SALVADOR NAYIB BUKELE LE DICTATEUR COOL RECONDUIT PRESIDENT

Nayib Bukele a remporté de manière écrasante l'élection présidentielle au Salvador le dimanche 4 février 2024, obtenant selon un sondage CID-Gallup réalisé à la sortie des urnes, un impressionnant soutien de 87% des voix. Nuevas Ideas, son parti, est assuré d'une large majorité au Parlement.

Le jeune président réélu de 42 ans a exprimé sa conviction que le Salvador connaît désormais une véritable démocratie. " C'est la première fois qu'il y a la démocratie dans le pays ", a déclaré Nayib Bukele. " Il n'y a pas de dictature, les gens votent en démocratie. Le peuple dit : je ne suis pas opprimé, je suis heureux. "

Une politique sécuritaire implacable

La popularité indiscutable de ce leader souvent qualifié de " dictateur cool " est attribuable à sa politique sécuritaire implacable mise en place au cours de son premier mandat. Cette lutte sans merci, engagée il y a deux ans, a transformé la capitale, autrefois classée parmi les plus dangereuses du monde, en l'une des plus sécurisées en l'espace de quelques mois. La politique de Nayib Bukele a réussi à réduire de 70% le nombre d'homicides dans le pays.

75 000 arrestations

Le président Nayib Bukele a adopté une approche résolument radicale pour remédier à la situation au Salvador : en mars 2022, il a instauré l'état d'urgence, autorisant ainsi le déploiement de l'armée dans les rues salvadoriennes et permettant des arrestations sans mandat. Depuis lors, pas moins de 75 000 personnes ont été arrêtées, une mesure sans précédent pour une population de 6,5 millions d'habitants. De plus, le chef d'État a supervisé la construction d'une méga prison qu'il a nommée « centre de confinement du terrorisme », où aucun avocat n'est autorisé à entrer et où tout contact avec l'extérieur est prohibé.

Pendant des années, le Salvador avait été ravagé par les deux principales maras (gangs), la Salvatrucha et Barrio 18, qui semaient la terreur dans toutes les rues du pays. Leurs membres, arborant souvent des tatouages jusqu'au visage pour se reconnaître, contrôlaient une grande partie du territoire, pratiquant le racket, l'assassinat, et instaurant un climat de violence extrême. Les règlements de compte se concluaient souvent par le démembrement ou la décapitation des adversaires. Se déplacer dans les rues de San Salvador nécessitait parfois d'importants détours si le chauffeur de taxi n'avait pas versé la somme requise aux personnes appropriées. 

Sortir dans les rues la nuit était impensable sans la protection d'un des gangs.
Nayib Bukele a comparé la situation précédente du Salvador à un cancer généralisé. " Le Salvador avait un cancer avec des métastases. 85% du territoire était dominé par les bandes ", rappelle-t-il. " Nous avons pratiqué une chirurgie, une chimio, une radiothérapie et nous allons en sortir guéris, sans le cancer des bandes. Nous avons éliminé ce qui nous tuait. Ce qui attend maintenant le Salvador est une période de prospérité. "

Une économie en panne

Ce 4 février, Nayib Bukele a promis une ère de prospérité "car il n'y a plus de frein à la création d'entreprise, plus de frein aux études, plus de frein au travail, plus de frein au tourisme". Selon le président, la victoire sur l'insécurité permettra au pays de déployer son potentiel économique, une nécessité impérieuse étant donné que 70% des emplois se situent dans le secteur informel, privant ainsi les travailleurs des avantages en matière de santé et de retraite. La Commission économique des Nations unies pour l'Amérique latine et les Caraïbes (Cepal) estime que 30% de la population salvadorienne vit dans la pauvreté.
La réalité économique du pays repose largement sur les remesas, ces envois d'argent effectués par les expatriés, qui génèrent 21% du PIB. Dans cette économie dollarisée, Nayib Bukele a tenté de faire du bitcoin la monnaie officielle en 2021, une décision critiquée par le FMI en raison de la forte volatilité de cette cryptomonnaie.

La politique de sécurité de Nayib Bukele et ses succès suscitent un vif intérêt dans d'autres pays d'Amérique latine gangrenés par l'insécurité, aussi bien de la part du nouveau président équatorien, Daniel Noboa que de son homologue argentin, Javier Milei.




Jaimie Potts pour DayNewsWorld

REUNION D'URGENCE DES PAYS ANDINS 

FACE A LA CRISE SECURITAIRE ET LA TERREUR 

EN EQUATEUR

Le 9 janvier, un nouveau seuil de terreur a été franchi en Équateur avec l'assaut en direct à la télévision publique TC par des hommes lourdement armés et encagoulés. Ces assaillants ont brièvement pris en otage journalistes et employés de la chaîne avant que les forces de l'ordre n'interviennent, libérant les otages et arrêtant 13 assaillants. Huit jours plus tard, le procureur anti-mafia Cesar Suarez, chargé de l'enquête sur cette attaque spectaculaire, a été assassiné en plein jour dans le centre de Guayaquil.

Une tentative d’assaut dans un hôpital : 68 interpellations

Face à cette escalade de violence, le président Daniel Noboa a décrété l'état d'urgence et qualifié le pays de "guerre intérieure" contre les gangs, les qualifiant de "terroristes". Plus de 20 000 militaires ont été déployés sur le terrain. Dimanche, de nouveaux incidents violents ont éclaté à Guayas, dans le sud-ouest.

En réponse à cette situation critique, la police équatorienne a effectué 68 arrestations lors d'une tentative d'assaut dans un hôpital à Yaguachi, dans la province du Guayas. Ces membres présumés d'une organisation criminelle projetaient de prendre le contrôle des installations pour protéger l'un des leurs, blessé et hospitalisé dans la matinée. Les forces de l'ordre ont également saisi des armes à feu et de la drogue, découvrant un centre de rééducation clandestin où des membres de l'organisation se cachaient.

Cette intervention s'inscrit dans le contexte d'une récente insurrection générale de nombreux criminels du narcotrafic à la suite de l'évasion du principal chef de gang d'une prison équatorienne. Les autorités ont également fermé plusieurs centres clandestins de rééducation, présentés comme des hôpitaux, mais gérés par des gangs sans équipements médicaux adéquats. Dimanche, environ 10 tonnes de drogue ont été saisies près de la ville de Vinces, dans la province de Los Rios, par l'armée.

Saisie d’armes à feu et de drogue

En parallèle, la police a effectué une saisie d'armes à feu et de drogue, mettant au jour un "centre de rééducation" clandestin où des membres présumés de l'organisation se dissimulaient, selon les informations fournies par les autorités. Ces centres illégaux ont fait l'objet de fermetures récentes de la part des autorités, principalement des établissements présentés comme des hôpitaux clandestins gérés par des gangs. Selon les autorités, ces structures ne sont pas équipées des dispositifs médicaux nécessaires pour assurer des soins adéquats aux patients.

Par ailleurs, dimanche, dans la province de Los Rios, près de la ville de Vinces, l'armée a signalé la saisie d'environ 10 tonnes de drogue. Cette action renforce les efforts des autorités pour contrer le trafic de stupéfiants et démanteler les réseaux criminels opérant dans la région ouest de l'Équateur.

" Réseau andin de sécurité "

Le 21 janvier, une réunion d'urgence s'est tenue à Lima, la capitale du Pérou, rassemblant les pays membres de la Communauté andine des Nations (CAN), pour discuter de la situation critique en Équateur. Le pays est actuellement miné par des violences liées au narcotrafic, générant un chaos et une crise sécuritaire sans précédent. Les pays voisins membres de la Communauté andine ont exprimé leur préoccupation face à cette détérioration rapide de la situation en Équateur.

Ces nations, à savoir la Colombie, le Pérou, la Bolivie et l'Équateur, s'unissent pour définir des actions concertées contre la prolifération et l'expansion des gangs impliqués dans le trafic de drogue et le racket. Les ramifications internationales de ces groupes criminels ont mis en alerte les zones frontalières, nécessitant une réponse coordonnée.

Le chef du gouvernement péruvien, Alberto Otarola, souligne l'impératif d'une action concertée face à cette réalité, affirmant qu'aucun pays n'est véritablement sûr si son voisin est sous l'assaut insensé de ces groupes. La réunion, convoquée par la présidence tournante bolivienne, a été l'occasion de renforcer la coopération régionale pour contrer cette menace croissante.

À l'issue du sommet, les ministres des Affaires étrangères, de l'Intérieur et de la Défense de la Colombie, du Pérou, de la Bolivie et de l'Équateur ont annoncé la création du premier "réseau andin de sécurité" contre le crime organisé. Ce réseau fournira un service opérationnel 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, permettant l'échange d'informations entre les pays membres sur l'activité des groupes criminels opérant à l'échelle transnationale.

Une vingtaine de gangs font la loi

L'expansion des gangs impliqués dans le trafic de drogue et le racket en Équateur a suscité une alerte aux frontières, incitant le Pérou et la Colombie à renforcer leurs contrôles, redoutant l'arrivée de criminels fuyant la répression grandissante en Équateur.

Malgré sa réputation de pays relativement sûr, l'Équateur connaît une escalade de la violence depuis cinq ans, accentuée par un ralentissement économique et une détérioration consécutive à la pandémie de Covid-19. Le taux d'homicides a explosé, passant de 6 à 46 pour 100 000 habitants en 2023.

Historiquement préservé des violences liées au narcotrafic, l'Équateur, situé entre la Colombie et le Pérou, les deux principaux producteurs mondiaux de cocaïne, est désormais un centre opérationnel et logistique pour l'expédition de cette drogue vers l'Europe.

Une vingtaine de gangs, agissant parfois depuis les prisons, exercent un contrôle préoccupant sur la situation.

Dans un rapport publié en 2022, la Commission interaméricaine des droits de l'Homme (CIDH) avait souligné le "contrôle interne important" exercé par le chef de Los Choneros sur la prison. Elle notait par ailleurs que ce dernier, ainsi que Junior Roldan, un autre dirigeant du gang tué l'année dernière en Colombie, bénéficiaient d'un "traitement différencié et préférentiel de la part des autorités".




Jenny Chase pour DayNewsWorld

L'EQUATEUR EN ETAT D'URGENCE APRES L'EVASION DE PRISON DU CHEF DE GANG FITO 

ENNEMI PUBLIC N° 1…

Depuis dimanche 7 janvier, le pays est secoué par de violentes révoltes dans les prisons et plusieurs localités du pays. Une situation de crise qui met en lumière de graves dysfonctionnements dans l’institution judiciaire de ce pays d’Amérique latine. La politique sécuritaire du nouveau président, approximative, est déjà fragilisée.

Le président Daniel Noboa a décrété l’état d’urgence pour l’ensemble du pays suite à l’évasion d’Adolfo Macias , surnommé « Fito ».

Qui est ce chef du plus grand gang criminel du pays surnommé « Fito » ?

C'est l'ennemi public numéro un en Équateur : "Fito", de son vrai nom Adolfo Macias, est le chef des "Choneros", le plus grand gang criminel du pays. Un groupe d'environ 12 000 hommes devenu le principal acteur du narcotrafic du pays.

Emprisonné depuis 2011 dans une prison de haute sécurité à Guayaquil (Sud-Ouest) où il purgeait une peine de 34 ans de détention pour crime organisé, trafic de drogues et meurtres, "Fito" manque à l'appel depuis ce dimanche 7 janvier. Adolfo Macias, plus connu sous le nom de « Fito », s’est évadé du pénitencier de cette ville portuaire du sud de l’Équateur dimanche, quelques heures avant une opération de contrôle menée dans la prison.

Une évasion qui a contraint le président Daniel Noboa à décréter l’état d’urgence pour l’ensemble du pays, y compris dans le système pénitentiaire, ce criminel étant l’ennemi public N° 1 et chef du plus grand gang criminel du pays, responsable de soulèvements dans des prisons.

Le criminel de 44 ans s'était déjà échappé pendant 3 mois en 2013 d'une prison de haute sécurité. 

Un "traitement différencié et préférentiel de la part des autorités",(CIDH)

"Fito" avait aussi pris la tête du quartier du centre pénitentiaire de Guayaquil dans lequel il était incarcéré. Les murs y sont ornés de peintures à sa gloire et des vidéos le montrent en train de faire la fête à l'intérieur de l'établissement, avec des musiciens et des engins pyrotechniques. Il y a même enregistré le clip vidéo d'un "narcorroccido", une chanson populaire en l'honneur des narcotrafiquants : "El corrido del Leon". Dans cette séquence, "Fito" apparaît coiffé d'un large chapeau, dans la cour de la prison et aux côtés de quatre autres détenus. Il caresse un coq de combat et ri sur un air chanté notamment par sa fille, connue sous le nom de Queen Michelle.

Dans un rapport publié en 2022, la Commission interaméricaine des droits de l'Homme (CIDH) avait souligné le "contrôle interne important" exercé par le chef de Los Choneros sur la prison. Elle notait par ailleurs que ce dernier, ainsi que Junior Roldan, un autre dirigeant du gang tué l'année dernière en Colombie, bénéficiaient d'un "traitement différencié et préférentiel de la part des autorités".

Un candidat à la présidentielle exécuté

Ces derniers mois, «Fito», qui a obtenu son diplôme d'avocat en prison, a fait la une des journaux équatoriens après l'assassinat début août de l'un des principaux candidats à l'élection présidentielle. Fernando Villavicencio, ancien journaliste et parlementaire, a été abattu par un tueur à gages colombien. Peu avant son exécution, il avait dit être menacé de mort par le chef des Choneros

Los Choneros,est un gang de narcotrafiquants apparu dans les années 1990 dans la province côtière de Manabi, stratégique pour l'exportation de la cocaïne vers les Etats-Unis et l'Europe.

Fito qui n'était qu'un modeste chauffeur de taxi dans une autre vie s'est hissé à la tête du gang après les décès successifs des chefs précédents. Ces changements ont dans le même temps entraîné une fragmentation du groupe composé de quelque 8.000 membres, entraînant des «luttes intestines» entre ses différentes ramifications, selon le centre de recherches Insight Crime.Par exemple, les Tiguerones et les Chone Killers se sont désolidarisés, devenant de puissants rivaux. Insight crime affirme que, dans cette situation, Los Choneros ont «progressivement perdu le pouvoir au profit d'une alliance menée par Los Lobos».Le chef de ces derniers, Fabricio Colon Pico, s'est d'ailleurs lui aussi échappé ce mardi de la prison dans laquelle il était incarcéré. 

Pour se renforcer, les Choneros ont donc établi des liens avec de puissantes organisations criminelles en Colombie, tel que le Clan del Golfo, et au Mexique, avec le Cartel de Sinaloa. L'Observatoire équatorien du crime organisé leur prête aussi des liens avec des réseaux des Balkans.

L'Equateur en "conflit armé interne"

Ce mardi après-midi, un groupe d’hommes a terrorisé des journalistes, en débarquant armés et cagoulés sur le plateau d’une émission de télévision à Guayaquil, dans le sud-ouest du pays.

La scène retransmise en direct a choqué les téléspectateurs. Les journalistes et autres employés présents ont été pris en otage par les assaillants, forcés à se mettre au sol et menacés avec des pistolets, fusils à pompe et grenades.

Une situation qui vient s’ajouter au contexte particulièrement tendu du pays, qui a été déclaré en état de «conflit armé interne» par le président.La situation, devenant ingérable, a poussé le président à déclarer l’Équateur en état de "conflit armé interne" et a ordonné la "neutralisation" des groupes criminels impliqués, d’après un décret rendu public mardi.

Au moins quatre policiers ont également été enlevés dans la ville côtière de Machala, au sud-ouest du pays et à Quito, la capitale. Ces enlèvements surviennent dans un fort climat de tension qui a contraint le président Noboa à déclarer l'état d'urgence pour soixante jours dans l'ensemble du pays ainsi qu'un couvre-feu de 23 heures à 5 heures.

Daniel Noboa, le président équatorien de 36 ans, élu à l’automne dernier à l’issue d’une grave crise politique, affronte une situation sécuritaire à très hauts risques. Depuis dimanche 7 janvier et la fuite du " criminel le plus dangereux " du pays, les prises d’otages et séquestrations de surveillants se succèdent dans les prisons du pays. Le gouvernement a évoqué des " fuites d’informations " et la probable corruption de deux agents pénitentiaires dans cette évasion mystérieuse.

Le président équatorien s’est d'ailleurs exprimé dans la soirée du lundi 8 janvier sur Instagram, l’air grave et concentré, veste en cuir entrouverte, pour annoncer qu’il décrétait l’état d’urgence et un couvre-feu dans tout le pays. Les forces de sécurité "sont à pied d'œuvre pour retrouver cet individu extrêmement dangereux" qui aurait fui dimanche "quelques heures" avant une opération de contrôle menée dans la prison de Guayaquil. Le parquet a ouvert une enquête contre deux fonctionnaires pénitentiaires "qui auraient participé à l'évasion".

Des images publiées sur les réseaux sociaux, qui n'ont pu être vérifiées, ont montré des gardiens retenus sous la menace de couteaux par des hommes cagoulés, suppliant le gouvernement "d'agir avec prudence" et de "ne pas envoyer de troupes dans les prisons".

Pays ravagé par la violence des gangs et des narcotrafiquants

Le nom de "Fito" a fait la Une de la presse sud-américaine ces derniers mois, suite à l'assassinat début août de l'un des principaux candidats à l'élection présidentielle. La victime, ancien journaliste et parlementaire, avait fait état peu avant son exécution de menaces de mort de la part du chef des Choneros.

Pays devenu un centre logistique pour l'expédition de cocaïne vers l'Occident, l’Équateur est ravagé par la violence des gangs et des narcotrafiquants.




Jenny Chase pour DayNewsWorld

CONFLIT FRONTALIER ENTRE LE VENEZUELA ET LE GUYANA AUTOUR DU ESSEQUIBO AUX VASTES RESSOURCES PETROLIERES

Les tensions n’en finissent plus de monter entre les deux pays voisins que sont le Vénézuela et le Guyana, une situation qui inquiète le Brésil, et plus généralement le reste de l’Amérique du Sud

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a d'ailleurs exhorté son homologue vénézuélien Nicolas Maduro à ne pas prendre de « mesures unilatérales » qui aggraveraient le conflit frontalier entre le Venezuela et le Guyana voisin, lors d’un appel téléphonique samedi.

« Lula a souligné l’importance d’éviter les mesures unilatérales qui pourraient aggraver la situation » dans la région disputée de l’Essequibo, riche en pétrole, a déclaré la présidence brésilienne dans un communiqué.

Le président du Brésil, frontalier avec les deux pays, a répété la « préoccupation croissante » des autres pays d’Amérique du Sud qui avaient dans un communiqué commun jeudi soir invité « les deux parties au dialogue et à la recherche d’une solution pacifique ». « S’il y a une chose dont nous ne voulons pas, c’est une guerre en Amérique du Sud », avait clairement dit Lula.

Référendum portant sur l' annexion de l’Essequibo aux vastes gisements de pétrole

Quelque 125 000 personnes, soit un cinquième de la population du Guyana, vivent dans l’Essequibo, qui couvre les deux tiers de la superficie du pays. Ce territoire, qui s’étend sur les deux tiers du Guyana, est l’objet d’un très ancien contentieux territorial avec le Venezuela. La querelle a été ravivée par l’homme fort de Caracas, Nicolas Maduro, le 3 décembre, avec l’organisation d’un référendum portant sur son annexion. Le président vénézuélien s’est appuyé sur des résultats cousus main pour avancer des plans visant à transformer l’Essequibo en province vénézuélienne et pour ordonner au groupe public pétrolier PDVSA d’accorder des licences d’exploitation de pétrole et de gaz dans une région riche en énergies fossiles et en minerais de toutes sortes.

La découverte de vastes gisements de pétrole a donc ravivé le vieux conflit sur l’Essequibo, un territoire de 160 000 km² administré par le Guyana, mais que le Venezuela revendique en soutenant que la véritable frontière est celle datant de l’empire espagnol en 1777. Ce contentieux territorial est un héritage de la colonisation, en l’occurrence britannique, mais il existe des voies légales pour le résoudre, à commencer par un arbitrage de la Cour internationale de justice. Cette instance a été saisie en 2018 et elle s’est déclarée compétente en dépit des contestations de Caracas.

Le différend entre le Venezuela et le Guyana est porté devant la Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute juridiction de l’ONU, que le Venezuela refuse de reconnaître. Le Guyana soutient que les frontières ont été établies en 1899, alors que le Royaume-Uni était la puissance coloniale du territoire.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a finalement abordé la querelle le 8 décembre, sans prendre de décision. Une médiation du président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a toutefois abouti à un premier résultat. Nicolas Maduro devrait rencontrer son homologue du Guyana, Irfaan Ali, le 14 décembre, sur une île des Caraïbes. Malgré cela, les deux pays continuent d’échanger des déclarations acerbes, et le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni à huis clos vendredi soir, sans qu'aucun commentaire ne filtre.

A la veille d’une élection présidentielle prévue en 2024

La Russie, alliée du président vénézuélien Nicolas Maduro, qui a soutenu Vladimir Poutine dès les premières heures de l’invasion russe en Ukraine, appelle à « des solutions pacifiques et acceptables pour tous ». Washington, allié de Georgetown, affirme son « soutien inébranlable à la souveraineté du Guyana ». En réponse, Washington annonce abruptement la tenue de manœuvres militaires aériennes conjointes avec le Guyana, et Brasilia envoie des renforts militaires à la frontière entre les trois pays. Le ministre de la Défense vénézuélien qualifie de « provocation » les exercices militaires aériens annoncés par les États-Unis au Guyana.

Certains analystes estiment toutefois que la rhétorique nationaliste du pouvoir vénézuélien sur l’Essequibo, ainsi que le référendum du dimanche réclamant à 95 % le rattachement au Venezuela (selon des chiffres officiels contestés), sont une tentative de manipulation politique de Nicolas Maduro à moins d’un an de la présidentielle de 2024, où il vise un 3e mandat.


Cette tension est probablement entretenue par le Venezuela à des fins de politique intérieure. À la veille d’une élection présidentielle prévue en 2024, à laquelle il compte bien se représenter, le dirigeant de Caracas a tout intérêt à exploiter la corde nationaliste pour masquer le marasme dans lequel son pays est plongé et pour affaiblir son opposition. 

Des mandats d’arrêt ont déjà été émis par un ministère de la justice aux ordres contre des opposants, accusés d’avoir tenté de saboter le référendum du 3 décembre, notamment des proches de Maria Corina Machado, qui a remporté les primaires de l’opposition vénézuélienne en octobre et devrait donc affronter le président sortant.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

L'ARGENTINE ELIT UN PRESIDENT LIBERTARIEN 

AUX PROPOSITIONS CHOC

Jair Bolsonaro voulait "changer le destin du Brésil", Javier Milei promet, lui, de s’attaquer "à la tronçonneuse" aux problèmes de l’Argentine. L'économiste libertarien, admirateur de Donald Trump, a remporté dimanche l'élection présidentielle. 

S'il obtient les soutiens nécessaires au Parlement, il pourrait notamment mettre en œuvre une politique économique radicale.

Il a salué "une nuit historique pour l'Argentine".

L'économiste ultralibéral argentin Javier Milei, polémiste antisystème et admirateur de Donald Trump, a été élu président de l'Argentine, dimanche 19 novembre 2023. 

Il a remporté l’élection présidentielle argentine ce lundi, avec 55,6 % des voix contre 44,3 % pour son adversaire, le centriste Sergio Massa.

Les scandales politico-financiers à répétition ont progressivement érodé la confiance du peuple argentin en ses élus. 

En décembre 2022, l’ancienne présidente Cristina Kirchner a ainsi été condamnée à six ans de prison pour "administration frauduleuse" au préjudice de l’Etat. En se distanciant des politiques, Javier Milei a réussi à conquérir le cœur des Argentins, écœurés par des années de corruption et étranglés par une inflation qui s’élève à 143 % sur un an.

Le nouveau dirigeant argentin, qui se définit volontiers comme "anarcho-capitaliste", propose notamment une dollarisation de l'économie du pays et un "traitement de choc" budgétaire. Il rejette également la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique et s'oppose au droit à l'avortement.

L'adoption du dollar pour remplacer le peso

L' homme politique se présentant comme "antisystème" a promis à la troisième économie d'Amérique latine une thérapie de choc impliquant d'importantes coupes budgétaires, allant jusqu'à suggérer la suppression totale de plusieurs ministères, dont celui de la Santé et des Transports.

Économiste de formation et élu député en 2021, il a défini comme mesure clé de son mandat la dollarisation de l'économie argentine, face à une inflation galopante dépassant 142% sur un an, selon la Banque centrale du pays. Il prévoit de remplacer le peso, "qualifié d'excrément", par le dollar d'ici 2025. 

Plus de 200 économistes jugent cela un "mirage", anticipant une fragilité accrue face aux "chocs externes" et des périodes de récession avec un taux de chômage élevé.
En parallèle, le nouveau président souhaite "dynamiter" la Banque centrale argentine.

Une "tronçonneuse" pour les dépenses publiques

Lors de sa campagne présidentielle, Javier Milei a brandi, à plusieurs reprises, une tronçonneuse, symbole des coupes budgétaires drastiques à venir en cas de victoire. Le nouveau président entend réduire les dépenses publiques de 15% du PIB et en finir avec "cette aberration appelée justice sociale, synonyme de déficit budgétaire". 

Il projette de réduire les dépenses publiques de 15% du PIB, privatiser les 34 entreprises publiques, supprimer des subventions sur le gaz et l'électricité, et instaurer un système d'appel d'offres privé pour les travaux publics. 

Il compte également réduire le nombre de ministères, mettre fin aux retraites des anciens présidents, juges, et diplomates, tout en diminuant les fonds versés aux provinces.

Bien que Javier Milei ait tenté d'apaiser les inquiétudes en fin de campagne, assurant ne pas privatiser la santé et l'éducation, ses positions antiféministes suscitent des préoccupations. Il propose de supprimer le ministère des Femmes, des Genres et des Diversité déclarant en mai 2022 : 

"Je ne m'excuserai pas d'avoir un pénis" et niant les inégalités salariales malgré un écart de 27,7% en Argentine. 

Il s'oppose au droit à l'avortement, légalisé jusqu'à la 14e semaine de grossesse en décembre 2020, considérant l'IVG comme un meurtre. Javier Milei souhaite organiser un référendum sur le sujet : "Évidemment, la femme a les droits sur son corps, mais l'enfant n'est pas son corps", estime-t-il.

Le nouveau président soutient la primauté des libertés individuelles sur des sujets tels que la légalisation des drogues, la dérégulation de la vente d'armes, et propose une "solution de marché" pour le don d'organes.

Il défend toutefois la primauté des libertés individuelles sur d'autres sujets, comme la légalisation des drogues "tant que cela n'implique pas l'aide de l'Etat". Le nouveau président argentin se dit, en outre, en faveur de la dérégulation de la vente d'armes, mais également d'une "solution de marché" pour le don d'organes.

Un programme climatosceptique

Sur le plan environnemental, Javier Milei adopte une position climatosceptique, niant le réchauffement climatique dû aux activités humaines. Il refuse l'adhésion à l'agenda 2030 de l'ONU et va jusqu'à défendre l'idée de privatiser des fleuves en Argentine.
"Il existe, dans l'histoire de la Terre, un cycle de températures", avait-il aussi déclaré début octobre lors de la campagne présidentielle Le nouveau président argentin est allé jusqu'à défendre l'idée de privatiser des fleuves en Argentine

"Si l'eau se fait rare, elle arrête de ne rien valoir et alors un commerce commence, et vous allez voir comment la pollution [des entreprises] se termine", a-t-il notamment déclaré pendant la campagne.

Un nouveau président aux " mains liées "

Mais entre l'exercice de charme initial et la matérialisation des engagements de campagne, le chemin à parcourir s'avère cependant particulièrement exigeant. Les leaders populistes tendent à présenter des propositions politiques souvent axées sur la rupture avec la réalité. Cette approche se révèle très efficace lors de la conquête du pouvoir, mais elle prend une tout autre dimension une fois que celui-ci est acquis, met en garde et auteur de Géopolitique de l’Amérique latine.

Bien que Javier Milei ait forgé son image en marge des coulisses du pouvoir argentin, c'est néanmoins le soutien de la droite qui l'a propulsé à la présidence. 

Selon le spécialiste de l'Amérique latine, Christophe Ventura, directeur de recherche à l'Iris "le véritable architecte de sa victoire est le bloc de droite qui l'a appuyé au second tour pour empêcher les péronistes, incarnés par la candidature de Sergio Massa, de rester au pouvoir."

Des alliances lui seront toutefois indispensables pour mener à bien son programme. Au Parlement, son parti n'est que la troisième force, derrière les blocs de centre-gauche et de centre-droit. Pour le moment, Javier Milei ne dispose que de 38 députés sur les 257 que compte le Parlement argentin. 

Or pour légiférer en Argentine, il faut un quorum, c’est-à-dire la moitié des députés plus un. Il en est très loin. 

Le nouveau président va "avoir les mains liées", car il est "peu probable qu’il réussisse à constituer une majorité" au Parlement. La moitié des parlementaires a été renouvelée au premier tour de la présidentielle et la seconde moitié le sera lors d’élections dans deux ans.

Javier Milei se trouve donc dans l’obligation de former des alliances et, donc, probablement de mettre de l’eau dans le vin de ses déclarations chocs de campagne. 

Si Javier Milei parvient à obtenir les soutiens nécessaires, il souhaite mettre en place pour mettre fin, comme il l'affirme, "à la décadence argentine" des mesures choc.

La question cruciale demeure donc de savoir dans quelle mesure cette alliance de circonstance pourrait perdurer.

Les Argentins qui " arrivent à peine à survivre", ont choisi la " tronçonneuse " à  la continuité péroniste qui n'a cessé de les enfoncer dans la pauvreté...




Jaimie Potts pour DayNewsWorld

PRESIDENTIELLE EN ARGENTINE 

QUI DES DEUX CANDIDATS DIAMETRALEMENT OPPOSES DEVIENDRA PRESIDENT ?

Les Argentins votent ce dimanche 19 novembre pour désigner leur président de la République. Ils ont le choix entre Sergio Massa, l’actuel ministre de l’Économie soutenu par les péronistes, et Javier Milei, un nouveau venu dans la vie politique argentine, qui a surpris en s’imposant pour ce second tour qui désignera l’homme qui sera à la tête de l’État pour les quatre ans à venir. Milei a obtenu le soutien de la droite traditionnelle représentée par Patricia Bullrich, arrivée en troisième position lors du premier tour.

Le 22 octobre 2023, les Argentins se sont déplacés aux urnes pour le premier tour de l’élection présidentielle. Le candidat du bloc gouvernemental et actuel ministre de l’Économie, Sergio Massa, est arrivé en tête avec 36,6 % des voix, devançant le libertaire Javier Milei, à 30 %. Ils disputeront tous deux le second tour le 19 novembre prochain, en vue d’une investiture le 10 décembre.

Javier Milei en tant qu'outsider "le Trump argentin"

Dans la campagne présidentielle actuelle, Javier Milei se démarque en tant qu'outsider. Cet économiste de formation s'est fait connaître grâce à ses chroniques à la télévision argentine. Il y a deux ans, il a réalisé une percée électorale lors des législatives partielles à Buenos Aires, obtenant 17 % des voix. Surnommé "El Loco" ("le fou"), Javier Milei est un personnage public atypique. Il a baptisé ses chiens du nom d'économistes libéraux et aurait recours à une voyante pour prendre des décisions politiques.

Réformer profondément l'État.

Alors que les Argentins sont épuisés par le surendettement et la montée des prix, Javier Milei , 53ans, met en avant sa formation en économie et propose des mesures choc. Il prône d'importantes réductions d'impôts, la flexibilisation du droit du travail, des privatisations et la suppression des aides sociales. Javier Milei a « l’État paternaliste » en ligne de mire. 

Ce « plan tronçonneuse », comme il l’appelle, doit en finir avec la justice sociale, qu’il estime « synonyme de déficit budgétaire ». Un discours radical, alors même que l’Argentine peine à sortir la tête de l’eau, l’inflation se situant autour de 140 % en 2023. S’il est élu, Javier Milei a ainsi promis de « dollariser » l’économie argentine, assurant que cela casserait la hausse des prix.

 Autoproclamé "anarcho-capitaliste", il se décrit comme libertarien, avec une touche libertaire. Il se dit ainsi opposé à l'avortement, mais envisage un marché de la vente d'organes.

Il a rapidement gagné en popularité grâce à ses idées audacieuses et à son langage incisif, parfois insultant. Lors de ses rassemblements, il exhorte ses électeurs "Qu'ils s'en aillent tous, qu'il n'en reste plus un !", scande-t-il lors de ses meetings, où il promet à de dégager "à coups de pied au cul" la "caste politique qui parasite" l'Argentine.. S'auto-désignant comme "anarcho-capitaliste", il se définit comme libertarien.

Javier Milei est également un showman. Lors de ses meetings, il se décrit comme "le lion" qui sauvera l'Argentine, en référence à sa coiffure ébouriffée, et scandant son slogan provocateur : 

"Vive la liberté, bordel !" Il promet de redonner à l'Argentine son statut de "puissance mondiale" et de faire du pays une "terre promise" d'émigration, à l'instar du début du XXe siècle. Cette quête d'une "grandeur retrouvée" rappelle l'admiration qu'il a exprimée à plusieurs reprises pour Donald Trump. Par le passé, Javier Milei a également été footballeur et chanteur de rock, des éléments qu'il met en avant sur les réseaux sociaux pour renforcer sa popularité.

En pleine crise inflationniste avec une augmentation des prix de 138 % en un an, le candidat "anti-système" qui souhaite mettre fin à la "justice sociale", conserve de solides chances de remporter l'élection.

Le ministre de l'Économie Sergio Massa héritier du péronisme

D'un autre côté, son adversaire Sergio Massa place l'économie au centre de son programme, cherchant à renforcer les entreprises publiques. Ayant précédemment accordé de nombreuses dépenses budgétaires pour atténuer l'impact de l'inflation, le candidat centriste doit désormais défendre son bilan. Il s'engage à augmenter l'excédent de la balance commerciale, à rembourser la dette contractée auprès du Fonds monétaire international, et à rétablir l'ordre fiscal.

Se positionnant au-dessus des clivages politiques, Sergio Massa aspire à être le candidat de l'unité. Après l'annonce des résultats, il a promis de former un "gouvernement d'unité nationale", ouvrant ainsi la porte à des alliances à gauche et à droite. Il lance un appel à tous ceux qui partagent les valeurs démocratiques.


Quant à Javier Milei, il tend la main à la coalition de centre-droit qui a obtenu 23,6 % des voix, déclarant : "Travaillons ensemble pour changer notre pays".

 L'issue de l'élection reste incertaine, et le second tour est prévu pour le 19 novembre.

Il reste à voir comment les électeurs qui n'ont pas voté pour les deux principaux candidats influenceront le résultat, avec Sergio Massa ayant une réserve de voix à gauche, mais potentiellement besoin de gagner des voix du côté de la droite traditionnelle plutôt alliée à son rival.




Jaimie Potts pour DayNewsWorld

EQUATEUR LE REDOUTABLE GANG LOS CHONEROS RESPONSABLE DE L 'ASSASSINAT DU CANDIDAT

A LA PRESIDENTIELLE FERNANDO VILLAVICENCIO ?

La semaine dernière, le candidat centriste à la présidentielle Fernando Villavicencio, deuxième favori dans les sondages, a été abattu lors d'un rassemblement politique.

Six Colombiens ont été arrêtés et un septième est mort dans un échange de tirs avec la police.

L'assassinat du politicien, qui a choqué le pays, s'est produit avant les élections générales prévues le 20 août. Cet ancien journaliste avait dénoncé la corruption et reçu des menaces de mort du gang de trafiquants Los Choneros.

L'enquête sur l'assassinat du candidat à l'élection présidentielle équatorienne, tué en pleine rue mercredi à Quito, ne fait que débuter mais les soupçons de la police sont bel et bien portés sur Adolfo "Fito" Macias, leur chef de file.

Adolfo "Fito" Macias, leur chef de file.

"Fito" , chef du redoutable gang "Los Choneros", a été transféré samedi vers une prison de haute sécurité. Une opération menée par 4000 militaires et policiers, lourdement armés, trois jours après l'assassinat du candidat à la présidentielle Fernando Villavicencio.

"Fito", de son vrai nom Adolfo Macías, est aujourd'hui le seul membre fondateur des "Choneros" encore en vie. Créée dans les années 90, l'organisation criminelle s'est structurée autour du narcotrafic, n'hésitant pas à faire usage de la violence pour régner sur les routes du trafic de cocaïne dans le Pacifique. Dans le pays, de nombreuses bandes rivales s'affrontent depuis des années pour conserver leur influence et leurs réseaux de commerce illégal.

L'homme est décrit comme agissant "sous les radars" par l'ONG Insight Crime, une fondation qui analyse les dynamiques des bandes armées en Amérique latine.

"Fito" s'était depuis fait discret publiquement, jusqu'à une apparition vidéo quelques jours avant la mort de Villavicencio. Il avait alors annoncé une trêve de paix avec des groupes rivaux armés, comme "Los Lobos" ou "Los Tiguerones", deux autres gangs qui sèment la terreur en Équateur.

 "Extrême violence criminelle"

Le taux d'homicides lié au trafic de drogue, de 26 pour 100.000 habitants depuis le début de l'année, a presque doublé par rapport à l'an dernier et marque un record. Les victimes de violence sont des maires, des juges, des procureurs et des dizaines de civils sans casier judiciaire. Rappelant les méthodes des narcos mexicains, des cadavres démembrés ont commencé à apparaître dans les rues du pays, des corps pendus à des ponts et des enlèvements pour extorsion se sont multipliés, laissant dans le meilleur des cas, les victimes amputées d'un doigt ou d'une oreille.

26 gangs liés au trafic de drogue.

Le président Guillermo Lasso, qui a lutté contre les gangs, mais sans parvenir à endiguer la criminalité, a accusé le "crime organisé" d'avoir commandité le meurtre de M. Villavicencio.

Selon le ministre de l'Intérieur, Juan Zapata, plus de 13 organisations criminelles opèrent en Équateur, dont Los Choneros, la plus ancienne et la plus puissante, désormais alliée au cartel mexicain de Sinaloa.

Mais le renseignement militaire recense jusqu'à 26 gangs liés au trafic de drogue. Los Lobos, le principal gang rival de Los Choneros, est associé au cartel mexicain Jalisco Nueva Generación.

La guerre contre la drogue au Mexique et en Colombie a conduit des cartels de ces deux pays, en plus de mafias albanaises, à s'installer en Equateur, où bénéficier de la porosité des frontières, de l'économie "dollarisée", de la corruption de l'État et du manque de contrôle sur le blanchiment d'argent .Pour le trafic de drogue, les ports du Pacifique, point de départ de la cocaïne vers l'Europe et les États-Unis, sont stratégiques.

Le premier tour de l'élection est toujours prévu le 20 août. L'actuel président, Guillermo Lasso, a décrété l'état d'urgence pour garantir la bonne tenue du scrutin.




Jenny Chase pour DayNewsWorld

VERS UNE ESCALADE DU CONFLIT

AVEC LA LIVRAISON D'ARMES NUCLEAIRES

TACTIQUES PAR LA RUSSIE A LA BIELORUSSIE ?

Le 25 mars, et alors que la Russie a suspendu ses engagements pris dans le cadre du traité de désarmement New START, le chef du Kremlin a confirmé que des armes nucléaires tactiques seraient bientôt stockées sur le territoire biélorusse.

 "Dix avions sont prêts à utiliser ce type d'armes. À partir du 3 avril, nous commencerons à former les équipages et le 1er juillet, nous terminerons la construction d'un entrepôt spécial pour les armes nucléaires tactiques sur le territoire de la Biélorussie ", a déclaré Vladimir Poutine. Cette annonce est considérée par certains comme une réponse à celle de Londres, lundi dernier, d’envoyer prochainement à l'Ukraine des munitions en uranium appauvri.

" Il n’y a rien d’inhabituel ici : les États-Unis font cela depuis des décennies. Ils déploient depuis longtemps leurs armes nucléaires tactiques sur le territoire de leurs alliés ", a poursuivi M. Poutine lors d’un entretien télévisé. " Nous sommes convenus de faire de même ", a-t-il ajouté, assurant avoir l’accord de Minsk.

Dans le cadre de l’Otan, l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et l’Italie ont à leur disposition des bombes nucléaires tactiques B-61, fournis par les États-Unis selon le principe dit de la « double-clé », c’est à dire qu’elles restent sous contrôle américain, les pays concernés ne fournissant que les chasseurs-bombardiers chargés de les mettre éventuellement en œuvre. En outre, des B-61 sont également stockées sur la base aérienne d’Incirlik [Tuquie]. Par ailleurs que Washington veut accélérer le déploiement de la B-61-12 LEP, c’est à dire version de cette bombe nucléaire tactique.

Aucune violation de nos engagements internationaux...

Cela étant, a poursuivi M. Poutine, " nous avons déjà aidé nos collègues bélarusses et équipé leurs avions […] sans violer nos engagements internationaux en matière de non-prolifération des armes nucléaires. Dix avions sont prêts à utiliser ce type d’arme ". A priori, le type d’appareil concerné serait bien le Su-30SM étant donné que les forces aériennes biélorusses en exploitent justement dix exemplaires.

Par ailleurs, le TNP, auquel le président russe a fait allusion, interdit aux puissances nucléaires [du moins, déclarées comme telles] de transférer des armes et des technologies nucléaires vers des pays non dotés… mais autorise le déploiement de telles armes à l’extérieur de leurs frontières, sous réserve qu’elles restent sous leur contrôle [comme c’est le cas pour les B-61 américaines au sein de l’Otan].

" Nous avons remis à la Biélorussie notre système Iskander bien connu et très efficace qui peut transporter [des armes nucléaires]. À partir du 3 avril, nous commençons à former les équipages. Et le 1er juillet, nous terminerons la construction d’un entrepôt spécial pour les armes nucléaires tactiques sur le territoire de la Biélorussie", a encore précisé M. Poutine.

Des propos qui font suite à la volonté britannique de livrer à l'Ukraine des obus à uranium appauvri. Un sujet sur lequel Vladimir Poutine a également tenu à apporter quelques précisions. La Russie a de quoi répondre. " Nous avons, sans exagérer, des centaines de milliers d'obus de ce type que nous n'utilisons pas pour l'instant ', a prévenu le président russe.

Il a qualifié ce type d'obus d'arme parmi "les plus dangereuses" et qui "génère ce que l'on appelle des poussières de radiation".

La vice-ministre britannique de la Défense Annabel Goldie avait confirmé lundi que le Royaume-Uni fournirait à l'Ukraine des obus à uranium appauvri, efficaces contre les chars et les autres véhicules blindés. Vladimir Poutine a également dit samedi considérer que les livraisons d'armes occidentales à l'Ukraine, vitales l'effort de guerre de Kiev, étaient une "menace" pour la Russie.

Une demande de la Biélorussie dénucléarisée

Mais c'est l’homme fort de Minsk, Alexandre Loukachenko, qui dès 2022 et avant l'entrée en guerre de la Russie en Ukraine, qui en demanda au président russe Vladimir Poutine des armes nucléaires tactiques.

En effet en signant les mémorandums de Budapest, peu après l’implosion de l’Union soviétique, le Kazakhastan, l’Ukraine et la Biélorussie s’engagèrent à rejoindre le Traité de non-prolifération [TNP] et à restituer à la Russie les armes nucléaires alors en possession contre la garantie de leur intégrité territoriale.

Plus, la Biélorussie acta sa dénucléarisation dans l’article 18 de sa Constitution, adoptée en 1994. Or, en 2022, et alors que la guerre en Ukraine était sur le point de commencer, ce texte fit l’objet d’une révision pour autoriser à nouveau le déploiement d’armes nucléaires sur le territoire biélorusse. L’homme fort de Minsk, Alexandre Loukachenko, fit savoir qu’il entendait faire une demande à Vladimir Poutine, le président russe, pour en obtenir.

En juin dernier, lors d’une rencontre à Saint-Petersbourg, le chef du Kremlin confirma que la Russie remettrait à la Biélorussie « un certain nombre de systèmes de missiles tactiques Iskander-M » pouvant tirer des engins « balistiques et de croisière avec des ogives conventionnelles ou nucléaires ». Et que les avions d’attaque Su-25 « Frogfoot » de la force aérienne biélorusses seraient « modernisés », alors que M. Loukachenko venait de lui demander des appareils capables de « transporter des charges utiles nucléaires » après avoir dénoncer les vols de bombardiers de l’Otan aux abords de son pays.

C'est une raison pour laquelle l’ancien secrétaire général de l’Otan Anders Fogh Rasmussen a déclaré que l'Occident a toujours un coup de retard.

"Notre stratégie d’y aller étape par étape a permis à Poutine de poursuivre son escalade guerrière. (…) Cette approche ne fonctionne pas pour gagner une guerre, vous devez surprendre et submerger votre adversaire !"

Les propos tenus par Vladimir Poutine ce 25 mars interviennent quelques jours seulement après avoir dit, dans sa déclaration commune avec le président chinois Xi Jinping, qu'une guerre nucléaire ne devait pas être déclenchée, car il ne pouvait y avoir de vainqueur...




Garett Skyport pour DayNewsWorld

LE PEROU FACE A UNE GRAVE CRISE POLITIQUE

 ET SOCIALE EN ETAT D'URGENCE

Rien ne va plus au Pérou où la colère ne redescend pas.

Des milliers de Péruviens s'apprêtent à converger vers Lima, lundi 16 janvier, pour réclamer la démission de la présidente Dina Boluarte, malgré l'état d'urgence déclaré samedi dans la capitale péruvienne et trois autres régions. Dimanche soir, des dizaines de manifestants, encadrés par un important dispositif policier, ont défilé pacifiquement du centre-ville jusqu'au quartier touristique de Miraflores, à Lima, aux cris de « Dina ordure, à bas la dictature » ou « Dina, corrompue assassine ! ».

Outre le départ de la cheffe de l'Etat, les manifestants réclament la tenue immédiate d'élections et la dissolution du Parlement. Ils veulent atteindre Lima pour donner davantage de poids à leurs revendications. Dans le reste du pays andin, les blocages, qui ont débuté mi-décembre, se poursuivent. Les heurts entre forces de l'ordre et manifestants ont déjà fait au moins 42 morts.

L'état d'urgence décrété dans plusieurs villes

Le gouvernement a donc décrété samedi 14 janvier l'état d'urgence dans la capitale Lima et plusieurs autres régions pour tenter de mettre fin aux manifestations qui secouent le pays depuis la destitution de l’ancien président Pedro Castillo.

Cette mesure, qui avait déjà été décrétée mi-décembre dans tout le pays, sera en vigueur pour 30 jours. Elle autorise l'armée à intervenir pour maintenir l'ordre et entraîne la suspension de plusieurs droits constitutionnels comme la liberté de circulation et de réunion et l'inviolabilité du domicile, selon un décret publié samedi soir au journal officiel.

Outre la capitale, les départements de Cuzco et Puno (sud) sont notamment soumis à l'état d'urgence, de même que le port de Callao, à côté de Lima.

Dina Boluarte, la « traîtresse »

Les protestations ont éclaté après la destitution et l'arrestation le 7 décembre du président socialiste Pedro Castillo, accusé d'avoir tenté de perpétrer un coup d'État en voulant dissoudre le Parlement qui s'apprêtait à le chasser du pouvoir.

Dina Boluarte, qui était la vice-présidente de Pedro Castillo, lui a succédé conformément à la Constitution et est issue du même parti de gauche que lui. Mais les manifestants, qui voient en elle une « traîtresse », exigent son départ ainsi que des élections immédiates.

Dina Boluarte refuse de démissionner.

« Nous espérons que cette situation changera radicalement et que la voie du dialogue sera rétablie », a déclaré le président du Conseil des ministres péruvien, Alberto Otarola, à la chaîne de télévision Latina. Il a également réaffirmé que Dina Boluarte « ne démissionnera[it] pas ». « Par sens de la responsabilité historique et parce que la démission de Dina Boluarte ouvrirait la porte à l'anarchie. Il serait irresponsable de la part de madame Boluarte de partir au moment où le pays traverse ces problèmes. »

Des élections anticipées en 2024

Mi-décembre, Dina Boluarte a annoncé qu'elle voulait avancer les élections à 2024. « Aucune vie ne mérite d'être sacrifiée pour des intérêts politiques. Je réitère mon appel au dialogue et à la renonciation à la violence, « avait lancé la présidente péruvienne sur Twitter, au lendemain de manifestations meurtrières qui se sont déroulées à Andahuaylas, à 750 km de Lima.

« J'ai décidé de prendre l'initiative d'un accord (...) pour avancer les élections générales à avril 2024 », au lieu de 2026, a-t-elle ajouté, dans un message télévisé à la nation, pour tenter de calmer les manifestants.

Une enquête ouverte contre la présidente

Au Pérou, une enquête pour « génocide, homicide qualifié et blessures graves »  a été ouverte par la procureure générale de l'État, mercredi 11 janvier, contre la présidente Dina Boluarte et plusieurs hauts responsables, après une sanglante répression de manifestations réclamant l’organisation d’élections anticipées.

La procureure de l'Etat, Patricia Benavides, a pris la décision « d'ouvrir une enquête préliminaire contre la présidente, Dina Boluarte, le président du Conseil des ministres, Alberto Otarola, le ministre de l'Intérieur, Victor Rojas, le ministre de la Défense, Jorge Chavez », a annoncé le parquet. Cette enquête concerne des faits de « génocide, homicide qualifié et blessures graves, commis pendant les manifestations des mois de décembre 2022 et janvier 2023 dans les régions d'Apurimac, La Libertad, Punon, Junin, Arequipa et Ayacucho », a-t-il ajouté.

Un énième rebondissement dans la grave crise que traverse le pays andin depuis plusieurs années, qui a atteint son paroxysme depuis la destitution de Pedro Castillo, le 7 décembre dernier. L'ancien président, candidat d'une coalition de gauche élu en 2021, est accusé de rébellion, après avoir tenté de dissoudre le Parlement qui cherchait à le chasser du pouvoir. Il a été maintenu en détention pour une durée de 18 mois par une décision de la Cour suprême péruvienne, le 15 décembre. Poursuivi pour « rébellion » et « conspiration », l'ex-président encourt dix ans de prison, selon le procureur Alcides Diaz.

« Le conflit risque de s’enliser », selon une spécialiste

« Je redoute qu’un point de non-retour ait été atteint, s’inquiète Camille Boutron, chercheuse à l'Institut de recherche stratégique de l'École militaire (Irsem) et spécialiste du Pérou. L’ouverture de l’enquête de la procureure générale pour homicide témoigne certes d’une forme d’indépendance de la justice, mais le conflit risque de s’enliser, surtout après un tel déploiement de violence. Cela va être très compliqué de calmer le jeu. »

En effet la situation est explosive au Pérou, où les manifestants réclament à la fois la destitution de la présidente, pourtant issue du même parti politique d’obédience marxiste que son prédécesseur, l’organisation d’élections anticipées et la rédaction d’une nouvelle Constitution.

Des demandes difficiles à satisfaire pour la présidente Dina Boluarte, confrontée à un Parlement refusant de se dissoudre, à un climat de tension compliquant l'organisation d’une nouvelle élection, et au marasme politique et institutionnel dans lequel le Pérou est embourbé depuis des années.

Un pays ingouvernable avec cinq chefs d'État en six ans

Depuis 32 ans, en effet, tous les présidents péruviens, à l’exception de deux d’entre eux, ont été emprisonnés ou mis en examen pour corruption. Le pays a connu pas moins de cinq chefs d’État différents durant les six dernières années, et les dirigeants qui se sont succédé entre 2001 et 2018 ont tous été corrompus par l’entreprise brésilienne de BTP Odebrecht. On est dans un cycle d’instabilité politique et institutionnelle extrêmement grave.

L’ancien président Pedro Castillo s’est révélé , quant à lui, incapable de gouverner durant son année et demie de mandat. Plus de 80 ministres se sont succédé sous son gouvernement, confronté au blocage systématique d’un Parlement dominé par une opposition de droite incarnée par la fille de l’ancien président Fujimori (1990-2000), condamné pour crimes contre l’humanité.

Un « jeu de massacre » entre élites, qui dure depuis des années et empêche la mise en place de réformes structurelles pourtant urgentes.

Une société en proie à des divisions profondes

La société péruvienne est en effet en proie à de fortes inégalités sociales et raciales et à des divisions profondes héritées de l’époque coloniale et de la guerre civile (1980-2000), accentuées par la violence de l’épidémie de Covid-19

De quoi expliquer l’exaspération de la population, confrontée à la décadence de sa classe politique. Un sentiment aggravé par l’absence de partis politiques, d’organisations de la société civile ou de structures syndicales à même de faire exister un dialogue entre la population et ses dirigeants.« Il n’existe aucune possibilité d’intermédiation entre les attentes de la population et ses gouvernants », déplore Jean-Jacques Kourliandsky , directeur de l'Observatoire de l'Amérique latine de la Fondation Jean-Jaurès.

« Les électeurs n’ont plus que la rue pour s’exprimer. Je ne sais pas comment les choses vont évoluer. »

« Le Pérou est complètement ingouvernable depuis des années », analyse Jean-Jacques Kourliandsky et chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).




Samantha Moore pour DayNewsWorld

 L'ATTAQUE DES LIEUX DU POUVOIR OU 

L'EMPRISE DU BOLSONARISME DANS 

LA SOCIETE BRESILIENNE

La démocratie a été attaquée dimanche 8 janvier 2023 au Brésil, mais le nouveau pouvoir de Lula a tenu. Des centaines de partisans de l’ancien président brésilien, Jair Bolsonaro, ont envahi le Congrès, le palais présidentiel et la Cour suprême à Brasilia.

Les faits

La zone près de la Place des trois pouvoirs, où se côtoient le Palais présidentiel de Planalto, la Cour suprême et le Congrès, avait été bouclée par les autorités, mais les bolsonaristes sont parvenus à rompre les cordons de sécurité. Les policiers, qui semblaient complètement débordés, ont tenté, en vain, de les repousser avec du gaz lacrymogène et des grenades assourdissantes.

Après plusieurs heures de chaos, les forces de l’ordre ont finalement repris le contrôle des bâtiments envahis et arrêté plus de 200 personnes, selon le ministre de la Justice et de la Sécurité Flavio Dino.

Le message des bolsonaristes semble limpide : ils ne comptent pas baisser les bras, malgré son investiture la semaine dernière.

Ces militants n’ont jamais reconnu la victoire - d’une courte tête - de Lula contre Jair Bolsonaro à la présidentielle d’octobre. Ce saccage intervient une semaine après l’investiture du nouveau président brésilien et ce, en l’absence de son prédécesseur : le leader d’extrême droite a quitté le Brésil en fin d’année pour rejoindre les Etats-Unis, fuyant ainsi des ennuis judiciaires.

Réaction du président Lula

Le président brésilien a très vite annoncé dimanche une « intervention fédérale » - soit la prise en main au niveau de l’Etat brésilien du commandement des forces de sécurité - pour reprendre en main la sécurité de la capitale.

Au lendemain de cette invasion « sans précédent dans l’histoire du Brésil », Lula s’est réuni avec les présidents du Sénat, de la Chambre des députés et de la Cour suprême au Palais présidentiel du Planalto. L’entrevue s’est conclue par un communiqué conjoint appelant à « la défense de la démocratie ». Condamnant une intervention menée par des « vandales fascistes », il a promis, au sujet des responsables, « de tous les retrouver », assurant qu’ils seraient « punis »

L’icône de la gauche brésilienne a estimé dimanche que son prédécesseur Jair Bolsonaro avait « encouragé » les « vandales fascistes » à mener cette action.

Jair Bolsonaro a réagi depuis la Floride

Depuis les Etats-Unis, Jair Bolsonaro a, dans une série de tweets, condamné « les déprédations et invasions de bâtiments publics ». Mais il a aussi « rejeté les accusations, sans preuve » de son successeur selon qui il aurait encouragé les violences.

Plusieurs de ses alliés se sont toutefois désolidarisés des violences, dont Valdemar Costa Neto, président du PL, le parti de Bolsonaro, qui a regretté « un jour triste pour la nation brésilienne ». Le gouverneur du district fédéral de Brasilia, Ibaneis Rocha, un autre allié de Jair Bolsonaro, a même présenté ses excuses au président Lula dans une vidéo. Il a qualifié les responsables des déprédations des bâtiments publics de « vrais vandales » et de « vrais terroristes ».

Condamnation unanime de la communauté internationale

Le président brésilien peut compter sur le soutien de la communauté internationale. La communauté internationale a massivement condamné l’attaque de ces symboles de la vie politique brésilienne. Les dirigeants américains, canadiens et mexicains ont condamné les attaques et assuré Lula de leur soutien, dans un communiqué commun lundi. Le pape argentin François a aussi dénoncé les violences. Joe Biden a jugé « scandaleuses » les violences des manifestants. « Utiliser la violence pour attaquer les institutions démocratiques est toujours inacceptable », a également tweeté son secrétaire d’Etat Antony Blinken. Le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador a pour sa part dénoncé « la tentative de coup d’Etat des conservateurs au Brésil ».

Le président du Conseil européen Charles Michel a exprimé sur Twitter sa « condamnation absolue » de cet assaut et son « soutien total au président Lula da Silva, démocratiquement élu par des millions de Brésiliens à l’issue d’élections équitables et libres ».

L’emprise durable du bolsonarisme sur la société brésilienne

Mais il faut garder en mémoire que Lula n'a remporté le second tour de l’élection présidentielle au Brésil que d’une courte tête face au président sortant, Jair Bolsonaro, à l’issue d’une campagne émaillée de troubles jusqu’au dernier jour. Et cette campagne extrêmement tendue aura confirmé l’emprise durable du bolsonarisme sur la société brésilienne.

Le bolsonarisme n'est pas mort comme le montrent les chercheurs Bruno Ronchi (Université de Rennes) et Lucas Camargo Gomes(Université Federal du Paraná au Brésil) dans un article paru dans TheConversation « Quel avenir pour le bolsonarisme ? » dont voici les analyses.

En effet, malgré la résurgence de l’insécurité alimentaire, les presque 700 000 décès provoqués par la pandémie de Covid-19 et la hausse de la déforestation, Jair Bolsonaro et son gouvernement ont conservé tout au long de son mandat une forte popularité auprès d’une partie importante de la population. Le dernier sondage Datafolha organisé avant le scrutin indiquait que 38 % des Brésiliens considéraient le gouvernement « bon » ou « très bon », tandis que 22 % le jugeaient « moyen » et 39 % « mauvais » ou « très mauvais ».Dans un pays où 48 % des électeurs ont un revenu familial inférieur ou égal à deux smic, le soutien de l’électorat populaire reste fondamental pour le maintien du potentiel électoral de Bolsonaro.

De fait l'adhésion au discours au bolsonarisme reste encore répandu dans le pays qui conçoit le leader et ses partisans comme des soldats dans la lutte contre « le système ». Ce « système » comprend, entre autres, les établissements d’enseignement supérieur, les institutions judiciaires, les ONG nationales et internationales, et même les Nations unies.

En outre, le discours bolsonariste insiste sur la nécessité de moraliser la société brésilienne. Cette moralisation ravive la mémoire des scandales de corruption qui ont éclaté durant les gouvernements du Parti des Travailleurs et exalte les valeurs traditionnelles – comme en témoigne le slogan bolsonariste souvent répété, « Dieu, patrie et famille ».

Bolsonaro apparaît alors comme le seul à pouvoir lutter contre ces forces et à « guérir » le Brésil en le débarrassant d’un système profondément corrompu.

De surcroît, il est important de souligner le soutien économique et moral apporté à Bolsonaro par certains secteurs, comme une partie des Églises évangéliques (en particulier pentecôtistes), de l’agrobusiness, du monde de l’entreprise, de la police et de l’armée.

L’attitude de certains membres des forces de l’ordre lors de l'assaut a d'ailleurs interrogé des observateurs. Certains n'ont-il pas été complaisants envers les manifestants ? Les barrières métalliques protégeant les bâtiments modernistes aux larges baies vitrées ont été enfoncées facilement par les militants bolsonaristes qui n’ont pratiquement rencontré aucune résistance de la police. Des policiers ont même ouvert le chemin aux manifestants, qu’ils ont escortés jusqu’à la place des Trois-Pouvoirs. C'est que les forces armées au sens très large sont également divisées et sont dans un conflit de loyauté à l’égard de légitimation du pouvoir central.

"Bolsonorisation de l'appareil d'Etat" ?

Le corps de la police militaire est infiltré par les Bolsonaristes ou en tout cas très sensible aux thèses de l’extrême droite : selon une étude récente du Forum Brésilien de la Sécurité Publique, 27% des membres de ce corps interagissent sur les réseaux sociaux avec les militants les plus radicaux de Jair Bolsonaro. Ce corps, c’est la plus grande force de police dans le pays: 500 000 hommes environ avec une police militaire par État. En l’occurrence, lors de ces assauts contre les institutions, il s’agissait donc de la police militaire de l’État de Brasilia, la capitale, dont le gouverneur et le chef de la sécurité publique, soupçonnés de sympathie avec les insurgés, ont été démis de leurs fonctions la nuit dernière. Le nom « police militaire » est trompeur : il s’agit vraiment d’un corps de police, chargé du maintien de l’ordre. Ce n’est ni l’armée (même si c’est un corps de réserve de l’armée), ni la police civile, qui elle est exclusivement une police judiciaire chargée des enquêtes au Brésil.

L'armée, à l'inverse, est un corps fédéral et jusqu’à présent en tout cas, elle présente un visage légaliste et respectueux des institutions démocratiques ; les casernes sont restées calmes, malgré les appels du pied des militants bolsonaristes qui réclament une « intervention militaire ». En décidant d'ailleurs de placer Brasilia sous contrôle fédéral, le président Lula a de facto décidé de faire confiance à l’armée, plutôt qu’aux polices militaires.

Comment Lula peut-il gouverner ?

Certes Lula a déjà commencé le coup de balai. Le chef de la police de Brasilia, Anderson Torres, un bolsonariste ancien ministre de la Justice, a été démis de ses fonctions. Dès dimanche soir, le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes a suspendu pour 90 jours de ses fonctions le gouverneur du district de Brasilia, Ibaneis Rocha, qui avait nommé Torres. Mais si Lula a gagné l’élection présidentielle, il doit composer avec un Congrès où les soutiens de l’ex-président sont nombreux et les Etats fédérés majoritairement acquis à Bolsonaro.

Lula va donc devoir s’employer pour reprendre le contrôle de « l’appareil d’Etat » (police, armées), infusé par les idées bolsonaristes, énonce Maud Chirio, maîtresse de conférences, spécialiste de l’histoire de la dictature militaire brésilienne. « Lula est confronté à une bolsonarisation de l’appareil d’Etat qui peut l’empêcher de gouverner », analyse la chercheuse.

Les effets à long terme

Mais au vu de l’enracinement bolsonariste dans la société brésilienne, il est important d’envisager les effets à court et à long terme qu’il produit sur cette jeune démocratie, selon les deux chercheurs Bruno Ronchi et Lucas Camargo Gomes. Les attaques incessantes dirigées vers les autres pouvoirs, en particulier la Cour suprême, accentuent la méfiance à l’égard des institutions dont la mission est de sauvegarder l’État de droit. Ancré dans la Constitution de 1988, dont la promulgation scelle la fin de la dictature militaire, ce cadre institutionnel affichait des signes de corrosion bien avant l’arrivée de Bolsonaro au pouvoir.

Face à la succession de crises et de reconfigurations survenues depuis la dernière décennie, marquée par la destitution de Dilma Rousseff en 2016, ainsi que par de nombreux scandales de corruption, le mécontentement généralisé devient de plus en plus palpable. Le bolsonarisme apparaît alors comme l’expression de l’antipolitique, partant de l’idée que tous ceux qui se soumettent au système sont corrompus...

« Les scénarios qui se dessinent pour l’avenir de la démocratie brésilienne ne laissent pas entrevoir un « retour à la normalité démocratique » facile à opérer. Le phénomène observé actuellement se caractérise bien davantage par la déstructuration d’un cadre institutionnel historiquement situé qui montrait déjà ses limites. », concluent les chercheurs.

« Même si la victoire de Lula était acceptée par Bolsonaro et ses partisans, il faudrait un travail de fond du nouveau gouvernement pour se réadapter aux nouvelles méthodes d’action politique, face à une opposition bolsonariste qui sera sans doute féroce et déterminée à revenir au pouvoir au plus vite. »




Garett Skyport pour DayNewsWorld

LE COME-BACK DE LULA A LA TETE DU BRESIL

Acclamé par une impressionnante marée rouge de centaines de milliers de partisans massés sur l'Avenida Paulista de Sao Paulo, Lula a prôné la « paix et l'unité" »après son élection d'une courte tête à la présidence du Brésil. L’ancien président Luiz Inacio Lula da Silva a été élu, dimanche 30 octobre, à la tête du Brésil avec 50,90% des voix, selon les résultats définitifs, contre 49,10% pour le chef d'État sortant d'extrême droite, Jair Bolsonaro. Le Tribunal supérieur électoral (TSE) a déclaré, dimanche soir, le candidat de gauche Luiz Inacio Lula da Silva élu président de la République, jugeant l'écart impossible à rattraper après le dépouillement de 98,95% des voix. Avec environ 49,10% des suffrages, le candidat d'extrême droite Jair Bolsonaro devient le premier président sortant du pays à échouer à se faire réélire.

L'écart entre les deux opposants est très court, dans un pays de 215 millions d'habitants dont près de 156 millions d'électeurs obligés de s'exprimer, le vote étant obligatoire. La marge est bien plus étroite que ce que prédisaient les sondages, qui avaient déjà sous-estimé le score de Jair Bolsonaro avant le premier tour. L'écart, de moins de deux points de pourcentage, est le plus serré entre deux finalistes de la présidentielle depuis le retour à la démocratie après la dictature militaire (1964-1985)

La victoire de Lula a été saluée par toutes les dirigeants du monde entier, soulagés et quelque peu étonnés sans doute comme la presse internationale « de cet incroyable retour en force de Lula », titre le Guardian, « un retour extraordinaire pour un homme qui était en prison pour corruption il y a encore 3 ans », souligne de son côté le Wall Street Journal.

C'est donc un come-back historique pour cet ancien métallo de 77 ans, qui débutera le 1er janvier son troisième mandat, 12 ans après avoir quitté le pouvoir sur une popularité record (87%). Mais aussi après être passé 580 jours par la case prison, après des condamnations pour corruption finalement annulées pour vice de forme. « On m'avait enterré vivant! », a lancé l'icône inoxydable de la gauche, qui a comparé sa victoire à une « résurrection ».

Immédiatement après l'annonce officielle des résultats, Lula a réagi dans un tweet : « Démocratie », avec une photo de sa main gauche – dont il a perdu un doigt lors d'un accident de travail – sur un drapeau brésilien.

L’artère principale de la ville, l’avenue Paulista, était noire de monde dans une explosion de joie, en attendant l’arrivée de Lula. Quand il a pris la parole, le désormais président élu a promis à ses sympathisants que « la roue de l'économie recommencera à tourner ».

« Le Brésil a besoin de paix et d'unité », a déclaré Lula, ajoutant que son pays était « de retour » sur la scène internationale et ne voulait plus être un « paria ». « Le Brésil et la planète ont besoin d'une Amazonie en vie », a ajouté l'icône de la gauche dans son discours de victoire, alors que Jair Bolsonaro s'est attiré les critiques de la communauté internationale pour la déforestation record de la plus grande forêt tropicale du monde sous son mandat.

La « re-démocratisation du Brésil est en marche » estime encore le quotidien brésilien qui mesure néanmoins les « énormes défis » qui attendent Lula pour son 3ème mandat « alors que le pays qu'il va diriger dans 2 mois est au bord de la récession, avec une inflation galopante, une croissance faible , un pays au bord de la faim et de la misère », détaille O'Globo à l'instar de la Folha de Sao Paulo qui ajoute à ces difficultés économiques « un congrès au main des bolsonaristes » dans un pays fracturé.

« Il ne s'agit pas seulement de sauver la forêt amazonienne, et de sortir 33 millions de brésiliens de la pauvreté » insiste également le correspondant d'El Pais, « la tâche est encore plus difficile, Lula va devoir convaincre les brésiliens de nécessité d'unir leurs forces et d'entamer une reconstruction nationale ».

« Un défi titanesque », estime le quotidien espagnol.

Le futur président va affronter de difficiles choix économiques et sociaux, dans un pays qui a négligé son industrie au profit de ses matières premières.

De fait, Lula devra faire preuve de tous ses talents de négociateur d’ancien syndicaliste métallo pour tenter de gouverner face à un Congrès plutôt acquis à son opposant, ex-militaire plus porté à l’outrance qu’au compromis. Car en même temps que la présidentielle, les Brésiliens ont voté pour le renouvellement des députés, sénateurs et gouverneurs des Etats de la fédération, et les ultraconservateurs ont partout percé.

Redresser l'économie, le plus grand défi de Lula

Avec si peu de marge de manœuvre, par facile pour Lula de s’attaquer à son plus grand défi : redresser l’économie, structurellement affaiblie. Dès les dernières années de Lula selon certains, sous l’égide de sa successeure Dilma Rousseff selon d’autres , renonçant à continuer de réformer, les dirigeants ont préféré faire grossir l’Etat et surfer sur un boom des matières premières porté par la découverte de gisements de pétrole offshore. Du coup, l’économie plongea dans la récession en 2015 et 2016 avec la baisse brutale des cours mondiaux du soja, du sucre et du fer, révélant les faiblesses du modèle brésilien. Depuis, la croissance du pays a été en moyenne de 0,3% par an, moins de la moitié de sa croissance démographique.

Comment financer les promesses de campagne?

L’industrie manufacturière ne représente plus que 10% du PIB brésilien, contre 15% en 2004. « Sa seule politique économique a été d’abattre des arbres et de planter du soja », déplore Moisés Selerges, le président du syndicat des métallurgistes. De fait, les revenus du secteur agroalimentaire ont explosé sous son mandat. Ils pèsent 28% de l’économie et le Brésil est devenu le troisième exportateur mondial agricole, derrière les Etats-Unis et l’Union européenne…

Aujourd’hui, la pauvreté progresse, le chômage atteint près de 15% et la répartition des richesses est plus inégale que jamais, dans une économie retombée à la douzième place mondiale. De l’avis d’Arminio Fraga, qui dirigeait la banque centrale sous la présidence de Cardoso, retrouver une croissance saine nécessite trois grandes réformes, de l’éducation et de la formation, de l’Etat et du budget, et une meilleure politique environnementale. Aujourd’hui, la dépense publique avoisine les 40% du PIB, un taux similaire à de nombreux pays riches, mais les services publics sont bien plus médiocres. Près de 80% des dépenses sont absorbées par les salaires et les pensions, contre moins de 60% dans la plupart des pays. Et l’investissement public ne représente que 2% du PIB.

Le Brésil dispose malgré tout de solides atouts. Le monde a besoin de son abondante production alimentaire et énergétique. Son gouvernement emprunte à des investisseurs locaux, et pas en devises étrangères. Sa situation budgétaire est donc moins fragile que celle de l’Argentine. Mais pas de quoi financer toutes les promesses de campagne de Lula, l’augmentation du salaire minimum, la suppression de l’impôt sur le revenu pour les foyers modestes, une hausse des aides sociales et une reprise des investissements publics.

Jair Bolsonaro toujours muré dans le silence

Le silence du chef de l'Etat sortant était troublant, y compris sur les réseaux sociaux, ou il est d'habitude très actif. C'est la première fois qu'un président brésilien échoue dans sa tentative de réélection. « À partir du 1er janvier, je vais gouverner pour les 215 millions de Brésiliens et Brésiliennes, pas seulement ceux qui ont voté pour moi », a dit Lula.

« Personne ne veut vivre dans un pays divisé, en état de guerre perpétuelle. Ce pays a besoin de paix et d'unité. (...) Il n'y a pas deux Brésil, nous sommes un seul peuple, une seule nation », a insisté l'icône de la gauche.

Un étrange silence selon O'Globo qui note « que c'est la 1ère fois qu'un candidat à la présidence ne reconnaît pas sa défaite le jour même ». Après l'annonce de la victoire de Lula hier soir « Jair Bolsonaro aurait été directement se coucher » dit encore le quotidien brésilien qui estime « qu'il y a une inquiétude raisonnable quant à la réaction à venir du vaincu », Bolsonaro ayant préparé le terrain « pour contester une défaite avec depuis des mois des allégations de fraude », souligne également le Washington Post. Le président sortant n'a en effet pas encore réagi aux résultats. Selon le quotidien Folha de São Paulo, depuis sa défaite, Jair Bolsonaro s'est enfermé seul avec son fils dans le palais présidentiel, refusant de parler à ses ministres par téléphone et de les recevoir.

Au début de la campagne, il avait menacé de ne pas reconnaître les résultats, mettant notamment en cause le système de vote électronique. Il a ensuite modéré son propos au fur et à mesure, affirmant finalement que « celui qui a le plus de voix gagne, c'est la démocratie ».

« Acceptera-t ‘il la défaite ? » s’interroge ainsi également le New York Times. « Les deux mois et demi qui restent avant l'investiture de Lula en janvier prochain s'annoncent en tous cas tumultueux », estime de son côté le correspondant d'El Pais, qui ne croit pas à une transition en douceur alors que d'ici à janvier « Bolsonaro conserve tous ses pouvoirs présidentiels »

La corruption systémique

En revanche, certains de ses proches comme Arthur Lira, président de la Chambre des députés, ont reconnu rapidement la défaite de leur candidat. Il faut « tendre la main à nos adversaires, débattre, construire des ponts », a déclaré Arthur Lira.

« Il y a une force d’inertie dans le système politique brésilien qui a un côté redoutable, c’est la corruption systémique. Mais l’avantage, c’est que ça garantit une certaine stabilité », expliquait ce lundi matin Armelle Enders, professeure d'histoire contemporaine à l'université Paris VIII. Il est « déterminant qu'Arthur Lira ait immédiatement reconnu la victoire de Lula et proposé de travailler avec lui. Il avait déjà travaillé avec lui, tous ces gens qui se sont ralliés à Bolsonaro ont travaillé y compris avec Dilma Roussef.

Donc, ils sont aimantés par le pouvoir fédéral et l’accès au coffre public. Ce n’est peut-être pas une bonne motivation, mais ça garantira la stabilité. »




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

PRESIDENTIELLE AU BRESIL

 DYNAMIQUE FAVORABLE POUR JAIR BOLSONARO

Jair Bolsonaro est particulièrement satisfait d’avoir « vaincu les mensonges » des sondages qui le donnaient parfois perdant dès le premier tour. Dans un climat de polarisation extrême, les partisans de Lula s 'étaient mis à rêver d’une victoire par KO de Lula qui allait reléguer Jair Bolsonaro aux oubliettes de l’Histoire. Or ce dimanche soir autour de 22 heures, le verdict des urnes était formel : non seulement il y aurait un deuxième tour le 30 octobre, mais celui-ci s’annonce très serré et imprévisible.

Bolsonaro talonne Lula, un 2e tour le 30 octobre

Si l’ancien président Lula est arrivé en tête du premier tour de la présidentielle, le président sortant Jair Bolsonaro a beaucoup mieux résisté que prévu. Luiz Inacio Lula da Silva, icône de la gauche brésilienne, a certes remporté 48,4 % des voix, devant le président, à 43,20 % mais cette courte victoire est des plus décevantes pour Lula, auquel les sondages promettaient une large avance, voire un triomphe dès le premier tour. Cinq points séparent donc les deux candidats, alors que pendant des mois, les sondages prédisaient un écart d’au moins 15 points entre l’ancien président de gauche et le président d’extrême droite.

Le président sortant a obtenu ses meilleurs scores dans les régions du centre-ouest, du sud et du sud-est, note le journal brésilien Folha de São Paulo. Dans l'état de Roraima, au nord-ouest du pays, Jair Bolsonaro a recueilli 69,6% des voix. Bolsonaro est assez fort dans le sud du pays, une région blanche qui est le cœur de la ruralité brésilienne, avec de grands exploitants agricoles conservateurs.Les bons scores du président-candidat se retrouvent à São Paulo, cœur économique du Brésil ainsi qu'à Rio de Janeiro.

Avec 43 % des voix, Jair Bolsonaro améliore son score de 2018 abordant le deuxième tour dans une dynamique favorable : il peut en effet envisager la victoire s’il parvient à mobiliser une partie des électeurs qui ont voté pour Simone Tebet, la candidate de centre droit qui a réalisé 4,16 % des voix, ou pour Ciro Gomes (centre gauche, 3,04 % des voix) et une fraction des 20,9 % de Brésiliens qui ne sont pas allés voter ce dimanche.

Comme pour Jair Bolsonaro, l'ancien président de gauche a « fait fort là où il devait faire fort », soit dans la région du Nordeste, plus pauvre et rurale. Lula réalise son meilleur score (74,2%) dans l'Etat du Piauí, relève le journal brésilien Folha de Sao Paulo.

Avec 48 % des voix, Lula semble lui avoir fait le plein de voix même s'il va tenter de rallier ces électeurs qui feront pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Il devra donc affronter son ennemi juré lors d’un 2e tour, prévu par la loi électorale le 30 octobre.

Un raz-de-marée bolsonariste aux législatives et gouvernatioriales

Ce résultat rebat totalement les cartes de cette élection présidentielle scrutée de près. En effet, le président sortant enregistre aussi des résultats bien meilleurs que ce que prédisaient les sondages pour les autres scrutins du jour : ceux qui renouvellent les deux chambres du Congrès et élisent les gouverneurs des 27 États brésiliens.

Selon les analystes, le Parti libéral (PL), parti de l’actuel président d’extrême droite, est en passe d'obtenir le plus grand nombre de sièges à la Chambre des députés. Au Sénat, le PL et ses alliés ont remporté au moins 14 des 27 sièges à pourvoir.

Concernant les gouverneurs, le candidat du Parti libéral Claudio Castro a été réélu gouverneur de l’État de Rio dès le premier tour. La plus grande surprise a toutefois été l’arrivée en tête de Tarcisio Freitas dans l’État de São Paulo, ancien ministre de l’Infrastructure de Jair Bolsonaro, qui affrontera Fernando Haddad, dauphin de Lula et ancien maire de la mégapole de São Paulo. Le Parti des Travailleurs de Lula était pourtant annoncé comme en tête dans les sondages dans l’État le plus peuplé du Brésil.

Au plan national comme au niveau local, la dynamique électorale semble plus favorable à Jair Bolsonaro qu’au camp du Parti des travailleurs et de ses alliés.

Une campagne acharnée pour le second tour

Cette courte victoire de Lula au premier tour de la présidentielle est le présage d’un mois de campagne acharnée jusqu’au 30 octobre, date du second tour des élections. Dimanche soir, les deux candidats arrivés en tête ont réagi à l'issue des résultats.

«Dès demain, nous serons déjà en campagne. Ne vous reposez pas », a tweeté dans la soirée le leader de gauche Lula. « C'est juste une prolongation. Je peux vous dire que nous allons gagner cette élection (...) La lutte continue, jusqu'à la victoire finale », a déclaré Lula. L'ancien président, s'adressant à ses soutiens avenue Paulista à São Paulo, s'est déclaré « absolument certain que la justice divine va nous permettre de gagner ces élections, pour recouvrer la dignité du peuple brésilien ». Et le candidat d'ajouter : « C'est comme si le destin aimait que je travaille un peu plus. »

Le président sortant s'est déclaré optimiste pour « jouer la deuxième mi-temps » de l'élection présidentielle. «Nos adversaires ne se sont préparés que pour une course de 100 mètres. Nous sommes prêts pour un marathon. Nous nous battrons avec confiance et avec une force croissante, certains que nous vaincrons pour la patrie, pour la famille, pour la vie, pour la liberté et pour la volonté de Dieu !», a de son côté déclaré le président d’extrême droite Jair Bolsonaro.

Il s'est également engagé, dimanche soir, à mieux convaincre les Brésiliens les plus défavorisés qu'ils bénéficieraient davantage de son programme. « Je comprends qu'il y a eu beaucoup de votes en lien avec les conditions de vie des Brésiliens, qui sont touchés par l'inflation, notamment des produits de première nécessité. Je comprends que de nombreuses personnes aient envie de changement mais parfois, certains changements peuvent être pour le pire », a-t-il déclaré.

Si l’ancien président de gauche et l’actuel président d’extrême droite s’accordent sur la nécessité du Brésil d’être «sauvé», alors que le Brésil fait face à une grave crise économique. Sur les 213 millions d’habitants du pays, 33 millions souffrent de la faim et 9,9 millions sont au chômage. L’inflation est également très élevée et atteint les 12%.

Pour faire face à cette situation, le candidat du Parti des Travailleurs, Lula, souhaite tout d’abord améliorer le pouvoir d’achat des Brésiliens les plus pauvres en renforçant le système actuel «Auxilio Brasil» qui octroie 600 réais (115 euros) aux familles pauvres. Lula souhaite également une refonte du système fiscal brésilien, afin de taxer plus progressivement les classes moyennes et davantage les foyers les plus riches.

De son côté, Jair Bolsonaro mise sur l’emploi pour relancer l’économie du pays. Contrairement à son rival de gauche, il se positionne en faveur de la privatisation des grandes entreprises publiques, comme le gestionnaire de l’électricité.

Selon lui, la liberté économique des entreprises est la clé du bien-être social.




 Garett Skyport pour DayNewsWorld

PRESIDENTIELLE A HAUT RISQUE AU BRESIL

 ENTRE BOLSONARO ET LULA

Les Brésiliens sont appelés aux urnes ce dimanche 2 octobre pour élire leur président à un scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Ce vote se double d’un renouvellement de la totalité de la Chambre des députés, d’un petit tiers du Sénat, des Assemblées fédérales et des gouverneurs des Etats.

L’ancien président Lula, qui tentera de revenir à la tête du pays lors de l’élection du 2 octobre, est donné favori par les sondages.

Le président sortant est deuxième dans les sondages — qu’il conteste —, derrière l’ancien président Lula. Il a évoqué des rumeurs de fraude électorale s’il n’est pas réélu, en remettant en question la fiabilité du système de vote entièrement électronique. Des propos réfutés par les experts, mais qui n’en ont pas moins attisé ses partisans.

« Trump des tropiques »

Le Tribunal supérieur électoral a interdit le port d’armes dans les bureaux de vote et à moins de 100 m autour, dans les 48 heures avant le vote de dimanche et les 24 heures après, sauf pour les forces de l’ordre. La Cour suprême a temporairement suspendu certaines ventes d’armes à feu

Rien pour plaire à Jair Bolsonaro, grand défenseur des armes. Depuis son élection en 2018, il a facilité l’accès aux fusils pour les chasseurs et tireurs sportifs, à l’aide d’une douzaine de décrets. Son fils, le député Eduardo Bolsonaro, a invité sur Twitter les Brésiliens en possession légale d’une arme à feu à s’engager comme bénévoles dans les campagnes de son père.

« [La défense de la possession d’armes à feu] est une chose construite par un mouvement d’extrême droite, qui est en réalité basée sur un mouvement aux États-Unis », explique au téléphone Ana Julia Bonzanini Bernardi, professeure agrégée à la Fondation de l’École de sociologie et de politique de São Paulo.

Bolsonaro est souvent appelé le Trump des tropiques empruntant les tactiques de Donald Trump durant sa campagne et son mandat.

Comme l’ancien président américain, Jair Bolsonaro s’est fait élire comme candidat hors du système politique, séduisant une frange conservatrice de la population avec son franc-parler et sa défense des armes à feu, associée à une idée de la virilité et de la liberté. C’est aussi un évangélique qui ponctue ses discours de références religieuses et se montre particulièrement dur envers les minorités ethniques, les médias, les femmes et la communauté LGBTQ+.

Si Bolsonaro est souvent comparé à Trump, c’est aussi pour la ferveur de ses partisans, méfiants des médias traditionnels et actifs sur les réseaux sociaux. Le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes a fait ouvrir des enquêtes sur l’actuel président pour désinformation.

Le rôle des forces armées en cas de soulèvement populaire et d’émeutes suscite aussi des interrogations, 37 ans après la fin d’une dictature militaire. Jair Bolsonaro, ancien capitaine, compte des supporteurs dans les rangs.

Au total, 12 candidats s’affrontent au premier tour, le 2 octobre. Si aucun ne récolte plus de 50 % des voix, un second tour aura lieu le 30 octobre.

« Le jour du vote sera très tendu, dans tous les cas, mais si nous avons un second tour, ce sera tout un mois d’octobre tendu au Brésil », lance M. Benetti.




Jenny Chase pour DayNewsWorld

PRESIDENTIELLE EN COLOMBIE

 BIENTOT UN PRESIDENT DE GAUCHE ?

Le candidat de la coalition Pacte historique, Gustavo Petro, a récolté 40 % des voix au premier tour, contre 28 % pour Rodolfo Hernandez. M. Petro pourrait devenir le premier président de gauche du pays à l’issue du scrutin, le 19 juin.uche

Gustavo Petro est arrivé largement en tête, dimanche 29 mai, du premier tour de l’élection présidentielle en Colombie. Il affrontera, au second tour, un candidat indépendant, Rodolfo Hernandez, selon les résultats officiels provisoires publiés dans la soirée. M. Petro cumule 40,32 % des voix, devant M. Hernandez (28,20 %). Le candidat conservateur Federico Gutierrez est en troisième position avec 23,87 %, un résultat surprise qui marque une défaite inédite de la droite traditionnelle colombienne.Pour la première fois de son histoire, la Colombie pourrait élire un président de gauche lors de l’élection présidentielle, dont le second tour aura lieu le 19 juin.

De l’avis de tous les observateurs, le sénateur Petro, un ex-guérillero converti à la social-démocratie, économiste et ancien maire de Bogota, a su exploiter la soif de changement manifesté par les Colombiens devant les inégalités et la corruption, un besoin dont il a fait son emblème avec son slogan « Pour la vie ».

Les quatre années de mandat du président conservateur sortant Ivan Duque, qui ne pouvait se représenter, n’ont vu aucune réforme de fond. Elles ont été marquées par la pandémie, une forte récession, des manifestations antigouvernementales massives dans les villes et l’aggravation de la violence des groupes armés dans les campagnes. Le « paro » (grève) du printemps 2021, sévèrement réprimé par la police, a révélé l'ampleur des frustrations, en particulier chez les jeunes, face à la pauvreté, aux inégalités et à la corruption, mal endémique du pays.Dans les zones rurales, guérillas et groupes armés liés au narcotrafic ont accru leurs violences et leur emprise au sein des communautés, mettant à mal les quelques acquis de l'accord de paix signé en 2016 avec les Farc marxistes.

« Il n’y a que deux options : laisser les choses telles qu’elles sont (…), ce qui signifie plus de corruption, de violence, de faim. Ou changer la Colombie et la conduire vers la paix, la prospérité et la démocratie », a déclaré M. Petro, dimanche, après avoir voté à Bogota.

C’est la troisième fois que M. Petro participe à une présidentielle. Cette fois-ci, il a comme colistière pour la vice-présidence une Afro-Colombienne, Francia Marquez. L’ascension au sommet de l’Etat de cette charismatique activiste au discours féministe et antiraciste marquerait également un tournant dans la politique colombienne, traditionnellement dominée par les mêmes élites.

Face au « Trump colombien »

Comme le laissaient percevoir certains sondages en fin de campagne, le millionnaire Rodolfo Hernandez, 77 ans, est, lui, arrivé en deuxième position. L’ex-maire de la ville de Bucaramanga (nord), homme d’affaires aux déclarations souvent outrancières ou excentriques, est surnommé par la presse locale le « Trump colombien ».

Alors que M. Gutierrez a été considéré tout le long de la campagne comme le challenger de Petro, ces résultats surprises marquent la déroute historique de la vieille droite colombienne, à l’image de son mentor, l’ex-président Alvaro Uribe, aujourd’hui englué dans les démêlés judiciaires.

Après le Chili, la Colombie en passe d’élire à son tour un président de gauche. Le pays pourrait tourner la page d’un demi-siècle de gouvernement par la droite et voir une femme noire et activiste écologique accéder à sa vice-présidence .



Alyson Braxton pour DayNewsWorld

CHILI MORT DE LUCIA HIRIART

LA VEUVE DU GENERAL PINOCHET

Lucía Hiriart, veuve de l'ancien dictateur chilien Augusto Pinochet, est décédée ce jeudi 16 décembre chez elle à Santiago, à l'âge de 98 ans. Dans une brève déclaration à la presse, son fils cadet, Marco Antonio Pinochet, a dit : « Nous avons le grand regret d’annoncer le décès de notre chère mère, Lucia Hiriart de Pinochet ». Les « funérailles se tiendront en privé », a-t-il ajouté. Le général Pinochet a dirigé le Chili entre septembre 1973 et mars 1990, laissant derrière lui plus de 3 200 morts et personnes disparues.

Sa mort intervient seulement trois jours avant l'élection présidentielle la plus importante du pays depuis le retour à la démocratie en 1990.

L'annonce de sa mort a été accueillie par des concerts de klaxons et un rassemblement dans le centre-ville de Santiago. « Il n'y a pas de mal qui dure cent ans », titre un média de gauche en ligne.

Sur les réseaux sociaux, on peut mesurer l'animosité de nombreux Chiliens envers la veuve du dictateur : « La vieille est morte » écrivent certains, déterminés à célébrer la nouvelle. Mais elle n'a « pas payé pour ce qu'elle a fait », ajoutent d'autres.Mme Hiriart Rodriguez, considérée comme la femme forte du régime militaire, s’était rendue à plusieurs reprises à l’hôpital militaire de Santiago au cours des derniers mois.

Issue d'une famille bourgeoise, Lucía Hiriart a épousé Augusto Pinochet quand il n'était qu'un simple militaire. Dans ses mémoires, il écrit qu'elle l'a poussé à participer au coup d'État de 1973 contre le président socialiste Salvador Allende.

Après le retour à la démocratie, le couple est aussi accusé de malversations. On découvre plusieurs millions de dollars sur des comptes secrets de l'ancien dictateur à l'étranger. Lucía Hiriart, elle, est accusée d'avoir revendu à son propre bénéfice une centaine de bâtiments et terrains qui avaient été donnés par le régime à la fondation qu'elle dirigeait.

La mort de Mme Hiriart survient alors que le Chili est en pleine rédaction d'une nouvelle Constitution, qui pourrait remplacer le texte actuel hérité de la dictature.

Mais aussi en pleine présidentielle, avec l'élection de dimanche, dont l'issue est particulièrement incertaine. L'ancien leader étudiant de gauche Gabriel Boric sera opposé au candidat d'extrême droite José Antonio Kast, défenseur historique du régime Pinochet.

Augusto Pinochet, mort en 2006 d’une crise cardiaque, à l’âge de 91 ans, aura réussi à échapper à la justice, qui le poursuivait pour des violations des droits de l’homme sous son régime et pour détournement de fonds publics.

« Je pense que le départ de Lucia est un événement important, qui marque la fin d’une époque où il y avait plus de lumières que d’ombres. Une étape de l’histoire dont les leçons doivent être transmises aux générations futures », a déclaré le sénateur de droite Iván Moreira.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

AU VENEZUELA LA VICTOIRE ECRASANTE

 DU CHAVISTE NICOLAS MADURO

A l’occasion des élections régionales qui se tenaient dimanche 21 novembre 2021, le Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) a remporté une écrasante victoire : sur 23 gouverneurs, 20 sont chavistes . L'opposition en a même perdu 2 passant ainsi de 5 à 3 gouverneurs. Les autres résultats – à savoir le nom des 334 maires et des plus de 2 500 conseillers – n’ont pas encore été communiqués, à l’exception de celui de Caracas.

L’abstention a été le principal chiffre de la journée, avec 58,2% des électeurs qui ne se sont pas déplacés dans les bureaux de votes.

Et pour cause: si les régionales de dimanche marquaient le retour des partis d’opposition après le boycott des élections précédentes, notamment la présidentielle de 2018 et les parlementaires de 2020, l’opposition est revenue très divisée sur l'attitude à adopter pour ce scrutin.

« La question est de savoir si, en votant, on accélère la chute du régime ou si, au contraire, on la reporte parce qu’on le légitime », s'était interrogeait Mme Machado dimanche matin dans un tweet.

La droite radicale, incarnée par Leopoldo Lopez et Maria Corina Machado, continuait de prôner l’abstention tandis que Juan Guaido, figure de l’opposition sur la scène internationale et président intérimaire depuis janvier 2019 , a déclaré qu'il ne voterait pas. Les Vénézuéliens, déboussolés par les discours contradictoires des leaders de l'opposition, ont donc répondu en s'abstenant largement pour les élections régionales et locales de dimanche 21 novembre 2021.

Les conditions semblaient pourtant réunies pour une confrontation relativement démocratique entre l'opposition et le pouvoir chaviste.

En effet le conseil national électoral (CNE) avait été renouvelé en intégrant deux recteurs de l'opposition sur cinq. Le gouvernement avait accepté la venue d'observateurs de l'Union européenne, de l'ONU et de la Fondation Carter. Les partis d'opposition inhabilités avaient été, pour la plupart, réhabilités. Les prisonniers politiques les plus emblématiques avaient été libérés.

Mais l'opposition n'a pas su s'entendre pour présenter un front uni face à l'adversaire, les ambitions personnelles ayant prévalues.

Toujours est-il que les électeurs chavistes, comme tous les Vénézuéliens, font face à un quotidien de plus en plus précaire. Et ils n’hésitent plus à le faire savoir au régime socialiste victorieux.




Britney Delsey pour DayNewsWorld

CUBA MANIFESTATIONS INEDITES

CONTRE LE GOUVERNEMENT

Des dizaines de manifestations antigouvernementales ont émaillé le pays dimanche. Le président Miguel Diaz-Canel a appelé ses partisans à répliquer dans la rue.

« A bas la dictature. »

Dimanche 11 juillet 2021, des milliers de manifestants sont descendus dans les rues de La Havane et des villes de Cuba pour crier leur colère contre la misère et les pénuries. En toile de fond, l’héritage de la révolution de 1959 s’étiole. Des voitures renversées, tout un symbole au paradis des belles américaines des années 1950. Des milliers « de a pie » (ceux qui marchent à pied, en espagnol), des Cubains ordinaires, ont entonné dans les rues des slogans anti-régime avec une rare vigueur.

Largement diffusés sur les réseaux sociaux, les défilés ont commencé de façon spontanée dans la matinée, un événement rarissime dans ce pays gouverné par le Parti communiste, où les seuls rassemblements autorisés sont généralement ceux du parti. Une quarantaine de manifestations antigouvernementales ont eu lieu à travers l’île,qui restait coupé lundi matin. Les rues de La Havane étaient toujours sillonnées par la police et l’armée, ont constaté des journalistes, mais le calme est revenu après les échauffourées de la veille qui ont conduit à plusieurs dizaines d’arrestations.

A La Havane, des échauffourées ont éclaté entre des manifestants et les forces de l'ordre qui ont utilisé des gaz lacrymogènes. Au moins dix personnes ont été arrêtées et plusieurs policiers ont utilisé des tuyaux en plastique pour frapper des manifestants. S’il a reconnu « l’insatisfaction » que peuvent ressentir certains Cubains, Miguel Diaz-Canel a aussi donné aux révolutionnaires « l’ordre de combattre » ces rassemblements dans la rue.

Cuba traverse une grave crise sanitaire et économique

C'est excédés par la crise économique que ces milliers de Cubains sont sortis aux cris de « Nous avons faim », « Liberté » et « A bas la dictature ». « Cuba n’est pas à vous ! », criait notamment une foule rassemblée face à des bureaux du Parti communiste (PCC), seule formation politique autorisée à Cuba.

La pandémie de Covid-19 a en effet plongé Cuba dans une grave crise économique. Chaque jour, les Cubains doivent patienter de longues heures pour s'approvisionner en nourriture et sont aussi confrontés à une pénurie de médicaments. Le recul du tourisme, à l'arrêt à cause de la pandémie, a privé le pays d'une part importante de ses ressources. L'économie cubaine a chuté de 11% en 2020, un plus bas en presque 30 ans.Ces difficultés économiques ont poussé les autorités à couper l'électricité plusieurs heures par jour dans une grande partie du territoire. L'internet mobile, arrivé fin 2018 à Cuba, restait d'ailleurs coupé lundi matin.

Cette crise n'est pas liée qu'à la pandémie de Covid-19. Selon Janette Habel, « le premier problème ce sont les sanctions » imposées à Cuba. « Avant tout autre chose, ce pays est victime depuis 62 ans de sanctions économiques absolument effarantes », observe la maître de conférences à l'Institut des hautes études d'Amérique latine (IHEAL).

Les manifestations sont par ailleurs survenues le jour où Cuba a enregistré un nouveau record quotidien de contaminations et de morts dues au coronavirus, avec 6 923 cas recensés (pour 238 491 cas au total) et 47 morts en 24 heures (pour 1 537 morts au total). Face à cette situation, les appels au secours se sont multipliés sur les réseaux sociaux sous les mots-clés #SOSCuba ou #SOSMatanzas (du nom de la province la plus touchée) et un groupe d'opposants a demandé l'instauration d'un « couloir humanitaire ». L'initiative a été écartée par le gouvernement.

Cuba accuse les Etats-Unis de complicité

Au lendemain de ces manifestations, le président cubain, Miguel Diaz-Canel, a accusé le gouvernement américain de mener « une politique d’asphyxie économique pour provoquer des troubles sociaux » dans l’île. Après une brève réconciliation entre 2014 et 2016, les relations diplomatiques entre Cuba et les Etats-Unis sont au plus bas depuis le mandat de Donald Trump. L'ancien président républicain a renforcé l'embargo en vigueur depuis 1962, dénonçant des violations des droits de l'homme et le soutien de La Havane au gouvernement de Nicolas Maduro au Venezuela.

Miguel Diaz-Canel a accusé le gouvernement américain d'être à l'origine de ces manifestations. « Il y a un groupe de personnes, contre-révolutionnaires, mercenaires, payées par le gouvernement américain, de façon indirecte à travers des agences du gouvernement américain, pour organiser ce genre de manifestations », a-t-il affirmé.

Dans une allocution retransmise à la télévision et à la radio, le dirigeant communiste, entouré de plusieurs de ses ministres, a assuré que son gouvernement essaie d’« affronter et de vaincre » les difficultés face aux sanctions américaines, renforcées depuis le mandat du président américain Donald Trump (2017-20« Que cherchent-ils ? Provoquer des troubles sociaux, provoquer des incompréhensions » chez les Cubains, mais aussi « le fameux changement de régime », a dénoncé le président cubain. . « Si vous voulez que le peuple aille mieux, levez d'abord l'embargo », a-t-il ajouté. Ceux derrière ces manifestations « ont obtenu la réponse qu’ils méritaient et ils vont continuer à l’avoir, comme au Venezuela », grand allié de Cuba, a-t-il ajouté.

Washington et Bruxelles soutiennent les manifestants

Dès dimanche, le gouvernement américain a réagi en mettant en garde les autorités cubaines contre tout usage de la violence à l'encontre de « manifestants pacifiques ». « Les Etats-Unis soutiennent la liberté d'expression et d'assemblée à Cuba », a tweeté le conseiller américain à la Sécurité nationale, Jake Sullivan.

Dans un communiqué diffusé lundi, le président américain Joe Biden a appelé « le régime cubain à entendre son peuple et à répondre à ses besoins ». « Nous nous tenons aux côtés du peuple cubain et de son appel vibrant à la liberté. »

De son côté, l'Union européenne a annoncé soutenir le « droit des peuples à s'exprimer ». « Nous demandons aux autorités d'autoriser ces manifestations et d'écouter le mécontentement des manifestants », a déclaré le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères européens à Bruxelles.

La Russie met en garde contre toute « ingérence étrangère »

Grand soutien des autorités cubaines depuis l'époque soviétique, la Russie a mis en garde contre toute « ingérence étrangère » dans cette crise. « Nous sommes convaincus que les autorités cubaines prennent toutes les mesures nécessaires pour rétablir l'ordre public dans l'intérêt des citoyens du pays », a assuré le ministère des Affaires étrangères russe dans un communiqué.

Mexico offre son aide

Le président mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador, a lui rejeté toute approche « interventionniste » pour la situation à Cuba et offert d’envoyer de l’aide humanitaire.

Le Mexique peut « aider en fournissant des médicaments, des vaccins, tout ce qui est nécessaire, ainsi que de la nourriture, car la santé et la nourriture sont des droits humains fondamentaux » qui ne nécessitent pas « une gestion politique interventionniste », a déclaré le dirigeant de gauche




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

COVID-19 LA CAPITALE DU CHILI RECONFINE

MALGRE 60% DE LA POPULATION VACCINEE

Au Chili, 60% de la population a déjà reçu deux doses de vaccin contre le Covid-19, soit l'un des meilleurs taux du monde, derrière le Canada, le Royaume-Uni ou encore Israël. Et pourtant, cela ne suffit pas à freiner l'épidémie dans le pays.

Les services de réanimation sont saturés de patients et le nombre de cas est en hausse depuis au moins deux semaines. Les autorités ont fini par ordonner un nouveau reconfinement pour toute la région de Santiago à partir de samedi 12 juin. Plus de huit millions d'habitants vivant dans et autour de la capitale sont concernés.

Depuis plusieurs jours, l'Ordre des médecins alerte et demande plus de restrictions, notamment dans la capitale où la situation est critique, comme l'explique sa présidente régionale, Francisca Crispi, dans une vidéo : « Les lits de soins intensifs sont occupés à 99 %, c’est-à-dire 2 500 lits aujourd'hui. Du jamais vu dans toute l'histoire du pays. »

Il s'agit surtout de patients non-vaccinés. Jeanette Vega, ex-secrétaire d'État à la Santé et consultante auprès de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), explique l'une des raisons de la situation sanitaire actuelle : « Le vaccin qui est utilisé ici en majorité, Sinovac, est très efficace contre les cas graves et la mort, mais moins contre la contagion en elle-même. Et il reste encore à vacciner près de la moitié de la population. »

Dans le centre-ville de Santiago, le reconfinement ne surprend d'aileurs pas : une partie importante de la capitale était d'ailleurs déjà confinée.

Début avril 2021 la capitale avait été déconfinée mais déjà le jeudi 29 avril 2021, le Chili avait enregistré plus de 6 800 nouveaux cas pour 19 millions d'habitants. Le chef de l'État avait alors annoncé vouloir mettre en place un passeport vaccinal pour permettre aux habitants qui ont déjà reçu leurs deux doses de vaccin d'avoir accès aux lieux culturels par exemple.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

LE PRESIDENT COLOMBIEN IVAN DUQUE UTILISE L'ARMEE DANS LES RUES DE CALI

Face à la colère sociale qui gronde depuis un mois en Colombie, le président Ivan Duque a ordonné le déploiement de l’armée dans les rues de Cali.

Epicentre des manifestations qui ont encore fait trois morts dans une même journée !

 « A partir de cette nuit commence le déploiement maximal de l’assistance militaire à la police nationale dans la ville de Cali », a annoncé le président dans cette ville de 2,2 millions d’habitants, la troisième du pays, où il a présidé un conseil de sécurité.

 De nouvelles manifestations ont fait au moins trois morts vendredi dans la ville, dont un enquêteur du parquet de Cali qui a tiré sur la foule, tuant un civil, avant d’être lynché par les manifestants.

 Ces violences interviennent un mois exactement après le soulèvement du 28 avril 2021 contre un projet de réforme fiscale, vite abandonné, porté par le président de droite Ivan Duque, qui visait à augmenter la TVA et à élargir la base de l’impôt sur le revenu.

 Ces trois nouveaux décès portent à 49 le nombre de morts, dont 2 policiers, répertoriés par les autorités.

Quelque 2 000 personnes ont été blessées et 123 sont portées disparues. Human Rights Watch évoque jusqu’à 63 morts.

« La situation à Cali est très grave », a tweeté José Miguel Vivanco, directeur pour les Amériques de Human Rights Watch, qui a exhorté le président Duque à prendre « des mesures urgentes de désescalade, dont un ordre spécifique pour interdire l’usage d’armes à feu par les agents de l’Etat. La Colombie ne peut déplorer plus de morts ».

 La colère de la jeunesse

 Depuis un mois, le scénario est presque toujours le même :

le jour, les manifestations sont pacifiques et hyper-créatives, la nuit la rébellion se transforme en émeutes où mortiers d’artifice et cocktails Molotov se mélangent aux tirs à balles réelles.

 Cette révolte sans précédent secoue les grandes villes, où sont érigées des barricades et des blocages d’axes routiers qui provoquent des pénuries et exaspèrent une partie de la population. Le gouvernement, malgré des médiateurs chargés de négocier avec le Comité national de grève, initiateur du mouvement, est incapable de désactiver une crise qui, pour l’instant, ne menace pas de le renverser.

Cette crise soudaine a surtout révélé, selon les analystes, la sourde colère d’une jeunesse politisée, appauvrie par l’épidémie, qui ne veut plus se taire

 Une demande sociale délaissée

 Pendant un demi-siècle, le conflit avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) a occulté une réalité devenue trop criante :

selon la Banque mondiale, la Colombie se classe parmi les pays les plus inégalitaires en termes de revenus et possède le marché du travail le plus informel d’Amérique latine.

L’Etat s’est concentré dans sa lutte contre les guérillas --perdure celle contre l’ELN et les dissidents des Farc-- et a totalement délaissé la demande sociale.

 Le retour de bâton est d’autant plus fort, avec une pauvreté qui s’est accélérée pour atteindre 42,5 % des 50 millions d’habitants, la pandémie plongeant les plus vulnérables dans l’indigence.

« Au moins une décennie de lutte contre la pauvreté a été perdue », estime la politologue Sandra Borda.

L’accord de paix de 2016, qui a désarmé ce qui était autrefois la guérilla la plus puissante du continent américain, a mis fin à un conflit dépassé, loin de la nouvelle génération citadine « qui découvre la politique », explique l’universitaire Hernando Gomez Buendia, auteur du livre « Entre l’indépendance et la pandémie ».

Alors qu’un tiers des jeunes âgés de 14 à 28 ans ne travaillent ni n’étudient, « la Colombie est en train de devenir », selon lui, « un pays de conflits urbains ».

« Il existe un pan actif de la société qui a longtemps été exclu de la politique, du monde du travail et maintenant du système éducatif, et qui en a assez d’être exclu. C’est celui qui manifeste aujourd’hui dans les rues », explique Sandra Borda.

 Contrairement aux bouleversements sociaux au Chili, où le soulèvement social a conduit à une réforme constitutionnelle, ou en Equateur, qui vient d’organiser des élections, les Colombiens n’ont pas encore eu de « soupape » pour évacuer leurs nombreuses frustrations et leurs souffrances !!




Simon Freeman pour DayNewsWorld

GAUCHE ET INDEPENDANTS EN TETE DU SCRUTIN POUR REFORMER LA CONSTITUTION AU CHILI

Le scrutin pour désigner les rédacteurs de la nouvelle Constitution chilienne a favorisé les candidats de gauche et les indépendants, au détriment de la droite au pouvoir, selon les premiers résultats publiés dimanche soir.

Les partis de gauche désireux de réécrire en profondeur la constitution chilienne héritée de la dictature militaire d'Augusto Pinochet (1973-1990) devançaient, dimanche 16 mai, ceux de la droite conservatrice, mais les partis indépendants arrivent en tête du scrutin pour désigner les rédacteurs de la nouvelle loi fondamentale.

Les deux listes qui rassemblent des candidats allant du centre-gauche au parti communiste, qui entendent proposer un nouveau modèle pour le pays avec différents droits sociaux garantis, comme l'éducation, la santé ou le logement, recueillent 33 % des suffrages, après le dépouillement de 64 % des bulletins de vote.

Avec 21 % des suffrages, la droite au pouvoir défendant le système actuel, qui aurait favorisé la croissance économique du pays, ne dispose pas du contrôle des décisions de l'Assemblée constituante qui sera composée de 155 membres élus sur une base paritaire, dont 17 sièges sont réservés aux 10 peuples autochtones.

Les candidats indépendants – acteurs, écrivains, professeurs, travailleurs sociaux, avocats –, dont beaucoup avaient participé au plus grand soulèvement social des dernières décennies, amorcé en octobre 2019 pour réclamer une société plus égalitaire, supplantent les partis traditionnels et raflent le reste des votes.

"Outsiders"

Selon Marcelo Mella, politologue à l'université de Santiago, "la plupart (des candidats indépendants) sont des outsiders, sans appartenance à un parti et critiques envers les partis traditionnels".

Malgré l'absence de sondages et des prévisions électorales difficiles, aucun analyste n'avait anticipé une telle razzia des candidats indépendants ou le piètre résultat de la droite au pouvoir, unie avec l'extrême droite sur une seule liste, alors que se profile en novembre l'élection présidentielle.

Les résultats montrent clairement "que la force électorale des indépendants est beaucoup plus importante qu'on ne le pensait et cela confirme que les citoyens en ont assez des partis traditionnels", a estimé Mireya Davila, de l'Institut des affaires publiques de l'Université du Chili. Selon elle, "le système politique est en train d'être reconfiguré, il y a un air de changement au Chili, mais c'est aussi complexe car il faudra négocier avec chacun des indépendants et composer avec chacune de leurs positions au sein de l'Assemblée constituante".

Une première mondiale

Autre enseignement majeur de ce scrutin étalé sur deux journées en raison de l'épidémie de Covid-19 : la désaffection des électeurs qui n'ont été que 37 % à se déplacer sur les deux jours de vote. Le taux de participation était de 20,44 % des 14,9 millions d'inscrits, à l'issue de la journée de samedi, selon les données du service électoral.

Réécrire la Constitution était une des revendications issues du violent soulèvement social d'octobre 2019. Elle remplacera celle rédigée en 1980 sous le régime militaire d'Augusto Pinochet.

Le changement de la loi fondamentale actuelle, qui limite fortement l'action de l'État et promeut l'activité privée dans tous les secteurs, notamment l'éducation, la santé et les retraites, est vu comme la levée d'un obstacle essentiel à de profondes réformes sociales dans un pays parmi les plus inégalitaires d'Amérique latine.

Ce processus électoral est également le premier au monde à élire une Assemblée constituante sur une base paritaire, avec un nombre égal d'hommes et de femmes. La nouvelle Constitution doit être rédigée dans un délai de neuf mois, prolongeable une seule fois de trois mois supplémentaires.

Elle doit être approuvée ou rejetée en 2022 par un référendum à vote obligatoire.




Alize Marion pour DayNewsWorld

AU BRESIL DES ENTERREMENTS NOCTURNES FACE A L'HECATOMBE DE COVID-19

La situation sanitaire n’a jamais été aussi catastrophique au Brésil. Le pays a connu en mars son mois le plus meurtrier depuis le début de la pandémie de Covid-19 avec plus de 66.000 morts.

Quatre cimetières de São Paulo – un des États le plus durement touché par la pandémie - sont désormais ouverts de nuit pour faire face à l’augmentation du nombre d’enterrements.

« Nous n’avons jamais vu dans l’Histoire du Brésil un seul événement tuer autant de gens en 30 jours », a déclaré Miguel Nicolelis, coordinateur du Comité scientifique formé par les États du Nord-est du Brésil contre la pandémie.

Records de morts et de contaminations

« Nous sommes au pire moment, avec des records de morts et de contaminations, ce qui signale qu’avril sera encore très mauvais », a souligné l’épidémiologiste Ethel Maciel, professeure à l’Université fédérale d’Espirito Santo (UFES).

Les hôpitaux brésiliens sont quasi saturés. Dans plusieurs États, le personnel soignant a déjà commencé à attribuer les lits en soins intensifs aux patients les plus à même de survivre. Pour le Dr Nicolelis « il est très possible » que le Brésil « atteigne le demi-milion de morts d’ici à juillet ».

« Cela n’est pas seulement une menace pour le Brésil, mais aussi pour le monde entier », a-t-il ajouté, alors que les voisins latino-américains du pays subissent à leur tour de fortes poussées des contaminations.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

CORONAVIRUS SITUATION DRAMATIQUE

 EN AMERIQUE LATINE

En Asie, comme en Europe, l’épidémie de Covid-19 semble peu à peu disparaître au fur et à mesure que la saison estivale approche. De l’autre côté de l’Atlantique, et plus particulièrement en Amérique du Sud, la situation sanitaire est passée en quelques semaines de préoccupante à dramatique.

Nouvel épicentre de la pandémie du coronavirus, le Brésil a enregistré 1349 morts du nouveau coronavirus en 24 heures mercredi, un nouveau record pour ce pays, le plus touché en Amérique latine. Si un couvre-feu a bien été imposé dans une vingtaine de localités de l'État de Bahia (Nord-est), les mesures de confinement, vivement critiquées par Bolsonaro lui-même, s'appliquent toujours «à la carte», selon les régions. Le président appelle régulièrement à la levée des restrictions pour préserver l'économie et l'emploi.

«Si nous n'agissons pas, nous risquons d'assister à une explosion de la demande de lits en soins intensifs et nous ne pourrons pas y répondre», a prévenu le gouverneur de l'État de Bahia, Rui Costa.

«Ce n'est pas une crise, c'est une guerre» a-t-il déclaré dans un tweet, appelant les politiques à oublier «les différences entre les partis» et à «travailler pour le pays et sauver des vies».

«Écoutons la science !», a aussi écrit le gouverneur Costa, s'adressant de manière habile et indirecte au président Bolsonaro. Le Brésil a déjà officiellement enregistré 32.548 morts, ce qui situe le géant latino-américain à la quatrième place mondiale pour les morts, derrière les États-Unis - qui restent de loin le pays le plus durement frappé avec 107.000 morts - le Royaume-Uni (39.728) et l'Italie (33.530).

Au Mexique.

Le nombre de décès attribués au nouveau coronavirus a doublé en 24 heures, passant de 470 mardi à 1092 mercredi, selon le bilan officiel du gouvernement. Un chiffre alarmant qui ne dépasse pourtant pas celui du Brésil, nouvel épicentre de l’épidémie, où 1349 décès ont été enregistrés mercredi, un record.

Au total, le Covid-19 a fait 11.729 morts au Mexique, le deuxième bilan lourd en Amérique latine derrière le Brésil. Un total de 101.238 cas confirmés de contamination y ont été rapportés depuis le début de la pandémie. Le responsable de la stratégie contre le Covid-19 au Mexique, Hugo Lopez-Gatell, sous-secrétaire à la Santé, a déclaré vendredi qu'il jugeait probable que le pays atteigne un bilan de 30.000 morts .

Bien que celui-ci ait alerté sur la dangerosité pour les Mexicains de retourner dans l'espace public compte tenu de la situation sanitaire actuelle, le Mexique, pays de 120 millions d'habitants, amorce depuis mardi le redémarrage de son économie, le président Andrés Manuel Lopez Obrador appelant à instaurer «une nouvelle normalité dans le pays».

Au Chil.

Autre pays d'Amérique du Sud frappé de plein fouet par l'épidémie, les autorités ont décidé de prolonger pour une quatrième semaine le confinement à Santiago. Depuis l'apparition d'un premier cas déclaré le 3 mars, le pays sud-américain de 18 millions d'habitants a enregistré 113.628 contaminations, dont 1275 mortelles. Au cours des dernières 24 heures, un record de 87 personnes sont mortes et 4942 ont été contaminées.Le Pérou connaît un nombre de cas record

Avec plus de 183.198 cas, dont 5301 décès, selon les derniers chiffres officiels de jeudi soir, le Pérou est le deuxième pays d'Amérique latine en nombre de contaminés, après le Brésil. Plus de 9000 malades du nouveau coronavirus sont actuellement hospitalisées, mettant le système de santé au bord de la rupture. Le Pérou est confronté à une pénurie d'oxygène à cause de la pandémie.

Le gouvernement assure qu'il va en importer et a déclaré qu'il était désormais considéré comme une «ressource sanitaire stratégique dont l'utilisation médicale est prioritaire par rapport à l'utilisation industrielle». Selon la Sécurité sociale (Essalud), qui gère 400 hôpitaux et cabinets, la demande a été multipliée par cinq depuis le début de la crise sanitaire. «Le manque d'oxygène est un risque latent dans plusieurs régions», pas seulement à Lima, explique le responsable du collège des médecins de la région de Chiclayo (nord), Manuel Soria.

«On a besoin d'oxygène car on a besoin d'en faire parvenir aux zones périphériques, où il y a de gros besoins. On a besoin d'installer des usines pour fournir la population, mais la taille de la région rend difficile le transport», explique  le responsable régional de la santé, Carlos Calampa.

Les autres grands pays, dont l'Argentine, jusque-là relativement préservés, commencent également à voir les cas se multiplier. L'Amérique latine, nouvel épicentre du Covid-19, enchaîne donc les records de décès .Les tensions sociales montent également à la faveur du ralentissement de l'économie.

Entre levées de confinement en raison de troubles socio-économiques, difficultés d'approvisionnement en médicaments et conditions météorologiques difficiles, c'est tout un continent qui souffre et prend peur.




Kelly Donaldson pour DayNewsWorld

LE BRESIL EPICENTRE DE L'EPIDEMIE DE CORONAVIRUS

Le Brésil est devenu l'épicentre de l'épidémie, dépassant l'Espagne et l'Italie en nombre de cas de coronavirus.

Il s'agit désormais du quatrième pays le plus touché par la pandémie avec 250 511 cas positifs, mais surtout quelque 14 919 nouvelles contaminations détectées dans les dernières 24 heures.

Il compte officiellement 20 118 morts, des chiffres que les scientifiques jugent largement sous-estimés par rapport à la réalité.

Selon le Centre Covid-19 Brasil, le pays pourrait en réalité compter entre 2,5 et 3,4 millions de cas positifs.

Selon une étude de l'Imperial College de Londres réalisés fin avril sur 48 pays, le Brésil a aussi le plus fort taux de contagion au monde, avec un R0 de 2,81.

Le président Bolsonaro contre le confinement

Alors que le monde entier prend des mesures de confinement pour épargner sa population de l'épidémie de Covid-19, le Président du Brésil Jair Bolsonaro s'oppose à ces mesures donnant le primat à l'économie.

Interrogé fin avril sur le fait que le Brésil venait de dépasser le chiffre de 5.000 morts, le président Jair Bolsonaro avait répondu : « Et alors? ». Depuis le début de l'épidémie, il sous-estime la menace et parle d'une « petite grippe » ou une « hystérie » née de l’« imagination » des médias. L’activité économique doit continuer à tout prix, affirme Bolsonaro, qui peine surtout à prendre la mesure de la pandémie Le chef de l'Etat est entré en guerre avec les gouverneurs qui ont décidé du confinement alors qu'il s'y oppose. « Le chômage, la faim et la misère sera le futur de ceux qui sont en faveur de la tyrannie d'un isolement total », argue-t-il dans un tweet.

Le déni entretenu par le pouvoir dissuade la moitié de la population de se confiner, tandis que les appels à la distanciation physique lancés par les professionnels de santé, les gouverneurs et les maires ne sont que modérément suivis.

Un gouvernement instable.

En raison de ses divergences avec le président d'extrême-droite, le ministre de la Santé et médecin Luiz Henrique Mandetta a été limogé le 17 avril. Le 15 mai c'est au tour du ministre de la santé, Nelson Teich, de démissionner, quatre semaines après sa nomination à ce portefeuille crucial, pour « divergences de vues ». Son entourage a mis en avant des divergences avec le président sur le traitement à la chloroquine, dont Bolsonaro est un fervent défenseur, même si aucune étude n'a encore prouvé son efficacité.

Pendant ce temps, la courbe des contaminations progresse dans le pays de 210 millions d'habitants. Alors que la situation est déjà dramatique, le Brésil ne devrait connaître le pic de l'épidémie qu'au cours du mois de juin. Or plusieurs gouverneurs et maires ont déjà alerté sur un système de santé publique au bord de l'asphyxie. Mais lors de manifestations en faveur de Jair Bolsonaro, parfois en sa présence, certains de ses partisans ont réclamé des mesures d'une tout autre nature : une reprise en main militaire et la fermeture du Parlement

Dans ce climat de tension politique, six ex-ministres de la Défense ont exhorté les Forces armées à condamner ces appels à l'intervention militaire.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

LA FORET AMAZONIENNE EN DANGER AU BRESIL

Alors que le monde entier est concentré sur la pandémie de coronavirus.la déforestation de la jungle amazonienne s’est accélérée cette année, suscitant des craintes que ne se répète la dévastation record de l’année dernière.

De fait, la déforestation en Amazonie brésilienne a atteint un nouveau sommet au cours des quatre premiers mois de l’année, selon des données publiées vendredi par l’Institut national de recherche spatiale du Brésil (INPE), qui utilise des images satellites pour suivre la destruction : ce sont 1 202 kilomètres carrés de forêt ( équivalant à la moitié du Luxembourg) qui ont disparu de début janvier à fin avril 2020. Soit une augmentation de 55 % par rapport à la même période de l’année dernière, la plus élevée depuis 2015, date des premières observations mensuelles.

Face à ces chiffres inquiétants on ne peut que se demander comment le Brésil entend protéger la plus grande forêt tropicale du monde.sous le président d’extrême droite Jair Bolsonaro. Ce dernier est un climato-sceptique notoire qui préconise l’ouverture des terres protégées à l’exploitation minière et à l’agriculture.

Une politique quasiment anti-écologique

En 2019, pour la première année de sa présidence , la déforestation a connu une augmentation de 85% en Amazonie brésilienne, avec la destruction de 10 123 kilomètres carrés de verdure ,soit à peu près de la taille du Liban. Cette dévastation, avait créé un émoi mondial quant à l’avenir de la jungle, considérée comme vitale dans la lutte contre le changement climatique.

La destruction a été provoquée par des incendies de forêt record qui ont ravagé l’Amazonie de mai à octobre, en plus de l’exploitation illégale forestière et minière, et de pratiques agricoles sur des terres protégées.

« Plus encore, tout le monde brûle la forêt au Brésil, aussi bien les grands que les petits propriétaires, car c’est la façon la plus facile et la moins coûteuse de nettoyer le terrain avant de semer ou planter des cultures (notamment le soja exporté en Europe pour nourrir les porcs d’élevage intensif) ou encore de mettre les terres en prairie pour y élever des bovins à viande qui, eux aussi, seront exportés dans le monde », précise Michel Le Tourneau (CNRS-Université d’Arizona), géographe spécialiste de la forêt amazonienne.

Cette semaine l’armée va se déployer à partir de ce lundi 11 mai 2020. en Amazonie pour lutter contre les incendies et la déforestation, qui l'an dernier avaient été violents et nombreux. Mais la stratégie militaire du gouvernement ne porte que sur les incendies, sans tenir compte du fait qu’ils sont souvent causés par des fermiers illégaux et des éleveurs qui abattent des arbres puis les brûlent, déplore Erika Berenguer, écologue forestière de l’université d’Oxford. « C’est comme prendre du paracétamol quand on a mal aux dents : ça va réduire la douleur, mais si c’est une cavité, ça ne va pas la guérir », souligne-t-elle.

Pour les écologiste il serait préférable de soutenir davantage les programmes de protection de l’environnement. Mais sous la présidence Bolsonaro, l’agence environnementale IBAMA a dû faire face à des réductions de personnel et de budget. Et le mois dernier, le gouvernement a limogé le plus haut responsable chargé de l’application des lois environnementales de l’agence, qui avait peu avant autorisé une descente de police sur des mines illégales, devant les caméras de télévision.

Deux tragédies en même temps

Vient s'ajouter à cette première tragédie l’épidémie de coronavirus qui a fait officiellement près de 10.000 morts parmi quelque 150.000 personnes contaminées. L’État de l’Amazonas, le plus grand des États du Brésil situé au nord-ouest, à la frontière du Vénézuela et de la Colombie, largement couvert par la nature, est l’un des plus touchés. Avec sa seule unité de soins intensifs basée à Manaus, il a été débordé par l’épidémie.

Et les écologistes craignent que la protection de la forêt soit délaissée en raison de la lutte contre le Covid-19.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

VENEZUELA

DEUX PRESIDENTS POUR LE PARLEMENT

Il est impératif que Juan Guaidó continue de préserver des espaces, même limités, pour assurer une transition démocratique qui arrivera tôt ou tard à Caracas

Une fois de plus, le régime de Nicolás Maduro a retiré toute son artillerie pour mettre fin au chef de l'opposition Juan Guaidó. Depuis un an, le chef de la volonté populaire a été élu président de l'Assemblée nationale et peu de temps après s'être proclamé président par intérim du Venezuela, le gouvernement Chavez ne s'est pas reposé, dans le but d'affaiblir les efforts de l'opposition.

Au Venezuela, la rentrée parlementaire  était en effet très attendue.

Elle a tourné à l’épreuve de force entre le gouvernement de Nicolas Maduro et l’Assemblée nationale, tenue depuis 2015 par l’opposition. « Le gouvernement a voulu prendre le contrôle du Parlement et marginaliser Juan Guaido », résume Félix Seijas, directeur de l’institut Delphos, qui juge « prématuré » d’évaluer les résultats de la stratégie engagée par le pouvoir contre le chef de file de l’opposition.

Ce dimanche 5 janvier, les parlementaires devaient élire leur président pour 2020. Un enjeu de taille : c’est parce qu’il occupait ce poste que Juan Guaido s'était autoproclamé président invoquant la vacance du pouvoir exécutif, ou plus exactement son « usurpation » par Nicolas Maduro. M. Guaido, qui briguait un deuxième mandat à la tête du Parlement pour « poursuivre le combat engagé » et venir à bout du pouvoir chaviste en place depuis vingt ans, se disait sûr d’être reconduit dans ses fonctions. Mais le dirigeant, qui a échoué à chasser Nicolas Maduro du pouvoir, se sait désormais contesté au sein même de son camp.

En fin de matinée, les forces de l’ordre déployées depuis l’aube autour du palais législatif à Caracas freinent l’entrée des députés d’opposition, dont M. Guaido, et des journalistes. Dans l’hémicycle, le tohu-bohu s’installe, les micros ne marchent pas, la séance qui démarre tourne à la foire d’empoigne. Les députés présents sont pour la plupart favorables au gouvernement ou dissidents de l’opposition.

« Coup d’Etat parlementaire » et deux présidents pour le parlement

Dans la confusion, ils désignent Luis Eduardo Parra comme nouveau président. Le vote se fait à main levée, avec pour seul registre les quelques images fournies par les caméras officielles. Agé de 41 ans M. Parra est, lui aussi, issu des rangs de l’opposition. Mais, impliqué dans un récent scandale de corruption, il a été exclu de son parti (Primero Justicia, centre droit). Il se pose désormais en rival de M. Guaidodont il conteste la légitimité Son élection a été le point culminant d'un coup d'État parlementaire chaviste. Maduro a aussitôt reconnu Luis Parra, se réjouissant de ce que Juan Guaido ait été "évincé"..

Les policiers ont donc empêché Juan Guaido, qui a pourtant tout tenter pour être présent dans l'hémicycle d'y entrer au moment du vote. Ces images de Guaido, reconnu comme le président intérimaire du Venezuela par près de 60 pays escaladant les grilles ont de quoi faire le tour du monde...

Le dernier épisode de cette journée de folie au Venezuela a été la réélection de Juan Guaido à la présidence de l'assemblée nationale par une centaine de députés de l'opposition depuis le siège du journal El Nacional, dans le centre de Caracas.

Guaido a été félicité par les Etats-Unis pour sa réélection. Il a alors convoqué la première session de l'assemblée nationale mardi. Luis Parra a fait de même.

Enfant malade de ses institutions

Avec deux présidents chefs d'Etat et trois présidents du Parlement - en incluant celui de la Constituante -, le Venezuela fait incontestablement figure d'enfant malade de ses institutions démocratiques.

Et la fragmentation politique n'est pas près de se résorber. A peine élu, Juan Guaido a immédiatement été félicité par Mike Pompeo, le secrétaire d'Etat américain tandis que son rival, Luis Parra, recevait les félicitations de Nicolas Maduro. Le Groupe de Lima, une instance régionale formée dans le but de chercher une issue à la crise au Venezuela , a condamné le recours à la force pour empêcher l'accès au Parlement. L'Equateur a protesté contre « l'usage abusif de la force par le régime de Nicolas Maduro ». Pour le gouvernement argentin, le recours à la force pour « empêcher » le fonctionnement de l'Assemblée législative revient à « se condamner à l'isolement international ». Le Brésil a accusé Maduro « de bloquer par la force le vote légitime et la réélection de Juan Guaido. » Bien Bien que très critiqué par ses voisins, Nicolas Maduro continue de jouir de l'appui de la Russie, de Cuba et de la Chine mais surtout de l'armée, clef de voûte du système politique vénézuélien.

Reste à savoir quelle forme va prendre ce nouveau schisme institutionnel au Venezuela.

Il s'agissait d'empêcher à tout prix la réélection de Guaido pour Maduro qui n'a pas hésité à comploter  contre une opposition qui lutte pour se tenir au milieu de la répression, de la persécution et de l'emprisonnement. Des semaines avant un vote capital pour la survie politique de Guaidó, les députés de l'opposition et même Elliott Abrams, un responsable du Venezuela dans l'administration Trump, ont dénoncé l'existence de l'opération Alacrán, consistant en des pots-de-vin apparents à des opposants dissidents afin d'acheter les votes ce 5 janvier.

Sans aucun doute, le Juan Guaido de ce second mandat n'est pas le même qu'il y a un an, il était triomphant en remplacement d'un régime inefficace et despotique. En janvier 2019, le jeune homme politique de l'opposition a non seulement réussi à rassembler l'enthousiasme de la résistance démocratique, mais aussi un fort soutien international, avec le soutien de Washington et d'importants alliés de la région comme le gouvernement d'Iván Duque en Colombie. A cette époque, le président Duque est venu affirmer que les jours de pouvoir de Maduro étaient comptés. Il y a eu une effervescence provoquée par le propre gouvernement de Trump qui s'est décuplée lors de l'événement de masse organisé dans la ville colombienne de Cúcuta, où Guaido est apparu comme une idole, convaincu que l'aide humanitaire recueillie entrerait à la frontière devant une armée au service du Chavisme qui finirait du côté de l'opposition.

Ces jours pleins d'espoir de changement aujourd'hui semblent lointains et la propre figure de Guaido plus sourde, en raison de l'usure qu'une lutte continue mais stagnante produit contre le mur d'un gouvernement qui abuse de son pouvoir de bâillonnement et divise l'opposition. Comme les sondages l'indiquent, la plupart des Vénézuéliens veulent un changement et le président en charge a toujours le soutien d'au moins cinquante pays, mais il n'en est pas moins vrai que l'élan dont il a bénéficié a perdu de sa force.

Il est d'une importance vitale que Guaido et les opposants  puissent compter sur des espaces, aussi limités soient-ils, pour assurer la possibilité d'une transition qui doit avoir lieu tôt ou tard. S'il n'y a pas d'élections libres ayant abouti à une transition, l'opportunité est toujours présente et c'est ce dont les Vénézuéliens rêvent, fatigués par la pénurie et la paupérisation croissante dans un pays où plus de quatre millions de personnes ont dû fuir. à l'étranger pour offrir une vie meilleure à leurs familles. L'exode vénézuélien est l'un des plus massifs de ces derniers temps, avec des immigrants errant à travers l'Amérique latine et émigrant même en Europe.

Les menaces, intimidations et fraudes du gouvernement Maduro ne cesseront pas. Aussi difficile que cela puisse être, il appartient à Guaido et aux députés de l'opposition de rester unis pour continuer à lutter pour un résultat qui ouvre les portes d'un véritable processus démocratique. Et à ce stade, il est clair que dans leur lutte, le soutien international est important mais non décisif pour gagner. Sans aller plus loin, la politique de Trump et de ses conseillers est passée de cris de guerre contre Maduro à des sanctions sévères qui, bien qu'elles  aient nui au gouvernement de Caracas, n'ont jusqu'à présent pas réussi à le vaincre.

Un an après sa brillante ascension, Juan Guaidó a appris que la route pour retrouver la liberté est très dangereuse. Mais il y a beaucoup de Vénézuéliens qui voient toujours en lui la possibilité d'un changement.

Pamela Newton pour DayNewsWorld

MANIFESTATIONS MASSIVES EN COLOMBIE

L'Amérique latine est secouée ces dernières semaines par une vague de contestation qui a atteint le 21 novembre la Colombie. En effet des centaines de milliers de personnes -200 000 d'après la ministre de l'Intérieur Nancy Patricia Gutierrez, plus d'un million pour les organisations à l'origine du mouvement- sont descendues dans les rues lors d'une grève nationale.

Etudiants, ONG et opposition contre le président Ivan Duque.

A la grève et aux marches convoquées par des syndicats de travailleurs se sont joints les étudiants, les indigènes, mais aussi des organisations de défense de l’environnement et de l’opposition. « Il y a une accumulation de situations que nous espérons voir révisées après cette journée, y compris par un grand dialogue national de concertation », a déclaré le président de la Confédération générale du travail.

Ils ont défilé pour protester contre les politiques du gouvernement de droite du très impopulaire président Ivan Duque et pour défendre l’accord de paix signé avec la guérilla en 2016. Une fois n’est pas coutume, l’Eglise catholique elle-même avait exprimé son soutien à la mobilisation. Lassés de la corruption et de l'insécurité, les manifestants ont dénoncé des velléités du gouvernement de flexibiliser le marché du travail, d'affaiblir le fonds public des retraites en faveur d'entités privées, et de reculer l'âge de la retraite. Les étudiants ont pour leur part réclamé des moyens pour l'enseignement public, et les indigènes des mesures de protection après l'assassinat de 134 d'entre eux depuis l'arrivée de Ivan Duque au pouvoir en août 2018.

«La Colombie a gagné en cette journée historique de mobilisation citoyenne», a estimé dans un communiqué le Comité national de grève.

Un dialogue avec la société civile

Les organisateurs ont sollicité une réunion «immédiate» avec le président et appelé «les citoyens à se tenir prêts à mener de nouvelles actions dans la rue si le gouvernement persiste dans son indifférence face aux revendications». Dans la soirée, le président a affirmé avoir entendu les manifestants sans répondre cependant à la requête de dialogue direct. «Aujourd'hui, les Colombiens ont parlé. Nous les entendons. Le dialogue social a été la bannière principale de ce gouvernement. Nous devons l'approfondir avec tous les secteurs de cette société», a-t-il déclaré.

Des affrontements et trois morts

A l'issue de cette mobilisation majoritairement pacifique, des affrontement entre manifestants et forces de l'ordre, en fin de journée, ont conduit à la mort de trois personnes et 270 autres ont été blessées. Des «cacerolazo», des concerts de casseroles ont retenti dans tout le pays qui dénonçaient les violences de policiers anti-émeute. A Cali, au sud-ouest de la capitale, et à Bogota, le couvre-feu a été déclaré.

Cette mobilisation survient dans un climat agité en Amérique latine, avec des crises sociopolitiques, sans dénominateur commun, déclenchées en Equateur, puis au Chili et en Bolivie.

Andrew Preston pour DayNewsWorld

JAIR BOLSONARO LANCE UN NOUVEAU PARTI

AU BRESIL

Le président d'extrême-droite Jair Bolsonaro s'étant brouillé avec le parti sous les couleurs duquel il s'est fait élire il y a un an, a lancé, jeudi 21 novembre, un nouveau parti : l'Alliance pour le Brésil.

L'Alliance pour le Brésil met en avant dans son programme « le respect de Dieu et de la religion » et la « défense de la vie, de la légitime défense et de la famille ».

Résolument anti-avortement, le texte prône « la défense de la vie humaine dès la conception », ainsi que « le rejet du socialisme et du communisme ». Jair Bolsonaro est le président du nouveau parti et son fils aîné Flavio, sénateur, le vice-président.

Ce nouveau parti met en avant Dieu, la famille et la patrie chers aux évangéliques.

Le compte Twitter officiel du parti, qui compte déjà près de 150 000 abonnés, a en effet accompagné à plusieurs reprises ses tweets des mots-clés #Dieu, #Famille ou #Patrie.

Un choix de mots clés de Alliance pour le Brésil qui a interpellé plusieurs titres de la presse brésilienne. Ainsi selon un journaliste du quotidien O Globo, cet exact triptyque était la devise de l’Action intégraliste brésilienne, parti actif dans les années 1930 ouvertement fasciste, anti-libéral et anticommuniste, dont la milice a contribué aux exactions de la dictature de Getulio Vargas (1930-1945).

L’Alliance pour le Brésil est le résultat d’une guerre interne au sein de l’extrême droite. Il sera le 9e parti de Jair Bolsonaro , 64 ans, en 30 ans de vie politique.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

DEMISSION ET EXIL DU PRESIDENT

EVO MORALES EN BOLIVIE

Véritable séisme politique en Bolivie : le président, Evo Morales, au pouvoir depuis près de quatorze ans, a annoncé sa démission, dimanche 10 novembre, après trois semaines d’intense contestation sociale.

« Je renonce à mon poste de président », a déclaré à la télévision le leader indigène de 60 ans, au pouvoir depuis 2006. Alors que le président de Bolivie venait d 'annoncer la convocation de nouvelles élections pour « pacifier le pays », il a dû faire face aux démissions de la plupart des ministres, de dizaines de députés et sénateurs, avant d’annoncer le sien.

« Le cours des événements va à l’encontre de mes principes personnels, ainsi que de mes valeurs spirituelles et démocratiques, et donc cela m’empêche de continuer à la tête du portefeuille d’Etat que je dirige », a écrit le ministre des hydrocarbures, Luis Alberto Sanchez, dans une lettre envoyée au président et publiée sur son compte Twitter,

L’armée bolivienne avait enjointau chef de l’Etat de démissionner, jugeant qu’une telle décision contribuerait à restaurer le calme dans le pays. « Après avoir analysé le conflit national, nous demandons au président de renoncer à son mandat présidentiel, de permettre le rétablissement de la paix et la restauration de la stabilité dans le pays », a déclaré à la presse le commandant des forces armées terrestres, Williams Kaliman.

La vague de contestation qui secoue le pays depuis trois semaines a fait trois morts et 383 blessés.

Vacance du pouvoir en Bolivie

Tous les autres hauts responsables politiques qui auraient dû assurer l'intérim à la tête du pays ont eux aussi démissionné si bien que dimanche soir, la Bolivie faisait face à une vacance du pouvoir.

Evo Morales a reçu le soutien immédiat des présidents cubain et vénézuélien, qui ont dénoncé un « coup d'Etat » tout en exprimantleur solidarité envers leur « frère président » Evo Morales. Le Mexique a proposé l'asile à Evo Morales et accueilli dans son ambassade à La Paz des fonctionnaires et des parlementaires boliviens.

Evo Morales était l'un des derniers représentants de la « vague rose » déferlant au tournant des années 2000 sur l'Amérique latine et faisant virer à gauche le Brésil, l'Argentine, le Chili, l'Equateur et le Venezuela. La majorité de ces pays a depuis rebasculé à droite .

Britney Delsey pour DayNewsWorld

BOLIVIE EVO MORALES ANNONCE

DE NOUVELLES ELECTIONS PRESIDENTIELLES

Nouvelle étape dans la crise bolivienne. Le chef de l'Etat, Evo Morales, a promis dimanche 10 novembre de convoquer une nouvelle élection présidentielle.

Dix-neuf jours après le début des manifestations contre sa réélection contestée pour un quatrième mandat, Evo Morales a finalement cédé.

Le chef de l’Etat, à la tête du pays depuis 2006, a annoncé, dimanche 10 novembre lors d’une conférence de presse, la convocation d’un nouveau scrutin présidentiel. Le dirigeant de 60 ans avait jusque là ignoré les accusations de fraudes qui planaient sur le vote du 20 octobre.

Le secrétariat général de l’Organisation des Etats américains (OEA) avait demandé cette annulation, sur la base d’un audit de l’élection qui montrait des « manipulations du système informatique d’une telle ampleur qu’elles doivent faire l’objet d’une enquête approfondie de la part de l’Etat bolivien. L'OEA juge statistiquement peu probable qu'Evo Morales ait obtenu la marge de dix points de pourcentage nécessaire pour être élu dès le 1er tour et invite la Bolivie à se doter de nouvelles autorités électorales avant la tenue d'une nouvelle élection.

« Le premier tour des élections du 20 octobre doit être annulé et le processus électoral doit redémarrer de nouveau, avec un premier tour organisé dès que sont mises en place les conditions donnant des garanties de son déroulement, au premier rang desquelles la composition d’un nouvel organe électoral. », recommande l'OEA.

Face à ces vives critiques, Evo Morales a annoncé dimanche sa décision de « renouveler l’ensemble des membres du Tribunal électoral suprême [TSE] ». Les nouvelles élections, dont la date n’a toutefois pas été précisée, « permettront au peuple bolivien d’élire démocratiquement de nouvelles autorités », a-t-il promis. Evo Morales n’a pas précisé s’il serait lui-même candidat ou non lors du nouveau scrutin.

La situation était devenue de plus en plus tendue. En effet dix-sept jours après le début des manifestations contre la réélection de M. Morales, au moins trois unités de police se sont mutinées, dans la ville de Cochabamba (centre) tout d’abord, puis à Sucre (sud, capitale de la Bolivie) et à Santa Cruz (est), une région riche à l’est du pays et un bastion d’opposition.

Des scènes de fraternisation entre policiers et manifestants de l’opposition avaient été observées dans la capitale. Le président bolivien, Evo Morales, avait dénoncé, vendredi 8 novembre, un coup d’Etat « en cours » après les mutineries d’au moins trois compagnies de police, une rébellion contre laquelle le pouvoir excluait toutefois d’envoyer l’armée.

.« Cette décision prise, j’appelle à faire baisser la tension. », a exhorté le président de la Bolivie.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

MUTINERIES EN BOLIVIE OU LE PRESIDENT MORALES DENONCE UN COUP D'ETAT EN COURS

La situation est de plus en plus tendue en Bolivie. Le président bolivien, Evo Morales, a dénoncé, vendredi 8 novembre, un coup d’Etat « en cours » après les mutineries d’au moins trois compagnies de police, une rébellion contre laquelle le pouvoir exclut pour l’heure d’envoyer l’armée.

« Sœurs et frères, notre démocratie est en danger à cause du coup d’Etat en cours que des groupes violents ont lancé contre l’ordre constitutionnel. Nous dénonçons devant la communauté internationale cette attaque contre l’Etat de droit », a indiqué sur Twitter le président indigène de gauche à l’issue d’une réunion d’urgence avec plusieurs ministres et le commandant en chef des forces armées, le général Williams Kaliman.

« J’appelle notre peuple à prendre soin pacifiquement de la démocratie et de la CPE (Constitution politique de l’Etat) pour préserver la paix et la vie en tant que biens suprêmes au-dessus de tout intérêt politique », a ajouté M. Morales dans un autre tweet.

Une rébellion contre laquelle le pouvoir exclut pour l'heure d'envoyer l'armée.

Fraternisation entre policiers et manifestants

Dix-sept jours après le début des manifestations contre la réélection de M. Morales, au moins trois unités de police se sont mutinées, dans la ville de Cochabamba (centre) tout d’abord, puis à Sucre (sud, capitale de la Bolivie) et à Santa Cruz (est), une région riche à l’est du pays et un bastion d’opposition. Des scènes de fraternisation entre policiers et manifestants de l’opposition ont été observées dans la capitale.

« La police de Chuquisaca soutient les camarades qui se sont mutinés à Cochabamba, Chuquisaca (dont la capitale est Sucre) se mutine aussi avec le peuple bolivien », a déclaré à une chaîne de télévision locale un policier au visage dissimulé depuis les portes du commissariat.

Luis Fernando Camacho, le leader régional plus visible et le plus radical de l’opposition bolivienne, avait demandé samedi dernier aux militaires et à la police de se joindre à l’opposition dans cette crise déclenchée par la réélection controversée de M. Morales lors des élections du 20 octobre.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

L'EX-PRESIDENT DU BRESIL LULA

SORTI DE PRISON

RETOURNE DANS L'ARENE POLITIQUE

L’ex-président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, 74 ans, figure historique de la gauche brésilienne, incarcéré depuis plus d’un an et demi, est libre. Un juge brésilien a autorisé vendredi sa sortie de prison.

Après un arrêt rendu la veille par la Cour suprême, selon l’ordre de libération, l’ex-président a été libéré dans la foulée de l’annonce, vendredi.

Dans son ordre de libération, le juge a expliqué qu’il n’y avait plus « aucun fondement pour l’exécution de la peine » en raison de la décision de la Cour suprême de mettre fin à une jurisprudence permettant l’emprisonnement dès une première condamnation en appel, même si tous les recours ne sont pas épuisés.

A sa sortie de prison, l’ex-président a été accueilli par une véritable marée rouge de militants de gauche, après plus d’un an et demi d’incarcération. Il a chaleureusement embrassé des sympathisants et salué la foule d’un poing levéAvant de promettre de « continuer à lutter » pour le peuple brésilien. « Je veux continuer à lutter pour améliorer la vie du peuple brésilien », a lancé Lula, 74 ans, lors d’un discours chargé d’émotion.

Condamnation pour corruption passive

Condamné dans l’affaire « Lava Jato » (Lavage Express) , lex-président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010) purgeait depuis avril 2018 une peine de huit ans et dix mois de prison pour corruption.

Il est sorti  de prison à la faveur d’un arrêt rendu jeudi 7 novembre par la Cour suprême.

Les magistrats ont en effet mis fin à une jurisprudence selon laquelle une personne peut être emprisonnée avant l’épuisement de tous ses recours si sa condamnation a été confirmée en appel, ce qui est le cas de Lula. Ce dernier dispose en effet encore de recours auprès de tribunaux supérieurs.

Immédiatement après le rendu de la décision, ses avocats ont donc annoncé qu’ils allaient demander la libération de « l’ancien président emprisonné de manière injuste depuis 579 jours ».

Parmi les 5000 autres détenus qui pourraient être également concernés figurent des dizaines de personnes condamnées comme l’ex-président âgé de 74 ans dans le cadre de l’enquête anticorruption « Lavage Express ».

Lula se dit victime d’un complot

Lula avait été accusé d’avoir bénéficié d’un triplex dans la station balnéaire de Guarujá, près de Sao Paulo, en échange de contrats accordés à une compagnie du BTP. Depuis sa cellule de la Police fédérale à Curitiba (sud), il n’a cessé de clamer son innocence: il se disait victime d’un complot pour l’empêcher de revenir au pouvoir alors qu'il était donné grand favori des sondages pour la présidentielle d’octobre 2018. Mais il avait été déclaré inéligible quelques semaines avant le scrutin, laissant la voie libre au candidat de l’extrême droite Jair Bolsonaro.

Dans son blog, Jean-Luc Mélenchon (LFI) dénonçait alors « le cas le plus célèbre dans le monde de 'Lawfare', cette méthode d’instrumentalisation de la justice pour éliminer un adversaire politique ».

Un clivage persiste

La décision des 11 juges de la Cour suprême a été obtenue, après de longs débats, sur un score serré de 6 à 5 voix.

Les procureurs chargés de l' enquête anticorruption ont immédiatement affirmé que la décision de la Cour suprême allait à l’encontre « du sentiment de rejet de l’impunité » et de l’importance « du combat de la corruption, qui sont des priorités de notre pays ». Pour Gleisi Hoffmann, présidente du Parti des Travailleurs (PT), fondé par Lula en 1980, la décision de la Cour suprême a, au contraire, « renforcé la démocratie et la Constitution, menacées par le gouvernement d’extrême droite » du président Jair Bolsonaro.

Durant la campagne électorale, ce dernier n’avait pas caché son souhait de voir l’ex-président de gauche, sa bête noire, « pourrir en prison ». Jair Bolsonaro a d’ailleurs choisi pour ministre de la Justice Sergio Moro, ex-juge qui avait condamné Lula en première instance en juillet 2017.

La libération de Lula rebat les cartes politiques au Brésil où l’opposition restait inaudible depuis l’entrée en fonction du président Bolsonaro.

« Si la Cour suprême le déclare innocent dans les prochaines semaines, Lula pourrait être à nouveau candidat aux élections présidentielles de 2022 », selon Gaspard Estrada, directeur exécutif de l'OPALC (Observatoire Politique de l'Amérique latine et des Caraïbes) de Sciences Po et spécialiste du Brésil

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

MAREE NOIRE AU BRESIL UN ACTE CRIMINEL

SELON JAIR BOLSONARO

Depuis trois mois, des galettes d’hydrocarbures se sont échouées sur plus de 200 plages dans le nord-est du Brésil.

Le président brésilien Jair Bolsonaro s'est montré particulièrement préoccupé dimanche 3 novembre 2019 par cette mystérieuse marée noire qui souille plus de 2000kms de côtes.

«Ce qui est arrivé et a été ramassé jusqu'à présent est une petite quantité de ce qui a été déversé.

Le pire est à venir», a-t-il en effet déclaré sur la chaîne de télévision Record.

Le pétrolier grec « Bouboulina » pointé du doigt par Jair Bolsonaro

Par ailleurs, le président brésilien a affirmé qu'il s'agissait d'un «acte criminel».

D'après lui, «tous les indices» désignent le pétrolier grec «Bouboulina», déjà accusé vendredi par les autorités brésiliennes d'être responsable du désastre écologique. Le ministre brésilien de la Défense avait alors expliqué s'appuyer sur des analyses satellitaires pour porter de telles accusations.Delta Tankers, la société grecque gérante du pétrolier, a toutefois démenti.

La marée noire détectée fin juillet

Les autorités brésiliennes avaient détecté le 29 juillet 2019 un déversement d'hydrocarbures à plus de 700 km des côtes de l'Etat de Paraïba.

Le pétrole a commencé à apparaître le 30 août 2019 sur les côtes du Nordeste, progressant ensuite vers le sud, jusque dans l'Etat de Bahia

2000 km de côtes paradisiaques ont été souillées, particulièrement dans la région d'Abrolhos, près de Bahia, véritable sanctuaire pour les baleines à bosse et les formations corallines uniques au monde.

Jaimie Potts pour DayNewsWorld

LE PERONISME DE RETOUR EN ARGENTINE

« La seule chose qui nous préoccupe, c'est que les Argentins arrêtent de souffrir », a déclaré Alberto Fernandez, le vainqueur à la présidentielle , alors que son pays est en proie à une grave crise économique.

Le président sortant, Mauricio Macri, achève son mandat plombé par la pire crise économique que l'Argentine ait vécue depuis 2001.

Le candidat péroniste de centre-gauche Alberto Fernandez a remporté l'élection présidentielle en Argentine dès le premier tour, dimanche 27 octobre, devant le président sortant libéral Mauricio Macri, selon des résultats partiels.

Avec près de 80% des bulletins dépouillés, le candidat péroniste a obtenu 47,45% des voix, contre 41,11% pour Mauricio Macri. Il devient le nouveau président de ce pays de 44 millions d'habitants.

Pour gagner dès le premier tour, Alberto Fernandez devait obtenir plus de 45% des voix, ou bien plus de 40% des voix avec un avantage de plus de 10 points sur le candidat arrivé en deuxième position. Selon le ministère de l'Intérieur, la participation au scrutin a été de plus de 80%.

Retour du péronisme ?

« Nous allons construire l’Argentine égalitaire et solidaire dont nous avons rêvé ! » , a réagi  Alberto Fernandez, avocat de 60 ans, dont la colistière est l'ex-présidente Cristina Kirchner (2007-2015), actuellement mise en examen dans treize affaires.

Alberto Fernandez avait promis de travailler à réduire la forte polarisation politique qui traverse le pays, entre péronistes et partisans de Mauricio Macri, qui briguait un deuxième mandat. « 'Nous' et 'eux', c'est terminé », a assuré celui qui forme un ticket avec l'ex-présidente Cristina Kirchner (2007-2015), candidate à la vice-présidente. « Nous vivons une profonde crise (économique), chacun doit prendre sa responsabilité pour ce qui va advenir », a-t-il insisté. « La seule chose qui nous préoccupe, c'est que les Argentins arrêtent de souffrir ». Cristina Kirchner, qui se trouvait à ses côtés, a appelé le président sortant à prendre dans les derniers jours de son mandat « toutes les mesures nécessaires pour atténuer la situation dramatique » de l'Argentine.

Grave crise économique

En effet le prochain gouvernement va hériter d'un pays au bord du gouffre économique. Avec 55 % d’inflation, un taux de chômage en forte augmentation, 35 % des Argentins qui vivent sous le seuil de pauvreté, le prochain président va devoir faire face à une situation critique. Alberto Fernández a promis des investissements dans le secteur de l’éducation et de la recherche scientifique, mais dans les faits, s’il est élu, il aura bien peu de marge de manœuvre pour tourner le dos aux politiques d’austérité mises en place par le président sortant de centre-droit.

Pour faire face à la crise, le gouvernement Macri a dû solliciter l’aide du Fonds monétaire international (FMI) qui a décidé de lui octroyer un prêt de 57 milliards de dollars. La majeure partie de cet argent a cependant déjà été versée au pays, et il n’en reste quasiment rien aujourd’hui. Le gouvernement en a utilisé une grande partie pour rembourser d’autres dettes.

Avec une récession de plus de 3 % du PIB prévue pour 2019, l’Argentine va donc avoir besoin de temps pour sortir de la crise.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

LE PRESIDENT CHILIEN RECULE

DEVANT LA PRESSION DE LA RUE

Alors qu’il parlait d’un pays « en guerre contre un ennemi puissant » en début de semaine, le président chilien Sebastian Piñera a finalement mis de l’eau dans son vin devant la contestation sociale qui a fait 15 morts dans le pays. Il a opté pour un changement de ton radical .« Nous n’avons pas été capables de reconnaître l’ampleur de cette situation d’inégalités et d’abus. Je vous demande pardon pour ce manque de vision », a admis le président de droite.

Le dirigeant de droite a surtout pris un virage social : hausse de 20 % des pensions de retraite les plus basses, revalorisation du salaire minimum, baisse du salaire des parlementaires, gel du prix de l’électricité, baisse de celui des médicaments, augmentation d’impôts pour les plus riches… M. Piñera, qui avait réuni plusieurs présidents de partis politiques ce mardi, a déroulé une longue série de mesures qui seront soumises au vote du Congrès ou approuvées par décret présidentiel. « Cet agenda social ne résoudra pas tous les problèmes qui accablent les Chiliens, mais c’est un effort nécessaire et significatif pour améliorer la qualité de vie des plus vulnérables », a déclaré le chef d’Etat.

Mais pour Alberto Mayol, vice-doyen de la faculté d’administration et d’économie de l’université de Santiago, « ce qui est fondamental dans les événements de ces derniers jours, c’est l’échec du modèle économique actuel. Et aucune des mesures annoncées par le président ne sort de ce modèle ». Des annonces qui risquent donc de ne pas empêcher la poursuite de la mobilisation dans ce pays de 18 millions d'habitants aux inégalités criantes.

La Centrale unitaire de travailleurs (CUT), la plus grande confédération syndicale du pays, et 18 autres organisations ont en effet appelé à des grèves et des manifestations mercredi et jeudi à Santiago. Les syndicats de la santé publique ont également annoncé pour cette semaine une grève et des actions de protestation devant le ministère de la Santé.Appel qui a toutes les chances d'être suivi.

Près de 20 000 policiers et soldats sont toujours déployés sur le territoire chilien où l'état d'urgence est en vigueur dans la capitale et neuf des seize régions.

C'est la première fois que des militaires patrouillent dans les rues depuis la fin de la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990).

Garett Skyport pour DayNewsWorld

DRAME ECOLOGIQUE

L'AMAZONIE POUMON DE LA PLANETE EN FEU

S'INVITE AU G7

Depuis le début du mois de juillet la forêt amazonienne est frappée par de violents incendies. La plus grande forêt du monde est en train de brûler menaçant de façon dramatique le « poumon de la planète ». Cette situation préoccupante prend ce vendredi une tournure plus politique et s'invite au G7.

Les feux de forêt au Brésil, pays qui possède 60% de sa surface, ont augmenté de 83% depuis le début 2019, par rapport à l'année précédente, notamment en Amazonie en raison de la déforestation et de la sécheresse.

S'il n'est pas possible d'évaluer pour l'heure l'étendue des dégâts, on sait par ailleurs que les incendies touchent plusieurs régions comme l'Etat de Rondonia, celui d'Amazonas, de Roraima ou encore l'Etat du Mato Grosso.

Une hausse des incendies alarmante

Les feux de forêt ont nettement augmenté en 2019 au Brésil comparé aux deux années passées.

Entre janvier et août, 72.843 départs de feu ont été enregistrés dans le pays, contre 39.759 sur la totalité de l'année 2018, selon des chiffres de l'Institut national de recherche spatiale (INPE) qui observe notamment l'évolution de la forêt au Brésil.

Cette augmentation fait suite à deux années consécutives de baisse et il s'agit d'un plus haut depuis 2013, selon l'INPE qui utilise des données par satellite actualisées en temps réel.

Les incendies ont été les plus nombreux dans les Etats occupés en totalité ou partiellement par la forêt amazonienne. L'Etat le plus touché est le Mato Grosso (centre-ouest), avec 13.682 départs de feu, soit une hausse de 87% par rapport à toute l'année 2018. La hausse a été particulièrement alarmante dans les Etats occupés en totalité ou partiellement par la forêt amazonienne, comme celui du Mato Grosso (dans le centre-ouest), avec 13.682 départs de feu, soit une hausse de 87% par rapport à toute La situation préoccupante de l’Amazonie prend depuis hier un tournant plus politique. Emmanuel Macron s'est alarmé sur Twitter et a demandé à ce que le sujet soit mis sur la table du G7, qui démarre demain. Son homologue brésilien lui a répondu sèchement, y voyant le signe d’une « mentalité colonialiste dépassée au 21e siècle ».l'année 2018.

Ces incendies sont notamment provoqués par les défrichements par brûlis utilisés pour transformer des aires forestières en zones de culture et d'élevage ou pour nettoyer des zones déjà déforestées. Une pratique interdite cependant à cette période de l'année et malgré tout très utilisée.

Lundi les habitants de Sao Paulo ont été plongés dans le noir en pleine journée. En cause notamment, les vents violents qui ont attiré la fumée jusqu'à la mégapole, située au sud-est du pays, à des milliers de kilomètres.

Le gouvernement de Bolsonaro vivement critiqué

La situation préoccupante de l’Amazonie prend depuis hier un tournant plus politique. Emmanuel Macron s'est alarmé sur Twitter et a demandé à ce que le sujet soit mis sur la table du G7, qui démarre demain. Son homologue brésilien lui a répondu sèchement, y voyant le signe d’une « mentalité colonialiste dépassée au 21e siècle ».

Selon l'Institut national de recherche spatiale (INPE), la déforestation en juillet a été quasiment quatre fois supérieure à l'année dernière lors du même mois. Depuis janvier 2019, 72.843 départs de feu ont été enregistrés dans le pays, contre 39.759 sur toute l'année 2018 soit une augmentation de 83%.

Des chiffres remis en cause par le président brésilien Jair Bolsonaro, cible d'une avalanche de critiques des scientifiques. Ce dernier a insinué mercredi que des ONG pourraient avoir provoqué ces feux, afin « d'attirer l'attention » sur la suspension par Brasilia des financements alloués à la préservation de la forêt amazonienne.

« Il pourrait s'agir, oui, il pourrait, mais je ne l'affirme pas, d'actions criminelles de ces 'ONGéistes' pour attirer l'attention contre ma personne, contre le gouvernement brésilien. C'est la guerre à laquelle nous sommes confrontés », a lancé le chef de l'État. Aucune source à l'appui cependant.

Le président  est d'ailleurs accusé, par les scientifiques mais également les peuples indigènes qui vivent en Amazonie, de privilégier la croissance économique au détriment des populations et de l’écologie.

Les ONG recevaient entre autres 40% de subventions venues de l'étranger et suspendues en partie, par l'Allemagne et la Norvège notamment, ainsi que des financements publics, eux aussi stoppés, par le gouvernement climato-sceptique de Bolsonaro.

La déforestation en hausse en cause

Selon le chercheur de l'Institut de recherche environnementale sur l'Amazonie (IPAM) Paulo Moutinho, la hausse du nombre d'incendies en Amazonie brésilienne est avant tout causée par la progression de la déforestation. En effet ce dernier remet en cause l'argument du gouvernement, qui soutient que cette augmentation du nombre d'incendies est due à la sécheresse, habituelle en cette période de l'année.

« En 2019 nous n'avons pas une sécheresse aussi sévère que lors des années précédentes, or il y une hausse substantielle des incendies. Tout indique donc que la saison sèche n'est pas du tout le facteur prédominant. S'il y avait eu plus de sécheresse, cela aurait été bien pire », explique-t-il. Interrogé, le ministre brésilien de l'Environnement Rocardo Salles a expliqué que "le gouvernement a mobilisé tous les effectifs des secouristes et tous les avions (...) qui sont désormais à pied d’œuvre avec tous les gouvernements régionaux".

En Amérique du Sud, le Brésil est le pays le plus touché par les feux de forêt en 2019, suivi par le Venezuela (26.453) et la Bolivie (16.101).

Les citoyens poussent un cri d'alarme.

Les premiers à donner l’alerte ont été les citoyens. Depuis une semaine, des hashtags, Pray for Amazonia, Pray for the Amazon, sont largement repris sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, un nouveau mot d’ordre est donné : Act for the Amazon

A l’initiative de "Friday for Future", mouvement écologiste de Greta Thunberg, des mobilisations devant les ambassades du Brésil sont prévues ce vendredi à travers le monde.

Carl Delsey pour DayNewsWorld

ALERTE A LA DEFORESTATION EN AMAZONIE

ET SUBVENTIONS BLOQUEES

Les donateurs du fonds pour l’Amazonie bloquent tour à tour leurs dons : ils se disent effrayés par la déforestation galopante du fait de la politique de Jair Bolsonaro. Aussi la Norvège, pionnière dans la lutte écologique, a annoncé par la voix de son ministre de l’environnement et du climat a annoncé, jeudi 15 août, le blocage de 30 millions d’euros de subventions destinées au Brésil.

« Le Brésil a rompu l’accord avec la Norvège et l’Allemagne depuis que le pays a suspendu le conseil d’administration et le comité technique du fonds pour l’Amazonie », a estimé Ola Elvestuen dans le journal norvégien Dagens Naeringsliv (DN). Oslo versait pas moins de 8,3 milliards de couronnes (828 millions d’euros) chaque année à ce fonds pour l’Amazonie, créé en 2008, mais, d’après le gouvernement norvégien, le Brésil ne semble « plus souhaiter arrêter la déforestation ».

A l'appui des chiffres officiels : le déboisement en juillet a été quatre fois supérieur au même mois en 2018. La Norvège qui estime que le gouvernement brésilien ne peut « pas faire cela sans que la Norvège et l’Allemagne ne soient d’accord », a jugé le ministre Elvestuen.

Depuis l’arrivée au pouvoir du président d’extrême droite Jair Bolsonaro, le gouvernement allemand a également annoncé samedi suspendre une partie de ses subventions. Berlin a ainsi bloqué 35 millions d’euros jusqu’à ce que les chiffres de la déforestation redeviennent encourageants, tout en continuant toutefois de contribuer au Fonds de préservation de la forêt amazonienne.

Bolsonaro a affirmé que son pays n’avait « pas besoin » des subventions allemandes. Le président Brésilien martèle qu’il ne cédera pas à la « psychose environnementale » et que « l’Amazonie est à nous, pas à vous ».

Kelly Donaldson pour DayNewsWorld

L' HOMOPHOBIE  PENALISABLE AU BRESIL

La Cour suprême du Brésil a décidé jeudi de criminaliser l’homophobie: une mesure importante pour les minorités sexuelles d’un des pays qui comptent le plus d'assassinats de personnes LGBT. Selon l’ONG Grupo Gay da Bahia (GGB), qui collecte des statistiques nationales depuis quatre décennies, il y a eu en effet en 2017 au Brésil 387 meurtres et 58 suicides dus à l’homophobie et la transphobie.

La Cour suprême a décrété que l’homophobie était équivalente au délit de racisme. Les actes de racisme sont punissables au Brésil de un à trois ans de prison ou d’amendes. En conséquence de la décision de la Cour suprême, ces peines seront désormais applicables aux actes d’homophobie.

Pour le président brésilien Jair Bolsonaro la Cour suprême aurait outrepassé ses prérogatives en criminalisant l’homophobie. Dans le cadre du travail, un employeur « réfléchira à deux fois » avant d’embaucher un homosexuel par crainte d’être accusé d’homophobie, a déclaré Jair Bolsonaro à l’occasion d’un petit-déjeuner à Brasilia avec des journalistes.

« Il faut un équilibre (à la Cour). Il ne s’agit pas de mélanger la politique et la religion », a-t-il ajouté. La Cour suprême s’est « complètement trompée » car elle « est allée sur le terrain législatif », a ajouté le président, élu grâce au soutien des églises pentecôtistes ultra-conservatrices.

La décision de la Cour suprême a été acquise par huit votes contre trois. Mais, selon Jair Bolsonaro, s’il y avait eu un juge évangélique, il aurait “demandé un délai” pour analyser la question, laissant le vote en suspens.

L’ancien militaire avait en effet déjà mentionné fin mai la possibilité de nommer un juge évangélique à la Cour suprême où deux postes seront vacants avant la fin de son mandat en 2022.

Jenny Chase pour DayNewsWorld

    SOULEVEMENT MILITAIRE MANQUE

    AU VENEZUELA

Le changement au Venezuela est -il «très proche» comme l'affirme lundi 6 mai 2019 Juan Guaido , le chef de file de l’opposition vénézuélienne ?

«Certaines personnes n'ont pas tenu parole. (...) Cela ne signifie pas qu'elles ne le feront pas sous peu», a expliqué Juan Guaido,, au sujet de l'appel lancé le 30 avril près d'une base militaire de Caracas.

L'appel de l'opposant au soulèvement de mardi a fait long feu, quelque 25 militaires ayant demandé asile à l'ambassade du Brésil et l'opposant Leopoldo Lopez à l'ambassade d'Espagne.

Juan Guaido était en effet apparu mardi dernier dans une vidéo tournée aux abords de la base de La Carlota, aux côtés de l’opposant Leopoldo Lopez.

Tout en revendiquant le soutien d’un groupe de soldats entrés en rébellion contre Nicolas Maduro, il avait appelé les forces armées, pilier du système politique et économique au Venezuela, à le rejoindre. L'armée n’a pas suivi cet appel au soulèvement.

Depuis que Juan Guaido s'est proclamé président par intérim le 23 janvier, et qu'il a été reconnu comme tel par une cinquantaine de pays, l'état-major est toujours resté fidèle à Nicolas Maduro.

Cette fois encore, il n'a pas trahi l'héritier d'Hugo Chavez si bien que Nicolas Maduro a pu affirmer que cette « escarmouche putschiste » avait été déjouée et promettre de punir les « traîtres ».

Or les militaires tiennent non seulement le secteur pétrolier, poumon économique du pays, mais aussi plusieurs ministères : ils jouent donc un rôle politique crucial dans le pays.

Pour Juan Guido, malgré le récent coup d'Etat manqué « Il est évident qu’aujourd’hui, le mécontentement est généralisé et les forces armées n’échappent pas à la règle », a expliqué le chef de file de l’opposition, reconnu président par intérim par une cinquantaine de pays, dont les Etats-Unis.

« Des conversations ont lieu (…) avec des responsables civils et militaires qui sont prêts à se placer du côté de notre Constitution» », a assuré le président du Parlement sans spécifier toutefois de quelles personnalités il s'agit. .

Et d'ajouter que le chef de l'Etat, «ne fait même plus confiance à sa garde rapprochée» et sa «faiblesse» devrait «bientôt» mener à un changement de gouvernement.

«Aujourd'hui, nous disons qu'il reste aux forces armées et à certains employés (du secteur public, ndlr) à surmonter leur peur», a ajouté Juan Guaido

«Je suis très optimiste quant au fait que nous sommes très proches du changement au Venezuela», a déclaré l'opposant.

Et d'assurer vouloir mettre en place une «transition démocratique, des élections libres».

Si Juan Guaido a également évoqué l'éventualité d'une «coopération étrangère pour surmonter la crise sans précédent que traverse le Venezuela», il apparaît fort improbable qu'il s 'agisse d'une intervention militaire des Etats Unis.

Jaimie Potts pour DayNewsWorld

VENEZUELA

VERS UNE NOUVELLE GUERRE MONDIALE ?

Le bras de fer entre Nicolas MADURO , le Président Vénézuélien, assuré du soutien de la Chine et de la Turquie et Juan GUAIDO , principal opposant autoproclamé, avec le soutien des Occidentaux , USA en tête, dure depuis maintenant près de 3 mois.

Début mars 2019, une panne d’électricité géante a plongé le pays dans le chaos, alors même que le Venezuela est la première réserve pétrolière de la planète (297 milliards de barils), l’une des raisons du trop plein de convoitises.

Mais le Venezuela a aussi d’importantes réserves aurifères. En décembre 2018, Caracas a donné le feu vert à la Russie pour commencer à extraire l’or du pays.

Coïncidence ?
Des sources autorisées indiquent
que ce serait cette  décision du gouvernement Maduro qui aurait conduit les Etats Unis, le Canada, le Brésil et d’autres encore, comme la France à reconnaitre dans la précipitation, Guaido comme Président officiel du Venezuela, au risque de provoquer une guerre civile dans le pays.

Trop occupés dans la précédente décennie, par les affaires du Moyen Orient, de la Syrie, de l’Iran, de la Libye, les Etats Unis avaient baissé la garde au niveau du continent américain, renonçant ainsi implicitement à l’application de la Doctrine de James Monroe dictée en 1823.

La doctrine de Monroe a caractérisé  la géopolitique étrangère des USA pendant tout le XIXème et le XXème siècle.

Qualifiée de doctrine , mais constituée en fait d’un ensemble de principes définis par le Président américain James Monroe à l’occasion de son message au congrès de décembre 1823, la Doctrine de Monroe interdit toute intervention dans les affaires américaines sur l’ensemble du continent américain, de l’Alaska à la Terre de Feu.

La doctrine de Monroe a été complétée en 1904, par « le corollaire de Roosevelt » qui a justifié depuis, l’interventionnisme US sur le continent américain.

C’est cette doctrine de Monroe qui a justifié toutes les ripostes US sur les zones « menacées, considérées comme son arrière-cour ».

L’affaire de la Baie des Cochons/Cuba (1961) , brillamment gérée par le Président John Fitzgerald Kennedy, a été l’une de ces ripostes.

Comme chacun sait, l’histoire bégaie !

Car ce qui se passe en ce moment au Venezuela commence à ressembler furieusement aux événements survenus en pleine Guerre Froide dans la Baie des Cochons de CUBA.

Le 24 mars 2019, une centaine de militaires et 35 tonnes de matériel ont été débarqués au Venezuela par les Russes.  Un chef cosaque a même avancé qu’il disposait de 400 paramilitaires pour cette opération. Poutine avaient pourtant mis en garde avant d’en arriver là  !

Certes, l’opposition vénézuélienne a immédiatement minimisé l’affaire, prétendant qu’il ne s’agissait que d’une tentative d’intimidation.

Il n’en est rien semble-t-il, au vu de la tournure qu’a pris cet incident depuis.

Démentie par le porte- parole du Kremlin dans un premier temps, l’escalade  militaire n’a en effet pas cessé de monter depuis.

Car la Russie aurait beaucoup à perdre en cas de changement de régime à Caracas.

Deuxième investisseur étranger, la Russie souhaite depuis longtemps renforcer ses liens militaires avec le Venezuela, avec l’intention de disposer à terme d’une base militaire sur l’Ile de l’Orchila, située à 2400 km des cotes de la Floride dans la mer des Caraïbes : une menace stratégique sans précédent pour les Etats Unis….

En décembre 2018, le journal américain «The Drive » a publié des images satellites de l’ile vénézuélienne qui révèlent que des changements ont déjà eu lieu sur l’ile. Par exemple, l’apparition d’une piste d’atterrissage pour des opérations menées avec des bombardiers russes TU-160, capables de transporter des missiles de croisière à tête nucléaire.

Par ailleurs, des exercices conjoints entre la Russie et le Venezuela ont déjà eu lieu, conformément au droit international en suivant les consignes d’utilisation de l’espace aérien : les appareils russes étaient accompagnés de chasseurs norvégiens F-16 ?? Une garantie ??

Pas sûr ! lorsque l’on sait que la Norvège qui vient d’accueillir l’important exercice Trident Junctuer organisé par l’OTAN s’inquiète de plus en plus de l’imprévisibilité de son voisin (200 km de frontière commune) , lequel renforce jour après jour ses capacités militaires dans l’Arctique.

La base militaire de l’ile de l’Orcha devrait à terme permettre aux bombardiers TU-160 russes de ne pas retourner systématiquement en Russie , les ravitaillements pouvant dès lors se faire en vol .

La riposte américaine est montée d’un cran.

L’US Air Force est déjà en train d’effectuer  «son intégration du théâtre de l’entrainement au vol » à partir de la station de la RAF de Londres, ceci dans le but « d’utiliser cette base comme lieu avancé d’opération pour les bombardiers B-52 ».

Simultanément, l’US Air Force a lancé ses bombardiers dans le Pacifique, à partir de la base d’Andersen de l’ile de Guam, ce qui a conduit en réaction à la préparation de deux avions de combat Sukoï SU-27, pour l’interception de bombardiers B-52.

Reprenant très opportunément  les principes de la théorie de Monroe, John Bolton, conseiller à la Sécurité à la Maison Blanche vient de rappeler que tout acte de provocation au Venezuela serait désormais considéré « comme une menace » à la Paix et à la Sécurité Internationale.

De son coté, Donald Trump a déclaré sans ambages que la Russie devait sortir du Venezuela, rapidement …sous peine d’en payer le prix…

Comme on le voit, les tambours de guerre battent de plus en plus fort, ceci notamment depuis que les Etats Unis comme la Russie se sont lancés dans le retrait de leur participation au traité des INF,  signé en 1987 par Gorbatchev et Reagan, suite à la crise des euromissiles,  dans le but de lutter contre la prolifération des armes nucléaires.

La Chine vient d’appeler au calme; mais on sait dans quelle partie de bras de fer le Président Chinois Xi Jinping  est engagée avec Donald Trump  et on sait aussi  qu’elle ne laissera pas les Etats- Unis agresser l’Iran.

Et l’Europe dans tout ça ?

Dans l’état où se trouve actuellement le débat européen, l’Europe qui protège n’est semble- t- il qu’un doux rêve, la France, qui est le seul Etat européen à disposer de l’arme nucléaire (à l’exception de la Grande- Bretagne , qui va certainement basculer dans le Brexit) étant engluée dans un débat sans fin, irréaliste provoqué par les erreurs successives graves d’Emmanuel Macron  depuis son accession à l’Elysée.

En Novembre 2017, le Secrétaire Général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, avait appelé, à l’occasion d’une rencontre avec des ministres de l’OTAN  les pays européens à  planifier leurs infrastructures civiles vers les besoins de l’armée . En claquant des talons, l’UE  a promis solennellement de remettre en état ses réseaux de transport y compris ferroviaires pour supporter des transports rapides de blindés et de matériel lourd de type blindés, déléguant les rôles clés aux gouvernements nationaux et au secteur privé (sociétés autoroutières ?).

Vu l’état d’entretien du réseau routier français et des finances publiques de la France … le rendez- vous ne semble pas assuré !

Clara Mitchell pour DayNewsWorld

JUAN GUIDO REVOQUE DE SON POSTE DE PRESIDENT DU PARLEMENT ET DECLARE INELIGIBLE

Juan Guaido s’est autoproclamé président par intérim du pays le 23 janvier et a été reconnu comme tel par une cinquantaine de pays, dont les Etats-Unis.

Deux mois plus tard, le Venezuela reste confronté à la plus grave crise de son histoire avec une économie au ralenti, une monnaie dévaluée et des pénuries.

Le président du Parlement vénézuélien Juan Guaido, également chef de file de l'opposition, a été révoqué jeudi de son poste et ne pourra pas exercer de fonction élective durant 15 ans pour corruption présumée, ont annoncé les autorités vénézuéliennes.

Le Contrôleur général de la République Elvis Amoroso, chargé de veiller à la transparence de l'administration au Venezuela, a décidé « d'interdire l'exercice de toute fonction élective au citoyen (Juan Guaido) pour la durée maximum prévue par la loi », a-t-il déclaré à la télévision d'Etat lors d'une conférence de presse tenue jeudi à Caracas.

Selon Elvis Amoroso, Juan Guaido ne justifie pas, dans ses déclarations de patrimoine, certaines dépenses réalisées au Venezuela et à l'étranger avec des fonds provenant d'autres pays. « Il a réalisé plus de 91 voyages hors du territoire pour un coût supérieur aux 310 millions de bolivars (quelque 94 000 dollars au taux actuel), sans justifier l'origine de ces fonds », a expliqué le Contrôleur.

L'ancien candidat à la présidentielle de 2013 Henrique Capriles avait été sanctionné de la même manière et déclaré inéligible. Conséquense: il n'avait pas pu  se présenter par la suite en 2018.

La rivalité entre les deux « présidents » s'aiguisent : Maduro et son gouvernement ont accusé Juan Guaido et son bras droit, le député Roberto Marrero, arrêté le 21 mars par les services de renseignements, de fomenter des opérations terroristes avec l’argent de l’Etat bloqué par les sanctions américaines.

Alyson Braxton pour Daynewsworld

L'ERREUR DE LA DICTATURE A ETE DE TORTURER SANS TUER

SELON LE PRESIDENT BOLSONARO AU BRESIL

Le président du Brésil Jair Bolsonaro a ordonné, lundi 25 mars, que soit commémoré le 55e anniversaire du coup d'Etat du 31 mars 1964. Coup d'Etat qui avait installé une dictature militaire de 21 ans.

« Notre président a ordonné au ministère de la Défense d'organiser les commémorations qui se doivent liées au 31 mars 1964 », a déclaré à la presse Otávio Régo Barros au palais présidentiel de Planalto.

Jair Bolsonaro, ex-capitaine chez les parachutistes et au gouvernement composé pour moitié de militaires, n'a jamais caché sa nostalgie de l'époque de la dictature. Interrogé sur ce que recouvraient ces célébrations, le porte-parole a répondu :

«Ce que les commandants choisiront dans leurs garnisons, et dans le contexte dans lequel elles doivent être réalisées.»

« Le président ne considère pas le 31 mars 1964 comme un coup d'Etat militaire », a précisé le porte-parole. « Il considère que la société rassemblée, sentant le danger que le pays était en train de vivre », a réussi ce jour-là en unissant « des civils et des militaires, à récupérer le pays et le remettre en marche ».

Sans cela, « aujourd'hui nous aurions ici un type de gouvernement qui ne serait bon pour personne », a-t-il ajouté.

Le militariste Bolsonaro a acquis une partie de sa popularité grâce à son goût immodéré pour l'autorité, multipliant les déclarations polémiques. En juin 2016, il avait affirmé à la radio Jovem Pan :

« l'erreur de la dictature a été de torturer sans tuer ».

Lors de la séance de la Chambre des députés où a été votée en avril 2016 la destitution de la présidente Dilma Rousseff (ex-guérillera torturée par les militaires), Bolsonaro avait dédié son vote au colonel qui était le chef du renseignement sous la dictature, accusé d'au moins six assassinats sous la torture.

« A la mémoire du colonel Carlos Alberto Brilhante Ustra, la terreur de Rousseff (...), je vote oui! ». En 2011, Dilma Rousseff avait interdit à l'armée quelque commémoration que ce soit de la dictature.

Selon la Commission nationale de la vérité, il y eut durant la dictature brésilienne pas moins de 434 assassinats et des centaines de détentions arbitraires et de tortures d'opposants.

A la suite de l'éviction du président Joao Goulart en 1964, cinq généraux se sont succédé jusqu'en 1985 à la tête de la junte avec un parti officiel (Arena) et une opposition muselé (MDB).

Le régime a connu un durcissement en 1968 avec l'interdiction des manifestations, la censure et le jugement des prisonniers politiques par des tribunaux militaires.

Jenny Chase pour DayNewsWorld

DEMISSION DU CARDINAL CHILIEN EZZATI

Le pape a accepté la démission du cardinal Ezzati, accusé d’avoir dissimulé des actes de pédophilie.

Tout comme pour le cardinal Barbarin, des poursuites ont aussi été engagées contre le cardinal Ezzati, pour son silence sur des actes commis depuis les années 1980.

Si la démission du cardinal français a été refusée - au nom de la présomption d’innocence en début de semaine par le pape, celle du cardinal chilien a été validée au cours du week-end.

Le pape François a en effet accepté la démission du cardinal chilien Riccardo Ezzati, a annoncé samedi 23 mars le Vatican, cinq jours après avoir dit non à la demande du cardinal Barbarin.

L’archevêque de Santiago avait, de son côté, présenté cette démission en mai 2018, comme l’ensemble des évêques chiliens, à la suite d’une série de scandales d’agressions sexuelles à l’encontre de mineurs.

Mgr Ezzati, le plus haut dignitaire de l’Eglise catholique dans le pays, avait gardé le silence et était notamment soupçonné d’avoir couvert deux prêtres accusé d’avoir abusé de mineurs.

Il avait également couvert M. Karadima, ancien formateur charismatique de prêtres, qui avait été reconnu coupable en 2011 par un tribunal du Vatican d’avoir commis des actes pédophiles dans les années 1980 et 1990. Il a été contraint de se retirer pour une vie de pénitence.

Le Chili est l’un des pays les plus gravement touchés par le scandale des agressions sexuelles commises par des membres du clergé et de leur gestion par les autorités ecclésiastiques.

En mai 2018 le pape avait convoqué tous les évêques chiliens au Vatican pour trois journées d’introspection, à l’issue desquelles tous les évêques avaient remis leur démission. Depuis, le pape argentin avait accepté sept de ces démissions.

En octobre, François avait accepté, avec réticence, la démission du cardinal américain Donald Wuerl, archevêque de Washington, soupçonné par un jury populaire d’avoir étouffé un vaste scandale d’agressions sexuelles en Pennsylvanie...

Le jugement du pape François ne peut pas résister à la lame de fond soulevée par les scandales de pédophilie au sein de l’Eglise.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

VERS UNE SORTIE DE CRISE PACIFIQUE

DE MOINS EN MOINS PROBABLE AU VENEZUELA

Au Venezuela, le bras de fer continue entre le président en titre Nicolas Maduro et son opposant, le président par interim autoproclamé Juan Guaido. La situation devient de plus en plus critique depuis que le pays est frappé par une gigantesque panne d’électricité. Le pays s'enfonce dans une crise profonde.

Depuis ce jeudi 7 mars, le pays est plongé dans le noir, l'activité économique est à l'arrêt et les établissements sont de santé paralysés si bien qu'en moins de 48 heures, quinze personnes souffrant de maladies rénales sont mortes faute de dialyse. La population qui manque de tout est à bout.

Le gouvernement, de plus en plus isolé sur la scène internationale, dénonce des « attaques cybernétiques » des Etats-Unis visant à déstabiliser le pays tandis que l'opposition attribue cette panne à une mauvaise gestion gouvernementale, dans un pays habitué aux coupures de courant bien que jamais de cette ampleur.

Quelle sera l'issue de cette crise ? Qui du président Nicolas Maduro ou de son rival Juan Guaido va remporter la lutte pour le pouvoir ?

Juan Guaido et la transition pacifique ?

Nicolas Maduro ne dispose plus que de 14% d'opinions positives, selon l'institut d'enquête Datanalisis. Les conditions actuelles sont telles qu'une grande partie de la population voit en Juan Guaido une solution pacifique et démocratique. Mais y parviendra-t-il ?

Certes l'opposant a acquis une telle renommée que les autorités n'ont pas pu se permettre de l'arrêter à son retour alors qu'il avait violé la semaine dernière une interdiction de sortie du territoire.

Juan Guaido tentait alors de faire entrer dans le pays des tonnes d'aides humanitaires offertes principalement par les Etats-Unis et bloquées par les forces armées à la frontière colombienne. Mais M. Maduro et son armée ont tenu bon - le chef de l'Etat y voyait une tentative déguisée d'intervention militaire extérieure.

A la suite de cet échec, le parlementaire a aussitôt promis d'intensifier la mobilisation populaire et l'isolement diplomatique du gouvernement Maduro.

« J'annonce une tournée populaire et l'isolement diplomatique du gouvernement Maduro. » « J'annonce une tournée, ma tournée et celle de tous les députés (à travers le pays) pour vous faire venir à Caracas de manière définitive », a-t-il lancé le 9 mars devant des milliers de partisans descendus dans les rues de la capitale.

« Après la fin de cette tournée (...) nous annoncerons la date où tous ensemble nous marcherons sur Caracas », a-t-il ajouté. Il a promis une marche sur la capitale. Il s'est même dit prêt aussi à soutenir la grève des syndicats du secteur public.

A l'armée revient le rôle d'arbitre...

Cette pression accrue a en effet pour seul objectif d'amener le haut commandement de l'armée à lâcher Maduro et, à terme, à faire tomber le régime, ouvrant la voie à une transition pacifique et à des élections. Selon Datanalisis, Nicolas Maduro ne dispose plus que de 14% d'opinions positives, mais il peut toujours compter sur la loyauté de l'armée.

Si 700 militaires et policiers ont déjà rejoint Juan Guaido ces dernières semaines et fait défection en passant les frontières avec le Brésil et la Colombie, aucun officier de haut rang n'est passé de son côté. Or le Venezuela compte environ 365.000 militaires et policiers. Pour convaincre, il faudrait une négociation octroyant « des garanties spécifiques » aux officiers impliqués dans la corruption et les violations des droits de l'homme.

Dans ces conditions,  la transition prendrait plus de temps mais cela accroîtrait la probabilité qu'elle soit non-violente , selon le spécialiste Michael Shifter.

Par contre « Le scénario d'une intervention militaire conduite par les Etats-Unis paraît chaque jour moins probable mais ne peut pas être écarté en fonction de l'évolution de la situation », prévient cet analyste.

Les sanctions américaines - dont l'embargo sur le pétrole - aggravent encore les difficultés de la vie quotidienne de la population. Avant de provoquer éventuellement la chute du gouvernement, elles risquent, « tôt ou tard, d'abîmer l'image de Guaido », prévient Luis Vicente Leon, analyste vénézuélien et directeur de l'institut Datanalisis. M. Maduro parie en un sens sur le « désamour » de M. Guaido qui pourrait survenir à la longue, selon le politologue Luis Salamanca, .

Plus le temps passe et plus une transition démocratique et pacifique pour sortir le pays de la crise semble s'éloigner.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

RETOUR RISQUE POUR JUAN GUAIDO

PRESIDENT PAR INTERIM AU VENEZUELA

L'opposant Juan Guaido a annoncé son retour à Caracas pour lundi après une tournée en Amérique du Sud.

Il a également appelé ses partisans à manifester et a mis en garde le régime de Nicolas Maduro contre la tentation de « l'enlever » à son arrivée.

Juan Guaido qui a annoncé son retour à Caracas lundi, après une tournée en Colombie, au Brésil, au Paraguay, en Argentine et en Equateur, a mis en garde le régime de Nicolas Maduro contre la tentation de « l'enlever » à son arrivée.

« Essayer de m'enlever serait sans aucun doute une des dernières erreurs qu'il commettrait » .

Ayant bravé l'interdiction de sortie de territoire, le chef de l’opposition, reconnu président par intérim par une cinquantaine de pays, a annoncé son retour, lundi 4 mars à Caracas.

Il a déclaré au côté de son épouse Fabiana, devant un drapeau vénézuélien qu'il rentrait au Vénézuela.

« J’annonce mon retour au pays. J’appelle le peuple vénézuélien à se rassembler dans tout le pays demain à 11 heures », écrit Juan Guaido.

Il demande à ses partisans de suivre « avec attention les comptes vérifiés » sur les réseaux sociaux pour s’informer des lieux de rassemblement.

« Demain nous avons un défi historique » à relever :

« Nous retournons au pays, à nos fonctions. Et bien sûr qu’il y a un risque », a-t-il déclaré.

« Les forces armées doivent assumer leurs responsabilités historiques », a-t-il poursuivi en évoquant les centaines – « 700 » selon lui – membres des forces de l’ordre qui ont fait défection depuis le 23 février pour « se ranger du côté de la Constitution ».

Juan Guaido avait quitté clandestinement le Venezuela il y a une dizaine de jours pour gagner la Colombie afin d’assister à un méga concert à la frontière et tenter de faire entrer des cargaisons d’aide humanitaire dans le pays – sans succès. Appliquer

Il avait pour cela bravé une interdiction de quitter le territoire national.

Le président Maduro a fait savoir, de son côté, qu’en tant que chef du Parlement, son rival  devait  « respecter la loi » et que, s’il rentrait au pays, il devrait « rendre des comptes à la justice ».

En effet M. Guaido fait l’objet d’une enquête pour « usurpation » de pouvoir étant à ce titre interdit de sortie du territoire.

Le président Nicolas Maduro, confronté au retour de Juan Guido, se trouve face à un défi :

Doit-il l' arrêter ou le laisser entrer sans encombre ?

Le gouvernement américain a prévenu que, s’il arrivait quelque chose à M. Guaido, « il y aurait des conséquences ».

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

BATAILLE AUTOUR DE L'AIDE HUMANITAIRE

AU VENEZUELA

Alors qu'une grande partie des Vénézuéliens manque de tout, le bras de fer entre l'armée vénézuélienne, fidèle au président Maduro, et le président autoproclamé Juan Guaido se poursuit.

Les militaires sont déterminée à empêcher l'entrée de milliers d'opposants emmenés par Juan Guaido pour apporter de l'aide humanitaire dans le pays. Ils affirment défendre «l'intégrité territoriale» du Venezuela.

En effet , à l'appel de Juan Guaido, reconnu président par intérim par une cinquantaine de pays, quelque 700.000 volontaires, selon l'opposition, ont l'intention de se rendre à bord d'autocars le 23 février aux postes-frontières. Objectif affiché : prendre livraison de l'aide humanitaire envoyée par les États-Unis et le Brésil.

Samedi, le Brésil va également mettre à disposition de l'aide humanitaire à Boa Vista et Pacaraima (nord) «en coopération avec les États-Unis». Plusieurs dizaines de tonnes de vivres et de médicaments envoyées par les États-Unis sont stockées à Cucuta où les présidents colombien Ivan Duque et chilien Sebastian Piñera ont prévu de se rendre vendredi pour afficher leur soutien à l'opération. Des aliments et médicaments seront disponibles pour être collectés «par le gouvernement (autoproclamé) de Juan Guaido, par des camions vénézuéliens conduits par des Vénézuéliens», a précisé le porte-parole de la présidence brésilienne, Otavio Régo Barros.

Blocus militaire.

«Les présidents à la botte des Yankees comme ceux de Colombie et du Chili, qui encouragent la provocation et la violence contre le Venezuela, sont en train d'appeler à prendre d'assaut la frontière du Venezuela samedi prochain», a réagi Nicolas Maduro.

Mais les frontières resteront fermées, a averti le ministre de la Défense. «L'armée restera déployée et en alerte le long des frontières pour empêcher toute violation de l'intégrité du territoire», a averti le ministre de la Défense, Vladimir Padrino , à la tête d'une armée qui a réaffirmé mardi sa «loyauté sans faille» envers Nicolas Maduro. Et ce malgré le tweet envoyé par Juan Guaido mardi à chacun des chefs militaires des régions frontalières: «Le 23 février, vous devez choisir entre servir Maduro et servir la Patrie», leur a-t-il écrit. Malgré l'appel du président américain à l’armée vénézuélienne de rallier Juan Guaido et de laisser entrer l’aide humanitaire.« Vous ne trouverez pas de port sûr, pas d’échappatoire et pas d’issue. Vous allez tout perdre », a-t-il déclaré le 18 février devant la communauté vénézuélienne et cubaine de Miami.

« Les yeux de monde entier sont braqués sur vous aujourd’hui », a averti Donald Trump.

De son côté, Nicolas Maduro a annoncé l'acheminement mercredi de 300 tonnes de médicaments achetés à la Russie, alliée de Caracas, en plus des 933 tonnes achetées récemment à la Chine, la Russie et Cuba.

Vendredi, un concert avec des artistes internationaux aura lieu à Cúcuta, organisé par le milliardaire britannique Richard Branson afin de recueillir des dons. Le pouvoir chaviste a répliqué en annonçant l’organisation au même moment, du côté vénézuélien, d’un autre concert « pour dénoncer l’agression brutale à laquelle on tente de soumettre le peuple vénézuélien ». Qualifiant Juan Guaido de «clown qui dit être président par intérim», Nicolas Maduro l'a mis au défi de «convoquer des élections» pour «renverser la situation avec le vote du peuple».

Préférant « une transition pacifique », Donald Trump a néanmoins répété que « toutes les options » étaient sur la table pour faire partir Maduro et mettre fin à la crise humanitaire qui a poussé à l’exil plus de 2,3 millions de personnes, selon l’ONU.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

INQUIETANTE CRISE POLITIQUE AU VENEZUELA

Plus d'une semaine après l'autoproclamation du président du Parlement, Juan Guaido, comme « président par intérim », la crise persiste au Venezuela aggravant le risque de troubles civils.

Alors que le président élu, Nicolas Maduro, a proposé des élections législatives anticipées pour sortir de la crise, Juan Guido ,lui, appelle à une nouvelle élection présidentielle, estimant la précédente irrégulière.

Mercredi, des milliers de Vénézuéliens ont manifesté à l'appel de Juan Guido pour convaincre l'armée de rejoindre l'opposition tandis que le dirigeant chaviste qui supervisait des manœuvres militaires à Caracas, a exhorté l'armée à l'unité face aux appels à la rébellion des Etats-Unis et du président autoproclamé.

«Vous voulez que gouverne une marionnette des ‘gringos' au Venezuela?», a lancé M.Maduro ensuite dans un meeting face à des jeunes Vénézuéliens.

Face au duel entre les deux présidents la communauté internationale se montre divisée.

La communauté internationale divisée

L’opposant Juan Guido est en effet soutenu par les Etats-Unis, les premiers à l'avoir reconnu comme président par intérim. Les deux hommes, qui se sont entretenus par téléphone avant la mobilisation de mercredi, se sont mis « d’accord pour rester en contact régulier afin de soutenir le retour vers la stabilité du Venezuela ». « Le combat pour la liberté a commencé ! », a tweeté, dans la foulée, le locataire de la Maison Blanche. Treize autres pays, menés par les États-Unis, reconnaissent également officiellement Guaido.

Emboîtant le pas, notamment, aux Etats-Unis, les députés du Parlement européen ont voté jeudi 31 janvier une résolution reconnaissant l'opposant vénézuélien Juan Guaido «président par intérim légitime» de son pays et appelant tous les pays de l'UE à faire de même.

Les eurodéputés ont également apporté leur «soutien entier à l'égard [du] programme» du président de l'Assemblée nationale et président par intérim autoproclamé, Juan Guaido.

De son côté Nicolas Maduro, fort du soutien de l'armée, est soutenu et reconnu par une écrasante majorité des 193 États membres de l'ONU, notamment la Russie et la Chine, membres permanents du Conseil de sécurité, qui dénoncent une ingérence américaine.

L'asphyxie de l'économie vénézuélienne

Alors que le Venezuela , autrefois le plus riche d'Amérique latine, a sombré économiquement et que ses habitants souffrent de graves pénuries d'aliments et de médicaments, les Etats-Unis accentuent leur pressions économiques en sanctionnant le groupe pétrolier PDVSA, source de 96% des revenus de l'État vénézuélien( gel des avoirs à l'étranger et interdiction de tout commerce avec des entités). Dans le même temps, les États-Unis ont donné à Juan Guaido le contrôle des comptes bancaires du Venezuela sur le sol américain.

De plus la Banque d'Angleterre en possession d'une partie des réserves vénézuéliennes en or, a refusé de restituer 1,05 milliard d'euros de lingots à Caracas tandis que, selon des rumeurs, un avion russe, arrivé à vide à Caracas, devrait repartir du pays, probablement vers la Russie, avec 20 tonnes d'or, soit 730 millions d'euros et 20% des fonds en or détenus par le Venezuela...

Alors que les neuf jours de mobilisations se sont déjà soldés par une quarantaine de morts et plus de 850 arrestations , selon les chiffres de l’Organisation des Nations unies, que des journalistes étrangers ont été arrêtés, de nouvelles manifestations des deux camps politiques sont prévues samedi.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

DEUX PRESIDENTS A LA TETE DU VENEZUELA

Le président du Parlement, tenu par l'opposition, Juan Guaido, s'est autoproclamé mercredi «président par intérim» du pays d'Amérique latine. Les États-Unis et leurs alliés l'ont reconnu, mais le président Nicolas Maduro, ainsi que d'autres pays, dénoncent un coup d'État organisé par Washington.


Une succession d'événements politiques

Les événements se sont précipités dans ce pays miné par l'hyperinflation, les pénuries alimentaires, dépendant de sa rente pétrolière et soumis à de lourdes sanctions.

Nicolas Maduro, poids lourd du régime chaviste, a été réélu en mai 2018 avec 68%.

Le président élu a prêté serment le 10 janvier 2019 pour ce nouveau mandat. Mais l'opposition a contesté le scrutin, dénonçant des irrégularités et des pressions sur les électeurs si bien que l'Assemblée nationale, avec à sa tête Juan Guaido, a déclaré illégitime ce nouveau mandat dès le 5 janvier.

Et mercredi 23 janvier le président du Parlement vénézuélien Juan Guaido s'est autoproclamé «président» par intérim.

«Je jure d'assumer formellement les compétences de l'exécutif national comme président en exercice du Venezuela pour parvenir (...) à un gouvernement de transition et obtenir des élections libres», a lancé mercredi Juan Guaido devant des dizaines de milliers de partisans réunis à Caracas .

C'est la crise politique la plus aiguë de l'histoire récente du Venezula. Cette situation politique inédite provoque des heurts violents entre opposants et partisans du régime de Nicolas Maduro,

Juan Guaido, président autoproclamé, soutenu par les États-Unis et ses alliés dans la région.

Après l'auto-proclamation du président du parlement vénézuélien de nombreux pays l'ont reconnu comme président par intérim du Venezuela. Ainsi Donald Trump a immédiatement annoncé dans un communiqué qu'il reconnaissait officiellement Juan Guaido comme «président par intérim du Venezuela».

« Aujourd’hui, je reconnais officiellement le président de l’Assemblée nationale vénézuélienne, Juan Guaido, comme président par intérim du Venezuela », a-t-il indiqué. Jugeant que l’Assemblée nationale était « la seule branche légitime du gouvernement », M. Trump rappelle que cette dernière a déclaré le président Nicolas Maduro « illégitime ».

« Le peuple du Venezuela a courageusement parlé contre Maduro et son régime et exigé la liberté et l’Etat de droit. Je continuerai à utiliser toute la puissance économique et diplomatique des Etats-Unis pour faire pression en faveur du rétablissement de la démocratie vénézuélienne. » , a affirmé le locataire d la Maison Blanche.

Le Canada, la Colombie et le Brésil, alliés de Washington dans la région, ont emboîté le pas, ainsi que l'Argentine, le Chili, le Paraguay et le secrétaire général de l'Organisation des États américains (OEA), Luis Almagro.

Nicolas Maduros, président élu, soutenu notamment par la Chine et la Russie

De son côté, le pouvoir chaviste a dénoncé «une tentative de coup d'État fasciste» fomenté depuis les États-Unis.

A l'intérieur, le président Maduro peut compter sur le soutien de l'armée vénézuélienne.

« Nous, soldats de la patrie, nous n'acceptons pas un président imposé à l'ombre d'intérêts obscurs ni autoproclamé en marge de la loi.

L'armée défend notre Constitution et est garante de la souveraineté nationale", a écrit le ministre de la Défense sur Twitter.

A l'extérieur la Chine et la Russie, tous deux membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, lui ont apporté leur soutien.

«Une ingérence étrangère destructrice, en particulier dans la situation actuelle extrêmement tendue, est inacceptable (...)

C'est une voie directe vers l'arbitraire et le bain de sang » a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères.

Cuba, dirigé par le président Miguel Díaz-Canel , le Mexique du président de gauche Andrés Manuel Lopez Obrador la Bolivie du socialiste Evo Morales ont également apporté leur soutien au président chaviste.

En cette date historique qui commémore les 61 ans de la chute de la dictature de Marcos Perez Jimenez, le 23 janvier 1958, opposants et partisans du président socialiste souhaitent compter leurs forces. Des heurts violents ont éclaté provoquant sept morts.

Donald Trump a assuré que «toutes les options» étaient sur la table si Nicolas Maduro recourrait à la force contre les manifestations d'opposants .

Alize Marion pour DayNewsWorld

66 MORTS ET 71 BLESSES DANS L'INCENDIE

D'UN OLEODUC AU MEXIQUE

Au moins 66 personnes ont été tuées et 71 blessées par brûlures, dans l’incendie d’un oléoduc qui présentait une fuite où des habitants venaient voler du carburant, dans l’est du Mexique, ont annoncé vendredi les autorités, en pleine offensive du gouvernement mexicain contre les vols de carburant.

L’incendie s’est produit dans la localité de Tlahuelilpan dans l'Etat de Hidalgo, à environ 100 km au nord de Mexico. Quelques heures auparavant la fuite de l'oléoduc avait attiré des dizaines d’habitants de cette localité venus récupérer du carburant munis de seaux et jerrycans.

« Je déplore beaucoup la grave situation dont souffre Tlahuelilpan à cause de l'explosion d'un oléoduc », a réagi sur Twitter le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador. « J'appelle tout le gouvernement à venir en aide aux gens sur place », a-t-il ajouté.

Des unités de lutte contre les incendies ainsi que des ambulances de la compagnie pétrolière étatique Pemex ont été dépêchées sur les lieux pour secourir les victimes, a précisé le gouverneur de l’Etat de Hidalgo où se trouve Tlahuelilpan, Omar Fayad.

Prélèvement clandestin et manque à gagner de 3 milliards de dollars.

« On sait que c'était un prélèvement clandestin et que les autorités compétentes s'en occupaient déjà », a indiqué le gouverneur de l'Etat de Hidalgo. Plus de 10 000 siphonnages ont été enregistrés cette même année sur les canalisations de la compagnie pétrolière Pemex, selon des chiffres officiels. Un délit qui a causé une perte de quelque 3 milliards de dollars (2,64 milliards d'euros) en 2017 et 2018 à l'Etat mexicain, selon des chiffres officiels.

C'est pourquoi le gouvernement du nouveau président Andrés Manuel Lopez Obrador met en œuvre une stratégie nationale contre le vol de carburant.

En effet certains gangs criminels ou de simples familles pratiquent ces prélèvements illégaux pour les revendre ensuite au marché noir, notamment dans l'Etat de Puebla (centre), épicentre du phénomène connu sous le nom de « Huachicol ». Autour de cette pratique illégale s'est même développée une culture locale avec chansons populaires et figures religieuses portant un bidon et un tuyau en plastique. Des stations-service officielles distribuent même du carburant volé.

Le gouvernement, prenant le taureau par les cornes, a fermé plusieurs oléoducs acheminant le carburant pour stopper ces vols. Cette stratégie a provoqué une pénurie de carburant dans une dizaine d'Etats du pays, dont la capitale.

Le président André Manuel Lopez Obrador, qui a pris ses fonctions le 1er décembre, a exhorté les Mexicains à faire preuve de patience devant cette situation chaotique.

Selon les autorités, les gangs bénéficient de complicités au sein de l'entreprise nationale si bien que l'ancien chef de la sécurité de société fait actuellement l'objet d'une enquête pour vol de carburant.

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

LE LAC DE TITICACA N’A PLUS

SA SPLENDEUR D’ANTAN

Le Lac de Titicaca est exposé à un grave problème, car il est le réceptacle de tous les polluants qui sont produits dans ses alentours, surtout du coté de l’Altiplano.

C’est par ce cri d’alarme que Juan Jose Ocola, responsable de l’autorité binationale (Bolivie/Pérou) qui gère l’environnement vient d’alerter la communauté internationale, car quelques 1,6 millions de personnes vivent dans cette région où se trouvent les villes de Puno et Juliaca coté Pérou et El Alto , coté Bolivie.

Le Lac de Titicaca s’étend sur 8300 km2 (la superficie de la Corse environ) à cheval entre le Pérou et la Bolivie. Situé à près de 4000 m de d’altitude, il est considéré comme la plus grande réserve d’eau douce de l’Amérique du Sud. C’est l’une des merveilles du Monde. Mais cette merveille a été en quelques années complètement contaminée.

Les raisons de cette pollution galopante sont multiples. Elle est causée tout d’abord par les déchets abandonnés par les quelques 750 000 touristes qui fréquentent annuellement cette région de l’Amérique du Sud.

Le Lac de Titicaca attire, car il fait rêver avec ses eaux bleues d’azur et le romantisme qu’inspirent les civilisations précolombiennes sur lesquelles on apprend chaque jour plus de détails grâce aux nombreuses et récentes découvertes archéologiques.

Mais les touristes ne sont pas les seuls responsables. Ajoutés aux gestes inciviques des touristes, il y a les rejets toxiques produits par les villes alentours. Toutes les eaux usées des quartiers résidentiels et des industries finissent dans le lac sans être traitées.

Les polluants favorisent le développement d’une algue verte nocive pour la biodiversité dont les animaux, dont les poissons en particulier indispensables aux pécheurs qui en dépendent économiquement.

Les animaux domestiques sont également concernés dont notamment les vaches et les moutons, (mais le bétail en général) qui meurent de diarrhées après avoir mangé la « tortora » une herbe du bord du lac.

Les conséquences sur la santé des hommes sont dramatiques. On constate aux alentours du lac une mortalité infantile importante et des problèmes de santé en proportion élevée.

Le Pérou et la Bolivie ont prévu d’investir 500 millions de dollars pour construire plusieurs stations de traitement des eaux usées ; 400 millions de dollars par le Pérou tandis que la Bolivie a décidé simultanément d’affecter 77 millions de dollars.

En attendant, se sont les habitants ou plutôt les habitantes qui,à mains nues ou quasiment nues (elles sont quand même équipées de gants en latex, mais elles ne portent pas de masque ?) ramassent périodiquement plastiques, papiers, bouteilles jetables, couches de bébés, médicaments et tous types de détritus.

Les plus actives appartiennent à l’ethnie Aymaras. En costume local, sous le soleil brûlant elles ramassent les déchets qu’elles entassent dans des sacs poubelle bleu ciel biodégradable. Leurs jupes multicolores et leurs chapeaux melon noirs en feutre se détachent sur le paysage d’un site somptueux ou l’ethnie aymaras vit depuis des siècles.

Certaines de ces indigènes ont même été formées à la mesure du PH du lac !

Jour après jour, le lac étouffe sous la pollution. Dans le labyrinthe végétal de la tortora qui l’a envahi (la tortora ressemble à un roseau, c’est la plante emblématique du lac) il est devenu presque impossible à un bateau à moteur de naviguer, le niveau de l’eau ayant de surcroit baissé de près de 70 cm au cours de ces dernières décennies.

L’odeur qui règne et qui vient de l’hydrogène sulfuré, libéré par la décomposition des sédiments charriés par les eaux est irrespirable.

Il détruit lui aussi l’écosystème car il est chargé de neurotoxiques et prive la faune et la flore d’oxygène.

Il y a urgence à agir ; le premier acte, long et difficile doit passer par l’identification des constructions d’infrastructures à réaliser.

La Banque Interaméricaine de développement (BID) a déjà prêté 77 millions de dollars. L’Union Européenne vient d’accorder 8 millions de subventions. La France, en très mauvais état financièrement s’est engagée à prêter 115 millions de dollars.

Il va falloir faire vite car le Nord de l’Altiplano, très peuplé, est le seul secteur  vivable de la région, le Sud étant couvert par le désert Lipez.

Les risques d’exode et de migrations écologiques menacent.

Clara Mitchell pour DayNewsWorld

PROCES HORS-NORME

DU BARON DE LA DROGUE MEXICAIN EL CHAPO

C’est un procès hors du commun qui s’ouvre ce lundi à New York : celui de Joachim Guzman . Extradé aux États-Unis le 19 janvier 2017, le Mexicain de 61 ans a dirigé pendant 25 ans l'un des cartels les plus puissants au monde.

Une sorte d’épilogue judiciaire pour ce grand spécialiste de l’évasion qui ont alimenté sa légende et lui ont valu une notoriété internationale,.

En 2016 a lieu la dernière arrestation de ce sexagénaire à l’ego démesuré dans une villa à Los Mochis, sur la côte pacifique, dans son fief de Sinaloa . Extradé vers les Etats-Unis le 19 janvier 2017 dans une prison de Manhattan, «El Chapo» n'est plus que l'ombre de lui-même: isolé dans sa cellule 23 heures sur 24, après deux évasions au Mexique, seuls ses avocats et ses jumelles de sept ans peuvent lui rendre visite. Même sa femme Emma Coronel, une reine de beauté de 32 ans sa cadette, est interdite de visite.

Voilà le baron de la drogue le plus puissant au monde qui lors des audiences préparatoires à son procès, ne pouvait parler qu'à ses avocats. Dans ses rares déclarations publiques, il n'a fait que se plaindre. «Je souffre tous les jours de maux de tête. Je vomis presque quotidiennement. Deux molaires qu'on ne m'a pas soignées me font beaucoup quotidiennement. Deux molaires qu'on ne m'a pas soignées me font beaucoup souffrir», écrivait-il en février dans une lettre au juge chargé de son dossier, Brian Cogan. «Je vis un calvaire 24 heures sur 24.»

Celui appelé aussi «Le Courtaud», un surnom dû à sa petite taille, environ 1,67 m, est jugé pour avoir dirigé pendant 25 ans le plus puissant cartel de drogue au monde. Les procureurs assurent aussi pouvoir démontrer qu'il a commandité au moins 37 assassinats. Ils affirment aussi avoir une montagne de preuves de sa culpabilité aux onze inculpations, quelque 300.000 pages de documents, 117.000 enregistrements audio et quantité de photos et vidéos. Beaucoup de documents restent confidentiels tout comme la liste des anciens associés, employés ou rivaux de Joaquin Guzman appelés à témoigner. Certains bénéficient de la protection du gouvernement américain, sous de nouvelles identités. D’autres sont détenus dans des prisons spéciales pour empêcher toutes représailles.

Le cartel de Sinaloa dirigé par Joaquin Guzman a expédié aux Etats-Unis plus de 154 tonnes de cocaïne ainsi que d’énormes quantités d’héroïne, de méthamphétamines et de marijuana, pour une valeur estimée à 14 milliards de dollars. A en croire les procureurs américains, « El Chapo » est le plus puissant narcotrafiquant depuis le Colombien Pablo Escobar, mort en 1993. S’il est condamné, il risque la prison à perpétuité.

La chute est rude pour celui qui dirigea 25 ans durant l'un des cartels les plus puissants de la planète, ancien héros de la culture narco et des «narcocorridos», ces ballades mexicaines qui racontent les chefs de cartels.

Né le 4 avril 1957 dans une famille pauvre d'un village des montagnes de Sinaloa, au nord-ouest du Mexique, Joaquin Guzman travaille dès l'enfance en vendant oranges, bonbons et boissons.

Comme il le raconte à l'acteur Sean Penn lors d'un entretien en octobre 2015 censé rester secret mais qui contribuera à son arrestation, il se met, adolescent, à cultiver marijuana et pavot, faute d'alternatives. «La seule façon d'avoir de l'argent, d'acheter de la nourriture, de survivre, était de faire pousser le pavot à opium, la marijuana, alors à cet âge, j'ai commencé à en cultiver et à en vendre», confiera-t-il à l'acteur américain.

Le chef du cartel de Guadalajara Miguel Angel Felix Gallardo, surnommé «le parrain» des cartels mexicains modernes le recrute. Après l'arrestation de Gallardo en 1989, Guzman fonde avec trois associés le cartel de Sinaloa, en quelques années devenant un empire aux ramifications européennes et asiatiques. «Je fournis plus d'héroïne, de méthamphétamine, cocaïne et marijuana que n'importe qui dans le monde. J'ai des flottes de sous-marins, d'avions, de camions et de bateaux», se vantait-il dans l'interview à Sean Penn, publiée dans le magazine Rolling Stone.

Sa fortune le place sur la liste du magazine Forbes des hommes les plus riches du monde, avant d'en sortir en 2013 en raison des dépenses nécessaires à sa protection.

Au moins deux de ses fils sont accusés par les autorités américaines de jouer un rôle «important» dans son cartel. Un autre fils, Edgar, a été abattu en 2008.

Robin des Bois aidant les pauvres et ridiculisant les puissants, El Chapo a aussi mené une lutte ultra-violente contre ses rivaux, une guerre entre cartels qui ravage aujourd'hui encore le Mexique.

La sélection du jury doit commencer dès ce lundi, à huis clos, une mesure réservée aux criminels les plus dangereux.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

 

L'EXTREME-DROITE A GAGNE LES ELECTIONS

AU BRESIL

Le « tournant à gauche » de l’Amérique latine a bel et bien vécu. Après l’élection de Sebastian Pinera au Chili, de Mauricio Macri en Argentine ou d’Ivan Duque en Colombie, c'est au tour de Jair Bolsonaro d'obtenir une victoire écrasante à l'élection au Brésil avec une très large majorité (55,1 % des voix) devant le candidat de gauche Fernando Haddad (45 %). Jair Bolsonaro prendra ses fonctions le 1er janvier 2019 dans un Brésil extrêmement polarisé à l’issue d’une campagne tendue .

Dans un pays miné par une violence record, le marasme économique, une corruption endémique et une crise de confiance aiguë dans la classe politique, Jair Bolsonaro a réussi à s’imposer. Avec ses orientations radicales d' ultraconservateur sur les mœurs et de néolibéral sur le front économique, Bolsonaro est le produit de la crise économique.

A 63 ans, Jair Bolsonaro est, de loin, le chef d’Etat de droite élu le plus extrémiste de l’histoire récente d’Amérique latine. Il va succéder, pour quatre ans, au conservateur Michel Temer, qui se retire sur un taux d’impopularité historique après avoir mené une politique d'austérité « Je viens de féliciter le président élu Jair Bolsonaro, j’ai pu percevoir son enthousiasme, non seulement quand il m’a parlé, mais aussi lorsqu’il a fait ses déclarations en faveur de l’unité du pays, de la pacification du pays, de l’harmonie du pays », a déclaré M. Temer depuis sa résidence officielle à Brasilia.

« Nous allons changer ensemble le destin du Brésil », a déclaré dimanche soir le président élu , Jair Bolsonaro, dans son premier discours, sur Facebook, après l’annonce de sa victoire « Nous ne pouvons plus continuer à flirter avec le socialisme, le communisme, le populisme de gauche », a-t-il ajouté.

Il a promis également aux Brésiliens que son gouvernement « défendra la Constitution, la démocratie, la liberté », dans son discours télévisé alors qu'en campagne électorale son Brésil devait être selon lui, nettoyé et purifié des « délinquants » et des « rouges ». L’ancien capitaine a souhaité dimanche après sa victoire un Brésil qui soit « une grande Nation, pour nous tous »,alors qu'en campagne électoral il avait dit vouloir gouverner « pour la majorité, pas pour la minorité ».Exit les Noirs, les femmes, les membres de la communauté LGBT, mais aussi les militants de gauche, les Indiens, les membres du mouvement paysan des sans-terre (MST) et d’ONG...

Jair Bolsonaro a promis de ramener l'ordre profitant de l'effondrement des partis traditionnels, minés par la corruption et l'exaspération des Brésiliens.

Mais toute sa capacité à gouverner dépendra désormais de la manière dont il s’y prendra pour rassembler autour de lui une majorité solide au Parlement. En cas de minorité, il présidera par décret...

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

 

L'EXTREME DROITE DE BOLSONARO EN TETE

AU PREMIER TOUR DES PRESIDENTIELLES

OU UNE CRISE DE LA DEMOCRATIE AU BRESIL

C'est le candidat Jair Bolsonaro de l’extrême droite qui se trouve largement en tête au premier tour de la présidentielle avec 46,06 % des voix. Jair Bolsonaro a affirmé, dans la foulée des résultats, être « certain » qu’il aurait été élu s'il n'y avait pas eu des « problèmes avec les urnes électroniques ».

« Je suis certain que si ça n’avait pas eu lieu, nous aurions eu dès ce soir le nom du président de la République », a-t-il déclaré dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Mais la bataille reste incertaine. Mais le candidat d'extrême-droite, malgré son triomphe, devra affronter lors du second tour le 28 octobre Fernando Haddad (29,24 %) du Parti des Travailleurs(PT), n'ayant pas réussi le coup de force d’une élection dès le premier tour.

Jair Bolsonaro a capitalisé dans les urnes sur la colère des Brésiliens contre la corruption de la classe politique et l’insécurité.

Il a notamment promis d’assouplir la législation sur le contrôle des armes à feu afin que ses concitoyens puissent s’armer contre les criminels. Il a lui-même été victime d'une blessure à l’arme blanche en septembre. A l'inverse le PT est, lui, impliqué dans un vaste scandale de corruption qui a conduit Lula en prison et amené à la destitution Dilma Rousseff pour avoir maquillé les comptes publics.

La droite brésilienne, le PSDB de Geraldo Alckmin ou le candidat du président sortant, Henrique Mereilles, connaissent une vraie désaffection.

Ancien officier âgé de 63 ans Bolsonaro a donc réussi à convaincre de nombreux Brésiliens de voter pour lui grâce à ses positions très dures contre l’insécurité à sa carrière dans l'armée exempte de toute accusation de corruption.

Il incarne également une vision conservatrice de la famille, du droit des minorités et de religion ainsi qu’un libéralisme économique qui a séduit bon nombre de Brésiliens.

Sur son compte Facebook, il a annoncé, dans la soirée qu’il allait « unir le peuple », qu’« unis, les Brésiliens deviendront une grande nation » et que « personne n’avait le potentiel qu’ils avaient ».

Pourtant une grande partie de l’électorat refuse de lui accorder son vote en raison de propos homophobes ou misogynes qui ont conduit des femmes à descendre dans la rue. Nombre de Brésiliens s’inquiètent aussi de l’impact sur la démocratie d'une telle élection.

Tout n'est pas gagné pour le candidat d'extrême-droite face à Fernando Haddad, ancien ministre de l’éducation , qui n’a cependant pas réussi à créer le front républicain contre Bolsonaro à ce premier tour. Les électeurs du centre seront l’objet de toutes les convoitises.

Le candidat de centre gauche, Ciro Gomes et l'écologiste Marina Silva se sont déjà rangés du côté du PT. Le centre droit, convoité par les deux camps, n'a pas encore pris position...

Quoiqu’il en soit le Brésil a rarement été aussi divisé lors d'une élection, durant laquelle les 147 millions d’électeurs devaient aussi désigner les députés de la chambre basse du Congrès et renouveler les deux tiers des 81 sièges du Sénat.

Mais tous les Brésiliens ont exprimé l'espoir que ce scrutin apporte le « changement » dans un pays rongé par une crise économique et politique aiguë, une violence endémique et d'innombrables scandales de corruption.

Le duel du 28 octobre s’annonce particulièrement imprévisible et témoigne «d'une crise démocratique très profonde » selon Christophe Ventura, chercheur à l'IRIS. .

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

 

LES FEMMES UNIES CONTRE BOLSONARO

CANDIDAT D'EXREME-DROITE AU BRESIL

« Dans l’histoire récente du pays sud-américain, on ne trouve pas la trace d’une mobilisation aussi importante liée aux femmes », indique Ligia Fabris Campos, professeure de droit à la Fondation Getulio Vargas.

Ce samedi, dans les rues du Brésil des milliers de femmes sont venues manifester contre le candidat d'extrême droite à la présidentielle Jair Bolsonaro. Au cri de «Non, pas lui!», les Brésiliennes ont descendues dans les rues des grandes villes brésiliennes, samedi, pour exprimer leur opposition à Jair Bolsonaro, député d’extrême droite.

Les plus grandes manifestations se sont déroulées dans les métropoles de Rio de Janeiro, Sao Paulo et Brasilia. Au total 62 villes ont été touchées par ce mouvement à huit jours du premier tour.

Le candidat à la présidentielle du 7 octobre prochain n’a eu de cesse tout au long de sa campagne de multiplier les invectives misogynes.

C'est au cri de « Non, pas lui ! », que des dizaines de milliers de Brésiliennes entendaient marquer leur farouche opposition au candidat d’extrême droite à la présidentielle Jair Bolsonaro, pourtant favori dans les sondages.

Jair Bolsonaro, député de 63 ans, caracole en tête des intentions de vote du premier tour de la présidentielle du 7 octobre. Il est sorti samedi matin de l’hôpital où il avait été admis début septembre, après avoir été poignardé lors d’un bain de foule, a annoncé l’établissement.

L’ancien capitaine de l’armée est réputé misogyne, homophobe et raciste. Il a déclaré sans ambages à une députée qu’elle ne « méritait pas » qu’il la viole, déploré également la longueur des congés maternité. Le général Hamilton Mourao, vice-président sur sa liste, a déclaré que les familles monoparentales sans figure paternelle étaient des « fabriques à individus non intégrés qui ont tendance à grossir les rangs des narcotrafiquants ».

A peine sorti Jair Bolsonaro a lancé une nouvelle polémique en menaçant de ne pas reconnaître le résultat des élections s’il n’était pas élu. « De ce que je vois dans la rue, je n’accepte (rai) pas un résultat aux élections qui soit différent de mon élection », a-t-il déclaré vendredi à la chaîne Bandeirantes.

«Un candidat qui fait une déclaration comme celle-ci dit clairement au pays qu'il a l'intention de mener un coup d'État contre notre démocratie», a estimé le candidat de centre gauche Ciro Gomes, troisième dans les sondages du 1er tour.

Bolsonaro « montre à nouveau qu’il n’est pas prêt pour la démocratie, il veut maintenir le pays divisé », a déclaré le candidat de centre droit Geraldo Alckmin, quatrième dans les sondages.

Les femmes représentent 52% de l'électorat brésilien et environ 50 % d’entre elles assurent qu’elles ne voteraient jamais pour lui. Elles ont lancé l'offensive début septembre avec un groupe sur Facebook baptisé « Les femmes unies contre Bolsonaro » qui a engendré une mobilisation massive sur les réseaux sociaux, au Brésil et à l’étranger.

La chanteuse américaine Madonna a apporté son soutien sur Instagram à #EleNao (Pas lui), le mot-clé de ce mouvement en portugais.

Des manifestations étaient également organisées par des collectifs de femmes samedi dans plusieurs pays : Etats-Unis, Canada, France, Espagne, Royaume-Uni, Pays-Bas ou Argentine.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

 

LA COLOMBIE LEADER

DE LA PRODUCTION DE COCAINE

La Colombie reste le premier producteur de cocaïne du monde. Selon l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), les plantations illicites de coca ont même augmentées en Colombie de 17% en 2017.

La Colombie enregistre une hausse record de ses cultures de feuille de coca et de son potentiel de fabrication de cette drogue. Les Etats-Unis en sont le premier consommateur de la planète. Le pays devance le Pérou (43.900 ha) et la Bolivie (24.500) avec 171.000 hectares en 2017.

Quant à la capacité de production de cocaïne, elle a augmenté de 31% s'élevant à 1.379 tonnes, soit une valeur marchande estimée à 2,7 milliards de dollars, des chiffres inédits depuis 2001.

Les plants sont devenus également plus productifs. En 2016, la superficie totale de coca, dont la feuille est la matière première de la cocaïne, atteignait 146.000 ha avec une capacité de production de drogue de 1.053 tonnes comparées aux 866 tonnes d'auparavant. En cause non seulement l'augmentation de cultures, mais également leur productivité grâce à des variétés plus résistantes aux maladies.

Face à cette recrudescence l'ONUDC a exprimé sa « profonde préoccupation quant au capital issu de l'économie des drogues », qui affecte les efforts de la Colombie pour construire la paix après plus d'un demi-siècle de guerre tout en menaçant la stabilité de l'Etat. En effet le trafic de drogue a été longtemps la principale source de financement de la guérilla des Farc (la plus vieille guérilla d'Amérique latine), après la chute de l'Union soviétique qui avait coupé les financements des «pays frères ».

Le président Juan Manuel Santos, le prédécesseur d'Ivan Duque, avait choisi, dans le cadre des accords de paix avec les Farc, l'éradication volontaire ainsi que l'aide à la substitution. Il avait, par contre, interdit les aspersions de glyphosate par hélicoptère provoquant d'importants dommages sur la santé des paysans.

Cette stratégie a été remise en cause par le président colombien Ivan Duque, au pouvoir depuis le 7 août. Il s'est engagé à supprimer, au cours de ses quatre années de mandat, au moins 140.000 ha de narco-plantations.

Alors que le président Donald Trump prépare une visite en Colombie en décembre, le gouvernement d'Ivan Duque envisage de reprendre les aspersions aériennes de glyphosate par des drones.

Alize Marion pour DayNewsWorld

 

ATTAQUE DU CANDIDAT A LA PRESIDENTIELLE

JAIR BOLSONARO LORS D'UN MEETING

AU BRESIL

Jeudi 6 septembre,vers 15 H (18h GMT),Jair Bolsonaro, le candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle brésilienne, a été poignardé en plein abdomen.

Il était alors en campagne pour la présidentielle, porté par la foule dans la ville de Juiz de Fora, une localité de 70.000 habitants dans l'État du Minais Gerais (sud-est), à trois heures de route de Rio de Janeiro.

Il a été transporté à l'hôpital où il a subi une intervention chirurgicale. Le député d'extrême droite a été opéré d'urgence pour une « lésion à l'abdomen », mais ses jours ne sont pas en danger. Selon les médecins, il devrait rester hospitalisé pendant au moins une semaine.

Des images télévisées ont montré le candidat, juché sur les épaules de sympathisants, recevant un coup violent sous le thorax et s'effondrer en arrière avec une grimace de douleur, avant d'être évacué.

Le profil de l'agresseur

Son agresseur, un homme de 40 ans, serait un ancien militant du parti de gauche PSOL. Une foule importante a crié « Tu vas mourir » en direction de l'assaillant et l'a attrapé et brutalisé, avant qu'il ne soit amené dans un commissariat de la police fédérale. L'auteur de l'attaque, a été immédiatement arrêté, il portait un couteau enveloppé dans un tissu.

Le suspect a par la suite clamé avoir agi «pour raisons personnelles» et «sur l'ordre de Dieu», selon un rapport préliminaire de la police militaire.

Dans des déclarations à TV Globo, l'avocat de l'agresseur, Pedro Augusto Lima Possa, a déclaré que celui-ci l'avait assuré avoir agi «pour des motifs religieux, de type politique et également en raison des préjugés que montre Bolsonaro à chaque fois qu'il parle de race, de religion et des femmes».

Bolsonaro est actuellement en tête de la course pour la présidence avec 22 % des intentions de vote en partie grâce à l’interdiction de candidature de Lula, l’ex-président incarcéré pour corruption.

Qui est le candidat Jair Bolsonaro? "Le Trump tropical"

Député du parti social libéral depuis vingt-sept ans, Jair Bolsonaro est un personnage controversé qui a vanté publiquement les mérites de la junte militaire au Brésil.

Figure de l’extrême droite brésilienne, le député est également connu pour ses saillies sexistes et homophobes.

Fin août, il avait accusé le gouvernement de promouvoir l’homosexualité dans les écoles parce qu'avait été distribué dans une école un kit, dont aurait fait partie Le Guide du zizi sexuel, du dessinateur suisse Zep.

Il a aussi déclaré à maintes reprises que la police devrait être autorisée à ouvrir le feu sans limite sur les trafiquants de drogue et autres criminels.

S'il n'est fidèle à aucune formation politique, ses valeurs sont restées inchangées. Le député a toujours revendiqué son aversion profonde pour la gauche. Bien que toute sa famille soit dans la politique, l'ex-capitaine de l'armée se présente surtout comme « un candidat hors du système politique brésilien » séduisant un certain nombre de Brésiliens, déçus par les scandales de corruption successifs qui ont éclaboussé le Parti des travailleurs (PT) d'Inacio Lula da Silva.

L'agression dont Jair Bolsonaro a été victime a suscité de vives condamnations de la part du reste de la classe politique.

Depuis plusieurs mois, la campagne présidentielle brésilienne se durcit dans un climat tendu et d'intolérance.

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

 

UNE POSSIBLE CANDIDATURE POUR LE PRISONNIER LULA A LA PRESIDENTIELLE AU BRESIL

A un mois et demi des élections (premier tour le 7 octobre) l’ancien président Lula da Silva, l condamné pour « corruption passive » et « blanchiment d’argent » dans une affaire en lien avec le scandale dit “Lava-Jato” (Lavage express) qui a éclaboussé tous les partis politique. Près de 3,5 milliards d’euros ont été détournés. Tous les partis brésiliens sont impliqués, mais en premier lieu ceux au pouvoir au cours des deux dernières décennies, soit le PT (parti de Lula da Silva et de sa dauphine l’ex-présidente Dilma

et ses alliés, notamment le plus grand parti brésilien le PMDB (actuel MDB), de l’actuel président Michel Temer, également objet de poursuites dans un scandale lié à l’affaire).

Il s'agit du démantèlement du plus vaste réseau de pots-de-vin de toute l’histoire de l’Amérique du Sud.

L'ex-président et fondateur du parti de gauche le PT purge sa peine à Curitiba (plus de 12 ans d’emprisonnement) et veut être candidat à l’élection présidentielle comme il le rappelle dans sa tribune dans le New York Times, publiée mardi 14 août. L'ex-président déchu Lula da Silva, en prison depuis le mois d'avril, veut se présenter au prochaines élections, en octobre.« C’est la démocratie que l’on assassine ». Voilà en substance la défense de l’ancien président Lula da Silva, 72 ans, qui veut briguer un troisième mandat lors des prochaines élections

Chef historique du Parti des travailleurs, Luiz Inacio Lula da Silva, qui a été deux fois chef de l’Etat (2003-2010), reste l’immense favori des sondages (30% d’intentions de votes) . Son parti a déposé sa candidature mercredi .

Un comité d’experts estime que la candidature de l’ancien président ne pourra être annulée qu’une fois tous ses appels examinés. Un avis qui, techniquement, devrait s’imposer au Brésil. Le comité des droits de l’homme de l’ONU, statuant sur une demande urgente déposée par les avocats de Lula le 27 juillet, a tranché vendredi 17 août : celui-ci doit, selon les experts, être autorisé à participer à l’élection présidentielle d’octobre, tant que tous ses appels en justice n’auront pas été examinés.

Dans une courte déclaration, le comité « demande au Brésil de prendre toutes les mesures nécessaires pour permettre à Lula (…) d’exercer ses droits politiques depuis sa prison, comme candidat à l’élection présidentielle » d’octobre. Lula est également autorisé à faire campagne depuis sa prison et à utiliser les médias.

Ce comité, un organe de surveillance du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, est chargé de veiller au respect du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et au protocole facultatif qui y est associé. Comme le Brésil a ratifié ces deux textes, il est techniquement obligé de respecter les décisions du comité.

Le Comité des droits de l'homme de l'ONU demande au Brésil d'autoriser l'ancien président Lula à participer à l'élection présidentielle.

Mais il très probable que sa candidature déposée mercredi soit invalidée, car une loi au Brésil stipule l'inéligibilité de toute personne ayant été condamnée en appel...

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

 

VICTOIRE SANS SURPRISE DU CANDIDAT DE GAUCHE « AMLO » A LA PREDIDENTIELLE MEXICAINE

Les deux adversaires d'Andrés Manuel Lopez Obrador ont reconnu leur défaite. L’ex-maire de Mexico Andrés Manuel Lopez Obrador (AMLO) a obtenu, selon une estimation officielle, entre 53 % et 53,8 % des suffrages après deux candidatures malheureuses aux présidentielles précédentes. Il devance et le conservateur Ricardo Anaya Cortes, crédité d'entre 22,1% et 22,8% des voix, et José Antonio Meade, du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), au pouvoir, crédité d'entre 15,7% et 16,3% des voix. C'est une victoire historique pour la gauche au terme d'une campagne marquée par la violence. Rien d'étonnant puisque les sondages le créditaient de plus de 20 points d’avance sur les candidats des partis traditionnels. Le candidat de gauche Andrés Manuel Lopez Obrador a emporté la présidentielle au Mexique, dimanche 1er juillet première estimation officielle promettant « des changements profonds » et « sans dictature ».

A 64 ans, il a l'intention de capitaliser sur l’exaspération générale d'une société gangrenée par la drogue et la corruption. Se présentant comme le candidat antisystème , il entend chasser « la mafia du pouvoir » après le mandat de l’impopulaire Enrique Pena Nieto..

AMLO a promis un « gouvernement austère, sans luxe ni privilèges », allant jusqu'à la réduction de 50 % les salaires des hauts fonctionnaires, dont le sien, et la transformation en centre culturel de la résidence présidentielle de Los Pinos., « hantée » selon lui par les turpitudes des précédents présidents.

" Il y a beaucoup à faire pour le bien à la fois des Etats-Unis et du Mexique !", a tweeté M. Trump alors que les relations entre les deux pays se sont tendues du fait des politiques commerciale et migratoire de l’administration américaine.Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a lui aussi félicité le nouveau président du Mexique, « un proche ami ». « Nous sommes unis par des objectifs communs. (…) Nous entretenons une relation commerciale mutuellement profitable qui fait l’envie du reste du monde. Nos efforts communs visant à mettre à jour l’accord de libre-échange nord-américain pour le XXIe siècle en sont la preuve », a tweeté M. Trudeau.

En plus du mandat présidentiel, les 89 millions d’électeurs mexicains renouvelaient plus de 18 000 mandats, dont les sièges de 500 députés et de 128 sénateurs.

Le vétéran de gauche, âgé de 64 ans, obtient un succès historique au niveau national, mais également régional et local puisqu'il emporte au moins six postes de gouverneurs sur les neuf en jeu, avec son parti, le Mouvement de régénération nationale (Morena). Morena s'imposerait dans les Etats de Veracruz, Morelos, Puebla, Chiapas, Tabasco ainsi qu'à Mexico. Dans trois autres Etats, les résultats étaient plus serrés et ne permettaient pas d’annoncer un vainqueur, selon les instituts de sondage. .Pour la première fois, une femme, Claudia Sheinbaum, scientifique de 56 ans et fidèle de "AMLO", a été élue à la tête de la mégapole mexicaine de plus de 20 millions d'habitants obtienant entre 47,5 % et 55,5 % des voix, loin devant les candidats des partis traditionnels, et mettant ainsi un terme à vingt ans de domination du Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche) à Mexico Gonzalez, du Parti des travailleurs (PT, opposition), a été abattue près de son domicile, dans l’Etat

Mais ce jour de vote a aussi été marqué par la mort de deux militants, tués par balle. Flora Resendiz Gonzalez, du Parti des travailleurs (PT, opposition), a été abattue près de son domicile, dans l’Etat

du Michoacan (Ouest) tandis que Fernando Herrera Silva, du Parti institutionnel révolutionnaire (PR du Michoacan (Ouest) tandis que Fernando Herrera Silva, du Parti institutionnel révolutionnaire (PRI), le parti au pouvoir, a été tué à Acolihuia, dans l’Etat de Puebla (Centre). « Nous exigeons que l’Etat garantisse la sécurité du processus électoral », a indiqué le PRI dans un communiqué. AMLO se retrouve donc à la tête du plus grand pays hispanophone du monde et de la deuxième économie latino-américaine. C'est la première fois que le Mexique sera dirigé par un parti se réclamant de la gauche. Le programme de Morena pour diriger le pays n'a pas été détaillé pendant la campagne mais les priorités s'imposent d'elles-mêmes: la lutte contre la corruption, les violences et les inégalités sociales. Ses partisans ont rappelé sa gestion raisonnable quand il était maire de Mexico. Reste tout de même les inquiétudes sur son alliance contre nature avec un parti évangéliste, Encuentro Social, qui va disposer d'un poids au Congrès et au Sénat sans commune mesure avec sa représentativité réelle.

L'un des grands défis qui attend AMLO reste les relations tendues avec son voisin du Nord: les États-Unis. Le président états-unien Donald Trump a félicité le nouveau président mexicain et s'est dit «prêt à travailler» avec lui.
Joanne Courbet pour DayNewsWorld

 

ELECTIONS GENERALES AU MEXIQUE DANS UN CLIMAT DE VIOLENCE

Le candidat de gauche Andres Manuel López est crédité d’au moins 51 % d’intentions de vote, soit 20 % de plus que son plus proche rival. Ricardo Anaya, promu par une coalition de centre-droit formée par l'Action nationale (PAN), la Révolution démocratique (PRD) et Movimiento Ciudadano. Compte tenu du système électoral mexicain à un seul tour, si les sondages sont avérés, ce score lui assure d’être élu.

L'élection présidentielle mexicaine est entrée hier dans sa dernière phase avec la clôture de la campagne des principaux candidats.  Andrés Manuel López Obrador, âgé de 64 ans, a quitté les sympathisants avec la promesse de promouvoir une «transformation» du pays, tout en  précisant cependant qu'elle se passerait dans le calme.

Ces élections cruciales se déroulent en effet dans un climat de violence inouie

La guerre lancée en 2006 par le gouvernement de Felipe Calderon contre les cartels a fragmenté ces groupes criminels en cellules délictueuses plus petites et souvent très violentes si bien que ces dernières n’hésitent pas à se débarrasser des hommes politiques qu’elles n’arrivent pas à contrôler.

. Cent trente-trois politiciens ont été tués depuis le début du processus électoral en septembre dont 28 se présentaient en tant que pré-candidats et 20  en tant que candidats selon le cabinet de consultants Etellekt.

Les élections de dimanche sont les plus importantes de l'histoire du Mexique puisque plus de 18 000 postes seront renouvelés, y compris les sièges du Congrès bicaméral.

"Nous sommes sur le point de réaliser une transformation sans effusion de sang. Le principal problème au Mexique est la corruption. C'est la cause principale de l'inégalité économique, à cause de la corruption qui a déclenché l'insécurité ", a déclaré le leader du Mouvement national de régénération (Morena), sous les applaudissements des 80 000 spectateurs du stade.

« Fini la mafia au pouvoir ! », martèle à chacun de ses discours Andres Manuel Lopez Obrador , grand favori de l’élection présidentielle du 1er juillet au Mexique. Le candidat de gauche a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. Ses partisans voient en lui un homme providentiel dans un pays miné par les inégalités et la criminalité.

Dans une ambiance festive, au son de la cumbia et de la vallenato, le  vétéran de gauche n'avait qu'un leitmotiv à la bouche: "le changement" . AMLO, comme le surnomme les Mexicains,  avec une coalition composée du Parti des Travailleurs de gauche (PT) et de l'évangéliste de droite a séduit son électorat par sa personnalité : celle d'un homme autrefois jugé radical et autoritaire, qui s'est adouci avec l'expérience

L'homme du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) au pouvoir, José Antonio Meade, apparaît troisième à une grande distance. Il dispose de la machinerie huilée d'un parti qui a presque 90 ans et 77 ans au pouvoir. Mais la mauvaise image du gouvernement d'Enrique Peña Nieto est un fardeau qui réduit ses votes.

Jusqu'à présent, ce qui définit le débat est, sans aucun doute, la corruption. López Obrador s'oppose à ce qu'il appelle l'alliance impie d'hommes d'affaires et de politiciens corrompus qui a saigné le Mexique et promet de détruire cette relation dans une transformation historique nationale, tout comme le président Benito Juárez a défait le contrôle de l'économie nationale par l'Église catholique.

Une victoire d'AMLO promet de changer complètement la scène politique mexicaine, qui s'articule depuis 1988 autour de trois formations: le PRI, le PAN, en tant qu'opposition principale du centre droit, et le Parti de la Révolution Démocratique (PRD).

Ce n'est pas par hasard que López Obrador obtient le soutien de la majorité à ce moment-là. La politique économique orientée vers le marché a atteint une croissance économique de seulement 1,3% par an.

L'avantage de Lopez Obrador dans les sondages est si large que la question est de savoir si son parti MORENA peut remporter la majorité au Congrès ce qui lui laisserait  alors les mains libres.

Paul Emison pour DayNewsWorld

VOTE HISTORIQUE EN FAVEUR DE L'AVORTEMENT

EN ARGENTINE

C'est un vote historique dans ce pays très marqué par l'Eglise catholique, d'où est originaire le pape François. Les évêques se sont mobilisés pour tenter de convaincre les parlementaires de ne pas voter la loi, allant même jusqu’à les menacer d’excommunication. Mais en vain.

Les députés argentins ont voté ce jeudi , en première lecture, pour la légalisation et dépénalisation de l'avortement au terme de plus de 22 heures de débats passionnés Le projet de loi légalisant l'avortement a été approuvée à une courte majorité de 129 voix contre 125 et une abstention . « C'est le temps du droit des femmes », a célébré la députée de Proposition républicaine (PRO, membre de la coalition gouvernementale Cambiemos) Silvia Lospennato.

Le projet de loi autorise l’IVG sur demande de la femme pendant les quatorze premières semaines de grossesse. Au-delà de ce terme, l’avortement ne reste possible qu' en cas de viol, de danger pour la santé de la femme enceinte ou de malformation du fœtus rendant impossible la vie extra-utérine. Le code pénal de 1921 (alors que les femmes n’avaient pas encore le droit de vote) établissait déjà des exceptions dans ces trois situations, mais celles-ci étaient rarement appliquées par crainte de représailles judiciaires ou par conviction idéologique, si bien que les femmes avortaient clandestinement. Une étude commandée en 2005 par le ministère de la santé pointait le fait que près de 500 000 femmes avortent pourtant tous les ans au risque d'en perdre la vie. Le recours à l’avortement était en effet passible de quatre ans de prison depuis plus d’un siècle.

Ces derniers mois une forte mobilisation s'était levée ce que d’aucuns ont appelé « une marée verte », du côté de la jeunesse surtout. Foulard vert au cou, au poignet ou attaché à leur sac à dos, des dizaines de milliers d’adolescentes ont pris d'assaut non seulement les rues et mais aussi les réseaux sociaux, sous le mot-dièse #LasPibasYaEligieron (« les filles ont déjà choisi »). Le mois dernier, la légalisation de l’avortement en Irlande – un autre pays à forte tradition catholique – avait donné encore plus d’espoir aux militantes argentines.

Ce projet de loi rédigé par « la Campagne nationale pour le droit à l’avortement légal, sans risque et gratuit » avait déjà été soumis six fois au Parlement depuis 2007, mais en vain.

Malgré Cristina Kirchner, féministe affirmée , qui a gouverné le pays de 2007 à 2015, le projet n'était jamais parvenu dans l’hémicycle. De nombreuses autres lois progressistes comme l’éducation sexuelle intégrale (2006), le mariage pour tous (2010), l’identité de genre (2012) ou la PMA pour toutes (2013) avaient pourtant été approuvées.

Le projet de loi doit encore être approuvé par le sénat, réputé plus conservateur, pour que l'avortement soit légalisé. Les débats au Sénat devraient avoir lieu en septembre. Le président Mauricio Macri a promis que si la loi était finalement votée, il ne poserait pas son veto.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

PRET DE 50 MILLIARDS DE DOLLARS

ACCORDE PAR LE FMI A L'ARGENTINE

Pour consolider son économie fragile, l’Argentine et le Fonds monétaire international (FMI) ont trouvé un accord jeudi pour un programme de financement de trois ans, dans le but d’éviter une nouvelle crise financière.

Le FMI lui a accordé un prêt de 50 milliards de dollars, en échange duquel elle s’est engagée à de profondes réformes pour limiter les dépenses de l’Etat.

« Nous avons fait appel au FMI à titre préventif, pour éviter une crise », a déclaré jeudi 7 juin le ministre argentin de l’économie Nicolas Dujovne lors d’une conférence de presse à Buenos Aires.

« Nous sommes engagés dans la construction d’un pays normal. C’est un soutien à notre programme, avec comme objectif que l’économie croisse, que l’inflation et la pauvreté diminuent », a poursuivi le ministre argentin.

L'accord conclu prévoit que l'Argentine réduise son déficit à 1,3 % du PIB en 2019, contre 2,2 % auparavant, a annoncé le bureau de la présidence dans un communiqué.

L'objectif affiché est le renflouement des caisses de l'Etat,l 'attirance à nouveau des investisseurs, et la baisse de l'inflation. Aujourd'hui, redonner confiance aux marchés est la priorité.

Nicolas Dujovne, ministre argentin du Trésor : « Cette aide est onze fois supérieure au montant de notre quota au FMI, et cela montre le soutien dont bénéficie l'Argentine auprès de la Communauté internationale. C'est une très bonne nouvelle, cette intégration de notre pays avec un soutien de cette ampleur ».

La situation de l'Argentine, troisième économie d'Amérique latine, n'est pas catastrophique, mais le pays sud-américain a besoin de renforcer ses réserves, stabiliser le marché des changes et créer un meilleur climat économique pour attirer les investissements. L'inflation annuelle dépasse les 20% depuis 10 ans. Le ministre argentin a précisé que l'Argentine s'était fixé comme objectif une inflation de 17% pour 2019, 13% pour 2020 et 9% pour 2021.

Après la crise du peso d'avril/mai, au cours de laquelle la monnaie argentine s'est dépréciée de près de 20%, Mauricio Macri a fixé comme priorité la baisse du déficit budgétaire. Le déficit budgétaire est passé de 6 à 3,9% du PIB en deux ans de gestion de M. Macri, arrivé au pouvoir fin 2015. Cette politique de rigueur, c'est un mauvais moment à passer pour la population, avertit l'économiste Daniel Marx, ancien secrétaire aux Finances, mais le pays « en tirera les bénéfices ensuite ».

L'accord avec le FMI intervient dans un contexte de tensions entre le gouvernement et les syndicats. L'inflation est repartie de plus belle en 2018, plus de 10% depuis le début de l'année, et gouvernement freine les augmentations de salaire.

Un peu plus tôt, le ministre de l'Economie a rencontré au palais présidentiel les syndicats, qui menacent de convoquer une grève générale, se plaignant que les hausses de salaires ne compensent pas l'inflation.



Steve Harrison pour DayNewsWorld

LA COLOMBIE AU MILIEU DU GUET

Un petit séisme vient de secouer le paysage politique en Colombie ce dimanche, pays où la droite règne depuis toujours.

En juin prochain, en effet, le second tour de l'élection présidentielle verra Ivan Duque, champion de la droite dure, affronter Gustavo Petro, ancien maire de Bogota et ex-militant de la rébellion dissoute du M-19.

Aucun candidat à l'élection présidentielle colombienne n'est parvenu à réunir plus de 50% des voix au premier tour organisé ce dimanche 27 mai.

Le champion de la droite dure, opposée à l'accord de paix avec l'ex-guérilla Farc, est certes arrivé en tête mais il devra affronter au second tour le candidat d'une gauche anti-système.

Ivan Duque a obtenu 39,14% des voix lors du premier tour de la présidentielle. Gustavo Petro (25,08%) et Sergio Fajardo (23,73%) obtiennent des scores historiques pour la gauche en Colombie. Il est suivi par Gustavo Petro (25,08%), German Vargas Lleras (7,28%), Humberto de la Calle (2,06%), Jorge Antonio Trujillo (0,39%)..

Un second tour aura donc lieu le 17 juin prochain.

Le score d'Ivan Duque constitue certes d'abord une victoire pour les opposants aux accords de paix avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et à leur leader. Ivan Duque refuse l'idée que des anciens responsables de la guérilla puissent se présenter à une élection: «Les criminels contre l'humanité ne peuvent être élus tant qu'ils n'ont pas payé pour les dommages aux victimes, qu'ils n'ont pas dit toute la vérité et qu'ils n'ont pas accompli leurs condamnations.» tout en estimant que «La justice spéciale est une source d'impunité. C'est une insulte inacceptable aux victimes.»

Mais les Colombiens n'ont pas hésité à voter pour des partis progressistes.

Une des avancées politiques les plus marquantes des accords de paix avec les FARC, c'est l'arrivée de la gauche- n’étant plus marquée par le stigmate de la lutte armée- au second tour. «La gauche ne pouvait pas obtenir de votes massifs, analyse Cesar Rodriguez de l'ONG Dejusticia. Une fois écarté ce stigmate, le champ politique s'ouvre et cela donne la possibilité que la gauche légale et pacifique ait une chance de briguer la présidentielle.».

Gustavo Petro, ex-membre de la guérilla M-19 dissoute en 1990, est à la fois ouvertement promoteur des accords de paix et partisan d'une vaste réforme fiscale, d'une large redistribution des terres et d'un changement de modèle économique. «Je ne veux pas appauvrir les riches, je veux enrichir les pauvres», disait-il pendant sa campagne. Avec 4.850.000 voix, il est le candidat de gauche à avoir obtenu le plus de voix à une présidentielle, le précédent record de Carlos Gaviria en 2006 se limitant à 2,6 millions de voix. Sergio Fajardo, lui aussi à gauche, a obtenu 4,4 millions de voix.

Ce scrutin est capital pour la consolidation de la paix au sein d’un pays meurtri par près d’un demi-siècle de guerres fratricides, conclu par un accord de paix historique signé en 2016 avec l’ex-guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).

Le maintien de cet accord est l’un des enjeux principaux de cette élection, le favori, Ivan Duque, y étant opposé alors que Gustavo Petro défend bec et ongles cet accord, qu’il estime indispensable pour la construction de la paix en Colombie.

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

LE CHAOS MENACE LE BRESIL

Face à une grève des routiers qui paralyse tout le pays depuis le début de la semaine, le gouvernement brésilien a haussé le ton vendredi en mobilisant l'armée pour lever les centaines de barrages dans le pays.

« Nous avons accepté les douze revendications prioritaires des routiers, qui se sont engagés à mettre fin aux barrages immédiatement. Mais malheureusement une minorité radicale a continué de bloquer les routes », a regretté Michel Temer.

Les routiers brésiliens sont en grève depuis le début de la semaine. La mairie de Sao Paulo a décrété l'état d'urgence.  Le président brésilien Michel Temer a ordonné, vendredi 25 mai, la mobilisation des forces de sécurité fédérales pour lever les barrages routiers qui paralysent le Brésil depuis le début de la semaine .

La mairie de Sao Paulo, capitale économique, tout comme la capitale Brasilia , ont décrété l'état d'urgence, une mesure extrême permettant notamment de réquisitionner du combustible.

« Nous n'allons par permettre que la population n'ait pas accès à des produits de première nécessité (...), que les hôpitaux n'aient pas les médicaments nécessaires pour sauver des vies », a expliqué dans une allocution au ton solennel.

Le ministre de la Défense brésilien a lancé un avertissement, peu après. L'armée « agira de façon rapide, coordonnée et énergique (...) pour libérer la circulation dans des zones critiques », a-t-il déclaré.

Une économie à l'arrêt, des vols annulés

En dépit de concessions du pouvoir cette grève, lancée en protestation contre la hausse des prix du diesel, a été maintenue et met à l'épreuve le gouvernement de centre droit du président Michel Temer.

Pour l'Association brésilienne des Camionneurs (Abcam), syndicat qui représente 700 000 chauffeurs routiers, « l'idée est de maintenir la grève, les barrages routiers ».

Les barrages routiers bloquent économie du pays et prennent le pays en otage.

Les problèmes d'approvisionnement majeurs ont affecté l'ensemble de l'économie, dans cet immense pays qui n'a quasiment pas de réseau ferroviaire et où 60% du transport de marchandises s'effectue par la route.

À l'aéroport de la capitale Brasilia, plus de 30 vols ont été annulés, dont deux internationaux, les réserves de kérosène étant épuisées.

Chaînes de montage à l'arrêt

Selon la société gestionnaire Infraero, dix autres aéroports du pays sont également à sec, y compris celui de Recife (nord-est).

Les exportations du pays sont en passe d'être fortement affectées, et l'industrie automobile, qui emploie 132.000 personnes, est déjà totalement à l'arrêt. Les exportations de ce grand pays producteur de viande et de produits agricoles étaient menacées.

Les prix des légumes et des fruits ont augmenté en raison de problèmes d'approvisionnement, parfois jusqu'à 400 % en quelques jours.

Si le mouvement dure, les conséquences économiques risquent d'être catastrophiques pour un pays qui a du mal à se remettre sur pied après la récession historique de 2015 /2016..

Jenny Chase pour DayNewsWorld

CRISE AU NICARAGUA

Le dialogue est totalement suspendu alors que le gouvernement a réprimé les manifestations au Nicaragua . En l'absence de consensus, la Conférence épiscopale a suspendu sa médiation entre le parti au pouvoir et l'opposition. 10 blessés dans des affrontements sont à déplorer..

La Conférence épiscopale nicaraguayenne (CEN) a suspendu les négociations visant à mettre un terme à la crise politique après que le gouvernement et l'opposition ont échoué à parvenir à des accords pour progresser dans la discussion. Il s'agissait de faire avancer les élections pour une issue à la crise politique et sociale.

«Reconstruire la démocratie»

Déclenchée par des étudiants contestant une réforme des retraites qui augmentait les cotisations et réduisait le montant des pensions, la vague de colère s’est rapidement propagée à l’ensemble de la population.

En toile de fond, un mécontentent général face aux dures conditions de vie et à la confiscation du pouvoir par Daniel Ortega, déjà à la tête du pays de 1979 à 1990 et revenu en 2007. Le président Ortega et son épouse et vice-présidente Rosario Murillo ont été élus en novembre 2016 pour un mandat de cinq ans se terminant en janvier 2022.

Après plusieurs jours de mobilisations, heurts avec la police, pillages et incendies, les rues semblaient avoir retrouvé leur calme. Mais certains habitants redoutent encore un regain de tension.

Depuis le début des manifestations contre le gouvernement le 18 avril, 76 personnes ont été tuées, 868 blessées et 438 arrêtées, selon la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH).

Le ministre des Affaires étrangères, Denis Moncada, a fait valoir ce jeudi que les questions à l'ordre du jour visent à «changer le gouvernement du Nicaragua en dehors de la Constitution, du système juridique et de la violation de la Constitution et des lois». Il a en outre déclaré que l'ordre du jour devrait être de résoudre le blocus des itinéraires qui affectent la population et l'économie.

« Étant donné qu'aujourd'hui il n'y a pas de consensus entre les parties, nous regrettons d'être forcés à suspendre la session plénière du dialogue national », a déclaré la hiérarchie de l'Eglise dans un communiqué après huit heures de réunions infructueuses à Managua. Le projet d'ordre du jour des évêques dans la quatrième session du dialogue envisageait de débattre d'une réforme partielle de la Constitution et de la loi électorale « afin de faire avancer les élections présidentielles, municipales, législatives et régionales dès que possible ».

Les évêques ont déclaré dans l'agenda que l'appel à des élections libres et transparentes devrait inclure l'observation internationale de l'OEA, de l'Union européenne et du Centre Carter, entre autres, indique le document.

Les religieux, qui agissent comme médiateurs dans les pourparlers, ont proposé la création d'une commission mixte de six personnes, trois pour chaque parti permettant de reprendre le dialogue, tout en rappelant que « la paix et la vie en dépendent de nombreux Nicaraguayens ».

Britney Delsey pour DayNewsWorld

REELECTION DU PRESIDENT NICOLAS MADURO AU VENEZUELA CONTESTEE PAR L'OPPOSITION

Nicolas Maduro, successeur en 2013 du « Commandant suprême de la révolution bolivarienne » Hugo Chavez, remporte une présidentielle contestée par l'opposition.

Nicolas Maduro, depuis son palais de Miraflores, a déclaré « Sur vingt-quatre élections, c’est notre vingt-deuxième victoire en dix-neuf ans, depuis l’arrivée de Chavez au pouvoir, affirme le président.

« C’est le mouvement d’un peuple révolutionnaire. C’est une grande victoire. Et je veux remercier les forces armées et tous les volontaires des bureaux de vote et des points rouges.  Ne critiquez pas les gens humbles qui accompagnent notre mouvement. Ce fut une élection impeccable. »

Le président socialiste sortant remporte 67,7 % des voix contre 21,2 % à son principal adversaire Henri Falcon, qui a rejeté le processus électoral, a annoncé la présidente du Conseil national électoral (CNE) Tibisay Lucena, faisant état d’une « tendance irréversible ». Il a été réélu pour sept ans. Le taux de participation, d'environ 46%, est cependant le plus faible de l'histoire du pays.

« Nous ne reconnaissons pas ce processus électoral, pour nous, il n’y a pas eu d’élection. Une nouvelle élection doit être organisée au Venezuela », a déclaré Henri Falcon,le chaviste dissident de 56 ans, lors d’une conférence de presse . Il a appelé à « de nouvelles élections en décembre », date traditionnelle de la présidentielle au Venezuela alors que le pouvoir avait cette année convoqué une élection anticipée. Un troisième candidat, le pasteur évangélique Javier Bertucci, s’est joint à cette demande.

Il a accusé le gouvernement d’avoir fait pression sur les électeurs.

Des « points rouges », ces tentes étaient installés PSUV, le parti au pouvoir. Après avoir voté, les électeurs sont venus dans l’espoir de recevoir la récompense promise par le président. « Partout on donnait un bon d’une valeur de 10 millions de bolivars [environ 8 euros au cours du marché noir] à chaque électeur. C’est une félonie électorale !

C’est jouer avec la faim et la misère des pauvres. De plus, c’est géré à partir d’une plate-forme gouvernementale. C’est une double félonie ! »

Outre l’opposition vénézuélienne, les Etats-Unis, l’Union européenne et le groupe de Lima, une alliance de 14 pays d’Amérique et des Caraïbes, rejettent ce scrutin.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

SCANDALE DES ABUS SEXUELS

OU LA DEMISSION DES EVEQUES CHILIENS

C'est à la lecture des conclusions de 2 300 pages d’enquête du père Bertomeu, dont 64 témoignages recueillis au Chili et aux États-Unis, que le pape avait reconnu en avril avoir commis « de graves erreurs » d’appréciation de la situation au Chili et parlé d’un « manque d’informations véridiques et équilibrées ».

Il avait alors convoqué tous les évêques du Chili à Rome pour examiner les conclusions du rapport.

Le prêtre espagnol Jordi Bertomeu ( l coauteur Mgr Charles Scicluna) d’une enquête commandée par le pape sur des abus sexuels perpétrés par le clergé chilien  avait relevé jeudi matin que la convocation de l’ensemble de la conférence épiscopale chilienne à Rome était exceptionnelle.

Le pape François a en effet reçu les 32 évêques pour évoquer la gestion calamiteuse des scandales d’abus sexuel.

Lors d’une conférence de presse, ce vendredi midi 18 mai à Rome , les 32 chiliens ont tous remis leur charge au pape.

Dans une lettre adressée lundi aux 32 évêques chiliens en poste le pape avait déploré que cette « plaie » ait été « traitée jusqu’à présent avec un médicament qui, loin de cicatriser, semble l’avoir creusée davantage dans son épaisseur et sa douleur ».

« Nous avons besoin d’un changement, poursuivait-il. Non seulement nous le devons à nos communautés et à tant de personnes qui ont souffert et qui souffrent dans leur chair, mais nous le devons aussi à l’esprit de conversion propre à la mission et l’identité de l’Eglise ».

Le pape reconnaît de « graves erreurs » d’appréciation dans ce dossier brûlant. « Nous avons approfondi [la] gravité des abus de pouvoir et de conscience sur les mineurs, ainsi que leurs tragiques conséquences » , a-t-il assuré tout en demandant pardon à ces victimes.

Dans sa lettre il invite les évêques chiliens à construire « une Église prophétique, à l’écoute de l’affamé, du prisonnier, du migrant et de l’abusé ».

Un déclaration du secrétaire général de la conférence épiscopale du Chili, Mgr Fernando Ramos, est attendue ce vendredi à la mi-journée devant la presse

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

SCANDALE DES ABUS SEXUELS

OU LA DEMISSION DES EVEQUES CHILIENS

C'est à la lecture des conclusions de 2 300 pages d’enquête du père Bertomeu, dont 64 témoignages recueillis au Chili et aux États-Unis, que le pape avait reconnu en avril avoir commis « de graves erreurs » d’appréciation de la situation au Chili et parlé d’un « manque d’informations véridiques et équilibrées ».

Il avait alors convoqué tous les évêques du Chili à Rome pour examiner les conclusions du rapport.

Le prêtre espagnol Jordi Bertomeu – coauteur avec Mgr Charles Scicluna d’une enquête commandée par le pape sur des abus sexuels perpétrés par le clergé chilien – avait relevé jeudi matin que la convocation de l’ensemble de la conférence épiscopale chilienne à Rome était exceptionnelle.

Le pape François a en effet reçu les 32 évêques pour évoquer la gestion calamiteuse des scandales d’abus sexuel.

Lors d’une conférence de presse, ce vendredi midi 18 mai à Rome , les 32 chiliens ont tous remis leur charge au pape.

Dans une lettre adressée lundi aux 32 évêques chiliens en poste le pape avait déploré que cette « plaie » ait été « traitée jusqu’à présent avec un médicament qui, loin de cicatriser, semble l’avoir creusée davantage dans son épaisseur et sa douleur ».

« Nous avons besoin d’un changement, poursuivait-il. Non seulement nous le devons à nos communautés et à tant de personnes qui ont souffert et qui souffrent dans leur chair, mais nous le devons aussi à l’esprit de conversion propre à la mission et l’identité de l’Eglise ».

Le pape reconnaît de « graves erreurs » d’appréciation dans ce dossier brûlant. « Nous avons approfondi [la] gravité des abus de pouvoir et de conscience sur les mineurs, ainsi que leurs tragiques conséquences » , a-t-il assuré tout en demandant pardon à ces victimes.

Dans sa lettre il invite les évêques chiliens à construire « une Église prophétique, à l’écoute de l’affamé, du prisonnier, du migrant et de l’abusé ».

Une déclaration du secrétaire général de la conférence épiscopale du Chili, Mgr Fernando Ramos, est attendue ce vendredi à la mi-journée devant la presse.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

MIGUEL DIAZ -CANEL SUCCESSEUR A RAUL CASTRO SANS LE CHOIX DES CUBAINS

«Au nom de la Commission nationale de candidatures, j'ai la responsabilité et l'honneur de vous proposer comme président du Conseil d'État et des ministres de la République de Cuba le camarade Miguel Mario Diaz-Canel Bermudez», a déclaré devant l'Assemblée Gisela Duarte, présidente de cette Commission.

C'est Un événement historique :pour la première fois, un Castro ne sera plus à la tête du régime issu de la révolution de 1959. Fidel s'est éteint fin 2016 et c'est au tour de Raul, 86 ans, de céder sa place, cette fois à un représentant de la nouvelle génération.

Le numéro deux de l'exécutif cubain Miguel Diaz-Canel a été désigné mercredi comme unique candidat pour succéder au président Raul Castro, ce qui mettra fin à six décennies de pouvoir exclusif des frères Castro.

«Au nom de la Commission nationale de candidatures, j'ai la responsabilité et l'honneur de vous proposer comme président du Conseil d'État et des ministres de la République de Cuba le camarade Miguel Mario Diaz-Canel Bermudez», a déclaré devant l'Assemblée Gisela Duarte, présidente de cette Commission.

Sa nomination officielle aux plus hautes fonctions est confirmée jeudi matin après le vote des députés, qui n'ont ne conteste jamais les décisions prises par la Commission de candidatures.

Raul Castro, 86 ans, a donc cédé, jeudi 19 avril, son fauteuil de président à son dauphin, Miguel Diaz-Canel, 57 ans.

Bilan de dix ans de règne de Raul, qui reste à la tête du Parti communiste cubain.

Pendant un demi-siècle, ce sont les Castro qui ont tenu d'une main de fer le pays.

.Raul, 86 ans, général, ministre des Forces armées révolutionnaires (FAR) a succéder à son frère aîné Fidel (1926-2016) et effectué deux mandats de cinq ans comme président du Conseil d’Etat et du conseil des ministres (2008-2018). C'est lui-même qui a fixé une limite de deux mandats consécutifs de cinq ans pour la présidence.

Une fois au pouvoir, Raul Castro a engagé une série de réformes autrefois impensables comme l'ouverture de l'économie au petit entrepreneuriat privé et a surtout le rapprochement avec les États-Unis, l'ennemi de la Guerre froide. En 2015, les deux pays ont renoué leurs relations diplomatiques et l'année suivante le président américain Barack Obama a effectué une visite historique sur l'île. Mais depuis l'arrivée à la Maison blanche du républicain Donald Trump...

Mais Raul Castro ne quitte cependant pas pour autant le pouvoir, dans la mesure où il devrait continue à occuper le poste clef de premier secrétaire du Parti communiste de Cuba (PCC, parti unique) jusqu’au prochain congrès prévu en 2021.

Le castrisme entame enfin une relève générationnelle. Les commandants de la guérilla et les dirigeants de la « génération historique » laisse monter les cadres nés après la prise de pouvoir par les Castro. Ainsi Miguel Diaz-Canel, 57 ans, le successeur désigné, a fait sa carrière politique en province ; Puis il a été coopté par la direction du PCC. Miguel Diaz-Canel est un homme du système .

Avocat de l'ouverture de l’île comme du développement d'internet, il a montré une image de modernité de son pays sorti enfin d'une cinquantaine de pouvoir castriste

Cet ingénieur en électronique né après la révolution devra poursuivre «l'actualisation» amorcée du modèle économique cubain esquissée par le cadet des Castro.

Le futur président sera surtout attendu sur le terrain économique qui nécessite des réformes pour redresser une économie stagnante (1,6% en 2017) de plus fortement dépendante des importations et de l'aide de son allié vénézuélien affaibli.

«Cette transition n'est pas improvisée, elle est très bien étudiée et basée sur l'expérience jugée comme réussie (de la transition) entre Fidel et Raul», souligne l'expert cubain Arturo Lopez-Levy, professeur à l'Université du Texas Rio Grande Valley.

«Dans ce cas ils bénéficient du fait que Raul est en vie, même s'il est difficile de garantir qu'il restera en bonne santé ces quatre prochaines années (...) C'est un stabilisateur, un atténuateur de frictions potentielles entre les figures dirigeantes», poursuit le professeur.

Mais cette succession autoritaire va-t-elle mener vers une ouverture démocratique ?

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

DE LA PRISON POUR L'ANCIEN PRESIDENT

BRESILIEN LULA

La Cour suprême du Brésil a rejeté une demande qui aurait permis à l'ancien président Lula d'éviter la prison et de rester en liberté tant que tous ses recours contre sa peine de 12 ans d'emprisonnement pour corruption n'étaient pas épuisés, alors que celui-ci restait jusqu'à présent favori pour l'élection présidentielle d'octobre.

La Cour suprême lui a en effet refusé un habeas corpus qui lui aurait permis de rester en liberté jusqu'à l'épuisement de tous les recours.

Après un débat de onze heures retransmis à la télévision le vote a été très serré parmi les 11 juges de la Cour suprême, la demande d'habeas corpus de Lula ayant été rejetée par six voix contre cinq.

Une décision loin d'être unanime : la demande a été rejetée par six voix contre cinq, à l'issue de débats qui se sont étendus 11 heures durant, à six mois d'une élection présidentielle pour laquelle il était donné favori. Bien que très serré, ce résultat est une victoire éclatante pour les procureurs de l'opération "Lavage-Express", enquête tentaculaire qui a mis au jour un gigantesque scandale de corruption impliquant des hommes politiques de tous bords.

En théorie, Lula doit désormais aller en prison, mais d'après de nombreux juristes, il ne devrait pas se retrouver derrière les barreaux que la semaine prochaine. Les avocats de Lula peuvent gagner du temps en faisant examiner un nouveau recours, devant un autre tribunal, mais il a, a priori, peu de chances d'aboutir...

L'homme politique âgé de 72 ans se voit donc rattrapé par la plus importante affaire de corruption de l'histoire du Brésil: l'opération "Lava Jato", lavage express.

En juillet, le juge anticorruption Sergio Moro l'avait condamné à neuf ans et demi de prison pour avoir obtenu un triplex en bord de mer d'une entreprise de bâtiment en échange de contrats publics. Une peine alourdie à douze ans et un mois en appel à la mi-janvier. Des accusations que Lula nie avec vigueur et qu'il voit comme un complot visant à l'empêcher de briguer un troisième mandat, huit ans après avoir quitté le pouvoir avec un taux de popularité record.

Mais l'homme politique a déjà reçu plusieurs déclarations de soutien. «Le peuple brésilien a le droit de voter pour Lula, le candidat de l'espérance. Sa candidature sera défendue dans les rues et dans toutes les instances, jusqu'aux dernières conséquences», a affirmé sur Twitter le Parti des Travailleurs, fondé par Lula dans les années 80.

De son côté, le président vénézuélien Nicolas Maduro a affirmé sur Twitter avoir ressenti «une douleur à l'âme devant une telle injustice». La présidente du parti, Gleisi Hoffmann, a parlé d'un "jour triste pour la démocratie et pour le Brésil"

En dépit du scandale, le président aux deux mandats (2003-2010) reste perçu comme «près du peuple»

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

CARLOS ALVARADO ELU PRESIDENT

DU COSTA RICA


"Nous voulons non seulement préserver la démocratie, la paix et le respect de la nature mais aussi projeter le Costa Rica vers l'avenir", a Carlos Alvarado après avoir déposé son bulletin dans l'urne.

Dimanche 1er avril, Carlos Alvarado, le candidat de centre gauche, a été élu président du Costa Rica. Cet ancien ministre du Travail et des Affaires sociales de l'actuel gouvernement, a pris la tête

face au conservateur Fabricio Alvarado, tout comme lui, un ancien journaliste qui aime chanter. Carlos Alvarado a largement remporté avec 60,74 % des voix, la présidentielle au Costa Rica, au terme d'une campagne marquée par de profondes divisions sur le mariage gay et la place de la religion devançant au second tour son adversaire, le pasteur évangélique Fabricio Alvarado, 43 ans, fermement opposé au mariage homosexuel qui n'a obtenu que 39,3 %.

Le débat sur le mariage gay s'était imposé dans l'élection. .Fervent défenseur des droits de l'homme, Carlos Alvarado avait affiché son soutien au mariage homosexuel --actuellement interdit dans le pays-- auquel s'opposait son adversaire, également ancien député et candidat du parti Restauration nationale (RN, lié aux églises néo-pentecôtistes).

"C'est la première fois qu'une élection au Costa Rica se polarise sur des sujets religieux et de droits de l'homme", a souligné l'analyste Gustavo Araya, de la Faculté latino américaine de sciences sociales.

« Cette élection nous a permis, en tant que pays, de nous regarder dans un miroir » a lancé le vainqueur à la foule. « Dans ce miroir, nous avons vu un pays divers, qui a différents points de vue, qui connaît des inégalités, qui doit travailler pour donner plus d'opportunités à certaines parties du pays. Notre tâche doit être d'unir le pays ».

Durant ses études universitaires Carlos Alvarado a développé son goût pour la musique, en intégrant un groupe de rock progressif, Dramatika. Mais le nouveau président a surtout étudié les sciences politiques, avec un passage par l'université du Sussex, au Royaume-Uni. En tant que candidat du parti sortant, il lui a fallu se démarquer de l'actuel gouvernement mis en cause par une affaire de trafic d'influence.

Carlos Alvarado, élu pour quatre ans, est favorable à la laïcité de l'Etat dont il prône plus d'intervention dans l'économie. Il a déclaré vouloir « unir » le pays pour le faire « aller de l'avant ».

« Un gouvernement pour tous »

Le président élu doit s'entretenir avec les responsables des principaux partis pour former un gouvernement d'union. « Nous avons entendu le message des citoyens: un gouvernement pour tous », a déclaré Carlos Alvarado

Le Costa Rica jouit d'une tradition démocratique qui a longtemps fait exception dans la région et d'une relative stabilité qui lui ont valu le surnom de "Suisse de l'Amérique centrale" .

Même si le Costa Rica est considéré comme un des pays les plus progressistes de la région, avec un taux d'alphabétisation de 97,5 % et un investissement supérieur à 7 % du PIB dans l'éducation, selon l'Unesco, Carlos Alvarado, ancien journaliste et fan de rock, a remporté dimanche la présidentielle sur fond de divisions, dans un pays au déficit record. En effet si la polémique autour du mariage gay a relégué à l'arrière-plan d'autres thèmes, celui du déficit budgétaire croissant qui a valu au pays quatre dégradations de sa note de crédit au cours des cinq dernières années va devoir être pris à bras le corps.

Des chantiers colossaux attendent donc le nouvel élu pour sauver un Etat providence unique dans la région.

En effet un scandale de conflit d’intérêts a entaché l’image de renouveau du précédent gouvernement, auquel appartenait Carlos Alvadoros, incapable de réduire la pauvreté extrême (6 %), le chômage (9,3 %) et la violence galopante (12 homicides pour 100 000 habitants). De plus les finance publiques sont en crise : le nouveau président, élu pour quatre ans, hérite d’un déficit fiscal record (6,2 % du PIB) et d’une dette publique de plus de la moitié du PIB.

La crise des finances de l’Etat menace la survie des services publics d’éducation et de santé, instaurés après l’abolition de l’armée en 1948.

Ce petit pays vivant de l'écotourisme et réputé pour sa tradition démocratique et sa stabilité politique a quelques défis cependant à relever.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

ELECTIONS PRESIDENTIELLES AVANCEES

AU VENEZUELA

Si le monde veut nous infliger des sanctions, nous allons organiser des élections (...) Des pouvoirs impériaux et sans légitimité ont déclenché une campagne systématique de haine contre le Venezuela", a martelé le numéro deux du chavisme , Diosdado Cabello, à la tribune de l'hémicycle

Au lendemain des sanctions adoptées par l'Union européenne contre de hauts dirigeants vénézuéliens, dont Diosdado Cabello , la réponse ne s'est pas faite attendre.

"Si le monde veut nous infliger des sanctions, nous allons organiser des élections (...) Des pouvoirs impériaux et sans légitimité ont déclenché une campagne systématique de haine contre le Venezuela" a tonné l'un des mis en causeLe pouvoir vénézuélien a convoqué, ce mardi, un scrutin anticipé afin de profiter d'une dynamique électorale favorable et des divisions de l'opposition.

Or Diosdado Cabello,membre de l'Assemblée constituante, installée début août,n'a émis aucun doute sur leur candidat confirmé : l'actuel chef de l'État candidat unique du Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) au pouvoir.

L’évolution politique au Venezuela, avec notamment l’élection en juillet d’une Assemblée constituante dotée de pouvoirs élargis et de la plupart des compétences du Parlement est aussi chargée est chargée de rédiger une nouvelle Constitution ...

Le président socialiste vénézuélien Nicolas Maduro s'est dit, ce mardi, «à disposition» pour à nouveau défendre les couleurs de son parti PSUV au cours de l'élection présidentielle que le gouvernement a convoquée par anticipation avant le 30 avril.

«Je suis un humble travailleur, un humble homme du peuple. Si le Parti socialiste uni du Venezuela (...) croit que je doive être le candidat à la présidentielle du camp révolutionnaire (...) je suis à disposition», a-t-il déclaré à la presse avant de participer à un rassemblement public à Caracas.

Le pouvoir vénézuélien a donc convoqué mardi une élection présidentielle anticipée afin de profiter d'une dynamique électorale favorable et des divisions de l'opposition. Jusqu'à présent, la présidentielle était officiellement prévue pour fin 2018.

De plus cette annonce intervient alors que de délicates négociations sont en cours avec les adversaires du pouvoir pour tenter de résoudre la crise politico-économique .

De leur côté, les adversaires du président se sont engagés fin décembre à présenter également un candidat unique. Henry Ramos Allup, un des dirigeants de la MUD.

Mais il vient d'essuyer défaite sur défaite aux régionales et aux municipales...

Autre décision votée par la Constituante: les trois principales formations de la coalition anti-Maduro devront, pour participer à la présidentielle, se réinscrire auprès des autorités électorales pour avoir boycotté les municipales du 10 décembre.

C'est ce même Conseil national électoral (CNE) qui doit fixer la date de la présidentielle, a expliqué Diosdado Cabello. Qualifié par ses opposants de dictateur , Nicolas Maduro est certes confronté à une forte impopularité, imputable notamment aux pénuries de toutes sortes qui touchent la population depuis des années.

La crise qui secoue le pays des années s’est aussi traduite dans la rue avec des manifestations antigouvernementales au cours desquelles 125 personnes ont été tuées d’avril à juillet.

Mais en dépit d’une situation économique catastrophique, Nicolas Maduro peut compter sur la discipline et l’organisation quasi militaire de son parti, face à une opposition plus morcelée que jamais et qui prévoit des primaires pour désigner son candidat.

Et l’actuel président Nicolas Maduro entend bien s’y faire réélire.

Une organisation aussi rapide et anticipée pourrait prendre de court l’opposition à l’actuel président, dont la plupart des dirigeants sont emprisonnés, en exil ou privés du droit de se présenter.

Joannes Courbet pour DayNewsWorld

INQUIETANT MESSAGE

DU SOUS-MARIN SAN JUAN

Le 15 novembre disparaissait le San Juan, un sous-marin argentin, dans les eaux de l'Atlantique Sud. Avec à bord, 44 marins.

Le San Juan avait appareillé le dimanche 11 novembre d'Ushuaïa, dans l'extrême sud de l'Argentine, pour regagner Mar de Plata, son port d'attache.

Lundi, douze jours après sa disparition, les navires et les avions de quinze pays ont continué leurs opérations pour détecter le sous-marin.

"Malheureusement, nous n'avons toujours pas localisé ou détecté le sous-marin", a déclaré le porte-parole de la Marine argentine, Enrique Balbi. Mais si les recherches ne donnent toujours rien, on connaît maintenant le dernier message du sous-marin argentin disparu dans l'Atlantique Sud .

Il a été dévoilé par la chaîne de télévision A24 de Buenos Aires. Le dernier message du sous-marin faisait état d'un court-circuit et d'un début d'incendie .
"Entrée d'eau de mer par système de ventilation vers réservoir de batteries numéro 3 a provoqué court-circuit et début d'incendie", indique le texte du mercredi 15 novembre. "Batteries de proue hors service" .

Le message du sous-marin ajoute que le bâtiment "navigue pour le moment en immersion" et bien sûr qu'il tiendra le commandement informé.

L'eau de mer pourrait être entrée par le schnorkel, un tube qui permet aux sous-marins aux moteurs diesel de fonctionner en immersion en évacuant les gaz d'échappement et en aspirant de l'air frais.

Ce message ne laisse pas d'inquiéter !

Une explosion sous-marine avait été enregistrée si bien que les opérations de recherche se sont concentrée sur une zone de 36 kilomètres de rayon autour du point de cette dernière.

Peu de temps avant, le sous-marin avait déjà fait face à une avarie des batteries qui avait ensuite été maîtrisée.

Le lien de cause à effet n’a pas été établi officiellement, mais c’est probablement cette explosion qui a envoyé par le fond le submersible argentin

On ne sait pas si cette explosion est liée au message faisant état d'un incendie.

Un court-circuit a généré de la fumée mais le feu a été étouffé, selon le porte-parole de la marine Enrique Balbi qui s'exprimait lors d'une conférence de presse; Il a fermement rejeté la possibilité d'une attaque, mais affirmé qu'un court-circuit ou un feu avait pu rapidement diminuer la capacité d'oxygène dans le sous-marin bord.

De fabrication allemande, le San Juan avait été modifié par les Argentins eux-mêmes, au cours d’un chantier, entre 2007 et 2014.

Un défaut de structure du bâtiment pourrait être envisagé, la marine Argentine ayant remplacé les moteurs en coupant en deux le sous-marin.

La marine a démenti les informations de la presse dimanche faisant état d'anomalies dans l'achat de batteries, lors de réparations opérées en 2008 et 2014 comme elle a rejeté tout problème lié aux torpilles du sous-marin, puisque selon elle, il n’en transportait pas.

Le porte-parole a précisé que le navire russe Yantar, équipé d’un véhicule sous-marin capable de descendre à 6 000 mètres de profondeur, arriverait sur les lieux le 5 décembre.

A noter également que le submersible étant conçu pour ne pas être remarqué, « la détection d'un sous-marin est un processus très difficile, de nombreux facteurs, notamment climatiques, entrent en jeu », explique Adam Slavinsky, pilote d'un avion P8 Poseidon américain spécialisé dans la traque des sous-marins.

Les recherches se poursuivent donc pour retrouver le sous-marin. Au total, 15 pays participent aux recherches, dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Russie, la France, le Brésil ou l’Uruguay.

La Marine et les autorités civiles argentines se refusent à déclarer publiquement qu'il n'y plus aucune chance de retrouver des survivants.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

SEISME MEXICO LE BILAN EN HAUSSE

AU MOINS 310 MORTS

Bilan des morts d’alourdi d'heure en heure à Mexico

On compte en ce moment 310 morts et un nombre important de blessés.

Environ 40% de la ville de Mexico et 60% de l'Etat de Morelos se trouvent sans électricité en ce mercredi 20 septembre 2017.

Le bilan des effondrements d'immeubles à Mexico en hausse également soit au moins une cinquantaine de bâtiments.

Le survol de Mexico en hélicoptère seul moyen actuel de survol carl’aéroport international de Mexico est fermé pour le moment laisse voir les plaies béantes un peu partout dans la ville est ses environs.

D'impressionnantes images vues d'en haut montrent l'étendue des dégâts dans la capitale.

Les écoles ont également été évacuées et fermées.

On observait des habitants paniqués descendus en nombre dans les rues.

Bâtiments effondrés, véhicules écrasés par la chute de débris qui jonchent l'ensemble de la capitale.

Les pompiers et secouristes sont un peu partout pour intervenir dans des situations et conditions des plus difficiles .

On est vraiment sous le choc !!!

Paul Emison Mexico pour DayNewsWorld

AU MOINS 248 MORTS DANS LE SEISME MEXICO

Un séisme de magnitude 7,1 a secoué Mexico ville 20 millions d'habitants,de et ses alentours, mardi 19 septembre 2017, provoquant des effondrements d'immeubles avec un bilan provisoire de 226 morts.

On compte au moins 248  victimes au niveau national, dont 117 dans la capitale mexicaine.

L'État de Mexico, celui de Puebla, de Morelos, et de Guerrero ont été touchés.

.Le séisme qui s'est produit à 13h 17, heure locale, a frappé une quinzaine d'écoles à Mexico faisant de gros dégâts . Dans l'une d'entre elle, une vingtaine d'enfants sont décédés.

Le séisme d'hier s'est produit 32 ans jour pour jour après celui du 19 septembre 1985 frappant la capitale mexicaine.


Des scènes de panique dans cette mégapole.Le chef de l 'Etat appelle la population à garder son calme et à ne pas envoyer de fausses rumeurs sur les réseaux sociaux.

Les secouristes tentent de retrouver des survivants sous les décombres.

La secousse est survenue quelques heures seulement après des exercices antisismiques qui étaient programmés dans le pays.

Il s'agit à ce jour de l'un des plus puissants tremblements de terre qu’ait connu le Mexique,hormis celui de 1985 qui avait fait à l'époque plus de 10.000 morts.

Selon le président Enrique Pena Nieto, au moins" 27 bâtiments importants se sont effondrés."

Des explosions et plusieurs départs d'incendie ont été signalés dans de nombreux bâtiments.

Selon l'Institut géologique américain (USGS), qui avait tout d'abord parlé d'une magnitude 7,4, l'épicentre du séisme de ce mardi  19 septembre 2017 a été localisé à quelques kilomètres au sud-est d'Atencingo, dans l'Etat de Puebla, à une profondeur de 51 kilomètres.

Le président américain Donald Trump a tweeté dés l'information connue en soutien aux habitants de Mexico.

«Que Dieu bénisse les gens de Mexico. Nous sommes avec vous et nous serons là pour vous», a tweeté le président Donald Trump.

Plus d'information vous seront fournies par nos envoyés spéciaux ….

A suivre...

Paul Emison pour DayNewsWorld

EN SIERRA LEONE LA COLERE GRONDE SUITE

AUX INONDATIONS MEURTRIERES DE FREETOWN

Freetown, capitale de la Sierra Leone, est sous le choc depuis que les pluies torrentielles ont provoqué l’effondrement, lundi matin, de toute une partie du Pain de Sucre, la colline du quartier de Regent surplombant le centre-ville. le président Ernest Bai Koroma a fait appel à l’aide internationale mardi.

Le bilan est lourd : Déjà près de 400 morts dont 105 enfants sont à déplorer et au moins 600 personne sont toujours portés disparus. Trois mille survivants restent sans le moindre abri. Les enterrements ont lieu dans la fosse commune de quatre cimetières de la métropole .Ce n'est pas la première fois que les bidonvilles du quartier Régent subissent des glissements de terrain et des coulées de boue dans une ville coincée entre la mer et la montagne et où la moyenne annuelle des précipitations reste la plus élevée d’Afrique.

Reste qu'une telle catastrophe survient à cause d'une la déforestation massive et d'une urbanisation galopante -la capitale comptant plus d’un million d’habitants, dix fois plus qu’en 1961, année de l'indépendance ! De plus la mauvaise gestion des déchets ne fait qu’accroître le risque de maladies comme le choléra, la typhoïde et la diarrhée en raison des eaux sales qui ne s'évacuent qu'avec difficulté : en cause les canalisation bouchées par les immondices.

En 2015, une note de l'Institut de recherche de l'Afrique alertait sur les risques de la déforestation, de l’accumulation des déchets qui bouchent les canalisations auxquels s’ajoutent les effets du changement climatique.

Selon Ian Douglas, professeur à la School of Environment and Development de l’Université de Manchester, interrogé par la BBC, d'autres villes d'Afrique comme au Ghana, en Ouganda, au Mozambique ou au Kenya sont de plus en plus souvent touchées par de graves inondations, mettant en péril la vie de populations pauvres..

Carl Delsey pour DayNewsWorld

« UNE ATTAQUE TERRORISTE »

DEJOUEE

CONTRE L'ARMEE AU VENEZUELA

De graves incidents se sont déroulés dans une base militaire à Valencia, à 180 km à l'ouest de Caracas.

Le pouvoir vénézuélien a affirmé avoir déjoué dimanche une "attaque terroriste" fomentée par une vingtaine d'hommes contre une base de l'armée. Deux assaillants auraient été tués et huit autres capturés. Les morts et les prisonniers ont été identifiés comme étant un officier déserteur et neuf civils, a affirmé le Président Nicolas Maduro.

Des "combats" ont eu lieu pendant environ trois heures, a-t-il ajouté y voyant une "attaque terroriste" et non pas une "rébellion" militaire.

Selon le ministre de la Défense Vladimir Padrino, les prisonniers ont avoué avoir été recrutés "par des militants de l'extrême droite vénézuélienne en contact avec des gouvernements étrangers", et les forces de sécurité étaient encore à la recherche "d'une partie du groupe, qui a réussi à s'emparer de quelques armes".

Selon le général Jesus Suarez Chourio, l'opération était "financée par la droite et ses collaborateurs, financée par l'empire nord-américain" (les Etats-Unis, NDLR).

"Une normalité absolue règne dans le reste des unités militaires du pays", a assuré sur Twitter Diosdado Cabello, vice-président du parti au pouvoir et membre de

Une vidéo circulant dimanche sur les réseaux sociaux et plusieurs médias vénézuéliens montrait un homme se présentant comme un officier et se déclarant "en rébellion légitime" contre "la tyrannie assassine de Nicolas Maduro".Elle aurait été prise sur la base militaire.

"Ceci n'est pas un coup d'Etat, ceci est une action civique et militaire pour rétablir l'ordre constitutionnel", affirmait cet homme, se présentant sous le nom de capitaine Juan Caguaripano qu'entouraient  quinze personnes en tenue de camouflage.

"Nous exigeons la formation immédiate d'un gouvernement de transition et des élections générales libres", ajoutait-il.

Il s'agirait d'après le ministère de la Défense d'un "officier subalterne renvoyé de l'armée il y a trois ans pour trahison à la patrie et rébellion" en fuite aux Etats-Unis.

L'armée vénézuélienne soutenant jusqu'à présent le pouvoir chaviste n'a pas cédé jusqu'à présent aux sirènes de l'opposition dénonçant la Constituante alors que le pays est en proie à de violentes manifestations antigouvernementales comptant 125 morts depuis avril. Cette dernière se voit en effet dotée de tous les pouvoirs jusqu’à la possibilité de dissoudre le Parlement et envisage notamment la réécriture de la Constitution de 1999 promulguée par Hugo Chavez. Mais le malaise est palpable au sein de l'armée.

La communauté internationale s'inquiète de la dérive autoritaire du régime du Président d'autant que le limogeage de la procureure générale Luisa Ortega, l'une des principales adversaires du président Maduro a été une des premières décisions de la Constituante, la toute puissante Assemblée constituant élue le 30 juillet

Le président du Parlement vénézuélien, Julio Borges, porte-voix de l'opposition, a demandé la "vérité" sur cet incident refusant toute "chasse aux sorcières"..

Alize Marion pour DayNewsWorld

LE VENEZUELA AU BORD DE LA GUERRE CIVILE

«Le problème est que la population n'a plus rien à perdre car elle a tout perdu », déplore Rodrigo Diamanti, président de l'association de défense des droits de l'homme, Mundo sin Mordaza (Monde sans baillon)


Le Venezuela est au bord de la guerre civile. Depuis plus de trois mois l'opposition majoritaire au Parlement demande le départ du gouvernement Maduro. Les manifestations quasi quotidiennes ont déjà fait plus de 100 morts. Deux hommes de 16 ans et 30 ans ont encore perdu la vie ce mercredi lors des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.

La tension est extrême alors qu'a commencé mercredi une grève générale de deux jours à l'appel de l'opposition qui exige le départ du Président chaviste Maduro et le boycott de l'élection de dimanche.

L'appel à la grève, lancé pour 48 heures, a été suivi à 85% à travers le pays au cours des premières 24 heures, selon la coalition de l'opposition, la Table de l'unité démocratique (MUD), à l'origine du mouvement. Les principales centrales syndicales ont apporté leur soutien à la mobilisation lancée par l’opposition, la dirigeante syndicale Marcela Maspero parlant de « grève historique qui tente d’arrêter la tyrannie ».

.« Finie la dictature ! », peut-on lire sur des banderoles dans la capitale et d’autres villes.

Vendredi, une manifestation organisée par la Table de l'unité (Mesa de la Unidad, MUD) est prévue dans la capitale vénézuélienne. L'objectif de l'opposition antichaviste est la paralysie de toute activité économique, le blocage de tous les axes de circulation. Leur dirigeant Henrique Capriles a appelé les Vénézuéliens à « donner le tout pour le tout » lors de la grève de mercredi et jeudi et de la marche de vendredi. « Maduro veut isoler le Venezuela du monde démocratique », a-t-il dénoncé.

L'opposant Leopoldo Lopez, placé en résidence surveillée dans le cadre de sa condamnation à 14 ans de prison, a appelé les Forces armées à se rallier à la contestation les exhortant dans une vidéo diffusée sur Twitter à ne pas être les «complices de la disparition de la République, d'une fraude électorale, de la répression et d'un groupe dont le seul but est de se maintenir au pouvoir».

Une recrudescence de la violence est à craindre alors que plus de 7 millions d'armes illégales circulent dans le pays, selon le député d'opposition Rosmit Mantilla.

L'opposition entend ainsi faire annuler l'élection des membres à l'Assemblée constituante prévue ce dimanche. Quelque 70 % des Vénézuéliens se montrent opposés à l’assemblée constituante, selon l’institut de sondage Datanalisis.

Pour l'opposition ce projet de réécrire la Constitution est une tentative pour M. Maduro de se cramponner au pouvoir tout en contournant le Parlement élu avec une opposition majoritaire, et en évitant l’élection présidentielle de fin 2018.

Nicolas Maduro, de son côté, a demandé à la population « de défendre le gouvernement les armes à la main». Le gouvernement contrôle la très stratégique industrie pétrolière et la fonction publique, qui compte près de trois millions d’employés.

Mais même parmi son propre parti, le PSUV, Nicolas Maduro , des voix dissidentes s’élèvent contre cette élection de plus. Ortega Diaz, procureure générale,nommée en 2008 par Hugo Chavez et reconduite en 2014 à ce poste haut placé dans l'appareil judiciaire vénézuélien, n'a pas hésité dénoncé « les persécutions et les abus » du pouvoir allant jusqu'à taxer l'élection de dimanche de «coup d'État».

Des milliers de Vénézuéliens quittent leur pays pour la Colombie...

Simultanément, la pression internationale sur Caracas s'est accentuée ces derniers jours. Washington a menacé le président Maduro de sanctions, et plusieurs gouvernements d’Amérique latine et d’Europe l’ont appelé à renoncer à son assemblée constituante.

Mais le chef de l’État vénézuélien a réaffirmé sa détermination.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

SUCCES DU VOTE CONSULTATIF

CONTRE MADURO AU VENEZUELA


L'opposition avait tenté d'organiser un référendum révocatoire en 2016 mais le processus avait été bloqué par les autorités électorales.

Plus de 7,1 millions de Vénézuéliens sur 19 millions d'électeurs potentiels ont participé dimanche à la consultation populaire, organisée sans l'aval des autorités et légalement non-contraignante, selon 95 % des bulletins dépouillés.

Selon ces résultats, 98,3 % des votants ont répondu par l'affirmative aux trois questions posées : La première question demandait s'ils rejetaient la Constituante, la seconde s'ils exigeaient des Forces armées qu'elles respectent la constitution actuelle, et la troisième s'ils soutenaient un renouvellement des pouvoirs publics à travers des élections pour l'instauration d'un gouvernement d'"unité nationale".

L'opposition vénézuélienne sort grandie d'un vote massif de plus de 7 millions de personnes à la consultation symbolique contre le président socialiste Nicolas Maduro, après plus de trois mois de manifestations violentes dans ce pays en grave crise économique.

La chute des cours du pétrole frappe de plein fouet l'économie, dont 95 % des devises proviennent de l'or noir. L'inflation atteint trois chiffres et aliments et médicaments sont soumis à restriction.

Un pays dépendant uniquement de sa manne pétrolière

En 2001, la manne pétrolière faisait du Venezuela la nation la plus riche d’Amérique latine mais ce pays pétrolier ruiné par la chute des cours du brut.Car si Hugo Chavez élu en 1999, a pu lancer de grands chantiers sociaux, la construction de dispensaires, l’accès aux soins pour tous, des programmes d’aide aux maternités et contre l’analphabétisme, il n'a construit aucun grands chantiers industriels.

Le pays est dépendant de ses exportations pétrolières à 95 % pour ses ressources en devises ; le cours chute, et il est au bord de la faillite. Plus question d’importations. Alors, dans cet Etat qui ne produit rien, on manque bientôt de tout.

Le pays est donc à cours de devises. Devant les distributeurs de billets, les files d’attente se mesurent en dizaines de mètres. Pourtant, les retraits ne peuvent dépasser 10 000 bolivars : autant dire rien dans un pays où un simple café en coûte 3 500 et un litre de lait 1 500, soit sept fois le montant d’un plein d’essence.

"Maduro est mathématiquement révoqué"

Avec le résultat chiffré de participation et les réponses aux questions posées, "Maduro est mathématiquement révoqué", a estimé Julio Borges, actuel président du Parlement, seule institution aux mains de l'opposition. "Le mandat qui nous est donné par 7.186.000 de Vénézuéliens est clair (...) pour que nous puissions avoir la certitude de parvenir à un changement démocratique", a-t-il ajouté.

La coalition à l'origine du scrutin, la Table de l'Unité démocratique (MUD), veut freiner le projet de Constituante lancé par le président en provoquant des élections anticipées avant la fin du mandat de M. Maduro en décembre 2018.

Mais comment se servir des résultats pour "fracturer l'adversaire, ce qui pourrait faire pression en faveur d'une négociation qui déboucherait sur une opportunité pacifique de changement" (Luis Vicente Leon, président de l'institut de sondages Datanalisis).

Il est vrai que la Constituante, dont les 545 membres doivent être élus le 30 juillet, viserait officiellement à apporter paix et stabilité économique au pays.

Mais pour l'opposition'elle ne servirait qu'à contourner l'Assemblée nationale, où elle détient la majorité depuis 2016 après 17 ans de domination chaviste --du nom du président décédé Hugo Chavez, dont Nicolas Maduro est l'héritier--.

"Le Venezuela l'a clairement dit : nous ne voulons pas d'une Constituante frauduleuse et imposée. Nous ne voulons pas devenir Cuba", a déclaré dimanche soir le chef de l'Assemblée, Julio Borges, faisant allusion au régime de l'île communiste.

"L'opposition doit avoir une feuille de route, après avoir suscité tant d'espoir. Sinon, sa légitimité peut en prendre un coup, le peuple attend des actions fermes", a commenté pour sa part Felix Seijas, directeur de l'institut de sondages Delphos.

Du côté du gouvernement, la consultation est considérée "illégale".

Nicolas Maduro a demandé dimanche à ses opposants de "ne pas perdre la tête" avec les résultats de la consultation et de "venir s'asseoir pour discuter".

La consultation symbolique de dimanche a reçu le soutien d'associations de la société civile, des Nations unies, de l'Organisation des Etats américains (OEA), des Etats-Unis et de plusieurs gouvernements d'Amérique latine et d'Europe.

Cinq anciens présidents latino-américains sont venus en tant qu'"observateurs internationaux" du scrutin, Jorge Quiroga (Bolivie), Vicente Fox (Mexique), Andres Pastrana (Colombie), Laura Chinchilla et Miguel Angel Rodriguez (Costa Rica).

"La communauté internationale doit maintenant demander l'annulation de cette Constituante putchiste", a déclaré le Bolivien Jorge Quiroga.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

ETAT D'URGENCE DECRETE EN COLOMBIE

UNE IMMENSE COULEE DE BOUE FAIT

DEJA PLUS DE 200 MORTS ET 200 DISPARUS

La Colombie compte ses morts et disparus après une gigantesque coulée de boue dans la province de Putumayo au le sud de la Colombie.

Le bilan est lourd : 200 morts, 202 blessés, plus de 220 disparus d’après la Croix-Rouge colombienne .Le bilan pourrait s'alourdir dans les heures qui viennent.

L’état d’urgence a été décrété dans cette région. L'armée est sur place pour venir en aide à la population.

« Nos coeurs sont avec les familles des victimes et les personnes affectées par cette tragédie », a tweeté le président Juan Manuel Santos, qui a pris sur place la direction des secours .

« C’est une tragédie sans précédent, il y a des centaines de familles dont nous sommes sans nouvelles, des quartiers ensevelis », a affirmé le gouverneur du département de Putumayo, Sorrel Aroca, à W Radio.

Dans la soirée de vendredi, 130 millilitres de pluie sont tombés, soit 30% de la moyenne mensuelle à Mocoa.

«La situation à Mocoa est dramatique. Nous appelons à la solidarité de toute la Colombie», a de son côté tweeté le vice-ministre de l'Intérieur, Guillermo Ri

La catastrophe a eu lieu suite au débordement simultané des trois rivières Mocoa, Mulato et Sangoyaco, qui coulent en surplomb de la ville. Cette gigantesque coulée de boue est dû au phénomène climatique El Niño. Ce dernier touche depuis plusieurs semaines la région andine du nord-ouest de l’Amérique latine. La Colombie n'est pas le seul pays touché : des inondations ont fait au Pérou déjà 101 morts et plus de 900 000 sinistrés, en Equateur 21 morts et 1 280 sinistrés.

De nombreux pays européens ont proposé leur aide.

Le Président Hollande a assuré que la France était «prête à toute demande d'assistance» de la Colombie.

« Les terribles conséquences des dérèglements climatiques montrent combien la mobilisation de toutes les nations est nécessaire »,selon le chef de l’Etat dans un communiqué.

Le «changement climatique génère des dynamiques et nous en voyons les graves résultats en termes d'intensité, de fréquence et de magnitude (...) comme à Mocoa», a déploré le chef de la délégation de l'ONU en Colombie, Martin Santiago.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

LE VENEZUELA PLONGE DANS LE NOIR OU UNE ATTAQUE CRIMINELLE

Une nouvelle panne d'électricité a plongé lundi soir le Venezuela dans l'obscurité.

La panne a commencé à Caracas, mais des coupures ont eu lieu dans la totalité des 23 Etats vénézuéliens. La capitale Caracas et de nombreuses régions du Venezuela étaient plongées dans le noir lundi en fin de journée à la suite d’une nouvelle panne d’électricité liée selon le gouvernement à une «attaque électromagnétique».

La panne de courant a commencé à Caracas à 20H41 GMT affectant entre autres la distribution d’eau, les services de transports publics et les liaisons téléphoniques.

«Les premiers éléments de l’enquête menée dans la région du Caroni (dans le sud du Venezuela) suggèrent qu’il s’agit d’une attaque électromagnétique visant à nuire au système de production hydroélectrique», a expliqué le ministre de la Communication Jorge Rodríguez à la télévision, promettant que le système électrique national serait remis en service «dans les plus brefs délais».

Plus tard, c'est au tour du président Nicolas Maduro de dénoncer sur Twitter une «nouvelle attaque criminelle».

« Corruption »

«Ils essayent de cacher l’ampleur de la tragédie en rationnant tout le pays, mais l’échec saute aux yeux: ils ont détruit le système électrique et n’ont pas de solutions,» a réagi sur Twitter le chef de l’opposition Juan Guaido, président du Parlement.

Ce dernier s’est proclamé en janvier président par intérim du Venezuela et est reconnu comme tel par une cinquantaine de pays avec à leur tête les Etats-Unis. L’opposition vénézuélienne met généralement les pannes de courant sur le compte de l’«incurie» et de la «corruption» au sein du gouvernement de Nicolas Maduro.

Contexte tendu avec les Etats-Unis

Cette panne survient dans un contexte diplomatique tendu avec les Etats-Unis, que Caracas a accusé lundi d’avoir violé son espace aérien avec un «avion espion».

La veille, des responsables militaires américains avaient dénoncé le fait qu’un avion de combat vénézuélien s’était approché vendredi de très près d’un avion américain, de façon «agressive» et «dangereuse», au-dessus de la mer des Caraïbes, qualifiant la manœuvre de «non professionnelle».

D’autres «blackout» ont plongé le Venezuela dans le noir cette année, un premier début mars puis un deuxième à la fin de ce même mois, paralysant, là aussi, le pays pendant une semaine.

La société nationale de production d’électricité Corpoelec a quant à elle simplement indiqué qu’une panne touchait plusieurs secteurs de la capitale.

Alyson Braxton pour DayNewsWorld