauté des États indépendants à Astana, le président du Tadjikistan, Emomali Rahmon, a dénoncé l’attitude de la Russie vis-à-vis des pays d’Asie centrale, acte significatif pour un pays resté sous la mainmise russe depuis la dislocation de l’URSS.

La situation est similaire du côté des pays du Caucase du Sud. L’Arménie, qui avait soutenu la Russie au sein des Nations unies et du Conseil de l’Europe après l’annexion de la Crimée, a refusé de signer, en novembre dernier, la déclaration finale du sommet de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) en raison de son « inefficacité dans la gestion du conflit arméno-azerbaïdjanais ».

L’Azerbaïdjan, premier pays à avoir promis et fourni une aide humanitaire à l’Ukraine, semble également avoir changé de ton vis-à-vis de la Russie en autorisant, par exemple, la télévision d’État à parler d’agression russe en Ukraine. Plus récemment, en décembre, le transfert d’équipements azerbaïdjanais à l’Ukraine dans le cadre de l’aide humanitaire a suscité une réaction immédiate de la part de la Russie.

La stratégie « Business as usual » ou des limites de l’émancipation

Les tentatives des républiques post-soviétiques de s’affranchir de l’emprise russe font naturellement l’objet de multiples commentaires dans les médias occidentaux et semblent tout particulièrement attirer l’attention des gouvernements des États de l’UE et des États-Unis. Cependant, bien que le Kremlin ne puisse y être indifférent, il ne semble pas s’en l’inquiéter outre mesure et, en tout cas, s’efforce de maintenir les apparences de relations habituelles avec les pays de son voisinage.

La médiatisation du premier Forum économique eurasiatique tenu à Bichkek en mai 2022 (avec promesse d’ouverture de nouveaux dossiers de coopération) et d’une possible « union gazière » avec le Kazakhstan et l’Ouzbékistan annoncée fin novembre, plusieurs rencontres de Poutine avec ses homologues de l’« étranger proche » en cours d’année ainsi que le rôle de médiateur joué par la Russie dans le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan ne sont que quelques exemples parmi d’autres de la stratégie de continuité adoptée par Moscou.

Le 26 décembre, lors de la réunion de fin d’année des chefs d’État et de gouvernement de la CEI, et de manière outrageusement symbolique, Poutine a redessiné les contours de sa zone d’influence en offrant à ses homologues des bagues sur lesquelles sont sculptés le symbole de l’organisation régionale ainsi que les mots « Bonne année 2023 » et « Russie ».

Le Kremlin semble parier sur les limites, nombreuses, de l’émancipation de son pré carré. En effet, ces républiques subissent les conséquences de leur enclavement, puisqu’elles sont coincées, coté Asie centrale et Caucase du Sud (hors Géorgie) entre Russie, Chine, Iran, Afghanistan et Turquie ou transformées en zone tampon entre Russie et Union européenne pour ce qui est de la Biélorussie, de l’Ukraine et de la Moldavie.

Privés pour la plupart de débouchés maritimes, ces États demeurent étroitement liés à la Russie : marchés économiques et notamment énergétiques (l’Arménie, par exemple, dépendant presque exclusivement de la Russie pour ses approvisionnements en céréales, en gaz ou en pétrole), voies de communication, dont réseaux routier et ferroviaire, investissements dans le secteurs bancaire et des assurances, accords relatifs à la présence des bases militaires (d’ailleurs prolongés en 2022 jusqu’en 2042 au Tadjikistan et 2044 en Arménie), sans compter la présence de minorités russophones très nombreuses et en pleine expansion depuis de début de l’offensive contre Ukraine. Le choc de la guerre n’entraîne visiblement pas une rupture de ces dépendances structurelles à court terme.

Un casse-tête géopolitique

Dans cette situation, d’autres acteurs et tout particulièrement l’UE, les États-Unis et la Chine se retrouvent face à un véritable casse-tête géopolitique.

Quelles stratégies établir afin d’aider les républiques post-soviétiques à rompre le cercle vicieux des dépendances héritées et/ou accumulées depuis l’effondrement de l’URSS tout en évitant le déclenchement de nouveaux conflits dans des pays déjà fragilisés par leurs contradictions internes (Kirghizistan, Kazakhstan, Biélorussie, etc.) ?

Les décisions prises par les Occidentaux courant 2022 témoignent d’une certaine prise de risque. L’UE a, on l’a dit, octroyé à l’Ukraine et à la Moldavie le statut de candidat à l’adhésion. Elle mène des négociations en ce sens avec la Géorgie, et a conclu un accord énergétique avec l’Azerbaïdjan, incluant notamment le projet d’un nouveau câble sous-marin contournant la Russie. Elle renforce également son rôle de médiateur dans le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan en envoyant une « mission civile ». Elle a aussi lancé un « partenariat stratégique » avec le Kazakhstan sur l’hydrogène vert et les matières premières.

Côté États-Unis, le constat est similaire : les Américains profitent de l’affaiblissement de la Russie afin d’étendre leur influence dans la région, sans pour autant en faire une priorité. Les responsables américains ont intensifié les contacts avec les élites d’Asie centrale, tant dans les domaines de la coopération militaire qu’économique. L’Initiative américaine de résilience économique lancée cet automne en est l’une des modalités.

Enfin, la Chine, bien que prudente vis-à-vis de la Russie sur le dossier ukrainien, cherche elle aussi à étendre son influence en profitant du nouveau contexte géopolitique. Les entreprises chinoises, déjà largement présentes dans le secteur minier, des transports et des hydrocarbures, intensifient leurs investissements, comme au Kazakhstan, où la Chine soutient une cinquantaine de projets qui doivent s’achever en 2023. Le projet phare de Xi Jinping, la « nouvelle route de la soie », continue son déploiement, notamment avec le démarrage prévu en 2023 de la ligne de train connectant la Chine à l’Ouzbékistan en passant par le Kirghizistan.

Cependant, malgré ces évolutions qui semblent présager un pas vers une nouvelle « fin de l’histoire » dans les anciennes républiques soviétiques, la situation demeure ambivalente et la prudence s’impose. La politique jusqu’au-boutiste de Poutine, dont il a fait la démonstration en 2022, mais aussi les interdépendances encore très pesantes entre la Russie et ses pays frontaliers, d’une part, ainsi qu’entre la Russie, l’Europe (notamment dans le domaine de l’énergie) et la Chine (notamment dans leur stratégie d’opposition aux puissances occidentales), d’autre part, restent des freins majeurs à un véritable changement de paradigme à court terme.

Reste aussi, surtout en Asie centrale, à convaincre les populations locales, dont l’attitude vis-à-vis des États-Unis et de la Chine est plutôt méfiante depuis les années 2000, que la présence de ces pays ne se traduirait pas à terme par une nouvelle forme de vassalité. Pour l’heure, les sondages d’opinion montrent que les sociétés deviennent de plus en plus réticentes à « accueillir » ces puissances extérieures. Selon, par exemple, le Baromètre de l’Asie centrale, les projets d’infrastructures sous l’égide de la Chine suscitent de nombreuses inquiétudes au sein de la population kirghize.

L’année 2023, et les suivantes, seront sans doute conditionnées par l’aptitude des Occidentaux et des Chinois (mais aussi des Turcs et des Iraniens, également actifs dans le Caucase et en Asie centrale) à consolider leur présence sans pour autant franchir une ligne rouge à l’égard de la Russie qui reste, pour l’heure, et malgré tout, la puissance dominante dans l’espace post-soviétique.

Article de Katsiaryna Zhuk

Professeur en géopolitique et design informationnel, Grenoble École de Management (GEM)

paru dans TheConversation




Simon Freeman pour DayNewsWorld

DERRIERE LE CONFLIT UKRAINIEN DES ENJEUX

DE SUPERPUISSANCES

ET UN NOUVEL ORDRE MONDIAL

C'est la course à l’échalote dans les ballets diplomatiques depuis ce début de semaine.

Ce mercredi le président russe Poutine a accueilli au Kremlin le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi , Vladimir Poutine jugeant que la relation russo-chinoise "stabilisait la situation internationale", en plein suspense autour d'un plan de paix chinois pour l'Ukraine, censé être rendu public cette semaine. « Les relations internationales sont compliquées aujourd'hui (...) Dans ce contexte, la coopération (...) entre la Chine et la Russie a une grande importance pour la stabilisation de la situation internationale", a déclaré le président russe, en accueillant au Kremlin le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi. En outre, Vladimir Poutine a également dit attendre la visite du président Xi Jinping à Moscou.

Le soutien "indéfectible" de Washington face à Moscou.

Au même moment c'est le président américain Joe Biden qui rencontrait le groupe de neuf dirigeants des pays de l'Otan d'Europe centrale et de l'Est en présence du secrétaire général de l'Alliance atlantique. Cette rencontre a pour but de rassurer ces neuf pays du flan est de l'alliance (la Bulgarie, la République tchèque, l'Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie) du soutien "indéfectible" de Washington face à Moscou.La visite surprise de Joe Biden à Kiev, un an après l’invasion de l’Ukraine, n’est évidemment pas anodine. Elle vise à réaffirmer la détermination des Etats-Unis à soutenir l’Ukraine, à un moment ou l’on redoute l’imminence d’une contre-offensive russe après un hiver d’enlisement des belligérants sur le front de l’est .

Mais derrière la guerre en Ukraine quels enjeux se cachent pour le couple Russie-Chine face au couple Etats-Unis-Europe ?

Des relations entre Pékin et Moscou "en béton"

En visite à Moscou pas plus tard que mardi 21 février, Wang Yi, le chef de la diplomatie chinoise, a déclaré à Nikolaï Patrouchev, l’un des principaux conseillers de Vladimir Poutine, que les relations entre Pékin et Moscou étaient «en béton» et résisteraient à tout défi qui se présenterait, dans un environnement international mouvant . La déclaration chinoise ne saurait être plus claire à l'égard des Occidentaux.

Wang Yi a également affirmé à Nikolaï Patrouchev, également secrétaire du Conseil de sécurité russe, avoir hâte de discuter de questions sécuritaires et qu’il serait propice que la Chine et la Russie travaillent sur de nouvelles mesures conjointes pour garantir la sécurité des deux pays.

D'ailleurs depuis le début de la guerre en Ukraine il y a près d’un an, la Chine s’est gardée de condamner l’offensive de la Russie ou de qualifier d’invasion ce que Moscou présente comme une « opération militaire spéciale ». Quelques jours avant le début du conflit, Russie et Chine ont même conclu un partenariat « sans limite » qui inquiète l’Occident depuis que Washington a fait part de sa préoccupation sur d’éventuelles livraisons d’armes de Pékin vers Moscou...

« Les relations sino-russes sont matures. Elles sont en béton et résisteront à tout défi dans une situation internationale changeante », a encore déclaré Wang Yi à Nikolaï Patrouchev.

C'est que l'analyse de la situation internationale de la Chine rejoint à bien des égard celle de Vladimir Poutine qui hier dans son discours sur l'état de la nation a accusé l'Otan et l'Occident d'attiser le conflit en Ukraine en pensant à tort pouvoir vaincre la Russie dont ils cherchent à détruire l'existence. « Les élites de l'Occident ne cachent pas leur objectif : infliger une défaite stratégique à la Russie, c'est-à-dire en finir avec nous une bonne fois pour toute », a-t-il martelé, dans sa diatribe contre l'Occident. « La responsabilité de l'attisement du conflit ukrainien et ses victimes [...] repose totalement sur les élites occidentales », a encore dit le président russe. Qu'est-ce que cela signifie? Pour nous, qu'est-ce que cela signifie? Cela veut dire : en finir avec nous une fois pour toutes. C'est-à-dire qu'ils ont l'intention de transformer un conflit local en une confrontation globale.

Des sources de tensions entre la Chine et les Etats-Unis

« Dans le contexte de la campagne menée par l’Occident collectif pour contenir aussi bien la Russie que la Chine, l’approfondissement de la coopération et des échanges russo-chinois sur la scène internationale est d’une importance particulière », a d'ailleurs renchéri Nikolaï Patrouchev, cité par l’agence de presse officielle russe RIA.

Pour preuve : Le conseiller du président russe n'a-t-il pas indiqué au chef de la diplomatie chinoise que Moscou était alignée sur la position de Pékin concernant Taïwan, Hong Kong, le Tibet et le Xinjiang, autant de sources de tensions entre la Chine et les Etats-Unis ?

L'alliance de la Russie et de la Chine contre les Etats-Unis et ses vassaux européens autour du conflit ukrainien participe de la reconfiguration d' un nouvel ordre mondial mouvant . Et de l'affrontement sino-américain...

Avec une marginalisation des Européens...


Garett Skyport pour DayNewsWorld

LE PRESIDENT ZELENSKY EN VISITE EN EUROPE

AVEC SA DEMANDE D'AVIONS DE CHASSE

FACE A UNE NOUVELLE OFFENSIVE RUSSE

Le président ukrainien est en visite surprise au Royaume-Uni mercredi 8 février 2023. C’est la deuxième fois que Volodymyr Zelensky quitte son pays depuis le début de la guerre.

Volodymyr Zelensky a en profité pour une nouvelle fois exhorté ses alliés occidentaux à lui fournir les "armes nécessaires" pour stopper l'invasion russe, dont des avions de combats devant les parlementaires britanniques.

"Je vous demande, à vous et au monde - des mots simples, pourtant très importants : des avions de combat pour l'Ukraine, des ailes pour la liberté". 

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a demandé à l'armée britannique d'étudier la possibilité de livrer des avions à l'armée ukrainienne, a indiqué mercredi Downing Street, assurant cependant que cela ne pourrait constituer qu'une "solution de long terme".

En amont de la rencontre entre Volodymyr Zelensky et Rishi Sunak, Downing Street a indiqué que Londres allait encore renforcer l’entraînement fourni par l’armée britannique aux soldats ukrainiens. 

Des pilotes et des Marines seront ainsi formés pour utiliser les équipements fournis par l’Otan – c’est une demande de longue date de Kiev. Cet engagement s’ajoute aux 10 000 Ukrainiens déjà formés les six derniers mois, et aux 20 000 qui doivent entraîner cette année.

 Le Premier ministre renouvelle également son engagement de fournir des tanks Challenger 2 à l’Ukraine.

Le risque d'une nouvelle offensive russe

D'après une note des services de renseignement britanniques publiée mardi 7 février 2023, la Russie multiplie actuellement les envois de forces armées à l'est de l'Ukraine pour mener une nouvelle offensive. 

Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a vanté hier la progression de son armée après une réunion stratégique avec les hauts gradés russes : "Actuellement, les combats évoluent avec succès dans les zones" de Bakhmout et Vougledar que se disputent les deux camps depuis plusieurs mois.

Kiev s'attend à ce que la Russie cible les régions de Kharkiv, dans le nord-est du pays, et de Zaporijjia, dans le sud du pays, dans le cadre de ce qu'elle anticipe comme une offensive d'ampleur de Moscou destinée à faire basculer le rapport de forces dans le conflit.

Dans un entretien à Reuters, Oleksiy Danilov, directeur du Conseil ukrainien de sécurité et de défense, a affirmé que les troupes russes évaluaient les capacités défensives ukrainiennes dans la région de Zaporijjia, partiellement occupée par la Russie pour former un pont terrestre entre l'Est ukrainien et la péninsule de Crimée annexée.

Les Russes voudraient lancer l'assaut aux alentours du 24 février, soit un an jour pour jour après le déclenchement de la guerre, a assuré le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors de son allocution télévisée du 5 février 2023.

Plusieurs centaines de milliers de soldats russes supplémentaires "achèvent leurs entraînements à la frontière avec l'Ukraine", avait affirmé Oleksii Reznikov, le ministre ukrainien de la Défense.

Les Ukrainiens ne sont pas les seuls à agiter le chiffon rouge d'une grande offensive en préparation à Moscou. Julianne Smith, l'ambassadrice américaine auprès de l'Otan, l'a également évoquée début février pour insister sur " l'urgence " de faire parvenir des chars à l'Ukraine au plus vite pour contenir l'assaut russe.

Même le président russe Vladimir Poutine y a fait allusion, sans pour autant parler ouvertement de grande offensive.

" Il a averti l'état-major de l'armée qu'il voulait que les territoires perdus par la Russie dans la région de Donetsk [à l'issue de la contre-offensive ukrainienne, NDLR] soit repris avant mars ", souligne Sim Tack, un analyste militaire pour Forces Analysis, une société de surveillance des conflits.

Il y a ainsi effectivement des "nouvelles troupes qui sont redéployées à plusieurs endroits de la ligne de front", a constaté cet expert. 

Ce sont essentiellement des soldats qui effectuaient leur entraînement en Biélorussie après avoir été appelés à la guerre lors de la mobilisation partielle de septembre 2022.

Mais la Russie ne se contente pas d'envoyer des hommes supplémentaires. De l'artillerie et, surtout, de nouveaux chars se dirigent aussi vers de front.




Alize Marion pour DayNewsWorld

DES AVIONS... ET TOUJOURS DANS LA SURENCHERE

COTE UKRAINIEN ?

Les alliés de l'Ukraine ont franchi de nouveaux paliers dans le soutien militaire à l'Ukraine en s'engageant à fournir notamment des chars lourds et des roquettes de plus longue portée. Dernier en date, le Portugal, qui s'est dit disposé à envoyer des chars lourds Leopard 2 à l’Ukraine, mais qui doit d’abord travailler avec l’Allemagne pour remettre une partie de ses blindés en état de fonctionnement.

L’Ukraine va recevoir des blindés de la part des États-Unis et de la France : des chars Bradley pour les premiers et des AMX 10 RC, des blindés légers, pour la seconde. Le président français a promis d’être aux côtés des Ukrainiens « jusqu’au retour de la paix en Europe ».

Courant janvier 2023, le président ukrainien Zelenski réclame avec insistance à l’Allemagne des chars lourds Leopard 2 , après beaucoup d’hésitations Berlin accepte – un peu forcé – la réexportation d’une quinzaine de ses chars.

Dans une interview accordée ce dimanche à l'hebdomadaire allemand Bild, le chancelier allemand Olaf Scholz a tenu à révéler l'existence d'un "consensus" avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky autour de l'utilisation des armes fournies par les Occidentaux. Celles-ci ne doivent pas être utilisées pour mener des attaques sur le territoire russe, a affirmé le chancelier.

"Il y a un consensus sur ce point", a-t-il déclaré.

De peur de devenir partie prenante de la guerre...

Mais cette condition autorise-t-elle pour autant Kiev a exigé toujours plus ?

Après l’artillerie et les chars, des avions occidentaux pour Kiev ?

Depuis que les Etats-Unis et l'Allemagne ont annoncé la semaine dernière qu'ils fourniraient à l'Ukraine des chars lourds de combat, Kiev presse pour recevoir des avions de chasse de quatrième génération, comme le F-16 américain.

Si Joe Biden a, comme la Pologne et l’Allemagne, indiqué que les livraisons de F-16 n’étaient pas à l’ordre du jour, Emmanuel Macron a davantage entrouvert la porte à des discussions sur le cas des avions de chasse. D’autres se disent en revanche prêts à le faire, dont la Slovaquie qui pourrait céder des Mig-29 soviétiques ou encore les Pays-Bas, qui ont entamé le remplacement par des F-35 de leur flotte de F-16, l’avion de chasse réclamé par le président Zelensky.

Quelles lignes rouges ?

Force est de constater que les lignes rouges fixées par les alliés, par crainte de l’escalade avec Moscou, ont sauté les unes après les autres au fil du conflit :

réticents au départ, les États-Unis ont fini par promettre à Kiev leur très performant système de défense antiaérienne Patriot, et tout récemment des chars, comme plusieurs pays européens.

Après avoir opposé lundi à un refus catégorique à l’idée d’envoyer à l’Ukraine des avions de combat américains F-16, le président Joe Biden n'at-il pas déclaré mardi qu’il "allait parler" à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky de ses demandes pressantes en avions de combat et missiles à longue portée ?

La position de Joe Biden évoluera-t-elle une fois de plus ?

Car les Ukrainiens ont bien compris comment manoeuver avec Joe Biden « Pour chaque première demande, il faut lutter contre le NON d’abord. Ça veut dire non en l’état d’aujourd’hui […]

Je vous rappelle qu’avec le char allemand Leopard, c’était non d’abord et maintenant nous avons une coalition de chars, a relativisé mardi 31 janvier à Paris le ministre ukrainien de la défense, Oleksiï Reznikov.

Tout comme livrer des chars lourds à Kiev, la question des avions de chasse va animer les discussions et diviser les alliés occidentaux. Et une fois de plus ce sont les Américains qui vont en quelque sorte décider pour les Européens.

Le Chancelier allemand Olaf Scholz a pourtant été très clair, lors d’une interview datant du 29 janvier accordée au journal Tagesspiegel, de fournir à l’Ukraine des avions de combat.

"La question des avions de combat ne se pose même pas. Je ne peux que déconseiller d'entrer dans une guerre d'enchères constante quand il s'agit de systèmes d'armes", a-t-il déclaré.

"L’Otan n’est pas en guerre contre la Russie", précise encore le chancelier allemand.

Tout en songeant sans aucun doute à une possible surenchère militaire de la part de Moscou également ce qui pourrait  entraîner l'Europe dans un conflit mondial...




Garett Skyport pour DayNewsWorld

L'EX-GENERAL DE L'OTAN PETR PAVEL

ELU PRESIDENT DE LA TCHEQUIE

Sa victoire a été accueillie avec un profond soulagement dans les chancelleries occidentales.

Le général Petr Pavel, ex-haut gradé de l'Otan, a battu le milliardaire populiste Andrej Babis . 

Se posant en candidat de la "paix", ce dernier avait provoqué un tollé en déclarant qu'il n'enverrait pas de troupes tchèques en aide à la Pologne ou aux pays baltes dans le cadre de la défense collective de l'Otan. 

Il succède à la tête de l'Etat Milos Zeman, un homme politique controversé, qui a entretenu des liens étroits avec Moscou avant de faire volte-face au moment de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022.

Petr Pavel, 61 ans,qui a remporté avec 58 % des voix l’élection a promis de « rétablir l’ordre » dans ce pays fort de 10,5 millions d’habitants, membre de l’Otan.

"Je ne peux pas ignorer que les gens ressentent de plus en plus le chaos, le désordre et l’incertitude, que l’État a en quelque sorte cessé de fonctionner ", a-t-il déclaré sur son site de campagne.

"Nous devons changer cela. Nous devons respecter les règles valables pour tout le monde. Nous avons besoin d’un balayage général", a-t-il insisté.

Barbe blanche soigneusement taillée et cheveux blancs, le sexagénaire a rarement souri pendant la campagne, qui fut acrimonieuse et marquée par la controverse.

Un passé communiste

Petr Pavel a fréquenté un lycée militaire puis une université militaire. Il a rejoint le Parti communiste - une décision que ses adversaires lui reprochent toujours - et a commencé une ascension rapide dans les rangs de l’armée. On lui reproche aussi d’avoir voulu devenir agent du renseignement militaire.

Lorsque le communisme est tombé en 1989, Petr Pavel a quitté le parti mais a poursuivi sa formation en renseignement.

" Pendant 33 ans, j’ai participé à la démocratisation de notre pays et milité pour un tournant pro-occidental ", s’est défendu Petr Pavel.

" Je crois que mes actes montrent clairement quelles valeurs je défends et que je suis prêt à me battre pour les préserver ", a-t-il encore martelé.

Commandant de l’Otan

Petr Pavel est un héros de la guerre en ex-Yougoslavie au cours de laquelle il a notamment aidé à libérer des soldats français. 

Il est ensuite devenu chef de l'état-major tchèque, et a exercé de 2015 à 2018 le poste de président du Comité militaire de l'Otan, le plus haut poste de responsable militaire de l'Alliance atlantique

Il a promis d'être un président indépendant, non influencé par la politique des partis, de continuer à soutenir l'aide à l'Ukraine déchirée par la guerre, et d'appuyer la candidature de Kiev pour devenir membre de l'UE.

" Naturellement, l'Ukraine doit d'abord remplir toutes les conditions pour en devenir membre, comme du progrès dans la lutte contre la corruption. Mais je pense qu'elle a le droit d'avoir les mêmes chances que nous avons eues dans le passé ", a-t-il déclaré.

Entre autres promesses, Petr Pavel a juré d’être un président indépendant, non influencé par la politique des partis, de continuer à soutenir l’aide à l’Ukraine déchirée par la guerre, et d’appuyer la candidature de Kiev pour devenir membre de l’UE.

Bien que son rôle soit essentiellement honorifique en République tchèque, le chef de l'Etat nomme le gouvernement, choisit le gouverneur de la banque centrale et les juges constitutionnels, et assure le commandement suprême des forces armées.

"Une présidence « au-dessus de la mêlée » dans une société de plus en plus divisée ?

C'est la question que pose la spécialiste Jana Vargovcikova dans un article de TheConversation dont nous reprenons l'analyse.

"Les prérogatives présidentielles, plutôt honorifiques dans un système politique parlementaire, contrastaient jusqu’ici avec les personnalités fortes élues à ce poste après 1989 : l’écrivain et ancien dissident Vaclav Havel (président de la Tchécoslovaquie de 1989 à 1992, puis de la Tchéquie de 1993 à 2003), l’économiste et leader souverainiste Vaclav Klaus (2003-2013), ainsi que le sus-mentionné Milos Zeman (2013-2023).

Le président peut néanmoins peser par son pouvoir de nomination du premier ministre et des ministres, mais aussi des juges de la Cour constitutionnelle, qu’il nomme en accord avec le Sénat et dont il faudra renouveler prochainement un nombre important (onze sur quinze dans les deux prochaines années). En outre, il a un poids par sa fonction de représentation à l’étranger (comme l’a montré la politique étrangère clivante de Milos Zeman) ou encore par son influence sur le débat public.

Sur ce point, les prises de position libérales de Petr Pavel sur les questions de société comme le mariage homosexuel sont attendues par une partie de ses électeurs. Il insistera sans doute également pour que la Tchéquie respecte l’engagement envers l’OTAN de renforcer le budget de la défense pour atteindre les 2 % du PIB contre les actuels 1,33 %.

Un des défis de la présidence de Petr Pavel consistera à la fois à ramener la fonction présidentielle dans ses limites après les soubresauts des deux mandats de Milos Zeman, mais aussi à jeter des ponts à travers des divisions de la société qui s’expriment de plus en plus sous forme de camps à frontières étanches. Si cette image est exagérée, elle traduit bien un phénomène nouveau en Tchéquie, que l’on pourrait rapprocher, toutes proportions gardées, des divisions entre Républicains et Démocrates aux États-Unis, ou encore des électorats polonais ou hongrois.

En effet, les électeurs de Pavel évoquent les « 2 millions » d’électeurs de Babiš ou les 620 000 d’abstentionnistes du premier tour qui ont soutenu Babiš au second tour, pour exprimer l’effroi de « vivre dans le même pays » que « ces gens-là ». Ce « jeu à se faire peur » fonctionne dans un contexte où le gouvernement repose sur une large coalition de partis qui disposent d’une petite majorité et où la guerre en Ukraine ouvre de nouvelles opportunités pour la diffusion des fausses informations. Il fonctionne également parce que les divisions croissent sur le terreau des inégalités qui se creusent au sein de la société puisque, notamment dans les anciennes régions minières aujourd’hui désindustrialisées, mais aussi dans les grandes villes, la précarité s’accroît. Andrej Babis a effectivement largement remporté le vote de ces électeurs vivant dans la précarité.

La traduction en politique de ces inégalités sera l’un des principaux enjeux des années à venir", conclut Jana Vargovcikova.

M. Pavel sera le quatrième président de la République tchèque depuis qu'elle est devenue un État indépendant après une scission pacifique avec la Slovaquie en 1993, quatre ans après que la Tchécoslovaquie a abandonné son régime communiste.




Britney Delsey pour DayNewsWorld

MALGRE UN CHIFFRE EN HAUSSE DE 32%

 UNE  LOI DE PLUS POUR CONTROLER

 L' IMMIGRATION EN DANGER

Les premières demandes d'asile ont augmenté de 31,3 % en 2022, par rapport à 2021, pour atteindre 137 046, proche du record de 2019. 

"Les effets de la crise sanitaire, qui ont marqué les flux migratoires en 2020 et 2021, sont aujourd'hui partiellement effacés", a expliqué hier le ministère de l'Intérieur.

Au total, 34 029 sans-papiers ont été régularisés (+7,8 % par rapport à 2021), tandis que 15 396 éloignements ont été prononcés, parmi lesquels figurent 3 615 étrangers délinquants. Depuis le début du conflit en Ukraine, 65 833 déplacés ont trouvé refuge en France.

Régulière ou pas, l'immigration a encore battu des records l’année dernière, sans même compter l’exode forcé des Ukrainiens. 

Depuis des décennies, le sujet ne cesse d’inquiéter. Pourtant, rien ne change, tout empire: les camps de fortune se multiplient, les tensions dans certains quartiers ou territoires montent dangereusement et les liens avec l’augmentation de la délinquance sont manifestes.

Ce rapport intervient alors que le gouvernement va porter un projet de loi hautement sensible en mars. « Son intitulé - projet de loi 'pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration' - est une ode au 'en même temps' », analyse un journaliste Paul Chaulet.

Un texte d'équilibriste du "en même temps"

Le débat sur le projet de loi immigration s'annonce un peu plus délicat que prévu pour le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Présenté mercredi prochain en Conseil des ministres, le texte sera examiné au Sénat en mars puis à l'Assemblée nationale, en mai ou juin.

En l’état, le texte transmis au Conseil d’État prévoit une série de mesures pour faciliter les expulsions, surtout des étrangers "délinquants", une réforme "structurelle" du système d’asile et un volet intégration, notamment des travailleurs sans-papiers.

"Pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration", résume l’intitulé de la future loi dont l’exécutif vante "l’équilibre"

Un texte qui résulte d' un subtil équilibre . 

Pour parler à la droite, il entend faciliter les mesures d'éloignement des étrangers en situation irrégulière, alors que l'exécutif est accusé de ne pas en faire assez sur les obligations de quitter le territoire français, tandis qu'il crée également un nouveau titre de séjour d'un an pour les travailleurs en situation irrégulière dans les métiers en tension selon les demandes récurrentes de la gauche.

Trouver un accord avec LR

Ce texte doit passer en mars au crible du Sénat, sous contrôle d’une droite hostile au projet, puis à l’approche de l’été à l’Assemblée nationale.

Et, en plus du dossier brûlant des retraites cet autre texte majeur pour le gouvernement, sur le volet régalien, a besoin du vote LR pour obtenir une majorité.

Sauf que la tâche s'annonce particulièrement complexe avec Les Républicains. Car l'immense majorité des députés LR expriment déjà des réticences sur ce texte, avec une ligne rouge: le titre de séjour métiers en tension, considéré comme une ouverture des vannes

"La logique parlementaire voudrait que le texte passe en premier à l’Assemblée. Donc quel est le but d’envoyer ce texte d’abord au Sénat, si ce n’est d’essayer de trouver un accord avec Les Républicains ?", feint de s’interroger une source proche du dossier, qui estime que le Sénat est la "clé" de l’avenir du texte.

Son volet intégration pourrait être réduit à portion congrue après la lessiveuse de chambre haute, avec pour cible la mesure de création d’un titre de séjour "métiers en tension", synonyme chez LR de vague de régularisations massives.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin affirmait pourtant fin décembre que « tout ce que les LR ont toujours demandé, nous le proposons ».

La droite veut aller encore plus loin concernant les expulsions

Jeudi, à l’occasion de la publication des statistiques annuelles de l’immigration, sa seule prise de position s’est située sur le terrain sécuritaire cher à la droite : "La priorité a été donnée aux étrangers délinquants : 3 615 étrangers délinquants ont été expulsés en 2022 (…) soit deux fois plus" qu’en 2021.

Son ministère a rappelé à cette occasion que le texte visait justement à contourner les "freins" aux expulsions, notamment "l’existence de voies de recours" contre celles-ci.

"Certaines" mesures, celles favorisant les expulsions, "vont dans le bon sens mais elles sont très largement insuffisantes", a déjà balayé le nouveau président des Républicains Éric Ciotti, qui a assuré le 18 janvier qu’il voterait "contre".

Comme l’ensemble de sa famille politique, qui plaide pour un durcissement sur l’immigration, il a estimé que le gouvernement faisait "semblant d’imposer des mesures plus fermes". "C'est la guerre totale", insiste un député LR, qui réclame déjà une restriction du regroupement familial ou la division par deux des visas étudiants.

Et quid du Rassemblement national ?

Et appliquons déjà la pléthore de lois existantes au lieu de donner de nouveaux projets de lois en pâture médiatique !!!




Abby Shelcore pour DayNewsWorld

TERRORISME EN ESPAGNE

ATTAQUE A LA MACHETTE DANS DEUX EGLISES

Un sacristain a été tué et un prêtre blessé dans une attaque à la machette survenue mercredi soir dans deux églises d'Algésiras en Espagne. Une enquête pour terrorisme est ouverte. Les fidèles sont sous le choc.

Il était 19h, mercredi soir, quand un homme est entré dans l'église San Isidro d'Algésiras dans le sud de l'Espagne.

Armé d'une machette, il a grièvement blessé le prêtre. 

Une heure auparavant, il s'était déjà rendu sur place - non armé - et s'était disputé avec des paroissiens en leur disant qu'ils devaient suivre l'islam, selon des médias espagnols.

Une fois le prêtre blessé, l'homme s'est rendu dans un autre édifice religieux, l'église Nustra Señora de La Palma, située à 200 m de là. Il a commencé à jeter au sol des crucifix et des bougies placés sur l'autel et s'est attaqué à un sacristain.

et homme d'Église a réussi à s'enfuir mais l'assaillant lui a couru après et lui a infligé plusieurs blessures mortelles

Le sacristain s'appelait Diego Valencia. Le prêtre se nomme Antonio Rodriguez. Il a été grièvement blessé au cou.

"Peu avant 20 heures, une personne a perpétré une attaque à l’arme blanche, tuant une personne et en blessant d’autres dans l’église de San Isidro d’Algésiras, dans la province de Cadix", a indiqué pour sa part le ministère espagnol de l’Intérieur dans un communiqué succinct.

Et de préciser : "L’assaillant a été arrêté et placé en garde à vue."

Selon une source policière, l’assaillant était vêtu d’une djellaba et a « crié quelque chose » au moment de l’attaque. 

Des médias locaux, se basant sur des témoignages, indiquent que l’assaillant était armé d’une machette avec laquelle il a tué le sacristain.

L’auteur présumé était en instance d'expulsion depuis le mois de juin en raison de sa situation irrégulière mais il n'avait pas d'antécédents pénaux ou en matière de terrorisme en Espagne ou dans des pays alliés, a indiqué ce jeudi le ministère espagnol de l’Intérieur.

Le parquet a ouvert une enquête pour des "faits présumés de terrorisme" de nature islamiste.

Le maire d'Algésiras a décrété un jour de deuil national. Il invite la population à se rassembler à midi, ce jeudi, devant l'église où le sacristain est mort.




Alize Marion pour DayNewsWorld

QUELLES SONT LES CONSEQUENCES DE LA LIVRAISON DE CHARS LOURDS A L'UKRAINE ? 

VERS UNE ESCALADE OFFENSIVE ?

Le verrou a sauté !. 

L'Allemagne va autoriser la livraison de chars Leopard à l'armée ukrainienne. 

Le chancelier allemand Olaf Scholz a décidé de livrer des chars lourds de combat Leopard 2 à l'Ukraine et d'autoriser des pays alliés à faire de même, a déclaré mardi une source au fait de la question, tandis que les Etats-Unis pourraient eux aussi envoyer des chars à Kyiv pour l'aider face à l'offensive de la Russie.

L'information a été saluée par l'Ukraine, qui demandait de longue date par la voix de son président Volodimir Zelensky une accélération des livraisons d'armes et l'envoi de chars d'assaut par ses alliés occidentaux.

D'après le journal allemand Der Spiegel, qui a rapporté en premier lieu la décision de Berlin, la livraison concerne au moins un escadron de Leopard 2 A6. Un escadron est traditionnellement composé de quatorze véhicules.Cette décision intervient quelques jours après une réunion entre alliés de l'Otan qui n'avait pas permis d'aboutir à un accord sur l'envoi de chars lourds à l'Ukraine.

L'Allemagne faisait face à une pression accrue de plusieurs pays européens, comme la Pologne, pour les autoriser à fournir à Kyiv des chars Leopard et à envoyer elle aussi ses véhicules afin d'aider l'Ukraine face à l'offensive de la Russie.

Après les Allemands, voici les Américains.

Quelques heures après l’annonce faite par Berlin de la livraison prochaine de chars lourds Leopard 2 à l’armée ukrainienne, les Etats-Unis ont confirmé ce mercredi après-midi l’envoi de chars modèles M1 Abrams.

Logique : d’après la presse allemande, l’annonce du chancelier Olaf Scholz n’est intervenue qu’après des discussions avec Washington autour d’un engagement conjoint. 31 chars Abrams seront envoyés à l’Ukraine, a annoncé ce mercredi soir un haut responsable américain, " dans la droite ligne de nos efforts en vue de fournir à l’Ukraine les capacités dont elle a besoin pour continuer à mieux se défendre ".

Combien de chars ?

Sur les 3 500 chars Leopard 2 dans le monde, plus de 2 000 sont utilisés dans 13 pays européens. S'il est vrai que l'Allemagne a réduit drastiquement le nombre de ses chars de combat à un maigre 6-7% des stocks de 1989, elle pourrait encore épargner certains de ses plus de 300 chars Leopard 2 en service, même si seulement 100 à 150 sont prêts à l'emploi. 

Les forces armées pourraient potentiellement épargner ses 19 modèles Leopard 2A5 utilisés uniquement pour la pratique, ainsi que quelques dizaines d'autres si politiquement prioritaires et remplacés par des stocks de l'industrie plus tard. Ensemble, l'Allemagne pourrait alors fournir une cinquantaine de chars Leopard 2 en quelques semaines. Sans oublier les 180 chars Leopard 1 plus anciens et moins puissants qui sont toujours dans les stocks de l'industrie .

La puissance de feu, les capacités, la mobilité des Leopard 2 promettent beaucoup au parc décimé des Ukrainiens, démunis dans ce secteur face à l'armada russe.Impressionnante fiche technique

Construit en série à partir de la décennie 1970, le Leopard 2 n'est pas l'arme ultime mais il demeure un engin aux propriétés impressionnantes. Il peut rouler et tirer ses obus depuis son canon de 120mm en même temps. Fort de ses 450 km d'autonomie et surtout de ses 1500 chevaux, le Leopard 2 est capable de pousser sa vitesse de pointe jusqu'à 70 km/h.

Encore faudra-t-il les livrer en nombre suffisant et accompagner l'expédition des efforts nécessaires en termes de préparation, soulignent les observateurs.

Les Etats-Unis , de leur côté, vont livrer 31 chars Abrams.

Ce char lourd qui dispose d’un canon de 120 mm est le combat principal de l’armée américaine et n’a cessé d’être amélioré depuis son introduction en 1981. 

L’annonce s’inscrit dans un programme de soutien américain à l’Ukraine, renforcé depuis des semaines. Le 6 janvier, l’administration s’engageait à délivrer une nouvelle aide de 3 milliards de dollars à l’Ukraine. Dans le même temps, le gouvernement décidait de l’expédition à Kyiv de centaines de véhicules de combat blindés plus légers.

Un tournant dans le conflit ?

En fin d'après-midi, Joe Biden a déclaré en conférence de presse que les Etats-Unis livreraient 31 chars Abrams à l'Ukraine. « Pour renforcer leurs positions sur le champ de bataille, [les Ukrainiens] doivent être capables d'effectuer des manœuvres en terrains ouverts et à se défendre face à l'agresseur russe », a précisé le président.

La livraison de chars lourds devient une solution alternative qui doit permettre d'ouvrir de nouvelles brèches dans le dispositif russe. Il s'agit en effet pour les Ukrainiens de percer la muraille bétonnée édifiée par le Kremlin dont les forces sont toujours capables de gagner comme le montre la bataille de Soledar.

En fin de matinée ce mercredi, à la suite de la décision allemande, la présidence ukrainienne a salué la livraison future des 14 chars Leopard. Tout en exhortant les Occidentaux à en fournir davantage pour lutter face aux soldats russes. «Un premier pas a été fait», a commenté sur Telegram Andriï Iermak, le chef de l’administration présidentielle qui a réclamé la mise en œuvre d’une «coalition» internationale pour organiser la fourniture de chars lourds à son pays. Ajoutant enfin : «nous avons besoin de beaucoup de Leopards».

"Cela va devenir un vrai coup de poing de la démocratie contre l'autocratie", a déclaré Andriy Yermak via l'application de messagerie Telegram.

Si le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a salué la décision des Occidentaux, leur demandant de faire vite. "La clé est maintenant la vitesse et le volume" des livraisons des chars, a-t-il insisté.

Il a mis la barre encore plus haut, en réclamant aussi des missiles de longue portée et des avions de combat.

Ou vers une escalade offensive et dangereuse ?


Joanne Courbet pour DayNewsWorld

L'UKRAINE GANGRENEE PAR DES AFFAIRES

DE CORRUPTION EN CASCADE


Malgré les affaires de corruption toute récentes l’Allemagne a donné son accord pour les chars Leopard qui pourront être livrés à l’Ukraine. C’est une étape supplémentaire.

Depuis le début du conflit, les Occidentaux lui ont fourni des armes, en quantité "gigantesque". Mais qu’en est-il des garde-fous mis en place ? Que deviendront ces armes à l’avenir ? Les risques de détournement ne sont-ils pas réels ?

Les contrôles restent insuffisants, alerte notamment le GRIP, le Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité. Face à l'inquiétude justifiée des autorités occidentales son directeur, Yannick Quéau  a répondu sans ambages  aux questions posées par le journal RTBF à propos de l'Ukraine.

« C’est un pays hautement corrompu, où il y a des réseaux en tout genre qui préexistent au conflit, y compris le trafic d’armes. On y trouve des filières bien connues pour approvisionner en armement des destinations un peu partout dans le monde, particulièrement des destinations suspectes. Ce sont des filières pour partie héritées de l ’époque soviétique (l’Ukraine a hérité d’importants stocks d’armes soviétiques à la chute de l’URSS, ndlr). Pour faire caricatural, quand on voulait briser un embargo, on appelait le réseau ukrainien. », affirme le spécialiste.

« Ce qu’on craint c’est que ça abreuve les filières du crime organisé, ou les filières terroristes. », poursuit-il.

Et la corruption est à tout les étages

Elle gangrène même l'entourage proche de Zélenksky devenu chef de guerre.

En effet pas moins de cinq gouverneurs régionaux, quatre vice-ministres et deux responsables d'une agence gouvernementale ont été démis de leurs fonctions ce mardi 24 janvier 2 023, en plus du chef adjoint de l'administration présidentielle et du procureur général adjoint après les révélations d'affaires de corruption. Ces dernières 24 heures, des scandales de corruption ont touché de très hautes personnalités du pays. Outre le ministre adjoint de la Défense, ceux de la Politique sociale et du Développement territorial ont également été limogés.

A cette liste s’ajoutent le chef adjoint de l’administration présidentielle, le procureur général adjoint, Oleksiï Simonenko, accusé d'être récemment parti en vacances en Espagne alors que les déplacements à l'étranger, sauf à des fins professionnelles, sont interdits pour les hommes en âge de combattre, et enfin plusieurs gouverneurs de région, tous forcés de quitter leurs postes. Des scandales sans précédent depuis que la guerre a éclaté.

Ces hauts fonctionnaires auraient touché des pots-de-vin en lien avec les contrats.

Le ministre adjoint aux infrastructures a été arrêté dimanche pour avoir touché 400 000 dollars grâce à l’achat surfacturé de générateurs électriques. Et ce alors que le pays est en proie à de graves problèmes de coupures d’électricité.

Autre scandale touchant cette fois la logistique militaire : Viatcheslav Chapovalov fait partie des mis en cause.

Le vice-ministre de la Défense est ainsi accusé d’avoir participé à la signature d’un contrat à un prix surévalué sur les produits alimentaires destinés à ses soldats, comme le révèle le média ukrainien ZN.UA. 

Le montant du contrat s'élèverait à 324 millions d’euros avec des prix établis " deux à trois plus élevés " que les tarifs actuels en vigueur pour les produits alimentaires de base selon la presse ukrainienne . 

Le ministère de la Défense a démenti, mais le vice-ministre Viacheslav Shapovalov, chargé de l'appui logistique des forces armées, a été contraint à la démission, officiellement pour faciliter l’enquête sur ces allégations.

Des affaires d’autant moins acceptables pour les Ukrainiens que tout cela a lieu en temps de guerre et que l’Ukraine, si elle veut continuer à bénéficier du soutien des pays occidentaux à qui elle réclame en ce moment des chars modernes, doit se montrer irréprochable sur ce chapitre.

" Je veux que cela soit clair : il n’y aura pas de retour à ce qui se faisait dans le passé, à la façon dont vivaient certaines personnes proches des institutions étatiques ", déclarait lundi soir Volodymyr Zelensky. 

Le président ukrainien a promis de nouvelles annonces et de nouvelles décisions dans les prochains jours pour lutter contre la corruption.

Les problèmes de corruption en Ukraine n'ont pas commencé avec la guerre :

Le pays était classé à la 122e place sur 180 sur l’indice de perception de la corruption de l’ONG Transparency International en 2021.

Et les livraisons d'armes de l' Union européenne sans garde-fou aucun pourraient faire que les stocks abreuvent  les marché criminels...




Alize Marion pour DayNewsWorld

LA LOCOMOTIVE FRANCO-ALLEMANDE

 A DU PLOMB DANS L'AILE

Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont célébré hier le 60e anniversaire du traité de réconciliation entre la France et l'Allemagne, avant de diriger un Conseil des ministres. A cette occasion, les chefs d'Etat ont souhaité apaiser les tensions croissantes entre les deux pays.

Les dirigeants ont réaffiché un plein soutien à l'Ukraine, mais n'ont pas statué sur la livraison directe de chars Leclerc (France) et Leopard 2 (Allemagne). Le président français Emmanuel Macron a déclaré que « rien n'est exclu » concernant la livraison de chars Leclerc à l'Ukraine. « J'ai demandé au ministre des Armées d'y travailler », a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse dimanche soir, aux côtés du chancelier allemand Olaf Scholz. Le chef d'État a toutefois listé trois conditions à cette livraison : la première, « que cela ne soit pas escalatoire », la deuxième, « que cela puisse apporter un soutien réel et efficace à nos amis ukrainiens » et la troisième, « que cela n'affaiblisse pas nos capacités propres de défense. »

Interrogé sur les chars Leopard, Olaf Scholz a déclaré que « la manière dont nous avons agi par le passé est toujours étroitement coordonnée avec nos amis et alliés et nous continuerons à agir en fonction de la situation concrète ». Critiqué par nombre de ses alliés, en particulier orientaux, Olaf Scholz a laissé sa ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, annoncer sur la chaîne LCI que Berlin ne s'opposerait pas à la Pologne si Varsovie décidait de réexporter vers l'Ukraine les chars allemands Léopard en sa possession.

Mais les deux dirigeants n'ont pas caché que leurs positions restées très éloignées sur un projet de bouclier antimissile européen que Berlin souhaite réaliser avec des technologies israéliennes et américaines déjà existantes alors que Paris plaide pour une solution européenne, sur la base d'un système franco-italien.

Seule annonce concrète d'envergure, le ralliement de l'Allemagne au projet de pipeline franco-portugais-espagnol transportant de l'hydrogène vert (H2Med).

Ils ont en revanche défini une « ligne commune » en faveur d'une réponse européenne « ambitieuse et rapide » aux subventions industrielles américaines en matière de transition énergétique. Cette action doit reposer sur la « simplicité » et une « plus grande visibilité sur nos dispositifs d'aide », selon le président français, à la manœuvre ces derniers mois pour convaincre les pays européens, et notamment l'Allemagne, d'engager un plan tout aussi massif que celui des États-Unis pour éviter la désindustrialisation de l'Europe. Les deux capitales ont donc donné la mesure du calibrage de la réponse européenne au plan américain de réduction de l’inflation (IRA) dont les subventions massives menacent la compétitivité de l’industrie du Vieux Continent.

Souvent critiqué, le leadership franco-allemand reste cependant attendu par les autres capitales, Paris et Berlin ont la responsabilité de se mettre en surplomb.

Loin de se cantonner aux deux rives du Rhin, les hauts et les bas du couple franco-allemand animent aussi les débats à Bruxelles. Les termes « axe » ou « moteur » y sont cependant préférés à celui de « couple », car décrivant plus finement le rôle de Paris et Berlin dans la fabrique des compromis à vingt-sept.

Ainsi de l’accord de mai 2020 entre Angela Merkel et Emmanuel Macron qui avait ouvert la voie à un plan historique de relance de 750 milliards d’euros, financé par un endettement commun.

Sur la plupart des sujets – économie, défense, commerce international –, les deux puissances européennes partent en effet de points de vue opposés, qui structurent l’espace dans lequel les autres se positionnent. « Depuis le départ du Royaume-Uni, cet axe informel est devenu encore plus important pour construire des ponts entre l’est et l’ouest ou entre le nord et le sud de l’Europe », analyse l’eurodéputé roumain Dacian Ciolos.

Ces derniers mois cependant, leur mésentente ne passe pas inaperçue. Mais les doigts accusateurs désignent plutôt Berlin. Le chancelier peinerait-il à s’extirper de ses intérêts nationaux ? Si l’Allemagne doit revoir ses fondamentaux, depuis la politique énergétique jusqu’à ses relations commerciales avec la Chine, alors que trois partis gouvernent ensemble à Berlin pour la première fois, il n'en demeure pas moins que l'Europe se déporte de plus en plus vers l'Est, laissant la France aux pays du Sud...

« L'avenir, au même titre que le passé, repose sur la coopération de nos deux pays, comme locomotive d'une Europe unie », a déclaré le chancelier,

qui a qualifié le « moteur franco-allemand » de « machine de compromis » permettant de « transformer les controverses et les intérêts divergents en une action convergente ».




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

L'ALLEMAGNE DE BORIS PISTORIUS VA-T-ELLE LIVRE DES CHARS LEOPARD A L'UKRAINE ?

L’Allemagne a un nouveau ministre de la Défense, un poste particulièrement exposé dans le contexte de la guerre en Ukraine. Boris Pistorius a été nommé mardi, faisant ainsi son entrée au gouvernement.

Le 19 janvier 2023, le chancelier allemand, Olaf Schoz, a indiqué que son prochain ministre de la Défense serait Boris Pistorius, alors ministre social-démocrate de l’Intérieur et des Sports du gouvernement de l’État de Basse-Saxe.

C'est un « homme politique hautement expérimenté, qui s’occupe depuis des années de politique de sécurité », a fait valoir M. Scholz. Il est, « grâce à ses compétences, sa capacité à s’imposer et son grand cœur […], exactement la bonne personne pour conduire la Bundeswehr à travers ce changement d’époque », a-t-il ajouté.

Elu régional aguerri, ce social-démocrate de 62 ans, quasi inconnu au niveau national, remplace Christine Lambrecht qui a démissionné lundi après une série de bévues. Ministre de l’Intérieur de Basse-Saxe depuis 2013, c’est un « homme politique hautement expérimenté, qui a fait ses preuves dans l’administration, qui s’occupe de politique de sécurité depuis des années », a déclaré le chancelier Olaf Scholz.

Un spécialiste des questions de cybersécurité

Boris Pistorius est juriste de formation et issu du parti politique du chancelier. Il s’est spécialisé dans les questions de cybersécurité, de sécurité intérieure et de politique migratoire. Ces dernières années, il n’avait pas caché ses ambitions nationales. Sa tentative d’accéder en 2019 à la présidence du Parti social-démocrate avait toutefois échoué. Puis en 2021, il avait été considéré comme un candidat potentiel à un poste ministériel lors de la formation du gouvernement.

Mardi, il a salué un homme qui apporte « beaucoup d’expérience en matière de sécurité », ainsi que la « force et le calme » nécessaires à la fonction. M. Pistorius a déclaré avoir accepté « avec grand plaisir » la mission offerte par Olaf Scholz, promettant de s’investir à « 150 % ».Au vu de la difficulté de la tâche, la motivation était un indispensable prérequis pour occuper ce poste. Le ministère de la défense est traditionnellement l’enfant mal-aimé de la politique allemande.

RDV à Davos jeudi et vendredi sur l’Ukraine

Pistorius sera très vite plongé dans le grand bain, avec la pression mise sur Berlin pour livrer des Leopard 2 à l’Ukraine.

Le remaniement intervient alors que l’Allemagne subit la pression de plusieurs pays alliés, en premier lieu la Pologne, pour livrer à Kiev des chars d’assaut lourds de fabrication allemande Leopard. 

La Suède a décidé déjà de commencer à livrer à l'armée ukrainienne des canons à longue portée de modèle Archer, un obusier mobile et moderne réclamé par Kiev depuis de nombreux mois, a annoncé ce jeudi le Premier ministre suédois Ulf Kristersson.

Après une réunion du gouvernement, le dirigeant du pays nordique a en effet annoncé lors d'une conférence de presse

"la première décision de commencer à livrer des systèmes d'artillerie Archer à l'Ukraine" pour l'aider contre la Russie.


Ce mercredi le secrétaire général de l’Alliance Jens Stoltenberg avait annoncé que les pays mems de la Russie.
Une réunion cruciale sur le sujet des ministres de la Défense occidentaux, autour des Etats-Unis, se tiendra d’ailleurs vendredi en Allemagne.

Boris Pistorius accueillera en outre jeudi à Berlin, juste après sa prise de fonction, le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin. Puis il enchaînera avec un conseil des ministres franco-allemand.

"Nous nous réunirons (vendredi) à Ramstein (Allemagne) au sein du groupe de contact pour l’Ukraine dirigé par les États-Unis et le principal message sera un soutien accru avec des armes plus lourdes et plus modernes", a-t-il déclaré au Forum économique mondial à Davos, en Suisse.

Changement d’époque

Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, le ministère de la Défense allemand a dû faire sa révolution, devenant un des centres névralgiques de l’action du gouvernement.

C’est là que doit se concrétiser le grand projet annoncé par Olaf Scholz lors de son discours sur la "Zeitenwende"

( le changement d’époque ) le 27 février 2022, qui mettait fin à des décennies de retenue allemande en matière de défense et de sécurité.

Ce sont 100 milliards d’euros de fonds spéciaux qui ont été accordés à la Bundeswehr, afin de combler plus de deux décennies de sous-investissement de l’appareil de défense.

Mais il est déjà clair que cette somme ne suffira pas.

Il s’agit moins de gagner en puissance que de combler des défaillances criantes – manque de munitions, d’équipements de base, matériels gravement dysfonctionnels – afin que l’Allemagne puisse honorer ses engagements internationaux et surtout faire face aux nouvelles menaces.

De là à fournir des chars Leonard ?

Une question qui fait l'objet d'un débat au sein de la coalition gouvernementale. La pression de certains s'accentue pour que Berlin autorise la livraison de ces chars lourds . 

La Russie envisage,elle, de déployer un petit nombre de ses nouveaux chars de combat principaux T-14 Armata en Ukraine.

En outre le Kremlin a averti que la livraison à l'Ukraine par les Occidentaux d'armes longue portée, capables de frapper le territoire russe en profondeur, entraînerait une aggravation dangereuse du conflit armé entre Kiev et Moscou.

C'est potentiellement très dangereux, cela signifierait que le conflit atteindrait un nouveau palier qui ne promettrait rien de bon pour la sécurité européenne , a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

La livraison d'armes longue portée entraînerait « une escalade », avertit le Kremlin


"Tout désir de détruire la Russie signifiera la fin du monde", tonne le  seizième patriarche de Moscou et de toutes Russie Kirill.




Alize Marion pour DayNewsWorld

LE MAFIEUX LE PLUS RECHERCHE DE L'ITALIE ARRETE APRES 30 ANS

La fin de trente années de cavale.

En 2018, les autorités italiennes avaient tente un coup de filet au sein de la Trapani Mafia, mais n'etaient pas parvenues a mettre la main sur Matteo Messina Denaro.

Depuis 1993, le Sicilien Matteo Messina Denaro était le mafieux le plus recherché d'Italie. Il a été arrêté à Palerme, en Sicile, lundi 16 janvier. « Aujourd'hui, 16 janvier, les carabiniers […] ont arrêté le fugitif Matteo Messina Denaro à l'intérieur d'une structure sanitaire à Palerme, où il s'était rendu pour suivre des thérapies cliniques », a ainsi indiqué le général des carabiniers Pasquale Angelosanto à l'agence AGI.

Matteo Messina Denaro, 60 ans, est considéré comme le successeur des grands dirigeants historiques de Cosa Nostra, Toto Riina et Bernardo Provenzano, morts en prison en 2016 et 2017. Sur la liste du ministère de l'Intérieur des six criminels les plus recherchés en Italie, cet homme, né en avril 1962 près de Trapani, en Sicile, occupe la première place.

Ancienne gâchette de Cosa Nostra, il avait été condamné par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité pour meurtres. Mais la seule photo connue de lui remonte au début des années 1990.

Depuis de nombreuses années, des centaines de policiers et carabiniers participaient à la traque du fugitif le plus connu d'Italie. En vain, tant son réseau de soutien était important.

"Après trente ans de fuite, le superboss Matteo Messina Denaro a été arrêté.

C'est avec une grande émotion que je remercie les femmes et les hommes de l'État qui n'ont jamais abandonné, confirmant la règle que, tôt ou tard, même les plus grands criminels en fuite sont arrêtés", a réagi sur WhatsApp le vice-Premier ministre Matteo Salvini.

"C'est une belle journée pour l'Italie et qui sert d'avertissement aux mafieux : les institutions et nos héros en uniforme n'abandonnent jamais", a-t-il conclu.




Britney Delsey pour DayNewsWorld

INTENSIFICATION DES FRAPPES DE MISSILES RUSSES CONTRE L'UKRAINE

DES OPERATIONS QUI SE DEROULENT 

" EXACTEMENT COMME PREVU " SELON POUTINE

La Russie a déclenché une nouvelle frappe massive de missiles contre l'Ukraine samedi 14 janvier 2023, jour du Nouvel An orthodoxe, tuant et blessant des civils et engendrant des coupures de courant. Les secours s'activent à Dnipro dans les décombres d'un immeuble frappé samedi à Dnipro, où l'on déplore actuellement 21 morts et de 73 blessés.

Kiev et d'autres régions du sud, du nord et de l'est du pays ont par ailleurs été également la cible samedi matin de nouveaux tirs de missiles russes visant des infrastructures essentielles, notamment électriques, selon des responsables ukrainiens.

Plusieurs explosions ont en effet retenti dans la matinée à Kyiv, ont constaté des journalistes, des responsables ukrainiens affirmant que des frappes avaient pris pour cible des infrastructures clés de la capitale. « Une attaque au missile sur des infrastructures essentielles » est en cours à Kyiv, a indiqué en débat de matinée un conseiller de la présidence ukrainienne Kyrylo Timochenko sur Telegram tandis que le maire de la ville Vitali Klitschko a rapporté des explosions dans le quartier de Dniprovskiy, sans faire état de blessés mais appelant les habitants à « rester dans les abris ».

Situation incertaine à Soledar

Les combats dans et autour de Soledar font rage depuis plusieurs mois, mais leur intensité a fortement augmenté ces derniers jours. Sur le front, la petite ville de Soledar, dans l'est de l'Ukraine, dont Moscou revendique la prise, est toujours « sous contrôle » ukrainien, a assuré samedi le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kyrylenko. Auparavant, le ministère russe de la Défense avait affirmé vendredi que la « libération » de cette ville avait eu lieu « le 12 janvier dans la soirée ». L'armée russe avait par ailleurs salué les « actions courageuses » des combattants du groupe de mercenaires Wagner, dont les hommes ont mené « l'assaut direct contre les quartiers résidentiels de Soledar ». Sa prise par les forces de Moscou constituerait une victoire notable pour la Russie, après la série d'échecs sur le terrain de ses troupes ces derniers mois.

« Aujourd'hui, l'ennemi a à nouveau tiré contre des installations énergétiques », a déclaré l'opérateur Ukrenergo, en ajoutant être à l'œuvre pour « éliminer les conséquences » de ces frappes.

Des installations de production d'énergie touchées

« Des coupures d'urgence ont été décidées dans la plupart des régions », a annoncé samedi soir le ministre ukrainien de l'Energie, Guerman Galouchtchenko. Des frappes russes ont touché les installations de production d'énergie du pays, notamment dans les régions de Kharkiv, Lviv, Ivano-Frankivsk, Zaporijjia, Vinnytsia et Kiev.

L'opérateur Ukrenergo a pour sa part dit être à l'œuvre pour « éliminer les conséquences » de cette « douzième attaque massive de missiles sur le secteur de l'énergie en Ukraine ».

« Une dynamique positive » selon Poutine

Alors que la bataille de la communication bat son plein, le président russe, dans une interview ce dimanche, était interrogé sur le tarmac d'un aéroport, près de l'avion présidentiel. Il répondait à la question d'un journaliste de la chaîne Rossia-1 l'interrogeant sur les « nouvelles venant de Soledar », que l'armée russe a affirmé vendredi avoir conquise. Le président russe Vladimir Poutine a déclaré avoir trouvé une « dynamique positive » de l'opération militaire que son pays poursuit en Ukraine et dans le Donbass.

« J'espère que nos combattants vont encore nous ravir plus d'une fois avec leurs résultats militaires », a également déclaré Poutine dans son interview. Le dirigeant russe a ajouté que l'opération se déroule « exactement comme prévu » lors d'un entretien à la chaîne de télévision Rossiya-1. Faire passer la conscription de 27 à 30 ans en Russie permettrait d'augmenter de 30% le nombre des forces russes.

De plus pour avoir une puissance de feu supérieur, selon le renseignement britannique, la Russie envisage de faire passer l'âge de la conscription de 27 à 30 ans au printemps. Selon le président de la Douma, Kartapolov, cela permettrait l'augmentation de 30% du nombre des forces russes. L'année dernière, le président Poutine a déclaré qu'il soutenait une telle décision. De plus Vladimir Poutine, ce mercredi, a annoncé que le chef d’état-major de l’armée russe Valéri Guerassimov reprenait les opérations militaires en Ukraine, trois mois seulement après la nomination de Sergueï Sourovikine à ce poste.

Les experts convergent à voir dans cette décision le signe d'une accélération de l'opération russe. Une offensive est évoquée depuis plusieurs mois et l'hypothèse d'une nouvelle mobilisation n'est pas exclue, après une première en septembre de quelque 300 000 hommes.

Fournir ou non des chars d’assaut à l’Ukraine

Pour faire face à l'armada russe, Kiev a de nouveau appelé ses alliés occidentaux à lui fournir plus d'armes et d'équipements militaires performants.

En réponse le Royaume-Uni a annoncé vouloir fournir à l'Ukraine des chars Challenger 2, les premiers blindés lourds de fabrication occidentale. L'annonce britannique - « un bon signal » selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky - intervient après que la Pologne s'est dite prête mercredi à livrer 14 chars lourds Leopard 2, ce qui demande l'aval de Berlin, dans le cadre d'une coalition internationale. Leur nombre n'est pas précisé, mais le Royaume-Uni devient ainsi le premier pays à s'engager à fournir ce type de chars de combat pour aider l'Ukraine face aux forces russes. Kiev avait déjà reçu de ses alliés des chars lourds de conception soviétique, mais encore aucun de fabrication occidentale.

Washington et Londres ont de leur côté annoncé la semaine passée l'envoi de chars d'infanterie ou de reconnaissance, plus légers.

Le gouvernement allemand a pour sa part annoncé début janvier qu'il fournirait à l'Ukraine une quarantaine de véhicules de combat d'infanterie Marder avant la fin du premier trimestre pour combattre les forces russes mais il semble toujours réticent à la livraison de chars lourds, même si le ministre de l'Economie, Robert Habeck, a dit le week-end dernier « ne pas exclure » cette option. Par contre le fabricant d'armes allemand Rheinmetall ne pourrait pas fournir de chars d'assaut Leopard 2 à l'Ukraine avant 2024 au plus tôt, le temps de procéder à leur réparation, si le gouvernement de Berlin décidait d'en livrer à Kiev prévient le patron du groupe dans les colonnes du Bild.

La Turquie plaide pour des «cessez-le-feu localisés »

Alors que les combats font rage, la Turquie, sur le plan diplomatique, souhaite promouvoir des « cessez-le-feu localisés » en Ukraine faute d'espérer un accord de paix plus global à ce stade, a indiqué samedi Ibrahim Kalin, proche conseiller du président Recep Tayyip Erdogan. Ni la Russie ni l'Ukraine « n'est en situation de l'emporter militairement », a-t-il par ailleurs estimé, se disant convaincu « qu'à la fin, ils devront négocier pour parvenir à une issue acceptable » pour les deux parties

Mais la veille le Conseil de sécurité de l'ONU, réuni une nouvelle fois pour discuter de la situation en Ukraine, a fait le constat qu'il n'y avait, selon la secrétaire générale adjointe de l'ONU pour les affaires politiques, Rosemary DiCarlo, « aucun signe d'une fin des combats ».

Toujours est-il qu'il serait sage de continuer  les négociations...alors même que les combats continuent de tuer des civils.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

NOEL ORTHODOXE

POUTINE SEUL DANS UNE EGLISE DU KEMLIN

Le président russe a suivi la célébration dans la cathédrale de l’Annonciation, conçue à l’origine comme une église pour les tsars, menée par des prêtres en aubes dorées dont certains tenaient des candélabres, selon les images diffusées par le Kremlin.

Les années précédentes, Vladimir Poutine avait pour habitude d’assister aux services religieux pour le Noël orthodoxe dans des provinces russes ou en périphérie de Moscou.

Dans un message diffusé samedi 7 janvier 2023 par le Kremlin, le président russe a adressé ses félicitations aux chrétiens orthodoxes, indiquant que ce jour inspire « de bonnes actions et aspirations ».

Il a dit aussi prier pour l’Église orthodoxe.

Douze pour cent des chrétiens du monde s’apprêtent également à fêter la naissance du Christ, le 7 janvier. En effet, 260 millions de chrétiens orthodoxes, qu’ils vivent en Russie ou en Grèce où ils sont majoritaires, ou bien dans des communautés en Éthiopie et en Égypte notamment, s’apprêtent à fêter leur propre Noël.

Marquée par des vigiles pieuses et des festins traditionnels, cette version particulière de Noël trouve son origine dans la décision prise il y a plusieurs siècles par les instances orthodoxes de se séparer de l’Église catholique et d’adopter un calendrier différent de celui utilisé par la majorité des humains aujourd’hui.

Commémoration de la naissance Jésus Christ  ou le Grand schisme d’Orient

Les désaccords sur la date à laquelle il faut officiellement commémorer la naissance de Jésus Christ remontent à l’an 325 de notre ère. À cette date, un groupe d’évêques chrétiens convoqua le premier concile œcuménique du christianisme afin de trancher sur certaines questions de doctrine religieuse.

Un des sujets les plus importants à l’ordre du jour du premier concile de Nicée était la standardisation de la date de la fête la plus importante de l’Église : Pâques. À cet effet, il fut décidé de la calquer sur le calendrier julien, un calendrier solaire que le pontifex maximus Jules César avait adopté en 46 av. J.-C. sur les conseils de l’astronome égyptien Sosigène d’Alexandrie afin de mettre de l’ordre dans le calendrier lunaire alors en vigueur à Rome.

Mais les calculs de Sosigène comportaient une erreur : ils surévaluaient la longueur de l’année solaire d’environ onze minutes. Par conséquent, l’année calendaire et l’année solaire se désynchronisaient d’autant plus que les siècles passaient.

Le calendrier julien

En 1582, les dates des principales fêtes chrétiennes se trouvèrent si décalées que le pape Grégoire XIII dut intervenir. Il convoqua un autre groupe d’astronomes et proposa un nouveau calendrier : le calendrier grégorien.

Celui-ci résolut un certain nombre de problèmes délicats qui s’étaient accumulés au fil des années, et la majorité du monde chrétien l’adopta.

Mais l’Église orthodoxe ne l’entendait pas de cette oreille. Depuis 1054 et le Grand schisme d’Orient, résultat de siècles de tensions politiques et doctrinales croissantes, celle-ci formait sa propre branche du christianisme. Les chrétiens orthodoxes ne reconnaissent pas le pape comme chef de l’Église, ils rejettent le concept de purgatoire et sont en désaccord quant à l’origine du Saint-Esprit, entre autres différences.

Pour adopter la rectification de trajectoire proposée par le pape Grégoire, il fallait accepter que Pessa’h et Pâques se chevauchent de temps en temps, ce qui est proscrit par les textes saints du christianisme orthodoxe. L’Église orthodoxe a donc rejeté le calendrier grégorien et continué à suivre le calendrier julien.

L’Église orthodoxe russe fête Noël le 7 janvier.

Le patriarche Kirill a appelé jeudi Moscou et Kyiv à instaurer un cessez-le-feu en Ukraine à l’occasion de la fête du Noël orthodoxe. Dans la foulée, Vladimir Poutine a annoncé jeudi un cessez-le-feu unilatéral pour 36 heures.

Le chef influent de l’Église orthodoxe a pleinement soutenu l’offensive des forces armées russes en Ukraine décidée par Vladimir Poutine.

Les organisations ecclésiastiques « soutiennent nos soldats qui participent à une opération militaire spéciale », a déclaré le président russe, utilisant le terme officiel du Kremlin pour désigner l’offensive en Ukraine.

« Un travail aussi formidable, aux multiples facettes, et véritablement ascétique mérite le respect le plus sincère », a-t-il ajouté.

Le patriarche Kirill a appelé les croyants à soutenir les « frères » prorusses pendant l’offensive russe dans l’est de l’Ukraine. Depuis le début de l’offensive en Ukraine le 24 février, il a prononcé des sermons dans lesquels il donnait sa bénédiction aux troupes russes tout en fustigeant les autorités ukrainiennes.

Dans un sermon l’an dernier, il avait déclaré que mourir en Ukraine « lave tous les péchés ».

Récemment l’église orthodoxe ukrainienne s'est séparée du patriarcat de Moscou (Russie). Le 27 mai 2022, à l'issue d'un synode extraordinaire, l'Église proclame en effet son indépendance totale du Patriarcat de Moscou en changeant ses statuts.

Parmi les raisons invoquées figure la position prise par le patriarche Kyrill de Moscou, encourageant l'invasion russe de l'Ukraine à partir de février 2022.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

LES MENSONGES EHONTES DU POUVOIR

SUR LES PRIX DE L'ELECTRICITE

ET SUR LE NUCLEAIRE EN FRANCE

Le président de la République a voulu rassurer les Français à propos de potentielles coupures d’électricité, tout en expliquant qu’il ne fallait pas paniquer et qu’il ne s’agissait pour le gouvernement que de préparer « un cas extrême », suggérant ainsi que les probabilités de coupures importantes étaient faibles.

Or pour Philippe Murer, économiste, spécialiste de l’environnement et de l’énergie, « il est pratiquement certain qu’on aura des pénuries d’électricité longues de plusieurs jours en France. »  Aussi, cette période sera synonyme de forte restrictions pour les populations européennes, selon l'économiste qui rappelle que nos dirigeants, par leurs décisions, parfois leurs absences de décisions, sont responsables de la situation actuelle : « Nos politiques ne savent pas résoudre les problèmes, car ils font de la communication, , ils ne travaillent jamais dans le concret. »

argue-t-il sur le plateau de FranceSoir du 14 avril 2022. A Loïk Le Floch-Prigent d'ajouter dans un entretien sur Atlantico : « En tant qu’ancien patron de GDF, je peux vous le dire, le plan du gouvernement face au risque de coupures d’électricité n’en est pas un ».

« Est-ce que vous vous rendez compte quand même qu'on est au XXIe siècle, dans la 6e puissance mondiale, et qu'on est en train de nous expliquer qu'on va retourner à l'âge de pierre parce qu'on n'aura plus d'électricité ? », a notamment critiqué la président du groupe RN à l'Assemblée nationale, jeudi 8 décembre, sur RTL. Et ce n'est pas faux. La France est bel et bien l'un des pays les plus à risque pour cet hiver. Toutefois, elle n'est pas la seule.

« C’est un suicide économique européen » Philippe Murer

Le rapport de l'association européenne des gestionnaires de réseaux de transport d'électricité (ENTSO-e) paru début décembre explique que « le système électrique européen est sous plus forte tension que les autres années » et ce, en raison de « circonstances exceptionnelles » telles que la guerre en Ukraine.

L'organisation s'appuie notamment sur les résultats de plusieurs simulations. Ainsi, elle estime que dans le scénario d'une « demande normale », la France serait effectivement un des pays les plus touchés.

« Couvre-feu énergétique » en Italie

Concrètement, le rapport indique que nous pourrions manquer de 20 heures d'électricité pour couvrir tous nos besoins cet hiver. Mais l'Irlande est également ciblée. D'après le rapport de l'ENTSO-e, c'est le 2e pays le plus à risque juste derrière la France puisque les Irlandais pourraient manquer d'un peu plus de 14 heures d'électricité. La Suède et la Finlande pourraient également rencontrer des difficultés, principalement à cause d'une plus faible production issue du nucléaire et des conséquences de la guerre en Ukraine.

Au delà de ce rapport, de nombreux pays ont par ailleurs préparé des plans plus ou moins sévères en cas de manque d'électricité. Au Royaume-Uni par exemple, dès le mois d'octobre le principal fournisseur d'énergie a prévenu les Britanniques qu'en cas de manque, ils pourraient être privés de courant jusqu'à 3 heures certains soirs de semaine, entre 16h et 19h. En Italie aussi le gouvernement a déjà préparé les esprits et anticipé un possible « couvre-feu énergétique ». Ainsi, les magasins pourraient notamment être forcés de fermer une heure plus tôt.

On rejoue un peu le Covid dans cette histoire.

Le fonctionnement des entreprises, de services ou industrielles vont en pâtir :si la consommation baisse, cela veut dire la baisse de la production, l'arrêt des usines comme aussi des fours de boulangers ou les frigos des bouchers, et ce n'est pas une bonne nouvelle car c'est la décroissance, la désindustrialisation et non pas seulement la fin de l'abondance mais celle de la prospérité du pays qui repose sur sa production agricole et industrielle...un véritable « suicide économique européen »

De l'incurie européenne

Or si le marché de l'énergie n'a pas été heurté par un choc aussi puissant depuis plus d'un demi-siècle, ce n'est pas la guerre en Ukraine qui est à l'origine de ce péril, mais bien l'incurie européenne ajoutée à l'incurie française.

La propagande gouvernementale affirme que la guerre à l’Ukraine, qui multiplie par cinq le prix du gaz en Europe, devait (selon RTE, un appendice de l’exécutif) entraîner en France une hausse du prix de l’électricité de 35 %.

Mais dans sa générosité, le gouvernement français a mis en place un « bouclier » qui va limiter cette hausse à 4 % en 2022, et à 15 % en 2023. . En réalité, un quintuplement du prix du gaz européen n’a qu’un effet très limité, pratiquement négligeable, sur le coût de production de notre électricité, comme le rapporte un spécialiste chez notre confrère dont l'analyse suit.

« Les raisons du coût de production de notre électricité

Elles sont au moins au nombre de quatre.

La première est que le poids de l’électricité au gaz dans le mélange électrique français est faible : 6 % en 2021. L’essentiel de notre électricité est d’origine nucléaire, hydraulique et renouvelable. Les coûts de production de ces formes d’électricité sont totalement indépendants du gaz et de son prix. Le coût de 94 % de notre production électrique n’est en rien affecté par une hausse du prix du gaz.

La deuxième raison est que (pour ces 6 % là) le coût du combustible (le gaz) ne représente que 10 % du coût de production de l’électricité au gaz. Le reste correspond au coût du capital, aux salaires, à l’entretien, toutes dépenses qui sont évidemment sans lien avec le prix du gaz et son évolution.

La troisième raison est que pour l’électricité en général et donc aussi pour l’électricité au gaz, le coût de la production compte seulement seulement pour 50 % (48 % exactement) du prix payé en France par le ménage ou l’entreprise. L’autre moitié de ce coût consiste en dépenses de commercialisation, de transport, de distribution et en taxes. Ces dépenses et ces taxes sont elles aussi complètement indépendantes du prix du gaz.

Enfin, le gaz importé et utilisé en France (pour produire de l’électricité et pour d’autres usages) n’est russe qu’à 17 %. Le prix du gaz norvégien ou qatari que nous consommons n’est pas directement affecté par la guerre à l’Ukraine et l’embargo sur le gaz russe. On peut cependant soutenir qu’il l’est indirectement, dans la mesure où existent des marchés mondiaux ou régionaux du gaz.

L’embargo de Poutine sur les ventes de gaz à l’Europe a peut-être contribué à la multiplication par cinq du prix du gaz mais certainement pas entraîné une dramatique menace d’augmentation de 35 % du prix de l’électricité en France.

De l'incurie européenne...

Qu’est-ce qui transforme ce petit +1,5 % en un terrible +35 % ?

Le marché européen est une fabrique de rentes

Pour le comprendre, il faut regarder du côté de Bruxelles plutôt que du côté de Moscou.

Il fut un temps où le prix de vente par EDF de l’électricité en France (on disait : le tarif) était égal à la moyenne des coûts de production de cette électricité par EDF (plus un honnête dividende versé par EDF à l’État). Lorsque ces coûts diminuaient, les tarifs baissaient, comme cela se produisit durant la période 1988-2008. Comme ces coûts étaient largement des coûts de capital, les tarifs étaient raisonnablement stables.

Or « des idéologues idolâtres du marché et de l’Europe ont postulé qu’un marché était toujours préférable à un monopole et que l’Europe était toujours préférable à la France. Ils ont remplacé un monopole français éclairé par un marché européen inadapté. »

En simplifiant un système complexe, on peut dire que le prix actuel de l’électricité européenne est égal au coût marginal de l’électricité en Europe, qui est en pratique le coût marginal de l’électricité au gaz russe en Allemagne. Lorsque la Russie de Poutine réduit ou cesse ses livraisons de gaz à l’Allemagne, le prix du gaz en Allemagne bondit, entraînant celui de l’électricité en Allemagne et par contagion ailleurs en Europe et donc en France.

Quelle aubaine pour tous les producteurs d’électricité infra-marginaux ! Ils produisent leur électricité (nucléaire ou même renouvelable) à son coût habituel et la vendent à ce prix européen, empochant des bénéfices extravagants. En théorie, un marché, un marché qui fonctionne s’entend, élimine les rentes ; en réalité le marché européen de l’électricité fabrique des rentes.

L’apparition de cette rente n’a pas grand-chose à voir avec Poutine.

L’embargo du président russe Poutine, on l’a vu, cause une augmentation de 1,5 % du coût de l’électricité en France, qui aurait, du temps d’EDF, entraîné une augmentation du prix de cet ordre de grandeur. C’est le marché européen de l’électricité qui engendre une augmentation supplémentaire de 33,5%, pour conduire aux 35% d’augmentation estimés par RTE.

D’où sort ce marché européen ? Il a été forgé et mis en place à l’initiative de la Commission européenne, avec l’appui du Parlement européen, dans des décisions prises par des conseils ministériels européens. »

...à l'incurie française depuis les années Hollande

Le nucléaire français a raté l'occasion de se démarquer comme l'outil de l'indépendance énergétique et du courant disponible et peu cher.

En effet la loi dite «Énergie-climat» de 2019 a scellé le sort de ces centrales: toutes devaient être arrêtées en 2022 et leur fonctionnement strictement limité dans l'intervalle. Les responsables de cette sortie de route sont pour la circonstance les deux derniers Présidents de la République, Hollande et Macron, qui l’un et l’autre, sous la pression du lobby vert, n’auront eu de cesse, ou presque, que de complaire à ce dernier.

Des décisions bien imprudentes, mais les décideurs avisés d'alors sont toujours au pouvoir, mieux, sur les mêmes créneaux : la seule urgence visible a été de précipiter une proposition de loi sur l'accélération de la construction des installations éoliennes et solaires dont on sait que dans le meilleur des cas elles n'auront aucun résultat sur le problème posé par les prochains hivers puisque le vent et le soleil , intermittents, ne répondent pas aux besoins surtout en janvier/février aux moments où on pourrait le souhaiter !!

En France, c'est pourtant le nucléaire et l'hydraulique qui correspondent à plus de 87 % des consommations depuis vingt ans, c'est donc là que le problème doit être traité pour ne pas céder à la panique pour les prochains hivers, et c'est l'action qui rassure, pas la parole , assène Loïk Le Floch-Prigent

Or le nombre de réacteurs nucléaires actuellement à l'arrêt (vingt-sept sur cinquante-six) est inquiétant, il l'est aussi pour les professionnels de la filière qui doivent relever un défi d'importance pour l'économie du pays et de ses citoyens, et pour la crédibilité de leur outil industriel.

Et on ne prépare même pas l'avenir puisqu'après avoir fermé le programme Astrid en 2019, celui des générateurs à neutrons rapides (RNR), la 4ème génération nucléaire, celle qui utilise les déchets, on n'en parle même plus tandis que tous nos concurrents s'y engagent à grands pas. Yves Bréchet, membre de l’Académie des sciences, dont l’audition devant la commission d’enquête parlementaire visant à faire la lumière sur les raisons ayant présidé à la perte de la souveraineté énergétique de la France, délivre un propos sous forme de réquisitoire sans appel.

Sur l’arrêt du programme « Astrid » dont l’objectif consistait à développer la nouvelle génération de réacteurs du futur, décision actée en 2018, l’ancien dirigeant du CEA évoque « une décision emblématique de la disparition de l’Etat stratège et de la transition d’un État stratège vers un État bavard »...

Pour endiguer les dix années d’errements des gouvernements successifs de François Hollande et Emmanuel Macron, il faut prendre , tout comme l’Espagne et au Portugal, ses distances avec le carcan du marché européen de l’énergie

« Il nous faut également reprendre le chemin vertueux de l'augmentation des centrales pilotables, c’est-à-dire des centrales nucléaires, et de l'hydroélectricité en priorité et imaginer la réussite de notre réindustrialisation avec une énergie abondante, bon marché et souveraine. »




Alize Marion pour DayNewsWorld

LE « QATARGATE » UN SCANDALE DE CORRUPTION

 AU SEIN DU PARLEMENT EUROPEEN

Le Parlement européen était sous le choc lundi, contraint de réagir fortement après l'incarcération de l'élue grecque Eva Kaili, une vice-présidente, inculpée pour corruption dans une affaire liée au Qatar qui menace de ternir l'image de l'institution

Les ministres des Affaires étrangères de l'Union, qui se réunissaient ce lundi à Bruxelles, ont confié leurs inquiétudes. La ministre allemande, la verte Annalena Baerbock, a affirmé que « la pleine force de la loi » devait primer dans le dossier. « Il en va de la crédibilité de l'Europe », a-t-elle ajouté, alors que le Parlement européen critique sévèrement les pratiques de corruption en Hongrie depuis des mois. Viktor Orban, le Premier ministre hongrois qui donne du fil à retordre à ses homologues depuis des mois sur les questions d'Etat de droit, n'a pas manqué de publier un tweet sarcastique sur les initiatives des eurodéputés contre la corruption dans son pays.

« Notre Parlement est attaqué, la démocratie européenne est attaquée. Des acteurs malveillants, liés à des pays tiers autocratiques, ont tenté d’instrumentaliser des ONG, des syndicats, des assistants et des membres du Parlement pour influencer nos processus. », a déploré, lundi 12 décembre, Roberta Metsola, présidente du Parlement européen . 

Elle n’a pas minimisé la gravité du scandale de corruption qui ébranle depuis vendredi l’institution représentant les 450 millions de citoyens européens.

Le Parlement européen est dans la tourmente.

Ces réactions résument à elles seules les risques que le Qatargate fait peser sur sa réputation.

Ce qu'il s'est passé

Mme Kaili et trois autres personnes ont été écrouées dimanche à Bruxelles, deux jours après avoir été interpellées dans le cadre d'une enquête visant d'importants versements d'argent qu'aurait effectués le pays organisateur du Mondial-2022 pour influencer la politique européenne.

En effet depuis 48 heures, les murs du Parlement européen tremblent et un visage incarne le scandale, celui de la vice-présidente grecque Eva Kaili qui a dormi dimanche soir en prison. Ex-présentatrice star de la télévision, elle était arrêtée vendredi soir avec plusieurs sacs de billets.

Aurait-elle été payée en échange de faveur politique envers le Qatar ? Sur les réseaux sociaux, Eva Kaili n'a jamais caché sa proximité avec l'émirat. Ex-présentatrice de télévision âgée de 44 ans, Eva Kaili, eurodéputée depuis 2014 et élue en janvier 2022 à l'une des vice-présidences du Parlement européen, s'était rendue début novembre au Qatar où elle avait salué, en présence du ministre qatari du Travail, les réformes de l'émirat dans ce secteur. Au Parlement, quelques jours avant la Coupe du monde, elle tenait ce discours

« La Coupe du monde au Qatar montre comment la diplomatie sportive aboutit à la transformation historique d'un pays. Le Qatar est un chef de file en matière de droit du travail ».

Dans cette affaire, elle n'est pas seule. Son père a été interpellé avec une valise de milliers d'euros. Il a été écroué. Son compagnon, l'Italien Francesco Giorgi, ex-assistant parlementaire, spécialiste des questions de droits humains et des affaires étrangères, de sept ans son cadet, a été lui aussi interpellé. En couple depuis cinq ans, ils ont une petite fille de deux ans.Parmi les autres suspects, un ancien eurodéputé, un leader syndical italien et un eurodéputé belge, un vaste réseau présumé de corruption.

La police a saisi près d'un million d'euros en liquide selon nos informations.

Eva Kaili n'a pas bénéficié de son immunité parlementaire car l'infraction a été constatée « en flagrant délit », a expliqué une source judiciaire belge, en précisant que des « sacs de billets » ont été découverts dans l'appartement de l'élue socialiste grecque.

La chambre du conseil devra se prononcer sur son maintien en détention, comme sur celui des trois autres personnes écrouées, dans un délai de cinq jours.

 Avoirs d'Eva Kaili gelés -

Eva Kaili a été exclue dès vendredi soir du parti socialiste grec (Pasok-Kinal) dont elle était déjà une figure controversée. Ses avoirs ont été gelés lundi par l'Autorité grecque de lutte contre le blanchiment d'argent.

La vice-présidente du Parlement européen, la Grecque Eva Kaili, est une ancienne présentatrice de télévision, devenue une figure controversée du parti socialiste grec. L'élue socialiste de 44 ans a vu samedi suspendues ses délégations de vice-présidente de l'assemblée européenne, moins de onze mois après son élection à ce poste, en raison de l'enquête déclenchée par le parquet belge.

Entrée en politique à 20 ans

L'eurodéputée grecque à la mise soignée, aux longs cheveux blonds et au regard perçant, a été un temps perçue dans son pays natal comme une étoile montante du parti socialiste Pasok-Kinal.

Originaire de Thessalonique, la deuxième ville de Grèce, Eva Kaili est entrée en politique à 20 ans : étudiante en architecture, elle y devient en 1998 conseillère municipale. Son diplôme d'architecture en poche, elle se lance dans des études des relations internationales et européennes et suit des cours de journalisme.

Présentatrice de journaux sur une grande chaîne grecque

Les Grecs la découvrent alors sur leur écran de télévision : elle présente les journaux sur l'une des grandes chaînes privées, Mega, de 2004 à 2007. Cette année-là, à seulement 29 ans, elle est élue au Parlement grec. Elle est alors la plus jeune députée du Pasok. En 2014, elle est élue au Parlement européen dans le groupe des Socialistes et Démocrates (S & D), un mandat qu'elle conserve lors du scrutin européen de 2019.

En janvier 2022, elle est élue vice-présidente du Parlement européen dès le premier tour. Eva Kaili faisait partie de la délégation visant à développer les relations de l'Union Européenne avec la péninsule arabe. Dans ce cadre, elle s'était rendue au Qatar peu avant le début du Mondial de football.

Les institutions européennes ébranlées

L'onde de choc du scandale de corruption au Parlement européen, révélé au cours du week-end, s'est propagée à toutes les institutions de l'UE en ce lundi où a débuté la plénière mensuelle des eurodéputés à Strasbourg.

En tout premier lieu, évidemment, au Parlement européen. En fin d'après-midi, la présidente, Roberta Metsola, a prononcé un discours solennel en prenant garde à ne pas interférer avec les enquêtes en cours - la police belge a mené de nouveaux raids, lundi à Bruxelles. « La démocratie européenne est attaquée », a affirmé la Maltaise, faisant part de sa « fureur, colère et tristesse ».

Elle a promis que « rien ne sera mis sous le tapis » et engagé les groupes parlementaires à ne pas instrumentaliser le scandale, déjà baptisé « Qatargate », à des fins politiciennes. « Nous allons lancer un processus de réforme pour voir qui a accès à nos locaux, comment ces organisations, ONG et personnes sont financées, quels liens elles entretiennent avec des pays tiers, nous demanderons plus de transparence sur les réunions avec des acteurs étrangers », a-t-elle ajouté.

Le Qatar, organisateur du mondial de football, a démenti être derrière cette opération d'ingérence.

Crédibilité de l'Europe

On connaît déjà une des failles principales : les eurodéputés n'ont pas l'obligation de déposer dans le « registre de transparence de l'UE » leurs rencontres avec des représentants de pays tiers, alors que de nombreuses puissances hostiles cherchent à infiltrer l'assemblée et parasiter le processus de décision de l'UE.

Nouvelle autorité

A la Commission européenne aussi, on se dit « abasourdi » par le « Qatargate ». Lors d'une conférence de presse consacrée à l'approvisionnement énergétique de l'UE, Ursula von der Leyen a estimé que cette affaire met en jeu « la confiance des Européens dans nos institutions. Cette confiance a besoin de plus hauts standards d'indépendance et d'intégrité ».

La présidente de la Commission a réitéré une proposition qu'elle avait déjà faite : la création d'une autorité indépendante d'éthique « qui couvrirait toutes les institutions de manière uniforme ».

En 2011, le Parlement européen avait été secoué par un autre scandale quand trois eurodéputés et anciens ministres - roumain, autrichien et slovène -, avaient été piégés par des journalistes de l'hebdomadaire Sunday Times se faisant passer pour des lobbyistes. Ils avaient accepté de déposer des amendements sur des projets de loi européens, en particulier dans le secteur bancaire, en échange de rémunérations allant jusqu'à 100.000 euros.

Ils ont tous trois été condamnés par la justice de leur pays à des peines allant de deux ans et demi à quatre ans de prison ferme...




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

SELON LE KREMLIN LEUR OFFENSIVE EN UKRAINE SERA CONCLUE PAR "UN SUCCES "

Dimitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, reste positif quand on lui demande son ressenti sur le déroulement du conflit qui dure depuis neuf mois maintenant.
Le Kremlin a affirmé que leur offensive en Ukraine allait être couronnée de " succès " malgré les revers sur le champ de bataille.

Les soldats ukrainiens ont en effet reconquis la région de Kherson après la retraite de Moscou le 11 novembre, marquant le troisième coup dur pour la Russie, après le retrait de ses troupes du nord en avril, puis de Kharkiv en septembre.

Dmitri Peskov a cependant  déclaré lors d’une visite en Arménie :
" L'avenir et le succès de l'opération spéciale ne font aucun doute. "

Et à Maria Zakharova, la porte-parle du ministère des Affaires étrangères russe,  d'écrire sur Telegram :
" Je propose de désigner le Parlement européen comme sponsor de l’idiotie ".
Par ailleurs, Vladimir Poutine devrait annoncer une seconde mobilisation générale dans le pays afin d’injecter du sang neuf dans son armée.

C'est que l’hiver, devient la nouvelle arme des Russes contre les Ukrainiens
Selon l’armée de l’air ukrainienne, la Russie a tiré 70 missiles sur le pays, dont 51 ont été abattus.
L’attaque a tué plusieurs personnes, notamment à Kiev, la capitale.

Elle a également provoqué des pannes de courant d’urgence et interrompu l’approvisionnement en eau dans plusieurs villes, comme à Lviv, dans l’ouest du pays. L'Ukraine, notamment sa capitale Kiev, reste majoritairement privée d'électricité et d'eau courant ce jeudi après-midi, au lendemain de nouvelles frappes massives de la Russie visant spécifiquement l'infrastructure énergétique.

A Kiev, frappée par une pluie glaciale qui tombait sur la neige, environ 70% de la population restait privée de courant jeudi matin, selon la mairie, tandis que l'approvisionnement en eau a été rétabli en début d'après-midi, alors que les températures dépassaient à peine zéro degrés.

A Kharkiv, " des problèmes d'approvisionnement d'électricité " perduraient, a notamment indiqué dans la matinée le gouverneur Oleg Synegoubov.
La Russie, quant à elle, a promis de renvoyer le pays au 18ème siècle, c'est-à-dire sans eau, sans chauffage et sans ressources énergétiques. " L'Ukraine va revenir au 18ème siècle ".



Steven Colton pour DayNewsWorld

POURQUOI KHERSON RETOURNE-T-ELLE

 SOUS LE CONTROLE DE L'UKRAINE

ET LES MILITAIRES RUSSES SE RENDENT-ILS ?

L'armée ukrainienne est entrée ce vendredi 11 novembre dans Kherson, ville clé dans le sud du pays, après le retrait des forces russes, a indiqué le ministère ukrainien de la Défense. « Kherson retourne sous le contrôle de l'Ukraine, des unités des forces armées ukrainiennes entrent dans la ville », a indiqué le ministère sur Facebook.

Le ministère a appelé les militaires russes restant sur place à « se rendre immédiatement », en promettant de « préserver la vie et la sécurité » à ceux qui le feront. « Chaque militaire russe qui opposera de la résistance sera éliminé. Vous n'avez qu'une seule chance d'éviter la mort: vous rendre immédiatement », a-t-il appuyé sur Facebook. Le Parlement ukrainien, la Verkhovna Rada, a relayé de son côté sur Telegram des photos de civils brandissant des drapeaux ukrainiens à Kherson.

Moscou a annoncé un peu plus tôt avoir achevé le retrait de ses troupes de ce territoire. Au total, plus de 30 000 soldats russes se sont repliés dans la région de Kherson en quittant la rive droite du fleuve Dniepr et en se déployant sur celle de gauche, a annoncé ce vendredi l'armée russe. Un revers majeur pour les forces de Vladimir Poutine, un mois après avoir revendiqué l'annexion de l'Oblast et avoir perdu la région de Kharkiv, au nord-est. La nouvelle avait été accueillie sans triomphalisme, et avec circonspection, par Kiev, qui soupçonnait un guet-apens. Volodymyr Zelensky avait réagi mercredi avec une « extrême prudence ».

La diplomatie ukrainienne salue aujourd'hui une « victoire importante » face à ce troisième repli d'ampleur de l'armée russe, qui « prouve que quoi que dise ou fasse la Russie, l'Ukraine gagnera », a affirmé sur Twitter le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba. Les forces ukrainiennes avaient, ces derniers jours, effectué plusieurs avancées importantes et reconquis plusieurs localités autour de Kherson.

Malgré cette défaite énorme pour la Russie, le porte-parole du Kremlin a estimé le 10 novembre que la zone reste « un sujet de la Fédération de Russie ». Le président russe avait prévenu en septembre qu'il défendrait « par tous les moyens » ce qu'il considère comme des territoires russes, brandissant à demi-mot la menace d'un recours à l'arme nucléaire.

À Mykolaïv, cinq Ukrainiens tués par une frappe russe

À une centaine de kilomètres au nord-ouest de Kherson, dans la grande ville du sud de Mykolaïv, au moins cinq personnes ont été tuées et plusieurs blessées, dans la nuit de jeudi à vendredi, dans une frappe de missile sur un immeuble résidentiel, selon les autorités régionales. Le bilan est provisoire. « Dans une réponse cynique de l'Etat terroriste à nos succès sur le front, une frappe a touché un immeuble de cinq étages, détruit entièrement », a déclaré sur Telegram le chef de l'administration régionale.

Sur le front de l'est, les combats continuent aussi de faire rage, en particulier à Bakhmout, une ville que Moscou tente de conquérir depuis l'été et principal champ de bataille où l'armée russe, appuyée par les hommes du groupe paramilitaire Wagner, reste à l'offensive.

Les États-Unis annoncent 400 millions supplémentaires pour l'Ukraine

Compte tenu des « frappes aériennes incessantes et brutales de la Russie sur les infrastructures civiles cruciales de l'Ukraine, des capacités supplémentaires de défense antiaérienne sont primordiales », a déclaré, ce vendredi 11 novembre, le Pentagone. Pour ce faire, les États-Unis ont annoncé fournir des missiles supplémentaires destinés à la défense de Kiev, pour une valeur totale de quelque 400 millions de dollars.

Cette nouvelle tranche d'aide comprend notamment quatre systèmes antiaériens de courte portée Avenger, un nombre imprécisé de missiles Stinger et Hawk, ainsi que des obus et missiles pour les systèmes d'artillerie de précision Himars.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remercié Joe Biden. Cette nouvelle aide porte à plus de 18,6 milliards de dollars l'assistance militaire des Etats-Unis à l'Ukraine depuis le début de l'offensive russe, le 24 février. Mercredi 9 novembre, le chef d'État-Major américain, Mark Milley, avait néanmoins espéré des pourparlers pour mettre fin à la guerre, une victoire militaire n'étant selon lui possible ni pour la Russie ni pour l'Ukraine.

Séoul nie soutenir l'Ukraine militairement via les Etats-Unis

La Corée du Sud a démenti, ce vendredi, avoir vendu des obus d'artillerie aux Etats-Unis, à destination des forces ukrainiennes. Le Wall Street Journal avait révélé le jour précédèrent que Washington était sur le point de conclure un accord pour l'achat, auprès de Séoul, de 100 000 obus d'artillerie de 155 mm qui seraient ensuite livrés à Kiev, en citant des « responsables américains au fait de l'affaire ».

De son côté, Séoul insiste sur le fait que si la négociation en cours est finalisée, les munitions seront destinées aux forces américaines uniquement. Dans un communiqué, le gouvernement Sud-Coréen a précisé que la « politique sud-coréenne consistant à ne pas fournir d'armes létales à l'Ukraine reste inchangée ». Le but pour le pays est de préserver ses liens avec la Russie, un intermédiaire clé avec le Nord.

L'UE ne reconnaîtra plus les passeports Russes issus d'Ukraine

Les détenteurs passeports russes délivrés dans les régions ukrainiennes de Donetsk, Lougansk, Zaporijia et Kherson, annexées unilatéralement par la Russie en septembre, ne seront plus reconnus dans l'Union européenne et ne pourront plus entrer dans l'espace Schengen. C'est aussi le cas de la Crimée, annexée en 2014 par Moscou, ainsi que des régions séparatistes prorusses en Géorgie, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, reconnues comme indépendantes seulement par la Russie.

La peur américaine d'un conflit nucléaire généralisé.

Après huit mois de combats intenses en Ukraine qui ont vu les Ukrainiens commencer à reprendre l'avantage sur les forces russes, les États-Unis semblent désormais faire pression pour que les deux parties en présence retrouvent le chemin des négociations. En début de semaine, plusieurs « fuites » dans la presse américaine sont allées dans ce sens. Lundi, on apprenait ainsi dans le Wall Street Journal que Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, s'était récemment entretenu, et à plusieurs reprises, avec deux hauts responsables russes qui ont « l'oreille du président » Poutine. Au sujet de ces discussions : la volonté américaine que la crise ukrainienne ne se transforme pas en conflit nucléaire généralisé.

Canal secret entre Washington et Moscou

De fait, derrière les postures de communication des uns et des autres, les discussions entre les deux superpuissances nucléaires que sont les États-Unis et la Russie n'ont jamais été rompues depuis le début de la guerre en février dernier. Ainsi, a été mis en place ces derniers mois un canal secret entre les deux pays, contournant à Washington le chef de la diplomatie Antony Blinken, patron du Département d'État (le ministère des affaires étrangères).

Lundi, on apprenait ainsi dans le Wall Street Journal que Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, s'était récemment entretenu, et à plusieurs reprises, avec deux hauts responsables russes qui ont « l'oreille du président » Poutine.

Le lendemain de la publication de l'article du Wall Street Journal, c'était au tour du Washington Post d'expliquer que le même Jake Sullivan s'était rendu à Kiev ces derniers jours pour convaincre Volodymyr Zelensky de ne pas fermer la porte à d'éventuelles négociations. Les Américains tenaient à faire comprendre aux Ukrainiens qu'ils ne pouvaient plus exiger le départ de Vladimir Poutine du pouvoir comme préalable à tout début de discussions.

« Une fenêtre d'opportunité pour la négociation » entre Moscou et Kiev

Clairement, Joe Biden pousse le président Zelensky à déclarer que l'Ukraine est ouverte à la négociation avec la Russie pour ne pas apparaître comme un facteur de blocage : « La fatigue de certains alliés envers l'Ukraine est une réalité », a ainsi déclaré anonymement un responsable américain au Washington Post. Si ces paroles se veulent bienveillantes, on assiste bien à un gros coup de pression de Washington sur Kiev, selon l'analyse du journaliste Endeweld que nous reprenons.

Quelques jours après la publication de ces articles, c'est Joe Biden lui-même qui a déclaré : « Il faut voir si l'Ukraine est prête à un compromis ». Cette déclaration intervient juste après les élections des midterms.

Quelques jours après la publication de ces articles, c'est Joe Biden lui-même qui a déclaré : « Il faut voir si l'Ukraine est prête à un compromis ». Cette déclaration intervient juste après les élections des midterms, qui a vu les Démocrates résister bien mieux que prévu face aux Républicains emmenés par Donald Trump. Au même moment, le chef d'état-major des armées américaines, le général Mark Milley, annonçait qu'il existait « une fenêtre d'opportunité pour la négociation » entre Moscou et Kiev. On est bien loin des déclarations guerrières du printemps dernier contre Vladimir Poutine.

C'est qu'on est à quelques jours du sommet du G20 qui doit se réunir à Bali.

Le pays organisateur, l'Indonésie, a d'ailleurs appelé à « régler nos différends à la table de négociations, pas sur le champ de bataille ». Selon une source off, les Américains seraient aujourd'hui soucieux de contenir le vent d'anti américanisme qui souffle en dehors de l'Occident au sujet de la guerre en Ukraine. Au point que l'idée d'une rencontre entre Joe Biden et Vladimir Poutine à l'occasion du G20 a été évoquée ces derniers jours. Un projet avorté, car le maître du Kremlin a préféré renoncer à se déplacer à Bali, envoyant à la place son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, pour le représenter

Un vent d'antiaméricanisme

Et alors que les troupes russes se replient dans la région de Kherson, Poutine continue de bander les muscles dans ses discours en expliquant récemment que la Russie n'avait « pas encore commencé les choses sérieuses ». Lundi prochain, est néanmoins annoncée à Bali une rencontre déterminante entre les deux plus grands leaders mondiaux, Xi Jinping et Joe Biden.

"C'est qu'en filigrane de la guerre en Ukraine, à l'heure où l'on commence à parler négociations de paix sur fond de bras de fer entre Biden et Zelensky, il se joue aussi une sourde bataille sur l'avenir du nucléaire civil et l'influence des industriels américains et russes dans ce secteur clef."




Pamela Newton pour DayNewsWorld

RISHI SUNAK ENVISAGE DES « DECISIONS TRES DURES » POUR AFFRONTER LES DEFIS MAJEURS

Le nouveau Premier ministre britannique Rishi Sunak, nommé par le roi Charles III ce mardi, hérite d'un pays fracturé et en perte de confiance. Des défis majeurs se dressent face à lui.

Le Premier ministre Rishi Sunak hérite d'une économie britannique à genoux et d'une situation sociale explosive.

Affronter la crise économique et sociale

Depuis des mois, le pays enchaîne les épreuves. La pandémie, l'impact du Brexit devenu effectif en janvier 2021, la guerre en Ukraine, la flambée des coûts de l'énergie et de l'alimentation, et son corollaire la montée de la pauvreté avec des millions de Britanniques noyés sous les factures.

A cela s'est ajouté le chaos politique, avec les scandales du gouvernement de Boris Johnson et dernièrement la tempête provoquée par le «mini-budget» de l’éphémère Première ministre Liz Truss. Ce plan d'une ampleur colossale, alliant baisses d'impôts et aides aux factures énergétiques, avait fait fuir les investisseurs et précipité la chute de la dirigeante conservatrice.

Ex-chancelier de l'Echiquier de Boris Johnson, Rishi Sunak est issu du monde des affaires qu'il va devoir s'atteler à rassurer. Le nouveau Premier ministre a d'ores et déjà sabré les ambitieuses promesses de Liz Truss. Il travaille à un plan budgétaire de moyen terme pour le 31 octobre, qui devrait annoncer des coupes dans la dépense publique et de possibles hausses d'impôts, qui pourraient notamment viser les secteurs énergétique et bancaire.

Alors que Rishi Sunak a annoncé des «décisions très dures» à venir, c'est le spectre de l'austérité qui plane désormais sur le Royaume-Uni, une pilule qui pourrait être amère à faire avaler de la part du richissime Rishi Sunak, dont l'épouse est héritière d'une des plus grandes fortunes indiennes.

Rassembler le parti conservateur

Le Royaume-Uni et le parti conservateur qui dirige le pays depuis douze ans sont fragilisés par une forte instabilité politique. Pas moins de cinq Premier ministres conservateurs se sont succédé depuis 2016.

Aujourd'hui, les «Tories» semblent plus divisés que jamais. Boris Johnson a chuté en juillet après avoir perdu la confiance d'une soixantaine de membres de son gouvernement. Liz Truss, restée en poste seulement 44 jours, n'a jamais réussi à convaincre ses collègues.

Une majorité de députés conservateurs ont soutenu la candidature de Rishi Sunak, ce qui semble lui donner une solide légitimité. Mais pour les nombreux partisans de Boris Johnson, le nouveau Premier ministre traîne la réputation de traître. Il avait en effet claqué la porte du gouvernement début juillet, suivi ensuite par une soixantaine de collègues, acculant «BoJo» à la démission après

Connu pour avoir eu avec des relations tendues avec son ministre des Finances, Boris Johnson, qui a renoncé à un «come-back» au 10 Downing Street, a néanmoins adressé mardi ses «félicitations» à Rishi Sunak pour son accession au pouvoir en ce jour «historique».

Résoudre le casse-tête nord-irlandais

Partisan du Brexit, Rishi Sunak va devoir gérer la question épineuse des dispositions post-Brexit en Irlande du Nord, province britannique frontalière de la République d'Irlande membre de l'Union européenne.

Londres a introduit un projet de loi pour revenir de manière unilatérale sur certaines mesures clés de cet accord, dénoncé par les unionistes attachés au maintien au sein du Royaume-Uni. Rishi Sunak a déjà exprimé son soutien à ce projet de loi, mais Bruxelles menace de représailles commerciales.

Sur place la situation est tendue. La vie politique de la province est bloquée, sans exécutif ni Assemblée. Or, si les députés locaux ne siègent pas d'ici au vendredi 28 octobre, des élections législatives devront être organisées à la mi-décembre.

Les dernières élections avaient donné vainqueur le Sinn Fein, parti favorable à la réunification des deux Irlande.


Alyson Braxton pour DayNewsWorld

GIORGIA MELONI FAIT TAIRE

LES MAUVAISES LANGUES

DANS SON DISCOURS DE POLITIQUE GENERALE

La nouvelle première ministre italienne Giorgia Meloni présente mardi 25 octobre au matin son discours de politique générale au Parlement, un mois jour pour jour après la victoire historique de son parti post-fasciste Fratelli d'Italia aux législatives. Giorgia Meloni «est en train de mettre la dernière main au discours qu'elle prononcera devant la Chambre des députés (...) Son intention est de définir un cadre programmatique (...) avec pour objectif de mettre en œuvre les engagements pris auprès des Italiens durant la campagne électorale», ont indiqué lundi soir des sources gouvernementales.

La Première ministre, Giorgia Meloni, a prononcé son discours de politique générale devant les députés italiens, ce mardi 25 octobre, un mois jour pour jour après l'inquiétude suscitée par la victoire historique de son parti postfasciste Fratelli d'Italia aux législatives.

Le discours de Meloni, première femme cheffe de gouvernement de l'histoire italienne qui a pris ses fonctions dimanche, sera suivi d'un vote de confiance, mardi soir à la Chambre des députés et mercredi au Sénat. La successeure de Mario Draghi, auquel elle a d'ailleurs rendu hommage, est assurée de remporter la confiance puisque sa coalition dispose de la majorité absolue dans les deux chambres.

Dans son allocution, la Première ministre a notamment ancré son pays au sein de l'Union européenne et de l'Otan et a développé son programme en matière économique et sur les migrants.

L'Italie fait « pleinement partie de l'Europe » ...

L'Italie fait « pleinement partie de l'Europe et du monde occidental », a affirmé la nouvelle Première ministre avec force. Giorgia Meloni a expliqué que l'approche italienne n'était pas de « freiner et de saboter l'intégration européenne » mais de faire mieux fonctionner la machine communautaire. « L'Italie va respecter les règles » européennes, a-t-elle également assuré, même si Rome veut aussi « contribuer à changer celles qui ne fonctionnent pas ». L'UE est « une maison commune pour affronter les défis que les États membres peuvent difficilement affronter seuls », a-t-elle ajouté, jugeant que l'UE n'a pas fait assez dans ce domaine dans le passé.

S’il est probable que le besoin qu’a l’Italie des fonds européens ainsi que l’actuelle politique de fragmentation menée par la BCE (pour limiter la spéculation dont seraient victimes les pays les plus endettés) auront pour effet de contraindre le nouveau gouvernement à jouer le jeu, ce dernier ne manquera pas à moyen terme de bloquer toute réforme des traités européens qui pourrait donner davantage de marges de manœuvre à l’Europe (entre autres, l’extension du nombre de domaines où le vote à majorité qualifiée se substituerait à l’unanimité).

Il est certain aussi qu’un gouvernement fondé autour des FDI continuera à attiser les braises d’un nationalisme des valeurs et des préférences nationales en reprochant à l’Europe son normativisme et sa définition de l’état de droit, qu’elle voudrait imposer à tous au mépris des valeurs et cultures nationales.

« un partenaire fiable de l'Otan »

La cheffe de file de Fratelli d'Italia, qui compte dans sa coalition des partenaires prorusses, notamment le chef de la Lega Matteo Salvini et le leader de Forza Italia Silvio Berlusconi, a promis que l'Italie resterait « un partenaire fiable de l'Otan en soutien à l'Ukraine qui s'oppose à l'agression de la Russie ».

« Céder au chantage (du président russe Vladimir) Poutine sur l'énergie ne résoudrait pas le problème, cela l'aggraverait, ouvrant la voie à de nouvelles prétentions et chantages et de futures augmentations (du prix)de l'énergie encore plus importantes que celles que nous avons connues ces derniers mois », a-t-elle estimé.

Rejet du fascisme

La nouvelle Première ministre italienne, cheffe du parti post-fasciste Fratelli, a enfin catégoriquement nié toute « sympathie » ou « proximité » avec le fascisme. « Je n'ai jamais eu de sympathie ou de proximité vis-à-vis des régimes antidémocratiques. Pour aucun régime, fascisme compris », a-t-elle affirmé devant la Chambre des députés.Fratelli D’Italia (FDI), un parti de droite radicale fondé en 2012 par Giorgia Meloni (dans le lignage du MSI, lui-même créé en 1946 par des anciens de la république de Salo), est arrivé largement en tête des élections générales du 25 septembre, porté par une coalition de partis dont l’ancienne Ligue du Nord, qui a longtemps défendu une ligne au moins aussi radicale.

Mesures de soutien contre l'inflation

Alors que l'inflation fait rage, la Première ministre s'est engagée en « priorité » à « renforcer les mesures de soutien aux ménages et aux entreprises, aussi bien pour les factures énergétiques que pour le carburant ». « Un engagement financier qui drainera une grande partie des ressources disponibles », a-t-elle reconnu.

L'inflation a augmenté de 8,9 % sur un an en septembre et l'Italie a été particulièrement touchée par la crise énergétique en raison de sa dépendance aux importations de gaz russe. Paradoxalement, alors que son parti avait campé dans une opposition frontale au gouvernement de Mario Draghi, son programme s'inscrit dans la continuité de celui de l'ex-chef de la Banque centrale européenne (BCE), au moins dans le domaine économique.

Giorgia Meloni a en effet confié le portefeuille crucial de l'Économie à un ex-ministre de son prédécesseur, Giancarlo Giorgetti, représentant de l'aile modérée de la Lega. Elle a en outre pris comme conseiller au palais Chigi, le siège du gouvernement, l'ex-ministre de la Transition écologique de Draghi, Roberto Cingolani, qui suivait les dossiers énergétiques tant à Rome qu'à Bruxelles. «Sur la politique économique, il y a un soutien populaire général en Italie pour ce que faisait Draghi», observe Gilles Moëc, chef économiste du groupe Axa.

Sa démarche vise à rassurer aussi bien les marchés que Bruxelles et les partenaires européens de la troisième économie de la zone euro, dont la croissance dépend des près de 200 milliards d'euros de subventions et de prêts accordés par l'Union européenne dans le cadre de son fonds de relance postpandémie.

Ces fonds dépendent d'une série de réformes, allant de la justice à la numérisation de l'administration publique, qui doivent être mises en œuvre d'ici à 2026. Cette manne est indispensable pour un pays dont la dette atteint 150 % du PIB, soit le ratio le plus élevé de la zone euro après la Grèce, et qui devrait entrer en récession en 2023, selon les prévisions du Fonds monétaire international. Les nombreux défis qui attendent son gouvernement sont donc essentiellement économiques, à commencer par l'inflation et la dette publique.

Stopper les afflux de migrants depuis l'Afrique

La nouvelle cheffe du gouvernement italien a également expliqué comment elle voulait réduire l'immigration dans son pays :

« Ce gouvernement veut arrêter les départs illégaux (d'Afrique) et briser le trafic d'êtres humains » en Méditerranée, a-t-elle dit lors de son discours de politique générale devant la Chambre des députés.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

RISHI SUNAK DEVIENT PREMIER MINISTRE

 EN SUCCEDANT A LIZ TRUSS

Après seulement 44 jours au pouvoir, la Première ministre britannique Liz Truss a annoncé sa démission.

Pour désigner son successeur, une élection interne au parti conservateur a eu lieu ce lundi 24 octobre 2023 en faveur de Rishi Sunak .

La dirigeante avait connu des débuts chaotiques. Le 23 septembre, elle dévoilait un programme de baisses d'impôts, notamment pour les plus riches, avant de faire machine arrière. Entre-temps, son ministre des Finances a été remercié. Dernier coup de grâce : sa ministre de l'Intérieur, Suella Braverman, a démissionné.

Démission de Liz Truss

Après la démission de la Première ministre Liz Truss, deux favoris se détachent au sein du Parti conservateur. Boris Johnson ou Rishi Sunak ?

L'ancien ministre des Finances de 42 ans a franchi en premier la barre des 100 parrainages de députés, nécessaire pour postuler, et a d'ailleurs annoncé sa candidature dimanch. Face à l'ancien Premier ministre Boris Johnson, le soutien massif de nombreux Tories le place pour l'instant en pole position.

Ce dimanche matin, l'ancien ministre des Finances Rishi Sunak a annoncé sur Twitter sa candidature pour devenir le prochain Premier ministre du Royaume-Uni. « Le Royaume-Uni est un grand pays, mais nous sommes confrontés à une profonde crise économique. C'est pourquoi je me présente pour être le leader du Parti conservateur et votre prochain Premier ministre », a-t-il écrit.

Aux yeux de beaucoup de Tories, Rishi Sunak, orthodoxe du budget, est le candidat idéal pour remettre l'économie britannique sur la bonne voie et regagner ainsi la confiance des marchés. Pour le ministre de la Santé, Robert Jenrick, l'ancien banquier de Goldman Sachs est un « homme capable de prendre les décisions difficiles pour stabiliser l'économie ».

Une crédibilité renforcée par sa mise en garde face au programme économique, qualifié de « conte de fée » composé de baisses d'impôts et d'aide pour les ménages, de Liz Truss qui l'avait battu à la course à Downing Street en août dernier.

"Il faut passer à autre chose"

"Il avait les bonnes mesures cet été, et il a les bonnes mesures maintenant", promet de son côté le ministre du Commerce international Greg Hands. 

Autres louanges, celles de David Frost, négociateur du Brexit aux côtés de Boris Johnson qui soutient désormais publiquement Rishi Sunak : 

"Boris Johnson restera toujours un héros pour avoir mené à bien le Brexit. Mais il faut passer à autre chose".

"Nous avons choisi notre prochain premier ministre", a ainsi tweeté ce lundi 24 octobre 2023 la députée conservatrice Penny Mordaunt, qui a reconnu sa défaite et assuré Rishi Sunak de son soutien.

Le conservateur Rishi Sunak va devenir le prochain premier ministre britannique à la suite de Liz Truss, son unique concurrente dans la course, la ministre Penny Mordaunt n'ayant pas obtenu lundi le nombre de parrainages.

"Rishi Sunak est élu chef du Parti conservateur", a annoncé Graham Brady, chargé de ces questions au sein de la formation au pouvoir depuis 12 ans. Penny Mordaunt avait juste avant reconnu sa défaite, apportant sur Twitter son "plein soutien" à Rishi Sunak, ancien ministre des Finances de 42 ans.

"Nous n'avons reçu qu'une candidature valide"

Âgé 42 ans, ce petit-fils d'immigrés d'origine indienne au parcours typique de l'élite britannique entre dans l'histoire en devenant le premier non-blanc à diriger le gouvernement du Royaume-Uni. La victoire de ce député qui a prêté serment au Parlement sur la Bhagavad Gita, texte considéré comme l'un des écrits fondamentaux de l'hindouisme, intervient en pleine fête hindoue de Diwali.

«Je peux confirmer que nous n'avons reçu qu'une candidature valide», a déclaré le responsable de l'organisation du scrutin, Graham Brady, «Rishi Sunak est ainsi élu chef du parti conservateur». Le parti étant majoritaire à la chambre des Communes, Rishi Sunak devient ainsi premier ministre, avec le défi de s'attaquer à une profonde crise sociale et tenter d'unifier une majorité que certains jugent ingérable après 12 ans au pouvoir. Il doit s'exprimer à 14h30 (13h30 GMT).

"Agir pour notre pays"

«Je veux redresser notre économie, unir notre parti et agir pour notre pays», a-t-il déclaré dimanche en annonçant sa candidature sur Twitter lors d'un intense week-end de tractations.

Voulant marquer sa différence par rapport à Boris Johnson, il a promis «intégrité, professionnalisme et responsabilité». Le nouveau Premier ministre britannique Rishi Sunak a ensuite promis aujourd'hui d'apporter «stabilité et unité» face aux «profondes difficultés économiques» que connaît le Royaume-Uni. «Nous avons besoin de stabilité et d'unité, et rassembler le parti et le pays sera ma priorité absolue», a-t-il déclaré lors de sa première prise de parole depuis sa victoire. «C'est le plus grand privilège de ma vie de servir le parti que j'aime et donner à mon tour au pays auquel je dois tant», a-t-il souligné.

Une fois la démission de Liz Truss, poussée au départ après la tempête financière provoquée par ses projets de baisses d'impôts massives, formellement remise au roi Charles III, le souverain chargera Rishi Sunak de former un nouveau gouvernement, dans un calendrier qui doit être précisé d'ici peu. Il s'agira d'une première pour le nouveau souverain, qui a accédé au trône le 8 septembre avec la mort de sa mère Elizabeth II.

Candidat malheureux cet été contre Liz Truss, première ministre éphémère , Rishi Sunak sera le cinquième Premier ministre depuis le référendum du Brexit de 2016, qui a ouvert un long chapitre de turbulences économiques et politiques inédites au Royaume-Uni.

Faute d'être parvenue à recueillir 100 parrainages, son adversaire, la ministre des Relations avec le Parlement Penny Mordaunt, 49 ans, est éliminée. Elle a reconnu sa défaite sur Twitter, peu avant l'annonce officielle. Les 170.000 membres du parti conservateur n'ont ainsi pas à être consultés, un processus qui aurait retardé jusqu'à vendredi l'émergence du vainqueur.

Rishi Sunak, l'ancien Chancelier, gardien de l'orthodoxie budgétaire, a séduit une grande partie de son camp et va arriver au pouvoir dans un Royaume-Uni qui traverse une sévère crise économique et sociale, avec une inflation à plus de 10% et des grèves qui se multiplient. La situation n'a cessé de se dégrader ces derniers mois alors que le gouvernement était paralysé par les soubresauts successifs agitant la majorité Elle a été encore aggravée par les errements de Liz Truss qui ont déstabilisé les marchés et fait chuter la livre.

Johnson prend date

Rishi Sunak avait régulièrement dénoncé cet été le plan économique de Liz Truss. Il apparaît comme une figure rassurante pour les marchés britanniques. Dans un spectaculaire retournement, son ancien patron, l'ex-premier ministre Boris Johnson a annoncé dimanche soir qu'il renonçait à se présenter, en raison des divisions au sein de la majorité.

Toujours sûr de lui, Boris Johnson, 58 ans, s'est lui dit convaincu qu'il aurait eu, s'il avait choisi d'être candidat, «une bonne chance (...) de retourner à Downing Street». Il avait annoncé sa démission en juillet, acculé par des dizaines de démissions dans son gouvernement, dont celle de Rishi Sunak.

Il s'est dit "bien placé" pour mener son camp, au pouvoir depuis 12 ans, lors des prochaines législatives prévues dans deux ans.




Jenny Chase pour DayNewsWorld

VERS UN EMBRASEMENT INTERNATIONAL

 DANS LA GUERRE RUSSO-UKRAINIENNE ?

Bombardements sur plusieurs villes, déploiement des forces biélorusses, frappes sur des infrastructures énergétiques... La Russie a lancé une contre-attaque sur le sol ukrainien, depuis lundi 10 octobre 2022. L’armée russe a multiplié les bombardements sur quatre villes ukrainiennes : Kiev, la capitale, mais également Lviv, Dnipro et Ternopil ont été pilonnées dès le lever du soleil.

Ces villes, habituellement épargnées par l’armée russe, ont été visées par pas moins de soixante-dix missiles. Des missiles de croisière russes qui ont mis durement à l’épreuve la défense sol-air ukrainienne. Vladimir Poutine mise depuis samedi sur une nouvelle figure à la tête de ses troupes : Sergueï Sourovikine, promu chef de « l'opération militaire spéciale » russe. Avant cela, ce commandant aguerri de 55 ans était déjà à la tête du groupement des forces sud en Ukraine.

Les nombreuses frappes de missiles, notamment, sont donc une réponse à une série de revers ces dernières semaines sur les fronts est et sud du pays, où les forces ukrainiennes ont repris depuis la fin septembre près de 2 500 km2 et 96 localités, selon le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Autre camouflet pour la Russie : l'explosion, samedi 8 octobre, d'une partie du pont de Crimée, reliant la péninsule ukrainienne annexée en 2014 au territoire russe.

Cette explosion sur le pont de Kertch a aussi pu servir d’élément déclencheur pour l'engagement de la Bielorussie au côté de la Russie. Minsk peut en effet l'utiliser comme prétexte « en l’interprétant comme une attaque ukrainienne sur le sol russe, ce qui – au regard de l’obligation d’assistance commune entre les pays de l’Union de la Russie et de la Biélorussie – obligerait la Biélorussie à participer au conflit », détaille la chercheuse Nadja Douglas.

Implication de la Bélorussie aux côtés de Moscou

C’est donc le réveil guerrier du « dernier dictateur d’Europe », comme il est désigné en Occident. Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a en effet affirmé, lundi 10 octobre, que son pays allait déployer un groupement militaire « conjoint » avec la Russie dans le cadre de la guerre menée en Ukraine. L’autocrate de 68 ans, qui dirige la Biélorussie depuis 1994, a aussi confirmé qu’il s’apprêtait à accueillir sur son territoire davantage de troupes de son allié russe. Pour justifier cette escalade guerrière, il a cité l’explosion samedi sur le pont de Kertch reliant la Crimée à la Russie et d'hypothétiques menaces « terroristes » venant de Pologne et de Lituanie.

Pour Moscou, une implication plus importante de la Biélorussie dans sa guerre en Ukraine a d’abord une importance symbolique : elle sort légèrement Vladimir Poutine de son isolement face à une Ukraine soutenue ouvertement par la totalité des pays de l’Otan.

Si l’apport militaire est cependant plus discutable, l’armée biélorusse comptant environ 40 000 hommes sans aucune expérience de combat réel, l'engagement accru de la Biélorussie sur le chemin de la guerre « crée aussi une insécurité au nord pour Kiev », principal intérêt stratégique vu de Moscou. Même si elle n’est pas des plus impressionnantes, l’armée biélorusse existe et peut, ainsi, empêcher l’Ukraine de jeter toutes ses forces sur le front dans le sud et le Donbass.

«Encore les moyens d'une escalade »?

Lors du sommet d’urgence virtuel des pays du G7, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a martelé mardi que Vladimir Poutine, « qui est en fin de règne, a encore les moyens d’une escalade » de violences. Il a ainsi appelé les autres pays à renforcer les sanctions contre Moscou ainsi que l’aide militaire à l’Ukraine, après deux journées de bombardements d’ampleur dans le pays.

Accusant Moscou de vouloir « entraîner directement la Biélorussie dans la guerre », le chef de l’Etat ukrainien a réclamé une mission d’observation internationale à la frontière de son pays avec la Biélorussie. « L’Ukraine n’a pas prévu et ne prévoit pas d’action militaire contre la Biélorussie », a martelé le président ukrainien mardi devant le G7.

Lors de son intervention, M. Zelensky a également appelé ses homologues du G7 à aider à la création d’un bouclier aérien en mesure d’arrêter les frappes russes qui s’abattent sur son pays et qui se sont multipliées depuis lundi. « Des millions de personnes seront reconnaissantes au G7 pour une telle assistance », a-t-il

Des « systèmes perfectionnés » de défense antiaérienne

Les Ukrainiens ont « un besoin urgent » de défense anti-aérienne pour faire face aux bombardements indiscriminés de la Russie, a affirmé le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, mercredi, deux jours après des frappes massives sur plusieurs villes ukrainiennes.Un système de pointe vient d'ailleurs d'être livré par l'Allemagne. « Une nouvelle ère de la défense aérienne a commencé », s'est enthousiasmé le ministre de la Défense ukrainien, Oleksii Reznikov alors que son pays a reçu mardi 11 octobre, un système de défense anti-aérienne Iris-T SLM livré par Berlin. Trois autres sont attendus en 2023.Ce système officie comme un bouclier à 360°, grâce à une série de missiles pouvant parcourir 40 kilomètres et neutraliser des menaces adverses jusqu'à 20 kilomètres d'altitude.

Le président américain, Joe Biden, a promis à son homologue ukranien « de continuer à fournir à l'Ukraine ce dont elle a besoin pour se défendre, y compris des systèmes perfectionnés de défense antiaérienne », selon un communiqué de la Maison Blanche, lundi 10 octobre. Les Etats-Unis ont également promis des systèmes de missiles sol-air des Nasams. Ces équipements, composés d'un radar, de lanceurs et de missiles, permettent de « repérer, cibler et détruire » des avions, des drones et des missiles de croisière, selon l'un de ses concepteurs, l'entreprise américaine Raytheon.Ces systèmes « protègent Washington [la capitale fédérale américaine] en permanence depuis 2005 », vante l'autre concepteur, le Norvégien Kongsberg. Deux livraisons sont attendues à Kiev dans les prochaines semaines, et six autres à plus long terme.

Mais la maîtrise de ces équipements nécessite une formation de plusieurs mois et l'Ukraine restera cependant vulnérable dans les airs, malgré une défense étoffée, aucun bouclier antiaérien n'etant entièrement étanche, notamment face aux missiles de croisière.


La France, quant à elle, renforce sa présence militaire aux frontières de Europe de l'est

Lors de son audition devant la commission des Affaires étangères, le ministre Sébastien Lecornu a annoncé ce mardi un renforcement de la présence française aux frontières de l'Ukraine en Roumanie.Une compagnie renforcée de véhicules blindés de combat d’infanterie en Roumanie, un escadron de chars Leclerc, des Rafales pour assurer la défense du ciel en Lituanie ainsi qu'une compagnie d'infanterie légère en Estonie seront notamment déployés.

Une décision prise lundi soir par le président de la République sur proposition du chef d'état-major des Armées.

Un cessez-le-feu « dès que possible » demandé par la Turquie

Le président russe, Vladimir Poutine, va rencontrer jeudi son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, à Astana, en marge d’un sommet régional dans la capitale du Kazakhstan, a confirmé mardi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. « Les préparatifs sont en cours pour la rencontre », a-t-il déclaré à la presse.

La Turquie maintient une position neutre depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Elle a offert ces derniers mois sa médiation pour ouvrir des pourparlers entre les deux belligérants, en vain. Mardi, le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu, a de nouveau appelé Moscou et Kiev à un cessez-le-feu « dès que possible ».

De son côté, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, affirme que la doctrine nucléaire russe « ne prévoit que des mesures de représailles destinées à empêcher la destruction du pays ». Cela intervient donc « à la suite de frappes nucléaires directes ou de l'utilisation d'autres armes qui constituent une menace pour l'existence même de l'État russe ».

« J'espère que ceux qui spéculent sur le sujet de la guerre nucléaire - sur l'organisation d'une provocation avec l'utilisation d'armes de destruction massive par la Fédération de Russie sont conscients de leur responsabilité », a-t-il expliqué.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

LIZ TRUSS EN PLEINE TEMPETE

AU SEIN DE SON GOUVERNEMENT

La Première ministre britannique a promis mercredi de sortir le Royaume-Uni de « la tempête » au dernier jour du congrès du Parti conservateur, marqué par des dissensions internes, où sa politique a

« Sortir de la tempête. »

Déjà affaiblie après seulement un mois au pouvoir, la Première ministre britannique Liz Truss a tenté de reprendre l'ascendant mercredi 5 octobre, au dernier jour d'un congrès du Parti conservateur chaotique, miné par les dissensions internes sur la politique à mener pour sortir le Royaume-Uni de la crise.

« Dans ces temps difficiles, nous devons agir. Je suis déterminée à faire avancer le Royaume-Uni pour nous sortir de la tempête », a lancé Liz Truss, dans un discours d'un peu plus d'une demi-heure devant les élus et militants de son parti, dans lequel elle n'a fait aucune annonce.

Liz Truss défend son budget

Avec la volonté de renouveler un pouvoir conservateur à la tête du pays depuis douze ans, la Première ministre a affirmé vouloir « en finir avec le cycle de faible croissance » et martelé son objectif de faire « croître l'économie britannique ».

« Le statu quo n'est pas une option », a-t-elle insisté.

Tentant de faire taire ceux qui, même dans ses rangs, l'accusent d'être déjà hors-jeu après à peine un mois au pouvoir, elle a de nouveau insisté sur ses priorités : baisser les impôts, améliorer le service de santé et la lutte contre l'immigration illégale.

Interrompue par des militants de l'ONG Greenpeace protestant contre la fin du moratoire sur la fracturation hydraulique décidée par son gouvernement, la Première ministre Liz Truss ne semblepas inquiète ou concernée face à la crise climatique. Selon le Sunday Times , Liz Truss a refusé de participer à la Cop27 prévue en Egypte au mois de novembre. Elle a même conseillé le roi Charles III de ne pas y aller. Pour Greenpeace , l’élection de Liz Truss est doncun véritable pied de nez aux promesses du parti conservateur tenues en 2019 - son prédécesseur Boris Johnson voulait faire du Royaume-Uni « l’Arabie Saoudite de l’éolien». Au pouvoir depuis tout juste un mois, elle a par exemple promis d'accélérer l'exploitation de pétrole et de gaz en mer du Nord. Son gouvernement a d'ores et déjà levé le moratoire sur la fracturation hydraulique, une technique polluante d'extraction des hydrocarbures de schiste. Liz Truss a également refusé de taxer les compagnies pétrolières, malgré les profits records engrangés ces derniers mois.

La Première ministre a aussi défendu une nouvelle fois son approche budgétaire « responsable », alors que son « mini-budget » présenté le 23 septembre pour faire face à la crise du coût de la vie a suscité une foule de critiques pour ses baisses d'impôts financées par la dette, et fait chuter la livre sterling.

Pression de toutes parts

Sous la pression de sa propre majorité, le gouvernement a renoncé lundi à supprimer la tranche d'imposition la plus élevée, une mesure qui cristallisait l'opposition car bénéficiant aux contribuables les plus riches. Lundi, le ministre des Finances Kwasi Kwarteng a en effet annoncé que la mesure visant à supprimer l’impôt additionnel de 45 % pour les revenus supérieurs à 150 000 livres était annulée. « L’abolition de cette taxe de 45 % est devenue une distraction dans notre mission primordiale de relever les défis auxquels notre pays fait face », a-t-il déclaré.

« C’était la mesure la plus impopulaire et la plus régressive de ses annonces, explique Nicholas Dickinson, maître de conférences en politique britannique à l’Université d’Oxford. Cela renforce l’image du parti des riches, ce que les Tories essaient toujours d’éviter. »

En sacrifiant ce qui a été interprété comme un « cadeau pour les riches », le gouvernement essaie surtout de sauver le reste de son programme qui prône un Etat peu interventionniste, ayant de faibles impôts et la dérégulation.

Un putsch contre la Premier ministre

Cette volte-face portée par le ministre des Finances, Kwasi Kwarteng, a affaibli la Première ministre, qui s'est défendue, assurant qu' « il n'y a pas de honte pour un dirigeant à écouter ».

Son discours devant le congrès suffira-t-il à réaffirmer son autorité, quand la ministre de l'Intérieur Suella Braverman a accusé mardi les conservateurs ayant ouvertement critiqué Liz Truss d'avoir lancé un putsch contre elle ?

L'enjeu est grand au moment où l'ancien ministre des Transports Grant Shapps, qui avait soutenu l'ex-ministre des Finances Rishi Sunak face à Liz Truss dans la course à Downing Street, a évoqué mardi le danger d'un vote de défiance des parlementaires conservateurs.

« Je ne pense pas que les membres du Parlement, conservateurs, s'ils voient les sondages continuer comme ça, resteront sans rien faire », a-t-il prévenu.

D'autant que quantité de dossiers minés attendent encore le gouvernement et pourraient alimenter la fronde, comme la levée du moratoire sur la fracturation hydraulique ou la suppression de la tranche maximale d'imposition pour les plus riches, que Liz Truss s'est refusée à abandonner définitivement, après l'avoir écartée de son « mini-budget ».

Mais la révolte gronde surtout sur la future revalorisation des prestations sociales, à propos de laquelle le nouveau gouvernement ne se juge pas lié par l'engagement pris par l'ancien Premier ministre Boris Johnson de les augmenter à hauteur de l'inflation. Plusieurs voix se sont d'ailleurs élevées au sein de la majorité pour rappeler à Liz Truss de ne pas trop s'éloigner du programme de Boris Johnson, qui avait valu en décembre 2019 aux conservateurs un triomphe dans les urnes inédit depuis Margaret Thatcher (Première ministre de 1979 à 1990). Liz Truss étant plus libérale que son prédécesseur, son équipe a naturellement essayé de faire virer la barre plus à droite. Mais en faisant marche arrière , le gouvernement a affiché un aveu de faiblesse et, en filigrane, confirme un manque de soutien en interne.

Une opposition revigorée

« Elle n’a pas la majorité de ses députés derrières elle, rappelle Stephen Fisher, sociologue de la politique. Maintenant qu’elle a déjà cédé sur une mesure, je pense que ceux qui s’opposent à sa politique n’hésiteront pas à faire pression pour qu’elle change d’avis. »

Les prochaines élections sont attendues dans moins de deux ans et l'opposition travailliste, sous l'impulsion de son chef Keir Starmer, plus centriste que son prédécesseur Jeremy Corbyn, est ressortie revigorée de son congrès fin septembre, alors que 39 % des Britanniques estiment désormais que les conservateurs penchent très à droite, en hausse de 12 points en deux mois, selon un sondage YouGov publié mardi. Un autre sondage donnait récemment 33 points d'avance aux travaillistes par rapport aux conservateurs, un écart inédit depuis la fin des années 1990 et l'arrivée au pouvoir de Tony Blair (1997-2007).

Pour rester chef du gouvernement et gagner des votes au parlement, Liz Truss devra donc respecter le point de vue du parti dans ses décisions politiques. Nicholas Dickinson note que le maintien du gouvernement devrait sûrement se traduire par d’autres reculs par rapport au mini-budget de septembre.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

QUELLE ISSUE A LA GUERRE APRES L'ANNEXION DES PROVINCES UKRAINIENNES PAR LA RUSSIE ?

L'Ukraine a annoncé dimanche avoir repris la ville de Lyman, dans la région de Donetsk annexée par la Russie, au moment où la Cour constitutionnelle russe a jugé légaux les traités d'annexion des territoires ukrainiens signés par Vladimir Poutine. L'annonce est tombée en milieu de journée: « A partir de 12h30 locales, Lyman est totalement débarrassée (de l'armée russe). Merci à nos militaires », s'est félicité le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.

La capture dimanche par les Ukrainiens de la ville de Lyman, un important nœud ferroviaire, pose un grave problème aux forces russes, sur la défensive et obligées d’établir une nouvelle ligne de front. L’armée russe a dû se replier à la hâte en direction de Svatové, à mi-chemin vers les grandes villes importantes de Severodonetsk et Lyssytchansk. De plus le ministère russe de la Défense reconnaît ce mardi 4 octobre un recul important de son armée dans la région ukrainienne de Kherson, selon une carte montrée lors de son briefing quotidien.

Serait-ce la dégradation même de la situation militaire qui a poussé le président russe a décidé, dans l’urgence, à la fois ces annexions et la mobilisation « partielle » d’un nouveau contingent. Le président Poutine a annoncé vendredi l’annexion de quatre régions ukrainiennes, trois jours après l’organisation de référendums, en prétextant du « droit à l’auto-détermination des peuples ». Vendredi 30 septembre, Vladimir Poutine officialisait ainsi l’intégration à la Russie de quatre régions ukrainiennes, les régions de Luhansk, Donetsk, Zaporijjia et Kherson. En outre la Cour constitutionnelle russe a, ce lundi 3 octobre, jugé légaux les traités d'annexion des territoires ukrainiens signés par Vladimir Poutine.

Si cette décision unilatérale viole le droit international et ne sera pas reconnue par les autres Etats – sauf rares exceptions – , elle fait suite aux référendums organisés du 23 au 27 septembre dans les secteurs occupés par l’armée russe. Cette annexion pourrait ainsi avoir des conséquences stratégiques, car le Kremlin explique désormais que c’est le territoire même de la Russie qui est attaqué par l’Ukraine, soutenue par l’Otan.

L’article 4 de la Constitution de 1993 stipule en effet que « la Fédération de Russie assure l’intégrité et l’inviolabilité de son territoire ». Cela signifie que, pour Moscou, les nouveaux territoires (qui s’ajoutent à la Crimée annexée depuis 2014) ne peuvent désormais plus faire l’objet d’une négociation.

Du point de vue du droit russe (contraire au droit international), la guerre se déroule sur le sol même de la Russie, par exemple la ville de Lyman (oblast du Donetsk), reprise par l’armée ukrainienne. Pour Vladimir Poutine, cela pourrait justifier de nouvelles escalades, afin de garantir « l’inviolabilité du territoire ». Dans son discours du 30 septembre, le président russe a ainsi assuré que « les personnes vivant à Louhansk et Donetsk, à Kherson et Zaporojjia sont devenues nos citoyens, pour toujours. La décision a été prise, et la Russie ne la trahira pas. Nous défendrons notre terre avec toutes les forces et les ressources dont nous disposons ».

Or l’armée ukrainienne affirme avoir repris des milliers de kilomètres carrés en septembre, avec une importante aide américaine. Kiev a conçu une de ses contre-offensives sur Kherson. La tentative ukrainienne de reprendre les territoires annexés par son voisin pourrait-elle, aux yeux du Kremlin, constituer une « menace existentielle » pour la Russie, se demande le journaliste Jean-Dominique Merchet dans un article de L'Opinion? Aucune chancellerie ne l'exclut..

En outre les quatre régions annexées par la Russie ne sont que partiellement tenues par son armée : Luhansk à 99 %, Donetsk à 57 %, Zaporijjia à 72 % et Kherson à 93 %.

Cette situation peut-elle évoluer rapidement avec la « mobilisation partielle » de 300 000 hommes décrétée par Vladimir Poutine pendant que les Occidentaux continuent à fournir des armes, les Etats-Unis annonçant ainsi la livraison de 18 nouveaux lance-roquettes Himars qui s’ajouteront aux 16 premiers. Pour renforcer l’arsenal militaire ukrainien, l’Allemagne, le Danemark et la Norvège ont promis à Kiev à partir de 2023 seize canons d’artillerie automobiles blindés, des Zuzana-2 slovaques pendant que la France envisage elle aussi de nouvelles livraisons, notamment 6 à 12 canons Caesar prélevés sur une commande destinée au Danemark.

L’une des grandes questions est celle de la capacité de l’armée russe à « régénérer » ses forces pour continuer l' invasion.

Et dans sa longue diatribe anti-occidentale de vendredi, Vladimir Poutine a évoqué la question en veillant à le faire de manière indirecte. « Les Etats-Unis sont le seul pays au monde à avoir utilisé des armes nucléaires à deux reprises, détruisant les villes d’Hiroshima et de Nagasaki. Et ils ont créé un précédent. » .

Outre le nucléaire, une extension du conflit à d’autres domaines est également possible. « D’où la sérieuse préoccupation suscitée par les explosions des gazoducs Nord Stream en mer baltique. Il pourrait s’agir d’un avertissement russe sur le thème :

Voyez ce que nous pourrions faire ailleurs sur d’autres gazoducs. Ou sur les câbles sous-marins par lesquels transite Internet. », fait remarqué J-D Merchet dans un article de L'Opinion.




Emily Jackson pour DayNewsWorld

SABOTAGE DES GAZODUCS NORD STREAM 1 ET 2

OU L'AUTRE GUERRE

Les autorités danoises et suédoises ont indiqué ce mardi 27 septembre que les gazoducs Nord Stream 1 et 2 - qui relient la Russie à l'Europe via l'Allemagne - avaient été victimes de plusieurs fuites. Des bouillonnements étaient visibles à la surface de la mer, dont un d'un diamètre de 1 000 mètres environ, selon un communiqué de l'armée danoise.

Nord Stream 1 est touché par deux fuites, selon l'Autorité maritime suédoise, l'une dans la zone économique exclusive suédoise, l'autre dans la zone économique danoise, au nord-est de l'île de Bornholm. Le Danemark a découvert pour sa part lundi une fuite sur Nord Stream 2, qui est parallèle au 1.

Selon le centre de recherche géologique allemand GFZ, deux secousses sismiques ont été enregistrées lundi, l'une peu après 2 heures du matin, l'autre à 17h00. L'institut a toutefois refusé d'établir un lien formel avec les fuites décelées sur les gazoducs. La police suédoise a toutefois annoncé mardi l'ouverture d'une enquête préliminaire pour « sabotage », a dit un porte-parole.

Objets de bras de fer géopolitiques ces derniers mois, les deux pipelines exploités par un consortium dépendant du géant russe Gazprom ne sont plus opérationnels à cause des conséquences de la guerre en Ukraine. Mais ils étaient remplis de gaz.

Un sabotage complexe

La cause accidentelle de ces explosions a été rapidement écartée car non plausible. Les trois explosions d'une puissance équivalente à 6 tonnes de TNT se sont produites dans les eaux internationales à quelques minutes d'intervalles sur les deux gazoducs à une profondeurs de 70 à 100 mètres. Pour la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, « il s'agit d'actes délibérés. On ne parle pas d'un accident ».

La thèse du « sabotage » est donc hautement privilégiée pour expliquer les fuites spectaculaires des gazoducs Nord Stream, une opération certes complexe mais nullement hors de portée d’une armée compétente. Et elles sont nombreuses dans la zone. Mais la méthode utilisée reste inconnue comme l’auteur présumé, objet de multiples conjectures.

Les trois fuites identifiées depuis lundi qui se situent en mer Baltique, au large de l’île danoise de Bornholm, entre le sud de la Suède et la Pologne, appartiennent pourtant à une zone hautement surveillée depuis des décennies. « La mer Baltique est confinée et peu profonde et chaque mouvement ou presque est traqué et observé par les États du littoral et leurs navires », relève Julian Pawlak, de l’université Helmut Schmidt de Hambourg.

De plus l’opération nécessite d’intervenir par 70 mètres de fond. « C’est du lourd. Abîmer deux gazoducs au fond de la mer est un évènement important, donc un acteur étatique est probable », note Lion Hirth, professeur à la Hertie School de Berlin, écartant implicitement l’acte terroriste ou crapuleux. Mais une armée compétente sait le faire. « Navires et sous-marins sont capables d’y déployer des plongeurs de combat en cachette » et autres véhicules sous-marins guidés à distance.

Mais rien n’est impossible pour une armée rompue à l’art des opérations clandestines.

Qui sont les responsables ?

Reste à savoir qui aurait pu saboter ces installations et qui aurait intérêt à couper ces gazoducs. Personne n'a en effet revendiqué les explosions. Pour Ulrich Bounat, analyste géopolitique et spécialiste d'Europe centrale et orientale, peu de pays ont la capacité de commettre ces actes. Et les regards se tournent vers Moscou.

De son côté, le Kremlin réfute sa responsabilité et s'est dit « extrêmement préoccupé », estimant qu'il ne fallait exclure « aucune » hypothèse, dont celle d'un sabotage, sans donner plus de détails sur son origine. La Russie va d'ailleurs demander une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU au sujet des fuites détectées sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2, après avoir sommé Joe Biden de dire si les États-Unis étaient à l’origine de ce « sabotage », a annoncé mercredi la diplomatie russe.

« La Russie a l’intention de convoquer une réunion officielle du Conseil de sécurité de l’ONU dans le cadre des provocations concernant les gazoducs Nord Stream 1 et 2 », a affirmé sur Telegram la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova.

De son côté, le conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak, dénonce lui « une attaque terroriste planifié » par Moscou, sans toutefois avancer de preuves. Washington est réservé, les Américains se refusant à « confirmer » un acte de sabotage.

Reste à savoir qui a la paternité de l’opération. Certains pays ont intérêt à ce que le “pipe” ne puisse plus jamais fonctionner. Les adversaires de Nord Stream 2 sont nombreux depuis des années, États-Unis en tête. Le 7 février dernier, peu avant l’invasion russe en Ukraine, le président américain Joe Biden avait évoqué la possibilité d’y « mettre fin ».

Interrogé sur la méthode employée pour une infrastructure sous contrôle de son allié allemand, il avait répondu : « je vous le promets, nous serons capables de le faire ». La vidéo circule abondamment depuis 24 heures sur les réseaux sociaux.

Ce mardi 27 septebre, par ailleurs, Pologne, Norvège et Danemark ont inauguré un gazoduc stratégique qui permettra aux Polonais et Européens d’être moins dépendants des livraisons de Moscou. « L’époque de la domination russe dans le domaine du gaz prend fin », a déclaré le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki lors de son inauguration.

La réponse prudente de l'Europe

Si l'Europe estime qu'il ne peut s'agir que d'un acte délibéré, elle reste cependant prudente sur son origine et son auteur. L'Union européenne a mis en garde ce mercredi contre toute attaque contre ses infrastructures énergétiques dans une déclaration publiée par le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

« Toute perturbation délibérée des infrastructures énergétiques européennes est totalement inacceptable et fera l'objet d'une réponse vigoureuse et unie », affirme Josep Borrell, s'exprimant au nom des 27 Etats membres de l'UE.

Car les conséquences pour l'Europe sont bien réelles. Les deux gazoducs n'étaient certes pas fonctionnels mais les explosions réduisent à néant la possibilité d'une négociation pour livrer du gaz en Europe cet hiver. Selon le Danemark, il faudra déjà « une ou deux semaines » avant de pouvoir inspecter les gazoducs endommagés.En attendant, alors même que les gazoducs Nord Stream ne fournissaient pas, l’Europe n’a jamais autant acheté de gaz russe. Depuis le début de l’année, les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) livré par bateaux par la Russie ont augmenté de 13%, selon les données le Groupement international des importateurs de GNL (GIIGNL). Elles s’élèvent déjà à 11 millions de tonnes à fin août. Elles devraient largement dépasser le niveau des importations de GNL Russe sur 2021 qui étaient de 13 millions de tonnes.Ce gaz provient du champ gazier de Yamal, opéré par le Français TotalEnergies, et son partenaire russe Novatek.

Aujourd’hui, la Russie pèse environ 12% des approvisionnements de GNL en Europe. Ce gaz arrive en Europe par les terminaux méthaniers aux Pays-Bas, en Belgique, en France et en Espagne.

On a cependant deux certitudes à ce stade : d’abord, l’événement est lié à la guerre à l’Ukraine. « Le commandement maritime de l’OTAN et les navires alliés envisagent et se préparent à des activités hybrides, incluant le sabotage d’infrastructures critiques, en marge de l’objectif principal de la défense collective », assure Julian Pawlak.

Ensuite, cela créé une instabilité supplémentaire sur l’économie européenne. « C’est un violent rappel de la vulnérabilité de notre infrastructure énergétique », estime Lion Hirth.

Quels qu’ils soient, ceux qui ont attaqué Nord Stream font aussi comprendre qu’ils pourraient frapper d’autres infrastructures énergétiques desservant une Europe assoiffée de gaz et pétrole.

Outre le nucléaire, une extension du conflit à d’autres domaines est possible. D’où la sérieuse préoccupation suscitée par les explosions des gazoducs Nord Stream en mer baltique. Il pourrait aussi s’agir d’un avertissement russe sur le thème : voyez ce que nous pourrions faire ailleurs sur d’autres gazoducs. Ou sur les câbles sous-marins par lesquels transite Internet, remarque J-D Merchet dans un article de L'Opinion.




Britney Delsey pour DayNewsWorld

LEGISLATIVES EN ITALIE GIORGIA MELONI 

FAIT TRIOMPHER LE BLOC DES DROITES

Giorgia Meloni, cheffe de file du parti italien Fratelli d'Italia (Frères d'Italie), devrait devenir la première femme à présider le Conseil des ministres italien, après le triomphe de l'alliance des droites aux élections législatives qui se sont tenues dimanche en Italie.

L'alliance des droites formée par Fratelli d'Italia (FdI), la Ligue de Matteo Salvini et Forza Italia de Silvio Berlusconi, devrait en effet bénéficier d'une solide majorité au Parlement italien.

Les résultats préliminaires des élections donnent les FdI en tête, avec près de 26% des voix. Lors des précédentes élections législatives, le parti n'avait recueilli que 4,3% des suffrages. La Ligue de Matteo Salvini a obtenu environ 9% des votes, contre plus de 17% il y a quatre ans, et Forza Italia de Silvio Berlusconi a recueilli environ 8% des suffrages. Le Parti démocrate de centre gauche a recueilli 19% des voix, le Mouvement 5 étoiles a obtenu 16% des suffrages et le groupe centriste « Action » était crédité d'un peu plus de 7% des votes.

« Nous devons nous rappeler que nous n'en sommes encore qu'au début. A partir de demain, nous devrons prouver notre valeur », a déclaré Giorgia Meloni tôt lundi matin aux fidèles de son parti. Romaine, âgée de 45 ans, Giorgia Meloni s'est comparé aux Tories britanniques, et a axé sa campagne sur la lutte contre l'immigration et sur la baisse des impôts.

Dans un discours prononcé après l'annonce des résultats, Giorgia Meloni a adopté un ton conciliant. « Si nous sommes appelés à gouverner ce pays, nous le ferons pour tous les Italiens, avec la volonté d'unir le peuple et de nous concentrer sur ce qui nous rapproche plutôt que sur ce qui nous divise », a-t-elle dit. « Le temps est venu d'être responsable. »

Le prochain gouvernement italien va en effet avoir du pain sur la planche. L’échéancier à respecter avant le 31 décembre est serré. Outre les réunions ayant lieu dans le cadre du Conseil européen, celui ou celle qui présidera le Conseil italien à la suite des élections législatives de dimanche participera au prochain sommet du G20 de Bali, le 15 et 16 novembre.

Giorgia Meloni et ses alliés devront toutefois composer avec une situation politique difficile, qu'il s'agisse de l'envolée des coûts de l'énergie, de la dette publique, du risque de récession ou des retombées du conflit en Ukraine.

La victoire de la coalition des droites en Italie: « une recomposition politique qui, au-delà du cas italien, traverse toutes les démocraties occidentales, comme on a pu le voir il y a peu en Suède également », note Alexandre Devecchio dans le Figaro.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

LEGISLATIVES EN ITALIE LE PARI GAGNANT

DE GIORGIA MELONI 

LEADER DE LA DROITE RADICALE

Ce vendredi marque le dernier jour de campagne en Italie avant les élections générales anticipées qui vont se dérouler dimanche. En effet dimanche, 50 millions d’Italiens sont appelés aux urnes pour des élections anticipées. Après la chute du gouvernement Draghi en juillet, ils vont élire 400 députés et 200 sénateurs. Le résultat de ce vote doit mener au nouveau président du Conseil italien. Et ce président du Conseil pourrait bien être une présidente, pour la première fois de l’histoire du pays. Giorgia Meloni et son parti Fratelli d’Italia font la course en tête dans les sondages, avec 25% des voix.

Cette année, Giorgia Meloni semble en passe de réussir son pari d’améliorer son score dans toute la Péninsule. En Vénétie, région du nord-est de la Péninsule parmi les plus riches du pays et fief de la Ligue, ce bouleversement est très visible. Selon un sondage de l’institut Demos, publié le 10 septembre, Frères d’Italie y est crédité de 30,5 % des suffrages, contre 14,4 % pour la Ligue. Un résultat inimaginable il y a encore quelques années (en 2018, FDI avait récolté 4 % des voix), d’autant que la Ligue, qui dirige la plupart des grandes et petites villes de la région, avait atteint 49 % aux élections européennes de 2019.

Sa coalition avec la Lega, de Matteo Salvini, et Forza Italia, de Silvio Berlusconi, atteignent même les 45% d’intentions de vote, ce qui en ferait la coalition majoritaire au Parlement. La coalition des droites pourrait ainsi rafler entre 45% et 55% des sièges au parlement.

Un tel résultat le jour du scrutin permettrait à Giorgia Meloni de prétendre au poste de premier ministre et de fixer le cap de la coalition, avec notamment la droite libérale de l'ancien chef de gouvernement Silvio Berlusconi.

Issue de la classe moyenne, Giorgia Meloni n'est pas une débutante en politique. Elle commence à 15 ans au sein du mouvement post-fasciste MSI. À 29 ans, elle devient la plus jeune élue du Parlement, puis en 2006, la plus jeune ministre de l'histoire du pays, sous Silvio Berlusconi. : Son credo : Famille, religion et patrie. Elle se présente avec ferveur depuis les pupitres de ses meetings : « Je suis Giorgia, je suis une femme, je suis une mère, je suis italienne, je suis une chrétienne ! ». La candidate du parti Fratelli d'Italia entend restaurer le patriotisme, avec un discours ultra-conservateur, anti-système et anti-immigration.

Au plus fort de la crise provoquée par le conflit entre la Russie et l'Ukraine, l'Italie serait, après la Suède, le second membre de l'UE à se doter d'un gouvernement de coalition entre la droite et l'extrême droite.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

LE DERNIER VOYAGE DE LA REINE

ELISABETH II

Réunie dans le deuil derrière le cercueil d’Élisabeth II, la famille royale britannique s’est jointe lundi à des centaines de dignitaires étrangers à l’abbaye de Westminster à Londres pour des adieux en grande pompe à la souveraine, à la hauteur de sa popularité planétaire.

Les Britanniques font ce matin leurs derniers adieux à la reine, avec des funérailles parfaitement chorégraphiées.

La chapelle ardente s’est terminée à 6 h 30, heure locale, après quatre jours et quatre nuits de visites interrompues.

À 10 h 35, des gardes royaux ont emporté le cercueil d’Élizabeth II à l’extérieur du Westminster Hall, et l’ont déposé sur un affût de canon de la Royal Navy, tiré par 142 marins, une tradition remontant aux funérailles de la reine Victoria en 1901.Le même chariot avait été utilisé pour les funérailles d’Edouard VII en 1910, de George V en 1936, de George VI en 1952 et de Winston Churchill en 1965 et de Lord Mountbatten en 1979.

Dans un ballet militaire parfaitement huilé, sur fond de cornemuses tristes, le cortège s’est ensuite dirigé vers l’Abbaye de Westminster, là où la reine s’est mariée en 1947 et été couronnée en 1953.

Puis le cercueil, à nouveau porté par les gardes, est entré dans l’abbaye, suivi du roi Charles, du prince Andrew, de la princesse Anne, du prince Edward et des princes William et Harry, sous le regard solennel de 2000 invités de prestige, dont le président américain Joe Biden, le président français Emmanuel Macron, et le premier ministre canadien Justin Trudeau, accompagné de Sophie Grégoire, pour ne nommer que ceux-là.

La cérémonie dirigée par le doyen de Westminster David Doyle, s’est interrompue pour une minute de silence nationale, où le Royaume, exceptionnellement uni, a semblé s’immobiliser d’un seul coup. Dernier hommage d’un peuple à sa souveraine pendant 70 ans. Derniers adieux à une époque révolue.

La cérémonie a ensuite repris son cours, pour emmener le cercueil à Wellington Arch à Londres, d’où la défunte reine sera emmenée vers sa dernière demeure, le château de Windsor, où elle reposera. ultimement, à compter de ce soir.

La reine sera inhumée en soirée et reposera aux côtés de son mari et de ses prédécesseurs.

Terminée au XVIe siècle, la chapelle sert de dernier repos aux rois d’Angleterre depuis George III en 1820.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

VICTOIRE DU BLOC DE DROITE

ET D'EXTREME-DROITE EN SUEDE

C'est un tournant historique dans l'histoire de la Suède. L'alliance des trois partis de droite avec le parti de l'extrême-droite a remporté la victoire aux élections législatives dans un scrutin particulièrement serré. Selon les derniers résultats partiels communiqués par la commission électorale, la coalition de droite serait en passe d'obtenir 176 sièges et la coalition de gauche 173 sièges au Parlement.

Jimmie Akesson semble tenir sa revanche, après dix-sept années à la tête du parti d’extrême droite. Le parti Démocrates de Suède (donné à 20,7 %) pourrait être le premier parti à droite grâce à l’insécurité.

Ces résultats reflètent la politique d'immigration adoptée au milieu des années 1970 par les sociaux-démocrates sous Olof Palme consistant à accueillir des réfugiés politiques du monde entier (Chiliens, Iraniens, Kurdes, Somaliens, Erythréens, Syriens...) qui a culminé en 2014-2015 avec l'accueil de 163 000 réfugiés - un record absolu en Europe proportionnellement à la population.

La Première ministre suédoise Magdalena Andersson a annoncé hier, mercredi 14 septembre, sa démission face à la victoire de l'alliance de la droite et de l'extrême-droite qui remporte les élections législatives d'une courte tête.

Elle a dit souhaiter que le pays puisse se doter le plus rapidement possible d'un nouveau gouvernement pour faire face aux défis qui l'attendent, notamment une possible crise énergétique cet hiver. La gauche était au pouvoir depuis 8 ans.

Le conservateur Ulf Kristersson, dirigeant du parti des Modérés, une des quatre formations du bloc de droite qui rassemble également les Chrétiens-démocrates, les Libéraux et le parti d'extrême droite Démocrates de Suède, est le candidat de son camp pour le poste de Premier ministre.

« Je vais m'atteler maintenant à la formation d'un nouveau gouvernement qui peut obtenir des résultats, un gouvernement pour tous les Suédois et tous les citoyens », a-t-il déclaré.




Carl Delsey pour DayNewsWorld

CHARLES III SERA-T-IL UN BON ROI ?

Une page se tourne pour Charles. Charles III, né le 14 novembre 1948 au palais de Buckingham , est devenu roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord ainsi que de quatorze autres États souverains, appelés royaumes du Commonwealth, et de leurs territoires et dépendances. En tant que monarque du Royaume-Uni, il est, de droit, gouverneur suprême de l'Église d'Angleterre et, par tradition, chef du Commonwealth, une organisation intergouvernementale regroupant cinquante-six États.

Fils aîné de la reine Élisabeth II et du prince Philip, duc d'Édimbourg, il est prince de Galles de 1958 à 2022, titre traditionnellement accordé au fils aîné du monarque régnant ou à son petit-fils. Il est le prince de Galles ayant conservé le plus longtemps ce titre. Le 9 avril 2021, à la mort de son père, il devient duc d'Édimbourg.

Continuité de la monarchie

À 73 ans, le successeur d’Elizabeth II est conscient de la nécessité d’assurer la continuité avec la tradition royale incarnée par sa mère. « J’ai été élevé dans le profond respect du dévouement aux autres et dans celui des précieuses traditions, libertés et responsabilités qui découlent de notre histoire unique et de notre système de gouvernement parlementaire », a-t-il assuré vendredi. En promettant de servir son pays « avec loyauté, respect et amour », il a laissé entrevoir l’émergence d’un nouveau lexique royal, voire d’une nouvelle relation entre les Windsor et le peuple.

Le roi Charles III a eu une vie entière pour se préparer à cette fonction. Il a d'ailleurs commencé progressivement à suppléer la reine dans ses devoirs, la remplaçant notamment pour les voyages officiels à l'étranger, et à l'accompagner à son traditionnel discours d'ouverture de la session parlementaire. Ses responsabilités s'accroissent encore alors qu'Elizabeth II se montre de plus en plus affaiblie après la mort du prince Philip. En mai 2022, c'est lui qui ainsi prononce le discours du trône au Parlement, un rendez-vous solennel que sa mère n'a manqué que trois fois en 70 ans de règne.

Entre évolutions et continuité de la monarchie

Pour autant, le nouveau monarque compte bien continuer à défendre les valeurs qu’il a cultivées et mises en pratique depuis un demi-siècle.

La reine Elisabeth II ne s'y était d'ailleurs pas trompée, elle qui lui avait rendu un hommage émouvant et très remarqué à l’occasion du 70e anniversaire du prince de Galles, en 2018. La souveraine avait salué en Charles « un homme accompli, passionné et créatif, notamment grâce au soutien de son épouse Camilla ».« Je n’admire personne autant que lui pour son énergie, son ambition et son enthousiasme », a pour sa part confié Malcolm Ross, chef du personnel du prince de Galles, à Sally Bedell Smith, auteure d’une biographie d’Elizabeth II (La Vie d’un monarque moderne, éditions Équateur, en librairies demain).

L'engagement écologique

Amateur de polo et de chasse et d'aquarelles, le prince Charles se prend aussi de passion pour la botanique et l'agriculture biologique. « Dans les années 1980, il était perçu comme un amoureux de la nature, ce qui n'était pas un compliment à l'époque », rappelle Anna Whitelock, historienne spécialiste de la monarchie.

Le prince Charles a créé un jardin et une ferme entièrement biologiques dans son domaine de Highgrove dans le Gloucestershire, dans l'ouest de l'Angleterre. Il a également lancé la gamme d'aliments et de boissons issu de l'agriculture biologique Duchy Originals, commercialisée par les supermarchés haut de gamme Waitrose. 2019). Passionné de jardinage, Charles a révélé dans une interview en 1986 qu'il parlait aux plantes.

 L'écologie est « peut-être le sujet qui va définir le règne » de Charles III, estime le professeur à la City, University of London. Il s'agit en effet d'un engagement de longue date du monarque, qui crée une fondation pour la protection des forêts tropicales, appelle à des investissements plus verts en ouverture du Forum économique mondial de Davos, promeut l'urbanisme durable et publie son bilan carbone annuel depuis 2007. Lors du sommet du climat COP26 à Glasgow en novembre 2021, il a exhorté les responsables politiques à redoubler d'efforts dans la lutte contre le réchauffement.

Les oeuvres caritatives

Outre l'environnement Charles III s'est investi dans une intense activité caritative : il préside ou soutient plus de 400 organisations, dont le Prince's Trust, qui a aidé près d'un million de jeunes défavorisés . Le roi Charles III ne pourra certes plus se consacrer autant au Prince’s Trust, l’organisation caritative qu’il a créée en 1976 avec ses indemnités de départ de la Royal Navy pour venir en aide aux jeunes défavorisés. C’est à William, désormais premier dans l’ordre de succession au trône, et à son épouse, Catherine, qu’il appartient de reprendre le flambeau de ses œuvres sociales, a indiqué l’ex-prince de Galles. « Charles a essayé de montrer [...] qu'il était aussi un monarque en devenir, digne et humain », avance la journaliste Tina Brown dans son livre The Palace Papers.

L'ingérence dans les affaires politiques

Proche du 14e dalaï-lama, le prince Charles a également toujours affiché ses convictions en ne visitant jamais la Chine, n'assistant pas à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Pékin24 et ne participant pas aux dîners officiels lors des visites de Jiang Zemin en 1999, de Hu Jintao en 2005 et de Xi Jinping en 201525,26.

De plus il a n'a pas hésité non plus à s'ingérer dans les affaires politiques du pays. Ainsi en mai 2015, une série de lettres adressées par le prince Charles à différents membres du gouvernement Blair entre 2004 et 2005 sont-elles rendues publiques par le Bureau du Cabinet au terme d'une longue bataille juridique engagée par un journaliste du Guardian. 

Dans ces vingt-sept lettres, surnommées « les courriers de l'araignée noire » (« black spider memos ») par le quotidien, l'héritier du trône fait preuve d'un intérêt insistant sur des sujets aussi divers que la guerre en Irak, la promotion des médecines alternatives ou la lutte contre la pêche illégale à la légine. 

Au fil de cette vie passée à attendre de devenir roi, " il s'est battu pour se forger une identité en tant que prince de Galles ", relève le New York Times.

Pour autant Charles III continuera-t-il d'exprimer ouvertement ses opinions, en rupture avec la réserve attendue du monarque de la couronne du royaume unis ?  

"Je ne suis pas si idiot ", glissait-il ainsi à la BBC en 2018 se disant " partisan d'une monarchie un peu en retrait ".

Le chef de l'Etat, Charles III, devra également sauver l'intégrité du Royaume-Uni où les forces centrifuges gagnent du terrain. Comme son homologue Philippe II d'Espagne sur les questions catalane et basque, il va devoir composer avec les velléités d'indépendance et maintenir l'unité de son royaume. L'Ecosse, notamment, veut prendre sa liberté. Du côté duCommonwealth, la Jamaïque et la Barbade viennent de le quitter. Les Australiens se demandent s'il est bien souhaitable d'avoir le roi d'Angleterre pour chef d'Etat. L'idée républicaine fait mouche dans de nombreux pays parmi la cinquantaine qui ont encore ce mode de Constitution.

En mai, un mois avant les célébrations des soixante-dix ans de règne de sa mère, seules 32 % des personnes interrogées par YouGov estimaient que le prince de Galles ferait un bon roi, contre 60 % six mois plus tôt. Après des décennies passées dans l’ombre de sa mère, Charles peut enfin exister par lui-même. Son premier discours a été bien reçu par les Britanniques.

Reste pour le nouveau souverain à trouver le point d’équilibre entre respect de la tradition royale et modernisation de l’institution.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

COMPRENDRE LES CONTRE-ATTAQUES UKRAINIENNES

L’Ukraine a annoncé lundi de nouveaux succès militaires, disant avoir atteint la frontière et repris l’équivalent de sept fois la superficie de Kiev en un mois à l’armée russe. Selon les renseignements britanniques, une prestigieuse unité de l’armée russe a été gravement dégradée dans la contre-offensive de Kharkiv. La 1ère armée de chars de la Garde de Russie - désignée pour protéger Moscou en cas d’attaque et mener des contre-attaques contre les pays de l’OTAN - a pris part à la retraite chaotique de l’oblast de Kharkiv.

Selon Volodymyr Zelensky, depuis le début du mois de septembre, les soldats ukrainiens « ont déjà libéré 6.000 km2 de territoire ukrainien dans l’Est et le Sud, et nous continuons d’avancer ». L'Ukraine a déjà revendiqué tout au long du week-end de nouveaux succès militaires contre l'armée russe dans les parties orientale et méridionale de son territoire, Moscou reconnaissant avoir perdu du terrain.

Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken estime cependant qu’il est « trop tôt » pour anticiper le résultat de cette contre-offensive. Sur le terrain, les Russes bombardent d’ailleurs certaines zones reconquises.« Il est trop tôt pour dire exactement où tout cela va nous mener », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Mexico. « Nous sommes dans les premiers jours (de la contre-offensive) donc je pense qu’il ne serait pas bien de prédire exactement où tout cela va nous conduire ».« Les Russes maintiennent des forces très significatives en Ukraine, ainsi que des équipements et des munitions », a observé le secrétaire d’Etat.

Malgré les succès tactiques qu’elles semblent promettre, comment expliquer les victoires ukrainiennes, s'interroge Cyrille Bret, enseignant à Sciences Po, qui donne son analyse de géopoliticien dans The Conversation FR . Surtout, cette contre-attaque présage-t-elle d’une reconquête complète des 20 % du territoire ukrainien occupés par la Russie ?

Il s'agit avant tout pour le président Zelensky de saisir l’opportunité de la « rentrée diplomatique », avance Cyrille Bret dans son article partiellement reproduit .

Tout en évitant l’érosion de son soutien populaire à l’intérieur, il se devait de prendre l’initiative. pour manifester sa détermination à l’extérieur avec des résultats militaires tangibles avant la 77ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations unies, qui aura lieu du 20 au 26 septembre 2022. L’Ukraine veut s’y présenter non seulement comme victime de la Russie mais également comme État souverain capable d’assurer sa sécurité, pour peu qu’il bénéficie des soutiens internationaux nécessaires. En effet explique-t-il, l’Ukraine dépend très largement des financements extérieurs (Banque mondiale, FMI, Union européenne, États-Unis) pour continuer à fonctionner.

Il s'agit donc de faire reconnaître sa détermination à recouvrer son intégrité territoriale dans le temple des États-nations, l’ONU.

La paix ou la victoire ?

Si ces contre-offensives manifestent la détermination des Ukrainiens à sauver leur État, à défendre leur territoire et à préserver leur souveraineté, elles n'en restent pas moins circonscrites dans l’espace et dans leurs résultats. 

Elles posent donc avec acuité la question de la finalité stratégique que poursuit l’Ukraine.

Dans de nombreux forums politiques, les représentants officiels de l’Ukraine affirment que leur but est la victoire complète contre la Russie. 

Et ils considèrent tout compromis d’armistice et de paix comme une véritable « trahison » de l’idée nationale ukrainienne.

Autrement dit, leur objectif stratégique est de reconquérir non seulement les zones prises par les Russes depuis le 24 février 2022 mais également les régions sécessionnistes (Républiques autoproclamées de Lougansk et Donetsk) et les zones annexées (Crimée) depuis 2014.

Ces objectifs sont-ils militairement et économiquement réalistes ? 

L’Ukraine est-elle en capacité de mener une contre-offensive de grande ampleur pour reprendre le cinquième de son territoire actuellement occupé par les troupes de la Fédération de Russie ? 

Si elle est dans son droit au regard des normes internationales, l’Ukraine doit-elle s’engager résolument dans un conflit nécessairement très long pour reconstituer son territoire ? 

En conséquence, les soutiens de l’Ukraine doivent-ils également assumer cet objectif de « victoire » ? 

C’est la position que plusieurs voix influentes défendent aux États-Unis.

L’Ukraine doit-elle plutôt chercher un rapport de force militaire suffisamment favorable pour engager ensuite des négociations ? 

Doit-elle donc multiplier les contre-offensives pour conduire ensuite une Russie épuisée à la table des négociations ?

Et les soutiens de l’Ukraine doivent-ils la soutenir dans cette stratégie comme la France et l’Allemagne l’envisagent mezza voce ?

Si les succès tactiques actuellement constatés se confirment et se multiplient, les autorités ukrainiennes seront placées devant un véritable dilemme : la victoire complète à très long terme ou la paix insatisfaisante à moins longue échéance, conclut le géopoliticien.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

LES HYDROCARBURES RUSSES UNE ARME

CONTRE L'EUROPE MENACEE DE PENURIE ?

La semaine dernière, les pays du G7 ont indiqué vouloir mettre en œuvre « urgemment » un plafonnement du prix du pétrole russe, encourageant une « large coalition » de pays à y participer, en représailles contre l'offensive menée en Ukraine.

Mercredi, Vladimir Poutine a tenu à être clair: la Russie ne livrera plus de pétrole ou de gaz aux pays qui plafonneraient les prix des hydrocarbures vendus par Moscou. Plafonner les prix des hydrocarbures russes serait « une décision absolument stupide », « une bêtise », a lancé Vladimir Poutine lors d'un forum économique à Vladivostok (Extrême-Orient russe).

« Si les pays européens veulent renoncer à leurs avantages compétitifs, c'est à eux de décider », a-t-il prévenu. Mais « nous ne livrerons rien du tout si c'est contraire à nos intérêts, en l'occurrence économiques. Ni gaz, ni pétrole, ni charbon (...). Rien », a-t-il ajouté, le ton ferme. « Nous ne fournirons rien en dehors du cadre des contrats » signés avec les pays importateurs, a encore affirmé M. Poutine devant plusieurs dirigeants économiques russes et asiatiques, fustigeant « ceux qui essaient de nous dicter leur propre volonté .

Les pays européens  face à la menace du boomerang

C'est dans ce contexte de bras de fer que la Russie a annoncé la semaine dernière la fermeture des vannes du gazoduc Nord Stream, qui dessert l'Allemagne et plusieurs pays européens, invoquant des raisons techniques. Selon le géant russe Gazprom, cette interruption prolongée est due à la nécessité de réparer une turbine du gazoduc.

Cette décision a renforcé les craintes des pays européens d'une coupure totale du gaz russe vers le continent à l'approche de l'hiver et sur fond d'inflation galopante des prix de l'énergie. Dans un communiqué, Gazprom a affirmé mercredi que « les pays de l’Union européenne avaient réduit de 48 % les livraisons de gaz russe sur leur marché depuis le début de l’année, et de 49 % si on ajoute la Grande-Bretagne ».

Selon le président russe, les pays de l'UE, confrontés à une envolée des prix de l'énergie, « ont plusieurs solutions: soit subventionner (ces) prix élevés, (...) soit réduire la consommation ». « D'un point de vue économique, c'est correct. Mais d'un point de vue social, c'est dangereux. Cela peut provoquer une explosion », a-t-il mis en garde. « Il vaut mieux respecter les obligations contractuelles, les règles civilisées », a fait valoir le leader russe. « Il est impossible de nuire aux lois économiques 'objectives'. Sinon cela vous reviendra comme un boomerang ».

Le renforcement des relations russo-asiatiques

Désormais indésirable pour l’Occident depuis le lancement de son intervention en Ukraine le 24 février, Moscou a accéléré un virage vers l’Asie ces derniers mois dans l’espoir d’y trouver de nouveaux marchés et fournisseurs, pour remplacer ceux perdus du fait des sanctions américaines et européennes.

C’est dans ce contexte que M. Poutine a participé mercredi à un forum économique d’une importance stratégique pour la Russie à Vladivostok (Extrême-Orient), en présence de plusieurs hauts responsables asiatiques.

Isoler la Russie est « impossible » malgré la « fièvre de sanctions » des Occidentaux, a déclaré mercredi son président Vladimir Poutine, saluant le « rôle croissant » de l’Asie vers laquelle Moscou se tourne de plus en plus. Pékin, de son côté, traverse également une crise diplomatique avec les États-Unis, notamment depuis la visite à Taïwan en août de la présidente de la Chambre américaine des représentants, Nancy Pelosi.

Souhaitant opérer un rapprochement étroit, tant sur le plan économique que sécuritaire, Vladimir Poutine a rencontré le chef du Comité permanent de l’Assemblée nationale populaire, Li Zhanshu, troisième plus haut responsable chinois.

Ainsi le géant gazier russe Gazprom, entreprise d’État, sera payé dorénavant par la Chine pour ses contrats en roubles et en yuans, au lieu du dollar.

En parallèle du forum de Vladivostok, Moscou a aussi mené ces derniers jours des exercices militaires de grande ampleur dans l’Extrême-Orient russe, en présence de militaires de plusieurs pays alliés, dont la Chine. Face à « l’agression technologique, financière et économique de l’Occident », le président russe a dit se réjouir de « l’éloignement petit à petit » de l’économie russe du dollar, de l’euro et de la livre.

S’efforçant de présenter la Russie comme faisant partie d’un front commun face à l’Occident, M. Poutine a estimé que les sanctions visant Moscou étaient une menace pour l’économie mondiale.La pandémie « a été remplacée par de nouveaux défis d’ordre global, qui menacent le monde entier. Je veux parler de la fièvre de sanctions de l’Occident », a-t-il lancé.« La majorité absolue des États d’Asie-Pacifique n’accepte pas la logique destructrice des sanctions », a affirmé M. Poutine.

Malgré les sanctions, la Russie a empoché 158 milliards d'euros grâce aux ventes de pétrole et de gaz depuis le début de la guerre en Ukraine...

« Des changements irréversibles se sont produits dans tout le système des relations internationales », a-t-il relevé, dénonçant « le refus obstiné des élites occidentales de voir les faits ».




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

LIZ TRUSS SUCCEDE A BORIS JOHNSON

Liz Truss a été désignée, ce lundi 5 septembre 2022, pour prendre la succession de Boris Johnson, par les quelque 160 000 membres du parti conservateur. Et de ce fait , les tories ayant la majorité absolue à la Chambre des communes, elle devient à 47 ans, la troisième femme à occuper le poste de Première ministre de l'histoire du Royaume-Uni, après une campagne de plusieurs semaines contre Rishi Sunak. Elle sera officiellement nommée Première ministre lors d'une cérémonie avec Elizabeth II, mardi. Le nouveau locataire de Downing Street prendra ses fonctions dans un contexte économique et social explosif, en pleine crise du coût de la vie au Royaume-Uni.

La nouvelle Maggie

Elizabeth Truss se présente comme la nouvelle Margaret Thatcher, encore très populaire chez les Tories. Comme elle, Liz Truss est une grande partisane du libre-échange et se montre très ferme face à la Russie. Elle s’est même dite prête à appuyer sur le bouton nucléaire en cas de menace.En plus d’avoir joué le rôle de Maggie dans une pièce de théâtre plus jeune, beaucoup de médias lui ont fait remarquer, à de nombreuses reprises, qu’elle s’habille souvent de la même manière que celle qui fut la première femme cheffe de gouvernement entre 1979 et 1990 et que la ressemblance est parfois frappante.

Elle se situe idéologiquement, à la droite du parti conservateur, favorable à un système avec des impôts faibles dans un État peu interventionniste.

Une carrière politique riche mais parfois opportuniste

Née le 26 juillet 1975 dans une famille très à gauche, cette diplômée d’Oxford a d'abord milité au parti centriste Libéral-Démocrate avant de rejoindre les conservateurs, pour qui elle devient députée en 2010, pour la circonscription de South West Norfolk (est de l'Angleterre).

Avant d’être ministre sous Boris Johnson, Liz Truss avait déjà participé aux gouvernements précédents. Elle a servi sous David Cameron, avant le Brexit, ensuite sous Theresa May.

En 2014, quatre ans après avoir été élue parlementaire pour la circonscription de South West Norfolk, Liz Truss devient en effet, à 38 ans, la plus jeune femme membre du cabinet au Royaume-Uni. L'élue conservatrice est nommée secrétaire d'Etat à l'Environnement, à l'Alimentation et aux Affaires rurales, puis secrétaire d'Etat à la Justice en juillet 2016, sous l'autorité de la Première ministre Theresa May. Secrétaire en chef du Trésor en 2017, elle devient secrétaire d'Etat chargée du Commerce international en 2019, puis, deux mois plus tard, ministre des Femmes et des Egalités. Liz Truss gravit un échelon supplémentaire en septembre 2021, lorsqu'elle est nommée à la tête du secrétariat d'Etat des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement.

Elle a cependant aussi connu défaites et revers: elle a failli perdre l'investiture aux législatives en raison d'une aventure extraconjugale et a été rétrogradée par Theresa May après un passage difficile à la Justice.

Elle aurait pu aussi payer son vote contre le Brexit en 2016...Mais elle en est devenue l'une des plus ferventes supportrices, négociant et vantant de nouveaux accords de libre-échange au ministère du Commerce international. Nommée en 2021 à la tête de la diplomatie britannique, elle se montre intransigeante face à l'Union européenne sur l'Irlande du Nord, et incarne avec Boris Johnson la fermeté contre la Russie après l'invasion de l'Ukraine.

La crise économique en ligne de mire

La campagne devait permettre de tourner la page du « partygate », scandales à répétition qui ont révélé l’organisation de fêtes de Boris Johnson et ses équipes pendant les confinements liés au Covid-19. Mais elle a été bousculée par la crise de l’énergie et du pouvoir d’achat. L’inflation a dépassé les 10 % en juillet et pourrait atteindre 18 % en janvier 2023.

La grogne sociale n’a cessé de monter depuis juin et plus encore depuis que Boris Johnson assure de très loin l’intérim à la tête du pays pendant l’été. Les syndicats ont lancé des grèves pour réclamer une hausse des salaires dans de nombreux secteurs : transports publics, le service postal, les ports…

L'ancienne ministre des Affaires étrangères va devoir faire face à la crise qui touche le pays. Une mission à haut risque alors que seuls 35% des Britanniques trouvent qu'elle ferait une bonne Première ministre, selon un sondage publié par Inews. Malgré l'inflation galopante et les nombreux mouvements sociaux liés à la question des salaires, la nouveau chef du gouvernement a promis durant sa campagne « de baisser les impôts et non pas de distribuer des subventions ». Au sujet de la crise énergétique qui secoue le pays, Liz Truss est restée vague, promettant une annonce durant la première semaine, sans donner plus de détails.

Une mission à haut risque pour le nouveau chef de gouvernement...




Emily Jackson pour DayNewsWorld

LES FUNERAILLES DE MIKHAIL GORBATCHEV

SANS VLADIMIR POUTINE

Le Kremlin a annoncé officiellement que Vladimir Poutine n'assistera pas aux funérailles de Mikhaïl Gorbatchev. 

« Nous savons que la cérémonie principale sera le 3 septembre 2022, ainsi que les funérailles, mais l'emploi du temps du président ne lui permettra pas d'être là », a déclaré à la presse Dmitri Peskov, précisant que Vladimir Poutine s'était déjà rendu à l'hôpital moscovite où est mort Mikhaïl Gorbtachev pour « déposer des fleurs auprès de son cercueil ».

Dans un message de condoléances très mesuré, le président russe avait évoqué la mémoire d'un homme qui a eu « une grande influence sur l'Histoire du monde » et a « guidé notre pays à travers une période de changements complexes et dramatiques et de grands défis ».

Gorbatchev adulé par les Occidentaux

Par contraste, les responsables occidentaux ont rendu des hommages appuyés à celui qui a reçu le prix Nobel de la paix en 1990 pour avoir fortement réduit la confrontation Est-Ouest. Il s'est éteint mardi 3à août à l'âge de 91 ans des suites d'une « longue et grave maladie », avait annoncé l'Hôpital clinique central (TSKB) de Moscou, où il était soigné.Mikhaïl Gorbatchev, dernier dirigeant de l'URSS, est mort mardi 30 août à l'âge de 91 ans. Celui qui a reçu le Prix Nobel de la paix a mis fin à l'Union soviétique et à la guerre froide.

Le 25 décembre 1991, Mikhaïl Gorbatchev signe sa démission, mais aussi l'acte de décès de l'URSS. L'ère soviétique se referme. Parvenu à la tête du Parti communiste en 1985, il s'engage sur la voie des réformes. Perestroïka, « glasnost »... Mikhaïl Gorbatchev veut libéraliser l'économie et la société. C'est une porte qui s'entrouvre pour les peuples du bloc soviétique, avides de liberté. Lorsque les Allemands de l'Est se lancent à l'assaut du mur de Berlin, en 1989, Gorbatchev refuse d'envoyer les chars. Le bloc communiste s'effondre.

Mikhaïl Gorbatchev est alors adulé par les dirigeants occidentaux, comme Ronald Reagan, François Mitterrand et Margaret Thatcher, laquelle dira : « Avec lui, on peut faire des affaires. » En 1987, il apparaît même tout sourire à la Maison-Blanche et signe le premier accord de désarmement nucléaire entre l'Est et l'Ouest. Il recevra ensuite le Prix Nobel de la paix.

Une figure ambivalente en Russie

En Russie en revanche, depuis la disparition de l'URSS en 1991, il restait une figure ambivalente. S'il est celui qui a donné une chance à la liberté d'expression d'émerger, il fut pour beaucoup le responsable de l'éclatement d'une superpuissance et des terribles années de choc économique qui suivirent vécus comme une humiliation.

Les années qui suivirent la dissolution de l'URSS restent un traumatisme pour nombre de Russes, plongés dans une pauvreté fulgurante, confrontés à un chaos politique et à une guerre sanglante en Tchétchénie. Avec l'arrivée au pouvoir en 2000 de Vladimir Poutine, qui a dit considérer la disparition de l'URSS comme la « plus grande catastrophe géopolitique » du XXe siècle, l'Etat met au pas la société tout en assurant le retour de la puissance russe sur la scène internationale.

Pour Mikhaïl Gorbatchev, les relations ont toujours été complexes avec les nouveaux maîtres du Kremlin, que ce soit le premier président russe Boris Eltsine (1991-1999), son ennemi juré, ou Vladimir Poutine, qu'il a critiqué tout en voyant en lui une chance pour un développement stable de la Russie.

Mikhaïl Gorbatchev était le dernier dirigeant encore en vie de l'époque de la Guerre froide, période dont les échos se font particulièrement sentir depuis l'offensive de l'actuel président russe Vladimir Poutine en Ukraine, lancée le 24 février.

Avant son décès, Mikhaïl Gorbatchev ne s'était pas exprimé publiquement sur ce conflit en Europe depuis le Seconde guerre mondiale, décrié en Occident comme une résurgence de l'impérialisme russe.




Jenny Chase pour DayNewsWorld

RUSSIE/UKRAINE  LES ENJEUX AUTOUR DE LA CENTRALE NUCLEAIRE DE ZAPORIJIA

La tension reste maximale aux abords de la centrale nucléaire de Zaporijia, la plus puissante d'Europe en 2022, située au sud de l'Ukraine et occupée par l'armée russe depuis le mois de mars. Depuis quelques semaines, des bombardements tombent en effet non loin de la centrale nucléaire faisant craindre un nouveau Tchernobyl, le plus important accident nucléaire civil. Elle est la cible de bombardements dont s'accusent mutuellement l'Ukraine et la Russie.

Tandis que Moscou a rejeté les demandes de démilitarisation de cette zone stratégique, les deux pays se sont mutuellement accusés jeudi de se préparer à mener, ce vendredi 19 août 2022, une « provocation ». De part et d'autre, on s'accuse d'encourager l'escalade, en plein pendant la visite du secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, prévue le même jour en Ukraine, dans le port d'Odessa notamment.Toujours est-il que ni Moscou, ni Kiev n'ont fourni d'élément concret à l'appui de leurs accusations mutuelles...

Face au danger, Vladimir Poutine et Emmanuel Macron se sont toutefois entretenus par téléphone ce vendredi. Le dirigeant russe « a souligné que le bombardement systématique (...) du territoire de la centrale nucléaire de Zaporijjia crée un danger de catastrophe de grande envergure qui pourrait conduire à la contamination radioactive de vastes territoires », a dit le Kremlin dans un communiqué. MM. Macron et Poutine ont par ailleurs appelé à organiser « dans les plus brefs délais » une visite de la centrale par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), selon la même source. C'est ce qu'a confirmé l'Elysée, peu de temps après, indiquant que Vladimir Poutine avait accepté que la mission de l'AIEA « passe par l'Ukraine ». Il a déclaré, lors de cet entretien, qu'il acceptait de « revoir l'exigence » qu'elle passe par la Russie. « Il a accepté qu'elle (s'y) rende dans le respect de la souveraineté ukrainienne et donc en passant par l'Ukraine, sous contrôle gouvernemental », a ajouté la présidence française.

Plus tôt, c'est le secrétaire général de l'Onu qui tirait la sonnette d'alarme. « Nous devons dire les choses telles qu'elles sont : tout dégât potentiel à Zaporijjia serait un suicide », a déclaré Antonio Guterres, appelant une nouvelle fois à « démilitariser » la centrale.

« Zaporijie n’est ni Tchernobyl ni Fukushima »

La centrale nucléaire de Zaporijjia qui se trouve sur le territoire de la ville d'Enerhodar, à 56 km au sud-ouest de Zaporijjia, n'a cependant rien à voir avec avec les centrales comme Tchernobyl ou Fukushima.

En effet la centrale de Zaporijia ressemble davantage aux constructions françaises, étant couverte par une enveloppe qui lui sert de bouclier. « L’enceinte de confinement est en béton armé et fait presque un mètre d’épaisseur », explique ainsi Emmanuelle Galichet, docteure en physique nucléaire et maîtresse de conférence au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam). Pour ce qui est du cœur du réacteur, il est enfermé dans une cuve, lui-même protégé par un puits de cuve. Et en surface, une dalle très robuste limite la casse des chutes d’objets lourds. Constat également partagé par les experts Défense & Sécurité internationale pour qui les matériaux de la centrale limitent les risques d’une terrible explosion. « Le bâtiment turbine est construit en béton, avec des structures (murs/toit) en métal. L’intérieur est une structure complexe et compartimentée », souligne le compte Twitter Défense & Sécurité internationale.

« Il n’est pas certain que le bâtiment réacteur puisse être touché, ni que des organes essentiels et pouvant relâcher de la radioactivité (générateurs de vapeurs, boucles primaires, pompes primaires et auxiliaires) en son sein le soient », concluent-ils, confirmant les dires de la chercheuse du CNAM : « Zaporijie n’est ni Tchernobyl ni Fukushima : les structures de confinement diffèrent ».

Mais surtout nombre d'experts soulignent que Russes comme Ukrainiens auraient tout à perdre en bombardant la centrale. « Les Russes et Ukrainiens sont conscients du risque qu’ils font peser sur leur population avant tout ». « Des rejets plus ou moins massifs sont susceptibles de poser problème aux Russes eux-mêmes », explique également les spécialistes du magazine Défense & Sécurité internationale.

Ces accusations mutuelles participeraient-elles alors plutôt d'une stratégie de la peur qui joue sur l’angoisse des risques nucléaires, exacerbés par les catastrophes nucléaires comme celle de Tchernobyl ?




Alize Marion pour DayNewsWorld

ROYAUME-UNI PREMIER DUEL TELEVISE

ENTRE LIZ TRUSS ET RISHI SUNAK

C’était un débat télévisé tendu, lundi soir 25 juillet à Londres, entre les deux finalistes en lice pour la présidence du parti conservateur et donc le poste de Premier ministre. La ministre des Affaires étrangères Liz Truss et l’ancien chancelier de l’Échiquier Rishi Sunak se sont affrontés dans un dialogue passionné autour de problématiques principalement économiques.

Au centre des querelles en effet, les taxes et leurs politiques fiscales très différentes.

Liz Truss a déclaré vouloir réduire les impôts : « Tout le monde comprend que le Covid-19 est un événement qui ne se produit qu'une fois par siècle et qu'en essayant de renflouer les caisses, nous nuisons à notre économie, nous finissons par provoquer une récession, et nous mettons des gens au chômage, au détriment des contribuables qui travaillent dur et voient leurs impôts augmenter contrairement à ce que nous avions promis dans notre manifesto… »

Pour Rishi Sunak, il n’y a « rien de conservateur » dans l'approche de Liz Truss et sa politique économique conduirait à des taux d'intérêt de 7%. De son côté, elle rétorque que la stratégie de l’ancien chancelier pourrait conduire le pays à la récession et souhaite également élaborer un plan de croissance économique immédiat, et imposer un moratoire temporaire sur la taxe sur l'énergie verte.

Stratégie inverse pour Rishi Sunak qui souhaite au contraire augmenter les impôts et avoir des réserves pour faire face à l’inflation.

La situation déplorable du système de santé national et le Brexit ont été à peine évoqués , mais un nouveau débat est prévu la semaine prochaine.

Si la ministre des affaires étrangères de M. Johnson a  fait une entrée difficile en campagne – elle s’est hissée de justesse dans le duo de tête –  son positionnement à la droite du parti commence cependant à payer. Selon un sondage YouGov publié le 21 juillet, 62 % des membres du parti interrogés préféraient Liz Truss, contre 38 % se disant prêts à choisir M. Sunak. A en croire un sondage réalisé par Opinium après le débat, 38 % des personnes interrogées (électeurs conservateurs ou pas) ont trouvé Liz Truss la plus convaincante, 39 % ont préféré son collègue.

Les deux prétendants à la succession de Boris Johnson seront départagés par un vote, à partir du 1er août et jusqu’au 2 septembre, des 160 000 membres du Parti conservateur. Le nom du nouveau premier ministre britannique sera annoncé le 5 septembre.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

ACCORD ENTRE LA RUSSIE ET L'UKRAINE

POUR LA REPRISE DES EXPORTATIONS DE CEREALES

L’issue semblait encore incertaine en milieu de semaine. L’Ukraine et la Russie, sous l’égide de la Turquie et de l’ONU, ont enfin fini par s’entendre sur les conditions d’exportation des céréales ukrainiennes en mer Noire, bloquées dans les ports. Un accord a été signé ce vendredi 22 juillet 2022 à Istanbul. Qualifié de « très important » par le Kremlin, il a été obtenu après deux mois de discussions entre les deux camps. Kiev et Moscou ont signé deux textes identiques mais séparés - à la demande de l'Ukraine qui refusait de parapher tout document avec la Russie et avait ainsi fait savoir qu’elle ne signerait ce texte qu’avec l’ONU et la Turquie.

Un centre de contrôle à Istanbul

L’inspection des navires transportant les céréales constituait une exigence de Moscou, qui voulait s’assurer qu’ils ne délivreront pas simultanément des armes à l’Ukraine. Un centre de contrôle et de coordination doit donc être établi à Istanbul, avec des représentants de toutes les parties : un Ukrainien, un Russe, un Turc et un représentant de l’ONU.

Les inspections n’auront pas lieu en mer comme envisagé un temps pour des raisons pratiques, mais dans l’un des ports turcs. Conduites par des représentants des quatre parties, elles auront lieu au départ et à l’arrivée des navires. Outre les inspections, les experts seront également chargés d’établir le calendrier des rotations de navires en mer Noire. Trois ou quatre semaines sont encore nécessaires pour finaliser les détails et rendre opérationnel ce centre.

Des couloirs de navigation sécurisés

Russes et Ukrainiens s’engagent à respecter des couloirs de navigation à travers la mer Noire exempts de toute activité militaire. En revanche, les négociateurs ont renoncé à débarrasser la mer Noire des mines, principalement posées par Kiev pour protéger ses côtes, faute de temps. « Déminer aurait pris trop de temps », a justifié l'ONU, qui a précisé que des « pilotes ukrainiens » ouvriraient la voie aux cargos dans les eaux territoriales. Par ailleurs, l'Ukraine a suggéré que ces exportations commencent à partir de trois ports - Odessa, Pivdenny et Tchornomorsk - et espère pouvoir accroître leur nombre à l'avenir.

20 à 25 millions de tonnes de céréales débloqués

L’accord serait signé pour quatre mois et automatiquement reconduit. Si 20 à 25 millions de tonnes de céréales sont actuellement en souffrance dans les silos des ports ukrainiens, et à raison de 8 millions de tonnes évacuées par mois, cette durée de quatre mois devrait suffire à écouler les stocks. L'invasion de l'Ukraine par la Russie - deux pays qui assurent notamment 30% des exportations mondiales de blé - a conduit à une flambée des cours des céréales et des huiles ainsi qu'à des pénuries sur les marchés mondiaux.

Cette hausse des cours est venue aggraver la situation de pays déjà confrontés à une crise alimentaire, notamment dans la Corne de l'Afrique (Kenya, Ethiopie, Somalie, Djibouti) qui connaît sa pire sécheresse depuis 40 ans.

Des famines menacent également d'autres pays très dépendants des céréales d'Ukraine ou de Russie, comme le Pakistan qui importent plus de 80% de blé depuis l'Ukraine, le Liban plus de 60% de son blé alors que la Tunisie, l'Algérie et la Libye sont à plus de 40% de blé en provenance d'Ukraine. L'Union africaine (UA) s'est d'ailleurs « félicitée » ce samedi 23juillet 2022 de l'accord signé entre la Russie et l'Ukraine pour débloquer les exportations de céréales, un « développement bienvenu » pour le continent qui fait face à un risque accru de famine.

Une contrepartie pour les produits russes

Un mémorandum d’accord doit accompagner cet accord, signé par les Nations unies et la Russie, garantissant que les sanctions occidentales contre Moscou ne concerneront pas les céréales et les engrais, de manière directe ou indirecte.

Il s’agissait d’une exigence de la Russie, qui en faisait une condition sine qua non à la signature de l’accord.

Un accord voué à l'échec ?

Moins de 24 heures après la signature de ces accords, le territoire ukrainien a été frappé par l'armée russe. Si une dizaine de missiles ont été envoyés au centre de l'Ukraine, ce sont les frappes russes qui ont visé le port d'Odessa , point stratégique pour la reprise des exportations de céréales ukrainiennes, qui ont vivement fait réagir ce samedi.

En tirant des missiles de croisière sur le port d'Odessa, le président russe a « craché au visage du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres et du président turc Recep (Tayyip) Erdogan, qui ont déployé d'énormes efforts pour parvenir à cet accord », a ainsi estimé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Oleg Nikolenko.

Un peu plus tard ce samedi, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a déclaré « condamner sans équivoque les frappes signalées aujourd'hui dans le port ukrainien d'Odessa » alors que le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, a également fustigé le comportement de Moscou.

 « Frapper une cible cruciale pour l'exportation de céréales un jour après la signature des accords d'Istanbul est particulièrement répréhensible et démontre une fois de plus le mépris total de la Russie pour le droit international et les engagements », a-t-il écrit sur Twitter.




Alize Marion pour DayNewsWorld

LA DEMISSION DE MARIO DRAGHI PLONGE L'ITALIE DANS L'INCERTITUDE

Trois partis du gouvernement ont refusé, mercredi, d'accorder leur confiance au président du Conseil italien Mario Draghi lors d'un vote au Sénat, le forçant à quitter le pouvoir. Aussi, loin du style bravache de Boris Johnson prenant congé de ses collègues parlementaires sur une réplique de Terminator : « Hasta la vista, baby. », le Premier ministre italien italien Mario Draghi , 74 ans, a-t-il remis ce jeudi matin sa démission au président Mattarella quasi sur la pointe des pieds. « Parfois, les banquiers centraux se servent aussi de leur cœur. » avait-il cependant concédé, visiblement ému, remerciant les parlementaires qui l'acclamaient. Par une déclaration lue par son porte-parole, le président Mattarella en a « pris acte », ajoutant que dans l’immédiat le gouvernement Draghi restait en place pour expédier les affaires courantes.

Le sauveur « Super Mario »

Au mois de février 2021 le pays avait vu en « Super Mario » un sauveur : l’ex-patron de la Banque centrale européenne acceptait de jouer les équilibristes en formant un gouvernement du centre-gauche à l’extrême-droite pour parer à l’urgence : s’attaquer à la redoutable dette (150% de la richesse nationale) qui valait à Rome les foudres de l’UE.

Mais depuis quelque temps déjà la crise couvait au sein de cette alliance improbable.

Le 14 juillet, la formation populiste Mouvement 5 Etoiles (M5S), qui appartenait à la coalition gouvernementale, avait décidé de ne pas voter un texte clé soumis au Sénat et vécu comme un « vote de confiance » par le gouvernement. Le parti, lui-même profondément divisé par une récente scission et en berne dans les sondages, estimait que ses priorités (instauration d'un salaire minimum et incitations fiscales pour la rénovation énergétique des habitations) n' étaient pas prises en compte.

 Arrivé à la tête de l'exécutif en février 2021 pour sortir l'Italie de la crise sanitaire et économique, Mario Draghi  a estimé à son tour que son gouvernement d'unité nationale, allant de la gauche à l'extrême droite, avait été rendu caduc par le geste du M5S. Il avait donc présenté sa démission le jour-même au président Sergio Mattarella... qui l'avait refusée. Le centre-gauche (qui craint que des élections anticipées ne favorisent la droite), un millier de maires ainsi que plusieurs responsables européens (qui voient en lui le chevalier blanc de l'orthodoxie budgétaire) ont alors exhorté le Premier ministre à rester en fonction.

Depuis cinq jours, Mario Draghi guettait un « geste politique significatif » pour se laisser la possibilité de changer d'avis. Il voulait la confirmation qu'il était soutenu par une très large majorité, allant de la droite à la gauche. Et attendait un engagement formel des partis à poursuivre l'action lancée depuis 17 mois. Hormis le Parti démocrate (PD) et les centristes, alliés sans faille de Draghi, ni la Ligue et son allié Forza Italia ni le M5S n'avaient découvert leurs cartes mercredi matin.

La folle journée de mercredi

Mario Draghi s'est finalement dit prêt à poursuivre sa mission si sa coalition parvenait à se ressouder pour éviter des élections anticipées. « L'unique solution, si nous voulons encore rester ensemble, est de reconstruire à partir de ses fondements ce pacte, avec courage, altruisme et crédibilité », a-t-il déclaré devant le Sénat. « C'est ce que demandent les Italiens », a-t-il ajouté, fort de sondages affirmant que deux tiers de ses compatriotes souhaitent que « Super Mario » reste à la barre. Mais il a prononcé hier, mercredi 20 juillet 2022, un discours sans concession au Sénat.

En effet Mario Draghi, qui s’est présenté au Sénat pour expliquer les raisons de sa démission, présentée jeudi dernier et refusée par le président de la République, a choisi de parler très franchement.

Le président du Conseil italien n'a pas hésité à attaquer le comportement des partis qui a mené à la désunion . « Malheureusement, depuis des mois, à la demande de cohésion des citoyens, les forces politiques ont opposé un croissant souhait de division », a-t-il lancé. « Les réformes du Conseil supérieur de la magistrature, du cadastre et des concessions de plage ont montré un effilochage progressif de la majorité sur la modernisation du pays ». Autant de mesures qui ont fortement mis à mal le M5S et la ­Ligue. Il dénonce aussi leurs « tentatives visant à affaiblir le soutien du gouvernement à l'Ukraine, à affaiblir notre opposition au projet du président Poutine ». Il rappelle enfin les exigences de la Ligue, dont « les appels à la poursuite de l'endettement se sont multipliés au moment même où la nécessité de veiller à la viabilité de la dette était la plus forte ». Et pointe du doigt les incohérences du M5S : « Il n'est pas possible de dire que nous voulons la sécurité énergétique pour les Italiens et de protester en même temps contre cette infrastructure ».

N'épargnant personne, sauf le Parti démocrate, qui, lui, n'a jamais mis sa confiance en doute, il annonce la couleur : il entend faire toutes les réformes, y compris les plus impopulaires, comme la remise en cause des concessions balnéaires ou la libéralisation des taxis, contre lesquelles se bat la Ligue depuis plusieurs mois.

Mario Draghi conclut :  « L'Italie n'a pas besoin d'une confiance cosmétique, qui disparaît face à des mesures incommodes. Elle a besoin d'un nouveau pacte de confiance, sincère et concret, comme celui qui nous a permis de changer le pays pour le mieux jusqu'à présent », a-t-il dit.

Finie l'unité nationale

Le Sénat lui a bien accordé sa confiance mais trois alliés cruciaux l’ont lâché : le Mouvement 5 étoiles, Forza Italia et la Ligue ont décidé de s’abstenir lors du vote de confiance après le discours de l’ancien président de la Banque centrale européenne (BCE). Son message d'unité n'a pas été entendu. En cause, officiellement : le M5S n'a pas obtenu satisfaction sur ses demandes, et Forza Italia et la Ligue refusent de rester dans un gouvernement aux côtés du M5S, qui a « rompu le pacte de confiance » qui scellait l'unité gouvernementale après avoir boycotté le vote du 14 juillet.

Le « jour du jugement », comme l’a défini l’ancien Premier ministre Matteo Renzi, se termine donc mercredi soir avec la fin du gouvernement de Mario Draghi. Finie l’unité nationale.

Le gouvernement tombe mais les problèmes demeurent. L’Italie, ultra-dépendante du gaz russe (43 % de ses importations) prend de plein fouet la guerre en Ukraine. Son inflation s’emballe (8 %)...

 La balle est désormais dans le camp du président de la République italienne, Sergio Mattarella. Il va probablement décider de dissoudre les Chambres. Des élections législatives anticipées pourraient être organisées le 2 octobre prochain.

Une crise politique qui plombe la zone euro et envoie un message de désunion à la Russie. « Moscou se réjouit de voir la tête de Draghi servie sur un plateau à Poutine », alerte le chef de la diplomatie italienne, Luigi Di Maio.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

LES MENACES DU KREMLIN FACE AUX LIVRAISONS D'ARMES A LONGUE PORTEE A L'UKRAINE

Moscou fait de nouveau monter les enchères en menaçant d'étendre le conflit au-delà du Donbass si des armes à longue portée comme les Himars sont fournies à l'Ukraine

« Nous ne pouvons pas permettre à l'Ukraine d'avoir des armes qui menaceront directement notre territoire », a indiqué Sergueï Lavrov.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré mercredi que les objectifs territoriaux de la Russie en Ukraine ne se limitaient plus à la région orientale du Donbass, selon l'agence de presse russe RIA Novosti. La Russie ne vise « plus seulement les républiques populaires de Donetsk et Lougansk », les deux républiques séparatistes autoproclamées du Donbass, mais aussi « les régions de Kherson et Zaporijjia et une série d'autres territoires, et ce processus continue, de façon constante ».

Il a justifié ce changement par une « géographie différente » par rapport à la situation prévalant sur le terrain fin mars, lorsque Moscou avait dit vouloir se concentrer sur l'est après avoir échoué à s'emparer de Kiev.

Représailles envers les Occidentaux

Le chef de la diplomatie russe a précisé que les objectifs de ce que Moscou décrit comme une « opération militaire spéciale » pourraient encore être revus à la hausse si les Occidentaux fournissaient des armes à longue portée à l'Ukraine.

« Parce que nous ne pouvons pas permettre à la partie de l'Ukraine que Zelensky contrôlera ou à celui qui le remplacera d'avoir des armes qui menaceront directement notre territoire et le territoire des républiques qui ont déclaré leur indépendance »

Cette menace de conquérir de nouveaux territoires ukrainiens constitue bel et bien une riposte et une menace envers Kiev et les Occidentaux, dont les livraisons de canons sont en train de changer le rapport de force sur le champ de bataille .

Les douze batteries HIMARS livrées par Washington, en frappant en profondeur les dépôts de munitions russes ont contribué à stopper l'offensive russe, dans l'est, après la chute des villes jumelles de Severodonetsk et Lyssytchansk. 

Elles peuvent tirer des missiles de haute précision jusqu'à 80 km, le double de la portée des autres batteries déployées sur le champ de bataille, et se déplacer immédiatement après avoir tiré, évitant ainsi toute riposte. Washington va annoncer dans les prochains jours une nouvelle aide militaire à Kiev, vraisemblablement sous forme de missiles ATACMS, d'une portée de 300 km.

Vladimir Poutine avait déjà exigé en janvier-février que Kiev s'engage à ne jamais rejoindre l'OTAN et que les forces occidentales ne puissent plus être déployées sur le territoire des quatorze pays de l'Est ayant rejoint l'Alliance atlantique suite à la disparition du bloc soviétique...




Alize Marion pour DayNewsWorld

VERS DES SOLUTIONS FACE A LA PENURIE DE GAZ EN EUROPE ET NOTAMMENT EN FRANCE

Depuis l'éclatement de la guerre en Ukraine et les baisses de livraison de gaz russe, l'UE cherche à diversifier ses approvisionnements pour s'affranchir rapidement de sa grande dépendance à l'égard du gaz russe. Le gaz étant utilisé aussi bien tel quel que pour la production de l'électricité, une pénurie engendrerait une situation très complexe pour les consommateurs de l'Hexagone.

Avant la guerre en Ukraine, la Russie couvrait environ 40 % de la consommation européenne de gaz. Ce chiffre descendait à près de 20 % pour la France, une part plus basse, mais loin d'être négligeable. Si notre pays n'est pas le plus dépendant au gaz russe, il doit tout de même développer des pistes d'approvisionnement viables pour compenser le manque à gagner futur. Une pénurie entraînerait en effet de lourdes conséquences pour les ménages, comme pour les entreprises et les industries françaises.

La production d'électricité, déjà fragilisée par la mise à l'arrêt de douze réacteurs nucléaires à cause d'un défaut de corrosion et par la sécheresse qui réduit le remplissage des barrages hydroélectriques, doit également être surveillée de près : l'arrêt des importations de gaz russe viendraient se surajouter à ces difficultés conjoncturelles.

Des stocks de gaz en cours de remplissage

Il convient tout d'abord de diversifier ses sources d'approvisionnement, de développer son autosuffisance sur une période donnée et, bien évidemment, de s'assurer que les stocks de gaz sont remplis de façon optimale. Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz, expliquait sur Franceinfo le 24 mai 2022 : « L'enjeu de l'été, c'est de remplir les stockages correctement ».

Aujourd'hui, les stocks français sont remplis à 63,6 %. Bien que la dynamique de forte hausse soit habituelle en début d'été, ce chiffre est largement plus élevé qu'en 2021 à la même période (49,73 %). Cela témoigne de l'accent qui est mis sur l'objectif de remplissage des stocks de gaz en cette époque d'incertitude énergétique.

Si l'Union Européenne a rempli exactement 58,92 % de ses réserves, de fortes disparités entre les États demeurent. Ainsi, l'Allemagne se situe à peu près au même niveau que la France avec 61,85 % de remplissage, tout comme l'Italie (59,85 %). Le Portugal et la Pologne arrivent largement en tête, avec des réserves presque pleines (respectivement 100 % et 97,46 %). En revanche, la situation s'avère plus difficile pour l’Autriche (45,58 % de remplissage) et la Bulgarie (35,27 %), entre autres.

« La CRE, en coordination avec le gouvernement, travaille à l'adaptation de la régulation des opérateurs de stockage pour répondre aux enjeux de ce nouveau contexte. (...) Le bon niveau de souscription des stockages pour l'hiver 2022-2023, la dépendance limitée au gaz russe et l'accès aux approvisionnements en gaz norvégien et en gaz naturel liquéfié, permet à la France d'aborder plus sereinement que nombre de ses voisins la campagne de remplissage des stockages qui commence ». Une autresource d'approvisionnement vient de s'ajouter pour les stockage. En visite à Bakou lundi18 juillet Ursula von der Leyen a annoncé un accord avec l'Azerbaïdjan pour doubler les importations européennes de gaz en provenance de l'ancienne république soviétique « en quelques années ».

Pour le court terme la nouvelle loi sur le pouvoir d’achat organise la souveraineté énergétique de la France La loi sur le pouvoir d’achat sera examinée par l'Assemblée nationale à partir du 18 juillet 2022. Elle prévoit notamment un volet sur l'indépendance énergétique de la France, qu'elle entend articuler autour de quatre axes : la réquisition des centrales à gaz, le remplissage forcé des stockages, les dérogations pour accélérer l'installation du terminal de GNL au Havre et le redémarrage de la centrale à charbon de Saint-Avold.

Vient s'ajouter un plan de délestage gaz qui a été mis en place par le gouvernemnt français notamment. En effet le décret 2022-85 du 8 avril 2022, sur le délestage gaz , paru au journal officiel a pour objectif d'autoriser les coupures ciblées de fourniture de gaz sur des sites donnés et pendant une période restreinte.

Le délestage permet ainsi d'éviter tout black-out pendant les heures de pointe, tout en privilégiant l'approvisionnement dans les lieux essentiels tels que les écoles, hôpitaux ou encore EHPAD. « Le délestage consiste pour le site à procéder à une diminution importante de consommation en moins de 2h. C’est une obligation réglementaire qui s’impose à tous les clients sollicités par GRDF dans le cadre des textes en vigueur », indique GRDF. Il ne concerne  que les très gros consommateurs de gaz, c'est-à-dire ceux qui consomment plus de 5 GWh par an (qu'ils soient connectés aux réseaux de transport GRTgaz, Téréga ou GRDF).

Les mesures de délestage seront appliquées en priorité aux industriels gazo-intensifs tels que les tuileries, aciéries, papetiers, chimistes et plusieurs entreprises du tertiaire.

Pour le plus long terme trois autres options sont envisagées :

L'importation de gaz naturel liquéfié (GNL) en plus grandes quantités : Engie et l'américain Nextdecade ont déjà signé un contrat pour 1,75 million de tonnes de GNL livrées en France entre 2026 et 2041. Cette solution requiert toutefois de créer des terminaux méthaniers adaptés pour accueillir et regazéifier le GNL. Un projet de navire terminal méthanier dans le port du Havre, en collaboration avec Engie et TotalEnergies, est en cours de développement. Le problème, c'est que le GNL est issu d'un procédé qui impacte fortement l'environnement, ce qui en fait une solution peu durable et non écologique ;

L'augmentation de la part d'énergies renouvelables dans le mix énergétique français et européen : le plan REPowerEU prévoit ainsi d'injecter 113 milliards d'euros pour déployer massivement les EnR, et notamment l'énergie solaire, dans l'UE. Par exemple, tous les bâtiments publics et commerciaux de plus de 250 m2 et les nouveaux bâtiments résidentiels devront être dotés de panneaux solaires sur toiture. D'autre part, les délais d'obtention de permis d'installation pour les infrastructures solaires et éoliennes seront réduits ;

La démarche de sobriété énergétique : des gestes de réduction des consommations provenant de tous les consommateurs, particuliers, professionnels, industriels et corps d'État, c'est une solution immédiate pour réduire le risque de manquer de gaz durant l'hiver. « La meilleure énergie reste celle que nous ne consommons pas", affirmaient ainsi les dirigeants de TotalEnergies (Patrick Pouyanné), d'EDF (Jean-Bernard Levy) et d'Engie (Catherine MacGregor) dans une tribune commune inédite parue dans le Journal du Dimanche le 26 juin 2022. 

Les trois énergéticiens appellent ainsi à une « prise de conscience et à une action collective et individuelle pour que chacun d'entre nous - chaque consommateur, chaque entreprise - change ses comportements et limite immédiatement ses consommations énergétiques, électriques, gazières et de produits pétroliers ».

Pour certains l'UE doit profiter de cette crise pour accélérer la transition énergétique...




Sandra Stac pour DayNewsWorld

AU ROYAUME-UNI

LA BATAILLE POUR LA SUCCESSION DE

BORIS JOHNSON EST LANCE

Le premier ministre Boris Johnson n'a pas eu d'autre choix que de démissionner, jeudi 7 juillet 2022 , de la tête du Parti conservateur, empêtré dans une série de scandales. Il n’a pas encore pour autant quitté Downing Street, précisant qu’il resterait au pouvoir le temps que son successeur soit nommé. Le porte-parole de M. Johnson a en effet exclu que le vice-premier ministre, Dominic Raab, assure l’intérim. 

« Le premier ministre agit conformément à la convention. Il reste premier ministre jusqu’à ce qu’un nouveau chef de parti soit en place et le travail du gouvernement se poursuivra pendant ce temps », a-t-il déclaré.

Les détails de la procédure pour lui succéder seront annoncés lundi par le Comité 1922, un groupe parlementaire conservateur. La désignation du nouveau chef des tories, qui deviendra premier ministre − le parti étant majoritaire à la Chambre des communes −, doit avoir lieu avant la convention annuelle du parti, le 2 octobre, à Birmingham.

Bataille pour la succession

Cependant la bataille pour sa succession à la tête du parti a déjà commencé.

Cité parmi les favoris pour succéder à Boris Johnson à la tête du parti conservateur, le ministre britannique de la Défense Ben Wallace a annoncé qu’il ne se lancerait pas dans la course. « Après avoir mûrement réfléchi et discuté avec mes collègues et ma famille, j’ai pris la décision de ne pas entrer dans la course à la direction du parti conservateur », a-t-il écrit sur Twitter, expliquant qu’il voulait se concentrer sur sa tâche actuelle et « assurer la sécurité du pays ». 

Parmi les quatre autres candidats qui ont pour le moment officialisé leur candidature- l’ancienne ministre de l’Egalité Kemi Badenock, le député Tom Tugendhat, la procureure générale Suella Braverman et Rishi Sunak- seul ce dernier, ministre des Finances démissionnaire, fait figure de poids lourd. Rishi Sunak, a été l’un des tout premiers à se positionner pour sa succession à la tête du Parti conservateur, et donc à la tête du gouvernement.

« Je me présente pour être le prochain chef du Parti conservateur et votre premier ministre. Rétablissons la confiance, reconstruisons l’économie et réunissons le pays », a-t-il déclaré sur Twitter. « Mes valeurs ne sont pas négociables, patriotisme, justice et travailler dur », a-t-il ajouté dans une vidéo où il souligne notamment l’importance de sa famille.Depuis sa déclaration de candidature vendredi soir, Rishi Sunak est celui qui a récolté le plus de soutiens auprès des députés.

Son idéologie se rapproche du conservatisme dur : favorable à une large réduction des impôts, du rôle de l’Etat, des dépenses publiques et pour une approche plus stricte de l’immigration. La marque Rishi, c’est aussi un député toujours tiré à quatre épingles, costumes sur mesure et cheveux gominés… Des arguments qui résonnent chez les militants qui le placent pour l’instant (et à une faible majorité) en tête dans les sondages.

Cependant l’élu le plus riche de la Chambre des Communes entre en campagne avec quelques casseroles. Il va devoir assumer son soutien à Boris Johnson malgré le Partygate. Lui-même a été verbalisé pour avoir participé à une fête à Downing Street. Et son épouse, Akshata Murthy, fille d’un milliardaire indien, a également jeté le doute sur les finances du couple après la révélation il y a quelques mois qu’elle n’était pas domiciliée fiscale au Royaume-Uni.

Fille du fondateur d'Infosys, un géant de la technologie très coté en Inde et aux États-Unis, elle possède un peu moins de 1% de parts dans la société, ce qui lui a permis de recevoir l'année dernière presque 14 millions d'euros en dividendes. Elle a gardé sa nationalité indienne et reste officiellement domiciliée en Inde. Une situation que Rishi Sunak n'a jamais cachée au gouvernement ni au Trésor, et qui n'est pas illégale.

Akshata Murthy a depuis déclaré qu’elle changerait sa résidence fiscale pour ne pas pénaliser son mari.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

MALGRE DES DEMISSIONS EN SERIE DANS SON GOUVERNEMENT BORIS JOHNSON S'ACCROCHE

 A SON POSTE DE PREMIER MINISTRE

Boris Johnson subit depuis deux jours une avalanche de démissions au sein de son gouvernement qui fragilise son autorité, déjà entamée par une succession de scandales. Après les départs fracassants mardi 5 juillet 2022 des ministres de la Santé Sajid Javid et des Finances, Rishi Sunak, plusieurs autres membres du gouvernement britannique ont claqué la porte, mercredi 6 juillet, portant à une vingtaine le nombre total de démissions cette année.

Appel à la démission de Boris Johnson

Le secrétaire d’Etat chargé de l’enfance et de la famille, Will Quince, a jugé qu’il n’avait « pas le choix », après avoir répété « de bonne foi » dans les médias des éléments fournis par les services du premier ministre « qui se sont révélés inexacts ». L’assistante auprès du secrétaire d’Etat aux transports, Laura Trott, a démissionné en jugeant que la confiance était « perdue ». Enfin, le ministre chargé des normes scolaires, Robin Walker, a expliqué que sa décision découlait de son regret que le Parti conservateur ait « été détourné de sa mission première à cause de questionnements permanents sur son équipe dirigeante ». 

Cinq autres membres du gouvernement – la ministre d’Etat à la croissance régionale et aux collectivités locales, Kemi Badenoch, le sous-secrétaire d’Etat parlementaire à la mise à niveau, au logement et aux collectivités, Neil O’Brien, le sous-secrétaire d’Etat parlementaire à l’apprentissage et aux compétences, Alex Burghart, le sous-secrétaire d’Etat parlementaire aux entreprises et à l’industrie, Lee Rowley, et la ministre d’Etat aux médias et aux données, Julia Lopez – ont annoncé leur démission mercredi après-midi dans un communiqué commun ; ils remercient Boris Johnson pour son action, mais l’appellent à la démission « pour le bien du parti et du pays » .«Nous devons demander que, pour le bien du parti et du pays, vous vous retiriez», lui ont-ils écrit.

« Le mandat colossal »

Mais ignorant les appels à partir, Boris Johnson a au contraire affirmé que le «mandat colossal» qui lui avait été confié par les électeurs en 2019 lui conférait le devoir de «continuer». « Le travail d’un premier ministre dans des circonstances difficiles, lorsqu’on vous a confié un mandat colossal, est de continuer à avancer », a-t-il déclaré. Devant les députés, il a notamment défendu l’action de son gouvernement, vantant des baisses d’impôt.

Le chef de l’opposition travailliste, Keir Starmer, a fustigé un « spectacle pathétique », tandis que le leader du Parti national écossais (SNP) à la Chambre des communes, Ian Blackford, a exigé la tenue d’élections anticipées.

Mais Boris Johnson exclut également toute tentative d’organiser des élections anticipées. «Je ne crois vraiment pas que qui que ce soit dans ce pays veuille que les responsables politiques s'engagent maintenant dans des élections», a-t-il déclaré devant les chefs des commissions parlementaires. «Je crois que nous devons continuer à servir nos électeurs, et nous occuper des problèmes qui importent pour eux», a-t-il ajouté.

Un Premier ministre rejeté par la population

Après les scandales qui ont terrassé son mandat, Boris Johnson est pourtant dans le viseur des Britanniques. Selon un sondage YouGov réalisé après les démissions de Sajid Javid et Rishi Sunak, 69 % souhaitent le départ de celui qui leur a permis de quitter l’Union européenne. Plus de la moitié (54 %) des électeurs conservateurs de 2019 pense que le premier ministre doit quitter son poste. Le contexte économique est, en outre, particulièrement délicat, avec une inflation au plus haut depuis quarante ans, à 9,1 % en mai sur douze mois. Après une grève historique des cheminots à la fin du mois de juin, les syndicats ont déjà appelé à un « été du mécontentement » et plusieurs professions – avocats, personnels de santé, enseignants – ont appelé à des mouvements sociaux.

«BoJo» serait-il à un point de non-retour ?




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

UNE FUSILLADE MEURTRIERE AU DANEMARK

Plusieurs personnes ont été touchées par des tirs, hier 3 juillet 2022, dans un grand centre commercial de Copenhague, la capitale du Danemark. La police faisait état, en milieu de soirée, de « plusieurs morts » ainsi que de nombreux blessés.

« Nous ne savons pas encore avec certitude combien sont blessés ou morts, mais c’est très grave », déclarait, peu avant 19 h 30, la maire de Copenhague, Sophie Haestorp Andersen, sur Twitter.

La direction du principal hôpital de la ville, le Rigshospitalet, a expliqué à Reuters que l’établissement avait reçu « un petit groupe de patients » pour des soins et que du personnel supplémentaire, notamment des chirurgiens et des infirmières, avaient été appelés en renfort.

Selon la télévision nationale DR, trois personnes ont été hospitalisées, mais ce bilan n’inclut pas d’éventuelles prises en charge sur place.

« Une personne a été arrêtée en lien avec la fusillade », a indiqué la police sur Twitter en début de soirée. Il s’agit d’un jeune Danois âgé de 22 ans. Dans une conférence de presse, l’inspecteur en chef de la police de Copenhague, Søren Thomassen, a expliqué que la police a été alertée peu après 17 h 30 et que d’importants renforts ont ensuite été dépêchés aux abords du centre commercial, dans le quartier d’Amager, situé entre le centre-ville et l’aéroport de la capitale.

Lorsque les premiers coups de feu ont été entendus, plus d’une centaine de personnes se sont ruées à l’extérieur de la galerie commerciale, selon des témoins cités par les médias danois.

Hier soir, la police déclarait ne pas pouvoir exclure le fait qu’il s’agisse d’un attentat terroriste.




Jenny Chase pour DayNewsWorld

DES REFORMES INDISPENSABLES A FAIRE

 POUR L 'UKRAINE CANDIDATE A L'UNION EUROPEENNE

Les pays membres de l’Union européenne ont décidé d’accorder jeudi 23 juin 2022 le statut de candidat à l’adhésion à l’UE à l’Ukraine accompagnée de la Moldavie.Depuis le début de l’invasion russe, Kiev n’a eu de cesse de plaider cette cause auprès des Vingt-Sept. Cette décision historique est hautement symbolique. Ce nouveau statut de candidat envoie en effet un message à la Russie, qui refuse que l'Ukraine puisse avoir une voie européenne et acte la souveraineté de l'Ukraine et la reconnaissance de cette souveraineté par l'UE.
Le statut de pays candidat ouvre ainsi la voie à une éventuelle intégration de l’Ukraine à l’Union et permet d’entamer les discussions. Mais le chemin vers une intégration est encore long et pourrait prendre « des décennies », a relativisé Emmanuel Macron lors de la conférence de presse de fin de sommet européen, vendredi après-midi. L’Ukraine devra en effet procéder à des changements, politiques, environnementaux, économiques, afin de correspondre aux normes d'adhésion des pays de l’UE. De nombreux défis attendent donc le pays dans ce dossier.

Il y a en effet des étapes dans la procédure de candidature à l'Union.La toute première phase, qui consiste à dire que les États membres de l'Union ont reconnu l’Ukraine comme candidat après l’établissement d’un rapport par la Commission européenne, vient d'être franchie. Il va falloir ensuite que l'Union européenne se prononce à l’unanimité sur le lancement concret du processus d'adhésion, avec des négociations entre l'UE et l'Ukraine. Or l'une des conditions pour l'ouverture d'une quelconque négociation d'adhésion est le retour à la paix et la reconstruction du pays, un pays en guerre ne pouvant négocier son entrée dans l'Union.

Afin de pouvoir prétendre à une entrée dans l’Union européenne, l’Ukraine doit également se hisser aux standards européens si bien que de nombreuses réformes vont devoir être mises en branle  , l'Ukraine étant loin de remplir les critères pour une adhésion à l'Union européenne.

Pour ce faire l’Ukraine doit adapter sa législation et ses modes de gouvernance à celles de l’UE. Le pays est touché par un phénomène de corruption endémique (en 2021, l'Ukraine obtient un score de 32/100 dans l'indice de perception de la corruption établi par l'ONG allemande de lutte contre la corruption, Transparency International NDLR). C'est un pays où des oligarques règnent sur l'économie. L'indépendance de la justice est une fiction. Tous ces points sont les chantiers prioritaires de la réforme . De plus avant de pouvoir entrer dans l'UE, l'Ukraine largement détruite par l'action de l'armée russe. va devoir être reconstruite .

Une fois toutes les négociations terminées, l’entrée de l’Ukraine devra être une dernière fois validée par tous les pays membres de l'UE. Pour l'élargissement de l'UE, la règle décisionnelle est celle de l'unanimité. Des pays comme la Pologne ou les pays Baltes vont être très accommodants avec l'Ukraine car ils considèrent que, géopolitiquement, l'entrée de l'Ukraine dans l'UE est un facteur prioritaire de stabilité.

Mais d'autres pays, à l'instar de la France, des Pays-Bas ou de l'Espagne ne voudront pas d'une Ukraine mal préparée. Le chemin risque donc d'être long.



Joanne Courbet pour DayNewsWorld

GUERRE EN UKRAINE

BRAS DE FER AUTOUR DE KALININGRAD ENCLAVE RUSSE AU COEUR DE L'EUROPE

La Lituanie a bloqué le transit des produits russes affectés par les sanctions européennes destinés à l’enclave de Kaliningrad, s’attirant des menaces directes de Moscou. Cette crise a un fort potentiel d’escalade.

L'enclave de Kaliningrad

Après la deuxième guerre mondiale, l’URSS a reçu en compensation de l’Allemagne la ville de Königsberg, rebaptisé Kaliningrad, avec un corridor de 70 kilomètres nommé Suwalki pour la relier à la Biélorussie, alors au sein de l’Union soviétique. Ce petit territoire de 15 000 kilomètres et un million d'habitants est un bout de Fédération de Russie, surarmé, coincé entre la Pologne et la Lituanie. Son approvisionnement se fait par le corridor nommé Suwalki à cheval sur les frontières de la Pologne et la Lituanie, tous deux membres de l’Union européenne et de l’Otan.

Or la Lituanie a décidé d’appliquer les sanctions européennes concernant environ la moitié des produits russes à destination de Kaliningrad. Moscou a réclamé la levée immédiate de cette interdiction considérée comme « illégale ». En effet la mise en place de ce transit était l’une des conditions imposées à la Lituanie lors de son adhésion à l’UE en 2024 .

« Un  blocus » selon Moscou

Depuis lundi 20 juin 2O22, la Russie a donc réagi avec des mots menaçants : si le transit n’est pas rétabli dans sa totalité, a déclaré Moscou, « alors la Russie se réserve le droit d’agir pour défendre ses intérêts nationaux ». Les autorités russes promettent une réaction adaptée à ce que Moscou considère désormais comme un blocus de l’enclave russe de Kaliningrad, alors que Vilnius a commencé à appliquer des sanctions européennes qui touchent au transit de certaines marchandises transportées en train à travers le territoire lituanien entre la Russie continentale et l’enclave. Les mesures de représailles européennes concernent essentiellement le charbon, les métaux et les matériaux de construction, et seront étendues en juillet au ciment et à l’alcool. Le gouverneur de Kaliningrad, Anton Alikhanov, a alerté Moscou en affirmant que l’application du quatrième paquet de sanctions affecterait entre 40 % et 50 % des importations du territoire peuplé d’environ un million de Russes.

Le chargé d’affaires russe en Lituanie, Sergueï Ryabokon a quant à lui déclaré que l’interdiction du transit n’était plus seulement une affaire d’application de sanctions : « Il s’agit d’un blocus, d’un blocus partiel des cargaisons qu’ils mettent en œuvre de cette manière contre notre région. » . Des mots qui pèsent lourd, car sa mise en place pourrait s’apparenter à un acte de guerre, Moscou pouvant voir dans cette action un engagement de plus de la part de l’Otan.

Si la Russie décide de riposter, voire de rétablir par la force le transit entre Kaliningrad et la Biélorussie, puis vers la Russie, il y a un risque d’escalade considérable. Le risque est d’autant plus élevé que Kaliningrad est l’un des endroits les plus militarisés au monde. Y compris en missiles balistiques Iskander, et en armes nucléaires. C’est aussi le siège de la flotte russe de la Baltique.

La ville natale du philosophe Kant est en train de devenir un abcès de fixation de la confrontation Russie-Occident.


Joanne Courbet pour DayNewsWorld

L'AVENIR DE BORIS JOHNSON MIS EN JEU

 PAR UNE MOTION DE DEFIANCE DE SON PARTI

Après le répit des quatre jours fériés du jubilé d'Elisabeth II , les droits de la politique reprennent leur cours.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson, affaibli par des mois de scandales sur les fêtes à Downing Street pendant les confinements, affrontera lundi soir un vote de défiance des députés du Parti conservateur. 

« Le seuil des 15% des parlementaires demandant un vote de confiance du chef du Parti conservateur a été dépassé », a annoncé dans un communiqué Graham Brady, président du comité 1922 chargé des questions d'organisation interne. Il fallait 54 lettres de députés pour déclencher ce vote.

Le scrutin se tiendra entre 18 heures et 20 heures (heures locales) (entre 19 heures et 21 heures) et le résultat annoncé dans la foulée.

« Le Premier ministre se félicite de l'occasion qui lui est donnée de présenter ses arguments aux députés et leur rappellera qu'il n'existe pas de force politique plus redoutable que quand ils sont unis et concentrés sur les questions qui comptent pour les électeurs. »

« (Le vote) ce soir offre une occasion de mettre fin à des mois de spéculation et de permettre au gouvernement de tirer un trait et de passer à autre chose en répondant aux priorités de la population », a réagi le porte-parole de Boris Johnson dans un communiqué.

Si le Premier ministre reçoit la confiance de moins de 50% de ses troupes, il perdra la tête de son parti, qui devra choisir un nouveau Premier ministre. 

S'il l'emporte, aucun autre vote de défiance ne peut être organisé avant un an, même si Graham Brady affirme qu'il serait « techniquement possible » de changer cette règle interne au parti conservateur.

Une chute de popularité avec des conséquences électorales

Loin de mettre un point final au scandale qui plombe le gouvernement conservateur depuis six mois, la publication la semaine dernière d'un rapport administratif détaillant l'ampleur des violations des règles anti-Covid à Downing Street a suscité de nouveaux appels à la démission. Boris Johnson, lui-même visé par une amende (du jamais vu pour un Premier ministre en exercice), avait alors dit assumer « l'entière responsabilité de tout ce qui s'est passé » mais estimé devoir « continuer » son travail.

Le scandale, ainsi que la flambée des prix qui provoque une chute historique du pouvoir d'achat des ménages, a déjà fait chuter sa popularité inoxydable, entraînant de lourds revers pour les conservateurs dans des élections locales début mai. Il s'est maintenu en mettant notamment en avant le contexte de la guerre en Ukraine, mais aussi faute de successeur évident dans les rangs des conservateurs, au pouvoir depuis 12 ans au Royaume-Uni.

Si le Premier ministre est défait par une motion de défiance, une élection interne aura lieu au sein du parti pour désigner un nouveau leader. S'il y survit, il ne pourra plus être délogé pendant un an.

Deux législatives partielles sont prévues le 23 juin, prochaine date susceptible de relancer la fronde contre le chef du gouvernement.


Joanne Courbet pour DayNewsWorld

L'APPETIT RUSSE IRA-T-IL JUSQU'A LA TRANSNITRIE ?

La guerre en Ukraine ne manque pas d’inquiéter les pays voisins et, en premier lieu, la petite Moldavie (2,6 millions d’habitants), qui joue aujourd’hui un rôle essentiel dans l’accueil des réfugiés de l’Ukraine du Sud.

La situation de cette ancienne république soviétique, indépendante depuis 1991 et neutre depuis 1994, coincée entre une Roumanie membre de l’OTAN et une Ukraine en guerre, est d’autant plus précaire qu’elle doit composer quasiment, depuis son indépendance, avec un territoire séparatiste pro-russe situé dans sa partie orientale, la Transnistrie.

Cette dernière entité, où résident quelque 470 000 personnes, accueille environ 1 500 militaires russes, présents dans le cadre d’une mission de maintien de la paix, ainsi que d’importants stocks d’armement hérités de l’URSS.

Si les affrontements entre Transnistriens et Moldaves n’ont pas repris depuis juillet 1992, et si les deux parties cohabitent d’une façon relativement sereine, entretenant notamment des échanges commerciaux assez fournis, la situation en Ukraine, et d’éventuels appétits russes pour la Transnistrie pourraient à brève échéance venir fragiliser cet équilibre.

Du conflit de 1992 à aujourd’hui

Sans entrer dans une chronologie trop détaillée, rappelons brièvement que, au lendemain de la Première Guerre mondiale, la Bessarabie, dont le territoire correspond peu ou prou à l’actuelle Moldavie (moins la Transnistrie), et qui appartenait depuis un siècle à l’empire des tsars, est intégrée à la Roumanie. Le territoire de la Transnistrie actuelle, lui, demeure alors aux mains de l’URSS. En 1924, celle-ci y instaure une entité administrative nommée République autonome soviétique socialiste moldave (RASSM), qui est incorporée à la République socialiste soviétique d’Ukraine.

En 1940, l’URSS occupe et annexe la Bessarabie, qu’elle s’empresse de fusionner avec la RASSM pour créer une « République socialiste soviétique de Moldavie ».

La RSS de Moldavie subsistera pendant cinquante ans au sein de l’URSS, en tant qu’égale des quatorze autres Républiques (Russie, Ukraine, Biélorussie, les trois républiques baltes, les trois républiques du Caucase et les cinq républiques d’Asie centrale) et deviendra donc indépendante en 1991, quand l’URSS s’effondre.

À ce moment-là, l’union de la Transnistrie et de la Bessarabie est déjà fissurée. Depuis quelques années, sentant l’URSS vaciller, la Bessarabie envisage très sérieusement un rattachement à la Roumanie. La Transnistrie, aux liens étroits avec Moscou, décide de faire sécession dès 1990, mais le centre soviétique rejette cette option. C’est donc ensemble, en tant qu’État de Moldavie, que la Bessarabie et la Transnistrie accèdent en 1991 à l’indépendance. La Transnistrie proclame aussitôt son indépendance vis-à-vis de la Moldavie, ce qui entraîne un conflit violent peu après. De mars 1992 jusqu’au cessez-le-feu du 21 juillet 1992, la 14e Armée russe, venue soutenir les séparatistes transistriens, et les forces moldaves se livrent à des affrontements violents, qui font plus de 2 000 morts.

Un conflit gelé

Depuis, le conflit n’a pas connu de nouveaux épisodes et est dit « gelé », expression pouvant d’ailleurs être avantageusement remplacé par l’épithète « non-résolu », la Transnistrie étant de facto indépendante, mais reconnue par aucun État, pas même la Russie, qui la soutient pourtant largement. C’est pour trouver une solution diplomatique et politique à ce statu quo que la Moldavie a adopté le statut de pays neutre lors de l’adoption de sa Constitution en 1994.

Au cours des 28 dernières années, les différentes tendances politiques du pays qui se sont succédé au pouvoir, qu’elles aient été classées pro-russes (comme Igor Dodon, président de 2016 à 2020) ou pro-européennes, comme l’actuelle présidente Maïa Sandu, ont toutes souhaité conserver ce statut. Il implique la non-adhésion de la Moldavie à une alliance militaire comme l’OTAN, mais exige aussi le départ de Transnistrie des troupes russes présentes depuis 1992. Ce départ est régulièrement réclamé par les autorités moldaves dans les enceintes internationales. Récemment encore, Maïa Sandu a rappelé cette exigence, recevant une fin de non-recevoir de la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.

Depuis la fin des hostilités en 1992, un format de négociation a pris place, incluant la Russie, l’Ukraine, l’OSCE, ainsi que la Moldavie et la Transnistrie, afin de trouver la voie d’un règlement politique passant par une forme d’autonomie de la Transnistrie au sein d’une Moldavie réintégrée.

Hélas, la Russie, si elle n’a jamais reconnu l’indépendance de la Transnistrie, n’a pas non plus aidé de manière déterminante à régler le conflit. Elle avait proposé en 2003 sa propre solution par le biais du mémorandum Kozak (du nom du négociateur russe Dmitri Kozak, né en Ukraine et aujourd’hui chef adjoint de l’administration présidentielle russe en charge des relations avec l’Ukraine), mais cette tentative n’a pas été couronnée de succès. Si les discussions ont continué depuis lors, il n’y a plus eu de rencontre de haut niveau depuis l’automne 2019.

Il n’en reste pas moins que – en tout cas jusqu’à l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février dernier – ce conflit apparaissait probablement comme celui qui avait le plus de chances d’être réglé de tous les conflits gelés post-soviétiques. Après trois décennies sans affrontement, un modus vivendi s’est dégagé entre les deux parties, les tensions étant limitées et exprimées en termes interpersonnels, tandis que le pragmatisme économique poussait à entretenir des relations relativement étroites. Ainsi, le club de football du Sheriff Tiraspol (Tiraspol est la « capitale » de la Transnistrie), qui s’est illustré lors de sa participation cette année à la Ligue des Champions, joue dans le championnat moldave. Preuve qu’un espace de coexistence entre Moldaves et Transnistriens est possible, au moins sur les terrains de sport !

En premier lieu, la Moldavie se rapproche-t-elle d’un conflit ouvert avec la Russie ? Pour l’heure, les autorités de Chisinau sont surtout concentrées sur l’accueil des réfugiés ukrainiens et sur la question énergétique, considérant que l’extension de la guerre à leur territoire est peu probable. Plusieurs observateurs, comme le Roumain Mircea Geoana, secrétaire général adjoint de l’OTAN, ou l’ambassadeur américain en Moldavie, Kent Logsdon, partagent cet avis. Il est vrai que la Moldavie revêt moins d’importance pour Moscou que l’Ukraine.

Sur un plan militaire, l’évolution de la région dépend directement du sort réservé au port d’Odessa, ville du sud de l’Ukraine située à quelque 60 kilomètres seulement de la Moldavie. En effet, si Marioupol permet de boucler la mer d’Azov, le port d’Odessa permet à la Russie de contrôler l’ensemble du littoral ukrainien, coupant le territoire ukrainien d’un accès à la mer. Dans ce cas, on peut estimer que le nombre de réfugiés grandirait encore en Moldavie, alors qu’elle a déjà vu passer 360 000 personnes depuis le début de la guerre.

Cet objectif de contrôle du littoral explique certainement l’ampleur des attaques contre Mykolaev, ville âprement disputée entre Russes et Ukrainiens. Ce n’est qu’après les éventuelles chutes de Mykolaev et d’Odessa que la Russie peut s’offrir un couloir vers la Transnistrie ; il n’est pas sûr, parallèlement, que la Transnistrie puisse jouer un rôle déterminant dans l’offensive russe dans la région, au vu du faible nombre d’hommes disponible.

La guerre en Ukraine a également incité plusieurs pays à s’orienter vers l’Union européenne. Ainsi, comme l’Ukraine avant elle, et en même temps que la Géorgie, la Moldavie a demandé son adhésion à l’Union européenne. Si la « voie accélérée » réclamée par ces trois pays n’existe pas dans les faits, ces demandes ont au moins eu pour mérite d’attirer l’attention des capitales européennes sur le sort de ces pays, ainsi que sur leur demande d’adhésion.

Si la Géorgie et la Moldavie ont pris position pour le respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Ukraine, ces deux pays n’ont en revanche pas repris à leur compte la politique de sanctions prises par l’UE. Le ministre moldave des Affaires étrangères, Nicu Popescu, a en effet concédé qu’il serait difficile d’adopter les sanctions sans subir de représailles insurmontables. Il faut noter qu’en 2014, la Moldavie ne soutenait pas davantage les sanctions imposées à la Russie après l’annexion de la Crimée.

Tensions encore ravivées par une résolution du Conseil de l’Europe

Enfin, sur le plan diplomatique, le départ de la Russie du Conseil de l’Europe a eu une incidence directe pour la Moldavie. En effet, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) a voté une résolution dans laquelle la Transnistrie a été qualifiée de zone d’occupation russe.

Cette interprétation a naturellement suscité des contestations à Tiraspol. Les autorités transnistriennes ont qualifié le document de « détaché de la réalité » et « extrêmement dangereux », ainsi qu’à Moscou où l’on considère que cette résolution ne tient pas compte des réalités du terrain. Le ministre moldave des Affaires étrangères Nicu Popescu, s’est contenté de rappeler que cette résolution reflétait « l’opinion politique des parlementaires des pays membres du Conseil de l’Europe ». Dans le même temps, Popescu a souligné que Chisinau continuerait à chercher des solutions pour la réintégration du pays et insisterait sur le retrait des troupes russes du territoire de la Moldavie.

En conclusion, si les inquiétudes sur une reprise du conflit sont au plus haut depuis trois décennies, la Moldavie s’appuie en ce moment sur son statut d’État neutre pour éviter d’être à son tour enrôlée dans la guerre.

Mais la prudence des autorités de Chisinau ne pèsera sans doute pas lourd si Vladimir Poutine parvient à s’emparer d’Odessa et de décider que la Transnistrie sera la prochaine étape de sa guerre…

Florent Parmentier

Secrétaire général du CEVIPOF. Enseignant à Sciences Po. Chercheur-associé au Centre HEC Paris de Géopolitique, Sciences Po. Article publié dans TheConversation.




Simon Freeman pour DayNewsWorld

UN TRAIN DE NOUVELLES SANCTIONS DE L'UE

CONTRE LA RUSSIE

A l’issue d’un sommet européen à Bruxelles, Emmanuel Macron a détaillé, mardi 31 mai 2O22, les sanctions prises par l’Union européenne à l’encontre de Moscou après son offensive en Ukraine.

1° Réduire de 9O % les importations par l’UE de pétrole russe d’ici à la fin de l’année.  L'accord prévoit une exemption temporaire pour acheminer le pétrole russe par oléoduc afin de lever le véto de la Hongrie.

2° Elargir la liste noire à quatre-vingts oligarques russes.

3° Interdire trois chaînes de télévision.

4° Exclure les banques russes du système international Swift, dont Sberbank

Pour le chef de l’Etat « ce sixième paquet [de sanctions contre la Russie] est historique. Les mesures d’exemption ont été décidées pour les Etats très dépendants (…) et qui n’ont pas d’accès à la mer, dans un cadre très spécifique avec une limite de temps de dix-huit à vingt-quatre mois ». « Nous sanctionnons la Russie et nous aidons l’Ukraine parce qu’il y a sur notre continent une guerre décidée par la Russie contre un peuple, contre la démocratie. Notre objectif est toujours le même : stopper la guerre sans participer. »

Emmanuel Macron a également annoncé avoir proposé à Vladimir Poutine le vote d’une résolution à l’ONU pour lever le blocus russe du port d’Odessa afin de permettre l’exportation des céréales ukrainiennes qui y sont bloquées. « J’ai proposé, dans la discussion que nous avons eue avec Olaf Scholz [le chancelier allemand] samedi dernier, au président Poutine que nous prenions l’initiative d’une résolution aux Nations unies pour donner un cadre très clair à cette opération », a-t-il déclaré à l’issue d’un sommet européen à Bruxelles.

Emmanuel Macron a aussi réagi à la mort de Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste français tué par un éclat d’obus dans le Donbass, alors qu’il se trouvait dans un convoi humanitaire.

 Il a « condamné avec la plus grande fermeté » les propos « inacceptables » d’officiels russes remettant en cause le statut de journaliste du jeune homme.


Boby Dean pour DayNewsWorld

LES ENJEUX D'UNE ADHESION A L'OTAN

DE LA FINLANDE ET LA SUEDE

Après des décennies passées à l'écart des alliances militaires, la Finlande a annoncé, dimanche 15 mai, sa candidature à l'Otan, et la Suède pourrait suivre. Les deux pays sont inquiets de ce que pourrait faire leur grand voisin russe, après l'invasion de l'Ukraine débutée en février.

Pendant des décennies, la plupart des Suédois et des Finlandais sont restés attachés à leur longue politique de non-alignement militaire. Mais l'invasion de l'Ukraine le 24 février a marqué un tournant majeur, notamment pour la Finlande qui partage une frontière de près de 1 300 kilomètres avec la Russie.

Alors que le soutien à une intégration à l'Otan tournait autour de 20 à 30 % depuis 20 ans, les derniers sondages suggèrent aujourd'hui que plus de 70 % des Finlandais et 50 % des Suédois soutiennent une adhésion.Dans les deux pays, de nombreux partis ont été ou sont en train de changer de position sur la question. Au Parlement finlandais, une majorité fleuve d'au moins 85 % en faveur de l'adhésion se dessine. En Suède, le parti social-démocrate, historiquement opposé à rejoindre l'Otan, se prononce ce dimanche, avec un feu vert ouvrant la voie à une candidature du pays.

C'en est donc fini de la doctrine de non-alignement. Le retournement de l'opinion est d'autant plus stupéfiant que les crises antérieures n'avaient jamais entamé leur placidité : ni l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014 ni le conflit du Donbass depuis huit ans.

La « finlandisation », neutralité forcée

Un retournement historique pour ce pays de 5,5 millions d'habitants, membre de l'Union européenne depuis 1995 et jusqu'ici arc-bouté sur sa neutralité négociée avec l'URSS au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Le basculement finlandais ouvre une perspective désastreuse pour la Russie. Le régime de Vladimir Poutine verra l'Otan se rapprocher, avec 1 340 kilomètres de frontière commune supplémentaire, soit deux fois plus qu'aujourd'hui.

Cédée par la Suède à la Russie en 1809, la Finlande proclame son indépendance de Moscou à l'occasion de la révolution bolchévique de 1917. Envahi par l'Union soviétique en 1939, le pays résiste vaillamment lors des trois mois de la guerre d'Hiver. Après la reprise du conflit en 1941, la Finlande est contrainte à un armistice après trois ans de combats.Au terme d'un traité « d'amitié » signé en 1948 sous la pression de Moscou, les dirigeants finlandais acceptent de rester en dehors de la coopération militaire occidentale dans une forme de neutralité forcée, restée dans l'Histoire sous le nom de « finlandisation ».

Le pays échappe au rang d'État satellite de l'URSS, mais reste sous l'œil de Moscou en ce qui concerne sa politique étrangère et militaire.

Après la chute de l'Union soviétique, la Finlande adhère à l'Union européenne (1995) et au Partenariat pour la paix de l'Otan, mais reste officiellement militairement non alignée.

La Suède, elle, a maintenu pendant près de deux siècles une politique officielle de neutralité héritée de la fin des guerres napoléoniennes, notamment durant les deux guerres mondiales.Si elle a participé à des missions militaires en Afghanistan ou plus récemment au Mali, elle n'a pas été en guerre depuis un conflit en 1814 avec la Norvège.Dans les années 1990, sa politique de neutralité est amendée en un non-alignement militaire « visant à permettre » la neutralité en cas de guerre.

Tout en restant en dehors de l'Otan, les deux pays ont tissé des liens toujours plus étroits avec l'Alliance, qui les considère désormais comme les deux États non-membres les plus proches. Les deux pays ont ainsi participé à des missions menées par l'Otan dans les Balkans, en Afghanistan et en Irak, ainsi qu'à de nombreux exercices conjoints.

D'importants moyens consacrés à l'armée

Durant la Guerre froide, Suède et Finlande consacrent d'importants moyens (4 à 5 % de leur PIB) à leurs armées, conséquence de leur absence d'alliés militaires.

Avec la disparition de la menace soviétique, toutes deux réduisent leurs crédits, mais la Finlande maintient un recours massif au service militaire et aux réservistes.

Avec ses 5,5 millions d'habitants, la Finlande peut ainsi compter sur une armée en temps de guerre de 280 000 soldats aptes au combat, plus 600 000 autres réservistes, une force exceptionnelle pour une nation européenne. L'armée professionnelle ne compte toutefois que 13 000 soldats, même si elle forme 22 000 conscrits chaque année.

La Suède a pour sa part davantage désinvesti, faisant passer son budget militaire de 2,6 % du PIB en 1990 à 1,2 % en 2020. Mais le pays a commencé à inverser la tendance après l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014. Le service militaire obligatoire, supprimé en 2010, a été réintroduit en partie en 2017. Actuellement, l'armée suédoise compte quelque 50 000 soldats, dont la moitié de réservistes. Les deux pays ont annoncé d'importants investissements militaires depuis le début de la guerre en Ukraine.

Perturbation du fragile équilibre en Arctique

Cette région est une mine d'or potentielle – en matière de ressources énergétiques et de routes maritimes – souvent régie par de multiples accords bilatéraux entre les différents États ayant des intérêts sur place : Canada, Finlande, Danemark, États-Unis, Islande, Norvège, Suède et Russie. Ces huit pays parviennent généralement à s’entendre, unis par leur littoral arctique commun, avec des accords sur le droit maritime, l'équilibre environnemental et les besoins sécuritaires.

Mais des signes indiquent que l'invasion russe de l’Ukraine perturbe déjà ces fragiles relations. La Russie partage le littoral arctique avec cinq États membres de l'Otan, la Finlande et la Suède – et tous soutiennent l’Ukraine militairement et financièrement.

« Un cinquième océan au sommet du monde »

En Arctique, les préoccupations politiques et économiques sont conditionnées par le climat unique de cette région et sa rapide évolution. Lors des 30 dernières années, la glace la plus épaisse y a perdu 95 % de sa superficie. Au rythme actuel de l'évolution des émissions de gaz à effet de serre, il pourrait ne plus y avoir de glace en été sur place d'ici 2040. La fonte spectaculaire des glaces modifie le paysage politique et économique de la région. « Nous sommes en train d’assister à l’apparition d’un cinquième océan au sommet du monde », alerte Katarzyna Zysk, professeure à l'Institut norvégien d'études de Défense. « Et quand cet océan sera là, il sera utilisé à des fins économiques et militaires. »

La fonte des glaces modifie également la stratégie militaire de la Russie – qui possède 53 % du littoral arctique. « C’est une zone incroyablement vaste. Les frontières de la Russie étaient protégées par la glace, mais à présent elle est en train de disparaître, ce qui la rend plus vulnérable aux potentielles attaques », explique Katarzyna Zysk.

C’est l’une des raisons pour lesquelles Moscou a renforcé, ces dernières années, sa présence militaire dans le Grand Nord. Le Kremlin a créé une marine arctique (« la flotte du Nord ») basée sur la péninsule de Kola – proche de la Finlande et la Norvège. Selon Katarzyna Zysk, c’est là que la Russie possède sa plus grande part de sous-marins stratégiques et d'autres capacités non-nucléaires importantes.

La guerre actuelle en Ukraine a encore fait monter les enchères. Si la Suède et la Finlande rejoignent l'Otan – ce qu'elles envisagent sérieusement – tous les États qui se partagent l’Arctique, exceptée la Russie, feront partie de l'Alliance atlantique. Ce qui pourrait provoquer des tensions avec la Russie .

« Le souci demeure de ne pas davantage agacer l'ours russe. Dans notre débat sur l'Otan, nous devons être clairs sur la nécessité de ne pas héberger de bases militaires étrangères et de missiles nucléaires », insiste l'ex-ministre finlandais des Affaires étrangères Erkki Tuomioja.

L'après-Poutine le préoccupe également : «  Il ne faudra pas humilier la Russie comme on a humilié l'Allemagne au lendemain de la Première Guerre mondiale. »

La Russie a d'or et déjà fait savoir que si la Suède et la Finlande rejoignaient l'Otan, elle déploierait des armes nucléaires et des missiles hypersoniques dans la région des pays baltes.




Alize Marion pour DayNewsWorld

UN COMMANDANT ASSIEGE A MARIOUPOL DEMANDE L'AIDE D'ELON MUSK

Un commandant ukrainien faisant partie des combattants assiégés par les forces russes dans l’usine Azovstal à Marioupol a lancé mercredi un appel à l’aide adressé directement au milliardaire américain Elon Musk pour qu’il intervienne afin de les sauver.

« Les gens disent que vous venez d’une autre planète pour apprendre aux gens à croire en l’impossible. […] A l’endroit où je vis, il est presque impossible de survivre », a tweeté Sergueï Volyna, commandant de la 36e Brigade des Marines de Marioupol.

« Aidez-nous à quitter Azovstal pour un pays tiers. Si ce n’est pas vous, qui d’autre ? Donnez-moi une piste », a-t-il poursuivi, indiquant avoir créé un compte sur Twitter spécifiquement pour interpeller directement l’homme le plus riche du monde qui essaie d’acheter le réseau social pour 44 milliards de dollars.

Le militaire a demandé « à chaque personne de la planète Terre » d’aider à faire en sorte qu’Elon Musk soit au courant de son appel.

Kiev a indiqué cette semaine que plus d’un millier de soldats, dont beaucoup sont blessés, se trouvaient toujours dans les entrailles du site sidérurgique qui abritent un labyrinthe souterrain très étendu datant de l’ère soviétique.

C’est la seule poche de résistance de la ville portuaire stratégique de Marioupol, désormais contrôlée par les Russes.




Emily Jackson pour DayNewsWorld

UN DISCOURS DU 9 MAI DE VLADIMIR POUTINE

 SANS SURPRISE

Dans le conflit en Ukraine, la date du 9 mai était attendue et redoutée. Côté russe, c'est un jour de célébration de la fin de la Seconde Guerre mondiale, avec défilé militaire et discours du président russe Vladimir Poutine. Mais depuis plusieurs jours, il était craint que le chef du Kremlin fasse des annonces graves, entraînant une escalade de la guerre actuelle en Ukraine.

Le président russe a cependant fait un discours plus court qu'à son habitude, avec la propagande habituelle justifiant l'intervention russe en Ukraine, mais il n'a pas mentionné de potentielle attaque nucléaire, n'a pas parlé de guerre ni d'extension du conflit, et a même appelé à éviter la guerre mondiale.

Un discours « classique » sans réelle surprise

Il a rappelé le fait que la Russie n'avait pas le choix, qu'il fallait défendre la patrie, que les séparatistes pro-russes et les troupes russes se battent sur leurs terres...« Malgré toutes les divergences internationales, la Russie s’est toujours prononcée pour la mise en place d’un système de sécurité indivisible. En décembre dernier, nous avons proposé de signer de nouveaux accords offrant des garanties de sécurité. La Russie a agi de façon honnête mais en vain. On n’a pas voulu nous écouter.

En réalité, nos partenaires avaient des plans très différents. Nous le voyons: ils ont ouvertement préparé une mission dans le Donbass, contre nos terres historiques de Crimée. A Kiev, on a évoqué l’acquisition de l’arme nucléaire.Une menace inacceptable se préparait à proximité immédiate de nos frontières. Le choc avec les néonazis et les bandéristes soutenus par les Occidentaux était inévitable. Nous avons vu des centaines de conseillers militaires leur apporter des armes de pointe de l’OTAN. »

Si la possibilité d'une attaque nucléaire n'a pas été évoquée, Vladimir Poutine a montré vouloir continuer cette guerre, évoquant « une menace absolument inacceptable » qui « se constituait, directement à nos frontières », et renouvelant ses accusations de nazisme à l'encontre de l'Ukraine.

Le 24 février dernier, lors de son discours annonçant l'invasion en Ukraine, il avait cependant été beaucoup plus virulent, menaçant par exemple « ceux qui tenteraient d'interférer avec nous » d'une réponse « immédiate » de la Russie, avec « des conséquences que vous n'avez encore jamais connues ». Cette fois, il s'est surtout adressé au peuple russe, annonçant une aide pour les familles des soldats tués au front, et déclarant qu'il fallait « tout faire pour que cette guerre globale [en référence avec la Seconde Guerre mondiale, NDLR] ne se reproduise pas ».

Les observateurs s'attendant à des déclarations fortes, le Kremlin n'a-t-il pas voulu jouer de cette attente ?

 Vladimir Poutine aime souffler le chaud et le froid : moins offensif ce 9mai 2022 il n'en demeure pas moins déterminé.

« Après l’effondrement de l’URSS, les Etats-Unis ont revendiqué l’exclusivité, humiliant le monde entier. » , a-t-il poursuivi.




Alize Marion pour DayNewsWorld

COMMEMORATION DE LA VICTOIRE DU 8 MAI 1945

La commémoration de la victoire du 8 mai 1945 sur l’Allemagne nazie s’est tenue à Paris, à la veille du traditionnel défilé militaire russe à Moscou, potentielle démonstration de force cette année, dans le contexte de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Le président français, investi la veille pour un nouveau mandat, a célébré, dimanche 8 mai, à Paris, le 77e anniversaire de la victoire du 8 mai 1945 des Alliés sur l’Allemagne nazie, une cérémonie particulière dans le contexte de la guerre en Ukraine et à la veille du traditionnel défilé militaire russe à Moscou.

Cette commémoration ouvre une séquence internationale pour le chef de l’Etat, qui participera le même jour, à partir de 17 heures, à une visioconférence des membres du G7 « relative à la situation en Ukraine », avant de se rendre lundi à Strasbourg pour la journée de l’Europe et, dans la foulée, à Berlin pour y rencontrer le chancelier Olaf Scholz.mmanuel Macron est arrivé en voiture pour déposer une gerbe devant la statue du général de Gaulle en bas de l’avenue des Champs-Elysées à 11 heures. 

Un bleuet à la boutonnière, le chef de l’Etat a échangé quelques mots avec le petit-fils du général, avant de remonter dans sa voiture pour rejoindre l’Arc de triomphe, accompagné de la grande escorte mixte de la garde républicaine, salué par des passants. C’était la première fois depuis 2019 que le public était autorisé à assister à cette cérémonie, après deux années de restrictions liée à l’épidémie de Covid-19.Place de l’Etoile, M. Macron a retrouvé le premier ministre, Jean Castex, et les ministres des armées et des anciens combattants, Florence Parly et Geneviève Darrieusecq. Il a rendu honneur au drapeau, avant de passer en revue les troupes. Puis il a déposé une gerbe de fleurs sur la tombe du Soldat inconnu et ravivé la flamme.

Interrogée sur le contexte très particulier de cette cérémonie, la ministre de la culture, Roselyne Bachelot, a déclaré aux journalistes présents qu’il s’agissait d’un « moment qui prend une signification tout à fait considérable » avec la guerre en Ukraine. « Nous pensions que la guerre avait disparu d’Europe », a-t-elle ajouté.

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« Aujourd’hui, nous commémorons la fin de la seconde guerre mondiale en Europe et la victoire des combattants alliés sur l’Allemagne nazie.

Nous n’oublions pas les soldats venus de toute l’ex-URSS, y compris ukrainiens et russes, qui ont contribué à cette victoire », a écrit le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, sur Twitter.




Alize Marion pour DayNewsWorld

LA RUSSIE FUSTIGE L'AIDE MILITAIRE APPORTEE

 PAR LES OCCIDENTAUX A L'UKRAINE

L’aide militaire et les renseignements des Occidentaux à l’Ukraine empêche la Russie d’achever « rapidement » son offensive chez son voisin, a indiqué jeudi le Kremlin, assurant néanmoins que tous ses objectifs seront remplis.

Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a en outre assuré à la presse que les couloirs

« Les États-Unis, le Royaume-Uni, l’OTAN dans son ensemble partagent en permanence des données du renseignement avec les forces armées ukrainiennes. Conjuguées aux approvisionnements en armes […], ces actions ne permettent pas d’achever rapidement l’opération », a déclaré à la presse Dmitri Peskov, en réagissant à une publication parue mercredi dans le New York Times.

Selon ce journal, citant des sources anonymes au sein des services américains, les renseignements fournis par les États-Unis à l’armée ukrainienne ont permis de cibler plusieurs généraux russes près du front.

Ces actions occidentales « ne sont toutefois pas en mesure d’empêcher » que les objectifs de l’offensive russe en Ukraine soient remplis, a souligné le porte-parole du Kremlin.

Il a également assuré que l’armée russe respectait le cessez-le-feu qu’elle avait annoncé la veille pour jeudi afin de permettre l’évacuation de civils réfugiés au site de l’usine Azovstal.

« Les couloirs y fonctionnent aujourd’hui », a affirmé M. Peskov, en démentant les déclarations de Kyiv selon lesquelles des combats entre forces russes et ukrainiennes étaient en cours pour le contrôle de cette aciérie.

« La partie ukrainienne et surtout (les combattants) qui sont réfugiés sur le site de l’usine sont connus pour fabriquer beaucoup de mensonges », a-t-il assuré.

Selon le Kremlin, aucun assaut n’est en cours à Azovstal, Vladimir Poutine ayant ordonné d’assiéger le site pour faire céder les unités ukrainiennes qui s’y trouvent, coupées du monde.

Cette résistance ainsi que des civils se concentrent dans le vaste réseau de galeries souterraines de l’aciérie qui sont difficiles à prendre d’assaut ou à détruire par des bombardements.




Carl Delsey pour DayNewsWorld

LA LIVRAISON D'ARMES OFFENSIVES A L'UKRAINE ENTRAINE-T-ELLE UN RISQUE DE « COBELLIGERANCE » POUR LES OCCIDENTAUX ?

Washington a réuni mardi 26 avril 2022, en Allemagne , 40 pays pour accélérer les livraisons d'équipements militaires à l'Ukraine. Les Etats-Unis se disent prêts à « remuer ciel et terre » pour faire gagner l'Ukraine contre la Russie. Au risque de basculer dans la cobelligérance ?

Mardi, 40 pays alliés de l'Ukraine ont été réunis sur la base américaine de Ramstein, en Allemagne, à l'initiative de Washington pour accélérer les livraisons d'équipements militaires. Du jamais vu en Europe. Pour faire face à l'invasion Russe lancée le 24 février, plus d'une vingtaine de pays viennent en aide à l'Ukraine en envoyant de l'aide humanitaire, mais aussi des équipements militaires, qu'ils soient défensifs (casques, gilets pare-balles) ou offensifs. Affaiblir la Russie est désormais un objectif. L'objectif de Biden ne fait plus aucun doute: l'Ukraine doit gagner la guerre mais est-ce au risque de cobelligérance ?

L'appui militaire se voulait discret au départ pour ne pas être considéré comme un pays cobelligérant face à la Russie, mais aussi pour ne pas se déposséder de l'armement nécessaire si le conflit s'entend. Désormais, de nombreux pays, dont la France, l'Allemagne ou les Pays Bas, ont annoncé l'envoi d'armes lourdes comme des chars ou des obusiers.

Selon Mike Jacobson, un spécialiste civil de l'artillerie, les Occidentaux veulent permettre aux Ukrainiens de répliquer aux bombardements russes de longue portée, qui visent à faire reculer le gros des forces ukrainiennes pour ensuite envoyer chars et soldats occuper le terrain. L'Ukraine a aussi reçu des avions de chasse et des pièces détachées pour renforcer son armée de l'air, avait indiqué le porte-parole du Pentagone, John Kirby avant de se rétracter.

Petit inventaire non exhaustif

Des annonces similaires sont tombées en cascade ces derniers jours.Sans passer par un inventaire à la Prévert, détaillons cependant quelques aides militaires rendues publiques -d'autres peuvent rester secrètes -.

Le président américain Joe Biden a ainsi annoncé ce jeudi une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars, comprenant 72 obusiers et leurs véhicules, 144.000 obus et 121 drones tueurs Phoenix Ghost, portant à plus de 4 mds USD l'aide à l'Ukraine depuis le début de son mandat. Le 13 avril, il avait déjà annoncé une aide incluant des véhicules blindés, de l'artillerie (18 obusiers) et des hélicoptères. Précédemment Washington avait fourni ou promis 1400 systèmes anti-aériens Stinger, 5000 missiles antichars Javelin, 7000 armes antichars d'un autre modèle, plusieurs centaines de drones kamikazes Switchblade, 7000 fusils d'assaut, 50 millions de balles et munitions diverses, des roquettes à guidage laser, des drones Puma, des radars anti-artillerie et anti-drones, des blindés légers et des systèmes de communication sécurisée. 


 La Slovaquie, qui a contribué avec du matériel militaire d'une valeur d'environ 62,5 million euros (carburant, munitions, missiles sol-air, missiles anti-char) et a fourni un système de défense aérienne S-300, négocie actuellement avec l'Ukraine la possibilité d'envoyer des obusiers Zuzana Howitzer.

Les Pays-Bas, eux, ont promis fin février la livraison de 200 missiles Stinger. Lors de la rencontre de Ramstein, ils ont annoncé l'envoi d'un « nombre limité » d'obusiers blindés de type Panzerhaubitze 2000 à Kiev. Ils ont la capacité d'éliminer des cibles ennemies à 50 kilomètres dans toutes les conditions météorologiques. Mi-avril, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, annonçait que les capacités d'approvisionnement en matériel tiré des réserves de la Bundeswehr ont atteint leur limite. La filière va désormais passer directement par les industriels. Le groupe Rheinmetall, constructeur entre autre du char Leopard, a fait savoir à Handelsblatt qu'il s'apprête à livrer une cinquantaine de blindés à l'armée ukrainienne. Selon son dirigeant, Armin Papperger, le premier d'une série de Leopard 1 pourra partir en Ukraine dans seulement 6 semaines.

Si la France reste discrète sur le type d'armes, elle a cependant livré plus de 100 millions d'euros d'équipements militaires.« Nous livrons quand même des équipements conséquents, des Milan aux Caesar en passant par plusieurs types d’armements  », a dévoilé Emmanuel Macron en ajoutant « je pense qu’il faut continuer sur ce chemin. Avec toujours une ligne rouge, qui est de ne pas entrer dans la cobelligérance ».

Un changement de braquet dans l'aide militaire occidentale à l'Ukraine

Selon Elie Tenenbaum, directeur du Centre des études de sécurité de l’Institut français des relations internationales, on assiste à un véritable « tournant dans la guerre ». Il s’agit en effet d’une deuxième phase de livraison d’armes, et cette fois offensives. La première, juste après le 24 février, concernait des armes dites «défensives» c’est-à-dire qu’elles servent à contrer une attaque adverse, et ce même si leurs effets peuvent être létaux. Depuis, on a atteint un certain plateau avec les demandes formulées par l’Ukraine en vue de moyens plus offensifs ou polyvalents (avions de combat par exemple).

Au risque de basculer dans la cobelligérance ?

Un nouveau mot a fait son apparition. C’est celui de «cobelligérant». Les Etats occidentaux, les Européens et les Américains, sont-ils déjà, de facto, entrés en guerre aux côtés de l’Ukraine? La reculade des Etats-Unis à l’heure d’envoyer vers la zone de conflit des avions de chasse polonais Mig-29 montre assez l’embarras du camp occidental. «Nous ne voulons pas de guerre ouverte entre la Russie et l’OTAN», a répété Jens Stoltenberg, un secrétaire général de l’Alliance placé entre le marteau et l’enclume: des appels à l’aide ukrainiens de plus en plus désespérés, d’un côté, et des constantes menaces russes, de l’autre.

D'autant que Joe Biden a également annoncé hier, jeudi 27 avril, qu'il allait demander au Congrès américain d'octroyer une aide de 33 milliards de dollars à l'Ukraine, dont 20 milliards d'équipements militaires, tout précisant que les Etats-Unis « n'attaquent pas » la Russie mais « aident l'Ukraine à se défendre contre l'agression russe ».

Le risque d’escalade réelle est en effet toujours présent, le risque d’élargissement du conflit aussi, avec une potentielle déstabilisation de la Moldavie.

 Déjà présente cette escalade a lieu dans la guerre des mots. Pour sidérer les opinions publiques occidentales Vladimir Poutine a, dès le 27 février, agité la peur nucléaire. Hier Sergueï Lavrov évoque explicitement le risque d’une Troisième Guerre mondiale. Et mercredi 28 avril 2022 c'est le président de la Russie en personne qui a demandé aux Etats-Unis de cesser d'envoyer des armes à l'Ukraine, déclarant que les livraisons d'armes occidentales attisaient le conflit. S'adressant aux parlementaires russes, Vladimir Poutine a déclaré que l'Occident voulait découper la Russie en plusieurs morceaux, et a accusé les pays occidentaux de pousser l'Ukraine dans un conflit avec la Russie. « Si quelqu'un a l'intention d'intervenir dans les événements en cours et de créer des menaces stratégiques contre la Russie, cela sera inacceptable pour nous. Ils devraient savoir que les frappes que nous mènerons en représailles seront fulgurantes », a dit Vladimir Poutine, selon une vidéo de son allocution diffusée par les médias russes.

Une implication militaire directe contre la Russie est certes exclue, mais le débat sur l’ampleur des livraisons d’armes à Kiev fait rage. Mais jusqu’où les alliés peuvent-ils aller sans être considérés comme partie prenante au conflit ?

L' « équilibrisme des Occidentaux, ni neutres ni cobelligérants »

Une implication militaire directe en Ukraine, contre la Russie, est certes exclue. Les risques d’un conflit de vaste envergure, débordant sur le territoire de pays de l’OTAN, sont trop sérieux. Il s’agit donc de contenir les combats sur le sol ukrainien, sans pour autant abandonner sa population à son sort. Interviewé par BFMTV, l'amiral Hervé Bléjean, directeur général de l'état-major de l'Union européenne, a ainsi déclaré : «Le droit international et le droit des conflits armés ne font pas des pays qui fournissent à un autre pays [pour] son autodéfense des belligérants. Donc les pays de l'Union européenne et les autres pays qui aident à cet effort de guerre ne peuvent pas être caractérisés comme des belligérants malgré la désinformation et malgré le discours qui peut être fait par Vladimir Poutine à ce sujet».

L' « équilibrisme des Occidentaux, ni neutres ni cobelligérants », selon la formule de journalistes du Monde, ne peut cependant pas cacher une réalité : l'isolement croissant de la Russie et l'instabilité politique que Vladimir Poutine représente désormais dans le concert des nations font particulièrement redouter d'imprévisibles réactions à ses interlocuteurs.

« On ne sait pas ce qu’il y a dans la tête de Vladimir Poutine », a ainsi observé le journaliste spécialiste de l'Europe de l'est, Bernard Lecomte sur BFM: « On a un immense pays de 11.000 km de long qui est en train d’avoir le statut de la Corée du Nord, c’est vertigineux. »




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

QUE SIGNIFIE LE NAUFRAGE DU CROISEUR MOSKVA DANS LE CONFLIT RUSSIE /UKRAINE

Le naufrage du navire amiral de la Flotte de la mer Noire entraînera-t-il toute la Russie par le fond , se demande Cyrille Bret, géopoliticien, dans TheConversation.

Il est tentant de voir dans la perte du croiseur russe Moskva le symbole d’un naufrage plus large : celui de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

D’abord, cet événement a une portée opérationnelle, d’autant plus que la Flotte russe de la mer Noire ne peut être renforcée par la Flotte du Nord via les détroits des Dardanelles et du Bosphore, que la Turquie a fermés depuis le début de l’« opération militaire spéciale » lancée par le Kremlin. Mais il a, surtout, une signification politique : la perte du principal navire russe à proximité des côtes ukrainiennes paraît illustrer le renversement progressif du rapport de force militaire, médiatique et stratégique entre l’Ukraine et la Russie.

Sur le plan militaire, un rapport du faible au fort

Qu’elle résulte d’une attaque ukrainienne (comme l’affirme Kiev) ou d’un incendie accidentel (comme le prétend Moscou), la disparition du croiseur Moskva, navire amiral de la Flotte de la mer Noire, met en évidence plusieurs aspects essentiels de la confrontation militaire en cours.

Admis au service actif en 1983, ce navire de plus de 12 000 tonnes, initialement baptisé Slava (Gloire), est un héritage de l’URSS, conçu dans les années 1970 par les ingénieurs soviétiques pour mener la deuxième guerre froide, celle de l’ère Brejnev, à une époque où les forces armées soviétiques étaient déployées sur tous les continents. Retiré du service pendant une décennie, de 1990 à 2000, il a contribué au renouveau des armées russes consacré par le grand plan de modernisation lancé en 2009 par Vladimir Poutine.

Son naufrage constitue le symbole des limites de cette modernisation des forces armées conduite pendant plus d’une décennie dans toutes les dimensions (air, terre, mer, cyber) pour affirmer la puissance de la Russie au loin (en Syrie depuis 2015) mais aussi à proximité de ses frontières (Caucase, Baltique, mer Noire, Atlantique Nord). En d’autres termes, la combinaison de l’héritage militaire soviétique et de la modernisation poutinienne des forces ne suffit pas à emporter une victoire militaire, décisive, nette et incontestable.

Depuis le début de l’invasion, en février, malgré les importantes pertes civiles et militaires subies par l’Ukraine, malgré la destruction de plusieurs villes et de nombreuses infrastructures, et malgré la supposée supériorité des forces armées russes, Moscou n’a pas atteint ses objectifs avoués : changer le gouvernement ukrainien et imposer au pays un statut de stricte neutralité.

Pour l’Ukraine, qui revendique d’avoir coulé le navire comme une action d’éclat – cet épisode constitue tout un symbole d’espoir sur le plan militaire : longtemps critiquée, très récemment réformée et ne bénéficiant jusqu’à récemment que d’un soutien limité de la part des Occidentaux, l’armée ukrainienne prend ainsi sa revanche sur la supposée invincibilité de l’armée russe et sur un bâtiment qui a paralysé son action en mer [...]

En outre, la disparition du Moskva a un effet direct sur la dimension maritime de l’invasion russe. Si Marioupol à l’est et Odessa à l’ouest sont des objectifs stratégiques de la Russie, c’est parce que la conquête de ces villes constituerait pour Moscou le parachèvement stratégique de l’annexion de la Crimée. En effet, elle lui permettrait de refaire de la mer Noire le « lac russe » qu’il était durant l’ère soviétique et de priver l’Ukraine de façade maritime. Mais une telle conquête repose largement sur la capacité des navires russes à appuyer depuis la mer l’assaut mené sur la terre ferme…

Du naufrage d’un croiseur de 40 ans à la victoire sur la Russie, il y a un saut important, mais cet épisode souligne l’évidence : sur le plan militaire, l’Ukraine parvient à établir un rapport du faible au fort qui prive la Russie de la victoire qu’elle cherche depuis près de deux mois.

Dans l’espace médiatique, un conflit de générations

Le sort du Moskva est rapidement devenu l’enjeu d’un conflit bien éloigné de la mer Noire et des opérations navales. Depuis plusieurs heures, il incarne l’affrontement des récits.

D’un côté, la Russie minimise l’événement comme elle essaie d’atténuer l’impression de son isolement international, de minimiser le nombre de ses soldats tués en Ukraine et de récuser les accusations de crime de guerre.

La communication de guerre de Moscou est rodée par l’expérience : elle avait déjà donné sa mesure dès le début de l’opération russe en Syrie. Elle est également appuyée sur la maîtrise d’« usines à trolls » omniprésents sur les réseaux sociaux, et relayée par des médias traditionnels de plus en plus contrôlés par le gouvernement au nom de l’Union sacrée, de l’effort de guerre et de la fidélité à la patrie.

[...]Tout entière structurée par la « verticale du pouvoir » qui, comme à l’ère soviétique, fait apparaître le chef seul au sommet du pouvoir et de la maîtrise, la communication officielle russe martèle à l’envi que la Russie fait l’objet d’un complot médiatique occidental qui déforme à dessein la réalité, comme dans le « simple » incendie accidentel sur le Moskva. En somme, une communication issue du XXe siècle équipée des technologies du XXIe siècle… exactement comme le Moskva, modernisé avec des équipements des années 2000.

La stratégie médiatique de l’Ukraine, elle, rompt avec le XXe siècle. Ce constat vaut en général pour la communication du président Zelensky et, en particulier, concernant l’épisode de la perte du Moskva – un navire qui avait déjà été moqué par l’Ukraine au début de la guerre, quand les marins ukrainiens de l’ïle aux Serpents, menacés par cet immense croiseur et sommés de se rendre, lui avaient répondu en des termes peu amènes.

S’adressant directement aux opinions publiques et aux leaders politiques du monde entier, souvent dans leur propre langue, mettant en évidence des particuliers, résistants ou victimes de l’invasion russe, et pointant toutes les fissures du dispositif militaire russe, le président ukrainien et les agences de communication publiques ukrainiennes maîtrisent la grammaire des médias contemporains.

Renonçant à monopoliser le récit, donnant à la communication officielle les apparences de la téléréalité presque spontanée, la communication ukrainienne actuelle est évidemment influencée par la précédente carrière de Zelensky, mais également par l’expérience acquise depuis la crise de 2014. Les agences publiques et privées mènent des contre-attaques virales face à la propagande russe grâce aux médias sociaux. En somme, dans la sphère médiatique comme dans les villes ukrainiennes, le gouvernement ukrainien mène une guerre de partisans qui privilégie le mouvement, l’esquive et les équipements légers, à l’instar des missiles anti-navires et anti-chars… et des vidéos auto-réalisées du président ukrainien.

Dans le conflit entre Ukraine et Russie pour la conduite du récit, l’asymétrie des moyens et l’hétérogénéité des stratégies sont frappantes dans le cas du Moskva. D’un côté, une propagande d’État guindée, basée sur le déni systématique. De l’autre, une nouvelle génération de communicants, réactifs et agiles.

Victoire improbable, négociations impossibles

La perte du croiseur Moskva souligne également l’état du rapport de force politique et diplomatique entre une Russie qui peine à remporter la victoire et une Ukraine durablement affaiblie. Ce navire avait en effet permis à la Flotte de la mer Noire de la Russie de faire jouer sa supériorité militaire. Grâce à sa puissance de feu, la Russie avait établi un blocus des côtes ukrainiennes, entravant et la vie économique des régions du sud du pays et l’affirmation de la souveraineté ukrainienne dans ses propres eaux territoriales.

Aujourd’hui, la perte de ce navire n’est pas un « game changer » : elle ne consacre ni la défaite de la Russie, ni la victoire de l’Ukraine. Il ne précipite pas non plus des pourparlers de cessez-le-feu et prépare encore moins des négociations de paix. À l’instar de bien des épisodes de la guerre, cet événement ne laisse pas entrevoir d’issue.

C’est tout le tragique de cette guerre : des succès symboliques sont possibles mais des victoires définitives semblent exclues. De sorte que les hostilités semblent devoir s’éterniser, au prix de multiples vies humaines, en particulier parmi les civils ukrainiens.


Alize Marion pour DayNewsWorld

LES CRIMES EN UKRAINE TRADUITS

DEVANT LA COUR PENALE INTERNATIONALE ?

Le professeur d'université, agrégé de droit public, compétences en Droit international, anthropologie du droit, d' Aix-Marseille Université (AMU), Laurent Sermet répond à cette question dans la revue en ligne TheConversation

La Cour pénale internationale ne peut conduire un procès sur les crimes commis en Ukraine depuis le début de l’invasion russe, le le 24 février dernier, que sous réserve de l’accomplissement d’un certain nombre de conditions.

La première d’entre elles concerne les incriminations en cause. Le Statut de la Cour en reconnaît quatre : crimes de guerre, crime de génocide (ou crime d’extermination), crimes contre l’humanité crime d’agression (crimes politiques).

La deuxième repose sur la réunion des preuves : Iryna Venediktova, procureure générale d’Ukraine, entre autres, s’y emploie à l’aide des forces de police nationale – une situation remarquable sur la permanence de la justice en temps de guerre.

La troisième exige que la compétence de la Cour soit admise par les parties concernées, sachant que ni l’Ukraine, ni la Fédération de Russie, ne sont Parties au Statut de la Cour. Ces deux États ont validé le texte, en le signant, mais ils n’ont pas souhaité être engagés par lui. En 2016, la Russie a officiellement annoncé qu’elle n’envisageait pas d’être liée par le Statut. Comment, dans ces conditions, la Cour serait-elle compétente ? Ce point est central et, tout regrettable qu’il soit, contraint la Cour dans l’exercice de sa compétence.

Un tribunal spécial est-il possible ?

Une récente tribune signée par l’ancien premier ministre britannique Gordon Brown et d’éminents juristes appelle, faisant ouvertement référence au précédent du tribunal de Nuremberg, à créer par traité un tribunal ad hoc dont la Russie serait exclue, afin de juger Vladimir Poutine. Or une telle procédure serait immanquablement perçue comme l’instauration d’une justice internationale aux mains de l’Occident.

L’idée d’un tribunal pénal spécial, hors les clous de la CPI, paraît en l’état des relations internationales inadéquate politiquement et délicate juridiquement à mettre en œuvre. Il reste que, en 2014, à la suite de l’annexion de la Crimée par la Russie et du soutien accordé par Moscou aux séparatistes du Donbass, l’Ukraine avait fait deux déclarations consécutives pour reconnaître, sans être partie au Statut, la compétence de la Cour pour les crimes commis sur l’ensemble de son territoire.

Il doit être relevé que cette ouverture de compétence, exceptionnelle et dérogatoire, n’avait reçu depuis huit ans aucune suite. Pour Karim Khan, Procureur de la Cour depuis juin 2021, et pour ses prédécesseurs, la situation en Ukraine ne paraissait pas, pour le moins, prioritaire. Sa décision « tonitruante » d’ouvrir une enquête, annoncée le 28 février 2022, est bien tardive. Sur cette base, toutefois, le Procureur pourra conduire des investigations et contraindre la Cour à apprécier les éléments de preuve qu’il lui présentera sur les crimes de guerre commis sur le territoire de l’Ukraine.

Encore faut-il que les auteurs des faits allégués lui soient présentés car il n’y a pas, devant la Cour, de procès in abstentia. Cette hypothèse de jugement international est de surcroît réduite par le fait que l’Ukraine, en tant qu’État souverain, reste en priorité compétente pour juger des crimes commis sur son propre territoire. Les investigations actuelles conduites par la Procureure générale vont en ce sens.

En outre, la déclaration de compétence de la CPI par l’Ukraine doit s’interpréter au regard des termes utilisés par l’État déclarant. Ceux-ci visent les « hauts fonctionnaires » de la Fédération de Russie (senior officials selon les termes anglais) et les leaders des « organisations terroristes » DNR et LNR. L’actuelle reconnaissance de compétence, si elle n’est pas renouvelée, est restrictive et place la Cour devant certaines difficultés. Celle-ci se gardera de ne juger que les crimes des uns et pas ceux des autres afin d’éviter un reproche de la partialité. Pour le dire autrement, dès lors qu’il n’y a pas de guerre sans crime de guerre, les crimes des troupes ukrainiennes ne pourront pas être lavés par les crimes des troupes russes.

Poutine peut-il être jugé pour crimes de guerre ?

« He’s a butcher » a dit de lui Joe Biden. Vladimir Poutine pourrait-il être poursuivi pour crimes de guerre ?

Ressortissent de cette qualification les atteintes graves au droit de Genève (le droit des victimes de la guerre, dont la première Convention remonte à 1864) et au droit de La Haye (le droit des méthodes et moyens de combat).

Le premier texte international sur les armes de guerre interdites, en raison des souffrances excessives et des morts inévitables qu’elles causaient, fut initié par… la Russie, avec la déclaration de Saint-Pétersbourg en 1868. Avec le recul, la préoccupation d’une guerre « plus humaine » semble s’être perdue dans les dédales de l’histoire et du pouvoir. Sur ces bases, le droit international humanitaire suppose de ne pas prendre pour cibles les non-combattants, civils ou ex-combattants, malades, blessés ou prisonniers de guerre. Le principe de proportionnalité implique de recourir au moindre mal pour obtenir la victoire. Le principe de précaution exige de ne porter atteinte aux civils que de façon non intentionnelle et en tant que dommage collatéral.

Dans les rapports de guerre entre belligérants, aussi, les règles de guerre limitent la façon d’opérer. La Russie affirme qu’elle mène en Ukraine une « opération militaire spéciale ». D’après Moscou, il n’y a pas de guerre, et il ne peut donc y avoir de crimes de guerre. Cet argument ne résistera pas à l’examen de la situation factuelle et au droit humanitaire, qui a substitué à la notion classique de « guerre déclarée » la qualification de « conflit armé international » fondée sur des actes d’hostilités armées entre États. La logique sous-jacente au droit des méthodes et moyens de combat est louable mais, aussi, détestable car elle légalise l’inacceptable : le droit de tuer et l’interdiction de distinguer entre les causes, justes ou mauvaises. Les soldats russes et ukrainiens sont placés à égalité sur l’autel de la justice humanitaire. Encore faudrait-il qu’ils soient ou jugés en Ukraine (compétence territoriale) ou transférés par celle-ci à la Cour (compétence internationale). Voire jugés par un État tiers, sur la base de sa compétence universelle et de leur présence sur le territoire de celui-ci.

Sur ces bases, le chef de l’État russe pourrait être poursuivi pour crimes de guerre, mais de façon indirecte. Non pas en raison de sa qualité politique, qui n’entre dans aucune des exceptions recevables dans le Statut de Rome, mais parce qu’il faudrait établir que le président est, dans la chaîne de commandement, à l’origine directe des violations des lois et coutumes de guerre codifiées à l’article 8 du Statut de la Cour. Mais comment serait-il jugé en Ukraine ou livré à la Cour ?

… et pour crimes contre l’humanité ?

Un deuxième terrain de réflexion doit être envisagé : les crimes contre l’humanité commis en Ukraine. Ceux-ci se définissent comme un plan généralisé et systémique d’atteinte à la population civile, ici ukrainienne. Cette hypothèse nous semble particulièrement significative, même si les preuves doivent être rassemblées pour en valider l’existence. Les crimes contre l’humanité apparaissent comme étant le but ultime de cette guerre et les crimes de guerre comme son instrumentum. Vladimir Poutine ne s’en est jamais caché : il suffit pour s’en convaincre de relire son essai sur l’unité historique des Russes et Ukrainiens.

Quelle que soit la réalité historique de cette analyse, il est essentiel d’établir si elle a, ou non, présidé à l’attaque. Cette situation rappelle l’hypothèse de la guerre du Péloponnèse où Sparte, l’« autoritaire », avait déclenché préventivement une guerre contre Athènes, la « démocratique », pour des motifs idéologiques. Il apparaît que, de même, la Russie mène une guerre idéologique en Ukraine et que le président russe se comporte en chef d’Empire non en chef d’État respectant les frontières, la souveraineté et l’indépendance politique de son voisin.

Les crimes contre l’humanité semblent, a priori, davantage correspondre à la situation actuelle que le crime de génocide, invoqué dernièrement par Joe Biden. En effet, ce dernier crime prévoit une volonté d’extermination, ce qui ne semble pas pour l’instant être le cas. Quoi qu’il en soit, pour que Vladimir Poutine et les auteurs de ce plan systématique soient inquiétés, il faudrait qu’ils quittent la Russie et se rendent dans des pays qui ont reconnu la compétence de la Cour et/ou la compétence universelle. À l’intérieur des frontières russes, dans des pays non liés par le Statut de la Cour ou dans des pays où la compétence universelle n’est pas admise, ils ne craignent rien.

L’option de l’imputation du crime d’agression

Un dernier axe de réflexion s’impose : le crime d’agression.

Il convient parfaitement à la situation pour désigner les agissements du président russe, agresseur au regard de la définition donnée par l’article 8 bis du Statut. La rhétorique chiche selon laquelle la Russie serait agressée et agirait au titre de sa légitime défense, inversant la cause et la conséquence, ne résistera pas. Le droit international fait obligation aux États de régler pacifiquement leurs différends (article 2 § 4 de la Charte). Mais la compétence de la Cour dépend de conditions spéciales qui exigent l’accord préalable de la Russie ou du Conseil de Sécurité (art. 15 bis et 15 ter du Statut), outre la coopération de ses autorités, pour livrer le président. Ces conditions ne sont – à ce stade, en tout cas – pas remplies.

Au-delà de l’analyse juridique, ces crimes et leur méthodologie retracent à la fois l’histoire de cette guerre et une résilience ukrainienne remarquable en raison de l’instantanéité de leur instruction.


Andrew Preston pour DayNewsWorld

LES RUSSES FACE A LA GUERRE EN UKRAINE

ENTRE SOUTIEN, PEUR ET RESIGNATION...

Les dernières semaines semblent avoir démontré que les sanctions internationales ne suffiront pas, à elles seules, à forcer Moscou à mettre fin à l’invasion de l’Ukraine. Dès lors, qui peut arrêter Vladimir Poutine dans cette guerre ? La spécialiste Vera Ageeva nous livre son analyse dans The Conversation.

Il est évident que le peuple russe ne pourra pas le faire demain matin. Et aucune force extérieure ne pourra le pousser à s’opposer en masse au régime du Kremlin dans un futur immédiat. Mais de quelle façon les Russes réagissent à l’assaut lancé par Vladimir Poutine contre l’Ukraine.

Le contrôle du pouvoir sur la société

En vingt-deux ans de présence au pouvoir, Poutine est parvenu à créer un système répressif résilient. La verticale du pouvoir contrôle étroitement la vie politique et l’expression publique dans tout le pays, si bien que, depuis des années, une grande majorité de Russes préfèrent s’affirmer « en dehors de la politique » afin de ne pas prendre de risque de perdre leur emploi, leur intégrité physique, leur liberté voire leur vie – et, en même temps, pour ne pas admettre que, face au pouvoir, ils se sentent impuissants et faibles.

À ce sentiment de crainte et d’impuissance s’ajoute une propagande incessamment martelée, qui se déploie dans un paysage médiatique que le pouvoir a fini de nettoyer au cours de ces dernières semaines. Cette propagande a convaincu une bonne partie de la population que le président n’avait pas d’autre choix que de lancer une « opération militaire spéciale » en Ukraine pour sauver la Russie de la destruction.

Pourtant, l’invasion de l’Ukraine n’a pas suscité en Russie une euphorie comparable à celle observée au printemps 2014 suite à l’annexion de la Crimée. Malgré des enquêtes qui annoncent 70 % de soutien populaire à l’« opération spéciale » – mais qui ne peuvent être prises au sérieux compte tenu du contrôle total du gouvernement russe sur les sondages –, on constate une absence d’enthousiasme au sujet de la guerre dans la population russe.

Les actions de soutien sont essentiellement organisées par les administrations et les personnes qui y prennent part sont, le plus souvent, des fonctionnaires.

Par exemple, dans les universités, les administrations ont mis en scène des vidéos ou des étudiants exprimaient leur soutien à Poutine ; dans plusieurs écoles primaires publiques, des enseignants ont disposé des groupes d’enfants de façon à ce qu’ils forment la lettre Z (devenue le symbole de l’invasion de l’Ukraine) ; à Saint-Pétersbourg, sur la célèbre perspective Nevski, une fanfare de policiers jouait à tue-tête des chansons patriotiques pour perturber les manifestants contre la guerre ; dans certaines villes, les chauffeurs des bus municipaux ont été contraints d’apposer un signe Z sur leur véhicule.

Le 18 mars 2022, le Kremlin a organisé un grand concert au stade Loujniki, à l’occasion du huitième anniversaire de l’annexion de la Crimée, pour montrer le soutien de la population à la guerre en Ukraine : selon les données officielles, près de 200 000 personnes y ont assisté. Les témoignages des participants ont révélé plus tard que bon nombre d’entre eux avaient été contraints de venir (sous la menace d’être licenciés) et que beaucoup ont été payés.

En réalité, toutes ces actions ne nous disent rien de l’opinion publique en Russie. Pour le moment, on ne peut que constater la mosaïque des différentes tendances dans la société russe.

La peur et le déni

La première tendance est la peur et le déni qui règnent dans la société russe. Illustration de la peur causée par la répression tous azimuts déclenchée par le pouvoir à l’encontre de tous ceux qui contestent la guerre : à la mi-mars, une tentative de sondage réaliste sur la perception de la guerre par la population a eu des résultats édifiants. Sur les 31 000 personnes que l’agence a pu joindre par téléphone, presque 29 000 ont raccroché dès qu’elles ont compris qu’on allait les interroger sur l’« opération spéciale » en Ukraine (habituellement, la proportion de personnes refusant de répondre aux sondages téléphoniques est de trois à cinq fois plus basse).

Le déni s’explique en bonne partie par le succès de la propagande évoquée plus haut. Après la fermeture des derniers médias – déjà très peu nombreux – ouverts à des points de vue alternatifs à celui du gouvernement, la plupart des Russes se sont retrouvés dans une bulle informationnelle. Les médias contrôlés par l’État diffusent une interprétation extrêmement partiale, cachent les vraies informations sur l’offensive russe sur les villes et villages ukrainiens, présentent les Ukrainiens comme un peuple otage d’une clique de nazis et prétendent que ce sont l’armée et les bataillons de volontaires ukrainiens qui tirent eux-mêmes des missiles sur les immeubles d’habitation de leur pays pour attribuer ces destructions aux Russes – lesquels, pour leur part, se montreraient extrêmement attentifs à épargner les civils.

Une certaine partie des Russes, notamment ceux qui, ayant installé des VPN sur leurs ordinateurs et smartphones, ont accès aux sources d’informations inaccessibles à leurs compatriotes, savent que la réalité est différente de l’image présentée à la télévision. Mais même ceux-là ont rarement le courage d’en discuter avec leurs proches, leurs amis, leurs collègues.

Les dénonciations anonymes, répandues sous l’URSS, sont redevenues monnaie courante. La peur d’une arrestation a commencé à détruire les liens sociaux horizontaux et a atomisé la société, rendant impossible une résistance collective.

Les réflexes soviétiques

La deuxième tendance est précisément l’émergence de réflexes soviétiques dans la population russe. On croyait l’« homo sovieticus » disparu avec la chute de l’URSS, mais il semble que son enterrement était prématuré.

Au-delà des rapports anonymes déjà mentionnés, les idées de nationalisation des entreprises étrangères ayant décidé de suspendre leurs activités en Russie, d’instauration d’un contrôle strict des prix par l’État, ou encore d’expropriation des biens possédés par les « ennemis du peuple » ayant quitté le territoire national après le début de l’« opération militaire spéciale », sont souvent brandies par ceux qui soutiennent la guerre en Ukraine.

Plus directement, on constate que les références directes à l’URSS fleurissent. Des chars en partance pour l’Ukraine arborent des drapeaux soviétiques. Pendant le concert que le Kremlin a organisé le 18 mars 2022 à Moscou pour afficher le soutien populaire au président, la chanson principale a été « Fabriqué en Union soviétique » (qui démarre par « L’Ukraine et la Crimée, la Biélorussie et la Moldavie… C’est mon pays ! » avant d’ajouter un peu plus loin « Le Kazakhstan et le Caucase, et la Baltique aussi ! »).

Le système russe d’aujourd’hui, profondément corrompu et kleptocrate, géré par une élite qui utilise généralement les sommes détournées pour s’offrir un mode de vie luxueux n’a pas grand-chose à voir avec un quelconque idéal communiste. Il n’en demeure pas moins que les dirigeants actuels du pays, pour la plupart suffisamment âgés pour avoir été formés et éduqués en URSS, ont volontiers recours à une propagande typiquement soviétique.

Ainsi, en septembre 2021, sur la page Facebook du ministère russe des Affaires étrangères, pour justifier l’idée que la Russie n’a jamais attaqué un autre pays (élément fondamental de la propagande du Kremlin), le partage de la Pologne par l’Allemagne et l’URSS en 1939 a été tout simplement présenté comme « une expédition libératrice » de l’Armée rouge – une vision dans le droit fil de celle propagée en URSS et reprise à son compte à plusieurs reprises par Vladimir Poutine, qui n’a pas hésité à réhabiliter le pacte Molotov-Ribbentrop.

La justification de l’invasion en Ukraine en 2022, fondée sur l’invocation de la nécessité de « dénazifier » ce pays, ressemble énormément à celle de 1968, quand les chars soviétiques sont entrés à Prague pour, selon la propagande soviétique, « arrêter les nazis qui s’étaient relevés en Allemagne et menaçaient la Tchécoslovaquie ». Vladimir Poutine avait à l’époque 16 ans et il a forcément entendu ses enseignants à l’école avancer ces explications et conter l’histoire glorieuse de l’opération de sauvetage de la liberté conduite par les chars soviétiques dans un pays frère.

La lettre Z, symbole de l’assaut russe sur l’Ukraine, est affichée à de nombreux endroits dans le pays, ici à Saint-Pétersbourg, le 25 mars. Elle est ici aux couleurs du ruban de Saint-Georges, devenu l’emblème de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale, manière de rattacher l’opération actuelle en Ukraine à la lutte contre le IIIᵉ Reich. Le hashtag qui l’accompagne annonce : « Nous ne laissons pas tomber les nôtres », le but officiel de l’invasion étant de sauver les russophones du Donbass et du reste de l’Ukraine.

Si le recours aux slogans soviétiques par le gouvernement russe paraît relever de l’opportunisme ou du réflexe, la promotion continue de l’époque de l’URSS incite certaines couches de la société à se montrer de plus en plus enclines à soutenir une sorte d’idéologie soviétique – ce qui, à son tour, pourrait influencer la politique russe à l’avenir.

Les jeunes contre les vieux

La troisième tendance à l’œuvre est l’accroissement du fossé entre les générations en Russie.

Les jeunes Russes sont nombreux à s’opposer à cette guerre. Ce sont eux qui sortent le plus dans les rues, ce sont eux qui sont le plus souvent arrêtés par la police lors des manifestations. Les étudiants confient sur les réseaux sociaux et, parfois, à leurs professeurs que le plus dur pour eux aujourd’hui est de parler avec leurs propres parents, qui sont soit endoctrinés par la télévision soit paralysés par la peur des répressions, et par conséquent font pression sur leurs enfants pour les faire taire.

La jeunesse russe moderne est en large partie mondialisée et ouverte au dialogue avec les autres cultures. Elle vit comme la jeunesse occidentale : elle écoute la même musique, regarde les mêmes séries, adore les mêmes marques et emploie les mêmes formules (lol, crush, chill, etc.). Cette tendance peut contribuer à faire évoluer la société russe dans le futur – mais pas dans un futur immédiat.

Et l’intelligentsia est en exil

On ne peut pas comprendre la société russe sans évoquer l’intelligentsia. Le philosophe Nikolaï Berdiaaev disait que les écrivains et les poètes sont la conscience de la nation et représentent le mieux la vraie Russie. Aujourd’hui, on constate qu’une large majorité de l’intelligentsia russe s’oppose radicalement à la guerre que Poutine a déclenchée.

C’est le cas, notamment, de l’écrivain Boris Akounine, du réalisateur Andreï Zviaguintsev, de l’écrivaine Lioudmila Oulitskaïa, de l’actrice Chulpan Khamatova, de l’écrivain Dmitri Gloukhovsky ainsi que des idoles de la jeunesse russe comme les chanteurs Oxxxymiron, Monetotchka, Face, Noize MC et le blogger le plus populaire du pays, Iouri Doud. La plupart d’entre eux ont déjà quitté la Russie.

Tous reprennent à leur compte des idées positives intrinsèques à la culture russe : la valeur de la liberté individuelle chantée par Alexandre Pouchkine, l’absurdité d’une harmonie qui serait construite sur ne serait-ce qu’une seule larme d’un enfant, comme l’exprimait Fiodor Dostoïevski, et le rejet de la violence que Léon Tolstoï a placé au cœur de sa philosophie.

Le peuple russe a toujours été en léger décalage avec son intelligentsia.

Néanmoins, il est toujours parvenu à se réunir avec elle. Il faudra encore du temps pour que l’ensemble de la population prenne conscience de la tragédie qui se passe actuellement.




Carl Delsey pour DayNewsWorld

TRIOMPHE DE VIKTOR ORBAN

AUX LEGISLATIVES EN HONGRIE

Le miracle, pour l'opposition, ne s'est pas produit.Cette quatrième victoire d’affilée est la plus éclatante de toutes pour Viktor Orban.Viktor Orbán, le dirigeant nationaliste et populiste hongrois au pouvoir depuis douze ans a remporté largement les élections législatives de dimanche , une majorité de Hongrois lui offrant un quatrième mandat consécutif. Après le dépouillement d'environ 98 % des suffrages exprimés sur les listes nationales, son parti, le Fidesz, recueillait 53,1 % des voix, contre 35 % pour la coalition des six partis de l'opposition, selon le Bureau national électoral (NVI). Viktor Orbán a revendiqué dimanche soir « une victoire exceptionnelle » après la publication de ces résultats partiels.

« Le monde entier a pu voir qu’à Budapest le patriotisme a gagné. C’est notre message à l’Europe : nous ne sommes pas le passé, nous sommes l’avenir ! », a fièrement lancé M. Orban à ses partisans réunis pour célébrer sa victoire devant un centre de conférence de Budapest, au bord du Danube.

« Chers amis, nous avons remporté une victoire exceptionnelle - une victoire si grande qu'on peut sans doute la voir depuis la lune, et en tout cas certainement depuis Bruxelles » , a-t-il lancé, heureux sans doute de pouvoir montrer aux Européens qu'en dépit de ses nombreux différends avec l'Union, son opinion publique continue de le soutenir.

Au prix d'une certaine abnégation politique, les partis d'opposition s'étaient unis et avaient désigné en octobre dernier un candidat unique pour les représenter, au niveau national et dans chaque circonscription du pays. L'homme qui avait été désigné au terme d'un long processus de primaires, Peter Marki -Zay , un maire conservateur de 49 ans, catholique et père de sept enfants, ne s'est pas ménagé durant la campagne pour promettre une Hongrie débarrassée de la corruption et pro- européenne mais ses arguments n'ont pas fait mouche dans une Hongrie qui reste majoritairement ultra-conservatrice.

Eternellement au pouvoir

Peter Marki-Zay a dénoncé dimanche « des conditions injustes et impossibles » visant à permettre à son rival de « rester éternellement au pouvoir ». Il faisait allusion aux médias publics à la solde du gouvernement, lui-même n'ayant eu droit en tout et pour tout qu'à cinq minutes d'antenne à la télévision publique durant la campagne. Il ne croyait pas si bien dire.

Sur la base des résultats partiels, selon Reuters, le Fidesz pourrait rassembler 135 sièges - 133 dans le Parlement sortant- sur les 199 que compte le Parlement, donc conserver son actuelle majorité qualifiée des deux tiers, contre 57 pour l'alliance d'opposition. Peter Marki-Zay lui-même serait largement devancé dans sa propre circonscription par le candidat du Fidesz. Il s'est

Le nouveau parti d'extrême droite Notre Patrie devrait faire son entrée au Parlement, étant crédité de plus de 5 % des voix. L'affluence a été forte puisque le taux de participation a atteint 68,7 % , un score très proche du record de 2018.

Un référendum sur la « protection de l'enfance »

Outre l'élection de leurs députés, les Hongrois étaient appelés à répondre à quatre questions en lien avec la récente loi interdisant d'évoquer auprès des moins de 18 ans "le changement de sexe et l'homosexualité".

Pour renvoyer l'Union européenne à son « libéralisme occidental » qu'il juge décadent et montrer que son opinion publique le soutient, Viktor Orbán a organisé dimanche un référendum sur le thème de la protection de l'enfance, parallèlement aux législatives. Les quatre questions étaient rédigées ainsi :

 « Soutenez-vous la tenue de séances d'orientation sexuelle pour les enfants mineurs dans l'enseignement public sans accord parental ? » ; « Soutenez-vous la promotion des traitements de changement de sexe pour les mineurs ? » ; « Soutenez-vous l'introduction sans restriction de contenus à caractère sexuel dans les médias en direction de mineurs et qui affectent leur développement ? » ; « Soutenez-vous l'affichage de contenu médiatique sensible au genre pour les mineurs ? »

Les résultats devaient être connus dans la soirée. 

Pour être validées, les propositions doivent obtenir la majorité absolue des suffrages exprimés, cumulée à un total de votes valides représentant au moins 50 % des inscrits.




Alize Marion pour DayNewsWorld

GUERRE EN UKRAINE BOUTCHA

 UNE BOUCHERIE A CIEL OUVERT

En visite à Boutcha ce lundi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé ce lundi que des « crimes de guerre » qui seront « reconnus comme un génocide » ont été commis dans cette ville au nord-ouest de la capitale ukrainienne

Le retrait de l’armée russe de la région de Kiev révèle une Ukraine dévastée et des scènes de désolation. A Boutcha, notamment, les corps d’une vingtaine d’hommes ont été découverts gisant dans une rue, éparpillés sur plusieurs centaines de mètres. Au total, les corps de 410 civils ont, pour l’instant, été retrouvés dans les territoires de la région de Kiev.

La nouvelle a provoqué l’indignation des Occidentaux et de l’Organisation des Nations unies, les accusations de crimes de guerre envers la Russie se multipliant. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé directement les dirigeants russes de « tortures » et de « meurtres ». De son côté, Moscou nie et demande un débat au Conseil de sécurité des Nations unies.

Les Etats-Unis vont tenter d'obtenir la « suspension » de la Russie du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, en réponse notamment « aux images de Boutcha », où ont été retrouvés les cadavres de nombreux civils, a annoncé ce lundi l'ambassadrice américaine aux Nations unies.

L'UE veut aider au recueil de preuves sur les crimes de guerre. « Les auteurs de ces crimes odieux ne doivent pas rester impunis.

 L'UE a mis en place une équipe d'enquête conjointe avec l'Ukraine pour recueillir des preuves et enquêter sur les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité », a déclaré la présidente de la Commission européenne après un entretien avec le président ukrainien.




Alize Marion pour DayNewsWorld

POUTINE SERAIT-IL MAL INFORME PAR

 SON ETAT-MAJOR ?

Le président russe Vladimir Poutine est mal informé du déroulement de la guerre en Ukraine, et ses relations avec son propre état-major se sont dégradées, a assuré mercredi la Maison-Blanche, sur la foi de renseignements américains déclassifiés.

« Nous avons des informations selon lesquelles Poutine estime que l’armée russe l’a induit en erreur, ce qui a causé une tension persistante entre lui et son état-major », a dit mercredi la directrice de la communication de l’exécutif américain, Kate Bedingfield, lors d’un breffage de routine.

« L’un des talons d’Achille des autocraties est que dans ces systèmes, il n’y a plus personne qui dise la vérité au pouvoir en place, ou qui ait la possibilité de le faire. Et je pense que c’est un phénomène que nous voyons maintenant en Russie », a commenté pour sa part le secrétaire d’État américain Antony Blinken, en voyage en Algérie.

« Nous pensons que Poutine est mal informé […] sur les mauvaises performances de l’armée russe et sur la sévérité de l’impact des sanctions sur l’économie russe parce que ses hauts conseillers ont peur de lui dire la vérité », a encore déclaré Kate Bedingfield, confirmant des informations données plus tôt par un haut responsable américain sous couvert d’anonymat.

« Poutine ne savait même pas que son armée recrutait et perdait des conscrits en Ukraine, ce qui démontre une rupture claire dans le flux d’informations fiables parvenant au président russe », avait indiqué ce responsable.

La Maison-Blanche diffuse ces informations sur fond d’interrogations sur la relation entre le président russe et son ministre de la Défense Sergueï Choïgou.

Ce dernier a fait une apparition publique samedi après deux semaines d’absence, qui avaient donné lieu à toutes sortes de spéculations, y compris sur la santé du ministre.

Une absence médiatique qui avait d’autant plus surpris que Sergueï Choïgou est d’ordinaire un visage familier des écrans de télévision.

Il est par ailleurs considéré comme un proche du président russe,Vladimir Poutine et lui se mettant régulièrement en scène dans des séjours dans la taïga sibérienne, au volant de véhicules tout-terrain, buvant le thé ou cueillant des champignons.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

JOE BIDEN SUR VLADIMIR POUTINE

 « POUR L'AMOUR DE DIEU CET HOMME 

NE PEUT PAS RESTER AU POUVOIR »

Joe Biden persiste et signe. Lors d'un long discours ce samedi 26 février 2022 à Varsovie, le président des États-Unis a affirmé que son homologue russe Vladimir Poutine ne devait pas rester au pouvoir après avoir lancé l'invasion en Ukraine.

« Pour l'amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir », a-t-il lancé lors de cette prise de parole au château royal de Varsovie.

Quelques minutes plus tard, la Maison Blanche a nuancé ce propos. Un haut responsable de la Maison-Blanche, s’exprimant sous couvert de l’anonymat, a précisé peu après que le président américain n’avait pas appelé à un « changement de régime » à Moscou.

« Ce que le président voulait dire, c’est que Poutine ne peut être autorisé à exercer un pouvoir sur ses voisins ou sur la région. Il ne parlait pas du pouvoir de Poutine en Russie, ni d’un changement de régime », a dit le responsable.

Le peuple russe « pas notre ennemi »

S'adressant directement aux Russes, il a insisté sur le fait que ce n'est pas le peuple russe qu'il considère comme ennemi. « Permettez-moi de dire ceci si vous êtes capable de m'entendre - vous, le peuple russe, n'êtes pas notre ennemi », a-t-il déclaré.

« Je refuse de croire que vous accueillez favorablement le meurtre d'enfants et de grands-parents innocents ou que vous acceptez que des hôpitaux, des écoles, des maternités soient pilonnés par des missiles et des bombes russes. » « Cette guerre n'est pas digne de vous, peuple russe. Poutine peut et doit mettre fin à cette guerre », a encore martelé le président américain.

Mais en même temps, il a estimé que le conflit n'allait pas s'arrêter rapidement.

La bataille « entre la démocratie et l'autocratie » ne sera « pas gagnée en quelques jours ou mois. Nous devons nous armer pour un long combat devant nous », a -t-il prévenu.

Une bataille idéologique... la guerre en Ukraine semble préciser les contours d'une nouvelle guerre froide, opposant les Etats-Unis et leurs alliés démocratiques au tandem sinorusse.


Carl Delsey pour DayNewsWorld

L'IMMIGRATION UKRAINIENNE EN FRANCE

Depuis le 24 février et le début de l’invasion russe, les Ukrainiens de France se mobilisent largement. Ils organisent des manifestations, récoltent de l’aide à destination des villes assiégées et des forces de défense territoriale – dans lesquelles certains retournent même s’engager – et accueillent des réfugiés.

Si le grand public a découvert l’immigration ukrainienne dans le contexte de l’invasion russe, sa présence en France, tout comme les activités politiques et humanitaires qu’elle y mène, ne sont pas nouvelles. Elles s’inscrivent dans une histoire de plus d’un siècle, au cours de laquelle les événements de l’année 2014 en Ukraine ont joué un rôle majeur.

Des divisions au sein de l'immigration ukrainienne

L’immigration économique postérieure à 1991 (fin de l'URSS) peut être divisée schématiquement en deux groupes, qui forment les deux dernières fractions de l’immigration ukrainienne en France.

Le premier est composé par les « travailleurs migrants » (zarobitchanny). Ils quittent l’Ukraine pour venir gagner un revenu dans des emplois peu qualifiés, essentiellement le bâtiment pour les hommes et les services à la personne pour les femmes (ménage, garde d’enfants, aide à domicile). Cette immigration est initialement conçue comme temporaire, visant à soutenir financièrement la famille restée en Ukraine, payer les études de ses enfants ou y acheter un bien.

Cependant, il arrive que ces travailleurs migrants prolongent leur séjour et parviennent à faire venir leurs proches, installant la migration sur le long terme. Il est difficile d’estimer l’ampleur de cette immigration, une partie d’entre elle possédant un caractère illégal ou semi-légal. Depuis 2017 notamment, les Ukrainiens peuvent voyager 90 jours dans l’Union européenne sans visa : certains utilisent ces séjours pour travailler au noir, et ne sont pas comptabilisés parmi les détenteurs de permis de séjour.

La seconde fraction de l’immigration ukrainienne contemporaine est composée de cadres et de représentants de professions intermédiaires, recrutés pour exercer un métier dans leur domaine de compétence (recherche scientifique, hautes technologies…), ou – plus fréquemment – arrivés en France pour étudier, avant de trouver un emploi de cadre. Contrairement aux « zarobitchanny », ces étudiants et travailleurs qualifiés sont insérés dans des cercles de sociabilité français, auxquels appartient souvent leur conjoint. Ils maîtrisent parfaitement la langue du pays d’accueil, acquièrent la nationalité française et envisagent rarement un retour en Ukraine.

Les travailleurs migrants entretiennent principalement des liens avec leurs compatriotes, au sein de la famille, à l’église ou dans les associations culturelles (chorale, école pour enfants). Ainsi, ils rejoignent fréquemment les communautés ukrainiennes historiques formées par les vagues précédentes et leurs descendants. Bien qu’il existe des différences importantes entre « zarobitchanny » et Français d’origine ukrainienne, en matière de statut socio-économique par exemple, leur origine géographique commune (Ouest de l’Ukraine) fait qu’ils se retrouvent régulièrement autour de la pratique de la langue ukrainienne, du culte gréco-catholique et des mêmes référentiels historiques.

Français de la diaspora ukrainienne « historique » et Ukrainiens de l’Ouest perçoivent ainsi plus fréquemment l’époque soviétique comme une période d’occupation de l’Ukraine et célèbrent volontiers le mouvement de « libération nationale » mené par l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN) et l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) pendant la Seconde Guerre mondiale. Porteuses d’un nationalisme intégral, visant à obtenir la création d’un État-nation ukrainien indépendant, ces organisations ont d’abord collaboré avec les Allemands dans la lutte anti-soviétique, avant de les combattre également.

Les migrants qualifiés sont, quant à eux, principalement originaires des grandes villes l’Ouest (Lviv), mais surtout du Centre-Est de l’Ukraine (Kiev, Odessa, Dnipro, Zaporijia, Kharkiv, Donetsk…). En plus de leur insertion dans des cercles de sociabilité français, ils fréquentent volontiers des milieux russophones, constitués d’immigrés de l’espace postsoviétique, sans distinction de nationalité, que ce soit par le travail, les associations ou les activités religieuses (églises orthodoxes russes). Si certains entretenaient des contacts avec les communautés ukrainiennes dans les années 2000, beaucoup ne les fréquentent pas. Ils sont par ailleurs moins familiers du récit nationaliste répandu dans l’Ouest de l’Ukraine et au sein de l’élite nationale-libérale représentée par le président Viktor Iouchtchenko (2005-2010).

Reconfigurations des identités politiques au sein de l’immigration ukrainienne

Ces lignes de division au sein de l’immigration ukrainienne sont reconfigurées au moment de l’Euromaïdan (novembre 2013 – février 2014). Les Français d’origine ukrainienne, sensibilisés par leurs parents à l’anticommunisme et à la méfiance vis-à-vis de la Russie, sont rejoints par les travailleurs migrants, mais aussi par les migrants qualifiés, qui s’étaient jusqu’alors tenus à l’écart des communautés ukrainiennes. Ces différents groupes se retrouvent sur les mêmes lieux de manifestation, autour d’une volonté de rapprochement avec l’Union européenne, et plus encore dans le désir de démocratisation et de retour de l’État de droit, qu’ils jugent bafoué par le président Ianoukovitch.

Plus encore que le Maïdan, ce sont l’annexion de la Crimée par la Russie (mars 2014) et le début de la guerre du Donbass entre séparatistes pro-russes et armée ukrainienne (avril 2014) qui redéfinissent les allégeances au sein de l’immigration ukrainienne, et notamment au sein des migrants russophones du Centre et de l’Est. Une partie d’entre eux, déjà sceptiques envers le Maïdan, se réfugient dans des positions pro-russes, dénonçant la répression conduite par le nouveau pouvoir de Kiev, qu’ils jugent illégitime, à l’encontre des populations civiles du Donbass. Mais la majorité prend clairement position contre le séparatisme et pour la défense de l’intégrité territoriale de l’Ukraine.

De nouvelles associations se constituent actuellement , regroupant les différentes fractions de l’immigration ukrainienne autour de positions pro-ukrainiennes .

La communauté ukrainienne de France plus soudée que jamais

Au rythme des rassemblements et des collectes de dons, la communauté ukrainienne de France a resserré les liens. « Il y a eu un regain patriotique énorme. Ici, la communauté s’est mise en ordre de bataille, tout le monde remplit une fonction : manifester, contrer la propagande en ligne, accueillir les réfugiés, collecter les dons… », énumère Anastasia Loskot, ancienne danseuse du ballet national Virsky, ruban jaune et bleu noué au sac à dos. La mobilisation rassemble les membres d’une diaspora éparse, y compris des russophones de l’est, comme Evgenia Besançon, partie en 1991 en pleine « "ukrainisation" des régions russophones », des Ukrainiens occidentaux.

Quel avenir pour l’immigration ukrainienne en France ?

L’invasion russe actuelle, en plus de renforcer numériquement la communauté ukrainienne avec un exode sans précédent, mènera probablement à son terme le processus, entamé en 2014, de consolidation de l’immigration autour de référentiels nationaux communs.




Britney Delsey pour DayNewsWorld

POURQUOI POUTINE EXIGE DES PAIEMENTS EN ROUBLES POUR LE GAZ ?

Les européens réfléchissent à des sanctions plus fortes contre Moscou. Mais, hier, mercredi 23 mars, Vladimir Poutine a surpris tout le monde en demandant que le pétrole et le gaz russes soient payés en roubles de la part des pays « non-amicaux » qui souhaitent acheter son gaz naturel.

Le président russe a par ailleurs déclaré que « le gel des avoirs russes par les pays étrangers a détruit la confiance ». Il a également précisé que les changements n'affecteront que la monnaie de paiement, et que l'approvisionnement en gaz se poursuivra conformément aux contrats.

Cette décision obligerait donc les pays qui souhaitent acheter le gaz russe à acheter également sa monnaie, ce qui pourrait permettre de soutenir son cours, après que le Rouble

a perdu environ la moitié de sa valeur face au Dollar en moins de deux semaines.

Depuis, la monnaie russe a rebondi, un rebond qui a été largement accentué suite aux annonces de Poutine le Rouble ayant donc effacé plus des deux tiers de l’impact baissier de la guerre face à l’Ukraine.

Un coup de bluff et de communication pour certains, une stratégie pour emmener les Européens dans l'impasse pour d'autres.

Des contre-sanctions de la part de la Russie

Cette annonce n’est, en tout cas, pas surprenante selon le spécialiste en énergie Nicolas Mazzucchi . « C’est un peu les contre-sanctions russes auxquelles on s’attendait, puisqu’il faut se rappeler que lorsqu’en 2014, il y avait eu un volet de sanctions contre la Russie, celle-ci avait imposé des contre-sanctions, notamment sur les questions d’importations de produits transformés agricoles européens, donc quelque part, la Russie met en place ses contre-sanctions et tape là où ça fait mal », explique le chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), groupe de réflexion français.

Le 7 mars dernier, Valdimir Poutine n'avait-il pas déjà tenté de renverser à son avantage les sanctions internationales en annonçant que les entreprises russes seraient autorisées à rembourser en roubles ses créanciers originaires des pays « hostiles » ?

Paiement du gaz russe en Roubles : une demande irréaliste et illégale ?

Liam Peach, économiste pour l'Europe émergente chez Capital Economics, a déclaré dans une note que « cela semble être un effort des autorités russes pour faire pression sur les pays occidentaux en forçant les acheteurs étrangers de gaz russe à utiliser des roubles, avec l'avantage supplémentaire de soutenir la valeur de la monnaie ».

Du point de vue des réactions politiques, le ministre allemand de l'économie, Robert Habeck, a qualifié la demande de M. Poutine de « rupture de contrat » et d'autres acheteurs de gaz russe ont fait écho à cette remarque.« Cela constituerait une violation des règles de paiement incluses dans les contrats actuels », a déclaré une source gouvernementale polonaise de haut niveau, ajoutant que la Pologne n'a pas l'intention de signer de nouveaux contrats avec Gazprom après l'expiration de leur accord actuel à la fin de cette année.

Une demande pour déstabiliser les européens

Poutine fait là un dernier coup de bluff pour obliger les européens à prendre conscience de leurs décisions. Le maître du Kremlin a compris que les européens allaient alourdir les sanctions et qu'on finirait tôt ou tard par mettre un embargo sur le gaz et le pétrole russe. Il agite l'épouvantail du rouble mais il sait qu'il va bientôt perdre sa rente énergétique.

La demande de Poutine de payer le pétrole et le gaz russes en roubles est faite pour déstabiliser les européens. C'est une façon de les humilier.

C'est également un moyen de contourner le « droit extra-territorial américain ». C'est un principe qui autorise la loi américaine à condamner un groupe ou un individu d'un autre pays s'il fait du commerce en dollars avec un pays sous embargo. Et les sanctions financières peuvent être très lourdes. C'est ce qui avait obligé Total et Peugeot à quitter l'Iran, il y a quelques années, puisque tout le commerce international de matières premières est en dollars. Avec des Pétro-roubles, Poutine dit à Washington que la Russie n'est pas l'Iran.

« Anti oligarques »

Plus important, il contrôle ainsi l'argent des géants du gaz et du pétrole russe. Gazprom, Novatek, Rosnef... toutes ces multinationales des matières premières n'aiment pas trop cette guerre qui déstabilise leur business. Avec le paiement en roubles, Vladimir Poutine s'assure que ces grands groupes, qui pourraient se retourner un jour contre lui, ne sont pas en train de constituer un trésor en dollars. Sur Twitter, Antoine Levy, professeur au MIT Economics, tempère les effets de cette annonce : « Beaucoup d’émotion à tort sur cette règle, comme s’il s’agissait d’un coup de génie de Poutine qui mettrait les Européens dans une impasse. C’est complètement absurde. » Il explique que les Européens vont utiliser leurs dollars pour acheter des roubles qui serviront à acheter du gaz à Gazprom, et que Moscou veut surtout « s’assurer que les entreprises russes comme Gazprom ne trichent pas en gardant des dollars pour elles.

C’est une règle anti- oligarques bien plus qu’une règle anti-européenne. »




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

EXPLIQUER LES MISSILES HYPERSONIQUES RUSSES

 EN UKRAINE

«Invincibles », « hypersoniques » ou « invisibles » : la Russie ne manque pas de superlatifs pour qualifier les armes qu'elle utilise dans le cadre de son invasion de l'Ukraine . Moscou a déclaré avoir déployé à deux reprises ce week-end son tout nouveau missile hypersonique Kinjal sur le territoire ukrainien.

La Russie a affirmé ce dimanche 20 mars, pour le deuxième jour consécutif, avoir utilisé des missiles hypersoniques en Ukraine, cette fois pour détruire une réserve de carburant de l'armée ukrainienne dans le Sud du pays. « Une importante réserve de carburant a été détruite par des missiles de croisière +Kalibr+ tirés depuis la mer Caspienne, ainsi que par des missiles balistiques hypersoniques tirés par le système aéronautique +Kinjal+ depuis l'espace aérien de la Crimée », a déclaré le ministère de la Défense dans un communiqué. .

Ce type de missiles est potentiellement indétectables et beaucoup plus rapide que les missiles de croisière classiques, capable de voler à plus de cinq fois la vitesse du son (Mach 5, soit plus de 6000 km/h), défie tous les système de défense anti-aérienne, selon Moscou.

Il existe deux catégories de système hypersonique. Il y a d'abord les HCM, des missiles de croisière capables de voler bien plus vite que la version classique. Il y a ensuite les HGV, planeurs largués en orbite basse par missile balistique. Ils sont capables de surfer sur les hautes couches de l'atmosphère, à plusieurs dizaines de kilomètres d'altitude, de changer de cap et d'effectuer des manoeuvres d'évitement. Ils sont donc moins susceptibles d'être détectées qu'un missile intercontinental, dont la trajectoire en cloche, parfois au-delà du millier de kilomètres d'altitude, est plus prévisible.

Trois décennies après la chute de l'URSS, les grandes puissances entament une nouvelle course aux armements, à l'aune des technologies hypersoniques. Dans cette course, forte de l'héritage soviétique, la Russie compte une légère longueur d'avance. Elle a annoncé le 4 octobre le succès de deux tirs d'essai, depuis un sous-marin, de missiles de croisière hypersoniques (HCM) Zircon. Son président, Vladimir Poutine, se vante de détenir « l'arme absolue » pour percer les boucliers antimissiles américains et européens avec son HGV, le planeur Avanguard, mis en service fin 2019, et susceptible de faire Moscou-New York en moins d'un quart d'heure, grâce à une vitesse de pointe à plus 33 000 km/h (Mach 27).

Les missiles « Kinjal » et ceux de croisière « Zircon », tirés depuis des navires de surface et des sous-marins, appartiennent à une famille de nouvelles armes développées par la Russie et que Vladimir Poutine qualifie « d'invincibles ». Le joyau de l'armée est le planeur hypersonique Avangard, pouvant emporter une charge nucléaire. Il vole jusqu'à 33.000 km/h et change de façon imprévisible de cap ou d'altitude, le rendant quasiment impossible à intercepter.

L' intérêt d'un point de vue militaire

Selon Benjamin Hautecouverture, maître de recherches à la Fondation pour la recherche stratégique cela permet tout d'abord « aux Russes d'envoyer le missile d'une distance qui est très lointaine et puis ça leur permet, si le missile est effectivement plus précis, de toucher une cible qu'ils n'auraient pas pu toucher avec d'autres systèmes plus conventionnels. » Ce vendredi en Ukraine, c'est donc un entrepôt souterrain qui a été visé par le missile hypersonique Kinjal, « poignard » en russe. « De telles infrastructures sont difficiles à détruire avec des missiles classiques » précise Vassili Kachine, analyste militaire et directeur d'un centre de recherche de la Haute école d'économie de Moscou. « Le missile hypersonique a lui une capacité de pénétration et une puissance destructrice plus importantes du fait de sa très haute vitesse », note-t-il.

Mais ce n'est pas tout. Benjamin Hautecouverture insiste sur le fait que "leur vitesse est telle qu'ils échappent aux défenses aérienne et en plus, parce qu'ils sont capables d'effectuer des manœuvres en vol, ils sont à peu près inatteignables par les défenses anti-missiles (...) On ne les voit pas venir."

Les messages envoyés par la Russie

Tout d'abord, il s'agit selon Benjamin Hautecouverture, d'une « illustration de la modernisation de l'outil militaire conventionnel russe, qui est capable justement de frapper dans la profondeur. » C'est d'ailleurs l'occasion de tester ces missiles Kinjal, rentré dans l'arsenal en décembre 2017.

D'après le maître de recherches à la Fondation pour la recherche stratégique, « c'est un déploiement qui peut être aussi analysé comme un signalement russe politico-stratégique, cette fois à destination de l'OTAN, qui consisterait à chercher à dissuader l'Alliance atlantique de se comporter d'une manière ou d'une autre. » Le moment choisi n'est pas anodin analyse Benjamin Hautecouverture, dans une période « où sont envisagées des augmentations de fourniture d'armements à l'Ukraine." « Donc, on est à la fois dans une utilité tactique évidente (...) mais on est aussi dans une utilité politico-stratégique. » De plus l'impact psychologique est certain.

Le développement des missiles hypersoniques

La Russie est le premier pays au monde à avoir développé des armements hypersoniques. Ceux-ci font la fierté du président russe, qui vante régulièrement leur existence comme la preuve d'une supériorité militaire de son pays. Leur mise en service a conduit d'autres pays à accélérer leurs programmes hypersoniques, entraînant une course aux armements dans ce domaine.

La Corée du Nord a ainsi dit en développer et en avoir testé, tout comme la Chine. Le pays de Xi Jinping a d'ailleurs pris de court les Occidentaux avec l'essai d'un planeur hypersonique, capable de se déplacer à plus de 6.000 km/h, qui a fait le tour de la Terre en orbite avant de descendre vers sa cible.

« C'est une technologie qui également est en train de s'imposer aux Etats-Unis » précise Benjamin Hautecouverture. Cependant, « le problème américain, c'est que leurs nouvelles armes ont jusqu'à présent échoué constamment aux tests, donc, de ce point de vue là, ils sont plutôt en retard par rapport aux Russes et par rapport aux Chinois. »

« Nous ne savons pas nous défendre contre cette technologie et la Chine et la Russie ne le savent pas non plus », a prévenu Robert Wood.




Alize Marion pour DayNewsWorld

MOSCOU ET KIEV VERS UN STATUT DE NEUTRALITE POUR L'UKRAINE ?

Kiev et Moscou ont évoqué mercredi certaines pistes susceptibles de déboucher sur un compromis sur le statut de l'Ukraine, esquissant l'espoir d'une possible sortie de crise après trois semaines de guerre. Volodimir Zelensky, a déclaré que les négociations entre les deux camps devenaient plus « réalistes » et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a affirmé que certaines formulations en discussion pouvaient faire l'objet d'un accord. Moscou et Kiev discutent d'un statut pour l'Ukraine similaire à celui de l'Autriche ou la Suède, deux pays membres de l'Union européenne qui n'appartiennent pas à l'Alliance atlantique. Vladimir Poutine, déclenchement de a dit que Moscou était prêt à discuter d'un statut neutre pour son voisin.

« Un statut de neutralité est désormais sérieusement discuté parallèlement, bien sûr, à des garanties de sécurité », a déclaré Sergueï Lavrov. « Il y a des formulations absolument précises qui de mon point de vue sont proches de faire l'objet d'un accord. » Le principal négociateur russe, Vladimir Medinski, a précisé à la télévision publique: « L'Ukraine propose une version autrichienne ou suédoise d'un Etat démilitarisé neutre mais en même temps un État disposant de sa propre armée et de sa propre marine. »

Dans un signe apparent d'ouverture, Volodimir Zelensky a déclaré mardi que l'Ukraine était prête à accepter des garanties en termes de sécurité de la part des pays occidentaux, quitte à renoncer à son objectif de long terme d'une adhésion à l'Otan.

Le chef du Kremlin a toutefois ajouté que la Russie atteindrait ses objectifs en Ukraine et que l'Occident échouerait dans ce qu'il a qualifié de tentative de domination mondiale et de démembrement de son pays. L'assaut russe, que Moscou présente comme une « opération spéciale », se déroule comme prévu, a-t-il assuré lors d'une intervention devant ses ministres retransmise à la télévision d'Etat.

Le chef de la délégation ukrainienne aux pourparlers, Mykhaïlo Podolyak, a déclaré que Kiev réclamait toujours un cessez-le-feu et le retrait des troupes russes et souhaité des négociations directes entre Volodimir Zelensky et Vladimir Poutine.




Alize Marion pour DayNewsWorld

GUERRE EN UKRAINE LIVRAISONS D'EQUIPEMENTS MILITAIRES

LUnion européenne a décidé de débloquer 500 millions d’euros pour la livraison d’équipements militaires aux Ukrainiens. L’Union européenne (UE) s’est surpassée en réactivité et surtout les États ont réussi à se mettre d’accord, en un temps record, pour fournir des équipements militaires, en grande partie létaux, avec la Facilité européenne pour la paix.

Dès le 24 février le conseiller militaire de la délégation de l’UE à Kiev, en contact avec l’état-major général ukrainien, a fourni une liste de leurs besoins prioritaires. De façon précise : des équipements individuels, des gilets pare-balles, du matériel médical…

Mais aussi des armes et surtout des équipements de défense antiaérienne. 80 % de leur aviation a été détruite en quelques heures. Tous les jours, la liste officielle des besoins est actualisée et une réunion avec les experts militaires des 27 États membres est tenue. Les ÉtatsUnis, le Canada, le Royaume-Uni, l’Australie et la Nouvelle-Zélande participent également à cette réunion.

« Envoyez-nous des avions ! »

La Pologne est prête à transmettre à l’Ukraine ses chasseurs Mig-29 réclamés avec insistance par Kiev, mais demande que la décision soit prise par l’Otan, alors que Moscou dénonce un « scénario potentiellement dangereux ». « La Pologne n’est pas partie prenante dans cette guerre et l’Otan non plus. Une décision aussi sérieuse que le transfert des avions doit être prise de façon unanime par l’ensemble de l’Otan », a réaffirmé hier le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki.

Selon le quotidien « Gazeta Wyborcza », la grande question « n’est pas de savoir si l’Ukraine recevra les Mig-29 polonais, mais comment les livrer aux autorités de Kiev » sans provoquer une réaction de Moscou.

Hier soir, Washington a rejeté cette proposition. « Les services de renseignement estiment que le transfert d’avions à l’Ukraine pourrait être perçu comme une surenchère et pourrait entraîner une réaction russe importante, qui augmenterait la perspective d’une escalade militaire avec l’Otan », a déclaré le porte-parole du Pentagone, John Kirby.

Un hôpital pédiatrique bombardé, 17 blessés

17 adultes ont été blessés hier dans le bombardement par l’armée russe d’un hôpital pédiatrique à Marioupol, port du sud-est de l’Ukraine, a annoncé un responsable régional, Pavlo Kirilenko. « Il y a 17 blessés confirmés parmi le personnel », a-t-il indiqué à la télévision ukrainienne, précisant qu’ « il n’y avait aucun enfant » parmi les blessés et « aucun mort », selon un premier bilan. Au moins 19 attaques ont été perpétrées contre des établissements de soins, du personnel de santé et des ambulances, faisant au moins dix morts, depuis le début de l’invasion russe en Ukraine le 24 février, selon des données de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Quelque 300 000 civils sont coincés depuis des jours par les combats dans le port stratégique de Marioupol.




Alize Marion pour DayNewsWorld

DES POURPARLERS ENTRE LA RUSSIE ET L'UKRAINE PAR LA MEDIATION D'ISRAEL ?

A l’issue d’une troisième séance de pourparlers avec l’Ukraine, la Russie a annoncé des cessez-le-feu dans certaines villes pour permettre l’évacuation de civils. Toute la journée, les combats se sont poursuivis. L’étau se resserre sur la capitale, Kiev. L’Union européenne a lancé l’examen des demandes d’adhésion de l’Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie. Retrouvez l’actualité de ce lundi 7 mars sur la guerre en Ukraine.

L’armée russe poursuit son offensive en Ukraine. Les forces militaires russes continuent de bombarder l’Ukraine, touchant notamment la deuxième ville du pays, Kharkiv. Ce lundi 7 mars, l’armée de Vladimir Poutine a concentré aussi ses efforts sur Tcherniguiv (nord), Soumy (nord-est) et Mykolaïev (sud). Elle « accumule ses ressources pour lancer un assaut » sur Kiev, selon l’état-major ukrainien.

La Russie accepte des cessez-le-feu locaux. Une troisième séance de pourparlers s’est déroulée ce lundi en fin de journée entre les délégations russe et ukrainienne. Moscou a consenti des cessez-le-feu locaux pour permettre dès mardi matin l’évacuation de civils.

Les pourparlers de cessez-le-feu entre la Russie et l'Ukraine sont actuellement à une phase critique, ont déclaré mardi des responsables israéliens, selon le site d'information Axios.

Selon cette source, il y aurait eu un assouplissement des positions des deux côtés au cours des dernières 24 heures lors de la médiation israélienne, les Russes affirmant vouloir démilitariser seulement la région du Donbass et Volodymyr Zelensky révélant à ABC News ne plus insister sur une adhésion de l'Ukraine à l'Otan.

Les responsables israéliens ont par ailleurs dit espérer davantage de progrès vers une solution diplomatique. Ces révélations interviennent tandis que le Premier ministre israélien Naftali Bennett s'est à nouveau entretenu mardi par téléphone avec le président russe Vladimir Poutine au sujet du conflit en Ukraine.

Selon un communiqué du Kremlin, M. Poutine a informé M. Bennett des propos tenus lundi lors du troisième cycle de pourparlers entre responsables russes et ukrainiens au Bélarus.

Il s'agit du second appel téléphonique entre les deux leaders depuis le déplacement de M. Bennett à Moscou samedi pour une réunion de trois heures avec M. Poutine, dans l'espoir de trouver un moyen de mettre fin à l'effusion de sang en Ukraine.

Peu avant cette deuxième conversation, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a également indiqué mardi s'être entretenu avec le Premier ministre israélien le remerciant pour ses efforts de médiation entre Moscou et Kiev.

Les deux responsables israéliens ont affirmé que M. Bennett ne présentait à Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky aucun plan de trêve et ne faisait que transmettre des messages entre les dirigeants.

La Turquie va accueillir jeudi les ministres russe et ukrainien des affaires étrangères pour leur premier face-à-face depuis le début de l’offensive russe en Ukraine. Serguei Lavrov et Dmytro Kuleba seront reçus par le ministre turc Mevlut Cavusoglu à Antalya (sud), station balnéaire prisée des touristes russes.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

QUID DES LOURDES SANCTIONS ECONOMIQUES ET FINANCIERES POUR ETOUFFER L'ECONOMIE RUSSE

Réunis mardi 1 mars 2022, les membres du G7 Finance ont réitéré leur volonté de mettre en place des sanctions « efficaces, rapides et massives pour porter un préjudice important à l’économie russe », commentait-on à Bercy. Plus tôt dans la matinée, le ministre des Finances, Bruno Le Maire avait été encore plus véhément.

« Nous voulons viser le cœur du système russe, nous visons Vladimir Poutine, nous visons les oligarques, mais nous visons aussi toute l’économie russe, et le peuple russe en paiera aussi les conséquences », avait-il asséné. Le capitaine de Bercy se félicite que les sanctions déjà prises soient « efficaces, et même d’une efficacité redoutable ». Mardi, l’Europe travaillait sur un quatrième train de sanctions. Le premier date du 23 février 2022, c’est dire le zèle déployé par les puissances occidentales pour assommer le pays des tsars.

Mercredi 2 mars 2022 après-midi, l’Europe a évalué, lors d’une nouvelle réunion extraordinaire de l’Ecofin, les premiers impacts de cette bataille économique rangée.

Reste la question de l'embargo sur le gaz, le pétrole et le charbon russes, une mesure qui pourrait se révéler plus efficace, selon Carole Grimaud Potter. « C'est une arme réelle mais à double tranchant et qui se paierait très chère », nuance-t-elle.

Les États-Unis « discutent très activement » de la possibilité d'interdire ces importations.Et viennent le 6mars annoncer l'arrêt des importations. Mais le sujet divise: l'Allemagne, qui importe 55% de son gaz et 42% de son pétrole de Russie, s'y est opposée.

Les importations d'énergie fossile en provenance de Russie sont « essentielles » pour la « vie quotidienne des citoyens » en Europe et l'approvisionnement du continent ne peut pas être assuré autrement à ce stade, a d'ailleurs affirmé ce lundi 7 mars 2022 le chancelier allemand Olaf Scholz.

Trois vagues successives de sanctions

« Les sanctions qui ont été adoptées par trois vagues successives ces dix derniers jours [contre la Russie] sont d'une ampleur et d'une nature inédite », déclare mardi 1er mars dans l'après-midi Olivier Dorgans, avocat spécialiste des sanctions économiques.

Ces sanctions, « c'est du jamais vu à l'encontre d'une puissance économique comme la Russie », assure Olivier Dorgans, qui rappelle qu' « on a eu des sanctions aussi fortes, voire par certains aspects plus fortes, par exemple contre la Corée du Nord ou l'Iran, mais jamais à l'encontre d'un pays qui a la puissance économique de la Russie ». L’Occident vise l’asymétrie, autrement dit, il espère être moins touché que la partie adverse.

Etouffer économiquement la Russie

Interrogé sur la force de ces sanctions, Olivier Dorgans cite celles qui touchent la Banque centrale de Russie. Il estime que ce sont les plus fortes du « package ». « La Banque centrale de Russie avait capitalisé et préparé ces sanctions en mobilisant et en stockant un certain nombre de réserves de devises et d'or, et ce que viennent de faire les Européens, c'est d'empêcher la Banque centrale de Russie d'utiliser ses réserves à l'international, sur les marchés occidentaux ».

En empêchant la pourtant riche Banque centrale russe (640 milliards de dollars de réserves de change) de défendre sa monnaie, l’Europe, les Etats-Unis, rejoints par le Japon et la Suisse, ont mis un pied dans la porte de la forteresse moscovite. La Banque de Russie ne peut plus utiliser ses avoirs en devises – soit environ 200 milliards de dollars via des swaps de change, et 120 milliards de dépôts dans les banques européennes, hors Suisse et Monaco – pour acheter des roubles afin de soutenir le taux de change. Le dollar approche des 120 roubles, soit 60 % de plus qu’avant l’invasion – ce qui annonce une forte inflation. En revanche, la flambée des taux d’intérêt pourrait rapidement étouffer l’activité du pays…

Au cœur des discussions qui se poursuivent à Bruxelles, la définition exacte du périmètre des banques russes bientôt exclues du réseau de messagerie Swift, support des échanges internationaux. C’est une autre décision majeure qui vise à mettre l’économie genoux. Cette procédure, complètement inédite à cette échelle – la Russie est le deuxième pays le plus représenté sur Swift – va perturber les circuits financiers du monde entier. Imaginer d’éventuels concurrents asiatiques faire main basse sur les actifs industriels russes complètement dépréciés par l’effondrement du rouble crispe les industriels occidentaux présents sur place.

 Le système alternatif mis en place par la Russie avec quelques grandes banques en Chine et une poignée d’autres pays d’Asie ne devrait que très partiellement compenser la mise à l’index du réseau mondial, espère-t-on .« Si le conflit s’aggrave ou s’enlise, la pression pour ne pas collaborer va devenir de plus en plus forte, souligne un observateur. On ne peut pas non plus exclure que Poutine nationalise toutes les entreprises présentes sur son territoire.

La même unanimité règne concernant, notamment, le gel des avoirs des oligarques, des proches du Kremlin, et du pouvoir russe lui-même.« le gel des avoirs ne permet pas de disposer des biens, il permet de venir saisir des bateaux, des propriétés immobilières, mais ces actifs, l'Etat français ou les pays membres de l'UE ne peuvent pas les vendre : c'est davantage quelque chose qui va venir nuire à la capacité de ces oligarques de venir profiter de leur vie » , explique l'avocat . L'objectif final, conclut Oliver Dorgans, c'est que, par leur mécontentement, ces oligarques viennent faire pression sur Vladimir Poutine.

Moscou semble subir de plein fouet les sanctions prises à son encontre. La Bourse de Moscou est ainsi restée fermée mercredi 2 mars pour le troisième jour d'affilée, alors que les autorités multiplient les mesures pour limiter l'impact dévastateur des sanctions sur l'économie russe.

Derrière cette stratégie, le but des Occidentaux est d'empêcher la Russie d'amortir le choc des sanctions en rachetant du rouble via ses devises étrangères. Condamnant ainsi le pays à une explosion de l'inflation. Et pour enfoncer le clou, Américains et Européens ont interdit à ses banques de se recapitaliser sur leurs marchés. « Le système financier russe est attaqué de toutes parts. L'asphyxie se met en place », observe Stephen Le Vesconte, associé à Linklaters et spécialiste des infrastructures. Pour l'instant, seul un filet d'air a été préservé pour Gazprombank, troisième banque russe, qui sert exclusivement aux transferts financiers liés aux hydrocarbures. Elle sera visée si l'escalade continue.

Industrie asphyxiée

L'arsenal occidental a également pour ambition de terrasser « l'industrie critique » . Les secteurs de l'aviation, de l'énergie et du raffinage sont particulièrement ciblés. Gazprom ne peut par exemple plus lever d'argent sur les marchés internationaux. Les exportations de technologies fondamentales (semi-conducteurs, lasers, électronique…) et de biens à double usage (civil et militaire) sont aussi strictement contrôlées. « Là est le nerf de la guerre, juge Arnaud Kalika, responsable du séminaire sur la Russie au Conservatoire national des arts et métiers et ancien de la Direction du renseignement militaire. Malgré les stocks dont elles disposent, si les entreprises russes sont privées des logiciels ou composants adéquats, elles vont terriblement souffrir. » Si l'escalade se poursuit, le secteur énergétique, première chaîne de dépendance européenne à la Russie, deviendra la prochaine cible. Le gouvernement français fait ainsi pression sur TotalEnergies pour qu'il coupe les liens, comme l'ont fait ses concurrents BP et Shel.

Comme souvent, le premier signal est venu des marchés financiers, avec une chute du rouble de 30 % le 28 février. La filiale européenne de Sberbank a également fait faillite après le retrait en masse des dépôts par ses clients. « Le meilleur moyen pour faire bouger Poutine est que la population russe perde confiance en lui, ce qui sera inévitablement le cas si l'inflation est forte », fait-on valoir au Quai d'Orsay. Pour parer à ce scénario, la banque centrale russe a annoncé relever très fortement son taux directeur de 10,5 points, à 20 %. Alors que les Russes ont commencé à retirer leur épargne des banques, Moscou a interdit à ses résidents de transférer des devises à l'étranger. Les exportateurs locaux sont aussi contraints de convertir en roubles 80 % des revenus engrangés en monnaie étrangère.

Certes une très forte récession est à prévoir en Russie. Mais les Russes prendront des mesures pour atténuer cette récession, par exemple en augmentant les dépenses budgétaires, en créant de la monnaie, comme on l’a fait pendant la pandémie.

Le financement de l'effort de guerre toujours possible

 Si les Occidentaux arrivent à se passer du pétrole et du gaz russe- ces jours-ci, il est question de mettre en place un embargo- le financement extérieur de la Russie pourrait être menacé. Les impôts étant relativement faibles, une part très importante des revenus du gouvernement russe provient de la rente pétrolière. Si la Russie venait à être coupée de cette source de devises, elle sera très pénalisée .Mais cela ne compromettra pas le financement de l’effort de guerre . L’histoire a montré en effet que dans des économies de guerre, on peut rediriger la production civile vers la production militaire.Les Russes ont beaucoup de ressources naturelles, et ils peuvent entrer dans une logique d’économie de guerre qui leur donnerait de quoi financer les équipements dont ils ont besoin. Et la Russie produit déjà elle-même la quasi-totalité de ses armes.

Des accords notamment avec la Chine

Marc Touati, économiste et président du cabinet Aux commandes de l’économie et de la finance, résume l’issue de secours russe en un pays : la Chine. « Aussi forte soit les sanctions européennes et américaines, la Russie pourra toujours se reporter sur la Chine, pour faire du commerce direct ou pour y transférer ses produits et les vendre à l’international après », plaide l’économiste.

Dans le bal des condamnations et des critiques du monde sur l’invasion russe, Pékin a brillé par son silence. Preuve supplémentaire s’il le fallait de la neutralité – voire du soutien tacite à la Russie - de la Chine dans ce conflit. «La Chine a toujours respecté la souveraineté et l'intégrité territoriale de tous les pays», a déclaré Wang Yi ce 24 février 2022, selon un compte-rendu de l'entretien téléphonique diffusé par son ministère.

«En même temps, nous avons aussi constaté que la question ukrainienne relevait d'une histoire particulière et compliquée. Nous comprenons les préoccupations raisonnables de la Russie en matière de sécurité», a-t-il dit. Et avec plus de 4.000 kilomètres de frontière entre les deux pays, il y a de quoi réaliser des exportations facilement, « ce qui rendrait caduques les effets d’un blocus de l’Occident », note Mac Touati.

Les Chinois, eux, ont  une pensée stratégique. Les Chinois sont susceptibles de fournir des technologies de substitution aux Russes, mais pas dans tous les domaines. Concernant la monnaie, les Chinois ont développé l’usage international du yuan depuis 10 ans. La banque centrale russe a toujours accès aux réserves constituées dans la monnaie chinoise. Ils peuvent donc les utiliser pour acheter en Chine, ou pour convertir ces yuans en toute autre devise de façon plus ou moins opaque pour détourner les sanctions occidentales. S’il n’y a pas de sanctions chinoises contre la Russie, on peut anticiper une augmentation des flux...

La Russie mieux armée que l'Europe ?

La Russie est peut-être même plus armée et prête que l’Occident pour une guerre économique. La dette publique du pays ne dépasse pas les 20 % de son PIB, contre 120 % pour la France et 98,3 % pour la zone Euro. Autre élément en faveur de Moscou, sa population. Sylvie Matelly résume simplement : « Si le prix de l’essence augmente en France, le pays sera dans la rue. Ce ne sera probablement pas le cas en Russie. ». Dernier point sur la solidité des reins de l’économie russe, sa quasi-indépendance : « En termes d’énergie, le pays a ce qu’il faut. Pour les produits manufacturés que lui fournit d’habitude l’Occident, il peut demander à la Chine ».

« L'économie russe subit un sérieux coup dur » , a admis le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, tout en affirmant qu'il y a « un degré de résistance, du potentiel, des plans, un travail énergique en cours ». « Nous resterons debout », a-t-il ajouté.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

COMMENT ARRETER LE PRESIDENT POUTINE ?

Au douzième jour de l'invasion russe, les combats se poursuivent en Ukraine: l'armée russe a bombardé Kharkiv - la deuxième ville du pays -, poursuit son siège du port stratégique de Marioupol et resserre son étau sur la capitale Kiev. Dans ce contexte, y a-t-il encore une chance pour que Vladimir Poutine cesse la guerre?

Vers un durcissement des sanctions

Bien que d'une ampleur inégalée, les conséquentes sanctions économiques ont peu de chance de faire émerger la paix, estime Samantha de Bendern, ancienne officier politique de l'Otan et chercheuse au département Russie-Eurasie à la Royal Institute of International Affairs, un institut de réflexion basé à Londres. Par le passé, cette stratégie a en effet rarement porté ses fruits, que ce soit en Iran, en Libye ou à Cuba.

Suspension de la mise en service du gazoduc Nord Stream 2, fermeture de l'espace aérien européen aux compagnies aériennes russes, exclusion de certaines banques du réseau financier Swift... Ce train de sanctions qui commence à asphyxier la Russie engendrerait également un sentiment d' incompréhension, voire de colère chez certains Russes pourtant pro-occidentaux, nourrissant ainsi une certaine amertume et légitimant le discours belliqueux de Vladimir Poutine.

D'autant qu'un durcissement de ces mêmes sanctions a peu de chances de faire capituler Vladimir Poutine, analyse Carole Grimaud Potter, professeure à l'Université de Montpellier « Même si les oligarques sont touchés, que la situation économique de la Russie devient catastrophique dans les prochains jours, les prochaines semaines, les prochains mois, le gouvernement russe serrera les dents », anticipe cette spécialiste .

« Le pays a déjà vécu le chaos et s'est sorti du marasme économique des années 1990. Et puis la population russe et ses difficultés n'entrent pas dans les calculs de Vladimir Poutine. »

Vers un embargo sur le gaz russe

Reste la question de l'embargo sur le gaz, le pétrole et le charbon russes, une mesure qui pourrait se révéler plus efficace, selon Carole Grimaud Potter. « C'est une arme réelle mais à double tranchant et qui se paierait très chère », nuance-t-elle.

Les États-Unis « discutent très activement » de la possibilité d'interdire ces importations. Mais le sujet divise: l'Allemagne, qui importe 55% de son gaz et 42% de son pétrole de Russie, s'y est opposée. Les importations d'énergie fossile en provenance de Russie sont « essentielles » pour la « vie quotidienne des citoyens » en Europe et l'approvisionnement du continent ne peut pas être assuré autrement à ce stade, a d'ailleurs affirmé ce lundi le chancelier allemand Olaf Scholz.

Vers une autre voie diplomatique

Quant à la voie diplomatique, a-t-elle encore une chance de mettre un terme à la guerre?

« Quand l'Otan a rejeté la demande de Kiev de créer une zone d'exclusion aérienne en Ukraine, Poutine aurait pu s'en féliciter. Au contraire, il a agité encore une fois la menace nucléaire. On ne peut pas négocier avec lui. »

La Russie a en effet annoncé considérer comme « cobelligérant » tout pays tentant d'imposer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine. Cependant, si la diplomatie occidentale n'a jusqu'à présent pas porté ses fruits, une autre voix pourrait en revanche peser. Celle de la Chine, avec son poids économique et militaire.

Pékin s'est d'ailleurs dit prêt à participer « en cas de besoin » à une médiation internationale pour résoudre le conflit en Ukraine. Et si la Chine a assuré que l'amitié avec Moscou était « solide comme un roc », elle n'a pour l'heure affiché aucune volonté d'aider la Russie à contourner les sanctions occidentales, notamment pour préserver ses liens avec ses partenaires commerciaux européens et américains.

Vers une prise de position plus forte de l'Otan

Reste que pour le moment, rien ne semble pouvoir faire vaciller le dirigeant russe. Pas même l'Otan qui a jugé « irresponsables » les bombardements des forces russes de la centrale nucléaire de Zaporijjia mais a exclu d'intervenir militairement dans les airs et sur terre.

« L'Otan se garde bien de prendre toute décision qui pourrait être perçue par Moscou comme une déclaration de guerre », explique Carole Grimaud Potter.

Car cela serait mettre le doigt dans un engrenage et risquer un affrontement entre puissances nucléaires. Ce que Vladimir Poutine perçoit comme une faiblesse: Il sait que l'Otan n'interviendra pas et c'est pour lui un blanc-seing.




Britney Delsey pour DayNewsWorld

LE HEROS VOLODYMYR ZELENSKY

PRESIDENT UKRAINIEN

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a suscité l’admiration du monde entier  en alignant sa rhétorique sur ses actions pendant l’invasion russe de son pays.

Son engagement envers l’Ukraine et son peuple contraste avec de nombreux exemples récents, où des élites politiques prétendent se comporter en « leaders serviteurs » tout en affichant des comportements en totale contradiction.

Prenez par exemple la décision du gouverneur de la Californie Gavin Newsom d’assister à un dîner de groupe au restaurant chic French Laundry, dans la vallée de Napa, au plus fort de la pandémie de Covid-19, alors qu’il conseillait aux habitants de son État de rester chez eux afin des respecter les mesures sanitaires. Ou encore le premier ministre britannique Boris Johnson qui participe à une fête alors que le pays est sous le coup d’un ordre de rester à la maison.

Ces exemples suggèrent que, même s’ils prétendent le contraire, les dirigeants politiques se considèrent comme faisant partie d’une élite distincte à laquelle les règles qui régissent les citoyens ordinaires ne s’appliquent pas.

Ce n’est pas le cas de Zelensky,

La comparaison entre les paroles de Zelensky et sa conduite ces dernières années montre qu’il est la quintessence du « leader serviteur », même dans les circonstances les plus précaires.

Le courage de ses engagements

Lorsque Vladimir Poutine a ordonné l’invasion de l’Ukraine, son intention était claire : renverser le gouvernement démocratiquement élu de Zelensky et établir un régime fantoche en faveur du Kremlin. Avec cet objectif en tête, l’armée russe a mis le cap sur Kiev, et Zelensky est immédiatement devenu « la cible n° 1 ».

Faisant preuve d’une force morale et d’un courage inébranlable, Zelensky a refusé de fuir Kiev. Alors que la violence se rapprochait de la capitale dans les jours qui ont suivi, et que la vie de Zelensky était menacée, le président américain Joe Biden a proposé de l’évacuer d’Ukraine. Rejetant l’offre, le président ukrainien a répondu par sa désormais célèbre phrase : « J’ai besoin de munitions, pas d’un taxi ».“

Un homme portant un T-shirt est vu en train de parler sur un écran dans une grande salle de réunion; Volodymyr Zelensky s’adresse au Parlement européen à Bruxelles le 1ᵉʳ mars 2022, depuis Kiev, où il est resté tout au long de l’invasion russe.

Se mettre en danger

La décision de Zelensky de rester à Kiev est à la fois exceptionnelle et profonde de sens. Il existe peu d’exemples récents d’élites politiques prêtes à se mettre personnellement en danger pour le bien collectif – Abraham Lincoln, Nelson Mandela et Mère Teresa sont quelques exemples de « leaders serviteurs » du passé. Sa décision en illustre l’esprit.

Zelensky a demandé aux Ukrainiens et aux Ukrainiennes d’affronter les envahisseurs et de défendre leur pays. Dans une ultime tentative de dissuader Poutine à la veille de l’invasion, il a déclaré : « Quand vous nous attaquerez, vous verrez nos visages, pas nos dos. »

À l’instar des « leaders serviteurs » qui mettent de côté leur propre intérêt afin de protéger les intérêts des personnes qu’ils servent, Zelensky est resté sur place pour participer à la résistance du pays. Il n’a rien demandé aux citoyens qu’il n’était pas déterminé à faire lui-même. Pendant les heures les plus sombres du pays, Zelensky s’est montré un homme du peuple, pour le peuple – pas seulement dans la rhétorique, mais surtout, dans l’action.

L’invasion russe de l’Ukraine se poursuit.

Si le sort du président ukrainien reste incertain, une issue est claire : il vivra en héros ou mourra en martyr.

Il a montré au monde entier ce que signifie être un leader dont l’engagement premier est envers les citoyens qu’il sert.

« Étourdissant destin que celui de Volodymyr Zelensky, humoriste devenu chef de guerre, et, au-delà, source d’inspiration pour l’Europe, ainsi que, peut-être un jour, pour une Russie qui regarderait à nouveau vers l’Ouest – et à laquelle il faudra alors tendre la main. En ukrainien, comme en russe, on dit guéroï. En français, « héros » », selon un confrère du Point




Garett Skyport pour DayNewsWorld

GUERRE EN UKRAINE UN CONFLIT QUI

 RISQUE DE S'ENLISER

Au neuvième jour de l'invasion russe en Ukraine, le principe de l'organisation de couloirs humanitaires a été décidé suite à des négociations entre russes et ukrainiens. La centrale de la région de Zaporijjia a été prise par les forces russes et des bombardements ont été recensés dans plusieurs villes du pays. Une nouvelle réunion d'urgence du Conseil de Sécurité de l'ONU a lieu ce vendredi.

La plus grande centrale nucléaire européenne, celle de Zaporijjia, est occupée par les russes. Un incendie s'y est déclaré, selon un porte-parole de la centrale, suite à l'attaque russe. Selon Kiev, dans la nuit de vendredi, des tirs de chars russes sur la centrale provoquent un incendie dans un bâtiment consacré aux formations et dans un laboratoire. Peu après, les services de secours indiquent ne pas pouvoir accéder au site pour intervenir, empêchés par les soldats russes.

« L'envahisseur n'autorise pas les unités des secours publics ukrainiens à entamer l'extinction de l'incendie », déplorent les secours ukrainiens dans un communiqué, précisant qu'un seul des six réacteurs de le centrale fonctionnait. « Si ça explose, ce sera 10 fois pire que Tchernobyl! Les Russes doivent IMMEDIATEMENT cesser le feu, laisser passer les pompiers et permettre un périmètre de sécurité », a ainsi écrit sur Twitter le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba.

Les secours ukrainiens ont finalement pu accéder au site de la centrale nucléaire pour stopper la propagation de l'incendie, puis l'éteindre à 6h20 locales (4h20 GMT). « La sécurité nucléaire est maintenant garantie », a affirmé sur Facebook Oleksandre Staroukh, chef de l'administration militaire de la région de Zaporijjia. L'attaque n'a fait aucune victime, ont indiqué les secours ukrainiens sur Facebook.

Les équipements « essentiels » n'ont pas été touchés, a tenu à rassurer l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), dans un tweet.

L'Otan a condamné vendredi les bombardements « irresponsables » des forces russes contre une centrale nucléaire dans le sud de l'Ukraine. « L'attaque contre une centrale nucléaire démontre le caractère irresponsable de cette guerre et la nécessité d'y mettre fin », a insisté le secrétaire général Jens Stoltenberg, qui précise que les Alliés envisagent de nouvelles sanctions contre Moscou pour mettre fin à la guerre.

Plus de 1,2 million de réfugiés ont déjà fui les combats, selon un nouveau bilan des Nations unies. Aux frontières de l'Ukraine, ils sont des milliers à attendre de pouvoir traverser vers les pays voisins.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU vote massivement pour une enquête en Ukraine

Le texte que Kiev avait mis sur la table condamne les violations des droits de l'homme consécutives à l'agression russe. Et demande l'envoi d'une mission d'enquête. Décision pour le moment très symbolique, mais qui montre l'isolement croissant de Moscou au fur et à mesure que la guerre s'intensifie.

Plus d'une semaine s’est écoulée depuis le début de l’offensive russe en Ukraine et, à ce jour, une seule ville importante est tombée, celle de Kherson, au bord de la mer Noire. Les images de blindés russes immobilisés ou détruits ont fait le tour du monde et la Russie reconnaît plus de 400 soldats tués, chiffre sans doute sous-estimé. Il y aurait trois fois plus de morts côté russe en une semaine qu’en sept ans en Syrie.

« La question a été évoquée et les Alliés sont convenus que nous ne devrions pas avoir d'avions de l'Otan opérant dans l'espace aérien ukrainien ou des troupes de l'Otan au sol, car nous pourrions nous retrouver avec une guerre totale en Europe », a expliqué Jens Stoltenberg au terme d'une réunion d'urgence des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance à Bruxelles.

Mykhaïlo Podoliak, conseiller du chef de l’administration présidentielle et l’un des négociateurs qui s’est rendu à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, s’est montré favorable à de nouvelles négociations avec la Russie lors d’une conférence de presse à Lviv.

« La troisième étape peut avoir lieu demain ou après-demain, nous sommes en contact permanent », a-t-il indiqué, précisant que les Ukrainiens n’attendaient que l’accord des Russes pour retourner à la table des négociations.




Alize Marion pour DayNewsWorld

DES MERCENAIRES DU GROUPE WAGNER EN UKRAINE POUR ASSASSINER LE PRESIDENT ZELZNSKY

Le quotidien britannique The Times révèle que le groupe Wagner, une armée privée russe proche du Kremlin, aurait déployé des troupes à Kiev afin d’assassiner Volodymyr Zelensky.La vie du président ukrainien serait en grand danger. Selon les informations du Times, révélées ce lundi 28 février, le groupe de mercenaires Wagner serait mobilisé en Ukraine avec pour ordre de mission d’assassiner Volodymyr Zelensky. L’armée privée proche du Kremlin aurait déployé plus de 400 hommes à Kiev bien avant le début des hostilités officielles, puisqu’ils seraient sur place depuis déjà cinq semaines.

Les mercenaires sont partis d’Afrique où le groupe Wagner opère en soutien de l’armée russe. Financée par l’oligarque russe Evgueni Prigojine, la milice a pour mission de défendre les intérêts extérieurs de la Russie. Les 10 000 mercenaires qu’il emploie sont déployés sur les théâtres d'opérations russes, notamment en Syrie, en Libye mais aussi au Venezuela. 

Ces mercenaires nationalistes avaient déjà été mobilisés en Crimée et dans le Donbass en 2013.

Le gouvernement ukrainien a appris la présence des miliciens via une note de ses services secrets. Dans la foulée, Kiev ordonnait un couvre feu stricte de 36 heures, levé ce lundi 28 février à 8h, au moment où les bombardements russes reprenaient.

Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, ne s'est pas rendu en personne dans la région biélorusse du Gomel, à la frontière avec l’Ukraine, afin de mener des pourparlers avec le Kremlin, préférant se faire représenter par son ministre de la Défense, Oleksii Reznikov. Samedi, le gouvernement américain a proposé au président de l’exfiltrer du pays, ses jours étant en danger.

 « J’ai besoin de munitions, pas d’un chauffeur », a répondu le chef d’État ukrainien. Vendredi matin, Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, a lui aussi proposé l’aide de la France à Volodymyr Zelensky : « Nous sommes en situation de pouvoir l’aider si nécessaire (...) Nous prendrons les dispositions qu’il convient de prendre », a déclaré le ministre sur France Inter.

Les mercenaires sont partis d’Afrique où le groupe Wagner opère en soutien de l’armée russe. Financée par l’oligarque russe Evgueni Prigojine, la milice a pour mission de défendre les intérêts extérieurs de la Russie.

Les 10 000 mercenaires qu’il emploie sont déployés sur les théâtres d'opérations russes, notamment en Syrie, en Libye mais aussi au Venezuela. Ces mercenaires nationalistes avaient déjà été mobilisés en Crimée et dans le Donbass en 2013.


Boby Dean pour DayNewsWorld

JUSQU'OU IRA POUTINE ?

Au lendemain d'une première journée de négociations, plusieurs villes d'Ukraine ont été bombardées mardi 1er mars 2022.

 Kiev, Kharkiv, Odessa, Kherson et Marioupol sont encerclées par les forces russes, d'après la présidence ukrainienne. Un convoi militaire de 60 km de long s'approche de Kiev. La ville de Volvonakha, dans le Donetsk, a également été lourdement bombardée.

 Le centre ville de Kharkiv, deuxième ville du pays, a été bombardé. Les forces russes « se sont regroupées, accumulant véhicules blindées, missiles et artillerie pour encercler et capturer Kiev, Kharkiv, Odessa, Kherson et Marioupol », affirme la présidence ukrainienne dans un communiqué.

La Russie bombarde intentionnellement les villes en Ukraine, notamment les quartiers résidentiels et les infrastructures civiles, afin de provoquer la panique au sein de la population, a accusé Mikhaïlo Podoliak, un conseiller du président ukrainien Volodimir Zelenski.

Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou a, de son côté, déclaré mardi 1er mars que la Russie continuerait « jusqu'à ce que tous les objectifs » soient atteints.

Vladimir Poutine avait annoncé dimanche mettre « les forces de dissuasion de l'armée russe en régime spécial d'alerte au combat », ce qui concerne les forces nucléaires. L'annonce a suscité un haro mondial.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a également été largement boycotté au Conseil des droits de l'Homme. Comme à la Conférence du Désarmement, les diplomates ont quitté en très grand nombre le Conseil quelques secondes avant la diffusion du discours du chef de la diplomatie russe.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie inquiète beaucoup dans les ex-républiques soviétiques.

Le bilan provisoire de l'ONU évoque 102 civils tués et 304 blessés, mais les chiffres réels sont plus élevés, a déclaré Michelle Bachelet. Dimanche 27 février, le ministre ukrainien de la Santé faisait état de 352 civils tués, dont 14 enfants et de 1 684 civils blessés, dont 116 enfants. Pluss de 660 000 réfugiés ont déjà fui les combats, selon les Nations unies.

Moscou semble avoir décidé de ne parler que le langage de la force tant vis-à-vis d'éventuelles sanctions occidentales que du changement de statut de la Finlande en annonçant des mesures de rétorsion comme l'Occident « n'en a jamais connues » :

menace ou risque majeur de guerre et d' emploi du nucléaire ?

Non sans raison, le chef de l'Otan accuse Poutine d'avoir « brisé » la paix en Europe.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

L'INVASION PAR VLADIMIR POUTINE DE L'UKRAINE

 NE SE DEROULE PAS COMME IL L'AVAIT PREVU

Vladimir Poutine serait en colère et suivrait la guerre depuis un bunker lourdement gardé selon Riho Terras ex-commandant en chef des forces armées estoniennes, qui brosse un portrait lamentable du chef des armées russes.

Poutine s'attendait à une victoire éclair en Ukraine, cependant le chef du Kremlin suivrait les opérations depuis un bunker lourdement gardé dans l'Oural.

 Riho Terras, 54 ans, est l’ancien commandant en chef de l’armée estonienne et depuis deux ans,député européen explique en détail que Vladimir Poutine se terrait dans sa «tanière» comme un rat, quelque part dans l’Oural, un bunker dans la montagne lourdement gardé, où des oligarques se seraient également réunis.

 Vladimir Poutine depuis sont bunker serait là pour guider les opérations de l'armée russe en Ukraine.

 Vladimir Poutine attaque les moyens de communication (presse, tv, internet) car ce qu'il craint le plus c'est la vérité, sont but étant de continuer la propagande.

 Même si les informations suivantes ne sont pas avérées, elles proviennent d’une personnalité ayant une grande expérience et un excellent carnet d’adresses en Russie.

Poutine s’attendait à une reddition rapide de Kiev, c'est pourquoi « Riho Terras craint que de terribles attaques russes ne soient bientôt lancées contre la population civile afin de semer la panique parmi les Ukrainiens ».

 « Riho Terras demande à la population ukrainienne de «tenir bon», Objectif: tenir dix jours !

Pour Riho Terras « Poutine n'a pas de plan tactique réel ».

Cette guerre coûte environ 20 milliards de dollars par jour.

Selon Riho Terras, « Poutine possède des missiles pour trois ou quatre jours, tout au plus, utilisés avec parcimonie. Il y a un manque d’armes, les usines d’armement ne sont pas en mesure de remplir les commandes. Les fusils et les munitions sont ce qu’ils peuvent fournir de mieux».

 « La Russie ne pourrait produire à nouveau des armes de grande taille que dans trois ou quatre mois, si tant est qu’elle en produise. »

«Ils n’ont pas de matières premières. Ce qui était auparavant principalement fourni par la Slovénie, la Finlande et l’Allemagne est désormais bloqué.»

Pour Riho Terras « Si l’Ukraine parvient à retenir les Russes pendant dix jours, alors les Russes devront entamer des négociations. Car ils n’ont pas assez d’argent, d’armes ou de matières premières. Et cela même s'ils restent indifférents aux sanctions économiques.»

 Ironie de l'histoire mais retranché dans « un bunker » pour suivre et diriger sa guerre cela rappellerait  certaines mauvaises heures de l'histoire...




Simon Freeman pour DayNewsWorld

DES POURPALERS RUSSO-UKRAINIENS

 AVEC UN PROCHAIN SECOND ROUND BIENTOT


Au cinquième jour de l'invasion russe en Ukraine, l'étau se resserre autour d'une Kiev qui réussit pour l'instant à repousser les attaques russes.. Les premiers pourparlers ont lieu lundi entre délégations russe et ukrainienne.

Des délégations russe et ukrainienne ont entamé lundi des pourparlers pour tenter de stopper la guerre en Ukraine, au cinquième jour d'une invasion russe qui a déjà poussé plus de 500.000 Ukrainiens à fuir leur pays. Ces premières négociations interviennent alors que les forces de Vladimir Poutine rencontrent une vive résistance de l'armée ukrainienne, et que les sanctions d'une ampleur inédite adoptées par les Occidentaux ébranlent l'économie russe.

Un premier jour de pourparlers

Après des pourparlers entre les deux parties, les délégations russe et ukrainienne ont quitté la table des négociations au Bélarus et rentrent pour « consultations dans leurs capitales » respectives. Un « deuxième round » de pourparlers est d'ores et déjà convenu. Selon l'un des négociateurs russes, Vladimir Medinski, cette nouvelle rencontre aurait lieu « bientôt » à la frontière polono-bélarusse. Kiev a notamment demandé « un cessez-le-feu immédiat et le retrait des troupes (russes) du territoire ukrainien ». Le président Zelensky, qui ne participe pas aux négociations et dont la délégation est conduite par le ministre de la Défense Oleksiï Reznikov, a appelé depuis Kiev les soldats russes à « déposer les armes ».

Il a également demandé à l'UE une intégration « sans délai » de l'Ukraine. « Je suis sûr que c'est juste. Je suis sûr que c'est possible », a-t-il lancé. Le processus d'intégration d'un nouveau pays à l'UE prend habituellement des années. Le président du Conseil européen Charles Michel a souligné qu'il y avait « différentes opinions » sur ce sujet qui nécessite l'unanimité.

De son côté, le chef de la délégation russe, le conseiller du Kremlin Vladimir Medinski, a lui indiqué vouloir « trouver un accord » avec Kiev qui soit « dans l'intérêt des deux parties ». Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a refusé d'énoncer les exigences russes, soulignant que les négociations devaient se faire « dans le silence ».

Mais une situation tendue sur le terrain...

Si les deux parties sont à la table des négociations, la situation sur le terrain reste très tendue.

Sur le terrain, Kiev a indiqué lundi que l'armée russe avait tenté dans la nuit de prendre d'assaut la capitale - où un couvre-feu était en place une grande partie du weekend - mais que les attaques avaient été repoussées. Dès la levée du couvre-feu lundi matin, les habitants faisaient la queue, dans le calme, devant les rares magasins d'alimentation encore ouverts.

Le bilan du conflit jusqu'ici reste incertain. L'Ukraine a fait état de quelque 200 civils et des dizaines de militaires tués depuis jeudi. Parmi les victimes, 16 enfants. L'ONU a indiqué lundi avoir enregistré 102 civils tués, dont 7 enfants, et 304 blessés, mais a averti que les chiffres réels « sont considérablement » plus élevés.

L'armée russe a reconnu pour la première fois dimanche avoir recensé des « morts » et des « blessés » dans son invasion de l'Ukraine, sans donner de chiffres.

Plus de 500.000 réfugiés ukrainiens, selon le HCR




Alize Marion pour DayNewsWorld

UNE FORTE RESISTANCE DE L'UKRAINE

FACE L'INVASION RUSSE

En direct à la télévision, le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, multiplie depuis trois jours les messages.

« Nous sommes seuls pour défendre notre pays. Qui va se battre à nos côtés désormais ?

Pour être honnête, je ne vois personne. »

Et d’ajouter amèrement, hier : « C’est peut-être la dernière fois que vous me voyez. »

Au quatrième jour de l’offensive lancée par Vladimir Poutine, les sirènes d’alarme antiaérienne ont retenti à Kiev dans la nuit de samedi à dimanche, appelant les habitants à se réfugier dans les abris de la capitale. Des « unités de sabotage » de Moscou se trouvent dans la ville, mais pas encore des formations régulières de l’armée russe, selon le maire de la capitale, Vitali Klitschko.

Des frappes ont touché un dépôt pétrolier à Vassylkiv, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Kiev, provoquant un immense incendie, ainsi qu’un gazoduc à Kharkiv, dans l’est du pays.

L’armée russe était entrée dans la deuxième plus grande ville du pays dans la nuit de samedi à dimanche.

D’autres Etats, comme l’Allemagne et le Royaume-Uni, ont également fermé leur espace aérien aux avions russes. Les pays occidentaux durcissent les sanctions contre la Russie et multiplient l’envoi d’aide humanitaire et militaire en

Le maire de Kiev et ancien champion du monde de boxe, Vitali Klitschko, a déclaré dimanche qu’il n’y avait pas de troupes russes dans la capitale ukrainienne. « Nos militaires, nos forces de l’ordre et notre défense territoriale continuent de repérer et neutraliser des saboteurs », a-t-il précisé sur la messagerie Telegram.

De lourdes pertes coté russe

Depuis le début de l’offensive militaire russe, jeudi matin, 31 personnes dont neuf civils ont été tuées, a ajouté le maire de la capitale ukrainienne. 106 autres ont été blessées, dont 47 civils.

La capitale ukrainienne était hier encore davantage menacée par des forces terrestres russes approchant du nord et de l’est. Ils auraient contourné la ville de Chernihiv (nord-est de Kiev) que tiennent solidement les forces ukrainiennes, pour avancer vers Kiev. Dans la matinée, des blindés ont été signalés dans le district d’Obolonskyi, une banlieue urbanisée à une dizaine de kilomètres au nordouest de Kiev.

Des combats sporadiques se sont poursuivis tout au long de la journée avec ces avant-gardes russes. D’autres combats se sont déroulés un peu plus à l’ouest, autour de l’aéroport de fret deGostomel, théâtre de violents affrontements jeudi. Selon Igor Konashenkov, porte-parole du ministère russe de la Défense, une opération de débarquement de troupes aéroportées a réussi hier, permettant de bloquer la capitale ukrainienne depuis l’ouest. Le maire de Kiev, Vitali Klitschko, a reconnu que « la ville est entrée dans une phase de défense […]. La situation est difficile ».

Au sud, c’est surtout dans le secteur de Kherson que l’activité militaire a été la plus intense. Des colonnes de blindés s’y sont déployées hier matin. Kherson est un port, un noeud ferroviaire et un point de franchissement du fleuve Dniepr.

Mais « l’ennemi a vaincu les défenses de la ville avec une force considérable et de lourdes pertes », a reconnu l’administration régionale vers 17 h hier. « Par conséquent, la traversée du Dniepr dans cette région est sous le contrôle des troupes russes. »

Hier soir, des raids aériens russes étaient signalés à Odessa et Marioupol.

À l’est, forces russes et milices des républiques sécessionnistes ont lancé de nouvelles attaques contre les positions des forces ukrainiennes. Kharkiv a de nouveau été bombardée, en particulier hier soir.

Forte résistance ukrainienne

Si l’effondrement militaire ukrainien et la capture rapide de Kiev constituaient bien des ambitions russes, la ténacité gouvernementale et populaire ukrainienne a dû surprendre les responsables du Kremlin.« Le signe d’une forte résistance de l’armée ukrainienne », selon un analyste de Janes, site britannique spécialisé dans les questions de défense.

D’où l’appel étonnant de Vladimir Poutine aux soldats ukrainiens. Le président russe les a exhortés à « prendre le pouvoir » à Kiev en renversant le président Volodymyr Zelensky et son entourage, que Poutine a qualifiés de « néonazis » et de « drogués ».

En outre, les pertes russes pourraient être plus lourdes qu’escomptées : 450 tués selon les Britanniques, près de 2 800 tués, selon la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Hanna Malya, qui affirme que la Russie a aussi perdu quatre-vingts chars, 516 véhicules blindés, dix avions et sept hélicoptères depuis jeudi. Les soldats russes pourraient aussi avoir à rendre des comptes à la justice internationale.

En effet, Amnesty International a annoncé avoir lancé des enquêtes pour des « crimes de guerre » qui auraient été commis en particulier jeudi dans les régions de Donetsk, Kharkiv et Cherkasy. Autre motif de plaintes : quatre attaques contre des navires de pays neutres (turc, japonais, moldave) en mer Noire.

Vers des pourpalers

Enfin, signe que le vent martial a tourné, la Russie a proposé à l’Ukraine d’organiser des discussions à Minsk, la capitale de la Biélorussie, après les déclarations du président ukrainien se disant prêt à envisager un statut neutre pour son pays. Hier soir, le porte-parole du président ukrainien annonçait que Kiev et Moscou discutaient du lieu et du calendrier des pourparlers.

Volodymyr Zelenskya  cependant rejeté la proposition russe de pourparlers à Gomel au Bélarus, car ce pays sert de base arrière à l'invasion de l'Ukraine, affirmant que « n'importe quelle autre ville » conviendrait.

« Varsovie, Bratislava, Budapest, Istanbul, Bakou. Nous les avons toutes proposées. Et n'importe quelle autre ville nous conviendrait », a-t-il déclaré dans une vidéo en ligne.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

QUELLE EST L' EFFICACITE DE L'ASPHYXIE ECONOMIQUE DE LA RUSSIE PAR LES SANCTIONS

EUROPEENNES ET AMERICAINES ?

En attaquant militairement l’Ukraine dans la nuit de ce jeudi 24 février 2022, la Russie sait qu’elle s’expose à de lourdes sanctions financières de la part des Etats-Unis et de l’Union européenne. Jusque-là, l’Occident n’a pas activé toutes ses représailles économiques, ultime levier afin de dissuader Moscou d’une invasion. Une menace qui n'a pas calmé les ardeurs russes.

Hier, lundi 21 février, la Bourse russe a perdu 12%. Le rouble s’est aussi tassé sous la pression des événements. Les investisseurs russes sont nerveux, mais le Kremlin, lui, reste imperturbable. Le 18 février, Vladimir Poutine a salué les performances de l’économie russe. Avec une hausse du PIB de 4,5% en 2021, les pertes de 2020 ont été effacées et la richesse nationale dépasse maintenant le niveau d’avant la pandémie, s’est réjoui le chef du Kremlin.

Une économie russe plus diversifiée

Le pays a, depuis l'annexion de la Crimée, cherché à émanciper au maximum son économie de l’Occident :Vladimir Poutine pense que les efforts menés depuis 2014 vont porter leurs fruits.

Depuis le début du conflit avec l'Ukraine avec l'annexion de la Crimée, l’économie russe s’est diversifiée, elle est moins dépendante du pétrole et du gaz, et elle a dopé ses points forts. Ses exportations de minerais, d'aluminium, de nickel, d'or, de diamants, et de blé dont elle est devenue le premier acteur mondial lui donnent un avantage commercial sur le reste du monde. «

L’agriculture russe s’est développée, un gazoduc a été créé avec la Chine, Moscou a échangé un nombre important de ses dollars contre de l’or ou des yuans et a développé des échanges commerciaux avec le Brésil, l’Inde et d’autres nations montantes », liste Sylvie Matelly, directrice adjointe de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), économiste et spécialiste des sanctions internationales.


Des accords notamment avec la Chine

Marc Touati, économiste et président du cabinet Aux commandes de l’économie et de la finance, résume l’issue de secours russe en un pays : la Chine. « Aussi forte soit les sanctions européennes et américaines, la Russie pourra toujours se reporter sur la Chine, pour faire du commerce direct ou pour y transférer ses produits et les vendre à l’international après », plaide l’économiste.

Dans le bal des condamnations et des critiques du monde sur l’invasion russe, Pékin a brillé par son silence. Preuve supplémentaire s’il le fallait de la neutralité – voire du soutien tacite à la Russie - de la Chine dans ce conflit. «La Chine a toujours respecté la souveraineté et l'intégrité territoriale de tous les pays», a déclaré Wang Yi ce 24 février 2022, selon un compte-rendu de l'entretien téléphonique diffusé par son ministère.

«En même temps, nous avons aussi constaté que la question ukrainienne relevait d'une histoire particulière et compliquée. Nous comprenons les préoccupations raisonnables de la Russie en matière de sécurité», a-t-il dit. Et avec plus de 4.000 kilomètres de frontière entre les deux pays, il y a de quoi réaliser des exportations facilement, « ce qui rendrait caduques les effets d’un blocus de l’Occident », note Mac Touati.

Les deux pays cherchent en effet à régler leurs échanges bilatéraux dans leur monnaie nationale. C’est surtout la Russie qui a intensifié ses efforts. Seulement 20% de ses exportations vers la Chine sont libellées en billet vert. En revanche, 60% des exportations chinoises vers la Russie sont encore en dollar.

Des mesures russes en matière de finance

Le chef du Kremlin a veillé par ailleurs à consolider les comptes publics. L’endettement de l'État est maîtrise. Il ne représente que 13% du PIB, alors que c’est plutôt 80% en Europe. Le budget est construit sur un baril de brut à 44 dollars, il en vaut aujourd'hui près du double. Cette gestion prudente des deniers publics a même dégagé un excédent budgétaire l’an dernier. La dette des entreprises libellée en dollar a été restructurée en rouble.

Cela fait partie du vaste plan de dédollarisation entamé il y a huit ans, suite aux sanctions décidées après l’annexion de la Crimée. Pour se prémunir d’une nouvelle salve de sanctions, Moscou a cherché à s’affranchir du dollar.

De plus la Banque centrale russe a totalement renouvelé son portefeuille de réserves de change. Délaissant le dollar au profit du yuan, de l’euro et de l’or. Elle a par ailleurs considérablement augmenté ses réserves en les portant à un niveau record, dépassant les 630 milliards de dollars à la fin du mois de janvier. C’est presque deux fois plus que les réserves de 2014. Ce sont les quatrièmes au monde, équivalentes à celle d’une pétro-monarchie. La Russie dispose également d’un fonds souverain de 180 milliards de dollars Bref, le pays pourrait puiser dans ses fonds et à s’endetter pour une guerre, une marge de manœuvre que l’Europe n’a pas forcément.

En ce qui concerne l’exclusion du pays du réseau Swift, messagerie interbancaire mondiale qui relie les banques entre elles notamment pour les transactions, la Russie a cherché à contourner le problème : la Banque nationale du pays a développé son propre réseau, le Système de transfert de messages financiers, relié à 23 banques étrangères. Le pays songe également à rejoindre les réseaux bancaires chinois et indien, afin de compenser les pertes. Même logique pour les avoirs des oligarques russe, menacés d’être bloqués : ces milliardaires ont placé une partie de leur argent ailleurs qu’en Occident.

Toutes ses mesures vont permettre à la Russie de soutenir le rouble et les banques si elles sont ciblées par des sanctions, de régler les importations.

La Russie mieux armée que l'Europe ?

La Russie est peut-être même plus armée et prête que l’Occident pour une guerre économique. La dette publique du pays ne dépasse pas les 20 % de son PIB, contre 120 % pour la France et 98,3 % pour la zone Euro. Autre élément en faveur de Moscou, sa population. Sylvie Matelly résume simplement : « Si le prix de l’essence augmente en France, le pays sera dans la rue. Ce ne sera probablement pas le cas en Russie. ». Dernier point sur la solidité des reins de l’économie russe, sa quasi-indépendance : « En termes d’énergie, le pays a ce qu’il faut. Pour les produits manufacturés que lui fournit d’habitude l’Occident, il peut demander à la Chine ».

La Commission européenne travaille d'ailleurs depuis des semaines à l'élaboration des sanctions, en calculant l'impact économique prévisible pour chaque Etat membre. Les débats, ce soir, ne doivent pas encore porter sur d'éventuelles compensations à certains pays. Les plus touchés devraient être la Finlande, les trois Etats baltes et la Pologne. Les Vingt-Sept ne devraient pas encore discuter d'un plan de répartition, mais la question pourrait se poser rapidement.

Pékin  devient le pivot indispensable dans la guerre économique à venir. La Chine, en cas d’alliance avec la Russie, rend anodine la plupart des sanctions occidentales.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

GUERRE EN UKRAINE DECLAREE PAR LA RUSSIE

Après des semaines de poker menteur et une escalade des tensions ces derniers jours, la Russie a donc annoncé entrer en guerre avec l’Ukraine, jeudi 24 février 2022. Dans un discours télévisé publié tôt dans la journée de jeudi, Vladimir Poutine a annoncé une « opération militaire spéciale » pour « protéger les personnes qui ont été victimes d'intimidation pendant huit ans par le régime de Kiev. Et à cette fin, nous nous efforcerons de démilitariser et de dénazifier l'Ukraine ».

La décision du président russe intervient après la reconnaissance par ce dernier de l’indépendance des Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et Lougansk, territoires établis en Ukraine dirigés par des séparatistes pro-russes depuis 2014. Des « traités d'amitié et d'entraide » avaient été signés le 22 février entre la Russie et ces territoires, ouvrant la voie à une intervention militaire de la Russie, sur laquelle s’est donc engagé Vladimir Poutine.

Bombardements en Ukraine

Depuis, des positions de grandes villes d'Ukraine sont la cible de nombreux bombardements, parmi lesquelles Kiev, Odessa, Kharkiv, Marioupol ou encore Dnipro et de nombreuses communes, plus petites. Plusieurs aéroports ont fait l'objet d'attaques et d'intenses combats ont lieu près de Kiev, la capitale. Les forces russes auraient déjà percé la région alentour.

L'armée de Vladimir Poutine a détruit 74 infrastructures militaires en Ukraine, parmi lesquelles 11 aérodromes, trois postes de commandements, ainsi qu'une base navale, a indiqué le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konashenkov, cité par Interfax, agence de presse russe. Il précise par ailleurs qu'un hélicoptère de combat et quatre drones ukrainiens ont été abattus.

Selon l'armée ukrainienne, quatre missiles balistiques ont été tirés depuis la Biélorussie « en direction du sud-ouest », soit l'Ukraine. C'est en Biélorussie, pays ami, que la Russie a en partie mené des exercices militaires ces derniers jours. Elle a également pénétré en Ukraine via les frontières de la Biélorussie avec l'Ukraine. La capitale ukrainienne Kiev n'est distante que d'environ 150 kilomètres par la route de la frontière biélorusse.

« Pas de panique, nous allons vaincre », a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

A L'origine de la guerre

A l'origine, principalement, de la menace d'une attaque de la Russie en Ukraine : la volonté de cette dernière d'intégrer l'Otan, ce que n'accepte pas Vladimir Poutine. Il a à nouveau redit son opposition à cette volonté, condition sine qua none pour un apaisement des tensions.

C'est à l'est de l'Ukraine que les tensions se concentrent, dans les oblasts (l'équivalent des régions en France) de Donestk et Lougansk (en rouge sur la carte). Si ces territoires appartiennent à l'Ukraine, la situation y est complexe depuis 2014. Historiquement, ce sont des territoires dans lesquels la langue et la culture russe sont imprégnées. Lors de la crise ukrainienne, qui a abouti au renversement du pouvoir en place (Viktor Ianoukovytch était un président proche de la Russie), des séparatistes pro-russes ont pris le contrôle d'une partie de ces deux régions, avec l'aide de la Russie..

Les provinces de Donetsk et de Lougansk forment, avec d'autres territoires russes, le bassin houiller du Donbass, territoire où, depuis 2014, les tensions ne sont jamais véritablement retombées mais se sont surtout exacerbées ces derniers temps, concentrant la majorité des attaques.

Le 12 juillet 2021, Vladimir Poutine publie d'ailleurs un long texte sur le site du Kremlin dans lequel il revient sur l’histoire qui lie la Russie et l’Ukraine depuis des siècles. Dans ses écrits, le président russe rappelle que « les Russes et les Ukrainiens ne formaient qu’un seul peuple » au regard de l’histoire entre les deux nations. Pour lui, l’indépendance prise par le pays voisin en 1991 « est notre grand malheur et notre grande tragédie commune ». Un sentiment renforcé avec la volonté réitérée, en août 2021, du président ukrainien Volodymyr Zelenski d’intégrer l’Otan, et donc de s’éloigner un peu plus de la Russie.

Et la Chine...

«La Chine a toujours respecté la souveraineté et l'intégrité territoriale de tous les pays», a déclaré Wang Yi, selon un compte-rendu de l'entretien téléphonique diffusé par son ministère. «En même temps, nous avons aussi constaté que la question ukrainienne relevait d'une histoire particulière et compliquée. Nous comprenons les préoccupations raisonnables de la Russie en matière de sécurité», a-t-il dit.

« La volonté partagée par les Russes et les Chinois de réviser l’ordre existant s’est muée en une convergence idéologique », annonce Laurent Malvezin, Président de Montsalvy Consulting dans une tribune au « Monde ».


Joanne Courbet pour DayNewsWorld

 L'INDEPENDANCE DE DONETZ ET DE LOUHANSK PARTICIPE DU BRAS DE FER CONTRE L'EXTENSION DE L'OTAN VERS L'EST

Ce lundi 21 février 2022, au Kremlin, une réunion du Conseil de sécurité, présidée par Vladimir Poutine est diffusée en direct à la télévision : un show entièrement consacré à la question de savoir si, oui ou non, la Russie doit reconnaître les deux républiques séparatistes de Donetsk et Louhansk dans le Donbass. La décision du président russe est tombée dans la soirée de lundi.

Fin des accords de Minsk

La reconnaissance de l’indépendance de ces deux territoires a été actée par Moscou.

Elle met donc à terre les efforts diplomatiques autour du protocole de Minsk ou du format Normandie, impliquant la France et l’Allemagne.

Mais retrancher le Donbass et ne pas toucher, pour l'instant, au reste de l'Ukraine, serait un scénario que d'aucuns pourraient considérer comme une «incursion mineure», ne méritant pas d'infliger la totalité des sanctions économiques qui, en plus de porter préjudice à la Russie, poseraient également des risques politiques et des difficultés économiques à de nombreux pays européens, en premier lieu à l'Allemagne.

Le discours prononcé ce 21 février par Vladimir Poutine, dans lequel le numéro un russe a annoncé la reconnaissance par Moscou de l’indépendance des deux républiques séparatistes de l’Est ukrainien, a cependant accordé une large place à ce que Moscou présente sans relâche, depuis des années, comme sa préoccupation sécuritaire première : l’extension de l’OTAN vers l’Est.

En effet dans le bras de fer qui met actuellement aux prises Moscou d’un côté, Kiev et les Occidentaux de l’autre, la partie russe exige notamment que l’OTAN s’engage à ne jamais accepter l’Ukraine en son sein.

Les propositions russes

Afin de rassurer les Occidentaux, la Russie a proposé aux États-Unis et à l’OTAN des traités prévoyant un renoncement à l’élargissement à l’Est et un retour à la situation sécuritaire issue de la fin de la guerre froide. Moscou souligne que, en contrepartie de la dissolution du Pacte de Varsovie, les Occidentaux avaient verbalement promis à Mikhaïl Gorbatchev de ne pas élargir l’OTAN aux pays anciennement appelés « pays de l’Est », sauf à l’Allemagne réunifiée.

Des documents déclassifiés, américains, soviétiques, allemands, britanniques et français, publiés par les Archives de la sécurité nationale de l’Université George Washington témoignent de l’assurance donnée par le secrétaire d’État américain de l’époque James Baker au numéro 1 soviétique, lors de leur rencontre le 9 février 1990 : sur l’expansion de l’OTAN, Baker avait annoncé que l’Alliance n’avancerait « pas d’un pouce vers l’est ». Or, cette promesse n’a pas été tenue.

Le cauchemar de Vladimir Poutine est de voir sa frontière occidentale complètement verrouillée par une OTAN qui se serait élargie à l’Ukraine. De son point de vue, dans un tel scénario, c’est l’existence même de la Russie qui serait menacée. Lors de la conférence de presse du 7 février 2022 consécutive à son entrevue avec Emmanuel Macron, le président russe a développé sa vision des choses :

« L’OTAN est loin d’être une organisation pacifique ; ce n’est pas une organisation politique, mais militaire, regardez ce qu’elle a fait, depuis la chute de l’URSS en 1991, en Yougoslavie, en Irak, en Syrie, en Libye… sans respecter le droit international, sans l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU ! »Avant d’ajouter :

« Si l’Ukraine intègre l’OTAN, elle attaquera la Crimée qui fait partie de la Fédération de Russie. […] Vous voulez que je fasse la guerre à l’OTAN ? Bien sûr que non ! […] C’est pour cette raison qu’on a annoncé nos propositions pour un processus de négociation. »

Moscou pose clairement l’exigence de l’arrêt de l’élargissement de cette structure à proximité des frontières russes, et l’abandon de la politique dite « de la porte ouverte ».

Vu de Moscou, l’OTAN a avancé de 500 km vers l’Est ; et cela fait donc trente ans que les Russes considèrent qu’ils ont été trahis et méprisés. La Russie considère que les pays ayant rejoint l’OTAN après la fin de la guerre froide ont renforcé leur sécurité au détriment de la sienne, et argumente ainsi ses requêtes : « Vous avez installé les lanceurs de missiles Tomahawk jusqu’à nos frontières. Nous ne tolérerons plus cette situation, car le temps de vol de ces missiles vers la Russie, en provenance de l’Ukraine ou des Pays baltes est estimé à 7-10 minutes, voire 5 minutes pour les systèmes hypersoniques ! »

D'où ce rapport de force politique et militaire. Aux yeux des Russes, les Occidentaux ne respecteront les Russes que si ceux-ci affichent leur force.

Les exigences de Moscou

Outre le déploiement militaire, Moscou maintient ses principales exigences : la fin de la politique d'élargissement de l'Otan, l'engagement de ne pas déployer d'armes offensives à proximité du territoire russe et le retrait des infrastructures de l'Alliance transatlantique sur les frontières de 1997, soit avant l'intégration des pays de l'ex-bloc soviétique.

Pour cela la Russie exige un engagement écrit.

S'il semble peu probable que le président Poutine n’obtienne un document où Washington et l’Otan s’engagent à ne jamais accueillir l’Ukraine comme membre, les Américains ont toutefois ouvert la voie à un nouvel accord de réduction des armes stratégiques qui succéderait à New Start (expiré en 2021). Ils ont proposé que soient abordées les différentes vues relatives au traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, dont Trump est sorti en 2019. Ils ont suggéré que les Russes puissent inspecter des sites de défense antimissile de l’Otan en Pologne et en Roumanie, afin d’apaiser leurs craintes que des missiles Tomahawk puissent y être installés.

Pour Nicole Gnesotto, vice-présidente de l'Institut Jacques Delors, « le rôle des Européens doit être de dire 'ni Otan, ni agression'. (...) L'Ukraine ne peut pas entrer dans l'Otan parce qu'elle ne se trouve pas à l'ouest du Portugal, mais à l'ouest de Moscou. Ni agression : la Russie doit (...) reconnaître à la fois la souveraineté et l'intégrité de l'Ukraine. »

L' emballement américain, lié aussi à des enjeux de politique intérieure, ne doit pas être occulté.

« Il y aura un compromis avec la Russie, et Biden sera dépeint ici par les partisans de la ligne dure - soit une large part du Parti républicain - comme une sorte de Neville Chamberlain [le Premier ministre britannique qui signa les accords de Munich en 1938, ndlr] des temps modernes. », argue Rajan Menon, chercheur au sein du think tank américain Defense Priorities et à l’université de Columbia.

« Les Russes et les Américains s’entendront sur certains sujets ; chacune des deux parties s’efforcera de sauver la face. C’est certainement pour cette raison que les Américains ont demandé aux Russes que leur réponse ne soit pas rendue publique, de la même façon qu’ils n’avaient pas rendu publics leurs échanges avec Moscou lors de la crise des missiles de Cuba en 1962. » , conclut une spécialiste des pays slaves.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

UKRAINE FIN DES ACCORDS DE MINSK ET

GUERRE INFORMATIONNELLE

Les présidents russe Vladimir Poutine et des Etats-Unis Joe Biden ont accepté lundi de se rencontrer lors d'un sommet, proposé par leur homologue français Emmanuel Macron à la condition qu'une invasion de l'Ukraine n'ait pas eu lieu d'ici-là, une annonce surprise qui intervient alors qu'une guerre était donnée pour imminente.

A la mi-journée ce lundi pourtant, aucune confirmation officielle d'une telle rencontre n'avait été donnée par l'une ou l'autre des parties.

« Si une invasion n'a pas eu lieu »

« Les présidents Biden et Poutine ont chacun accepté le principe d'un tel sommet », s'est félicité l'Elysée dans un communiqué, en précisant que les pourparlers seraient dans un second temps élargis à « toutes les parties prenantes » à la crise ukrainienne. Les Etats-Unis « s'engagent à poursuivre la diplomatie jusqu'au moment où une invasion débutera », a indiqué dans un communiqué la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki.

« Le président Biden a accepté en principe une rencontre avec le président Poutine (...) si une invasion n'a pas eu lieu », a-t-elle poursuivi.

Le contenu du sommet sera préparé par le secrétaire des Etats-Unis Antony Blinken et son homologue russe Sergueï Lavrov lors de leur rencontre prévue jeudi prochain, a précisé de son côté l'Elysée.

Aucune garantie de sécurité mutuelle sur le long terme

Pendant ce temps, la crise se poursuit. Poutine parle de solution diplomatique et de rapatriement des troupes postées à la frontière ukrainienne vers leurs bases en Russie, mais les représentants de l'OTAN et des États-Unis continuent d'affirmer qu'ils ne voient aucun signe de ce genre de retrait. De fait, les images satellite montrent que de nouveaux trains militaires sont arrivés à la frontière depuis que Poutine a annoncé que certaines unités se retiraient.

Probablement une entité russe a lancé une attaque par déni de service contre les sites internet de l'armée ukrainienne, du ministère de la Défense et de plusieurs grandes banques du pays –un possible signe avant-coureur de futures cyber-frappes bien plus dangereuses ?

Cette annonce par Paris survient alors que la Russie et l'Ukraine ont continué dimanche de s'accuser mutuellement d'être responsables des nouveaux combats dans l'Est séparatiste ukrainien. L'ordre d'évacuation a poussé 53 000 civils sur trois millions vivant en zone séparatiste à gagner la Russie, selon Moscou, et l'état d'urgence a été décrété dans la région russe de Koursk. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky dénoncé des « tirs provocateurs » des rebelles parrainés par Moscou et appelle à la reprise des négociations avec la Russie sous l'égide de l'OSCE et à l'instauration d'un « cessez-le feu immédiat ».

Des responsables de la région indépendantiste de Lougansk font état lundi de deux civils tués dans des bombardements de l'armée ukrainienne, des accusations invérifiables de source indépendante.

Fin des accords de Minsk: indépendance des deux régions du Donbass

Le parlement russe a voté une résolution autorisant Poutine à reconnaître l'indépendance des républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Louhansk, les deux provinces de la région du Donbass, dans le sud-est de l'Ukraine, occupées par des séparatistes prorusses armés. Séparées de fait de l’Ukraine depuis 2014, ces deux « Républiques populaires » abritent 3,8 millions de d’habitants russophones sur l'équivalent de trois départements français (18 000 km2).

 Un quart de la population possède un passeport russe. Pour justifier son initiative, Moscou évoque la possibilité d’un « génocide » par les Ukrainiens, une affirmation qualifiée de « ridicule » parle chancelier Scholz.

Cela lui permettrait d'envoyer des milliers de soldats, de chars et d'autres armes dans ces territoires, à la «demande» de leurs dirigeants, afin d'en défendre les peuples des assauts de l'Ukraine.

Ce lundi 21 février 2022, au Kremlin, une réunion du Conseil de sécurité, présidée par Vladimir Poutine est diffusée en direct à la télévision : un show entièrement consacré à la question de savoir si, oui ou non, la Russie doit reconnaître les deux républiques séparatistes de Donetsk et Louhansk dans le Donbass. La décision du président russe devait tomber dans la soirée de lundi, a-t-il promis...

Une reconnaissance de l’indépendance de ces deux territoires serait une sérieuse aggravation de la crise Ukrainienne.

Elle mettrait à terre les efforts diplomatiques autour du protocole de Minsk ou du format Normandie, impliquant la France et l’Allemagne.

L'idée serait aussi que retrancher le Donbass et ne pas toucher, pour l'instant, au reste de l'Ukraine, serait un scénario que d'aucuns pourraient considérer comme une «incursion mineure», ne méritant pas d'infliger la totalité des sanctions économiques qui, en plus de porter préjudice à la Russie, poseraient également des risques politiques et des difficultés économiques à de nombreux pays européens, en premier lieu à l'Allemagne.

« À quelle phase d'une guerre classique en sommes-nous, la paix bidon, la mobilisation ostentatoire ou l'accumulation d'atouts en vue de futures négociations ?

Chacune de ces possibilités pourrait être un prélude à la guerre, à la paix ou à quelque chose entre les deux. », s'interroge alors un journaliste.




Alyson Braxton  pour DayNewsWorld

DES BOMBARDEMENT EN COURS DANS L'EST DE L'UKRAINE

Après le retrait de troupes russes massées à la frontière ukrainienne, les combats ont repris dans l'Est du pays. Des bombardements sont en cours vendredi près de Stanytsia Louganska,

De nouveaux bombardements ont été entendus dans la région séparatiste prorusse du Donbass, exacerbant les tensions de la crise ukrainienne. Près de Stanytsia Louganska, une ville de l'est de l'Ukraine sous le contrôle des forces gouvernementales, des bombardements sont en cours selon les constatations des journalistes sur place, vendredi 18 février 2022. Le son de bombardements était audible dans cette localité, déjà touchée la veille par des bombardements qui y ont notamment endommagé une école maternelle sur fond de craintes d'une invasion russe en Ukraine.

Le regain de tension sur ce front est une source de tension supplémentaire dans une crise russo-occidentale qui menace de dégénérer en conflit depuis des semaines alors que 150 000 soldats russes sont déployés, selon les États-Unis et Kiev, aux frontières ukrainiennes. Américains et Britanniques ont accusé jeudi la Russie de chercher un prétexte pour attaquer et ont dit que le conflit entre l'Ukraine et les séparatistes prorusses sur son territoire pourrait en devenir un.

Accusations mutuelles

L'armée ukrainienne et les séparatistes prorusses se sont mutuellement accusés vendredi de nouveaux bombardement dans l'Est du pays, en proie depuis la veille à une flambée de violences sur fond de craintes d'une attaque russe.

Les deux camps s'accusent mutuellement d'être à l'origine de cette nouvelle flambée de violences dans un conflit qui a fait plus de 14.000 morts depuis son déclenchement en 2014.

Alors qu’une conférence internationale sur la sécurité s’ouvre à Munich, à laquelle ne participera pas Sergueï Lavrov, l’Allemagne a critiqué des exigences datant « de la Guerre froide ».

 Une expression aussi employée par la Chine, mais pour dénoncer l’attitude des Etats-Unis et de l’Otan.

Une grande bataille de communication se joue autour de la crise en Ukraine. Les États-Unis amplifient les menaces d'invasion russe tandis que la Russie moquerait l'Occident.


Joanne Courbet pour DayNewsWorld

PAIX OU GUERRE EN UKRAINE

LA RENCONTRE POUTINE-SCHOLZ POUR LA PAIX

Pour l'heure, la tension semble être un peu retombée entre les Occidentaux et la Russie depuis l'annonce par le Kremlin, mardi, du repli de certaines troupes militaires russes.

Vers unesescalade

La rencontre entre le président russe Vladimir Poutine et le chancelier allemand Olaf Scholz  mardi 15 février 2022, au Kremlin, devait durer quatre heures, mais les deux hommes ont fait plus vite que prévu le tour de la question. Au sortir de leur réunion, Olaf Scholz a estimé que la situation était « grave mais pas désespérée ».

Selon le chancelier allemand, le retrait partiel des troupes russes de la frontière ukrainienne annoncé mardi15.02. 2022 par Vladimir Poutine est un « bon signe » vers une désescalade jugée « urgente » après des semaines de tension.

Exigence de Moscou cependant maintenues

Mais Moscou maintient ses principales exigences : la fin de la politique d'élargissement de l'Otan, l'engagement de ne pas déployer d'armes offensives à proximité du territoire russe et le retrait des infrastructures de l'Alliance transatlantique sur les frontières de 1997, soit avant l'intégration des pays de l'ex-bloc soviétique.

Il s'agit donc pour les deux parties d'aboutir à un compromis, sans qu'elles aient à renoncer à leurs principes respectifs, a résumé Olaf Scholz qui estime que les efforts diplomatiques pour éviter un conflit sont « loin d'être épuisés ».

Olaf Scholz, le chancelier allemand a emprunté le même chemin diplomatique qu' Emmanuel Macron mais en sens inverse : d’abord Kiev avant Moscou. Au président ukrainien Zelensky, il a promis l’aide économique allemande, mais pas de livraison d’armes, et s'est engagé à répondre aux côtés des pays alliés en cas d’agression russe. « Personne ne doit douter de la préparation et de la détermination de l’UE et de l’OTAN si la Russie attaque l’Ukraine », déclare-t-il.

« Voulons-nous (d’une guerre) ou pas ? Bien sûr que non. C’est pour cela qu’on a avancé nos propositions pour un processus de négociations », a déclaré le président russe, lors d’une conférence de presse avec le chancelier allemand Olaf Scholz.

Le président russe a réaffirmé qu’il voulait « continuer le travail » avec l’Occident sur la sécurité européenne . « On va malheureusement consacrer une grande partie de notre temps aujourd'hui à la question liée à la situation en Europe, à la sécurité et aux discussions qui sont en cours sur cette question, notamment en lien avec l'Ukraine », a déclaré Poutine au début de cette rencontre, selon les images de la télévision publique russe.

Début d’un retrait militaire planifié

La Russie a ordonné mardi le retour dans leurs garnisons d’unités déployées près de la frontière ukrainienne, un premier signe de détente, leur présence laissant craindre depuis des semaines une invasion, sur fond de tensions russo-occidentales. L’annonceest intervervenut alors que le chancelier allemand Olaf Scholz était à Moscou pour rencontrer mardi après-midi le président russe Vladimir Poutine et désamorcer cette crise, nourrie par le déploiement de plus de 100.000 hommes dans le voisinage de l’Ukraine, pays pro-occidental que le Kremlin veut faire revenir dans sa sphère d’influence.

Après l'annonce du retrait partiel des soldats russes à la limite entre la Russie et l'Ukraine, faite hier par le Kremlin, un autre repli militaire dans la péninsule de Crimée est confirmé ce mercredi 16 février par le ministère de la Défense russe. « Les unités du district militaire du sud ayant achevé leurs exercices tactiques sur les bases de la presqu'île de Crimée retournent par voie ferrée vers leur base d'attache », a-t-il fait savoir. Les forces russes sont aussi présentes en Biélorussie, pays frontalier de l'Ukraine, à l'occasion d'exercice militaires conjoints organisés jusqu'au dimanche 20 février. Mais le pays pro-russe assure que « pas un seul soldat » russe ne restera sur son sol au-delà de cette date. « Pas un seul soldat, pas un seul équipement ne restera sur le territoire de la Biélorussie après la tenue des manœuvres avec la Russie », rapporte plus précisément une agence de presse.

Le poids de l'Allemagne dans la résolution de la crise ukrainienne ?

Le chancelier allemand, qui se trouvait à Kiev ce lundi et se rend à Moscou mardi, a menacé la Russie de « lourdes conséquences » en cas d'« agression militaire ». Mais pour calmer la crise ukrainienne, l'Allemagne dispose de peu de moyens de pression.

Nord Stream 2, seul levier de pression...

Les sanctions évoquées par Olaf Scholz restent floues aussi. Même si les experts pensent en premier au projet gazier germano-russe Nord Stream 2. Le gazoduc est déjà construit. Il ne reste qu'à le mettre en service. Claudia Kemfert, cheffe du département « énergie, transport et environnement » de l'institut allemand de recherches économiques, indique sur la DW que « l'Allemagne n'a pas beaucoup de moyens de pression, si ce n'est de mettre un blocage au projet Nord Stream 2, ce qui est son unique levier de pression politique. En revanche, l'Allemagne n'a pas l'habitude d'ériger le chantage en stratégie. »

Les milieux d'affaires allemands observent avec inquiétude la menace que la crise ukrainienne fait peser indirectement sur les relations économiques.

A la veille de la rencontre entre Olaf Scholz et Vladimir Poutine ce mardi, la Chambre de commerce germano-russe rappelle que les entreprises allemandes ont investi en Russie environ 7,6 milliards d'euros nets au cours des cinq dernières années, malgré les restrictions imposées par la pandémie de coronavirus et les sanctions déjà en vigueur contre la Russie.

 « La crise autour de l'Ukraine doit, dans tous les cas, être résolue par des moyens pacifiques et la diplomatie ». Ainsi s'exprimait Rainer Seele, le patron de la Chambre de commerce germano-russe, avant le départ en voyage du chancelier Olaf Scholz.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

MACRON EN RUSSIE POUR LA DESESCALADE

OU UN SIMPLE COUP D'ECLAT

Alors qu’il a conditionné l’annonce de sa candidature à l’élection présidentielle à une désescalade des tensions entre l’Ukraine et la Russie, notamment, Emmanuel Macron se trouve à Moscou en début d’après-midi pour rencontrer Vladimir Poutine. Demain, le chef de l'Etat enchaînera avec un entretien à Kiev avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. D'après les services de renseignement américain, la Russie serait proche de parvenir à rassembler les forces nécessaires à une invasion d'ici deux semaines. Quelque 110 000 soldats russes ont déjà été déployés à la frontière avec l'Ukraine.

Les efforts diplomatiques de Macron peuvent-ils être payants ?

Le dialogue entre Moscou et l'Union européenne n'existe plus vraiment depuis la crise en Crimée, en 2014. La France s'est beaucoup inquiétée du fait que Poutine court-circuitait l'Europe dans cette crise ukrainienne et ne parle qu'au maître de l'Occident, les Etats-Unis.

L'Allemagne apparaît très effacée depuis l'arrivée d'une nouvelle coalition au pouvoir, et le Royaume-Uni s'aligne complètement sur la ligne américaine. « Aucun autre pays européen ne semble être en mesure de prendre le leadership sur cette question, donc la France a une carte à jouer », estime Carole Grimaud Potter, fondatrice du Center for Russia and Eastern Europe Research, basé à Genève.

Multipliant les initiatives sur le front diplomatique depuis le début de la crise entre la Russie et l'Ukraine, le chef de l'Etat français avait déjà, jeudi dernier, échangé au téléphone tour à tour avec ses deux homologues, ainsi qu'avec Joe Biden, la veille. « Cela fait plusieurs semaines que je lis ou que j’entends de grands responsables annoncer des opérations imminentes de semaine en semaine, nous dit-il. L’intensité du dialogue que nous avons eu avec la Russie et cette visite à Moscou sont de nature à empêcher que cela n’advienne. Ensuite, nous discuterons des termes de la désescalade. Il faut être très réaliste. Nous n’obtiendrons pas de gestes unilatéraux, mais il est indispensable d’éviter une dégradation de la situation. », confie Emmanuel Macron dans le JDD. Une escalade de tensions devenues très fortes avec une militarisation de la frontière ukrainienne côtés russe et biélorusse.

« L’objectif géopolitique de la Russie aujourd’hui n’est clairement pas l’Ukraine, mais la clarification des règles de cohabitation avec l’Otan et l’UE, estime Emmanuel Macron. Le dialogue efficace et durable avec la Russie ne peut ni ne doit passer par la fragilisation de quelque État européen que ce soit. Assurer et garantir la sécurité des pays Baltes, de la Pologne ou de la Roumanie est essentiel et constitue un préalable. La sécurité et la souveraineté de l’Ukraine ou de tout autre État européen ne peuvent faire l’objet d’aucun compromis, de même qu’il est légitime que la Russie pose la question de sa propre sécurité. », poursuit le président.

Le concept de l'« indivisibilité de la sécurité »

Pour Vladimir Poutine il s'agit avant tout d’ « indivisibilité de la sécurité », un concept selon lequel aucun État ne peut faire n’importe quoi sans en subir les conséquences, et qui vient d’être à nouveau validé lors du sommet, vendredi, entre Vladimir Poutine et Xi Jinping à Pékin. À l'occasion de la rencontre officielle aux JO, la Chine et la Russie ont publié une déclaration commune pour dénoncer l'influence américaine et le rôle des alliances militaires occidentales, l'Otan et Aukus, en Europe comme en Asie, les jugeant déstabilisatrices. La sécurité des uns ne peut se faire aux dépens de celle d'autres, en dépit du droit de chaque État, et donc de l'Ukraine, à choisir ses alliances.

En particulier, ils se disent « opposés à tout élargissement futur de l'Otan », faisant écho à l'exigence première de Moscou pour parvenir à une désescalade des tensions russo-occidentales en Ukraine.Ils appellent « l'Alliance atlantique nord à renoncer à ses approches idéologisées datant de la guerre froide », une ligne défendue bec et ongles par la Russie. Poutine considère en effet que le démantèlement de l’Union Soviétique a été, a-t-il dit, la plus grand catastrophe géopolitique du XXe siècle. Il veut reconstituer un glacis.

Si Moscou nie tout projet d'offensive, elle conditionne une désescalade des tensions à un non-élargissement de l'Otan, qui serait garantie dans des traités. Les élargissements successifs de l'alliance atlantique sont en effet perçus comme une menace existentielle par la Russie.

Qu'a donné la rencontre ?

Une rencontre sans réelles avancées.

Le chef de l'État et le dirigeant russe ont échangé pendant plus de cinq heures sans réelles avancées. Vladimir Poutine a toutefois estimé que certaines propositions d'Emmanuel Macron pourraient permettre de « jeter les bases d'avancées communes », tout en continuant de cibler l'Otan et en réaffirmant que la Russie s'opposait à l'intégration de l'Ukraine à l'alliance.

Emmanuel Macron ne semble pas avoir bien compris tout l'enjeu de la crise pour la Russie de Poutine. « Nous, Européens, avons à gérer l’après-guerre froide puisque nous avons des amis, des États souverains européens qui ont bâti leur indépendance il y a trente ans et qui vivent dans le souvenir encore contemporain d’une relation traumatique avec la Russie », souligne-t-il. Il semble toutefois avoir sous-estimé le « respect » dû à la Russie et « les propres traumatismes contemporains de ce grand peuple et de cette grande nation », comme il l'évoquait cependant dans le JDD !

Les propositions de Biden

La Russie exige en effet un engagement écrit sur le non-élargissement de l'Otan à l'Ukraine et à la Géorgie et demande un retrait des forces et des armements de l'Alliance atlantique des pays d'Europe de l'Est ayant rejoint l'Otan après 1997, notamment de Roumanie et Bulgarie.El País a révélé mercredi les réponses écrites des Etats-Unis et de l’Otan aux demandes russes.

S'il semble peu probable que le président Poutine n’obtienne un document où Washington et l’Otan s’engagent à ne jamais accueillir l’Ukraine comme membre, les Américains ont toutefois ouvert la voie à un nouvel accord de réduction des armes stratégiques qui succéderait à New Start (expiré en 2021). Ils ont proposé que soient abordées les différentes vues relatives au traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, dont Trump est sorti en 2019. Ils ont suggéré que les Russes puissent inspecter des sites de défense antimissile de l’Otan en Pologne et en Roumanie, afin d’apaiser leurs craintes que des missiles Tomahawk puissent y être installés,

Pour Nicole Gnesotto, vice-présidente de l'Institut Jacques Delors, « le rôle des Européens doit être de dire 'ni Otan, ni agression'. (...) L'Ukraine ne peut pas entrer dans l'Otan parce qu'elle ne se trouve pas à l'ouest du Portugal, mais à l'ouest de Moscou. Ni agression : la Russie doit (...) reconnaître à la fois la souveraineté et l'intégrité de l'Ukraine. »Cet emballement américain n est-il pas lié aussi à des enjeux de politique intérieure ?

« Il y aura un compromis avec la Russie, et Biden sera dépeint ici par les partisans de la ligne dure - soit une large part du Parti républicain - comme une sorte de Neville Chamberlain [le Premier ministre britannique qui signa les accords de Munich en 1938, ndlr] des temps modernes. », argue Rajan Menon, chercheur au sein du think tank américain Defense Priorities et à l’université de Columbia.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

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BORIS JOHNSON SUR LA DEFENSIVE

Devant les députés, Boris Johnson a salué mardi l’ouverture de l’enquête policière espérant qu’elle « donnera au public la clarté dont il a besoin et aidera à mettre ces questions derrière nous ». Selon son porte-parole, il « coopérera pleinement » à ces investigations.

Boris Johnson a défendu mercredi bec et ongles, face aux critiques de l’opposition, sa place de premier ministre, suspendue à la publication d’un rapport potentiellement explosif sur les fêtes tenues à Downing Street pendant les confinements.

Westminster est en proie à une véritable guerre des nerfs en attendant les conclusions d’une enquête interne de la haute fonctionnaire Sue Gray sur différentes fêtes extérieures, pots de départ ou fête d’anniversaire dans les cercles du pouvoir.

Ces rassemblements ont choqué les Britanniques, contraints par la loi à l’époque de restreindre drastiquement leurs contacts.

Au cœur d’intenses spéculations, le moment où sera publié ce rapport tient en haleine la presse britannique : un temps attendu mercredi, il n’avait toujours pas été remis alors que le Parlement a ajourné sa séance dans l’après-midi. Selon Sky News, il pourrait ne pas sortir avant lundi.

« Erreurs commises »

Accusé de mensonges et appelé à la démission lors de sa séance hebdomadaire d’explications devant les députés, le dirigeant conservateur de 57 ans a refusé de commenter l’enquête en cours et a rejeté tout départ. Il a assuré se concentrer sur la reprise économique ou encore la crise en Ukraine, haussant la voix dans une ambiance houleuse.

Le leader du Labour, Keir Starmer, l’a accusé de « mépriser » le pays et le président de la Chambre des communes, Lindsay Hoyle, a dû intervenir à plusieurs reprises pour maintenir le calme, réprimandant au passage un député travailliste qui avait qualifié Boris Johnson de « menteur ».

Ajoutant à la tension, la police s’est aussi saisie de l’affaire, annonçant mardi enquêter sur plusieurs « événements » afin d’établir s’il y a eu des « violations potentielles des règles liées à la COVID-19 », passibles d’amendes.

Même au sein de la majorité conservatrice de Boris Johnson, la colère gronde. S’il a jusqu’à présent échappé à un vote de défiance, qui peut être déclenché à la demande de 54 (sur 359) députés de son camp, Boris Johnson reste en position très délicate.

Signe des fissures qui lézardent l'unité du parti au pouvoir, la révolte gronde aussi chez les conservateurs écossais, qui jugent sa position intenable, et des députés tories à Westminster. On spécule déjà sur les remplaçants possibles, comme le ministre des Finances, Rishi Sunak, ou la patronne du Foreign Office, Liz Truss. On évoque un possible vote de défiance interne au parti, si 54 députés conservateurs au moins le demandent par lettre.

 Comme Roger Gale, pour qui Boris Johnson est un « mort-vivant », certains élus se sont ouvertement dits favorables à un vote de défiance au sein du Parti conservateur afin de le pousser vers la sortie. « La position du Premier ministre est intenable et je pense qu'on ne doit pas laisser les conclusions d'une fonctionnaire déterminer son avenir », a acquiescé un autre député, William Wragg, le vice-président du puissant Comité 1922, responsable de l'organisation parlementaire de la formation. « Il revient au Parti conservateur, si ce n'est au Premier ministre lui-même, de prendre cette décision », a-t-il ajouté sur la BBC.

Devant les députés, Boris Johnson a salué mardi l’ouverture de l’enquête policière, espérant qu’elle « donnera au public la clarté dont il a besoin et aidera à mettre ces questions derrière nous ». Selon son porte-parole, il « coopérera pleinement » à ces investigations. Elles le plongent dans une tourmente jamais vue depuis son accession triomphale au pouvoir à l’été 2019, avec une popularité en chute libre et des députés de sa majorité ouvertement hostiles.

Espérant rebondir, le premier ministre a annoncé la levée des dernières restrictions liées à la COVID-19 à partir de jeudi pour tenter de regagner la faveur de l’opinion dans un pays soumis à de longs confinements et fortement endeuillé par la pandémie qui y a fait presque 155 000 morts.

Mais régulièrement, de nouvelles révélations viennent accabler le dirigeant.

Dernière en date : l’organisation d’une fête organisée par sa future épouse Carrie dans la salle du conseil des ministres à l’occasion de son anniversaire le 19 juin 2020 après-midi, lors du premier confinement.Selon ITV, jusqu’à 30 personnes y auraient participé.

Une nouvelle difficile à digérer pour les Britanniques qui s’étaient pliés aux règles. La reine Élisabeth II elle-même avait fêté son 94e anniversaire dans la discrétion, le 21 avril 2020, sans sa famille.

« Le premier ministre a présenté ses excuses pour ce qui s’est passé. Il a dit que des erreurs avaient été commises », l’a défendu mercredi sur Sky News sa ministre des Affaires étrangères, Liz Truss.

Selon le chroniqueur politique Robin Pettitt,Robin Pettitt « le parti conservateur a toujours été très impitoyable lorsqu'il s'agit de se débarrasser de dirigeants qui ne fonctionnaient pas.»




Alize Marion pour DayNewsWorld

INVASION RUSSE EN UKRAINE IMMINENTE

 OU ALARMISME AMERICAIN ?

Les Etats-Unis ont annoncé ce lundi la possibilité d’une invasion russe « à tout moment ». Face à cet auto-avertissement, les Américains, ainsi que leurs alliés britannique et australien, ont opté pour le retrait d’une partie du personnel de leurs ambassades à Kiev. « Envahir l’Ukraine créerait une nouvelle Tchétchénie pour la Russie » a même averti Boris Johnson, Premier ministre britannique. L’Otan, elle, a décidé d’un renforcement de ses défenses à l’Est, dénoncé par Moscou comme une volonté d'« exacerber les tensions »

La Russie a dénoncé lundi, à l'issue d'une journée d'escalade des tensions, une « hystérie » et accusé les Etats-Unis et l'Otan « d'exacerber les tensions par des annonces et des actions concrètes ».

L’Union européenne a été déboussolée par cette déclaration américaine, et a demandé des comptes à Washington. Lundi, les Européens ont été surpris par la « dramatisation » de la part des Etats-Unis de la situation en Ukraine avec l'annonce d'une invasion russe possible « à tout moment » et la décision de faire partir les familles des diplomates en poste à Kiev. Une réaction excessive, selon Kiev. « Il faut éviter de jouer avec nos nerfs et les réactions alarmistes qui ont même des conséquences financières », a commenté le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. Les 27 appellent à ne pas « dramatiser » et « éviter les crises de nerfs » dans cette crise, selon les mots du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.

Alarmisme américain

Depuis novembre dernier, les Etats-Unis s'inquiètent en raison de troupes russes massées à la frontière avec l'Ukraine. La Russie, elle, dément et demande des garanties pour sa sécurité.

Depuis lors, les incidents armés à la frontière sont réguliers malgré les accords de cessez-le-feu. Moscou est accusée d'être partie prenante dans ce conflit en armant et finançant les rebelles pro-russes. La Russie et l'Ukraine, toutes deux anciennes républiques soviétiques, sont aussi à couteaux tirés en raison de l'invasion éclair de la péninsule de Crimée, en 2014, suivie de son annexion par Moscou.

Tension maximale sur la ligne de front entre Ukraine et Russie

L'escalade de la force s'est poursuivie depuis début janvier. Plus de 100.000 soldats russes sont massés à la frontière ukrainienne, selon les renseignements américains et ukrainiens. Et peu après les négociations diplomatiques infructueuses de début janvier, l'Ukraine a été touchée par des cyberattaques d'ampleur, dont elle accuse la Russie d'être à l'origine. L'entrée de troupes russes en Biélorussie le 18 janvier a alimenté les inquiétudes des Etats-Unis, qui ont notamment débloqué 200 millions de dollars supplémentaires d'aide sécuritaire au pays. L'Estonie, la Lituanie et la Lettonie ont quant à elles annoncé la livraison d'armes à l'Ukraine.

De nombreuses initiatives diplomatiques sans succès

Les initiatives diplomatiques n'ont pas manqué pour tenter de désamorcer les tensions. Notamment des négociations à Genève entre les Etats-Unis et la Russie, ou encore à Bruxelles entre l'Otan et la Russie. Sans grand succès .

La Russie exige en effet un engagement écrit sur le non-élargissement de l'Otan à l'Ukraine et à la Géorgie et demande un retrait des forces et des armements de l'Alliance atlantique des pays d'Europe de l'Est ayant rejoint l'Otan après 1997, notamment de Roumanie et Bulgarie.

Des demandes « non négociables » pour les Occidentaux.

 Lors de la dernière rencontre en date , le 21 janvier, entre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et son homologue américain, Antony Blinken, ce dernier s'est tout de même engagé à présenter une réponse écrite à Moscou.

La position de neutralité des Européens divisés ?

Les Etats-Unis et l'Union européenne affichent leur unité face à la crise ukrainienne. Notamment en promettant, à l'unisson, Washington assure que tout franchissement de la frontière fera l'objet d'une réponse « sévère » des Etats-Unis et de leurs alliés. Une série d'options a été préparée par la Commission européenne en cas d'invasion et Joe Biden envisage d'interdire aux banques russes d'utiliser le dollar.

Mais l’Union européenne essaie de jouer la neutralité et les appels au calme entre les deux anciennes superpuissances de la Guerre froide. Peu à peu, de crise en crise, les 27 s’éveillent à « une conscience géostratégique », affirme ainsi Cyrille Bret, spécialiste des relations internationales à l’Institut Jacques-Delors, dans Les Echos .

« La façon dont les Européens existent dans ce dossier reflète ce qu’est l’UE, la plus grande organisation internationale intégrée au monde, mais dépourvue d’instruments militaires. L’Union déploie ses moyens diplomatiques, économiques et financiers, sans que ce soit suffisant pour bénéficier du statut de grande puissance », poursuit l’expert.

Les Européens se sont appliqués à afficher une grande unité tout au long de la récente séquence diplomatique, en martelant que des discussions sur la sécurité européenne ne peuvent se tenir sans eux. Mais comment ? Des difficultés émergent dès qu’on cherche à définir des intérêts communs ainsi qu’une méthode pour les défendre. Le discours d’Emmanuel Macron à Strasbourg, lors duquel il a exprimé le souhait qu’un dialogue entre Européens sur leurs intérêts de sécurité communs serve de base à des discussions avec la Russie, a suscité des critiques. Aux États-Unis comme dans certains pays européens, des voix lui ont reproché de dévier d’un consensus occidental. Ces réactions soulignent l’incapacité des pays européens à adopter une posture commune Le refus de l’Allemagne de livrer des armes à l’Ukraine et d’apporter un soutien militaire, les manœuvres de la France pour prendre la tête d’une solution européenne…La France, l'Allemagne, la Russie et l'Ukraine vont tenir une réunion commune mercredi 26 janvier 2022 à Paris.

Poutine utilise l'Ukraine pour réaffirmer la puissance russe

Si Moscou nie tout projet d'offensive, elle conditionne une désescalade des tensions à un non-élargissement de l'Otan, qui serait garantie dans des traités. Les élargissements successifs de l'alliance atlantique sont en effet perçus comme une menace existentielle par la Russie. Poutine considère en effet que le démantèlement de l’Union Soviétique a été, a-t-il