VICTOIRE SURPRISE DU PARTI PRO-DEMOCRATIE EN THAILANDE CONTRE LA JUNTE MILITAIRE
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Séisme politique en Thaïlande. La victoire surprise aux législatives ce dimanche 14 mai 2023 du parti progressiste et réformiste Move Forward pourrait marquer un « tournant dans le Royaume où le tabou de la monarchie s'estompe », commente la correspondante du Guardian à Bangkok, qui souligne que c'est « la toute première fois qu'un parti qui a fait campagne pour réformer les lois strictes qui protègent la famille royale arrive en tête des votes ».
Depuis neuf ans, le pays était dirigé par Prayuth Chan-ocha, porté au pouvoir au terme d’un coup d’État militaire. Une “tradition” (la Thaïlande a connu un coup d’État tous les sept ans en moyenne depuis 1932) que l’électorat supporte de moins en moins. Il a donc préféré aux royalistes et aux militaires les partis Move Forward et Pheu Thai.
En marche vers une démocratie avec Pita Limjaroenrat ? L’espoir de voir le pays accoucher d’une démocratie a désormais un nom : Pita Limjaroenrat. Ce chef de l’opposition, a revendiqué ce lundi 15 mai la victoire de son parti de centre gauche Move Forward, en route pour former une coalition gouvernementale afin de succéder aux généraux au pouvoir depuis presque dix ans.
Véritable idole de la jeunesse thaïlandaise, cet homme d’affaires de bonne famille espère devenir le prochain Premier ministre de la Thaïlande. Il incarne la rupture avec les militaires au pouvoir depuis une décennie en Thaïlande.
« Il est clair que le peuple thaïlandais a exprimé sa volonté de placer le Move Forward Party en tête. Nous pouvons donc gérer la formation du futur gouvernement », a martelé le charismatique leader, âgé de seulement 42 ans. Posture assurée et regard déterminé, Pita Limjaroenrat s'est dit "prêt à devenir le prochain Premier ministre". Il a plaidé, lundi, pour une «'transition en douceur » à la tête du gouvernement.
S'imposant hors de ses bastions urbains habituels, sa jeune formation réformiste a gagné plus de 150 sièges de député sur les 500 que compte l'Assemblée et s'est imposée comme la première force politique du royaume.
Un Sénat aux ordres
Devant négocier dans le cadre de règles constitutionnelles faussées par les militaires, qui avaient mené le coup d'Etat de 2014, Khun Pita, comme l'appellent ses partisans, doit réussir, dans les prochaines semaines, à constituer une large majorité composée d'au moins 376 parlementaires. Pour minimiser le poids des 500 députés élus par le peuple, les généraux se sont, en effet, assurés du contrôle total du Sénat. Ses 250 membres n'étant pas élus mais nommés par différentes institutions conservatrices.
Pour être désigné Premier ministre, le leader de Move Forward doit donc convaincre 376 députés de s'associer à son exécutif. Ce lundi soir, il assurait qu'il était déjà certain de rallier au moins 309 élus, issus de six partis. Il a notamment le soutien du Pheu Thai, le parti populiste, animé par la famille du milliardaire Thaksin Shinawatra, qui avait, jusqu'ici, emporté tous les scrutins législatifs depuis 2001, et devrait, cette fois, avoir un peu plus de 140 élus Procédures baillons
Mais rien n’est gagné. Car aller de l’avant est très offensif sur la question de la réforme du crime de lèse-majesté qui, pour un mot de travers sur le roi Rama X, continue d’envoyer des Thaïlandais en prison. Or, ce n’est pas la position de ses futurs partenaires de coalition dans un pays où la monarchie divise. On ne peut non plus exclure un coup fourré venant des militaires.Les partisans de Pita craignent une procédure en inéligibilité au prétexte, pourtant fermement démenti, qu’il serait actionnaire d’une société de médias, ce qu’interdit le code électoral. Dans le passé, des procédures judiciaires bâillon ont permis à plusieurs reprises d’écarter les importuns, que ce soient l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, en exil depuis à Dubaï, ou encore l’ancien opposant Thanatorn Juangroongruangkit. En 2020, la justice avait dissous le parti L’avenir devant nous, ancêtre d’Aller de l’avant.
«
C'est un défi spectaculaire pour le pouvoir en place dans le Royaume »,
estime de son côté le correspondant du Times qui juge néanmoins, comme
l'ensemble de la presse internationale, que les généraux thaïlandais ne
se laisseront pas si facilement évincer du pouvoir, et « qu'il n'y a
aucune garantie que Pita puisse devenir Premier ministre », malgré sa
victoire électorale.
La victoire de Pita "constitue le point culminant du mouvement de contestation qui a débuté en 2020, avec des manifestations massives pro-démocratie, lorsque des milliers de personnes dirigées par des jeunes et des étudiants ont défié le gouvernement lié à l’armée, en exigeant tout à la fois la démission du Premier ministre et la réforme de la monarchie", souligne le correspondant d'El Pais.
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Andrew Preston pour DayNewsWorld |
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POURQUOI TAIWAN ET UKRAINE SONT-ILS
AU CENTRE DES DEBATS DU G7 ?
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Les chefs de la diplomatie des pays du G7 sont arrivés dimanche à Karuizawa (centre), une petite station montagnarde japonaise, pour discuter de la pression croissante de la Chine sur Taïwan et du conflit en Ukraine. Les délégations des 7 pays les plus industrialisés succèdent aux ministres de l'Environnement et de l'Energie avec un copieux ordre du jour : armées, espace, technologies, cybersécurité et influence croissante de l'Empire du Milieu. Pour Antony Blinken, qui a fait escale à Hanoï, avant d'arriver au Japon, tout doit être mis en oeuvre pour contrer la montée en puissance de la Chine dans la région de l'Indo-Pacifique.
L'Asie de l'Est sous les radars
L'agenda diplomatique des derniers jours a été en effet marqué par l'Asie de l'Est avec le lancement jeudi par la Corée du Nord de ce qu'elle a affirmé être un "nouveau type" de missile balistique intercontinental (ICBM) à combustible solide. Le week-end dernier, la Chine a mené des manœuvres militaires autour de Taïwan, simulant des attaques et un blocus de l'île qu'elle considère comme faisant partie de son territoire .
Selon les renseignements américains, Pékin accélère le développement de ses moyens stratégiques afin d’avoir, d’ici 2027, une armée susceptible de dissuader les Etats-Unis en cas d’invasion de Taïwan.
Le G7 a régulièrement mis en garde Pékin contre toute tentative de changement par la force du statu quo concernant Taïwan et certains de ses membres tirent à nouveau la sonnette d'alarme. "Nous avons intérêt à ce que la paix et la stabilité règnent dans le détroit de Taïwan", a rappelé dimanche aux journalistes le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell qui s'exprimait par vidéoconférence après avoir été testé positif au Covid-19 cette semaine. "Notre position est la politique d'une seule Chine, nous la respectons et nous continuerons à la soutenir, mais nous voulons désamorcer les tensions et tout changement par la force sera inacceptable", a-t-il ajouté.
"Conserver une liberté de manœuvre"
La formulation du communiqué commun du groupe des sept principaux pays industrialisés (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni) sera scrutée après de récents propos du président français Emmanuel Macron. De retour d'une visite en Chine, il a déclaré que l'Europe ne devait pas être prise dans "des crises qui ne seraient pas les (siennes)", irritant des alliés soucieux de ne pas amoindrir les relations avec Washington.
Si les propos du président français Emmanuel Macron sur la nécessité d'une autonomie stratégique de l'Europe face aux États-Unis ont quelque peu secoué en Europe et outre-Atlantique, la ministre des Affaires étrangères allemande, Annalena Baerbock qui était à Pékin en fin de semaine, a quant à elle déclaré qu’une escalade militaire dans le détroit de Taïwan serait un scénario catastrophe pour le monde entier. Les enjeux économiques mondiaux autour de Taiwan
Un conflit entre la Chine et Taïwan aurait en effet des implications majeures pour l'économie mondiale, en particulier en ce qui concerne la domination du dollar américain. La Chine cherche à étendre son influence dans le Pacifique occidental, ce qui pourrait remettre en question le rôle de la marine américaine en tant que garant des voies maritimes et, par extension, la position dominante du dollar. De plus, le détroit de Taïwan est une route commerciale essentielle, avec près de 90% des plus gros navires du monde en tonnage qui le traversent. Un conflit ou un blocus dans la région pourrait causer un chaos économique à l'échelle mondiale. Taïwan est un acteur clé dans la production mondiale de semi-conducteurs, et un conflit dans la région pourrait menacer l'approvisionnement en ces composants essentiels pour de nombreuses industries technologiques. Si l'industrie des semi-conducteurs de Taïwan tombait sous le contrôle du Parti communiste chinois, cela pourrait avoir des conséquences dévastatrices pour les économies occidentales qui dépendent de ces composants pour leurs propres industries et produits technologiques.
Les alliances politiques et militaires pourraient également être mises à rude épreuve en cas de conflit entre la Chine et Taïwan. La Grande-Bretagne, les États-Unis, l'Australie et d'autres pays de la région pourraient être entraînés dans le conflit en raison de leurs liens étroits et de leurs alliances. Cela pourrait créer des tensions supplémentaires entre les nations et aggraver la situation déjà volatile.
Pour Paul Nadeau, enseignant de Sciences politiques au campus japonais de l'université américaine Temple, les déclarations d'Emmanuel Macron trahissent une réalité : "Chaque membre (du G7) souhaite conserver une liberté de manœuvre dans la manière dont il gère ses relations avec la Chine", politiquement et commercialement. Le consensus sera sans doute plus facile à obtenir sur l'Ukraine, l'occasion pour l'hôte japonais de souligner sa certitude que l'invasion russe ne fait qu'accentuer la nécessité de redoubler de vigilance en Asie.
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida, dont le gouvernement a approuvé fin 2022 une révision majeure de sa doctrine de défense face à la montée en puissance chinoise, a averti à plusieurs reprises que "l'Asie pourrait être l'Ukraine de demain". |
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Jenny Chase pour DayNewsWorld |
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L’INDE NATION LA PLUS PEUPLEE DU MONDE ?
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Les démographes ne savent pas exactement quand l’Inde prendra le titre de nation la plus peuplée du monde mais ils savent que cela arrivera bientôt, si ce n’est déjà fait. L’ONU, quant à elle, a fixé l’annonce à la mi-avril. Mais des instituts démographiques indépendants, comme le World Population Review, assurent que le dépassement est déjà intervenu dès 2022.
L’Inde est désormais le pays le plus peuplé de la planète et le restera au moins jusqu’à la fin du siècle, avec 1,417 milliard d’habitants, contre 1,412 milliard pour la Chine. Les suivants sur le podium de la démographie mondiale, les Etats-Unis avec 338 millions d’individus, ou l’Indonésie (275 millions) et le Pakistan (234 millions) sont à peine plus grands que l’Etat du Bihar, dans le nord de l’Inde, le plus peuplé du pays.
La Chine et l’Inde comptent toutes deux plus de 1,4 milliard d’habitants et, ensemble, elles représentent plus d’un tiers des 8 milliards d’êtres humains de la planète. La population de l’Inde a augmenté de plus de 1 milliard de personnes depuis l’indépendance en 1947 et va continuer de croître jusqu’en 2060, pour atteindre 1,7 milliard, alors même que le pays a commencé sa transition démographique dans les années 1980. Son indice synthétique de fertilité (2 enfants par femmes) se situe désormais légèrement en dessous du seuil de renouvellement (2,1 enfants par femme). L’évolution est très lente car l’Inde n’a pas eu recours, contrairement à la Chine, à une politique coercitive. Le pays ne l’aurait pas supporté, après le traumatisme de la campagne de stérilisation forcée imposée par Indira Gandhi et son fils Sanjay lors de l’état d’urgence en 1976. La Chine a une population vieillissante avec une croissance stagnante même après que le gouvernement, il y a sept ans, s'est retiré d’une politique de l’enfant unique, et il y a à peine deux ans, a déclaré que les couples pouvaient avoir trois enfants.
L’Inde a une population beaucoup plus jeune, un taux de fécondité plus élevé et a connu une baisse de la mortalité infantile au cours des trois dernières décennies.
Les conséquences sociales et économiques sont importantes. En Inde, cela se traduit par une augmentation de la main-d’œuvre et une croissance qui stimule l’activité économique. En Chine, cela signifie moins d’adultes en âge de travailler capables de subvenir aux besoins d’une population vieillissante.
Une fois qu’un pays atteint un faible niveau de fécondité, il est souvent difficile de récupérer la croissance démographique, même avec des changements dans la politique gouvernementale pour encourager davantage de naissances, a souligné Toshiko Kaneda, directeur technique de la recherche démographique au Population Reference Bureau (PRB) à Washington.
"Psychologiquement, ce sera difficile pour la Chine, surtout compte tenu de la rivalité dans d’autres domaines entre les deux pays, a soulevé Stuart Gietel-Basten. C’est un grand moment dans l’histoire de l’humanité que le relais passe à l’Inde. " Une situation qui place cependant l'Inde devant de multiples défis. |
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Boby Dean pour DayNewsWorld |
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POURQUOI UN HAUT NIVEAU D'ACTIVITE NUCLEAIRE DETECTE EN COREE DU NORD ?
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Un haut niveau d'activité a été détecté dans le principal complexe nucléaire de la Corée du Nord à l'aide d'images satellites, selon un think-tank, après que le dirigeant Kim Jong Un a appelé mardi à accroître la production de "matériel nucléaire militaire".
Des images satellites prises entre le 3 et le 17 mars suggèrent que la construction d'un réacteur à eau légère sur le site de Yongbyon est sur "le point d'être achevée", d'après l'organisation 38 North, basée aux Etats-Unis.
Selon ces mêmes images, l'édification d'un bâtiment a commencé, tandis que des rejets d'eaux issus du système de refroidissement ont été détectés, suggérant que le réacteur s'apprête "à être opérationnel", détaille le rapport du groupe de réflexion.
Un réacteur de cinq mégawatts à Yongbyon continue également à fonctionner et de nouvelles constructions ont débuté autour de l'usine d'enrichissement d'uranium du site, probablement pour augmenter ses capacités.
"Ces développements semblent refléter la récente directive de Kim Jong Un d'augmenter la production de matières fissiles pour renforcer son arsenal nucléaire", a analysé 38 North.
Des médias d'Etat ont montré mardi le numéro 1 nord-coréen, qui a appelé à accroître la production de "matériel nucléaire militaire" afin d'augmenter de "manière exponentielle" la production d'armes nucléaires, en train d'inspecter une rangée d'ogives plus petites qui semble être des ogives nucléaires tactiques.
De leur côté, Séoul et Washington mettent en garde contre un nouvel essai nucléaire nord-coréen depuis début 2022.
L'armée nord-coréenne a multiplié ses exercices militaires ces dernières semaines
Tandis que les deux pays alliés ont renforcé leurs exercices militaires conjoints, Pyongyang procède encore à des tirs et des essais de missiles, tout en accusant Séoul d'être à l'origine de la détérioration de la sécurité régionale.
L'agence officielle KCNA a dénoncé dimanche la série d'exercices conjoints menés par Washington et Séoul, mettant en garde contre la "capacité d'attaque nucléaire" de la Corée du Nord.
L'armée nord-coréenne, qui a multiplié ses exercices militaires ces dernières semaines, a affirmé mardi avoir effectué un deuxième essai de ce qu'elle a présenté comme un "drone d'attaque nucléaire sous-marin".
Alors que Pyongyang a qualifié d'"irréversible" son statut de puissance nucléaire en 2022, le leader nord-coréen a ordonné à son armée ce mois-ci d'intensifier ses manœuvres militaires en vue d'une "guerre réelle".
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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POURQUOI L'OPPOSANT RAHUL GANDHI
PERD SON SIEGE AU PARLEMENT INDIEN ?
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Le chef de file de l'opposition indienne, Rahul Gandhi, n'a jamais été ministre d'un gouvernement fédéral ou d'un État. Pourtant, il reste au centre de la politique d'opposition de l'Inde et la principale cible du parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP) du Premier ministre Narendra Modi.
Le BJP au pouvoir du Premier ministre Narendra Modi vient de se débarrasser de son principal opposant pour une phrase prononcée il y a quatre ans. L’opposition s’insurge face à ce nouveau cap franchi dans l’autoritarisme des nationalistes hindous au pouvoir, à un an des élections.
Déchu de son siège de député du Parlement indien
Il risquait en effet de faire de l’ombre à Narendra Modi à l’approche des élections nationales prévues en 2024 : Rahul Gandhi, le chef de file charismatique du Parti du Congrès vient d’être déchu de son siège de député à la chambre basse du Parlement indien, conséquence d’une décision de justice tombée la semaine dernière. Condamné à deux ans de prison pour diffamation envers le premier ministre Modi pour des propos tenus lors de la dernière campagne électorale, l’héritier de la famille Gandhi pourrait se retrouver de facto écarté de la course, alors qu’il incarne les principaux espoirs de l’opposition.
Aujourd'hui, sa condamnation à deux ans de prison dans une affaire de diffamation et son renvoi du parlement vendredi pourraient inciter son parti et ses alliés à renforcer leur opposition au gouvernement du BJP, un an avant les prochaines élections générales.
La condamnation de jeudi est intervenue deux mois à peine après que Gandhi, 52 ans, a achevé une marche de 4 000 km à travers le pays, de la pointe sud de l'Inde au Cachemire, dans l'Himalaya, pour tenter de relancer son parti et de redorer son image, dans ce qu'il a appelé un Bharat Jodo Yatra, ou marche pour l'unification de l'Inde.
La peine d'emprisonnement de Gandhi a été suspendue pendant 30 jours, ce qui lui permet de faire appel auprès d'une juridiction supérieure, mais il ne pourra pas non plus participer aux prochaines élections générales s'il n'obtient pas la suspension ou l'annulation de sa condamnation.
La dynastie Gandhi
Son rôle central dans la politique d'opposition s'explique par le fait que son parti a dirigé l'Inde pendant 54 des 75 années qui se sont écoulées depuis l'indépendance vis-à-vis de la Grande-Bretagne, et que son père, sa grand-mère et son arrière-grand-père ont été premiers ministres pendant plus de 37 de ces 54 années.
Le Congrès était le plus grand parti politique national sur ce pays de 1,4 milliard d'habitants, jusqu'à ce qu'il soit dépassé par le BJP en 2014.
Bien qu'elle ne soit plus que l'ombre d'elle-même, la famille Gandhi - qui comprend Sonia, la mère de Rahul née en Italie et ancienne chef du parti, et sa sœur Priyanka - domine toujours le Congrès avec une loyauté féroce.
Même si le Congrès s'est affaibli en 2019, remportant moins de 10 % des 545 sièges de la chambre basse, il a obtenu près de 20 % des voix - le plus grand nombre de voix pour un groupe d'opposition - contre 38 % pour le BJP. Le Congrès est le parti au pouvoir ou la principale opposition dans une demi-douzaine d'États importants.
C'est cette puissante lignée et cet héritage que Modi et son parti cherchent à attaquer lorsqu'ils affirment que la politique dynastique n'a pas sa place dans une démocratie.
Un politicien peu sérieux ?
Gandhi s'est lancé dans la politique et a été élu pour la première fois au parlement en 2004 dans la ville d'Amethi, où vit sa famille, dans l'État de l'Uttar Pradesh, au cœur du nord du pays.
Il a réitéré cette victoire en 2009 et en 2014, mais a subi un revers cuisant en 2019 lorsqu'il a perdu son siège. Toutefois, il avait également brigué un siège dans l'État du Kerala et l'avait emporté, ce qui lui avait permis de revenir au Parlement.
L'assiduité de Gandhi au Parlement a été bien inférieure à la moyenne. Ses fréquentes absences de l'hémicycle et du pays ont attiré l'attention des médias et le BJP l'a accusé d'être un politicien "non sérieux".
En dehors du parlement, il a souvent rappelé à ses partisans l'engagement et les sacrifices de sa famille, évoquant l'assassinat de sa grand-mère, Indira Gandhi, alors premier ministre, et de son père, Rajiv Gandhi, ancien premier ministre.
Jeudi, après sa condamnation, il a simplement publié sur Twitter quelques mots en hindi du leader du mouvement pour la liberté, le Mahatma Gandhi, qui n'a pas de lien de parenté avec lui.
"Ma religion est fondée sur la vérité et la non-violence. La vérité est mon Dieu, la non-violence le moyen de l'obtenir. - Mahatma Gandhi".
Célibataire à 52 ans, Gandhi est connu pour être un adepte du fitness et des arts martiaux et a été vu faisant du vélo à New Delhi accompagné d'hommes de sécurité. Selon Neelanjan Sircar, chercheur invité au Centre for Policy Research de New Delhi, sa condamnation et sa disqualification du parlement sont désormais "une question de réussite ou d'échec" pour lui.
Pourra-t-il faire valoir l'argument selon lequel "je suis la cible d'un gouvernement qui ne représente pas nécessairement les intérêts de tous les Indiens", ou sera-t-il perçu comme quelqu'un qui n'est pas un politicien compétent et qui a donc été surclassé par le BJP", s'est interrogé M. Sircar
Dérive autoritaire de Narendra Modi
A un an des prochaines élections, la dérive autoritaire du premier ministre indien Narendra Modi se confirme, avec la mise à l’écart de son principal opposant Rahul Gandhi.
Le tribunal qui a condamné Rahul Gandhi se trouve en effet dans le fief de Narandra Modi, l’état du Gujarat, une région dont le premier ministre a fait le laboratoire de sa politique et où il tire encore toutes les ficelles. Pourtant ce coup de force peut surprendre.
Modi n’a pas forcément tant à craindre de son adversaire. Au moment d’achever son deuxième mandat, sa cote de popularité est toujours au plus haut et beaucoup lui prédisent une nouvelle victoire en 2024.
Dans le camp d’en face, l’opposition semble trop divisée pour rattraper son retard. Le Congrès, ce parti historique autrefois si puissant, n’a plus la même capacité de rassemblement. Raison pour laquelle Rahul Gandhi s’est lancé ces derniers mois dans une grande marche à travers le pays, sur 3500 km, à la rencontre des Indiens. Une référence à la fameuse marche du sel de Gandhi, point de départ de l’indépendance indienne dans les années 1930. Mais même si cette marche qui s’est achevé fin janvier a fait beaucoup parler, rien ne dit pour l’instant que le Congrès réussira à fédérer l’opposition dans l’année qui vient, condition sin equa non pour espérer renverser le pouvoir en place.
A moins que Narendra Modi ne se retrouve éclaboussé par le scandale financier du moment,le « scandale Adani » du nom de l’un des hommes les plus riches de la planète, l’homme d’affaires indien Gautam Adani. A la tête d’un des principaux conglomérats du pays, ce multi-milliardaire qui a fait fortune dans les matières premières se retrouve depuis quelques semaines au cœur d’une énorme affaire d’escroquerie. Il aurait construit un système de fraude à grande échelle, avec la bénédiction des autorités. Or, il s’agit d’un proche du premier ministre Modi. Les marchés qui lui ont été alloués posent question. Le fait qu’il finance le BJP également. Tout est réuni pour que ce scandale remonte jusqu’au chef du gouvernement. L’opposition est donc montée au créneau, avec Rahul Gandhi en première ligne. Cela pourrait expliquer pourquoi le pouvoir cherche à se débarrasser de cet opposant trop bavard.
Pourtant les observateurs en font le constat : ce scandale ne semble pas pour l’instant fragiliser Modi, l’opinion publique indienne s’y intéressant très peu. La mainmise du BJP sur les médias n’y est sans doute pas pour rien
Depuis son arrivée au pouvoir, le parti de Narendra Modi a resserré son emprise sur tous les secteurs de la société – la presse, la justice, l’économie. |
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Andrew Preston pour DayNewsWorld |
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L'AXE RUSSO-CHINOIS ENTRE
DANS UNE "NOUVELLE ERE"
AVEC LA VISITE DE XI JINPING AU KREMLIN
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Se rendre en Russie, c’est, pour Xi Jinping, affirmer de façon éclatante son soutien à Vladimir Poutine à un moment critique de la guerre en Ukraine, et quelques jours après l’émission d’un mandat d’arrêt à l’encontre du président russe par la Cour pénale internationale. Par ce geste, le leader chinois rappelle au monde que l’axe sino-russe est solide.
Alternative à une Europe désormais hostile, la République populaire de Chine (RPC) est, pour la Russie, bien plus qu’un soutien de circonstance. C’est un allié réel dans les enceintes internationales et sur les marchés mondiaux pour contrer l’influence occidentale en général et américaine an particulier.
Contre la relation transatlantique, un axe eurasiatique
Le soutien de la RPC à la Russie est loin d’être conjoncturel. Les deux pays n’ont cessé de développer leurs échanges et leurs coopérations au cours deux dernières décennies. Après avoir, en 1994, résolu leurs différends frontaliers issus de la période soviétique, ils ont conclu, dès 2001, un partenariat stratégique bilatéral qui s’est matérialisé sur plusieurs plans.
Les échanges commerciaux ont crû de façon régulière malgré les crises économiques (2008, 2014, 2021). Ils ont même atteint en 2022 le niveau de 190 milliards de dollars, un record, et une augmentation de 30 % par rapport à 2021.
La RPC est devenue dès 2010 le deuxième partenaire commercial de la Russie, derrière l’Union européenne dans son ensemble, mais devant tous les pays de l’UE pris individuellement. Fourniture d’énergie, de minerais et de matériel de défense côté russe, exportation de machines-outils, de produits pharmaceutiques et de composants électroniques côté chinois : les complémentarités se sont rapidement renforcées par l’instauration d’échanges financiers en roubles et yuans et d’une banque de développement au sein des BRICS.
Le gazoduc Force de Sibérie, lancé en 2014 et inauguré en 2019, relie la Sibérie au nord-est de la Chine. Elle sera bientôt renforcée par Force de Sibérie 2. Ces infrastructures donnent à la Russie un débouché alternatif à l’UE, engagée dans une stratégie de sevrage des hydrocarbures russes. Elles offrent également à la RPC un fournisseur d’énergie à bas prix au moment où les États-Unis ont repris une position de leader sur les marchés mondiaux de l’énergie.Comme un symbole de cette intégration économique croissante, le géant gazier russe Gazprom a annoncé mardi avoir livré la veille une quantité « record » de gaz via le gazoduc transfrontalier Force de Sibérie. Poutine a affirmé que l’accord a été « conclu » entre la Chine et la Russie sur le projet de gazoduc Force de Sibérie 2.
Mardi après-midi, Poutine a affirmé à Xi que la Russie peut répondre « à la demande croissante » chinoise en énergie, alors que les hydrocarbures russes sont sanctionnés en Occident. Selon lui, l’objectif est de livrer à la Chine au moins 98 milliards de mètres cubes de gaz russe et 100 millions de tonnes de GNL russe d’ici 2030, alors même que la Russie la réduction de sa production de brut de 500 000 barils par jour jusqu’à fin juin.
« La coopération russo-chinoise a des possibilités et des perspectives vraiment illimitées », s’est exclamé Vladimir Poutine mardi soir au cours d’un dîner d’Etat, en saluant la « nature spéciale des relations russo-chinoises ».
Les Etats-Unis et l'otan pris pour cible
Ce partenariat est largement cimenté par la contestation de l’Occident sur la scène internationale. Bien avant l’arrivée de Xi Jiping au pouvoir en 2013 et avant la rupture de la Russie avec l’Occident en 2014, les deux anciens empires remettaient déjà en cause l’action internationale des États-Unis en particulier et des Occidentaux en général : au Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) comme partout dans le monde, les diplomaties chinoises et russes se sont mutuellement épaulées pour critiquer les interventions de l’OTAN à l’étranger (Serbie, Afghanistan), pour contester les régimes démocratiques libéraux et pour dénoncer les « doubles standards » d’un Occident qui violerait les règles qu’il entend imposer aux autres acteurs internationaux.
Au CSNU, le droit de veto a été abondamment utilisé par la Russie (29 fois) et par la RPC (15 fois) depuis 1991 pour contrer les condamnations occidentales sur l’Ukraine, Taïwan, le Xinjiang, etc. On constate donc une « alliance défensive objective » entre puissances nucléaires membres permanents du CSNU.
La Russie et la Chine ont accusé ce mardi 23 mars 2023 les Etats-Unis de saper la sécurité mondiale en cherchant à déployer des missiles dans plusieurs pays du monde pour «conserver un avantage militaire unilatéral». «La Russie et la Chine se déclarent préoccupées par l'intensification des activités des Etats-Unis visant à créer un système mondial de défense antimissile et à déployer ses éléments dans diverses régions du monde, combiné à un renforcement de la capacité d'armes non nucléaires de haute précision», ont indiqué les président chinois et russe.
La déclaration commune signée ce mardi 23 mars 2023 à l’issue des pourparlers est claire : les deux puissances « sont très préoccupées par le renforcement grandissant des liens entre l’Otan et les pays de la région Asie-Pacifique concernant les questions militaires et celles de la sécurité », en prenant pour cible l'alliance stratégique Aukus réunissant les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie.
Coopération eurasiatique Cet attelage anti-occidental se double d’une certaine coopération à l’échelle eurasiatique : conjointement créatrices de l’Organisation de Coopération de Shanghaï (OCS) en 2001, Russie et Chine ont cherché à instaurer une véritable hégémonie conjointe en Eurasie pour lutter contre le terrorisme, le séparatisme et le crime organisé dans la région. Mais aussi pour contrer l’influence des États-Unis dans la région suite aux guerres d’Irak et d’Afghanistan. L’OCS rapproche lors d’exercices militaires réguliers dans toutes les dimensions (air, terre, mer, cyber) les deux puissances militaires et leurs alliés. Le soutien chinois à la Russie s’était signalé en septembre dernier par la participation de la RPC à l’exercice Vostok 2022 en Extrême-Orient.
La visite de XI Jinping à Moscou confirme que la RPC est un « foul weather friend » de la Russie, autrement dit un allié même par temps de crise : en Eurasie et à l’ONU, sur le plan économique et dans les domaines militaires, le partenariat stratégique sino-russe est réel et prétend porter une vision du monde alternative (et hostile) à celle de l’Occident.
De façon plus concrète, la RPC soutient discrètement l’invasion russe en refusant d’adopter des sanctions, en alimentant le complexe militaro-industriel russe et en proposant récemment un plan de paix russo-ukrainien qui met l’accent sur les garanties de sécurité pour la Russie.
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Joanne Courbet pour DayNewsWorld |
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LA GUERRE EN UKRAINE UN AN APRES
UN PUISSANT REVELATEUR
DES FRACTURES MONDIALES
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La guerre en Ukraine est un puissant révélateur des fractures mondiales car les Occidentaux n’ont pas été massivement suivis dans leur condamnation de l’agression russe. En fait, l’essentiel de l’humanité s’est gardé de prendre position et de condamner la Russie. Ainsi, le G20 financier, réuni à Bangalore en Inde fin février 2023, n’a pas été en mesure de s’accorder sur un communiqué commun, notamment parce que Pékin ne veut pas condamner la guerre qui se déroule sur le sol ukrainien. L’UE peine à convaincre les pays des Sud de condamner l’agression russe.
"Sud global" contre "Nord global"
Dès le début de la guerre en Ukraine, est ainsi apparue une ligne de crête au sein de la communauté internationale qui se caractérise par une opposition entre le Nord et le Sud. Un an après le début du conflit, cette opposition s'incarne davantage encore entre pays du "Sud global", cet ensemble hétérogène de pays autrefois dits "sous-développés" au rôle croissant sur la scène internationale, et ceux du "Nord global", autre nom de l’Occident, selon la terminologie employée par ces premiers D’un côté, les pays occidentaux ont resserré les rangs autour de l’Ukraine, dépassant leurs rivalités internes pour s’unir face à une agression en contradiction avec l’ordre mis en place depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. De l’autre, des pays du "Sud global", en Asie, en Afrique, au Moyen-Orient et en Amérique du Sud, ont opté pour un positionnement plus ambigu.
Les divisions sont devenues évidentes dès le 2 mars 2022, lors du premier vote de l’ONU pour condamner la guerre en Ukraine. Si une résolution appelant le Kremlin à cesser son offensive y a été votée par 141 pays, 35 États du "Sud global", historiquement liés à Moscou, dont la Chine, l’Inde, l’Afrique du Sud et le Sénégal se sont abstenus. Un mois plus tard, le nombre d’États abstentionnistes a encore grimpé, malgré la découverte du massacre de Boutcha. Cinquante-huit pays, dont le Brésil, ont refusé le 7 avril de participer au vote organisé pour exclure la Russie du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies.
Parmi ces pays , des poids lourds comme la Chine et l'Inde qui, forts de leur dynamique économique et stratégique, entendent peser dans les relations internationales. Ces deux puissances ont jusqu'à présent adopté une neutralité calculée, articulée à la défense de leurs propres intérêts .Elles adhèrent au discours russe selon lequel Moscou aurait été "lésé", par l’Otan, en Ukraine. "Neutralité calculée"
En Inde, la politique de "neutralité calculée" adoptée par le Premier ministre, Narendra Modi, sur la guerre en Ukraine fait consensus. L’adhésion dépasse largement le cercle des partisans du gouvernement hindou : opposants de gauche et médias lui ont emboîté le pas. Tous soutiennent que le conflit en Ukraine est une problématique européenne et que l’Inde doit privilégier ses propres intérêts.
La Chine entretient également un rapport de neutralité calculé avec son grand voisin russe allant jusqu'à menacer de livrer des armes à la Russie. La Chine n’a pas condamné l’agression russe de l’Ukraine. Xi Jinping vient également de proposer un plan de paix, une annonce vraiment inédite, concernant la guerre en Ukraine invitant à une désescalade de la violence pour parvenir à un cessez-le-feu. Là où les Occidentaux espéraient une condamnation de la guerre menée par la Russie en Ukraine et une demande de départ des troupes russes, la Chine demande de ne pas recourir à l’arme nucléaire et de respecter l’intégralité territoriale. Pékin ne souhaite pas, à l’évidence, une aggravation du conflit en Ukraine, mais montre une certaine solidarité avec la Russie, considérant l’extension de l’OTAN à l’Europe orientale comme agressive.
Vers une recomposition géopolitique
En effet à l’ombre de la guerre qui se joue sur le sol ukrainien, l’Europe se ré-OTANise. Les Etats-Unis l’ont revivifiée en s’appuyant sur les pays d’Europe centrale et orientale et incitent ses membres à passer à une économie de guerre. La Finlande et la Suède demandent à y entrer. La Pologne tient une place importante sur l’échiquier américain. Varsovie achète du matériel américain, militaire et nucléaire civil et a annoncé sa volonté de porter ses dépenses militaires à 4% de son PIB, proportionnellement les dépenses les plus élevées des membres de l’OTAN. La Pologne appartiendrait alors à un dispositif défensif qui va de la mer Baltique à la mer Noire. L’influence de Washington a beaucoup grandi en Europe centrale et orientale au prix de l'abandon d’une défense européenne, semble-t-il.
Mais, de leur côté, les marines russe, chinoise et sud-africaine participent à des manœuvres navales inédites qui sont avec le déploiement de missiles hypersoniques Zircon embarqués sur la frégate Amiral Gorchkov. Ces
manœuvres illustrent la solidité de la relation qui lie Johannesburg et
Moscou, malgré les pressions occidentales. Et illustre les limites de la
"neutralité" et de la défense de son propre intérêt, que Pretoria ne
cesse d’afficher.
Le conflit ne se résume pas à ‘l’Occident contre le reste du monde’"
Même si ces manœuvres navales - qui se déroulent dans l'océan Indien, au large des côtes sud-africaines – étaient prévues de longue date, elles interviennent à l'issue d'une tournée en Afrique du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, qui visait à asseoir la stratégie d'influence russe sur le continent, de Bamako à Khartoum en passant par Nouakchott, après avoir visité fin janvier l'Angola et l'Afrique du Sud.
La Chine, elle, se rapproche des pays du Golfe, le dirigeant chinois a été
bien reçu à Riyad en décembre 2022, ce qui n’avait pas été le cas de Joe
Biden lors de sa tournée de l’été. Elle se rapproche aussi de l’Iran,
qui a livré des drones à la Russie. Ce qui montrent bien que cette position de neutralité, partagée par de nombreux pays du "Sud global", est bénéfique à la Russie.
D'ailleurs la Russie profite économiquement de la politique de New Delhi et de Riyad
Le 5 octobre dernier, peu de temps après une visite de Joe Biden à Ryiad pour tenter de convaincre l’Arabie saoudite d’augmenter sa production de pétrole afin d’aider l’Europe à passer l’hiver, les membres de l’Opep ont décidé au contraire de la réduire. Aussi les plus grandes puissances du Sud ont-elles bénéficié des prix très bas pratiqués par la Russie pour écouler son pétrole et son gaz. La Chine en a importé des niveaux records, tandis que l’Inde a multiplié par 33 ses importations. Certains de ces pays ont atteint un tel niveau économique que l’Occident n’est plus en mesure d’exercer une quelconque pression à leur égard. Ce "Sud global" hétérogène trouve son unité dans la revendication d’un ordre mondial "multipolaire", face à "l’hégémonie unipolaire" de l’Occident. Un discours en écho à celui avancé par la Russie pour justifier l’invasion de l’Ukraine, malgré sa complète contradiction avec le droit international.
Monde "multipolaire" contre hégémonie occidentale
Quelques semaines avant d’ordonner l’invasion de l’Ukraine, Vladimir Poutine, en déplacement en Chine, ne signait-il pas déjà avec Xi Jinping une déclaration sur la nécessité de faire "avancer la multipolarité". Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, mène depuis le début de la guerre une opération de charme. De Pretoria à Khartoum, en passant par l’Égypte, le Mali et l’Éthiopie, il ne cesse d’invoquer la "création d’un ordre mondial multipolaire contre "l’hégémonie de l’Occident".
La Chine pas plus tard qu' hier lundi 6 mars 2023 dénonce sans ambages cette hégémonie occidentale « Des pays occidentaux, menés par les États-Unis, ont mis en œuvre une politique d'endiguement, d'encerclement et de répression contre la Chine, ce qui a entraîné des défis sans précédent pour le développement de notre pays », a déclaré Xi Jinping selon un compte-rendu de l'agence de presse Chine nouvelle publié lundi soir. Une rhétorique proche de celle de son homologue russe.
Féroce rivalité entre la Chine et les Etats-Unis
D'autant que les sujets de frictions entre la Chine et les Etat-Unis se sont multipliés ces dernières années, du traitement des musulmans ouïghours au déséquilibre de la balance commerciale, en passant par Taïwan, la domination dans les technologies de pointe ou les accusations d'espionnage, dans l’affaire des ballons notamment. Pour la fabrication des semi-conducteurs, les Américains ayant perdu leur position dominante au profit du géant asiatique , les États-Unis, au nom d'une menace supposée à sa sécurité nationale, ont ainsi multiplié ces derniers mois les sanctions à l'encontre des fabricants de puces chinois, désormais entravés pour s'approvisionner en technologies américaines. En février c'est au tour de Tiktok d'être accusé de pouvoir accaparer les données de ses utilisateurs, et des semi-conducteurs… Un découplage technologique s’annonce, organisé autour d’une bipolarisation sino-américaine, laissant l’Europe, décrochée, largement en retrait. Et qui en préfigure d'autres...
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Joanne Courbet pour DayNewsWorld |
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LA CENSURE WOKE A L'OEUVRE DANS LES LIVRES DE JAMES BOND
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Des références jugées « offensantes » à la suite d’un examen de sensibilité ont été supprimées des versions rééditées des romans de James Bond, écrits par l’écrivain Ian Fleming, a rapporté samedi 25 février The Telegraph. Une annonce qui intervient peu après la polémique sur la réécriture de certains passages des livres pour enfants de Roald Dahl.
De nouvelles mises à l’index. Des termes jugés offensants à la suite d’un « examen de sensibilité » et certaines « références raciales » ont été supprimés des nouvelles éditions des œuvres classiques de James Bond, a rapporté, samedi 25 février 2023, le quotidien britannique The Telegraph . Ces versions rééditées des romans de l’écrivain Ian Fleming devraient également comporter une « clause de non-responsabilité ».
Contextualisation et avertissements
Cette clause de non-responsabilité devrait être visible sur les premières pages du livre et pourrait être formulée ainsi : « Ce livre a été écrit à une époque où les termes et les attitudes qui pourraient être considérés comme offensants par les lecteurs modernes étaient monnaie courante », indique le journal. Ce dernier poursuit : « Un certain nombre de mises à jour ont été apportées à cette édition, tout en restant le plus proche possible du texte original et de la période dans laquelle il se déroule. »
Ainsi, certains termes, comme le mot « nègre » qui figuraient dans les écrits des années 1950 et 1960 ont été supprimés de cette nouvelle version des aventures de l’agent 007 qui devrait paraître en avril prochain. Certaines représentations des Noirs ont été « retravaillées » ou « supprimées », tandis que d’autres références à d’autres populations – comme celles asiatiques – ont été conservées. C’est notamment le cas de la description caricaturale et parfois grossière d’Oddjob, l’homme de main coréen du personnage d’Auric Goldfinger, dans le roman, du même nom.
Pour autant, certaines phrases considérées de nos jours comme désuètes, homophobes ou particulièrement sexistes ont été conservées. C’est le cas d’une référence à « la douce saveur du viol », à un « travail d’homme » ou bien à l’homosexualité comme un « handicap tenace », rapporte le quotidien anglais.
Polémique autour de la réédition des œuvres de Roald Dahl
Ces corrections sont les résultats d’une commande de la société détentrice des droits littéraires du personnage de James Bond. Celle-ci a en effet passé commande pour une relecture de l’œuvre de James Bond à un groupe de lecteurs sensibles et susceptibles d’apporter des modifications. Cette mise à jour intervient cependant à la suite d’une première polémique au Royaume-Uni sur la réécriture de certains passages des livres pour enfants de Roald Dahl.
En effet, les ayants droit de l’œuvre de Roald Dahl ont annoncé mi février qu’ils comptaient lisser le langage de tous les romans pour enfants de l’écrivain britannique. Le nombre de termes modifiés est vaste, touchant à des questions considérées comme sensibles : race et ethnicité, genre, poids, apparence physique, santé mentale, violences, etc. Un personnage « énormément gros » est dès lors devenu « énorme ». « Un truc fou » est devenu « un truc bizarre ».
Cette révélation avait particulièrement choqué en Grande-Bretagne. « C’est de la censure absurde », avait écrit l’écrivain Salman Rushdie sur Twitter. Malgré cette réécriture en anglais, à l’initiative des ayants droit, son éditeur français, Gallimard, a indiqué, mardi 21 février, qu’il comptait laisser intacts les textes de l’auteur britannique.
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Jenny Chase pour DayNewsWorld |
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LA CHINE "TRES INQUIETE" DU CONFLIT EN UKRAINE PRONE "LE DIALOGUE"
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La Chine a appelé mardi à "promouvoir le dialogue" en Ukraine, se disant "très inquiète" du conflit qui "s'intensifie et devient même hors de contrôle". Cette guerre constitue un dossier délicat pour Pékin, en raison de ses forts liens diplomatiques et économiques depuis plusieurs années avec Moscou, consolidés par l'intérêt commun de faire contrepoids à Washington.Officiellement neutre, la Chine appelle à respecter la souveraineté des Etats, y compris de l'Ukraine, tout en exhortant la communauté internationale à prendre en compte les préoccupations de Moscou en matière de sécurité.
A quelques jours du premier anniversaire de l'invasion russe le 24 février, le secrétaire d'Etat Antony Blinken a dit craindre que la Chine envisage de fournir des armes à la Russie - des allégations démenties par Pékin. "Voilà près d'un an maintenant que la crise en Ukraine a connu une escalade générale", a déploré mardi Qin Gang, le ministre chinois des Affaires étrangères, lors d'une conférence à Pékin. "La Chine est très inquiète de ce conflit qui s'intensifie et devient même hors de contrôle", a-t-il souligné devant plusieurs dizaines d'ambassadeurs et diplomates étrangers.
Pékin voit par ailleurs avec méfiance les livraisons d'armes à l'Ukraine. "Nous demandons aux pays concernés de cesser au plus vite de jeter de l'huile sur le feu et de cesser de rejeter la faute sur la Chine", a souligné Qin Gang, en référence notamment aux appels occidentaux lancés à Pékin afin de mettre la pression sur Moscou. "Nous continuerons à promouvoir les pourparlers de paix (...) et à travailler avec la communauté internationale afin de promouvoir le dialogue et la consultation, répondre aux préoccupations de toutes les parties et rechercher la sécurité commune".
"Tapage"
Qin Gang a également rejeté tout parallèle entre l'Ukraine et Taïwan, île que la République populaire de Chine entend attacher au reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.
Il convient de "cesser de faire du tapage en criant 'Aujourd'hui l'Ukraine, demain Taïwan'", a souligné le ministre, répliquant aux inquiétudes sur une potentielle invasion militaire chinoise du territoire insulaire de 23 millions d'habitants. "Les pressions et les tentatives pour contenir la Chine, venant de l'extérieur, sont de plus en plus fortes" et "constituent une menace sérieuse pour la souveraineté et la sécurité de la Chine", a déclaré Qin Gang. "La Chine s'est toujours engagée sur la voie du développement pacifique. Elle n'a jamais pris l'initiative d'un conflit ou d'une guerre, ni envahi un centimètre de terrain d'un autre pays."
Rencontre avec Poutine ?
Sur l'Ukraine, Pékin a affirmé la semaine dernière vouloir rendre publique prochainement une proposition pour trouver "une solution politique" à la guerre. Le patron de la diplomatie chinoise, Wang Yi, est lui attendu mardi en Russie, dernière étape d'une tournée européenne qui l'a déjà mené en France, en Italie, en Hongrie et en Allemagne.
Le Kremlin a déclaré lundi que M. Wang pourrait rencontrer le président Vladimir Poutine au cours de sa visite, selon l'agence de presse russe Tass. La pression occidentale s'accroît sur la Chine, qui n'a jamais appuyé ni critiqué publiquement l'offensive russe, tout en exprimant plusieurs fois son soutien à Moscou face aux sanctions occidentales.
"La fourniture d'un soutien létal à la Russie pour aider à sa guerre d'agression en Ukraine aurait de réelles conséquences sur nos relations avec la Chine", a souligné Antony Blinken. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a lui estimé qu'une éventuelle livraison d'armes par la Chine à la Russie constituerait une "ligne rouge" pour l'Union européenne
Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, a démenti lundi les allégations américaines, accusant Washington de "diffuser de fausses informations".
"Ce sont les Etats-Unis et non la Chine qui envoient constamment des armes sur le champ de bataille", a-t-il ajouté.
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Britney Delsey pour DayNewsWorld |
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UNE AIDE HUMANITAIRE AU COMPTE-GOUTTE
EN SYRIE
EN RAISON DE CONSIDERATIONS GEOPOLITIQUES
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Dix camions ont franchi , ce dimanche 12 février 2023, la frontière avec la Turquie au point de passage de Bab-al Hawa, dans le nord-ouest de la Syrie. Ils apportent enfin de quoi confectionner des abris d'urgence avec des bâches en plastique, des couvertures, des matelas, des cordes ou encore des vis et des clous.
Cette aide humanitaire est cruciale, martèlent de concert les ONG, notamment dans les zones rebelles où la situation était déjà dramatique. Avant même les séismes, le nord-ouest de la Syrie abritait, selon l’ONU, 2,9 million de déplacés et 4 millions d’habitants ayant besoin d’une assistance hivernale.
Et pourtant cinq jours plus tard, l'aide humanitaire peine toujours à arriver en Syrie. Si la Turquie a pu bénéficier assez rapidement d'une assistance internationale - 95 pays ont répondu à la demande d’aide de la Turquie - le voisin syrien apparaît comme le grand oublié de cette vague de soutien et n'a d'abord pu compter que sur son allié russe, puis dans un second temps sur les Émirats arabes unis, l'Iran et l'Égypte.
Pourquoi ?
Une région déchirée par la guerre civile
Le pays baigne depuis 11 ans dans une guerre civile opposant le pouvoir central mené d'une main de fer par Bachar Al-Assad et diverses rébellions armées. Un conflit qui a progressivement isolé Damas et son dirigeant autoritaire et qui complexifie aujourd'hui l'envoi de secouristes dans la région.
Le nord de la Syrie touché par le tremblement de terre est en effet un territoire profondément divisé . La région est divisée en quatre : les territoires contrôlés par les Forces démocratiques syriennes (FDS), principalement kurdes, ceux gérés par des jihadistes, la zone frontalière sous influence turque et celle soumise au régime de Bachar Al-Assad. La région touchée par le tremblement de terre peut se diviser en quatre zones, chacune contrôlée par un groupe différent. D'une part, la ville d’Alep et ses alentours qui sont aux mains du gouvernement de Bachar al-Assad. D'autre part, les zones rebelles avec la région d'Idleb, contrôlée par Hayat Tahrir al-Cham (HTS héritier du groupe Al-Qaïda), celles le long de la frontière turque avec des rebelles pro-Turcs et celles de l'est, tenue par les forces démocratiques syriennes (FDS). Et ces quatre zones sont parfois elles-mêmes divisées par différentes factions et milices, décrit le géographe Jean-François Corty membre de l'Ifris .
"Chaque groupe va essayer de tirer la couverture vers elle et de tirer avantage de cette situation", déplore-t-il. Avec comme corollaire une instrumentalisation de l'aide humanitaire...
Le risque de blocage turc
L'attitude de la Turquie constitue également un point de blocage non négligeable à l'acheminement de vivres en Syrie. Les Turcs veulent qu'on les aide eux en priorité. Erdogan joue une partie de sa réélection là-dessus. Et il est impossible de prendre la direction de la Syrie par la route depuis la Turquie sans l'accord d'Ankara. Sans compter la haine viscérale que voue le régime turc aux populations kurdes, qui vivent encore dans la région, et qui ne peuvent donc rien espérer d'Ankara.
Un unique point de passage à la frontière turco-syrienne
En outre le seul moyen pour accéder au nord-ouest de la Syrie est de passer par des corridors humanitaires à partir de la Turquie, même si « la neige et les températures glaciales » compliquent le transport de matériel, a exposé El-Mostafa Benlamlih, coordinateur auprès de l'ONU, mercredi lors d'un point presse. Initialement, les Nations unies garantissaient l'ouverture de quatre points de passage. Mais en 2020, sous la pression de la Russie et de la Chine, alliées du gouvernement syrien, trois postes transfrontaliers ont été fermés. Il n'existe plus que celui de Bab al Hawa, unique point de passage sur la frontière, garanti par une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies. Celui-ci a cependant été touché par les séismes, a indiqué l'ONU mardi. L'on attend donc la réouverture des trois autres points pour faciliter la mise en place de corridors humanitaires vers la Turquie. Une demande relayée jeudi par le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres : "Je serais évidemment très heureux si le Conseil de sécurité pouvait trouver un consensus pour autoriser plus de points de passage", a-t-il espéré.
La Syrie de Bachar al-Assad ostracisée
Pour les ONG et États, l'autre solution serait d'acheminer de l'aide directement à partir du territoire syrien contrôlé par Damas. Une demande que le gouvernement de Bachar al-Assad a d'ailleurs explicitement formulée mardi, pressant la communauté internationale à lui venir en aide et en promettant que cela profiterait « à tous les Syriens sur tout le territoire », y compris les zones tenues par les rebelles en Syrie, où 5,3 millions de personnes risquent de se retrouver sans abri, selon l'ONU.
Mais la communauté internationale s'est montrée dans toute son ambiguité. Face à l'urgence de la situation, l'Union européenne et les États-Unis, qui ont rompu toute relation diplomatique avec Damas, semblent chercher des solutions en demi-teinte. Jeudi, la France a ainsi annoncé une aide d'urgence à l'ensemble des régions syriennes, tout en insistant que cela ne changeait pas " l'approche politique " de Paris vis-à-vis du régime de Damas. Même son de cloche du côté des États-Unis : "Nous sommes déterminés à apporter de l’aide au peuple syrien comme nous le faisons depuis des années en tant que premier fournisseur d’aide internationale", a déclaré le secrétaire d’État Antony Blinken mercredi. "Mais les fonds iront au peuple syrien et non au gouvernement de Damas".
De leur côté, certains pays arabes ont repris contact et envoyé de l'aide au président Bachar al-Assad alors qu'il était ostracisé depuis son exclusion de la Ligue arabe fin 2011. Les Émirats arabes unis, premier pays du Golfe à avoir rétabli ses relations avec Damas, ont déjà promis une aide d'au moins 50 millions de dollars et envoyé des avions chargés d'aide humanitaire. L'Arabie saoudite et le Qatar, ont aussi promis une aide, y compris aux zones contrôlées par le gouvernement.
Selon Nick Heras, chercheur au New Lines Institute ces séismes pourraient ainsi être l'occasion, pour Bachar al-Assad, "d'essayer de faire progresser le processus de normalisation de son régime avec le reste du monde arabe".
"Il est impératif que tout le monde considère cette situation pour ce qu’elle est : une crise humanitaire dans laquelle des vies sont en jeu. S’il vous plaît, ne la politisez pas", a lancé mardi 7 février le porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU, Jens Laerke.
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Boby Dean pour DayNewsWorld |
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LA MOLDAVIE DESTABILISEE PAR LA GUERRE EN UKRAINE
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Afflux de réfugiés, crise énergétique, peur d’une invasion…
Épuisée par "autant de crises", Natalia Gravilita, Première ministre du pays voisin de l’Ukraine, a démissionné Le vendredi 10 février 2023. Et ce après un an et demi au pouvoir dans cette ex-république soviétique qui subit de plein fouet les conséquences de la guerre dans l’Ukraine .
Dès février 2022, alors que les premières bombes s’abattaient sur Kiev, Chisinau avait déclaré l’état d’urgence sur tout le territoire moldave et fermé son espace aérien. Un espace violé vendredi par le survol d’un missile de croisière russe. "Une violation inacceptable" de l’espace aérien selon Chisinau. La veille, les services de renseignement moldaves avaient par ailleurs confirmé des informations de Kiev selon lesquelles Moscou projetait de renverser le gouvernement pro-européen de Chisinau.
En quelques semaines, ce petit pays de 2,6 millions d’habitants a vu affluer 250 000 réfugiés. Dépendant à 100 % du gaz russe avant la guerre et régulièrement privé d’électricité par les frappes sur les installations ukrainiennes, il a aussi encaissé de plein fouet la crise énergétique qui a fait décoller l’inflation (34 %). Extrêmement dépendant de la Russie, le petit pays de 2,6 millions d’habitants niché entre l’Ukraine et la Roumanie a subi une réduction drastique des livraisons du géant Gazprom après l’invasion russe.
Mais plus que tout, c’est la crainte d’une invasion russe qui crispe Chisinau depuis un an. Une partie de son territoire, la Transnitrie (500 000 habitants), est déjà aux mains de séparatistes depuis 1991 : près de 12 000 militaires à la solde du Kremlin sont positionnés dans cette enclave pro-russe. Maia Sandu a accusé Moscou d’être derrière des trafics d’armes, de biens, de traites d’humains ou de financer des manifestations antigouvernementales : bref, de mener une « guerre hybride ».
Menace non démentie par Moscou... Le 3 février, dans une interview télévisée, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, n' avait-il pas évoqué une potentielle extension de la guerre en Ukraine à la Moldavie voisine ? Son tort à ses yeux ? Etre aux mains d’une présidente pro-européenne, Maia Sandu, titillée par "l’envie de rejoindre l’Otan". La question n’est pourtant pas à l’ordre du jour même si le pays a déposé en juin 2022 sa candidature pour intégrer l’Union européenne.
Nommé dès ce vendredi après-midi par la Présidente, le nouveau Premier ministre Dorin Recean, 48 ans, devrait être confirmée rapidement par le Parlement. Cet entrepreneur dans la fintech, ex-ministre de l’Intérieur, était le "conseiller défense" de Maia Sandu depuis l’invasion russe en Ukraine.
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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PLUS DE 19 300 MORTS APRES LE SEISME EN TURQUIE ET EN SYRIE
ET DES CRITIQUES A L'ENCONTRE D'ERDOGAN
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Le bilan des séismes qui ont frappé la Turquie et la Syrie ne cesse de s'alourdir.
Selon le dernier bilan annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi, au moins 19 300 personnes sont mortes en Turquie et en Syrie après le séisme de magnitude 7,8 et ses répliques qui ont frappé la région ce lundi. Il dépasse ce jeudi les 19 300 morts, avec plus de 64 000 blessés en Turquie et 5 000 en Syrie. Et les chances de survie s’amenuisent.
Selon les derniers bilans des autorités locales, la Turquie déplore officiellement au moins 16 170 morts et 6 444 bâtiments détruits. Il s’agit du pire bilan depuis le séisme de 1999, d’une magnitude de 7,4 et qui avait fait 17 000 morts dont un millier à Istanbul. En Syrie, au moins 3 162 personnes ont perdu la vie, à la fois dans les zones contrôlées par le gouvernement et les zones rebelles. Au total, le bilan provisoire s’élève à 19 332 morts.
"Le nombre de morts et de blessés devrait s’alourdir considérablement, de nombreuses familles se trouvant encore sous les bâtiments effondrés", a déclaré jeudi matin sur Twitter, Raed Saleh, le chef du service de secours dans le nord-ouest de la Syrie.
Le ministre de l’intérieur turc a averti, mardi, que les prochaines quarante-huit heures seraient "cruciales" pour retrouver d’éventuels survivants. L’aide internationale a commencé à arriver en Turquie, où un deuil national a été décrété pour sept jours.
Il s'impose d'ores et déjà comme l'un des dix plus meurtriers du siècle, et pourrait dépasser les 17.000 morts déplorés lors du dernier séisme d'ampleur en Turquie, en 1999.
Certains experts turcs craignent même un bilan proche du séisme de 1939 (34.000 morts, le pire dans le pays depuis sept siècles) en raison du nombre vraisemblablement très élevé de personnes englouties sous les décombres de milliers d'immeubles.
Erdogan, fortement critiqué, reconnaît "des lacunes"
Après le violent séisme qui a frappé son pays lundi, le président turc Recep Tayyip Erdogan se retrouve sous pression à trois mois d'élections présidentielle et législatives qui s'annonçaient déjà serrées avant la catastrophe. Face à la montée des critiques concernant la lenteur et l'inorganisation des secours, le dirigeant au pouvoir depuis 2003 s'est rendu dans la zone sinistrée mercredi et a amorcé un mea culpa.
"Bien sûr qu'il y a des lacunes, il est impossible d'être préparé à un désastre pareil", a-t-il plaidé depuis la province d'Hatay, près de la frontière syrienne
"Nous avons eu des difficultés au départ avec les aéroports et sur les routes, mais aujourd'hui ça va mieux et ça ira encore mieux demain", a répondu le chef de l'Etat, Recep Tayyip Erdogan pour désamorcer la colère.
"Nous avons mobilisé toutes nos ressources, l'Etat fait son travail avec l'Afad [organisme de secours public, NDLR] et les municipalités concernées avec tous les moyens à sa disposition", a martelé le président turc, en difficulté dans les sondages pour sa réélection lors du scrutin présidentiel du 14 mai.
Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2003, a annoncé la distribution de 10.000 livres turques (494 euros) à chaque famille touchée.
Recep Tayyip Erdogan se souvient sans doute que c'est l'impéritie des autorités lors du dernier gros tremblement de terre en Turquie, en 1999, qui avait conduit son parti à la victoire trois ans plus tard. Le Premier ministre d'alors, Bulent Ecevit, avait fait l'objet de vives critiques pour avoir négligé les secours aux populations.
Cette fois, le chef de l'État a aussitôt déclaré un niveau d'urgence maximal qui en appelle à l'aide internationale.
"Toute l’aide nécessaire, quelle qu’elle soit"
Les premières équipes de secouristes étrangers sont arrivées mardi, des dizaines de pays ayant proposé leurs services à Ankara dont ceux de l’Union européenne et du Golfe, les États-Unis, la Chine et même l’Ukraine.
Selon M. Erdogan, qui a déclaré l’état d’urgence pour trois mois dans les dix provinces touchées par le séisme, quarante-cinq pays ont proposé leur aide. "Une réponse efficace à l'urgence pourrait renforcer le chef de l'État et son parti, l'AKP, en suscitant un sentiment de solidarité nationale sous la direction d'Erdogan", estime dans une note Wolfango Piccoli, du cabinet de conseil en risques politiques Teneo, basé à Londres.
De son côté l'opposition affirme que le nombre élevé de décès n'est pas seulement lié au tremblement de terre, mais à des constructions mal réglementées et de mauvaise qualité. La plupart des habitations turques ne sont pas construites aux normes antisismiques, malgré une loi votée en 2007 qui est peu appliquée en raison de la corruption.
Et la Syrie ? Côté syrien, l’inquiétude de la communauté internationale grandit à mesure que les heures passent. L'aide et les secours et internationaux en Syrie ont plus de difficulté à se mettre en place en raison de considérations géopolitiques. L’aide d’urgence « ne doit pas être politisée » a insisté l’ONU. L’Organisation des Nations unies (ONU) a toutefois reçu l’assurance qu’une partie de l’aide humanitaire d’urgence "allait passer le jeudi 10 Fevrier 2023" par le point de passage de Bab Al-Hawa, le seul autorisé entre la Turquie et le nord-ouest de la Syrie, a fait savoir l’envoyé spécial de l’ONU à Genève, Geir Pedersen. En Syrie, l’appel lancé par les autorités de Damas a cependant surtout été entendu par son allié russe. Selon l’armée, plus de 300 militaires russes sont déjà sur place pour aider les secours. Mardi, Washington avait dit travailler avec des organisations non gouvernementales (ONG) locales en Syrie, insistant sur le fait que "ses fonds iront bien sûr au peuple syrien, pas au régime [de Damas]"...
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Boby Dean pour DayNewsWorld |
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LE MONDE SE DIRIGE VERS "UNE GUERRE PLUS LARGE" SELON L'ONU
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Guerre en Ukraine, crise climatique, pauvreté extrême…
"Nous avons commencé l’année 2023 avec dans notre ligne de mire une convergence de défis jamais vus de notre vivant", s’est alarmé lundi 6 Février 2023 le secrétaire général de l’ONU devant l’Assemblée générale.
Le groupe de scientifiques gérant l’horloge de l’apocalypse a d’ailleurs estimé récemment que l’humanité n’a jamais été aussi proche de la fin du monde, désormais à 90 secondes avant minuit, a-t-il rappelé, y voyant un signal d’alarme.
"Nous devons nous réveiller et nous mettre au travail", a-t-il insisté, dressant une liste des questions urgentes pour 2023.
Tout en haut de cette liste, la guerre en Ukraine.
Les perspectives de paix ne cessent de se réduire. Les risques d’une escalade et d’un carnage supplémentaires ne cessent d’augmenter.
"Je crains que le monde ne soit pas en train d’avancer en dormant comme un somnambule vers une guerre plus large, mais je crains qu’il le fasse en fait les yeux grands ouverts", a-t-il lancé, avant de s’inquiéter d’autres menaces à la paix.
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Carl Delsey pour DayNewsWorld |
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PLUS DE 5000 MORTS DANS UN PUISSANT SEISME
EN TURQUIE ET EN SYRIE
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Plus de 5 000 personnes ont été tuées lundi dans le sud-est de la Turquie et en Syrie voisine par un puissant séisme de magnitude 7,8, suivi quelques heures plus tard par une très forte réplique de magnitude de 7,5, des secousses enregistrées jusqu’au Groenland.
La première secousse de magnitude 7,8 est survenue dans le sud-est de la Turquie, à 60 km environ à vol d’oiseau de la frontière syrienne ; Des dizaines de répliques ont suivi, avant un nouveau séisme de magnitude 7,5 dans le sud-est de la Turquie ;
Plusieurs sites archéologiques ont été touchés en Syrie et notamment la citadelle d’Alep ;
En Turquie, près de 3000 immeubles se sont effondrés, selon le président Recep Tayyip Erdogan
Le bilan ne cesse de s’alourdir, un très grand nombre de personnes restant piégées sous les bâtiments effondrés qui se comptent par milliers. La pluie et la neige, tombée à certains endroits en abondance, et la baisse attendue des températures vont rendre encore plus difficile la situation des personnes se retrouvant sans abri, ainsi que le travail des secours.
Et les bilans ne cessent de grimper. En Turquie, le décompte des morts s’établit pour le moment à 3419 et celui des blessés à 20 534, selon le vice-président Fuat Oktay.
En Syrie, au moins 1602 personnes sont mortes et 3640 ont été blessées, selon les autorités syriennes et des secouristes dans les zones rebelles. Dans la partie de la Syrie contrôlée par le gouvernement, le bilan a grimpé à 812 morts et 1449 blessés selon le ministère de la Santé.
Dans les zones sous contrôle des rebelles, les Casques blancs (volontaires de la protection civile) ont fait état de 790 morts et plus de 2200 blessés. Le bilan risque encore d’évoluer dans les villes touchées, Adana, Gaziantep, Sanliurfa, Diyarbakir notamment. À Iskenderun et Adiyaman, ce sont les hôpitaux publics qui ont cédé sous l’effet du séisme, survenu à une profondeur d’environ 17,9 kilomètres. Les
intempéries qui frappent cette région montagneuse paralysent les
principaux aéroports autour de Diyarbakir et Malatya, où il continue de
neiger très fortement, laissant les rescapés hagards, en pyjama dehors
dans le froid. L’OMS a dit elle-même s’attendre au pire et redouter « des bilans huit fois plus élevés que les nombres initiaux ».
Le premier séisme, survenu dans la nuit de dimanche à lundi, a eu lieu au niveau de la faille est-anatolienne, à l'est de la Turquie, où se rencontrent deux plaques tectoniques.Il s'agit d'une frontière tectonique majeure entre l’Anatolie et l’Europe. Au premier séisme s'en sont suivies de nombreuses répliques, dont une secousse de magnitude 7,5, survenue ce lundi en fin de matinée
La Turquie se trouve sur l'une des zones sismiques les plus actives du monde. Plusieurs tremblements de terre ont eu lieu ces dernières années dans la région. Ce séisme est le plus important en Turquie depuis le tremblement de terre du 17 août 1999, qui avait causé la mort de 17 000 personnes, dont un millier à Istanbul.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont la réaction à ce drame sera très probablement suivie à la loupe avant l’élection du 14 mai qui s’annonce très serrée, a appelé à l’union nationale. Un deuil national de sept jour a été décrété.
« Nous espérons que nous sortirons de cette catastrophe ensemble le plus rapidement possible et avec le moins de dégâts possible », a-t-il tweeté, précisant par ailleurs que la Turquie avait reçu l’aide de 45 pays.
Du monde entier affluaient les condoléances, du président américain Joe Biden à ses homologues russe Vladimir Poutine au encore chinois Xi Jinping, en passant par le pape François qui s’est dit « profondément attristé », ainsi que les propositions d’aide humanitaire et médicale.
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Boby Dean pour DayNewsWorld |
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PROLONGATION DE L'ETAT D'URGENCE
PAR LES MILITAIRES EN BIRMANIE
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Après une décennie de transition démocratique, la Birmanie est-elle condamnée à revenir durablement dans la période sombre de la dictature militaire ?
Le 1er février 2023, cela fait deux ans que les militaires ont repris le pouvoir en Birmanie, emprisonnant l’icône de la démocratie Aung San Suu Kyi et entraînant une guerre civile brutale qui a fait plus de 2 800 morts et 13 000 civils derrière les barreaux. Et en ce jour anniversaire, la junte prolonge l'état d'urgence.
En effet le Conseil national de défense et de sécurité, composé de membres de la junte, a convenu ce mercredi de prolonger de six mois l'état d'urgence en Birmanie, ont annoncé les médias officiels. La demande du chef de la junte Min Aung Hlaing de proroger l'état d'urgence, décrété lorsque les militaires ont renversé le gouvernement d'Aung San Suu Kyi en février 2021, a été acceptée, a déclaré la chaîne de télévision publique MRTV.
Le président par intérim, Myint Swe, a ajouté que "Le pouvoir souverain de l'État a de nouveau été transféré au commandant en chef ". L'état d'urgence devait expirer fin janvier, mais mardi, le Conseil national de défense et de sécurité s'est réuni pour discuter de l'état de la nation et a conclu qu'il n'était "pas encore revenu à la normale".
Les Birmans vont-ils se résigner à une nouvelle période de dictature militaire en Birmanie ? L’armée n’est-elle pas numériquement et matériellement en position de force face au mouvement de désobéissance civile ?
Un mouvement de désobéissance civile ?
Certes Min Aung Hlaing a également affirmé que le « gouvernement œuvrera à l'organisation d'élections dans toutes les régions du pays afin que le peuple ne perde pas ses prérogatives démocratiques ».
Le parti d'opposition mené par Aung San Suu Kyi (la Ligue nationale pour la démocratie ou NLD) a du mal à se faire entendre. Plusieurs hauts représentants de la Ligue nationale pour la démocratie ainsi que des activistes, des intellectuels et des artistes ont d'ailleurs été interpellés dès février 2021 .
La vie continue tant bien que mal, le prix des denrées alimentaires a doublé en deux ans, mais les salaires sont restés les mêmes. L’anniversaire du coup d’État est vécu avec morosité, et une partie de la population a décidé, comme l’année dernière, de rester à la maison – une forme de protestation silencieuse.
Un nouveau train de sanctions internationales
Les États-Unis, rejoints par la Grande-Bretagne, le Canada et l’Australie, ont annoncé, eux, un nouveau train de sanctions. Seront-elles plus efficaces que celles imposées jusqu'à présent à la Birmanie ?
Pour la première fois, Washington vise le plus grand producteur birman de gaz et de pétrole, "MOGE" : c’est dans les caisses de cette entreprise d’État que la junte puise le gros de ses revenus. En tout, six responsables (parmi eux le ministre de l’Énergie) et trois entreprises publiques voient leurs avoirs aux États-Unis gelés. Le commerce et des transferts d’argent avec eux seront interdits.
Le Royaume-Uni, lui, met sur sa liste noire deux entreprises qui fournissent du carburant d’aviation à l’armée et financent ainsi une "campagne barbare de raids aériens". Le Canada et l’Australie interdisent, eux, désormais, la vente et l’exportation de carburant destiné aux avions de combats. Car le conflit armé se poursuit dans plusieurs régions du pays. Les villages des minorités ethniques sont encore régulièrement bombardés et incendiés.
Mais selon l’ONG Human Rights Watch, aucune de ces sanctions prises au compte-gouttes n'est assez douloureuse pour forcer le régime militaire à changer sa politique.
Il est d’ailleurs peu probable que les Nations unies, divisées, imposent un embargo sur les armes, seul à même de faire plier la junte. Moscou et Pékin, tous deux soutiens des militaires birmans, s’y opposent fermement.
D'ailleurs pour nombre d'analystes, les sanctions n’ont jamais marché. Pour Sophie Boisseau du Rocher, chercheuse à l’Institut français des relations internationales (IFRI), la solution est dans les mains de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), du fait notamment "que les seuls partenaires [que les militaires birmans] considèrent véritablement, ce sont […] leurs voisins immédiats. […] Ce sont les seuls qui peuvent véritablement essayer d’avoir un impact sur la situation, notamment l’Indonésie. "Ce dernier pays, affirme la chercheuse, "sert d’interface entre les différents acteurs politiques". Il s’agirait de trouver "un compromis […] derrière les rideaux"...
A quand « la tenue d'élections générales libres et équitables et la mise en place une véritable démocratie multipartite » promise déjà en 2021 par Myint Swe, vice-président, devenu président par intérim ? |
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Alyson Braxton pour DayNewsWorld |
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DENONCER AUSSI LA PERSECUTION
DE 360 MILLIONS DE CHRETIENS DANS LE MONDE
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"La persécution des chrétiens, minoritaires dans beaucoup de pays, reste dans l’angle mort de nos préoccupations. Elle soulève peu d’indignation. Elle ne suscite pas de sanctions. À l’ombre du silence, elle progresse considérablement d’une année à l’autre.", s'insurge Jeanne Emmanuelle Hutin dans un Editorial du 29 janvier 2023 de l'Ouest.
Un chrétien sur sept En effet le constat est sans appel : plus de 360 millions de chrétiens ont été « fortement persécutés et discriminés » en raison de leur foi dans le monde en 2022 et la Corée du Nord est le pire pays pour les chrétiens, selon un rapport de l’ONG Portes ouvertes publié mercredi 18 janvier. Cette ONG protestante publie chaque année un « index mondial » de la persécution des chrétiens, recensant toutes les atteintes, allant de l'« oppression quotidienne discrète » aux « violences les plus extrêmes ». Ce rapport annuel révèle un phénomène mondial d’une ampleur considérable.
Deux fois plus qu’il y a trente ans
Entre le 1er octobre 2021 et le 30 septembre 2022, ce sont " plus de 360 millions " de catholiques, orthodoxes, protestants, baptistes, évangéliques, pentecôtistes de 76 pays qui ont été "fortement persécutés dans le monde, soit un chrétien sur sept", a affirmé Patrick Victor, directeur de Portes ouvertes France, lors d’un point presse.
Un nombre identique à l’année 2022. Mais depuis trente ans, "la persécution s’est étendue" avec aujourd’hui "76 pays à persécution forte contre 40 " recensés dans le premier index de l’ONG en 1993, a souligné Guillaume Guennec. En outre,"la persécution s’intensifie dans les pays concernés", a-t-il ajouté.
En 2022, 5 621 chrétiens ont été tués. L’ONG a aussi comptabilisé "4 542 chrétiens détenus" (dont 1 750 en Inde), contre 4 277 l’année précédente, et " 5 259 chrétiens kidnappés" (dont 4 726 au Nigeria), contre 3 829. Le nombre total d’églises fermées, attaquées, détruites s’établit à 2 110, en baisse (5 110 en 2021).
Toutes persécutions confondues, la Corée du Nord est passée en tête du classement, détrônant l’Afghanistan. Suivent la Somalie, le Yémen, l’Érythrée, la Libye, le Nigeria, le Pakistan, l’Iran, l’Afghanistan et le Soudan.
" 80 chrétiens condamnés " en Iran
Sur les trente dernières années, trois tendances sont constatées. "Le continent africain est marqué par une montée en puissance de l’extrémisme islamique", avec 26 pays à persécution forte contre sept en 1993.
En outre, "les chrétiens sont souvent les victimes du nationalisme religieux ou idéologique", ajoute l’ONG, citant la Chine, depuis 2017, ou encore l’Inde, avec une « explosion des violences ». Enfin, l’organisation déplore "l’exode chrétien" au Moyen-Orient :"les exactions de (l’organisation) État islamique ont encouragé les chrétiens à fuir l’Irak et la Syrie".
Totalitarisme, nationalisme religieux, djihadisme, oppressions islamique et clanique, corruption sont les facteurs de cette persécution, analyse encore Portes Ouvertes.
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Andrew Preston pour DayNewsWorld |
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DEUX ATTAQUES MEURTRIERES
A JERUSALEM-EST
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La première a eu lieu vendredi 27 janvier 2023 au soir, près d'une synagogue, et la deuxième s’est déroulée ce samedi 28 janvier 2023 matin, à proximité d’un site archéologique de la Cité de David.
Au lendemain d’une première fusillade ayant fait sept morts vendredi soir à Jérusalem-Est (Israël), la ville a de nouveau été prise pour cible ce samedi. Un père et son fils ont ainsi été blessés dans une seconde attaque perpétrée près d'un site archéologique.
Les faits
Au cours de la première fusillade qui s’est déroulée dans la soirée du vendredi 27 janvier, un Palestinien de 21 ans s’est rendu à proximité d’une synagogue du quartier de Neve Yaakov pendant les prières du shabbat et s’est mis à tirer sur les personnes présentes. Sept d'entre elles ont été tuées. A la suite d’une course poursuite et de tirs échangés avec les policiers, l’auteur des faits a été abattu. Pour le chef de la police, Kobi Shabtai, il s’agit de "l’une des pires attaques" subies par Israël ces dernières années.
Jérusalem-Est a connu une deuxième attaque ce samedi 28 janvier, au matin. Elle a eu lieu près d’un site archéologique de la Cité de David, dans le quartier de Silwan et a fait deux blessés, un père de 47 ans et son fils de 23 ans. L’assaillant a été "neutralisé et blessé" par des passants qui détenaient un permis de port d'armes, d’après un communiqué de la police israélienne.
Des bilans lourds, inédits depuis des années, sanglant apogée de quatre semaines de tensions entre Israéliens et Palestiniens.
L'un des deux assaillants âgé de 13 ans
Concernant l'auteur de la première attaque, peu d'informations avaient filtré à son sujet samedi matin. Les enquêteurs ont arrêté quarante-deux personnes en marge de la fusillade. Certaines d’entre elles sont des membres de la famille de l'assaillant de 21 ans ou encore des habitants de son quartier.
L’auteur de la deuxième fusillade de ce samedi est un autre Palestinien. Les policiers ont précisé qu'il s'agissait d'un adolescent âgé de seulement 13 ans. Il a rapidement été interpellé par les forces de l’ordre israéliennes.
Des réactions en cascade
L'attaque de Jérusalem "est une réaction naturelle aux crimes de l'occupation contre notre peuple palestinien", a commenté le Hamas, tandis que Benyamin Nétanyahou a promis des "mesures immédiates". Le président des Etats-Unis, Joe Biden, a fustigé une "atroce attaque terroriste" et une "attaque contre le monde civilisé".
Le chef de la diplomatie américaine, Anthony Blinken, doit se rendre lundi et mardi en Israël et Cisjordanie pour insister, selon Washington, sur "la nécessité urgente de prendre des mesures de désescalade".
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Sandra Stac pour DayNewsWorld |
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COVID POURQUOI LE NOMBRE DE DECES EN CHINE EST-IL SOUS-EVALUE SELON L'OMS ?
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L’OMS avait critiqué ces dernières semaines la réticence de la Chine à partager des données fiables sur la vague de Covid, ainsi que la définition très étroite d’un décès attribué au virus.
Or pour la première fois depuis l'abandon de sa stratégie « zéro Covid », la Chine a admis samedi que près de 60 000 personnes étaient mortes du Covid-19 entre le 8 décembre 2022 et le 12 janvier 2023. Douze fois plus de morts en un mois qu'en trois ans donc selon les chiffres officiels. En annonçant samedi « 59 938 » décès du Covid-19 dans les hôpitaux, la Chine a rapproché son bilan officiel de la situation réelle.
Un nombre qui semble toutefois largement sous-évalué.
Depuis décembre, les Chinois ne sont quasiment plus soumis à aucune restriction. L'isolement obligatoire et les quarantaines dans des centres ont pris fin. Dans le même temps, les autorités sanitaires ont donné un coup d'accélérateur à la campagne de vaccination chez les plus âgés.
Mais les spécialistes sont formels : avec la brusque levée de toutes les restrictions sanitaires, le véritable bilan est bien plus élevé.
En effet ce bilan n'intègre que les décès enregistrés à l'hôpital, submergées depuis plus d'un mois par une inédite flambée des contaminations. Aucune personne décédée du Covid à domicile ou avant sa prise en charge par un établissement de soins n'est comptabilisé.
Aussi impressionnant soit-il, l'effort de transparence de Pékin (12 fois le bilan total des trois dernières années en seulement cinq semaines) n'est pas représentatif de la réalité.
Entre le 8 décembre 2022, premier jour de l’après-zéro Covid, et le 12 janvier, le nombre de morts liées à la maladie dans les hôpitaux chinois s’est élevé à 59 938, a indiqué Jiao Yahui, directrice du bureau de l’administration médicale au sein de la commission nationale de santé.
Sur ce nombre, 5 503 décès sont dus à une insuffisance respiratoire, et les 54 435 autres résultent d’une combinaison du Covid-19 et d’autres affections. L’âge moyen des personnes décédées s’établit à 80,3 ans, a-t-elle précisé. Neuf patients décédés sur dix étaient âgés de 65 ans et plus.
Jusqu’alors, la Chine ne comptabilisait que les décès dus à une insuffisance respiratoire, et non les décès « liés » au Covid-19. Cette définition très restrictive avait été critiquée par la communauté internationale et par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette dernière a salué la nouvelle communication chinoise.
Estimant d'ailleurs que « seuls 5503 malades sont morts directement d'une insuffisance respiratoire due au Covid-19 », les autorités sanitaires semblent déjà en atténuer la portée.
Peut-être pour satisfaire l'OMS, plutôt que s'astreindre à dresser un bilan crédible.
Un enjeu politique pour Xi Jinping
Difficile pour Pékin d'aller au-delà. Si la Chine se mettait à changer les chiffres , à alourdir un peu plus le bilan, ne serait-ce pas une manière de se dédire par rapport à la politique 'zéro Covid' qui a été menée ?
Or, le président chinois Xi Jinping, en poste depuis 2020, aujourd'hui fragilisé par trois ans d'épidémie, cherche à garder sa mainmise sur le pouvoir. Les déplacements des millions de Chinois, qui se retrouvent en famille pour les festivités du Nouvel An lunaire, représentent un enjeu fort pour les autorités, qui redoutent un nouveau rebond épidémique.
Sur place, beaucoup d'hôpitaux sont débordés. Les malades seraient parfois si nombreux que les brancards resteraient sur le trottoir , selon nos envoyés spéciaux. Les funérariums saturés.
Une population dénuée de protection face au virus
Si nous supposons que 70 % de la population chinoise est infectée au cours des prochains mois, et que 0,1 % des personnes infectées meurent (une estimation prudente du taux de mortalité de l’omicron dans une population peu exposée au SARS-CoV-2), un calcul simple suggère que le nombre de décès pourrait frôler le million.
Une modélisation de l’université Fundan (Shanghai) arrivait à un chiffre de 1,55 million. À ce stade, la Chine ne peut pas faire grand-chose pour éviter un nombre important de cas et de décès.
Et encore : la population chinoise est peu ou mal vaccinée dans son ensemble, et a été relativement épargnée par les vagues précédentes du fait de la très stricte politique « zéro Covid ». Or la moindre virulence d'Omicron tient essentiellement... à la vaccination et aux précédentes infections. En témoigne le cas de Hong Kong, décimée par Omicron l'hiver dernier.
Qu’en est-il de l’immunité vaccinale ?
En effet les taux de vaccination en Chine sont comparables à ceux des pays occidentaux. Mais ils montrent une caractéristique inhabituelle : ils diminuent avec l’âge.
Alors qu’elles sont les plus exposées au risque de formes graves du Covid, les personnes âgées sont ainsi le groupe démographique le moins vacciné avec seulement 40 % des personnes de plus de 80 ans ayant reçu trois doses.
De plus l’efficacité des vaccins contre la transmission a été sévèrement mise à l’épreuve, surtout depuis qu’Omicron a commencé à se propager fin 2021.
La Chine ayant utilisé des vaccins, dits « inactivés » , fabriqués par les sociétés Sinovac et Sinopharm, ces vaccins généralement sûrs, ont cependant tendance à susciter des réponses immunitaires plus faibles que les nouvelles technologies – telles celles employées dans les vaccins à ARNm (Pfizer et Moderna) ou à vecteur adénoviral (AstraZeneca et Johnson & Johnson).
Les performances des vaccins chinois ont ainsi été mitigées. Certes, le variant Omicron ( via ses nombreux sous-variants ), dominant au niveau mondial, est associé à une gravité de la maladie et un taux de mortalité significativement plus faibles que le variant Delta qu’il a remplacé…
Mais il reste une menace majeure pour les populations peu immunisées, en particulier les personnes âgées. Début de l’année 2022, Hongkong a été confronté à des problèmes similaires à ceux de la Chine continentale, avec une exposition préalable faible de sa population au virus.
Hongkong avait même des taux de vaccination des personnes âgées encore plus faibles que ceux de la Chine actuellement, mais un système de santé plus solide. Pourtant, la vague Omicron qui a balayé la mégalopole en mars 2022 a entraîné plus de décès cumulés par million d’habitants en quelques jours que ce que de nombreux pays ont connu pendant toute la pandémie…
Autre risque, justement : la survenue de nouveaux variants, du fait de l'intense circulation virale dans l'Empire du milieu.
Or pour l'ancien conseiller de Barack Obama, Ryan Hass, la Chine « va persister dans son refus » d'importer des vaccins à ARN étrangers. Selon lui, « le fait d’adopter des vaccins occidentaux reviendrait à remettre en cause le discours qu’ils ont tenu pendant tout ce temps. Tout cela va provoquer des décès qui auraient pu être évités ».
Le véritable bilan du Covid-19 en Chine ne sera probablement jamais connu, mais il sera lourd.
Au niveau international, l'inquiétude porte sur le risque « d'importation » de cas - même si, pour l'heure, aucun variant inconnu ne semble avoir émergé en Chine.
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Boby Dean pour DayNewsWorld |
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HOMMAGE AU PAPE BENOIT XVI MORT A 95 ANS
ET FERVENT GARDIEN DU DOGME
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Le corps de Benoît XVI, décédé samedi à l’âge de 95 ans, est exposé à la basilique Saint-Pierre de Rome. Là-bas, les fidèles pourront rendre un dernier hommage au feu pape émérite, avant ses funérailles prévues jeudi. Les portes de l’immense basilique du Vatican seront ouvertes au public à partir de 9 heures (heure locale) jusqu’à 19 heures, puis de 6 heures à 18 heures mardi et mercredi.
La dépouille de Joseph Ratzinger était restée jusqu’ici dans la petite chapelle privée du monastère où il vivait depuis sa renonciation en 2013, situé au cœur des jardins du Vatican.
Les premières images du pape diffusées
Le Vatican a diffusé dimanche les premières photos du corps du pape émérite, allongé sur un catafalque, vêtu de rouge - la couleur du deuil papal - et coiffé d’une mitre blanche ornée d’une ganse dorée, un chapelet dans les mains. Un crucifix, un sapin de Noël et une crèche sont visibles dans l’arrière-plan.
Le transfert de son corps à la basilique Saint-Pierre, la plus grande église catholique du monde pouvant accueillir des dizaines de milliers de fidèles, aura lieu lundi à l'aube.
La basilique, chef-d’œuvre d’architecture mêlant les styles Renaissance et Baroque achevé en 1626, est aussi l’un des lieux les plus saints du christianisme, puisqu’elle abrite la sépulture de saint Pierre, premier évêque de Rome dont les papes sont les successeurs. Dimanche, le pape François a de nouveau rendu hommage au « bien-aimé » Benoît XVI, « ce fidèle serviteur de l’Évangile et de l’Église ».
Brillant théologien et fervent gardien du dogme, Benoît XVI, dont la renonciation en 2013 avait pris le monde entier par surprise, est mort samedi matin à l'âge de 95 ans, a annoncé le Vatican.
« J'ai la douleur de vous annoncer que le pape émérite, Benoît XVI, est décédé aujourd'hui à 09h34, au Monastère Mater Ecclesiae, au Vatican. D'autres informations vous seront communiquées dès que possible », a annoncé dans un communiqué le directeur du service de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni.
Retour sur la vie du pape Benoît XVI
Joseph Ratzinger naît le 16 avril 1927 à Marktl, en Bavière, non loin de la frontière autrichienne. Lorsqu'il a 14 ans (en 1941), il est enrôlé dans les jeunesses hitlériennes. A la fin de la guerre, il commence sa formation de prêtre. Il est ordonné en 1951, tout en poursuivant ses études de théologie.
En 1977, il est nommé archevêque de Munich et Freising, puis cardinal.
En 1981, le pape Jean-Paul II le nomme préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi. C'est un des organismes de la curie romaine, chargé de promouvoir la doctrine et les mœurs conformes à la foi dans tout le monde catholique. A ce poste, il se familiarise avec les arcanes du Vatican et côtoie de très près le souverain pontife.Aussi, à la mort de Jean-Paul II, le 2 avril 2005, le cardinal Ratzinger fait partie des favoris pour succéder au pape défunt. Il est effectivement élu le 19 avril 2005 lors du conclave.
« Après le grand pape Jean-Paul II, les cardinaux m'ont élu, simple et humble ouvrier dans la vigne du Seigneur », déclare-t-il après son élection, choisissant le nom de Benoît XVI.
Dernier pape à avoir participé au Concile Vatican II, il a toutefois défendu une ligne conservatrice à la tête de l’Eglise, notamment sur l’avortement, l’homosexualité et l’euthanasie.
Un pontificat marqué par les controverses
Son décès met fin à la cohabitation insolite de deux hommes en blanc : l'Allemand Joseph Ratzinger, brillant théologien peu à l'aise avec les bains de foule, et l'Argentin Jorge Bergoglio, jésuite doté d'une parole incisive qui a voulu remettre les pauvres et les migrants au centre de la mission de l'Eglise.
Le pontificat de Benoît XVI fut marqué par de nombreuses crises .
En 2006, Benoit XVI provoque la colère du monde musulman. Dans un discours à l'université de Ratisbonne , le souverain pontife cite un empereur byzantin pour qui l'islam serait « intrinsèquement violent ». L'allusion fait scandale.
Benoit XVI s'excusera plus tard et rapidement, le Vatican organise plusieurs visites à travers le monde islamique afin de rétablir des relations interreligieuses harmonieuses. Deux mois plus tard, le souverain pontife apparaît priant aux côtés du chef religieux d'Istanbul à la Mosquée Bleue.
Son pontificat fut également marqué en 2012 par la fuite de documents confidentiels (« Vatileaks ») orchestrée par son majordome. Le scandale avait mis en évidence une Curie romaine (gouvernement du Vatican) minée par les intrigues et dénuée de rigueur financière.
Après huit ans de pontificat marqué par de multiples crises, Benoît XVI avait été également rattrapé début 2022 par le drame de la pédocriminalité dans l'Eglise.
Mis en cause par un rapport en Allemagne sur sa gestion des violences sexuelles lorsqu'il était archevêque de Munich, il était sorti de son silence pour demander « pardon » mais avait assuré ne jamais avoir couvert de pédocriminel.
Sa renonciation, annoncée en latin le 11 février 2013, fut une décision personnelle liée à ses forces déclinantes et non à la pression de scandales, avait-il assuré dans un livre de confidences paru en 2016. Par ce geste, inédit en six siècles, le premier pape allemand de l'Histoire moderne a ouvert la voie à ses successeurs dont les forces viendraient à décliner. François, 86 ans et souffrant de douleurs au genou, a lui-même laissé « ouverte » cette possibilité.
« […] je demande pardon du fond du cœur »
Le pape émérite Benoît XVI, décédé samedi à 95 ans, demande « pardon » à tous ceux auxquels il a « causé du tort », dans son testament spirituel rédigé en 2006. « A tous ceux à qui j’ai causé du tort d’une manière ou d’une autre, je demande pardon du fond du cœur », écrit Joseph Ratzinger, pape de 2005 à 2013, dans ce texte datant du 29 août 2006 et publié samedi soir par le service de presse du Saint-Siège.
« Je prie que notre terre restera une terre de foi, et je vous en supplie, chers compatriotes : ne vous laissez pas distraire de la foi », écrit également le 265e pape, qui avait surpris le monde entier en renonçant à sa charge avant de se retirer dans un monastère pendant près de dix ans.
« Et je veux remercier le Seigneur pour ma belle patrie au pied des Alpes. La Bavière, dans laquelle j’ai toujours vu briller la splendeur du Créateur lui-même », ajoute-t-il. « Et enfin, je remercie Dieu pour toute la beauté que j’ai pu expérimenter à toutes les étapes de mon voyage, mais surtout à Rome et en Italie, qui est devenue ma deuxième patrie. » « Restez fermes dans la foi ! Ne vous laissez pas déconcerter ! », exhorte-t-il encore.
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Garett Skyport pour DayNewsWorld |
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COMMENT REAGIR FACE A LA RESURGENCE DU COVID EN CHINE ?
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La Chine traverse une vague de contaminations d'ampleur inédite avec un nouveau sous-variant d’Omicron dénommé
" BF.7 ", et ce depuis l'abandon brutal, au début du mois, de sa politique dite du " zéro Covid ". Selon le Financial Times, les autorités sanitaires chinoises ont estimé que le pays enregistrait près de 37 millions de nouvelles infections par jour. Le pays a cependant annoncé la fin des quarantaines obligatoires à l'arrivée sur le territoire à partir du 8 janvier 2023 et la reprise progressive des voyages à l'étranger pour les Chinois. Plusieurs pays dont les Etats-Unis s'en inquiètent si bien que Tedros Adhanom Ghebreyesus, le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a appelé Pékin à transmettre des " informations plus détaillées ", et jugé " compréhensibles " les mesures de protections annoncées par d'autres pays envers les voyageurs en provenance de Chine. En effet plusieurs pays dont l’Italie ou le Japon, ainsi que les Etats-Unis, ont décidé d’imposer des tests obligatoires à tous les voyageurs venant de Chine.
La Chine répond à l'OMS
" Depuis l'apparition de l'épidémie, la Chine partage des informations et des données fiables avec la communauté internationale, dont l'OMS, d'une façon ouverte et transparente ", a assuré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Wang Wenbin.
" Nous avons partagé la séquence du nouveau coronavirus dès le début et contribué de manière importante au développement de vaccins et de médicaments fiables dans d'autres pays ", a-t-il ajouté devant la presse.
Vendredi, seuls 5.515 nouveaux cas et un décès ont été annoncés par le Centre chinois pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC). Des chiffres qui ne semblent plus refléter la réalité, les dépistages généralisés n'étant plus obligatoires.
" La Chine a toujours publié ses données sur les morts du Covid-19 et les cas graves dans une volonté d'ouverture et de transparence ", a assuré jeudi une haute responsable de la Santé, Jiao Yahui, citée par l'agence Chine nouvelle.
En Chine, seuls les patients morts d'une déficience respiratoire provoquée par le virus et testés positifs sont considérés comme des victimes du Covid-19. Un responsable de la politique anti-Covid de la Chine, Liang Wannian, a jugé jeudi cette décision appropriée scientifiquement, selon Chine nouvelle. D'autres pays comptabilisent les malades décédés dans les 28 jours consécutifs à un test positif.
L'UE juge « injustifié » le dépistage des visiteurs en provenance de Chine
Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies estime par contre que les Européens sont suffisamment immunisés et vaccinés. L'introduction d'un dépistage obligatoire du Covid-19 au sein de l'Union européenne pour les voyageurs arrivant de Chine est « injustifiée », a tranché jeudi le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC).
Les pays de l'UE " ont des niveaux d'immunisation et de vaccination relativement élevés " et les " variants circulant en Chine circulent déjà dans l'UE ", affirme l'agence basée à Stockholm, en ajoutant que " les infections potentielles " importées sont numériquement " plutôt faibles " par rapport au nombre d'infections déjà recensées au quotidien en Europe. Les systèmes de santé du continent sont en outre en mesure de gérer la maladie, selon les experts.
L'ECDC contredit donc l'appel de la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, qui, après avoir imposé des tests aux passagers aériens en provenance de Chine, voulait imposer la mesure à l'échelle de l'Union. Le Comité de sécurité sanitaire souhaite toutefois " poursuivre les discussions " face à une Italie très inquiète. De plus aucun nouveau variant du Covid-19 n'a été identifié. Selon les informations actuellement disponibles, les variants qui circulent en Chine sont jusqu'ici tous de la famille Omicron. Les tests pratiqués en Italie n'ont identifié aucune nouvelle souche. La population européenne a donc acquis une immunité contre eux.
D'ailleurs l'immunologue Brigitte Autran, présidente du Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires ( Covars ), n'a-t-elle pas déclaré ce jeudi 29 décembre à juste titre :
" Le test éventuel ne serait pas un frein à l'entrée du virus. Il n'y a pas de frein à l'entrée du virus : le seul frein à l'entrée du virus, c'est de ne pas venir ".
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Alyson Braxton pour DayNewsWorld |
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CHINE PROTEGER EFFICACEMENT LA VIE DE LA POPULATION CHINOISE CONTRE LE COVID
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Après l'abandon début décembre de certaines mesures contre le virus, le président chinois Xi Jinping a appelé lundi 26 décembre 2022 à prendre des mesures pour " protéger efficacement la vie de la population ", au moment où son pays fait face à une flambée de contaminations au Covid-19, a rapporté la télévision d'Etat.
Il s'agit du premier commentaire public de l'homme fort de Pékin depuis l'abandon soudain, début décembre, de strictes mesures anti-Covid, en vigueur depuis 2020.
Trois ans après l'apparition des tout premiers cas de Sars-CoV-2 à Wuhan (centre), le pays fait face à une explosion de cas. De nombreux hôpitaux sont débordés, des pharmacies font état de pénurie de médicaments contre la fièvre, tandis que de nombreux crématoriums auraient rapporté un afflux inhabituellement élevé de corps à incinérer.
" Bâtir un rempart solide contre l'épidémie "
" La prévention et le contrôle du Covid-19 en Chine sont confrontés à une nouvelle situation et de nouvelles tâches ", a souligné Xi Jinping, cité par la télévision d'Etat CCTV.
La Chine n'a annoncé officiellement que six morts du Covid depuis la levée des restrictions. Un bilan largement sous-évalué selon certains experts, alors qu'une grande partie des personnes âgées dans le pays ne sont pas vaccinées contre le virus.
Une faible immunité de la population chinoise
Le contrôle strict de la Chine sur sa population lui a en effet permis d’empêcher une transmission générale du Covid à tout son immense territoire depuis début de 2020 – ce qui est un tour de force. Les près de 10 millions de cas signalés à l’Organisation mondiale de la santé ces trois dernières années ( les chiffres diffèrent selon les sources ) ne représentent qu’une infime partie de ses 1,412 milliard d’habitants. Mais cette réussite a pour conséquence malheureuse que sa population n’a acquis qu’une immunité minimale contre le Covid par exposition au virus.
Qu’en est-il de l’immunité vaccinale ? Les taux de vaccination en Chine sont comparables à ceux des pays occidentaux. Mais ils montrent une caractéristique inhabituelle : ils diminuent avec l’âge. Alors qu’elles sont les plus exposées au risque de formes graves du Covid, les personnes âgées sont ainsi le groupe démographique le moins vacciné avec seulement 40 % des personnes de plus de 80 ans ayant reçu trois doses.
De plus l’efficacité des vaccins contre la transmission a été sévèrement mise à l’épreuve, surtout depuis qu’Omicron a commencé à se propager fin 2021.
La Chine ayant utilisé des vaccins, dits " inactivés ", fabriqués par les sociétés Sinovac et Sinopharm, ces vaccins généralement sûrs, ont cependant tendance à susciter des réponses immunitaires plus faibles que les nouvelles technologies – telles celles employées dans les vaccins à ARNm (Pfizer et Moderna) ou à vecteur adénoviral (AstraZeneca et Johnson & Johnson).
Les performances des vaccins chinois ont ainsi été mitigées. Certes, le variant Omicron ( via ses nombreux sous-variants ), dominant au niveau mondial, est associé à une gravité de la maladie et un taux de mortalité significativement plus faibles que le variant Delta qu’il a remplacé… Mais il reste une menace majeure pour les populations peu immunisées, en particulier les personnes âgées.
Toute campagne de vaccination axée sur les personnes les plus vulnérables est toutefois toujours susceptible d’être bénéfique.
" Nous devons mener une campagne de santé patriotique plus ciblée (...) et bâtir un rempart solide contre l'épidémie ", a précisé le président chinois Xi Jinping
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Boby Dean pour DayNewsWorld |
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ACCORD HISTORIQUE "KUNMING-MONTREAL" SUR LA BIODIVERSITE
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Les pays du monde entier ont adopté lundi 19 décembre un accord historique à Montréal pour tenter d'enrayer la destruction de la biodiversité et de ses ressources, indispensables à l'humanité.
Le rendez-vous semblait crucial : aucun des précédents objectifs portant sur la période 2010-2020 n’avait été atteint et pourtant la pression sur les milieux naturels ne cesse de s’accroître. Les espèces disparaissent à un rythme sans précédent, plus d’un million est menacé d’extinction et 75 % de la surface terrestre a déjà été altérée par l’homme.
La conférence de l'ONU sur la biodiversité s'ouvrait donc à Montréal avec un défi colossal : conclure en deux semaines un accord historique, la « dernière chance » de sauver les espèces et les milieux naturels d'une destruction irréversible. Les délégués de plus de 190 pays se sont retrouvés jusqu'au 19 décembre pour adopter un nouveau cadre mondial décennal pour sauvegarder la nature et ses ressources indispensables à l'humanité.
« L'humanité est devenue une arme d'extinction massive », avait tonné mardi 13 décembre 2022 le secrétaire général de l'ONU, lors du lever de rideau du sommet, à cause de « notre appétit sans limite pour une croissance économique incontrôlée et inégale ».
« Nous avons ensemble franchi un pas historique »,
Après quatre années de négociations difficiles, dix jours et une nuit de marathon diplomatique, plus de 190 États sont parvenus à un accord sous l'égide de la Chine, présidente de la COP15, malgré une opposition de la République démocratique du Congo. Ce « pacte de paix avec la nature » appelé « accord de Kunming-Montréal » vise à protéger les terres, les océans et les espèces de la pollution, de la dégradation et de la crise climatique.
« Les pays se sont mis d'accord sur une feuille de route visant notamment à protéger 30% de la planète d'ici 2030 et à débloquer 30 milliards de dollars d'aide annuelle à la conservation pour les pays en développement. L'accord a été adopté », a déclaré Huang Runqiu, le président chinois de la COP15, lors d'une séance plénière organisée en pleine nuit, avant de laisser retomber son marteau sous les applaudissements des délégués aux traits tirés par la fatigue.
« Nous avons ensemble franchi un pas historique », s'est félicité Steven Guilbeault, le ministre de l'Environnement du Canada, pays hôte du sommet.
Aires protégées
Mais le texte donne également des garanties pour les peuples autochtones, gardiens de 80% de la biodiversité subsistante sur Terre, propose de restaurer 30% des terres dégradées et de réduire de moitié le risque lié aux pesticides.Et pour tenter de résoudre la question financière toujours brûlante entre le Nord et le Sud, la Chine propose par ailleurs d'atteindre « au moins 20 milliards de dollars » d'aide internationale annuelle pour la biodiversité d'ici 2025 et « au moins 30 milliards d'ici 2030 ».
En échange de leurs efforts, les pays les moins développés réclamaient aux pays riches 100 milliards de dollars par an. Soit au moins 10 fois l'aide internationale actuelle pour la biodiversité.
Outre les subventions, les pays du Sud poussaient aussi fortement à la création d'un fonds mondial dédié à la biodiversité - une question de principe - à l'image de celui obtenu en novembre pour les aider à affronter les dégâts climatiques.
Sur ce point, la Chine propose comme compromis d'établir dès 2023 une branche dédiée à la biodiversité au sein de l'actuel Fonds mondial pour l'environnement (FEM), dont le fonctionnement actuel est jugé très déficient par les pays les moins développés.
Cette COP15, sœur jumelle, dans l'ombre, des COP sur le climat, est « notre chance d'arrêter cette orgie de destruction », avait déclaré le secrétaire général de l'ONU.
L'ambition affichée a été entendue de sceller un accord aussi historique que celui de Paris pour le climat en 2015.
Reste à affiner et perfectionner les mécanismes de financements tout en assurant leur mission première : financer de manière stable et pérenne la protection de la biodiversité.
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Britney Delsey pour DayNewsWorld |
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LA CHINE ACTE LA FIN DE SA STRATEGIE ZERO COVID . QU'EN EST-IL DE L'IMMUNITE DES CHINOIS ?
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La Chine est le seul grand pays qui, jusqu’à récemment, a continué à appliquer une stratégie « zéro Covid ».
Depuis le 7 décembre 2022 dernier, elle fait désormais machine arrière. D’autres pays, dont l’Australie, la Nouvelle-Zélande et Singapour, avaient également cherché à éliminer totalement le Covid de leur territoire en début de pandémie, mais tous avaient finalement abandonné cette approche. Les coûts sociaux et économiques croissants étaient devenus insoutenables, tout comme les efforts exigés… face à la prise de conscience que l’élimination locale du Covid ne pouvait être que transitoire, constate.Francois Balloux, Chair Professor, Computational Biology, UCL.
En République populaire de Chine, la stratégie sanitaire qui s’appuyait sur des mesures comme les tests PCR de masse, la fermeture de villes et de provinces entières ou la mise en quarantaine de toute personne susceptible d’avoir été exposée au virus, est à son tour devenue impossible à tenir.
La dureté et souvent l’application arbitraire du zéro Covid a alimenté une fatigue et un ressentiment croissant au sein de la population, qui se sont traduits récemment par de grandes manifestations publiques.
Les restrictions ont également montré leurs limites face à Omicron : moins sévère mais plus transmissible, ce variant a une période d’incubation plus courte que les précédentes lignées du SARS-CoV-2, et il contourne largement la protection contre l’infection conférée par les vaccins originaux.
Il est compréhensible que les autorités chinoises finissent maintenant par prendre des mesures pour assouplir les restrictions… Cependant, la sortie d’une politique zéro Covid a été douloureuse pour tous les pays qui l’ont faite. Et la Chine ne fera pas exception, elle est même confrontée à des défis uniques dans cette transition.
Une faible immunité de la population chinoise
Le contrôle strict de la Chine sur sa population lui a permis d’empêcher une transmission générale du Covid à tout son (immense) territoire depuis début de 2020 – ce qui est un tour de force. Les près de 10 millions de cas signalés à l’Organisation mondiale de la santé ces trois dernières années (les chiffres diffèrent selon les sources) ne représentent qu’une infime partie de ses 1,412 milliard d’habitants. Mais cette réussite a pour conséquence malheureuse que sa population n’a acquis qu’une immunité minimale contre le Covid par exposition au virus.
Qu’en est-il de l’immunité vaccinale ? Les taux de vaccination en Chine sont comparables à ceux des pays occidentaux… Mais ils montrent une caractéristique inhabituelle : ils diminuent avec l’âge. Alors qu’elles sont les plus exposées au risque de formes graves du Covid, les personnes âgées sont ainsi le groupe démographique le moins vacciné avec seulement 40 % des personnes de plus de 80 ans ayant reçu trois doses.
Autre point : l’efficacité des vaccins contre la transmission a été sévèrement mise à l’épreuve, surtout depuis qu’Omicron a commencé à se propager fin 2021. Toutefois, la protection contre les formes les plus sévères et la mort procurée par les vaccins à ARNm utilisés par les pays occidentaux restait, elle, solide.
Mais la Chine a utilisé des vaccins différents de sa conception, dits « inactivés », fabriqués par les sociétés Sinovac et Sinopharm. Ce type de vaccin est basé sur des agents pathogènes (en l’occurrence le SARS-CoV-2, le virus responsable du Covid-19) qui sont tués, ou inactivés, avant leur inoculation. Si ces vaccins sont généralement sûrs, ils ont tendance à susciter des réponses immunitaires plus faibles que les nouvelles technologies – telles celles employées dans les vaccins à ARNm (Pfizer et Moderna) ou à vecteur adénoviral (AstraZeneca et Johnson & Johnson).
Les performances des vaccins chinois ont ainsi été mitigées. Alors que deux doses du vaccin Sinovac semblent avoir permis de réduire les décès de 86 % au Chili, les résultats à Singapour suggèrent une moins bonne protection contre les formes sévères que leurs équivalents à ARNm.
Certes, le variant Omicron (via ses nombreux sous-variants), dominant au niveau mondial, est associé à une gravité de la maladie et un taux de mortalité significativement plus faibles que le variant Delta qu’il a remplacé… Mais il reste une menace majeure pour les populations peu immunisées, en particulier les personnes âgées.
Début de l’année 2022, Hongkong a été confronté à des problèmes similaires à ceux de la Chine continentale, avec une exposition préalable faible de sa population au virus. Hongkong avait même des taux de vaccination des personnes âgées encore plus faibles que ceux de la Chine actuellement, mais un système de santé plus solide.
Pourtant, la vague Omicron qui a balayé la mégalopole en mars 2022 a entraîné plus de décès cumulés par million d’habitants en quelques jours que ce que de nombreux pays ont connu pendant toute la pandémie…
Les infections au Covid augmentent maintenant rapidement en Chine, dépassant les 30 000 nouveaux cas quotidiens début décembre (pour tomber moins de 9000 ces jours-ci, du fait de la fin des tests PCR systématiques : attention, ces chiffres ne sont plus significatifs, les particuliers n’informant plus forcément les autorités des résultats des autotests pratiqués à domicile, ndlr). Avec l’assouplissement des restrictions et l’arrêt de la principale application de traçage des déplacements, il ne fait aucun doute que la hausse des contaminations va continuer.
Étant donné le faible niveau d’immunité en Chine, une forte augmentation du nombre de cas pourrait probablement entraîner un grand nombre d’hospitalisations et conduire à un nombre dramatique de décès.
Si nous supposons que 70 % de la population chinoise est infectée au cours des prochains mois, et que 0,1 % des personnes infectées meurent (une estimation prudente du taux de mortalité de l’omicron dans une population peu exposée au SARS-CoV-2), un calcul simple suggère que le nombre de décès pourrait frôler le million. Une modélisation de l’université Fundan (Shanghai) arrivait à un chiffre de 1,55 million.
À ce stade, la Chine ne peut pas faire grand-chose pour éviter un nombre important de cas et de décès. Toute campagne de vaccination axée sur les personnes les plus vulnérables est toutefois toujours susceptible d’être bénéfique.
Les services de santé chinois sont assez fragiles et la pénurie de lits en soins intensifs représente une vulnérabilité particulière. Une levée progressive des restrictions comme l’ont fait d’autres pays est une option pour tenter d’« aplanir la courbe » et éviter que son système sanitaire ne soit débordé. Un aiguillage efficace des patients, en veillant notamment à ce que seuls ceux qui ont le plus besoin de soins soient admis à l’hôpital, pourrait contribuer à réduire le nombre de décès si l’épidémie explosait.
Une population vulnérable
Une vague importante de Covid en Chine n’aura pas nécessairement un impact significatif sur la situation mondiale. Les lignées de SARS-CoV-2 qui se propagent actuellement dans le pays, comme BF.7 (qui se transmet plus vite et avec une période d’incubation plus courte et une plus grande capacité à infecter que les autres variants d’Omicron ; avec un nombre de personnes contaminées en l’absence de mesures de contrôle de la transmission par un individu infecté, ou R0, de 10 ou plus), se retrouvent déjà ailleurs dans le monde.
De plus, la circulation dans une population peu protégée au niveau immunologique ne devrait pas exercer de pression supplémentaire importante sur le virus au point qu’il doive développer de nouveaux variants pour continuer à se propager.
Mais pour la Chine elle-même, la situation est différente. Elle pourrait être confrontée à une possible catastrophe humanitaire, et il s’agit là d’un défi bien plus important.
Les autorités chinoises ont été les premières à prendre des mesures sans précédent pour enrayer la propagation virale et à s’en faire les championnes, fournissant à la planète un modèle drastique de gestion de la pandémie. La Chine a ensuite appliqué ces mesures plus impitoyablement et plus longtemps que tout autre grand pays.
Particulièrement efficace dans un premier temps, la politique zéro Covid s’avère être, sur le long terme, presque « futile » face à l’adaptabilité du SARS-CoV-2. Alors que sa population a été plus épargnée que beaucoup d’autres et est de ce fait moins protégée immunologiquement, la Chine est désormais rattrapée par les coûts sociaux et économiques de cette stratégie. Et le virus va continuer à se diffuser, comme il l’a fait partout ailleurs.
Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons.
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Boby Dean pour DayNewsWorld |
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LA COP 15 SUR LA BIODIVERSITE
L'URGENCE DE PROJETS ET DE FINANCEMENTS AMBITIEUX
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Après deux années de reports, la COP15 sur la biodiversité se tiendra finalement du 7 au 19 décembre prochain à Montréal. Le sommet doit permettre d’établir un nouveau cadre mondial pour mettre un terme à l’érosion de la biodiversité d’ici à 2030.
Le rendez-vous semble crucial : aucun des précédents objectifs portant sur la période 2010-2020 n’a pas été atteint et la pression sur les milieux naturels ne cesse de s’accroître. Les espèces disparaissent à un rythme sans précédent, plus d’un million est menacé d’extinction et 75 % de la surface terrestre a déjà été altérée par l’homme.
La conférence de l'ONU sur la biodiversité s'ouvre à Montréal avec un défi colossal : conclure en deux semaines un accord historique, la « dernière chance » de sauver les espèces et les milieux naturels d'une destruction irréversible. Les délégués de plus de 190 pays se retrouvent jusqu'au 19 décembre pour adopter un nouveau cadre mondial décennal pour sauvegarder la nature et ses ressources indispensables à l'humanité.
Le temps presse : un million d'espèces sont menacées d'extinction, un tiers des terres sont gravement dégradées et les sols fertiles disparaissent, tandis que la pollution et le changement climatique accélèrent la dégradation des océans.
« L'humanité est devenue une arme d'extinction massive », a tonné mardi le secrétaire général de l'ONU, lors du lever de rideau du sommet, à cause de « notre appétit sans limite pour une croissance économique incontrôlée et inégale ».
Cette COP15, sœur jumelle, dans l'ombre, des COP sur le climat, est « notre chance d'arrêter cette orgie de destruction », a-t-il déclaré. Mais les négociations patinent depuis trois ans. Il s'agit de concrétiser un accord d'une vingtaine d'objectifs, dont le principal vise à protéger 30% des terres et des mers. D'autres prévoient la restauration des milieux naturels, la réduction des pesticides, la lutte contre les espèces invasives, ou les conditions d'une pêche et d'une agriculture durables.
" L'humanité est devenue une arme d'extinction massive, à cause de notre appétit sans limite pour une croissance économique incontrôlée et inégale", Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU
« Ultime ligne droite »
« Ce sommet est une chance que le monde ne doit pas manquer, probablement la dernière pour les gouvernements d'inverser le cours des choses et de sauver notre précieux système de survie », a déclaré mardi Bernadette Fischler Hooper, responsable du plaidoyer au WWF.
« Nous sommes dans l'ultime ligne droite, et il est temps pour chacun de faire un pas en avant, cela devient crucial », a abondé mardi la patronne du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), Inger Andersen, visiblement préoccupée.
100 milliards par an
Mais le sommet, présidé par la Chine et déplacé au Canada en raison de la politique zéro Covid de Pékin, se déroule sans l'appui des leaders mondiaux, pourtant venus en nombre à la COP climat de Charm-el-Cheikh en novembre. Ce sont donc les ministres de l'Environnement qui seront chargés, à partir du 15 décembre, de faire aboutir les négociations.
L'ambition affichée reste de sceller un accord aussi historique que celui de Paris pour le climat en 2015. Mais certains craignent « des stratégies éventuellement délibérées pour provoquer un scénario semblable à Copenhague », où la COP Climat avait connu un échec retentissant en 2009, note l'ONG Avaaz.
Pour éviter cela, les pays doivent s'accorder sur des objectifs mesurables et contrôlés, afin de ne pas répéter l'échec du cadre précédent, adopté en 2010 à Aichi, au Japon. Les financements des pays riches vers les pays en développement seront aussi un point décisif. Une coalition du Sud a réclamé au moins 100 milliards de dollars par an pour la biodiversité, autant que pour le climat, et 700 milliards de dollars par an d'ici 2030.
Certains pays souhaitent mettre en place un fonds dédié à la biodiversité, une proposition à laquelle résistent les pays riches, qui préfèrent perfectionner les canaux existants, notamment les banques publiques de développement.
La question épineuse de la biopiraterie est également source de blocages : de nombreux pays exigent que les pays riches partagent enfin les bénéfices des cosmétiques et des médicaments dérivés des ressources conservées au Sud.
« Le coût de la dégradation des écosystèmes est estimé à 3 000 milliards de dollars par an d'ici 2030 », a rappelé Antonio Guterres.
La question du financement
Des tensions se cristallisent notamment autour de la question du financement du nouveau cadre mondial, condition indispensable à la réussite d’un accord ambitieux. La mobilisation de tous les acteurs, publics comme privés, est nécessaire.
Sont notamment concernées les aires protégées, instrument phare en matière de protection de la biodiversité. Rien que pour atteindre l’objectif de sauvegarder 30 % des habitats terrestres et marins à l’horizon 2030, on estime que les besoins de financement de ces zones s’élèveront entre 149 à 192 milliards de dollars par an.
Face à ces montants considérables, les experts indiquent qu’il faut créer des écosystèmes de financement favorables permettant de diversifier les mécanismes et les sources. À ce titre, plusieurs outils présentent un grand intérêt et gagneraient à être développés.
C’est le cas des Fonds fiduciaires de conservation qui contribuent, moins par des volumes importants que par leur action continue, stable et de long terme à construire cet écosystème de financement. Ils sont une centaine actuellement dans le monde, dont huit soutenus par l’Agence française de développement et le Fonds français pour l’environnement mondial.
Rentable et stable
Les Fonds fiduciaires pour la conservation sont des institutions privées, juridiquement indépendantes, qui se donnent pour objectif de fournir des financements pérennes dédiés à des actions de conservation. Ils agissent tels des « contrats d’assurance vie » pour les aires protégées.
Ainsi des ressources collectées auprès des bailleurs internationaux, des États ou des acteurs du secteur privé permettent de générer, via des investissements diversifiés sur les marchés de capitaux, un rendement financier. Celui-ci est ensuite reversé sous forme de subventions à des aires protégées ou à des organisations non gouvernementales (ONG) agissant en faveur de la biodiversité. Ces fonds viennent ainsi compléter les appuis déjà apportés par les États et les ressources tirées du tourisme.
En Mauritanie par exemple, le Fonds Bacomab s’est ainsi positionné dans les accords de pêche avec l’Union européenne. Il bénéficie depuis d’un transfert financier lié au service rendu par le Parc national du Banc d’Arguin, principal bénéficiaire du Bacomab, pour le renouvellement de la ressource halieutique.
Le Bacomab, en Mauritanie, apporte des financements au parc national du banc d’Arguin et à ses acteurs qui prennent soin des ressources halieutiques.
Ces mécanismes de financements apparus à la fin des années 1990 se sont multipliés et n’ont cessé de se perfectionner au cours des trente dernières années, tout en assurant leur mission première :
financer de manière stable et pérenne la protection de la biodiversité.
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Britney Delsey pour DayNewsWorld |
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MALGRE LA REPRESSION DES MOLLAHS
LE MOUVEMENT DE GREVE NATIONALE DE TROIS JOURS EN IRAN EST SUIVI |
En Iran, le mouvement de contestation né après la mort de Mahsa Amini le 16 septembre dernier cherche un nouveau souffle.
Un appel à la grève générale a été lancée à partir de ce lundi et pendant trois jours, dans le but paralyser le pays. La colère ne faiblit pas en effet en Iran....
Et ce, malgré la décision des autorités iraniennes de supprimer la Gasht-e Ershad, la très décriée police des mœurs responsable de l'arrestation de la jeune Mahsa Amini le 13 septembre 2022.
Mouvement largement suivi....
A Téhéran, un nombre indéterminé mais assez important de magasins sont fermés depuis le lundi 5 décembre 2022.
A Narmak, les gens scandaient « nous n’avons pas donné de morts pour des compromis et nous courber devant un assassin de guide ».
A Ekbatan, les gens ont scandé « à bas le dictateur, à bas les pasdarans » et « c’est l’année du sacrifice, on va renverser Seyed Ali [Khamenei] », tout en manifestant et en allumant un feu de rue.
Au métro Towhid, les gens ont scandé « Khamenei assassin, son régime est illégitime » et au métro Chariati, ils ont scandé « c’est le dernier message, c’est tout le système qui est visé ».
Sur l’autoroute Niyaech, les jeunes ont lancé à Khamenei « c’est toi l’assassin et le mercenaire »'', peut-on lire dans la presse du NCRI Iran.
Selon des vidéos partagées sur les réseaux, la situation est identique dans plusieurs villes de province, notamment Shiraz et Ispahan.
Dans les villes du Kurdistan iranien le mouvement semble encore plus suivi.
Au 81e jour du soulèvement on observe des manifestations nocturnes à Téhéran et en province, des grèves du bazar dans 45 secteurs de Téhéran et 85 villes, des grèves dans 34 universités...
Fin de la police des mœurs en Iran : vrai recul ou poudre aux yeux ?
Le régime de Téhéran a voulu calmer la contestation, qui perdure depuis près de trois mois en Iran :
le procureur général iranien a annoncé, samedi 3 décembre, l'abolition de la police des mœurs à l'origine de l'arrestation de la jeune Mahsa Amini,
Cette déclaration, perçue comme un geste envers les manifestants, est intervenue après la décision des autorités de réviser une loi de 1983 sur le port du voile obligatoire, imposé quatre ans après la révolution islamique de 1979.
Mahnaz Shirali, l'autrice de Fenêtre sur l'Iran, le cri d'un peuple bâillonné (éd. Les Pérégrines) met en garde contre une déclaration qui « n'est pas une annonce en bonne et due forme », «L'annonce de la suppression de la police des mœurs qui a été faite par le procureur général Mohammad Jafar Montazeri n'est pas une annonce en bonne et due forme.
Pour que la police des mœurs soit supprimée, il aurait fallu qu'une loi soit votée par le Parlement iranien.
Là, le sujet est évoqué de manière ambigüe.
Cette annonce est davantage destinée à «donner le change à la communauté internationale», un geste de communication vis-à-vis de l'Occident, davantage qu'une main tendue aux manifestants."
D'où la continuation du mouvement.
D'ailleurs les femmes revendiquent la suppression de la République islamique, et non la simple suppression de la police des mœurs.
Par ailleurs, il ne s'agit pas que de revendications féministes, pour la cause des femmes, mais également de revendications sociales et économiques, le peuple étant affamé.
Mais au-delà de l'appel inédit à la grève générale, « on est plus sur une sorte de désobéissance civile », selon un expert organiser un tel mouvement en Iran n'est pas chose simple, puisque les syndicats n'existent dans le pays.
L'appel à la grève circule donc sur les réseaux sociaux sans que l'on sache qui est derrière.
«C'est fait exprès pour ne pas donner des indices sur le mouvement au régime, on est plus sur une sorte de désobéissance civile », explique Farid Vahid, le directeur de l'Observatoire de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient à la Fondation Jean Jaurès.
Des étudiants des universités, aux commerçants du Grand Bazar de Téhéran, véritable baromètre de l'insatisfaction en Iran, en passant par les ouvriers dans les raffineries ou les professeurs: tous sont appelés à ne pas travailler pendant trois jours.
La mobilisation dans les grandes villes sera particulièrement scrutée, tout comme celle des ouvriers.
Si l'on voit de grosses mobilisations dans les grandes villes ou que des ouvriers du secteur pétrochimique ne travaillent pas, cela veut dire qu'on entre dans une autre phase du mouvement. Celle de bloquer le pays pour entrer vraiment dans une logique révolutionnaire», complète Farid Vahid.
Cette grève n'est pas sans risque pour les organisateurs. Après les manifestations des femmes, qui sont de plus en plus nombreuses à abandonner le port du voile, voire descendre plusieurs centaines de milliers de personnes dans les rues serait un affront de plus envers les Mollahs.
La répression sans pitié des mollahs.
Le chef de l'Autorité judiciaire iranienne a affirmé, face aux bazars fermés, que les « émeutiers » le nom employé pour désigner les manifestants, menaçaient les commerçants pour les forcer à fermer.
Le régime dispose toutefois d'une arme de dissuasion massive : la répression.
Elle a déjà fait au moins 300 victimes depuis le début du soulèvement, selon les chiffres communiqués par Téhéran.
Face à la grève qui paralyse l’Iran, la presse locale dénonce l’action d'«émeutiers» et de «sionistes»
Alors que l’Iran vit son deuxième jour de grève générale, la presse locale insiste sur l’échec de sa mise en œuvre et se fait l’écho d’idées originales pour mettre fin à la révolte, comme bloquer le compte en banque des femmes tête nue
«Non à la grève forcée» titre en première page le média d’Etat Hamshahri («Concitoyen»), au second jour de la mobilisation générale qui secoue l’Iran.
«Les anti-révolutionnaires [s’opposant à la révolution iranienne de 1979, ndlr] ont de nouveau été humiliés, leur menace de grève a été vaine», affirme ce quotidien, le plus important du pays avec ses 400 000 exemplaires, photo d’un bazar ouvert et animé en une.
«Alors que des personnalités et des médias anti-révolutionnaires ont mobilisé toutes leurs ressources ces derniers jours pour appeler à des rassemblements et à des grèves à l’échelle nationale, entre le 14 et le 16 Azar [mois du calendrier perse], des enquêtes de terrain dans différentes villes, en particulier à Téhéran, indiquent que l’appel aux émeutes a rencontré un échec retentissant dès le premier jour.»
Dans ce contexte de contestation, le chef de la justice a annoncé que la peine de mort de certains fauteurs de troubles liés aux services de renseignements étrangers en particulier israéliens, notamment ceux qui avaient commis des assassinats avec des armes, avait été confirmée et sera appliquée très prochainement.
Déjà quatre personnes ont été exécutées dimanche pour les mêmes motifs.
Qualifiées de « voyous », elles ont été exécutées par pendaison pour destruction de biens publics et enlèvement.
Selon les médias iraniens, ces quatre individus ont aussi été reconnus coupables de liens avec les services de renseignements israéliens.
Un mouvement de contestation réprimé dans le sang mais qui s'amplifieraient... |
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Jenny Chase pour DayNewsWorld |
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LA POLITIQUE ZERO COVID POUSSE LES CHINOIS
A MANIFESTER " XI JINPING DEMISSION ! "
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Fait rare en Chine où les faits et gestes des citoyens sont constamment épiés, les manifestations contre les règles sanitaires et les confinements se multiplient ces derniers jours. Qu’il s’agisse de l’usine d’iPhone d’Urumqi, où un confinement a été imposé aux salariés, d'universités de Pékin ou d'autres villes du pays, la colère monte contre le régime et sa décision de poursuivre quoi qu’il arrive sa politique du « zéro covid ».
La colère monte en Chine contre la draconienne politique de « zéro Covid » pratiquée par le gouvernement depuis près de trois ans. La Chine poursuit en effet inlassablement une politique sanitaire zéro Covid, qui implique de stricts confinements, des quarantaines pour les personnes diagnostiquées positives et des tests PCR quasi-quotidiens, provoquant une colère croissante de la population. Les étudiants et les ouvriers sont parfois confinés durant de nombreuses semaines dans les campus ou les sites de production, sans la possibilité de se déplacer librement.
Appel à des « Xi Jinping, démission ! »
« On ne veut pas de tests PCR, on veut la liberté. » Selon une correspondante à Pékin du média allemand Die Zeit, les manifestations contre la politique « zero Covid » et ses restrictions strictes se poursuivent. Des protestations ont éclaté ce matin dans plusieurs villes du pays, dont Shanghai, où des manifestants ont appelé à la démission du président Xi Jinping.
Shanghai Une vidéo largement diffusée sur internet et géolocalisée à Shanghai par une agence de presse montre certains protestataires crier « Xi Jinping, démission ! » et s'en prendre aussi au Parti communiste chinois. Pour commémorer les victimes d’un incendie qui a fait dix morts jeudi à Urumqi, la capitale du Xinjiang, dans l’Ouest.
Il s'agit là d'une très rare démonstration d'hostilité contre le président et le régime dans la capitale économique du pays, soumise au début de l'année à un épuisant confinement de deux mois. A Shanghai, la police intervient pour tenter de disperser les manifestants, rapportent sur Twitter les journalistes qui suivent la situation. Notre correspondant à Shanghai tweete des images ainsi que des témoignages recueillis dans ces manifestations inédites, dans un pays qui réprime sévèrement toute contestation. Sur Twitter, un correspondant de DW et du Guardian basé à Taïwan, donne la parole à des personnes qui manifestent à Shanghaï contre les restrictions du gouvernement et sa politique du « zéro Covid ».« Imagine who can accept not being allowed to leave the house for four months, with no food, no medicine for the chronically ill, and a woman in labor hemorrhaging in front of the hospital because she has no PCR test result? »
« Imaginez qui peut accepter de ne pas être autorisé à quitter son domicile pendant quatre mois, sans nourriture, sans médicament pour les personnes qui souffrent de maladies chroniques, et une femme qui accouche et fait une hémorragie devant l'hôpital car elle n'a pas le résultat de son test PCR ? Ou des gens qui meurent dans un bus qui les emmène en quarantaine ? »
A Pékin, plusieurs centaines d'étudiants manifestent
Plusieurs centaines d'étudiants de la prestigieuse université Tsinghua à Pékin ont pris part de leur côté dimanche à une manifestation contre la politique de lutte contre le Covid-19.
D'autres villes concernées
Des vidéos sur les réseaux sociaux ont par ailleurs montré une importante veillée à l'Institut des communications de Nankin, où les participants brandissaient également des feuilles de papier blanc, ainsi que de petits rassemblements à Xian, Wuhan et Canton, mais l'authenticité de ces images n'a pas pu être vérifiée Des manifestations ont également éclaté à Wuhan, contre la politique « zéro Covid »
#CHINE « I’m heading home now. Just want to add how incredible this is. Never seen anything like this in the decade that I report on China. The anger seems too much to crack down on. Wonder what happens next. »
#CHINE « Je veux souligner que ce qu'il se passe est incroyable. C'est la première fois que je vois ça depuis 10 ans que je couvre la Chine », a déclaré pour sa part une journaliste du média néerlandais Trouw, sur Twitter, hier soir.
Une colère née à Urumqi
Ces rassemblements emboitent le pas au rassemblement spontané qui s'est déroulé dimanche à l'aube dans la rue Wulumuqi, le nom en mandarin de la ville d'Urumqi dans le Xinjiang, où dix personnes ont péri trois jours plus tôt dans un incendie. Un feu qui a nourri la colère des habitants contre les mesures sanitaires, puisque les autorités sont accusées d’avoir alourdi le bilan humain en ayant imposé un confinement de l’immeuble et en entravant l’arrivée des secours. Puis dans l'après-midi, des centaines de personnes ont manifesté en silence dans le centre de la ville, brandissant des fleurs blanches et des feuilles de papier blanc, devenues un symbole de protestation contre la censure, avant d'être dispersées par la police.
De grandes manifestations ont également éclaté mercredi 23 novembre dans la plus grande usine de fabrication d’iPhone au monde, propriété du sous-traitant taïwanais Foxconn, selon des vidéos et des photos diffusées sur les réseaux sociaux Weibo et Twitter. Toujours en cause le confinement. L’entreprise taïwanaise, principal sous-traitant d’Apple, a en effet été confrontée ces derniers mois à une hausse des cas de Covid-19 sur son site de Zhengzhou, l’incitant à prendre des mesures de confinement. Surnommé « iPhone City », cet immense site industriel emploie généralement quelque 200 000 personnes, dont la plupart résident sur place dans des dortoirs. De premières images circulant sur les réseaux sociaux montrent une foule de travailleurs défilant de jour dans une rue ; certains font face à une rangée de personnes protégées d’une combinaison blanche et à la police antiémeute. Le hashtag #EmeutesFoxconn semblait censuré mercredi midi sur les réseaux sociaux chinois. Quelques messages faisant référence aux manifestations restaient cependant en ligne.
Dans un communiqué, Foxconn a confirmé mercredi que des « violences » ont eu lieu dans son usine. Le groupe taïwanais a reconnu que les travailleurs s’étaient plaints des salaires et des conditions de travail dans l’usine, mais a nié avoir hébergé de nouvelles recrues avec du personnel positif au coronavirus. « En ce qui concerne toute violence, l’entreprise continuera à communiquer avec les employés et le gouvernement [chinois] pour éviter que des incidents similaires ne se reproduisent », a-t-il assuré.
Ces événements sont la preuve que la colère s'est étendue à tout le pays, après presque trois ans de vie passés avec des mesures ultra-strictes contre le virus.
Après trois ans d’une stratégie zéro Covid appliquée avec la plus grande fermeté en Chine, la lassitude tourne au ras-le-bol, et la frustration, parfois à la colère. Les conséquences de cette approche ultra-stricte se font ressentir autant sur la vie quotidienne de la plupart des Chinois que sur l’économie (le Fonds monétaire international prévoit une croissance en 2022 à 3,2 %, la seconde plus basse depuis 1977).
« Concentration du pouvoir »
Le 11 novembre, la Commission nationale de la santé a annoncé une tentative d’allègement des restrictions liées au Covid-19, en précisant qu’il ne s’agissait « pas d’un relâchement de la prévention et du contrôle ». Si une partie de la population, notamment les habitants des campagnes et les plus âgés, continue d’adhérer à cette approche qui a permis d’éviter des centaines de milliers de morts, l’absence de perspectives pèse sur le moral des plus jeunes.
En les retransmissions de la Coupe du monde de foot, les Chinois découvrent qu'ils sont les seuls au monde à ne pas avoir fait de progrès depuis trois ans de lutte contre le covid. Une exaspération qui à présent se traduit par des manifestations qui se répètent. « Du jamais vu depuis 1989 et le Printemps de Pekin qui s’est terminé dans le sang. C’est spontané et inorganisé, seule forme d’action possible en Chine", a commenté Pierre Haski, président de Reporters sans Frontières (RSF)
Le manque d’opportunités économiques, mais aussi de voyages, de loisirs, de liberté en général, amène un nombre croissant de Chinois à oser aborder des questions politiques, habituellement évitées dans les conversations au quotidien. La confirmation de Xi Jinping pour un troisième mandat de secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC), lors du 20e congrès de l’organisation, mi-octobre, n’a fait qu’accentuer la tendance : le 23 octobre, le dirigeant chinois a dévoilé une équipe exclusivement composée de fidèles.
Une concentration du pouvoir dangereuse selon certains...
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Garett Skyport pour DayNewsWorld |
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IRAN L'AYATOLLAH KHAMENI JUGE QUE : L'ENNEMI PRINCIPAL C'EST L'ARROGANCE MONDIALE
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Alors que des manifestations ont lieu en Iran depuis la mort, il y a deux mois, de Mahsa Amini, une Kurde de 22 ans arrêtée pour infraction au code vestimentaire strict qui oblige les femmes à porter le voile islamique en public, les autorités dénoncent des « émeutes » et des centaines de personnes ont été arrêtées et plusieurs condamnées à mort.
Les autorités iraniennes continuent à dénoncer les manifestations déclenchées le 16 septembre par la mort de Mahsa Amini. Et considèrent qu'il s'agit « d'émeutes » encouragées par l'Occident, en particulier par les États-Unis.
« Le problème n'est pas quatre émeutiers dans la rue, même si chaque émeutier, chaque terroriste doit être puni (...). Le champ de bataille est bien plus vaste. L'ennemi principal c'est l'arrogance mondiale », a estimé Ali Khamenei, faisant référence à Whasington et ses alliés.
Rancœurs envers les États-Unis
Le plus haut personnage de l'Etat iranien a fait cette déclaration, retransmise par la télévision d'Etat, en recevant samedi 27 novembre 2022 à Téhéran une délégation de jeunes paramilitaires, à l'occasion de la semaine des Bassidji. Cette milice est chargée de la sécurité intérieure du pays, une police des mœurs justement décriée par les Iraniens depuis le début des manifestations.
« Certains nous disent dans les journaux ou sur internet qu'il suffit pour mettre fin aux troubles, commencés il y a quelques semaines, de résoudre votre problème avec l'Amérique et d'écouter la voix de la nation », a-t-il lancé.
« Comment résoudre le problème avec l'Amérique? Le problème sera-t-il résolu en s'asseyant, en négociant et en obtenant un engagement de l'Amérique ? », a-t-il ensuite demandé ?
« Non. La négociation ne résoudra rien. Notre problème avec l'Amérique ne peut être résolu qu'en acceptant de se laisser rançonner par ce pays », a-t-il affirmé.
Selon Ali Khamenei, les États-Unis exigent, pour mettre fin aux hostilités, que l'Iran abandonne son programme nucléaire, change la Constitution, cantonne son influence à l’intérieur de ses frontières et ferme ses industries de défense. « Aucun Iranien ne peut accepter de telles conditions », a-t-il souligné.
Les Bassidji également soutenus par le président
L'ayatollah d'Iran s'en est pris aussi à ceux qui disent qu'il faut « écouter la voix de la nation ». « L'énorme voix de la nation a retenti le 4 novembre (dans des manifestations pro-gouvernementales), ou lors des funérailles du (général Qassem) Soleimani. Cette immense foule c'était la voix de la nation iranienne », a-t-il martelé.
Ce général iranien a été tué à Bagdad dans une frappe de drone menée par les États-Unis, dans une période de vives tensions entre Washington et Téhéran.
Samedi, à l'occasion de la semaine des Bassidji, le président Ebrahim Raïssi a de son côté visité une unité de ces forces à Téhéran, a indiqué l'agence Tasnim. « Vous avez eu une performance brillante dans la lutte contre les émeutiers », a-t-il soutenu devant les membres de cette unité.
Dans trois jours, l'Iran et les États-Unis s'affronteront sur un tout autre terrain, celui de la Coupe du monde. À Doha, les joueurs iraniens n'ont d'ailleurs pas manqué de courage pour dénoncer la répression dans leur pays. Lors de leur premier match face à l'Angleterre, l'équipe a décidé de ne pas chanter l’hymne national. Resté en Iran, un autre footballeur iranien a cependant été arrêté jeudi par le régime pour « propagande », juste après une séance d'entraînement du Foolad Khouzistab
« Si la nation se soulève, nous serons tous jetés à la mer »…..
Face à l'ampleur de la contestation dans l'ensemble du pays, les mollahs ne savent qu'utiliser la répression , le déni, et la désignation d'un agent extérieur comme ennemi pour se maintenir au pouvoir, car il en va de leur vie. L’ayatollah Javadi Amoli, prédicateur du vendredi dans la grande ville de Qom en a pleinement conscience : « Si la nation se soulève, nous serons tous jetés à la mer »…..
La population iranienne se soulève... d'autant que la situation économique est catastrophique. L' inflation et le chômage ont connu une augmentation pratiquement constante au cours des 40 dernières années. Le guide suprême a reconnu, en 2019, ne jamais avoir eu comme objectif l’amélioration de la vie de ses concitoyens, mais le maintien de la République islamique. La population en est exaspérée. Condamnations à mort...
Le président ultraconservateur Ebrahim Raïssi a appelé les forces de l’ordre à « réagir fermement ». Devant l’ampleur de la mobilisation, le chef du pouvoir judiciaire iranien, Gholamhossein Mohseni Ejei, a menacé de ne faire preuve d’« aucune indulgence » vis-à-vis des manifestants. En dix jours, plus d'une centaine de personnes ont été tuées selon Iran Human Rights et des centaines arrêtées. Un tribunal de Téhéran a déjà condamné à mort une personne jugée coupable « d’avoir incendié un bâtiment gouvernemental, de trouble à l’ordre public, de rassemblement et conspiration en vue de commettre un crime contre la sécurité nationale, d’être un ennemi de Dieu et de corruption sur terre ». La justice iranienne a également prononcé une seconde condamnation à mort en trois jours à l’encontre d’un « émeutier », a annoncé Mizan Online, l’agence de l’Autorité judiciaire. Dans le cadre du même procès, un tribunal révolutionnaire a condamné à mort une autre personne accusée d’avoir« terrorisé des gens dans la rue en utilisant une arme blanche, d’avoir incendié la moto d’un citoyen et attaqué un individu avec un couteau », a indiqué mardi soir l’agence Mizan Online.« L’accusé est un ennemi de Dieu pour avoir fait usage d’armes blanches », selon le verdict. Cinq autres personnes ont été condamnées à des peines de cinq à 10 ans de prison pour « rassemblement et conspiration en vue de commettre des crimes contre la sécurité nationale et trouble à l’ordre public ».
C'est que le propre de la République islamique est l’utilisation simultanée de l’appareil d’un État moderne et de l’idéologie religieuse pour asseoir son autorité, combattre les dissensions et contrôler les femmes. Ce que ne supporte plus la population !
Pour Farid Wahid, directeur de l’Observatoire de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient de la Fondation Jean-Jaurès, ces protestations sont le résultat d’années de « frustration économique, politique, sociale ». « C’est un mouvement fort, symbolique, qui fait peur au régime. Les autorités iraniennes ont reçu un coup très dur, les tabous sont brisés, les Iraniens en ont fini avec la liaison systématique de la politique et de la religion. La situation est tellement catastrophique que ces jeunes sont prêts à mourir pour changer les choses. La mort de Mahsa Amini a été l’étincelle qui a provoqué l’explosion », ajoute-t-il.
De la révolte à la révolution, tous les ferments sont réunis pour la révolution, selon le chercheur Gérard Vespierre.
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Jenny Chase pour DayNewsWorld |
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LA STRATEGIE "ZERO COVID" MISE EN DEFAUT
LA FERMETURE A PEKIN DES RESTAURANTS ET ECOLES
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Les écoles de nouveau fermées dans plusieurs districts à Pékin. Les autorités ont par ailleurs fait part de deux décès supplémentaires liés à la pneumonie virale dans la capitale chinoise. Ce rebond épidémique met à l’épreuve l’ajustement de la stratégie « zéro Covid » annoncé par les autorités.
Pékin a rapporté mardi 22 novembre un nombre record de cas de Covid-19 en près de trois ans, une hausse qui a poussé les autorités à ordonner la fermeture d'écoles et de restaurants, tandis que nombre d'employés sont appelés à travailler de chez eux.
La capitale de 22 millions d'habitants, qui avait enregistré 621 nouveaux cas locaux dimanche, en a comptabilisé 1438 mardi, un record depuis le début de la pandémie. À l'échelle du pays, le nombre total de cas quotidiens, cas importés inclus, dépasse désormais les 28.000, la province du Guangdong (Sud) et la ville de Chongqing (Sud-Ouest) étant les plus touchées, selon les autorités sanitaires.
Nouveaux variants et premiers décès depuis mai
La Chine est la dernière grande économie mondiale à appliquer une stricte politique sanitaire, dite zéro Covid, qui vise à tout faire pour empêcher contaminations et décès. Elle consiste à imposer des confinements dès l'apparition de cas, des quarantaines aux personnes testées positives et des tests PCR quasi-quotidiens à la population. À la suite des annonces du gouvernement central, plusieurs villes avaient pourtant annoncé la fin des tests Covid quotidiens. On a vu les kiosques à PCR dans les rues fermer, y compris à Pékin. Puis, les stations de tests ont rouvert. Même chose à Shijiazhuang, la capitale du Hebei qui entoure Pékin. Là aussi, dans cette ville pilote de l’optimisation ou de l’ajustement des mesures « zéro Covid», les tests massifs sont revenus, ainsi que les confinements partiels.
La Chine n’est cependant plus dans les confinements « spectre large » de l’année dernière. Les confinés rapportent que leur tour est verrouillée et qu’ils doivent rester chez eux, parce qu’il y a un résident positif quelques étages plus haut ou plus bas.
Ce renforcement temporaire des restrictions sanitaires est lié aux trois premiers décès dus au Covid-19 depuis samedi, chez des personnes âgées à Pékin et les premiers décès officiels depuis six mois en Chine. Mais c’est surtout lié à cette flambée épidémique de la fin de l’automne dans plusieurs mégalopoles chinoises, soit plus 26 800 nouveaux cas sur l’ensemble du territoire dimanche, 594 nouvelles infections dans la capitale : on est quasi revenu aux pics d’avril dernier.
Les autorités de la capitale semblent vouloir éviter pour l'instant un confinement strict comme celui appliqué à Shanghai au printemps, mais ont toutefois renforcé les mesures sanitaires ces derniers jours. Près de 600 zones de la capitale, notamment des immeubles résidentiels, sont considérées à «haut risque», ce qui oblige leurs habitants à rester confinés chez eux ou à être acheminés dans des centres de quarantaine.
Politique zéro Covid mise en défaut ?
Des écoles sont passées aux cours en ligne, des restaurants, salles de sport, parcs et sites touristiques ont été fermés et des employés sont invités à travailler depuis chez eux. Dans les rues, les queues face aux cabines de tests Covid-19 s'allongent, la plupart des lieux publics exigeant désormais un résultat négatif de moins de 24 heures pour entrer.
Mais cette stratégie, efficace dans un premier temps pour enrayer la propagation du virus, semble s'essouffler face aux nouveaux variants et porte un rude coup à l'économie, isolant la Chine du reste du monde et provoquant une forte lassitude des Chinois.
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Carl Delsey pour DayNewsWorld |
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FIASCO DE LA COP27 QUI NE DEBOUCHE QUE SUR UN FINANCEMENT CLIMATIQUE
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Au terme de la journée de prolongation de la COP27, les participants ont arraché un accord historique dimanche sur l'aide aux pays pauvres affectés par le changement climatique mais ont échoué à s'entendre sur de nouvelles ambitions pour la baisse des gaz à effet de serre.
Les pays réunis à la conférence climat de Charm el-Cheikh (6-18 novembre 2022) sont parvenus à un accord sur la question des financements climatiques, via la création d’un fonds « pour pertes et dommages ». Dans sa décision finale, la COP27 ouvre ainsi la perspective d’un élargissement des transferts financiers des pays riches vers les pays moins avancés.
Bras de fer entre le Nord et le Sud
Avec cette question des financements au centre des négociations, la COP27 de Charm el-Cheikh promettait un bras de fer entre le Nord et le Sud. Elle n’a pas déjoué les pronostics et l’Afrique, fortement représentée (avec 2,3 fois plus de délégués qu’en 2021), y a donné de la voix.
« Les pertes et dommages dans les pays vulnérables ne peuvent désormais plus être ignorés même si certains pays développés avaient décidé d'ignorer nos souffrances », a salué la jeune militante ougandaise Vanessa Nakate.
Financer les dégâts irréversibles du changement climatique causés par les pays du Nord :
Le Pakistan a pris le leadership de ces pays du Sud qui ne participent que très peu au réchauffement climatique, mais qui subissent déjà des impacts majeurs. Ils réclament des moyens pour compenser les dégâts irréversibles de ce changement climatique.
Le Pakistan, tout particulièrement, a fait cette année les frais du réchauffement climatique. Le montant des dégâts des inondations au Pakistan s’élève à 30 milliards de dollars
Le Pakistan a en effet été touché par de terribles inondations entre juin et septembre. Un tiers du pays s’est retrouvé inondé après de violentes pluies. Plus de 30 millions de personnes ont été touchées directement et plusieurs millions ont dû fuir, selon Imran Saqib, directeur des politiques du WWF au Pakistan. « La plupart sont encore sur les routes et n’ont nulle part où revenir, avec des problèmes d’accès à l’eau potable et aux sanitaires », s’alarme-t-il. 1.700 personnes ont été tuées, 6.000 kilomètres de routes ont été emportées et plus d’1,5 million de maisons ont été détruites ou endommagées, notamment dans les provinces les plus rurales du pays, le Sindh et le Baloutchistan. A cela s’ajoute le problème des récoltes : « beaucoup de cultures, comme celles du coton et de la canne à sucre, ont été touchées », pointe Imran Saqib. « De nombreuses terres sont encore sous les eaux, ce qui est mauvais pour les récoltes à venir ».
Quid des pays émergents ?
Cette polarisation des débats entre pays riches et ceux moins avancés ne doit pas toutefois faire oublier le rôle crucial des pays émergents (la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Indonésie, etc.) pour affronter le réchauffement global. Ce groupe de pays contrôle en effet plus de 60 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. C’est de lui que dépend au premier chef la décrue de ces émissions.
Financements climatiques, un contentieux aux causes multiples
Sous l’impulsion des États-Unis, les pays développés ont promis en 2009 de transférer au moins 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 vers les pays en développement au titre de l’atténuation et de l’adaptation au changement climatique.
En 2015, la promesse a été inscrite dans l’Accord de Paris. En 2020, le compte n’y était pas (83 milliards selon l’OCDE). Et il ne devrait pas l’être avant 2023, d’après le Climate Finance Delivery Plan.
Une seconde pomme de discorde concerne l’interprétation de l’article 8 de l’Accord de Paris sur l’approche concertée face aux « pertes et dommages » induits par le réchauffement climatique. Les pays moins avancés ou insulaires, lourdement impactés, revendiquent des transferts au titre de ce qu’ils appellent la « dette climatique » des pays riches en se heurtant jusqu’à présent à un front du refus.
Les pays moins avancés n’ont pas accès à des financements parfois conséquents que peuvent obtenir certains pays émergents au titre de la reconversion de leurs infrastructures énergétiques. L’Afrique du Sud et l’Indonésie ont par exemple respectivement obtenu 8,5 et 20 milliards de dollars pour accélérer la sortie du charbon dans le cadre de partenariats avec des pays développés.
Le contentieux est enfin attisé par l’aggravation récente de la précarité énergétique et de l’insécurité alimentaire dans le monde.
L’année 2022 risque d’être celle du premier recul depuis plusieurs décennies du nombre de personnes ayant accès à l’électricité. Aujourd’hui, la guerre en Ukraine se conjugue à la récurrence des chocs climatiques pour renchérir les denrées de base qui deviennent inaccessibles pour les plus pauvres et font dramatiquement remonter la faim dans le monde, effaçant plusieurs décennies de progrès.
L’élargissement des financements
Obtenue à l’arrache durant les deux derniers jours de la conférence, la décision finale de la COP27 va élargir les financements climat de trois façons principales.
Primo, la COP27 a entériné le principe d’un mécanisme dédié au financement des pertes et dommages. C’est une victoire, imposée par les pays moins avancés et les États insulaires qui ont rompu le front uni des pays riches. Elle a été facilitée par la médiation de l’Union européenne, plus ouverte que les États-Unis sur la question.
Reste à négocier le détail du dispositif, notamment le périmètre des donateurs (positionnements des pays émergents ?) et les règles conditionnant l’accès à ces nouveaux financements.
Secundo, les pays se sont entendus pour accroître les financements climat traditionnels, notamment ceux au titre de l’adaptation, avec un accent sur l’agriculture pour faire face à l’insécurité alimentaire. Ces financements additionnels doivent permettre de dépasser les 100 milliards promis en 2009.
Tertio, les deux mécanismes de l’article 6 sur les marchés carbone constituent une troisième source de financement. Celui concernant les États (article 6.2) peut déjà être utilisé, des pays comme le Japon et la Suisse étant prêts à financer par ce biais des réductions d’émission dans d’autres pays.
Il faudra attendre 2024 pour que les acteurs privés puissent accéder à ce type de marché (article 6.4), ce qui facilitera la mobilisation des capitaux privés sans laquelle il ne peut y avoir de changement d’échelle des financements climatiques internationaux.
La question du 1,5 °C redevenue un objet de débat
L’inscription de l’objectif de limitation du réchauffement planétaire à 1,5 °C relativement à l’ère préindustrielle avait constitué une victoire des pays moins avancés et des petits États insulaires qui en avaient fait, en 2015 à la COP21, une condition de leur adhésion à l’Accord de Paris.
Paradoxalement, la question du 1,5 °C est redevenue un objet de débat au moment où ces pays ont obtenu une seconde victoire dans la négociation. Selon certains, le 1,5 °C serait irréaliste, au dire même des scientifiques.
Dans tous les scénarios climatiques analysés dans le 6e rapport du GIEC paru en 2021-2022, on atteint un réchauffement de 1,5 °C d’ici une à deux décennies, pour être ensuite légèrement dépassé. Cette année, les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) générées par toutes les activités humaines seront restées à des niveaux record, selon une nouvelle analyse du Global Carbon Project, un organisme réunissant des scientifiques du monde entier. Cette année, les émissions mondiales de CO2 générées par nos activités devraient atteindre 40,6 milliards de tonnes de CO2 ; ce qui nous laisse un « budget carbone restant » de 380 milliards de tonnes de CO2 pour limiter le réchauffement global à 1,5 °C.
L’humanité devrait donc réduire de toute urgence ses émissions pour être en mesure d’éviter les impacts les plus catastrophiques du changement climatique.
La communauté internationale n’a, cependant pas réussi à se montrer plus ambitieuse sur la baisse des émissions de gaz à effet de serre. Juste avant la COP, les Nations unies avaient pourtant prévenu qu’en l’état, les engagements climatiques pris par les Etats conduisait à une montée du mercure de 2,4 °C, bien loin du 1.5 degré visé par l’Accord de Paris.
Mais plusieurs pays, comme l’Arabie saoudite et la Chine ont essayé de faire disparaître cet objectif de 1,5 °C, jugé trop contraignant.
Ce mauvais débat sur le 1,5 °C a pollué les discussions sur les actions d’atténuation.
La clef d’une accélération de la baisse des émissions mondiales détenue par les pays émergents
L’autre échec enregistré à Charm-El- Cheikh concerne l’élimination progressive des combustibles fossiles. Aucune mention du sujet dans la déclaration finale, alors qu’on parle de la première cause du réchauffement climatique. Il faut sans doute y voir l’impact de la crise énergétique et les craintes de pénurie qui l’accompagnent. Mais aussi le fruit de l’intense lobbying des pays producteurs.
Cependant si les nouveaux financements sont au rendez-vous, le déploiement des sources d’énergie décarbonné dans les pays moins avancés va pouvoir s’accélérer, notamment en Afrique subsaharienne où les investissements dans le renouvelable ont décroché depuis deux ans. On se situera alors dans le cas de figure où tous les engagements conditionnels pris par les pays peuvent être réalisés.
Quoiqu'il en soit la clef d’une accélération de la baisse des émissions mondiales d’ici 2030 est détenue par les pays émergents qui ont un peu tendance à se faire oublier quand on discute du partage des responsabilités entre le Nord et le Sud. Plus de 60 % des émissions mondiales sont contrôlées par ce groupe de pays, qui n’appartiennent plus à celui des pays moins avancés sans avoir intégré le club des pays riches. Or, ces pays n’ont généralement pas aligné leurs objectifs de moyen terme avec la cible de neutralité qu’ils affichent à long terme. Sitôt qu’ils le feront, la baisse des émissions mondiales prendra un élan bien plus rapide.
Si la COP27 a levé un obstacle de taille à l’accélération de l’action climatique en désamorçant les contentieux qui s’accumulaient sur les financements,elle. n’a par contre apporté aucune avancée dans des résolutions pourtant capitales. De nombreux pays ont estimé que les textes proposés par la présidence égyptienne constituaient un retour en arrière sur les engagements d'en relever régulièrement le niveau, pris à Glasgow. « Cette COP a affaibli les obligations pour les pays de présenter des engagements nouveaux et plus ambitieux", a regretté Laurence Tubiana, architecte des accords de Paris de 2015.
A radio-classique de conclure:
« Cet accord in extremis n’est qu’un cache-misère, le paravent d’une COP parmi les plus conflictuelles de l’Histoire marquée par deux reculades très inquiétantes. Un paravent qui ne masque pas grand-chose, d’ailleurs, puisqu’il s’agit d’un simple accord de principe, dont les modalités et les contributeurs restent à préciser. Autant dire que les îles du Pacifique ne sont près de recevoir les aides nécessaires à la construction de digues pour les protéger de la montée du niveau des océans. L’urgence a pourtant rarement été aussi grande »
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Steve McQuillan pour DayNewsWorld |
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ENJEUX ET DESSOUS DE LA COUPE DU MONDE 2022
AU QATAR
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Le Qatar rêve d’une grande fête du football.
Régime « rentier, oligarchique et clientéliste »), le Qatar a, comme l’explique le chercheur Danyel Reiche, mis en place une politique de soft power par le sport. Celle-ci, initiée à partir de 1995 après la prise de pouvoir du cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani, a été renforcée en 2008 par la Qatar National Vision 2030, un programme ayant pour objectif à la fois de renforcer la sécurité nationale et de garantir le maintien au pouvoir de la famille régnante.
C’est dans ce cadre que, du 20 novembre au 18 décembre (jour de fête nationale), le Qatar accueiller la 22e Coupe du monde FIFA. La compétition n'a même pas encore commencé que les polémiques entourant la Coupe du monde 2022 font couler l'encre à flot ces derniers jours.
Déjà très controversé, le Mondial 2022 au Qatar, qui débute officiellement ce dimanche par un Qatar - Équateur à 17 heures, est plus que jamais dans l'œil du cyclone. Les polémiques s'accumulent en tout cas dangereusement autour de l'organisation de la plus prestigieuse des compétitions. De vives polémiques
De vives polémiques ont en effet agité les années séparant l’attribution de la compétition (2010) – controversée et entachée de soupçons de corruption – de son organisation.
Ces polémiques portent notamment sur le coût des travaux estimé à 200 milliards de dollars ; sur l’empreinte écologique de l’événement, bien que ce sera le Mondial géographiquement le plus ramassé depuis le tout premier, organisé en 1930 à Montevideo ; sur les conditions de travail sur les chantiers, quasi esclavagistes et le nombre de décès d’ouvriers, pointés en particulier par une enquête du Guardian…
Le non-respect des droits humains et des travailleurs
Dans le désert, difficile en effet d'entendre la voix des travailleurs immigrés ayant œuvré sur les chantiers du Mondial. Malgré quelques avancées sociales mises en avant par les autorités qataries, les ONG dénoncent le non-respect des droits humains dans le pays. Hors de question de parler à visage découvert des conditions de travail dans le pays. Manifester, n'y pensez même pas. Les derniers travailleurs étrangers qui s'y sont risqués, dans les rues de Doha, fin août, ont hérité d'un aller simple vers leur pays d'origine, sans espoir de retour. Contester le régime de l'intérieur est tout simplement impossible. Au rayon des accusations, un chiffre revient en boucle. Quelque 6 500 travailleurs étrangers sont morts dans le pays hôte depuis l'attribution de l'événement, selon une enquête du Guardian publiée en février 2021. L'ONG FairSquare est allée plus loin. A l'aide des documents transmis aux ambassades des ressortissants concernés, elle a pu établir que 60% des décès étaient classés comme « morts naturelles » ou « arrêts cardiaques », deux hypothèses peu crédibles...Quoi qu'il en soit, les candidats au départ pour le Qatar ne manquent pas, notamment en Asie du Sud-Est. Les grandes et modernes maisons construites en ville, les entreprises créées par des migrants de retour sont de véritables incitations à partir pour améliorer son statut social et économique.
Dernièrement, il était impossible de passer à côté des « faux » supporters dans l'émirat, des fans étrangers en réalité mobilisés par le comité d'organisation pour mettre de l'ambiance au Qatar à l'arrivée des différentes nations, mais aussi tout au long du tournoi tout en générant du contenu positif sur les réseaux sociaux. The Guardian révèle justement à ce sujet ce vendredi que ces personnes ne seront finalement tout bonnement pas remboursées par le Qatar !
Le quotidien britannique explique que ces supporters, qui se sont vus offrir le voyage, l'hébergement ainsi qu'une place pour la cérémonie d'ouverture de la Coupe du monde, ont été informés par les autorités qataries qu'elles ne percevraient pas leurs indemnités journalières. La mauvaise image dégagée par ce système mis en place par le Qatar semble avoir motivé le comité d'organisation à rétropédaler.
Cette nouvelle révélation devrait encore un peu plus alimenter les nombreuses critiques autour de cette Coupe du monde 2022, lors de laquelle, contre toute attente, les fans ne pourront pas consommer d'alcool autour des stades.
Les stades construits spécialement pour le Mondial qui déploient des technologies novatrices. Mais derrière les beaux discours des organisateurs, leur coût énergétique et leur impact environnemental posent question.
Le coût environnemental
La Coupe du monde de football, qui s'ouvre ce 20 novembre au Qatar, diffusera à des millions de passionnés les images éclatantes d'une abondance énergétique à contre-temps.
Déplacée en hiver pour échapper aux températures extrêmes de ce riche émirat du Moyen-Orient, la compétition se déroulera dans huit stades, dont sept ont été construits spécialement pour accueillir l'événement planétaire. Autant de « joyaux du désert » – c'est d'ailleurs le surnom de l'un d'entre eux – solidement incrustés dans le récit d'un Mondial « durable » et « neutre en carbone », conté par les organisateurs, la Fifa et le comité suprême Qatar 2022. Des bijoux de technologie assimilés par les associations écologistes à du greenwashing. « Comment des stades climatisés peuvent-ils être durables ? » Voici la question rhétorique posée sur le site officiel du Mondial.
Aussi communiquer sur une compétition « neutre en carbone » et mettre en avant les performances énergétiques des stades – jusque dans les allées de la COP26 – revient-il à « verdir l'emballage, alors que tout le produit pose problème », résume un chercheur. D'autant que, « dans les pays du Golfe, la clim' n'est pas un gros mot. Elle fait partie du mode de vie. », relève un autre chercheur : au Qatar, faire baisser la température à l'intérieur compte pour 60 à 70% de la consommation électrique totale du pays, relevait en 2021 le journal qatari The Peninsula.
Autre grief à l'encontre de ce pays : l'intolérance des moeurs
Ainsi du comportement individuel et collectif dans l’espace public : les traditions vestimentaires locales exigent la couverture du corps, même si une certaine tolérance est accordée aux touristes, et les démonstrations d’affection en public heurtent les valeurs culturelles locales et sont proscrites ; quant à la consommation d’alcool et l’ébriété sur la voie publique, elles sont punies par la loi. Toutefois, il est possible de se procurer de l’alcool dans certains restaurants et hôtels internationaux, et la FIFA a annoncé qu’il sera possible de se procurer de la bière du principal sponsor dans les fan zones trois heures avant et une heure après les matches.
En revanche, l’homosexualité n’est pas tolérée au Qatar. Elle tombe sous le coup de la loi et les personnes reconnues coupables sont passibles de sept ans de prison.
La FIFA assure toutefois qu’elle s’engage avec le Qatar à « garantir la sécurité et l’accueil chaleureux de tous les participants à la Coupe du Monde de la Fifa. Cela implique de veiller à ce que les activités des forces de l’ordre liées à la Coupe du Monde de la Fifa soient strictement nécessaires et proportionnées. Comme cela a été le cas lors de plusieurs événements internationaux que le Qatar a accueillis, la vie privée des personnes sera respectée. »
Alors que plusieurs capitaines ont annoncé qu'ils porteraient le brassard arc-en-ciel en soutien à la communauté LGBTQ+ lors de la Coupe du monde au Qatar (pays où l'homosexualité est interdite et pénalement sanctionnée), Hugo Lloris avait lui expliqué qu'il n'en ferait rien, préférant respecter le pays hôte du Mondial 2022. Nul doute que des démonstrations ostensibles heurteraient les nationaux au point de troubler l’ordre public...
Dans les pays occidentaux, on entend bien plus les critiques sur le non-respect des droits humains et des travailleurs ainsi que les conséquences écologiques et l’intolérance des mœurs que la ferveur populaire. Mais l'objectif est ailleurs pour l'émirat.
« Mettre le Qatar sur la carte du monde »
« La viabilité économique de la Coupe du monde n'entre pas dans les considérations des Qataris. C'est un pays qui a des standards économiques très différents des nôtres avec une manne gazière colossal pour un petit nombre d'habitants. Le PIB par habitant y est l'un des plus élevés du monde », rappelle Mathieu Llorca. Et rappelle la priorité de l'émir Al-Thani et de son père émir avant lui : « mettre le Qatar sur la carte du monde ». A n'importe quel prix.Ce qu'il a en partie réussi.
Un acteur international de premier plan
« Comment un État « jeune » – il n’est indépendant que depuis 1971 – et dénué de tout attribut classique de la puissance est-il devenu en l’espace de quelques années un acteur international de premier plan, sur lequel les projecteurs du monde entier sont braqués au moment où il accueille la Coupe du Monde de football ?, se demande Lama Fakih , docteur en histoire contemporaine et relations internationales, chargée de cours à l' Université Saint-Joseph de Beyrouth dont nous reproduisons l'analyse publiée dans TheConversation .
Il y a cinquante ans, Doha n'était qu'un petit village de pêcheurs. Pour comprendre la trajectoire spectaculaire du Qatar, le Qatar a employé, principalement l’alliance avec les grandes puissances, la pratique du « hedging » (une approche consistant à maintenir de bonnes rrelations avec tous les acteurs de la communauté internationale, ignorant les divergences que certains peuvent avoir entre eux), et la « diplomatie de niches ». Si cette politique étrangère avait avant tout pour objectif de sécuriser la souveraineté de l’émirat, elle a été rapidement mise au service d’une quête démesurée de puissance, favorisée par un affaiblissement du leadership traditionnel dans le monde arabe.
Protectorat britannique de 1916 à 1968, le Qatar – petit émirat de la péninsule arabique d’une superficie de 11 571 km2 (environ celle de l’Île de France, pour donner un ordre de comparaison) et peuplé de quelque 2,5 millions de personnes aujourd’hui, dont à peine 10 % de Qataris, les autres résidents étant des travailleurs étrangers – n’a qu’une seule frontière terrestre, qui plus est controversée : avec l’immense Arabie saoudite, près de deux cents fois plus étendue. Le Qatar est en quelque sorte coincé entre les deux géants que sont l’Arabie saoudite et l’Iran.
Après son indépendance en 1971, le pays évolue durant près de 25 ans dans l’ombre de Riyad.
La première guerre du Golfe, en 1990-1991, constitue un tournant historique pour les pays du Golfe. Elle aura en particulier un impact majeur sur la relation entre Doha et Washington. Avec l’invasion du Koweït par l’Irak, le Qatar prend conscience de sa propre vulnérabilité et de la facilité avec laquelle l’un de ses puissants voisins pourrait l’annexer. Il considère le parapluie sécuritaire américain comme seule véritable garantie de survie. La base militaire américaine d’Al-Udeid, au Qatar, sera largement utilisée lors de l’opération « Enduring Freedom » contre les talibans afghans.
Le pays émerge progressivement comme allié régional privilégié des Américains – surtout après la révolution de palais de 1995, à laquelle Washington a sans doute donné son assentiment.
Si Hamad Ben Khalifa Al Thani cherche avant tout à assurer la souveraineté de son pays en s’appuyant fermement sur les États-Unis, il n’entend pas tout miser sur cette alliance : le Qatar multiplie les partenariats, au point de s’affirmer assez rapidement comme un acteur incontournable du concert des nations. En effet, Doha opte pour une politique de « hedging », qui consiste à entretenir de bonnes relations avec des acteurs opposés pour réduire des risques éventuels sur le long terme. Cette approche permet aux « petits » de gagner de l’influence pour promouvoir leur autonomie politique. Enfin, le Qatar élabore une diplomatie de niches, stratégie privilégiée des petits États et des puissances moyennes. Grâce à la diplomatie de niches, Doha se forge une image de marque nationale et une visibilité à l’échelle internationale.
Le Qatar cherche ainsi à se doter d’une réputation d’État neutre, ami de tous, « bon citoyen international », moderne, ouvert à l’Occident tout en restant fidèle à son identité arabo-musulmane.
Des moyens financiers quasi illimités avec le gaz
L’émergence « express » de ce pays demeure unique. Elle s’explique donc par la vision stratégique de son leadership, des moyens financiers quasi illimités et des conjonctures régionale et internationale favorables. Le Qatar n’a pu acquérir son statut de puissance régionale que dans la mesure où ses intérêts se confondaient avec ceux d’autres puissances, au premier rang desquelles les États-Unis.
Mais tout cette trajectoire a aussi été rendue possible par le fait que, troisième détenteur de ressources gazières au monde et premier exportateur de gaz naturel liquéfie, l’émirat dispose désormais de l’un des PIB les plus élevés au monde. À titre indicatif, il passe de 8,1 milliars de dollars en 1995 a 44,5 millards en 2005 pour dépasser les 100 milliards a partir de 2010. Cela est surtout possible grâce a son fonds d’investissement souverain fondé en 2005, Qatar Investment Authority (QIA).
Une force économique et d'investissement
Le Qatar investit donc massivement à l’étranger, notamment dans les grandes capitales. La crise financière de 2008 constitue ainsi une opportunité de se rendre indispensable, consolidant de surcroît ses alliances.
L’éducation (avec la Qatar Foundation), le sport (avec l’achat du Paris Saint-Germain, la diffusion de nombreux événements via la chaîne Bein Sports et bien sûr la prochaine Coupe du Monde), la culture (avec les nombreux musées prestigieux, les expositions des plus grands artistes ou l’achat de toiles de maître), les médiations (au Liban, au Darfour ou plus récemment entre les États-Unis et les talibans), et aussi la chaîne d’informations Al Jazeera, sont autant de niches qu’il exploite pour s’affirmer. Cette dernière, est plus explicitement qualifiée par un câble Wikileaks « d’outil diplomatique » servant les intérêts de Doha. Ceci vaut d’ailleurs au Qatar des accusations de soutien au terrorisme, déjà proférées depuis les apparitions exclusives de Ben Laden sur la chaine d’information qatarie en continu Al Jazeera au lendemain de l’invasion de l’Afghanistan en 2001...
L’accueil de cette compétition semble en soi régi par une forme de hedging.
« C'est le jeu d'équilibriste auquel se livre ce pays surexposé médiatiquement depuis qu'il a décroché en 2010 l'organisation de la Coupe du monde 2022 : vendre une image lisse de pavillon-témoin du pays arabe du XXIe siècle tout en s'appuyant sur un système social comparable à celui de l'Arabie saoudite et des autres régimes autoritaires de la région, où la moindre tête qui dépasse est expulsée, dans le meilleur des cas. »
Le Qatar « utilise le sport pour gagner en puissance et en influence sur la scène internationale. Il vise le Graal du sport. », prévient Raphaël Le Magoariec, spécialiste des sociétés de la péninsule arabique et du sport, co-auteur de L'empire du Qatar les nouveaux maîtres du jeu ? (ed. Les Points sur les i.). Pas sûr pourtant que la projection d'un « soft power » change les différentes perceptions internationales.
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Joanne Courbet pour DayNewsWorld |
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DEUXIEME CONDAMNATION A MORT EN IRAN LIEE AUX EMEUTES
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Deuxième condamnation à mort en Iran liée aux « émeutes » et 2000 inculpations enregistrées.
La justice iranienne a prononcé mardi une condamnation à mort à l'encontre d'un « émeutier », a annoncé l'agence de presse de l'Autorité judiciaire. Il s'agit de la seconde peine de ce type en l'espace de trois jours.
La justice iranienne a prononcé mardi une seconde condamnation à mort en trois jours à l’encontre d’un « émeutier », a annoncé Mizan Online, l’agence de l’Autorité judiciaire.
Des manifestations ont lieu en Iran depuis la mort, il y a deux mois, de Mahsa Amini, une Kurde de 22 ans arrêtée pour infraction au code vestimentaire strict qui oblige les femmes à porter le voile islamique en public.
Les autorités dénoncent des « émeutes » et des centaines de personnes ont été arrêtées.Dimanche, un tribunal de Téhéran avait déjà condamné à mort une personne jugée coupable « d’avoir incendié un bâtiment gouvernemental, de trouble à l’ordre public, de rassemblement et conspiration en vue de commettre un crime contre la sécurité nationale, d’être un ennemi de Dieu et de corruption sur terre ».
« L’accusé est un ennemi de Dieu »
Cinq autres personnes avaient également été condamnées à des peines de cinq à 10 ans de prison pour « rassemblement et conspiration en vue de commettre des crimes contre la sécurité nationale et trouble à l’ordre public ».
Dans le cadre du même procès, un tribunal révolutionnaire a condamné à mort une autre personne accusée d’avoir « terrorisé des gens dans la rue en utilisant une arme blanche, d’avoir incendié la moto d’un citoyen et attaqué un individu avec un couteau », a indiqué mardi soir l’agence Mizan Online.
« L’accusé est un ennemi de Dieu pour avoir fait usage d’armes blanches », selon le verdict.
Le tribunal étant de première instance, les condamnés peuvent faire appel, précise l’agence.
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Jaimie Potts pour DayNewsWorld |
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ATTENTAT TERRORISTE A ISTANBUL EN TURQUIE
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La panique s’est emparée du cœur d’Istanbul (Turquie) ce dimanche. Une forte explosion a retenti dans l’après-midi sur l’artère commerçante et très fréquentée d’Istiklal au cœur d’Istanbul, ont rapporté les médias turcs.
L’avenue Istiklal, l’artère piétonne la plus fréquentée de la ville, était noire de monde et le soleil se donnait des airs d’été indien. Lorsque retentit le bruit d’une explosion, à 16 h 20, en plein milieu du passage, à l’intersection de la petite rue Imam-Adnan, entre le magasin de vêtements Mango et le glacier Mado.
L’explosion est survenue vers 16h20 (13h20 GMT), au moment où la foule était particulièrement dense dans ce lieu de promenade prisé, le dimanche, des Stambouliotes et des touristes. Selon les vidéos diffusées par les réseaux sociaux, l’explosion émet une puissante détonation, accompagnée de flammes, et déclenche aussitôt un mouvement de panique. Un large cratère noir est également visible sur ces images, ainsi que plusieurs corps à terre à proximité. Des familles avec des enfants dans les bras tentaient de fuir le quartier en courant.
De nombreuses victimes
L’attaque a fait six morts et 81 blessés, dont deux graves, selon un dernier bilan, donné ce dimanche soir par le vice-président turc Fuat Oktay. Un père et sa jeune fille ont perdu la vie, a notamment fait savoir Derya Yanik, ministre de la Famille et des Services sociaux. Elle était âgée de 9 ans, selon la télévision publique TRT et le quotidien Cumhuriyet.
Une mère de 38 ans et sa fille de 15 ans, ainsi qu’un couple âgé de 27 et 40 ans sont également décédés dans l’attentat, détaille le quotidien turc.
Réactions des autorités
Par crainte d’une seconde explosion, la zone a été complètement évacuée. Un imposant déploiement de forces de sécurité barre également tous les accès. La police a bouclé les accès à la rue Istiklal et aux rues adjacentes, et les hélicoptères survolaient le centre-ville où résonnaient de nombreuses sirènes. Dans le quartier voisin de Galata, beaucoup de boutiques ont baissé leurs rideaux.
Moins d’une heure après les faits, le Haut conseil audiovisuel turc a interdit aux médias audiovisuels de diffuser des images de la scène pour « empêcher de semer la peur ». Par ailleurs, l’accès aux réseaux sociaux a été restreint en Turquie après l’attentat, selon l’observateur des restrictions en ligne Netblocks.
Les suspects Une Syrienne et le PKK
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé, en direct à la télévision, « un vil attentat ». « Nous considérons qu’il s’agit d’un attentat terroriste dû à l’explosion d’une bombe déclenchée par un assaillant », a déclaré Fuat Oktay, le vice-président.
Alors que ce dernier avait évoqué une « kamikaze » dans un premier temps, le ministre de la Justice, Bekir Bozdag, a ensuite évoqué un « sac » déposé sur un banc. « Une femme s’est assise sur un banc pendant 40 à 45 minutes et, quelque temps après, il y a eu une explosion », a-t-il poursuivi. « Soit ce sac contenait un minuteur, soit quelqu’un l’a activé à distance », a-t-il ajouté.
« Que notre population soit sûre que les auteurs seront punis. Les tentatives de piéger la Turquie et la nation turque dans la terreur ne pourront atteindre leur but ni aujourd’hui ni demain, pas plus que cela a été le cas hier » a promis Erdogan, qui avait déjà été confronté à une campagne de terreur à travers le pays en 2015-2016. Revendiquée en partie par le groupe État islamique, elle avait fait près de 500 morts et plus de 2 000 blessés. « Nous trouverons ceux qui sont derrière cet attentat, qui que ce soit, même s’il va à l’autre bout du monde » a promis Fuat Oktay.
Le ministre de l’Intérieur turc, Souleyman Soylu, a annoncé ce lundi l’arrestation de 46 personnes, dont une partie à Kucukcekmece, dans la banlieue d’Istanbul. Parmi elles, une femme suspectée d’avoir posé la bombe et de nationalité syrienne a reconnu les faits, a confirmé la police turque..Elle aurait déclaré avoir agi sur ordre du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et reçu des directives à Kobané dans le nord-est de la Syrie. La ville est célèbre pour la bataille qui s’y est déroulée et a permis aux forces kurdes de repousser, en 2015, le groupe Etat islamique (EI). Elle est contrôlée par les Forces démocratiques syriennes (FDS), dont les Unités de protection du peuple (YPG), alliées au PKK, sont une composante majeure.
Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara mais aussi par ses alliés occidentaux dont les États-Unis et l’Union européenne, était depuis dimanche accusé d’être à l’origine de l’attaque par les autorités turques. « Les opérations continuent » pour arrêter d’autres suspects, a précisé le ministre de l’Intérieur. La Turquie a « rejeté » ce lundi matin les condoléances des États-Unis qui « soutiennent les terroristes » kurdes de Kobané, a indiqué Souleyman Soylu. « Nous n’acceptons pas les condoléances des États-Unis. Notre alliance avec un État qui entretient Kobané et des poches de terreur (…) doit être débattue », a déclaré le ministre, mettant à nouveau en cause le PKK.
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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VIVES TENSIONS ENTRE LES DEUX COREES
ET TIRS DE MISSILES
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Les deux Corées ont procédé mercredi à des échanges de tirs de missiles: Pyongyang en a lancé plus de 10, dont l'un est tombé près des eaux territoriales sud-coréennes, ce qui a amené Séoul à riposter avec trois missiles air-sol, le président sud-coréen Yoon Suk-yeol dénonçant une "invasion territoriale de fait". Un missile balistique de courte portée attribué à la Corée du Nord a tout d'abord franchi la Ligne de limite du Nord, qui constitue de fait la frontière maritime entre les deux pays, provoquant une rare alerte au raid aérien demandant aux habitants de l'île sud-coréenne d'Ulleungdo de se réfugier dans des abris souterrains.
Selon l'armée de Séoul, c'est "la première fois depuis la division de la péninsule" à l'issue des combats de la guerre de Corée en 1953 qu'un missile nord-coréen est tombé si proche des eaux territoriales du Sud. M. Yoon a "souligné que la provocation nord-coréenne est une invasion territoriale de fait par un missile qui a franchi la Ligne de limite du Nord pour la première fois depuis la division" de la péninsule, a déclaré la présidence sud-coréenne dans un communiqué.
Le missile tombé au plus proche de la Corée du Sud a amerri dans des eaux situées à seulement 57 kilomètres (35 miles) à l'est de la Corée du Sud continentale, a indiqué l'armée de Séoul, qui a qualifié de "très rare et intolérable" le tir de Pyongyang. "Nous déclarons que notre armée répondra de manière décisive à cela", a-t-elle ajouté.
Peu après, l'armée de Séoul a rapporté avoir tiré trois missiles air-sol près de l'endroit, au niveau de la frontière maritime, où le missile nord-coréen était tombé. L'état-major interarmées sud-coréen avait initialement affirmé avoir identifié un tir de trois missiles balistiques de courte portée.
Mais il a par la suite annoncé que la Corée du Nord avait lancé "plus de 10 missiles de types différents vers l'Est et l'Ouest". Le président Yoon a convoqué une réunion du Conseil national de sécurité au sujet de ce lancement, qui, selon les analystes, est l'un des plus "agressifs et menaçants" depuis plusieurs années. Le président sud-coréen a en outre ordonné des mesures "rapides et sévères afin que les provocations de la Corée du Nord paient un prix fort". Le Japon a également confirmé le lancement de missiles nord-coréens, le Premier ministre japonais Fumio Kishida déclarant aux journalistes vouloir "tenir une réunion sur la sécurité nationale dès que possible".
"Tempête vigilante"
Séoul et Washington organisent actuellement le plus grand exercice aérien conjoint de leur histoire, baptisé "Tempête vigilante" (Vigilant Storm), auquel participent des centaines d'avions de guerre des deux armées. Pak Jong Chon, maréchal et secrétaire du Parti des travailleurs au pouvoir en Corée du Nord, a qualifié ces exercices d'agressifs et provoquants, selon un rapport publié mercredi par la presse officielle nord-coréenne.
Selon lui, le nom de ces manoeuvres fait écho à l'opération "Tempête du désert", nom donné aux opérations militaires de la coalition conduite par les Etats-Unis contre l'Irak en 1990 et 1991 après l'invasion du Koweït.
"Si les Etats-Unis et la Corée du Sud tentent d'utiliser leurs forces armées contre la (République populaire démocratique de Corée) sans crainte, les moyens spéciaux des forces armées de la RPDC accompliront leur mission stratégique sans délai", a déclaré M. Pak, selon l'agence d'Etat KCNA. "Les Etats-Unis et la Corée du Sud devront faire face à une terrible affaire et payer le prix le plus horrible de l'histoire", a ajouté M. Pak.
Près de la Corée du Sud
Les missiles tirés mercredi par la Corée du Nord constituent "la plus agressive et menaçante démonstration (de force) contre le Sud depuis 2010", a déclaré à l'AFP Cheong Seong-chang, chercheur à l'institut Sejong. "Il s'agit d'une situation dangereuse et instable qui pourrait mener à des (affrontements) armés", a-t-il ajouté. En mars 2010, un sous-marin nord-coréen avait torpillé une corvette sud-coréenne, le Cheonan, tuant 46 marins dont 16 effectuaient leur service militaire obligatoire.
En novembre de la même année, le Nord avait bombardé une île frontalière sud-coréenne, causant la mort de deux jeunes soldats. Ce tir mercredi de missiles nord-coréens survient après une série de lancements, notamment de ce que le Nord a qualifié d'exercices nucléaires tactiques. Washington et Séoul avertissent de manière répétée que Pyongyang pourrait effectuer un nouvel essai nucléaire, qui constituerait le 7e de son histoire.
"Aussi longtemps que je me souvienne, la Corée du Nord n'a jamais procédé à une telle provocation lorsque la Corée du Sud et les Etats-Unis menaient des manoeuvres conjointes", a décrit Park Won-gon, professeur à l'université Ewha. "Pyongyang semble avoir achevé sa plus puissante (mesure de) dissuasion. C'est une grave menace. Le Nord semble également confiant dans ses capacités nucléaires."
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Larry Rick pour DayNewsWorld |
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BOUSCULADE MEURTRIERE A SEOUL POUR HALLOWEN
AVEC AU MOINS 140 MORTS ET 100 BLESSES
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Au moins 120 personnes sont mortes et une centaine d'autres ont été blessées dans la nuit de samedi à dimanche dans une bousculade lors d'une fête d'Halloween dans le centre de Séoul, a-t-on appris de source officielle.
Des dizaines de personnes ont été prises en charge en arrêt cardiaque à Séoul ce samedi 29 octobre lors des célébrations d’Halloween, ont indiqué les pompiers sud-coréens
« À 2 h 30 du matin, heure locale, 120 personnes ont été tuées et cent autres blessées », a indiqué à la presse sur les lieux de la catastrophe un responsable des pompiers de la capitale sud-coréenne, Choi Seong-beom
Un porte-parole des pompiers a confirmé l'incident, précisant que 140 ambulances avaient été déployées sur les lieux pour prendre en charge les victimes.
Selon l'agence Yonhap, des milliers de personnes fêtaient Halloween dans le quartier d'Itaewon, et une cinquantaine d'entre elles ont connu un arrêt cardiaque.
Les victimes semblent avoir été prises dans des mouvements de foule au sein de ce quartier de la capitale sud-coréenne où les célébrations d’Halloween rassemblent un grand nombre de personnes.
Le président sud-coréen, Yoon Suk-yeol, a demandé aux hôpitaux de se préparer à accueillir les blessés.
Des photographies publiées par Yonhap montraient plus d'une dizaine de personnes gisant dans une rue, des sauveteurs effectuant des massages cardiaques à certaines d'entre elles, alors que la police tenait la foule à distance par des cordons de sécurité.
Selon des images vidéo, une vingtaine de corps étaient cependant couverts de draps ou de couvertures, les sauveteurs ne tentant pas de réanimer ces gens. D'autres victimes étaient évacuées sur des civières vers des ambulances.
Les célébrations d’Halloween cette année 2022 sont les premières depuis le début de la pandémie de COVID-19, au cours de laquelle les Sud-Coréens ont été obligés de porter le masque à l'extérieur. |
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Carl Delsey pour DayNewsWorld |
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LES FORCES DE SECURITE OUVRENT LE FEU SUR LES FIDELES VENUS SUR LA TOMBE DE MAHSA AMINI
40 JOURS APRES LE DEUIL
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Des heurts ont eu lieu, mercredi 26 octobre, dans la ville natale de Mahsa Amini. « Les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes et ouvert le feu sur la place Zindan, dans la ville de Saqez », selon Hengaw. Le groupe de surveillance des violations des droits dans les régions kurdes d'Iran n'a pas précisé s'il y avait des morts ou des blessés.
Dès mardi soir, les autorités avaient renforcé leur dispositif à Saghez, déployant des forces sur une place centrale. Les accès à la ville auraient également été bloqués. Selon des militants des droits humains, les forces de sécurité avaient mis en garde les parents de la jeune femme contre l'organisation d'une cérémonie d'hommage sur sa tombe, allant jusqu'à menacer « la vie de leur fils ».
Malgré des mesures de sécurité renforcées, des colonnes de personnes en deuil avaient afflué à Saqez, dans la province du Kurdistan occidental, pour rendre hommage à Mahsa Amini sur sa tombe, quarante jours après la mort de la jeune femme .
"L'année du sang"
Défiant un dispositif de sécurité renforcé, criant « Femme, vie, liberté » ou « Mort au dictateur », une foule d'hommes et de femmes s'était réunie autour de la tombe de la jeune femme dans le cimetière Aichi de la ville de Saghez, dans la province du Kurdistan (ouest), selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. Des fidèles ont commencé tôt mercredi à rejoindre le cimetière.
Des images mises en ligne par des militants et des défenseurs des droits humains montraient une foule très nombreuse, en voiture et à moto, à pied à travers champs et le long des routes, ou même traversant une rivière. Frappant des mains, criant, klaxonnant, la foule a envahi la route reliant Saghez au cimetière, distant de huit kilomètres, selon des images mises en ligne par Hengaw, que cette ONG a déclaré avoir vérifiées. « Cette année est l'année du sang, Seyed Ali sera renversé », criait un groupe sur une vidéo authentifiée , en référence au guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.
Dans plusieurs villes du Kurdistan, « Sanandaj, Saghez, Divandarreh, Marivan et Kamyaran, des grèves sont largement suivies », selon Hengaw. De même à Javanrud et Ravansar, dans la province du Kermanshah (ouest).
Selon Hengaw, deux figures du football iranien, le légendaire buteur Ali Daei et le gardien Hamed Lak, se sont rendus à Saghez pour ce 40e jour suivant la mort de Mahsa Amini, marquant la fin de la période de deuil traditionnel en Iran.
Ils sont descendus au Kurd Hotel, selon Hengaw, mais « ont été transférés dans la chambre d'hôtes du gouvernement (...) sous la garde des forces de sécurité ».
Cette Kurde iranienne de 22 ans est décédée le 16 septembre, trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique, imposant notamment le port du voile pour les femmes.
Sa mort a déclenché une vague de contestation sans précédent depuis trois ans, qui se poursuit à travers l'Iran. Jeunes femmes et écolières sont montées en première ligne, beaucoup tête nue, brûlant leur voile et bravant les forces de sécurité.
La justice iranienne a annoncé mercredi avoir inculpé plus de 300 personnes, portant à plus de mille le nombre officiel des inculpations liées à ces manifestations..
L'un des plus importants mouvements de contestation en Iran depuis 1979
Ce mouvement de contestation des autorités religieuses iraniennes est l'un des plus importants depuis la révolution islamique de 1979.
Ce mouvement, notamment alimenté jusqu'ici par la jeunesse iranienne – avec des grèves dans des dizaines d'universités – pourrait encore prendre de l'ampleur avec la fin de la période de deuil.
Nouvelles sanctions américaines contre Téhéran
Washington a annoncé mercredi des sanctions économiques visant des responsables iraniens et des entreprises, pour leur répression violente des manifestations qui secouent l'Iran depuis la mort de Mahsa Amini, et les perturbations volontaires dans l'accès à Internet.
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Abby Shelcore pour DayNewsWorld |
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UN TROISIEME MANDAT OU LE SACRE
DU TOUT-PUISSANT POUR XI JINPING
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Troisième sacre historique pour Xi Jinping. Le président chinois a été reconduit dimanche 23 octobre à la tête du Parti communiste, après avoir balayé toute contestation, devenant le dirigeant le plus puissant depuis Mao Zedong, fondateur du régime.
L'homme fort de Pékin a promis de "travailler dur dans l'accomplissement" de ses "tâches", immédiatement après avoir obtenu un troisième mandat de cinq ans, par un Comité central largement remanié du Parti communiste chinois (PCC). Il devient ainsi le dirigeant le plus puissant depuis Mao Zedong, fondateur du régime.
Point d’orgue de ce XXe congrès, la présentation du nouveau comité permanent du PCC ce dimanche matin, soit les sept hommes qui vont diriger la deuxième économie du monde. Et comme le veut la tradition, c'est le président qui est arrivé en premier sur le tapis rouge, emmenant ses camarades, notamment Li Qiang, futur Premier ministre. Derrière lui et les autres, six costumes sombres et cravates rouges sur les strates du salon d'or, au troisième étage du Palais du peuple. Le visage fermé, bras le long du corps, presque au garde à vous, les six silhouettes ont écouté le secrétaire général et numéro un du Parti faire son discours.
On savait avec le départ à la retraite du Premier ministre Li Keqiang et celui, de l'ancien président Hu Jintao, poussé vers la sortie samedi, qu'il n'y aurait que des hommes du président dans ce comité. Ce sont des figures familières, explique Xi Jinping en les présentant. Il les a connus en partie quand il était secrétaire du Parti communiste du Zhejiang, une province de la côte orientale chinoise, et puis à Shanghai.
Son futur Premier ministre, Li Qiang, est le patron du PCC de Shanghai qui a la terrible réputation d'avoir confiné sa ville et ses habitants pendant 3 mois l'année dernière. Au Parti communiste, la fidélité prime en tout cas sur la popularité. Cette nomination est un signe "d’une fuite en avant toujours plus avérée dans l’idéologie, dans l’entêtement de Xi Jinping", observe Chloé Froissart, sinologue et professeure de sciences politiques des universités à l’Inalco. "La politique zéro covid ne sera pas remise en cause".
Le secrétaire général du PCC de Pékin, Cai Qi, s'occupera du bureau des affaires générales du parti. Li Xi, secrétaire général du PCC de la province du Guangdong (sud), a été nommé au comité de discipline du parti. C'est un poste clé qui supervise la campagne anti-corruption lancée en 2012 par Xi Jinping pour faire tomber les corrompus et ses adversaires politiques.
Pour le jeune Zhao Leji, 65 ans, Ding Xuexiang, qui était assistant politique du président, et Wang Huning, l'idéologue en chef du régime depuis trois générations de dirigeants, ils sont tous considérés comme des proches du secrétaire général du PCC. Les deux grands partants, Li Keqiang, Premier ministre sortant, et Wang Yang, donné un moment comme nouveau chef du gouvernement, étaient tous les deux proches de l’ancien président Hu Jintao et de la faction de Jeunesses communistes. Le saint des saints du Parti communiste chinois, l’instance suprême, ne compte plus aucun opposant potentiel au numéro un chinois Xi Jinping,.Désormais tenu par les plus proches alliés de Xi, le nouveau Comité permanent confirme la mainmise de Xi Jinping sur la formation politique, selon des analystes.
"Ce sont tous des hommes de Xi, cela montre qu'il veut gouverner au-delà d'un troisième mandat", donc après 2027, souligne Alfred Wu Muluan, expert en politique chinoise à l'Université nationale de Singapour. Willy Lam, spécialiste du PCC à l'Université chinoise de Hong Kong, pronostiquait "une domination anormalement asymétrique d'une seule faction : celle de Xi Jinping".
Pas plus que le comité permanent, le bureau politique, instance de décision du Parti communiste chinois, ne compte de femme. Une première en 25 ans. L'unique femme qui faisait partie de ce groupe de 25 personnes a pris sa retraite et aucun des nouveaux membres dévoilés ce dimanche n'est une femme.
Évacuation de Hu Jintao
Seul incident marquant durant une cérémonie très chorégraphiée, l'ancien président Hu Jintao a été escorté vers la sortie samedi.
Visiblement contre son gré, l'homme de 79 ans, qui a présidé la Chine de 2003 à 2013, a été incité par des employés à se lever de son siège, situé à côté de Xi Jinping.Cette scène très inhabituelle n'a pas été expliquée par les autorités .
L'agence Chine nouvelle a affirmé en anglais que Hu Jintao "ne se sentait pas bien". Il va "beaucoup mieux" désormais, a-t-elle écrit sur Twitter, réseau social bloqué en Chine .Hu
Jintao, qui a paru affaibli physiquement durant le congrès, est le
prédécesseur de Xi Jinping et est considéré comme un réformateur. Toute référence récente à son nom semblait avoir été censurée de l'internet chinois.
"La Chine ne peut pas se développer sans le monde, et le monde a aussi besoin de la Chine"
Malgré une concentration presque totale des pouvoirs, Xi Jinping devra faire face à une économie en fort ralentissement, notamment en raison de sa politique « zéro Covid», une rivalité exacerbée avec les États-Unis et des critiques internationales sur les droits humains.
Lors d'une allocution devant la presse après avoir obtenu un troisième mandat à la tête du Parti communiste et donc du pays, Xi Jinping a assuré : "La Chine ne peut pas se développer sans le monde, et le monde a aussi besoin de la Chine".
Le président a salué les "deux miracles" réalisés dans le pays : "un développement économique rapide et une stabilité sociale sur le long terme".
En une décennie à la tête du pays, Xi Jinping a réussi le pari de faire de la Chine la deuxième économie mondiale, dotée d'une des armées les plus puissantes au monde. Le chef de l'État a d'ailleurs été reconduit également à la tête de la Commission militaire centrale. Au sein de celle-ci, plusieurs des généraux nouvellement promus font partie de la clique du détroit de Taïwan et sont très belliqueux et poussent pour une invasion de l'île. Cela confirme que Taïwan est une priorité absolue de la Chine de Xi Jinping.
La Grande renaissance de la nation pour 2049
Xi Jinping mène le navire Chine et il a redonné sur l'estrade du salon d'or du Grand Palais du peuple les objectifs : "La construction d'un pays socialiste moderne et la marche vers la grande renaissance de la nation correspond à un souhait et une longue attente, la modernisation de la Chine est le résultat des efforts conjugués du Parti communiste chinois et du peuple chinois".
La modernisation du pays est donc pour 2035, la Grande renaissance de la nation est pour 2049. Désormais, plus rien n'empêche Xi Jinping de se prolonger au pouvoir. Et si la Chine doit devenir un pays socialiste moderne avec une économie ouverte, c'est le peuple, et surtout le Parti, qui prime sur tout le reste dans cette modernisation.
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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DISCOURS DE XI JINPING AU XX E CONGRES DU PCCLA CHINE PEUT-ELLE DEVENIR LA PREMIERE PUISSANCE MONDIALE ?
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Xi Jinping a ouvert , dimanche 16 octobre 2022, le XXème congrès du parti communiste chinois.
A l’occasion de son discours d’ouverture du Congrès du Parti communiste, le président de la République populaire de Chine a réitéré dimanche que l’objectif premier du Parti restait celui du développement économique, mais que la sécurité du pays devait aussi guider l’action du Parti. Un discours largement consacré aux sujets de politique intérieure, prononcé devant quelque 2 300 délégués du parti, rassemblés dans l'immense Palais du peuple. Ces derniers devraient lui confier dans une semaine un troisième mandat historique à la tête du pays.
L’occasion pour le maître incontesté de Pékin de réaffirmer sa fermeté politique et d’afficher sa volonté de supplanter les Etats-Unis comme première puissance mondiale.
"Le recours à la force" sur Taïwan ?
Xi Jinping ne compte pas céder sur Taïwan. Tout en assurant que la Chine avait toujours « respecté » et s'était toujours « souciée » du peuple taïwanais, Xi Jinping s'est montré déterminé à réunifier « pacifiquement » ce qu'il estime être l'un de ses territoires, bien que la dirigeante taïwanaise, Tsai Ing-Wen, maintient son refus d’intégration à l'Empire du Milieu. « La résolution de la question de Taïwan est l'affaire du peuple chinois, et c'est au peuple chinois de décider », a martelé le chef de la République populaire de Chine devant les 2 300 délégués du PCC, présents au congrès du parti qui s'est ouvert samedi à Pékin. « Les roues historiques de la réunification nationale et du rajeunissement national roulent. La réunification complète de la patrie doit être réalisée. Elle sera réalisée », a-t-il ajouté. Pour parvenir à ses fins, le président chinois n'écarte pas tout recours à « la force », comme l'ont laissé entendre ces récentes manœuvres militaires dissuasives. « Nous œuvrerons avec la plus grande sincérité et les plus grands efforts pour une réunification pacifique de Taïwan, mais nous ne promettrons jamais de renoncer à l'usage de la force et nous nous réservons l'option de prendre toutes les mesures nécessaires », a confirmé Xi Jinping, tout en fustigeant tout « séparatisme » et « ingérence » étrangère dans ce conflit.
En septembre, le président américain Joe Biden avait assuré que les Etats-Unis défendraient l'île convoitée par Pékin « si une attaque sans précédent venait à se produire ». Après quoi, la Chine avait dénoncé une « grave violation » des promesses diplomatiques de Washington.
La lutte contre le réchauffement climatique
C'est justement en raison des tensions avec les Etats-Unis sur la question de Taïwan que Pékin avait annoncé la suspension au 1er septembre de sa coopération avec les Etats-Unis sur le réchauffement climatique, nouée dans les couloirs de la COP26, à Glasgow. Dimanche, Xi Jinping a toutefois évoqué brièvement la crise climatique, assurant que son pays allait « promouvoir activement » la lutte contre le réchauffement de la planète.
La Chine est un des plus gros pollueurs du monde et le premier émetteur de gaz à effet de serre. En mars 2021, le pays a publié le détail de sa politique de réduction de la part des énergies carbonées dans son mix énergétique, promettant de faire grimper la part des énergies renouvelables à 25% en 2025. Selon un rapport du think tank Carbon Tracker, publié en amont de la Conférence pour le climat, ce taux était passé de 7% à 15% entre 2009 et 2019.
« Nous participerons activement à la gouvernance mondiale sur le changement climatique », a encore dit Xi Jinping, tout en s'engageant à « renforcer l'utilisation propre et efficace du charbon ». Le pays, qui ambitionne d'atteindre la neutralité carbone d'ici à 2060, est très dépendant de cette énergie fossile pour alimenter ses centrales électriques.
Sa politique "zéro Covid"
XI Jinping a évoqué la politique « zéro Covid » mise en place par le pays et traduite pas le renforcement du contrôle social sur les citoyens, dont tous les déplacements sont désormais enregistrés informatiquement. La Chine a « protégé au plus haut point la sécurité et la santé du peuple et a atteint des résultats positifs significatifs en coordonnant la prévention et le contrôle de l'épidémie avec le développement économique et social », a-t-il estimé.
Sa campagne anticorruption
Dans son discours, Xi Jinping a également défendu sa redoutable campagne anticorruption, en réponse aux critiques qui l'accusent de l'avoir utilisée pour faire tomber ses rivaux et consolider son pouvoir.« La lutte contre la corruption a remporté une victoire écrasante et a été consolidée de manière exhaustive, éliminant les graves dangers latents au sein du parti, de l'Etat et de l'armée », s'est-il félicité. Selon des chiffres officiels, au moins 1,5 million de personnes ont été sanctionnées lors de cette campagne, entamée par Xi Jinping dès son arrivée au pouvoir en 2012 pour faire tomber les « tigres » (hauts dirigeants) et les « mouches » (petits fonctionnaires) avides de pots-de-vin.
Et à la veille de l’ouverture du XXe Congrès, les dirigeants du PCC ont officiellement entériné la décision d’expulser une poignée de responsables, dont Fu Zhenghua et Shen Deyong, qui faisaient partie du Comité central. Un des chefs de police les plus puissants du pays, Fu a été condamné à la perpétuité en septembre après avoir été accusé de former une « clique politique » avec d’autres hauts responsables de la sécurité, dont Sun Lijun, ancien vice-ministre de la Sécurité publique. Leur disgrâce est sans doute la plus grande purge du système de sécurité depuis que Xi a lancé sa vaste campagne de lutte contre la corruption. Quant à Shen, ancien vice-président de la Cour suprême de Chine, il est en attente de jugement pour corruption.
Pour les détracteurs de Xi Jiping, cette campagne a aussi été pour le numéro un chinois un outil politique, destiné à faire tomber des rivaux.
La Chine cependant dans une impasse
Mais malgré cette auto-consécration et la défense de son bilan, Xi Jiping ne peut ignorer que la Chine est aujourd’hui dans une impasse.
En effet entre la fin des années 70 et le milieu des années 2010, le pays a fait de son développement économique une priorité absolue. En 40 ans, la Chine est devenue l’usine du monde et le premier marché de la planète dans de nombreux secteurs. Pour le plus grand profit de sa population. Mais ce modèle est en crise. La croissance y est devenue anémique – elle ne devrait pas dépasser les 3,2% cette année -, un jeune urbain sur cinq est au chômage et l’immobilier, véritable poumon de l’activité, est à bout de souffle. Et selon Natixis, la dette chinoise représente 275% du PIB.
La crise rampante de l' immobilier
Pilier de l'économie chinoise et symbole du « miracle » des trente dernières années, le secteur immobilier est en effet pris dans une spirale de défiance inédite. Depuis
l'effondrement d' Evergrande il y a un an, la bulle immobilière
craquelle de toutes parts. Ces faillites en cascade ont mis sur le
carreau des dizaines de millions de ménages obligés d'honorer leurs
crédits immobiliers pour des logements achetés au prix fort et dont ils
n'auront probablement jamais les clefs. Au fil des mois, une grève des
remboursements, née sur le réseau social WeChat, s'est propagée dans
tout le pays, fragilisant encore davantage des centaines de petites
banques locales plombées par des monceaux de créances douteuses. Fin
juillet, le boycott concernait plus de 320 chantiers identifiés et
800.000 logements, Natixis y voyant « la partie émergée d'un énorme
iceberg ». Quand l'immobilier chinois s'enrhume, c'est tout le pays qui
tousse. « Ces dernières années, quasiment 30% de la croissance est venue
du boom immobilier », souligne Alicia Garcia Herrero, la chef
économiste de Natixis à Hongkong.
Une économie minée par la dette et les choix politiques
La crise de croissance s'explique donc d’abord par un excès d’endettement, notamment au niveau des collectivités locales- la dette chinoise représenterait 275% du PIB- mais surtout, par les choix politiques fait par de Xi Jinping pour asseoir son pouvoir. La stratégie « zéro Covid », encore réaffirmée hier à la tribune du XXème Congrès, bride en effet l’activité des entreprises et la consommation des ménages. De même, la reprise en main des grandes multinationales privées, tout particulièrement dans la Tech agit comme un frein à l’innovation. Rivalités Chine-Etats-Unis
C'est dans ce contexte difficile que s'annonce le conflit des puissances Chine-Etats-Unis. La lutte entre Washington et Pékin pour le leadership mondial s’annonce comme un bras de fer de longue haleine.
Un pas décisif dans la confrontation entre les deux principales économies mondiales vient d'ailleurs d’être franchi par Joe Biden, avec la mise en place de restrictions dans le secteur sensible des semi-conducteurs, ces « puces » électroniques indispensables à l’ère numérique. Washington est passé à l’action à la veille du rendez-vous politique majeur de Xi Jinping, le 20e Congrès du Parti communiste chinois (PCC). L’administration américaine vient en effet de publier un document d’une centaine de pages [PDF] visant ni plus ni moins, à « décapiter l’industrie chinoise des semi-conducteurs » selon l’image d’un expert américain.
Un leadership mondial qu'il reste à conquérir...dans un bras de fer de longue haleine, avec de réelles conséquences économiques et géopolitiques.
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Joanne Courbet pour DayNewsWorld |
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DE LA REVOLTE CONTRE LE VOILE A LA REVOLUTION CONTRE LE REGIME IRANIEN ?
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Dix jours après la mort de Mahsa Amini, arrêtée par la police pour un voile mal porté, c'est maintenant Hadis Najafi tuée de six balles par la police qui devient le symbole de la révolte iranienne alors que des manifestants continuent de braver le pouvoir qui réprime brutalement. On voit, dos à la caméra, une jeune femme qui noue ses cheveux blonds en chignon et réajuste ses lunettes.
Elle a laissé son voile et sa peur derrière elle, pour descendre dans la rue rejoindre le mouvement de contestation qui enflamme l'Iran depuis la mort de Mahsa Amini. Cette vidéo amateur devenue virale sur les réseaux sociaux s'est rapidement imposée comme un symbole de toutes ces femmes qui ôtent leur voile et se coupent les cheveux pour protester contre le code vestimentaire imposé par la République islamique. Un symbole de courage
Elle illustre surtout les derniers instants de la vie de Hadis Najafi, âgée d'à peine 20 ans, et tuée de six balles dans la tête, le cou et la poitrine par les forces de l'ordre dans la petite ville de Karaj, à l'ouest de Téhéran. «Hadis Najafi n'a pas gardé le silence face à la tyrannie. Elle a été tuée pour avoir protesté contre la mort brutale de Mahsa Amini», a annoncé le 25 septembre 2022 sur Twitter la journaliste et militante américaine d'origine iranienne Masih Alinejad, qui s'est entretenue avec la sœur de la victime. L'annonce de la mort de la jeune femme a ému au-delà des frontières de l'Iran.
«
Les jeunes femmes iraniennes sont le véritable catalyseur de cette
mobilisation. Le fait qu’elles soient les leaders de ce mouvement est un
fait assez inédit en Iran », indique la journaliste Sara Saidi,
correspondante en Iran de 2016 à 2019. Le chant révolutionnaire Bella ciao Le mouvement en cours dépasse largement le seul enjeu du voile. En première ligne de cette révolte certes, les femmes iraniennes. En signe de contestation, certaines jeunes femmes iraniennes, visage totalement découvert, prennent le risque de poster sur les réseaux sociaux des vidéos dans lesquelles elles revisitent en langue persane l'hymne révolutionnaire italien Bella ciao. Un symbole partagé de façon virale partout dans le monde. Mais contrairement aux autres mobilisations où les femmes agissaient de manière isolée, il s’agit ici d’un mouvement collectif. Les très jeunes femmes ont réussi à rassembler dans les rues les femmes plus âgées mais aussi les hommes.
Le spécialiste de l’Iran Farid Wahid l'atteste : « C’est un mouvement féministe, mais qui est soutenu par de nombreux hommes, qui sont là pour leurs sœurs, leurs femmes. Tout le monde est dans la rue, que ce soient les quartiers bourgeois, pauvres, la ville, la campagne. Le pays bouge, partout ! »
En effetl e propre de la République islamique est l’utilisation simultanée de l’appareil d’un État moderne et de l’idéologie religieuse pour asseoir son autorité, combattre les dissensions et contrôler les femmes. Ce que ne supporte plus la population!
Le rejet du pouvoir religieux
Pour montrer leur opposition aux lois religieuses, certains manifestants ont décidé de s'attaquer aux symboles de la République islamique instaurée en 1979. En déboulonnant des statues ou en déchirant des portraits des figures politiques qui ont instauré ces lois à travers tout le pays il y a plus de 40 ans. Le Guide suprême Ali Khamenei, dans sa 84ème année, préalablement président de la République, est ainsi au sommet de l’État depuis 41 ans . Malade depuis plusieurs années, il est dans l’impossibilité d’incarner pour une jeune population, une espérance, ni de représenter un modèle.
De plus la corruption pratiquée par les fondations religieuses contribue profondément au rejet des religieux. Il faut citer l’ayatollah Javadi Amoli, prédicateur du vendredi dans la grande ville de Qom : « Si la nation se soulève, nous serons tous jetés à la mer »….. La population iranienne se soulève... d'autant que la situation économique est catastrophique L'
inflation et le chômage ont connu une augmentation pratiquement
constante au cours des 40 dernières années. Le guide suprême a reconnu,
en 2019, ne jamais avoir eu comme objectif l’amélioration de la vie de
ses concitoyens, mais le maintien de la République islamique. La
population en est exaspérée La révolte des minorités
Dans le pays les minorités ethniques, ignorées, aussi se rebellent .La jeune Masha Amini était d’origine Kurde. Téhéran vient de frapper, en Irak, des membres de l’opposition iranienne kurde, renforçant leur énergie à s’opposer au régime. A l’Ouest de l’Iran, la minorité Baloutche a manifesté violemment, la semaine passée, dans la ville de Zahedan, subissant une féroce répression. Ces minorités, ignorées politiquement, réprimées, attendent l’heure de la revanche sur le pouvoir central.
« Un mouvement fort qui fait peur au régime »
Or le président ultraconservateur Ebrahim Raïssi a appelé les forces de l’ordre à « réagir fermement ». Devant l’ampleur de la mobilisation, le chef du pouvoir judiciaire iranien, Gholamhossein Mohseni Ejei, a menacé dimanche de ne faire preuve d’« aucune indulgence » vis-à-vis des manifestants.
En dix jours,plus d'une centaine de personnes ont été tuées selon Iran Human Rights et des centaines arrêtées.
Pour Farid Wahid, directeur de l’Observatoire de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient de la Fondation Jean-Jaurès, ces protestations sont le résultat d’années de « frustration économique, politique, sociale ». « C’est un mouvement fort, symbolique, qui fait peur au régime. Les autorités iraniennes ont reçu un coup très dur, les tabous sont brisés, les Iraniens en ont fini avec la liaison systématique de la politique et de la religion. La situation est tellement catastrophique que ces jeunes sont prêts à mourir pour changer les choses. La mort de Mahsa Amini a été l’étincelle qui a provoqué l’explosion », ajoute-t-il. De la révolte à la révolution, tous les ferments sont réunis pour la révolution, selon le chercheur Gérard Vespierre.
Pour seule réponse le gouvernement iranien a choisi la force et a coupé internet à la quasi-totalité de ses 80 millions d'habitants. Cela avait déjà été le cas, fin 2019, lors de manifestations catalysées par la hausse du prix du carburant. Selon Reuters, la répression avait fait 1 500 victimes...
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Jenny Chase pour DayNewsWorld |
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"FEMMES VIE LIBERTE" LE SOUTIEN DES ARTISTES AUX FEMMES IRANNIENNES
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Jusqu'à présent, le milieu artistique français s'était fait peu entendre sur le mouvement de contestation déclenché par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini à Téhéran.
Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, est décédée le 16 septembre, trois jours après son arrestation pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique qui oblige notamment les femmes à porter le voile. Sa mort a déclenché une vague de manifestations en Iran, violemment réprimée, et des rassemblements de solidarité avec les femmes iraniennes à travers le monde. Le peuple iranien, les femmes en tête, manifeste au péril de sa vie pour un accès aux libertés les plus essentielles. Bravant la mort les Iraniennes sont descendues dans la rue et ont commencé à brûler leurs voiles et à se couper les cheveux. Elles
retirent leur hijab en criant « Mort à la République islamique » Un
geste particulièrement symbolique: enlever le hijab est un crime
punissable en Iran. Dix jours après la mort de Mahsa Amini, arrêtée par la police pour un voile mal porté, c'est ensuite Hadis Najafi tuée de six balles par la police qui devient le symbole de la révolte iranienne alors que des manifestants continuent de braver le pouvoir qui réprime brutalement. On voit, dos à la caméra, une jeune femme qui noue ses cheveux blonds en chignon et réajuste ses lunettes. Elle a
laissé son voile et sa peur derrière elle, pour descendre dans la rue
rejoindre le mouvement de contestation qui enflamme l'Iran depuis la
mort de Mahsa Amini. Cette vidéo amateur devenue virale sur les réseaux
sociaux s'est rapidement imposée comme un symbole de toutes ces femmes
qui ôtent leur voile et se coupent les cheveux pour protester contre le
code vestimentaire imposé par la République islamique.
Un symbole de courage
Elle illustre surtout les derniers instants de la vie de Hadis Najafi, âgée d'à peine 20 ans, et tuée de six balles dans la tête, le cou et la poitrine par les forces de l'ordre dans la petite ville de Karaj, à l'ouest de Téhéran. «Hadis Najafi n'a pas gardé le silence face à la tyrannie. Elle a été tuée pour avoir protesté contre la mort brutale de Mahsa Amini», a annoncé le 25 septembre 2022 sur Twitter la journaliste et militante américaine d'origine iranienne Masih Alinejad, qui s'est entretenue avec la sœur de la victime. L'annonce de la mort de la jeune femme a ému au-delà des frontières de l'Iran. « Nous avons décidé de répondre à l'appel qui nous était lancé »
Enfin les actrices Juliette Binoche, Julie Gayet, Isabelle Adjani, Charlotte Gainsbourg, Alexandra Lamy Isabelle Huppert, Laure Camaly, ou encore la chanteuse Angèle.... ont apporté leur soutien à ces femmes tyrannisées par le régime des mollahs iraniens. Dans cette vidéo publiée par le compte Instagram « Soutien femmes Iran », on aperçoit ainsi les actrices françaises. En fond musical, la reprise du chant italien Bella Ciao par la chanteuse iranienne Gandom, devenue l’hymne de la contestation. «Masha Amini est morte pour avoir laissé apparaître quelques mèches de cheveux», écrivent ces artistes dans un communiqué publié sur Instagram.
À l’initiative de cette vidéo, trois avocats : la bâtonnière de Paris Julie Couturier, l’ancienne présidente du Conseil national des barreaux, Christiane Feral Schuhl et Richard Sédillot, spécialisé dans la défense des droits humains.
Le texte qui accompagne la vidéo affirme qu'il est « impossible de ne pas dénoncer encore et toujours cette terrible répression (...).Les arrestations ne font que grossir le nombre des prisonniers et prisonnières déjà détenus en toute illégalité et trop souvent torturés. Nous avons ainsi décidé de répondre à l'appel qui nous était lancé en coupant, nous aussi, quelques-unes de ces mèches ».Toutes ont posté une vidéo les filmant en train de se couper une mèche de cheveux en signe de soutien aux femmes iraniennes.
« Femme Vie Liberté »
Près d'un millier de personnalités du septième art français, dont des stars comme Léa Seydoux, Isabelle Huppert et Dany Boon, des cinéastes renommés ou le patron du Festival de Cannes Thierry Frémaux ont appelé mardi à « soutenir la révolte des femmes en Iran », dans une tribune. Dans cet appel, intitulé « Femme Vie Liberté », le mot d'ordre des manifestations en Iran, les professionnels souhaitent « collectivement exprimer (leur) soutien aux femmes iraniennes qui luttent aujourd’hui pour leur liberté au péril de leur vie, et au peuple iranien qui soutient courageusement leur révolte ».
La tribune a également été signée par des lauréats de la Palme d'Or, comme Julia Ducournau et Jacques Audiard, du Lion d'Or comme Audrey Diwan, et des acteurs aussi divers que Marion Cotillard, Camille Cottin, Louis Garrel ou encore Alex Lutz.
« Nous appelons tou·te·s celles et ceux qui s’insurgent contre l’assassinat de Mahsa Amini et la répression massive, brutale et meurtrière, ordonnée par les autorités iraniennes, à exprimer haut et fort leur solidarité à l’égard du peuple iranien », poursuivent-ils.
Le « combat universel pour les femmes, pour la vie et pour la liberté est aussi le nôtre ».
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Jenny Chase pour DayNewsWorld |
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TRENTE ET UN MORTS DANS LES MANIFESTATIONS EN IRAN CONTRE LE REGIME DES MOLLAHS
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La mort de Mahsa Amini aux mains de la police des mœurs a suscité une nouvelle vague de protestation dans la République islamique. Face aux autorités qui nient toute violence ou négligence, les rassemblements se multiplient en Iran, pour protester notamment contre l'obligation de porter le voile. « Le peuple iranien est descendu dans les rues pour se battre pour leurs droits fondamentaux et leur dignité humaine […] et le gouvernement répond à ces manifestations pacifiques avec des balles », a dénoncé le directeur de l’ONG, Mahmood Amiry Moghaddam, dans un communiqué, en publiant un bilan après six jours de manifestations.
L’ONG dit avoir confirmation que des manifestations ont eu lieu dans plus de 30 villes et autres localités urbaines en Iran, et s’alarme « d’arrestations massives » de manifestants et de militants de la société civile.
Les manifestations ont éclaté aussitôt après l’annonce le 16 septembre de la mort de Mahsa Amini, 22 ans et originaire du Kurdistan (nord-ouest), tombée dans le coma après avoir été arrêtée à Téhéran le 13 septembre pour « port de vêtements inappropriés » et détenue par la police des mœurs.
Les premières manifestations se sont déroulées dans la province du Kurdistan d’où elle était originaire. Ces rassemblements de protestation se sont désormais propagés à travers le pays.
Iran Human Rights a indiqué que dans son bilan figuraient onze personnes tuées dans la seule soirée de mercredi dans la ville d’Amol, dans la province de Mazandaran (nord) qui borde la mer Caspienne, et six personnes tuées à Babol dans cette même province.
La grande ville de Tabriz (nord-est) a connu son premier mort dans ces manifestations, selon l’ONG. Jeudi, l’organisation kurde de défense des droits humains « Hengaw » avait indiqué que 15 personnes avaient été tuées dans la province du Kurdistan et d’autres régions du nord de l’Iran peuplées par des Kurdes, dont huit personnes tuées dans la soirée de mercredi. De son
côté, la télévision d’État a annoncé jeudi un bilan de 17 personnes -
dont des manifestants et des policiers - ayant péri dans ces
manifestations. Le leadership des femmes A la différence des révoltes passées, les femmes ont pris le leadership en sortant dans la rue avant d’être rejointes par les hommes dans un contexte de difficultés économiques et sociales liées à la baisse du pouvoir d’achat. La contestation s’est transformée en agitation de grande ampleur contre un pouvoir honni.
Partout on scande des slogans hostiles au régime, incendiant même la photo du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. " Pour la première fois, les femmes ont pris la tête d’un mouvement social qui n’est pas culturel alors qu’historiquement elles menaient davantage leurs combats à travers les arts comme la littérature, le cinéma, le théâtre et la peinture ainsi que via le journalisme et la médecine, confie le sociologue Farhad Khosrokhavar, spécialiste de l’Iran et auteur de l’ouvrage Le nouveau jihad en Occident (Robert Laffont, 2018). Le mouvement féministe culturel a ainsi aussi mué en mouvement social ".
Les Iraniens, épuisés par des années de sanctions et par la pandémie, s'insurgent maintenant contre les symboles même du régime de la République islamique, que sont notamment la question du port du voile et les instruments de répression et de contrôle réactivés depuis l'accession au pouvoir du président Ebrahim Raïssi, en août 2021. " La contestation souterraine de l’ordre islamiste apparaît aujourd’hui au grand jour, assure l’iranologue Clément Therme, chercheur associé à l’Institut international d’études iraniennes (Rasanah).
Les autorités se trouvent face à un dilemme, soit elles renoncent à l’identité du régime, soit elles basculent dans une répression systématique contre une lame de fond populaire qui appelle à une transformation socio-culturelle profonde du pays. ", poursuit-il dans L'opinion.
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Jenny Chase pour DayNewsWorld |
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AVEC UNE MOBILISATION PARTIELLE
VLADIMIR POUTINE DURCIT LE TON CONTRE L'OTAN |
Huit mois après son déclenchement l'« opération militaire spéciale » en Ukraine a vécu. Sans toutefois prononcer le mot de « guerre », Vladimir Poutine a franchi un nouveau cap, ce mercredi 21 septembre 2022, en décrétant la mobilisation des citoyens pour le front ukrainien, se disant prêt à utiliser « tous les moyens » de son vaste arsenal contre l'Occident. « Ce n'est pas du bluff », a martelé Vladimir Poutine, signifiant qu'il était prêt à utiliser l'arme atomique.
Mobilisation des réservistes et menace nucléaire
« L’oukaze est signé, le processus débute aujourd’hui », a annoncé le président dans une rare adresse télévisée à son peuple.
La mobilisation militaire partielle annoncée concerne 300 000 réservistes, en priorité des citoyens ayant une expérience militaire, âgés de 65 ans pour les plus vieux. Les étudiants et les appelés du contingent ne seront pas concernés par une mobilisation au front, ont pour l’instant promis les autorités russes. Selon le chef de la commission de la défense au Parlement, Andreï Kartapolov, sont principalement concernés les soldats et sous-officiers réservistes de moins de 35 ans ainsi que les officiers subalternes de réserve de moins de 45 ans.
Le ministre de la défense, Sergueï Choïgou, a fait valoir que la ligne de front « est longue de plus de 1 000 kilomètres. Evidemment, il faut renforcer cette ligne et les arrières, il faut contrôler ces territoires », a-t-il dit.
Vers des référendums d'annexion
En outre pas plus tard qu'hier les autorités séparatistes de quatre régions de l'Ukraine ont annoncé la tenue de « référendums d'annexion » du vendredi 23 au mardi 27 septembre. Le lendemain, dans son allocution télévisée, Vladimir Poutine a d'ailleurs apporté son soutien à ces initiatives, défendant le « droit à l'autodétermination » des habitants des provinces de Donetsk, de Louhansk, de Kherson et de Zaporijia.
L'organisation de ces référendums s'est accélérée avec la contre-offensive ukrainienne. « C'est une façon de sanctuariser ces territoires », explique Jean de Gliniasty, ancien ambassadeur de France en Russie, directeur de recherches à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). « La Russie annonce pour l'extérieur, qu'elle défendra ces territoires comme le sien. ». Avec comme conséquence que « toute menace terrestre sur ces territoires sera considérée comme une menace existentielle par Moscou. », selon Jean de Gliniasty. Une fois ces référendums approuvés , la Russie pourrait donc considérer que la guerre a désormais lieu sur son sol. « Et quand on parle de menace existentielle, c'est l'arme atomique qui est en jeu », poursuit Jean de Gliniasty. Vladimir Poutine a en effet menacé d' « utiliser toutes les armes à notre disposition si l'intégrité territoriale de la Russie est menacée » lors de son allocution télévisée
Même si la légitimité de ces votes est largement contestée par une partie de la communauté internationnale, ces annexions pourraient toutefois connaître une issue similaire à celle de la Crimée, annexée par la Russie en 2014 après un référendum non reconnu par la communauté internationale.
Contre un monde unipolaire occidental ?
La Russie avec cette guerre veut également acter une modification dans le jeu des relations internationales en se disant prêt à utiliser « tous les moyens » de son vaste arsenal contre l'Occident. En effet pour les pays faisant partie de l’Organisation de coopération de Shanghaï (OCS), il s'agit de contrebalancer l'hégémonie occidentale dans les relations internationnales. Ainsi la Chine et la Russie se sont rapprochées ces dernières années dans le cadre de ce qu'elles ont qualifié de relation « sans limite » visant à contrebalancer la domination mondiale des États-Unis. La semaine dernière, Vladimir Poutine et son homologue chinois Xi Jinping se sont rencontrés en Ouzbékistan, lors d'un sommet régional, et ont rallié à eux des dirigeants asiatiques derrière un nouvel « ordre international » défiant l'influence occidentale.
« Les tentatives de créer un monde unipolaire ont récemment pris une forme absolument laide et sont totalement inacceptables. Nous apprécions beaucoup la position équilibrée de nos amis chinois en ce qui concerne la crise ukrainienne », a déclaré Vladimir Poutine lors de son tête-à-tête avec Xi Jinping, en marge du sommet de Samarcande. « La Chine est disposée à travailler avec la Russie pour assumer sa responsabilité de grande puissance, jouer un rôle de premier plan et injecter de la stabilité et de l’énergie positive dans un monde parcouru par le chaos », lui a répondu le dirigeant chinois qui a repris l’idée d’une alternative à l’actuel ordre mondial.
La Chine appelle à un cessez-le-feu par le dialogue Toujours est-il qu' après ce sommet de l’Organisation de coopération de Shanghaï (OCS) le week-end dernier, les dirigeants chinois et indien ont cependant signifié à Poutine leur frustration face aux désordres logistiques, financiers et économiques provoqués par les sanctions internationales contre Moscou.
Et ce mercredi 21 septembre, après l' allocution du président russe Vladimir Poutine annonçant une mobilisation militaire partielle, la Chine appelle à un « cessez-le-feu à travers le dialogue » dans le conflit en Ukraine « Nous appelons les parties concernées à mettre en place un cessez-le-feu à travers le dialogue et la consultation et à trouver une solution qui règle les préoccupations sécuritaires légitimes de toutes les parties dès que possible », a déclaré un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, lors d'une conférence de presse.
« La souveraineté et l'intégrité territoriale de tous les pays doivent être respectées, les objectifs et principes de la charte des Nations unies doivent être suivis, les préoccupations sécuritaires légitimes de tous les pays doivent être prises en compte, et tous les efforts propices à une résolution pacifique des crises doivent être soutenus », a ajouté Wang Wenbin. « La Chine appelle toutes les parties concernées à aplanir leurs différences convenablement par le dialogue et la consultation, et est prête à travailler avec la communauté internationale pour continuer à jouer un rôle constructif dans la désescalade de la situation », insiste-t-il.
Les États-Unis de leur côté « prennent au sérieux » la menace de Vladimir Poutine de recourir à l'arme nucléaire dans la guerre en Ukraine, a dit mercredi un porte-parole de la Maison-Blanche.
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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LES FEMMES IRANIENNES ENLEVENT LEUR VOILE APRES LA MORT DE MAHSA AMINI ARRETEE
PAR LA POLICE DES MOEURS
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La mort d'une jeune femme enflamme l'Iran depuis plusieurs jours. Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs le 13 septembre, est morte trois jours plus tard après être tombée dans le coma. Elle avait été arrêtée à Téhéran pour « port de vêtements inappropriés » par la police des moeurs, une unité chargée de faire respecter le code vestimentaire strict de la République islamique d'Iran pour les femmes. En clair parce qu'elle portait un foulard jugé non conforme à loi islamique en vigueur en Iran. Des militants ont jugé sa mort « suspecte » alors que la police de Téhéran a affirmé qu’il n’y avait « pas eu de contact physique » entre les policiers et la victime.
La mort dans des circonstances troubles de cette Kurde iranienne de 22 ans suscite depuis ce week-end une vague d'indignation et des manifestations spontanées dans de nombreuses villes du pays, dont la capitale Téhéran.
Les femmes enlèvent leur hijab
Sur Twitter, les vidéos montrant les manifestations dans le pays témoignent de la colère de la population, notamment du côté des femmes. Certaines retirent leur hijab en criant « Mort à la République islamique » Un geste particulièrement symbolique enlever le hijab est un crime punissable en Iran.
L'organisation de défense des droits de l'Homme Hengaw a rapporté sur Twitter que deux personnes avaient été tuées à Saqez, la ville natale de Mahsa Amini, après que les forces de sécurité ont ouvert le feu sur la foule. Dans cette même ville, des manifestants sont allés jusqu'à décrocher un drapeau de la république islamique et le brûler.
Lundi soir, dans la rue Hejab (« voile musulman » en persan) au centre de Téhéran, « plusieurs centaines de personnes ont scandé des slogans contre les autorités, certaines d’entre elles ont enlevé leur hijab », a annoncé l’agence Fars.Une courte vidéo diffusée par cette agence montre une foule de plusieurs dizaines de personnes notamment des femmes ayant retiré leur voile criant « mort à la République islamique ». « La police a arrêté plusieurs personnes et dispersé la foule à l’aide de matraques et de gaz lacrymogènes », a indiqué Fars. Un rassemblement similaire a eu lieu à Mashhad, première ville sainte du pays située dans le Nord-Est, a rapporté l’agence Tasnim.
Sur les réseaux sociaux, de nombreuses femmes iraniennes se sont filmées en train de couper leurs cheveux ou de brûler leur voile en signe de protestation.
Selon la sociologue Mahnaz Shirali, « cette mort a créé un tollé général, une indignation nationale des Iraniens partout dans le pays. C'est toute la société iranienne, aussi bien les hommes que les femmes, qui sont solidaires pour protester contre autant d'injustice ». Beaucoup de femmes notamment s'identifient au sort de Mahsa Amini : « Toutes les femmes iraniennes ont dans leurs souvenirs des accrochages, et plein de mauvais souvenirs avec la police des mœurs qui est partout et qui réprime les femmes systématiquement ».
Le président Ebrahim Raïssi a demandé une enquête. Mais peu de chance qu'elle aboutisse réellement. La défense du droit des femmes est théoriquement dévolue à Ensieh Khazali, vice-présidente de la république islamique, directrice des affaires féminines, un poste très largement honorifique. Nommée par le président Ebrahim Raïssi en septembre 2021, elle est connue pour ses positions ultraconservatrices, notamment sur le mariage des mineures, en toute cohérence avec le gouvernement en place.
De nombreux cinéastes, artistes, personnalités sportives, politiques et religieuses ont exprimé leur colère sur les réseaux sociaux. A l’étranger, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a condamné lundi le décès « inacceptable » de cette jeune femme et appelé les autorités à punir les responsables.
L'Iranienne Masha Amini est devenue un symbole de la répression du pays à l'encontre des femmes.
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Jenny Chase pour DayNewsWorld |
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LE DERNIER VOYAGE DE LA REINE ELISABETH II
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La reine Elizabeth II a entamé hier son dernier voyage : son cercueil, parti du domaine de Balmoral en Écosse où elle s’est éteinte, a rejoint Edimbourg au cours d’une procession saluée par des dizaines de milliers de personnes.
Reflet de l’émotion qui a saisi le Royaume-Uni depuis le décès de la monarque au règne le plus long de son Histoire, une foule compacte a accueilli dans la capitale écossaise la dépouille, qui a franchi les grilles du palais d’Holyroodhouse, la résidence royale écossaise à Edimbourg, peu avant 16 h 30 après avoir parcouru lentement 300 kilomètres en six heures.
Le cercueil a passé la nuit dans la salle du trône avant une cérémonie religieuse ce lundi, à laquelle assistera le roi Charles III, à un kilomètre d’Holyroodhouse, en la cathédrale Saint-Gilles, où sera transférée la dépouille. Et demain, elle rejoindra Londres, avant les funérailles nationales le 19 septembre.
Le cercueil de chêne, qui a quitté le domaine de Balmoral peu après 10 heures sous les applaudissements, était recouvert de l’étendard royal écossais sur lequel avait été posée une couronne de bruyères blanches, dahlias et pois de senteur, provenant des jardins du château où la reine a rendu jeudi son dernier souffle. Dans le cortège, la princesse Anne, fille de la souveraine défunte, qui avait pris place avec son mari Tim Laurence dans une limousine suivant le corbillard royal.
Des dizaines de milliers de personnes s’étaient massées le long du parcours, certaines en tenue de deuil, d’autres écrasant une larme ou inclinant la tête au passage du convoi, pour saluer une dernière fois celle qui avait régné 70 ans et 7 mois, présence familière et rassurante, mais toujours mystérieuse, ayant traversé, imperturbable, les époques et les crises.
La Première ministre indépendantiste écossaise Nicola Sturgeon a rendu hommage à « une femme extraordinaire ».
Les funérailles de la reine auront lieu lundi prochain à l’Abbaye de Westminster à Londres, haut lieu des mariages, couronnements et enterrements royaux depuis près d’un millénaire.
C’est là que celle qui n’était encore que la jeune princesse Elizabeth avait épousé en novembre 1947, à 21 ans, Philip Mountbatten. C’est aussi là qu’elle avait été couronnée le 2 juin 1953 à 27 ans, 16 mois après être devenue reine à la mort de son père le roi George VI, le 6 février 1952.
Des dignitaires du monde entier sont attendus, dont le président américain Joe Biden, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre australien Anthony Albanese, ainsi que de nombreuses têtes couronnées.
Des centaines de milliers de personnes devraient aussi lui rendre un dernier hommage au palais de Westminster, où son cercueil reposera du 14 au 19 septembre, avant d’être transféré à l’Abbaye pour les funérailles qui débuteront à midi, heure de Paris. Au Royaume-Uni, le jour a été décrété férié.
Dans une semaine, la capitale britannique accueillera les premières funérailles nationales depuis celles de Winston Churchill, en 1965. |
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Kate White pour DayNewsWorld |
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CHARLES III PROCLAME ROI
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Le fils et héritier de la reine Elizabeth II, le roi Charles III, est le nouveau monarque britannique . La transition a été officiellement marquée par la proclamation du roi lors d'une réunion du Conseil d'accession ce samedi. La cérémonie s'est déroulée au palais Saint-James, siège officiel de la monarchie, situé à quelques pas du palais de Buckingham.,
Cette réunion spéciale du Conseil privé a été retransmise à la télévision, une première historique, sous la présidence de Penny Mordaunt, Lord Président du Conseil.
Datant de 1708, le Conseil privé est un organe créé pour conseiller le monarque, même s'il remplit aujourd'hui une fonction essentiellement cérémoniale. Le Telegraph rapporte que si, historiquement, tous les membres du Conseil privé étaient convoqués à la réunion, leur nombre a tellement augmenté (plus de 700 personnes) que seuls 200 sont désormais invités, en donnant la priorité aux ministres actuels, aux anciens Premiers ministres, aux juges de haut rang, aux représentants du Commonwealth et aux archevêques de Canterbury et d'York
Les anciens chefs du gouvernement britannique John Major, Tony Blair, Gordon Brown, David Cameron, Theresa May et Boris Johnson étaient ainsi présents. Le secrétaire privé de la défunte reine en est également membre, tout comme son petit-fils (désormais héritier présomptif), le prince William -le nouveau prince de Galles-, et la reine consort Camilla, qui a été nommée conseillère privée en 2016.
« Dans l'accomplissement de cette lourde tâche qui m'a été confiée, et pour laquelle je consacre désormais le reste de ma vie, je prie pour la direction et l'aide de Dieu tout-puissant », a déclaré le souverain.
« J'ai profondément conscience de cet héritage et des graves devoirs et responsabilités qui m'incombent », a ajouté le nouveau monarque en promettant de suivre l'exemple « inspirant » de « vie et d'abnégation » laissé par sa défunte mère.
« Loyauté, respect et amour »
Le Parlement britannique va désormais lui faire vœu d'allégeance. Le rituel de succession prévoit également la lecture publique de la proclamation dans les capitales des trois autres nations constitutives du Royaume-Uni, outre l'Angleterre - Edimbourg en Ecosse, Belfast en Irlande du Nord et Cardiff au Pays de Galles.
Lors de sa première allocution, vendredi, Charles III avait promis de consacrer sa vie au service de son peuple et de servir la nation britannique avec « loyauté, respect et amour ».
Le nouveau monarque est le roi du Royaume-Uni et de quatorze autres pays parmi lesquels l'Australie, le Canada, et la Nouvelle-Zélande. Long life the King.
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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ELISABETH II UNE REINE MODERNISATRICE
QUI A FAIT ENTRER LA MONARCHIE BRITANNIQUE DANS LE XXIe SIECLE
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Lorsque l’historien britannique Sir Ben Pimlott s’est lancé dans sa biographie d’Elizabeth II en 1996, certains de ses collègues se sont étonnés qu’il considère la reine comme digne d’un tel travail de recherche. Pourtant, le jugement de Pimlott s’est avéré judicieux tellement la monarque a marqué son époque.
Le rôle politique de la monarchie a notamment fasciné le monde artistique. En 2006, le film The Queen, de Stephen Frears, était consacré au dilemme auquel elle a été confrontée après la mort de la princesse Diana ; en 2013, la pièce de théâtre The Audience de Peter Morgan montrait ses réunions hebdomadaires avec ses premiers ministres.
La pièce King Charles III de Mike Bartlett (2014), qui imagine les difficultés qu’éprouverait son héritier au moment de lui succéder, et la série dramatique The Crown, diffusée à partir de 2016 sur Netflix, ont donné d’elle une image globalement positive et sympathique.
La reine du peuple
Le règne d’Elizabeth trouve ses origines dans la crise de l’abdication de 1936, l’événement déterminant du XXe siècle pour la monarchie britannique. L’abdication inattendue d’Édouard VIII a propulsé sur le trône son jeune frère Albert, timide et bègue, sous le nom de George VI. Peu après, il allait devenir la figure de proue de la nation pendant la Seconde Guerre mondiale.
La guerre a été une expérience formatrice fondamentale pour sa fille aînée, la princesse Elizabeth, âgée de 14 ans alors que les bombes allemandes commencèrent à s’abattre sur Londres en août 1940.
Dans les derniers mois du conflit, elle travailla en tant que mécanicienne automobile au sein de l’ATS (Auxiliary Territorial Service – le service militaire féminin), ce qui signifie qu’elle pouvait légitimement prétendre avoir participé à ce que l’on a appelé « la guerre du peuple ». Dès lors, elle apparut naturellement plus proche de ses concitoyens que tous ses prédécesseurs sur le trône.
En 1947, quand Elizabeth épouse Philip Mountbatten – qui devient alors Duc d’Édimbourg –, son mariage égaye la vie d’une nation encore en proie à l’austérité et au rationnement de l’après-guerre.
Quelques années plus tard, le 6 février 1952, à la mort de son père, celle qui sera désormais nommée Élizabeth II hérite d’une monarchie dont le pouvoir politique n’a cessé de diminuer depuis le XVIIIe siècle, mais dont le rôle dans la vie publique de la nation semble, au contraire, avoir gagné en importance. Au XXe siècle, on attend des monarques qu’ils s’acquittent de leurs devoirs cérémoniels avec la gravité qui s’impose tout en sachant partager et apprécier les goûts et les intérêts des gens ordinaires.
La cérémonie du couronnement de la reine, en 1953, permet de concilier ces deux rôles. La tradition cérémoniale est rattachée aux origines saxonnes de la monarchie, tandis que sa retransmission télévisée la fait entrer dans le salon des gens ordinaires grâce à la technologie la plus récente. Ironie de l’histoire : c’est parce qu’il doit désormais être visible de tous que le cérémonial royal devient beaucoup plus chorégraphié et plus formel qu’il ne l’avait jamais été auparavant.
Plus tard, en 1969, la reine révolutionne la perception de la monarchie par le grand public lorsque, à l’instigation de Lord Mountbatten et de son gendre, le producteur de télévision Lord Brabourne, elle accepte de participer au documentaire Royal Family de la BBC. Il s’agit d’un portrait remarquablement intime de sa vie domestique, la montrant au petit-déjeuner, en train de participer à un barbecue à Balmoral et faisant un saut dans les magasins locaux.
La même année, l’investiture de son fils Charles comme prince de Galles, autre événement royal télévisé, est suivie en 1970 de la décision de la reine, lors d’une visite en Australie et en Nouvelle-Zélande, de rompre avec le protocole et de se mêler directement à la foule venue la voir. Ces « bains de foule » deviennent rapidement un passage obligé de tout déplacement royal
Le point culminant de la popularité d’Elizabeth II survient lors des célébrations du jubilé d’argent de 1977, qui voient le pays se parer de rouge, de blanc et de bleu lors de fêtes de rue semblables à celles du Jour de la Victoire en 1945. En 1981, le mariage à la cathédrale Saint-Paul du prince Charles et de Lady Diana Spencer sera également un événement extrêmement populaire.
Le temps des troubles
Les décennies suivantes se révèlent beaucoup plus éprouvantes. Au début des années 1990, la controverse sur l’exonération de l’impôt sur le revenu dont bénéficie la reine oblige la Couronne à modifier ses dispositions financières afin que la famille royale s’acquitte de ses obligations fiscales comme tout le monde. À la même époque, des commérages et scandales éclatent autour des jeunes membres de la famille royale. Trois des enfants d’Elizabeth II vont divorcer : la princesse Anne en 1992, le prince Andrew en 1996 et, plus grave encore, le prince héritier Charles, également en 1996. La reine qualifie l’année 1992, celle de l’apogée des scandales, d’« annus horribilis ».
Les révélations sur les humiliations que la princesse Diana avait endurées dans son mariage avec Charles révèlent au public un aspect beaucoup plus dur et moins sympathique de la famille royale, dont l’image se dégrade encore lorsque la reine, de manière inhabituelle, évalue mal l’humeur de ses sujets après la mort accidentelle de Diana en 1997. Après le décès tragique de sa très populaire ex-belle-fille, elle se contente en effet de suivre le protocole, en restant à Balmoral et en gardant ses petits-enfants auprès d’elle.
Cette attitude semble froide et insensible à un public avide de manifestations d’émotions qui auraient été impensables dans les jeunes années de la Reine. « Où est notre Reine ? », demande le Sun, tandis que le Daily Express lui intime : « Montrez-nous que vous vous souciez de nous ! », insistant pour qu’elle rompe avec le protocole et mette en berne l’Union Jack qui flotte au-dessus de Buckingham Palace. Jamais, depuis l’abdication de 1936, la popularité de la monarchie n’était tombée aussi bas.
Brièvement prise à revers par ce brusque revirement de l’opinion publique britannique, la Reine reprend rapidement l’initiative, s’adressant à la nation à la télévision et saluant de la tête le cortège funèbre de Diana au cours d’une cérémonie télévisée intelligemment conçue et chorégraphiée.
Son retour en grâce aux yeux de la majorité de la population se manifeste en 2002 par le succès colossal – et inattendu – de son jubilé d’or, inauguré par le spectacle extraordinaire de Brian May, le guitariste de Queen, exécutant un solo de guitare sur le toit du palais de Buckingham. Dix ans plus tard, quand Londres accueille les Jeux olympiques, la reine est suffisamment sûre d’elle pour accepter d’apparaître dans un mémorable caméo ironique lors de la cérémonie d’ouverture, où elle semble sauter en parachute dans le stade depuis un hélicoptère en compagnie de James Bond.
Le domaine politique
Si la reine Elizabeth a toujours cherché à maintenir la couronne au-dessus des partis politiques, elle n’en a pas moins été pleinement engagée, toute sa vie durant, dans les affaires du monde. Croyant fermement au Commonwealth, en dépit du fait que ses propres premiers ministres avaient depuis longtemps perdu confiance dans cette organisation, elle a joué un rôle de médiatrice dans les conflits entre ses États membres et a apporté son soutien et ses conseils aux dirigeants du Commonwealth – y compris à ceux qui étaient fortement opposés au gouvernement britannique.
Ses premiers ministres ont souvent salué sa sagesse et ses connaissances politiques, résultat de ses années d’expérience et de sa lecture quotidienne assidue des journaux du pays. Harold Wilson a confié qu’assister à la traditionnelle audience hebdomadaire avec la reine sans être préparé lui donnait la même impression qu’être interrogé à l’école sans avoir fait ses devoirs. Il est par ailleurs de notoriété publique que la reine, de son côté, trouvait difficiles les relations avec Margaret Thatcher.
La reine et le duc d’Édimbourg se sont même parfois opposés à l’utilisation politique dont ils pouvaient être l’objet. Par exemple, en 1978, ils n’ont pas dissimulé leur mécontentement quand le ministre des Affaires étrangères de l’époque, David Owen, les a contraints à recevoir au palais de Buckingham le dictateur roumain Nicolae Ceausescu et son épouse. La reine a également souvent joué un rôle très constructif dans la politique étrangère de Londres, donnant un aspect plus cérémonial et public en soutien du travail des ministres.
Par ailleurs, elle a établi de bons rapports avec plusieurs présidents américains, notamment Ronald Reagan et Barack Obama, et sa visite réussie en 2011 en République d’Irlande, au cours de laquelle elle a étonné ses hôtes en s’adressant à eux en gaélique, reste un modèle de l’impact positif que peut avoir une visite d’État.
Elle a même été capable de mettre de côté ses sentiments personnels concernant l’assassinat en 1979 de Lord Mountbatten (l’oncle maternel de son époux) et d’accueillir avec cordialité l’ancien commandant de l’IRA Martin McGuinness quand celui-ci a pris ses fonctions de vice-premier ministre d’Irlande du Nord en 2007.
En réalité, elle n’a exprimé ses propres opinions politiques qu’exceptionnellement, et toujours très brièvement. Ainsi, lors d’une visite à la Bourse de Londres après le krach financier de 2008, elle a demandé sèchement pourquoi personne n’avait vu venir la crise.
En 2014, son appel soigneusement formulé aux Écossais pour qu’ils réfléchissent bien à leur vote lors du référendum sur l’indépendance a été largement – et à juste titre – interprété comme une intervention favorable au maintien de l’Union. Et à l’approche de la conférence COP26 en 2021 à Glasgow, à laquelle elle a dû renoncer de participer pour raisons médicales, elle a exprimé l’irritation qu’elle ressentait en constatant l’insuffisance des actions politiques face à l’urgence du changement climatique.
Les dernières années
Ces dernières années, alors qu’elle avait eu 95 ans le 21 avril 2021, elle avait enfin commencé à ralentir, déléguant davantage à d’autres membres de la famille royale ses fonctions officielles, y compris le dépôt annuel de sa couronne au cénotaphe le dimanche du Souvenir. En mai 2022, elle délègue au prince Charles sa fonction cérémoniale la plus importante, la lecture du discours du Trône lors de l’ouverture officielle du Parlement.
Elle aura toutefois conservé jusqu’au bout sa capacité à faire face aux crises. En 2020, alors que la pandémie de Covid fait rage, la reine, contrairement à son premier ministre, a adressé à la nation – depuis Windsor, où elle est confinée – un message calme et fédérateur. Sa brève allocution combine la solidarité avec son peuple avec l’assurance que, selon une formule empruntée à la fameuse chanson de Vera Lynn datant de la Seconde Guerre mondiale, « We will meet again » – nous nous retrouverons.
Cette dernière décennie lui a également apporté son lot de tristesse. Son petit-fils, le prince Harry, et l’épouse de celui-ci Meghan Markle, ont renoncé à leurs fonctions royales, ce qui a profondément blessé la famille régnante – blessure aggravée lorsque, dans une interview accordée à la journaliste américaine Oprah Winfrey qui fit le tour du monde, les Sussex ont accusé la famille royale de les avoir traités avec cruauté, dédain et même racisme.
Peu après le choc causé par l’interview, Elizabeth perdait son mari depuis 73 ans, le prince Philip, mort le 9 avril 2021 à quelques mois de son 100e anniversaire. Lors de ses funérailles, organisées en petit comité du fait des exigences imposées par la crise sanitaire, la reine était apparue comme une silhouette inhabituellement solitaire, petite, masquée, assise à l’écart des autres personnes présentes. Dans les mois suivants, l’impact profond de cette perte n’est devenu que trop évident, sa santé déclinant progressivement.
La douleur provoquée par l’éloignement des Sussex a été fortement aggravée par la disgrâce, peu après, du prince Andrew, son deuxième fils et, selon certains, son fils préféré, dont le nom est désormais étroitement associé à celui du pédophile américain Jeffrey Epstein. Le monde entier a vu un membre éminent de la famille royale accusé par un tribunal américain de relations sexuelles avec des mineurs ; en outre, Andrew a aggravé son cas en accordant une interview désastreuse à la BBC.
La reine a réagi au scandale avec une détermination remarquable : elle a déchu son fils de tous ses titres royaux et militaires, y compris du très prestigieux « HRH » (Son Altesse Royale), le réduisant, de fait, au statut de simple citoyen. À ses yeux, personne, pas même ses plus proches, ne devaient saper par leur comportement tout ce qu’elle avait accompli au cours de son règne pour protéger et préserver la monarchie.
Le succès de son jubilé de platine, en 2022, montre à quel point elle a conservé l’affection de son peuple ; un moment fort, particulièrement bien accueilli, a été un charmant caméo la montrant prenant le thé avec l’ours Paddington, personnage de contes pour enfants.
Une idée très répandue dans le pays affirme que la reine apparaissait régulièrement dans les rêves des Britanniques ; mais son contact le plus régulier avec ses sujets était son message annuel de Noël, diffusé à la télévision et à la radio. Cette allocution ne reflétait pas seulement son travail et ses engagements au cours de l’année précédente ; elle réaffirmait aussi, avec plus de franchise et de clarté que chez la plupart de ses ministres, sa foi chrétienne profondément ancrée.
En tant que chef de l’Église d’Angleterre, elle était elle-même un leader spirituel et ne l’a jamais oublié. Au fil des années, le message de Noël s’est adapté aux nouvelles technologies, mais son style et son contenu sont restés inchangés, reflétant la monarchie telle qu’elle l’avait façonnée.
Sous Elizabeth II, la monarchie britannique a survécu en changeant son apparence extérieure sans modifier son rôle public. Les détracteurs républicains de la monarchie avaient depuis longtemps renoncé à exiger son abolition immédiate et accepté que la popularité personnelle de la reine rende leur objectif irréalisable de son vivant.
Elizabeth II, dont le règne de 70 ans aura été le plus long de toute l’histoire de la monarchie britannique, laisse à son successeur une sorte de république monarchique dans laquelle les proportions des ingrédients qui la composent – la mystique, le cérémonial, le populisme et l’ouverture – ont été constamment modifiées afin qu’elle reste essentiellement la même. Les dirigeants politiques et les commentateurs du monde entier reconnaissent depuis longtemps que la reine s’est acquittée de son rôle constitutionnel souvent difficile et délicat avec grâce… et avec une habileté politique remarquable.
Sa sagesse et son sens du devoir jamais pris en défaut lui ont valu d’être considérée avec un mélange de respect, d’estime et d’affection qui transcendait les nations, les classes et les générations. Elle était immensément fière du Royaume-Uni et de son peuple, mais en fin de compte, elle appartenait au monde, et le monde pleurera sa disparition. |
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Simon Freeman et Sean Lang pour DayNewsWorld |
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LA CANICULE EN CHINE UNE GRAVE MENACE
POUR SA SECURITE ALIMENTAIRE
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La Chine connaît une vague de chaleur historique, et il faut remonter à 1961 pour retrouver des traces d'une sécheresse de cette ampleur. Des contreforts de l’Himalaya aux gratte-ciel de Shanghai, la moitié de la Chine suffoque cet été.
Les fleuves sont à sec dont le Yangtze, troisième plus grand fleuve du monde, qui traverse la Chine sur plus de 6.000 kilomètres et alimente les vastes plaines du centre, grenier à céréales du pays. Dans les régions le long du Yangtsé, les précipitations ont chuté de 45 % en juillet par rapport à leurs niveaux normaux, a indiqué le ministère de l'eau en Chine. Une catastrophe pour l'agriculture. « L'étendue rapide de la sécheresse, exacerbée par des températures élevées et des dommages causés par la chaleur, fait peser une grave menace sur la production agricole d'automne », a confirmé ce mercredi le ministère de l'Agriculture. « Les risques pesant sur les grains sont importants, car les six régions concernées représentent 48 % de la production de riz. » Déjà 20 % des récoltes d'automne sont perdues.
Les moissons d’automne sont d'ores et déjà compromises, notamment dans les vastes plaines du Centre, le grenier à céréales de la Chine, où les besoins en eau sont très importants.
Selon Liao Yaoming, expert au centre national de météorologie, « la production agricole est sérieusement touchée. Dans la région du fleuve Yangtze, les cultures de riz et de coton sont affectées. Dans le sud-ouest, c’est le maïs et le soja qui sont concernés. Sans système d’irrigation, ces cultures seront définitivement perdues. »
Face à l'urgence, le gouvernement a débloqué une enveloppe spéciale d’un milliard et demi d’euros pour soutenir les agriculteurs. D’autant que ce coup de chaleur s’ajoute aux restrictions sanitaires liées au Covid-19 qui ont déjà retardé les semences au printemps dernier. Pour rafraîchir l’atmosphère et arroser les cultures, Pékin tente également le lancement d'un catalyseur dans le ciel : dans les nuages, cette technique entraîne de légères pluies.
De mauvaises récoltes risquent donc d'accroître les importations du pays au moment où l'offre de céréales est déjà mise à mal par la guerre en Ukraine.
Une situation qui inquiète les Chinois, dont le pays a déjà été frappé par des épisodes de famines meurtriers dans son histoire.
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Britney Delsey pour DayNewsWorld |
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LE POUVOIR JAPONAIS ENTRETIENT DES LIENSAVEC LA SECTE MOON
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Un mois exactement après la pourtant large victoire aux élections sénatoriales de la coalition de droite au pouvoir et en particulier du Parti libéral démocrate (PLD), le Premier ministre japonais Fumio Kishida a annoncé, mercredi, un vaste remaniement de son cabinet : quatorze des dix-neuf ministres ont été remplacés, dont le petit frère de Shinzo Abe, Nobuo Kishi, ministre de la Défense.
Cause de ce vaste chamboule-tout ? Les révélations de l’homme qui a tué, le 8 juillet, l’ancien Premier ministre Shinzo Abe. Tetsuya Yamagami a confié avoir voulu venger sa mère, détroussée par la Fédération des familles pour la paix mondiale et l’unification (FFPMU). Or, la FFPMU, c’est le nom de la secte Moon depuis 2015. Le meurtrier reprochait à Shinzo Abe ses liens avec la secte. La mort de l’ancien chef de l’exécutif a enclenché un nouveau coup de projecteur sur les exactions de cette puissante organisation et l’ampleur de ses liens avec la sphère politique.
Fondé en 1952 en Corée du Sud par le révérend Sun Myung Moon, ce groupe religieux sectaire s’est rapidement mêlé de politique en adoptant une ligne anticommuniste et s’est implanté au Japon à partir de 1959. Le grand-père de Shinzo Abe, Nobusuke Kishi, alors Premier ministre, s’inquiétait de la montée du communisme au Japon dans les années 1960 et c’est de cette époque que datent les liens que, de son vivant, Shinzo Abe ne cachait pas.
Mercredi, Tomohiro Tanaka, leader de la FFPMU, a reconnu des « liens » privilégiés avec des politiciens japonais et « des ponts » avec le PLD.
Un lien qui s’est maintenu malgré les victimes du système sectaire. Donations faramineuses, recrutement en porte-à-porte auprès des plus vulnérables : depuis 1994, des dizaines d’affaires civiles et criminelles ont été portées devant les tribunaux de tout l’archipel. D’anciens membres dénoncent aussi une participation forcée aux emblématiques mariages collectifs, associés à l’image de la secte.
Celle-ci est tellement bien implantée dans les sphères politiques nippones que, dès le lendemain du vaste remaniement ministériel décidé par Fumio Kishida, hier, les médias japonais pointaient au moins cinq membres du nouveau cabinet comme ayant des liens avec Moon.
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Britney Delsey pour DayNewsWorld |
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UN AN APRES L'ARRIVEE DES TALIBANS AU POUVOIR LE DROIT DES FEMMES AFGAHNNES EST BAFOUE
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Il y a un an, les talibans s'installaient au pouvoir. Au lendemain de la conquête de Kaboul, leur porte-parole, Zabihullah Mujahid, déclarait ainsi qu'il y aurait « de nombreuses différences » dans leur manière de gouverner, par rapport à leur règne à la fin des années 1990.
Une promesse qui n'a pas été tenue. « On assiste à un effondrement de la notion du respect des droits humains pour toute la population et en particulier pour les minorités ethniques et les femmes », rapporte le président d'Amnesty International France, Jean-Claude Samouiller. Dans un rapport publié fin juillet, l'ONG tire la sonnette d'alarme : le régime se montre désormais particulièrement répressif, notamment vis-à-vis des femmes. « Le concept de corruption morale, qui est un crime dans la législation talibane, est utilisé pour sanctionner les femmes. Sa définition très vague permet d'arrêter à peu près tout le monde: pour une femme qui circule sans 'mahram' ou qui a son foulard mal mis, c'est la prison », constate Jean-Claude Samouiller.
« Les cibles premières des talibans ont été les femmes » constate également Myriam Benraad, professeure en relations internationales à la Schiller International University, auteure de Terrorisme, les affres de la vengeance (2021).
Dès la mise en place de leur gouvernement les interdictions se sont en effet multipliées à l'encontre des femmes, leur retirant toujours plus de droits: elles ont été écartées des postes de fonctionnaires, des collèges et des lycées, interdites de voyager sansêtre accompagnées d' un homme... etc. Dernièrement, le port du voile intégral en public a été rendu obligatoire pour elles. Conformément à l'interprétation ultra-rigoriste de la charia (loi islamique), faite par les talibans, un décret datant du 7 mai a acté cette nouvelle règle vestimentaire pour les femmes. Le texte, écrit par le ministère de la Promotion de la vertu, qui a remplacé le ministère de la Condition féminine dès septembre 2021, précise que les femmes devraient porter un voile intégral, « car c'est traditionnel et respectueux ».
C'et que les femmes sont un moyen pour les talibans de mieux contrôler, car elles sont souvent le pont entre la vie privée et la communauté. En les coupant de la vie communautaire, ils exercent un plus grand contrôle sur les familles : ils isolent ainsi davantage les foyers et généralisent la dénonciation. Pour isoler toujours plus les femmes, les talibans ont ainsi démantelé le système de protection contre les violences conjugales.
« Nous assistons à l'exclusion progressive des femmes et des filles de la sphère publique et à leur oppression institutionnalisée et systématique », déclarait début juillet Michelle Bachelet, Haute-Commissaire aux droits de l'homme.
Mariages forcés, tortures et menaces
Dans un rapport sur les violences faites aux femmes par les talibans, l'ONG Amnesty International écrit également que « le nombre de mariages d’enfants, de mariage précoces et de mariages forcés en Afghanistan est en forte hausse sous le régime des talibans » notamment en raison de « la crise économique et humanitaire » mais aussi de « l'absence d’opportunités sur le plan scolaire et professionnel pour les femmes et les jeunes filles », sans compter la pression exercée par les talibans.
La raréfaction de l'aide humanitaire et les situations extrêmement précaires dans lesquelles se sont retrouvées des familles a entrainé, en plus, un accroissement de comportements qui nuisent particulièrement aux femmes, notamment dans certaines régions pauvres: l'esclavagisme sexuel, la prostitution ou même la vente d'enfants, pour les familles en grande détresse.
Aujourd'hui beaucoup de femmes militantes se cachent en Afghanistan, entrées dans la clandestinité car elles sont menacées de mort par le régime.
Les ONG réclament une intervention de la communauté internationale « comme des sanctions ciblées ou des interdictions de voyager » visant des talibans, écrit par exemple Amnesty International. « Si la communauté internationale s’abstient d’agir, elle abandonnera les femmes et les filles d'Afghanistan, et fragilisera les droits partout ailleurs », conclut la secrétaire générale de l'ONG.
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Alyson Braxton pour DayNewsWorld |
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LES RAISONS D'UNE NOUVELLE FLAMBEE DE VIOLENCE ENTRE ISRAEL ET GAZA
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L’enclave palestinienne de Gaza connaît en ce début du mois d’août 2022 la pire flambée de violence depuis mai 2021.
Depuis fin mars, les forces de sécurité israéliennes mènent en effet des opérations quasi-quotidiennes en Cisjordanie à la suite d’une série d’attaques perpétrées par des Palestiniens et des Arabes israéliens en Israël et en Cisjordanie dans lesquelles 19 personnes, en majorité des civils, ont perdu la vie. Au cours de la même période, au moins 55 Palestiniens ont été tués, principalement en Cisjordanie occupée. Parmi les victimes figurent des militants présumés et des civils, parmi lesquels la journaliste américano-palestinienne d’Al Jazeera Shireen Abu Akleh, qui couvrait une opération israélienne à Jénine.
Une « attaque préventive »
C'est l'arrestation d'un chef du Jihad islamique Bassem al-Saadi en Cisjordanie en début de semaine qui a mené à cette nouvelle confrontation entre l'armée israélienne et Gaza. Craignant en effet des représailles, les autorités israéliennes ont affirmé lancer une opération préventive à Gaza, microterritoire gouverné par le mouvement islamiste Hamas et où le Jihad islamique est bien implanté. L'armée israélienne a donc commencé à frapper vendredi 5 août 2022 l'enclave de 2,3 millions d'habitants sous blocus dans le cadre d'une « attaque préventive » contre le Jihad islamique, a-t-elle dit.
« Une opération de contre-terrorisme », selon Israël
Pour Yaïr Lapid, c'est une « opération de contre-terrorisme précise contre une menace immédiate », celle du Jihad islamique, « un supplétif de l'Iran » voulant « tuer des Israéliens innocents ».
En 2019, la mort d'un commandant du Jihad islamique dans une opération israélienne avait déjà donné lieu à plusieurs jours d'échanges de tirs meurtriers. Le Hamas, qui a combattu Israël lors de quatre guerres depuis sa prise du pouvoir en 2007, s'était lui tenu à distance.
Les forces israéliennes ont également arrêté en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par l'État hébreu, 19 membres du groupe considéré comme terroriste par Israël, les États-Unis et l'Union européenne.
Escalade de la violence
Après les premiers raids, le Jihad islamique a accusé l'État hébreu d'avoir « déclenché une guerre ».
L’opération menée par les forces de sécurité israélienne contre le groupe Djihad islamique a entraîné des représailles, avec des tirs de roquettes visant Jérusalem.
Depuis le début de la flambée de violences entre les deux ennemis, 41 personnes, dont 15 enfants, sont mortes dans la bande de Gaza, selon les autorités palestiniennes. « 41 Palestiniens sont tombés en martyrs dont 15 enfants et quatre femmes, et 311 ont été blessés » dans la bande de Gaza lors des opérations militaire israélienne, a indiqué le ministère de la Santé local palestinien dans un communiqué. Le Hamas, mouvement palestinien au pouvoir dans l'enclave, a indiqué que parmi ces victimes, quatre enfants ont été tués dans les nouvelles frappes.
L'armée israélienne a assuré samedi 6 août avoir « neutralisé » les chefs « militaires » du groupe Jihad islamique, lors d'opérations. Oded Basiok, le chef de la direction des opérations de l'armée de l'État hébreu, a fait parvenir un communiqué à l'AFP dans lequel il affirme que « la haute direction de l'aile militaire du Jihad islamique à Gaza a été neutralisée ».
Trêve
Israël a accepté dimanche une trêve proposée par l'Égypte dans la bande de Gaza, a indiqué une source au sein des services de sécurité égyptiens, précisant que Le Caire attendait désormais la réponse palestinienne.
« L'Égypte s'attelle depuis 48 heures » à obtenir une trêve « entre les deux parties », a déclaré ce responsable sous couvert d'anonymat.
Le groupe armé palestinien a de son côté confirmé que les négociations se poursuivaient. « Des discussions sont en cours au plus haut niveau pour un retour au calme, la résistance ne cessera que lorsqu'un terme sera mis à l'agression et aux crimes de l'occupation (israélienne) », a indiqué une source en son sein.
Cette nouvelle confrontation qui a débuté vendredi 5 aout 2022 est la pire entre l'État hébreu et des organisations armées de Gaza depuis la guerre de mai 2021 qui avait fait, en onze jours, 260 morts côté palestinien, parmi lesquels des combattants, et 14 morts en Israël, dont un soldat, d'après les autorités locales.
Le Hamas, qui a combattu Israël lors de quatre guerres depuis sa prise du pouvoir en 2007, s’est lui tenu à distance pour l’instant. Pour Jamal al-Fadi, professeur de sciences politiques à l’université Al-Azhar de Gaza, le Hamas ne veut pas « être entraîné dans une guerre totale » et « comme il ne s’implique pas », cette nouvelle flambée de violence devrait prendre fin « dans les jours à venir ».
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Garett Skyport pour DayNewsWorld |
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LES ETATS-UNIS A TAIWAN DECLENCHENT LA FUREUR DE LA CHINE
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La tension est à son comble entre la Chine et les États-Unis. Au grand dam de Pékin, la présidente de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi a atterri sur l’île autonome de Taïwan, hier, en milieu de soirée (heure locale). La preuve d’un « soutien inconditionnel » de Washington à Taïpei, a aussitôt affirmé la plus haute responsable américaine élue à se rendre sur l’île, depuis la visite de son prédécesseur Newt Gingrich, en 1997.
C’est un camouflet pour Pékin, qui avait, à maintes reprises, alerté le pouvoir américain sur cette attitude « extrêmement dangereuse » et « provocatrice ». La Chine considère Taïwan, de facto autonome depuis 1949, comme une province historique qu’elle souhaite reconquérir par n’importe quel moyen. Le régime communiste ne supporte pas les initiatives étrangères risquant de donner à Taïpei une légitimité internationale. La présence de Nancy Pelosi à Taipei est donc vécue comme une humiliation par Pékin qui a multiplié les mises en garde et les menaces sans que cela dissuade la présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis. Ce sentiment est renforcé par la manière dont elle est traitée par les autorités taïwanaises. En la rencontrant au palais présidentiel plutôt qu’à l’American Institute in Taiwan, l’ambassade américaine de facto à Taipei, ou au Parlement, la présidente Tsai Ing-wen ajoute à cette visite une dose de provocation diplomatique qui laissera des traces à la fois entre les deux rives du détroit de Taïwan et entre Washington et Pékin.
Des manoeuvres d'une ampleur inédite
La visite de Nancy Pelosi n'a d'ailleurs pas manqué de déclencher la fureur immédiate de Pékin En réaction, le pays du président Xi Jinping a d’abord envoyé plusieurs avions de chasse survoler le détroit de Taïwan et menacé : « Qui joue avec le feu y succombera » , tout en annonçant de futures « actions militaires ciblées » . Vingt autres avions militaires ont ensuite pénétré, deux heures plus tard, la zone de défense aérienne taiwanaise.
La Chine a en outre démarré ce jeudi 4 aout 2022 les plus importantes manœuvres militaires de son histoire autour de Taïwan, une réponse musclée à la visite de la cheffe des députés américains Nancy Pelosi sur l’île. Elle a commencé ses exercices militaires dans six zones maritimes autour de Taïwan. « Les exercices commencent » et se poursuivront jusqu’à dimanche midi, a indiqué la télévision publique chinoise CCTV dans un message sur les réseaux sociaux. « Pendant cette période, les navires et aéronefs concernés ne doivent pas pénétrer dans les eaux et les espaces aériens concernés ». Selon le journal Global Times, qui cite des analystes militaires, les exercices sont d’une ampleur « sans précédent » car des missiles vont survoler Taïwan pour la première fois.
« Si les forces taïwanaises viennent volontairement au contact de (l’armée chinoise) et viennent à tirer accidentellement un coup de feu, (l’armée chinoise) répliquera avec vigueur et ce sera à la partie taïwanaise d’en assumer toutes les conséquences », a indiqué une source militaire anonyme au sein de l’armée chinoise.
« Blocus de l’île »
Les autorités de l’île ont dénoncé ce programme, soulignant qu’il menace la sécurité de l’Asie de l’Est. « Certaines des zones des manœuvres de la Chine empiètent sur […] les eaux territoriales de Taïwan », a déclaré Sun Li-fang, le porte-parole du ministère taïwanais de la Défense, fustigeant « un acte irrationnel visant à défier l’ordre international ».
Le ministère a indiqué que l’armée taïwanaise avait tiré une fusée éclairante dans la nuit de mercredi à jeudi pour éloigner un drone qui survolait l’île de Kinmen, qui se trouve à seulement 10 km de la ville de Xiamen, en Chine continentale.
Pour Pékin, ces exercices - ainsi que d’autres, plus limités, démarrés ces derniers jours - sont « une mesure nécessaire et légitime » après la visite de Pelosi. « Ce sont les États-Unis qui sont les provocateurs, et la Chine qui est la victime. La Chine est en situation de légitime défense », a assuré à la presse Hua Chunying, une porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Les exercices visent à simuler un « blocus » de l’île et incluent « l’assaut de cibles en mer, la frappe de cibles au sol et le contrôle de l’espace aérien », a indiqué l’agence officielle Chine Nouvelle.
Des exercices militaires qualifiés d’«extrêmement menaçants» par le Japon voisin
Des missiles balistiques chinois seraient en effet pour la première fois tombés dans la zone économique exclusive (ZEE) du Japon, a déclaré jeudi le ministre de la Défense nippon, Nobuo Kishi.« Le Japon a déposé une protestation auprès de la Chine par la voie diplomatique », a dit Kishi, qualifiant l’incident de « problème grave qui affecte notre sécurité nationale et celle de nos citoyens ».
Certaines îles du département d’Okinawa, à l’extrême sud du Japon, se trouvent à quelques dizaines de kilomètres seulement de Taïwan, et le ministre a affirmé que c’était la première fois que des missiles balistiques chinois entraient dans la ZEE nippone, qui s’étend jusqu’à 200 milles nautiques (370 kilomètres) de ses côtes.
Quelle est la posture des États-Unis ?
Washington pratique une diplomatie dite d’ « ambiguïté stratégique », consistant à ne reconnaître qu’un seul gouvernement chinois, celui de Pékin, tout en continuant à apporter un soutien décisif à Taïpei. Grâce à une loi de 1979, année même où les relations avec la Chine continentale ont été établies, Washington, qui s’oppose à une reprise de Taïwan par la force, s’est engagé à aider Taïpei à faire face à toute agression.
Compte tenu des tensions déjà vives entre les deux premières puissances de la planète, les Américains auront du mal à minimiser ce court déplacement de la troisième personnalité américaine sur le sol taïwanais. Nancy Pelosi en est d’ailleurs bien consciente. Avant de quitter, mercredi en fin d’après-midi, Taipei pour la Corée du Sud, elle a lancé : « Ne vous méprenez pas : L’Amérique reste inébranlable dans son engagement envers le peuple de Taïwan – maintenant et pour les décennies à venir ».
La Chine vient de répondre en renforçant sa pression militaire, domaine dans lequel le pays a beaucoup progressé ces dernières années.
D’où une augmentation du risque de dérapage qui pourrait conduire à un conflit, d’une prise de contrôle de certains territoires taïwanais comme les îles Pratas ou d’une invasion pure et simple à la manière de la Russie en Ukraine...
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Mia Kennedy pour DayNewsWorld |
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AFGHANISTAN LE CHEF D'AL QAIDA AYMAN
AL-ZAWAHIRI A ETE TUE PAR UN DRONE AMERICAIN
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Joe Biden a confirmé, lundi, la mort de l’Egyptien de 71 ans, considéré comme le cerveau du 11 Septembre. Il avait pris les commandes de l’organisation terroriste à la mort d’Oussama Ben Laden.
L’opération s’est déroulée au cours du week-end à Kaboul. Le président américain, Joe Biden, a confirmé lundi 1er août l’information qui avait fuité quelques heures plus tôt dans les médias américains : le chef d’Al-Qaida, Ayman Al-Zawahiri, a été tué au cours du week-end lors d’une frappe de drone à Kaboul.
« Samedi, sur mes ordres, les Etats-Unis ont mené à bien une frappe aérienne sur Kaboul, en Aghanistan, qui a tué l’émir d’Al-Qaida, Ayman Al-Zawahiri », a-t-il lancé lors d’une courte allocution depuis la Maison Blanche. « Justice a été rendue et ce dirigeant terroriste n’est plus », a ajouté Joe Biden. Préparatifs méticuleux
Cette liquidation ponctue une enquête méticuleuse. La CIA, qui présumait Zawahiri malade et terré aux confins de l’Afghanistan et du Pakistan, a su, en avril, qu’il vivait avec les siens en plein Kaboul, dans une villa cossue proche de nombreuses ambassades. Elle a patiemment observé son habitude de prendre l’air au petit matin, toujours au même balcon de sa villa, dont une maquette avait été présentée à Biden le 1er juillet.
Le président américain a donné son feu vert au plan d’exécution le 25 juillet, convaincu par le renseignement que Zawahiri continuait, à bas bruit, d’émettre ses directives, même si la maison mère du djihad international était affaiblie depuis la mort de Ben Laden, puis la dissidence (et la concurrence) du groupe État islamique à partir de 2014. «" Peu importe le temps que cela prend, peu importe où vous vous cachez, si vous êtes une menace pour notre peuple, les États-Unis vous trouveront et vous élimineront »," a averti Biden. L’attaque au drone a été menée dans la capitale afghane sans aucune présence militaire américaine au sol, a précisé un responsable américain, preuve de la capacité des Etats-Unis à « identifier et à localiser même les terroristes les plus recherchés au monde et de prendre des mesures afin de les éliminer ». Ayman al-Zawahiri avait été repéré « à de multiples reprises et pour de longues durées sur le balcon où il a finalement été touché » par la frappe dans la capitale afghane, a-t-il ajouté.
Le cerveau du 11septembre 2001 Cet Egyptien de 71 ans était considéré comme le cerveau des attentats du 11 septembre 2001 qui avaient fait près de 3 000 victimes. Zawahiri avait pris les commandes de l’organisation terroriste à la mort d’Oussama Ben Laden, tué lui-même lors d’une opération terrestre conduite par Washington au Pakistan. Héritant en 2011 d’une organisation affaiblie, il avait multiplié les « franchises » et les allégeances de circonstances, de la péninsule arabique au Maghreb, de la Somalie à l’Afghanistan, en Syrie et en Irak.
Dans son intervention télévisée tenue depuis un balcon de la Maison Blanche à Washington, Joe Biden a également souligné le rôle majeur joué par le chef terroriste au sein d’Al-Qaida depuis les attentats :
« Zawahiri était constamment avec Ben Laden durant tout ce temps après le 11-Septembre. De sa cachette, il coordonnait Al-Qaida dans le monde entier. Sa mort constitue un sérieux revers pour Al-Qaida et va détériorer la capacité du groupe à opérer. » Avec sa mort, il y a tout lieu de penser qu’al-Qaida est décapitée pour
de bon : c’est la génération des fondateurs de l’internationale
djihadiste qui s’éteint. Aucun nouvel émir n’aura cette légitimité. L’organisation terroriste avait déjà perdu son numéro 2, Abdullah Ahmed Abdullah, tué en août 2020 dans les rues de Téhéran par des agents israéliens lors d’une mission secrète commanditée par Washington, information révélée à l’époque par le New York Times. Les
Etats-Unis avaient par ailleurs annoncé mi-juillet avoir tué le chef du
groupe Etat islamique (EI) en Syrie, Maher Al-Agal, lors d’une frappe
de drone, opération qui avait « affaibli de façon considérable la
capacité de l’EI de préparer, financer et conduire ses opérations dans
la région », selon un porte-parole de l’armée américaine.
Faire le deuil La disparition d’Ayman Al-Zawahiri va aider les très nombreuses victimes et proches de victimes du 11-Septembre à faire leur deuil, selon le président américain :
« Ground Zero à New York sera toujours là pour nous rappeler la promesse que nous avons fait aux pères, mères, frères, sœurs, amis, collègues de ceux qui ont péri en ce 11 septembre 2001. Ecoutez-moi bien, nous serons toujours là pour protéger nos concitoyens. Nous n’abandonnerons jamais. J’ai l’espoir que cette action décisive [leur] permette de tourner la page. » Les talibans pris en flagrant délit de duplicité
La mort de Zawahiri fait également apparaître l’accord de Doha (Qatar), conclu en 2020 entre l’administration Trump et les talibans, comme un marché de dupes. En échange du départ des Américains, les islamistes afghans s’étaient en effet engagés à ne plus héberger de terroristes, comme ils l’avaient fait avec al-Qaida jusqu’en 2001. L’accord a été « grossièrement violé », a constaté, hier, le secrétaire d’État américain Anthony Blinken.
Preuve de la duplicité – ou de la division – des talibans, le chef d’al-Qaida était, selon de hauts responsables américains, hébergé par un aide de camp de Sirajuddin Haqqani, ministre de l’Intérieur et chef de la faction la plus puissante et la plus radicale, celle qui, depuis un an, règne sur la capitale afghane.
Un an après le chaotique retrait d’Afghanistan
La mort du chef d’Al-Qaida intervient près d’un an après le retrait piteux d’Afghanistan des forces américaines de l’aéroport de Kaboul cerné par les talibans, en août 2021, qui avait permis à ces derniers de reprendre le contrôle du pays vingt ans après. Les
images des civils afghans abandonnés sur le tarmac et de l’attentat
sanglant devant l’enceinte, avaient précipité la chute de Biden dans les
sondages. Ce succès tombe à pic pour le président américain, à trois mois des élections de mi-mandat. Il démontre la capacité des États-Unis à frapper, un an après le retrait piteux de leurs soldats
« J’ai fait une promesse, nous continuerons de mener des actions de contre-espionnage en Afghanistan. Mon administration continuera d’attaquer les intérêts d’Al-Qaida. Nous n’arrêtons jamais, nous n’abandonnons jamais, nous ne le lâcherons rien. », a conclu le président dans son allocution.
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Kelly Donaldson pour DayNewsWorld |
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XI XIPING AVERTIT JOE BIDEN DE NE PAS " JOUER AVEC LE FEU " SUR TAIWAN
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Nancy Pelosi est en route ce 31 août 2022 pour une tournée en Asie. Le président chinois Xi Jinping jeudi , lors d'un entretien de deux heures avec son homologue américain, a averti de ne « pas jouer avec le feu » à propos de Taïwan, selon un média d’État chinois.« Ceux qui jouent avec le feu finissent par se brûler », a prévenu le président chinois, alors que Pékin menace depuis plusieurs jours de « conséquences » si la cheffe des députés américains Nancy Pelosi mène à bien son projet de visite à Taïwan.
« J’espère que la partie américaine comprend parfaitement cela », a ajouté M. Xi, cité par l’agence Chine nouvelle. Selon cette agence d’État, « les deux présidents ont estimé que leur entretien téléphonique avait été sincère et approfondi ».
La Maison-Blanche a indiqué que l’entretien téléphonique, cinquième sommet virtuel entre les deux responsables depuis que M. Biden est devenu président il y a un an et demi, avait commencé à 8 h 33 et avait duré plus de deux heures.
Pékin et Washington étaient déjà en conflit au sujet du commerce. Les deux puissances mondiales s’opposent maintenant à cause de Taïwan. La Chine estime que l’île, peuplée de 24 millions d’habitants, est l’une de ses provinces historiques qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste du pays.
Opposé à toute initiative qui donnerait aux autorités taïwanaises une légitimité internationale, Pékin est vent debout contre tout contact officiel entre Taïwan et d’autres États, et donc contre la potentielle visite de Nancy Pelosi.
Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, John Kirby, avait déclaré avant l’appel que seraient à l’ordre du jour « les tensions autour du comportement agressif et coercitif de la Chine dans l’Indo-Pacifique » – terme employé notamment par les États-Unis pour désigner la réalité changeante d’alliances dans la région Asie-Pacifique.
Bien que des responsables américains se rendent fréquemment à Taïwan, Pékin considère qu’un voyage de Mme Pelosi, l’un des plus hauts personnages de l’État américain, serait une provocation majeure.
Washington devra « assumer toutes les conséquences » de cette visite potentielle, que Mme Pelosi n’a pas encore confirmée, avait averti Pékin mercredi.
Les tensions autour de ce voyage ne sont qu’une partie du problème. Les responsables américains craignent que le président Xi ne soit en train de réfléchir à l’usage de la force pour imposer son contrôle à Taïwan.
Les déclarations contradictoires de Joe Biden sur Taïwan – il a dit en mai que les États-Unis défendraient l’île, avant que la Maison-Blanche n’insiste sur le fait que la politique d’« ambiguïté stratégique » n’avait pas changé – n’ont pas aidé.
Selon la Maison-Blanche, le principal objectif de M. Biden était d’établir des « garde-fous » pour les deux superpuissances, afin d’éviter un conflit ouvert en dépit de leurs différends et de leur rivalité géopolitique.
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Jenny Chase pour DayNewsWorld |
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BIRMANIE PREMIERES EXECUTIONS D'OPPOSANTS POLITIQUES PAR LA JUNTE MILITAIRE
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La junte birmane a procédé à l’exécution de quatre prisonniers, dont un ancien député du parti de l’ancienne dirigeante civile Aung San Suu Kyi, a indiqué lundi un média d’État, alors que la peine de mort n’avait plus été pratiquée depuis plus de trente ans.
Depuis le coup d’Etat militaire du 1er février 2021, la Birmanie a condamné à la peine de mort des dizaines d’opposants à la junte. Phyo Zeya Thaw, un ancien député du parti d’Aung San Suu Kyi, la Ligue nationale pour la démocratie, a été arrêté en novembre et condamné à la peine de mort en janvier pour avoir enfreint la loi antiterroriste. Chanteur de 41 ans, il fut cofondateur du premier groupe de hip-hop birman, Acid, puis emprisonné de 2008 à 2011 pour avoir mené une campagne de graffitis contre la junte. Il avait été élu député de la Ligue nationale pour la démocratie en 2012, lors des premières élections partielles qui lui furent ouvertes, puis de nouveau en 2016.L
Les deux autres prisonniers exécutés sont deux hommes accusés d’avoir tué une femme qu’ils soupçonnaient d’être une informatrice de la junte. L’armée au pouvoir poursuit une répression sanglante contre ses opposants, avec plus de deux mille civils tués et plus de quinze mille personnes arrêtées depuis le coup d’Etat, selon une ONG locale.
« Un acte de la plus grande cruauté »
Les quatre exécutions annoncées lundi constituent un « acte de la plus grande cruauté », a réagi Elaine Pearson, la directrice pour l’Asie de l’ONG Human Rights Watch.
« Ces exécutions […] sont un nouvel exemple du bilan atroce des droits humains en Birmanie. […] L’armée va continuer à piétiner la vie des gens tant qu’elle ne sera pas tenue pour responsable », a déclaré Erwin van der Borght, le directeur Asie-Pacifique d’Amnesty International.
La Ligue nationale pour la démocratie s’est dite « dévasté » lundi après l’exécution des quatre prisonniers. « En plus des innombrables atrocités contre le peuple birman, la junte militaire a effrontément commis un autre crime outrageux (…) ignorant les demandes de la communauté internationale et de ceux qui réclament la justice », a écrit dans un communiqué le parti.
Ces exécutions risquent d’accentuer l’isolement international des militaires birmans, qui avaient pris le pouvoir par la force le 1er février 2021 sous prétexte de prétendues fraudes aux élections de l’année précédente, remportées de façon écrasante par la Ligue nationale pour la démocratie (LND).
« Ces actes pervers doivent marquer un tournant pour la communauté internationale. (…) Le statu quo de l’inaction internationale doit être fermement rejeté », a réagi Tom Andrews, rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme en Birmanie, dans un communiqué sur Twitter. |
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Britney Delsey pour DayNewsWorld |
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DES AFFRONTEMENT ENTRE GANGS
ENTRE LE 8 ET LE 12 JUILLET FONT AU MOINS 234 MORTS OU BLESSES EN HAITI
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Au moins 234 personnes ont été tuées ou blessées entre le 8 et le 12 juillet 2022, victimes de la violence des gangs qui sévissent à Cité Soleil, la commune la plus défavorisée de l’agglomération de Port-au-Prince, la capitale d’Haïti, a annoncé l’ONU samedi.
« La plupart des victimes ne sont pas directement liées aux gangs mais ont été visées par des membres des gangs et nous avons aussi reçu de nouvelles informations sur des violences sexuelles », écrit le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, qui a enregistré 934 meurtres, 684 blessés et 680 enlèvements sur la période de janvier à fin juin 2022.
Des tirs en rafales dans les bidonvilles
Depuis vendredi, les rafales d’armes automatiques crépitent à longueur de journée à Cité Soleil, commune la plus défavorisée et la plus densément peuplée de l’aire métropolitaine : deux factions de gangs s’y affrontent sans que la police, en manque d’hommes et d’équipements, n’intervienne.
Le long des corridors de bidonvilles qui s’y sont formés au fil des quatre dernières décennies, des milliers de familles n’ont d’autre choix que de se terrer chez elles, sans pouvoir se ravitailler en eau et nourriture. Certains habitants sont victimes de balles perdues à l’intérieur même de leurs modestes logements, faits de simples tôles, mais les ambulances ne sont pas autorisées à circuler librement dans la zone pour venir en aide aux blessés.
Impunité
« Nous nous inquiétons profondément de l’aggravation des violences à Port-au-Prince et de la hausse des violations des droits humains qui sont commises contre la population locale par des gangs lourdement armés », écrit Jeremy Laurence, porte-parole du Haut-commissariat.
Depuis plus de deux ans, les gangs multiplient les rapts crapuleux dans la ville, séquestrant des personnes de toutes origines socio-économiques et de toutes nationalités. Jouissant d’une très large impunité, les bandes criminelles ont amplifié leurs actions au fil des semaines : au moins 155 enlèvements ont été commis en juin contre 118 au mois de mai, a signalé le Centre d’analyse et de recherches en droits humains, dans son dernier rapport publié mercredi .
« Nous exhortons les autorités à faire respecter tous les droits humains et à les mettre au cœur de leurs actions dans cette crise. La lutte contre l’impunité et les violences sexuelles, tout comme le renforcement des droits humains et la surveillance de leur mise en application doivent rester une priorité. » , explique Jeremy Laurence.
L'ONU appelle à la fin « immédiate » des violences
Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté vendredi à l'unanimité une résolution des États-Unis et du Mexique demandant aux États membres de l'organisation d'interdire le transfert d'armes légères à ces gangs.
La Chine, qui avait réclamé en vain un embargo sur les armes légères à destination des gangs en Haïti, a estimé que « cette résolution était un avertissement » pour ces derniers.
Des sanctions individuelles pourraient être prises dans les 90 jours en vertu de la résolution à l'encontre de leurs chefs, a souligné après le vote l'ambassadeur chinois à l'ONU, Zhang Jun.
Le texte aurait « pu être meilleur », a-t-il ajouté, estimant cependant qu'il s'agissait « d'un bon pas dans le bon sens ».
Le Conseil de sécurité a aussi prolongé le mandat du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), « qui permettra de renforcer la réponse internationale collective à la crise des droits humains qui se déroule dans le pays, ainsi que de faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire », souligne le Haut commissariat.
Ces affrontements meurtriers entre gangs affectent l’ensemble des activités à travers la capitale car c’est à Cité Soleil que se situe le terminal pétrolier qui alimente Port-au-Prince et tout le nord d’Haïti.
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Britney Delsey pour DayNewsWorld |
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ETAT D'URGENCE AU SKRI LANKA APRES LA FUITE
DU PRESIDENT GOTABAYA RAJAPAKSA AUX MALDIVES
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Le Sri Lanka, en proie à une grave crise économique et politique, a déclaré l’état d’urgence, mercredi 13 juillet, quelques heures après la fuite de son président, Gotabaya Rajapaksa, a annoncé le bureau du premier ministre, Dinouk Colombage.
La police a annoncé un couvre-feu à durée indéterminée dans la province de l’Ouest, celle de la capitale Colombo, pour contenir les manifestations. Des milliers de personnes se sont rassemblées devant les bureaux du premier ministre, et les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes pour les empêcher d’envahir le bâtiment.
Fuite du président aux Maldives Le président Rajapaksa, conspué par un fort mouvement populaire, s’est posé tôt mercredi aux Maldives après avoir quitté son pays à bord d’un avion militaire. Le dirigeant de 73 ans, qui a promis de démissionner et avait tenté mardi sans succès de quitter le Sri Lanka, a décollé de l’aéroport international de Colombo avec sa femme et un garde du corps à bord d’un Antonov-32, ont rapporté des responsables des services de l’immigration.
Selon des sources aéroportuaires sri-lankaises, l’appareil a été retenu pendant plus d’une heure sur le tarmac de l’aéroport dans l’attente d’une autorisation d’atterrir aux Maldives.
Mardi, M. Rajapaksa avait été refoulé de l’aéroport de Colombo par les agents de l’immigration et certains de ses conseillers avaient envisagé pour lui et ses proches une fuite à bord d’un navire de patrouille, selon une source haut placée dans le domaine de la défense.
Un vaisseau de la marine avait été utilisé pour transférer samedi le chef de l’Etat du palais présidentiel assiégé par les manifestants au port de Trincomalee, dans le nord-est du pays. Puis, M. Rajapaksa avait rejoint lundi en hélicoptère l’aéroport international de Colombo.
Valise remplie de 17,85 millions de roupies
N’ayant pas encore démissionné, ce qu’il a promis de faire mercredi pour une « transition pacifique du pouvoir », M. Rajapaksa bénéficie encore d’une immunité présidentielle.
Dans cette fuite, le président sri-lankais a laissé derrière lui une valise remplie de documents et 17,85 millions de roupies (49 000 euros) en liquide, désormais sous scellés.
Si le chef de l’Etat démissionne comme il l’a promis, le premier ministre, Ranil Wickremesinghe, sera automatiquement nommé président par intérim jusqu’à l’élection par le Parlement d’un député qui exercera le pouvoir jusqu’à la fin du mandat en cours, c’est-à-dire novembre 2024.
M. Rajapaksa est accusé d’avoir mal géré l’économie, menant à l’incapacité du pays, en manque de devises étrangères, à financer les importations les plus essentielles à une population de 22 millions d’habitants. Colombo a fait défaut sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars en avril et est en pourparlers avec le Fonds monétaire international pour un éventuel renflouement. « Etat d'urgence alimentaire » depuis août 2021
Cette île d'Asie du Sud de 22 millions d'habitants est confrontée à sa pire crise économique depuis son indépendance en 1948 vis-à-vis du Royaume-Uni, subissant des pénuries de nourriture, de carburant et de médicaments, de longues coupures d'électricité quotidiennes et une inflation record. Le Sri Lanka a par ailleurs presque épuisé ses réserves d’essence. Le
gouvernement a ordonné la fermeture des bureaux non essentiels et des
écoles afin de réduire les déplacements et d’économiser du carburant
Depuis l'été 2021, le Sri Lanka subit des pénuries de lait en poudre, de kérosène et de gaz de cuisine. Ce pays d'Asie rencontre des problèmes d'approvisionnement et de distribution de nourriture. L'inflation galopante (55 % sur le seul mois de juin) rend les rares choses qu'on peut encore trouver inaccessibles pour une grande partie de la population. Pour certains économistes, la situation est bien pire . Steve Hanke, de l'université Johns Hopkins, avance le chiffre de 128 % ce qui situerait le pays à la deuxième place des pires performances en matière d'indice des prix juste derrière le Zimbabwe (365 %) .Le président Gotabaya Rajapaksa avait placé, le 31 août 2021, le pays en « état d'urgence alimentaire ». Les Nations unies (ONU) ont averti que le pays était en danger de grave
crise humanitaire, avec plus des trois quarts de la population ayant
déjà dû réduire leur alimentation .
« Nous nous dirigeons vers une période d'incertitude dangereuse », a déclaré un député tamoul, Dharmalingam Sithadthan.
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Abby Shelcore pour DayNewsWorld |
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L'ANCIEN PREMIER MINISTRE JAPONAIS SHINZO ABE ASSASSINE POUR SES LIENS AVEC LA SECTE MOON
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Alors que l’enquête se poursuit sur l’assassinat de Shinzo Abe les funérailles de l’ancien premier ministre japonais se sont tenues dans l’intimité, mardi 12 juillet, au temple bouddhiste Zojo-ji, au cœur de Tokyo.
Les funérailles de Shinzo Abe
Une veillée funèbre, ouverte au public, avait attiré, la veille, des centaines de personnes souhaitant rendre un dernier hommage à l’ancien chef de gouvernement tué à Nara alors qu’il prononçait un discours dans le cadre de la campagne pour les sénatoriales du 10 juillet. Elles pouvaient déposer des œillets blancs sur un autel orné de son portrait, souriant, en chemise blanche sans cravate. M. Kishida, un représentant de l’empereur Naruhito, des figures du monde politique et économique japonais et des diplomates étrangers s'y sont rendus. La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen, actuellement en déplacement en Asie, s’est également rendue lundi à la veillée funèbre, et le vice-président de Taïwan, William Lai – la plus haute personnalité taïwanaise venue au Japon depuis la rupture des relations officielles, en 1972 a effectué une visite discrète à Tokyo pour l’occasion. De retour de Bali où il a participé à la réunion du G20, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a ensuite fait escale à Tokyo pour rendre hommage à « un homme porteur d’une vision » qui « a fait plus que beaucoup pour renforcer les relations entre les Etats-Unis et le Japon ».
Sur les lieux, une photographie montrant Shinzo Abe souriant, en chemise sans cravate était affichée, tandis qu’une vidéo montrait Akie Abe chanter et son mari l’accompagner au piano, ont rapporté des personnes présentes à l’agence Jiji.
Décoration posthume
Selon des médias locaux, Shinzo Abe recevra à titre posthume le Grand collier de l’ordre suprême du Chrysanthème, la plus prestigieuse décoration dans l’Archipel. Il avait été attaqué à l’arme à feu vendredi alors qu’il participait à un meeting électoral à Nara (ouest du Japon) en vue des élections sénatoriales de dimanche, où le Parti libéral-démocrate (PLD, droite nationaliste) auquel il appartenait a sans surprise remporté une confortable victoire.
Le suspect identifié comme un ancien de la marine japonaise .
En parallèle, des hommages, l’enquête se poursuit au sujet du suspect arrêté sur les lieux de l’attaque. Son assassin présumé, arrêté sur les lieux de l’attaque, a été identifié par la police comme Tetsuya Yamagami, 41 ans, un ancien membre de la Force maritime d’autodéfense, la marine japonaise.
Selon des sources policières citées par des médias locaux, il aurait regardé sur YouTube des vidéos montrant comment fabriquer une arme à feu artisanale comme celle utilisée pour l’attaque.
Vengeance contre la secte Moon
Pendant ce temps, la police continue d’interroger Tetsuya Yamagami, l’auteur des coups de feu. L’ancien marin de 41 ans reprochait à M. Abe ses liens avec « une organisation » que les autorités se refusaient à citer, tout comme les grands médias, jusqu’à ce que les hebdomadaires et publications en ligne, moins timorés, révèlent qu’il s’agissait de l’Association du Saint-Esprit pour l’unification mondiale, également connue sous le nom de secte Moon. « J’ai ciblé M. Abe en raison de sa proximité avec l’Eglise de l’unification », a expliqué Tetsuya Yamagami, qui a nié l’avoir tué pour des raisons politiques. Des médias nippons ont rapidement affirmé qu’il s’agissait d’une organisation religieuse à laquelle la mère de Mme Yamagami aurait versé des dons importants, mettant leur famille en grande difficulté financière. L’Eglise de l’Unification, un culte d’origine sud- coréenne également connue sous le nom de « secte Moon », a confirmé lundi lors d’une conférence de presse à Tokyo que la mère du suspect faisait partie de ses fidèles mais a assuré que Shinzo Abe n’était ni un membre ni un conseiller de l’organisation.
La mère de M. Yamagami appartient à l’Eglise de l’unification à laquelle elle a consenti des dons importants ayant conduit à sa faillite personnelle, le 21 août 2002. D’après M. Yamagami, sa haine de M. Abe est due à ce que cet engagement – confirmé par la secte – a conduit à l’éclatement de sa famille. L’Eglise de l’unification a été créée en 1954 par le révérend sud-coréen Moon Sun-myung (1920-2012). Comptant près de trois millions de membres dans le monde, elle a été rebaptisée, en 2005, Fédération des familles pour la paix mondiale et l’unification.
Liens entre politique et religion
L’assassinat de Shinzo Abe pose la question des sectes et de leur influence plus ou moins maitrisée dans le pays relançant la polémique sur les liens entre politique et religion au pays du Soleil-Levant. Les religions, traditionnelles (comme le culte local shinto), installées (comme la Soka Gakkai) et «nouvelles» (comme l’Église de l’unification ou Seicho no ie) jouent en effet un rôle discret mais capital dans la vie politique nippone. Leurs capacités à mobiliser des fidèles en force électorale et en donations en font des alliés précieux des partis, notamment dans la majorité, et surtout dans les villes à la population anomique, où existent peu d’occasions de socialiser. L’allié du PLD dans la majorité, le parti bouddhiste Komeito, n'est-il pas historiquement une émanation de la secte Soka Gakkai , aux millions de fidèles ? «Beaucoup de hiérarques du PLD sont liés à des organisations religieuses, dont ils sont les fondés de pouvoir dans le monde politique», explique Axel Klein, politologue à l’université de Duisbourg et Essen et spécialiste des relations entre religion et politique au Japon.
Ainsi le très nationaliste M. Abe était soutenu par une myriade de structures politiques ou religieuses, comme la très conservatrice Nippon Kaigi ou la nouvelle religion Seicho-No-Ie, créée en 1930 et dont un des héritiers, Tetsuo Ito, était proche de l’ancien premier ministre.
"L’Eglise de l’unification entretient par ailleurs des liens avec plusieurs personnalités politiques nippones, dont M. Abe et sa famille. « Le grand-père de Shinzo Abe, le premier ministre Nobusuke Kishi, a participé à la création de la Fédération internationale pour la victoire contre le communisme, qui a servi de pont entre l’Eglise de l’unification et le monde politique japonais », rappelait, en septembre 2021, le site d’informations Lite-ra. Cette fédération a été fondée en 1968 par le révérend Moon, en étroite collaboration avec les services secrets sud-coréens.
Lors de l’élection de la chambre haute en 2013 – Shinzo Abe était alors premier ministre – l’Eglise de l’unification a notamment explicitement soutenu la candidature de Norio Kitamura, un intime du chef de gouvernement. En septembre 2021, Shinzo Abe – de même que l’ancien président américain Donald Trump – a prononcé un discours lors d’un événement organisé par la FPU, afin de « remercier » l’organisation pour sa contribution à la résolution des conflits et à la réunification de la péninsule coréenne.
Ayant échoué à assouvir sa vengeance sur les dirigeants de l’Eglise de l’unification, M. Yamagami a donc ciblé l’ancien premier ministre. « Je regardais tous les jours sur Internet le programme des candidats pour l’élection de la chambre haute, et quand j’ai vu qu’Abe venait à Nara, j’ai pensé que j’avais une chance. »" (tiré du quotidien Le Monde) |
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Garett Skyport pour DayNewsWorld |
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CRISE POLITIQUE ET ECONOMIQUE SANS PRECEDENT AU SKRI-LANKA
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Le Sri Lanka est en proie à une crise sans précédent depuis son indépendance en 1948. Un mouvement de protestation contre la crise économique fait rage depuis des mois dans l'île de 22 millions d'habitants. Le président du Sri Lanka Gotabaya Rajapaksa a fui ce samedi 9 juillet 2022 sa résidence officielle quelques minutes avant que plusieurs centaines de manifestants ne pénètrent dans le palais présidentiel, un ancien bâtiment colonial, symbole du pouvoir, devant lequel étaient rassemblés des centaines de milliers de personnes. « Le président a été escorté en lieu sûr », a indiqué une source de la Défense. Pour l'heure, « il est toujours le président, il est protégé par une unité militaire », a ajouté cette source, selon laquelle les soldats gardant la résidence officielle ont tiré en l’air pour dissuader les manifestants d’approcher jusqu’à ce que Gotabaya Rajapaksa soit évacué.
Une crise politique sans précédent.
Gotabaya Rajapaksa a cependant accepté ce samedi de démissionner la semaine prochaine. « Pour assurer une transition pacifique, le président a dit qu’il allait démissionner le 13 juillet », a déclaré à la télévision le président du parlement, Mahinda Abeywardana.
Le Premier ministre Ranil Wickremesinghe , quant à lui, a convoqué en urgence une réunion de crise du gouvernement associant les dirigeants des autres partis politiques, indiquant qu’il était prêt à démissionner pour ouvrir la voie à un gouvernement d’union nationale. « Pour assurer la sécurité de tous les Sri-lankais, (le Premier ministre) est favorable à cette recommandation des responsables des partis de l’opposition », ont affirmé ses services dans un communiqué.
Deux proches du président ont annoncé leur démission, le chef du service de presse Sudewa Hettiarachchi et le ministre des médias Bandula Gunawardana, qui a également démissionné de la tête du parti présidentiel. Dans la soirée, des manifestants ont assiégé la résidence du Premier ministre et y ont mis le feu.
Le Parlement a légalement un mois pour choisir son successeur. Mais le président du Parlement a promis une décision d'ici la fin de la semaine. Une promesse peut-être difficile à tenir car, pour l'instant, personne parmi les parlementaires ne semble en mesure d'obtenir un soutien suffisant.
« Nous nous dirigeons vers une période d'incertitude dangereuse », a déclaré un député tamoul, Dharmalingam Sithadthan.
« Etat d'urgence alimentaire » depuis août 2021
Cette île d'Asie du Sud de 22 millions d'habitants est confrontée à sa pire crise économique depuis son indépendance en 1948 vis-à-vis du Royaume-Uni, subissant des pénuries de nourriture, de carburant et de médicaments, de longues coupures d'électricité quotidiennes et une inflation record.
Depuis l'été 2021, le Sri Lanka subit des pénuries de lait en poudre, de kérosène et de gaz de cuisine. Ce pays d'Asie rencontre des problèmes d'approvisionnement et de distribution de nourriture. L'inflation galopante (55 % sur le seul mois de juin) rend les rares choses qu'on peut encore trouver inaccessibles pour une grande partie de la population. Pour certains économistes, la situation est bien pire . Steve Hanke, de l'université Johns Hopkins, avance le chiffre de 128 % ce qui situerait le pays à la deuxième place des pires performances en matière d'indice des prix juste derrière le Zimbabwe (365 %).Le président Gotabaya Rajapaksa avait placé, le 31 août 2021, le pays en « état d'urgence alimentaire »
Les Nations unies (ONU) ont averti que le pays était en danger de grave crise humanitaire, avec plus des trois quarts de la population ayant déjà dû réduire leur alimentation .
Les raisons de cette crise économique sans précédent
Le secteur du tourisme, vital pour l'économie de l'île, a subi le contrecoup des attentats jihadistes d'avril 2019 contre des églises et des hôtels (279 morts dont 45 étrangers), puis de la pandémie de coronavirus.
La pandémie de Covid-19 a durement frappé l'activité économique du Sri Lanka qui s'est contractée de 3,6% en 2020 et frappé ses réserves de devises étrangères. Les autorités ont imposé une large interdiction des importations pour tenter d'économiser des devises étrangères. De plus les transferts de fonds de la diaspora, vitaux pour l'économie, se sont effondrés lors de la pandémie.
S'ajoutent à cela de mauvaises décisions politiques qui ont aggravé les problèmes, selon les économistes. Les plus importantes réductions d'impôts de l'histoire de l'île, octroyées par Gotabaya à son accession à la présidence en 2019, ont également vidé les coffres, et le Sri Lanka s'est retrouvé sans devises suffisantes pour importer ce dont il a besoin, que ce soit de la nourriture, des médicaments ou des combustibles. De plus, l'interdiction des importations de pesticides et d'engrais en 2021- motivée par une volonté de passer à une agriculture bio- a en particulier eu un effet dévastateur sur l'agriculture, la récolte de riz s'étant effondrée de 33 % au cours des trois premiers mois de l'année.
Enfin les restrictions imposées par la Russie aux exportations de céréales ukrainiennes pourraient avoir contribué aux troubles au Sri Lanka.
La crise actuelle risque de balayer les espoirs de renaissance du secteur touristique.
Malgré une aide de l'Inde et d'autres pays, en avril 2022 le pays fait défaut sur le paiement de sa dette extérieure de 51 milliards de dollars, et cherche un renflouement auprès du Fonds monétaire international.
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Abby Shelcore pour DayNewsWorld |
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MEURTRE DE SHINZO ABE EX-PREMIER MINISTRE JAPONAIS
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C'est la stupeur au Japon. Ce vendredi 8 juillet 2022, un homme a tiré sur l’ex-Premier ministre japonais Shinzo Abe, alors en meeting électoral. L’homme politique a été transporté à l’hôpital mais a succombé à ses blessures.
Shinzo Abe, 67 ans, était en train de tenir un discours vendredi en fin de matinée lors d’un meeting électoral organisé sur un carrefour près d’une gare à Nara (ouest du Japon) avant des élections sénatoriales dimanche dans le pays.
Il était venu soutenir Kei Sato, un candidat local de sa formation politique, le Parti libéral-démocrate (PLD, droite nationaliste), au pouvoir au Japon.
Vers 11 h 30 heure japonaise (02 h 30 GMT), un homme s’est approché de Shinzo Abe par derrière, selon des images de la télévision japonaise qui filmait son discours.
L’homme a tiré apparemment deux fois, terrifiant des spectateurs qui se sont baissés pour se protéger.
Shinzo Abe s’est effondré et des traces de sang étaient visibles notamment sur sa chemise blanche. Le tireur présumé a lui été rapidement plaqué au sol et arrêté par la police.
Comment est mort l’ex-Premier ministre
Shinzo Abe a été transféré en urgence dans un hôpital du département de Nara, à Kashihara, où il est arrivé à 12 h 20 (03 h 20 GMT) en état « d’arrêt cardio-respiratoire », a déclaré lors d’une conférence de presse Hidetada Fukushima, professeur de médecine d’urgence de l’établissement. Il avait été atteint par deux balles au cou, et malgré les efforts pour le réanimer sa mort a été confirmée à 17 h 03 (08 h 03 GMT), a précisé ce médecin.
Selon la chaîne de télévision publique japonaise NHK, Shinzo Abe avait pu brièvement dire quelques mots aux personnes qui l’entouraient après l’attaque, avant de perdre connaissance.
Le tireur un Japonais de 41 ans
Selon des sources policières citées par les médias nippons, le suspect arrêté est un Japonais de 41 ans du nom de Tetsuya Yamagami.
Cet habitant de Nara a servi pendant trois ans dans la Force maritime d’autodéfense japonaise, la marine japonaise, jusqu’en 2005, toujours selon des médias locaux citant le ministère de la Défense.
Il aurait fabriqué lui-même son arme à feu, alors que les restrictions contre ces armes au Japon sont extrêmement fortes et où il est très difficile d’obtenir un port d’armes.
D’après la NHK, il aurait confié aux enquêteurs après son arrestation qu’il était « frustré » vis-à-vis de Shinzo Abe et qu’il lui tiré dessus avec l’intention de le tuer. La police a perquisitionné vendredi son domicile, où des produits potentiellement explosifs auraient été trouvés, selon la chaîne de télévision publique.
Des réactions d'émotion dans le monde entier
L’attaque contre Shinzo Abe a choqué le Japon tout entier et provoquait une vague d’émotion à l’étranger également.
Visiblement très affecté, Fumio Kishida, dont Shinzo Abe avait été le mentor politique, a dénoncé un « acte barbare » et « absolument impardonnable ». La classe politique japonaise a unanimement condamné l’attaque et les partis ont suspendu leur campagne électorale avant les élections prévues dimanche.
Fumio Kishida a lui déclaré que les préparatifs électoraux se poursuivraient car « nous devons absolument défendre les élections libres et équitables, qui sont le fondement de la démocratie ».
Des responsables politiques du monde entier, des États-Unis à l’Union européenne en passant par la Chine, ont fait part de leur choc et de leur tristesse.
Un nationaliste pragmatique
À la fois nationaliste et pragmatique, Shinzo Abe avait battu le record de longévité en tant que Premier ministre japonais. Il était arrivé pour la première fois au pouvoir en 2006, devenant à 52 ans le plus jeune chef du gouvernement de son pays depuis l’après-guerre, mais ce premier mandat n’a duré qu’un an.
Il a marqué les esprits durant son deuxième passage au pouvoir, beaucoup plus long (2012-2020) avec sa politique économique audacieuse surnommée les « Abenomics », combinant des relances budgétaires massives avec une politique monétaire ultra-accommodante, une stratégie qui perdure encore aujourd’hui au Japon, malgré des résultats inégaux faute de réformes structurelles suffisantes.
Shinzo Abe s’était aussi distingué par son intense activité diplomatique, renforçant notamment l’alliance nippo-américaine - il était proche du président américain Donald Trump (2017-2021), avec lequel il partageait la passion du golf.
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Britney Delsey pour DayNewsWorld |
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SOMMET DE L'OTAN A MADRID OU UN TOURNANT POUR L'ALLIANCE ATLANTIQUE ?
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Les chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres de l'Alliance atlantique se sont réunis à Madrid, pour un sommet qui se tient du 28 au 30 juin 2022 dans la capitale espagnole entièrement préoccupé par la menace russe et la guerre en Ukraine.
Au-delà de l'Ukraine, la journée de mercredi a été l'occasion pour l'Otan d'adopter son nouveau « concept stratégique », la première révision de sa feuille de route depuis 2010, qui da évoqué pour la première fois les défis posés par la Chine.
L'adhésion de la Suède et la Finlande
Le sommet de Madrid marque un tournant majeur du côté occidental : les pays européens les plus exposés aux coups éventuels de la Russie ont obtenu de l’Otan les assurances nécessaires pour prévenir ou contrer ceux-ci : c’est le processus d’adhésion de la Finlande et de la Suède, et le renforcement notable du dispositif otanien de la Roumanie à l’Estonie, avec une présence substantielle de la France. Le processus d'adhésion de la Finlande et de la Suède, qui ont décidé de rejoindre l'Otan en réaction à l'offensive lancée par la Russie en Ukraine le 24 février 2022, rompant ainsi avec une longue tradition de neutralité, a en effet été lancé. Cette adhésion était jusqu'à présent bloquée par la Turquie, membre de l'Otan depuis 1952, qui accusait notamment Stockholm et Helsinki d'abriter des militants de l'organisation kurde PKK, qu'Ankara considère comme « terroriste ». Mais au
terme de longues tractations en marge du sommet, la Turquie a donné
mardi soir son accord à l'entrée dans l'Otan de ces deux pays nordiques,
le président turc Recep Tayyip Erdogan ayant estimé avoir obtenu leur
« pleine coopération » dans sa lutte contre le PKK.
« La politique de porte ouverte de l'OTAN » s'est soldée par « un succès historique », a salué Jens Stoltenberg. « L'accueil de la Finlande et de la Suède dans l'alliance les rendra plus sûres, l'OTAN plus forte et la zone euro-atlantique plus sûre », a-t-il insisté. Les futurs membres suédois et finlandais apportent à l'Alliance 28 500 soldats d’active, 2 300 blindés, 1 000 pièces d’artillerie, 220 chars, 175 navires et 158 avions.
Une Force de réaction « bien au-dessus de » 300 000 hommes
Les dirigeants de l'Otan ont décidé au sommet de Madrid de transformer leur Force de réaction et de porter « bien au-dessus » de 300.000 hommes les troupes à haut niveau de préparation pour faire face à la menace russe, a annoncé lundi le secrétaire général de l'Alliance.
« En faisant cela, nous fournissons une dissuasion crédible dont l'objectif n'est pas de provoquer un conflit, mais d'empêcher la Russie ou tout autre adversaire potentiel d'attaquer un pays allié », a-t-il insisté.
« Je suis convaincu que le président Poutine comprend les conséquences d'une attaque contre un pays de l'Otan », a-t-il ajouté. L’état de préparation de ces forces est relevé pour éviter les mauvaises surprises, avec 300 000 soldats concernés au lieu de 40 000 auparavant.
Renforcement des groupements tactiques à l'est
« Nous allons renforcer nos groupements tactiques dans la partie orientale de l'Alliance, jusqu'au niveau de la brigade », a-t-il précisé.
Huit groupements tactiques ont été créés. Ils sont basés en Lituanie, en Estonie, en Lettonie, en Pologne, en Roumanie, en Hongrie, en Slovaquie et en Bulgarie.
Certains seront renforcés « jusqu'au niveau de la brigade » - unités tactiques de 3.000 à 5.000 hommes, a précisé Jens Stoltenberg.
L'Allemagne, chef de file du Groupement tactique basé en Lituanie, a annoncé son intention de porter sa capacité au niveau d'une brigade, mais l'essentiel des troupes restera stationné dans le pays. Des unités sont « pré-désignées » dans d'autres pays membres de l'Alliance pour intervenir dans les pays où sont basés des groupements tactiques et où des armements lourds auront été prépositionnés, a expliqué le secrétaire général de l'Otan.
Les Etats-Unis à la rescousse
Joe Biden, pour sa part, a annoncé un nouveau renforcement des forces US en Espagne, en Pologne, en Roumanie, dans les États baltes, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Italie. Deux frégates lance-missiles en Espagne pour renforcer les quatre déjà sur place ; deux escadrons de chasseurs F-35 au Royaume-Uni pour remplacer des F-15 redéployés en Pologne ; une brigade de combat en Roumanie ; un état-major permanent de Corps d’armée en Pologne ; davantage d’artillerie, d’aviation, de défense antiaérienne et de forces spéciales dans les trois pays baltes ; des moyens de défense antiaérienne en Italie et Allemagne…
Renforcement de l'aide à l'Ukraine
L’Ukraine qui entre dans son 127e jour de guerre, ce jeudi 30 juin 2022,a été au cœur des discussions lors du sommet de l’Otan à Madrid, mercredi. L’occasion pour les pays membres de réaffirmer leur soutien à l’Ukraine contre la « cruauté » de la Russie. Vladimir Poutine a, pour sa part, dénoncé les « ambitions impérialistes » de l’Alliance atlantique.
Le gouvernement britannique a profité de la journée de mercredi pour annoncer une aide militaire supplémentaire de plus d’un milliard d’euros à l’Ukraine.
Les pays membres de l’Otan ont aussi précisé s’être mis d’accord sur un nouveau plan d’aide passant par la « livraison d’équipements militaires non létaux », ainsi que par un renforcement des défenses ukrainiennes contre les cyber-attaques.
Un nouveau concept stratégique
L'Otan a par ailleurs adopté mercredi un nouveau concept stratégique identifiant la Russie comme « la menace la plus significative et la plus directe » à la paix transatlantique, et la Chine comme un « défi » aux « intérêts », aux « valeurs » et à leur « sécurité ». Pour Moscou un "nouveau rideau de fer" en référence à la Guerre froide
Vladimir Poutine a pour sa part dénoncé une « hégémonie » de la part de l’Otan, lors d'une conférence de presse à Achkhabad, la capitale turkmène.
Concernant l’adhésion des deux pays nordiques, il a dit ne pas y voir de « problème », à condition toutefois qu’il n’y ait pas de déploiement de contingents militaires et d’infrastructures militaires. Auquel cas, a-t-il prévenu, « nous serons obligés de répondre de manière symétrique et de créer les mêmes menaces pour les territoires d'où émanent les menaces pour nous. »
Pour Moscou,un nouveau « rideau de fer » s'abattait en Europe au moment où l'Ukraine, forte du soutien renouvelé de l'alliance, reprenait aux Russes un îlot symbolique et stratégique pour la maîtrise des routes maritimes.
« Le rideau de fer, de fait, il est déjà en train de s'abattre », a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse à Minsk, reprenant le terme qui a marqué l'histoire de l'Europe pendant la Guerre froide, et n'est tombé qu'avec la chute du mur de Berlin en 1989.« Ce rideau de fer est érigé aujourd'hui par les Occidentaux eux-mêmes », a renchéri son homologue biélorusse Vladimir Makeï, dont le pays est un allié de Moscou dans sa confrontation avec l'Ouest.
Moscou et Minsk réagissaient au sommet de mercredi et jeudi de l'Alliance atlantique qui a réaffirmé son soutien massif à l'Ukraine. Sa nouvelle feuille de route stratégique désigne désormais la Russie comme « la menace la plus significative et directe pour la sécurité des alliés », et dénonce les tentatives de Moscou et Pékin d'unir leurs efforts pour « déstabiliser l'ordre international ». Un sursaut de l'Otan ?
« La guerre en Ukraine a provoqué un sursaut de l'OTAN, mais est-elle sortie de sa mort cérébrale pour autant? On peut en débattre. Cette guerre prouve surtout que le temps d'une OTAN porteuse de valeurs universelles - son credo à peine masqué depuis la fin de la Guerre froide - est révolu. L'Alliance va, peut-être, s'étendre à quelques nouveaux membres, et après? En refusant le règlement pacifique du conflit et en misant sur la bipolarité comme seule sortie de crise, les membres de l'OTAN ne font que s'affaiblir un peu plus. D'une certaine manière, les propos d'Emmanuel Macron de 2019 sont encore plus d'actualité aujourd'hui, et on ne peut que le déplorer. », selon Barthélemy Courmont, enseignant-chercheur à l'Université catholique de Lille et directeur de recherche à l'IRIS
Et si l’Otan sert puissamment en ce moment, qu’en sera-t-il du côté américain, avec la possibilité d’un retour de Trump et la probabilité d’un accaparement de l’attention et des ressources américaines face au grand rival chinois ?
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Andrew Preston pour DayNewsWorld |
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TAIWAN LE TON MONTE ENTRE PEKIN ET WASHINGTON
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Lors d'un sommet réunissant les Etats-Unis et la Chine à Singapour hier, le ministre chinois de la Défense a affirmé que son pays allait se battre « jusqu'au bout » contre l'indépendance de Taïwan, tout en appelant Washington à « cesser de dénigrer et de contenir la Chine ». Cette déclaration du ministre chinois de la Défense sonne comme une réplique à celle, la veille, du ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, qui avait dénoncé l’activité militaire « provocatrice et déstabilisante » de Pékin près de Taïwan. Cette joute verbale entre les deux superpuissances intervient dans un contexte de fortes tensions diplomatiques au sujet de l’île autonome et démocratique, que Pékin considère comme faisant partie intégrante de son territoire.
C'est que les tensions entre Pékin et Taïwan se sont accrues ces dernières semaines, sur fond de guerre en Ukraine.
La guerre engagée par la Russie pour soumettre ou démembrer l’Ukraine est en effet venue alimenter l’inquiétude d’un prochain recours à la force par la République populaire de Chine à l’encontre de Taiwan afin de réaliser le « rêve chinois de réunification nationale ». Une inquiétude d’autant plus grande que, trois semaines avant l’invasion de l’Ukraine, Vladimir Poutine et Xi Jinping avaient publié une déclaration de totale solidarité lors de la visite du président russe à Pékin.
L’épineux dossier de Taïwan
La Chine estime que cette île de 24 millions d’habitants, démocratique et autonome, est l’une de ses provinces historiques, même si elle ne la contrôle pas, et a accru la pression contre Taipei ces dernières années, menant par exemple des campagnes d’incursions dans la zone de défense aérienne de Taïwan. Ces actions ont accru les tensions avec les Etats-Unis, alors qu’elles sont déjà vives sur de nombreux autres plans (mer de Chine, nucléaire notamment).
« Ceux qui poursuivent l’indépendance de Taïwan dans le but de diviser la Chine n’arriveront certainement pas à leurs fins », a déclaré Wei Fenghe, ajoutant que « personne ne devrait jamais sous-estimer la détermination et la capacité des forces armées chinoises à sauvegarder son intégrité territoriale ».Selon le porte-parole du ministère chinois de la Défense, a affirmé vendredi lors d’une rencontre avec M. Austin en marge de ce forum: « Si quiconque osait séparer Taïwan de la Chine, l’armée chinoise n’hésiterait pas un instant à déclencher une guerre, quel qu’en soit le prix. »
Un enjeu géostratégique pour la Chine
L’autonomie de Taiwan sous protection états-unienne constitue en effet, aux yeux des autorités chinoises, le point d’ancrage d’une barrière fermant les mers de Chine le long de la « première chaîne des îles ». Le manuel sur la géographie militaire du Détroit de Taiwan publié en 2013 par l’Académie de défense de Pékin comporte une présentation très explicite de l’enjeu géostratégique que constitue la possession de Taiwan : le contrôle de l’île est vital pour se prémunir d’un blocus, en même temps qu’il permettrait de menacer les communications du Japon ; et il offrirait à la marine de l’Armée populaire un accès libre à l’océan Pacifique et un moyen de pression décisif sur les États de la région, rapportent les chercheurs William Murray et Ian Easton.
L’argument politique
Aussi réels que soient les enjeux stratégiques et géopolitiques en cause, une dimension supplémentaire interviendrait selon Pierre-Yves Hénin, professeur émérite en économie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, dans la motivation chinoise de mettre fin au statut de Taiwan.
Ce régime autoritaire voient une menace dans les démocraties situées à sa porte montrant aux Chinois qu'il peuvent parfaitement vivre autrement qu’en dictature. « Les universitaires Kelly Brown et Kalley Wu Tzu-Hui soulignent que Taiwan présente désormais un modèle alternatif de modernité et de démocratie dans le monde chinois ;
c’est selon eux la principale raison pour laquelle Pékin a un problème avec Taiwan – « Trouble with Taiwan », expression retenue comme titre de leur ouvrage publié en 2019. », poursuit-il .
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Garett Skyport pour DayNewsWorld |
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LEVEE DU CONFINEMENT STRICT DE SHANGAI
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Le 2e plus long confinement en Chine, celui de Shanghai a enfin été levé ce mercredi 1er juin 2022. Durant deux mois entiers 25 millions d’habitants exaspérés vivaient cloîtrés chez eux avec des restrictions anti-covid très sévères. Plusieurs mesures avaient déjà été assouplies ces derniers jours à la faveur d'une forte diminution du nombre de cas positifs. Mais la population ne pouvait généralement pas sortir, au mieux, que pour quelques heures par jour, et à condition d'être dans un quartier sans aucun cas.
Mercredi matin donc, des Shanghaïens ont repris le chemin du travail, tandis que certains magasins ont rouvert. Le métro et les transports en commun fonctionnaient de nouveau. « C'est le moment que nous attendions depuis longtemps », s'est félicitée la mairie de Shanghai sur les réseaux sociaux.
Les autorités ont toutefois averti que le retour à la normale n'était pas pour tout de suite
Des restrictions toujours en vigueur
Centres commerciaux, supérettes, pharmacies et salon de beauté ne peuvent fonctionner qu’à 75 % de leur capacité.Les salles de sport et cinémas resteront pour leur part fermés et la réouverture des établissements scolaires se fera au cas par cas.
La mise sous cloche de la plus grande ville de Chine a été un coup de massue pour les Shanghaïens.
En dépit d’une hausse vertigineuse de cas positifs en mars, la municipalité avait d’abord écarté l’idée d’un confinement, arguant de l’importance de Shanghai pour l’économie.
Mais les autorités sont revenues sur leur décision début avril pour confiner à la hâte toute la métropole. Certains habitants l’étaient déjà bien avant cette date.Beaucoup ont été exaspérés par les problèmes d’approvisionnement en produits frais et d’accès aux soins médicaux hors-Covid.
Un confinement qui a fragilisé l’économie, pénalisé la production, limité la consommation et perturbé lourdement les chaînes d’approvisionnement.
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Carl Delsey pour DayNewsWorld |
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CONDAMNATION A LA PRISON A VIE DU SOLDAT RUSSE JUGE POUR CRIME DE GUERRE OU UNE JUSTICE EXPEDITIVE ?
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Le verdict dans le premier procès pour crimes de guerre est tombé ce lundi 23 mai 2022 à Kiev. Un soldat russe de 21 ans qui a reconnu avoir tué, au début de l’offensive russe, un civil de 62 ans qui poussait son vélo tout en téléphonant, a été reconnu coupable par un tribunal de la capitale.
Le soldat au visage juvénile et au crâne rasé, vêtu d’un chandail gris et bleu, a écouté le verdict, seul dans un box de verre. « Le meurtre a été commis avec une intention directe », a déclaré le juge. « Chichimarine a violé les lois et coutumes de la guerre », a-t-il poursuivi.
Lors du procès la semaine dernière, Vadim Chichimarine avait reconnu avoir abattu le sexagénaire mais s’était dit « sincèrement désolé » et avait « demandé pardon » à la veuve de la victime, justifiant son acte par les « ordres » reçus à ce moment-là.
Des arguments balayés par l’accusation qui avait réclamé la réclusion à perpétuité. « Il exécutait un ordre criminel et en était bien conscient », a lancé un des procureurs.
Le soldat fera appel de sa condamnation, selon son avocat. Vers une justice expéditive?
Le procès n'a duré que six jours.
Outre ce premier procès, plus de 12 000 enquêtes pour crimes de guerre ont été ouvertes depuis le début de l'invasion russe le 24 février dernier, selon les autorités ukrainiennes. Une quarantaine d'enquêteurs de la Cour pénale internationale (CPI) se trouvent actuellement dans le pays. « Si dans le déroulement des procès à venir, la perception qui s'impose est que les juridictions ont rendu une justice expéditive, alors l'Ukraine perdra beaucoup de sa crédibilité, tant au regard des organisations internationales que dans la guerre de communication qui l'oppose à Moscou », s'interroge cependant Emmanuel Daoud, avocat à la CPI. |
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Carl Delsey pour DayNewsWorld |
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UN MEMBRE DE LA FAMILLE MARCOS REVIENT AU POUVOIR VOICI CE QUE CELA SIGNIFIE POUR LA DEMOCRATIE AUX PHILIPPINES
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Sous le règne de Duterte depuis 2016, le président s'est forgé la réputation d'avoir utilisé la désinformation sur les réseaux sociaux - en particulier via Facebook - pour cultiver le soutien à sa brutale "guerre contre la drogue". En même temps, il a fréquemment attaqué le travail des journalistes et des détracteurs de son régime.
Duterte a fait une tentative délibérée de saper la presse libre. En décembre 2020, après des mois de ciblage systématique par le président Duterte, le Congrès philippin a voté la fermeture d'ABS-CBN - le plus grand réseau de diffusion du pays.
Les Philippines restent l'un des endroits les plus dangereux pour les journalistes. Pas plus tard qu'en décembre 2021, le journaliste Jesus Malabanan a été abattu par des hommes armés dans sa propre maison. Malabanan, un journaliste très respecté qui a travaillé sur la couverture par Reuters de la guerre contre la drogue aux Philippines, a été le 22e journaliste assassiné sous le régime de Duterte.
L'affaiblissement et l'intimidation du journalisme et des médias indépendants ont ouvert la voie au développement de la désinformation.
La course présidentielle de Bongbong Marcos a été largement critiquée pour la manipulation des médias. Et la désinformation a été au cœur de l'évolution de l'opinion publique envers la famille.
En 2019, Rappler, le site d'information indépendant fondé par la lauréate du prix Nobel de la paix Maria Ressa, a mené une enquête en trois parties qui a révélé dans quelle mesure Marcos avait déployé de la propagande numérique pour se propulser dans la faveur du public grâce à l'utilisation de la désinformation diffusée sur d'autres réseaux sociaux. plates-formes, et à travers diverses pages de fans et autres contenus viraux. Le premier régime de Marcos a été refondu dans une propagande trompeuse qui décrivait l'époque comme une période de progrès tout en niant ses violations des droits de l'homme.
Et en 2020, la lanceuse d'alerte de Cambridge Analytica, Barbara Kaiser, a allégué que Marcos avait contacté l'entreprise – connue pour sa collecte de données d'utilisateurs de Facebook pour des campagnes politiques – dans le but de renforcer davantage l'image de sa famille. La campagne Marcos nie ce lien.
Plus jamais ?
L'élection de Bongbong Marcos intervient près de 50 ans après que son père a déclaré la loi martiale, le 23 septembre 1972.
Cette ère originale de Marcos - avec ses exécutions extrajudiciaires et sa corruption endémique - a été soumise au révisionnisme, de nombreux Philippins considérant les années Marcos comme une période de stabilité et de croissance tout en ignorant les abus. Les 10 milliards de dollars pillés par les Marcos - qui faisaient autrefois la une des journaux - font moins parler d'eux. Imelda Marcos, elle-même kleptocrate notoire, s'est transformée en objet de fascination.
Les manifestants se rassemblent en tenant des pancartes disant "Plus jamais la loi martiale".
Pendant ce temps, les voix des survivants de l'ère de la loi martiale et des militants qui s'opposent au régime autoritaire sont devenues moins efficaces face à la popularité du président Duterte. Leur message de « plus jamais ça » n'a pas réussi à perturber le retour au pouvoir de la famille Marcos.
En 2018, à l'occasion du 35e anniversaire de l'assassinat de Ninoy Aquino, Imee Marcos - la sœur de Bongbong - a déclaré que "la génération Y a évolué [de l'histoire de Ferdinand Marcos], et je pense que les gens de mon âge devraient également avancer". D'après Adrian De Leon, publié dans TheConversation professeur
adjoint d'études américaines et d'ethnicité, USC Dornsife College of
Letters, Arts and Sciences Université de Californie du Sud
La victoire électorale de son frère semble avoir donné raison à Imee Marcos.
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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LES DIRIGEANTS DU G7 S'ENTENDENT
SUR UN EMBARGO PROGRESSIF SUR LE PETROLE RUSSE |
Les dirigeants des pays du G7 réunis dimanche en visioconférence à l'initiative du président américain Joe Biden ont annoncé être tombés d'accord pour interdire ou supprimer progressivement leurs importations de pétrole russe.
Dans un communiqué conjoint, les dirigeants du G7 s'engagent également à interdire ou empêcher la fourniture de services clés dont dépend l'économie russe, ainsi qu'à continuer à prendre des mesures contre les banques russes "systémiques" et connectées au système financier mondial.
Ils appellent par ailleurs Moscou à lever le blocus des exportations de la production de céréales de l'Ukraine, qui menace le monde d'une grave crise alimentaire, et promettent de continuer à cibler les élites financières russes qui soutiennent le président Vladimir Poutine.
Les Etats-Unis, qui imposent déjà un embargo pétrolier à la Russie, alors que l'Union européenne continue de discuter du sien, ont dévoilé au même moment une nouvelle série de sanctions visant la banque Gazprombank, les médias publics et l'industrie de l'armement russes ou encore les exportations de matériel nucléaire vers Moscou.
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Andrew Preston pour DayNewsWorld |
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LA CRISE DU BLE POURRAIT PROVOQUER
UNE CRISE ALIMENTAIRE
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A New York, devant le Conseil de Sécurité de l'ONU, le secrétaire général de l'organisation, le portugais Antonio Guterres, avait dès le début de la guerre d'Ukraine poussé un gros « coup de gueule », prédisant « un ouragan de famines et un effondrement du système alimentaire mondial ». Le président ukrainien a exhorté pas plus tard que lundi 10 mai 2022 la communauté internationale à prendre des mesures pour mettre fin au blocage de ses exportations de blé. Odessa, le principal port de la mer Noire, ne connaît plus de mouvements réguliers de flotte marchande.
Le blocus est total de la mer d’Azov au port d’Odessa, qui représente en temps normal 60 % de l’activité portuaire du pays. Le port de Constanta, en Roumanie, est devenu une rare porte de sortie maritime des blés ukrainiens. Des trains chargés de céréales rejoignent aussi des ports lituaniens ou polonais. Bruxelles doit présenter, ce jeudi, un plan d’actions pour faciliter les exportations agricoles et le commerce bilatéral de l’Ukraine avec l’Union européenne, notamment au niveau logistique.
Car le moindre incident géopolitique alimente la spéculation. En raison de la guerre en Ukraine, le prix de la tonne de blé, qui sera moissonnée cet été dans l’hémisphère nord, se négocie aux alentours de 400 € (contre 200 € en mai 2021). Du jamais-vu.
Ukraine le grenier à céréales
La guerre en Ukraine a mis à feu et à sang le grenier céréalier de la planète. « Face aux sanctions occidentales après l'annexion de la Crimée, en 2014, Poutine a décidé d'investir massivement pour tendre vers l'indépendance alimentaire, en particulier dans les cultures céréalières, raconte Sébastien Abis, chercheur à l'Iris et directeur du Club Demeter. Quant à l'Ukraine, le virage a été pris à la fin des années 90, avec des volumes d'exportations de produits agricoles qui ont été multipliés par six en vingt ans ». Résultat, un tiers du blé tendre (servant notamment à la fabrication du pain) exporté sur la planète provient de ces deux pays, qui sont également incontournables sur les marchés du maïs, de l'orge, du tournesol ou encore du colza. Les pays
de la mer Noire (Russie, Ukraine, Kazakhstan) exportent 40 % du blé
mondial. Près d’une cinquantaine de pays dépendent de la Russie et de
l’Ukraine pour plus de 30 % de leur blé importé. Baisse de la production mondiale
Mais depuis l'entrée en guerre, la donne a changé. Selon FranceAgriMer, dont la commission « céréales » s’est réunie ce mercredi 11mai à Paris, « la production mondiale de blé (2022-2023) pourrait chuter pour la première fois en quatre ans ». La sécheresse printanière menace les rendements de blé dans des pays européens comme la Roumanie, l’Italie ou une partie de la France. D’après le département américain de l’Agriculture, la sécheresse a aussi affecté la récolte de blé d’hiver aux États-Unis. Depuis le début de la guerre, Moscou a pris le relais de Kiev, notamment en Égypte (+ 580 % en mars). Mais si la guerre durait jusqu’à la fin de l’année, les exportations russes et ukrainiennes pourraient chuter de 60 %, selon des experts américains. Le ministre de l'Agriculture ukrainien estime que la production agricole locale sera a minima divisée par deux cette année. Les semis de printemps (colza, maïs, et tournesol) et les récoltes risquent d'être entravés vu le nombre d'hommes partis au front pour défendre leur pays L’insuffisance des récoltes maintiendrait des prix élevés, écartant des pays importateurs du marché. Or le blé est un aliment de base pour 35 % de la population mondiale, rappelle la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. Risque de pénurie alimentaire
L’invasion russe a provoqué une onde de choc dans le monde émergent : les prix ont flambé à des niveaux qu’ils n’avaient plus atteints depuis des décennies et les importations de matières premières sont à la peine, ce qui engendre des pénuries (en particulier dans les pays les plus défavorisés qui avaient déjà du mal à se remettre de la pandémie). Dans certaines régions du Kenya, le prix du pain a augmenté de 40 %. En Indonésie, le gouvernement a plafonné ceux de l’huile. Le Yémen dépend de l’Ukraine et de la Russie pour plus de 40 % de ses importations de blé.
En Turquie, l’explosion du prix de l’huile de tournesol a poussé les clients à se ruer dans les magasins pour en stocker autant que possible. En Irak, des manifestations ont réuni des citoyens mécontents de la hausse des prix de l’alimentation qui ont baptisé leur mouvement « la révolution de la famine ».
Une cinquantaine de pays, essentiellement défavorisés, achètent au moins 30 % de leur blé à la Russie et à l’Ukraine. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à elles deux, elles fournissent un tiers des exportations mondiales de céréales et 52 % du marché de l’huile de tournesol. « Si le conflit se poursuit, les répercussions seront vraisemblablement plus importantes que la crise du coronavirus, estime Indermit Gill, vice-président de la Banque mondiale en charge de la politique économique. » « La révolution de la famine »
Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord sont particulièrement dépendants des importations russes et ukrainiennes de blé. L’Egypte, premier importateur au monde, achète près de 70 % de sa consommation à ces deux pays. Idem pour le Liban. Pour la Turquie, c’est plus de 80 %. En 2011, l’envolée du prix du pain a joué un rôle dans le déclenchement du Printemps arabe. Le gouvernement égyptien a déclaré que la crise ukrainienne lui coûterait environ un milliard de dollars en subvention du pain et qu’il se mettait en quête de nouveaux fournisseurs. Il a également introduit un contrôle des prix du pain non subventionné pour enrayer la flambée des tarifs; Une envolée des prix qui accroît le risque d’un soulèvement populaire en Egypte, des années d’austérité ayant déjà fortement érodé le pouvoir d’achat de la population.
En 2008, l’explosion des prix de l’alimentation avait provoqué des émeutes dans 48 pays . La guerre en Ukraine fait dorénavant peser un risque alimentaire en Afrique et au Moyen-Orient, le blé étant un aliment de base pour 35 % de la population mondiale, rappelle la FAO.
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Alyson Braxton pour DayNewsWorld |
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COVID-19 LA REVOLTE DES HABITANTS DE SHANGAI FACE AU CONFINEMENT STRICT
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Alors que le reste du monde apprend à vivre avec le Covid-19, la Chine continue de prendre des mesures exceptionnelles contre la pandémie. À Shanghai, toute une partie de la mégalopole a été placée en confinement strict: 25 millions de personnes ne peuvent plus sortir de leur domicile.
Sur une vidéo diffusée sur Twitter, les résidents d'un quartier de Shanghai crient leur détresse et leur mécontentement. Les cris et les sifflets résonnent au milieu des barres d'immeubles d'un quartier de Shanghai. Les habitants sont sortis aux fenêtres de leurs appartements pour dénoncer le confinement très strict qui leur est imposé par les autorités. La tension monte, notamment à cause du manque de nourriture.
Une scène inédite en Chine, où ce genre de contestation est extrêmement rare. La censure sur les réseaux sociaux chinois empêche généralement ce type d’expression. Mais le confinement très strict, imposé en raison de la flambée épidémique, ne passe plus.
Car depuis fin mars, la plupart des habitants de la mégalopole ne peuvent plus sortir de chez eux. Le confinement a causé d'importantes pénuries alimentaires, et plusieurs résidents n'ont pas hésité à se rebeller, demandant à être ravitaillés. Dans un quartier de la ville, des scènes de pillage ont été filmées.
Tout cas positif ou cas contact devant être isolé, plusieurs milliers de personnes ont ainsi été placées, de gré ou de force, dans des centres spécialisés.
Allégement du dispositif ce lundi
Face au mécontentement croissant de la population, les autorités de la plus grande ville de Chine ont annoncé qu'elles autoriseraient progressivement les habitants des zones comptant le moins de contaminations à se déplacer en dehors de leur quartier.
Les responsables de Shanghai détermineront trois catégories de quartiers en fonction du taux d'incidence. Des mesures « différenciées de prévention et de contrôle » refléteront la situation « réelle » sur le terrain, a déclaré un responsable municipal.
Les habitants des zones « sous contrôle strict » et des « zones contrôlées » resteront confinés chez eux. Les habitants des quartiers où aucun cas n'a été enregistré au cours des deux dernières semaines seront autorisés à sortir de chez eux.
Mais la bataille contre le virus n'est pas terminée: ce lundi, 27.509 nouveaux cas de Covid-19 ont été signalés dans le pays, dont l'immense majorité à Shanghai.
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Boby Dean pour DayNewsWorld |
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LES TALIBANS REFERMENT LES ECOLES DES FILLES
A PEINE REOUVERTES
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Quelques heures seulement après avoir annoncé la réouverture des collèges et lycées pour les filles, les Taliban ont finalement prié le même jour les élèves de rentrer chez elles.
Vêtues d’abayas noires ou colorées – un large vêtement couvrant tout le corps – ou de longs manteaux, avec un foulard souvent blanc enveloppant leur tête, le bas du visage caché par un masque sanitaire, les adolescentes franchissaient ce mercredi 23 mars 2O23 la grande porte bleue du lycée. Des écoles dans d’autres provinces avaient aussi ouvert dans la matinée, comme dans le Panchir (nord-est), à Kunduz (nord) ou Herat (sud-ouest), avant de refermer leurs portes.
Les Taliban sont en effet revenus sur leur décision. Les filles qui avaient repris mercredi 23 mars le chemin du lycée à Kaboul, la capitale de l'Afghanistan, après la décision des Taliban de rouvrir l'école secondaire aux filles dans le pays, plus de sept mois après l'arrivée au pouvoir des islamistes, ont dû rebrousser chemin. Les Taliban ont ordonné dans la même journée la fermeture des collèges et lycées pour les filles en Afghanistan, quelques heures seulement après leur réouverture, a confirmé un responsable taliban.
Inamullah Samangani, porte-parole des Taliban, a confirmé les informations selon lesquelles les filles avaient été priées de retourner chez elles.
Ces dernières, qui se réjouissaient de leur retour à l'école pour la première fois depuis la prise de pouvoir en août dernier des fondamentalistes islamistes, ont fermé leurs livres, emballé leurs affaires et quitté en larmes la classe.
Le droit à l'éducation au cœur des négociations
La communauté internationale a fait du droit à l'éducation pour tous une pierre d'achoppement dans les négociations sur l'aide et la reconnaissance du régime des islamistes fondamentalistes. Plusieurs pays et des organisations ont proposé de rémunérer les enseignants .
Les dirigeants ne sont pas sur la même longueur d'onde.
Le ministère de l'Éducation avait pourtant annoncé la reprise des cours mercredi pour les filles dans plusieurs provinces, sauf celles de Kandahar, ville du sud et berceau des Taliban, qui devait rouvrir le mois prochain. « Nous ne rouvrons pas les écoles pour faire plaisir à la communauté internationale, ni pour gagner la reconnaissance du monde », avait assuré le porte-parole du ministère, Aziz Ahmad Rayan. « Nous le faisons dans le cadre de notre responsabilité de fournir une éducation et des structures éducatives à nos élèves », a-t-il ajouté.
Les Taliban avaient insisté sur le fait qu'ils voulaient prendre le temps afin de s'assurer que les filles âgées de 12 à 19 ans seraient bien séparées des garçons et que les établissements fonctionneraient selon les principes islamiques. |
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Jenny Chase pour DayNewsWorld |
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GUERRE EN UKRAINE OU LA CHINE A L'HEURE DES CHOIX ? |
C’est le nouveau spectre brandi par les États-Unis : un axe militaire Russie-Chine pour en finir au plus vite avec l’Ukraine.
Selon le New York Times du 13 mars. le quotidien américain, qui cite des responsables anonymes, la Russie a demandé à Pékin de lui fournir des équipements militaires et une aide économique pour l'aider à surmonter les sanctions internationales. Une accusation balayée par le géant asiatique. « Ces derniers temps, les Etats-Unis propagent constamment des fausses nouvelles à l'encontre de la Chine », a répondu devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise.
Un renfort militaire venu de Chine aurait de quoi inquiéter les alliés de Kiev.
Pékin et Moscou ont en effet, au fil des ans, renforcé leur coopération militaire au point qu’une « alliance » entre les deux pays avait été évoquée à l’automne 2021, après des exercices militaires communs dans le nord de la Chine.
Des allégations américaines surprenantes
Mais au-delà des démentis chinois, les allégations américaines ont « de quoi surprendre », affirme Zeno Leoni, spécialiste des relations internationales de la Chine au King's College de Londres, sur France 24. D’abord, parce que le type de soutien que la Chine pourrait fournir à la Russie interroge.
En outre, c’est la Russie qui livre traditionnellement des armes et fournit du savoir-faire militaire à la Chine, « et non pas l’inverse », rappelle Zeno Leoni. Moscou a même considérablement augmenté ses ventes d’armes à Pékin ces dernières années.Mais cela ne veut pas dire que la Chine n’aurait absolument rien à fournir à Moscou pour l’aider.
D’abord, « la Russie commence à manquer de missiles de croisière et de munitions pour ses chasseurs », affirme Gustav Gressel, spécialiste des questions militaires russes au Conseil européen des relations internationales, contacté par France 24. Deux domaines dans lesquels la Chine pourrait, en théorie, renflouer la machine de guerre russe.
Une position officielle de neutralité ?
La Chine, alliée historique de la Russie, maintient une position officielle de neutralité dans le conflit armé qui oppose la Russie à l'Ukraine. Pékin assure respecter la souveraineté de tous les Etats et la Charte des Nations unies, mais elle a repris mot pour mot le discours de Vladimir Poutine en parlant « d'opération militaire spéciale », en refusant d'utiliser le terme d'invasion et en se gardant d'attribuer toute responsabilité du conflit à l'un ou l'autre des belligérants et en reconnaissant également les « préoccupations de sécurité légitimes » de la Russie.
« Une nouvelle ère dans les relations internationales »
Juste avant le début de la guerre en Ukraine, la Chine avait soutenu l’idée d’un « partenariat sans limites » dans un document signé avec la Russie, perçu comme un signal indiquant qu’un front anti-Occident était en train de se former autour de ces deux puissances..
Ce manifeste signé entre Pékin et Moscou appelait à « une nouvelle ère dans les relations internationales » mettant fin à la domination occidentale sur l'ordre international. Leur intérêt géostratégiques ont des similitudes.
La Chine soutiendrait donc implicitement la Russie dans cette guerre avant tout pour des raisons politiques à savoir leur opposition viscérale aux démocraties libérales occidentales. Il s'agit d'une opposition aux Etats-Unis, à l'Otan et, pour ce qui concerne particulièrement la Chine, une opposition au nouveau partenariat de l'Aukus (Australie, Royaume-Uni, Etats-Unis) , comme le rappelle Marc Julienne, responsable des activités Chine au Centre Asie de l'Institut français des relations internationales (Ifri). De plus Pékin observe attentivement ce qui se passe en Ukraine, en pensant à Taïwan ayant des velléités très explicites sur une « unification », selon ses termes.
Certes la Chine apporte son aide financière à la Russie depuis le début du conflit. Par des canaux de financements en yuans depuis que l'économie russe est exclue du système Swift, mais aussi en augmentant les importations de pétrole et de gaz, ou encore celles de produits agricoles, comme le blé.
La position ambiguë de la Chine
Mais « la Chine n'est pas partie prenante à la crise (ukrainienne) et veut encore moins être affectée par les sanctions», a encore déclaré Wang Yi, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue espagnol José Manuel Albares. Selon lui, le géant asiatique «s'oppose toujours au recours à des sanctions pour résoudre des problèmes, surtout des sanctions unilatérales sans fondement en droit international». «La Chine a le droit de sauvegarder ses droits et ses intérêts légitimes», a-t-il estimé.
Si la Chine soutenait trop ouvertement la Russie, elle pourrait elle-même être visée par des sanctions ayant de fortes répercussions sur son économie.
Dans l'immédiat : en octobre 2022 lors du 20e congrès du Parti communiste chinois le président Xi Jinping devrait être reconduit pour un troisième mandat. Il lui faut donc absolument préserver l'économie, pour la pérennité du président au pouvoir c'est pourquoi la Chine, dans un monde interconnecté, ne prendra pas le risque de fragiliser sa propre économie déjà affaibli par la Covid-19, estime Marc Julienne.
A plus long terme, la Chine a tout de même des visées de partenariat et de développement avec la Russie avec les projets militaires, l'approvisionnement énergétique et les terres arables notamment...
Le régime de Pékin se retrouve dans une position délicate, tiraillé entre la fidélité à son partenaire russe et sa volonté de ne pas trop détériorer ses relations avec les Occidentaux. Mais nul doute qu' un axe sino-russe se dessine dans le nouvel ordre international à naître...
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Joanne Courbet pour DayNewsWorld |
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EN ARABIE SAOUDITE 81 EXECUTIONS PAR DECAPITATION EN UN SEUL JOUR
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Soixante-treize Saoudiens, sept Yéménites et un Syrien avaient été «reconnus coupables d'avoir commis de multiples crimes odieux» dans le pays, a rapporté l'agence de presse officielle SPA. Parmi eux, des hommes liés à l'organisation jihadiste Daesh, au réseau al-Qaida, aux rebelles Houthis du Yémen et à «d'autres organisations terroristes», a précisé l'agence.
Les 81 personnes avaient été condamnées à mort par l'Arabie saoudite, pour avoir «attaqué des lieux de culte, des bâtiments gouvernementaux et des installations vitales pour l'économie du pays», et pour des «crimes d'enlèvement, de torture, de viol et de contrebande d'armes», toujours selon SPA. «Ces crimes ont fait un grand nombre de morts parmi les civils et les forces de l'ordre», a-t-elle ajouté sans autres précisions.
Lutte contre le terrorisme
Pendant plusieurs années après 2014, le royaume a été visé par une série d'attaques meurtrières perpétrées par Daesh. Il est par ailleurs la cible d'attaques des Houthis depuis le Yémen voisin en guerre. D’après SPA, «le royaume continuera d'adopter une position (...) inébranlable contre le terrorisme et les idéologies extrémistes qui menacent la stabilité du monde entier».
Cette exécution de masse a fait réagir de nombreuses ONG, parmi lesquelles l’ONG britannique Reprieve, qui estime que «le monde doit déjà savoir que quand Mohammed Ben Salmane promet des réformes, l'effusion de sang suit». Ajoutant : «le prince héritier vient tout juste de dire la semaine dernière à des journalistes qu'il voulait moderniser le système judiciaire pénal, seulement pour ordonner la plus importante exécution en masse de l'histoire du pays.»
Le plus haut taux d'exécution au monde
Monarchie absolue, l'Arabie saoudite est dotée depuis 1992 d'une Loi fondamentale assimilée à une Constitution, reposant sur la charia, la loi islamique. L'homicide, le viol, les attaques à main armée, la sorcellerie, l'adultère, la sodomie, l'homosexualité et l'apostasie y sont passibles de la peine capitale.
En 2021, le royaume avait procédé à 69 exécutions. Et depuis le début 2022 et avant les exécutions de samedi, 11 personnes avaient été exécutées, selon un décompte basé sur des déclarations officielles.
L'Arabie saoudite, qui a l'un des taux d'exécutions les plus élevés au monde, a généralement recours à la décapitation pour mettre à exécution les peines capitales. Le royaume fait partie des 54 pays appliquant encore la peine de mort.
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Jaimie Potts pour DayNewsWorld |
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LA CHINE RECONFINE
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Confrontée à sa pire flambée épidémique depuis deux ans, la Chine a dû se résoudre vendredi 11 mars 2022 à confiner la grande ville de Changchun, dans le nord-est du pays.
Dans cette ville de neuf millions d'habitants, seule une personne par foyer est désormais autorisée à sortir, une fois tous les deux jours, pour assurer le ravitaillement, a fait savoir la mairie qui se prépare à dépister toute la population.
Ce confinement est le plus important annoncé en Chine depuis celui de la métropole de Xi'an (nord) et de ses 13 millions d'habitants à la fin de l'année dernière.
s. Si bien que le gouvernement chinois a décidé vendredi de confiner les neuf millions d’habitants de la ville de dans le nord-est du pays. Il s’agit du plus important confinement annoncé en Chine depuis celui de la métropole de Xi’an (Nord) et de ses 13 millions d’habitants à la fin de l’année dernière et pour un mois.
La mairie a ordonné la fermeture des écoles et des commerces ainsi que des transports publics. Il est défendu de quitter la ville, qui a enregistré plusieurs centaines de cas au cours des derniers jours.
La souche Omicron est à l’origine de flambées localisées qui concernaient vendredi 1.369 personnes exactement au cours des dernières 24 heures, selon les chiffres du ministère de la Santé.
Un chiffre qui reste faible par comparaison avec le reste du monde, mais qui n’en est pas moins le plus élevé pour la Chine depuis la première phase de l’épidémie, début 2020. |
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Britney Delsey pour DayNewsWorld |
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LA DISPARITION DE LA TENNIS WOMAN PENG SHUAI
OU UN ENORME MALENTENDU ? |
Dans une interview livrée à L'Équipe, Peng Shuai revient sur l'emballement médiatique autour de sa supposée disparition et ses propos sont des plus surprenants pour la presse occidentale.
Pour rappel, la tenniswoman chinoise avait disparu des radars, il y a quelques semaines, après avoir accusé un haut placé de viol. Une situation qui avait inquiété le monde entier, qui demandait des comptes au gouvernement chinois.
Ce dimanche 6 février, elle se livrait dans une interview accordée au journal L'Équipe, en marge des Jeux Olympiques de Pékin. Étonnamment, elle affirme ne jamais avoir disparu, évoquant « un énorme malentendu. Je n'ai jamais disparu, tout le monde a pu me voir », faisant référence aux quelques clips vidéo publiés par les autorités chinoises au bout de deux semaines, face à l'insistance du reste du monde.
Autre affirmation surprenante : « Agression sexuelle ?
Je n'ai jamais dit que quiconque m'avait fait subir une quelconque agression sexuelle » a poursuivi Peng Shuai.
Elle conclut en expliquant penser que « le sport ne doit pas être politisé car, lorsque c'est le cas, cela revient la plupart du temps à tourner le dos à l'esprit olympique et cela va à l'encontre de la volonté du monde du sport et des sportifs. »
Un retournement de situation dans l'affaire Peng Shuai qui en laisse plus d'un pantois...De l' Esprit Olympique en Empire du Milieu... |
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Carl Delsey pour DayNewsWorld |
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JO D'HIVER DE PEKIN OU LA VITRINE DE LA PUISSANCE CHINOISE ET DU RAPPROCHEMENT SINO-RUSSE
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C’est officiellement parti pour les XXIVes Jeux olympiques d’hiver ! Le président chinois, Xi Jinping, a donné le coup d’envoi lors de la cérémonie officielle, vendredi 4 février. Pékin est ainsi entrée dans l’histoire en devenant la première ville à accueillir les Jeux d’été (en 2008) et d’hiver.
« La Chine fera de son mieux pour offrir au monde des Jeux olympiques d’hiver simples, sûrs et splendides. », a ainsi déclaré le président chinois, Xi Jinping jeudi 3 février, la veille de la cérémonie d’ouverture, dans un court message vidéo adressé au Comité international olympique.
L'allumage de la flamme olympique
Malgré le boycott diplomatique de plusieurs pays, dont les Etats-Unis, une vingtaine de dirigeants, notamment le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et le président russe, Vladimir Poutine, ont assisté au spectacle mis en scène par le réalisateur chinois Zhang Yimou.
Le « Nid d’oiseau », rempli au tiers, a vu les 91 délégations défiler. La flamme olympique s’embrase, et avec elle le nid d’oiseau, le stade national chinois. Pékin est officiellement la première ville à accueillir les Jeux d’hiver après ceux d’été, en 2008.. Sur la glace, des patineurs jouent avec la lumière, et 91 pays défilent dans le froid glacial de Pékin, à moins 6 degrés. Après un peu plus de deux heures, la cérémonie s’est terminée lorsque la vasque en forme de flocon géant s’est embrasée dans le ciel de Pékin. Ce sont deux jeunes sportifs chinois qualifiés pour ces Jeux,Zhao Jiawen et Dinigeer Yilamujiang, née il y a vingt ans dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang, qui ont été les derniers porteurs de la flamme.
Une façon de marquer ces olympiades de son empreinte. Pékin 2022 ne sera pas un remake de Pékin 2008 .
La Chine ne veut plus seulement montrer au monde qu’elle est un grand pays moderne. Elle doit « se faire aimer », avait reconnu le président chinois au printemps 2021. D’où la mise en valeur, cette année, durant la cérémonie, non seulement de la technologie chinoise – avec quelques effets spéciaux spectaculaires –, mais aussi du peuple chinois, et surtout des enfants.
Le petit peuple et les enfants : deux catégories de la population chères à un président qui a fait de la « prospérité commune » et du renouveau démographique deux de ses priorités. Avec 3 000 figurants contre 14 000 en 2008, la Chine a voulu une cérémonie sobre, célébrant sa jeunesse pour un public relativement restreint et trié sur le volet. – pour raison sanitaire.
Dans les tribunes se trouvaient uniquement des invités, dont le président russe Vladimir Poutine. Boycott diplomatique
Plusieurs pays occidentaux, États-Unis en tête, ont en effet décidé de snober les JO de Pékin pour dénoncer les violations des droits de l'Homme en Chine, notamment dans sa région du Xinjiang (nord-ouest) où vit la minorité musulmane ouïghoure.
En vertu d'un « boycott diplomatique », les Américains et quelques-uns de leurs alliés n'ont envoyé aucun responsable à Pékin pour assister à la cérémonie d'ouverture. Leurs athlètes en revanche participeront bien aux compétitions. C’est le cas des représentants officiels des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Australie.
Ces pays ont des relations extrêmement tendues avec la Chine depuis plusieurs mois. La ministre chargée des Sports française, Roxana Maracineanu, ne sera pas présente lors de la cérémonie d’ouverture, mais fera le déplacement plus tard pour soutenir les athlètes français.Sans revendiquer un boycott, beaucoup de pays ont invoqué la pandémie pour ne pas envoyer de chef d'État à Pékin.
Faute de têtes d'affiche occidentales, le pouvoir chinois se rattrape avec une liste de dirigeants amis, dont certains en délicatesse avec Washington ou les droits de l'Homme.Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane font partie de la vingtaine de dirigeants présents. Le
président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, est également attendu,
dans la foulée d'émeutes sanglantes réprimées avec l'aide de Moscou et
l'approbation de la Chine.
Dans une tribune publiée jeudi par l'agence Chine Nouvelle, Vladimir Poutine en personne a dénoncé sans les nommer les États-Unis et leur « tentative de mélanger sport et politique au profit de leurs intérêts égoïstes ».
Mais Xi Jinping, le président chinois, n'en a pas moins invité son « ami » russe Vladimir Poutine pour un rare tête-à-tête diplomatique en période d'épidémie à Pékin utilisant ainsi à son tour la scène olympique pour montrer son rapprochement avec la Russie de Poutine.
Tribune politique et rapprochement sino-russe
À quelques heures de l'ouverture des JO d'hiver, organisés à Pékin, le président chinois Xi Jinping a ainsi accueilli vendredi 4 février 2022 son « ami » russe Vladimir Poutine, au centre de l'attention mondiale du fait des craintes d'invasion du voisin ukrainien,. « En ce qui concerne nos relations bilatérales, elles ont progressé dans un esprit d'amitié, de partenariat stratégique. Elles ont acquis un caractère vraiment sans précédent », a déclaré Poutine au début de sa rencontre avec son homologue chinois.
« Influence négative » des Etats-Unis
À l'occasion de cette rencontre officielle, la Chine et la Russie ont publié une déclaration commune pour dénoncer l'influence américaine et le rôle des alliances militaires occidentales, l'Otan et Aukus, en Europe comme en Asie, les jugeant déstabilisatrices.
Dans cette déclaration russo-chinoise « sur l'entrée des relations internationales dans une nouvelle ère », les deux pays, aux relations toujours plus tendues avec Washington, y dénoncent le rôle déstabilisateur des États-Unis pour la « stabilité et une paix équitable » dans le monde.
En particulier, ils se disent « opposés à tout élargissement futur de l'Otan », faisant écho à l'exigence première de Moscou pour parvenir à une désescalade des tensions russo-occidentales en Ukraine.Ils
appellent « l'Alliance atlantique nord à renoncer à ses approches
idéologisées datant de la guerre froide », une ligne défendue bec et
ongles par la Russie.
La Russie et la Chine se rangent derrière le concept de « l'indivisibilité de la sécurité », sur lequel le Kremlin se fonde pour réclamer un départ de l'Otan de son voisinage, arguant que la sécurité des uns ne peut se faire aux dépens de celle d'autres, en dépit du droit de chaque État, et donc de l'Ukraine, à choisir ses alliances.
Moscou et Pékin dénoncent en outre « l'influence négative pour la paix et la stabilité dans la région de la stratégie indo-pacifique des États-Unis », les deux capitales se disant aussi « préoccupées » par la création en 2021 de l'alliance militaire des États-Unis avec le Royaume-Uni et l'Australie (Aukus) et estimant que cette union, notamment autour de la fabrication de sous-marins nucléaires, « touche à des questions de stabilité stratégique ».
Les Jeux olympiques d’hiver portent bel et bien les symptômes du moment : une cérémonie boycottée par de nombreux pays, Xi Jinping qui accueille Vladimir Poutine.
A cela ajoutons une pandémie, née sur le sol chinois, dont on ne connaît toujours pas l’origine, et qui force les athlètes à vivre au cœur d’une stricte bulle sanitaire.
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Joanne Courbet pour DayNewsWorld |
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LANCEMENT DE SON PLUS PUISSANT MISSILE
DEPUIS 2017 PAR LA COREE DU NORD
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C’est une photo publiée par l’agence de presse nord-coréenne KCNA. Elle montre la Terre depuis l’espace et a, selon elle, été prise par une caméra installée sur la tête du missile. La Corée du Nord a confirmé lundi 31 janvier avoir lancé la veille son plus puissant missile depuis 2017, selon les médias d'État, couronnant un mois de tests en série, ce qui fait craindre une reprise des essais nucléaires et de missiles intercontinentaux.
La Corée du Nord n'a jamais testé autant de missiles en un mois qu'avec les sept essais menés en janvier. La dernière série importante de tirs remonte à 2019, après l'échec des négociations entre son leader Kim Jong-un et Donald Trump.
«Un tir d'évaluation du missile balistique sol-sol à portée intermédiaire et longue Hwasong-12 a été effectué dimanche», qui «a confirmé la précision, la sûreté et l'efficacité» de l'engin, en cours de production, a annoncé lundi l'agence d'État nord-coréenne KCNA
Avant cet essai, la Corée du Nord avait déjà effectué depuis le début de l’année six tests de missiles, alors que le numéro un du pays, Kim Jong-un, a appelé lors de ses vœux du Nouvel An à un renforcement des capacités militaires du pays, citant le contexte sécuritaire sur fond d’impasse diplomatique avec les Etats-Unis sur la dénucléarisation de la péninsule de Corée.
La dernière série importante de tirs remonte à 2019, après l’échec des négociations entre le leader nord-coréen, Kim Jong-un, et le président des Etats-Unis de l’époque, Donald Trump (2017-2021).
L’agence de presse nord-coréenne affirme lundi que le test a été effectué en utilisant le « système de lancement à l’angle le plus élevé » par souci de sécurité pour les pays voisins, et que la tête du missile contenait un appareil photo.
L’état-major interarmées sud-coréen avait annoncé, dimanche, avoir détecté à l’aube « un missile balistique à portée intermédiaire tiré à un angle élevé ». Un tir à angle élevé signifie que le missile n’atteint pas sa portée maximale. Pour la Corée du Sud, le Nord suit « une voie similaire » à celle de 2017, quand les tensions étaient à leur comble dans la péninsule coréenne..
La rupture imminente du moratoire
Pyongyang « est proche de rompre le moratoire » auto-imposé sur les essais nucléaires et de missiles balistiques intercontinentaux, a jugé dimanche le président sud-coréen, Moon Jae-in.
Le missile a été tiré depuis la province septentrionale de Jagang, d’où la Corée du Nord a lancé ces derniers mois ce qu’elle a présenté comme des missiles hypersoniques. Il a atteint une altitude maximale de 2 000 kilomètres et a parcouru environ 800 km en trente minutes avant de tomber en mer du Japon, a précisé l’état-major sud-coréen. Pyongyang avait déjà testé un missile Hwasong-12 en 2017, qui avait parcouru 787 km et atteint une altitude maximale de 2 111 km.
A l’époque, les analystes avaient calculé que ce projectile avait la capacité de parcourir 4 500 km, et donc d’atteindre l’île de Guam, un territoire américain dans l’océan Pacifique. En 2017, le lancement d’un Hwasong-12 avait été rapidement suivi du tir d’un Hwasong-15, qui peut atteindre l’Amérique du Nord, selon l’Institut coréen pour l’unification nationale. Le dernier test « signale la possibilité d’un lancement de missiles balistiques intercontinentaux et la rupture imminente du moratoire en utilisant la carte du lancement d’un Hwasong-12 », explique-t-il dans une note.
Avec de nouveaux tirs, «la Corée du Nord envoie le message qu'elle ne renoncera pas à son droit aux missiles»
Moderniser l'arsenal nord-coréen
Depuis l'investiture du président Joe Biden en janvier 2021, Pyongyang a rejeté les différentes propositions de dialogue faites par Washington. Et Kim Jong-un a réaffirmé en décembre que sa priorité était de moderniser l'arsenal du pays.
Les Etats-Unis ont proposé dimanche à la Corée du Nord des négociations directes, sans conditions préalables, sur ses programmes nucléaire et balistique, après ce tir. « Nous sommes persuadés qu’il est totalement opportun et totalement correct de commencer à avoir de sérieuses discussions », a déclaré à la presse un haut responsable de l’administration de Joe Biden.
Ces essais nord-coréens surviennent dans une période délicate pour la région : la Chine, seule alliée majeure du régime nord-coréen, accueille les Jeux olympiques d’hiver en février et la Corée du Sud tient une élection présidentielle en mars.
Pyongyang se prépare à célébrer le 80e anniversaire de la naissance du père de Kim, le défunt Kim Jong-il, en février, puis le 110e anniversaire de son grand-père, Kim Il-sung, le dirigeant fondateur du pays, en avril.
Pyongyang étant en proie à des difficultés économiques avec, selon des rapports, une flambée des prix des denrées alimentaires, les dirigeants pourraient être en quête de bénéfices rapides, estime Lim Eul-chul, professeur d’études nord-coréennes à l’université Kyungnam de Séoul.
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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CONDAMNATION DE AUNG SAN SUU KYI A DEUX ANS DE PRISON PAR LA JUNTE BIRMANE
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Un tribunal birman a finalement condamné, lundi 6 décembre, l'ex-cheffe du gouvernement civil Aung San Suu Kyi à deux ans de prison pour incitation aux troubles publics et violation des règles sanitaires liées au Covid-19 au lieu des quatre ans de prison précédemment annoncés, a indiqué un porte-parole de la junte.
Aung San Suu Kyi, âgée de 76 ans, est détenue depuis que les généraux ont renversé son gouvernement aux premières heures du 1er février, mettant ainsi fin à une brève parenthèse démocratique en Birmanie.
La junte a régulièrement accumulé les chefs d'accusation contre elle, dont la violation de la loi sur les secrets officiels, la corruption et la fraude électorale.
Les journalistes n'ont pas le droit d'assister aux débats du tribunal spécial dans la capitale construite par les militaires, et les avocats d'Aung San Suu Kyi se sont récemment vu interdire de parler aux médias.
La junte birmane cherche à « asphyxier les libertés »
La junte birmane cherche à « asphyxier les libertés » en emprisonnant l'ex-prix Nobel de la paix, a pour sa part estimé Amnesty International dans un communiqué.
« Les lourdes peines infligées à Aung San Suu Kyi sur la base de ces accusations bidon sont le dernier exemple en date de la détermination de l'armée à éliminer toute opposition et à asphyxier les libertés en Birmanie », a déclaré Ming Yu Hah, directeur régional adjoint d'Amnesty International chargé des campagnes. « La décision farfelue et corrompue du tribunal s'inscrit dans un schéma dévastateur de sanctions arbitraires qui a vu plus de 1 300 personnes tuées et des milliers d'autres arrêtées depuis le coup d'État militaire de février. »
La Haute-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Michelle Bachelet a elle aussi déploré « un procès truqué avec une procédure secrète devant une cour contrôlée par les militaires n'est rien d'autre que politiquement motivée ». Elle estime que ce n'est pas seulement la négation de la liberté de la prix Nobel de la paix mais que cette condamnation « ferme aussi une porte au dialogue politique ».
Les généraux ont justifié leur putsch en assurant avoir découvert plus de 11 millions d'irrégularités lors des élections de novembre 2020, remportées massivement par la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d'Aung San Suu Kyi. Les observateurs internationaux ont, eux, qualifié à l'époque ce scrutin de « globalement libre et équitable ».
La pression internationale exercée sur la junte pour qu'elle rétablisse rapidement la démocratie n'a pas fait dévier les généraux de leur route, et les affrontements sanglants avec les manifestants anti-coup d'État se poursuivent dans tout le pays.
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Alyson Braxton pour DayNewsWorld |
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VERS UNE NOUVELLE GUERRE FROIDE ?L'OTAN SE MELE DES TENSIONS ENTRE
LA RUSSIE ET L'UKRAINE
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Depuis plusieurs semaines, la situation est extrêmement tendue à la frontière russo-ukrainienne. Les Etats-Unis ont évoqué, mercredi 1er décembre, des « preuves » attestant que la Russie envisage d’« importants actes agressifs contre l’Ukraine » et promis de lui faire payer « un prix élevé » si elle passait à l’acte. Selon le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, les « plans » de la Russie incluent « des efforts en vue de déstabiliser l’Ukraine de l’intérieur ainsi que des opérations militaires à grande échelle ». Le point sur la situation.
Dans un premier temps, Kiev et ses alliés occidentaux ont fait part de leur inquiétude face à un déploiement massif de troupes russes à la frontière ukrainienne, y voyant les préparatifs d’une possible invasion. La Russie, qui dément toute intention belliqueuse, a accusé l’Ukraine en retour, mercredi 1er décembre, de masser des troupes dans l’est du pays.
La situation dans cette région est très tendue depuis l’annexion en 2014 par la Russie de la péninsule ukrainienne de Crimée. Depuis plus de sept ans, l’Ukraine est en conflit avec des séparatistes prorusses dans l’est de son territoire. Ce conflit a déjà fait plus de 13 000 morts.
La Russie hausse le ton et fustige les Occidentaux
C’est dans ce contexte que la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a affirmé mercredi 1er décembre que « l’armée ukrainienne renforce ses capacités militaires, en faisant venir des équipements lourds et du personnel » dans l’est du pays. Selon elle, 125 000 soldats se trouvent dans cette zone située près des frontières russes et où des pans de territoires sont sous contrôle des séparatistes prorusses. Mme Zakharova a aussi accusé Kiev de saboter le processus de paix entamé en 2015 avec les séparatistes en prévoyant des exercices militaires en présence de troupes étrangères pour l’année prochaine. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a fustigé mercredi la « politique destructrice » des pays de l’OTAN, qui « cherchent à attirer l’Ukraine dans leur orbite et à la transformer en pays antirusse ». Accusant également les Occidentaux de vouloir « dicter comment les forces armées russes doivent se comporter sur leur propre territoire », il a averti que Moscou « continuera de répondre à toute démarche inamicale ».
L’OTAN à la rescousse
L’Ukraine a demandé mercredi aux pays de l’OTAN réunis à Riga (Lettonie) un « paquet de dissuasion » contre la Russie. « Nous sommes confiants qu’en conjuguant nos efforts, en agissant de manière coordonnée, nous pourrons dissuader le président Poutine et l’inciter à ne pas choisir le pire des scénarios que représenterait une opération militaire », a déclaré le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kuleba, à son arrivée à cette réunion. Il a aussi évoqué de possibles sanctions économiques et un soutien militaire renforcé à Kiev.
« Nous restons déterminés à apporter un soutien politique et pratique à la Géorgie et à l’Ukraine », a réaffirmé le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg. La veille, M. Stoltenberg et le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, avaient mis en garde Moscou contre toute « agression » visant Kiev, qui aurait de « graves conséquences ».« Nous avons clairement dit au Kremlin que nous riposterions, notamment par une série de mesures économiques à impact élevé que nous nous sommes retenus d’utiliser par le passé », a réaffirmé M. Blinken de la réunion de l’OTAN, mercredi.
Volodymyr Zelensky, a appelé mercredi, dans une adresse au Parlement ukrainien, à des « négociations directes » avec la Russie pour « arrêter la guerre » dans l’est de son pays.
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Britney Delsey pour DayNewsWorld |
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COVID FAUT-IL AVOIR PEUR DU
NOUVEAU VARIANT OMICRON ?
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L'irruption soudaine du nouveau variant B.1.1.529 originaire d'Afrique du Sud montre qu'on est encore loin d'être débarrassé de la crise sanitaire. Le ministre allemand de la santé qui a frappé les esprits avec sa formule choc - « vacciné, guéri ou mort » avant la fin de l'hiver – n'avait-il pas prévenu que les fêtes de Noël ne seraient pas des plus tranquilles.
La découverte du variant dit B.1.1.529, baptisé Omicron , d’abord au Botswana puis en Afrique du Sud, est encore très récente mais son profil semble inquiétant. Potentiellement encore plus contagieux que le déjà très virulent Delta, Omicron pourrait contourner les barrières immunitaires des vaccins actuels. Le variant Omicron est ainsi jugé « préoccupant » par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette dernière estime toutefois qu’il faudra « quelques semaines » pour comprendre son niveau de transmissibilité et de virulence. L’efficacité des vaccins contre cette forme mutante du virus est également encore à l’étude.
Rapidement, la plupart des pays ont suspendu les vols en provenance d’Afrique australe. Le Royaume-Uni a été le premier à l’annoncer jeudi soir. La France a fait de même vendredi, interdisant « pour une durée minimale de quarante-huit heures » les arrivées d’Afrique du Sud, du Lesotho, du Botswana, du Zimbabwe, de Mozambique, de Namibie et d’Eswatini (nouveau nom du Swaziland). La Commission européenne a proposé à l’ensemble de l’Union européenne (UE) de faire de même.
Vendredi, la Belgique a été le premier pays européen à annoncer la présence d’un cas du nouveau variant sur son territoire, chez une personne « qui venait de l’étranger, (…) qui n’était pas vaccinée », selon le ministre de la santé belge. En France on saura très vite si la couverture vaccinale élevée (87% de la population éligible) évitera que la progression fulgurante ne tourne au drame. Avec une inconnue sur laquelle nous n'avons aucune prise : si le variant sud-africain déjà repéré en Belgique rend inopérants les vaccins existants, il faudra adapter très vite la production.
D'où l' l'intérêt de la technologie de l'Arn messager de BioNtech et de Moderna que de pouvoir procurer en quelques semaines un nouveau vaccin plus adapté à Omicron.
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Carl Delsey pour DayNewsWorld |
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LE GENERAL EMIRATI AL-RAISI ACCUSE
DE TORTURE ELU PRESIDENT D'INTERPOL
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Sa candidature soulevait des polémiques depuis plusieurs semaines. Et pourtant le général émirati Ahmed Naser Al-Raisi, accusé de torture, a été élu président d’Interpol, jeudi 25 novembre, a annoncé l’organisation internationale de police criminelle. Il a obtenu la majorité des deux tiers (68,9 %) au troisième tour du vote des Etats membres.
Le président d’Interpol, désigné pour quatre ans, occupe ses fonctions à temps partiel, de façon bénévole, et conserve ses fonctions dans son pays d’origine. La fonction de président est essentiellement honorifique – le directeur effectif de l’organisation étant son secrétaire général, Jürgen Stock –, mais des organisations de défense des droits humains et des élus européens s’inquiètent de l’arrivée de M. Al-Raisi.Inspecteur général du ministère de l’intérieur émirati, M. Al-Raisi est visé par plusieurs plaintes pour « torture » en France, où siège Interpol, et en Turquie, pays hôte de l’assemblée générale qui se tient à Istanbul depuis mardi.
Une crainte pour la mission d’Interpol
La fonction de président est essentiellement honorifique – le vrai patron de l’organisation étant son Secrétaire général -, mais des organisations de défense des droits de l’Homme et des élus européens s’étaient opposés à l’élection du général Al-Raisi. Elles estiment qu’elle pourrait porter atteinte à la mission d’Interpol.
Pour autant, la candidature du général émirati, dont le pays est devenu ces dernières années le deuxième contributeur au budget d’Interpol, avait suscité l’indignation d’organisations de défense des droits de l’Homme et d’élus européens. «Nous sommes profondément convaincus que l’élection du général Al-Raisi porterait atteinte à la mission et à la réputation d’Interpol et affecterait lourdement la capacité de l’organisation à s’acquitter efficacement de sa mission», écrivaient mi-novembre, à la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen, trois députés européens dont Marie Arena, présidente de la sous-commission des droits de l’Homme du Parlement européen.
En octobre 2020, dix-neuf ONG, dont Human Rights Watch (HRW), s’inquiétaient déjà du choix possible du général émirati, «membre d’un appareil sécuritaire qui prend systématiquement pour cible l’opposition pacifique».
En parallèle, plusieurs plaintes pour «torture» contre M. Al-Raisi, qui a rejoint les rangs de la police de son pays en 1980 et exercé en son sein plusieurs décennies durant, ont été déposées ces derniers mois en France, où siège l’organisation, et en Turquie, pays hôte de l’Assemblée générale.
L’ONG Gulf Centre for Human rights (GCHR) accuse dans l’une de ces plaintes le général émirati d’«actes de torture et de barbarie» contre l’opposant Ahmed Mansoor, détenu depuis 2017 dans une cellule de 4 m2 «sans matelas ni protection contre le froid», ni «accès à un médecin, à l’hygiène, à l’eau et aux installations sanitaires».
Ces procédures n’ont pas abouti jusqu’ici.
«Un signal aux régimes autoritaires»
L’élection du général Al-Raisi enverra «un signal aux autres régimes autoritaires», notamment qu’utiliser d’Interpol pour poursuivre des opposants à l’étranger «n’est pas un problème», expliquait avant l’élection Edward Lemon, enseignant à l’Université A&M du Texas et spécialiste des régimes autoritaires
Un rapport britannique publié en mars a en effet conclu que les Emirats arabes unis ont détourné le système des notices rouges (les avis de recherche internationaux) pour faire pression sur des opposants.
D’autres pays sont accusés d’en faire de même.
Dans une référence à peine voilée à M. Al-Raisi, la Tchèque Sarka Havrankova (seule autre candidate pour la présidence d’Interpol) avait rappelé jeudi matin sur Twitter que les statuts de l’organisation impliquent de «s’opposer aux arrestations et détentions arbitraires et de condamner la torture».
Une fois en fonction, le général Al-Raisi sera «susceptible de travailler avec des gouvernements aux vues similaires [aux siennes] pour contrecarrer les réformes allant vers une plus grande transparence d’Interpol», estime Edward Lemon.
Les Emirats arabes unis ont fait un don de 50 millions d’euros à Interpol en 2017 — une somme presque équivalente aux contributions statutaires des 195 pays membres de l’organisation, qui s’élevaient à 60 millions d’euros en 2020.
Cette élection controversée pourrait également peser sur le maintien du siège d’Interpol à Lyon : cette semaine, deux élus régionaux de poids s’en étaient inquiétés dans un courrier adressé au ministre de l’intérieur français, Gérard Darmanin. « Une candidature entachée de plaintes poserait un vrai risque au fond et pourrait délégitimer l’institution et son accueil dans notre démocratie », prévenaient-ils. |
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Andrew Preston pour DayNewsWorld |
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L' INQUIETANTE DISPARITION DE LA JOUEUSE DE TENNIS CHINOISE PENG SHUAI
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L'inquiétude autour de la disparition de la joueuse de tennis Peng Shuai grandit, faisant réagir joueurs, États mais aussi les Nations Unies. La tenniswoman professionnelle Peng Shuai n'a pas donné de signe de vie depuis le début du mois de novembre. La joueuse chinoise a accusé au début de novembre un ancien haut dirigeant du pays , l'ancien vice-premier ministre chinois Zhang Gaoli, de l’avoir contrainte à un rapport sexuel.
Depuis, l’ancienne numéro 1 mondiale en double, âgée de 35 ans, n’a fait aucune apparition publique. Vendredi, trois photos d'elle ont été relayées par un journaliste affilié au gouvernement chinois, qui a déclaré que la sportive de 35 ans venait de les poster sur WeChat [équivalent chinois de Whatsapp], sans que ces photos soient authentifiées.
Ces accusations fracassantes ont été les premières visant de hauts responsables du Parti communiste chinois depuis le début de #metoo, mouvement mondial contre les violences faites aux femmes.
L’accusation de viol
Le 2 novembre, un message publié brièvement sur le compte officiel Weibo de la joueuse (équivalent à Twitter en Chine) révèle publiquement une relation extraconjugale avec l’ancien vice-premier ministre Zhang Gaoli. De 2013 à 2018, il a été l’un des sept hommes politiques les plus puissants de Chine.Le texte accuse Zhang Gaoli d’avoir violé Peng Shuai, avant d’en faire sa maîtresse. Aujourd’hui septuagénaire, ce dernier n’a pas réagi à ces déclarations. Jusqu’à présent, il n’a pas été possible de déterminer si le message a été personnellement publié par Peng Shuai.
La censure sur l'internet chinois
Le message de Peng Shuai accusant Zhang Gaoli a disparu une demi-heure seulement après sa publication mais des captures d’écran ont été effectuées pour être rapidement censurées sur l’Internet chinois. L’accusation portée par Peng Shuai a cependant été publiée sur Twitter – bloqué en Chine –, ce qui lui a permis de connaître un écho mondial.
L'inquiétude de la communauté mondiale
Sur Twitter, le hashtag #WhereIsPengShuai a pris de l’ampleur. Les plus grands joueurs de tennis mondiaux l’ont utilisé pour exprimer leur inquiétude à son sujet.L’ancienne numéro 1 mondiale Naomi Osaka s’est ainsi dite « choquée par la situation ». « Honnêtement, c’est choquant qu’elle ait disparu », a également déclaré à la presse Novak Djokovic. L’Américaine Serena Williams s’est dite « bouleversée et choquée ».
« Ça doit faire l’objet d’une enquête et nous ne devons pas rester silencieux », a-t-elle écrit sur Twitter. « J’espère qu’elle sera bientôt retrouvée, parce que l’on ne parle pas ici d’un match de tennis ou d’une compétition, mais on parle de vie humaine », a pour sa part déclaré l’Allemand Alexander Zverev.
Vendredi, plusieurs pays, dont les Etats-Unis et la France, se sont dits « préoccupés » par le sort de la joueuse chinoise. L’Organisation des Nations unies (ONU) a demandé des preuves qu’elle se portait bien.
La WTA, qui gère le circuit professionnel féminin de tennis, a appelé à « une enquête approfondie, juste et transparente concernant les accusations de violences sexuelles émises par Peng Shuai ». En début de semaine, le patron de la WTA, Steve Simon a dit qu’il avait « la confirmation, de plusieurs sources incluant la fédération chinoise, qu’elle était en sécurité et pas menacée physiquement ».
La gestion de cette affaire par la Chine
Outre la censure sur internet, la télévision publique chinoise CGTN a publié, le 17 novembre, la capture d’écran d’un courriel attribué à Peng Shuai et qu’elle aurait envoyé à la direction de la WTA. La chaîne en anglais destinée au public étranger en dévoile son contenu supposé : les accusations « sont fausses » et Peng Shuai affirme qu’elle « se repose ». « Tout va bien. Merci encore d’avoir pris de mes nouvelles », conclut le courriel. Le contenu du message et son authenticité laissent perplexe M. Simon.
Quatre photographies de la championne de tennis ont été publiées vendredi par le compte Twitter de Shen Shiwei, libellé « média affilié à l’Etat chinois » par le réseau social. Une photo montre notamment la joueuse souriante avec un chat dans les bras à ce qui semble être son domicile. Le compte Twitter en question affirme, en anglais, que ces photos ont été postées en privé par la joueuse pour souhaiter un « bon week-end » à ses contacts.
Hu Xijin, influent rédacteur en chef du quotidien chinois Global Times, affirme avoir la confirmation que ces clichés sont « bien des photos actuelles » de Peng Shuai. « Ces derniers jours, elle est restée chez elle en toute liberté et ne voulait pas être dérangée », affirme-t-il en anglais sur Twitter, précisant que la joueuse « se montrera bientôt en public ».
Critique de l'élite de l'élite chinoise
Ce n’est pas la première fois qu'en Chine des personnes disparaissent pour avoir critiqué le régime chinois. Que l'on pense au milliardaire du commerce en ligne, le fondateur d'Alibaba Jack Ma, ou encore l'artiste Ai Wei Wei. Pour le régime chinois tout ce qui peut être interprété comme étant une instrumentalisation à l'étranger afin de fragiliser la légitimité du parti ou fragiliser le pouvoir central chinois est perçu extrêmement négativement. Mais dans l’affaire Peng Shuai ce n'est pas seulement l'accusation d'agression sexuelle, c'est bel et bien la cible de l'accusation qui est extrêmement gênante du point de vue de Pékin , selon Antoine Bondaz, chercheur français à la Fondation pour la recherche stratégique et spécialiste de la Chine.
Est en effet mis en cause Zhang Gaoli ,« non seulement le vice Premier ministre de la République populaire, mais surtout l'un des membres du comité restreint du bureau politique du Parti communiste chinois (sept dirigeants au total), c'est à dire l'élite de l'élite. Or depuis 2012, Xi Jinping a mis en avant le caractère vertueux, parfaitement moral et irréprochable de l'élite au sein du parti ».
« Si l'affaire Peng Shuai est politisée, on n'aura plus de nouvelles » selon le chercheur français Antoine Bondaz.
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Jenny Chase pour DayNewsWorld |
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LE PRESIDENT CHINOIS XI JINPING CONFORTE
SON POUVOIR POUR UN TROISIEME MANDAT
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Un responsable du comité central du Parti communiste chinois (PCC) a qualifié vendredi le président chinois Xi Jinping de « timonier » et « dirigeant du peuple », deux appellations jusqu'ici réservées à Mao Zedong qui confortent le poids politique d'un président quasiment assuré d'enchaîner un troisième mandat en 2022.
« Aussi longtemps que nous maintenons le camarade Xi Jinping en son coeur (...), le vaisseau géant de la régénération chinoise aura un timonier et sera capable de braver toutes les tempêtes », a déclaré vendredi à la presse Jiang Jinquan, directeur du bureau de recherche politique du PCC.
Comme prévu, les 348 membres (197 titulaires et 151 suppléants) du sixième plénum du comité central du PCC ont approuvé, jeudi 11 novembre, une résolution « sur les succès majeurs et le bilan historique des cent années de lutte du parti » qui, dans les faits, permet à Xi Jinping de rester au pouvoir, à l’issue du XXe congrès du parti, convoqué pour le « second semestre de 2022 ».
« Le comité central a lancé un vibrant appel à tout le parti, à toute l’armée et à tout le peuple chinois multiethnique pour qu’ils s’unissent plus étroitement au comité central du parti rassemblé autour du camarade Xi Jinping », explique le communiqué de quatorze pages qui rend compte de la résolution de la réunion plénière de quatre jours à huis clos du comité central du Parti communiste chinois (PCC), qui s'est achevée jeudi.
Cette résolution historique, la troisième seulement depuis la fondation du parti en 1921 , renforce l'assise du président actuel en le plaçant à la hauteur du fondateur du régime chinois, Mao Zedong, qui avait également consolidé son autorité par une résolution historique en 1945, tout comme Deng Xiaoping en 1981.
Secrétaire général du parti, président de la République et président de la commission militaire centrale, Xi Jinping a fait modifier, en 2018, la Constitution, qui limitait à deux le nombre de mandats de président de la République qu’un même responsable pouvait exercer. Une limite établie, en 1982, par Deng Xiaoping, pour éviter toute dérive maoïste. Xi Jinping a donc la voie libre pour rester au pouvoir et ouvrir une nouvelle page en son nom.
Il pourrait ainsi être reconduit à la présidence pour un troisième mandat de cinq ans lors du vingtième congrès du PCC, prévu en 2022.
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Andrew Preston pour DayNewsWorld |
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CORONAVIRUS LES CHINOIS APPELLES A FAIRE
DES RESERVES DE NOURRITURE
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Nouvelles restrictions sanitaires en vue ?
Risques de pénurie alimentaire ? Le gouvernement chinois a appelé lundi 1er novembre la population à constituer des réserves de nourriture.
Si le gouvernement n’a pas fait de déclaration à ce sujet, depuis lundi, un avis affiché sur le site internet du ministère du Commerce invite « les ménages à stocker une certaine quantité de produits de première nécessité afin de faire face aux besoins quotidiens et aux cas d’urgence ».
Le ministère appelle aussi les différentes autorités locales à faciliter la production agricole et les flux d’approvisionnement, à surveiller les réserves de viande et de légumes et à maintenir la stabilité des prix.
Il se pourrait que la Chine qui tente actuellement de combattre un regain épidémique, essaie de ne pas se retrouver dans la même situation que lors de la première vague. En effet, début 2020, au plus fort de l’épidémie de Covid-19, les chaînes d’approvisionnement avaient été perturbées par la mise en quarantaine de plusieurs parties de la Chine et le blocage de nombreux axes routiers.
A cent jours des Jeux Olympiques
A l’approche des Jeux olympiques d’hiver à Pékin en février prochain, le pouvoir redoute une nouvelle flambée épidémique et a pris ces dernières semaines des mesures radicales à la suite de l’apparition de foyers sporadiques de Covid-19 dans le nord du pays. Au moins 6 millions de personnes ont été confinées, notamment dans la grande ville de Lanzhou, à 1.700 km à l’ouest de Pékin. Le nombre de cas constatés reste cependant très bas par rapport aux bilans enregistrés dans le reste du monde. Seuls 71 nouveaux cas de contamination ont été annoncés mardi pour les dernières 24 heures, après 92 cas lundi, soit le décompte national le plus lourd depuis la mi-septembre.
Premier importateur mondial de produits alimentaires
Le pays a en outre été frappé à l’été dernier par des inondations qui ont perturbé la production agricole et poussé les prix à la hausse. Le changement climatique est susceptible d’augmenter la fréquence de ce type de catastrophes naturelles. La Chine est déjà le premier importateur mondial de produits alimentaires, une situation qui la rend vulnérable aux tensions diplomatiques, comme celles en cours avec ses gros fournisseurs comme les Etats-Unis, le Canada ou l’Australie.
Les raisons de cet appel des autorités n'ont cependant pas été précisées.
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Carl Delsey pour DayNewsWorld |
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COVID-19 LA CHINE CONFINE LANZHOU UNE VILLE DE QUATRE MILLIONS D'HABITANTS
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A cent jours des JO d’hiver de Pékin, la Chine continue d’appliquer des restrictions dans tout le pays. Mardi, les autorités ont en effet imposé un confinement à Lanzhou, une ville de quatre millions d’habitants.
Tous les quartiers d’habitation de cette capitale de la province du Gansu vont être soumis à une « gestion fermée » avec un strict contrôle des déplacements, a annoncé la municipalité. Toute sortie à l’extérieur du domicile ne sera désormais possible que pour des « achats de première nécessité », un impératif lié à l’épidémie, ou « un traitement médical d’urgence », précise un communiqué des autorités. La veille, plusieurs restrictions avaient été imposées à Pékin ou encore Wuhan.
La Chine a fait état mardi, à l’échelle nationale, de 29 nouveaux cas de Covid-19 d’origine locale. La majorité sont liés aux déplacements d’un groupe de touristes contaminés. Si les chiffres peuvent paraître dérisoires par rapport à ceux enregistrés quotidiennement dans d’autres parties du monde, ils poussent le pouvoir à redoubler de vigilance alors que la Chine s’apprête à accueillir les Jeux olympiques d’hiver à partir du 4 février 2022. Un récent foyer épidémique en Mongolie intérieure, dans le Nord du pays, est responsable de plus d’une centaine de cas depuis la semaine dernière.
Les autorités chinoises, qui pratiquent une politique de « tolérance zéro » à l’égard du virus, ont réagi promptement, imposant des restrictions et organisant des campagnes de dépistage de masse dans les régions affectées.
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Carl Delsey pour DayNewsWorld |
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EN RENVOYANT DIX AMBASSADEURS
ERDOGAN VEUT FEDERER AUTOUR
DE L'ISLAMO-NATIONALISME CONTRE L'OCCIDENT
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Le président turc Recep Tayyip Erdogan n'en est pas à son coup d’éclat. En déplacement, samedi 23 octobre, à Eskisehir, au nord-ouest du pays, il a ordonné de renvoyer « le plus vite possible » dix ambassadeurs en poste à Ankara, dont ceux de la France, de l’Allemagne et des Etats-Unis, qui ont lancé un appel en faveur de la libération de l'opposant Osman Kavala. Sept des pays visés sont des alliés de l’OTAN, six sont des membres de l’Union européenne, trois sont les principaux partenaires d’Ankara.
« J'ai ordonné à notre ministre des Affaires étrangères de régler au plus vite la déclaration de ces 10 ambassadeurs comme personae non gratae », a affirmé le chef de l'État lors d'un déplacement dans le centre de la Turquie, sans préciser la date à laquelle les diplomates devront partir. Ces ambassadeurs « doivent connaître et comprendre la Turquie », a affirmé Recep Tayyip Erdogan en les accusant « d'indécence »
Mesure rare dans les relations internationales, déclarer « personae non gratae » des diplomates ouvre la voie à leur expulsion ou leur rappel par leur propre pays.
« Du matin au soir ils (les diplomates) répètent : Kavala, Kavala... Mais celui dont vous parlez, Kavala, c'est l'agent de Soros en Turquie », a affirmé le président durant une réunion publique, faisant une nouvelle fois référence au milliardaire américain d'origine hongroise George Soros auquel il compare régulièrement l'opposant.
Ce nouvel affront intervient après que les dix ambassadeurs visés, tous en poste à Ankara, ont lancé un appel commun à la libération d’Osman Kavala, le mécène turc emprisonné depuis quatre ans sans jamais avoir été condamné. Dans un communiqué publié lundi 18 octobre, le Canada, la France, la Finlande, le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Suède et les Etats-Unis avaient réclamé un « règlement juste et rapide de l’affaire ». Cet appel a fait suite à une décision de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH). En 2019 la CEDH avait en effet estimé que la détention de l'homme d'affaires ne reposait sur aucune preuve et avait un caractère politique. Elle avait réclamé sa libération immédiate, une décision ignorée par la Turquie.
Un opposant détenu sans jugement depuis fin 2017
Homme d'affaires, fondateur de plusieurs maisons d'éditions, philanthrope , Osman Kavala est à 64 ans une figure majeure de la société civile turque. En 2013, il a été l'un des acteurs du mouvement protestataire du parc Gezi, qui visait le gouvernement d'Erdogan, alors premier ministre. Défenseur de la cause arménienne et kurde, il a également milité pour le «non» au référendum constitutionnel d'avril 2017 sur le renforcement des pouvoirs du président.
Accusé d'avoir cherché à «renverser le gouvernement» au moment de la tentative de coup d'Etat de 2016, il est emprisonné sans jugement depuis octobre 2017. Il le restera au moins jusqu'au 26 novembre prochain, a décidé début octobre un tribunal d'Istanbul, malgré les menaces européennes de sanctions contre Ankara.
Pour le pouvoir turc, Osman Kavala est le symbole de l'homme riche qui a des relations étroites avec les organisations internationales, avec l'UE, qui soutient les minorités opprimées et qui peut mettre en mouvement la société civile. Dans le discours islamo-nationaliste du pouvoir, qui divise le monde et la société entre « nous » et « les ennemis », Osman Kavala est devenu en quelque sorte le prototype de « l'ennemi intérieur ».
Un calcul de politique intérieure face au désastre économique
En jouant la carte de l'ingérence étrangère à propos de la demande de libération par les ambassadeurs de Kavala , le président Erdogan essaye de ressouder son électorat autour de la « fibre nationaliste ». « Erdogan veut frapper très fort. Aujourd'hui, il est dans une situation de politique intérieure assez compliquée, a expliqué Didier Billion, spécialiste de la Turquie à l'Iris, sur franceinfo. Les sondages indiquent tous des intentions de vote autour de 30%. (...) Cette défection de son électorat traditionnel s'explique par une situation économique très dégradée. »
En effet l'annonce présidentielle intervient alors que les investisseurs s'inquiètent de la chute de la livre turque après la décision inattendue prise jeudi par la banque centrale de Turquie, sous la pression de Recep Tayyip Erdogan, d'abaisser de 200 points de base son principal taux directeur. La livre turque a perdu la moitié de sa valeur face au dollar depuis 2018.
Et Kemal Kilicdaroglu, chef de file du Parti républicain du peuple (CHP), principale formation de l'opposition, ne s'y est pas trompé accusant le chef de l'Etat d' « entraîner rapidement le pays vers le précipice ».« La raison de ces initiatives n'est pas de défendre les intérêts nationaux mais de créer des causes artificielles à la ruine de l'économie », a-t-il écrit sur Twitter.
A Yavuz Agiralioglu, l'un des dirigeants du Bon Parti (IYI), autre formation d'opposition, d'ajouter pour sa part: « Nous avons déjà vu ce film. Revenez sans tarder à notre véritable agenda et au problème fondamental de ce pays, la crise économique. »
La popularité d'Erdogan en chute libre Pour Emre Peker, du cabinet londonien Eurasia Group, la menace d'une expulsion d'ambassadeurs à un moment où l'économie turque est confrontée à « des défis énormes est au mieux mal avisée et au pire un pari stupide pour redresser la popularité en chute libre d'Erdogan ». « Erdogan a besoin de donner une impression de puissance pour des raisons de politique intérieure », a-t-il ajouté, en soulignant qu'une expulsion d'ambassadeur entraînait généralement des représailles équivalentes de la part du pays visé. Et tant pis si tous les pays ciblés font partie de l'OCDE, comme la Turquie, ou si sept d'entre eux font partie de l'Otan, dont la Turquie est un acteur-clé. « Cela promet des relations de plus en plus difficiles avec Washington et l'UE. »
Mais la date de cette mise à l'écart des ambassadeurs n'est pas encore actée même si le chef de l'Etat turc a fait savoir qu'il souhaitait qu'elle intervienne « au plus vite ». Et pour certains observateurs le président turc serait coutumier des menaces non suivies d'effets. En 2018, n' avait-il pas annoncé que la Turquie boycotterait les produits électroniques américains lors d'une querelle avec Washington et l'an dernier, appelé ses concitoyens à boycotter les produits français pour dénoncer la politique « anti-islam », selon lui, d'Emmanuel Macron ?
Dans les deux cas, les échanges commerciaux n'ont pas été perturbés. |
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Garett Skyport pour DayNewsWorld |
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VERS UNE GUERRE ENTRE LA CHINE
ET LES ETATS-UNIS AUTOUR DE TAIWAN ?
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Le nombre d'incursions d' avions de combat dans l'espace aérien contrôlé par Taïwan ne cesse de croître alors que les menaces proférées à son encontre par la porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la République populaire de Chine sont de plus en plus acerbes : «Le principe d'une seule Chine est le fondement politique des relations sino-américaines. La Chine prendra toutes les mesures nécessaires pour écraser résolument toute tentative d'indépendance de Taïwan. La Chine a la ferme résolution et la volonté de sauvegarder la souveraineté nationale et l'intégrité territoriale», a rappelé un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
C'est pourquoi, interrogé jeudi 21 octobre 2021 sur la possibilité d'une intervention militaire américaine pour défendre Taïwan Joe Biden a répondu « Oui, nous avons un engagement en ce sens. ». Une déclaration qui vient en contradiction avec la politique tenue de longue date par les Etats-Unis d' « ambiguïté stratégique », Washington aidant Taïwan à construire et renforcer ses défenses sans promettre de manière explicite de venir à son aide si une attaque avait lieu.
La Chine a appelé, à son tour, vendredi 22 octobre, Joe Biden à la « prudence » refusant tout « compromis » sur sa souveraineté. « Sur les questions liées à ses intérêts fondamentaux, comme sa souveraineté et son intégrité territoriale, la Chine ne laissera aucune place au compromis », a déclaré devant la presse Wang Wenbin, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Le statut de Taïwan en question
L'île de 23 millions d'habitants, située à 180 km au large à l'est de la Chine a d'abord été chinoise puis profondément marquée par une occupation japonaise d'un demi-siècle de 1895 à 1945. Depuis 1949, l'île est une République unitaire à régime semi-présidentiel avec son propre gouvernement. Mais la Chine montre une très grande détermination dans sa volonté de se montrer puissante et sa volonté de récupérer Taïwan par la force ou de manière pacifique.
Pas plus tard que le 9 octobre 2021, à l'occasion du 110e anniversaire de la Révolution chinoise, le président chinois Xi Jinping prononce d'ailleurs un discours où il promet une « réunification » avec Taïwan par des moyens « pacifiques ».« Réaliser la réunification de la patrie par des moyens pacifiques est dans l'intérêt général de la nation chinoise, y compris des compatriotes de Taïwan (...) La réunification de notre pays peut être réalisée et le sera », détaille Xi Jinping. Ce à quoi réplique aussitôt la présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen - la bête noire de Pékin - le même jour qu'elle ne cédera pas à la Chine : « Personne ne peut forcer Taïwan à emprunter la voie que la Chine a tracée pour nous (...) Il ne faut absolument pas imaginer que le peuple taïwanais cédera aux pressions ». Tsai Ing-wen défend en effet le maintien du statut de Taïwan mais n'a jamais officiellement demandé l'indépendance de l'île vis-à-vis de la Chine.
Ses agissements belliqueux de la part de l'Empire du Milieu ont des répercussions non seulement en Asie mais également entre la Chine et les Etats-Unis qui apportent leur soutien militaire à Taïwan conformément au Taïwan Relations Act entrée en vigueur le 10 avril 1979 .
L'Indo-Pacifique une région clé du 21° siècle
En effet c'est une lutte d'influence entre les deux grandes puissances qui se joue autour de Taïwan dans la région Indo-Pacifique, une région clé du 21°siècle.
Aussi, pour contenir le colosse chinois, les Américains déploie-t-il dans l'Indo-Pacifique un réseau de partenaires locaux et d'alliés dans la région. Ces derniers sont ceux qui partagent des principes démocratiques (comme Taiwan), mais surtout qui mettent en œuvre des armes interopérables avec celles des États-Unis leur permettant de partager une logistique de combat optimisée.
Des armes américaines donc, les seules à pouvoir être produites en grand nombre. Ainsi le Japon, la Corée du Sud, la Grande-Bretagne, l'Australie disposent ou recevront bientôt des mêmes systèmes d'armes technologiquement avancées que sont le Aegis, l'avion de patrouille maritime Poséidon et le chasseur de cinquième génération F-35. La création récente de l'AUKUS permet également de définir un noyau central composé de pays de l'anglosphère autour duquel d'autres pourront s'agréger, comme l'Inde, le Japon et éventuellement la Corée du Sud. Or la Chine nationaliste de Xi Jinping sait ne pas être capable d'affronter le géant américain lorsqu'il aura déployé ses forces raison pour laquelle elle avance ses pions pour reprendre Taïwan ...
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Alyson Braxton pour DayNewsWorld |
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HAITI LES RAVISSEURS DES MISSIONNAIRES EXIGENT 17 MILLIONS DE DOLLARS
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En Haïti, le gang « 400 mawozo », qui a enlevé 17 citoyens nord-américains samedi16 octobre, réclame une rançon de 17 millions de dollars, selon des sources sécuritaires.
Liszt Quitel, ministre haïtien de la Justice a confirmé l'implication de cette bande armée et indiqué au Washington Post que les ravisseurs exigeaient d'ordinaire de fortes sommes, revues à la baisse lors de négociations, en précisant que son équipe ne prenait pas part à celles-ci.
Perpétré alors que les ressortissants étrangers venaient de visiter un orphelinat situé entre la capitale haïtienne et la frontière avec la République dominicaine, ce rapt de groupe porte la signature du gang appelé « 400 mawozo ». La bande armée contrôle depuis des mois cette partie du territoire haïtien sans que les forces de l’ordre parviennent à y remédier. Les gangs, qui contrôlent depuis des années les quartiers les plus pauvres de la capitale haïtienne, ont étendu ces dernières années leur pouvoir sur Port-au-Prince et ses environs, où ils multiplient les enlèvements crapuleux.
Les habitants de la capitale haïtienne ont d'ailleurs exprimé ce lundi leur colère face à la criminalité des gangs qu’ils subissent depuis des mois en observant massivement l’appel à la grève générale qui avait été lancé pour dénoncer l’insécurité grandissante du pays.
Crise politique
Depuis des années, une profonde crise politique paralyse le développement économique de Haïti. L’assassinat, le 7 juillet, du président Jovenel Moïse par un commando armé dans sa résidence privée a plongé encore davantage ce pays pauvre dans l’incertitude.
« La nature a horreur du vide donc les gangs en profitent pour se renforcer », dit Gédéon Jean, directeur du Centre d’analyse et de recherche en droits humains, basé à Port-au-Prince, expliquant la prolifération des gangs par « l’absence de l’État ».
Haïti classé « zone rouge » par les États-Unis
Haïti est classé comme pays en zone rouge par les États-Unis qui déconseillent à leurs ressortissants de s’y rendre, notamment en raison des nombreux enlèvements dont « les victimes incluent régulièrement des citoyens américains ».
Plus de 600 cas d’enlèvements ont été recensés sur les trois premiers trimestres de 2021 contre 231 à la même période en 2020, selon le Centre d’analyse et de recherche en droits humains.
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Andrew Preston pour DayNewsWorld |
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AFGHANISTAN LES TALIBANS RENOUENT
AVEC LA PENDAISON PUBLIQUE
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Le groupe islamiste radical a renoué avec les méthodes qu’il pratiquait lors de son premier passage au pouvoir : samedi 25 septembre 2021 les talibans ont pendu à des grues les corps de quatre hommes coupables d’un rapt après les avoir tués lors d’une fusillade dans la ville de Herat, dans l’ouest du pays. Ziaulhaq Jalali, le chef de la police de district nommé par les talibans à Herat, a déclaré que des membres des talibans avaient sauvé un père et son fils qui avaient été enlevés par quatre ravisseurs après un échange de coups de feu. Le gouverneur adjoint de la province de Herat, Mawlawi Shir Ahmad Muhajir, a déclaré de son côté que les corps avaient été exposés samedi sur plusieurs places de la ville le jour même de leur mort afin de donner une « leçon », faisant savoir que les enlèvements ne seraient pas tolérés.
Retour de la Charia
«Le but de cette action est d’alerter tous les criminels qu’ils ne sont pas en sécurité», a surenchéri à un commandant taliban. Le mollah Nooruddin Turabi, l’un des fondateurs du mouvement, a d'ailleurs déclaré en début de semaine que le groupe avait décidé que les exécutions et les amputations seraient à nouveau à l’ordre du jour comme punitions pour les crimes de droit commun.« Personne ne nous dira ce que doivent être nos lois », a déclaré le mollah Turabi à l’agence l’Associated Press. « Nous suivrons l’islam et nous ferons nos lois sur le Coran ».
« Les talibans ont tenté de persuader le monde qu'ils allaient respecter les droits de l'homme, mais les informations du terrain montrent une toute autre réalité. » C'est ce que souligne le rapport réalisé par Amnesty International, la Fédération internationale pour les droits de l'homme (FIDH) et l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT) dans un rapport publié ce mardi 21 septembre, listant une série d'exactions et d'abus survenus depuis mi-août.
La Haute Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Michelle Bachelet a réclamé que le Conseil - en session jusqu’au 8 octobre - lance un mécanisme de surveillance des violations des droits humains en Afghanistan.
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Abby Shelcore pour DayNewsWorld |
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COREE COURSE A L'ARMEMENT ENTRE PYONGYANG ET SEOUL AVEC DES TIRS DE MISSILES BALISTIQUES LE MEME JOUR
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Il règne une drôle d’ambiance en Corée.Tandis que la Corée du Nord a opéré de nouveaux tirs de missiles ce mercredi, véritable menace pour la Corée du Sud et le Japon, la Corée du Sud a effectué quelques heures plus tard avec succès un tir de missile balistique depuis un sous-marin. Le missile a été tiré depuis le sous-marin Ahn Chang-ho, récemment mis en service, et a parcouru la distance prévue avant d’atteindre sa cible, a indiqué la Maison bleue, siège de la présidence sud-coréenne. La Corée du Sud devient ainsi le septième pays au monde à disposer de cette technologie de pointe , une avancée stratégique de taille pour Séoul qui possède désormais une longueur d'avance en termes de capacité militaire sur son voisin du Nord. Le président Moon Jae-in a supervisé cet essai.
La possession d’un SLBM est « très significative en termes de dissuasion contre les menaces venant de plusieurs directions », a déclaré la Maison Bleue. « Cela devrait jouer un rôle majeur dans la défense nationale autonome et l’établissement de la paix dans la péninsule coréenne à l’avenir », a-t-elle ajouté. La Corée
du Sud a renforcé ses capacités militaires afin de contrer la menace
que représente le Nord, doté de l’arme nucléaire et qui procède à de
nouveaux tirs ces dernières semaines. De son côté, Pyongyang cherche depuis longtemps à développer la technologie de lancement d’un missile balistique depuis un sous-marin. En janvier, lors d’une parade militaire à Pyongyang, la Corée du Nord a fait défiler quatre de ces missiles, « l’arme la plus puissante du monde » selon l’agence officielle nord-coréenne KCNA. Plusieurs résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies interdisent à la Corée du Nord la poursuite de ses programmes d’armements nucléaires et de missiles balistiques. Mais, bien que frappé par de multiples sanctions internationales, ce pays a rapidement développé ces dernières années ses capacités militaires sous la direction de Kim Jong Un. La Corée du Nord a procédé à plusieurs essais nucléaires et testé avec succès des missiles balistiques capables d’atteindre les Etats-Unis.
Les tirs de mercredi du Nord comme du Sud sont intervenus au moment où le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, est à Séoul pour s'entretenir avec son homologue sud-coréen. S'exprimant
avant l'annonce de ces tirs, le ministre a dit espérer que tous les
pays contribueraient « à la paix et à la stabilité dans la péninsule
coréenne », selon l'agence de presse sud-coréenne Yonhap, les invitant
« tous à travailler ensemble à renouer le dialogue ».
Pour les analystes, ces tirs sont un signal destiné à la Chine, principal allié diplomatique et partenaire commercial du Nord. |
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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LE DIRIGEANT D'AL-QAIDA AL-ZAWAHIRI REAPPARAIT DANS UNE VIDEO DIFFUSEE CE 11 SEPTEMBRE 2021 DATE ANNIVERSAIRE DES ATTENTATS
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Pour l'anniversaire des 20 ans des attentats du 11 septembre 2001 qui ont frappé les Etats-Unis, le groupe terroriste al-Qaïda a diffusé le 11 septembre une vidéo de son dirigeant Ayman al-Zawahiri, sans que la date de ces images ne puisse être authentifiée, explique le Site intelligence group, une ONG américaine qui surveille la propagande numérique djihadiste.
Ayman al-Zawahiri, qui a été le médecin personnel Oussama Ben Laden du cofondateur d'al-Qaida a succédé en 2011 à la tête de l'organisation djihadiste après l'élimination de celui-ci par les forces spéciales américaines. L'Egyptien Ayman al-Zawahiri né en 1951 a pourtant fait l'objet depuis plusieurs mois de rumeurs insistantes sur une possible mort naturelle, des suite d'une maladie.
Dans cette vidéo parue sous le titre «Jérusalem ne sera jamais judaïsée», une formule qu'il avait déjà utilisée en 2018 après le transfert de l'ambassade américaine en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem, décidé par Donald Trump., il déclare qu'«il est vital pour nous de cibler l'Amérique». Mentionnant brièvement les attaques du 11-Septembre, il évoque le retrait américain d’Afghanistan : « Et n’oublions pas que dix-neuf moudjahidine, les guerriers de l’islam, ont poignardé l’Amérique en plein cœur… Une blessure comme l’Amérique n’en avait jamais connue auparavant et aujourd’hui elle fait sa sortie d’Afghanistan, brisée, vaincue, après vingt ans de guerre. »
La date à laquelle cette séquence a été tournée n'a pas encore été identifiée. Fin 2020, des rumeurs faisaient état de la mort du successeur d'Oussama Ben Laden. Or le dirigeant djihadiste évoque une attaque en Syrie en janvier 2021 donc après les rumeurs sur sa mort mais ne fait aucune référence à la récente prise de pouvoir des talibans en Afghanistan, entrés dans Kaboul le 15 août 2021. Il fait bien mention du retrait militaire américain, mais celui-ci est en réalité acté depuis l'accord passé à Doha au Qatar entre les talibans et les Américains en février 2020.
Toujours est-il que d’un communiqué à l’autre, les djihadistes ne cessent de souligner que la victoire des fondamentalistes afghans valide leurs thèses et Al-Qaida espère en tirer profit.
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Garett Skyport pour DayNewsWorld |
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AFGHANISTAN LE GOUVERNEMENT DES TALIBANS CONSACRE LES CONSERVATEURS
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Quelques heures après que le mouvement islamiste a repris la vallée du Panchir, les talibans ont annoncé, mardi, la composition d’un gouvernement qui n’a rien d’inclusif, contrairement à leurs engagements. En effet, tous les membres de ce gouvernement qui sera dirigé par Mohammad Hassan Akhund, un ancien proche collaborateur du fondateur du mouvement, le mollah Omar, mort en 2013, sont des talibans. L' équipe dirigeante est uniquement composée d’hommes. En outre, presque tous appartiennent à l’ethnie pachtoune.
Des ministres qui figurent sur des listes de sanction de l’ONU
Plusieurs des nouveaux ministres, dont certains étaient déjà très influents lors du précédent régime taliban, figurent sur des listes de sanction de l’Organisation des Nations unies (ONU). Quatre sont passés par la prison américaine de Guantanamo. Le premier ministre, M. Akhund, est connu pour avoir approuvé la destruction, en 2001, des bouddhas géants de Bamiyan, dans le centre du pays, selon Bill Roggio, rédacteur en chef du Long War Journal. Abdul Ghani Baradar, cofondateur du mouvement, devient vice-premier ministre et le mollah Mohammad Yaqoub, fils du mollah Omar, ministre de la défense. Le portefeuille de l’intérieur revient à Sirajuddin Haqqani, dirigeant du réseau du même nom, qualifié de terroriste par Washington et historiquement proche d’Al-Qaida.
En annonçant ce gouvernement, le porte-parole taliban, Zabihullah Mujahid, a affirmé qu’il n’était « pas complet » et que le mouvement essaierait d’inclure par la suite « des gens venant d’autres régions du pays » . Le gouvernement , consacre les conservateurs ceux même qui avait imposé un régime islamiste brutal de 1996 à 2001.
Un gouvernement jugé ni « inclusif » ni « représentatif »
Les Etats-Unis ont relevé l’absence de femmes et se sont dits « préoccupés » par « les affiliations et les antécédents de certains de ces individus », même s’ils jugeront « sur les actes ».
Mercredi, l’Union européenne (UE) a critiqué le gouvernement, le jugeant ni « inclusif » ni « représentatif » de la diversité ethnique et religieuse du pays. C’était « l’une des cinq conditions posées » pour que puissent s’établir des relations entre le bloc européen et le nouveau pouvoir afghan, a rappelé un porte-parole de l’UE.
Pramila Patten, responsable d’ONU Femmes, l’agence créée pour promouvoir la parité et l’autonomisation des femmes, a ainsi estimé que leur absence de ce gouvernement « faisait douter du récent engagement à protéger et à respecter les droits » des Afghanes.
Respect de la charia
Lors de leur premier passage au pouvoir, les islamistes avaient bafoué les droits des femmes, qui étaient quasi exclues de l’espace public. Nombre d’Afghanes et la communauté internationale craignent qu’il en soit de même.
Depuis leur prise du pouvoir, les talibans n’ont cessé d’affirmer qu’ils avaient changé. Mais leurs promesses peinent à convaincre. Le retour du ministère pour la promotion de la vertu et la répression du vice, qui faisait régner la terreur dans les années 1990, devrait ainsi susciter bien des inquiétudes dans la population.« Tous les Afghans, sans distinction ni exception, auront le droit de vivre dans la dignité et la paix dans leur propre pays », a affirmé, mardi, le chef suprême des talibans, Haibatullah Akhundzada, resté silencieux jusque-là, sans toutefois jamais mentionner le mot « femmes ».
Il a invité le nouveau gouvernement à « faire respecter la charia » et à tout faire pour « éradiquer la pauvreté et le chômage ».
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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CHINE LES HOMMES JUGES EFFEMINES BANNIS DE LA TELEVISION
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Difficile de s'affranchir de la tutelle moralisatrice du Parti communiste chinois (PCC) dans l'empire du Milieu : désormais les hommes jugés «efféminés» sont bannis de la télévision chinoise, suspectés qu'ils sont de « corrompre la jeunesse » en promouvant le consumérisme et la déviation.
L’apparence des hommes à la télévision avait déjà fait l’objet de désapprobations en 2019. Certaines célébrités avaient par exemple vu leurs boucles d’oreilles, leurs tatouages ou encore leurs queues de cheval floutés à l'écran. Selon le PCC, le look féminin de ces hommes médiatisés serait également une cause de la baisse du taux de natalité. Il n’inciterait pas les jeunes hommes chinois à devenir «plus masculins».
Pour ce faire les émissions de divertissement, influencée en partie par la culture pop sud-coréenne deviennent interdites . Des critères de sélection des acteurs seront à privilégier, comme la bonne conduite politique et morale. Certains formats d'émissions et des concours de talents ont également été arrêté, l'Administration nationale de la radio et de la télévision ayant décidé que les chaînes de télévision et les plateformes en ligne «ne diffuseraient plus de programmes qui développent l'idolâtrie ou des émissions de variétés et de téléréalité».
Promouvoir la culture traditionnelle chinoise
Pour expliquer sa décision, l’administration chinoise de la télévision et de la radio a indiqué dans un communiqué, qu'elle souhaitait «promouvoir vigoureusement l’excellence de la culture traditionnelle chinoise (…) et la culture socialiste avancée.» Le régulateur de l’audiovisuel chinois a par ailleurs imposé une redéfinition plus correcte des critères de beauté des célébrités.
Il s'agirait de recentrer la jeunesse sur la vision du Parti communiste...
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Larry Ricky pour DayNewsWorld |
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ALORS QUE LES COMBATS DANS LE PANCHIR CONTINUENT, L'ANNONCE DU GOUVERNEMENT TALIBAN EST ENCORE DIFFERE
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Les talibans ont à nouveau différé samedi 4 septembre l’annonce de leur gouvernement, dont la composition pourrait donner le ton des années à venir en Afghanistan, où le nouveau régime reste confronté à une poche de résistance armée dans la vallée du Panchir .
La situation dans le Panchir, l’un des derniers foyers d’opposition armée au nouveau régime, pourrait expliquer le retard pris pour présenter le nouvel exécutif, initialement pressenti pour être dévoilé vendredi.
Bastion antitaliban de longue date, cette vallée, enclavée et difficile d’accès située à environ 80 kilomètres au nord de la capitale, est le théâtre depuis lundi et le départ des dernières troupes américaines du pays de combats entre les forces talibanes et le Front national de résistance (FNR).
« La résistance continue »
Réfugié dans la vallée du Panchir, l’ancien vice-président Amrullah Saleh a évoqué une « situation très difficile » dans un message vidéo diffusé vendredi soir, tout en assurant que la « résistance continu[ait] et continue[rait] ».
Selon Ahmad Massoud, qui mène la résistance dans la vallée, les talibans auraient proposé d’attribuer deux sièges au FNR dans le gouvernement qu’ils veulent créer.
Et ce « alors que nous demandions un meilleur avenir pour l’Afghanistan. Nous n’avons même pas considéré » leur offre, a ajouté mercredi le fils du commandant Ahmed Shah Massoud assassiné en 2001 par Al-Qaïda, estimant que les talibans avaient « choisi le chemin de la guerre ».
Vers un gouvernement « inclusif » ?
Depuis leur retour au pouvoir à l’issue d’une offensive militaire éclair qui a pris de court le gouvernement en place et la communauté internationale, les talibans se sont efforcés de montrer un visage modéré et ont multiplié les gestes d’ouverture.
Ils ont notamment promis un gouvernement « inclusif » et ont noué des contacts ces dernières semaines avec des personnalités afghanes qui leur sont opposées, comme l’ex-président Hamid Karzaï, ou l’ancien vice-président Abdullah Abdullah,
Mais rien n’a filtré à ce stade sur leurs véritables intentions ni sur la place qu’ils entendent accorder à des représentants de l’opposition ou aux minorités. Plusieurs pays ont répété vendredi que le nouveau régime serait jugé sur ses actes. Le président russe Vladimir Poutine a espéré que les talibans de comporteront de manière « civilisée » et Pékin les a appelés à « rompre » définitivement avec les groupes terroristes.
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, qui sera de lundi à mercredi au Qatar, a de son côté espéré que le gouvernement mis en place par les talibans serait « réellement inclusif », avec « des non-talibans qui seraient « représentatifs des différentes communautés et des différents intérêts en Afghanistan. »
La composition de leur exécutif fera donc figure de test sur leur réelle volonté de changement.
Cependant selon les analystes , le gouvernement, dont on évoque qu’il comprendrait 25 ministres, devrait être composé principalement de talibans. Les analystes misent depuis des semaines sur un triumvirat composé du mollah Abdul Ghani Baradar, l’un des fondateurs du mouvement, de Mohammad Yaqoob (le fils du mollah Omar, l’autre fondateur), ainsi que de Sher Mohammad Abbas Stanikzai, un autre membre originel de l’organisation, qui assurera le poste de chef de la diplomatie. Sur le modèle iranien, ce gouvernement pourrait être placé sous l’autorité d’un guide spirituel, Haibatullah Akhundzada, mollah, lui aussi. Et les talibans ont laissé entendre qu’il pourrait n’y avoir aucune femme ministre, leur présence relevant plutôt des échelons inférieurs. Une perspective contre laquelle se sont élevées plusieurs militantes qui ont manifesté jeudi à Hérat puis vendredi à Kaboul.
Ahmad Nader Nadery, membre de la délégation afghane qui négocie avec les islamistes, interrogé par un journaliste du Point, déplore le blocage des pourparlers depuis la chute de Kaboul et fait le triste constat que « les discussions avec les talibans n’ont plus de sens ».
.«S’ils mettent du temps à rendre public leur gouvernement, cela ne veut pas du tout dire qu’ils négociaient avec qui que ce soit, note Kate Clark, codirectrice à l’Afghanistan Analysts Network . C’est simplement parce qu’ils veulent être sûrs auparavant qu’ils tiennent bien le pays et qu’aucune émeute ne viendra troubler la fête.»
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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ATTAQUE TERRORISTE DANS UN SUPERMARCHE EN NOUVELLE-ZELANDE
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Un homme a été abattu après avoir blessé six personnes avec un couteau lors d'une attaque « terroriste » dans un supermarché d'Auckland, en Nouvelle-Zélande.
L'assaillant abattu était placé sous étroite surveillance en raison de ses convictions extrémistes, « inspirées du groupe État islamique ».
Un homme proche du groupe jihadiste État islamique a poignardé vendredi six personnes dans un supermarché d'Auckland, en Nouvelle-Zélande, avant d'être tué par la police, qui l'avait placé sous surveillance, a annoncé la Première ministre Jacinda Ardern lors d'une conférence de presse peu après l'attaque.
Sous surveillance depuis 2016
L'homme, un Sri-Lankais arrivé en Nouvelle-Zélande en 2011 et qui figurait sur une liste antiterroriste des personnes à surveiller, est entré dans un centre commercial de la banlieue d'Auckland, s'est emparé d'un couteau sur un présentoir et a commencé à poignarder des passants, a relaté Jacinda Ardern.
Selon la Première ministre, six personnes ont été blessées, dont trois grièvement, avant que des policiers qui le surveillaient n'ouvrent le feu, dans la minute qui a suivi le début de l'attaque.
« Idéologie violente et inspirée du groupe jihadiste État islamique »
« Ce qui s'est passé aujourd'hui est ignoble, détestable », a déclaré Jacinda Ardern, ajoutant que cet acte n'était représentatif d'aucune religion ni d'aucune communauté : « Cela a été mené par un individu, pas par une foi, pas par une culture, pas par une ethnie, mais un individu mué par une idéologie qui n'est soutenue ici par personne ».
Interrogée sur les motivations de l'agresseur, la Première ministre a expliqué : « c'est une idéologie violente et inspirée du groupe État islamique », a t-elle ajouté, assurant ne pas pouvoir tout dire publiquement sur cet homme qui était surveillé depuis 2016 après une décision de justice.
Les autorités estiment que l'homme a agi seul et que la population ne court plus de risque, a assuré le commissaire de police Andrew Coster.
La Nouvelle-Zélande a connu sa pire attaque terroriste en mars 2019 à Christchurch, lorsqu'un suprémaciste blanc a ouvert le feu dans deux mosquées, tuant 51 personnes et en blessant 40 autres.
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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LES TALIBANS NOUVEAUX MAITRES
DE L'AFGHANISTAN
APRES LE DEPART DES SOLDATS AMERICAINS
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Les talibans, nouveaux maîtres de l’Afghanistan, ont marché triomphalement, mardi 31 août, dans l’aéroport de Kaboul après le départ des derniers soldats américains, accompagnés de leurs hommes brandissant leur drapeau blanc sur lequel est inscrit en noir le début de la chahada, la profession de foi de l’islam et l’un des cinq piliers de la religion. .
Un jour historique « Félicitations à l’Afghanistan (…). Cette victoire est la nôtre à tous », a déclaré dans la matinée le principal porte-parole taliban, Zabihullah Mujahid, à l’aéroport de la capitale. Dans la matinée du mardi 31 août, les talibans sont venus planter leur drapeau à l'aéroport de Kaboul.
« Nous avons un message à l'adresse de tout envahisseur éventuel : quiconque se tourne vers l'Afghanistan avec de mauvaises intentions sera confronté à ce que les États-Unis ont connu aujourd'hui », a déclaré Zabihullah Mujahid, le porte-parole des talibans.
Les Américains étaient entrés en Afghanistan en 2001, à la tête d’une coalition internationale, pour chasser du pouvoir les talibans en raison de leur refus de livrer le chef d’Al-Qaïda, Oussama ben Laden, après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. « C’est une grande leçon pour d’autres envahisseurs et pour notre future génération », et « c’est aussi une leçon pour le monde », a-t-il estimé. « C’est un jour historique, c’est un moment historique et nous en sommes fiers. »
Assurer la sécurité de l’aéroport
Pendant les quinze jours qui ont suivi la prise de la capitale par les talibans, le 15 août, les environs immédiats de l’aéroport international ont été occupés par une foule nombreuse tentant de monter désespérément dans les vols d’évacuation de la communauté internationale, orchestrés par les Etats-Unis. Mais bien plus d’Afghans sont restés bloqués à l’extérieur de cette zone par une série de barrages talibans. Mardi, tous ces postes de contrôle, sauf un, ont été démantelés sur la route menant à l’aéroport. Désormais assurer la sécurité de l’aéroport Hamid-Karzaï après le retrait définitif des troupes américaines est une question-clé. Les talibans ont répété à de multiples reprises qu’ils n’accepteraient pas d’aide militaire internationale.
Des blindés mis hors d’usage par l’armée américaine
Assurer la sécurité de l’aéroport Hamid-Karzaï est une question-clé. Les talibans ont répété à de multiples reprises qu’ils n’accepteraient pas d’aide militaire internationale.
A l’intérieur de l’enceinte, des dizaines d’avions et d’hélicoptères, donnés à l’armée régulière afghane par Washington, gisent, vides, après avoir été détruits par les troupes américaines avant leur départ. Quelque 73 aéronefs ont été « démilitarisés », c’est-à-dire mis hors d’usage, selon le chef du commandement central de l’armée américaine, le général Kenneth McKenzie. « [Ces appareils] ne pourront être utilisés par personne », a-t-il expliqué. Les fenêtres de leurs cockpits ont notamment été brisées et leurs pneus crevés.
Quelque 70 véhicules blindés MRAP et 27 véhicules légers Humvee ont également été mis hors d’usage par l’armée américaine au terme du pont aérien mis en place pendant deux semaines, et qui a permis d’évacuer 123 000 personnes. Washington aidera tous les Américains – il en reste entre 100 et 200 dans le pays – qui veulent quitter l’Afghanistan, a assuré le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken. Les Etats-Unis ont aussi détruit leur système de défense antimissile C-RAM, qui a arrêté, lundi, des tirs de roquettes de la branche locale de l’organisation Etat islamique, l’Etat islamique au Khorassan (EI-K). « C’est une procédure complexe et longue de démonter ces systèmes, a souligné le général McKenzie, alors, on les démilitarise pour qu’ils ne soient plus jamais utilisés. »
2 300 milliards de dollars en vingt ans
Joe Biden doit s’adresser mardi à ses concitoyens, nombreux à se demander à quoi auront servi ces deux décennies d’engagement en Afghanistan. Le président américain a maintes fois justifié le retrait par son refus de faire perdurer plus longtemps cette guerre, la plus longue qu’ait connue l’Amérique.
Au total, les Etats-Unis déplorent 2 350 morts et un coût financier évalué à 2 300 milliards de dollars par la Brown University.
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Joanne Courbet pour DayNewsWorld |
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LE LANCEMENT DE ROQUETTES
CONTRE L'AEROPORT DE KABOUL
REVENDIQUE PAR L'EI EN AFGHANISTAN
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Les États-Unis ont mené plusieurs frappes au cours du week-end contre des cibles de l’EI. Dimanche, ils ont détruit un de ses véhicules chargé d’explosifs qui menaçait l’aéroport. Au lendemain de ces frappes, des roquettes ont été tirées, lundi matin, vers l’aéroport de Kaboul, a confirmé la Maison Blanche. Cette attaque survient à la veille du départ prévu de l’armée américaine en Afghanistan qui procède à ses dernières évacuations dans un climat extrêmement tendu.
Selon les médias afghans, ces roquettes auraient été tirées depuis un véhicule. L’agence de presse Pajhwok a évoqué plusieurs roquettes ayant frappé différents quartiers de la capitale afghane.Un responsable taliban sur les lieux a déclaré que cinq roquettes avaient été tirées et qu’elles avaient été arrêtées par le système de défense antimissiles de l’aéroport. Un autre drone américain a ensuite, selon lui, visé une voiture qui avait servi à lancer les roquettes, à près de 2 kilomètres de l’aéroport. L’EI-K a revendiqué, dans l’après-midi, cette nouvelle attaque.
« Les soldats du califat ont ciblé l’aéroport international de Kaboul, avec six roquettes », a déclaré le groupe dans un communiqué. L’État islamique au Khorasan (EI-K) a déjà revendiqué l’attentat meurtrier de jeudi aux abords de l’aéroport de la capitale afghane qui a fait une centaine de morts, dont 13 militaires américains et deux Britanniques.
Des frappes qui agacent les talibans.
Les attaques contre l'aéroport de Kaboul tant des Etas-Unis que celles de l' EI sont dénoncées par les talibans. Les frappes américaines sont mal vues par les talibans.« Ils n’ont pas la permission de mener de telles opérations [..]. Notre indépendance doit être respectée » , a averti Zabihullah Mujahid. Les
attaques commises par l’État islamique en Afghanistan devraient cesser
avec le départ des troupes américaines du pays, faute de quoi le nouveau
gouvernement réprimera ce groupe, a assuré un porte-parole des
talibans.« Nous
espérons que les Afghans qui sont sous l’influence de l’EI […]
abandonneront leurs opérations en voyant la mise en place d’un
gouvernement islamique en l’absence de puissances étrangères », a
déclaré le principal porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid,
« S’ils créent une situation de guerre et continuent leurs opérations, le gouvernement islamique […] s’occupera d’eux », a prévenu Zabihullah Mujahid dont le mouvement a promis la paix à son arrivée au pouvoir, deux décennies après en avoir été chassé.
Branche locale de l’EI, l’EI-K a mené une série d’attaques sanglantes ces dernières années en Afghanistan et au Pakistan, n’hésitant pas à massacrer des civils dans des mosquées, des écoles et des hôpitaux.
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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LE DOUBLE ATTENTAT DE KABOUL RAPPELLE LA RIVALITE ENTRE LES TALIBANS
ET LE GROUPE L'ETAT ISLAMIQUE
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Des dizaines d’Afghans et treize militaires américains ont été tués dans la double explosion survenue, jeudi 26 aout 2021 dans l'après-midi, près de l’aéroport international de Kaboul, où se pressent des milliers de personnes tentant de fuir le nouveau régime des talibans. Les explosions ont eu lieu près de la porte Abbey, qui constitue l’un des trois points d’accès à l’aéroport, et à proximité de l’hôtel Baron. Ce dernier était notamment utilisé par les Occidentaux pour préparer leurs évacuations.
Le décompte exact des victimes demeure difficile vendredi à la mi-journée. Le Pentagone a confirmé le décès de 13 soldats américains et une trentaine de blessés parmi ses troupes. Le correspondant du Wall Street Journal fait état d’au moins 60 morts et de plus de 150 blessés parmi la population présente sur les lieux au moment de l’attentat. Revendiquée par la branche locale du groupe Etat islamique, l’Etat islamique au Khorasan (EI-K), l’attaque fait craindre que l’Afghanistan ne redevienne, sous le régime taliban, un refuge pour le réseau djihadiste et d’autres organisations terroristes.
La branche locale du groupe Etat islamique s’est créée, après 2014, autour de certains anciens talibans pakistanais et des Afghans, déçus par la politique, jugée trop modérée, des talibans, alors en négociations avec les Etats-Unis. Des Afghans ont ainsi rapidement rejoint l’EI, qui a officiellement reconnu, au début de 2015, la création de la province du Khorasan. L’EI-K a établi, dès 2015, sa tête de pont dans le district montagneux d’Achin, dans la province afghane de Nangarhar, la seule où il parviendra finalement à s’implanter durablement, avec celle, voisine, de Kunar. Partout ailleurs, le groupe s’est heurté aux talibans. Toutefois, il a réussi à former des cellules dormantes dans le pays, notamment à Kaboul, et au Pakistan, selon les Nations unies. Les dernières évaluations des effectifs de la branche locale varient d’un minimum de 500 à quelques milliers de combattants, selon un rapport du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations-Unies.
Le groupe État islamique, ennemi juré des talibans
L’objectif ultime des talibans se résumerait à faire de l’Afghanistan un émirat islamique dont la base serait l’application des principes religieux de l’islam radical et les traditions tribales pachtounes. Le groupe terroriste État islamique (EI), lui, est bien plus radical que les talibans A l’inverse des talibans, l’EI-K répond en effet à l’appel du groupe Etat islamique pour un djihad international. Il a revendiqué certaines des attaques les plus meurtrières commises au cours des dernières années en Afghanistan et au Pakistan. Notamment des attentats suicides dans des mosquées, des hôpitaux et d’autres lieux publics. Le groupe a en particulier ciblé des musulmans qu’il considère comme hérétiques, principalement des chiites de la minorité hazara. En août 2019, il a ainsi revendiqué un attentat contre des chiites lors d’un mariage à Kaboul, où 91 personnes ont été tuées. L’organisation profite actuellement du chaos dans le pays pour préparer des attentats. Cela lui permet d’étendre son influence, d’obtenir davantage de soutien de la part d’autres groupes terroristes pour maintenir la rivalité avec les talibans, et de conserver son statut de deuxième groupe extrémiste le plus important en Afghanistan.
En février 2020, les talibans s’engagent à Doha à chasser toute organisation terroriste.
Dans l’accord conclu en février 2020 avec les Etats-Unis sur le retrait des forces étrangères, les talibans ont promis de ne pas laisser le pays servir de base pour l’organisation d’attaques contre les Américains et leurs alliés. Le groupe Etat islamique s’était montré très critique à l’égard de cet accord de retrait, accusant les talibans d’avoir renié la cause djihadiste.
C'est pourquoi le groupe Etat islamique pourrait profiter de l’effondrement de l’Etat afghan. « Malgré les pertes essuyées en 2020 au niveau du territoire, du financement, de la direction et des effectifs, l’EIIL-K continue de faire peser une menace sur le pays et la région. Il aspire à avoir voix au chapitre et à reconstituer ses rangs, cherchant à recruter et à former de nouveaux partisans au sein des talibans qui seraient réfractaires au processus de paix », rappelait, en juin 2021, un rapport des Nations Unies.
« La double explosion revendiquée par l’Etat islamique d’Iraq et du Levant-Khorassan (EIIL-K) est l’illustration que la situation est loin d’être figée en Afghanistan et que les talibans sont loin d’en être les maîtres absolus », avance le journaliste Claude Leblanc dans l'Opinion
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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FACE A UNE MENACE TERRORISTE IMMINENTE
LES OCCIDENTAUX ENJOINTS DE QUITTER
L'AEROPORT DE KABOUL EN AFGHANISTAN
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Le secrétaire d’Etat britannique chargé des forces armées, James Heappey, a indiqué ce jeudi matin que la menace terroriste qui a poussé Londres à déconseiller dans la nuit à ses ressortissants de rejoindre l’aéroport de Kaboul était «très sérieuse» et «imminente». «Les informations recueillies au cours de la semaine sont de plus en plus sérieuses : elles font état d’une menace imminente et grave pour la vie, a indiqué James Heappey sur Times Radio. Il s’agit d’une menace très sérieuse, très imminente.»
Les Etats-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni ont enjoint leurs ressortissants à s’éloigner au plus vite de l’aéroport de Kaboul en raison de menaces «terroristes», alors que des milliers de personnes s’y massent toujours dans l’espoir de fuir le pays tombé aux mains des talibans. Ils ont émis simultanément des mises en garde très précises et presque identiques dans la nuit de mercredi à jeudi. Les personnes «se trouvant actuellement aux entrées Abbey, Est et Nord devraient partir immédiatement», a indiqué le département d’Etat américain, invoquant des «menaces sécuritaires». La diplomatie australienne a pour sa part mis en garde contre une «menace très élevée d’attentat terroriste» tandis que Londres a émis une alerte similaire, ajoutant : «Si vous vous trouvez dans la zone de l’aéroport, quittez-la pour un endroit sûr et attendez d’autres instructions. Si vous êtes à même de quitter l’Afghanistan en sécurité par d’autres moyens, faites-le immédiatement.»
Face à la menace, les Pays-Bas ont annoncé qu’ils allaient interrompre leurs vols d’évacuation depuis Kaboul ce jeudi, les forces américaines leur ayant demandé de quitter l’aéroport de la capitale afghane avant qu’elles n’opèrent leur retrait prévu. «Les Pays-Bas ont été informés aujourd’hui par les Etats-Unis qu’ils devaient partir et vont probablement organiser les derniers vols plus tard dans la journée», ont annoncé les ministres néerlandais des Affaires étrangères et de la Défense dans une lettre au Parlement.
«Engagements en public et en privé» des talibans
Ces avertissements interviennent alors que le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, avait assuré peu auparavant que les talibans s’étaient engagés à laisser partir les Américains et les Afghans à risque se trouvant encore dans le pays après la date butoir du 31 août : «Les talibans ont pris des engagements en public et en privé pour fournir et permettre un passage sûr aux Américains, aux autres étrangers et aux Afghans à risque, dans le futur, après le 31 août.» Il n’a toutefois pas spécifié comment leur départ s’organiserait, alors que les forces américaines doivent quitter le pays d’ici la fin du mois – une deadline confirmée mardi par le président des Etats-Unis, Joe Biden.
L’Allemagne a également affirmé mercredi avoir reçu l’assurance des talibans que des Afghans pourraient quitter leur pays à bord de vols commerciaux après le retrait définitif des troupes américaines le 31 août. Le chef adjoint du bureau politique des talibans au Qatar, Sher Abbas Stanekzai, «m’a assuré que les Afghans possédant des documents valides continueront à avoir la possibilité de voyager sur des vols commerciaux après le 31 août», a affirmé sur Twitter le diplomate allemand qui négocie avec les talibans, Markus Potzel, à l’issue d’une rencontre au Qatar.
Le Premier ministre français, Jean Castex, a pour sa part fait savoir que l’opération française d’évacuation s’achèvera totalement vendredi soir, et non pas ce jeudi, comme laissé entendre ces derniers jours.
«Risque grave et croissant d’attaque»
La Belgique a de son côté annoncé que les évacuations de ses ressortissants et des Afghans qu’elle protégeait avaient cessé mercredi soir, et la France a prévenu que son pont aérien cesserait dès jeudi soir si la date du 31 août était maintenue. La Turquie a quant à elle annoncé le retrait de ses soldats, qui gardaient l’aéroport de Kaboul au côté des militaires américains, abandonnant ainsi sa proposition de continuer à assurer la sécurité de l’aéroport de Kaboul après le retrait des forces américaines.
Lors d’un sommet virtuel mardi avec les autres dirigeants du G7, Joe Biden avait écarté l’idée de prolonger la présence militaire américaine à Kaboul, évoquant déjà un «risque grave et croissant d’attaque» de l’Etat islamique (EI) à l’aéroport en Afghanistan. « Chaque jour d'opérations apporte un risque supplémentaire pour nos troupes », a affirmé le président américain dans une allocution télévisée. La branche locale de l'EI , « un ennemi juré des talibans », a-t-il rappelé, « cherche à viser l'aéroport et attaquer les forces américaines et alliées ainsi que les civils innocents ».
Le groupe État islamique, ennemi juré des talibans
L’objectif ultime des talibans se résumerait à faire de l’Afghanistan un émirat islamique dont la base serait l’application des principes religieux de l’islam radical et les traditions tribales pachtounes. Le
groupe terroriste État islamique (EI), lui, serait bien plus radical
que les talibans, d'où la crainte de son expansion. Il s’est répandu
dans le pays à partir de 2015 et a créé sa propre « filiale » afghane la
même année, l’ISKP (État islamique-province du Khorasan). De nombreux combats meurtriers se sont, depuis, produits entre les talibans et l’EI sur le sol afghan.
En février 2020, les talibans s’engagent à Doha à chasser toute organisation terroriste. Cependant, cette menace terroriste venant de l'EI viseraient non pas les Afghans mais plutôt les intérêts étrangers occidentaux dans la zone complètement désorganisée qu'est actuellement Kaboul .
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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LES ANNONCES DES TALIBANS CONCERNANT LES FEMMES AFGHANES
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Depuis la chute de Kaboul, dimanche 15 août 2021, l’Afghanistan est de nouveau aux mains des talibans, vingt ans après qu’ils ont été chassés du pouvoir. Les insurgés cherchent à rassurer, en multipliant les gestes d’apaisement à l’égard de la population et surtout des femmes.
Manifestation de quelques femmes
D'ailleurs plusieurs femmes afghanes ont manifesté mardi dans les rues de Kaboul, devant des talibans, deux jours après leur prise du pouvoir, pour défendre leurs droits
Les images ont été largement relayées sur les réseaux sociaux. Elles montrent quatre femmes afghanes qui manifestent, brandissant des affichettes, devant des talibans en armes. C'est le correspondant d'Al Jazeera en Afghanistan qui a filmé cette manifestation à Kaboul, mardi, soit deux jours après la prise de pouvoir des talibans dans la capitale du pays. Selon Le Parisien, ces femmes se seraient brièvement rassemblées devant l'entrée de la zone verte - le quartier international et diplomatique - pour demander le droit de revenir y travailler comme cuisinières ou femmes de ménage. Des talibans auraient dans un premier temps tenté de les disperser sans succès. Des civils les auraient ensuite convaincues de partir. Les femmes « nécessaires pour la société »
Pour l'instant, les talibans tentent de rassurer. Un porte-parole a ainsi assuré lors d'une conférence de presse qui s'est tenue mardi que les femmes ne seraient pas obligées de porter la burqa. Le port
de la burqa, un voile intégral, ne sera pas obligatoire pour les femmes
car « il existe différents types de voile », a annoncé ce mardi 17 août
un porte-parole des talibans qui ont pris le pouvoir en Afghanistan. « La
burqa n’est pas le seul hijab [voile] qui peut être porté, il existe
différents types de hijab qui ne se limitent pas à la burqa », a déclaré
Suhail Shaheen, porte-parole du bureau politique du groupe à Doha, à la
chaîne britannique Sky News.Suhail Shaheen n’a pas précisé quels sont les autres types de hijab qui seraient jugés acceptables par les talibans.
Scolarisées du primaire à l’université
Avec le retour au pouvoir des talibans, qui ont appliqué une version ultra-rigoriste de la loi islamique, de nombreux pays et organisations de défense des droits humains se sont dits préoccupés du sort des filles et femmes en Afghanistan.Le porte-parole a également déclaré que les femmes étaient « nécessaires pour la société », « on a besoin d'elles pour la médecine, l'éducation, la police, la justice ». Des images montrant des fillettes allant à l'école ont également été diffusées.
« Elles peuvent recevoir une éducation du primaire à l’université. Nous avons annoncé cette politique lors de conférences internationales, à la conférence de Moscou et ici à la conférence de Doha [sur l’Afghanistan] », a expliqué Suhail Shaheen. Des milliers d’écoles dans les zones contrôlées par les talibans sont toujours ouvertes, a-t-il précisé. Des inquiétudes tout de même
Si
les talibans ont déclaré que les droits des femmes seraient respectés,
qu'elles seraient autorisés à travailler et étudier - dans le respect de
la loi islamique - les inquiétudes demeurent. Lorsque les talibans
dirigeaient l'Afghanistan entre 1996 et 2001, les écoles de filles
étaient fermées, les femmes ne pouvaient ni voyager ni travailler et
étaient obligées de porter en public une burqa - un voile intégral qui
recouvre le corps et le visage avec une grille en tissu au niveau des
yeux. Les femmes ne pouvaient quitter leur domicile qu'accompagnées d'un
« mahram », un chaperon masculin de leur famille.
Et les flagellations
et les exécutions, y compris les lapidations pour adultère, étaient
pratiquées sur les places des villes et dans les stades.
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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AFGHANISTAN OPERATIONS D'EVACUATION DANS LE CHAOS
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Le chaos continue à l'aéroport de Kaboul, où des milliers d'Afghans tentent de fuir l'arrivée des talibans. Les Taliban ont encerclé la capitale de l’Afghanistan, dimanche, après plusieurs semaines d’offensive dans le reste du pays. Face à l’arrivée du groupe islamiste, de nombreux habitants paniqués ont essayé de fuir, alors que les ambassades étrangères évacuent leur personnel.
Le chaos à l'aéroport de Kaboul
Des vidéos et des photos partagées sur les réseaux sociaux montrent le chaos qui régnait à Kaboul lorsque les Taliban sont arrivés aux portes de la ville le 15 août 2021. Des habitants se sont précipités pour retirer de l'argent et prendre la route dans l’espoir de quitter le pays, désormais presque entièrement contrôlé par les Taliban.Les combattants taliban ont dans un premier temps reçu l’ordre d’attendre à l’extérieur de la ville en attendant les négociations avec le gouvernement pour une transition « pacifique » du pouvoir, ainsi que de laisser passer les personnes qui souhaitaient partir.
Parallèlement, des milliers d'Afghans, n'ayant jamais travaillé pour les étrangers et n'ayant aucune chance d'obtenir un visa à ce titre se sont rués vers l'aéroport dans un climat de chaos total.
Ainsi une incroyable image de l'intérieur d'un avion de transport américain qui a décollé dimanche soir de Kaboul montre 640 Afghans à son bord. Le site américain Defense One (article en anglais), qui a publié cette image très partagée cette nuit, raconte que l'avion n'est théoriquement pas capable de transporter autant de personne, mais que l'équipage a choisi de décoller quand même. Un responsable du ministère américain de la Défense assure même que d'autres appareils ont décollé avec davantage de civils à bord, vers une base au Qatar.
Lundi après-midi, le chaos était tel à l'aéroport de Kaboul, dont les pistes étaient envahies de candidats au départ, que les vols civils et militaires ont dû être suspendus.
Les évacuations de diplomates
L'évacuation de diplomates, d'autres étrangers et d'Afghans ayant
travaillé avec les Occidentaux s'organisait dès lundi dans l'urgence et dans des
conditions très difficiles à Kaboul, tombée aux mains des talibans.
Les Américains ont envoyé 6.000 militaires pour évacuer quelque 30.000 personnes, à savoir leurs diplomates ainsi que des civils afghans ayant coopéré avec les États-Unis.De Madrid à La Haye, en passant par Paris, Bucarest, Londres... : partout, les chancelleries s'activent pour dépêcher des moyens aériens. Les exceptions russe et chinoise -
Les membres du personnel de l'ambassade des Etats-Unis et de nombreuses autres ambassades ont été regroupés à l'aéroport de la capitale afghane, sécurisé par les soldats américains, pour être évacués. Certains ont déjà tous pu quitter l'Afghanistan, à l'instar de l'ensemble du personnel de l'ambassade de Norvège, a déclaré lundi l'armée norvégienne.
A l'exception de la Russie et de la Chine Pour sa part, la Russie ne prévoyait pas d'évacuer son ambassade.
La Russie fait partie des pays ayant reçu des garanties de la part des talibans quant à la sécurité de leurs ambassades, a expliqué Zamir Kaboulov, l'émissaire du Kremlin pour l'Afghanistan.
Quant à La Chine, qui a rapatrié début juillet 210 de ses ressortissants d'Afghanistan, elle a appelé les nouvelles autorités à assurer la sécurité de ceux restés sur place.
L'ambassade de Chine à Kaboul « continue de fonctionner normalement », a précisé lundi une porte-parole de la diplomatie chinoise, Hua Chunying.
Evacuation française.
Un premier avion français a quitté Kaboul pour une base militaire française à Abou Dhabi (Emirats arabes unis) dans la nuit, a annoncé la ministre des Armées, Florence Parly sur RTL. Elle n'a pas précisé qui était à son bord, ni combien de passagers il a transporté. Le ministère des Armées a précisé que 45 personnes exfiltrées de la capitale par la France étaient attendues à Roissy dès cet après-midi. Interrogée sur le sort des Afghans employés par l'armée française , Florence Parly a exprimé le souhait de les évacuer, mais a affirmé que leur localisation n'est pas toujours connue et que « la vraie difficulté est d'obtenir que ces personnes puissent passer » les barrages tenus par les talibans, pour atteindre l'aéroport.
Emmanuel Macron a dans sa prise de parole lundi a promis de « mettre en sécurité nos compatriotes ».
Il a aussi déclaré que la France protégerait les Afghans l'ayant aidée et « celles et ceux qui sont les plus menacés », mais a appelé à anticiper des « flux migratoires irréguliers importants ».
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Alize Marion pour DayNewsWorld |
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PRES DE 1 300 MORTS ET 5700 BLESSES DANS UN SEISME EN HAITI
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Des équipes de sauveteurs cherchent encore des survivants lundi 16 aout 2021 en Haïti au surlendemain d'un séisme de magnitude 7,2 qui a ravivé les terribles souvenirs du grand tremblement de terre de 2010. Le
séisme s'est produit samedi à 08H29 (12h29 GMT) à 12 km de la ville de
Saint-Louis-du-Sud, située à quelque 160 km de la capitale haïtienne
Port-au-Prince, selon les données de l'Institut américain de géophysique
(USGS).
Le bilan, toujours provisoire, faisant état d’au moins 1 297 morts et 5 700 blessés, pour environ 30 000 maisons endommagées ou détruites.
Trois départements du sud-ouest d’Haïti – ceux du Sud, de Grand’Anse et de Nippes – ont payé le plus lourd tribut à cette catastrophe.Tous trois forment l’extrémité occidentale de la péninsule de Tiburon, étroite bande de terre tout en longueur qui s’étire sur 200 kilomètres, à l’ouest de Port-au-Prince.
La situation est tout aussi critique dans de nombreuses localités de la région de Tiburon. A une cinquantaine de kilomètres à l’ouest, la ville des Cayes, chef-lieu du département du Sud, est l’une des plus touchées.
De nombreux bâtiments se sont effondrés lors de la puissante secousse qui a piégé des centaines d'habitants sous des dalles de béton.
Les habitants se sont mobilisés pour secourir des victimes blessées dans l'effondrement des édifices. « Les premières interventions, menées tant par les sauveteurs professionnels que par des membres de la population ont permis d'extraire de nombreuses personnes des décombres », ont souligné les services de la protection civile.Les efforts des secours pourraient se voir entravés à
l'approche de la tempête tropicale Grace, avec un risque de pluie
torrentielles et d'inondations rapides, selon le service national
météorologique des Etats-Unis.
Le chef du gouvernement, Ariel Henry, qui a survolé en hélicoptère les zones les plus affectées samedi, a annoncé que l'état d'urgence avait été déclaré pour un mois sur les quatre départements affectés par la catastrophe.
Menace des gangs
Du personnel et des médicaments ont été acheminés par le ministère de la Santé vers la péninsule sud-ouest mais la logistique d'urgence est mise en péril par l'insécurité qui mine Haïti depuis des mois.
Sur un peu plus de deux kilomètres, l'unique route reliant la capitale à la moitié sud du pays traverse le quartier pauvre de Martissant sous contrôle des gangs armés depuis début juin, empêchant la libre circulation.
Aide internationale
Le président américain Joe Biden a offert samedi l'assistante « immédiate » des Etats-Unis. Il a chargé la directrice de l'agence américaine d'aide internationale (USAID), Samantha Powers, de coordonner cet effort.
De son côté le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres a assuré « suivre les dernier développements de la tragédie en Haïti ». « Les Nations Unies travaillent pour soutenir les besoins d'urgence », a-t-il tweeté.
Les 253 médecins cubains présents dans le pays pour coopérer dans la lutte contre la pandémie de Covid-19 adaptaient un hôpital de Port-au-Prince pour recevoir des blessés.
La République Dominicaine, voisine de Haïti sur la même île, a annoncé l'envoi de 10.000 rations d'urgence et des équipements médicaux.
La joueuse de tennis japonaise Naomi Osaka, dont le père est Haïtien, va offrir la totalité des gains qu'elle percevra lors d'un prochain tournoi aux victimes du séisme. « Cette dévastation fait vraiment du mal », a-t-elle écrit sur twitter.
Le pays le plus pauvre des Amériques garde encore en mémoire le séisme du 12 janvier 2010 qui avait ravagé la capitale et plusieurs villes de province.
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Alyson Braxton pour DayNewsWorld |
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LES TALIBANS AUX PORTES DE KABOUL,
LE PRESIDENT ASHRAF GHANI A QUITTE LE PAYS
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Les talibans sont sur le point de reprendre le pouvoir en Afghanistan, après être arrivés aux portes de Kaboul tandis que le président Ashraf Ghani a quitté le pays.
Le président afghan réclame le maintien l'ordre public à Kaboul. Ashraf Ghani a demandé aux forces de sécurité de garantir la « sécurité de tous les citoyens » en maintenant l'ordre public à Kaboul. « C'est notre responsabilité et nous le ferons de la meilleure manière possible. Quiconque pense à créer le chaos ou à piller sera traité avec force », a déclaré le chef de l'Etat dans un message vidéo envoyé à la presse. Le ministre de l'Intérieur promet « un transfert pacifique du pouvoir ». Abdul Sattar Mirzakwal a annoncé qu'un « transfert pacifique du pouvoir vers un gouvernement de transition » allait avoir lieu dans le pays. Le ministre a également tenté de rassurer la population : « Les Afghans ne doivent pas s'inquiéter (...) Il n'y aura pas d'attaque sur la ville [de Kaboul] ».
Les talibans avaient aussi pris, dimanche, le contrôle du dernier poste-frontière encore aux mains du gouvernement afghan : celui de Torkham, à la frontière avec le Pakistan, a déclaré dimanche le ministre de l’intérieur pakistanais, Sheikh Rashid Ahmed. Cela signifie que les insurgés ont désormais la maîtrise de l’ensemble des frontières afghanes, faisant de l’aéroport de Kaboul la dernière porte de sortie du pays.
Déroute totale pour l’armée
Une poignée de villes mineures sont encore sous le contrôle du gouvernement, mais, dispersées et coupées de la capitale, n’ont plus une grande valeur stratégique. La déroute est totale pour le gouvernement du président, Ashraf Ghani, et pour les forces de sécurité afghanes, pourtant financées pendant vingt ans par les Etats-Unis.
Face à l’avancée fulgurante des talibans, des dizaines de soldats afghans se sont réfugiés en, Ouzbékistan voisin, ont annoncé dimanche les autorités de Tachkent dans un communiqué. En juillet, un millier de soldats afghans avaient déjà traversé la frontière vers le Tadjikistan après des combats avec les talibans. Les troupes ouzbèkes à la frontière entre les deux pays ont arrêté 84 soldats afghans et des discussions ont été engagées avec les autorités afghanes pour organiser leur retour dans leur pays, a fait savoir le ministère des affaires étrangères ouzbek. Evacuation des ambassades
Face à l’effondrement de l’armée afghane, le président américain, Joe Biden, a porté à 5 000 soldats le déploiement militaire à l’aéroport de Kaboul pour évacuer les diplomates américains et les civils afghans ayant coopéré avec les Etats-Unis et qui craignent pour leur vie. Le Pentagone évalue à 30 000 le nombre de personnes à évacuer.
Comme la veille, les hélicoptères américains continuaient dimanche leurs rotations incessantes entre l’aéroport et l’ambassade américaine, un gigantesque complexe situé dans la « zone verte », ultrafortifiée, au centre de la capitale. Le président des Etats-Unis a menacé les talibans d’une réponse « rapide et forte » en cas d’attaque qui mettrait en danger des ressortissants américains lors de l’opération d’évacuation. Mais il a aussi défendu sa décision de mettre fin à vingt ans de guerre, la plus longue qu’ait connue l’Amérique, lancée dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001. « Une année ou cinq années de plus de présence militaire américaine n’aurait fait aucune différence, quand l’armée afghane ne peut ou ne veut pas défendre son propre pays », a-t-il affirmé. L’ambassade américaine a ordonné à son personnel de détruire les documents sensibles et symboles américains qui pourraient être utilisés par les talibans « à des fins de propagande ».
Londres a parallèlement annoncé le redéploiement de 600 militaires pour aider les ressortissants britanniques à partir, et fait savoir dimanche que le parlement serait convoqué en urgence pour discuter de la situation en Afghanistan. Plusieurs pays occidentaux vont réduire au strict minimum leur présence, voire fermer provisoirement leur ambassade.
Le ministère des affaires étrangères français a annoncé dimanche des renforts militaires seraient déployés aux Emirats arabes unis (EAU) pour faciliter l’évacuation de ses ressortissants, après avoir déplacé son ambassade à l’aéroport de Kaboul.
De son côté, la Russie ne prévoit pas d’évacuer son ambassade à Kaboul, a fait savoir dimanche un responsable du ministère des affaires étrangères russe à l’agence de presse Interfax. Moscou dit également œuvrer pour la tenue d’une réunion urgente du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies.
Les talibans, qui veillent à afficher une image plus modérée que lorsqu’ils dirigeaient le pays, entre 1996 et 2001, ont maintes fois promis que s’ils revenaient au pouvoir, ils respecteraient les droits humains, en particulier ceux des femmes, en accord avec les « valeurs islamiques ». Mais, dans les zones nouvellement conquises, ils ont déjà été accusés de nombreuses exactions : meurtres de civils, décapitations, enlèvements d’adolescentes pour les marier de force, notamment.
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Joanne Courbet pour DayNewsWorld |
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NEUF CAPITALES REGIONALES
AUX MAINS DES TALIBANS
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En Afghanistan, des « centaines » de membres des forces de sécurité, qui s’étaient retirés près de l’aéroport de Kunduz (nord), après la chute ce week-end de la ville, se sont rendus mercredi 11 août aux talibans, a déclaré Amruddin Wali, un conseiller provincial.
« La plupart des soldats qui étaient postés dans l’aéroport se rendent », a confirmé un soldat sur place, qui a requis l’anonymat. « Les talibans nous encerclaient, ils nous tiraient des obus dessus. Il n’y avait aucun moyen de répliquer », a-t-il justifié.
Les talibans ont lancé une offensive en mai, à la faveur du début du retrait final des troupes américaines et étrangères, qui doit être achevé d’ici le 31 août. Ils se sont emparés depuis de vastes territoires ruraux sans rencontrer grande résistance. Leur avancée s’est accélérée ces derniers jours avec la prise de plusieurs centres urbains. Les talibans sont aujourd'hui à la tête de neuf des 34 capitales provinciales de l'Afghanistan dont sept situées dans le nord du pays, une région qui leur avait pourtant toujours résisté....
Entre vendredi et lundi, ils ont pris le contrôle de Zaranj, de Sheberghan, puis de la grande ville du Nord-Est, Kunduz, mais aussi de Taloqan et Sar-e-Pul. Et dans la nuit de mardi à mercredi, c'est la ville de Faizabad qui est tombée Les talibans se sont ainsi rendus maîtres en moins de trois mois de la quasi-totalité des districts du Nord et de l'Ouest. « Seul le centre de l'Afghanistan reste sous contrôle de l'État. Le reste du pays, de peuplement pachtoune dans l'Est et le Sud, d'où sont originaires les talibans, leur est déjà quasiment acquis. »,conclut sur France info Georges Lefeuvre chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), spécialiste de l'Afghanistan, du Pakistan et de l'Inde
Le président afghan, Ashraf Ghani, est arrivé mercredi à Mazar-e Charif, une grande ville du nord du pays ciblée par les talibans, pour tenter de coordonner la riposte aux insurgés. .Après être arrivé dans la nuit à Mazar-e Charif à la tête d’un large contingent d’hommes armés, le maréchal Dostom, puissant dirigeant d’ethnie ouzbèke, a lancé un avertissement aux talibans.
Ils « n’apprennent jamais du passé. Ils sont venus plusieurs fois dans le Nord et y ont toujours été piégés », a-t-il déclaré à la presse locale.
Washington agacé par la faiblesse de l’armée de Kaboul
La perte de Mazar-e Charif serait catastrophique pour le gouvernement, qui n’aurait plus aucun contrôle sur toute la moitié nord du pays. Cela permettrait aussi aux talibans de reporter leurs efforts sur d’autres régions et peut-être même sur la capitale, Kaboul.
« Je ne regrette pas ma décision » de quitter l’Afghanistan, a assuré mardi le président des Etats-Unis, Joe Biden. Les Afghans « doivent avoir la volonté de se battre » et « doivent se battre pour eux-mêmes, pour leur nation », a-t-il également déclaré. Washington cache de moins en moins son agacement face à la faiblesse de l’armée de Kaboul, que les Américains forment, financent et équipent depuis des années.
Une réunion internationale avec des représentants du Qatar, des Etats-Unis, de Chine, du Royaume-Uni, de l’Ouzbékistan, du Pakistan, des Nations unies et de l’Union européenne a eu lieu mardi à Doha. L’émissaire américain, Zalmay Khalilzad, devait y exhorter les talibans « à cesser leur offensive militaire et à négocier un accord politique ».
Le processus de paix entre le gouvernement afghan et les talibans s’est ouvert en septembre au Qatar, dans le cadre de l’accord conclu en février 2020 entre les insurgés et Washington prévoyant le départ total des troupes étrangères d’Afghanistan. Mais les discussions sont aujourd’hui au point mort. |
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Britney Delsey pour DayNewsWorld |
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COVID ENVOLEE DU NOMBRE D'ENFANTS HOSPITALISES
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Partout où sévit le variant delta du virus responsable du Covid-19, les données hospitalières suggèrent une envolée du nombre d'enfants hospitalisés.
Aux États-Unis, les d | | |