ATTAQUES HOUTHIS EN MER ROUGE

 UN PROLONGEMENT DU CONFLIT

 ISRAELO - PALESTINIEN ?

Depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023 entre Israël et le Hamas, les Houthis, qui contrôlent une grande partie du Yémen, multiplient les attaques en mer Rouge afin d’y freiner le trafic maritime international, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens de Gaza. Se proclamant solidaires du peuple palestinien, les Houthis ont lancé une série d’attaques contre des navires commerciaux en mer Rouge, dont le Yémen est riverain. 

L’attaque la plus spectaculaire a eu lieu le 19 novembre 2023, lorsque des combattants ont utilisé un hélicoptère pour enlever l’équipage d’un transporteur de voitures lié à un homme d’affaires israélien. L’attention médiatique se portera sur les Houthis qui, fort de leur succès, multiplieront les déclarations : leur porte-parole, Yahya Sarea, publiera de nombreux communiqués sur les réseaux sociaux mettant en garde les puissances « liées à l’entité sioniste » (sic) du risque qu’encourent désormais leurs navires croisant en mer Rouge

Bien que la plupart des attaques des Houthis sur la mer Rouge n’aient pas été couronnées de succès, elles ont forcé des milliers de navires à contourner cette route et à se diriger vers l’Afrique du Sud, ce qui a entraîné des coûts et des délais considérables pour le transport maritime.

Premier allié d’Israël, les Etats-Unis ont mis en place en décembre une coalition internationale pour protéger le trafic maritime, dans cette zone stratégique où transite 12 % du commerce mondial. Regroupés sous la bannière de l’opération « Prosperity Guardian » et sous commandement américain se trouvent le Royaume-Uni, l’Australie, le Canada, la France, l’Italie, la Grèce, les Pays-Bas, la Norvège, l’Espagne, les Seychelles et Bahreïn [38]. 

A l’exception de ce dernier, les pays arabes, ou au moins les pays limitrophes de la mer Rouge comme l’Egypte et l’Arabie saoudite, figurent parmi les grands absents de cette coalition navale, témoignant de la réticence des pays de la région à prendre part à des opérations militaires américaines contre un allié de l’Iran, de surcroît dans le contexte d’affrontements initialement déclenchés en représailles aux opérations israéliennes dans la bande de Gaza .

Saisie de pièces de missiles de fabrication iranienne

L’armée américaine a affirmé mardi avoir saisi des pièces de missiles de fabrication iranienne à destination des rebelles houthis sur un bateau en mer d’Arabie, la première saisie de ce type depuis le début des attaques des Houthis contre des navires commerciaux.

« Il s’agit de la première saisie d’armes conventionnelles avancées (ACW) létales fournies par l’Iran aux Houthis depuis le début des attaques des Houthis contre des navires marchands en novembre 2023 », a déclaré l’état-major de l’armée américaine dans un communiqué.

Cette opération, menée le 11 janvier, a permis de saisir des armes comprenant des « composants de missiles balistiques et de missiles de croisière », a précisé le communiqué.

Les pièces de missiles ont été saisies à bord d’un boutre, un voilier traditionnel arabe, manœuvré par un équipage de 14 personnes. L’embarcation a été coulée, a fait savoir l’état-major de l’armée américaine.

Ce texte indique également que deux militaires de la marine américaine, portés disparus au large des côtes somaliennes depuis jeudi soir, avaient pris part à l’opération. Il s’agit de deux membres des Navy Seals, une force commando d’élite. Des « recherches intensives » sont encore en cours pour les localiser, a indiqué Michael Kurilla, patron du commandement militaire américain pour le Moyen-Orient, l’Asie centrale et du Sud (Centcom).

Les deux marins étaient en mission au sein de la 5e flotte des Etats-Unis qui opère dans une vaste zone incluant le golfe Persique, la mer Rouge, le golfe d’Oman et certaines parties de l’océan Indien. Son quartier général est implanté à Manama au Bahreïn.

"La plus importante attaque " des rebelles déjouée cette nuit

L'armée américaine a annoncé que 18 drones et trois missiles tirés par les Houthis ont été abattus mardi soir, dans le cadre d’une attaque « complexe »

Il s’agit, selon les forces britannique et américaine, de « la plus importante attaque » des Houthis à ce jour. Ce serait aussi la 26e menée par les rebelles yéménites visant le trafic maritime commercial en mer Rouge depuis la mi-janvier.

« Pendant la nuit » de mardi à mercredi, le navire britannique HMS Diamond avec des navires de guerre américains « ont repoussé avec succès (…) les Houthis soutenus par l’Iran », a écrit le ministre Grant Shapps sur le réseau social X (ex-Twitter). L’armée américaine avait quelques heures plus tôt dit que 18 drones et trois missiles tirés par les Houthis avaient été abattus, dans le cadre d’une attaque "complexe".

Plus tôt, le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom) avait indiqué que les Houthis avaient "lancé dans le sud de la mer Rouge une attaque complexe de conception iranienne à l’aide de drones, de missiles de croisière antinavire et d’un missile balistique antinavire".

Le ministre de la Défense britannique a annoncé mardi soir qu’une autre frégate, le HMS Richmond, était en route pour la mer Rouge afin d’y contrer les « attaques » des Houthis. Celle de mardi soir est intervenue alors que le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken se trouve en Israël dans le cadre d’une tournée régionale visant entre autres à empêcher que la guerre entre Israël et le Hamas ne s’étende.

Qui sont les Houthis ?

Les Houthis, également connus sous le nom d’Ansar Allah (ou « partisans de Dieu »), sont un groupe militaire qui exerce actuellement un contrôle de facto sur la majeure partie du nord du Yémen. Formée dans les années 1990, la milice porte le nom de son fondateur, Hussein Badreddin al-Houthi, et suit la branche zaïdite de l’islam chiite, qui représente 20 à 30 % de la population du Yémen. 

Aujourd’hui ils contrôlent certaines parties du nord du Yémen.Le tournant décisif pour le mouvement houthi trouve probablement son origine dans l'invasion américaine de l'Irak en 2003. Inspirés par le succès des combattants du Hezbollah, basés au Liban et qui ont vaillamment affronté les forces occidentales en Irak, les Houthis ont puisé leur inspiration et ont obtenu le soutien du groupe libanais, ainsi que de l'Iran, bien que leurs responsables nient catégoriquement ces liens.

Mais comment les Houthis ont-ils réussi à prendre le pouvoir ? 

Ils figuraient parmi les principaux contestataires du gouvernement central du Yémen dirigé par le président A. Saleh. Face à leur montée en puissance, Saleh a lancé une campagne militaire en 2003, soutenu par l'Arabie saoudite. Malgré la réussite apparente des forces de Saleh, qui ont réussi à éliminer le chef des Houthis, Hussein al-Houthi, en 2004, ces derniers ont infligé à maintes reprises des revers à Saleh et à l'armée saoudienne, malgré les milliards de dollars dépensés par cette dernière.

La guerre civile yéménite, qui a débuté en 2014, a été le théâtre de batailles incessantes entre les Houthis et le gouvernement soutenu par la communauté internationale. Depuis la révolution de 2011, les Houthis ont lutté pour évincer Saleh du pouvoir, formant même une alliance avec lui en 2015. 

Cependant, lorsque cette alliance a volé en éclats, les Houthis ont émergé en tant que puissance dominante, aboutissant à l'assassinat de Saleh en décembre 2017.

Les Houthis ont également joué un rôle majeur dans la guerre civile en cours au Yémen, entraînant environ 377 000 décès, dont de nombreux civils. Bien que le gouvernement du sud soit internationalement reconnu, les Houthis ont conquis une grande partie du nord du pays depuis la prise de Sanaa en 2014. Leur emprise s'étend jusqu'au port stratégique de Hudeidah, source de revenus cruciale générant jusqu'à 1 milliard de dollars pour le gouvernement houthi.

L’accès à la mer Rouge ?

Actuellement, les Houthis, comptant environ 20 000 combattants, sont dirigés principalement par le frère d'al-Houthi, Abdul-Malik al-Houthi. Celui-ci a clairement annoncé qu'il n'hésiterait pas à attaquer les États-Unis et leurs alliés. Depuis le début de la guerre à Gaza en octobre, les Houthis ont tenté d'exploiter le conflit pour démontrer leur puissance et rehausser leur statut international.

En réponse aux multiples attaques en mer Rouge, les États-Unis et le Royaume-Uni ont lancé leur plus grande offensive contre les Houthis depuis 2016. À cette époque, les États-Unis avaient frappé trois sites de missiles houthis en réaction à des attaques contre des navires de guerre américains et des navires commerciaux. Cette action avait temporairement stoppé les attaques houthies. Aujourd'hui, convaincus d'avoir triomphé contre les Saoudiens et l'Occident au Yémen, les rebelles semblent plus déterminés que jamais à défier ouvertement les États-Unis.

"L’efficacité de la coalition navale sous commandement américain et sa capacité à rester dans une posture purement défensive se montreront donc déterminantes tant dans sa réussite que dans le désamorçage d’une potentielle escalade sécuritaire régionale", selon un spécialiste.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

NI GUERRE NI PAIX

 LE SOMALILAND OU LA RESURGENCE 

" D'UN CONFLIT GELE "

Les derniers soubresauts de l'actualité au Haut-Karabakh de novembre 2023 avaient remis sur le devant de la scène le terme de « conflits gelés ». Des conflits qui, par leur durée, leur alternance entre périodes de trêve et d'affrontements, sont bien souvent oubliés ou négligés alors que leur résolution est d’une importance cruciale pour les populations concernées.

Et depuis lundi  01/01/2024 c'est le conflit du Somaliland qui resurgit : 

l’Éthiopie retrouve un accès à la mer Rouge après un accord avec le Somaliland au détriment de la Somalie qui estime sa souveraineté violée.

La République autoproclamée du Somaliland vient en effet d’autoriser, pour 50 ans, Addis Abeba à utiliser le port de Barbera. Au grand dam de Mogadiscio. Le Somaliland, territoire semi-désertique de 175 000 kilomètres carrés dont l’indépendance (en 1991) n’a jamais été reconnue par la communauté internationale, vient d’accorder à l’Éthiopie un accès au golfe d’Aden.

Les deux signataires contre la Somalie

D’une part, le Somaliland a pour ambition de faire du port de Berbera une plateforme maritime régionale sur la rive africaine de la mer Rouge. Ce port est situé sur l’une des routes commerciales les plus fréquentées au monde, menant notamment au canal de Suez. En outre, l’Éthiopie va formellement reconnaître la République du Somaliland.

D’autre part, l’Éthiopie, deuxième pays le plus peuplé d’Afrique avec 120 millions d’habitants, a bénéficié d’un accès à un port érythréen jusqu’à ce que les deux pays entrent en guerre en 1998-2000 et elle s’est retrouvée sans accès propre à l’issue de ce long conflit. 

Depuis, les Éthiopiens faisaient passer la plupart de leurs échanges commerciaux par Djibouti. Mais toujours en quête d’un autre accès maritime, l’Éthiopie avait acquis 19 % du port de Berbera en 2018, dans le cadre d’un accord depuis tombé en désuétude.

L’accord " ouvrira la voie à la réalisation de l’aspiration de l’Éthiopie à sécuriser son accès à la mer et à diversifier son accès aux ports maritimes ", selon les services du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed. En outre, Addis Abeba louera une base militaire sur la mer Rouge.

L’accord a fortement déplu en Somalie. Le régime de Mogadiscio a rappelé son ambassadeur et a dénoncé " une violation flagrante de sa souveraineté et de son unité ".Les autorités somaliennes ont condamné ce texte jugé "illégal", dénonçant une "agression" éthiopienne ". 

Les islamistes shebab, groupe affilié à al-Qaida en guerre depuis 2007 contre le gouvernement fédéral, ont également condamné l’accord.

L'Ethiopie a assuré que l'accord maritime qu'elle a signé avec la région séparatiste du Somaliland ne transgresse "aucune loi", en réponse à la colère suscitée en Somalie par ce texte jugé "illégal" contre lequel des habitants de la capitale ont manifesté mercredi.

Ce "memorandum d'accord" signé lundi a ravivé les craintes d'un regain de tension entre les deux voisins aux relations historiquement tumultueuses.

Région de 4,5 millions d'habitants qui imprime sa propre monnaie, délivre ses passeports et élit son gouvernement, le Somaliland est en quête de reconnaissance internationale depuis qu'il a proclamé son indépendance en 1991, alors que la Somalie plongeait dans un chaos dont elle n'est toujours pas sortie.

Préoccupation pour la stabilité régionale

L'Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad) - organisation est-africaine dont l'Ethiopie et la Somalie sont membres - a exprimé sa "profonde préoccupation", disant "avoir conscience des implications potentielles pour la stabilité régionale".

Ce qui caractérise ces « conflits gelés » — terme apparu au début des années 1990 pour définir les rébellions séparatistes et les conflits figés de l’aire post-soviétique – est non seulement la durée du conflit, mais aussi la fin ou tout du moins la relative faiblesse des affrontements armés directs entre les parties. Un conflit qui ne cesse pas pour autant puisqu’aucun traité de paix ni aucun accord politique n’a été trouvé. À tout moment donc, les affrontements peuvent reprendre.

Des populations entre guerre et paix

Les « conflits gelés », parce qu’ils peuvent repartir à tout instant, sont sources de nombreuses difficultés pour les populations concernées qui ne vivent ainsi ni en paix, ni en guerre. De manière générale, ils ne font plus, ou peu, de victimes, mais la situation économique de ces territoires est souvent catastrophique.

Le conflit chypriote dure depuis cinquante ans, celui du Sahara occidental aussi. Et la liste des régions et pays où les guerres se poursuivent s’allonge au fil du temps. Cachemire, Ossétie du Sud, Transnistrie, Crimée, Donbass, Somaliland. Face à ces conflits, la communauté internationale semble être à la peine.

Pour toutes les parties au conflit, le coût de la reprise des hostilités peut être supérieur au maintien du statu quo, compris alors comme un mal nécessaire.

Finalement, un " conflit gelé " ne l’est jamais vraiment. " La meilleure analogie serait une rivière gelée, immobile en apparence. Mais sous la couche de glace, le courant reste toujours aussi fort ", relatait Brian Fall,ancien diplomate britannique dans Le Monde.

Et face au silence médiatique et politique qui entoure ces zones de tensions, c'est bien souvent la résurgence des affrontements qui rappelle que la situation n'était, en fait, en rien réglée.




Abby Shelcore pour DayNewsWorld

 TRAGEDIE HUMANITAIRE EN LIBYE 

AVEC 10.000 DISPARUS ET 5 000 MORTS

APRES LA TEMPETE DANIEL

Les pluies torrentielles et les inondations ce week-end ont laissé place à des scènes de dévastation à l'est de la Libye. Le lourd bilan humain continue de monter alors que les intempéries causées par la tempête Daniel ont provoqué l'effondrement de deux barrages dans la nuit de dimanche à lundi, au sud de la ville côtière de Derna, désormais en partie engloutie par les flots. Des dégâts ont également été rapportés à Benghazi, Sousse, El Beïda et Al Marj.

"Nous n'avons pas de chiffres définitifs" pour le moment, a déclaré mardi Tamer Ramadan, à la tête de la délégation libyenne de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge lors d'un point presse. 

"Le nombre de disparus est proche de 10.000 ! ". 

La ville de Derna sinistrée

Un employé du gouvernement de l’Est, arrivé mardi à Derna, affirme qu’au moins un quart de la ville est détruit. Des quartiers entiers ont disparu, laissant place à une boue collante orangée. Elle a été charriée par les torrents d’eau qui se sont déversés avant de disparaître dans la mer. La mer, qui a viré couleur de boue, rejette des corps.

Des "quartiers entiers" de Derna ont été balayés, a affirmé lundi Ahmed al-Mismari, un porte-parole de l'Armée nationale syrienne. Plus de 2.000 personnes étaient alors présumées mortes, un nombre "susceptible d'augmenter massivement".

"La ville de Derna est sinistrée et a besoin d'une intervention internationale et de l'ouverture d'un corridor maritime car toutes les routes d'accès à la ville sont coupées", a appelé lundi Ahmed Amdourd, un membre du conseil municipal, sur les réseaux sociaux. 

Les communications téléphoniques et internet ont, dans premier temps, cessé de fonctionner, avant d'être partiellement rétablis.

Aide d'urgence

Quarante-huit heures après le drame, les secours arrivent au compte-gouttes à Derna, ville qui comptait quelque 100 000 habitants avant la catastrophe. La ville sinistrée n’est plus totalement isolée comme dans les premières heures du drame. 

Mais il faut que l’aide, venant de Benghazi, contourne la ville par la route du sud, ce qui rallonge considérablement le trajet

L'envoi d'assistance commence lentement à s'organiser. Un avion transportant 14 tonnes de le fournitures, médicaments, équipements, sacs mortuaires et 87 membres de personnel médical et paramédical a quitté Tripoli en direction de Benghazi, à 300 km de Derna, a annoncé mardi le gouvernement d'union nationale dirigé par Abdel Hamid Dbeibah.

Le désintéressement des donateurs internationaux ?

Le général Khalifa Haftar, à la tête de l'armée qui contrôle l'est du pays, soutenu par les Emirats arabes unis et l'Egypte, a également mentionné l'envoi d'aide d'urgence. 

Le territoire libyen est divisé depuis plusieurs années entre les zones contrôlées par le gouvernement internationalement reconnu de Dbeibah, siégeant à Tripoli, et les troupes à l'Est du général Haftar

L'Egypte du président Al-Sissi a annoncé l'envoi d'aide humanitaire en Libye, mais aussi au Maroc ravagé vendredi par un tremblement de terre. Des équipes de sauvetage turques sont également arrivées dans la ville mardi, d'après la chaîne de télévision libyenne Al-Masar.

"Nous espérons lancer les opérations d'assistance au plus vite mais notre réponse va dépendre des fonds que nous parviendrons à lever", explique Ahmed Bayram, en charge de préparer la réponse à la crise au Norwegian Refugee Council.

"Notre crainte principale repose sur le désintéressement des donateurs internationaux concernant la situation en Libye".

Cet événement dramatique est directement lié à la tempête Daniel. 

Ce cyclone subtropical méditerranéen a frappé la Turquie, la Grèce et la Bulgarie il y a une semaine avant de se décaler vers la Libye. Cette tempête est la faute d'un "blocage oméga", en raison de la forme similaire à la lettre grecque Ω

Un phénomène qui se déplace

Il se caractérise par un anticyclone au centre, avec des températures très importantes, celles qui ont plombé la France pendant plusieurs jours. Sur les extrémités, on retrouve des pluies importantes et des températures fraîches. 

La dynamique de la goutte froide ibérique est impressionnante, expliquant les pluies diluviennes sur l'Espagne et les inondations associées. De même pour la Turquie et la Grèce. Le même phénomène s'est depuis déplacé vers la Libye.

Le Centre météorologique national de Libye a indiqué que la tempête avait atteint son apogée dans le nord-est de la Libye le 10 septembre, avec des vents violents soufflant entre 70 et 80 km/h au maximum. 

Les pluies torrentielles étaient en moyenne de 150 à 240 mm par heure, avec jusqu'à 414mm de précipitations localement, un record.

L' effondrement des deux barrages de retenue des eaux du Wadi Derna

Dans la ville sinistrée, la colère commence à monter. Des photos circulent montrant la vétusté des deux barrages de retenue des eaux du Wadi Derna – l'oued qui traverse la ville de Derna, sur la côte est de la Méditerranée – qui ont lâché. 

Des torrents puissants ont alors détruit les ponts et emporté des quartiers entiers avec leurs habitants de part et d'autre de l'oued, avant de se déverser dans la mer. Plus que la pluie provoquée par la tempête Daniel, c’est l’eau de ces barrages qui est responsable de la destruction d’une partie de la ville portuaire, selon des spécialistes.

Les différentes guerres et la division du pays en deux entités politiques depuis 2014 ont accéléré le délabrement de ces infrastructures.




Britney Delsey pour DayNewsWorld

SEISME MEURTRIER AU MAROC

 PLUS DE 2900 MORTS

Vendredi soir, le séisme le plus meurtrier dans le royaume depuis plus de soixante ans a fait près de 2900 morts et dévasté des villages entiers de maisons en terre ou en argile dans une zone montagneuse du haut-Atlas, où les éboulements ont encore rendu difficile l'accès aux villages sinistrés. Une course-contre-la-montre est toujours engagée pour trouver des survivants. Plus de 72 heures après le drame, les opérations de secours vont se poursuivre ce mardi pour tenter de sauver d'éventuels rescapés, même si les probabilités de survie s'amenuisent de jour en jour.

Des secousses ressenties dans tout le Maroc

La terre a tremblé dans le centre du Maroc, dans la région de Marrakech, à une magnitude de 7 sur l'échelle de Richter, dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre. L'épicentre de ce tremblement de terre se trouve au sud-ouest de la ville touristique de Marrakech, à 320 km au sud de la capitale Rabat, selon l'Institut de géophysique américain (USGS). Le nombre de victimes est en constante augmentation, d'importants dégâts sont signalés. Le dernier bilan des autorités marocaines fait état de 2 862 morts, selon le dernier bilan du ministère de l'Intérieur.

La diplomatie des secours

Catherine Colonna, la ministre des Affaires étrangères, a annoncé lundi une aide de 5 millions d'euros pour soutenir les ONG, françaises ou autres, déjà sur place. Elle a surtout dénoncé la « mauvaise polémique » naissante après le choix du Maroc d'accepter l'aide offerte par quatre Etats (Espagne, Royaume-Uni, Qatar, Emirats arabes unis), mais pas celle de la France, ni d'autres pays ayant tendu la main.

Certains y voient un camouflet infligé à la France pour ses relations très tendues avec le Maroc, autour des questions de migration, de liberté de parole, du Sahara occidental et de l'Algérie. Le royaume n'a toutefois pas officiellement refusé toute aide, présente ou future, de la France, et le choix des pays appelés en priorité se veut dicté par le pragmatisme. 

"Par exemple, le Qatar a les meilleurs chiens, le Royaume-Uni les meilleurs drones", explique Abdelmalek Alaoui, président de l'Institut marocain d'intelligence stratégique (Imis), à Rabat.

En effet d'importants moyens sont mobilisés pour venir au secours notamment les villages isolés dans le Haut Atlas. 

Car rares sont les villages épargnés par le séisme autour de Moulay Brahim et Taloudennt. Les villages de Asni ou encore Ouiargane sont quasiment entièrement détruits. Les maisons traditionnelles, construites en pierre et en argile, sont particulièrement vulnérables.

D’importants moyens ont été mobilisés dans ces montagnes pour venir en aide aux sinistrés. Les habitants ont dû, dans un premier temps, se débrouiller seuls, faute de route praticable, puis, dans le courant de la nuit, les secours ont enfin pu accéder à la zone touchée.Ouarzazate, Azilal, Chichaoua et Taroudant sont les villes les plus touchées de la province, mais le tremblement de terre a été ressenti jusqu’à Casablanca ou encore Rabat.

Des hélicoptères de la gendarmerie royale ont été envoyés dans les villages les plus enclavés. Les secouristes marocains, appuyés par des équipes étrangères, tentent d'accélérer les recherches pour retrouver d'éventuels survivants et fournir des abris à des centaines de familles qui ont perdu leur maison.

Le ministère de l'Education nationale marocain a annoncé lundi que 530 écoles et 55 internats ont été endommagés. 

Sept professeurs sont morts et 39 autres ont été blessés, a également annoncé le ministre, dans un communiqué publié sur Instagram. Les cours ont été suspendus dans 42 localités, dont les provinces de Chichaoua, Taroudant et Al Haouz.

Ce séisme est le plus fort jamais mesuré au Maroc, et le plus meurtrier depuis celui qui avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, en 1960, faisant alors près de 15.000 victimes.




Carl Delsey pour DayNewsWorld

DOUBLE ATTAQUE TERRORISTE AU MALI 

AU MOINS 64 MORTS

Au moins 49 civils et 15 militaires ont été tués dans deux attaques, menées le jeudi 8 septembre 2023 par des insurgés islamistes, contre un camp militaire et un bateau de transport fluvial de passager dans le nord-est du Mali, a rapporté le gouvernement intérimaire dans un communiqué, ajoutant qu'il y avait aussi de nombreux blessés.

Les assaillants ont pris pour cible une embarcation permettant aux civils de relier les villes de Gao et Mopti à travers les plaines inondées lors de la saison des pluies. Ils ont aussi attaqué un camp militaire se trouvant dans la région de Gao.

Un groupe islamiste à l'origine de cette attaque

Ces deux attaques ont été revendiquées par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM), une alliance jihadiste affiliée à Al-Qaïda.La compagnie malienne de navigation à indiquer que le bateau avait été visé par "au moins trois roquettes tirées contre le moteur". Plusieurs passagers se sont jetés à l'eau dès les premiers tirs. Le bateau, nommé "Tombouctou", peut transporter 300 passagers. Des soldats se trouvaient également à bord.

Le GSIM avait annoncé quelques semaines plus tôt imposer un blocus à Tombouctou.

Le gouvernement malien annonce dans un communiqué "un bilan provisoire de 49 civils et 15 militaires" et assure qu'une cinquantaine d'insurgés ont été tués par les forces de sécurité. Le gouvernement déclare de nombreux blessés. Trois journées de deuil national ont été décrétées.

Axe majeur de la situation sahélienne,  l’insurrection djihadiste

Après le coup d'Etat au Mali, entre autre justifié par l'insécurité du pays face aux djihadistes, et la promesse des putschistes de rétablir la sécurité, les attentats meurtriers continuent au Mali tout comme dans tout le Sahel. Au Niger, selon le général Abdourahamane Tiani,, les militaires ont renversé le président Bazoum "en raison d'une menace imminente qui aurait affecté non seulement la République du Niger, mais aussi le Nigeria". 

Le nouvel homme fort du Niger avait justifié le coup d'Etat par "la dégradation sécuritaire" dans le pays, miné par la violence de groupes jihadistes comme le Mali et le Burkina voisins, également dirigés par des militaires et qui ont affiché leur solidarité avec Niamey.

Que l’origine de ces mouvements viennent de l’extérieur, précisément de l’islam « wahhabite » en provenance du Golfe persique ou que ces insurrections soient liées à des revendications locales, les divers mouvements djihadistes se renforcent en grande partie sur des bases économiques mais aussi par l’instrumentalisation des conflits locaux et de la perte de confiance en l’Etat central.

Ensuite, l’instauration de « proto-Etats » ou de « gouvernances parallèles » principalement dans les zones rurales permet à ces mouvements de subsister et de s’implanter durablement. Ils imposent un contrôle sur les marchés et les chefferies locales, prélèvent l’impôt, ouvrent des écoles coraniques. 

Cette domination des populations est paradoxale, car les terroristes islamistes font régner une terreur ambiante tout en restaurant une partie des services sociaux.




Alize Marion pour DayNewsWorld

COUP D'ETAT AU GABON COMPRENDRE 

CETTE SERIE DE PUTSCHS EN AFRIQUE

Le Gabon est plongé en pleine incertitude depuis ce 30 août 2023. Le président du Centre gabonais des élections (CGE) a annoncé à la télévision la victoire du président Ali Bongo avec 64,27% des suffrages. Puis, quelques minutes plus tard, un groupe de militaires est apparu sur Gabon 24 – dont les studios sont dans la présidence – pour annoncer la fin du régime en place, l’annulation des élections et la dissolution des institutions de la République. Ces hommes disent faire partie des forces de sécurité. Ils déclarent être réunis au sein du CTRI.

Selon leur déclaration, l'organisation des élections n'a pas rempli « les conditions d'un scrutin transparent, crédible et inclusif ». Les putschistes parlent même de « résultats tronqués ». Ils appellent les populations au calme et à la sérénité. Les autres mesures annoncées : la dissolution des institutions, la fermeture des frontières.

Le « coup d’Etat » militaire au Gabon contre le président tout juste réélu, Ali Bongo, mercredi, fait ressurgir une tendance inquiétante en Afrique observée ces dernières années. L’Afrique de l’Ouest connaît une véritable épidémie de putschs. Le Niger le mois dernier, le Mali a ouvert le bal en 2020 suivi par la Guinée en 2021 et le Burkina Faso par deux fois en 2022. Quatre présidents élus (Ibrahim Boubacar Keïta, Alpha Condé, Roch Kaboré et Mohamed Bazoum) ont été destitués par des hommes en uniformes. A l’échelle régional un lien évident existe avec les renversements militaires et populaires survenus dans cinq pays francophones d’Afrique.

L'échec des Etats postcoloniauxou des pseudo-démocraties

Le fil rouge qui les unit est l'échec manifeste des Etats postcoloniaux, modelés sous une influence marquée de la France, et ayant traversé deux phases historiques distinctes : une autoritaire et une autre qui se voulait démocratique, ou plus justement, pseudo-démocratique.

Lors de l'accession des anciennes colonies françaises à l'indépendance en 1960, le général de Gaulle et son " Monsieur Afrique ", Jacques Foccart, ont établi des régimes destinés à maintenir influence française derrière la façade de souveraineté

Le Gabon est une illustration caricaturale de cette situation : Jacques Foccart a personnellement choisi Omar Bongo, le patriarche, lorsque le premier président gabonais, Léon Mba, a appris qu'il était atteint d'un cancer en 1965. À l'âge de 30 ans, Bongo était le directeur de cabinet du président : adoubé par Foccart, il a dirigé le Gabon jusqu'à son décès en 2009, date à laquelle son fils lui a succédé et a conservé le pouvoir sans partage jusqu'au récent coup d'État. 

La France a orchestré les ficelles du modèle autoritaire. Par la suite, après la chute du mur de Berlin, François Mitterrand a conditionné l'assistance française à la démocratisation des régimes, mais ce subterfuge a surtout permis aux autocrates d'hier de prolonger leur règne. Des figures telles que les Bongo père et fils, ou Paul Biya, le président inamovible du Cameroun, illustrent ces pseudo démocraties Des démocraties sans alternance, sans contre-pouvoirs, sans frein à la corruption.

Au Sahel, du Mali,  Burkina Faso , Niger et maintenant au Gabon le divorce d'avec la France ou plus largement de la suprématie occidentale. est bel et bien consommé, avec nombre de pays africains influents.

Conflits internes...et  populations en souffrance économique

Mais ces changements en cours dans cette partie francophone de l’Afrique résultent la plupart du temps de conflits internes à ces démocraties très balbutiantes, quand elles ne sont pas purement et simplement confisquées en même temps que les ressources nationales par des clans familiaux corrompus. Dans toute la région , il y a un véritable discrédit de la classe politique, un discrédit largement entraîné par la tradition d’affairisme et de corruption entre les classes politiques, commerciales et militaires influentes à la tête de ces Etats .

Le cas du Gabon et de la dynastie Bongo est révélateur. La manière dont le père Omar a régné pendant 42 ans jusqu'à sa disparition en 2009, suivi de la prise de pouvoir par son fils Ali avec le soutien de la France, , montre à quel point les condamnations de Paris sont à géométrie variable. Chacune des élections d'Ali Bongo a été entachée de fraudes massives et de répressions sanglantes (en 2009 et en 2016). D'ailleurs lors des dernières élections, le gouvernement Bongo a mis le pays sous cloche à partir du 26 août : internet et les communications téléphoniques étaient coupés, les frontières fermées, et un couvre-feu imposé. Les Gabonais étaient ainsi isolés et à la merci du gouvernement.

Autre axe majeur de la situation sahélienne, c’est l’insurrection djihadiste 

Au Niger, selon le général Abdourahamane Tiani, cité dans le communiqué de la médiation nigeriane, les militaires ont renversé le président Bazoum "en raison d'une menace imminente qui aurait affecté non seulement la République du Niger, mais aussi le Nigeria". Le nouvel homme fort du Niger avait justifié le coup d'Etat par "la dégradation sécuritaire" dans le pays, miné par la violence de groupes jihadistes comme le Mali et le Burkina voisins, également dirigés par des militaires et qui ont affiché leur solidarité avec Niamey.

Que l’origine de ces mouvements viennent de l’extérieur, précisément de l’islam « wahhabite » en provenance du Golfe persique ou que ces insurrections soient liées à des revendications locales, les divers mouvements djihadistes se renforcent en grande partie sur des bases économiques mais aussi par l’instrumentalisation des conflits locaux et de la perte de confiance en l’Etat central. Les recrutements sur la base d’endoctrinement théologique restent mesurés.

Ensuite, l’instauration de « proto-Etats » ou de « gouvernances parallèles » principalement dans les zones rurales permet à ces mouvements de subsister et de s’implanter durablement. Ils imposent un contrôle sur les marchés et les chefferies locales, prélèvent l’impôt, ouvrent des écoles coraniques. Cette domination des populations est paradoxale, car ils font régner une terreur ambiante tout en restaurant une partie des services sociaux .:

 Le " dégagisme "

Chaque putsch de ces derniers mois a ses spécificités, du Mali au Niger, en passant par le Burkina et aujourd’hui le Gabon. Mais il y a une constante : le " dégagisme " à l’œuvre dont profitent des  militaires et des puissances internationales et qui fait de la France une victime collatérale de ces bouleversements.

Les forces militaires locales et nationales gabonaises ont alors décidé qu'il était temps de prendre leur destin en main et de contribuer à façonner l'avenir du pays. Pour ces nouvelles générations en souffrance économiques les militaires s’offrent en sauveurs.

Ce que les Gabonais célèbrent dans la rue n’ est pas l’arrivée de l’armée au pouvoir, mais bien la fin d’un régime politique qui les a appauvris. Pays grand comme la Grande-Bretagne, avec une petite population, le Gabon est un producteur de pétrole. Mais les richesses naturelles profitent à une petite élite. Plus de 40 % des habitants vivent sous le seuil de la pauvreté. Les attentes sont donc élevées.

Dans ces conditions, faisait observer le penseur d’origine camerounaise Achille Mbembe dans Le Monde, "les coups d’état apparaissent comme la seule manière de provoquer le changement, d’assurer une forme d’alternance au sommet de l’État, et d’accélérer la transition générationnelle ".


Alize Marion pour DayNewsWorld

AU NIGER LE PRESIDENT DECHU 

POURRAIT ETRE POURSUIVI POUR "HAUTE TRAHISON"

Les putschistes ont annoncé dimanche leur intention de "poursuivre" le président renversé Mohamed Bazoum pour "haute trahison" et "atteinte à la sûreté" du pays, quand plane une menace d'intervention militaire des États ouest-africains pour rétablir l'ordre constitutionnel.

"Le gouvernement nigérien a réuni à ce jour" les "preuves pour poursuivre devant les instances nationales et internationales compétentes le président déchu et ses complices locaux et étrangers, pour haute trahison et atteinte à la sûreté intérieure et extérieure du Niger", a déclaré le colonel-major Amadou Abdramane, un des membres du régime, dans un communiqué lu à la télévision nationale.

A propos du président déchu, le régime a appelé à "s'interroger sur la sincérité de sa prétention à soutenir qu'il est séquestré, alors même que les militaires n'ont jamais investi sa résidence présidentielle et qu'il dispose encore de tous les moyens de communication".

Les militaires assurent également que Mohamed Bazoum "reçoit régulièrement la visite de son médecin". Selon un conseiller du président renversé, une consultation a eu lieu samedi. "Après cette visite, le médecin n'a soulevé aucun problème quant à l'état de santé du président déchu et des membres de sa famille", ont ajouté les militaires.

Mohamed Bazoum, retenu dans sa résidence présidentielle depuis le 26 juillet - jour du coup d'Etat - avec son fils et sa femme, avait déclaré dans plusieurs médias être un "otage", puis privé d'électricité et contraint de ne manger que du riz et des pâtes.

Sanctions jugées "humiliantes"

Le régime issu du coup d'État critique par ailleurs les sanctions imposées par la Cédéao, jugées "illégales, inhumaines et humiliantes". Ces sanctions ont été formulées lors d'un sommet de l'organisation régionale le 30 juillet dernier, assorties d'un ultimatum de sept jours visant à rétablir l'ordre constitutionnel, sous peine d'une action coercitive. 

Ces mesures restrictives touchent directement le Niger, qui dépend économiquement et énergétiquement de partenaires étrangers. En effet, les sanctions vont jusqu'à priver le pays d'importations essentielles telles que des produits pharmaceutiques, des denrées alimentaires et même de l'approvisionnement en électricité, ont déploré les militaires dans leur communiqué. 

Ces déclarations surviennent après l'accueil par le régime militaire d'une délégation de chefs religieux nigerians musulmans samedi, menée avec l'accord du président nigérian Bola Tinubu, également à la tête de la Cédéao, pour "apaiser les tensions créées par la perspective d'une intervention militaire" de l'organisation. Le calendrier et les modalités d'une éventuelle intervention militaire ouest-africaine n'ont pas été dévoilés. 

Mais le président ivoirien Alassane Ouattara, dont le pays contribuera à cette force, a affirmé jeudi qu'elle devrait pouvoir intervenir "dans les plus brefs délais". Plusieurs pays proches, dont le géant Nigeria, le Burkina et le Mali, ont cependant déjà rejeté le principe de leur participation à une intervention armée.

Selon le général Abdourahamane Tiani, cité dans le communiqué de la médiation nigeriane, les militaires ont renversé le président Bazoum "en raison d'une menace imminente qui aurait affecté non seulement la République du Niger, mais aussi le Nigeria". Le nouvel homme fort du Niger avait justifié le coup d'Etat par "la dégradation sécuritaire" dans le pays, miné par la violence de groupes jihadistes comme le Mali et le Burkina voisins, également dirigés par des militaires et qui ont affiché leur solidarité avec Niamey.

Dispositif anti-djihadiste important

De la Mauritanie au Soudan, les djihadistes ont réussi à faire fuir l'ensemble des Occidentaux. Pourtant le Niger constituait jusqu’ici le pivot du dispositif anti-djihadiste français au Sahel, depuis le départ contraint des militaires tricolores du Mali à l’été 2022. Les militaires français travaillent régulièrement avec l’armée nigérienne dans le cadre d’opérations spéciales. 

La dernière en date (communiquée par le ministère des Armées), s’est tenue en mai 2023. Une opération aéroportée afin de prendre le contrôle d’un bâtiment près de la frontière malienne, dans la zone dite « des trois frontières », cruciale et dangereuse dans la lutte contre le djihadisme. Les Etats-Unis y ont également des intérêts sécuritaires tenant, coûte que coûte, à conserver ses bases dans le pays.

Outre des intérêts sécuritaires, la France y a aussi des intérêts économiques.

Le Niger détient des richesses en uranium, et c'est précisément sur ces terres que s'est établie l'activité d'Orano (anciennement Areva), groupe minier, détenu par l'État français, au fil des années. Par ailleurs, Orano mène un projet d'envergure dans le pays depuis plusieurs années : l'exploitation du site d'Imouraren. 

Ce projet d'envergure repose sur des études minutieuses et promet des réserves d'uranium estimées à 174 000 tonnes, permettant une durée de vie de ce site minier d'environ 43 ans.Au cours de la période s'étalant de 2005 à 2020, le Niger a occupé le rang de troisième fournisseur d'uranium de la France, contribuant à hauteur de 19 % de ses approvisionnements en cette matière, se plaçant ainsi derrière le Kazakhstan et l'Australie, selon les données du comité technique Euratom.

Dans cet imbroglio politique chaque pays joue sa partition, les États-Unis de leur côté tentant d'empêcher la junte de trop se rapprocher des juntes burkinabés et maliennes, mais aussi de la société Wagner, et donc de la Russie...




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

 L'INQUIETANT DETOURNEMENT DE LA PSYCHIATRIE CONTRE LES FEMMES HOSTILES

AU VOILE ISLAMIQUE EN IRAN

A la suite de la mort de Mahsa Amini, tuée lors de sa détention par la police des mœurs pour avoir porté son voile de façon "incorrecte" en septembre 2022 , de plus en plus d'Iraniennes, en particulier à Téhéran, mais aussi dans les villes de province, défient le pouvoir et sortent sans voile dans la rue. Certaines jeunes filles portent même des chemises à manches courtes ou des vêtements qui laissent apparaître leur nombril.

Symbole de la transgression des Iraniennes contre l’obligation de porter le voile, l’actrice Afsaneh Bayegan est apparue tête nue à plusieurs reprises sur son fil Instagram, et plus récemment lors d’une cérémonie publique.

Le pouvoir iranien n’a pas apprécié.Suite à son refus de se soumettre aux diktats vestimentaires imposés par le pouvoir, un tribunal l'a condamnée Afsaneh Bayegan,vedette de 61 ans et figure respectée de la télévision iranienne. à deux ans de prison avec sursis et l'a astreinte à suivre un traitement psychologique hebdomadaire dans un "centre psychologique" pour soi-disant traiter un supposé "trouble mental de la personnalité antifamiliale", comme l'a rapporté l'agence Fars le 19 juillet.

Le cas de cette actrice n'est pas unique. D'autres juges iraniens ont également diagnostiqué des "troubles de la personnalité antisociale" chez d'autres célébrités, comme Azadeh Samadi, qui s'est vue imposer une thérapie hebdomadaire pour avoir porté un chapeau au lieu du voile lors d'un enterrement.

Détournement de la psychiatrie par la justice des mollahs

Début juillet, un autre tribunal de Téhéran a condamné une femme pour non-respect du voile à deux mois de prison et à six mois de traitement pour ce que le tribunal a qualifié cette fois de "trouble psychologique contagieux qui entraîne une promiscuité sexuelle".

Quelques jours plus tôt, une femme surprise au volant sans son voile a été condamnée par un tribunal de Varamin, dans la province de Téhéran, à laver les cadavres pendant un mois dans une morgue de la capitale.

La multiplication des jugements de cette nature a suscité des critiques du secteur psychiatrique iranien. Dans une lettre ouverte adressée au chef du pouvoir judiciaire, Gholam-Hossein Mohseni Ejei, les présidents de quatre associations de santé mentale ont dénoncé l'utilisation abusive de la psychiatrie à des fins de répression par la justice. Ils ont rappelé que le diagnostic de troubles mentaux relève de la compétence des psychiatres et non des juges .

L’inquiétude est d’autant plus grande que les plus jeunes ne sont pas épargnés. . Au plus fort des manifestations massives après la mort de Mahsa Amini, le ministre iranien de l'Éducation avait admis que des écoliers étaient détenus dans des "centres médico-psychologiques" pour subir une "rééducation" afin de prévenir toute dissidence. Une décision vivement critiquée par le syndicat des enseignants iraniens, qui redoutait que ces centres deviennent de véritables camps militaires.

Vers une criminalisation des femmes non voilées

Une fuite en avant qui ne devrait pas s’arranger. À l’approche du premier anniversaire de la mort de Mahsa Amini en septembre, les différents services de l’appareil d’État iranien semblent se lancer dans une "surenchère" pour étouffer toute contestation, observe Azadeh Kian.

Un projet de loi présenté fin juillet au Parlement iranien propose en effet d’instaurer des peines encore plus lourdes contre ces femmes qui refusent de se plier à cette injonction. Si cette loi est adoptée, ces femmes pourraient perdre leurs droits civiques, leur droit de travailler, et être privées de toutes les opportunités de la vie quotidienne, déplore la chercheuse.""Cela signifie qu’en cas de récidives, les femmes non voilées seraient considérées comme étant ‘en train de propager des slogans contre le voile’, auquel cas elles risqueraient même d’être condamnées à la peine capitale",

Le décès de Mahsa Amini avait déclenché un vaste mouvement de protestation avec des manifestations dans plusieurs villes en octobre et novembre avant de refluer. Plusieurs centaines de personnes ont été tuées et des milliers arrêtées. Sept hommes ont été exécutés pour leur implication dans ce mouvement. Mise en cause par les manifestants, la police des mœurs avait en bonne partie disparue des rues ces derniers mois avant de réapparaître dans les rue pour renforcer le contrôle sur les femmes . Et les femmes étaient de plus en plus nombreuses à sortir la tête non couverte, notamment à Téhéran et dans les grandes villes.

Pour combien de temps encore ?




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

COUP D'ETAT AU NIGER LA FRANCE HORS DU SAHEL 

QUI TOMBE AU MAIN DES DJIHADISTES

Le Niger vit dans l’incertitude depuis le mercredi 26 juillet 2023. Les militaires ont pris le pouvoir et séquestrent Mohamed Bazoum, élu démocratiquement élu en 2021. Le général Abdourahamane Tchiani, va désormais diriger le pays.

"Parfaitement illégitime" : Emmanuel Macron a condamné vendredi depuis la Papouasie-Nouvelle-Guinée "avec la plus grande fermeté le coup d'État militaire" en cours au Niger, "dangereux" pour la région, et a appelé "à la libération" du président Mohamed Bazoum. 

"Ce coup d'État est parfaitement illégitime et profondément dangereux pour les Nigériens, pour le Niger, et pour toute la région", a relevé le président français lors d'une conférence de presse. "C'est pourquoi nous appelons à la libération du président Bazoum et à la restauration de l'ordre constitutionnel", a-t-il ajouté.

Soutenu par une partie de la population

Le Niger, un pays pauvre à l'histoire jalonnée de coups d'Etat, était l'un des derniers alliés de la France au Sahel, une région minée par l'instabilité, la précarité et les attaques jihadistes. Le coup d'Etat à Niamey est le troisième dans cette zone depuis 2020, après l'arrivée de militaires au pouvoir au Mali et au Burkina Faso. Et la présence militaire française semble plus que jamais en sursis dans la région. On estime qu'il y a environ 1 500 à 2 000 soldats français dans le pays.

Ce dimanche 30 juillet 2023, la crise interne au Niger a d'ailleurs pris un autre tournant avec une manifestation durant laquelle l’ambassade de France à Niamey a été dégradée. Un sentiment anti-français monte donc dans cette ancienne colonie quittée par la France en 1960.

Si les autorités militaires de Niamey emboîtent le pas de leurs voisins, une requête pressante pourrait bientôt être adressée à la France, exigeant son retrait des lieux. En effet, dès le jeudi 27 juillet, ces putschistes ont publiquement mis en cause la France, l'accusant d'avoir violé la fermeture des frontières en autorisant l'atterrissage d'un avion militaire à l'aéroport international de Niamey. 

Quelques minutes auparavant, les putschistes avaient appelé "la population au calme" après des incidents lors d'une manifestation à Niamey organisée pour les soutenir, pendant laquelle flottaient des drapeaux russes et des slogans anti-français étaient scandés

La France hors du Sahel...

À court et moyen terme, la France pourrait donc totalement disparaître du paysage au Sahel, signant ainsi la fin de ce qu'on a appelé la Françafrique dans cette partie du continent.

La situation nigérienne semble un déjà-vu. Après le Mali et le Burkina Faso, le Niger, lui aussi touché par des attaques liées à l’État islamique et à Al-Qaïda, est le troisième pays du Sahel à subir un coup d’État depuis 2020.La France avait également des présences militaires dans ces deux pays. 

En août 2022, l’armée française avait quitté la base malienne de Gao, mettant fin à l’opération Barkhane, successeur de l’opération Serval lancée en 2013. C’est d’ailleurs à ce moment-là que l’armée s’est repliée au Niger. 

En janvier 2023, la Force sabre, les forces spéciales militaires en place depuis 15 ans à Ouagadougou, s’est aussi retirée du Burkina Faso. Les effectifs militaires français au Sahel ont donc fondu en un an, passant d’environ 4 500 à 2 500, dont 1 500 au Niger et 1 000 au Tchad.

Dispositif anti-djihadiste important

Or, avec 1 500 militaires sur place, le Niger constituait jusqu’ici le pivot du dispositif anti-djihadiste français au Sahel, depuis le départ contraint des militaires tricolores du Mali à l’été 2022.

Les militaires français travaillent régulièrement avec l’armée nigérienne dans le cadre d’opérations spéciales. La dernière en date (communiquée par le ministère des Armées), s’est tenue en mai 2023. 

Une opération aéroportée afin de prendre le contrôle d’un bâtiment près de la frontière malienne, dans la zone dite « des trois frontières », cruciale et dangereuse dans la lutte contre le djihadisme.

Il n'y a aucune solution de repli dans la région. De la Mauritanie au Soudan, les djihadistes ont réussi à faire fuir l'ensemble des Occidentaux.

D'ailleurs, avant ce coup de force, la tendance était déjà à la diminution du nombre de militaires français au Sahel et dans cette partie de l’Afrique. C'était le souhait d'Emmanuel Macron de retirer des troupes du Gabon, du Sénégal ou encore de la Côte d'Ivoire. Les récents événements qui viennent de se dérouler au Niger pourraient encore accélérer cette tendance.

Outre des intérêts sécuritaires, la France y a aussi des intérêts économiques.

Des intérêts économiques aussi

Sur le plan économique, le Niger accueille en son sein une présence relativement restreinte d'entreprises françaises, à l'exception notable d'Orano (anciennement Areva). Ce groupe minier, détenu par l'État français, emploie près de 900 travailleurs dans le pays, majoritairement des ressortissants locaux. Le Niger détient des richesses en uranium, et c'est précisément sur ces terres que s'est établie l'activité d'Orano au fil des années.
Depuis près d'un demi-siècle, Orano exploite deux sites miniers de premier plan au Niger, à savoir la Somaïr, opérationnelle depuis 1971 (Société des mines de l'Aïr), et la Cominak, débutant son activité en 1978 (Compagnie Minière d'Akouta). 

Toutefois, la Cominak a dû fermer ses portes le 31 mars 2021, suite à l'épuisement de ses ressources en uranium. Néanmoins, Orano a entrepris un ambitieux projet de réaménagement pour cette dernière, demeurant ainsi impliqué dans cette transition.

Au cours de la période s'étalant de 2005 à 2020, le Niger a occupé le rang de troisième fournisseur d'uranium de la France, contribuant à hauteur de 19 % de ses approvisionnements en cette matière, se plaçant ainsi derrière le Kazakhstan et l'Australie, selon les données du comité technique Euratom.

Par ailleurs, Orano mène un projet d'envergure dans le pays depuis plusieurs années : l'exploitation du site d'Imouraren. 

Ce projet d'envergure repose sur des études minutieuses et promet des réserves d'uranium estimées à 174 000 tonnes, permettant une durée de vie de ce site minier d'environ 43 ans.

Face aux derniers événements de ce week-end la France a menacé dimanche de répliquer " de manière immédiate et intraitable " à toute attaque contre ses ressortissants et ses intérêts au Niger, après le rassemblement où des milliers de manifestants favorables au putsch militaire ont ciblé son ambassade à Niamey.

Le président Emmanuel Macron a prévenu qu’il ne "tolérera aucune attaque contre la France et ses intérêts"."

Ce sera aux putschistes de dire qui est derrière eux et qui les soutient", a souligné Catherine Colonna, questionnée sur la présence de drapeaux russes dans la manifestation.

"La France restera engagée contre les djihadistes au Sahel « jusqu'à ce que la victoire soit complète ». 

Le président Emmanuel Macron l'affirmait résolument en 2018. Cinq ans plus tard, le coup d'État dont a été victime le président du Niger le 27 juillet plante le dernier clou dans le cercueil de la politique macronienne au sud du Sahara.

 Vladimir Poutine n'aurait pu rêver meilleur contexte pour son sommet Russie-Afrique qu'il tenait au même moment à Saint-Pétersbourg", commente Luc de Barochez dans son édito publié dans Le Point de cette semaine.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

LE SOUDAN AU BORD DE LA GUERRE CIVILE TOTALE SELON L'ONU

Un raid de l'armée de l'air sur un quartier résidentiel de Khartoum a tué des dizaines de civils au Soudan, samedi 8 juillet. Les bombardements ont eu lieu sur le quartier de Dar al-Salam, littéralement "la maison de la paix" en arabe, à Omdourman, la banlieue nord-ouest de Khartoum. Ils ont fait selon le ministère local de la Santé "22 morts et un grand nombre de blessés parmi les civils".

Sur Facebook, le ministère a posté une vidéo montrant des corps sans vie, certains aux membres déchiquetés, dont plusieurs de femmes. De leur côté, les Forces de soutien rapide, en guerre contre l'armée depuis le 15 avril, ont dénoncé "la perte tragique de plus de 31 vies et de nombreux blessés".

"Une absence totale de respect du droit humanitaire et des droits humains"

Le Soudan est "au bord de la guerre civile totale", alerte l'ONU. L'organisation estime que la situation est "potentiellement déstabilisatrice pour toute la région". En près de trois mois de guerre entre les paramilitaires du général Mohamed Hamdane Daglo et les troupes régulières du général Abdel Fattah al-Burhane, près de 3 000 morts ont été recensés – un bilan très sous-estimé, tant les corps qui jonchent les rues sont inaccessibles. Près de trois millions de Soudanais sur les 45 ont été forcés de quitter leur maison tant les exactions venues des deux camps se multiplient.

Khartoum et le Darfour sont en première ligne, mais les combats se sont étendus à d'autres villes du Nord et du Sud. Pendant la première semaine, "les deux tiers des combats (…) ont eu lieu dans des villes de plus de 100 000 habitants", relève l'Armed Conflict Location & Event Data Project.

"Les deux forces en guerre ont utilisé à plusieurs reprises des armes explosives dans les zones urbaines, causant la perte de vies civiles", rapporte Human Rights Watch.

Dans certaines zones de combat, des membres des FSR se transforment en pillards. Ils s'emparent d'immeubles, d'écoles, de commerces ou de centres de soins. Des bureaux et entrepôts d'humanitaires ont été dévalisés. Au Darfour, des habitations et marchés ont été incendiés.

Un des porte-parole du secrétaire général de l'ONU a ainsi dénoncé "une absence totale de respect du droit humanitaire et des droits humains", notamment au Darfour, région martyre dans les années 2000, de nouveau au cœur de combats ayant repris une "dimension ethnique".

Une lutte de pouvoir entre les deux généraux les plus puissants du Soudan.

Des affrontements meurtriers ont éclaté dès le 15 avril au Soudan entre les Forces armées soudanaises dirigées par le général Abdel Fattah al-Burhan, et les Forces de soutien rapide, une milice paramilitaire dirigée par le général Hemetti..

Ces violences sont l’aboutissement de plusieurs mois de tension entre les deux groupes et surtout leurs deux chefs.

A l'origine de cette situation, une lutte de pouvoir entre les deux généraux les plus puissants du Soudan. D'un côté, le chef de l'armée, Abdel Fattah al-Burhan, qui dirige de facto le pays. De l'autre, son numéro deux, le général Mohamed Hamdane Daglo, surnommé « Hemetti », à la tête des Forces de soutien rapide (RSF, en anglais), une puissante force paramilitaire.

Pour comprendre cette rivalité, il faut remonter au 11 avril 2019. Ce jour-là, le dictateur Omar el-Béchir est renversé par un coup d’État militaire. Al Burhan et sa junte prennent le pouvoir. Hemetti est numéro deux du régime. Le Soudan se dirige vers un transfert du pouvoir aux civils, mais en octobre 2021, les militaires font un nouveau putsch. Al Burhan et Hemetti sont à la manœuvre pour faire échouer la transition démocratique.

Comment en est-on arrivé là ?

En octobre 2021, les deux généraux ont donc fait front commun pour évincer les civils avec lesquels ils partageaient le pouvoir depuis la chute du dictateur Omar el-Béchir en 2019.

« Un mariage de raison » pour le putsch, explique le chercheur Hamid Khalafallah. « Ils n’ont jamais eu de partenariat sincère mais des intérêts communs face aux civils ».

Et les brèches de l’union sacrée sont rapidement apparues au grand jour : Le chef des Forces de soutien rapide (FSR), Hemedti, a plusieurs fois dénoncé l’« échec » d’un putsch qui a réinstauré « l’ancien régime » de Béchir, selon lui. Puis le conflit s’est intensifié quand il a fallu signer les conditions d’intégration de ses hommes aux troupes régulières, dans le cadre de l’accord avec les civils qui devait relancer la transition démocratique.

Pour les experts, cet accord a ouvert la boîte de Pandore : en laissant les militaires négocier entre eux, « Hemedti est passé du statut de second à celui d’égal de Burhane », affirme Kholood Khair, qui a fondé le centre de recherche Confluence Advisory à Khartoum. Se sentant « plus autonome face à l’armée », Hemedti a vu une opportunité de réaliser « ses très grandes ambitions politiques », abonde Alan Boswell, en charge de la Corne de l’Afrique à l’International Crisis Group.

La question épineuse restait à régler : comment intégrer les Forces de soutien rapides de Hemetti au sein de l’armée régulière. Et puis qui pour contrôler les soldats ? 

Qui pour contrôler les armes ?

Autre pomme de discorde, la présence depuis le règne d'Omar el-Béchir de nombreux officiers islamistes dans l'armée soudanaise, que le général Hemedti souhaitaient purger. Depuis le coup d’État d’octobre 2021, le courant islamiste, qui bénéficiait déjà d’importants soutiens au sein de l’armée, s’est renforcé avec la bénédiction du général al-Burhan. C’était l’un des principaux points de crispation avec le général Hemedti.

Les deux généraux ont des positions opposées.

L'armée voulait une intégration très rapide, dans une échéance d’un ou deux ans. Le général Al-Burhan, soutenu par l’Égypte, et sous pression de certains cadres islamistes de l’armée, conditionnait la signature de l’accord à l’intégration des RSF dans les rangs de l’armée, sous son commandement.

Les RSF voulaient garder une autonomie jusqu'à une dizaine d'années. Hemetti refusait catégoriquement de laisser son rival commander ses hommes et acceptait de placer ses forces seulement sous l’autorité d’un chef d’État civil, et à condition que l’armée soit purgée de ses éléments islamistes. Cette réforme de la sécurité, enjeu central du transfert de pouvoir vers les civils, a donc mis le feu aux poudres.

Ancienne rivalité de puissance économique

Mais la rivalité entre les deux hommes est plus ancienne. Depuis des années, les Forces de soutien rapide du général Hemetti n’ont cessé de monter en puissance. Constituée de 80 à 120 000 hommes, bien équipés, bien entraînés, cette force en forme d’électron libre, qui ne répondait pas au pouvoir central, a suscité un mécontentement dans l’état-major de l’armée régulière. 

Avec l’envoi de mercenaires au Yémen et la manne financière de la contrebande d’or pour le compte des Émirats arabes unis, Hemetti est aussi devenu l’un des hommes les plus riches et puissants du pays.

La rivalité entre Al-Burhan et Hemetti est également personnelle. Les deux officiers se connaissent bien, ils ont tous les deux opéré au Darfour pendant la guerre civile dans les années 2000 puis durant la guerre du Yémen. Et ils sont en concurrence depuis plusieurs années pour récupérer un certain nombre de réseaux de ressources depuis la révolution de 2019.

Tout cela n’a fait qu’envenimer les choses au fil des mois. Avec une accélération durant les négociations politiques. Chaque camp a recruté massivement, notamment parmi la jeunesse du Darfour, la grande région de l’Ouest.

Depuis plusieurs semaines, les deux groupes antagonistes avaient procédé à d’importants mouvements, amenant hommes et matériel dans la capitale. La tension est montée d’un cran, jeudi 13 avril, lorsque les RSF se sont déployées autour d’une base aérienne à Méroé, dans le nord du pays. Les affrontements, deux jours plus tard, pouvaient éclater.

Le conflit, transformé en bataille rangée, a entraîné la fuite de nombreux civils à l'étranger: plus de 600 000 dont 10.000 à 20.000 personnes, surtout des femmes et des enfants, sont passés au Tchad voisin, selon l'ONU.

Pour tenter une sortie de crise, l'ONU plaide pour les propositions de l'Igad.

Ce bloc de l'Afrique de l'Est, auquel appartient Khartoum, réunira lundi à Addis-Abeba les chefs d'Etat ou de gouvernement des quatre pays à la manœuvre sur le dossier soudanais : l'Ethiopie, le Kenya, la Somalie et le Soudan du Sud.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

MASSACRE A L'ECOLE DE LHUBIRIHA AVEC

UNE QUARANTAINE D'ELEVES TUES A LA MACHETTE OU BRULES VIFS PAR DES ISLAMISTES

Le lycée de Mpondwe, en Ouganda, a été attaqué dans la nuit du 17 au 18 juin par des militants membres de la milice ADF, qui a fait allégeance à l'État islamique. On déplore la mort d'une quarantaine de personnes, parmi lesquelles 39 à 45 étudiants, selon les sources. Six élèves ont été enlevés.

Le porte-parole de l'armée Felix Kulayigye a rapporté à CNN que certains ont été tués à coups de machette tandis que d'autres sont morts dans l'incendie de leurs dortoirs.

"J'ai été alerté de l'attaque quelques minutes après 23 heures lorsque des cris des élèves ont été entendus depuis notre école", a déclaré le directeur de l'école secondaire de Llubhira dans des propos repris par International Christian Concern, "J'ai immédiatement contacté la sécurité, mais ils ne se sont présentés qu'après une heure, lorsque l'attaque s'est terminée et que les rebelles étaient en train de sortir. Pour le moment, nous avons compté 45 étudiants morts

Un témoin local affirme avoir vu arriver "un groupe d'environ 30 personnes vêtues de l'uniforme de la jungle, mais avec la tête couverte et armée jusqu'aux dents"

Selon le général de division Dick Olum cet officier, les assaillants avaient des informations détaillées sur l'école.

"Ils savaient où se trouvaient les dortoirs des garçons et des filles", a déclaré Dick Olum. "C'est pourquoi les rebelles ont verrouillé le dortoir des garçons et y ont mis le feu. Les rebelles n'ont pas verrouillé la section des filles et les filles ont réussi à sortir, mais elles ont été frappées à la machette, alors qu'elles couraient pour se mettre à l'abri, et d'autres ont été abattues."

"Nous avons demandé davantage de puissance de feu, des avions pour aider à l'opération de sauvetage des personnes enlevées et pour localiser les cachettes des rebelles en vue d'une action militaire", a-t-il déclaré.

Vatican News rapporte les premiers éléments de l'enquête selon lesquels les miliciens ont incendié des dortoirs et plusieurs étudiants ont été tués à coups de couteau.

Après l'attaque, les miliciens , qui ont aussi enlevé six personnes, ont fui en direction du parc national des Virunga, situé en territoire congolais. La frontière ne se trouve qu'à deux kilomètres du lycée.

L’ADF, la milice responsable du massacre

Le général de division Dick Olum a déclaré que les services de renseignements avaient signalé une présence des FDA dans la région au moins deux jours avant l'attaque, soulignant la nécessité d'ouvrir une enquête.

Les hommes responsables de l’attaque font partie de la milice islamiste des Forces démocratiques alliées (ADF). Ce groupe armé a vu le jour en 1995 pour renverser le président de la République ougandaise Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986.

Les Forces Démocratiques Alliées en anglais Allied Democratic Forces, ADF est un groupe armé Ougandais regroupant des mouvements d'opposition au président Yoweri Museveni. L'organisation s'est depuis lors déplacée en République Démocratique du Congo où se concentrent ses opérations. Au commencement essentiellement composé d'Islamistes du mouvement Tabligh, l'ADF était dirigé depuis 2007 par Jamil Mukulu avant son arrestation en 2015. Puis Musa Seka Baluku prend la relève de son ancien chef des armes. Selon plusieurs estimations, les ADF sont composés de 300 à 600 combattants. En 2019, la milice a prêté allégeance à l’Etat islamique

Opérant en grande partie sur le territoire congolais, la milice serait responsable de plus de 730 attaques depuis 2017, ayant fait environ 3 850 morts, selon la New York University et l’ONG Human Rights Watch. Ce n’est pas la première fois que ces rebelles s’attaquent à des écoles. Déjà, en 1998, l’ADF avait brûlé vifs 80 étudiants dans les dortoirs du Uganda Technical Institute, à Kichwamba, près de la frontière de la RDC.

Pourquoi s’en prendre au lycée de Lubiriha ?

L’établissement, situé dans la ville de Mpondwe, poste-frontière ougandais qui gère les échanges de l’Etat avec la RDC, a été construit par une organisation non gouvernementale canadienne, rapporte le « New York Times ». Il a ouvert en 2010.

Selon Richard Moncrieff, expert à l’International Crisis Group (ICG) interrogé par la BBC, attaquer un lycée est pour l’ADF une façon de « recruter des enfants ». Le groupe islamique est suspecté d'enrôler des enfants-soldats.




Carl Delsey pour DayNewsWorld

L'HOMOSEXUALITE PASSIBLE DE PEINE DE MORT

 EN OUGANDA

Le président ougandais Yoweri Museveni a promulgué lundi une loi anti-LGBT+ controversée prévoyant de lourdes peines pour les relations homosexuelles. Dans ce pays d'Afrique de l'Est où l'homosexualité est déjà illégale, les « actes d'homosexualité » sont passibles de prison à perpétuité depuis une loi datant de la colonisation britannique.

La nouvelle loi introduit la notion d'« homosexualité aggravée ». Autrement dit, l'acte sexuel entre personnes de même sexe est désormais considéré comme un crime passible de la peine de mort en cas de récidive. Une autre disposition inquiète fortement les ONG. Selon le texte, quiconque – particulier ou organisation – « promeut sciemment l'homosexualité » encourt jusqu'à 20 ans de prison. S'il s'agit d'une organisation, elle risque dix ans d'interdiction. La promulgation de la loi par le président a d'abord été annoncée sur Twitter par la présidente du Parlement, Anita Among, avant d'être confirmée par le porte-parole de Yoweri Museveni.

Tollé

Le vote du projet de loi au Parlement le 21 mars avait suscité un tollé international. Le haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, avait dénoncé un « texte discriminatoire – probablement le pire au monde en son genre ». Après l'annonce par les partenaires occidentaux de potentielles conséquences économiques si la loi était promulguée en l'état, le président Yoweri Museveni avait demandé aux parlementaires ougandais, fin avril, de revenir sur certaines dispositions. Ainsi, dans le texte adopté ce lundi, il n'est plus question de criminaliser le seul fait d'être homosexuel, ni de dénoncer les pratiques de son voisin.

« Le président ougandais a aujourd'hui légalisé l'homophobie et la transphobie soutenues par l'État », a réagi Clare Byarugaba, une militante ougandaise des droits. « C'est un jour très sombre et triste pour la communauté LGBTIQ, nos alliés et tout l'Ouganda », a-t-elle ajouté.

Mais surtout, sur un continent où l'homosexualité est passible de prison dans une trentaine de pays, les activistes craignent l'effet tache d'huile de la loi ougandaise. "Pourquoi un pays devrait criminaliser une partie de sa population en fonction de sa sexualité? Je pense que c’est très barbare, c’est primitif, et ça renvoie à l’ère coloniale", dit Alex Kofi Donkor, président de LGBT rights in Ghana.nement ougandais [...] Il y a déjà eu trois propositions de lois qui criminalise l'homosexualité en RDC.

Les relations homosexuelles sont également considérées comme un crime en vertu de la législation de l'époque coloniale au Kenya voisin, dont le président William Ruto a récemment déclaré que l'homosexualité était une importation occidentale incompatible avec les «coutumes, traditions, christianisme et islam» de sa nation.

Le haut-commissariat aux droits de l'homme s'est ainsi dit « consterné » de voir entrer en vigueur ce projet de loi « draconien et discriminatoire », « contraire à la Constitution et aux traités internationaux », qui ouvre la voie à « des violations systématiques des droits des personnes LGBT ».




Garett Skyport pour DayNewsWorld

FUSILLADE MEURTRIERE DANS UNE SYNAGOGUE

EN TUNISIE

Attentat "terroriste" ou acte isolé ?

Les autorités tunisiennes enquêtent, mercredi 10 mai 2023, pour élucider les circonstances de l'attaque menée par un gendarme ayant tué trois de ses collègues et deux fidèles devant une synagogue sur l'île de Djerba, pendant le pèlerinage juif annuel, avant d'être abattu. 

Les forces de sécurité "ont encerclé la synagogue et sécurisé tous ceux qui se trouvaient à l'intérieur et aux abords", selon le ministère de l'Intérieur. "Les investigations se poursuivent pour élucider les motifs de cette agression lâche", a ajouté le ministère, se gardant à ce stade d'évoquer une attaque terroriste.

Enquête préliminaire ouverte

Deux fidèles participant à un pèlerinage juif et deux gendarmes ont été tués mardi soir par un agent de la garde maritime tunisienne qui a ouvert le feu devant la synagogue de la Ghriba sur l’île de Djerba, a annoncé le ministère de l’Intérieur.

Un policier qui avait été hospitalisé après l'attaque de mardi est décédé des suites de ses blessures mercredi, selon un responsable médical cité par la TAP, portant le bilan à cinq morts.

Cette synagogue, la plus ancienne d'Afrique, avait déjà été visée en 2002 par un attentat-suicide au camion piégé qui avait fait 21 morts.

"Une enquête criminelle préliminaire a été ouverte", a déclaré Fethi Bakkouche, porte-parole du tribunal de Médenine, dont dépend l'île de Djerba.

L'attaque a eu lieu en deux temps alors que des centaines de fidèles participaient au pèlerinage juif annuel de la Ghriba qui touchait à sa fin mardi soir.

Un dispositif de sécurité a été déployé dans le périmètre de la synagogue, fermant toutes les routes y donnant accès.

Selon le ministère tunisien de l'Intérieur, le gendarme auteur des tirs a d'abord tué l'un de ses collègues par balle sur le port de Djerba et s'est emparé de son arme et de ses munitions. Il s'est ensuite rendu aux abords de la synagogue, distante d'une quinzaine de kilomètres, où il a ouvert le feu sur les forces de l'ordre qui assuraient la sécurité du lieu, avant d'être abattu.

Deux fidèles, un Tunisien et un Franco-Tunisien ont été tués par les tirs de l'assaillant, et quatre autres ont été blessés et évacués vers un hôpital, selon les autorités. Six gendarmes ont également été blessés par les tirs de l'assaillant.

L'un d'eux a succombé à ses blessures mardi soir, selon le ministère de l'Intérieur.

Le tourisme à nouveau affecté ?

Selon les organisateurs, plus de 5 000 pèlerins juifs, essentiellement venus de l'étranger, ont participé cette année au pèlerinage de la Ghriba qui a repris l'année dernière après deux ans d'interruption en raison de la pandémie de Covid-19.

Organisé au 33e jour de la Pâque juive, le pèlerinage de la Ghriba est au cœur des traditions des Tunisiens de confession juive, qui ne sont plus que 1 500 – majoritairement installés à Djerba –, contre 100 000 avant l'indépendance en 1956.

Des pèlerins viennent aussi traditionnellement de pays européens, des États-Unis ou encore d'Israël, mais leur nombre a considérablement diminué après l'attentat de 2002.

L'attaque survient au moment où le tourisme enregistre une forte reprise en Tunisie après un net ralentissement pendant la pandémie. Ce secteur clé pour l'économie avait été gravement affecté après les attentats de 2015 contre le musée du Bardo à Tunis et un hôtel de la station balnéaire de Sousse, dont le bilan s'était élevé à 60 morts dont 59 touristes étrangers.




Britney Delsey pour DayNewsWorld

COMPRENDRE LES AFFRONTEMENTS MEURTRIERS

AU SOUDAN DUS A LA RIVALITE

ENTRE DEUX GENERAUX

La capitale soudanaise a été secouée par des tirs et raids aériens dans la nuit et la matinée du 21 avril, comme c'est le cas quotidiennement depuis le début des combats le 15 avril, qui ont fait "413 morts et 3.551 blessés", selon un nouveau bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Les images de Karthoum dévastée tournent en boucle sur la chaîne Al-Jazeera.

"Notre pays saigne" -

"Pour l'Aïd, notre pays saigne: la destruction, la désolation et le bruit des balles ont pris le pas sur la joie", a déclaré le général Burhane. Jusqu'ici, comme son rival, le général Daglo, il n'avait parlé qu'à des médias et ne s'était pas adressé directement aux 45 millions de Soudanais.

Des affrontements meurtriers ont éclaté samedi 15 avril au Soudan entre les Forces armées soudanaises dirigées par le général Abdel Fattah al-Burhan, et les Forces de soutien rapide, une milice paramilitaire dirigée par le général Hemetti..

Ces violences ne sont pas une surprise. C’est l’aboutissement de plusieurs mois de tension entre les deux groupes et surtout leurs deux chefs. À l'origine de cette situation, une lutte de pouvoir entre les deux généraux les plus puissants du Soudan. D'un côté, le chef de l'armée, Abdel Fattah al-Burhan, qui dirige de facto le pays. De l'autre, son numéro deux, le général Mohamed Hamdane Daglo, surnommé « Hemetti », à la tête des Forces de soutien rapide (RSF, en anglais), une puissante force paramilitaire.

Pour comprendre cette rivalité, il faut remonter au 11 avril 2019. Ce jour-là, le dictateur Omar el-Béchir est renversé par un coup d’État militaire. Al Burhan et sa junte prennent le pouvoir. Hemetti est numéro deux du régime. Le Soudan se dirige vers un transfert du pouvoir aux civils, mais en octobre 2021, les militaires font un nouveau putsch. Al Burhan et Hemetti sont à la manœuvre pour faire échouer la transition démocratique.

Comment en est-on arrivé là ?

En octobre 2021, les deux généraux ont donc fait front commun pour évincer les civils avec lesquels ils partageaient le pouvoir depuis la chute du dictateur Omar el-Béchir en 2019.

« Un mariage de raison » pour le putsch, explique le chercheur Hamid Khalafallah. « Ils n’ont jamais eu de partenariat sincère mais des intérêts communs face aux civils ».

Et les brèches de l’union sacrée sont rapidement apparues au grand jour : Le chef des Forces de soutien rapide (FSR), Hemedti, a plusieurs fois dénoncé l’« échec » d’un putsch qui a réinstauré « l’ancien régime » de Béchir, selon lui. Puis le conflit s’est intensifié quand il a fallu signer les conditions d’intégration de ses hommes aux troupes régulières, dans le cadre de l’accord avec les civils qui devait relancer la transition démocratique.

Pour les experts, cet accord a ouvert la boîte de Pandore : en laissant les militaires négocier entre eux, « Hemedti est passé du statut de second à celui d’égal de Burhane », affirme Kholood Khair, qui a fondé le centre de recherche Confluence Advisory à Khartoum. Se sentant « plus autonome face à l’armée », Hemedti a vu une opportunité de réaliser « ses très grandes ambitions politiques », abonde Alan Boswell, en charge de la Corne de l’Afrique à l’International Crisis Group.

La question épineuse restait à régler : comment intégrer les Forces de soutien rapides de Hemetti au sein de l’armée régulière. Et puis qui pour contrôler les soldats ? Qui pour contrôler les armes ?

Autre pomme de discorde, la présence depuis le règne d'Omar el-Béchir de nombreux officiers islamistes dans l'armée soudanaise, que le général Hemedti souhaitaient purger. Depuis le coup d’État d’octobre 2021, le courant islamiste, qui bénéficiait déjà d’importants soutiens au sein de l’armée, s’est renforcé avec la bénédiction du général al-Burhan. C’était l’un des principaux points de crispation avec le général Hemedti.

Les deux généraux ont des positions opposées.

L'armée voulait une intégration très rapide, dans une échéance d’un ou deux ans. Le général Al-Burhan, soutenu par l’Égypte, et sous pression de certains cadres islamistes de l’armée, conditionnait la signature de l’accord à l’intégration des RSF dans les rangs de l’armée, sous son commandement.

Les RSF voulaient garder une autonomie jusqu'à une dizaine d'années. Hemetti refusait catégoriquement de laisser son rival commander ses hommes et acceptait de placer ses forces seulement sous l’autorité d’un chef d’État civil, et à condition que l’armée soit purgée de ses éléments islamistes. Cette réforme de la sécurité, enjeu central du transfert de pouvoir vers les civils, a donc mis le feu aux poudres.

Ancienne rivalité de puissance économique

Mais la rivalité entre les deux hommes est plus ancienne. Depuis des années, les Forces de soutien rapide du général Hemetti n’ont cessé de monter en puissance. Constituée de 80 à 120 000 hommes, bien équipés, bien entraînés, cette force en forme d’électron libre, qui ne répondait pas au pouvoir central, a suscité un mécontentement dans l’état-major de l’armée régulière. Avec l’envoi de mercenaires au Yémen et la manne financière de la contrebande d’or pour le compte des Émirats arabes unis, Hemetti est aussi devenu l’un des hommes les plus riches et puissants du pays.

La rivalité entre Al-Burhan et Hemetti est également personnelle. Les deux officiers se connaissent bien, ils ont tous les deux opéré au Darfour pendant la guerre civile dans les années 2000 puis durant la guerre du Yémen. Et ils sont en concurrence depuis plusieurs années pour récupérer un certain nombre de réseaux de ressources depuis la révolution de 2019.

Tout cela n’a fait qu’envenimer les choses au fil des mois. Avec une accélération durant les négociations politiques. Chaque camp a recruté massivement, notamment parmi la jeunesse du Darfour, la grande région de l’Ouest.

Depuis plusieurs semaines, les deux groupes antagonistes avaient procédé à d’importants mouvements, amenant hommes et matériel dans la capitale. La tension est montée d’un cran, jeudi 13 avril, lorsque les RSF se sont déployées autour d’une base aérienne à Méroé, dans le nord du pays.

Les affrontements, deux jours plus tard, pouvaient éclater.

Le conflit, transformé en bataille rangée, a entraîné la fuite de nombreux civils à l'étranger: 10.000 à 20.000 personnes, surtout des femmes et des enfants, sont passés au Tchad voisin, selon l'ONU.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

TOURNEE DE EMMANUEL MACRON EN AFRIQUE

 LA DIFFICULTE POUR LA FRANCE DE TROUVER UNE PLACE POST FRANCE-AFRIQUE

L’Elysée a beau souligner qu’il s’agit au moins du 15eme voyage en Afrique d’Emmanuel Macron depuis qu’il est président de la République, celui que le président entame ce mercredi au Gabon, en Angola, au Congo-Brazzaville et en République démocratique du Congo a un goût particulier.

Aucun pays du Sahel ne figure au programme, alors que les troupes françaises viennent de quitter le Mali et ont mis fin à leur mission au Burkina Faso après des années de lutte contre des groupes terroristes. "Ce déplacement a donc été conçu comme une illustration de la volonté du président de la République d’aller au bout du changement de posture et au bout du changement de logiciel qu’il avait souhaité engager dès 2017", explique l’Elysée.

"Répondre à une demande de partenariat" par "une approche nouvelle" en Afrique, acteur majeur des enjeux du monde : telle est l'ambition affichée par Emmanuel Macron, qui a présenté ce lundi sa vision des relations avec un continent où la France perd de l'influence au profit de puissances comme la Chine et la Russie, sur fond de guerre en Ukraine.

La fin de l'ère de la "Françafrique"

En fil rouge de sa tournée africaine figurait la volonté de tourner définitivement la page de la "Françafrique", avec ses pratiques opaques et ses réseaux d'influence hérités du colonialisme, et mettre en place un nouveau "logiciel", reposant sur "l'humilité" et des partenariats pragmatiques, de la protection de l'environnement à la santé.

"Cet âge de la Françafrique est bien révolu", a-t-il lancé jeudi depuis Libreville qui a longtemps incarné ces dérives sous la présidence d'Omar Bongo.

Au Gabon comme ailleurs, la France est un interlocuteur neutre", a-t-il martelé, alors que l'opposition gabonaise l'accusait d'apporter son soutien au président Ali Bongo Ondimba, fils et successeur d'Omar Bongo, en pleine année électorale , écartant tout risque d'ingérence et affirmant que la France était désormais un "interlocuteur neutre".

Cette prise de parole intervient alors que l'armée française a définitivement quitté samedi dernier le Burkina Faso, quelques mois seulement après avoir déjà été éjectée du Mali. Dans plusieurs pays africains, le refrain "France dégage" a été repris par les populations.

Le "made in Africa" en Angola

La France est présente de longue date dans le secteur pétrolier en Angola, mais la visite d'Emmanuel Macron est l'occasion d'explorer des collaborations dans d'autres secteurs, avec notamment des accords conclus pour renforcer la "résilience climatique" de l'agriculture angolaise ou accompagner sa filière café. En effet, l’Angola souhaite diversifier son économie, aujourd’hui totalement dépendante du secteur pétrolier et surtout garantir sa sécurité alimentaire dans un pays qui importe beaucoup. La France s’est donc engagée dans le secteur agricole avec notamment une aide de l’Agence française au développement (AFD) de 200 millions d’euros pour un programme de résilience climatique..

"Ça correspond à l'idée que je me fais du partenariat économique entre le continent africain et la France", a expliqué le chef d'État français devant une centaine de participants. À savoir "répondre aux défis de l'Angola avec les acteurs qui sont les nôtres, les solutions qui sont les nôtres, plutôt que de venir plaquer des solutions toutes faites, et le faire en défendant nos intérêts de part et d'autre de manière respectueuse mais déterminée"

C'est une "stratégie de souveraineté alimentaire à laquelle nous croyons pour le continent africain", consistant à "bâtir des partenariats équilibrés et réciproques" et à développer du "'made in Africa' qui doit devenir une référence", a-t-il dit.

La position équilibriste de Macron en RDC

Le président français Emmanuel Macron a fini par condamner le soutien du Rwanda au M23.

Chacun doit « prendre ses responsabilités, y compris le Rwanda », a-t-il déclaré. Puis plus loin : « Le pillage à ciel ouvert de la République démocratique du Congo doit cesser. Ni pillage, ni balkanisation, ni guerre », a encore martelé Emmanuel Macron. « La France a constamment condamné le M23 et tous ceux qui le soutiennent. »

À Kinshasa, le président français a surtout défendu le plan de paix régional avec le nouveau calendrier de sortie de crise, validé lors du sommet de l’Union africaine mi-février. Puis, il a évoqué la nouvelle date du cessez-le-feu du 7 mars à midi.

Si ce plan échoue, le chef de l'État a prévenu que des sanctions pourraient alors être prises contre ceux qui ont "des responsabilités".

Enfin, la France a annoncé une contribution de 34 millions d’euros à un pont aérien humanitaire qui doit être mis en place par l’Union européenne avec la ville de Goma.

La politique africaine de la France à l’épreuve du changement

Emmanuel Macron a affirmé lundi avant sa tournée africaine que la France était "au milieu du gué", que l’Afrique n’était plus son "pré carré" et qu’il voulait "bâtir une nouvelle relation équilibrée, réciproque et responsable". Au dernier jour de sa visite en Afrique, Emmanuel Macron a prononcé des mots en forme de déclaration d’amour à l’Afrique : "C’est un immense continent d’avenir avec lequel on a une histoire plurielle, si je peux utiliser ce terme, multiple, mais qui est un continent que j’aime".

Si Emmanuel Macron a tenté de trouver les moyens de nouer une nouvelle relation tournée vers l’avenir avec les pays africains, cette ambition s’est parfois heurtée à une réalité politique dans laquelle le passé a toujours sa place.

De plus coexiste en Afrique un certain désintérêt et un certain éloignement par rapport à la France et ce qu'elle représente.




Alize Marion pour DayNewsWorld

LES ENJEUX DU VOYAGE D'EMMANUEL MACRON

 EN ALGERIE

Le président français et son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, ont scellé jeudi leur réconciliation après des mois de brouille diplomatique, notamment autour de la colonisation française (1830-1962).

Depuis son élection en 2017, le président français, le premier à être né après la guerre d’Algérie, a multiplié les gestes mémoriels, sur la base notamment du rapport Stora. Sur la responsabilité de l’État français dans la mort de Maurice Audin (militant communiste torturé) ou l’assassinat de l’avocat Ali Boumendjel. Sur l’indemnisation des harkis. En procédant à la déclassification des archives de plus de cinquante ans couvertes par le secret-défense. Mais Alger demandait davantage, un geste de repentance pour les 132 ans de la colonisation. Or lors Emmanuel Macron a reproché alors au régime algérien d’exploiter la « rente mémorielle » autour de la guerre d’indépendance.


La question mémorielle

Emmanuel Macron vient de réaffirmer lors de son arrivée en Algérie jeudi 25 aout 2022 sa conviction qu’il faut regarder l’histoire en face, la France et l’Algérie ont une histoire partagée, douloureuse mais qui ne doit pas empêcher les deux pays d’avancer ensemble, estime le président. Il n'est pas question de parler de repentance pour le président français mais de reconnaissance de vérités historiques. Emmanuel Macron a réenchéri ce vendredi en expliquant que la recherche de « la vérité » et de « la reconnaissance » était plus importante que la « repentance » sur ces questions qui empoisonnent la relation entre Paris et Alger.

« J’entends souvent que, sur la question mémorielle et la question franco-algérienne, nous sommes sommés en permanence de choisir entre la fierté et la repentance. Moi, je veux la vérité, la reconnaissance (car) sinon on n’avancera jamais », a déclaré le président français lors d’un point presse à Alger au deuxième jour de sa visite en Algérie.

Les enjeux économiques.

Si l'Algérie est le premier exportateur africain de gaz et fournit environ 11% du gaz consommé en Europe, M. Macron a démenti que la France soit « allée à Canossa » pour quémander du gaz à l’Algérie. « La France dépend peu du gaz dans son mix énergétique, à peu près 20 %, et dans cet ensemble, l’Algérie représente 8 à 9 %, on n’est pas dans une dynamique où le gaz algérien pourrait changer la donne ». En outre, il a souligné que la France avait déjà « sécurisé ses volumes » pour l’hiver, et « les stocks sont à 90 % ». « Par contre, c’est une très bonne chose qu’il y ait une collaboration accrue et plus de gaz vers l’Italie », a-t-il insisté, soulignant la nécessité d’une « solidarité européenne ». Depuis début 2022, l'Algérie a fourni à l'Italie 13,9 milliards de m3, dépassant de 113% les volumes programmés auparavant. En revanche, « à plus long terme, on veut consolider le partenariat entre TotalEnergies et Sonatrach », a-t-il dit.

C'est que la France n’est plus le partenaire numéro 1 d’Alger, supplantée par la Chine. Les positions de rente commerciale appartiennent au passé. La délégation d'Emmanuel Macron comprend d'ailleurs les dirigeants des sociétés Engie et Free, même si aucun contrat d'envergure n'est attendu lors de cette visite. De plus l’Élysée tient à s’adresser durant ce voyage à la jeunesse algérienne, aux start-up et aux PME.

L'Algérie, quant à elle, veut profiter des prix élevés de l'énergie pour décrocher de gros contrats et des projets d'investissement, comme elle l'a déjà fait avec l'Italie et la Turquie. « L'Algérie cherche des relations économiques solides et un partenariat sérieux », a déclaré un responsable algérien sous couvert d'anonymat.

Les enjeux stratégiques

Autre enjeu, et non des moindres, le contexte régional. « La coordination avec les autorités algériennes est essentielle », sur le plan sécuritaire, estime-t-on à l’Élysée. En effet malgré le départ des troupes françaises du Mali, stabiliser le Sahel et contenir la menace djihadiste reste une priorité pour l'Europe. Alger reste un interlocuteur privilégié du Mali comme du Niger et possède une longue frontière avec la Libye.En outre le renforcement des liens traditionnels du pouvoir algérien avec Moscou, de plus en plus actif dans la région, inquiètent également Paris.

À l’automne, la Russie participera, en Algérie, à un exercice militaire conjoint avec l’armée algérienne.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

 RETRAIT DE LA FORCE BARKAHNE DU MALI

 ET REORGANISATION DE LA LUTTE ANTI-DJIHADISTE  AU SAHEL

Poussés dehors par les « obstructions » de la junte au pouvoir à Bamako, la France et ses partenaires européens ont officialisé, jeudi 17 février 2022, leur retrait militaire du Mali au terme de neuf ans de lutte antijihadiste menée par Paris. « Nous ne pouvons pas rester engagés militairement aux côtés d’autorités de fait dont nous ne partageons ni la stratégie, ni les objectifs cachés », a justifié le président français, assurant que la France continuerait dans la région « à jouer un rôle fédérateur ». Dans la foulée de cette annonce, Emmanuel Macron a en effet déclaré en conférence de presse que des militaires européens participant au groupement de forces spéciales Takuba « seront repositionnés aux côtés des forces armées nigériennes dans la région frontalière du Mali ».

Quitter le Mali, où les conditions de la lutte antiterroriste ne sont plus réunies, pour mieux rester au Sahel et s’adapter aux évolutions de la menace djihadiste en Afrique de l’Ouest,  dangers’étendant vers les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest, tel est le nouvel enjeu.

Pourquoi ce retrait des troupes ?

Malgré des victoires tactiques, le terrain n'a jamais été véritablement repris par l'État malien et ses forces armées. Facteur aggravant, le gouvernement malien a été renversé lors d'un double coup d'Etat en 2020 et en 2021, aboutissant à l'arrivée au pouvoir d'une junte qui refuse d'organiser des élections avant plusieurs années et qui surfe sur un sentiment antifrançais croissant dans la région. Mises au ban par les Etats ouest-africains, les autorités maliennes fustigent la présence militaire occidentale sur leur sol et font désormais appel, selon les Européens, aux mercenaires russes de la société Wagner.

Redéploiement des forces

Le redéploiement envisagé a été présenté jeudi 17 février à l’Elysée par Emmanuel Macron, aux côtés des chefs d’Etat sénégalais et ghanéen, Macky Sall et Nana Akufo-Addo, ainsi que du président du Conseil européen, Charles Michel, juste avant un sommet entre pays européens et africains à Bruxelles. « La lutte contre le terrorisme dans le Sahel ne saurait être l’affaire des seuls Etats africains », a souligné son homologue sénégalais.

Le Mali était au cœur du dispositif antiterroriste français et européen au Sahel. Ce départ du pays force donc Paris à accélérer cette réorganisation dans d'autres pays de la région menacés par la contagion jihadiste, notamment dans le golfe de Guinée.

« Les bases de Gossi, de Ménaka et de Gao vont fermer », a précisé ce jeudi en conférence de presse Emmanuel Macron. Une fermeture qui prendra de « 4 à 6 mois ». D'ici là, « nous maintiendrons nos missions de soutien au profit de la Minusma », la Mission des Nations unies au Mali, promet-il.

Outre un possible renforcement de sa présence au Niger voisin, qui héberge déjà une base aérienne française et 800 militaires, Paris ambitionne de proposer ses services à d'autres pays d'Afrique de l'Ouest (Côte d'Ivoire, Sénégal, Bénin...) pour les aider à contrer la propagation du jihadisme vers le golfe de Guinée.

Encore 2 500 à 3 000 soldats français au Sahel après le retrait du Mali.

Quelque 2 500 à 3 000 soldats français resteront déployés au Sahel au terme de leur retrait du Mali d'ici environ six mois, a précisé jeudi l'état-major des armées françaises. Actuellement, 4 600 militaires français sont déployés dans la bande saharo-sahélienne dont 2 400 au Mali.

Un sommet Europe-Afrique pour « changer la donne ».

L’Union européenne et l’Union africaine se réunissent jeudi et vendredi à Bruxelles pour un sommet visant à « changer la donne » de leurs relations, a déclaré Paris. Quarante des 55 dirigeants membres de l'Union africaine doivent retrouver leurs homologues de l'UE pour définir ce nouveau partenariat.

« Si l'Afrique ne réussit pas, l'Europe échouera, les nationalismes triompheront, les conflits migratoires se multiplieront, et les herses se redresseront », a lancé Emmanuel Macron mercredi soir devant des dirigeants européens et africains. « L'Afrique a une contribution inédite à apporter au reste du monde dans les années qui viennent », a-t-il estimé.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

QUITTER LE MALI EN REPENSANT LA STRATEGIE

 DE DEFENSE DE LA FRANCE DANS LE SAHEL

Face à la détérioration de la relation politique avec Bamako, la France se prépare à un départ forcé de ses soldats du pays et réfléchit à une réorganisation sécuritaire, de concert avec les Européens, pour ériger un cordon sanitaire autour du Mali. Paris et les contributeurs européens de Takuba envisagent de plus en plus sérieusement de se retirer totalement du Malir tout en menant une lutte active contre ces groupes djihadistes et leurs affiliés pour éviter qu’un sanctuaire ne s’installe durablement au cœur du Sahel. L’Élysée a donné quelques précisions à ce sujet.

« D’ici deux à trois semaines », c’est l’échéance indiquée par l’Élysée pour l’annonce d’une décision, dont le principe semble presque déjà acté : « Là où les conditions ne sont pas réunies, il ne faut pas rester », explique un diplomate cité dans la presse française.

Peut-on en effet maintenir l’envoi et les pertes inéluctables de forces armées dans un Mali chaotique dont Jean-Yves Le Drian considère la junte militaire « illégitime » et prenant « des mesures irresponsables » ?

Après l’expulsion des soldats danois de la force Takuba et celle de l’ambassadeur de France ou encore les propos acerbes des dirigeants politiques maliens, français et européens par médias interposés, sans parler des accusations réciproques de mensonge autour de la présence de miliciens russes du groupe Wagner, la tension n’a jamais été aussi forte entre Bamako, Paris et les autres partenaires militaires européens qui interviennent dans le pays.

Les responsables français n’emploient plus que le mot « junte », ajoutant les qualificatifs « illégitime » et « irresponsable », pour désigner les autorités de transition au Mali. « L’argument de la junte, qui réclame cinq ans de plus au pouvoir pour assurer la sécurité ne tient pas », a ainsi expliqué le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, dans la dernière édition du JDD. Ce changement de sémantique date du deuxième coup d’Etat du colonel Goïta, en mai dernier, moment où il a limogé le Président et le Premier ministre civils, les deux principales personnalités sur lesquelles s’appuyait Paris dans sa relation politique

Depuis l’adoption des sanctions économiques en novembre, les autorités maliennes ont, à leur tour, durci le ton à l'égard de Paris. Elles ont d’abord contesté certains survols de leur territoire par la Minusma, la force onusienne, et par les aéronefs français. Elles ont ensuite demandé la révision de l’accord de défense qui lie le Mali à la France, avant de contraindre un détachement danois, qui venait rejoindre la force européenne Takuba, à quitter leur pays.

« Au Mali, la posture de fermeté, affichée par des partenaires importants comme la France, a eu pour effet de renforcer les relations des autorités de transition avec des partenaires alternatifs, comme la Russie », estime une note de l’ONG Crisis Group. Le rôle de la Russie est en effet loin d’être négligeable. Déjà actif en Syrie, en Libye et en Centrafrique, le groupe de paramilitaires Wagner fondé par un proche de Poutine ne cesse depuis décembre dernier de monter en puissance au Mali.


Vers un repli dans les pays voisins ? Le Niger fortement sollicité.

Actuellement, un retrait total du Mali de la force française Barkhane et de la force européenne Takuba est donc sur la table. Les soldats actuellement basés à Ménaka, Gossi, ou encore Gao, la principale base française au Mali, pourraient se replier dans les pays voisins.

Si la France s'est fait à l'idée qu'elle devait quitter le Mali, elle veut cependant continuer de combattre les djihadistes. Un départ du Mali renforcerait aussi le risque de contagion terroriste aux pays de la région, un scénario redouté par ces derniers.

Différents scenarii sur plusieurs mois

D’ores et déjà, Français et Européens réfléchissent à ériger un cordon sanitaire autour du Mali. Le Niger a vocation à devenir le centre de gravité de la présence française dans la bande sahélo-saharienne. Ce pays accueille déjà le Groupement tactique désert dans le cadre du partenariat militaire de combat. Des pays comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal pourraient aussi accueillir d’avantages d’effectifs français. La ministre française des Armées, Florence Parly, s’est d’ailleurs rendu à Niamey mercredi 4 février 2022 au soir pour évoquer avec le président Mohamed Bazoum les différentes options envisageables.

La réduction des effectifs au sol et le renforcement des opérations aériennes, notamment à l’aide de drones, font aussi partie des pistes d’adaptation du dispositif de lutte anti-terroriste au Sahel.

Et plutôt que de recréer une grosse base à l’extérieur du Mali, Paris souhaite accompagner les armées locales par des contingents plus légers. L’opération Takuba, qui rassemblait 750 soldats des forces spéciales de 10 pays européens, va elle aussi se redéployer par petits groupes dans des pays qui en feraient la demande. Quelles que soient les hypothèses retenues, ces manœuvres militaires dans la région s’échelonneront sur plusieurs mois.

Si l’action militaire française, et européenne dans le même mouvement, devrait rester présente au Sahel, elle pourrait également s’étendre à d’autres pays où la menace terroriste progresse. La Côte d’Ivoire, le Togo, le Bénin ou le Sénégal seraient ainsi demandeurs d’un appui supplémentaire, selon les propos tenus par l’Élysée.

« Nouveaux acteurs ».

Le dernier coup d’État militaire au Burkina Faso fragilise encore un dispositif français dans une Afrique de l’Ouest nourrie par des bataillons de trolls et d’activistes anti-français.

« Au Burkina Faso, nous avons condamné ce coup d’Etat et nous souhaitons que l’intégrité du président Kaboré soit préservée, confiait Jean-Yves Le Drian au JDD. Il n’empêche que le colonel Damiba veut poursuivre la lutte contre le terrorisme au sein du G5 Sahel et il importe que les nouveaux acteurs au Burkina entament une transition rapide. »

La condamnation de principe du putsch, en vertu du respect de l’ordre constitutionnel, s’accompagne d’une main tendue aux autorités de transition qui ne sont pas affublées du qualificatif de « junte ».

Selon Crisis Group, les Occidentaux pourront difficilement s’appuyer « sur l’approche rigide mise en place suite au coup d’Etat au Mali » sous peine de connaître les mêmes déboires. L’armée française n’a aucune intention de plier bagage et souhaite poursuivre son partenariat militaire avec les « nouveaux acteurs ». Dimanche, l’état-major de l’armée française a communiqué sur l’opération Laabingol, réalisé entre le 16 et le 23 janvier, aux côtés des forces de défense burkinabè à la demande du président déchu, Roch Kaboré.

 Paris a notamment fourni du renseignement et apporté un important appui aérien, notamment via la flotte de Barkhane, avec le recours à une patrouille d’hélicoptères d’attaque Tigre. Bilan : une soixantaine de terroristes neutralisés. « Nous maintenons le dialogue avec les autorités de transition à travers la mission de défense à Ouagadougou, conclut un officier français. Si elles nous présentent une nouvelle demande de coopération opérationnelle, on l'étudiera. Si on peut et on veut faire, on fera. »

L’heure est donc venue de clarifier collectivement la situation, tout en restant engagé au Sahel contre le terrorisme.

« Au prix de la remise en cause de nos propres mythes, elle consiste à reconnaître lucidement les limites de notre puissance et à en tirer les conséquences pratiques, en tentant d’inventer une nouvelle politique étrangère. », selon un confrère.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE MENACE

 100 MILLIONS DE TRES PAUVRES EN AFRIQUE

Plus d'une centaine de millions de personnes extrêmement pauvres sont menacées par l'accélération du réchauffement climatique en Afrique, où les rares glaciers devraient avoir disparu d'ici les années 2040, a indiqué l'ONU mardi.

« Changement imminent »

Dans un rapport sur l'état du climat en Afrique publié à moins de deux semaines de l'ouverture de la COP 26 à Glasgow, l'ONU met en évidence la vulnérabilité disproportionnée de l'Afrique et souligne que le changement climatique a contribué à aggraver l'insécurité alimentaire, la pauvreté et les déplacements de population sur le continent l'an dernier.

« D'ici 2030, on estime que jusqu'à 118 millions de personnes extrêmement pauvres (c'est-à-dire vivant avec moins de 1,90 dollar par jour) seront exposées à la sécheresse, aux inondations et aux chaleurs extrêmes en Afrique si des mesures adéquates ne sont pas prises », a déclaré la Commissaire à l'économie rurale et à l'agriculture de la Commission de l'Union africaine (UA), Josefa Leonel Correia Sacko, dans l'avant-propos du rapport.

« En Afrique subsaharienne, le changement climatique pourrait entraîner jusqu'à 3% de baisse supplémentaire du Produit intérieur brut d'ici à 2050 », a-t-elle ajouté.

Ce rapport, coordonné par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) de l'ONU, est le fruit d'une collaboration avec la Commission de l'UA, la Commission économique pour l'Afrique et diverses organisations scientifiques internationales et régionales et des Nations unies.

Glaciers menacés

« Au cours de l'année 2020, les indicateurs climatiques en Afrique ont été caractérisés par une augmentation continue des températures, une accélération de l'élévation du niveau de la mer, des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes, tels que les inondations, les glissements de terrain et les sécheresses, et les impacts dévastateurs associés », a expliqué pour sa part le secrétaire général de l'OMM, Petteri Taalas, dans l'avant-propos.

« La fonte rapide des derniers glaciers d'Afrique de l'Est, dont on s'attend à ce qu'elle soit totale dans un avenir proche, nous alerte d'un changement imminent et irréversible du système Terre », a-t-il relevé.

Les glaciers africains sont trop petits pour servir de réservoirs d'eau importants, mais ils ont une importance touristique et scientifique de premier plan. Seules trois montagnes en Afrique sont couvertes de glaciers: le massif du mont Kenya (Kenya), les monts Rwenzori (Ouganda) et le mont Kilimandjaro (Tanzanie).

Développer les systèmes l'alerte

Pour se préparer à l'intensification des phénomènes climatiques dangereux à fort impact, l'OMM appelle l'Afrique à investir dans les infrastructures hydrométéorologiques et les systèmes d'alerte précoce.

L'organisation estime que la mise en œuvre rapide de stratégies d'adaptation en Afrique stimulera le développement économique et générera davantage d'emplois pour soutenir la reprise économique après la pandémie de Covid-19,

et appelle à favoriser une « relance durable et verte » du continent.




Abby Shelcore pour DayNewsWorld

MORT DE BOUTEFLIKA ANCIEN PRESIDENT

 DE L'ALGERIE

L'ex-président algérien Abdelaziz Bouteflika est mort vendredi 18 septembre 2021 à l'âge de 84 ans et sera inhumé dimanche. Il avait dirigé le pays pendant vingt ans, entre 1999 et 2019, et avait été chassé du pouvoir après des manifestations massives.

Il rêvait de finir ses jours au pouvoir. Mais celui qui aura eu le règne le plus long de toute l’histoire de l’Algérie indépendante. 

20 ans après l’indépendance, il est mort en reclus dans sa résidence d’Alger ce vendredi, à 84 ans, deux ans après avoir été chassé par la rue.

Lâché par l’État-major, sous la pression du « Hirak » mouvement de contestation populaire , Abdelaziz Bouteflika, avait été contraint de démissionner le 2 avril 2019 alors qu’il tentait encore de briguer un cinquième mandat.

Depuis celui que les Algériens appelaient familièrement « Boutef » était resté retranché dans la solitude dans sa résidence médicalisée de Zeralda, à l'ouest d'Alger, alors que ses proches étaient poursuivis en justice pour des accusations de corruption.

Le quatrième mandat de Bouteflika s'était déroulé sur fond de dégringolade des prix du pétrole pour une économie très dépendante des hydrocarbures. Les caisses étaient vides et il n'était plus possible d'acheter la paix sociale, comme en 2011 quand le Printemps arabe avait balayé la région.

Au-delà des difficultés économiques enfle surtout la frustration d'une population outrée du symbole que représente ce président mutique et paralysé depuis son AVC en 2013. Jusqu'à l'avènement spectaculaire du Hirak, mouvement pluriel, non violent et sans leadership.

« Je suis l'Algérie tout entière ».

Né le 2 mars 1937 à Oujda (Maroc), dans une famille originaire de la région de Tlemcen (nord-ouest), Bouteflika rejoint dès 19 ans l'Armée de libération nationale (ALN) qui combat la puissance coloniale française.

A l'indépendance en 1962, il est, à 25 ans, ministre des Sports et du Tourisme, avant d'hériter un an plus tard du portefeuille convoité de la diplomatie, qu'il conserve jusqu'en 1979, une époque où l'Algérie s'affiche en leader du « tiers-monde ».

En 1965, il soutient le coup d'Etat de Houari Boumédiène, alors ministre de la Défense, qui s'empare du pouvoir en déposant le président Ahmed Ben Bella.S 'affirmant comme le dauphin de Boumédiène  « le père qu'il n'a pas eu », dira ce dernier, qui décède en 1978, il est pourtant écarté de la succession par l'armée puis de la scène politique sur fond d'accusations de malversations.

Il s'exile à Dubaï et Genève.C'est pourtant l'armée qui l'impose en 1999 comme candidat à la présidentielle: il l'emporte après le retrait de ses adversaires qui dénoncent des fraudes.

«Je suis l'Algérie tout entière », lance alors en arrivant au pouvoir celui dont le destin se confond avec l'histoire contemporaine de son pays.

Sa priorité: rétablir la paix en Algérie, plongée dans la guerre civile depuis 1992 contre une guérilla islamiste (quelque 200.000 morts en dix ans, officiellement). Deux lois d'amnistie, en 1999 et 2005, convainquent nombre d'islamistes de déposer les armes. Accusé par ses détracteurs d'être une marionnette de l'armée, Bouteflika travaille à desserrer l'emprise de la puissante institution.Promettant qu'il ne sera pas un « trois quarts de président », il devient tout puissant.

Elu pour la première fois en 1999, constamment réélu au premier tour avec plus de 80% des voix en 2004, 2009 et 2014, le cinquième mandat semblait acquis aux yeux du régime.

Mais six semaines de mobilisation massive du Hirak -du jamais vu en Algérie- avaient poussé le patron de l'armée à l'époque, le général Ahmed Gaid Salah, un de ses fidèles, à obtenir sa démission.

« Toute sa vie, Abdelaziz Bouteflika a été animé par deux obsessions: conquérir le pouvoir et le garder à tout prix. Il voulait faire un cinquième mandat en dépit du fait qu'il était malade et impotent »,assure le journaliste algérien Farid Alilat dans une biographie Bouteflika, l'histoire secrète.

Bouteflika est considéré comme l'artisan de la réconciliation nationale qui a permis de rétablir la paix en Algérie, plongée dans la guerre civile depuis 1992 contre une guérilla islamiste qui a fait quelque 200.000 morts en dix ans selon le bilan officiel.




Larry Ricky pour DayNewsWorld

LEGISLATIVES AU MAROC

DEFAITE CINGLANTE DES ISLAMISTES AU POUVOIR

Les Marocains ont voté mercredi lors d’élections générales dont les principaux enjeux étaient d’une part l’avenir du parti islamiste PJD, à la tête du gouvernement depuis une décennie, et d’autre part la participation. Le parti islamiste à la tête du gouvernement au Maroc depuis une décennie a subi une véritable déroute au profit de partis considérés comme proches du palais royal lors des élections législatives, mercredi, selon des résultats provisoires annoncés jeudi 9 septembre 2021 au matin. Il est passé de 125 sièges dans l’assemblée sortante à 12, a indiqué le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit, durant un point presse.

Le Parti justice et développement sortant n'est même pas dans le trio de tête après les législatives d'hier, mercredi 8 septembre. Il arrive loin derrière ses principaux rivaux, le Rassemblement national des indépendants (RNI), le Parti Authenticité et modernité (PAM), tous deux de tendance libérale, et le Parti de l’Istiqlal (PI, centre droit), qui remportent respectivement 97, 82 et 78 sièges (sur 395). Les résultats définitifs devraient être connus jeudi. Aucun parti ne remporte à lui seul la majorité absolue au Parlement marocain. Il faudra donc des alliances et une coalition gouvernementale.

Le RNI vainqueur

C'est inévitablement une page qui se tourne au Maroc. Puisque du parti majoritaire aux législatives est issu le Premier ministre nommé par le roi. Le vainqueur, selon les chiffres annoncés par le ministère de l'Intérieur, c'est le RNI, parti du ministre de l'Agriculture, Aziz Akhannouche, l'une des plus grandes fortunes du Royaume et décrit comme proche du palais.

Le RNI appartient à la coalition gouvernementale. Il a pu ainsi défendre à la fois son bilan au gouvernement et notamment, la bonne gestion de la crise Covid par ses ministres . Et le PAM, principale formation de l’opposition, a été fondé par l’actuel conseiller royal Fouad Ali El Himma, en 2008, avant qu’il n’en démissionne en 2011. Plus ancien parti du Maroc, le parti de l’Istiqlal (Indépendance), de centre droit, fait un retour remarqué avec un gain de 32 sièges.

Pourquoi une telle défaite du PJD ?

L’ampleur de la défaite des islamistes est inattendue dans la mesure où, malgré l’absence de sondages, médias et analystes pensaient que le PJD jouerait encore les premières places. Longtemps cantonné dans l’opposition, le PJD espérait briguer un troisième mandat consécutif à la tête du gouvernement. Il avait remporté un succès électoral historique après les protestations du « Mouvement du 20 février » – version marocaine du Printemps arabe de 2011 – qui réclamait la fin de « la corruption et du despotisme ». Les commentateurs parlent d’un « séisme électoral », « d’un recul d’une ampleur inattendue » pour un PJD qui n’a pas réussi à défendre son bilan.

Le PJD avait obtenu la primature (le poste de premier ministre) à l’issue du scrutin de la fin 2011, tenu dans la foulée du « Mouvement du 20 février », la version marocaine des « printemps arabes » que la monarchie était parvenue à canaliser à travers une révision constitutionnelle d’inspiration libérale. Cinq ans plus tard, il maintenait son statut de premier parti du royaume sans pour autant obtenir de majorité absolue, contraint dès lors à négocier une nouvelle fois une coalition avec les formations soutenues par le palais...

Le premier ministre, Saad-Eddine Al-Othmanifut , issu du parti islamiste, avait dû cependant accepter non seulement la normalisation, en décembre 2020, des relations avec Israël, le Maroc devenant ainsi le quatrième pays arabe (après les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan) à reconnaître cette année-là l’Etat hébreu mais également l’adoption en 2019 d’une loi renforçant la place du français dans l’enseignement public, notamment dans les matières scientifiques, et ce à rebours des anciennes politiques d’arabisation.

Privé des ministères régaliens, confiés à des proches du roi, le parti n’a jamais pu réellement peser sur les orientations stratégiques du gouvernement. De plus le nouveau calcul du quotient électoral (désormais rapporté au nombre d’inscrits et non plus des votants) n'a pas joué en faveur du parti islamiste. Le PJD a donc souffert du désenchantement d’une frange de son électorat, même s’il conserve un socle historique hérité d’un vieil enracinement, notamment dans les villes

Participation en hausse et proportionnelle

C’est la première fois depuis la tenue des premières élections au Maroc en 1960 que la répartition des sièges à la Chambre des représentants est calculée sur la base du nombre d’électeurs inscrits et non des votants. Ce nouveau mode de calcul a fortement handicapé les grands partis, au profit des « petites » formations. Seul le PJD s’y est opposé, s’estimant « lésé ».

Même si les résultats définitifs doivent encore être confirmés ce jeudi, on sait déjà que la participation a fortement pesé, puisqu’elle a atteint 50,18 % au niveau national, selon le ministère de l’Intérieur. Le taux de participation avait plafonné à 43 % lors des précédentes législatives en 2016, mais c’est la première fois que les quelque 18 millions d’électeurs choisissaient leurs 395 députés le même jour que leurs représentants communaux et régionaux. Une première qui a contribué à réduire l’abstention.

Ce rendez-vous électoral survient dans un environnement régional sensible dominé par la rupture des relations diplomatiques avec l’Algérie, et des relations crispées avec certains pays européens (notamment l’Espagne et l’Allemagne) autour du dossier du Sahara occidental. Il s’inscrit aussi dans un contexte interne marqué par un tournant sécuritaire du régime, ainsi que l’illustrent les multiples procès intentés ces deux dernières années contre des journalistes et intellectuels critiques.

Des formations jugées proches du roi

Désormais, il revient au monarque de nommer un chef du gouvernement, issu du parti arrivé en tête du scrutin législatif, qui sera chargé de former un exécutif pour un mandat de cinq ans. Il succédera au secrétaire général du PJD, Saad-Eddine El Othmani. Le plus dur commencera alors pour les partis politiques, car ils devront négocier pour adopter « un pacte » afin de mettre en œuvre ce programme. En 2011, le Maroc avait adopté une nouvelle Constitution qui accordait de larges prérogatives au Parlement et au gouvernement.

Toutefois, les décisions et les orientations dans des secteurs clés continuent d’émaner d’initiatives du roi.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

57 ELEPHANTS VENDUS PAR LA NAMIBIE

La Namibie a annoncé, mercredi 11 août 2021 avoir vendu un tiers des 170 éléphants qu’elle a mis en vente. Ce pays semi-aride et peu peuplé compte près de 28 000 pachydermes, selon des estimations officielles et le gouvernement a eu recours à cette vente après avoir été critiqué pour avoir tiré sur des éléphants afin de contrôler leur surpopulation, sous la pression de la sécheresse et de conflits territoriaux avec les humains.

Le ministère namibien de l’environnement a déclaré dans un communiqué avoir « vendu avec succès 57 des 170 éléphants qui ont fait l’objet d’un appel d’offres en décembre 2020 ».

Le gouvernement a récolté 5,9 millions de dollars namibiens (340 000 euros) grâce à cette vente. Quarante-deux éléphants seront exportés vers des destinations qui n’ont pas été dévoilées.Le porte-parole du ministère de l’environnement, Romeo Muyunda, a attribué le faible niveau de la vente aux moyens financiers des acheteurs et aux conditions de vente.

« C’est une vente aux enchères, donc acheter et vendre se fait par hasard, il n’y a aucune garantie ni pour le vendeur ni pour les acheteurs potentiels », a-t-il déclaré.

Certains clients potentiels ont peut-être fait marche arrière car « il y a eu beaucoup de publicité négative entourant cette vente », a-t-il ajouté.

La Namibie a annoncé ce mercredi avoir vendu 57 éléphants dans le but de réduire la population de ces mammifères sous la pression de la sécheresse et de conflits territoriaux avec les humains. Au total, 170 éléphants avaient fait l’objet d’un appel d’offres lancé en décembre 2020.

Le gouvernement a ainsi récolté 5,9 millions de dollars namibiens (400.000 dollars) grâce à cette vente. Quarante-deux éléphants seront exportés vers des destinations que le gouvernement n’a pas dévoilées.




Simon Freeman pour DayNewsWorld

AVANCEE INOXERABLE DES TALIBANS

EN AFGHANISTAN

Les talibans poursuivent leur inexorable avancée consolidant leur position dans le nord de l’Afghanistan. Les insurgés se sont emparé dimanche 9 septembre 2021de la majeure partie de la grande ville de Kunduz, à 300 kilomètres au nord de Kaboul, et de Sar-e-Pul, 400 kilomètres plus à l’ouest. Ils ont également pris possession de la ville de Taloqan, dans le nord-est du pays.

Le ministère de la défense a affirmé que les troupes gouvernementales tentaient de reprendre des zones cruciales de Kunduz. « La prise de Kunduz est vraiment importante, car elle va [permettre de] libérer un grand nombre de combattants talibans qui pourront ensuite être mobilisés en d’autres endroits du Nord », a souligné Ibraheem Thurial Bahiss, consultant de l’International Crisis Group.

La ville de 270 000 habitants, déjà tombée aux mains des insurgés, en 2015 et en 2016, est un carrefour stratégique du nord de l’Afghanistan, entre Kaboul et le Tadjikistan. Fin juin, les talibans avaient pris le contrôle des districts enserrant Kunduz et de l’important poste-frontière de Shir Khan Bandar, frontalier du Tadjikistan, un axe névralgique pour les relations économiques avec l’Asie centrale.

La prise de Kunduz constituerait le principal succès militaire des talibans depuis le début de leur offensive, en mai, lancée à la faveur du retrait des forces internationales, qui doit être complètement achevé d’ici au 31 août. Après s’être emparés de vastes territoires ruraux sans rencontrer beaucoup de résistance, ils concentrent leurs efforts depuis le début août sur les grandes villes, encerclant plusieurs capitales provinciales.

L’incapacité de Kaboul à tenir le nord du pays pourrait s’avérer décisive pour les chances de survie du gouvernement. Le nord de l’Afghanistan a toujours été considéré comme une place forte antitalibans, où la résistance à leur endroit avait été plus grande lors de leur accession au pouvoir dans les années 1990.

Les Etats-Unis ont intensifié leurs frappes aériennes, a reconnu le commandant Nicole Ferrara, porte-parole du commandement central de l’armée américaine: « Les forces américaines ont procédé ces derniers jours à plusieurs frappes aériennes pour défendre nos partenaires afghans. », a-il déclaré, samedi.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

FAMINE DES ENFANTS A MADAGASCAR

Un demi-million d’enfants de moins de cinq ans vont souffrir de malnutrition aiguë dans le sud de Madagascar frappé par une sécheresse exceptionnelle, ont mis en garde le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Unicef lundi 26 juillet.

Les enfants souffrant de malnutrition aiguë vont être quatre fois plus nombreux, par rapport à la précédente évaluation d’octobre 2020, préviennent ces agences de l’ONU dans un communiqué, avec des conséquences « irréversibles pour leur croissance et développement »

« Ce qui se passe actuellement dans le sud de Madagascar est déchirant, nous ne pouvons pas tourner le dos à ces enfants », a souligné Moumini Ouedraogo, représentant du PAM à Madagascar, appelant à « redoubler d’efforts » pour lever les fonds nécessaires.

Plus d'un million de Malgaches touchés

Plus de 1,14 million de Malgaches, sur une zone vaste comme la Bulgarie ou Cuba (111,200 km2), souffrent de la faim.

Quelque 14 000 Malgaches ont déjà atteint le niveau cinq, soit la phase « catastrophe, quand les gens n’ont plus rien à manger » et ce nombre pourrait doubler d’ici octobre.

La région la plus durement touchée, autour d’Ambovombe-Androy, où la malnutrition aiguë globale atteint 27 %, « risque de connaître la famine si des mesures urgentes ne sont pas prises », prévient encore le communiqué. Impossible pour autant de donner un bilan chiffré du nombre de victimes, les autorités ne communiquant pas sur le sujet.

Du cuir comme nourriture

Quand la mendicité et les déchets alimentaires ne suffisent plus, de nombreux habitants sont réduits à se nourrir de chutes de cuir données par des fabricants de sandalesUne vidéo de Gail Borgia, journaliste malgache, montrant une famille se

Une vidéo de Gail Borgia, journaliste malgache, montrant une famille se nourrissant de peau de zébu a ému la toile. « Message à notre cher et beau président : savez-vous que certains habitants mangent des semelles de sandales en cuir de zébu (oui vous avez bien lu) car ils sont en train de mourir de faim ? Ils ramassent les déchets des cordonniers et les font cuire à l’eau et au sel. Ou alors les font griller mais c’est très très dur à avaler. Je pensais avoir touché le fond mais là nous creusons encore. C’est réel et c’est en 2021. Je vais de sidérations en sidérations… », a-t-elle écrit sur Facebook.

Immédiatement ces images qui ont été diffusées dans les journaux de France24 et TV5Monde ont été contestées par l’exécutif. Le gouverneur de la région d’Androy, comme l’ancienne directrice de la communication de la Présidence, Rinah Rakotomanga, ont dénoncé une manipulation grossière écrit Madagascar-Tribune ..

Des ravages liés au réchauffement climatique

La principale cause de la famine et des problèmes alimentaires qui touchent Madagascar est liée aux conditions climatiques locales. La rareté des pluies depuis quatre ans a rendu l'agriculture presque impossible. De plus, des tempêtes de sable ont transformé de vastes étendues de terres exploitables en friches. Ces ravages, liés au réchauffement climatique selon l'ONU, engendrent la pire sécheresse depuis 40 ans, déplore Amnesty International.

« Trois années consécutives de sécheresse ont gravement mis à mal les récoltes et l’accès à la nourriture, dans un contexte aujourd’hui marqué par la pandémie de Covid-19 », souligne également l'organisation Médecins sans frontières, qui intervient dans le pays. « Des chutes drastiques de production de l'ordre de 40 à 60% par rapport à la moyenne des cinq dernières années » ont touché les cultures principales de l'île comme le riz, le maïs ou le manioc, rappelait le 30 avril l'Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). La rareté des aliments de base sur les marchés fait aussi flamber les prix, soulignent les agences de l’ONU, rappelant qu’elles travaillent avec le gouvernement depuis l’an dernier pour faire face à cette famine

Le manque d'infrastructures en cause

Cette catastrophe humaine est aggravée par « des structures de santé faibles et un accès limité à l’eau ». Particulièrement grave cette année, le phénomène de famine n'est en effet pas nouveau à Madagascar. La Grande Ile a connu au moins 16 crises alimentaires depuis 1896. Au-delà des conditions climatiques , c'est aussi l'isolement de nombreux villages du sud du pays qui aggrave la situation. Certains hameaux sont à « un jour de marche » du centre de santé le plus proche, dénonce notamment Médecins du monde. Un grand plan de « 141 projets d'envergure » a été présenté par le président de la République, Andry Rajoelina, et comprend notamment des travaux dans les secteurs de l'agriculture et de l'accès à l'eau. Il a également annoncé sur Twitter le 21 juillet la signature de quatre accords avec la Banque mondiale. Parmi les fonds alloués à l'île, près de 170 millions d'euros sont dédiés au développement des infrastructures routières pour sortir les villages de l'enclavement.

Dans un premier temps, les populations pourront ainsi accéder plus facilement à l'aide internationale.




Simon Freeman pour DayNewsWorld

CRISE POLITIQUE, SOCIALE ET SANITAIRE

 EN TUNISIE

«Nous traversons les moments les plus délicats de l’histoire de la Tunisie ». C’est par ces mots que le président de la Tunisie, Kaïs Saïed a justifié vendredi 23 juillet au soir, sa reprise en main du pays, en s’octroyant le pouvoir exécutif. « Selon la Constitution, j’ai pris des décisions que nécessite la situation afin de sauver la Tunisie, l’État et le peuple tunisien », a dit le chef d’État, suscitant une vague d’enthousiasme dans les rues de Tunis et dans plusieurs grandes villes du pays. Le président de la République, Kaïs Saïed, a en outre décidé dimanche 25 juillet de geler les activités du Parlement, et a remercié le Premier ministre, Hichem Mechichi. Kaïs Saïed prend ainsi la tête du pouvoir exécutif « avec l'aide d'un gouvernement » dont il sera chargé de la composition, a-t-il précisé. Il récupère également la tête du parquet national.

L'article 80 de la constitution tunisienne

En reprenant la main sur l’exécutif, la présidence assure travailler conformément à la loi. Il utilise l'article 80 de la constitution tunisienne, qui prévoit cette possibilité en cas de « péril imminent » pour « la nation ou la sécurité ou l'indépendance du pays ». « Kaïs Saïed a indiqué avoir activé l’article 80 de la Constitution, selon lequel le président peut prendre les mesures nécessaires en cas de péril imminent menaçant les institutions et la nation », décrypte Aude-Annabelle Canesse, chercheuse spécialiste de la Tunisie au sein du CNRS.

Bras de fer avec Ennahdha: « un coup d’État  »?

Ces mesures, qui devraient être publiées sous forme de décret, ont cependant aussitôt provoqué la colère du parti parlementaire Ennahdha . Le parti proche des islamistes, Ennahdha, en effet, ne mâche pas ses mots après les annonces présidentielles. « Ce qu’a fait Saïed est un coup d’Etat que les militants du parti Ennahdha et le peuple tunisien sauront combattre », a assuré sur Facebook, selon des propos rapportés par le quotidien La Presse de Tunisie, le président du Parlement, Rached Ghannouchi. Il reproche d'ailleurs à Kais Saied de ne pas l'avoir consulté avant de prendre une telle décision, contrairement à ce que prévoit l'article 80 de la Constitution.

Dès lundi matin, des affrontements ont éclaté devant le Parlement tunisien entre des partisans du président et ceux de la formation d’inspiration islamiste. Rached Ghannouchi a débuté un sit-in devant la chambre lundi matin, en compagnie de sa vice-présidente, et de plusieurs autres députés du parti Ennahdha, précise La Presse de Tunisie. Ils voulaient pénétrer dans le Parlement, mais en ont été empêchés par l'armée, déployée sur site.

Une condition n' a pas été respectée

Les pleins pouvoirs peuvent être accordés au président après consultation du chef du gouvernement, du président de l’Assemblée des représentants du peuple et après avoir informé la Cour constitutionnelle. Une condition qui n’a pas été respectée, note l’universitaire. Et pour cause : aucun dirigeant n’a été informé. Surtout, « la Cour constitutionnelle n’a toujours pas été créée », rappelle-t-elle. « Si on ne peut pas parler directement de Coup d’État, ces décisions n’envoient pas de signaux très positifs pour la démocratie », glisse-t-elle.

Une jeune démocratie qui se cherche

En activant l'article 80 de la Constitution, Kais Saied veut mettre fin à l'instabilité dans le pays et au blocage politique permanent. Les désaccords entre président de la République et président du Parlement paralysaient la gestion du pays et les pouvoirs publics. Le Premier ministre, Hichem Mechichi, n'a été nommé qu'en septembre 2020. Il s'agissait alors du troisième chef du gouvernement en moins d'un an.

Si l'élection présidentielle de 2019 voit s'imposer Kaïs Saïed, un candidat indépendant, et plutôt progressiste, élu avec plus de 72% des voix, les élections législatives ne permettent pas de constituer une majorité absolue. «  C'est cette absence de majorité politique claire qui a nourri le blocage institutionnel », explique Béligh Nabli, chercheur associé au Centre de recherches internationales (Ceri) de Sciences Po.

« L'enjeu est véritablement de savoir qui exerce effectivement le pouvoir au sein d'un régime dont la nature est assez complexe notamment parce que la Constitution est récente, la démocratie jeune », poursuit Béligh Nabli.

En effet, le régime tunisien actuel n'est en place que depuis 2011 après que l'ex-président autocrate Ben Ali a été chassé du pouvoir lors de la révolution de Jasmin. La Constitution en vigueur est encore plus récente, adoptée en 2014. Elle prévoit un système parlementaire mixte, dans lequel le président de la République n'a que des prérogatives limitées, principalement dans les domaines de la diplomatie et de la sécurité. Ce coup de théâtre ébranle donc la jeune démocratie tunisienne. Avec cet événement, la jeune démocratie se cherche, « pour savoir si le régime politique tunisien est plutôt présidentiel ou parlementaire », analyse Béligh Nabli.

La crise politique, conséquence de la crise sanitaire

Les décisions de Kaïs Saïed surviennent après des manifestations de grande ampleur qui ont émaillé le pays dimanche, jour de la fête de la République. Dimanche, des Tunisiens exaspérés par les luttes de pouvoir et la gestion contestée de la crise sociale et sanitaire par le gouvernement, sont sortis dans la rue en dépit du couvre-feu à Tunis et dans plusieurs autres villes. Des locaux et symboles du parti Ennahdha ont été pris pour cible par les manifestants.

La grogne est aussi liée au manque d'anticipation et de coordination de l'exécutif face à la crise sanitaire, laissant la Tunisie à court d'oxygène.

Le pays, qui, en 2020, comptabilisait très peu de cas de Covid-19, enregistre aujourd’hui le taux de mortalité le plus élevé en Afrique et dans le monde arabe, selon l’Organisation mondiale de la santé. Avec près de 18 000 morts pour 12 millions d'habitants , la pandémie entraîne 150 à 200 décès par jour et asphyxie un système de santé déjà fragile. Si bien que les dons internationaux se sont multipliés ces derniers jours. Le pays a notamment connu trois ministres de la Santé différents depuis le début de la crise sanitaire.

Autant de difficultés que le président Kaïs Saïd entend désormais affronter, en se posant comme l’unique garant du pouvoir exécutif.




Jenny Chase pour DayNewsWorld

COVID UNE FLAMBEE DES CAS TRES INQUIETANTE

 EN AFRIQUE

La trajectoire des cas de Covid en Afrique est « très, très inquiétante », a estimé vendredi le responsable des situations d’urgence à l’OMS, avec la diffusion de variants plus contagieux et un taux de vaccination dangereusement bas.

Selon les données collectées par l’OMS, il y a eu en Afrique 116 500 infections nouvelles lors de la semaine arrêtée au 13 juin, soit 25 500 de plus que la semaine précédente.

Le docteur Ryan a souligné que vu dans son ensemble le continent ne semblait pas si mal loti, ne comptant que pour un peu plus de 5 % des nouveaux cas enregistrés dans le monde la semaine dernière et pour 2,2 % des décès. Mais dans certains pays les infections ont doublé et elles s’affichent en hausse de plus de 50 % dans d’autres.La troisième vague des cas de Covid-19 « s’amplifie et s’accélère » en Afrique avec les variants, avait déjà alerté jeudi le bureau de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le continent, en réclamant une augmentation de l’approvisionnement en vaccins.

Impact plus fort

Comme le Dr Matshidiso Moeti, directrice de l’OMS pour l’Afrique, le docteur Ryan a souligné que le continent est beaucoup plus vulnérable parce qu’il a reçu si peu de vaccins anti-Covid, quand l’Europe ou les États-Unis ont des taux de vaccinations qui leur permettent de revenir à une vie plus normale avec une baisse spectaculaire des infections et des décès.

1% de vaccinés

« La réalité crue c’est que dans une zone avec de multiples variants plus contagieux et qui ont potentiellement un impact plus fort, nous avons laissé de larges parts de la population et les populations vulnérables en Afrique privées de la protection des vaccins, alors que les systèmes de santé sont déjà fragiles », s’est indigné le docteur Ryan. « C’est le résultat d’une distribution inique des vaccins ».

C’est particulièrement vrai pour l’Afrique où seulement 1 % de la population est pleinement vaccinée. L’Afrique avait jusque-là été frappée moins durement par la pandémie que d’autres régions mais cela ne veut pas dire que cela restera le cas.

« Il est totalement prématuré de penser que la prochaine vague en Afrique sera juste une courte pluie et pas une tempête », a dit le médecin. « Je pense qu’il nous faut prendre ce qui se passe en Afrique très, très au sérieux ».




Carl Delsey pour DayNewsWorld

HISTOIRE D'AMITIE FRANCO-TCHADIENNE

EMMANUEL MACRON AUX OBSEQUES

DU PRESIDENT IDRISS DEBY

L’image aura beau faire très « Françafrique », comme le souligne le Parisien, Emmanuel Macron assistera ce vendredi matin à N’Djamena, avec le ministre du Quai d’Orsay Jean-Yves Le Drian, aux obsèques du « maréchal du Tchad », le président Idriss Déby Itno, tué au combat contre les rebelles du Fact au nord du pays , alors sur les lieux des combats pour commander les forces armées. « Idriss Déby, un « guerrier » avait vaincu avec ses pick-up Toyota la puissante armée du colonel libyen Kadhafi, et renversé l’incontrôlable président Hissène Habré. Aucun président français de la Ve n’a jamais manqué à cet allié essentiel en Afrique ».

Ce militaire de carrière venait tout juste d'être réélu pour un sixième mandat à la tête du Tchad lors de la présidentielle du 11 avril. Il avait reçu 79,32% des voix selon les résultats officiels provisoires dévoilés le 19 avril, alors que sa blessure n'avait pas encore été rendue publique. Un plébiscite, alors que près de 65% des électeurs s'étaient déplacés aux urnes.

Une opération à la frontière avec la Libye

Idriss Déby a été grièvement blessé en allant diriger lui-même, à 68 ans, les combats de son armée dans le nord du pays contre une colonne de rebelles infiltrés, comme souvent, depuis la Libye, à plusieurs centaines de kilomètres de N'Djamena. C'est là qu'il a été victime de tirs, plus tôt dans le week-end. « Il a pris la tête des opérations lors du combat héroïque mené contre les hordes terroristes venus de la Libye. Il a été blessé au cours des accrochages et a rendu l'âme une fois rapatrié à N'Djamena », a détaillé à la télévision d'Etat le porte-parole de l'armée, le général Azem Bermandoa Agouna. Le 19 avril, les forces tchadiennes avaient affirmé avoir tué 300 rebelles dans les combats à la frontière. Cinq militaires y avaient perdu la vie.

Une transition assurée par son fils

Après la mort du président tchadien Idriss Déby Itno, qui a dirigé pendant 30 ans son pays d'une main de fer, son fils le général Mahamat Idriss Déby est le nouvel homme fort du Tchad: il prend la tête d'une junte militaire et concentre tous les pouvoirs. Mahamat Idriss Déby, jeune général de l'armée tchadienne âgé de 37 ans, a dissous l'Assemblée nationale et le gouvernement. Il occupe désormais les fonctions de « président de la République, de chef de l'État et de chef suprême des Armées » selon la charte de transition. Ce général quatre étoiles de 37 ans, qui a fait ses preuves à la tête du contingent tchadien déployé en 2013 au Mali pour épauler l’intervention militaire française « Serval », avait été nommé par son père à la tête de la Direction générale des services de sécurité des institutions de l’Etat (DGSSIE), héritière de la garde présidentielle, corps d’élite le mieux équipé et le mieux organisé de l’armée tchadienne.

« Cela traduit tout de même une certaine continuité, puisque c'est un dirigeant militaire qui succède à un autre militaire, qui plus est de la même famille », réagit Caroline Roussy, chercheuse à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Et de continuer : « Que s'est-il vraiment passé ? On a très peu d'éléments sur les circonstances de sa mort. La transition a été réglée de manière extrêmement rapide, en même temps que l'annonce de sa mort. On peut se poser des questions.. »

Pour de nombreux opposants qui ont toujours été réprimés par le régime d'Idriss Déby, cette prise de pouvoir n'est cependant rien d'autre qu'un « coup d'État ».

« Un coup d'Etat institutionnel » pour l'opposition

Des voix s’élèvent déjà des rangs de l’opposition mais aussi de l’armée pour demander l’organisation d’un dialogue national et inclusif.

Une trentaine de partis d'opposition tchadiens ont dénoncé mercredi « un coup d'Etat institutionnel », et ont appelé « à l'instauration d'une transition dirigée par les civils (...) à travers un dialogue inclusif ». L'opposition a aussi appelé à « ne pas obéir aux décisions illégales, illégitimes et irrégulières prises par le Comité Militaire de Transition, notamment la charte de la transition et le couvre-feu ».

Les menaces pèsent donc de toutes parts sur le nouvel homme fort du régime. Un Zaghawa, comme son père. Un militaire de carrière, comme son père. Jeune, certes. Mais Idriss Déby était lui-même arrivé au pouvoir à 38 ans, à la tête d'une rébellion.

Avec la mort du président tchadien Idriss Déby Itno, mardi, la France perd un pilier de la lutte antiterroriste au Sahel. Alors que le Tchad est le plus grand contributeur de la force allié G5-Sahel, les spécialistes craignent que ses engagements militaires soient remis en question au moment où Paris envisage de réduire progressivement son empreinte militaire dans la région.

« La France perd un allié essentiel ».

C'est avec ces mots que la ministre française des Armées, Florence Parly, a réagi à la mort du président tchadien, Idriss Déby Itno, mardi 20 avril.

L'homme, qui a dirigé le pays d'une main de fer pendant trente ans, était un partenaire solide des Occidentaux, Paris en tête, dans la lutte contre le jihadisme au Sahel. La coopération militaire entre la France et le Tchad est ancienne. L'armée française y est présente de manière quasi permanente depuis l'indépendance du pays, en 1960.

L’avenir de l’opération Barkhane en jeu

Le Tchad est ainsi le premier pays à soutenir la France au Sahel pour l’opération « Serval », lancée la même année pour stopper la progression des groupes jihadistes vers le sud du Mali, devenue ensuite « Barkhane ».Une déstabilisation du pays, dangereuse pour la région, serait un scénario cauchemar pour la France aussi. L’avenir de l’opération Barkhane, dont le PC est installé à N’Djamena, serait en jeu. Au début de l’année, le Tchad a envoyé un bataillon de 1200 soldats très aguerris aux côtés de la force Barkhane contre les djihadistes dans la région des « trois frontières » (Mali-Niger-Burkina Faso).

« Le Tchad est donc un verrou stratégique entre des zones très instables, la Libye, le Soudan, la Centrafrique, le Sahel, Boko Haram, etc., énumère un militaire proche du dossier. Idriss Déby s’est toujours engagé personnellement et activement face à ces crises ».

« Un verrou stratégique entre des zones très instables »

Le Tchad est aussi l'un des piliers de la force conjointe du G5-Sahel – aussi composée de la Mauritanie, du Mali, du Burkina Faso et du Niger –, une coalition militaire qui appuie les militaires français depuis 2017. À lui seul, le pays fournit près d'un tiers des forces armées, 1 850 soldats sur les 6 000 déployés. Il est aussi le seul pays du G5 Sahel à avoir déployé un bataillon en dehors de ses frontières nationales, au Niger, dans la région dite des  « trois frontières »réputée pour servir de refuge aux groupes jihadistes sahéliens. Outre son implication au sein du G5-Sahel, le pays fournit le deuxième plus gros contingent au sein de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma). L'armée tchadienne une force moteur contre la menace djihadiste

Idriss Déby avait fait de l’armée tchadienne une force moteur contre la menace djihadiste dans la région du Sahel et du lac Tchad. Et pour le Nigeria, géant de 200 millions d’habitants, sa mort pourrait avoir de lourdes conséquences dans la lutte contre Boko Haram et contre le groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap). Si le Tchad sombre dans le chaos, ça aura des conséquences directes sur le Nigeria et le Niger. » Le Tchad sous Déby a été un rempart contre l’afflux de terroristes venant du Sahel vers la région du lac Tchad. Une période d’incertitude inquiétante s’ouvre avec la disparition subite d'Idriss Déby.

« Une période de flottement »

Or, ces engagements militaires tous azimuts pourraient être remis en question avec la mort du président Déby, notent les experts. La mort du président tchadien risque « d'introduire du flottement », confie Yvan Guichaoua, chercheur à l'université de Kent.

La succession à la tête du pouvoir au Tchad et la lutte contre les rebelles issus du nord auront également un impact direct sur la sécurité dans la région du lac Tchad. « Il est presque certain que nous allons assister à une bataille de succession » à N’Djamena, note le cabinet de conseil en risques nigérian SBM Intelligence dans un rapport publié cette semaine : « Cela signifie que les insurgés auront tout loisir de consolider leur base sur le lac et pourront se déplacer dans la zone pour attaquer l’armée nigériane.

La stabilité du pays menacée

Mardi, le CMT s’est bien engagé à organiser des élections « libres et démocratiques », mais à l’issue d’une « période de transition » de dix-huit mois. Ce conseil réunit, outre Mahamat Déby Itno, le socle de l’ancien système soit quinze généraux en tout. Intervenant à la télévision d’Etat, le porte-parole de l’armée, le général Azem Bermandoa Agouna, a promis que « de nouvelles institutions républicaines seront mises en place à l’issue de la transition par l’organisation d’élections libres, démocratiques et transparentes ».

Le nouvel homme fort du Tchad aura-t-il le loisir de mener jusqu’au bout cette transition ? Comment parviendra-t-il à maintenir l’unité d’un système qui se fissurait déjà malgré l’autorité et le charisme de son père ? La résurgence de rébellions anciennes et l’apparition de nouveaux groupes menacent en effet la stabilité du pays.

D'autant que le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (le FACT), après avoir annoncé la veille que ses hommes avaient opéré un repli tactique, le chef de la rébellion Mahamat Mahdi Ali a annoncé qu'il marchait sur la capitale.

 " Si l’ordre constitutionnel avait été respecté, nous nous serions arrêtés et aurions été prêts à discuter.

Mais là, toutes les institutions ont été dissoutes et nous ne reconnaissons pas le conseil militaire qui a été mis en place. Une succession assurée par le fils de Déby, c’est bonnet blanc et blanc bonnet ".




Garett Skyport pour DayNewsWorld

 EN JORDANIE VAGUE D'ARRESTATIONS

SUR FOND DE LUTTE DE POUVOIR

Selon le « Washington Post », le prince Hamza a été assigné à résidence après la découverte d'un « complot complexe et de grande envergure » contre le roi Abdallah II.

Ce complot « comprenait au moins un autre membre de la famille royale ainsi que des chefs tribaux et des membres de la direction de la sécurité du pays », a ajouté le quotidien américain en citant un haut responsable d’un service de renseignement du Moyen-Orient.

Dans un communiqué, le chef d’état-major jordanien, le général Youssef Huneiti, avait précisé que le prince Hamza avait été « appelé à arrêter des activités qui pourraient être utilisées pour porter atteinte à la stabilité et la sécurité du royaume » mais avait démenti son arrestation.

L’agence de presse officielle Petra a déclaré que les autorités avaient arrêté un ancien conseiller du roi, Bassem Awadallah, et un nombre indéterminé d’autres personnes pour « des raisons de sécurité ». « Personne n’est au-dessus de la loi. La sécurité et la stabilité de la Jordanie passent avant tout », écrivait le général Huneiti dans le communiqué. « Toutes les mesures qui ont été prises l’ont été dans le cadre de la loi et après une enquête approfondie », a-t-il ajouté.

Une « calomnie »

L’ancien prince héritier et demi-frère du roi Abdallah II de Jordanie, le prince Hamza Ben Hussein, a annoncé avoir été « assigné à résidence » dans son palais d’Amman, après avoir été accusé par l’armée d’activités contre « la sécurité du royaume ».

Dans une vidéo transmise à la BBC par son avocat, le prince Hamza a nié avoir pris part à un complot et a accusé les autorités de son pays de « corruption » et d’« incompétence ». Sa mère, la reine Noor, quatrième et dernière épouse de l’ancien roi Hussein, mort en 1999, a dénoncé sur Twitter, dimanche, une « calomnie » et affirmé « prier pour que la vérité et la justice l’emportent pour toutes les victimes innocentes » de ces arrestations.

« Je ne fais partie d’aucun complot ni d’aucune organisation malfaisante », s’est défendu le prince dans la vidéo, regrettant qu’il ne soit plus possible, selon lui, d’exprimer son opinion ou de critiquer les autorités « sans être intimidé, harcelé ou menacé ». Le pouvoir jordanien pense que « ses intérêts personnels, ses intérêts financiers, sa corruption est plus importante que la vie, la dignité et l’avenir des dix millions de personnes qui vivent ici », a encore accusé le prince Hamza.

Dépouillé de son titre

Hamza est le fils aîné du roi Hussein et de son épouse américaine, la reine Noor, née Lisa Halaby. Conformément au souhait de son père, mort en 1999, il avait été nommé prince héritier lorsque Abdallah était devenu roi. Mais en 2004, Abdallah l’avait dépouillé du titre et l’avait donné à son fils aîné Hussein.

Deux alliés de la Jordanie ont vite apporté leur soutien, samedi, au roi Abdallah II.

« Le roi Abdallah est un partenaire-clé des Etats-Unis, et il a tout notre soutien », a déclaré le porte-parole du département d’Etat américain, Ned Price. En Arabie saoudite, le palais royal a également fait part dans un tweet de « son appui total (…) aux décisions et mesures prises par le roi Abdallah II et le prince héritier Hussein pour sauvegarder la sécurité et la stabilité » dans le pays.

Le Qatar, le Koweït, Bahreïn et Oman, autres membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont apporté leur soutien dans des termes très similaires. Les riches pays du Golfe sont d’importants partenaires de la Jordanie qui dépend grandement de l’aide internationale. Par ailleurs, l’Egypte a exprimé sa « solidarité totale et son soutien au royaume jordanien hachémite représenté par sa majesté Abdallah II », selon le porte-parole de la présidence, Bassem Rady.

L’assignation à résidence du prince et les arrestations surviennent à quelques jours de la célébration du centenaire du royaume.

Le 11 avril 1921, le roi Abdallah, dirigeant du nouvel Etat de Transjordanie, avait formé son premier gouvernement, après la création de l’émirat en mars 1921, aux côtés de la Palestine pendant le mandat britannique.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

TERRORISME AU MOZAMBIQUE

  PALMA TOMBEE AUX MAINS DES DJIHADISTES

La petite ville de Palma, dans le Nord, est tombée aux mains des djihadistes du groupe Al-Shebab, après plusieurs jours d’affrontements avec l’armée.

Depuis samedi, l'extrême nord du Mozambique a basculé.

La ville portuaire de Palma est tombée aux mains d'un groupe djihadiste connu sous le nom de Ahlu Sunna wal Jamaa, ou

« Al-Shebab » ( c'est-à-dire « les jeunes » en arabe).

Cela fait trois ans que cette guérilla djihadiste met sous pression cette région frontalière avec la Tanzanie avec une montée en puissance.

Depuis août 2020, elle contrôle déjà le port stratégique de Mocimboa da Praia, crucial pour l'arrivée du matériel nécessaire aux installations gazières et qui n'a jamais été repris par les militaires mozambicains en dépit de plusieurs tentatives, ces djihadistes sont désormais maîtres d'une bonne partie de la zone côtière.

Violence inouïe et décapitations

L’attaque contre Palma cette ville du bord de l’océan Indien avait débuté mercredi 24 mars 2021. Mercredi, les groupes armés ont lancé une attaque d'envergure contre Palma, simultanément sur trois fronts, le jour même où Total annonçait la reprise des travaux du site d'exploitation gazière, censé être opérationnel en 2024. La ville est tombée entre leurs mains samedi, après trois jours de combats. Le nombre de victimes parmi les civils et les combattants reste inconnu.

Lundi 29 mars au matin, la ville de Palma était toujours plongée dans la violence de l' attaque des militants du groupe djihadiste Ahlu Sunna wal Jamaa, appelés « Al-Chabab ». Au soir du sixième jour de cette attaque, dimanche, le bilan devait déjà se monter à « plusieurs dizaines de victimes », selon un porte-parole de l’armée mozambicaine. Des témoins ont raconté à l'ONG Human Rights Watch qu'ils ont tiré « tous azimuts sur les gens et les bâtiments », laissant une traînée de corps dans les rues.

Un bilan incertain, des milliers d'habitants en fuite

Ce lundi 29 mars, plusieurs agences de l'ONU se sont réunies dans la matinée pour coordonner leurs efforts et organiser le transport vers des zones sûres de milliers de civils ayant fui la ville pour se réfugier dans les forêts et plages environnantes. Mais aussi, en masse, vers le site gazier piloté par Total. Selon une source participant aux opérations d'évacuation, il y aurait entre 6 000 et 10 000 personnes réfugiées à l'intérieur du site ou demandant à l'être, une situation compliquée à gérer d'autant que les travaux de la construction du site gazier, censé être opérationnel en 2024, sont à l'arrêt depuis plusieurs mois.

Les Shebabs terrorisent le nord du Mozambique

Tout a commencé en octobre 2017. Ce jour-là, une trentaine d'hommes armés lancent un raid à l'aube contre trois postes de police à Mocimboa da Praia, ville portuaire de la province de Cabo Delgado, frontalière de la Tanzanie, et à majorité musulmane. C'est le début d'une sanglante guérilla djihadiste qui continue à ravager la province, forçant à ce jour plus de 670 000 personnes à quitter leur foyer, selon l'ONU, et faisant au moins 2 600 morts, dont plus de la moitié de civils, selon l'ONG Acled.

Le mouvement serait né vers 2007, autour d'un groupe baptisé Ansaru-Sunna, qui construit de nouvelles mosquées adoptant un islam rigoriste, selon Éric Morier-Genoud, professeur d'histoire africaine à Belfast. Les autorités locales sous-estiment alors leur capacité de nuisance, qui se nourrit aussi des déçus de l'exportation gazière offshore, qui avant même d'avoir commencé, chasse des habitants de leurs villages et de leurs zones de pêche.Aujourd'hui, la péninsule d'Afungi, centre névralgique des installations gazières représentent l'un des plus gros investissements en Afrique auquel participe notamment le groupe français Total.

Les dirigeants de ces rebelles, surnommés localement « al-shebab », restent un mystère. Mais ils ont fait allégeance au groupe État islamique en 2019. Ils ont incendié de nombreux villages, après les avoir pillés, et pratiquent la décapitation à grande échelle pour terroriser la population. Ils enlèvent aussi jeunes gens et femmes pour grossir leurs rangs. Ils contrôlent une bonne partie de la zone côtière, y compris le port de Mocimboa da Praia, pris en août 2020.

Une armée débordée

Faiblement équipée et peu entraînée, l'armée a d'abord semblé dépassée, dans ce pays d'Afrique australe indépendant du Portugal depuis 1975. Le Mozambique a réussi sa transition démocratique il y a près de 30 ans, à l'issue d'une longue et sanglante guerre civile qui a duré une quinzaine d'années et fait un million de morts, jusqu'à un accord de paix en 1992.

Des milliers de soldats ont été déployés, aboutissant à une accalmie ces derniers mois, mais aussi à la préparation de nouvelles attaques. Les militaires sont « faiblement équipés », commentait Sergio Chichava, de l'université Eduardo Mondlane, à Maputo, et ils s'appuient sur « des armes d'un autre âge ». Washington a annoncé mi-mars l'envoi de forces spéciales américaines pour deux mois de formation. Les autorités ont fait appel à une société militaire privée sud-africaine, Dyck Advisory Group (DAG), pour appuyer les forces de sécurité mozambicaines, qui seraient aussi discrètement épaulées par des mercenaires russes, selon des observateurs.

L'organisation État islamique a revendiqué lundi 29 mars, par le biais de son agence de propagande, l'attaque des derniers jours contre la ville de Palma, dans le nord du Mozambique, a annoncé le service de surveillance des sites Internet islamistes Site.

La prise de la ville de Palma par des terroristes islamistes samedi démontre l'ampleur des défis sécuritaires qui attendent le Mozambique.




Alize Marion pour DayNewsWorld

LE CANAL DE SUEZ BLOQUE

PAR LE PORTE-CONTENEUR « EVER GIVEN »

L’« Ever-Given », battant pavillon panaméen, s’est mis mardi 23 mars 2021 en travers sur le canal de Suez, voie d’eau essentielle au commerce entre l’Asie et l’Europe. Le porte-conteneurs bloquait encore jeudi 25 mars 2021 au matin l’une des routes commerciales les plus empruntées au monde.Venant de Chine, le navire Ever Given faisait route vers les Pays-Bas mercredi.

L’Autorité du canal de Suez (SCA) a déclaré que le navire avait perdu le contrôle à cause de vents violents atteignant 74 km/h et d’une tempête de sable, courante en Egypte à cette époque de l’année.Selon Bernhard Schulte Shipmanagement (BSM), la compagnie basée à Singapour qui assure la gestion technique du navire, les 25 membres d’équipage sont sains et saufs. Aucune pollution ni dommage sur la cargaison du navire n’ont été signalés.

Et l’opération de déblocage pourrait prendre des semaines.

La société japonaise Shoei Kisen Kaisha, propriétaire du porte-conteneurs, a annoncé ce jeudi qu’elle travaillait avec les autorités du canal pour la remise à flot, mais que l’opération était « extrêmement difficile ». . Selon son exploitant, la compagnie de transport taïwanaise Evergreen Marine Corp, L’Ever-Given, qui se rendait de Yantian, en Chine, à Rotterdam, est un des géants des mers, avec ses 400 mètres de longueur, haut comme un immeuble de 20 étages, et une largeur de 59 mètres transportant quelque 22 000 containers de 20 pieds. Certains experts pensent qu’il faudra décharger les 20.000 conteneurs qu’il transporte pour pouvoir débloquer le navire.

Huit remorqueurs sont engagés dans la course contre la montre pour déplacer le navire de 400 mètres de long, explique le Guardian. Des dragues nettoient le sable et la boue autour du navire, a déclaré Bernhard Schulte Shipmanagement, directeur technique de l’Ever Given. Des creuseurs sur la berge ont également creusé la partie avant.

Le canal de Suez dans le commerce maritime

Inauguré en 1869, le canal a depuis connu plusieurs phases d’agrandissement et de modernisation afin d’accompagner les évolutions du commerce maritime. En 2015, le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, avait inauguré un élargissement du canal moyennant 8 milliards de dollars d’investissement, faisant gagner six heures sur le temps de trajet. Trait d’union entre l’Asie et l’Europe, il permet de réduire drastiquement les distances commerciales : 6.000 km de moins entre Singapour et Rotterdam par exemple, soit une à deux semaines de temps de trajet gagné, par rapport au contournement de l’Afrique.

Dix jours supplémentaires

La seule possibilité pour relier l’Europe à l’Asie ou au Moyen-Orient consiste à mettre le cap vers Bonne-Espérance, à la pointe sud de l’Afrique, soit un détour d’environ 9 000 km et une dizaine de jours de voyage supplémentaires. Le blocage du canal de Suez risque de ralentir un commerce maritime déjà en sous-capacité pour répondre à la demande, avec des prix du fret qui ont été multipliés par 6 ou 8 en quelques mois. Ce point de passage stratégique concentre à lui seul entre 10 % et 12 % du volume du commerce mondial chaque année, un chiffre qui suit la hausse des échanges commerciaux entre l’Asie et l’Europe. En 2019, environ 50 navires par jour sont passés par cette voie, représentant près d’un tiers du trafic mondial de porte-conteneurs.

Selon les décomptes de l’agence Clipper Data, plus de 70 navires attendaient mercredi soir de pouvoir passer par le canal de 193 kilomètres de long qui relie la mer Rouge à la mer Méditerranée. Ils seraient 165 selon la revue Lloyd’s List, spécialisée dans le transport maritime.

Les cours du pétrole ont bondi de presque 6 % dans la seule journée de mercredi, portés par les craintes sur l’approvisionnement en or noir. Selon une note de l’agence américaine de l’énergie datant de juillet 2019, 9 % des produits pétroliers transportés en mer transitent par le canal de Suez et l’oléoduc Sumed, situé à proximité

.« Le canal de Suez prend de l’importance pour le transport de produits pétroliers depuis la Russie et les Etats-Unis vers l’Asie », notait l’agence gouvernementale américaine en 2019.




Paul Emison pour DayNewsWorld

LE SENEGAL UN PAYS SOUS TENSION

Ousmane Sonko, dont l’arrestation et l’inculpation avaient mis le feu aux poudres, a été placé lundi sous contrôle judiciaire et remis en liberté.

Mais le principal opposant au président Macky Sall est toujours sous le coup d’une accusation de viols qu’il dément, accusant à son tour le pouvoir de vouloir l’empêcher de se représenter à la présidentielle de 2024.

La justice sénégalaise a donc lâché du lest en libérant sous caution Ousmane Sonko, le principal opposant au président Macky Sall.

Mais le pays reste sous tension.

Scènes de guérilla urbaine dans de nombreux quartiers de Dakar mais aussi dans d’autres villes du pays, sièges de médias accusés de proximité avec le pouvoir saccagés, magasins pillés, stations-services détruites, voitures calcinées depuis plusieurs jours… L’expression inouïe d’une violence si rare habituellement révèle de multiples malaises dans un pays habituellement considéré comme un îlot de stabilité en Afrique de l'Ouest.

Depuis des mois, il y a un ras-le-bol généralisé dans la société sénégalaise. Le chômage des jeunes atteint des sommets, l'économie du pays a été très durement touché par le coronavirus. Les émeutes sont le résultat de toutes ces colères mises bout à bout.

Après plusieurs jours de colère violente, plusieurs morts et une mobilisation anti-régime qui dépasse l'affaire Sonko, le Mouvement de défense de la démocratie (M2D) au Sénégal appelle à suspendre les manifestations. Le mouvement regroupe des partis d’opposition, dont le Pastef d’Ousmane Sonko, ainsi que des mouvements comme Y’en a Marre.

Le M2D souhaite donc une pause avant d'en dire plus sur la suite. Un appel à suspendre les manifestations prévues jusqu’à demain. Le mouvement doit tenir une conférence de presse à 17h au siège du parti Pastef pour se prononcer sur « la suite de la lutte ».

Dans son communiqué, le mouvement ne précise pas les raisons de cet appel à suspendre la mobilisation, mais il annonce qu’il réaffirmera « ses exigences dont la libération immédiate, et sans conditions de tous les prisonniers politiques ».

Le mouvement annoncera aussi « un nouveau mot d’ordre concernant la date, le lieu et la forme des prochaines manifestations ».

C'est un nouveau développement, alors que lundi Ousmane Sonko avait appelé à poursuivre la mobilisation de manière pacifique. Dans sa déclaration, l’opposant s’en est pris au président Macky Sall, qu’il accuse d’avoir « trahi le peuple sénégalais ». Pour lui, le chef de l’État « n’est plus légitime » pour diriger le pays. « La révolution est en marche [...], la peur a changé de camp », disait-il. Et il a appelé le chef de l’État à clarifier ses intentions pour la prochaine présidentielle de 2024, à lever le doute sur une éventuelle candidature à un 3e mandat.

Un « appel au calme et à la retenue » du président Sall

Le président Macky Sall s’est, lui aussi, exprimé dans la soirée. Sa déclaration était très attendue après les troubles de ces derniers jours. Il a lancé un « appel au calme et à la retenue ». Dans un message à la Nation diffusé à la télévision nationale d’un peu plus de dix minutes, le chef de l’État a plaidé pour l’apaisement, « le dialogue et la concertation ». Il assure avoir « compris [...] les inquiétudes et préoccupations des jeunes ».

« La colère exprimée ces derniers jours est aussi liée à l’impact d’une crise économique aggravée par la pandémie de Covid-19 », a dit le chef de l’État.

Il promet une réorientation budgétaire pour répondre aux besoins de la jeunesse en matière de formation et d’emploi.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

TROIS SOLDATS FRANCAIS TUES EN OPERATION

AU MALI

Trois soldats français ont été tués en opération au Mali lundi, alors que leur véhicule blindé a été atteint par un engin explosif dans la région de Hombori, a annoncé l'Elysée. L'explosion n'a laissé aucune chance aux soldats. Ces mines artisanales se déclenchent sous la pression d'un véhicule ou par télécommande.

Les décès de ces trois soldats appartenant au 1er régiment de chasseurs de Thierville-sur-Meuse (Meuse) portent à 47 le nombre de soldats français tués dans l'opération Serval.

Il s'agit du brigadier-chef Tanerii Mauri, du chasseur de 1ère classe Quentin Pauchet et du chasseur de 1ère classe Dorian Issakhanian.

Dans un communiqué, le Président de la République Emmanuel Macron a fait part de sa « très grande émotion ».ll a salué « avec le plus grand respect la mémoire de ces militaires, morts pour la France dans l'accomplissement de leur mission ». Il « exprime son entière confiance aux militaires français déployés au Sahel, salue leur courage et rappelle la détermination de la France à poursuivre la lutte contre le terrorisme ».

Composée de 5100 hommes, la force Barkhane opère depuis 2014. Son objectif est de permettre aux forces armées du Sahel de faire face à la menace djihadiste.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, à la faveur de la déroute de l'armée face à la rébellion à dominante touareg, d'abord alliée à ces groupes, qui l'ont ensuite évincée.

Les jihadistes en ont été en grande partie chassés ou dispersés à la suite du lancement en janvier 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire, qui se poursuit toujours.

Cependant les violences jihadistes ont non seulement persisté, mais se sont propagées du nord vers le centre du Mali, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires ayant fait des centaines de morts.




Britney Delsey pour DayNewsWorld

QUEL BILAN

DIX ANS APRES LES PRINTEMPS ARABES ?

Il y a dix ans, le monde arabe allait vivre une série de révoltes populaires improbables, un puissant souffle de liberté qui dura des mois, avant des lendemains qui déchantent. Popularisés et référencés dans les livres d'histoire sous le nom de « Printemps arabes », les soulèvements de la fin d'année 2010 ont conduit à des résultats disparates, souvent décevants.

De la Tunisie au Yémen en passant par l'Égypte, la Libye ou la Syrie, les manifestations populaires, massives, ont été suivies au mieux de réformes précaires, au pire d'un retour à un ordre autoritaire, voire à d'interminables conflits armés.

Malgré ces revers, la flamme de ce mouvement pro-démocratie ne s'est pas éteinte, comme en témoigne la deuxième série de soulèvements huit ans plus tard au Soudan, en Algérie, en Irak, au Liban.

L'acte désespéré de Mohamed Bouazizi

Le 17 décembre 2010, le suicide d'un petit vendeur ambulant de Tunis déclenchait le Printemps arabe, une vague de révolte inattendue et sans précédent en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.

Tout commence le 17 décembre 2010, lorsqu'un jeune vendeur ambulant, Mohamed Bouazizi, excédé par le harcèlement policier, s'immole par le feu devant le gouvernorat de la petite ville défavorisée de Sidi Bouzid, dans le centre de la Tunisie.

Le geste de ce jeune diplômé n'est pas une première, mais son acte désespéré libère une rage jamais vue en Tunisie. Son sort tragique se répand sur les réseaux sociaux naissants. Mohamed Bouazizi décède de ses blessures le 4 janvier 2011, alors que la contestation contre le régime du président tunisien Zine el Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis vingt-trois ans, s'est étendue comme une traînée de poudre.

Dix jours plus tard, Ben Ali devient le premier despote arabe contraint de fuir sous la pression de la rue. Exilé en Arabie saoudite, il y mourra dans l'indifférence en 2019. Dans les semaines suivant sa chute, des manifestations pro-démocratie éclatent en Égypte, en Libye, au Yémen...

À partir du 25 janvier, la rage exprimée dans les rues du Caire, la plus grande ville arabe, donne au phénomène le nom de « Printemps arabe ». Le monde regarde, interloqué, tandis que des centaines de milliers de personnes défilent pour exiger le départ du président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 1981.

L'espoir et l'euphorie renvoyés par ces images relayées en boucle sur les chaînes d'informations chassent un temps le fatalisme de la vie politique du Moyen-Orient.

« Dégage! »

D'inspiration tunisienne, une interjection – « Dégage! » (« irhal »!) – et un slogan – « Le peuple veut la chute du régime » (« Al-chaab yourid iskat al-nidham ») – déferlent un peu partout, renforçant le sentiment d'une destinée régionale commune.

Poussées par une soudaine colère devant le chômage, la corruption, la kleptocratie, le coût de la vie, puis, s'enhardissant, l'absence de libertés personnelles et civiles, des foules immenses ont attaqué, et parfois emporté aux cris de « Dégage » et « le peuple veut la chute du régime », des pouvoirs « militaro-mafiosés ».

Ces paroles résument le puissant désir de changement et de liberté parmi des dizaines de millions d'Arabes. C'est le cri d'une génération qui ignorait jusque-là ses propres capacités. Érigé en incantation à force d'être répété, il libère un temps les peuples de leurs peurs.Un nouveau paradigme émerge au Moyen-Orient, basé sur une prise de conscience collective que les tyrans ne sont pas invincibles et que les changements peuvent venir de l'intérieur, et pas seulement du jeu géopolitique mondial.

Ce « printemps arabe », en allusion, notamment, au « printemps des peuples » européens de 1848, a obtenu en deux mois, pacifiquement et avec l'appui in extremis de l'armée, la chute des présidents Ben Ali, en Tunisie, et Hosni Moubarak , en Egypte . Puis une insurrection a suscité la répression sanglante du régime de Mouammar Kadhafi, suscitant l'intervention des armées britannique et française et l'élimination du recordman de longévité des tyrans du globe.Par effet domino, la révolte s'est propagée au Yémen, où le président Ali Abdallah Saleh est tombé fin 2011, et en Syrie.

La contestation a toutefois à peine effleuré les autres pays arabes, l'Algérie, « vaccinée » par le souvenir de la guerre civile, le Maroc ou la Jordanie, qui ont su accorder à temps des concessions politiques mineures, la Mauritanie, le Soudan, qui ont réprimé les manifestations. L'Arabie saoudite a « acheté » la contestation avec l'argent du pétrole et sauvé, manu militari, le régime de Bahreïn.

« Hiver arabe »

Mais le « Printemps » tant attendu fera long feu. Le retour de flamme a été redoutable dans les cinq pays où le « printemps » a clairement visé le renversement du régime, sans doute en raison du manque de tradition démocratique ou d' Etat de droit de la région. Sans oublier le poids des baronnies ethniques et du religieux.

Cette expression a en tout cas vite donné lieu à une expression inverse, mise en avant dans l'ouvrage de l'Américain Noah Feldman :  « Arab Winter » (« L'hiver arabe »). À l'exception de la Tunisie, le vide créé par la chute de régimes vilipendés n'a pas été comblé par les réformes démocratiques réclamées par la rue. Pire, il a parfois donné lieu à des conflits armés.

Ces printemps arabes ont abouti à une seule transition démocratique, en Tunisie ; une révolution sans transition en Libye ; un putschiste contre-révolutionnaire en Égypte ; une transition avortée au Yémen ; et une guerre civile de liquidation en Syrie.

En Égypte, l'élection en 2012 de Mohamed Morsi, un islamiste dont le programme se heurte à l'opposition farouche d'une partie des contestataires, ouvre la voie à son renversement, l'année suivante, par l'armée. Et à une répression sanglante.Le maréchal Abdel Fattah al-Sissi rétablit un régime au moins aussi autoritaire que celui de Moubarak, s'érigeant en rempart contre l'islamisme sous l'œil bienveillant d'un Occident déboussolé et dépassé.

En Libye, les révolutionnaires se sont divisés en une myriade de groupes dans un pays plus que jamais fragmenté et sujet aux ingérences étrangères. Le Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique, s'est engouffré dans un conflit civil aux ramifications régionales.

Mais la tombe du Printemps arabe restera la Syrie, où les manifestations pro-démocratie ont mué en un impitoyable conflit avec plus de 380 000 morts et des millions de déplacés. Ici, la tournure des événements et l'inaction internationale ouvrent les portes d'un autre enfer : la répression sans fin, la haine confessionnelle qui se répand, un terreau où les jihadistes de Syrie et d'ailleurs prospèrent. L'expansion des jihadistes atteint son point d'orgue avec la proclamation en 2014 par le groupe État islamique (EI) d'un « califat » à cheval entre la Syrie et l'Irak, presque aussi vaste que la Grande-Bretagne.

Implication des Occidentaux et antiterrorisme

Sont impliqués désormais à divers titres dans le conflit libyen les Occidentaux, l'Egypte, les Emirats arabes unis, la Turquie et la Russie, tandis qu'en Syrie sont intervenues militairement, plus ou moins franchement, absolument toutes les puissances régionales et les grandes puissances mondiales, sauf la Chine. Ces guerres civiles ont aussi favorisé des flux de réfugiés vers l'Europe à l'origine d'une crise migratoire depuis 2015.

De plus la violence extrême des exactions, propagées sur les réseaux sociaux, la capacité de l'EI à attirer des milliers de combattants d'Europe et d'ailleurs et les vagues d'attentats dans le monde entier ont fini d'éteindre en Occident le regard enthousiaste des débuts.

L'attention du monde se focalise sur la lutte antiterroriste plutôt que sur la fin de régimes autocratiques qui ne tardent pas opportunément à se présenter, de nouveau, comme le dernier rempart contre l'islamisme radical.

La Tunisie, « exception du phénomène régional qu'elle a engendré »

À ce titre, la « Révolution du jasmin » en Tunisie, bien que tourmentée, reste l'histoire à succès. L'effusion de sang et les profondes divisions y ont été contenues, le mouvement d'inspiration islamiste Ennahdha, principale force politique du pays, a privilégié le consensus pour mener la transition. « Contrastant avec l'échec en Égypte et le désastre en Syrie, la Tunisie apparaît comme l'exception du phénomène régional qu'elle a engendré », écrit Noah Feldman dans L'hiver arabe.

Mais, là aussi, l'histoire reste inachevée et pour les 11 millions de Tunisiens, les dividendes de la révolte ne sont pas au rendez-vous. Ben Ali est parti, le pays est resté debout, mais la situation économique, un des principaux catalyseurs de la révolte, reste médiocre

Deuxième vague de manifestations en 2018 et la belle surprise du Soudan

Depuis 2018, une deuxième vague de manifestations contre les pouvoirs en place au Soudan, en Algérie, en Irak et au Liban a ravivé les espoirs et semblé prouver la pérennité de l'esprit de 2011 au sein de la jeunesse arabe.

Certes, il a fallu presque dix ans d'infusion après le Printemps arabe, durant lequel des tentatives de contestation avaient été vite réprimées, pour que le Soudan ne renverse à son tour son dictateur, Omar el-Bechir, à la tête d'un régime islamiste depuis trente ans. Mais le résultat, après six mois de désobéissance civile ponctuée par un coup d'Etat semble, pour l'instant, à la hauteur de l'attente. Le gouvernement issu des événements du printemps 2019 mi-civil mi-militaire, assure une transition convaincante sur le plan politique, malgré quelques déceptions et manifestations. Washington a retiré, lundi, le pays de la liste de ceux soutenant le terrorisme.

Des pays, non touchés en 2011, sont loin d’avoir épuisé leurs dynamiques révolutionnaires.

La jeunesse est en effet une génération qui a vécu une expérience humaine unique, qui a appris que libertés individuelle et collective étaient étroitement liées, et revendique une souveraineté populaire.

Elle ne se laissera plus jamais faire, et même dans les pays où l’on a l’impression que plus rien ne se passe, ça bouillonne sous la chape de plomb.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

OPERATION BARKHANE

PLUS DE 50 DJIHADISTES TUES AU MALI

Une opération d'envergure vient de se dérouler au Mali contre le terrorisme.

Comme l'a révélé lundi la ministre française des Armées, Florence Parly, qui a rencontré à Bamako les autorités de transition maliennes, plus de 50 djihadistes ont été tués le 30 octobre 2020, lors d'une opération conduite par la force Barkhane près de la frontière Burkinabée.

Quatre djihadistes ont aussi été fait prisonniers et du matériel et de l'armement ont été confisqués.

« Cette action, qui est une action d'opportunité, porte un coup significatif à un groupe terroriste afilié à Al Kaida, une katiba (unité combattante, ndlr) d'Ansarul Islam, près de la frontière avec le Burkina Faso », a détaillé la ministre.

Selon elle, l'armée française a repéré une importante colonne de combattants à moto, qui se sont « ensuite groupées et dissimulées sous les arbres. Barkhane a immédiatement déclenché l'opération ».

Cette action s'inscrit dans le cadre d'une campagne menée par l'opération Barkhane depuis le début du mois d'octobre dans la zone dite « des trois frontières », entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso.

Composée de 5100 hommes, la force Barkhane opère depuis 2014. Son objectif est de permettre aux forces armées du Sahel de faire face à la menace djihadiste.




Alize Marion pour DayNewsWorld

QUE DEVIENNENT LES OTAGES SOPHIE PETRONIN ET SOUMAILA CISSE AU MALI

 AVEC LA LIBERATION DE DJIHADISTES ?

Le porte-parole du gouvernement a refusé de commenter les rumeurs d’une libération prochaine de l’otage bordelaise, évoquant un sujet « extrêmement sensible ».

Un développement significatif semblait en effet se profiler ce mardi 6 octobre au Mali dans les efforts pour la libération de la dernière otage française dans le monde, Sophie Pétronin, et celle de l’une des plus hautes personnalités politiques maliennes, Soumaïla Cissé.

La Bordelaise Sophie Pétronin a été enlevée le 24 décembre 2016 par des hommes armés à Gao (nord du Mali), où elle dirigeait depuis des années une organisation d’aide à l’enfance. Elle est supposée avoir été retenue, avec Soumaïla Cissé, ancien ministre, candidat à la présidentielle et chef de l’opposition au Mali, par des groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda.

La dernière otage française dans le monde, Sophie Pétronin, et celle de l’une des plus hautes personnalités politiques maliennes, Soumaïla Cissé, seraient imminentes. La famille de Sophie Pétronin a annoncé tard ce mardi 6 octobre sa libération. Mais les autorités françaises n’avaient toujours pas confirmé l’information ce mercredi.

Plus d’une centaine de djihadistes ont été libérés de prison au Mali depuis ce week-end pour obtenir la libération des otages. Le fils de Sophie Pétronin, Sébastien Chadaud, arrivé mardi à Bamako, demeure sans nouvelle.

Une trentaine de jihadistes ont encore été sortis de prison lundi 5 et mardi 6 octobre, après plus d’une centaine pendant le week-end, en relation avec les tentatives pour obtenir la libération de Sophie Pétronin et Soumaïla Cissé, qui seraient détenus par des islamistes armés, ont indiqué des sources proches des tractations s’exprimant sous le couvert de l’anonymat compte tenu de la sensibilité du dossier.

Les autorités françaises et maliennes observent un silence total sur les mouvements qui seraient en cours.

Sophie Pétronin est apparue dans des vidéos diffusées en 2017 et 2018 par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), alliance de groupes jihadistes affiliée à Al-Qaïda. La dernière où on la voit autrement qu’en photo, publiée mi-juin 2018, la montre très fatiguée, le visage émacié, en appelant au président français Emmanuel Macron. Dans un document ultérieur, une photo la montre alitée. Les images de l’otage n’ont cessé d’alarmer la famille qui la disait malade et craignait pour sa vie. Les proches se sont mobilisés sans désemparer pour sa libération, pressant à différentes reprises le président Emmanuel Macron et le gouvernement français ne pas oublier Sophie Pétronin et d’accepter de négocier avec les ravisseurs. Emmanuel Macron a assuré plusieurs fois que les services français travaillaient à sa libération « sans relâche », mais dans la discrétion.

Soumaïla Cissé, pour sa part, deuxième à trois reprises de l’élection présidentielle, a été kidnappé le 25 mars alors qu’il était en campagne législative dans la région de Tombouctou (nord-ouest). À défaut de preuve formelle, les soupçons pèsent sur le groupe jihadiste d’Amadou Koufa, actif dans le centre du Mali et affilié à Al-Qaïda.

Soumaïla Cissé est la personnalité nationale la plus éminente kidnappée au Mali depuis que les rébellions indépendantistes et jihadistes de 2012 ont plongé le pays dans une crise sécuritaire profonde.

Formation d'un gouvernement et sanctions levées au Mali

La spirale des violences a causé, avec les tensions intercommunautaires, des milliers de morts civils et militaires, malgré le déploiement de forces françaises et internationales, et s’est propagée au Burkino Faso et au Niger voisins.

Le sort de Soumaïla Cissé a constitué un des cris de ralliement de la contestation de plusieurs mois contre l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta. Ce dernier a fini par être renversé par un putsch le 18 août. Les colonels qui l’ont déposé contrôlent la transition politique qu’ils ont eux-mêmes organisée et qui doit ramener les civils au pouvoir sous 18 mois.

Après la formation d’un gouvernement lundi, dans lequel les militaires conservent des postes stratégiques, les Etats ouest-africains ont salué mardi les « avancées notables vers la normalisation constitutionnelle » et décidé de lever les sanctions qu’ils avaient imposées au Mali après le coup d’État.

Au moins huit autres otages occidentaux resteraient détenus au Sahel.




Alize Marion pour DayNewsWorld

COUP D'ETAT MILITAIRE  ET  DEMISSION

DU PRESIDENT DANS UN MALI EN PROIE

A UNE INSTABILITE CHRONIQUE

Après des mois de troubles, la catastrophe redoutée est survenue. Au Mali, la mutinerie de militaires s'est transformée mardi en coup d'Etat militaire, amenant le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), au pouvoir depuis 2013, à annoncer sa démission

Au Mali, la mutinerie qui a éclaté mardi matin dans la garnison de Kati, à la sortie de la capitale Bamako, s'est muée en putsch. Après avoir pris le contrôle de leur camp, les mutins se sont ensuite dirigés en convoi vers le centre de la capitale, acclamés par des manifestants. La situation a basculé après l'arrestation en fin d'après-midi du président Ibrahim Boubacar Keïta, en compagnie de son Premier ministre Boubou Cissé. Emmené dans le camp militaire, « IBK » est apparu vers minuit sur la télévision publique ORTM pour annoncer sa démission, celle de son gouvernement et la dissolution de l'Assemblée nationale. « Et avec toutes les conséquences de droit : la dissolution de l’Assemblée nationale et celle du gouvernement », ajoute-t-il. Dans ces conditions extraordinaires, le chef de l'Etat déchu a toutefois tenu à « remercier le peuple malien de son accompagnement au long de ces longues années et la chaleur de son affection ».

Les militaires qui ont pris le pouvoir ont affirmé vouloir mettre en place une « transition politique civile ». Les militaires assurent que « tous les accords passés seront respectés »" , réaffirmant leur attachement au processus d’Alger, l’accord de paix signé en 2015 entre Bamako et les groupes armés du nord du pays.Ces événements interviennent alors que le pays traverse une grave crise politique depuis plusieurs mois

Un mouvement de contestation né des élections du printemps.

Le coup d'Etat au Mali et l'arrestation du président ont été unanimement condamnés par la communauté internationale, de l'ONU à la Communauté des Etats ouest-africains en passant par la France, qui a déployé 5.100 militaires au Sahel - et en particulier dans ce pays - dans le cadre de l'opération antidjihadiste Barkhane.

Le Mali en proie à une instabilité institutionnelle chronique

La démission d'Ibrahim Boubacar Keïta est la conclusion de la contestation née des élections du printemps. Organisées en mars-avril malgré l'épidémie liée au coronavirus, les législatives ont offert une victoire en demi-teinte au camp présidentiel, sorti affaibli du scrutin. Le contexte était alors déjà lourd puisque le chef de l'opposition, Soumaïla Cissé, a été enlevé juste avant le premier tour. La situation s'est envenimée avec l’invalidation d’une trentaine de résultats des législatives de mars-avril par la Cour constitutionnelle, dont une dizaine en faveur de la majorité du président Keïta.

Une manifestation très suivie le 5 juin a contribué à lancer le mouvement de contestation, emmené par une coalition hétéroclite d'opposants, de responsables religieux et de personnalités de la société civile : c’est le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces patriotiques du Mali (M5-RFP), qui mène depuis juin la plus importante contestation du pouvoir depuis le coup d’État de 2012.Le week-end du 10 juillet, une manifestation à l’appel du Mouvement du 5 juin avait dégénéré en trois jours de troubles meurtriers.

IBK se voyait plus largement reprocher son impuissance face à l'insécurité du pays, son marasme économique, et des pratiques de corruption et de népotisme liées à sa gouvernance. La crise politique s'est ensuite accentuée ces deux derniers mois, malgré des gestes d'ouverture du président menacé. Des troubles civils ont fait en juillet plusieurs morts et la médiation menée cet été par l'ex-président nigérian Goodluck Jonathan n'a rien changé à la volonté des manifestants de réclamer le départ du dirigeant.

Le Mali cible d'attaques djihadistes récurrentes.

Le Mali est en outre confronté depuis des années aux attaques jihadistes, auxquelles se mêlent des heurts intercommunautaires. Le pays africain, indépendant de la France depuis 1960, est familier des coups d'Etat. Son premier président, Modibo Keïta, a été renversé en 1968 par le militaire Moussa Traoré, renversé à son tour en 1991 par Amadou Toumani Touré dit  « ATT ». Ce dernier, une fois revenu au pouvoir après une transition démocratique, fut lui-même destitué en 2012 par le putsch du capitaine Amadou Haya Sanogo, peu après l'offensive de rebelles dans le Nord du pays qui ont fini par être évincés par des groupes djihadistes. IBK, lui, était au pouvoir depuis la présidentielle de 2013, après la reprise du territoire par les forces françaises lors de l'opération Serval.

Depuis, la situation s'est détériorée sur le plan sécuritaire. Malgré l'appui français de la force Barkhane, l'armée malienne a subi des défaites face à des groupes touareg et arabes et a été victime de nouvelles attaques djihadistes. Les attentats se sont multipliés dans le pays, revendiqués par une nouvelle coalition terroriste appelée « Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans » (GSIM) ou son concurrent, l'État islamique dans le Grand Sahara. Du nord du Mali les violences se sont déplacées vers le centre du pays et ont débordé au Burkina Faso et au Niger. C'est au nom du « chaos, de l'anarchie et de l'insécurité »que le porte-parole des militaires putschistes, Ismaël Wagué, a notamment justifié la nuit dernière le renversement du pouvoir malien.

Ce chef d'état-major adjoint de l'armée de l'air a assuré que la junte ne « tenait pas au pouvoir » mais « à la stabilité du pays » et promettait d'organiser de nouvelles élections générales dans des « délais raisonnables »

Le coup d'Etat a été unanimement condamné. A la demande de la France et du Niger, qui préside actuellement la Cedeao, le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir en urgence, mercredi 19 août, pour examiner la situation au Mali.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

HUIT MORTS DONT PLUSIEURS FRANCAIS

DANS UN ATTENTAT AU NIGER

Huit personnes, dont plusieurs Français membres d'une ONG, sont mortes lors d'une attaque au Niger. Selon une source proche des services de l'environnement nigériens, l’attaque est survenue ce dimanche 9 août 2020 à 11h30 heure locale.

Les victimes ont été tuées par des hommes armés venus à motos dans la zone de Kouré au Niger. La plupart ont été abattues par balles et une femme qui a réussi à s'enfuir a été rattrapée et égorgée.

Un chargeur vidé de ses cartouches a été retrouvé sur place. Selon nos informations, des militaires de Barkhane, la force française chargée de lutter contre les djihadistes au Sahel, se rendaient sur place dimanche dans la soirée en appui aux autorités locales.

Plusieurs salariés de l'ONG Acted

L'ONG Acted a indiqué dans la soirée que « plusieurs salariés » avaient été tués. Avec 800 collaborateurs, cette ONG, qui se charge du « dernier kilomètre dans l'aide humanitaire ».

Une zone touristique réputée

La région de Kouré constitue une attraction touristique du Niger depuis une vingtaine d'années, quand un petit troupeau de girafes peralta, une espèce disparue du reste de la planète, fuyant braconniers et prédateurs, s'y est installé. La zone figure en orange sur la carte émise par le ministère français des Affaires étrangères. Les déplacements y sont « déconseillés, sauf raison impérative ».

Un conseil de défense se tiendra mardi matin « sous l'autorité du président de la République ». mmanuel Macron a dénoncé, dimanche 9 août, « l'attaque meurtrière qui a lâchement frappé un groupe de travailleurs humanitaires » au Niger.

Le président de la République a affirmé que « tous les moyens » seront mis en œuvre pour « élucider » les circonstances de cet « attentat » L'attaque s'est produite dans la région de Kouré à une cinquantaine de kilomètres de la capitale du pays, Niamey, selon l'Elysée.

Le centre du Sahel est touché par les violences djihadistes, souvent entremêlées à des conflits intercommunautaires, qui ont fait 4 000 morts au Mali, au Niger et au Burkina Faso en 2019, selon l’ONU.

Le chef de l'Etat, qui s'est entretenu avec son homologue nigérien Mahamadou Issoufou, a ajouté  que  « leur détermination à poursuivre la lutte en commun contre les groupes terroristes au Sahel » demeurait « intacte ».




Alize Marion pour DayNewsWorld

DES MILLIONS D'ENFANTS

AU BORD DE LA FAMINE AU YEMEN

Des millions d’enfants au Yémen risquent de se retrouver « au bord de la famine » en raison du manque d’aide dans le pays en guerre, où l’épidémie de Covid-19 se propage, alerte l’Unicef ce vendredi 26 juin.

Pour l'organisation, la crise humanitaire dans ce pays pauvre de la péninsule arabique, est la pire au monde. Le nombre d’enfants mal nourris pourrait atteindre 2,4 millions d’ici la fin de l’année, soit une hausse de 20 %. Dans le même temps, le taux de mortalité parmi les enfants de moins de cinq ans pour des « causes évitables » pourrait aussi augmenter. De plus 3 millions d’enfants et leurs proches pourraient ne plus avoir accès à l’eau au Yémen, pays aux infrastructures et au système de santé déjà dévastés par le conflit.

L’Unicef appelle à une intervention d'urgence

En l’absence d’une intervention d’urgence, « la communauté internationale enverra un message signifiant que la vie des enfants dans une nation dévastée par les conflits, les maladies et l’effondrement économique, n’a tout simplement pas d’importance », a regretté Sara Beysolow Nyanti, représentante de l’Unicef au Yémen.

L’organisation a réclamé une aide de 461 millions de dollars (près de 411 millions d’euros) pour son action humanitaire au Yémen et 53 millions de dollars (plus de 47 millions d’euros) supplémentaires pour lutter contre le Covid-19 dans ce pays. Malgré l’urgence, seuls 39 % du premier montant et 10 % du second ont été récoltés à ce jour, selon l’Unicef qui pousse la sonnette d’alarme sur la réduction de ses programmes sur le terrain.

Déclenché il y a plus de cinq ans, la guerre au Yémen oppose le pouvoir, appuyé par l’Arabie saoudite, aux rebelles Houthis, soutenus par l’Iran.

Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts, la plupart des civils, selon les organisations humanitaires. Plus de trois millions de civils vivent dans des camps de déplacés.




Boby Dean pour DayNewsWorld


 73 MILLIONS D'AFRICAINS

AU BORD DE LA FAMINE EN 2019

 COMBIEN EN 2020 APRES LE CORONAVIRUS ?


L’année dernière, c’est l’Afrique qui a payé le plus lourd tribut, avec 73 millions de personnes touchées par la famine, selon un rapport de l’ONU publié mardi 21 avril 2020, qui redoute que la pandémie de Covid-19 ne soit un facteur aggravant.

73 millions de personnes touchées par la famine

Parmi les pays dont la population est la plus largement concernée par le fléau de la famine, le Soudan du Sud (61 %), le Yémen (53 %), l’Afghanistan (37 %), mais également la Syrie, l’Ethiopie, la République démocratique du Congo (RDC), le Soudan et la partie nord du Nigeria.

Le nombre de personnes menacées de famine en Afrique de l’Ouest pourrait quasi tripler en trois mois et concerner 50 millions de personnes en août, contre 17 millions en juin, a alerté mardi l’organisation non gouvernementale (ONG) Oxfam.

Les conflits régionaux notamment continuent de faire peser des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë « dans le bassin du lac Tchad et le centre du Sahel ».

A cette insécurité alimentaire va se greffer la pandémie de Covid-19. Le coronavirus s'est en effet progressivement enraciné en Afrique , avec désormais plus de 15 000 cas et 800 morts recensés sur le continent.

Or les pays concernés par ces crises alimentaires ont « une capacité très limitée voire inexistante à faire face aussi bien aux conséquences sanitaires qu’économiques » de la pandémie de Covid-19, précise le rapport .

Aussi l’impact que pourrait avoir la pandémie causée par le nouveau coronavirus risque de toucher durement les communautés vulnérables des pays les plus pauvres du monde.

 Une capacité  limitée face aux conséquences du coronavirus

Pour contenir la propagation du virus, certains pays d'Afrique ont appliqué une forme déclinée du confinement. Lundi 2 avril le Nigeria a prolongé pour deux semaines le confinement à Abuja, la capitale fédérale, et Lagos, ville la plus peuplée d’Afrique avec 20 millions d’habitants. Le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Niger ont confiné leurs capitales. Le Kenya a isolé Nairobi du reste du pays et imposé un couvre-feu nocturne. Or dans toutes ces villes, des millions de personnes dépendent de l’économie informelle pour survivre et vivent dans des bidonvilles.60 % des habitants de Nairobi par exemple logent dans des bidonvilles .

Les populations ont donc des difficultés d'accès aux marchés alimentaires, et elles font face à un début de hausse des prix et une baisse de la disponibilité de certaines denrées de base, conséquences des confinements ou couvre-feux mis en place, de la fermeture des frontières et de l'insécurité dans certaines zones.

Quelque soient les différents types de confinement, «un confinement est impossible à mettre en œuvre et est intenable dans la plus grande partie de l’Afrique, argue Jakkie Cilliers, expert auprès de l’Institute for Security Studies. Vous condamnez les gens à choisir entre mourir de faim ou tomber malade. ».

Des chiffres accablants pour la seule Afrique de l'Ouest

Quelque 50 millions de personnes sont menacées par la faim en Afrique de l'Ouest en raison de l'impact de l'épidémie de Covid-19 ajoutée aux problèmes de sécheresse et à l'insécurité dans la région, a averti l'ONG Oxfam mardi 21 avril.

Le nombre de personnes en crise alimentaire pourrait plus que doubler en trois mois, à 50 millions en août contre 17 millions en juin, selon Oxfam, qui cite des estimations de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao).

Même si certains Etats africains ont pris des mesures sociales- en distribuant de la nourriture , de l'eau gratuitement...- le défi ne pourra être relevé sur un continent dépendant largement des donateurs internationaux qu' avec l'aide de ces derniers.....




Kelly Donaldson pour DayNewsWorld

AU MOINS 24 MORTS DANS L' ATTAQUE DJIHADISTE D'UNE EGLISE PROTESTANTE

Au moins 24 personnes ont été tuées dans l’attaque d’une église protestante dimanche 16 février 2020 dans un village du nord du Burkina Faso. 18 victimes ont également été blessées, d’autres enlevées.

Une attaque nouvelle djihadiste perpétrée dimanche 16 février 2020 dans une église protestante de Pansi, un village du nord du Burkina Faso, a fait 24 morts, dont le pasteur de l’église.Une église protestante dans le village de Pansi a été attaquée ce dimanche.

Au moins 24 personnes ont été tuées dont le pasteur de l’église a annoncé le gouverneur de la région du Sahel, le colonel Salfo Kaboré .

Ce dernier a expliqué qu’il y avait également 18 blessés et « des personnes enlevées », précisant qu’il s’agissait d’un bilan provisoire. L’attaque a été menée par un groupe armé terroriste selon une source sécuritaire.

Une vingtaine d’assaillants

Les assaillants étaient une vingtaine et ont séparé les hommes et le femmes avant d’attaquer l’église selon le maire de la commune voisine de Boundoré.

« Les blessés ont été évacués à Sebba et Dori pour des soins appropriés et les personnes décédées portées en terre le même jour par les survivants, aidés spontanément par les habitants des villages voisins », a ajouté le colonel Salfo Kaboré.

4000 morts l’an passé

Les attaques djihadistes contre les églises ou des religieux chrétiens se sont multipliées ces derniers mois au Burkina. Le 10 février, un groupe djihadiste avait fait irruption dans la ville de Sebba, également dans le nord du Burkina Faso, avant d’enlever sept personnes dans le domicile d’un pasteur.

Trois jours plus tard, cinq personnes dont le pasteur ont été retrouvées mortes, tandis que les deux autres, des femmes, ont été retrouvées saines et sauves, selon le gouverneur

Dans ce pays frontalier du Mali et du Niger, elles ont fait environ 750 morts et 600 000 déplacés depuis 2015 précise le quotidien. En 2019, les attaques djihadistes dans ces trois pays ont fait 4000 morts selon l’ONU.




Carl Delsey pour DayNewsWorld

36 CIVILS TUES DANS UNE ATTAQUE TERRORISTE

AU BURKINA FASO

L' horreur s'est encore produite au Burkina Faso avec la mort de 36 civils lors d'une attaque terroriste. L’assaut a eu lieu sur un marché.

Trente-six civils ont été tués lundi lors d’une attaque contre des villages du nord du Burkina Faso ont annoncé, mardi 21 janvier, les autorités.

« Le gouvernement burkinabé a appris avec consternation et indignation la mort de 36 Burkinabés dans la province du Sanmatenga, suite à une attaque terroriste », a déclaré le ministre de la communication, Remis Fulgance Dandjinou, dans un communiqué.

« Le lundi 20 janvier 2020, un groupe armé terroriste a fait irruption dans le marché de Nagraogo, y a abattu 32 de nos concitoyens, brûlé le marché et, dans son repli, (en) a abattu quatre autres au niveau du village d’Alamou. Cette attaque a également fait trois blessés. »

Le président, Roch Marc Christian Kaboré, a décrété un « deuil national de quarante-huit heures allant du mercredi 22 janvier au jeudi 23 janvier »

Face à ces « attaques répétées » contre les populations, le gouvernement a lancé un appel à une « franche collaboration avec les forces de défense et de sécurité et au renforcement de la solidarité entre Burkinabés ».

Aussi le Parlement a-t-il adopté mardi21 janvier 2020 à l’unanimité une loi permettant le recrutement de volontaires locaux pour appuyer la lutte antidjihadistes. L’idée avait été lancée par le président Kaboré en novembre 2019, après l’attaque contre un convoi d’une société minière canadienne, qui avait fait 38 morts, dans l’Est.

Le Burkina Faso, frontalier du Mali et du Niger, est confronté à des attaques djihadistes, qui ont fait plus de 750 morts et 560 000 déplacés depuis 2015.

Selon les Nations unies, les attaques djihadistes au Mali, au Niger et au Burkina ont fait 4 000 morts en 2019.

Lundi, des experts en sécurité avaient présenté au président Kaboré un projet de nouvelle politique de sécurité pour le pays.

La ministre française des armées, Florence Parly, a annoncé lundi à Bamako, au Mali, de nouvelles opérations militaires à venir dans la zone dite des trois frontières (Mali, Burkina Faso et Niger), où la France et ses alliés concentrent leurs efforts contre l’expansion djihadiste.

Andrew Preston pour DayNewsWorld

LE SOMMET DE BERLIN SUR LA LIBYE EST

UN PETIT PAS EN AVANT

Le sommet de Berlin, qui a réuni dimanche 19 janvier des délégations de onze Etats et de quatre organisations internationales – Nations unies (ONU), Union européenne (UE), Ligue arabe et Union africaine (UA) –, s’est conclu par l’adoption d’une déclaration commune entrouvrant un espoir d’apaisement.

Le document appelle à un « cessez-le-feu permanent » en Libye, à « s’abstenir de toute ingérence dans le conflit armé » et à relancer le « processus politique » brisé par l’attaque de Tripoli en avril 2019 par le maréchal dissident Khalifa Haftar.

Respecter enfin l'embargo de l'ONU sur les armes, ne plus interférer dans les affaires intérieures de la Libye, c'est ce qu'ont enfin promis les 11 dirigeants participants à la conférence de Berlin. L'important pour Angela Merkel était de parler enfin d'une seule voix pour soutenir la trêve précaire entre les deux forces qui s'opposent en Libye: « Nous avons reçu l'engagement de tous les participants, ils ne fourniront plus aucun soutien à la Libye, et devraient aussi stopper toute opération tant que durera le cessez-le-feu. », a déclaré la chancelière.

Mais c'est bien « un petit pas en avant » pour l’Allemagne, « une conférence très utile » pour la Russie.

« Pour un cessez-le-feu durable »

Fayez al-Sarraj, le chef du Gouvernement d'union nationale reconnu par l'ONU à Tripoli, et son rival qui contrôle l'est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, se battent pour prendre le contrôle effectif de ce pays riche en pétrole et en gaz.

Si elles ne se sont pas rencontrées physiquement, les deux têtes d’affiche libyennes présentes à Berlin, Faïez Sarraj, le chef du gouvernement d’« accord national » (GAN) basé à Tripoli, et Khalifa Haftar basé dans la région de Benghazi (est), ils étaient tous deux présents à Berlin.

Le maréchal Haftar a rencontré Emmanuel Macron qui s'inquiète de l'envoi de miliciens syriens pro-turcs et de militaires turcs en soutien à Fayez al-Sarraj que le président turc Recep Tayyip Erdogan a rencontré de son côté.

Un nouveau comité militaire »

Les deux rivaux ont toutefois accepté de former un comité pour travailler, dans les prochains jours à Genève, à établir un cessez-le feu permanent, comme l'a expliqué le chef de la diplomatie russe, Serguei Lavrov :

« Le nouveau comité militaire composé de cinq représentants de Sarraj et Haftar, élaborera, sous la supervision des Nations Unies, des mesures de confiance concrètes qui rendront le cessez-le-feu durable. »

Le conflit qui ravage la Libye

La Libye n'a jamais su trouver une stabilité depuis la mort du général Kadhafi en 2011. Depuis neuf mois, quelque 280 civils et plus de 2000 combattants ont été tués selon l'ONU. Près de 150 000 Libyens ont été contraints de fuir les combats.

Entre la récente arrivée sur le terrain de militaires turcs, la présence soupçonnée de mercenaires russes et l'afflux continu d'armes livrées par plusieurs Etats, la communauté internationale craint de voir le conflit dégénérer dans ce pays plongé dans le chaos depuis 2011.

Aucun responsable politique n'a réussi à prendre le contrôle du pays depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.

Deux hommes se font la guerre : le maréchal Haftar, le chef de « l'armée nationale libyenne » (ANL) contrôle l'est du pays et une partie du sud de la Libye.

Soutenu par l'Égypte et les alliés de l'Arabie Saoudite, il tente depuis des mois de s'emparer de Tripoli, afin de déloger Fayez al-Sarraj, le Premier ministre reconnu par L'ONU.

Sur le terrain, des heurts entre les deux camps sont signalées presque quotidiennement. Et le camp Haftar a bloqué les exportations de pétrole libyennes, seule véritable source de revenus du pays, à la veille du sommet de Berlin.

Dans ce contexte, Fayez al-Sarraj a demandé à Berlin l'envoi dans son pays d'une « force militaire internationale » sous l'égide de l'ONU.

Plusieurs dirigeants, notamment les chefs de gouvernement italien et britannique, se sont dits ouverts à l'idée de l'envoi d'une mission internationale, voire d'une force, pour aider à garantir un cessez-le-feu.

L'objectif numéro un de ce sommet sous l'égide de l'ONU était de mettre fin aux ingérences étrangères multiples dans cet Etat où les affrontements se nourrissent d'appétits autour de ses importantes réserves de pétrole, de rivalités politiques régionales et de jeux d'influence. Et de relancer le processus de paix pour éviter que la Libye ne devienne une « deuxième Syrie ». Objectif tenu même si des incertitudes demeurent.

« Nous n’avions aucune illusion sur la difficulté de la voie dans laquelle nous nous sommes embarqués », a admis Angela Merkel.

Abby Shelcore pour DayNewsWorld

EN ALGERIE LE PRESIDENT A PEINE ELU

CONTESTE PAR LA RUE

Après près de dix mois d’une contestation populaire massive et inédite ayant emporté le président Abdelaziz Bouteflika, les Algériens ont voté jeudi pour son successeur.

Abdelmadjid Tebboune, 74 ans, a été élu président dès le premier tour de l’élection du jeudi 12 décembre 2019 en Algérie avec 58,15 % des suffrages, selon les résultats préliminaires annoncés vendredi par Mohamed Charfi, le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE).

Présenté comme le candidat préféré de l'armée, le septuagénaire, ancien proche du président déchu, s'est imposé à l'issue d'un vote marqué par une abstention record.

Le taux de participation a été en effet de 41,13%, soit le plus faible de toutes les présidentielles pluralistes de l'histoire du pays.

Il n'y aura pas de second tour en Algérie.

Un président de 74 ans.

Abdelmadjid Tebboune était présenté par la presse algérienne comme le favori et le candidat préféré de l’armée. Des cinq candidats en lice, tous nés dans la maison du régime, il passait pour le plus proche de l’homme fort du pays, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah ainsi que de Bouteflika. Mais l'ancien Premier ministre cherchait à se défaire de cette image et se présentait comme le « candidat du peuple ».

« Ton mandat est un mandat mort né. »

Dans l'après-midi, une manifestation contre le nouveau président élu a débuté dans le centre-ville d'Alger. Ce dernier a réagi, assurant vouloir « tendre la main » au « Hirak », le mouvement de contestation populaire inédit qui secoue l'Algérie depuis près de dix mois. Mais les manifestants défilent en masse, après la prière du vendredi, pour rejeter ce scrutin scandant que « le vote est truqué, vos élections ne nous concernent pas et votre président ne nous gouvernera pas ».

Les contestataires continuent d’exiger la fin du « système » aux manettes depuis l’indépendance, en 1962, et le départ de tous les anciens soutiens ou collaborateurs des 20 ans de présidence Bouteflika.

Boby Dean pour DayNewsWorld

54 MORTS DANS UNE ATTAQUE TERRORISTE

AU MALI

Vendredi 1 novembre 2019, l'armée Malienne a essuyé de très lourdes pertes lors de l'attaque menée par des jihadistes contre l'un de ses camps militaires dans le nord-est du pays.

Le bilan provisoire fait état de 54 morts, dont un civil. Des renforts ont été dépêchés près de la frontière avec le Niger pour traquer les assaillants.

Cinquante-trois soldats maliens et un civil ont été tués, vendredi 1er novembre, dans une « attaque terroriste » contre un camp militaire à Indelimane, près de la frontière avec le Niger , a annoncé le ministre malien de la communication Yaya Sangaré sur Twitter. Cette attaque n’a pas été revendiquée.

Avec l'attaque de vendredi, l'armée malienne subit une de ses plus lourdes pertes depuis plusieurs années.

Quarante soldats avaient été tués dans deux assauts jihadistes le 30 septembre à Boulkessy et le 1er octobre Mondoro, localités situés dans le sud du pays, près du Burkina Faso, selon un bilan d'un responsable du ministère de la Défense bilan qui selon plusieurs sources avait été sous-évalué.

« La situation est sous contrôle. Le ratissage et le processus d’identification des corps se poursuivent », a ajouté le ministre, faisant état de « dix rescapés » et de « dégâts matériels importants » dans la localité d’Ansongo, dans le secteur de Ménaka (Sud-Est).

Le gouvernement malien a fait savoir vendredi soir qu’il « condamnait » cette « attaque terroriste qui a fait des morts, de nombreux blessés et des dégâts matériels du côté des Forces nationales de défense et de sécurité », selon un communiqué « Des renforts ont été dépêchés pour sécuriser la zone et traquer les assaillants », ajoutait Bamako, sans donner de précisions sur ces derniers. Des soldats maliens seraient également portés disparus .

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, à la faveur de la déroute de l'armée face à la rébellion à dominante touareg, d'abord alliée à ces groupes, qui l'ont ensuite évincée.

Les jihadistes en ont été en grande partie chassés ou dispersés à la suite du lancement en janvier 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire, qui se poursuit toujours.

Cependant les violences jihadistes ont non seulement persisté, mais se sont propagées du nord vers le centre du Mali, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires ayant fait des centaines de morts.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

KAIS SAIED UN CONSERVATEUR A LA TETE DE LA TUNISIE

Kaïs Saïed a remporté l’élection présidentielle face à Nabil Karoui selon des chiffres non définitifs, avec 72% des suffrages.

Juriste connu pour son conservatisme sociétal mais aux intentions encore floues, Kaïs Saïed, 61 ans, est arrivé largement devant son adversaire Nabil Karoui, homme d'affaires poursuivi pour fraude fiscale.

Il était déjà arrivé en tête du premier tour le 15 septembre, avec 18,4 % des voix, après une campagne low-cost sur ses propres deniers.

A l'annonce des premiers résultats le vainqueur a remercié « les jeunes qui ont ouvert une nouvelle page de l'histoire », devant ses partisans réunis dans un hôtel du centre de Tunis. « Nous allons essayer de construire une nouvelle Tunisie », a-t-il déclaré, « Je connais l'ampleur de la responsabilité », a-t-il encore affirmé.

Un homme politique atypique

Né le 22 février 1958 dans une famille originaire de Beni Khiar sur la côte est de la Tunisie, fils d'un fonctionnaire de la municipalité et d'une mère éduquée mais restée au foyer, il grandit à Radès, banlieue de la classe moyenne dans le sud de Tunis. Il fait toutes ses études dans l'enseignement public tunisien.

Diplômé à 28 ans à l'Académie internationale de droit constitutionnel de Tunis, il a été enseignant assistant à Sousse (centre-est), où il a brièvement dirigé un département de droit public. De 1999 jusqu'en 2018, il enseigne à la Faculté des sciences juridiques et politiques de Tunis. Il a pris sa retraite de l'université publique en 2018. Spécialiste de droit constitutionnel, il s'est fait connaître du grand public en commentant la constitution de 2014 de la jeune démocratie tunisienne sur les plateaux de télévision.

Sans aucune expérience du pouvoir et sans parti, cet homme austère doit son ascension fulgurante au rejet par les Tunisiens du système et de la classe gouvernante et non à son programme électoral.

Aucun programme politique

En effet Kaïs Saïed n'a présenté aucun programme électoral. Mais il est pour une démocratie participative : il entend donner, par des assemblées locales, une gouvernance inversée qui ferait du terrain un lieu démocratique de propositions, au détriment du Parlement. Pour ce faire, il lui faudrait modifier la Constitution en obtenant le soutien d’une partie du Parlement.

De plus il est connu pour ses positions conservatrices sur le plan sociétal qui lui ont valu des accusations d'intégrisme. Mais son discours politique ne s'appuie sur aucune références religieuses. Et il a promis de ne pas revenir sur les droits nouvellement acquis par les femmes

Celui que l'on surnomme Robocop pour son débit haché aura pour premier défi d'élargir le cercle restreint de ses collaborateurs, actuellement composé d'une poignée de partisans passionnés, mais sans expérience du pouvoir.

Alize Marion pour DayNewsWorld

LEGISLATIVES EN TUNISIE PARTI ISLAMISTE

ENNAHDA EN TETE ET LIBERATION DE NABIL KAROUI

Le candidat à la présidentielle Nabil Karoui, accusé avec son frère Ghazi pour blanchiment d’argent et évasion fiscale, a été libéré à quatre jours du second tour, alors que dans le même temps, les résultats officiels confirment une victoire en demi-teinte des islamistes aux législatives.

Le paysage politique reste plus morcelé que jamais. Selon les résultats préliminaires officiels annoncés mercredi 9 octobre soir par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), le parti d’inspiration islamiste Ennahda est arrivé en tête des législatives de dimanche emportant 52 sièges sur 217. Mais il ne pourra pas former un gouvernement seul, se plaçant très loin de la majorité requise de 109 voix.

Errahma est mené par un imam controversé, Said Jaziri, connu notamment pour ses prêches et sa radio, Coran Karim, très écoutée même si elle émet illégalement. Le chef d’Ennahda, Rached Ghannouchi, a été élu député à Tunis. En seconde position, le parti de Nabil Karoui, Qalb Tounes, créé en juin, rentre au Parlement avec 38 sièges.

Le parti social-démocrate Attayar («Courant démocrate ») du militant des droits de l’homme Mohammed Abbou a obtenu 22 sièges. Karama, un mouvement islamo-populiste formé récemment par un avocat connu pour avoir assuré la défense de salafistes présumés, Seifeddine Makhlouf, a quant à lui remporté 21 sièges.

De son côté le Parti destourien libre de l’avocate anti-islamiste Abir Moussi a récolté 17 sièges. Candidate déçue à la présidentielle, Mme Moussi, qui a défendu le régime du président déchu Zine el Abidine Ben Ali, est élue député de Tunis.

Des résultats qui ne font que confirmer l’émiettement du Parlement et augurent des négociations ardues pour la formation d'un gouvernement.

Jenny Chase pour DayNewsWorld

MAISON DE L'HORREUR AU NIGERIA

PLUS DE 300 GARCONS TORTURES

DANS UNE ECOLE CORANIQUE

La police de Kaduna, dans le nord du Nigeria, a découvert plus de 300 garçons de

«nationalités différentes», dont des mineurs, victimes de torture et de viols dans un soi-disant centre d'enseignement islamique.

C'est un raid mené jeudi soir dans une maison du quartier Rigasa qui a conduit à la découverte de garçons entre 8 et 18 ans  vivant dans

«des conditions inhumaines et dégradantes sous couvert de leur apprendre le Coran et de les redresser», a expliqué le porte-parole de la police de l'Etat de Kaduna, Yakubu Sabo.

Le propriétaire de l'établissement et ses six assistants ont été arrêtés, a-t-il précisé.

«Nous avons trouvé une centaine d'étudiants, dont des enfants de neuf ans à peine, enchaînés dans une petite pièce, dans le but de les corriger et de les responsabiliser», a déclaré M. Sabo, précisant que beaucoup d'entre eux portaient lacérations sur le corps.

«Les victimes ont été maltraitées. Certaines d'entre elles ont déclaré avoir été violées par leurs professeurs», a ajouté M.Sabo. La police a également trouvé une «chambre de torture», où des élèves étaient suspendus à des chaînes et battus lorsque les enseignants estimaient qu'ils avaient commis une faute.

«Maisons de correction»

Le raid policier a été lancé suite à des plaintes répétées de voisins qui se doutaient que quelque chose d'anormal se passait à l'intérieur de l'école.

L'école avait été ouverte il y a une dizaine d'années. Elle hébergeait de petits délinquants, ou consommateurs de drogues que leur famille amenaient pour qu'ils soient remis dans le droit chemin.

Le nord du Nigeria, majoritairement musulman, accueille un grand nombre de «maisons de correction» plus ou moins formelles dispensant un enseignement religieux strict en l'absence de structures publiques à même de prendre en charge les jeunes livrés à eux-mêmes.

 

Kelly Donaldson pour DayNewsWorld

PROTESTATIONS ANTI-SISSI EN EGYPTE

Pour la deuxième journée consécutive, des manifestants ont bravé le pouvoir égyptien. Des protestataires exigeant le départ du président Abdel Fattah al-Sissi se sont rassemblés dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 octobre à Suez avant d'être dispersés par la police.

« Sissi va-t-en », ont scandé les manifestants, « nous, on ne partira pas, c'est lui qui doit partir ». Ils ne n'étaient pourtant que quelques centaines dans la rue, les manifestations d'opposition étant interdites en Égypte depuis le coup d'État militaire de 2013. Il y aurait eu un peu plus de 70 arrestations.

C'est à l'appel d'un homme d'affaires égyptien Mohamed Aly, en exil en Espagne qu'ils sont descendus dans la rue, au Caire, et dans d'autres villes du pays dont Suez et Alexandrie. Cet entrepreneur dans le secteur du bâtiment a publié plusieurs vidéos virales depuis début septembre appelant au renversement de Sissi et des militaires, qu'il accuse de corruption. Mohamed Aly, a appelé samedi à une « marche du million » de personnes pour le vendredi 27 septembre.

Le président a nié en bloc ces allégations : « Ce sont des mensonges et ils ont pour but de briser la volonté des Égyptiens et de leur faire perdre toute espoir et toute confiance en eux-mêmes » . Abdel Fattah al-Sissi se targue régulièrement de diriger un pays sûr et stable, à la différence d'autres pays de la région, comme la Libye voisine. Cependant, des jihadistes sont actifs dans certaines régions du pays, comme dans la péninsule du Sinaï.

L'Égypte vit sous état d'urgence. Le régime mène une répression féroce contre l'opposition, emprisonnant islamistes, militants ou encore blogueurs.

Andrew Preston pour DayNewsWorld

MORT DU DICTATEUR TUNISIEN BEN ALI

Le président déchu Zine El Abidine Ben Ali, 83 ans, à la tête de la Tunisie de 1987 à 2011, est décédé jeudi 19 septembre 2019 en Arabie Saoudite, où il vivait en exil depuis la révolution de 2011, a indiqué le ministère tunisien des Affaires étrangères. « Nous avons eu la confirmation de sa mort il y a 30 minutes », a ajouté le ministère, sans plus de détails.

Une semaine avant sa mort, il avait été admis à l'hôpital, à Djeddah (Arabie saoudite). Sa famille a annoncé que son corps doit être transporté vendredi à La Mecque, où son enterrement aura lieu.

Plus de deux décennies d'un pouvoir répressif

Il avait succédé au père de l'indépendance, Habib Bourguiba, en 1987 « par un coup médical » pour passer vingt-trois ans au pouvoir, sans partage, avant d'être balayé en janvier 2011 par la Révolution de jasmin. Il avait fui, le 14 janvier 2011, dans des conditions rocambolesques, vers Jeddah, en Arabie saoudite, où il vivait depuis en exil avec sa famille

Au début des années 1990, le leader de Carthage annonce avoir découvert l'existence d'un « complot islamiste » visant à prendre le pouvoir par la violence. Ce militaire de carrière formé en partie en France (Saint-Cyr) et aux Etats-Unis instaure alors rapidement un régime ultra-répressif. Les arrestations commencent dans les rangs d'Ennahdha. De gigantesques procès sont organisés. La torture est systématisée dans les bureaux du ministère de l'Intérieur. Avec l'appui de l'appareil policier toute contestation est étouffée, la presse et les syndicats muselés.

Durant vingt-trois ans d'un régime autoritaire il entretiendra d'excellentes relations avec les pays occidentaux qui apprécient ses résultats économiques( 10 millions de touristes, 6% de croissance) et sa lutte contre l'islamisme.

Au régime répressif instauré par le rais s'ajoute l' accaparation des richesses du pays par la famille.

Accaparation des richesses du pays par le clan

En secondes noces, le président épouse Leïla Trabelsi, une ancienne coiffeuse de vingt et un ans sa cadette. Commence alors une ère de corruption et de népotisme, la belle famille faisant main basse sur richesses du pays en toute impunité et plaçant des proches à des postes clés. Les secteurs des banques, des télécoms, du tourisme, etc. passent en partie aux mains de la belle famille, les Trabelsi, les Ben Ali, les Materi. La Banque mondiale estimera à 5 milliards d'euros le détournement, près du quart des bénéfices du secteur privé partant dans les poches des clans Ben Ali.

Si la côte de la Tunisie connaît une prospérité certaine grâce au tourisme, la situation à l'intérieur du pays se détériore le bassin minier ne bénéficiant pas des retombées économiques de ce succès. En 2008, des émeutes éclateront, violemment réprimées. C'est le début d'un engrenage qui sera fatale à Ben Ali qui , réélu en 2009 avec 90 % des suffrages, ne répond pas aux attentes de la population.

Immolation de Mohammed Bouazizi et mouvement de protestation

Le 17 décembre 2010, Mohamed Bouazizi, jeune étudiant de 26 ans au chômage, s’immole par le feu devant le siège du gouvernorat de Sidi Bouzid, petite ville dans le centre du pays car la police vient de lui confisquer les fruits et légumes qu’il vendait pour faire vivre les siens, au motif qu’il n’avait pas de permis. Ce qui est vécu comme une humiliation insupportable. Ce geste désespéré va entraîner le soulèvement de ses compatriotes et aboutir à la chute de Ben Ali.

Une vague de contestation déferle à travers le pays jusqu'à Tunis où le 14 janvier 2011, 50 000 personnes sont massées devant le ministère de l'Intérieur. À 17 h 40, l'avion présidentiel décolle. À son bord, le président, son épouse et leurs enfants qui partent en exil à Djeddah en Arabie Saoudite.

En 2018, à l'issue de procès par contumace pour « homicides volontaires », « abus de pouvoir » ou encore « détournements de fonds », il est condamné par contumace à de multiples peines de prison, dont plusieurs à perpétuité.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

DEUX CANDIDATS ANTI-SYSTEME QUALIFIES AU SECOND TOUR EN TUNISIE

L'homme d'affaires emprisonné Nabil Karoui et l'universitaire indépendant Kais Saied, deux candidats « anti-système », ont affirmé dimanche soir être qualifiés pour le 2e tour de la présidentielle en Tunisie se basant sur deux sondages convergents.

Kaïs Saïed arrive en tête du premier tour de la présidentielle tunisienne avec 19% des voix , a annoncé lundi l'Instance des élections (Isie), devançant Nabil Karoui de 4 points. au coude à coud Le candidat du parti d'inspiration islamiste Ennahdha, Abdelfattah Mourou arrive troisième avec 11 à 12%, loin devant le Premier ministre Youssef Chahed, situé entre 7 et 8% selon ces sondages

« Nous espérons qu'il sera libéré demain et qu'il puisse mener campagne de façon équitable », a déclaré de son côté l'épouse de Nabil Karoui, Salwa Smaoui, devant la presse, avant de lire une lettre écrite par son mari.

« Nous espérons pour ce second tour que l'injustice cesse et que la compétition électorale soit équitable envers les deux candidats, avec un respect total de la Constitution, des lois et de la volonté des citoyens et des électeurs », a-t-elle lu.

Une campagne autour du rejet des élites

Sept millions d'électeurs étaient appelés dimanche à se rendre aux urnes pour le premier tour de la présidentielle, disputé par 26 candidats, qui s'est déroulé sur fond de grave crise économique et sociale.

La participation a été de 45,02% selon des chiffres encore provisoires de l'Isie, un taux faible en regard des 64% enregistrés lors du premier tour de la présidentielle de 2014 ce qui montre la désaffection de la population envers les politiques et plus précisément un rejet des élites politiques traditionnelles.

Kaïs Saïed et Nabil Karoui ont tous deux fait campagne sur le sentiment de rejet des élites politiques.

Carl Delsey pour DayNewsWorld

RETOUR SUR L'ANCIEN PRESIDENT DU ZIMBABWE

ROBERT MUGABE

L’ancien président du Zimbabwe Robert Mugabe est mort à Singapour vendredi 6 septembre à l’âge de 95 ans.

« C'est avec la plus grande tristesse que j'annonce le décès du père fondateur du Zimbabwe et de l'ancien président, le commandant Robert Mugabe », a déclaré Emmerson Mnangagwa, actuel président du pays.

Pourquoi pendant son règne de trente-sept ans, jusqu’à sa chute en 2017, cet homme est-il passé du statut de héros libérateur à celui de despote impitoyable ?

Robert Mugabe , chassé du pouvoir en 2017, était le dernier des géants de sa génération- après Nelson Mendela ou le président tanzanien Julius Nyerere- à être encore en vie . Mais c'est seul et isolé qu'il est mort, loin de sa terre d’Afrique, dans une chambre d’hôpital à Singapour.

De héros de l'indépendance à despote

Car celui qui a été le libérateur de son pays colonisé alors nommé la Rhodésie, blanche et ségrégationniste, incarne aussi le tyran qui a mené et façonné son pays d'une main de fer sous son règne de trente-sept ans et en a précipé la ruine économique de son pays : « le dirigeant du Zimbabwe a transformé l’ancien grenier à blé de l’Afrique australe en terre de violence et de misère ».

Ce héros de l'indépendance proclamée en 1980 avait fait le pari, au nom de l'unité du peuple, de la politique de réconciliation. « Vous étiez mes ennemis hier, vous êtes maintenant mes amis », assurait alors l'ex-chef de la guérilla allant jusqu'à donner des postes ministériels clés à des Blancs et l'autorisation même à leur chef, Ian Smith, de rester au pays.

En peu de temps le pays connaît alors un mieux être économique. Séduit par le marxisme, le plus vieux dirigeant de l'Afrique découvre la politique à l'université de Fort Hare qu'il applique avec la construction d'écoles, de centres de santé et de nouveaux logements pour la majorité noire.

Mais c'est sans compter avec sa répression politique implacable contre les opposants, la dérive autoritaire, les fraudes électorales  et surtout sa violente réforme agraire qui précipite la ruine de l'économie. En 1985, les liquidités manquent , 90% des Zimbabwéens sont au chômage, les fonctionnaire ne sont plus payés. Le pays s'enfonce dans la misère, la corruption et l'instabilité.

Un paria de la scène internationale obsédé par le pouvoir

Celui qui incarnait jusque là la réussite de l' Afrique pour les Occidentaux, rejoint alors le rang des parias bannis de la scène internationale.

Le président du Zimbabwe, lâché par l'armée, par son parti, la Zanu-PF, et par  la rue, est poussé à la démission le 21 novembre 2017. Il a alors 93 ans.

« Mugabe s'est maintenu au pouvoir en (...) écrasant ses opposants, violant la justice, piétinant le droit à la propriété, réprimant la presse indépendante et truquant les élections », explique son biographe Martin Meredith.

En décembre 2016, il avait été investi candidat à la présidentielle de 2018 par son parti. Il avait promis de souhaiter ses « 100 ans » au pouvoir, mais il s'est éteint avant.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

EXTINCTION SILENCIEUSE DES GIRAFES EN AFRIQUE

Une « extinction silencieuse » des girafes menace-t-elle le continent africain ?

A l'échelle du continent, la population de ces mammifères a en effet diminué de quelque 40% entre 1985 et 2015, pour descendre à 98 000 individus, selon des chiffres rassemblés par l'union internationale pour la protection de la nature (IUCN).


L'ONG identifie toutefois des dynamiques régionales distinctes.

En Somalie, au Soudan du Sud, en République démocratique du Congo ou en Centrafrique, notamment, les conflits favorisent le braconnage et rendent quasi-impossible toute tentative d'étudier et protéger les girafes.

En Afrique de l'Est, la girafe réticulée – l'une des quatre grandes espèces de girafe – a perdu quelque 60% de ses individus. La girafe nubienne quant à elle, a connu une baisse tragique de 97% alors qu'en Afrique centrale, la population de la girafe du Kordofan a diminué de 85%.

Seule l' Afrique australe connaît une hausses du nombre de girafes.

La girafe étant un animal ne  suscitant que peu d'intérêt chez les chercheurs,  son extinction progressive risque de passer inaperçue !

Carl Delsey pour DayNewsWorld

ACCORD HISTORIQUE AU SOUDAN

ENTRE LES MILITAIRES ET LES CIVILS

Les militaires au pouvoir et les meneurs de la contestation au Soudan ont scellé ce samedi un accord historique ouvrant la voie à un transfert du pouvoir aux civils. Une cérémonie s’est déroulée samedi après-midi à Khartoum sur les bords du Nil pour la signature des documents qui définissent les 39 mois de transition à venir.

Par cette signature, Mohammed Hamdan Daglo, numéro deux du Conseil militaire, et Ahmed Al-Rabie, représentant de l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC) et fer de lance de la contestation, ouvrent ainsi la voie à un transfert du pouvoir aux civils.

L’accord conclu début août a mis fin à près de huit mois d’un mouvement de contestation inédit qui a mené le 11 avril à la chute du président Omar el-Béchir, resté 30 ans au pouvoir, avant de se retourner contre les généraux du Conseil militaire de transition qui a pris sa succession.

« Pouvoir civil »

Conclu à la faveur d’une médiation de l’Ethiopie et de l'Union africaine, cet accord a été accueilli avec soulagement des deux côtés, les manifestants célébrant la victoire de leur « révolution ».

Les premières étapes de la transition devraient suivre la signature avec l’annonce dimanche de la composition du Conseil souverain en majorité constitué de civils qui doit mener la transition. Jeudi, l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), le fer de lance de la contestation, a désigné Abdallah Hamdok, un ex-économiste de l’ONU, pour devenir Premier ministre. Le Conseil souverain doit annoncer mardi s’il le confirme à ce poste.

Limiter le pouvoir de l'élite militaire

Des élections sont prévues pour 2022. Les militaires sont minoritaires au sein des 11 membres du Conseil souverain qui doit gouverner 40 millions de Soudanais, même si celui-ci sera d’abord dirigé par un général pendant 21 mois. Et si les ministres de l’Intérieur et de la Défense seront choisis par les militaires.

Les premières étapes de la transition devraient suivre la signature avec l’annonce dimanche de la composition du Conseil souverain en majorité constitué de civils (6 civils contre 5 militaires) qui doit mener la transition. Jeudi 15 août, l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), le fer de lance de la contestation, a désigné Abdallah Hamdok, un ex-économiste de l’Organisation des Nations unies (ONU), pour devenir premier ministre. Le Conseil souverain doit annoncer mardi s’il le confirme à ce poste. M. Hamdok aura alors la lourde tâche de relever l’économie du pays qui s’est écroulée après que la sécession du Sud en 2011, la privant des trois quarts de ses réserves de pétrole.

Des élections sont prévues pour 2022.

Si les militaires sont minoritaires au sein du Conseil souverain (11 membres) qui doit gouverner 40 millions de Soudanais, celui-ci sera d’abord dirigé par un général pendant vingt et un mois. Et les ministres de l’intérieur et de la défense seront choisis par les militaires.

« Le plus gros défi du gouvernement sera le démantèlement des [entités informelles] islamistes qui ont pris le contrôle de toutes les institutions de l’Etat et des secteurs-clés de l’économie », affirme Rosalind Marsden, du groupe de réflexion Chatham House établi à Londres.

Un accord historique dans un pays dévasté par trente ans de gestion calamiteuse et un pouvoir autoritaire et corrompu fondé sur le code légal islamique.

Jaimie Potts pour DayNewsWorld

EBOLA EN RDC UNE URGENCE SANITAIRE MONDIALE

Plus de 1800 morts. Voici un an que le Nord-Est de la République démocratique du Congo (RDC) est en proie à la dixième épidémie d'Ebola qu'ait connue le pays, de loin la plus grave. Or un an après le retour du virus en RDC, la situation épidémiologique semble incontrôlable.

Les épicentres se sont en effet déplacés du Nord-Kivu vers l’Ituri pour se multiplier sur plusieurs fronts. Jusque-là, Goma, la capitale du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC avait été épargnée par le virus Ebola mais quatre cas ont été récemment diagnostiqués à Goma . La fièvre hémorragique a tué 1.737 personnes en un an dans l'Est de la RDC et le cumul des cas est de 2.578, dont 2.484 confirmés et 94 probables, selon le bulletin du ministère de l'Intérieur daté de dimanche 21 juillet 2019.

Urgence sanitaire mondiale

« Il est temps que le monde entier prenne note de la situation et redouble d’efforts », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette agence des Nations unies (ONU), qui coordonne la Riposte, la structure de coordination de la lutte contre Ebola, en appui des autorités congolaises, a fini par décréter, le 17 juillet, l’état d’urgence sanitaire mondiale.

Mais les activités de la structure chargée de la lutte contre l’épidémie se heurtent à deux défis majeurs : les attaques de groupes armés et la défiance d’une partie de la population alimentée par la débauche de moyens mise en œuvre.

« Le défi le plus important est de parvenir à éviter toute interruption de la Riposte par des attaques des groupes armés », insiste David Gressly, coordinateur de l’ONU pour la réponse d’urgence à Ebola.

La défiance de la population

A cela s’ajoute la défiance d’une partie des populations qui perçoit la Riposte comme un instrument du pouvoir politique contesté de Kinshasa.

Au déclenchement de l’épidémie, les équipes dépêchées par le ministère congolais de la santé et l’OMS ont en effet préféré les élus locaux  aux structures communautaires et l’élite politique aux chefferies coutumières, souvent plus influentes. Une stratégie qui s'est révélée être une grave erreur.

" La Riposte(...) a donné l’impression d’être politisée, explique Rachel Sweet, chercheuse à l’université Harvard. Ce qui a été un obstacle majeur et a favorisé des instrumentalisations de la part de politiciens locaux, la propagation de rumeurs et d’incitations à la violence."

Se sont également ajoutés des désaccords au sujet de la politique sanitaire. Un deuxième vaccin « expérimental » produit par un laboratoire belge aurait été utilisé, selon le ministre de la santé démissionnaire, Dr Oly Ilunga. Pour l’instant, seul le vaccin, lui aussi expérimental, du laboratoire américain Merck est utilisé.

De plus le manque de vaccins et une gestion opaque des réserves de doses par l’OMS ont été dénoncés.

Une nouvelle stratégie de soins adoptée par le nouveau président

Pour remédier au manque d'efficacité de la lutte contre Ebola menée par le ministère de la santé, le nouveau président, Félix Tshisekedi, a adopté une nouvelle stratégie en confiant la direction de la Riposte à un comité d’experts mené par le professeur Jean-Jacques Muyembe Tamfum, qui a codécouvert le virus Ebola en 1976. Ce scientifique de renom ambitionne de vaincre cette épidémie en « trois à quatre mois ».

La fièvre hémorragique Ebola inquiète l’Afrique des Grands Lacs. Identifiée en 1976 en RDC , elle est apparue en décembre 2013 dans le sud de la Guinée et a marqué le début d'une épidémie meurtrière, quelque 11 000 morts en mars 2015 affectant également le Liberia et la Sierra Leone.

La Banque mondiale, consciente de « l'urgence sanitaire » vient d' annoncer l’octroi de 300 millions de dollars (271 millions d’euros) pour cette nouvelle phase de lutte contre Ebola.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

HOMMAGE AU PRESIDENT TUNISIEN DECEDE HOMME CLEF DE LA TRANSITION DEMOCRATIQUE

Sept jours de deuil national ont été décrétés en Tunisie après l’annonce du décès du président Beji Caïd Essebsi. Béji Caïd Essebsi, le premier chef d’Etat élu au suffrage direct depuis la révolution de 2011, est mort jeudi 25 juillet à l’âge de 92 ans. Béji Caïd Essebsi doit être inhumé, aux côtés des membres de sa famille, dans le cimetière du Djellaz, à 25 km du palais de Carthage qu’il occupait depuis 2014.

Des Des funérailles nationales sont prévues ce samedi en présence de plusieurs chefs d’Etat. Un peu partout dans le monde, les hommages se multiplient pour saluer le rôle joué par ce président, le premier président tunisien élu démocratiquement au suffrage universel en 2014. Le patron de l’ONU Antonio Guterres a salué son rôle « déterminant pour mener le pays avec succès vers la démocratie » et la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a déploré la perte d’un des dirigeants tunisiens « les plus compétents et persévérants […] ». Berlin, Rome, Rabat et plusieurs monarchies du Golfe lui ont également rendu hommage. L’Algérie a décrété un deuil de trois jours, de même que la Mauritanie. Donald Trump a lui rendu hommage au « leadership phénoménal » de Béji Caïd Essebsi. « Le président Caïd Essebsi était un défenseur infatigable du peuple tunisien », a dit le président américain, cité dans un communiqué de la Maison-Blanche.

« Un leadership phénoménal », selon Donald Trump.

Béji Caïd Essebsi a joué un rôle clé dans la transition démocratique entamée par la Tunisie en 2011 après la chute de Ben Ali. L’accord de partage du pouvoir qu’il avait conclu entre son parti, Nidaa Tounes, et les islamistes d’Ennahda a permis de stabiliser la situation politique et d’éviter la dérive autocratique constatée dans d’autres pays touchés par le « printemps arabe ». Ce pari de la réconciliation avec les islamistes aura évité au pays le chaos qu’ont connu les autres « printemps arabes ». S’il a sauvé la Tunisie de la montée des extrêmes, M. Essebsi s’est cependant révélé incapable d’approfondir le chantier démocratique dont rêvaient les protagonistes de la révolution de 2011. Et bien qu’il répétait que les droits de l’homme étaient l’un des acquis de la jeune démocratie, le président tunisien supportait mal les critiques venant notamment de certains médias. Par ailleurs, la dérive dynastique du pouvoir présidentiel, qui l’a vu adouber les ambitions de son fils Hafedh, a également fait polémique. Le « cheik » n'a pu mener à son terme son projet d’égalité successorale entre hommes et femmes. Le président Béji Caïd Essebsi est décédé à quelques mois de la fin de son mandat en décembre.

L'avenir de la Tunisie

Dès l'annonce du décès du président, le chef du Parlement, Mohamed Ennaceur, 85 ans, a prêté serment pour assurer l'intérim conformément à la Constitution. Celle-ci prévoit que cet intérim ne dépasse pas les 90 jours, soit jusqu'à fin octobre. La Tunisie s’apprête ainsi à connaître une accélération de son calendrier électoral, le terme légal du quinquennat de M. Essebsi ayant été initialement fixé à la mi-novembre. Les élections législatives, autre échéance tout aussi sensible, est prévue le 6 octobre. L’automne électoral s’annonce donc chargé pour les Tunisiens. L’enjeu de ce nouveau cycle politique – deuxième élection présidentielle et troisième scrutin législatif depuis 2011 – est crucial . Il est celui de l’enracinement de la démocratie dans ce pays d’Afrique du Nord, à la fois pionnier et seul rescapé de la vague des « printemps arabes » de 2011. Beaucoup de Tunisiens ont souligné cette transition rapide alors que leur pays est le seul des Etats arabes touchés par les contestations de 2011 à poursuivre sur la voie de la démocratisation.

Reste néanmoins à la Tunisie beaucoup de défis à relever comme notamment les attentats djihadistes, la lutte des clans ou encore l'attentisme économique.

La transition démocratique reste fragile dans ce pays pionnier des printemps arabes même si, selon certains analystes, le décès du président ne devrait pas provoquer de bouleversement politique en Tunisie.

Garett Skyport pour DayNewsWorld

 

UN ACCORD DE PARTAGE  GRACE AU PRINTEMPS SOUDANAIS ?

Le conseil militaire au pouvoir au Soudan et le mouvement prodémocratie du pays auraient conclu un accord de partage du pouvoir, assorti d’un calendrier pour le passage à un régime civil.

Mohammed el-Hassan, envoyé de l’Union africaine, a affirmé vendredi matin que les deux parties avaient convenu de former un conseil souverain conjoint qui gouvernera le pays pendant «trois ans ou un peu plus». Les parties ont convenu de cinq sièges pour les militaires et cinq pour les civils, un siège supplémentaire revenant à un civil avec des antécédents militaires.

L’accord qui se dessine pourrait rompre des semaines d’impasse politique depuis que l’armée a renversé le président autocratique Omar al-Bashir en avril. Les discussions sur un accord de partage du pouvoir s’étaient effondrées après que les forces de sécurité eurent rasé un camp de manifestants à Khartoum le 3 juin. Les négociations ont repris plus tôt cette semaine, après des manifestations massives le week-end dernier.

La Haute-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, avait appelé mercredi les autorités soudanaises à lever les restrictions sur internet et à enquêter de manière appropriée sur tous les actes de violence et les allégations de recours excessif à la force.

Petit historique

Après des mois de manifestations pacifiques, la contestation soudanaise avait fait le 3 juin l'objet d'une violente répression. Le 3 juin, plus de 100 civils, selon l'opposition, avaient été tués lors d'un assaut mené sur ordre des militaires au pouvoir.

Pour beaucoup, ce coup de force pouvait signer la fin du « printemps soudanais ». Mais opposition et manifestants ont voulu  maintenir la pression en vue d'obtenir un transfert du pouvoir aux civils.

Depuis la dispersion sanglante, le 3 juin, du sit-in installé par les manifestants soudanais devant le QG de l'armée à Khartoum, la répression a fait 118 morts et plus de 500 blessés, selon l’opposition. Mais les contestataire ont maintenu la pression sur les généraux au pouvoir.

Le Conseil militaire de transition est au pouvoir depuis la destitution le 11 avril du président Omar el-Béchir par l'armée, sous la pression du mouvement de contestation lancé le 19 décembre dans un climat de crise économique aiguë.

Un processus politique bloqué entre militaires et civils

La contestation réclame un transfert du pouvoir à un gouvernement civil. Les négociations sont suspendues depuis le 20 mai en raison de divergences sur la composition d'une nouvelle instance qui serait chargée de mener la transition pendant trois ans.

Après la chute d'Omar el-Béchir, les manifestants ont maintenu un sit-in installé depuis le 6 avril devant le QG de l'armée pour demander le transfert du pouvoir aux civils. Les deux camps avaient alors entamé des discussions sur la période de transition sans réussir pour autant à s'entendre.

Née en décembre d'une colère contre le triplement du prix du pain, la contestation a rapidement pris une tournure politique.

Le bras de fer a pris une tournure sanglante avec la violente dispersion du sit-in à Khartoum le 3 juin. Après quatre jours de répression, et malgré la médiation de M. Ahmed, la contestation avait lancé dimanche un mouvement de désobéissance civile.

Répression du sit-in et 118 morts

L'annonce de la reprise des négociations intervient alors que les meneurs de la contestation avaient annoncé lundi soir qu'ils publieraient prochainement la composition de leur propre instance dirigeante avec un Premier ministre.

Elle intervient également au lendemain de l'annonce de la venue cette semaine du secrétaire d'Etat américain adjoint chargé de l'Afrique, Tibor Nagy. Le Département d'Etat a précisé que l'émissaire appellerait « à la fin des attaques contre les civils ».

Selon un comité de médecins proche de la contestation, 118 personnes sont mortes et plus de 500 ont été blessées depuis cette date, la majorité dans la dispersion du sit-in. Les autorités estiment à 61 le nombre de morts, dont 49 par des « tirs à balles réelles » à Khartoum. Mardi, des véhicules équipés de mitrailleuses des Forces de soutien rapide (RSF) -- des paramilitaires accusés par la contestation d'être à l'origine de la dispersion du sit-in et de la répression qui a suivi -- ont continué de patrouiller dans plusieurs quartiers de la capitale, pour la plupart déserts.

Par ailleurs, neuf personnes ont été tuées lundi dans le village d'al-Dalij au Darfour (ouest), région meurtrie depuis 2003 par une guerre civile, selon le comité de médecins qui tient pour responsable les milices Janjawid, accusées d'atrocités dans la région. Les RSF sont considérés par la contestation et par des experts comme une « nouvelle version » des Janjawid.

Reprise des négociations

La contestation soudanaise et le Conseil militaire de transition (CMT) ont accepté de reprendre leurs discussions sur la formation d'une nouvelle administration, a annoncé mardi le médiateur éthiopien Mahmoud Dirir, après plus de trois jours de quasi paralysie de Khartoum, la capitale du pays.

La contestation soudanaise a en effet accepté de mettre fin au mouvement de désobéissance civile lancé après le début d'une répression meurtrière et de reprendre les discussions avec les militaires au pouvoir afin de trouver une issue à la crise.

L'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation, a aussitôt appelé les Soudanais à « reprendre le travail mercredi », après plus de trois jours de quasi paralysie de la capitale.

Le Conseil de sécurité de l'ONU condamne la violence

« L'ALC a accepté de mettre fin au mouvement de désobéissance civile à partir d'aujourd'hui » et « les deux parties ont accepté de reprendre prochainement les discussions », a déclaré mardi M. Drir.

Dans un communiqué, les membres du Conseil ont demandé la fin immédiate des violences contre les civils et souligné l'importance du respect des droits humains.

George Clooney, très engagé concernant le Darfour

Dans un éditorial cosigné avec le militant des droits humains John Prendergast et publié dans Politico, l'acteur américain George Clooney avait exhorté la communauté internationale à traquer l'argent sale provenant du Soudan dans l'espoir que les militaires changent d'attitude face aux manifestations.

Une avancée significative dans un pays dévasté par trente ans de gestion calamiteuse et un pouvoir autoritaire et corrompu fondé sur le code légal islamique.

Jaimie Potts pour DayNewsWorld

DOUBLE ATTENTAT A TUNIS OU LE DEFI SECURITAIRE

Les explosions ont eu lieu en fin de matinée à quelques minutes d'intervalle. Les deux attentats-suicides étaient dirigées contre les forces de l'ordre.

Deux attentats-suicides ont été perpétrés, jeudi 27 juin à la mi-journée à Tunis.

Une voiture a été la cible d'un attentat ce jeudi midi sur l'avenue Bourguiba, la principale artère de Tunis. Le kamikaze a visé la police, a indiqué un policier sur place. Selon les autorités, trois policiers et deux civils ont été blessés.

Des morceaux de corps jonchaient la chaussée autour d'une voiture de police sur l'avenue Bourguiba, la principale de la capitale, près de la vieille ville.

Un peu plus tard, on apprenait qu'un deuxième attentat a visé une caserne de la garde nationale, dans le quartier d'Al Karjani faisant quatre blessés.

Fin octobre, Tunis avait déjà été frappée par un attentat-suicide.

Déjà sur l'avenue Bourguiba, une artère très prisée par les passants et les touristes.

Une femme d’une trentaine d’années avait activé une charge explosive qu’elle transportait en s'approchant cette fois encore d'un groupe de policiers. Vingt personnes avaient alors été blessées, dont cinq civils.Elle portait une ceinture d'explosifs, selon les enquêteurs.

L'organisation terroriste Etat islamique revendique le double attentat suicide perpétré ce jeudi à Tunis, rapporte l'organisme américain de surveillance des mouvements extrémistes SITE. Les auteurs des « deux attaques contre des forces de sécurité tunisiennes dans la capitale sont des combattants du (groupe) Etat islamique », a affirmé l'agence de propagande de l'EI Amaq, citée par SITE.

La Tunisie, qui dépend largement du tourisme, a relevé ses mesures de sécurité depuis une série d'attentats commis en 2015, dont l'attaque contre le musée du Bardo où 21 personnes ont été tuées, puis dans la station balnéaire de Sousse, qui a fait 38 morts.

Cet attentat, à quelques semaines des législatives, fragilise le pays ,qui cherche sa voie vers la démocratie.

Carl Delsey pour DayNewsWorld

MOHAMED BEN SALMAN MIS EN CAUSE DANS L'ASSASSINAT DU JOURNALISTE JAMAL KHASHOGGI PAR UNE ENQUETE DE L'ONU

Les enquêteurs de l'ONU ont annoncé mercredi 19 juin détenir des preuves crédibles de l'implication du prince héritier Mohamed Ben Salmane et d'autres hauts responsables saoudiens dans l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi.

Exilé aux Etats-Unis, où il écrivait régulièrement pour le Washington Post, le journaliste a été vu pour la dernière fois le 2 octobre 2018 alors qu'il pénétrait au consulat général d'Arabie saoudite à Istanbul (Turquie).

Après avoir dans un premier temps nié le meurtre, Riyad avait avancé plusieurs versions contradictoires et soutient désormais que Jamal Khashoggi a été tué lors d'une opération non autorisée par le pouvoir.

Mais un rapport de l'ONU vient invalider cette dernière version de la monarchie.

Dans un rapport rédigé au terme de six mois d'enquête, la rapporteuse spéciale des Nations unies, Agnès Callamard, indique en effet que « M. Khashoggi a été la victime d'une exécution délibérée, préméditée, d'une exécution extrajudiciaire dont l'Etat d'Arabie saoudite est responsable en regard du droit international lié aux droits de l'homme ».

Appel à « ouvrir une enquête pénale »

«  Il existe des preuves crédibles, justifiant des investigations supplémentaires, de la responsabilité individuelle d'officiels saoudiens de haut niveau, y compris le prince héritier », ajoute-t-elle.

Des preuves suffisantes existent donc pour ouvrir une enquête sur la responsabilité de hauts responsables saoudiens, y compris le prince héritier Mohammed ben Salmane, dans l'affaire Khashoggi, selon l' experte des droits de l'Homme de l'ONU

La rapporteuse a mis en garde contre «l'importance disproportionnée accordée à l'identification de l'auteur du crime», soulignant que la justice ne doit pas uniquement établir la responsabilité de l'auteur physique du crime. Onze suspects ont en effet été arrêtés en Arabie Saoudite pour répondre de l'assassinat du journaliste. Mais une enquête judiciaire «vise également, sinon principalement, à identifier les personnes qui, dans le contexte de la perpétration d'une violation, ont abusé des responsabilités de leur poste d'autorité ou ne les ont pas remplies», fait valoir la rapporteuse spéciale des Nations unies dans son rapport.

L'experte de l'ONU appelle en conséquence le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, à «ouvrir une enquête pénale de suivi sur l'assassinat de Jamal Khashoggi afin de constituer des dossiers solides sur chacun des auteurs présumés».

Le chef de l'ONU «devrait lui-même être en mesure d'ouvrir une enquête pénale internationale de suivi sans qu'un Etat n'ait à intervenir», relève-t-elle.

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

MASSACRE INTERCOMMUNAUTAIRE AU MALI

L’attaque de Sobame Da, dans la nuit de dimanche à lundi, souligne l’accélération d’un cycle de vengeances intercommunautaires totalement incontrôlé. Au moins 95 habitants ont en effet été tués dans la nuit de dimanche à lundi dans un village dogon du centre du Mali. Un village dogon entier a été rasé avec une rare cruauté par des hommes armés non identifiés. Un nouveau drame dans cette région en proie aux violences, deux mois et demi après un massacre de 160 Peuls .

Vengeances intercommunautaires

Le nombre de morts est encore flou: dans l’après-midi de lundi, le gouvernement évoquait dans un communiqué un bilan provisoire de 95 morts .

De son coté, l'association de chasseurs dogons Dan Nan Ambassagou « a constaté (lundi) avec beaucoup d'indignation l'attaque barbare et ignoble commise sur le village de Sobane » et « condamne avec la dernière énergie cet acte terroriste et génocidaire intolérable »

Des zones sous la coupe de groupes jihadistes

Dans un communiqué publié lundi, le gouvernement malien a soupçonné ces assaillants d’être des terroristes, avant d’assurer que « toutes les mesures seront prises pour arrêter et punir les auteurs de ce carnage ». Des renforts sécuritaires ont d’ailleurs été déployés pour tenter de retrouver les auteurs de cette énième tuerie. Le ministère de la justice a annoncé, lundi soir, l’ouverture d’une enquête, menée par le procureur du pôle judiciaire spécialisé dans la lutte contre le terrorisme.

« Ce n'est pas à un cycle de vengeance, de vendetta, que ce pays doit être conduit », a déclaré à la télévision publique ORTM le président malien, en Suisse pour le centenaire de l'Organisation internationale du travail (OIT), annonçant qu'il écourtait son séjour. "IBK" (ses initiales) a appelé au contraire à des « retrouvailles » entre Maliens, « qui seules vont nous permettre de rebondir et permettre à notre nation de survivre. Car nous sommes en question de survie », a-t-il estimé.

L'impuissance de l'Etat

Pour le chef de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma), ce drame illustre l'impuissance de l'Etat malien à empêcher les affrontements interethniques sur son sol."En réponse, une mission  coordonnée de l'ONU a été mise en place avec le soutien des autorités maliennes. Et l'organisation onusienne est mobilisée au Mali pour fournir de l'assistance humanitaire pour aider les personnes touchées. De plus, la mission a bénéficié d'une aide aérienne ce matin, en coordination avec les autorités maliennes, afin d'éviter des attaques futures. ", selon les Nations-Unis, le 20 juin 2019.

Une réunion sur les pays contributeurs de troupes à la Minusma est prévue mercredi après-midi aux Nations unies, dont le Conseil de sécurité doit se prononcer le 27 juin sur le mandat de cette force. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, recommande qu'elle ne soit pas réduite, malgré les appels des Etats-Unis.

Depuis l'apparition en 2015 dans le centre du Mali du groupe djihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l'agriculture, qui ont créé leurs « groupes d'autodéfense ». Depuis 2015, ces violences se sont propagées du nord au centre du pays, voire parfois au sud. Elles se concentrent surtout dans le centre, se mêlant très souvent à des conflits intercommunautaires, un phénomène que connaissent également le Burkina Faso et le Niger voisins.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, malgré la signature en 2015 d'un accord de paix censé isoler définitivement les djihadistes, dont l'application accumule les retards.

Les violences ont culminé le 23 mars avec le massacre à Ogossagou, près de la frontière burkinabè, de quelque 160 villageois peuls par des membres présumés de groupes de chasseurs dogons.

Des violations des droits de l'homme

Depuis janvier 2018, la division des droits de l'homme et de la protection de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) a documenté 91 violations des droits de l'homme commises par des chasseurs traditionnels contre des membres civils de la population peule, dans les régions de Mopti et de Ségou, ayant fait au moins 488 morts et 110 blessés, a indiqué le 16 mai la Minusma lors d'un point de presse.

Inversement, des groupes armés d'autodéfense de la communauté peule ont commis 67 violations des droits de l'homme contre la population civile de la région de Mopti dans la même période, ayant causé 63 morts et 19 blessés, selon la même source.
Joanne Courbet pour DayNewsWorld

LES CONDAMNATIONS A MORT

DES DJIHADISTES FRANCAIS EN IRAK

Bagdad a déjà condamné plus de 500 étrangers de l'EI - hommes et femmes -, dont certains à la peine capitale, mais aucun n'a jusqu'ici été exécuté.

Dans un communiqué ce lundi, le ministère des affaires étrangères déclarait que « les adultes détenus en Irak doivent être jugés par la justice irakienne, dès lors qu’elle se déclare compétente. La France respecte la souveraineté des autorités irakiennes ».

Refus de tout retour et jugement en France des affiliés à l' EI

La France refuse tout retour et jugement en France de ses ressortissants affiliés à Daesh, comme l’a répété le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian ce mardi matin sur France Inter :

« Ces terroristes-là, parce qu’il s’agit bien de terroristes qui nous ont attaqués, qui ont aussi été semeurs de mort en Irak, doivent être jugés là où ils ont commis leurs crimes. »

Un tribunal de Bagdad a condamné à mort mercredi Yassine Sakkam pour appartenance au groupe djihadiste État islamique (EI), portant à sept le nombre de Français à avoir écopé en quatre jours de la peine capitale dans ce pays. Yassine Sakkam avait été arrêté en Syrie puis transféré en janvier en Irak avec un groupe de 10 djihadistes français présumés.

Six d'entre eux ont été condamnés à mort depuis dimanche pour avoir rejoint l'EI. Brahim Nejara, 33 ans, accusé par le renseignement français d'avoir facilité l'envoi de jihadistes vers la Syrie, et Karam El Harchaoui, qui aura 32 ans , ont été condamnés à mort mardi par un tribunal de Bagdad. Dimanche et lundi, Kévin Gonot, Léonard Lopez, Salim Machou et Mustapha Merzoughi avaient aussi été condamnés à la peine capitale par pendaison. La liste des Français condamnés pour appartenance à l'organisation jihadiste pourrait donc s'allonger.

Cette série de verdicts relance le débat sur l'épineuse question des djihadistes étrangers : si le retour - et jugement - de ses ressortissants affiliés à l'EI n'est pas envisagé, la France refuse toutefois, dans le même temps, la peine de mort.

Une opposition « constante » à la peine de mort

Aussi le ministère des Affaires étrangères a-t-il affirmé lundi faire « les démarches nécessaires » auprès des autorités irakiennes après la condamnation de trois Français à la peine de mort. Mardi, la France a affirmé qu'elle « multipli(ait) les démarches pour éviter la peine de mort » à ces ressortissants, alors que Paris milite de longue date pour l'abolition de la peine capitale dans le monde.

Pour Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères, il s'agit bien de s'opposer par principe à la peine de mort, sans pour autant remettre en cause la justice irakienne ou sa légitimité à juger des Français.

« Il y a deux principes, qui ne sont pas contradictoires. Le premier c’est que ces terroristes là – parce qu’il s’agit bien de terroristes, qui nous ont attaqué et qui ont été aussi semeurs de mort en Irak – doivent être jugés là où ils ont commis leur crimes. […] [Le deuxième c’est que], nous sommes tout à fait opposés à la peine de mort et nous le disons. […]

Nous multiplions les démarches pour éviter la peine de mort à ces quatre Français », a déclaré Jean-Yves le Drian, ministre des Affaires étrangères, mardi matin sur France Inter

Tous ont 30 jours pour faire appel.

Les condamnés ont 30 jours pour faire appel, et l'avocat français de Léonard Lopez a déjà annoncé qu'il le ferait.

Selon la loi irakienne, quiconque ayant rejoint une organisation « terroriste » - qu'il ait ou non combattu - est passible de la peine de mort.

Les défenseurs des droits humains dénoncent par ailleurs « de vrais risques de torture » et « aucune garantie pour des procès équitables » en Irak, 12ème pays le plus corrompu au monde selon l'ONG Transparency International.

En Irak, c’est la souveraineté judiciaire irakienne qui prime et non pas les lois françaises...

Délicat imbroglio diplomatique......!

Garett Skyport pour DayNewsWorld

LIBERATION DES OTAGES FRANCAIS DU BENIN ET MORT DE DE DEUX  COMMANDOS MARINE

Quatre otages détenus dans le Sahel, dont deux Français, une Américaine et une Sud-Coréenne, ont été libérés lors d’une opération menée dans la nuit de jeudi à vendredi par les forces françaises. Emmanuel Macron « se félicite de la libération de quatre otages au Sahel, dont nos deux compatriotes, Patrick Picque et Laurent Lassimouillas, enlevés le 1er mai dernier au Bénin », indique la présidence française dans un communiqué. « Outre les deux otages français, une citoyenne américaine et une ressortissante sud-coréenne ont également été libérées. » Les disparitions de l’Américaine et de la Sud-Coréenne n’avaient jamais été rendues publiques. Même les sources sécuritaires européennes au Sahel n’étaient pas au courant.

Mais deux officiers mariniers ont été tués pendant l’opération.

Deux membres des forces spéciales françaises sont morts durant l’opération menée dans la nuit de jeudi à vendredi dans le nord du Burkina Faso

« Cette libération a pu être obtenue grâce à une opération militaire, conduite par les forces françaises dans la nuit de jeudi à vendredi, au nord du Burkina Faso », poursuit l’Élysée.

« Au cours de celle-ci, deux militaires ont trouvé la mort au combat, le maître Cédric de Pierrepont et le maître Alain Bertoncello, tous deux officiers mariniers au sein du commandement des opérations spéciales. »

Tous deux appartenaient au commando Hubert, spécialisé dans le contre-terrorisme, la libération d’otages et l’action sous-marine avec les nageurs de combat.Le commando, appartenant à l’un des sept de la Marine nationale, était basé à Saint-Mandrier, dans le Var. Quatre ravisseurs ont également été tués au cours de l’assaut.

Soutien américain pour le renseignement

Cette opération « a été rendue possible par la mobilisation des moyens de Barkhane, l’implication des forces burkinabé et le soutien américain en renseignement »,a indiqué le chef d’état-major des armées, le général François Lecointre. « Ces facteurs ont été essentiels pour le succès de l’opération, garantissant la réactivité dès l’annonce de la disparition des deux Français, la mise à disposition de moyens et la cohérence d’ensemble de l’opération », souligne-t-il dans un communiqué.

Une  zone déconseillée par le Quai d'Orsay

Les deux Français avaient disparu le 1er mai dernier lors d’un safari dans le parc de la Pendjari, se trouvant alors dans le Nord Ouest du Bénin, sur un secteur déconseillé par le Quai d’Orsay.

« ll faut que tous ceux qui veulent faire du tourisme dans ces pays s'informent auparavant de ce qu'on appelle les 'conseils aux voyageurs' mis en place et entretenus régulièrement par le Quai d'Orsay et qui indiquent les zones sûres, celles à petit risque et celles à gros risque », a souligné Jean-Yves Le Drian.

Et le ministre d'ajouter que « la zone où étaient nos deux compatriotes était considérée depuis déjà pas mal de temps comme une zone rouge, c'est-à-dire une zone où il ne faut pas aller, où on prend des risques majeurs si on y va ».

Il faut au demeurant rappeler que cette région est régulièrement ciblée par des groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique (EI). Les deux Français avaient été pris en otage et,en transit au Burkina Faso, devaient être emmenés au Mali par leur ravisseurs.

Groupe djihadiste la katiba Macina

Les preneurs d’otages appartiendaient à la katiba Macina, un groupe djihadiste actif dans le centre du Mali dont le chef Amadou Koufa est devenu ces dernières années l’une figures du djihadisme au Mali et par extension au Sahel. Il catalyse les frustrations des jeunes de sa région, principalement issus de la communauté peule, frustrations exploitées pour le projet djihadiste global. Agé d’une soixantaine d’années et originaire de la ville de Niafunké, il est devenu depuis janvier 2015 le fer de lance de l’insurrection islamiste dans le centre du Mali, où2018 plus de 500 civils y ont été tués selon les Nations unies.

Dans une vidéo du 8 novembre 2018 il accuse la France d’avoir envoyé « ses chiens dans le Macina », mais, surtout, son message est pour la première fois clairement destiné à rallier à la cause djihadiste, bien au-delà de sa région, les Peuls « massacrés parce qu’ils ont élevé le drapeau de l’islam ». « J’en appelle aux Peuls, où qu’ils se trouvent : au Sénégal, au Mali, au Niger, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Nigeria, au Ghana et au Cameroun », intime-t-il.

Florence Parly, la ministre des Armées, a rappelé que « les terroristes qui s'attaquent à la France et aux Français doivent savoir que nous ne ménagerons aucun effort pour les traquer et les combattre ».

En début de semaine prochaine, le chef de l’Etat présidera, aux Invalides, une cérémonie d’hommage national aux deux commandos marine tués dans l’opération.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

POURQUOI  LA CONTESTATION CONTINUE- T-ELLE APRES LE COUP D'ETAT AU SOUDAN ?

Omar el-Béchir est tombé. Le président soudanais de 75 ans a été destitué par l’armée après plus de trois mois de manifestations contre son pouvoir.

El-Béchir se trouve d’après le ministre de la Défense « en lieu sûr »; ce militaire avait lui-même renversé le pouvoir en place en 1989 en devenant  colonel pour s' autoproclamer président de la République en 1993 avant de se faire élire en 1996 puis en 2010  Le voilà à son tour victime d’un coup d’état militaire…

Mohammed Atta Al-Mawla, le chef des puissants services de renseignement (NISS), vient lui de démissionner, lui qui a organisé la répression du mouvement qui a fait 49 morts.

Mais les organisateurs de la contestation ont rapidement exhorté les militaires à « transférer le pouvoir à un gouvernement civil de transition ».

Et face au sit-in qui continuait ,« nous allons continuer le sit-in devant le QG de l’armée et dans d’autres villes », ont prévenu les contestataires, les militaires ont promis de que le conseil de transition militaire a été mis en place pour une durée de deux ans.

Les Soudanais ne voudraient pas que les militaires leur confisquent une fois encore leur contestation.

Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, l’ambassadeur du Soudan, Yasir Abdelsalam, a aussi dû dissiper les craintes de la communauté internationale.

Le conseil militaire « se contentera d’être le garant d’un gouvernement civil », a-t-il dit, vendredi. Il a en outre ajouté que la période de transition pourrait « être réduite en fonction des développements sur le terrain et de l’accord des parties prenantes ».

« Nous ouvrirons un dialogue avec les partis politiques pour examiner comment gérer le Soudan. Il y aura un gouvernement civil et nous n’interviendrons pas dans sa composition. ».

Mais comment le Soudan en est-il arrivé là ?

Trente années de gestion calamiteuse du pays ont fait s’effondrer un régime autoritaire et corrompu sans partis et basé sur un nouveau code légal islamique qui a affecté 70% de son budget à la guerre. Et le triplement du prix du pain a fait la suite !!

Alize Marion pour DayNewsWorld

COUP D'ETAT MILITAIRE AU SOUDAN

Le prix du pain aura eu raison du président Béchir.

Voilà que depuis plus de trois mois maintenant les Soudanais se révoltent contre le régime du dictateur Béchir. La contestation a démarré après la décision du gouvernement de tripler le prix du pain le 19 décembre suite à un programme d'austérité imposé par le FMI.

La mobilisation s’est ensuite muée en mouvement de protestation contre le régime lui-même, des milliers de Soudanais réclamant le départ du président.

Omar el-Béchir, qui a tenté de réprimer la contestation par la force, a instauré à partir du 22 février l’état d’urgence à l’échelle nationale. 49 personnes sont mortes.

Depuis samedi 6 avril les manifestants ont organisé un si-in devant le siège de l'armée.

Le président Omar Al-Bachir, qui dirigeait le Soudan d’une main de fer depuis trente ans, a été renversé jeudi 11 avril par un coup d’Etat de l’armée et a été remplacé par un « conseil militaire de transition » qui entend diriger le pays pendant deux ans.

« J’annonce, en tant que ministre de la défense, la chute du régime et le placement en détention dans un lieu sûr de son chef », a déclaré dans une annonce très attendue à la télévision d’Etat, le ministre de la défense, Awad Ahmed Ibn Auf. Le couvre-feu a été décrété ce jour par le « conseil militaire de transition ». Un cessez-le-feu a aussi été annoncé à travers le pays, notamment dans les Etats en proie aux rébellions comme le Darfour.

Si les meneurs de la contestation ont obtenu le départ d’Omar Al-Bachir, ils ont, en revanche, rejeté la décision de l’armée de créer un « conseil militaire » pour mener une transition qui s’annonce particulièrement longue : deux ans.

« Le régime a mené un coup d’Etat militaire en présentant encore les mêmes visages (…) contre lesquels notre peuple s’est élevé », a réagi, dans un communiqué, la Déclaration pour la liberté et le changement, tout en appelant le « peuple à continuer son sit-in devant le QG de l’armée et à travers le pays ».

Mercredi, Washington avait exhorté le pouvoir « à respecter les droits de tous les Soudanais à exprimer leurs doléances pacifiquement ».

Les Etats-Unis et les cinq pays européens membres du Conseil de sécurité de l’ONU – France, Royaume-Uni, Allemagne, Belgique et Pologne – ont demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité sur le Soudan. La session devrait se dérouler vendredi.

« Si l’armée marginalise la rue, le pire est à craindre », a réagi un observateur.

Jenny Chase pour DayNewsWorld

LE COUP D'ECLAT DE BENJAMIN NETANYAHOU VAINQUEUR DES LEGISLATIVES EN ISRAEL

Le Premier ministre israélien sortant Benjamin Netanyahou est donné vainqueur des législatives et sur la voie d’un cinquième mandat après dépouillement de la presque totalité des votes.

97 % des bulletins créditeraient le parti de M. Netanyahou d’autant de sièges (35) que la liste Bleu-blanc (centre-droit) de Benny Gantz.

« Le peuple d’Israël m’a accordé sa confiance pour la cinquième fois, et une confiance plus grande encore », a clamé le premier ministre sortant qui a promis un « cinquième fois, et une confiance plus grande encore ».

Il a promis un « gouvernement de droite » et a déjà approché les chefs des autres partis de droite en vue de former une coalition de gouvernement. Ils lui ont « presque tous » apporté leur soutien, a-t-il assuré.

Dans une telle configuration, le président Reuven Rivlin confiera probablement à M. Netanyahou la tâche de former une coalition de gouvernement.

Des candidats au coude à coude.

M. Netanyahou, 69 ans qui est au pouvoir sans discontinuer depuis 10 ans, signerait ainsi un nouveau coup d’éclat en remportant des élections largement présentées comme un référendum sur sa personne.

En effet il se trouve sous le coup d'une inculpation pour corruption si bien que les ennuis judiciaires pourraient le rattraper dès les premiers mois d’un nouveau mandat.

Au quartier général de Bleu-blanc à Tel-Aviv, M. Gantz, novice de la politique, a également revendiqué la victoire « C’est un jour historique, plus d’un million de personnes ont voté pour nous », a proclamé M. Gantz devant ses supporteurs. « Le président doit nous confier le soin de former le prochain gouvernement car nous sommes le parti le plus important », a-t-il déclaré avant de promettre d’être « le Premier ministre de tous ».

Quelque 6,3 millions d’électeurs étaient appelés à élire leurs 120 députés et à décider si l’indétrônable « Bibi », adoré des uns, détesté des autres, poursuivrait son long règne ou si l’heure du changement était venue avec le nouveau venu à ascension fulgurante de cet ancien parachutiste qu'est Benniz Gantz.

Jusqu'à la fin les deux candidats étaient au coude à coupe et environ deux heures avant l’échéance, MM. Netanyahou et Gantz battant encore frénétiquement le rappel de leurs troupes.

Par contre comme prévu la gauche reçoit un terrible camouflet à tel point que l'une des dirigeante travailliste Shelly Yachimovich, s’est dite « sous le choc ». On savait la gauche en mauvaise posture : l’Union sioniste a en effet été dissoute, et le Parti travailliste s'est présenté à nouveau sous ses propres couleurs, mais pas à tel point. La déchéance du parti est telle qu' il n'obtiendrait que six sièges à la Knesset.

Quant à M. Netanyahou, si le président Rivlin le reconduit, il ravirait en juillet le record de longévité comme Premier ministre à l’historique David Ben Gourion.

Mais, très vite, M. Netanyahou risque à à nouveau se retrouver empêtré dans un scandale de corruption même s'il clame son innocence et dénonce sans relâche une « chasse aux sorcières ».

Le procureur général a en effet annoncé en février son intention de l’inculper pour corruption, fraude et abus de confiance dans trois affaires de dons reçus de la part de milliardaires, d’échanges de bons procédés entre gouvernants et patrons, et de tentatives de collusion avec la presse. Il a même calé au 10 juillet la date limite pour une audition de la dernière chance avant de décider de l’inculper.

Face à M. Netanyahou, M. Gantz, 59 ans, fort de ses faits d’armes d’ancien parachutiste et d’ancien chef d’état-major, a fait campagne en prenant l'actuel chef de gouvernement comme angle d'attaque.« La simple idée qu’un premier ministre puisse exercer le pouvoir alors qu’une inculpation est présentée contre lui me semble ridicule, cela n’arrivera pas », a déclaré Gantz en janvier. « Moi, j’ai les mains propres, je ne dois rien à personne et mon gouvernement fera preuve de zéro tolérance envers toute forme de corruption », a-t-il assuré. À défaut de proposer un changement politique radical, Benny Gantz  a  donc surtout misé sur la lassitude des Israéliens vis-à-vis de celui qui les dirige depuis dix ans.

« Non à la paix »

La domination idéologique et politique de la droite s'est confirmée au terme d’une campagne d’une rare violence, sans véritable débat de fond.

Au cours de cette rude campagne Benjamin Netanyahou se sera en effet prévalu de sa trempe d’homme fort, de ses réussites diplomatiques, de sa proximité avec le président Donald Trump ainsi que d’une croissance économique continue. Comme en 2015, Benyamin Nétanyahou l’a achevée en se positionnant plus à droite que jamais, pour mobiliser son camp et encourager le vote utile en faveur du Likoud. Il s'est ainsi dit prêt, au mépris d’un large consensus international, à annexer les colonies israéliennes de Cisjordanie, d’un large consensus international, à annexer les colonies israéliennes de Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis plus de cinquante ans par Israël.« Un Etat palestinien mettrait notre existence en danger », a-t-il déclaré le 6 avril à la chaîne Channel 12 News. « J’étendrai la souveraineté [d’Israël] mais je ne fais pas de distinction entre les blocs de colonies et celles qui sont isolées, parce que chaque colonie est israélienne. »

Politiquement parlant, Benny Gantz est situé au centre-droit de l’échiquier politique israélien avec des positions moins radicales sur le conflit israélo-palestinien que son adversaire...

Commentant les sondages israéliens à la sortie des urnes, Saëb Erakat, haut responsable palestinien, a estimé que les Israéliens avaient dit « non à la paix et oui à l’occupation » des Territoires palestiniens.

Quoiqu'il en soit la formation d' une coalition ne sera probablement jamais aussi compliqué depuis 1961!!

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

UN BRACONNIER PIETINE A MORT PAR UN ELEPHANT PUIS DEVORE PAR DES LIONS

Un éléphant a piétiné à mort un braconnier, dans une réserve naturelle sud-africaine, avant que ses restes ne soient dévorés par un troupeau de lions qui ont tout avalé sauf son crâne et son pantalon.

Un homme qui tentait de braconner un rhinocéros pour
récupérer la corne du gros mammifère, dans le parc national Kruger , en Afrique du Sud, a été écrasé par un éléphant avant d'être dévoré par une bande de lions affamés qui n'ont laissé que son crâne et son pantalon, relate The Daily Mail.

L’accident se serait déroulé le mardi 2 avril dans le parc national Kruger.

Trois amis de la victime se sont enfuis après la tragédie. Ils ont appelé sa famille qui a contacté l'administration du parc. La recherche des restes du braconnier a permis de ne retrouver que son crâne et son pantalon.

Une famille de lions aurait apparemment dévoré son corps.

«Entrer dans le parc national Kruger illégalement et à pied n'est pas sage, cela présente de nombreux dangers et cet incident en est la preuve», a conclu Glenn Phillips, directeur général de la réserve.

La police locale a arrêté trois des complices de l'homme avec deux fusils de chasse et munitions.

Les trois hommes sont accusés de possession d'armes à feu et de munitions sans permis, de braconnage et d'intrusion.

Une enquête a été ouverte concernant la mort de leur complice.

Carl Delsey pour DayNewsWorld

QUELS SCENARIOS APRES LA DEMISSION DU PRESIDENT BOUTEFLIKA ?

Le président de la République algérienne a informé le Conseil constitutionnel de sa démission « à compter d’aujourd’hui », ont annoncé les médias officiels algériens mardi 2 avril.

« J’ai honneur de vous notifier formellement ma décision de mettre fin au mandat que j’accomplis en qualité de président de la République, à partir de ce jour, mardi 26 Radjab 1440, correspondant au 2 avril 2019, écrit-il dans une lettre qu’il a adressée au Conseil constitutionnel, publiée par l’agence de presse algérienne officielle APS.

Cette décision que je prends en mon âme et conscience est destinée à contribuer à l’apaisement des cœurs et des esprits de mes compatriotes, pour leur permettre de projeter ensemble l’Algérie vers l’avenir meilleur auquel ils aspirent légitimement. »

Alors qu'il avait déjà renoncé, sous la pression de la rue, en mars, à briguer un cinquième mandat et avait annoncé le report sine die de l’élection présidentielle, ces annonces n’avaient pas suffi à calmer la contestation.

Pendant cette période le clan "Bouteflika" cependant essayait de  sauver la mise.

Le clan Bouteflika avait en effet accepté lundi 1er avril de céder le pouvoir, en promettant un départ du chef de l'État avant le 28 du mois, date de fin de son mandat.

Mais Saïd, le frère, a essayé de gagner du temps, procédé très utilisé par le pouvoir algérien, en proposant à l'ancien président de la République Liamine Zéroual d'assurer la transition en cas de démission.

Une démarche peu appréciée par le chef d'état-major de l'armée si bien que le général Gaïd Salah dénonçait mardi 2 avril « l'entêtement et la sournoiserie de certains individus à la tête du pays ».

Ces individus ont pour « seul souci la préservation de leurs intérêts personnels étroits », ajoutait-il, dans ce qui semble être une attaque contre l’entourage proche du président Bouteflika.

Avec la démission du président algérien, s’ouvre une période de 90 jours pendant laquelle une élection présidentielle doit être organisée.

Le président du Conseil des Nations, Abdelkader Ben Salah, un proche d'Abdelaziz Bouteflika, prendra l'intérim. L’actuel et tout nouveau Premier ministre, Noureddine Bedoui, est un ancien ministre de l’Intérieur. Les deux sauront s'entendre avec le général Gaïd Salah. En effet les militaires, qui ont fait pression sur Bouteflika pour qu’il démissionne, reste la seule institution non contestée en Algérie. Elle assure un rôle de garant pour garder un cadre serein pendant cette période de transition,

Mais la démission de Bouteflika ne signifie pas pour autant la fin de la révolte algérienne.

Si l’annonce de lundi soir est vécue comme une « bonne nouvelle », elle n'est pas suffisante pour la jeunesse algérienne dans la rue depuis un mois. Ces derniers appellent à la fin du « système », et pas seulement à la démission de Bouteflika.

Pour le moment, les candidats de l’opposition ne se bousculent pas pour officialiser leur candidature. Rachid Nekkaz, le candidat anti-Bouteflika, se fait plus discret depuis quelques jours.

L’opposant à Bouteflika Ali Benfis qui avait renoncé à se présenter au scrutin prévu à l’origine le 28 avril prochain, pourrait revenir dans le jeu. L’avocat et militant des droits de l’homme Mustapha Bouchachi a de son côté l’avantage d’être plutôt soutenu par la rue.

Cependant il faut désormais prendre en compte un nouvel arbitre: les citoyens algériens n’ont pas dit non plus leur dernier mot.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

LA DEMISSION DU PRESIDENT BOUTEFLIKA

PROCHE

Après l'armée c'est au tour du parti RND, principal allié du président algérien, de réclamer dans un communiqué publié mercredi 27 mars, la démission de ce dernier. Cette annonce, faite par l'ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, intervient au lendemain de la déclaration du chef d'état-major de l'armée, qui a demandé au Conseil constitutionnel de déclarer le président Bouteflika inapte pour la fonction.

En effet les militaires ne semblent plus soutenir Abdelaziz Bouteflika à la tête de l’Algérie. Ahmed Gaïd Salah, le chef d’état-major de l’armée fidèle jusqu’ici au président algérien, a demandé mardi 26 mars 2019 que soit engagée la procédure prévue par l’article 102 de la Constitution, lorsque le président de la République

« pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l’impossibilité totale d’exercer ses fonctions ».

Affaibli depuis 2013 par les séquelles d’un AVC, à 82 ans, le président Abdelaziz Bouteflika est confronté depuis plus d’un mois à une contestation sans précédent.

Certes, il a renoncé à briguer un cinquième mandat, mais il a repoussé sine die la date de la présidentielle, initialement prévue le 18 avril, après l’élaboration d’une nouvelle Constitution. Il resterait ainsi au pouvoir après le 28 avril, date de la fin de son mandat.

Or la société civile demande avant tout un changement rapide. Et de toute évidence au sein même de l’armée, soldats et officiers n’étaient pas prêts à se retourner contre le peuple ce que semble avoir compris le général jusqu’ici des plus fidèles au président Bouteflika .

« Il devient nécessaire, voire impératif, d’adopter une solution pour sortir de la crise, qui répond aux revendications légitimes du peuple algérien, et qui garantit le respect des dispositions de la Constitution et le maintien de la souveraineté de l’État », a déclaré le général Ahmed Gaïd Salah, également vice-ministre de la Défense, dans un discours diffusé à la télévision nationale.

Mais en tout état de cause la prise de distance de l’armée vis-à-vis du président Bouteflika signifie un consensus au sommet de l’Etat pour éviter une rupture violente.

En effet si la procédure est enclenchée, le président du Conseil de la Nation prendra alors l’intérim pendant 45 jours. Et si le président est déclaré inapte à l’issue de ce délai, la « vacance » du pouvoir est déclarée. L’intérim se poursuit alors durant 90 jours maximum, période durant laquelle une présidentielle est organisée.

« Seul le passage rapide à une élection permettra de renouveler les institutions » , selon la constitutionnaliste Fatiha Benabbou.

Jenny Chase pour DayNewsWorld

MASSACRE MEURTRIER DANS UN VILLAGE PEUL

AU MALI

Village dévasté : Des corps sans tête, d’autres jetés au fond d’un puits et des amas de chaires noires, brûlées vives. Au moins 134 civils ont été massacrés à Ogossagou dans le centre du pays par des miliciens.

Selon les Nations unies, au moins 134 personnes ont été massacrées et une cinquantaine d’autres blessées, dans ce village largement habité par des civils appartenant à l’ethnie peule.

Selon l’association de défense des Peuls Tabital Pulaaku, la majorité était des femmes et des enfants.

Beaucoup avaient trouvé refuge dans ce village après avoir déjà fui d’autres affrontements intercommunautaires qui ont fait plus de 500 morts en 2018 dans le centre du Mali, selon l’ONU.

Depuis l'apparition il y a quatre ans dans le centre du Mali du groupe djihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l'agriculture.

Au delà de litiges terriens qui opposent ces communautés, la spirale des violence revêt de plus en plus un caractère ethnique. De plus, la zone est un terrain d’action privilégié des groupes terroristes, au Mali.

Les Dogons ont créé, en contre partie, leurs propres « groupes d'autodéfense », dont l'association « Dan Nan Ambassagou » qui serait à l'origine du génocide.

En conséquence le président Ibrahim Boubacar Keïta a prononcé « la dissolution de l'association 'Dan Nan Ambassagou' pour dire clairement aux uns et aux autres que la protection des populations restera le monopole de l'Etat », a expliqué le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga.

Le gouvernement a également annoncé le remplacement des chefs d'état-major des armées, de l'armée de terre et de l'armée de l'air.

Avec ce limogeage d’une rare ampleur l'Etat tente de reprendre la main sur les milices armées au lendemain du massacre de plus de 130 Peuls dans le centre du pays, l'attaque la plus meurtrière qu'ait connue le Mali depuis au moins six ans.

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

BOUTEFLIKA OU D'UNE CONCESSION SYMBOLIQUE A UNE REPRISE EN MAIN DU POUVOIR

C'était la revendication des manifestants depuis plusieurs semaines. Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, confronté depuis deux semaines à une contestation inédite en 20 ans de pouvoir, a annoncé ce lundi 11 mars renoncer à briguer un 5e mandat et le report sine die de la présidentielle prévue le 18 avril.

Pour la première fois depuis le début du mouvement de contestation, Abdelaziz Bouteflika est apparu à la télévision algérienne.

Dans un long message à la nation, il précise que la présidentielle aura lieu « dans le prolongement   d'une conférence nationale » chargée de réformer le système politique et d'élaborer un projet de Constitution d'ici fin 2019.

La nouvelle a été accueillie dans un premier temps avec joie. Elle répond ainsi à l’une des principales revendications de la mobilisation populaire.

Mais en s'engageant « à remettre les charges et les prérogatives de président de la République au successeur que le peuple algérien aura librement élu », Abdelaziz Bouteflika indique implicitement qu'il restera chef de l'Etat à l'expiration de son mandat le 28 avril 2019.

« Il n'y aura pas de cinquième mandat et il n'en a jamais été question pour moi, mon état de santé et mon âge ne m'assignant comme ultime devoir envers le peuple algérien que la contribution à l'assise des fondations d'une nouvelle République », déclare Abdelaziz Bouteflika dans ce texte.

Le soulagement a donc vite fait place aux doutes, comme l’ont montré les titres des principaux journaux algériens : « Bouteflika prolonge le quatrième mandat » (El Khabar), « Bouteflika partira, le système attendra ! » (El Watan), « Bouteflika propose aux Algériens une “transition” gérée par le pouvoir » (TSA). Les propositions lui offrent en effet par le report de l’élection présidentielle un allongement de l’actuel mandat présidentiel, au-delà du terme prévu par la Constitution, qui lui permet d’organiser sa sortie.

Ainsi le pouvoir joue son va-tout et emploie aujourd'hui des solutions qu'il avait envisagées avant même la crise pour rester maître du calendrier et des modalités d’évolution du système politique, .

Difficile de voir dans ces dernières annonces un exécutif lâchant du lest aux manifestants. L'attentisme apparaît au contraire comme le dernier rempart d'un régime discrédité.

En fait au travers d’une concession symboliquement importante, le pouvoir tente de reprendre la main. Les manifestations continuent donc.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

PAS DE CINQUIEME MANDAT POUR BOUTEFLIKA

SOUS FOND DE REVOLUTION ALGERIENNE

Abdelaziz Bouteflika, 82 ans, est rentré hier en Algérie après avoir passé deux semaines dans un hôpital de Genève. Depuis deux semaines, les manifestations se succèdent en Algérie pour dénoncer sa nouvelle candidature.

Le président Bouteflika, à la tête du pays depuis 1999, ne s'est pas exprimé en public depuis un accident vasculaire cérébral en 2013. Ses adversaires doutent qu'il soit capable d'assurer sa charge et s'inquiètent que l'Algérie soit gouvernée en son nom et dans l'ombre par ses conseillers.

Le patient genevois serait « sous menace vitale permanente ».

« Affaibli, Bouteflika est "sous menace vitale permanente’ », a annoncé la Tribune de Genève mercredi 6 mars. D’après le quotidien suisse, le président algérien, soigné aux hôpitaux universitaires de Genève (HUG) depuis une dizaine de jours, « souffre de problèmes neurologiques et respiratoires » .

« Le chef de l’État se trouve ‘sous menace vitale permanente’ en raison de la dégradation de ses réflexes neurologiques.

Il ne souffre d’aucun mal mortel à court terme, mais c’est un vieux monsieur qui peine à se remettre des conséquences de son attaque cérébrale de 2013.

Car c’est bien en raison des compétences des HUG en matière de neurologie qu’Abdelaziz Bouteflika y séjourne depuis le 24 février. »

Le journal suisse raconte que la situation du patient de 82 ans s’est dangereusement dégradée ces dernières années.

« D’un état de fragilité mais permettant une vie à peu près normale, il s’est transformé en patient dont l’état est très précaire et nécessite des soins constants. »

Les conditions sont réunies pour organiser le 18 avril la présidentielle, ont cependant assuré mercredi les autorités algériennes, malgré la contestation sans précédent suscitée par la candidature à un 5e mandat du président Abdelaziz Bouteflika.

Or selon le quotidien étranger, l'ancien ministre Ali Benouari a déclaré qu'aucun médecin ne veut délivrer de certificat attestant que le président algérien est en état de se représenter. Bouteflika, 82 ans, sévèrement handicapé qu'il est maintenant par les séquelles d'un AVC en 2013.Il est hospitalisé en Suisse depuis plus de dix jours pour, officiellement, des «examens médicaux périodiques» et l'on ne connait pas la date de son retour en Algérie.

Malgré des troubles du langage et une situation sanitaire préoccupante, Bouteflika est en effet en course pour un cinquième mandat après le dépôt de sa candidature dimanche soir.

La présidentielle le 18 avril envers et contre tous

Des autorités algériennes sont allées de leur couplet en faveur des présidentielles du 18 avril.

La présidentielle se tiendra «conformément à la Constitution, dans les conditions requises de transparence, de sérénité et de quiétude», a affirmé le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, en marge d'un conseil ministériel de la Ligue arabe au Caire.

L'armée et les forces de sécurité sont «résolument engagées à garantir» la sécurité de la présidentielle, afin de permettre aux Algériens de voter «dans un climat de sérénité, de quiétude et de stabilité», avait de son côté déclaré le chef d'état-major de l'armée algérienne, le général Ahmed Gaïd Salah qui « semble abandonner le ton belliqueux qu'il usait jusque-là pour parler de la situation politique en Algérie», avait noté cependant le quotidien francophone El Watan.

« Le peuple et l'armée ont une vision commune »

Si peu avant le retour du président en Algérie, la formation de Bouteflika,le Front de libération nationale (FLN) au pouvoir depuis l'indépendance, a exhorté toutes les parties à coopérer pour mettre fin à la crise et promouvoir la réconciliation nationale, le chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), le général Ahmed Gaïd Salah, a affirmé en revanche hier dimanche 10 mars que « le peuple et l'armée ont une vision commune de l'avenir ».« Les liens entre l'armée et la population sont forts et spontanés », a-t-il ajouté lors d'une cérémonie, sans faire directement référence aux manifestations actuelles.

L'armée « partage » avec le peuple algérien « les mêmes valeurs et principes », a déclaré, dimanche 10 mars, le général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée algérienne et vice-ministre de la Défense. « Se rejoignent (...) entre le peuple et son armée (...) tous les fondements d'une vision unique du futur de l'Algérie », a-t-il ajouté devant les élèves de plusieurs écoles militaires.

Alors qu’une contestation inédite contre le président Abdelaziz Bouteflika secoue l’Algérie depuis le 22 février, ce discours tranche avec ceux prononcés depuis le début de la mobilisation par le général, considéré comme un membre du premier cercle du chef de l'État.

C'est celui-là même qui début mars fustigeait encore ceux qui « veulent ramener » l'Algérie aux années de guerre civile (1992-2002), en rappelant que l'armée restait « résolument engagée à garantir » la sécurité de la présidentielle. Le discours du général a donc bien changé...et le revirement n'est pas très loin.

Le front du « cinquième mandat » se fissure

Et le camp Bouteflika, dans son ensemble,se fissure peu à peu ces derniers jours devant l'ampleur de la contestation des étudiants algériens dans la rue.

Ainsi dans un communiqué, la puissante Organisation nationale des Moudjahidine (ONM, qui regroupe les anciens combattants de la guerre d'indépendance), traditionnel soutien de son compagnon d'armes M. Bouteflika, a apporté un soutien inattendu à la contestation. L'ONM dénonce dans un communiqué des institutions «pas à la hauteur des aspirations du peuple» et «une alliance contre nature entre des membres influents du pouvoir» et des personnes «à qui ont été ouvertes les portes pour faire main basse sur l'argent public».

Lundi, Sid Ahmed Ferroukhi, ancien ministre et député du Front de libération nationale (FLN) avait annoncé sa démission de son mandat et son départ du parti présidé par M. Bouteflika.

Des démissions ont été également annoncées par divers médias au sein du Forum des chefs d'entreprise (FCE), organisation patronale dirigée par Ali Haddad, réputé proche du clan Bouteflika.

Même l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), syndicat totalement mis au service du cinquième mandat par son secrétaire général, Abdelmadjid Sidi-Saïd, connaît des défections et des appels à soutenir la contestation populaire.

Ces revirements sont un signe que l’abandon de l’option de la candidature de Bouteflika commence à être envisagé au sein du régime.

Les magistrats, à leur tour, rentre dans la contestation

Un millier de magistrats algériens ont annoncé qu'ils refuseraient de superviser l'élection présidentielle du 18 avril si le chef de l'Etat sortant Abdelaziz Bouteflika est candidat à un cinquième mandat. Dans un communiqué, les juges ajoutent qu'ils ont décidé de créer une nouvelle association.

La contestation des Algériens une « situation révolutionnaire pacifique »

Depuis le 22 février, les manifestants ont dévoilé l’image d’un peuple plein de détermination. Depuis le 22 février, le mouvement de protestation le plus important des deux dernières décennies en Algérie a poussé des dizaines de milliers de personnes dans les rues pour exprimer leur opposition à un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika.

La journée de mobilisation s'annonce forte vendredi, coïncidant avec la célébration de la Journée internationale des droits des femmes.

L’avocat Mokrane Aït Larbi, un militant respecté des droits humains, a estimé que le pays vivait une « situation révolutionnaire pacifique ».

« Cette phase historique ne peut réaliser la rupture par la voie électorale, dont la fraude a déjà commencé au sein du Conseil constitutionnel, et devant l’opinion nationale et internationale », a-t-il commenté.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

L'AFRIQUE DU SUD SOUS LE CHOC

UNE STAR SE FAIT BATTRE

Une vidéo publiée par une chanteuse sud-africaine montrant la jeune femme frappée à plusieurs reprises par un homme dans une chambre a provoqué une onde de choc lundi en Afrique du Sud, où le gouvernement et la police ont dénoncé le fléau des violences faites aux femmes.

Dans la nuit de dimanche à lundi, Bongekile Simelane, de son nom de scène Babes Wodumo, a publié sur son compte Instagram une vidéo où un homme torse nu et en caleçon la tabasse.

La vidéo, qui a depuis été supprimée du compte, est devenue virale sur les réseaux sociaux, provoquant une avalanche de réactions outrées de la part des fans de la chanteuse, mais aussi des autorités sud-africaines.

Le ministre de la Culture, Nathi Mthethwa, s'est dit « absolument horrifié ».

« Le gouvernement sud-africain ne tolérera jamais les violences basées sur le genre. [...]

Nous appelons tous les Sud-Africains à isoler les coupables, lutter et mettre un terme aux violences basées sur le genre avec le même zèle que nous avons combattu le racisme », a-t-il ajouté, affirmant que l'auteur des coups était le compagnon de la chanteuse, le musicien Mampintsha.

Sur Twitter, le gouvernement sud-africain a estimé qu'il n'y avait « pas d'excuse pour les violences. Les gens ne peuvent aider que s'ils savent. Parlez. [...] #ArrêtezlesViolencesfaitesauxFemmes ».

La police étudie la vidéo en question afin d'« établir et vérifier l'identité » de l'homme et de la femme qui y apparaissent.

Dans un tweet publié lundi après-midi, Babes Wodumo, chanteuse de gqom (mélange de percussions traditionnelles africaines et de house music), a expliqué ne pas être en mesure « de répondre » dans l'immédiat aux interviews, car elle est « encore très choquée ».

L'Afrique du Sud est gangrenée par une forte criminalité.

L'an dernier, plus de 20 000 personnes y ont été victimes de meurtres, soit 57 par jour.

Les femmes sont particulièrement vulnérables.

En novembre, le président sud-africain Cyril Ramaphosa avait déclaré qu'il fallait « en finir avec les viols et les féminicides qui ne font jamais l'objet de poursuites ».

Jenny Chase pour DayNewsWorld

LA JEUNESSE ALGERIENNE DANS LA RUE

CONTRE BOUTEFLIKA

La révolution est-elle en marche en Algérie ?

La jeunesse algérienne est dans la rue.

Des manifestations d'ampleur ont eu lieu vendredi, supérieures à celles de la semaine passée, dans tout le pays mais le pouvoir algérien reste inflexible.

Abdelaziz Bouteflika doit déposer officiellement sa candidature à un 5e mandat dimanche.

Si les rassemblements se sont globalement déroulés dans le calme , la situation a dégénérée dans la soirée aux abords du palais présidentiel à Alger. Les heurts ont fait 56 blessés parmi les forces de l’ordre et sept chez les manifestants, a annoncé la police, citée par la télévision national

Des slogans hostiles au pouvoir ont été scandés aux cris de « Pouvoir assassin ».

Les forces de l’ordre ont procédé dans la journée à 45 arrestations, dont cinq personnes ayant tenté d’entrer dans l’hôtel El Djazaïr, a ajouté la télévision, citant un communiqué de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) .

Des manifestations ont eu lieu dans près des deux tiers des wilayas (préfectures) du nord du pays, région la plus peuplée. Selon des sources sécuritaires, d’autres rassemblements se sont déroulés sans incidents notamment à Oran et à Constantine, deuxième et troisième villes du pays.

Amnesty International a appelé jeudi les forces de l’ordre à « s’abstenir de recourir à une force excessive ou inutile pour disperser des manifestants pacifiques ».

Certains observateurs craignent que les appuis du chef de l’Etat n’utilisent la manière forte pour s’éviter une campagne électorale marquée par l'absence physique d'Abdelaziz Bouteflika.

Le directeur de campagne Abdelmalek Sellal qui avait animé les trois précédentes campagnes victorieuses (2004, 2009, 2014) du candidat Bouteflika, vient d'être limogé.

Il est remplacé par l'actuel ministre des Transports, Abdelghani Zaalene, indique simplement l'APS.

« Son limogeage pourrait être une première réponse" à la contestation qui agite l'Algérie depuis plus d'une semaine et vise directement Abdelaziz Bouteflika, mais ça risque d'être un peu court », a commenté un observateur.

Le pouvoir craint-il un nouveau printemps algérien?


Britney Delsey pour DayNewsWorld

MUHAMMADU BUHARI PRESIDENT DU NIGERIA

Muhammadu Buhari a été réélu président au Nigéria.

La Commission électorale nationale indépendante du Nigeria a annoncé, dans la nuit de mardi 26 à mercredi 27 février, le nom du vainqueur. Le chef de l’Etat sortant, Muhammadu Buhari, du Congrès des progressistes (APC), a été réélu pour un deuxième mandat de quatre ans à la tête du pays le plus peuplé d’Afrique.

A 76 ans, ce général à la retraite a récolté 56 % des voix, contre 41 % pour son principal adversaire, Atiku Abubakar .

Pendant la campagne, l’ancien général Buhari (76 ans), qui avait dirigé le pays dans les années 1980, n’a pas nié les insuffisances de son mandat.

« Cela n’a pas été un long fleuve tranquille », a-t-il reconnu, demandant à ses compatriotes de considérer « les progrès importants » accomplis par son gouvernement et de lui donner la possibilité d’achever les chantiers, notamment en matière de lutte contre la corruption, de sécurité et sur le plan économique. Le président sortant Muhammadu Buhari a promis de faire passer son pays à un niveau supérieur et de faire mieux s'il est réélu.

« Nous sommes déterminés à approfondir le travail que nous avons entamé au cours de ce premier mandat afin que les actifs et les ressources de la nation continuent à être organisés et utilisés de manière à servir le citoyen nigérian », a déclaré le président sortant lors de sa campagne. Mais à 76 ans, sa santé a suscité beaucoup d'interrogations alors qu'il a été hospitalisé à plusieurs reprises à Londres.

Un pays économiquement pauvre malgré ses ressources en hydrocarbures.

En effet l'économie du pays le plus peuplé d'Afrique est fort mal en point. La crise provoquée par la chute vertigineuse des prix des hydrocarbures en 2015, dont dépend l'économie nigériane, a marqué durablement le pays. La croissance s’est établie à seulement 1,9 % en 2018 restant à un taux inférieur à celui de la croissance démographique dans un pays où le chômage touche un quart de la population active, et même plus de la moitié des 15-35 ans.

Dans ce pays de quelque 190 millions d’habitants – dont la population devrait doubler d’ici à 2050 – cette croissance poussive, sur fond d’inflation élevée, ne peut enrayer la spirale de l’extrême pauvreté. Selon la Banque mondiale, le Nigeria est en train de dépasser l’Inde pour devenir le pays abritant le plus grand nombre de personnes vivant avec moins de 1,90 dollar par jour. Le redressement de l'économie passera inévitablement par une diversification des activités pour enrayer cette spirale de pauvreté...

Des défis sécuritaires avec la menace de Boko Haram et les conflits fonciers.

Outre le défi économique, la sécurité a été un thème majeur de la campagne pour la présidentielle du 23 février. Déterminante dans la victoire de Muhammadu Buhari en 2015 un ancien général ayant dirigé, d’une main de fer, un régime militaire dans les années 80, la sécurité va encore dominer l’agenda du prochain mandat, notamment avec la montée des affrontements communautaires en sus avec la menace terroriste toujours présente de Boko Haram.

Muhammadu Buhari avait en effet promis d’enrayer l’insurrection jihadiste de Boko Haram qui a fait plus de 20 000 morts et de 2,6 millions de déplacés depuis 2009.

Or dans le nord-est du pays le groupe Boko Haram demeure une réelle menace pour la sécurité de la population, même si en quatre ans, Boko Haram a cédé un peu de terrain face au gouvernement de Buhari. Le groupe terroriste a multiplié en 2018 attaques et attentats-suicides dans plusieurs villes du nord-est. Notamment, l’enlèvement, fin février, de plus d’une centaine de jeunes filles dans un internat à Dapchi (État de Yobe) et le double attentat du 1er mai ayant fait près d’une centaine de victimes à Mubi. En mars2018 l'administration nigériane s'est dotée d'armement américain pour 414 millions d’euros, dont des avions de surveillance et d’attaque, pour réprimer les djihadistes.

Outre Boko Haram, le Nigeria connaît d'autres conflit à régler comme les tensions séparatistes pro-Biafra contestant l’autorité d’Abuja qui persistent toujours dans le Sud-Est et le vieux différend foncier entre éleveurs nomades et agriculteurs sédentaires.

Les affrontements meurtriers sont nombreux entre les agriculteurs et les éleveurs notamment dans les États de Benue, Taraba, Nasarawa, Plateau et Kogi. Les éleveurs sont accusés par les agriculteurs de saccager leurs fermes. Mais à ce griefs s'ajoute aussi une dimension identitaire entre les éleveurs majoritairement musulmans et les agriculteurs pour la plupart chrétiens.

En 2018 des éleveurs musulmans auraient massacré deux prêtres et seize fidèles catholiques dans une église dans l’État de Benue (centre du pays). Dès le lendemain, en guise de représailles, onze musulmans furent lynchés dans la capitale de l’État de Benue. Les évêques des États de Benue et Nassarawa avaient alors dénoncé, dans un communiqué, « un programme clair d’islamisation de la ceinture centrale nigériane » dont le but est de « frapper les chrétiens ».

Dans la première économie d’Afrique les défis à relever par le nouveau chef de l’Etat ,le président Buhari, sont immenses. Endiguer la corruption, restaurer la sécurité et mener à bien les réformes économiques promises, tels sont les enjeux du nouveau mandat du Président Buhari.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

UNE ALGERIE CONTESTATAIRE FACE A UNE REELECTION PROBABLE D'ABDELAZIZ BOUTEFLIKA

L'Algérie est descendue dans la rue pour manifester contre la réélection annoncée d'Abdelaziz Bouteflika.

Plus de cent mille personnes se sont retrouvées dans la capitale vendredi à l'initiative du mouvement Mouwatana (opposition).

Et ont eu lieu des marches organisées partout dans le pays, d'Oran à Annaba en passant par la Kabylie et les villes du Sud, rassemblant, selon des associations de défense des droits de l'homme, près de 800.000 manifestants.

La raison :

le refus de voir Abdelaziz Bouteflika briguer le 18 avril 2019 prochain un cinquième mandat alors que Mouad Bouchareb, coordinateur du FLN, compare le chef de l'État à un prophète.

«Dieu a envoyé Bouteflika en 1999 pour réformer la nation algérienne et lui rendre la place qui est la sienne», a-t-il déclaré dernièrement.

Les partis d'opposition ont salué la mobilisation, à l'intar du Front des forces socialistes (FFS) ou du MSP (islamistes, tendance Frères musulmans), dont le leader Abderrazak Rachid Nekkaz.

A. Rachid Nekkaz est un potentiel candidat à la prochaine élection présidentielle algérienne s'estimant

« candidat de la jeunesse et du changement ».

Carl Delsey pour DayNewsWorld

DUEL DE DEUX SEPTUAGENAIRES POUR LA PRESIDENTIELLE AU NIGERIA

COLOSSE AU PIED D'ARGILE

Report des élections au 23 février.

La présidentielle nigériane qui devait avoir lieu samedi 16 février a été repoussée au 23 février par la Commission nationale électorale indépendante du Nigeria (INEC) . L' INEC a décidé de repousser d’une semaine les élections générales (présidentielle et législatives) prévues samedi 16 février, arguant de problèmes logistiques à l’issue d’une réunion en urgence dans la nuit de vendredi à samedi.« Pour pouvoir garantir la tenue d’élections libres, justes et crédibles, organiser le scrutin comme il était convenu n’est plus possible », a déclaré à la presse Mahmood Yakubu, président de l’INEC.

Pays le plus peuplé d’Afrique , premier producteur de pétrole du continent, principale économie africaine au coude-à-coude avec l’Afrique du Sud le Nigeria reste cependant un colosse au pied d'argile.

Les défis auxquels sera confronté le vainqueur de l’élection présidentielle du samedi 23 février seront gigantesques. Le scrutin devrait départager le président sortant, Muhammadu Buhari, et le richissime homme d’affaires Atiku Abubakar, chef de l’opposition et ancien vice-président (1999-2007).72 autres candidats sont en lice pour le scrutin présidentiel.

Le duel de deux septuagénaires Buhari (76 ans), président sortant, et l'homme d'affaire Atiku Abubakar.

Pendant la campagne, l’ancien général Buhari (76 ans), qui avait dirigé le pays dans les années 1980, n’a pas nié les insuffisances de son mandat.

« Cela n’a pas été un long fleuve tranquille », a-t-il reconnu, demandant à ses compatriotes de considérer « les progrès importants » accomplis par son gouvernement et de lui donner la possibilité d’achever les chantiers, notamment en matière de lutte contre la corruption, de sécurité et sur le plan économique. Le président sortant Muhammadu Buhari a promis de faire passer son pays à un niveau supérieur et de faire mieux s'il est réélu.

« Nous sommes déterminés à approfondir le travail que nous avons entamé au cours de ce premier mandat afin que les actifs et les ressources de la nation continuent à être organisés et utilisés de manière à servir le citoyen nigérian », a déclaré le président sortant lors de sa campagne. Mais à 76 ans, sa santé a suscité beaucoup d'interrogations alors qu'il a été hospitalisé à plusieurs reprises à Londres.

Le principal concurrent du président Buhari, qui vient de l'ancien parti au pouvoir, le PDP, conteste le bilan. L'homme d'affaire Atiku Abubakar qui briguera ainsi pour la quatrième fois la magistrature suprême dans sa dernière « adresse à la Nation », s’en est violemment pris au président actuel, traitant sa présidence de « désastre ». Pour lui, le président Buhari a échoué dans sa politique de sécurisation du pays et ses résultats économiques sont décevants à l’instar de sa politique anti-corruption qualifiée de « chasse aux sorcières contre les opposants ».

Il promet le redressement de l’économie du pays et une lutte efficace contre la corruption en privilégiant le retour des fonds détournés dans les caisses publiques grâce à une « amnistie ».

Quel que soit le gagnant de cette élection, les défis auxquels le vainqueur sera confronté sont immenses.

Un pays économiquement pauvre malgré ses ressources en hydrocarbures.

En effet l'économie du pays le plus peuplé d'Afrique est fort mal en point. La crise provoquée par la chute vertigineuse des prix des hydrocarbures en 2015, dont dépend l'économie nigériane, a marqué durablement le pays. La croissance s’est établie à seulement 1,9 % en 2018 restant à un taux inférieur à celui de la croissance démographique dans un pays où le chômage touche un quart de la population active, et même plus de la moitié des 15-35 ans.

Dans ce pays de quelque 190 millions d’habitants – dont la population devrait doubler d’ici à 2050 – cette croissance poussive, sur fond d’inflation élevée, ne peut enrayer la spirale de l’extrême pauvreté. Selon la Banque mondiale, le Nigeria est en train de dépasser l’Inde pour devenir le pays abritant le plus grand nombre de personnes vivant avec moins de 1,90 dollar par jour. Le redressement de l'économie passera inévitablement par une diversification des activités pour enrayer cette spirale de pauvreté...

Des défis sécuritaires avec la menace de Boko Haram et les conflits fonciers.

Outre le défi économique, la sécurité a été un thème majeur de la campagne pour la présidentielle du 23 février. Déterminante dans la victoire de Muhammadu Buhari en 2015 un ancien général ayant dirigé, d’une main de fer, un régime militaire dans les années 80, la sécurité va encore dominer l’agenda du prochain mandat, notamment avec la montée des affrontements communautaires en sus avec la menace terroriste toujours présente de Boko Haram.

Muhammadu Buhari avait en effet promis d’enrayer l’insurrection jihadiste de Boko Haram qui a fait plus de 20 000 morts et de 2,6 millions de déplacés depuis 2009.

Or dans le nord-est du pays le groupe Boko Haram demeure une réelle menace pour la sécurité de la population, même si en quatre ans, Boko Haram a cédé un peu de terrain face au gouvernement de Buhari. Le groupe terroriste a multiplié en 2018 attaques et attentats-suicides dans plusieurs villes du nord-est. Notamment, l’enlèvement, fin février, de plus d’une centaine de jeunes filles dans un internat à Dapchi (État de Yobe) et le double attentat du 1er mai ayant fait près d’une centaine de victimes à Mubi. En mars2018 l'administration nigériane s'est dotée d'armement américain pour 414 millions d’euros, dont des avions de surveillance et d’attaque, pour réprimer les djihadistes...

Outre Boko Haram, le Nigeria connaît d'autres conflit à régler comme les tensions séparatistes pro-Biafra contestant l’autorité d’Abuja qui persistent toujours dans le Sud-Est et le vieux différend foncier entre éleveurs nomades et agriculteurs sédentaires.

Les affrontements meurtriers sont nombreux entre les agriculteurs et les éleveurs notamment dans les États de Benue, Taraba, Nasarawa, Plateau et Kogi. Les éleveurs sont accusés par les agriculteurs de saccager leurs fermes. Mais à ce griefs s'ajoute aussi une dimension identitaire entre les éleveurs majoritairement musulmans et les agriculteurs pour la plupart chrétiens.

En 2018 des éleveurs musulmans auraient massacré deux prêtres et seize fidèles catholiques dans une église dans l’État de Benue (centre du pays). Dès le lendemain, en guise de représailles, onze musulmans furent lynchés dans la capitale de l’État de Benue. Les évêques des États de Benue et Nassarawa avaient alors dénoncé, dans un communiqué, « un programme clair d’islamisation de la ceinture centrale nigériane » dont le but est de « frapper les chrétiens ».

Dans la première économie d’Afrique les défis à relever par le nouveau chef de l’Etat seront immenses à l'instar de cette élection présidentielle repoussée en raison de problèmes de sécurité et de logistique.

Tous les regards sont tournés actuellement vers le président Buhari, de l’APC, et son principal adversaire Atiku Abubakar, du PDP, le scrutin entre ces deux hommes du Nord, musulmans, s’annonçant très serré.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

BOUTEFLIKA VERS UN CINQUIEME MANDAT

EN ALGERIE

Fin du faux suspense : Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, est officiellement candidat à la présidentielle du 18 avril .

Pas d'apparition télévisée, ni même de message radio mais un simple « message à la Nation » pour officialiser dimanche 10 février la candidature à la présidentielle d'Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis deux décennies en Algérie.

En dépit de son âge et de problèmes de santé le président algérien sortant briguera donc un cinquième mandat.

Cloué dans un fauteuil roulant par un accident vasculaire cérébral (AVC) depuis 2013, Abdelaziz Bouteflika devance les critiques sur son état de santé :

« Bien sûr, je n'ai plus les mêmes forces physiques qu'avant, chose que je n'ai jamais occultée à notre peuple. Mais la volonté inébranlable de servir la patrie ne m'a jamais quitté et elle me permet de transcender les contraintes liées aux ennuis de santé auxquels chacun peut être un jour confronté. ».

Le Front de libération nationale (FLN), au pouvoir depuis l'indépendance du pays, l'a désigné comme son candidat comme l'ont déjà fait les trois autres partis de l'alliance: le Rassemblement national démocratique (RND) du premier ministre Ahmed Ouyahia, le Rassemblement de l'espoir de l'Algérie (TAJ) et le Mouvement populaire algérien (MPA).

Derrière ce président affaibli, il y aurait tout un entourage qui pousse pour le maintenir au pouvoir. Tout d'abord un clan familial avec ses deux frères au cœur du système, Saïd Bouteflika étant une courroie de transmission avec l'armée, mais aussi une caste dirigeante économique; Pour les pro-Bouteflika, le président garantit la stabilité du pays comme un rempart contre l’intégrisme eu égard à la situation en Libye, en Syrie ou en Egypte.

Abdelaziz Bouteflika a été également l'artisan du retour à la paix en Algérie après dix ans de sanglante guerre civile. S'il a profité de la hausse du prix du pétrole entre 2004 et 2014 pour lancer de vastes programmes d'infrastructures et désendetter le pays, son quatrième mandat a été marqué par la chute des cours des hydrocarbures qui a durement touché l'économie du pays ultra-dépendante du pétrole. Un tiers des jeunes de moins de 25 ans est au chômage.

Toutes les mesures d'austérité prises depuis quelques années pour faire face à la chute du prix du baril de pétrole ont été abandonnées. Le recrutement dans la fonction publique a été relancé . Les jeunes créateurs d'entreprise financièrement soutenus par l'État qui n'ont pas remboursé leur crédit ne seront pas poursuivis. Le ministère des Moudjahidin (anciens combattants) a annoncé jusqu'à 100 % d'augmentation sur les pensions versées à ceux qui souffrent de maladies chroniques. Le président a annoncé une « conférence nationale » ouverte à l’opposition et destinée à accoucher de réformes institutionnelles, économiques et sociales.

Dans l'opposition, certains candidats cherchent à négocier une alliance pour une candidature unique face à Bouteflika. Pour ceux qui ne se laissent pas tenter par l'appel au boycott pur et simple du scrutin, les tractations vont déjà bon train pour savoir qui tentera d'incarner la vague de "Tout sauf Bouteflika" qui monte dans la jeunesse algérienne sur les réseaux sociaux.

Deux adversaires sont déjà en lice . Abderrazak Makri, chef du Mouvement de la société pour la paix (MSP), principal parti islamiste, et le général à la retraite Ali Ghediri, inconnu du public, ont annoncé leur intention d'être candidat tandis que Ali Benflis, ancien Premier ministre de Bouteflika et son principal adversaire, n'a pas encore dit s'il se présenterait.

Systématiquement réélu au premier tour avec plus de 80% des voix, le chef de l'Etat part cette fois encore comme le favori du scrutin mais l'abstention risque d'être forte .

Jenny Chase pour DayNewsWorld

UN PARTENARIAT STRATEGIQUE DE LA FRANCE

AVEC L'EGYPTE

MALGRE LA DERIVE AUTORITAIRE D'AL- SISSI ?

Emmanuel Macron s’est envolé pour l’Égypte dimanche et y restera jusqu'à mardi. Accompagné d'une délégation de personnalités et de plusieurs ministres, parmi lesquels Jean-Yves Le Drian, le président effectue un déplacement « pour renforcer le partenariat stratégique entre les deux pays », affirme l’Élysée. Avec son homologue le maréchal Al-Sissi, il devrait parler contrats et sécurité, mais aussi droits de l'Homme.

Culture et archéologie


Le premier jour, le président Macron a entamé sa visite dimanche par une étape au temple d’Abou Simbel, l’un des sites archéologiques emblématiques du pays. Au delà d’une tradition française d’égyptologie qui remonte à Champollion, la France espère aujourd’hui se voir confier de nouvelles missions de fouilles ou de mise en valeur des sites antiques, comme celui de Saqqarah, au sud du Caire. Elle cherche aussi à participer au futur Grand Musée égyptien de Gu
izeh et à la rénovation du célèbre musée archéologique implanté dans le centre du Caire depuis le XIXe siècle.

Au deuxième jour de sa visite en Egypte ce lundi, Emmanuel Macron est accueilli au Caire au palais présidentiel par son homologue égyptien Abdel Fatah al-Sissi pour un entretien en tête-à-tête.

Contrats économiques

Au programme: la signature d’une trentaine d’accords et de contrats commerciaux, pour «quelques centaines de millions d’euros», selon la présidence française. Une cinquantaine de patrons français font d'ailleurs partie du déplacement. Les contrats touchent des secteurs aussi variés que des transports, les énergies renouvelables, la santé ou encore l’agroalimentaire

Partenariat stratégique.

Les deux présidents parleront également défense et sécurité avec la lutte contre le terrorisme. Parmi les contrats emblématiques figure celui des avions de combat Rafale dont 2 4 exemplaires ont été livrés à l’Egypte. devenue le troisième client de vente d'armements pour la France. Des négociations sont en cours pour l’acquisition de 12 autres, mais aucun contrat ne doit être annoncé durant ce voyage , dit-on en coulisses.

Paris soutient l'Egypte comme partenaire stratégique, voyant le pays le plus peuplé du monde arabe comme un pôle de stabilité au Moyen-Orient, en dépit des vives critiques des ONG sur le non respect des droits humains par les autorités égyptiennes. Emmanuel Macron, malgré la dérive autoritaire du président égyptien, ne veut pas rompre toute forme de coopération qui conduirait l'Egypte vers la Russie ou d'autres puissances, bien au contraire.

Droits de l'homme

Plusieurs ONG , dont Amnesty et Human Rights Watch (HRW), sont donc montées au créneau « exigeant la suspension de toute vente française d'armes qui pourraient être utilisées pour commettre ou faciliter des violations graves du droit international ».

Elles ont appelé lundi Emmanuel Macron à « délivrer un discours fort sur la situation catastrophique des droits humains » en Egypte, « en demandant la libération de tous les prisonniers injustement détenus ». En octobre 2017 Emmanuel Macron avait reçu le président égyptien à Paris, malgré les critiques des ONG. A cette époque le président français avait alors refusé de «donner des leçons» à son homologue sur la question des droits de l’Homme. Or, dimanche soir dans un entretien avec la presse française au Caire, le président Macron a affirmé qu’il allait parler «plus ouvertement» de cette question sensible au cours de sa visite.Selon le président français, «les choses se sont empirées depuis octobre 2017»

En conséquence, il a promis de s’exprimer «de manière plus tranchée, y compris ouvertement (...) parce que je pense que c’est l’intérêt du président Sissi et de la stabilité égyptienne».

Une visite qui vise à diversifier l'offre commerciale française, qui reste "trop faible" selon Emmanuel Macron, la France n'étant que le 11e partenaire de l'Egypte, troisième marché d'Afrique et à "resserrer les liens" entre les deux pays.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

FELIX TSHISEKEDI PRESIDENT DU CONGO ALTERNANCE OU CONTINUITE DU POUVOIR

Une nouvelle ère s'ouvre en RDC . L’opposant Félix Tshisekedi est officiellement devenu, jeudi 24 janvier, le cinquième président de la République démocratique du Congo (RDC). Il succède à Joseph Kabila, qui quitte le pouvoir après dix-huit ans à la tête du pays.

Cette alternance politique est la première de l’histoire congolaise à se faire sans violence dans un pays marqué par deux coups d’Etat (1965 et 1997), deux assassinats de dirigeants (Patrice Lumumba, en 1961, et Laurent-Désiré Kabila, en 2001), et deux guerres.

Mais cette élection est contestée par Martin Fayulu, autre opposant de Kabila, qui a dénoncé un « putsch électoral » orchestré par M. Kabila avec la complicité de M. Tshisekedi.

Si les chefs d’Etat africains d'Afrique du Sud, du Kenya, du Burundi et de la Tanzanie ont salué, dès dimanche, l’élection de M. Tshisekedi, d’autres ont tardé dont deux des neuf voisins de la RDC, l’Angola et le Congo.

L’Union africaine (UA) et l’Union européenne (UE) quant à elles, dans un communiqué conjoint, ont « pris note » du résultat de cette élection contestée. Quant aux Etats-Unis, ils se sont dit prêt à travailler avec le nouveau président.

Un « accord de coalition politique »

Pour une alternance pacifique, M. Kabila, sénateur à vie de 47 ans, a encouragé les « leaders politiques » à privilégier une

« coalition » plutôt que la « cohabitation ». Ainsi les pro-Tshisekedi et les pro-Kabila ont signé un « accord de coalition politique » et de « partage du pouvoir » qui prévoit que les ministères régaliens (diplomatie, défense, intérieur) reviennent à la famille politique du président élu.

L’Assemblée nationale est quant à elle acquise au président Kabila avec 337 sièges sur 500 si bien que M. Tshisekedi devra choisir un premier ministre dans cette majorité. Néhémie Mwilanya Wilondja,le directeur de cabinet du président Kabila ou Albert Yuma, grand patron congolais, est pressenti pour ce poste. L'armée est également largement façonnée par le pouvoir sortant.
Des échéances formelles cependant devraient permettre d'asseoir le gouvernement.

Vers « un Congo réconcilié »

Félix Thisekedi s'est engagé à réformer la justice, lutter contre la corruption, la pauvreté, l'évasion fiscale et à améliorer le respect des droits de l'homme. Lors de son discours d’investiture, le nouveau président a promis de libérer tous les « prisonniers politiques ».

Il a également assuré qu’il améliorerait le respect des droits humains dans le pays.

« Sous notre mandat, nous veillerons à garantir à chaque citoyen le respect de l’exercice de ses droits fondamentaux. Nous nous engageons à bannir toute forme de discrimination », a-t-il déclaré.

Le nouveau gouvernement va prendre la direction d’un pays riche en minerais, mais dont 70% des 80 millions d’habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté selon le FMI.

Andrew Preston pour DayNewsWorld

LE NOUVEAU GOUVERNEMENT

DU PRESIDENT DE MADAGASCAR ANDRY RAJOELINA

Sauf erreur ou omission nous avons la chance de vous annoncer que le nouveau gouvernement du président Andry Rajoelina vient de se constituer à Madagascar.

Rappelons que la passation de pouvoir s'est effectuée entre deux présidents élus, Héry Rajaonarimampianina et Andry Rajoelina, ce qui représente  l'illustration évidente d'une passation de pouvoir démocratique, dans le respect des valeurs républicaines.

Dans son allocution à la nation devant des milliers de Malgaches venus assister à la cérémonie, Andry Rajoelina a promis de combler dans cinq ans le retard économique accumulé par le pays depuis son indépendance en 1960

« Désormais, les Malgaches seront toujours vainqueurs mais pas vaincus à chaque fois dans l'économie, dans le secteur social, dans le secteur culturel, dans tous les secteurs. C'est ma priorité », a déclaré Andry Rajoelina juste après avoir prêté serment en tant que président de Madagascar.

Le président Andry Rajoelina a aussi annoncé créer des industries dans les six provinces du pays afin d'égaliser le développement aux quatre coins de Madagascar.

Puisque le secteur de l'énergie est un obstacle qui empêche les entrepreneurs d'investir dans les provinces, il a promis de doubler la production d'électricité pendant son mandat et de la vendre à bas prix à la population.

« Nous allons créer une entreprise de fabrication de panneaux solaires pour apporter de la lumière à chaque famille », a-t-il affirmé. « Nous doublerons les terres cultivées d'ici à cinq ans pour que Madagascar n'importe plus de riz, mais l'exporte d'ici à cinq ans ».

« Nous allons créer une nouvelle ville pour atténuer les embouteillages dans la capitale Antananarivo. Les travaux commenceront cette année 2019. Cette ville sera la fierté des Malgaches, car ce sera la ville la plus moderne de l'océan Indien. Tous les bureaux ministériels seront transférés là-bas ».

Le président Andry Rajoelina a choisi comme premier ministre Christian Ntsay.

Aux affaires étrangères est nommé  Ministre des affaires étrangères Naina Andriantsitohaina poste d'autant plus important qu'il doit tisser les liens avec le monde entier.

Autres sièges importants Ministre des Economies  Richard Randriamandrato et  Ministre de l’Aménagement du territoire et travaux publics  Hajo Andrianainarivelo ainsi que Ministre de l’industrie, patrimoine et artisanat  Landisoa Rakotomalala pour asseoir le futur de Madagascar.

Ensuite et sont nommés :

Ministre de la défense nationale  Gal de Div Léon Jean Richard Rakotonirina
Ministre de la Justice Jacques Randrianasolo
Ministère de l’Intérieur  Tiana Harivelo Razafimahefa
Sécurité publique Contrôleur général de la police Rafanomezantsoa Rafanomezantsoa
Secrétaire d'Etat chargé de la Gendarmerie  Ravalomanana Richard

Ministre de l'Energie, de l'Eau, et des Hydrocarbures: Vonjy Andrianjaka
Ministre des Tranports, du Tourisme et de la Météorologie: Joël Randriamandranto  
Ministre de l'Enseignement supérieur Madeleine Felicite Fienena

Ministre dl'Environnement et du Développement durable: Alexandre Georget
Ministre de la Communication et de la Culture  Lalatiana Andriatongarivo Rakotondrazafy
Ministre de la Jeunesse et des Sports: Tinoka Roberto.
Ministre de la poste, des télécommunications,  et du développement numérique MPTDN  Christian Ramarolahy
Ministère de la Population  Irma Lucien Naharimamy

Si la tache qui attend toute cette nouvelle équipe gouvernementale pour mener le grand projet du président Andry Rajoelina est importante, le choix judicieux d'une équipe composée de personnes de valeur devrait permettre de faire avancer dans la bonne voie Madagascar, qui comme on le rappelle, à un potentiel si important.
Luc T. pour DayNewsWorld

PRES DE 100 MORTS DANS UN ATTENTAT MEURTRIER EN AFGHANISTAN

Une voiture piégée a explosé dans une base militaire de la province afghane de Maidan Wardak, à 50 kilomètres au sud de la capitale, lundi 21 janvier. Le bilan est très lourd et reste provisoire, avec plus de 100 membres des forces de sécurité afghanes tuées selon un haut responsable du ministère de l’Intérieur. L’attaque a été revendiquée par les talibans.

Un véhicule de transport de troupes de l’armée afghane, un Humvee volé et « rempli d’explosifs », a d’abord détoné à l’entrée du centre de formation des services de renseignements à Maidan Shar, chef-lieu de la province de Wardak,

« Puis trois hommes dans un véhicule qui suivait le Humvee sont entrés dans le camp », a déclaré Abdul Wahid Akbarzai, membre du Conseil provincial.

« Un deuxième véhicule, bourré d’explosifs, a lui aussi été découvert, et il a été neutralisé », a-t-il ajouté. Les trois assaillants, qui portaient des uniformes des services de renseignements, ont rapidement été tués. Mais « un bâtiment s’est en partie effondré après la forte explosion » la majorité des décès est survenue, ce qui a provoqué la majorité des décès , a indiqué le chef du Conseil provincial.

Les attaques des talibans se sont multipliées ces derniers mois pour tenter de chasser du pouvoir le gouvernement pro-occidental en place à Kaboul. Elles surviennent alors que l’envoyé spécial américain pour la paix, Zalmay Khalilzad, vient d’achever une tournée régionale qui l’a amené en Chine, en Inde, en Afghanistan et au Pakistan.

Les talibans ont par ailleurs annoncé lundi avoir rencontré des représentants américains au Qatar, où ils possèdent un bureau politique. Les discussions devaient se poursuivre mardi, ont-ils ajouté.

Aucune confirmation de cette entrevue de la part des États-Unis. La dernière rencontre confirmée entre les deux parties remonte à fin 2018 à Abou Dhabi.

Alors que les États-Unis souhaitent que les talibans engagent des discussions avec le gouvernement afghan, ceux-ci ont toujours refusé, arguant qu’il était « une marionnette » de Washington.

Carl Delsey pour DayNewsWorld

CPI MISE EN LIBERTE DE LAURENT GBAGBO SUSPENDUE

La mise en liberté de l’ancien président ivoirien, acquitté par la Cour pénale internationale, a été suspendue après que l’accusation a fait appel.

L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, acquitté mardi 15 janvier d’accusations de crimes contre l’humanité, restera en détention jusqu’à une nouvelle audience le 1er février, a annoncé vendredi la chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI).

« La détention de M. Laurent Gbagbo et de M. Charles Blé Goudé sera maintenue en attendant l’examen de l’appel », ont décidé les juges à la majorité.

Les deux hommes étaient jugés depuis 2016 à La Haye pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, notamment meurtres, viols et persécution, au cours des violences postélectorales en Côte d’Ivoire, alors que Laurent Gbagbo avait refusé d’accepter sa défaite face à son rival Alassane Ouattara, l'actuel président ivoirien.

Des faits qui couvrent la période de crise postélectorale en Côte d'Ivoire entre novembre 2010 et avril 2011.

Des violences qui ont causé la mort de plus de 3 000 personnes en cinq mois.

Laurent Gbagbo est le premier ancien chef d’Etat à avoir été remis à la CPI

Andrew Preston pour DayNewsWorld

AU MOINS 14 MORTS DANS UNE ATTAQUE ISLAMISTE

A NAIROBI AU KENYA

Les forces de sécurité kényanes ont mis un terme mercredi matin à l'attaque des islamistes somaliens shebabS contre un complexe hôtelier de Nairobi au terme d'un siège de près de vingt heures . Le bilan provisoire s'élève à 14 morts.

« Je peux vous confirmer que l'opération de sécurité au (complexe) Dusit s'est achevée il y a environ une heure et que tous les terroristes ont été éliminés », a déclaré le président M. Kenyatta lors d'une conférence de presse précisant également qu' « en ce moment, nous avons la confirmation que quatorze vies innocentes ont été perdues (...), d'autres ont été blessés ».

De son côté, une source à la morgue a que quinze dépouilles ont été enregistrées dont 11 Kényans, un Américain, un Britannique. Des sources policières avaient aussi fait état d'au moins 15 morts. Pas de précision de la part des autorités toutefois concernant le nombre total de jihadistes ayant participé à l’opération. Des images de vidéosurveillance diffusées par les médias kényans montrent quatre hommes équipés d'armes automatiques et de grenades progressant calmement dans le complexe. Au moins un jihadiste s'est fait exploser au début de l'attaque.

Une source policière a indiqué de son côté que deux assaillants ont été tués mercredi matin au terme d'un échange de tirs prolongé. « Ils portaient tous les deux des foulards rouges sur le front et des cartouches étaient attachées autour de leur poitrine (...) ils avaient chacun un AK-47 ».

« Attaque coordonnée » et revendiquée par les shebabs

Dès ce mardi, les islamistes somaliens shebabs ont revendiqué cette attaque. Son modus operandi rappelle celui d'autres opérations du mouvement à Mogadiscio ces derniers mois: une bombe explose et dans la foulée, un commando pénètre dans l'établissement visé. Cette « attaque coordonnée » du complexe DusitD2 avait commencé par une forte explosion entendue à plus de cinq kilomètres à la ronde, suivie de tirs nourris.

L'attaque de mardi à Nairobi est intervenue trois ans jour pour jour après celle de la base militaire kényane d'El Adde, dans le sud de la Somalie.

Le Kenya a déjà été la cible d'attentats jihadistes de grande ampleur. Le 7 août 1998, un attentat revendiqué par Al-Qaïda contre l'ambassade américaine à Nairobi avait fait 213 morts et 5.000 blessés. Depuis l'engagement en octobre 2011 de l'armée kényane en Somalie pour combattre les shebab, affiliés à Al-Qaïda, le pays a été durement touché. Après l'attaque du Westgate le 21 septembre 2013 qui avait fait près de 70 morts , un commando a abattu de sang-froid 148 personnes dans l'université de Garissa (est), pour la plupart des étudiants, le 2 avril 2015.

Si les shebab, chassés de Mogadiscio en 2011, ont perdu l'essentiel de leurs bastions ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicide.

Ils ont juré la perte du gouvernement somalien, soutenu par la communauté internationale et par les 20.000 hommes de la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom), à laquelle contribue le Kenya.

De plus le Kenya, pays partageant une longue frontière poreuse avec la Somalie, est exposé aux shebabs qui y forment des cellules.

Alize Marion pour DayNewsWorld

MADAGASCAR ANDRY RAJOELINA

OFFICIELLEMENT ELU CHEF DE L'ETAT

Comme nous l'avions pressenti c'est bien le meilleur candidat qui a été élu.

Notre appel au soutien à Andry Rajoelina candidat qui présentait un projet clair et de qualité et était le seul à même de pouvoir faire avancer Madagascar vers un avenir prometteur, semble avoir été entendu.

Daynewsworld ce jour là a été lu par près de 1 792 924 lecteurs malgaches sur 9 625 532 lecteurs dans les autres pays du monde le jour de la sortie de notre article sur les choix pour Madagascar.

Notre article qui concernait le meilleur choix possible pour les Malgaches, -programme électoral à l'appui- concluait sans équivoque que le bon choix qui s'imposait était le candidat Andry Rajoelina.

Nous tenons aussi à remercier Bernard Belair conseil à l'Assemblée Nationale de Madagascar, fervent soutien de Andry Rajoelina dès la première heure, qui nous a aidés au choix logique pour l’intérêt des Malgaches.

C'est donc avec plein d'espoir pour Madagascar que nous annonçons qu'Andry Rajoelina est devenu le nouveau président de la république Malgache.

La Haute Cour constitutionnelle a validé la victoire annoncée par la commission électorale le 27 décembre. La Haute Cour constitutionnelle (HCC) malgache a validé, mardi 8 janvier 2019, la victoire de l’ancien chef de l’État Andry Rajoelina à l’élection présidentielle du mois dernier, en rejetant toutes les requêtes en annulation pour fraude de son rival Marc Ravalomanana.

Les 305 requêtes qui avaient été déposées devant la HCC – dont 214 par le camp de Marc Ravalomanana, notamment pour « fraudes massives » – ont toutes été rejetées.

« Est déclaré élu président de la République Andry Rajoelina », a déclaré le président de la HCC, Jean-Eric Rakotoarisoa.

Le 27 décembre, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de Madagascar avait annoncé la nette victoire d’Andry Rajoelina, 44 ans, avec 55,66 % des suffrages lors du second tour disputé le 19 décembre, contre 44,34 % à son prédécesseur à la tête du pays.

Mais son rival Marc Ravalomanana, 69 ans, avait immédiatement saisi la HCC en arguant que« des fraudes massives » alors que des observateurs étrangers, ceux de l’Union européenne (UE) et de l’Union africaine (UA) notamment, ont à l’inverse affirmé n’avoir observé aucune irrégularité significative lors du scrutin.

C’est une tâche très lourde qui attend le vainqueur de la présidentielle qui a promis de sortir Madagascar de la pauvreté.

Plus des deux tiers de la population vivent avec moins de 2 dollars par jour.

Pourtant Madagascar a un potentiel extraordinaire qui pourrait lui permettre de devenir un pays riche avec une population au revenu très confortable.

La communauté internationale toute entière se joint à nos côtés pour souhaiter au nouveau président Andry Rajoelina la réussite de son projet en offrant à Madagascar une vie meilleure et prospère.

Luc T. pour DayNewsWorld

TENTATIVE DE COUP D'ETAT AU GABON

Alors que le président gabonais Ali Bongo est hospitalisé au Maroc, des militaires ont pris le contrôle des médias d'Etat lundi matin et annoncé l'instauration d'un « Conseil national de restauration ». Ils ont été arrêtés, selon le gouvernement.

Ces militaires ont lu à la radio d’Etat un message indiquant qu’un « Conseil national de restauration » avait été mis en place au Gabon en l’absence du président Ali Bongo en convalescence au Maroc après avoir été victime d'un accident vasculaire cérébral fin octobre

Ils étaient trois militaires ce lundi matin à la radio nationale. Un commandant de la Garde républicaine, le lieutenant Ondo Obiang Kelly, a lu le communiqué se proclamant préalablement « président du Mouvement patriotique des jeunes des forces de défense et de sécurité du Gabon (MPJFDS) ».

Ces bérets verts putschistes ont dit avoir été déçus par le message délivré à la nation le 31 décembre par le président de la République Ali Bongo.

« Le message du chef de la nation visant à clore le débat sur sa santé a plutôt renforcé les doutes sur sa capacité à assumer la fonction de président de la République. »

Au lieutenant Ondo Obiang Kelly de souligner que « le jour tant attendu est arrivé où l’armée a décidé de se mettre aux côtés de son peuple afin de sauver le Gabon du chaos ». Le mouvement « demande à tous les jeunes des forces de défense et de sécurité et à toute la jeunesse gabonaise de se joindre à nous », a déclaré le militaire en annonçant la mise en place de ce « Conseil national de restauration ». « Nous ne pouvons abandonner la patrie », a-t-il déclaré en jugeant les institutions « illégitimes et illégales ».

Depuis, les forces de sécurité ont été déployées dans la capitale et elles le resteront pour les prochains jours afin de maintenir l’ordre, a rassuré Guy-Bertrand Mapangou.

« Le calme est revenu, la situation est sous contrôle », a déclaré le porte-parole du gouvernement Guy-Bertrand Mapangou. « Un assaut a été donné par les forces de l’ordre sur le bâtiment de la RTG et la plupart des meneurs ont été arrêtés. ». Sur le commando de cinq militaires qui avaient pris le contrôle de la radio-télévision nationale et appelé à un soulèvement. « Quatre ont été arrêtés, un est en fuite » a ajouté le porte-parole.

Cette première tentative de putsch dans l’histoire de cette république au sous-sol gorgé de pétrole intervient alors que le président Ali Bongo est absent du pays depuis plus de deux mois. Le 24 octobre 2018, le président, au pouvoir depuis 1967, avait été victime d’un accident vasculaire cérébral en Arabie saoudite où il a été soigné pendant plus d’un mois avant d’être transféré à Rabat. Il y est toujours en convalescence. Depuis deux mois, la communication officielle a été des plus rares quant à la santé du chef de l’Etat ce qui a alimenté des rumeurs les plus folles.

Ali Bongo était réapparu à la télévision nationale pour les vœux du 31 décembre et mettre un terme aux rumeurs sur sa mort, sans rassurer cependant pleinement sur son état de santé.

Andrew Preston pour DayNewsWorld

ATTENTAT MEURTRIER EN SOMALIE

Un double attentat à la voiture piégée a fait samedi 22 décembre au moins seize morts et au moins dix blessés à Mogadiscio, la capitale somalienne. Commise à proximité du palais présidentiel, cette attaque a été revendiquée par les islamistes somaliens chabab qui ont indiqué dans un communiqué avoir visé « un point de contrôle sécuritaire qui protégeait le palais présidentiel », a-t-on appris de source policière.

La télévision somalienne Universal TV, basée à Londres, a fait savoir que trois de ses collaborateurs sont morts dans le double attentat, dont un journaliste possédant les nationalités somalienne et britannique, Awil Dahir.

La première explosion a eu lieu à un point de contrôle à côté du théâtre national, situé à quelque 500 mètres du palais présidentiel tandis que la deuxième explosion, plus puissante, a frappé un carrefour situé à proximité, quelques minutes plus tard. Un haut responsable du gouvernement de la région de Banadir englobant Mogadiscio aurait été blessé.

Ce double attentat a été revendiqué par les islamistes shebab, affiliés à Al-Qaida qui ont juré la perte du gouvernement somalien soutenu par la communauté internationale et par les 20.000 hommes de l’Amisom. .

Les shebab ont été chassés de Mogadiscio en 2011 avant de perdre l’essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales depuis lesquelles ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides y compris dans la capitale, contre des objectifs gouvernementaux, sécuritaires ou civils.

L’attentat le plus meurtrier de l’histoire de Somalie avait été perpétré le 14 octobre 2017 faisant 512 morts dans le district de Hodan, un quartier commerçant très animé de Mogadiscio.

Si cet attentat n’a pas été revendiqué, il ne fait cependant aucun doute pour les autorités que les shebab sont derrière cette attaque.




Alize Marion pour DayNewsWorld

ALGERIE BEATIFICATION DES MOINES DE TIBHIRINE

Ce samedi sept moines de Tibhirine sont béatifiés à la chapelle Santa Cruz d'Oran, avec douze autres religieux catholiques, dont monseigneur Pierre Claverie, victimes eux aussi de la violence terroriste islamiste en Algérie des années 1990.

Ces religieux ont refusé de quitter le pays après la décolonisation puis lors de la décennie de sang qui a frappé le pays. En 1993 l'Algérie plonge dans la terreur d'une guerre civile qui fait 150000 à 200000morts.

Le GIA islamiste sème la terreur et, à la veille de Noël, un émir demande aux moines de quitter le pays. Leur vie est alors en danger, mais les religieux décident de rester.Deux ans plus tard, en 1966, sept des neuf moines trappistes de la communauté de Tibhirine sont enlevés, puis assassinés par le GIA.

Cette idée de leur reconnaissance officielle par l’Église a germé il y a une petite vingtaine d’années et en janvier de cette année, le pape a signé le décret par lequel ils ont officiellement été reconnus martyrs.  Comme le veut la tradition de l’Église catholique ses bienheureux sont célébrés là où ils ont vécu.

Il s'agit d'un événement historique pour l’Algérie, pour les chrétiens qui y vivent comme pour l’Église universelle. « Il est très rare qu’une béatification intervienne si peu de temps après la mort des personnes concernées et tout aussi inédit qu’elle touche à une mémoire encore aussi sensible vingt ans après », a reconnu Mgr Jean-Paul Vesco, lors d’une récente conférence organisée au Centre Pierre Claverie, à Oran, devant un public algérien. Au nom de la « concorde civile » et de l'unité nationale cette « décennie noire » de la guerre civile reste encore tabou.

La décision des autorités algériennes et en particulier du ministre des affaires religieuses, Mohamed Aissa, d’accueillir la célébration est lourde de sens. Elle témoigne d'une forme de reconnaissance pour les Algériens convertis au protestantisme, d’une reconnaissance aussi de l’identité amazigh (berbère) de l’Algérie et plaide en faveur d’une Algérie plurielle.

A travers cette béatification  exceptionnelle, une première en terre d’islam est montré également que des hommes et des femmes d’église ont été tués aux côtés de  musulmans qui rejetaient la radicalisation et la violence .

Cette béatification exceptionnelle marque une avancée dans le  dialogue interreligieux.

Carl Delsey pour DayNewsWorld

GUERRE ET FAMINE AU YEMEN

PRES DE 150 MORTS

Washington et Londres ont demandé instamment que viennent le temps de la négociation au Yémen, alors que l'offensive à Hodeida a fait près de 150 morts ce dimanche. Ce bilan a été donné alors que les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran , opposent une farouche résistance à la progression des forces progouvernementales appuyées par l'Arabie saoudite, a admis une source militaire loyaliste.

La ville portuaire de Hodeida sous des combats meurtriers

Des combats particulièrement meurtriers continuent ce lundi dans la ville portuaire de Hodeida, dans l'ouest du Yémen, au moment où Washington et Londres accentuent la pression sur l'Arabie saoudite pour que la coalition qu'elle commande dans ce pays cesse rapidement les hostilités. L'Arabie saoudite sunnite a pris en effet la tête d'une coalition militaire pour affronter la rébellion houthi qui avait a pris le contrôle d'une partie du Yémen. Cette une guerre qui divise la région a fait plus de 8750 morts, depuis mars 2015. L'Iran chiite ,de son côté, soutient militairement le soulèvement houthi. Soumis à un blocus imposé par Ryad, qui héberge le chef de l'État Abd Rabbo Mansour Hadi en exil, le Yémen est confronté à la « pire crise humanitaire du monde », selon l'ONU. Pendant ce temps, la menace djihadiste s'est étendue, entre la concurrence d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) et de Daech.

Près de 600 morts depuis le mois de juin.

L'offensive lancée en juin s'est nettement intensifiée depuis le 1er novembre avec un bilan d'au moins 592 morts jusqu'ici (460 rebelles, 125 loyalistes et 7 civils), selon des sources militaires et des médecins.

Au moins 110 rebelles, 32 loyalistes et sept civils ont été tués ces dernières 24 heures dans les affrontements, dont certains se déroulent dans des quartiers résidentiels, ont indiqué lundi des sources militaires et hospitalières.

Hodeida, qui se situe sur la mer Rouge, revêt une importance stratégique  constituant le point d'entrée de plus des trois-quarts des importations et de l'aide humanitaire internationale dans le pays en guerre.

Le temps de la négociation a donc sonné

L'Arabie saoudite avait déjà essuyé de vives critiques pour les dommages collatéraux causés par les frappes aériennes faisant des centaines de victimes civiles. De plus le royaume sunnite est sorti considérablement ternie par l'affaire Jamal Khashoggi , du nom de ce journaliste assassiné le 2 octobre au consulat saoudien à Istanbul.

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo et son homologue britannique Jeremy Hunt ont estimé que le temps de la négociation était venu pour le Yémen.

, également ministre de la Défense, Mike Pompeo a explicitement appelé à « la fin des hostilités » au Yémen lors d'un entretien dimanche avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. Il a exigeant que que « toutes les parties viennent à la table pour négocier une solution pacifique au conflit »

Sous la pression du Congrès, l'administration américaine de Donald Trump a confirmé que la coalition sous commandement saoudien au Yémen allait désormais effectuer elle-même le ravitaillement en vol de ses avions, assuré jusqu'ici par les Etats-Unis.

Pour le ministre britannique Jeremy Hunt, reçu lundi en Arabie saoudite, le conflit yéménite a connu un coût humain « incalculable » et sa résolution passe par une solution « politique ».

Le Yémen est le théâtre de la pire crise humanitaire au monde, rappelle régulièrement l'ONU, la famine guettant 14 millions de civils.

Jenny Chase pour DayNewsWorld

ELECTION PRESIDENTIELLE MALGACHE

LA REVANCHE DES REVENANTS

Quelques jours après l’élection présidentielle à Madagascar, l’ancien président de la Transition, Andry Rajoelina est en tête devant son rival, Marc Ravalomanana, selon les résultats encore partiels publiés par la commission électorale nationale indépendante (CENI).

Avec 7 597 bureaux de vote traités, sur les 24 852 que compte le pays, soit 30,57 %, Andry Rajoelina reste toujours en tête avec 40,87 % des suffrages, suivi par Marc Ravalomanana, 35,99 %.

Le président sortant Henry Rajaonarimampianina quant à lui, recueille 07,01 % des voix.

Marc Ravalomanana, 68 ans, et Andry Rajoelina, 44 ans, sont de richissimes hommes d’affaires, deux anciens chefs de l’Etat engagés dans un interminable bras de fer.

Le premier avait été renversé en 2009 au terme de manifestations organisées par le second.

Dans la capitale, Antananarivo, les protestations avaient tourné à l’émeute et avaient été réprimées dans le sang.

Rajoelina, soutenu par l’armée, prit alors la tête d’une «Haute autorité de la transition» qui dirigea le pays pendant quatre ans "un coup de force" dénoncé comme un coup d’Etat par la communauté internationale.

En 2013, dans un souci d’apaisement, les deux rivaux ont été interdits de se présenter à l’élection présidentielle.

C'est donc la première fois qu'ils s'affrontent dans les urnes.

Si personne ne dépasse la barre des 50%, un second tour est prévu pour départager les deux candidats arrivés en tête, le 19 décembre.

Des irrégularités de vote ont été signalées qui ont été démenties par la Commission électorale.Les observateurs de l’Union européenne (UE) et de l’Union africaine (UA) ont insisté vendredi pour que les réclamations se fassent « uniquement » par la voie légale.

Cette grande île de l’océan Indien, régulièrement déstabilisée par des crises politiques et post-électorales depuis son indépendance de la France en 1960, pourrait peut-être connaître la stabilité après cette présidentielle.

Alyson  Braxton pour DayNewsWorld

 

ELECTION PRESIDENTIELLE A MADAGASCAR

Les Malgaches élisent ce mercredi leur président pour le premier tour de la présidentielle. Trois ex- chefs de l'Etat figurent parmi les favoris dans ce pays à l'histoire politique mouvementée.

Les bureaux de vote ont ouvert peu après 06H00 (03H00 GMT) dans la capitale.

Le ministère malgache de l’Intérieur a indiqué ce mercredi, peu avant midi, que le taux de participation avoisine les 40%.

Si trente-six candidats sont en lice, avec notamment quatre ex-présidents, des anciens Premiers ministres, un chanteur très populaire ou encore deux pasteurs.

La campagne a été dominée par les trois derniers chefs de l'Etat:

Marc Ravalomanana (2002-2009), Andry Rajoelina (2009-2014) et Hery Rajaonarimampianina (2014-2018).

Ce dernier a d'ailleurs démissionné en septembre pour pouvoir se représenter, conformément à la Constitution malgache exigeant qu'un président qui se présente à sa propre succession démissionne 60 jours avant le premier tour.

Le nouveau chef d'Etat par intérim est Rivo Rakotovao pour assurer une neutralité de l'Etat pendant la période électorale.

Des meetings à grand spectacle ont été déployés par ces trois candidats pendant la campagne dans un pays gangréné par la pauvreté et la corruption. Les bureaux de vote ferment à 17H00 (14H00 GMT).

Si aucun candidat ne l'emporte au premier tour, les deux premiers se retrouveront pour un second tour le 19 décembre 2018.

Une élection qui sert de test dans cette île de l'océan Indien coutumière des crises post-électorales et politiques.

Jenny Chase pour DayNewsWorld

 

UNE FEMME PRESIDENTE EN ETHIOPIE

Pour la première fois, une femme est présidente en Ethiopie.

Les parlementaires éthiopiens ont désigné, jeudi 25 octobre, à l’unanimité et pour la première fois une femme, Sahle-Work Zewde, présidente du pays, après la démission de celui qui occupait jusqu’à présent ce poste essentiellement honorifique.

La diplomate de carrière devient la quatrième cheffe de l’Etat en Ethiopie . L’adoption de la Constitution de 1995 prévoit qu’un président peut être élu pour un maximum de deux mandats de six ans.

Cette diplomate a une longue carrière derrière elle : d' ambassadrice en France, à Djibouti, au Sénégal, puis représentante permanente de l’Ethiopie auprès de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), pour obtenir le poste de représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, auprès de l’Union africaine (UA).

La voilà présidente de l'Ethiopie depuis le 25 octobre, fonction honorifique certes mais qui donne aux femmes une tribune.

«Dans une société patriarcale comme la nôtre, la désignation d'une femme en tant que chef de l'État n'est pas seulement un signe pour le futur mais banalise le rôle des femmes comme dirigeantes dans la vie publique», a d'ailleurs affirmé sur Twitter Fitsum Arega, le directeur de cabinet du premier ministre, Abiy Ahmed.

les deux chambres du Parlement ont tout d'abord entériné la démission du président Mulatu Teshome, qui occupait cette fonction depuis 2013 et en a démissionné un an avant la fin de son mandat sans fournir d'explication.

Pour les observateurs cette démission résulterait de négociations en cours entre les quatre partis formant la coalition au pouvoir, le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (EPRDF).

Si le président d’Ethiopie est officiellement le chef de l’Etat, ses responsabilités sont essentiellement symboliques et honorifiques. En effet le premier ministre, qui représente notamment le pays dans les grands sommets internationaux, détient l'essentiel du pouvoir. En avril, l’EPRDF a choisi Abiy Ahmed comme nouveau premier ministre, pour la première fois issu du plus grand groupe ethnique du pays, les Oromo.

Un vaste programme de réformes est à l’œuvre avec la libération de dissidents, l'ouverture de l’espace démocratique ainsi que la paix avec l’Erythrée voisine. Il a récemment nommé un nouveau gouvernement, dans lequel la moitié des postes sont occupés par des femmes.

Le premier ministre , Abiy Ahmed surnommé le "messie" n’a cessé de montrer sa volonté de réformer ce pays de 104 millions d’habitants, au bord du précipice en début d’année.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

 

ERYTHREE-ETHIOPIE ENFIN

LA PAIX APRES DES DECENNIES DE CONFLITS

« L’état de guerre qui existait entre les deux pays est arrivé à sa fin .Une nouvelle ère de paix et d’amitié s’ouvre ». C’est ce que proclame le texte signé le 9 juillet 2018 à Asmara, par le Président de l’Erythrée Issaias Afeworki et le Premier Ministre Ethiopien Abiy Ahmed.

Le conflit entre les deux pays est né de l’annexion en 1962, de l’Erythrée, (ancienne colonie italienne, puis anglaise) jusqu’alors « entité autonome » fédérée à l’Ethiopie, par l’Empereur Haïlé Sélassié.

L’Erythrée n’a pu ensuite retrouver son indépendance qu’en mai 1993, après trente ans de guerre, guerre ouverte par les Indépendantistes du Front Populaire de Libération de l’Erythrée (FPLE).

Malgré une  séparation en apparence pacifique, les deux voisins sont restés en désaccord sur des questions monétaires, commerciales et frontalières, chacun revendiquant plusieurs régions frontalières dont Baden, Tsorona , Zalambessa et En Bure.

Jusqu’en 1998, les deux pays sont néanmoins restés proches alliés, tout en surveillant étroitement leur nouvelle frontière commune dont le tracé n’avait pas donné immédiatement toute satisfaction aux deux belligérants.

Et c’est pour un problème de frontière que l’Erythrée, engagea en mai 1998 un nouveau conflit…Pour quelques kilomètres carrés de déserts ?

Les deux pays se sont livrés dès lors à une guerre fratricide.

Un premier accord de paix fut signé en juin 2000. Ce premier accord de paix prévoyait la création d’une zone de sécurité de 25 km de large, prise à l’intérieur de l’Erythrée, placée sous le contrôle des Nations Unies (MINUE) ; mais l’Erythrée a continué à occuper la localité de Baden , qui va être au cœur du nouveau conflit.

L’indépendance de l’Erythrée avait fait perdre simultanément à l’Ethiopie son unique façade sur la Mer Rouge, l’Erythrée ayant récupéré les ports de Massawa et d’Assab. Depuis 20 ans l’Ethiopie a été  enclavé, obligeant ainsi le pays, qui du jour au lendemain avait du faire transférer ses bateaux d’Assad à Djibouti, à faire transiter la quasi-totalité de ses importations et exportations par le corridor conduisant à la colonie française, corridor qui est l’un des plus chers au monde. Selon Serge Tiran , représentant en Ethiopie de l’Entreprise de logistique Massida, les 100 millions d’habitants d’un pays 30% plus grand que la France ont été obligés pour s’approvisionner de passer par une route de « niveau départemental » en France, à peine carrossable. L’aller et retour entre les deux capitales prend encore, présentement, 8 jours dans le meilleurs des cas.

Depuis 1998, les deux pays ont été en affrontements périodiques, jusqu’à ce que le gouvernement éthiopien décide en juin 2018, de mettre en œuvre l’accord d’Alger du 12 décembre 2000. C’est au nouveau Premier Ministre Abiy Ahmed  que l’on doit cette politique de la main tendue (Abiy Ahmed est le 1er Orano en poste depuis 1991 ; il a succédé à Haïlemariam Desalegn , démissionnaire depuis février 2018).

Grace au geste d’Abiy Ahmed , un vent d’apaisement vient de souffler sur cette région de la Corne d’Afrique.

L’Erythrée de son côté était le pays le plus méconnu de l’Afrique. Depuis peu, les européens en savent un peu plus sur le pays, l’Erythrée étant l’un des pays les plus représentés parmi les migrants qui tentent de gagner l’Europe.

L’Erythrée est dirigée par un dictateur Isaias Afwerki, ingénieur de formation, lequel s’est fait élire en 1995 après un referendum, en se présentant « de façon très évangélique » comme « le berger du peuple ». Isaias Afwerki est devenu au fil des ans un dictateur féroce, ceci malgré sa discrétion et son style africain « new style », moderne et ouvert. Sous sa direction, l’Erythrée est devenu un camp de concentration à ciel ouvert de 5 millions d’habitants ou tous sont affamés et mis en esclavage.

Mais la Maison Blanche de Bill Clinton en pinçait pour lui alors, imaginant que, parce qu’il avait mangé dans la gamelle de l’ONU, il allait mettre en place un régime réformateur, socio-démocrate « à la suédoise » ?

Les équipes de Clinton avaient tout simplement oublié qu’il avait été formé par les Mao de Pékin, partisans d’un régime unique et d’une surveillance de tous par tous, avec une presse muselée et privée de ses libertés.

Pendant de nombreuses années , le régime a pratiqué la torture et mis en place un régime de conscription des hommes de 16 à 40 ans obligés à donner leur vie à l’Etat. L’Erythrée, pays le plus fermé au monde est toujours inscrit sur la liste des Etats voyous !

Ce sont du reste, les principales raisons pour lesquelles près de 400 000 Erythréens ont fuit leur pays pour rejoindre l’Europe.

Or, L’heure est aujourd’hui au business en Erythrée comme en Ethiopie.

Depuis quelques années en effet,  sous la pression de la mondialisation  l’Ethiopie où les salaires sont très bas, s’est transformé en atelier de tissage et de confection (Décathlon s’y est installé). L’Ethiopie qui connait une croissance à deux chiffres avait désespérément besoin d’un accès à la Mer Rouge.

La Corne de l’Afrique est donc devenue ces dernières années une corne d’abondance … La réal-politique a fait le reste…

Le 16 septembre 2018, l’Ethiopie et l’Erythrée ont signé un accord consolidant leur réconciliation. Cet accord a été signé à Djeddah, en présence du roi Salman d’Arabie et de son fils le Prince Héritier Mohamed Ben Salman et du Secrétaire Général de l’ONU.

On ne connait pas encore les détails de cet accord entre les deux pays ; mais ce dernier s’est déjà traduit par la réouverture des ambassades, le rétablissement des lignes aériennes, de relations commerciales nouvelles, de lignes téléphoniques et de postes frontières.

« Un vent d’espoir vient de souffler sur la Corne de l’Afrique » vient de se réjouir le nouveau secrétaire Général de l’ONU (depuis janvier 2017) Antonio Guterres.

Cette évolution géopolitique satisfait pleinement, au demeurant l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes. Le Ministre Saoudien des Affaires Etrangères vient en effet de déclarer que « ce dernier accord de paix va contribuer au renforcement de la sécurité et de la stabilité de la Région » qui en a bien besoin !

On sait en effet que L’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes qui disposent dans le port stratégique d’Assad pour leurs opérations au Yémen, raison pour laquelle ils ont grandement contribué à ce rapprochement  historique.

Leurs intérêts à court et à moyen terme sont en effet très évidents : des dizaines de navires transitent par Bâb el Mandeb, le détroit stratégique qui sépare la péninsule arabique de la Corne de l’Afrique.

Cela sera- t-il suffisant pour pacifier totalement la Région et surtout la Grande Région du Moyen Orient sachant que la guerre se poursuit au Yémen, que Daech semble vouloir renaitre de ses cendres, que le conflit en Syrie n’est pas totalement terminé et que l’Iran menace de fermer détroit d’Ormuz …

A suivre….

Clara Mitchell pour DayNewsWorld

 

MADAGASCAR LE PRESIDENT PAR INTERIM

RIVO RAKOTOVAO

A Madagascar, ils sont 36 candidats à prendre part à l'élection présidentielle du 7 novembre. La passation entre l'ancien président Hery Rajaonarimampianina et le nouveau chef d'Etat par intérim Rivo Rakotovao a eu lieu lundi.

L'ancien chef de l'Etat a en effet démissionné vendredi pour se conformer à la Constitution malgache exigeant qu'un président qui se présente à sa propre succession démissionne 60 jours avant le premier tour.

Un premier tour fixé au 7 novembre.

Ce mardi le président par intérim a répondu aux critiques concernant sa proximité avec l'ancien chef de l'Etat qui l'empêcherait d'assurer une neutralité de l'Etat pendant la période électorale.

Rivo Rakotovao était membre du parti HVM de l'ancien chef d'Etat mais indique ne plus être membre du parti de Hery Rajaonarimampianina depuis dix jours. Si sa démission en tant que chef du HVM, il y a un mois et demi, avait été médiatisée, cette fois-ci son départ définitif du parti s’est fait en toute discrétion. « Bien sûr, il y a des suspicions, car tout le monde connaît mon choix en tant que citoyen, mais c'est là même qu'il faut faire la différence. Maintenant, je suis à un niveau de responsabilités où je dois accomplir ma mission en respectant la République », a déclaré le président par intérim à RFI. Sa neutralité : ses « actes la justifieront », explique-t-il.

Toujours est-il que depuis le mois de juin c'est un gouvernement de consensus qui a été mis en place. Le gouvernement d'union nationale intègre des ministres des deux grands partis d'opposition MAPAR et TIM.

. « Il y a un gouvernement de consensus donc même en Conseil des ministres il y aura des gens qui n'auront pas les mêmes tendances politiques que moi », rappelle ce proche de l'ancien chef de l'Etat.

Cette démission est perçue comme un signal positif pour aller vers des élections apaisées et pourtant certains contestent la date de cette élection.

Huit candidats en effet, sur les trente-six en lice à la présidentielle, réclament un report de l'élection. Le plus connu d'entre eux est l'ancien chef de l’Etat, Didier Ratsiraka. L'ex-Premier ministre, Olivier Mahafaly et le président de l'Assemblée nationale, Jean Max Rakotomamonjy font aussi partie de la liste.

Une résolution a été signée au domicile de l'amiral Didier Ratsiraka, demandant l'annulation du scrutin et la mise en place d'une Transition. Les raisons de ce désaccord sur la date de l'élection sont d'ordre politique :

1° Le climat politique actuel ne s'y prêterait pas

2° L'illégalité de la décision du 25 mai de la Haute Cour constitutionnelle d' exiger la mise en place d'un gouvernement de consensus est dénoncée.

3° L'organisation d' une conférence nationale en vue d'aboutir à un accord politique est également avancée.

L'un d'eux a d'ailleurs déposé au Conseil d'Etat une requête en annulation du décret de convocation des électeurs. L'institution doit trancher sur cette demande mardi.

Alors que ces huit candidats exigent un report, les vingt-huit autres ne sont pas de cet avis. Les deux grands concurrents de Hery Rajaonarimampianina notamment, Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana sont favorables à cette élection du 7 novembre.

Sur 36 candidats en lice pour l'élection présidentielle du 7 novembre prochain quatre d'entre eux polarisent d'ores et déjà l'attention :

le président sortant, Hery Rajaonarimampianina, candidat à sa propre succession, et ses trois prédecesseurs : Andry Rajoelina (2009-2013), Marc Ravalomanana (2002-2009) et Didier Ratsiraka (1975-1993 puis 1997-2002).

Jenny Chase pour DayNewsWorld

 

VICTIMES DE TRAFIC D' ETRES HUMAINS

85 ENFANTS SAUVES AU SOUDAN

« La diversité des nationalités parmi les personnes secourues (Soudan, Soudan du Sud, Tchad, République du Congo, Erythrée, Niger, ndlr) montre à quel point la traite des êtres humains et le trafic des êtres humains constituent un problème véritablement transnational, qui nécessite une réponse internationale coordonnée », déclare Tim Morris, le directeur exécutif des services de police d'Interpol.

Quatre-vingt cinq enfants ont été sauvés d'un trafic d'êtres humains Interpol a annoncé lundi qu'un réseau de trafic d'êtres humains a été démantelé fin août au Soudan.

Un réseau de trafic d'êtres humains a été démantelé fin août à Khartoum (Soudan), permettant de sauver 94 personnes, parmi lesquelles 85 enfants dont certains travaillaient dans des mines d'or illégales, a annoncé lundi Interpol.

Grâce à l' « Opération Sawiyan », qui s'est déroulée du 26 au 30 août, douze femmes et deux hommes ont été arrêtés au cours d'un vaste coup de filet de la police locale, avec l'appui d'Interpol. « Plusieurs points névralgiques » de la ville comme l'aéroport international, et des mines d'or à ciel ouvert situées à l'Est, étaient visés, précise dans son communiqué l'organisation internationale de police criminelle, dont le siège est à Lyon.

La police a arrêté quatorze personnes faisant commerce de l’immigration clandestine, du travail d’enfants et de la mendicité forcée.

« La diversité des nationalités parmi les personnes secourues (Soudan, Soudan du Sud, Tchad, République du Congo, Erythrée, Niger, ndlr) montre à quel point la traite des êtres humains et le trafic des êtres humains constituent un problème véritablement transnational, qui nécessite une réponse internationale coordonnée », déclare Tim Morris, le directeur exécutif des services de police d'Interpol, cité dans le texte.

De nombreuses victimes mineures du réseau travaillaient dans des mines d'or exploitées illégalement, « dans des conditions extrêmes »,« des enfants, certains âgés "d'à peine 10 ans" » manipulant des produits chimiques dangereux tels que mercure ou cyanure.

200 policiers ont été mobilisés pour l'opération de différents services, parmi lesquels ceux de la lutte contre le trafic humain, de la protection de l’enfance et de l’antenne locale d’Interpol

Vingt mille dollars (17.325 euros) ont été également saisis durant l'opération, dont une partie pourrait correspondre « au versement d'une rançon » après l'enlèvement d'un migrant, qui fait partie lui-même des victimes du réseau démantelé, selon la même source.


A été démantelé un  groupe criminel transnational comme il en existe d'autres faisant de la traite d'êtres humains dont des enfants. C'est un "véritable problème transnational".

Jenny Chase pour DayNewsWorld

 

TUERIE D'ELEPHANTS POUR LEUR IVOIRE

AU BOTSWANA

«Il s’agit du plus grave épisode de braconnage en Afrique dont j’ai jamais été informé», selon le représentant de l'ONG Éléphants sans frontières.

Au moins 90 éléphants ont été retrouvés morts, leurs défenses d’ivoire méthodiquement arrachées, ces dernières semaines au Botswana, victimes d’une des vagues de braconnage les plus meurtrières recensées récemment sur le continent africain.

La plupart ont été tués par «des balles de gros calibre», selon M. Chase, près de points d’eau de la célèbre réserve du delta de l’Okavango, dans le nord de Botswana.

Coincé entre la Zambie et l'Afrique du Sud, le Botswana abrite la plus grande population africaine d'éléphants en liberté, évaluée à encore 135.000 animaux en 2015.

Le pays a-t-il été le théâtre d'une tuerie massive de pachydermes ?

C'est ce que dénonce l’ONG Eléphants sans frontières avec son décompte macabre lors d’un recensement aérien de la population de pachydermes du pays conduit avec le ministère botswanais de la Faune sauvage et des Parcs nationaux.

Ces tueries interviennent quelques semaines après la décision controversée des autorités de Gaborone de désarmer leurs « rangers » spécialisés dans la lutte antibraconnage. En effet jusqu’au mois de mai, ses «rangers» étaient ainsi lourdement armés et autorisés à tirer sur les braconniers.

Mais en mai dernier, le gouvernement du nouveau président Mokgweetsi Masisi, en place depuis le mois précédent, a ordonné le désarmement de ces unités.

Le ministre du tourisme, Tshekedi Khama, a confirmé l’étendue du massacre, et s’est dit « très préoccupé, très inquiet ».

« Nous avons été épargnés par les braconniers pendant longtemps, nous réalisons maintenant à quel point ils sont sophistiqués. (...) Malheureusement, nous apprenons parfois nos leçons de la pire façon. »

La richesse de faune de ce petit pays en a fait un sanctuaire très prisé des amateurs de safaris et un des pôles de développement de son économie protégés grâce à un arsenal antibraconnage jusque-là considéré comme exemplaire. Jusqu’au mois de mai, ses rangers étaient ainsi lourdement armés et autorisés à tirer sur les braconniers. Faut-il les réarmer ?

Et également envisager de mettre des colliers GPS sur les pachydermes comme au Gabon ?

Selon Mike Chase, les auteurs de cette vague de braconnage viennent de pays voisins comme l’Angola et la Zambie où les éléphants ont pratiquement disparu à cause du braconnage.

L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) estime que le très rémunérateur trafic de l’ivoire ont fait chuter le nombre d' éléphants de 415 000 à 111 000 au cours de la dernière décennie en Afrique.

Ses études révèlent qu’environ 30 000 pachydermes sont victimes chaque année du braconnage.

Jenny Chase pour DayNewsWorld

 

CONTESTATION DE LA PRESIDENTIELLE REMPORTEE PAR EMMERSON MNANGAGWA AU ZIMBABWE

Emmerson Mnangagwa dirigeant sortant et ancien bras droit de Robert Mugabe, remporte la présidentielle avec 50,8 % des suffrages, a annoncé, vendredi 3 août, la commission électorale.

La victoire du a été annoncée dans un climat de fortes tensions;

Victoire de Emmerson Mnangagwa .

Elu dès le premier tour de la présidentielle M. Mnangagwa a devancé le leader de l’opposition Nelson Chamisa, qui a obtenu 44,3 % des voix, a annoncé la présidente de la commission, Priscilla Chigumba, lors d’une conférence de presse à Harare. organisée dans un climat tendu alors que l’armée patrouille dans la capitale.

« Par conséquent, Emmerson Mnangagwa Dambudzo du parti de la ZANU-PF est déclaré président élu de la République du Zimbabwe, à compter du 3 août », a déclaré la présidente de la commission électorale, Priscilla Chigumba, sous quelques acclamations. En effet à cause de climat tendu l’armée patrouille dans les rues à Harare.

A Emmerson Mnangagwa, 75 ans,de saluer « un nouveau départ » tout en d’appelant à l’unité. « Unissons-nous dans la paix, l’unité et l’amour et, ensemble, construisons un nouveau Zimbabwe pour tous », a-t-il lancé sur son compte Twitter.

Contestation des résultats et violence

Mais l’opposition a immédiatement rejeté sa victoire, annonçant qu’elle allait saisir la justice.

Des chiffres que conteste l’opposition. Six personnes ont été tuées au Zimbabwe où l’armée a réprimé mercredi une manifestation de l’opposition qui dénonçait des fraudes aux élections générales, selon un nouveau bilan de la police communiqué jeudi.

«  Les résultats sont faux, (…) nous les rejetons, nous allons dénoncer l’ensemble du processus devant un tribunal », a déclaré Morgan Komichi, porte-parole du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) de Nelson Chamisa.

Une manifestation de l’opposition, mercredi, a été réprimée par l’armée par des tirs à balles réelles. Les manifestants dénonçaient des fraudes dans le processus électoral. Six manifestants ont trouvé la mort. Ces élections générales historiques qui devaient marquer un tournant dans l’histoire du pays où les élections ont été régulièrement entachées de fraude et de violence ont tourné au drame.

Le président Mnangagwa avait promis des élections libres, pacifiques et transparentes, dans l’espoir d’attirer de nouveaux les investisseurs occidentaux dans son pays au bord de la faillite et les Zimbabwéens s'étaient rendus aux urnes nombreux dans le calme.

A l’annonce des résultats dans la nuit de jeudi à vendredi, les rues de la capitale Harare et du fief de l’opposition Bulawayo (sud) étaient désertes. Seuls des militaires et des policiers étaient visibles.

Le Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale du Zimbabwe, a demandé à Harare de retirer l’armée des rues de la capitale. Le Commonwealth a « catégoriquement dénoncé l’usage excessif de la force contre des civils non armés ».

Tentative d'apaisement

Le président Mnangagwa a appelé, jeudi matin, à l’apaisement, affirmant vouloir résoudre « pacifiquement les différends » avec l’opposition. Il a aussi assuré avoir été en discussions avec Nelson Chamisa pour tenter de « désamorcer » la crise.

Emmerson Mnangagwa , qui a succédé à Robert Mugabe à la suite d’un putsch militaire, a contraint ce dernier à la démission. Robert Mugabe avait dirigé le pays d’une main de fer pendant trente-sept ans. Emmerson Mnangagwa, surnommé « le crocodile », vient de confier à plusieurs militaires des postes-clés dans son gouvernement...

« Nous avons tous été naïfs, y compris la communauté internationale », a estimé Ibbo Mandaza, un analyste du groupe de réflexion Southern African Political and Economic Series (SAPES) basé à Harare.

« Nous avons refusé d'appeler un coup un coup et la communauté internationale a été naïve de penser que les élections seraient libres et justes sous un gouvernement militaire », a-t-il ajouté.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

LES ELECTIONS DE L'APRES MUGABE AU ZIMBABWE

Dans un pays où le taux de chômage avoisine 90 %, les habitants ont, pour la première fois, voté librement. Avec l’espoir de tourner la page des décennies Mugabe .

Ils élisent le premier président zimbabwéen de toute l’histoire du pays qui ne se nomme pas Robert Mugabe. Cet homme de 94 ans a dirigé le pays depuis l’indépendance avant d’être renversé par un coup d'Etat de l’armée en novembre 2017,

En effet les élections générales, qui se sont tenues dimanche, sont les premières depuis la chute de Robert Mugabe, qui a dirigé le pays pendant trente-sept ans.

Son départ en novembre dernier avait suscité un espoir de changement auprès de la population. Plus de 5,5 millions d'électeurs s'étaient inscrits pour voter. A 94 ans, l'ancien homme fort n'a toujours pas digéré sa démission forcée avec l'aide de l'armée.

Pas de soutien de Mugabe au candidat de son parti :

Le leader de l'opposition au Zimbabwe Nelson Chamisa n'a pas attendu l'officialisation des résultats pour annoncer sa victoire.

Le leader de l'opposition au Zimbabwe revendique, mardi 31 juillet, « une victoire éclatante » aux élections générales qui se sont tenues la veille dans le pays.

« Nous avons fait remarquablement bien (…) et nous sommes prêts à former le prochain gouvernement », écrit-il en anglais sur Twitter, à l'appui d' *un décompte des voix portant sur 10 000 bureaux de vote.

Avant le scrutin, Robert Mugabe avait sous-entendu qu'il voterait pour Nelson Chamisa, pourtant opposant de longue date, plutôt que pour Emmerson Mnangagwa, l'actuel chef de l'Etat et candidat de son parti, le Zanu-PF.

Deux favoris sur 23 prétendants

Emmerson Mnangagwa, le proche de Mugabe tombé en disgrâce, a pris le pouvoir avec l’appui des militaires. Il a promisde réformer le pays de fond en comble tout comme son principal rival, l’opposant Nelson Chamisa.

Pour la première fois, une campagne électorale au Zimbabwe s’est déroulée à peu près dans un calme relatif. . Le principal parti d’opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), a pu en effet organiser des meetings, de plus en plus importants.

23 candidats se sont présentés à l’élection présidentielle, et plus de cent partis politiques prennent part aux législatives.

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

PRESIDENTIELLES A HAUT RISQUE AU MALI

Elu en 2013 après l’intervention française pour chasser les islamistes, le président Ibrahim Boubacar Keita(IBK) est candidat à sa propre succession et même favori,alors que le pays reste toujours gangrené par les actes terroristes et les tensions communautaires. Une grande instabilité fait craindre des débordements en ce jour de premier tour des élections, l’armée a été déployée pour éviter les heurts, le gouvernement finance depuis plusieurs jours des spots publicitaires à la télévision pour appeler la population au calme. C'est dire l'état de tensions dans lequel est plongé le Mali.

Des enjeux sécuritaires avant tout :

Pour permettre la tenue du scrutin sur la plus grande partie du territoire, plus de 30 000 membres des forces de sécurité, nationales et étrangères, sont mobilisés, selon le ministère de la Sécurité intérieure. En termes de sécurité, « aujourd'hui, on peut dire que les conditions minimales sont probablement réunies », a déclaré le chef de la mission de l'ONU dans le pays (Minusma), Mahamat Saleh Annadif, à la radio des Nations unies au Mali, Mikado FM, tout en appelant à rester « vigilant ».

Ibrahim Boubacar Keita, 73 ans, élu en 2013 et à la tête du « Rassemblement pour le Mali », remet son mandat en jeu malgré un bilan contesté. En effet l’insécurité a augmenté dans le pays et la situation économique est loin d'être satisfaisante.

Mais c'est avant tout la question sécuritaire qui est au cœur des tensions et blesse. Outre les soupçons de fraude de la part du camp présidentiel la menace djihadiste dans le nord du pays -qui avait été reprise aux islamistes radicaux par la France en 2013- se fait croissante . Au dernier jour de campagne vendredi, les jihadistes se sont d'ailleurs invités dans le débat par la voix du chef de la principale alliance jihadiste du Sahel, liée à Al-Qaïda, le Touareg malien Iyad Ag Ghaly, dirigeant de l'un des groupes islamistes qui s'étaient emparés de tout le nord du pays en 2012. « Ces élections ne sont rien d'autre que la poursuite d'un mirage et nos peuples n'en récolteront que des illusions, comme ils en ont pris l'habitude », a déclaré dans une vidéo le chef du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans

Les tensions communautaires se sont exacerbées ces dernières années dans ce vaste pays enclavé d'Afrique de l'Ouest, comptant une vingtaine d'ethnies. L'insécurité a également miné le centre du pays. Et IBK est très critiqué pour n’avoir pas été assez offensif sur le sujet de l'insécurité. C’est pourquoi le principal leader de l’opposition, Soumaïla Cissé, a promis de ramener « la paix » dans le centre du pays et espère capitaliser sur les enjeux sécuritaires.

«Barkhane ne sera pas éternelle» :

Qui plus est le Mali vit sous perfusion de l’aide militaire étrangère pour maintenir une stabilité fragile. L’opération française Barkhane, c’est plus de 4 500 soldats tricolores répartis au Sahel pour lutter contre la menace djihadiste, principalement au Mali. Si IBK l’emporte, la communauté internationale redoute qu’il n’en fasse pas plus que sous son premier mandat. Jean-Yves Le Drian, maître d’œuvre de l’intervention française en 2013 quand il dirigeait la Défense a signifié son impatience.

La France et ses partenaires ne veulent pas de statu quo qui signifierait une prolongation de leur présence. « Barkhane sera là tant qu’il faudra mais ne sera pas éternelle », explique-t-on au ministère des Armées, qui en formant les armées locales, souhaite à terme « créer les conditions » de son départ. La création en 2014 du G5 Sahel, cadre de coordination de cinq pays de la région pour lutter contre le terrorisme, doit aussi permettre aux pays africains de prendre en main la situation.

Deux favoris sur 24 candidats :

Les Maliens attendent en tout cas coup du président élu (ou réélu) sur la sécurité. Plus de huit millions d'habitants de ce vaste pays enclavé d'Afrique de l'Ouest, comptant une vingtaine d'ethnies, sont appelés aux urnes pour reconduire le président Ibrahim Boubacar Keïta ou élire un de ses 23 concurrents, dont le chef de l'opposition, Soumaïla Cissé, et une seule femme, Djeneba N'Diaye.

Ils votent dimanche 29 juillet pour un scrutin présidentiel qui pèsera sur le sort de l'accord de paix de 2015 et, au-delà, sur l'ensemble du Sahel, toujours confronté à la menace jihadiste malgré cinq ans d'interventions militaires internationales.

Les résultats officiels seront connus vendredi au plus tard, avant un éventuel second tour le 12 août.

Pas moins de 24 candidats !! L’heure de la revanche pour Soumaïla Cissé a-elle sonné ? Largement battu (près de 78 % des voix) par Ibrahim Boubacar Keïta en 2013, le chef de l’opposition, 68 ans, espère cette fois que le climat d’insécurité incitera les Maliens à se débarrasser d’un président socialiste jugé trop passif. Mais 24 candidats -dont une seule femme- se départageront les suffrages. Parmi eux, bon nombre d’anciens ministres du chef de l’État, ce qui en dit long sur la férocité de la campagne même si le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, et le chef de l'opposition, Soumaïla Cissé, sont donnés favoris

Depuis l’avènement de la démocratie, en 1992, moins d’un Malien sur deux s’est déplacé lors des cinq scrutins présidentiels. La dernière élection, en 2013, avait cependant été particulièrement suivie, dans un contexte post-coup d’Etat qui avait ébranlé la République, quelques semaines après le déclenchement de la guerre dans le nord du pays.

Le taux de participation est traditionnellement bas, sensiblement inférieur à 50 %, au premier tour de l'élection présidentielle dans ce pays connu aussi pour son rayonnement culturel .

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

QUAND BOKO HARAM SE SERT DE FILLETTES

COMME BOMBES HUMAINES AU NIGERIA


Le groupe djihadiste Boko Haram n'a pas hésité à transformer six fillettes entre sept et dix ans en bombes humaines pour commettre un double attentat-suicide dans la nuit du samedi 16 au dimanche 17 juin, à Damboa, au Nigeria.

« On s’est rendu compte que les attaques-suicides avaient été perpétrées par six fillettes » dont les têtes arrachées ont été retrouvées sur les lieux du drame par des secouristes.

Elles avaient entre 7 et 10 ans , a précisé un responsable du gouvernement local sous couvert de l’anonymat.

Les djihadistes ont ensuite visé la foule qui s’était amassée sur le lieu des attaques avec des grenades, faisant davantage de victimes.

Deux kamikazes avaient activé auparavant leur charge explosive dans les quartiers de Shuwari et d’Abachari à Damboa, tuant six habitants.

Au moins 31 personnes ont été tuées .Le bilan risque de s'alourdir, de nombreux blessés étant dans un état grave.

« 31 personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées », a déclaré un membre d’une milice locale, Babakura Kolo.

Les attaques ont visé des personnes qui venaient de célébrer la fête de l’Aïd el-Fitr qui marque la fin du ramadan.

Depuis neuf ans, l’insurrection islamiste a fait plus de 20 000 morts dans la région . Elle s'étend du nord-est du Nigeria jusqu’au Niger, au Tchad et au Cameroun, créant une grave crise humanitaire. Le conflit a fait environ 2,6 millions de déplacés au Nigeria.

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

 

41 MORTS APRES LA RUPTURE

D'UN BARRAGE AU KENYA

 

Mercredi vers 21H00, le barrage privé Patel, sur la commune de Solai, situé près de la ville de Nakuru (environ 160 km au nord de Nairobi) a cédé et ses eaux ont balayé les modestes habitations de cette zone rurale.

Toute la nuit, les services de secours, Croix-Rouge kényane en tête, ont été à pied d’œuvre pour mettre à l'abri les rescapés et récupérer les victimes.

Des maisons ont été emportées après la rupture d'un barrage à 150 km au nord de Nairobi, le 10 mai 2018.

Au moins 41 personnes, dont 20 enfants, sont mortes à la suite de la rupture mercredi soir d'un barrage dans le centre du Kenya.

Les rescapés ont qualifié les eaux boueuses emportant leurs habitations d' « enfer sur terre ».

Le pays, qui sort d'une sécheresse aiguë. Depuis mars et le début de la saison des pluies le pays est soumis à de fortes précipitations entraînant des inondations causant la mort de quelque 170 personnes.

Carl Delsey pour DayNewsWorld

A MADACASCAR LA JUSTICE ANNULE

UNE PARTIE DES LOIS ELECTORALES

 

La justice malgache a annulé une partie des lois électorales contestées par l'opposition qui considère qu'elles avantagent le régime.

Depuis le 21 avril, de nombreux partisans de l'opposition occupent chaque jour la place du 13-Mai, au cœur d'Antananarivo exigeant la démission du chef de l'Etat.

La crise politique a débuté en effet le 21 avril. Une manifestation de l'opposition, interdite par les autorités, avait alors dégénéré en graves affrontements avec les forces de l'ordre.

Ce face-à-face avait fait au moins deux morts et seize blessés dans les rangs des protestataires, accusant les forces de l'ordre d'avoir ouvert le feu à balles réelles. Les autorités évoquait un bilan de cinq morts.

La Haute cour constitutionnelle malgache a enfin invalidé vendredi une partie des lois électorales contestées dans la rue par l'opposition.

Celle-ci a toutefois décidé de poursuivre sa mobilisation contre le président Hery Rajaonarimampianina. Les magistrats ont jugé «non conformes» à la Constitution plusieurs dispositions des textes récemment votés par le Parlement, sur la révision des listes électorales, la durée des campagnes, l'utilisation des bulletins uniques ou les conditions nécessaires à la candidature à la présidence.

A sept mois des scrutins présidentiel et législatifs annoncés pour la fin de l'année, ils l'accusent d'avoir changé les règles du jeu électoral à son bénéfice.

Pour la députée de l'opposition Hanitriniaina Razafimanantsoa «c'est un première victoire pour le changement», mais pas question de suspendre la fronde, s'est-elle empressée d'ajouter.

«La route continue pour le changement, avec la démission du gouvernement», a lancé l'élue

De son côté, le chef du parti présidentiel HVM a entrevu dans l'arrêt de la Haute cour la fin prochaine du mouvement.

«Aucun réexamen d'article n'est exigé, il y a juste des réserves», a -t-il déclaré.

Le marasme économique qui marque le bilan du président Rajaonarimampianina s'avère violemment critiqué et le mouvement social n'est pas prêt à s'arrêter dans un pays parmi les plus pauvres de la planète.

Elu en 2013, Hery Rajaonarimampianina n'a pas encore annoncé s'il allait briguer un second mandat.

Les deux principaux chefs de l'opposition, les ex-présidents Marc Ravalomanana (2002-2009) et Andry Rajoelina (2009-2014),sont déjà prêts à se lancer dans la bataille.

Andrew Preston pour DayNewsWorld

20 MORTS LORS D'UN MARIAGE HOUTHI

OU LE DESASTRE HUMANITAIRE AU YEMEN

Comme pour nous rappeler l'évidence de la guerre et de la famine au Yémen: Un raid aérien fait au moins 20 morts lors d'un mariage selon les secouristes. Les rebelles Houthis, qui contrôlent la région, ont attribué ces frappes à la coalition sous commandement saoudien qui intervient au Yémen. Les blessés ont été admis dans un hôpital de la capitale provinciale, a indiqué dans un tweet Médecins sans frontières qui soutient cet établissement.

Le conflit, entré dans sa quatrième année, a provoqué «la plus grave crise humanitaire au monde» Les ONG sur le terrain accusent principalement Riyad du massacre en cours. Pourquoi ce silence assourdissant de la communauté internationale ?

MBS de guerre de l'Arabie Saoudite.

«Plus de vingt-deux millions de Yéménites ont désormais besoin d’une certaine forme d’aide humanitaire, dont seize millions n’ont pas accès à l’eau potable, tandis que 8,4 millions sont menacés de famine.» Trois chiffres des Nations unies intolérables.

Le pays est depuis mars 2015 en guerre sans merci entre les rebelles houthis, soutenus par Téhéran et l’autorité centrale, appuyée par une coalition militaire menée par Riyad dans l'opération «Tempête de fermeté» lancée par l’Arabie saoudite

Début avril, dix organisations humanitaires et de défense des droits de l’Homme, dont Human Rights Watch, Action contre la faim et Amnesty International, ont tiré la sonnette d’alarme : ils ont interpellé dans une lettrele président français, Emmanuel Macron pour lui demander de faire pression sur le prince hériter saoudien Mohammed ben Salmane en visite à Paris du 8 au 10 avril.

«Mettre un terme aux attaques illégales contre les civils au Yémen et de lever le blocus qui entrave l’acheminement de l’aide humanitaire» c'est une demande on ne peut plus humanitaire.

«Souvent présenté comme un réformateur, le fils du roi Salmane joue un rôle majeur, en tant que ministre de la Défense, dans la guerre conduite au Yémen», ont rappelée les ONG ;

Selon le consortium d’ONG, citant le Yemen Data Project, «le Yémen a subi plus de 16.000 raids aériens depuis mars 2015 –l’équivalent d’un bombardement toutes les quatre-vingt-dix minutes– tandis que plus d’un tiers de ces attaques ont ciblé des positions non-militaires».

«Depuis trois ans, 6.100 civils ont été tués et 9.683 blessés»

Désastre humanitaire et famine

La diphtérie est de retour et le pays a subi en 2017 la pire épidémie de choléra de l'histoire moderne. La catastrophe humanitaire est pire encore depuis le blocus des ports et des aéroports imposé par l’Arabie saoudite

Un rapport«They die of Boms, We die of need: impact of collapsing public health systems in Yemen», élaboré par l’ONG International Rescue Committee (IRC), souligne que «plus de Yéménites sont morts de privation de produits et services de base qu’en raison des combats. Le blocus de facto imposé depuis novembre dernier par Riyad a étouffé davantage un pays dont 85% des besoins de santé sont importés»

Près d’un million de cas de choléra selon l’organisation.

Selon l’IRC, un enfant yéménite de moins de cinq ans meurt ainsi «chaque dix minutes en raison de l’absence de traitements préventifs», tandis que «520.000 femmes enceintes n’ont pas accès aux services de santé et 462.000 enfants souffrent de malnutrition aiguë, un chiffre en hausse de 200% depuis le début de la guerre», précise le rapport.

Les ONG travailent dans des conditions extrêmement précaires, les acheminements de médicaments et de nourriture se heurtant à des problèmes administratifs et logistiques malgré deux milliards d'aide promis par l'ONU pour cette année...

A International Rescue Committee dans son rapport d'accuser directement les États-Unis et le Royaume-Uni de soutenir l’Arabie saoudite dans sa «guerre dévastatrice» contre le pays

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

DE MEURTRIERS AFFRONTEMENTS A MADAGASCAR

L'opposition au gouvernement malgache avait appelé à manifester contre la nouvelle loi électorale ce 21 avril 2018.

A Madagascar, les députés de l’opposition ont tenté de braver une interdiction de manifester ce samedi 21 avril  2018 à Antananarivo contre les nouvelles lois électorales.

Le préfet de Police de la capitale et le chef de région ont estimé qu'il s'agissait d'un acte illégal.

Le rassemblement a très vite basculé dans de violents heurts avec les forces de l’ordre. La manifestation avait été interdite mardi par les autorités locales et les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes contre les manifestants qui ont répliqué en lançant des pierres.

Près d’un millier d’hommes avaient été déployés pour contenir plusieurs milliers de manifestants. Il y a eu beaucoup de jets de pierres en réponse à des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes mais également à des tirs de balles en caoutchouc.

Ce n’est que vers midi que les forces de l’ordre ont usé de leurs armes pour tirer en l’air à balles réelles.

Dépassées par la situation une quarantaine de militaires a trouvé refuge entre les murs de l’hôtel de ville avantd' être exfiltrés.

Les policiers sont armés pour certains d'entre eux d'armes à feu. Ils se déplacent dans les rues de la capitale malgache en pick-up et en moto pour contenir la foule en colère.Ce matin, les affrontements entre les forces de l’ordre ont duré plus de trois heures.

Selon un bilan provisoire donné par le chef de l’hôpital HJRA d’Antananarivo, les affrontements ont fait pour l'heure, 4 mortschez les manifestants, dont deux enfants, et une vingtaine de blessés évacués aussi bien d'un côté comme de l'autre.

L'opposition quant à elle, estime qu'elle a l'autorisation délivrée par la Commune urbaine d'Antananarivo, dirigée par l'épouse de l'ex-président Ravalomanana.

« Nous n’en resterons pas là », a prévenu la députée du parti TIM Hanitra Razasmanantsoa, considérée ces derniers jours comme la porte-parole de l’opposition.

La députée a par ailleurs interpellé le président de la République, actuellement à l’extérieur du pays. Hanitra Razasmanantsoa a demandé à Hery Rajaonarimampianina de rester là « où il est » et de « ne plus revenir pour le bien du pays et de son peuple ».

L’opposition proteste contre « l’adoption scandaleuse de trois lois électorales » au début d’avril par le Parlement.

Des nouvelles lois électorales en cause

Il s'agit d'une lutte contre les lois électorales votée le 4 avril dernier qui est à l'origine de ces mouvements de colère. L'une d'entre prévoit notamment l'inéligibilité des candidats déjà condamnés. Les partis des deux anciens présidents, le TIM de Ravalomanana et le Mapar de Rajoelina et leurs 73 députés contestent ce vote qui excluraient de fait leur leader.

Des actes de corruption pour acheter la voix des parlementaires auraient été constatés par l'opposition. La Haute Cour doit valider dans les prochaines semaines ces nouvelles dispositions.

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

LES FUNERAILLES DE WINNIE MANDELA

REMPART CONTRE L'APARTHEID JUSQU'A SA MORT

Le cercueil de «Mama Winnie», recouvert du drapeau sud-africain, a quitté samedi matin son domicile de Soweto.

Des milliers de personnes ont rendu un dernier hommage samedi, dans le township sud-africain de Soweto, à Winnie Madikizela-Mandela, l’héroïne populaire de la lutte contre l'apartheid.

Après dix jours de deuil national décrété en souvenir «Mama Winnie», «la Mère de la nation», décédée le 2 avril à 81 ans, a eu lieu la cérémonie organisée dans le stade d'Orlando.

«C'est ma mère qui a gardé vivante la mémoire de mon père» Nelson Mandela pendant ses 27 années de détention avant qu'il ne devienne président en 1994, a rappelé sa fille aînée, Zenani Mandela-Dlamini.

C'est elle qui «a gardé son nom sur les lèvres des gens, qui a gardé sa mémoire dans le cœur de gens», a-t-elle ajouté pendant que de nombreux chants de lutte étaient chantés dans le stade noir de monde.

Sa fille n'a pas manqué de sen prendre' violemment à ceux qui ont voulu «diaboliser» l'image de sa mère alors qu'elle a combattu et «triomphé» de «l'un des régimes les plus puissants et cruels du siècle dernier».

«Pourquoi ne pas avoir fait de même pour ses homologues masculins et rappeler au monde les nombreux crimes qu'ils ont commis avant d'être appelés saints», a-t-elle dénoncé avec justesse. Le parcours de Nomzamo Winifred Zanyiwe Madikizela, connue sous le nom de «Winnie», est indissociable du premier président noir d'Afrique du Sud.

Si Winnie Mandela a été mise en cause dans les exactions commises par sa garde rapprochée, le «Mandela United Football Club», et condamnée à deux ans de prison avec sursis et une amende pour l'enlèvement en 1988 de quatre jeunes hommes, elle n'en reste pas moins un « rempart » contre l'apartheid et a «montré le chemin dans les périodes les plus difficiles» a rappelé le président sud-africain Cyril Ramaphosa.

Elle est restée «révolutionnaire» jusqu'à sa mort, «elle ne s'est jamais fait acheter», a martelé à son tour Julius Malema, le chef du parti de la gauche radicale des Combattants pour la liberté économique (EFF).

« Un roc » inébranlable, « une héroïne ».

Andrew Preston pour DayNewsWorld

REELECTION SANS SURPRISE DE AL-SISSI

A LA PRESIDENCE EGYPTIENNE

Quelque 60 millions d’électeurs égyptiens, sur près de 100 millions d’habitants du pays le plus peuplé du monde arabe, ont été appelés aux urnes les 26, 27 et 28 mars.

Et c'est sans surprise aucune, avec plus de 90 % des voix, que le président sortant Abdel Fattah al-Sissi âgé de 63 ans a remporté l'élection présidentielle, selon les premières estimations publiées jeudi 29 mars par la presse d'État. Le seul autre candidat, Moussa Mostafa Moussa, a recueilli environ 3% des voix.

Une victoire attendue puisqu'il n'avait face à qu' un seul adversaire, Moussa Mostafa Moussa, inconnu du grand public et partisan affiché du chef de l'État ! Les autres candidats potentiels avaient été emprisonnés ou fortement dissuadés de se présenter. La réélection de Al-Sissi lors de ce nouveau scrutin qui s'est tenu de lundi à mercredi ne surprend donc aucun observateur.

Même si Moussa Mostafa Moussa s'est défendu d'être en lice pour éviter un plébiscite du président sortant, il n'en demeure pas moins que les candidats sérieux avaient été évincés de la course. Ce que dans une interview à la télévision, le président avait estimé regrettable !! .

« J’aurais aimé que soient présents un, deux, trois ou 10 des meilleurs » candidats, avait-il assuré.

Toutefois le taux de participation qui tourne autour des 40% montre le peu d'intérêt qu'a suscité l’élection auprès de la population malgré les menaces d'amendes pour les abstentionnistes. Des millions de jeunes très actifs lors de la révolution de 2011 ont été déçus par la dérive autoritaire du pouvoir et ne se sont pas rendus aux urnes. Des ONG accusent sans ambages les autorités de violations des droits de l'Homme, comme des disparitions forcées, des arrestations arbitraires et des détentions illégales.

Abdel Fattah al-Sissi estimait déjà en 2014 que « parler de libertés » ne devait pas primer sur la « sécurité nationale ». Le terrorisme reste en effet une grande menace dans le pays. Les attentats se sont multipliés ces dernières années et l'Etat islamique oppose une résistance farouche aux forces du régime dans le Sinaï. Non seulement de nombreux policiers et soldats ont été tués dans ces attaques, mais l'EI s'en est également pris aux civils, notamment à la minorité religieuses coptes, qui a payé un lourd tribut en 2017.

Le 9 février, l'opération "Sinaï 2018" a été lancée pour éradiquer les bastions djihadistes qui sévissent depuis cinq ans. À ce jour, la campagne, qui a fait plus de 100 morts parmi les jihadistes mais aussi au moins 20 au sein de l’armée, se poursuit. Mais les cellules de l'EI dans le reste du pays n'ont pas toutes été dissoutes loin s'en faut..

En plus de la menace terroriste toujours présente en Egypte, la crise économique persiste. En dépit de la mise en place d'un programme de réformes, initié avec une aide de 12 milliards de dollars du Fonds monétaire international, l'Égypte subit toujours de plein fouet la crise économique qu'elle connaît depuis les révoltes de 2011. Malgré une légère amélioration par rapport à 2014, le niveau de vie de la population reste au plus bas avec des prix qui ont triplé affectant durement les ménages égyptiens. De plus l'économie n'arrive pas à absorber les 700 000 jeunes de plus en plus éduqués qui arrivent chaque année sur le marché du travail.

Seule note positive: le pays jouit dernièrement de l'embellie du tourisme après des années de marasme. En 2017, 8,3 millions de visiteurs se sont rendus dans le pays.

Face aux difficultés économiques et à la persistance des troubles sécuritaires Abdel Fattah al-Sissi, qui gouverne d’une main de fer depuis la destitution en 2013 de son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi, doit surmonter deux défis : sortir de l'impasse économique et juguler la menace terroriste.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

LIBERATION DE 76 JEUNES FILLES ENLEVEES PAR BOKO HARAM

Le 19 février dernier, 110 jeunes filles de 10 à 18 avaient été enlevées dans leur pensionnat de l’école pour filles de Dapchi, dans le nord du Nigeria, par des combattants présumés de Boko Haram, affiliés au groupe État islamique

76 jeunes filles ont été libérées ce mercredi et déposées dans leur école par leurs ravisseurs après un mois de captivité au sein de Boko Haram.

« Les filles ont été ramenées dans neuf véhicules et déposées devant l’école vers 8 h 00 [ce mercredi 21 mars, ndlr] », affirme Bashir Manzo, le dirigeant d’une association d’aide aux parents des enfants enlevés.

Elles n’étaient « accompagnées d’aucune force de sécurité », ajoute-t-il, précisant que « leurs ravisseurs les ont juste déposées et sont partis, sans parler à personne ».

Ils « nous ont relâchées, ils nous ont dit d’aller directement à la maison et pas chez les militaires, parce qu’ils diraient que ce sont eux qui nous ont sauvées », précise une jeune fille Aisha qui affirme qu'elles n'ont pas été maltraitées.

Mais plusieurs jeunes filles sont décédées le jour du kidnapping et les autorités nigérianes procèdent actuellement à un décompte précis

Cinq jeunes filles seraient mortes le jour du rapt, selon Aisha

La présidence du Nigeria a annoncé sur Twitter que « les détails à propos de la libération des filles de Dapchi seront mis à disposition en temps voulu », tout en indiquant que « les filles sont actuellement entre les mains des services de renseignement (DSS) ».

Cette libération soudaine soulève bien des questions . Elle intervient en effet au lendemain des accusations de l'organisation Amnesty International selon laquelle l’armée nigériane aurait été informée des déplacements de combattants juste avant ce kidnapping de masse, mais n'aurait pas réagi à temps.

Rappelons qu'il ne s'agit pas du premier kidnapping au Nigeria : les enlèvements de Dapchi font écho à ceux de Chibok, en avril 2014, où plus de 200 lycéennes avaient été enlevées. Si une partie d’entre elles se sont depuis échappées ou ont été libérées suite à des négociations avec le gouvernement, plus d’une centaine demeurent encore introuvables.

Les experts pensent que les rançons versées et les prisonniers libérés, en échange de la libération d’une centaine de lycéennes de Chibok, ont pu motiver Boko Haram à commettre un nouveau enlèvement de masse à Dapchi malgré le démenti des autorités. « Aucune rançon n’a été payée pour libérer les écolières », a assuré cependant le gouvernement.

Certains soulèvent en effet des soupçons de rançons. « Cette libération est assez étonnante pour ne pas soulever beaucoup de questions, notamment sur le paiement de rançons », avance ainsi Yan St-Pierre, expert en contre-terrorisme du Mosecom (Modern Security Consulting Group) mettant en avant également que les filles de Dapchi ne sont pas les premières otages à avoir été libérées cette année.

« Si c’est ce qu’il s’est passé, le gouvernement nigérian a dû payer une somme importante pour accélérer le processus et éviter un autre Chibok ».

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

MALI LA MISSION CANADIENNE L'OPPOSITION

MET EN DOUTE LA NECESSITE D'INTERVENIR

James Bezan porte-parole conservateur en matière de défense met en doute la décision du gouvernement d'envoyer des Casques bleus au Mali.

De source informée on apprend que le Canada déploiera des avions dans le cadre de la mission de maintien de la paix de l'ONU au Mali

James Bezan indique que « la décision du gouvernement soulève plus de questions qu'elle n'apporte de réponses ».

James Bezan  pose la question de savoir si « cette décision a t’elle été prise dans l'intérêt national du Canada »

La force d'intervention pourrait rester au Mali pendant une période pouvant durer jusqu'à 12 mois.

Le Canada ne comptait que 43 Casques bleus en décembre, le nombre le plus bas depuis fort longtemps !

James Bezan énonce que « les conservateurs souhaitent que le Canada soit plus impliqué dans des missions de maintien de la paix, y compris en Ukraine ».

Pourtant ces missions doivent tenir compte de l'intérêt national, et les troupes doivent être équipées pour faire face contre les actes terroristes

«Le Mali ressemble à l'Afghanistan. Comment peut-on maintenir la paix dans un pays aux prises avec des rebellions, du terrorisme, la faillite de l'État et qu'on ignore si cela relève de l'intérêt national du Canada. Les libéraux éprouvent-ils de la nostalgie pour les Casques bleus ?»

En avril 2013 L'ONU est intervenue au Mali dans le cadre de sa mission nommée MINUSMA après que la France et l'Union africaine eurent repoussé les rebelles islamistes du nord du pays.

En novembre au Sommet de Vancouver, Justin Trudeau et son gouvernement  avait confié pour les opérations de maintien de la paix de l'Organisation des Nations unies (ONU) des hélicoptères et des avions de transport, ainsi qu'une force d'intervention rapide de 200 militaires

Si l'objectif des opérations de maintien de la paix est de créer et d'étendre des zones de sécurité, elles doivent aussi permettre aux travailleurs humanitaires d’être dans une relative sécurité pour accéder aux populations.

En effet il est devenu dangereux pour un organisme humanitaire d'œuvrer à l'extérieur de grandes villes comme Bamako à cause de factions rivales armées.

L’arrivé du Canada dans ce conflit survient tardivement, «mais pas trop tard», les alliés du Canada se sont épuisés alors il parait nécessaire de mettre en place un système de rotation sur l'implantation active pour chaque pays pour prendre une partie des responsabilités.




Steve McQuillan pour DayNewsWorld

ATTAQUE TERRORISTE AU BURKINA-FASO ET TOUJOURS AUCUNE REVENDICATION

Des attaques ont visé, vendredi 2 mars, l’ambassade de France à Ouagadougou, au Burkina Faso, ainsi que l’état-major des forces armées burkinabées.

Plusieurs heures après le début de l’attaque, le gouvernement a communiqué sur un bilan provisoire faisant état de huit morts parmi les forces de l’ordre burkinabées et plus de 80 blessés.

Selon le gouvernement burkinabé, au moins huit assaillants et huit membres des forces de l’ordre ont été tués.

« Un peu plus de 80 blessés ont été pris en charge. Parmi ces 80 blessés, une douzaine ont des blessures assez sévères et parmi ces douze, trois sont considérés comme graves », a précisé le ministre de la communication, Rémi Dandjinou, dressant un nouveau bilan à 19 heures.

Une trentaine de morts: voici le bilan des deux attaques perpétrées ce vendredi dans le centre-ville de Ouagadougou, au Burkina Faso, visant d'une part l'ambassade de France mais aussi l'état-major des armées burkinabé. Pour l'heure, les autorités locales tentent toujours d'établir qui est à l'origine de ces attentats meurtriers, qui n'ont toujours pas été revendiqués.

A Paris, le ministère des affaires étrangères a annoncé qu’aucun ressortissant français n’avait été tué ou blessé

L’état-major a été frappé par un véhicule piégé, a déclaré, vendredi soir, le ministre de la sécurité, Clément Sawadogo. « Le véhicule était bourré d’explosifs, la charge était énorme » et a occasionné « d’énormes dégâts ». « Il y avait une réunion sur le G5 Sahel ».

Clément Sawadogo, le ministre de la Sécurité, a indiqué qu'une réunion militaire pour la création de la force multinationale antijihadiste G5-Sahel, qui regroupe le Mali, le Burkina, le Niger, le Tchad et la Mauritanie, était "peut-être" visée. Il a par ailleurs ajouté que le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd, la salle initialement prévue pour cette réunion ayant été "littéralement détruite par l'explosion".

Les forces spéciales françaises de l’opération « Sabre », basées à Ouagadougou, sont venues en renfort « Les forces françaises au Burkina sont intervenues en soutien à l’action de l’armée burkinabé, elles n’ont pas pris part directement à l’action », a affirmé le porte-parole de l’état-major de l’armée française, le colonel Patrick Steiger. Des hélicoptères français ont survolé la capitale.

« Notre pays a été de nouveau la cible ce vendredi de forces obscurantistes », a dénoncé vendredi soir le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré alors que le pays est depuis 2015 la cible d'attaques jihadistes qui n'avaient toutefois jamais atteint un tel niveau d'organisation .

Le gouvernement a condamné des « actes lâches et barbares »,tout en invitant « les populations à garder le calme et à collaborer avec les forces de défense et de sécurité ».

En début de soirée, le président français, Emmanuel Macron a réaffirmé le « plein engagement de la France » au Sahel. « Tout laisse à penser qu’il s’agit de groupes terroristes », avait déclaré un peu plus tôt le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, sur LCI, rappelant la détermination de la France à « lutter de manière implacable contre ces groupes terroristes qui veulent déstabiliser le Sahel ».

« Une enquête de flagrance a été ouverte pour tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle », a indiqué de son côté le parquet de Paris, compétent car l’attaque a visé des ressortissants et des intérêts français. Les investigations ont été confiées à la Direction générale des services intérieurs (DGSI) et aux policiers de la Sous-direction antiterroriste (SDAT).

Pour le journaliste Antoine Glaser interwievé samedi 3 sur RTL, spécialiste de l'Afrique, cette attaque ciblait très clairement la France. "Les autres attaques, en janvier 2016 et août 2017, ciblaient des cafés, des restaurants, les expatriés. Le fait d'attaquer une ambassade de France en Afrique, le message est clair", estime l'auteur de l'ouvrage Arrogant comme un Français en Afrique, publié aux éditions Fayard en 2016.

"C'est un acte de représailles", vis-à-vis de la France, dont des troupes armées sont présentes au Mali et au Niger voisins du Burkina Faso pour lutter contre le terrorisme au Sahel.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

L'ARMEE RETROUVE QUELQUES JEUNES FILLES ENLEVEES PAR BOKO HARAM

« Certaines » des jeunes filles portées disparues après l'attaque, lundi, d'un internat du village de Dapchi, dans le Yobe, ont été retrouvées et mises en sécurité par les forces nigérianes, a assuré jeudi Abdullahi Bego, porte-parole du gouverneur de l'Etat.

Des combattants de Boko Haram, lourdement armés, avaient mené lundi 19 février une attaque dans l'école de jeunes filles à Dapchi dans le nord-est du Nigeria.

La plupart des élèves et les professeurs de la Girls Science Secondary School, un internat, s'étaient enfuis en brousse pour dans la crainte d'être enlevés par les combattants.

Mais mercredi ,111 lycéennes étaient toujours portées disparues sur un total de 926 élèves.

« Huit cent quinze étudiantes sont rentrées » à l’internat pour filles de Dapchi sur un total de 926 élèves, les autres étant toujours « manquantes », a déclaré Abdulmaliki Sumonu .

Le président Muahammadu Buhari a ordonné à l'armée « de prendre immédiatement les choses en main » et de « l'informer de l'évolution de la situation », a déclaré mercredi à Abuja le ministre de l'Information, Lai Mohammed, à l'issue d'un conseil des ministres.

Beaucoup craignent de revivre le scénario de Chibock où 276 lycéennes avaient été enlevées par le groupe djihadiste en 2014.

On ne connaît pas les véritables motivations des assaillants à Dapchi, les insurgés ayant également pillé sur leur passage des magasins pour des vivres et du matériel.

Les rumeurs de paiement de rançons en échange des lycéennes de Chibok libérées pourraient inciter le groupe jihadiste à commettre d'autres enlèvements, prévient Amaechi Nwokolo, analyste pour le Roman Institute for International Studies à Abuja.

Toujours est-il que le kidnapping fait partie des méthodes pour Boko Haram pour maintenir la pression sur la population.

Le groupe de Booko Haram sème la terreur depuis 2009 dans le nord-est du Nigeria ayant fait plus de 20 000 morts et 2,6 millions de déplacés.

Andrew Preston pour DayNewsWorld

LA TUNISIE

FACE AU SEPTIEME ANNIVERSAIRE

DU JASMIN FANE

La Tunisie a vécu dimanche le septième anniversaire de sa révolution dans un contexte de vive tension sociale : les troubles sociaux récents en sont une preuve. La semaine dernière, des manifestations pacifiques et des émeutes nocturnes ont secoué plusieurs villes. Des milliers de Tunisiens descendent dans la rue pour critiquer la loi de finances qui prévoit notamment la hausse de la TVA.

La coalition de partis de gauche l'UGTT a été accusée par le chef du gouvernement Youssef Chahed d'être responsable des derniers troubles, lors desquels quelque 803 personnes soupçonnées de violence, de vol et de pillage ont été arrêtées, selon le ministère de l'Intérieur.

Or la pauvreté, le chômage, et la corruption à l'origine de la chute de la dictature de Ben Ali après 23 ans de règne sans partage sont les mêmes maux dénoncés aujourd'hui...

La révolution tunisienne avait été déclenchée par l'immolation par le feu le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid -une ville dans l'arrière-pays déshérité- du vendeur ambulant Mohamed Bouazizi, excédé par la pauvreté . Sous la pression populaire, Ben Ali avait pris la fuite le 14 janvier. Ce soulèvement avait fait 338 morts.

Cet anniversaire du Printemps arabe donne donc l'occasion pour le collectif Fech Nestannew ("qu'est-ce qu'on attend?") d'exiger une nouvelle fois la suppression de la loi de finances qui cristallise l'exaspération de la population sur la cherté de la vie. La convergence s'est faite entre les manifestants et l'UGTT, le principal ­syndicat du pays, ainsi qu'avec le Front populaire, une coalition de partis d'opposition de gauche qui ont eux aussi, battu le pavé.

En difficulté financière, notamment après la crise du secteur touristique liée à une série d'attentats jihadistes en 2015, la Tunisie a obtenu un prêt de 2,4 milliards d'euros sur quatre ans du Fonds monétaire international (FMI). En échange, elle s'est engagée à une réduction de son déficit public et à des réformes économiques. Pas de quoi rassurer les Tunisiens sur leur pouvoir d'achat !Sept ans après le départ de Ben Ali en exil en Arabie saoudite les Tunisiens estiment avoir gagné en liberté mais perdu en niveau de vie.

Malgré le succès relatif de sa transition démocratique, la Tunisie, surtout depuis les attentats, vit dans la morosité économique et sociale.

Samedi, soucieux d’étouffer une trop forte mobilisation dimanche, le gouvernement a promis un plan d'action social pour plus de 120.000 bénéficiaires. Il prévoit une aide à l'accès à la propriété pour les familles pauvres, des mesures visant à assurer "une couverture médicale pour tous" et une augmentation de l'allocation sociale en faveur des familles nécessiteuses. Il coûtera plus de 70 millions de dinars (23,5 millions d'euros), selon les autorités.

Presque au même moment, le plus vieux dirigeant élu de la planète en exercice a décidé de reprendre la main. Le président de la République présidait une réunion avec les chefs des partis au pouvoir. L'élargissement du gouvernement d'union nationale aux partis de gauche a été évoqué.

Dimanche le président Béji Caïd Essebsi a décidé de marquer l’événement en se rendant dans le quartier populaire d’Ettadhamen, en banlieue de Tunis, où des heurts violents nocturnes ont opposé des jeunes contestataires aux forces de sécurité ces derniers jours. "La révolution de la liberté et de la dignité (...) a essentiellement été menée par les jeunes" et "il faut que nous nous occupions (...) de ce quartier populaire et défavorisé", a déclaré le président Béji Caïd Essebsi, 91 ans, qui était resté silencieux jusqu'à aujourd’hui dans son palais de Carthage.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

DES TROUBLES SOCIAUX EN TUNISIE

La Tunisie est entrée dans une phase de turbulences sociales alimentées par des mesures d'austérité, sept ans après la révolution.

A la suite de mobilisations pacifiques contre l’austérité, des heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont eu lieu dans plusieurs villes du pays.

La hausse de la TVA entrée en vigueur au 1er janvier dans le cadre d'un budget d'austérité a fait sortir dans la rue des gens mécontents de la pauvreté.

Une manifestation à l'appel de plusieurs organisations de la société civile s'est déroulée sans incident mardi dans le centre de la capitale Tunis.

"Nos revendications sont les suivantes :

suspendre la loi de finances 2018, revenir aux prix initiaux des denrées et embaucher une personne de chaque famille pauvre", a assuré Hamza Nasri, membre de la campagne "Fech Nestannew" (Qu'est-ce qu'on attend, ndlr) lancée pour protester contre les hausses de prix.

Mais des échauffourées ont eu lieu en Tunisie mardi soir entre manifestants et forces de l'ordre, au lendemain de la mort d'un homme présenté par des manifestants comme un martyr tué par la police.Le ministère de l'Intérieur a démenti que cet homme ait été tué par la police, assurant qu'il ne portait aucune marque de violence.

Des jeunes sont descendus dans la rue par centaines à Tebourba, à 30 km à l'ouest de Tunis , Kasserine, Jelma ,d'où est partie en décembre 2010 la contestation sociale marquant le début des Printemps arabes.

La rapidité de la contagion de ces derniers jours a toutefois un caractère inquiétant.

Plus de 200 personnes ont été arrêtées et des dizaines ont été blessées, a indiqué le porte parole du ministère de l'Intérieur Khlifa Chiban

Les manifestations ont été émaillées parfois de scènes de pillage de magasins dans un contexte social dégradé :le rebond de l’inflation – 6,4 % en glissement annuel – ajouté aux effets ravageurs d’un taux de chômage de 15 % dont 30 % pour la catégorie des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur ne peuvent qu'envenimer la situation .

Sept ans après la révolution de 2011, qui avait renversé la dictature de Ben Ali en 2011 n'a pas permis à la Tunisie un décollage économique malgré la transition démocratique qui avait fait la fierté du pays

Comment apaiser l’actuelle tension sociale ?

La perspective des élections municipales prévues en mai, premier scrutin local depuis 2011, devrait ajouter à la volatilité du paysage politique en attisant de nouvelles concurrences, y compris au sein de la coalition gouvernementale.

Confronté à la baisse de la fréquentation touristique et des investissements étrangers après les attentats, le gouvernement tunisien dit n'avoir d'autre solution que ces hausses de prix pour tenter de réduire le déficit public et satisfaire aux exigences des partenaires financiers de Tunis, Fonds monétaire international (FMI) en tête.

Ce dernier a négocié l'an dernier une ligne de crédit de 2,8 milliards de dollars en échange de réformes économiques.

L'opposition accuse le gouvernement conduit de Youssef Chahed de cibler injustement les pauvres et les classes moyennes par ces mesures d'austérité.

Le Premier ministre a pour sa part lancé un appel au calme et annonce une amélioration de la conjoncture économique pour cette année.

"Les gens doivent comprendre que la situation est exceptionnelle et que notre pays est confronté à des difficultés, mais nous pensons que 2018 sera la dernière année difficile pour les Tunisiens", a-t-il dit

D'ailleurs l'agitation sociale, notamment dans les régions de l’intérieur – historiquement défavorisées par rapport au littoral –, n'avait pas cessé comme l'ont montré les poussées de fièvre de janvier 2016 ou du printemps 2017.

Une fois de plus les mesures d'austérité montrent leurs limites...

Alyson Braxton  pour DayNewsWorld

ATTENTAT DANS UNE EGLISE COPTE

AU CAIRE BILAN NEUF MORTS

Selon le ministère égyptien de l'Intérieur, l'assaillant, un jihadiste recherché pour des attaques contre la police, a été blessé et arrêté.

Neuf personnes ont été tuées vendredi au sud du Caire dans une attaque contre une église menée par un homme armé, a indiqué un responsable au ministère de la Santé.

L'État islamique a revendiqué cet attentat via son agence de propagande Amaq.

Les coptes, pour l'immense majorité orthodoxes, constituent la communauté chrétienne la plus nombreuse du Moyen-Orient et l'une des plus anciennes représentant 10% des 96 millions d'habitants.

Les chrétiens d'Egypte, les coptes, ont été visés par plusieurs attaques cette année, la plupart revendiquées par le groupe djihadiste Etat islamique. L'assaillant armé a également blessé cinq gardes de sécurité , selon des responsables de la police.

L'assaillant a ouvert le feu à l'extérieur de l'église voulant donné l'assaut au bâtiment avant d'être abattu par la police, ont précisé des responsables.

Ces derniers ont dit être à la recherche d'un possible autre assaillant en fuite . Selon le ministère égyptien de l'Intérieur, l'assaillant, un jihadiste recherché pour des attaques contre la police, a été blessé et arrêté.

Depuis décembre 2016, des dizaines de chrétiens, essentiellement des Coptes, ont été tués dans des attentats contre des églises ou des attaques ciblées Le 11 décembre 2016, au Caire, un attentat suicide contre l'église copte Saint-Pierre et Saint-Paul, avait fait 29 morts.

L'attentat, qui avait eu lieu en pleine célébration, avait été revendiqué par l'EI.

En avril 2017, 45 personnes ont été tuées dans deux attaques suicide revendiquées par l'EI en pleine célébration des Rameaux à Alexandrie, deuxième ville du pays, et Tanta, dans le nord de l'Egypte.

En mai, le groupe djihadiste avait revendiqué une attaque contre un bus de pèlerins coptes : 28 mort avait été recensés.

Le groupe Etat islamique a revendiqué vendredi l'attaque contre une église copte de la banlieue du Caire en Egypte, ainsi que l'attaque contre un supermarché de Saint-Pétersbourg en Russie.«Un groupe de combattants dépendant de l'Etat islamique a mené l'attaque contre l'église Saint-Mina»ane, a affirmé l'organisation extrémiste dans ce communiqué.

L'EI a également revendiqué l'attaque qui a fait 13 blessés mercredi dans un supermarché de Saint-Pétersbourg en Russie, selon un autre communiqué diffusé par son organe de propagande Amaq. «L'attaque qui a visé un centre commercial à Saint-Pétersbourg avant-hier (mercredi) a été menée par un groupe dépendant de l'Etat islamique», indique le communiqué.

Le président russe Vladimir Poutine a qualifié cette explosion d'«acte terroriste».

Larry Ricky pour DayNewsWorld

LE DAUPHIN DE FEU NELSON MANDELA

A LA TETE DE L'ANC

Cyril Ramaphosa est depuis hier le nouveau chef de l’ANC et incarne l’espoir de redressement du parti du Congrès national africain (ANC), au terme d’un vote très serré.

Il hérite d’un parti miné par les luttes intestines, après la gestion jugée désastreuse chef de l'Etat Jacob Zuma à la tête de l'ANC et qui tient les rênes de l'Afrique du Sud depuis la fin du régime ségrégationniste de l'apartheid en 1994.

Le nouveau chef de l’ANC doit désormais mener la campagne pour les prochaines élections générales de 2019.

Un véritable défi : en effet confronté à la désaffection de son électorat et la corruption, le parti pourrait perdre sa majorité au Parlement et ce pour la première fois depuis la transition démocratique.

De plus la victoire sur le fil de Cyril Ramaphosa ayant échoué à obtenir la majorité au sein de la nouvelle direction de l'ANC, lui laisse peu de latitude pour lutter contre la corruption et pour la relance l'économie d'ici aux élections de 2019.

Toutefois même si première puissance économique du continent africainest confronté à un taux de chômage de 27,7 % et une croissance molle, sa victoire lui a valu des réactions favorables du côté des marchés.

Même si le départ de Jacob Zuma de la présidence du pays ,terni par de nombreux scandales, n'est envisageable qu'au terme d'un accord négocié qui pourrait inclure une immunité, la victoire de l'ancien syndicaliste reconverti en homme d'affaire multimillionnaire pourrait améliorer la confiance des investisseurs.

Le dauphin de feu Nelson Mandela a en effet fait de la reprise économique et de la lutte contre la corruption ses thèmes de campagne !

Il lui faudra utiliser avec efficacité du temps pour reconstruire" avant les élections générales de 2019 la réputation de l'ANC . En raison du mode de scrutin en Afrique du Sud, le président doit en effet conserver la confiance de sa formation...

Cyril Ramaphosa est désormais bien placé pour devenir le président du pays en 2019.

Personnage clé de la transition démocratique, il a présidé l’assemblée constituante et dirigé la rédaction de la nouvelle constitution, adoptée en 1996. Nelson Mandela en fait son dauphin, en le considérant, d’après ses mémoires, comme « l’un des plus doués de sa génération ».En 1997, il subissant néanmoins le premier grand revers de sa carrière, lorsque les caciques de l’ANC lui préfèrent Thabo Mbeki dans la course pour la tête du parti, il quitte la politique pour se reconvertir dans les affaires après la chute du régime de l’apartheid. ..

Demain mercredi il devrait donner le ton de son nouveau mandat mercredi, lors de son discours de clôture du congrès.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

MACRON EN DONNEUR DE LECONS AU BURKINA ET CHANGEMENT DE LOGICIEL DANS LA POLITIQUE ENVERS L'AFRIQUE

L'arrivée lundi soir au Burkina d'Emmanuel Macron n'a pas été sans heurt puisque deux heures avant son arrivée une grenade a été lancée contre un véhicule de soldats français dans le nord de Ouagadougou sans atteindre leur cible mais en blessant trois civils.

Puis mardi ambiance également tendue à l'extérieur de l'université où des dizaines de manifestants ont dressé des barricades sur l'avenue de l'université de Ouagadougou scandant des slogans tels que « À bas l'exploitation de l'Afrique par l'Occident .

Les jeunes Burkinabè réclament en effet la fin du « pillage des ressources » par des entreprises françaises, du franc CFA arrimé à l'euro et de la présence militaire française.

C'est que la France après avoir été une puissance coloniale, entretient désormais une coopération militaire active avec les autorités du Burkina depuis l'accession à l'indépendance du territoire de la Haute-Volta en 1960.

Emmanuel Macron entend donc convaincre une jeunesse africaine de plus en plus hostile à la présence française sur le continent, sur fond de menace terroriste au Sahel. Des militaires des forces spéciales françaises, basés à Ouagadougou, sont intervenues lors de l'attentat de janvier 2016 (30 morts) lorsque des djihadistes avaient ouvert le feu sur des terrasses du centre-ville et celui d' août (19 morts).

Le président français a d'ailleurs voulu tourner une page de l'histoire que lui-même n'a pas connue en reconnaissant que « les crimes de la colonisation européenne sont incontestables » tout en rappelant aussi « des grandes choses et des histoires heureuses » dans ce passé. Un petit coup de repentance, une fois de plus … Bref : C'est «un passé qui doit passer.».

Il a appelé à une « relation nouvelle » dans un discours- fleuve de près de trois heures devant un parterre de 800 étudiants triés sur le volet.

Si Emmanuel Macron a martelé qu'il n’était pas venu « dire à l’Afrique ce qu’elle doit faire » il a cependant décliné toute une série de conseils appuyés.

1°Sur la démographie

« Quand vous avez une croissance démographique durablement supérieure à la croissance économique, vous n’arrivez jamais à lutter contre la pauvreté », a-t-il insisté.

« La démographie ça ne se décrète pas mais avec 7, 8 ou 9 enfants par femme, êtes-vous sûrs que c’est le choix de cette jeune femme ? Je veux être sûr que partout en Afrique ce soit bien le choix pour cette jeune fille ou femme. Cela m’a poussé à faire de l’égalité femmes-hommes la grande cause de mon mandat. »

Sur l’éducation des femmes

Emmanuel Macron a prôné l’émancipation des femmes africaines devant les étudiants burkinabés. Il veut que « partout en Afrique une jeune fille puisse avoir le choix de ne pas être mariée à 13 ou 14 ans ». « Je serai aux côtés des dirigeants africains qui feront le choix de la scolarisation obligatoire des jeunes filles », a-t-il ajouté,souhaitant que des programmes de bourses scolaires financés par la France « soient donnés en priorité à des jeunes filles ».

3°Sur le terrorisme

Emmanuel Macron a aussi dénoncé « l’obscurantisme religieux », « menace bien plus redoutable parfois que le terrorisme car massive, diffuse, quotidienne, qui s’immisce dans les foyers, les campus ». « Nous ne pouvons plus accepter que des puissances financent des fondations ou des écoles qui nourrissent l’obscurantisme ou le terrorisme. Ce sera l’enjeu de la conférence sur le financement du terrorisme à Paris l’an prochain », a-t-il affirmé.

4°Sur les migrants en Libye

Le président français Emmanuel Macron a annoncé qu'il voulait frapper les passeurs qui exploitent les migrants en Libye . Emmanuel Macron a également annoncé qu'il allait « proposer une initiative euro-africaine » pour « frapper les organisations criminelles et les réseaux de passeurs » qui exploitent les migrants subsahariens en Libye. Il a également annoncé « un soutien massif à l'évacuation des personnes en danger » en Libye, qualifiant de « crime contre l'humanité » la vente de migrants comme esclaves. Mais rappelons aussi que la France soutient financièrement les pays qui gardent les migrants pour endiguer l'exode vers l'Europe...

Puis débat avec les étudiants burkinabés, parfois houleux. Jupiter a finalement demandé à la jeunesse africaine de prendre son avenir en main.

Alizé Marion pour DayNewsWorld

VERS UNE TRANSITION DEMOCATIQUE AU ZIMBABWE OU LE RETOUR D'UN NOUVEAU DESPOTE?

L'ancien vice-président Emmerson Mnangagwa a été investi président par intérim, dès vendredi, après la démission, mardi, du despote Robert Mugabe de 93 ans

Emmerson Mnangagwa a prêté serment vendredi devant plusieurs milliers de personnes réunies dans un stade à Harare. Il succède à Robert Mugabe, qui a été poussé à démissionner après 37 ans de règne autoritaire et sans partage.

«Moi, Emmerson Dambudzo Mnangagwa, jure qu'en tant que président de la République du Zimbabwe, je serai loyal à la République du Zimbabwe et obéirai, soutiendrai et défendrai la Constitution et les lois du Zimbabwe», a déclaré vendredi matin le nouveau président dans un stade comble de la banlieue de Harare.

Dans son discours d'investiture le Président Emmerson Mnangagwa a fait montre de tourner la page des trente-sept ans du règne de Robert Mugabe, 93ans, le plus vieux dirigeant de la planète.

C'est un discours rassurant et consensuel qu'a prononcé le nouveau président zimbabwéen, vendredi, devant plus de 60 000 personnes euphoriques promettant d’être le « serviteur du peuple ».

Il a voulu se démarquer de l’ancien président tout en lui rendant hommage en le qualifiant de « père de la nation ».

La relance de l'économie reste sa priorité absolue.

En effet les attentes sont immenses pour les 16 millions de Zimbabwéen d'un pays ruiné par la corruption et par des réformes dévastatrices. Avec un taux de chômage à 90 %, les Zimbabwéens vivent de petits boulots dans une économie informelle. D'autres ont émigré, souvent chez le géant sud-africain voisin.

Pas étonnant que les promesses économiques aient été placées au premier plan. Il a promis qu'il indemniserait les fermiers blancs expulsés manu militari de leurs propriétés au début des années 2000, s'est par ailleurs engagé à protéger les investissements étrangers et à renouer avec la communauté internationale.

« Nous allons créer des emplois pour notre jeunesse et réduire la pauvreté pour toute la population", a lancé M. Ngangagwa, "les actes de corruption doivent cesser sur le champ".

Lors de son discours, il a également assuré que les élections prévues en 2018 auraient bien lieu. Le principal parti d'opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC),qui d'ailleurs n'a pas été invité à l'investiture, plaide pour un gouvernement d'union nationale jusqu'aux élections et pose ses conditions.

« Des dispositions concrètes doivent être prises pour garantir des élections libres et équitables.

C'est bien de le dire, mais il faut des actions, souligne le secrétaire général du principal parti d'opposition, le MDC, Douglas Mwanzora. Ce dernier exige également que l'armée ne fasse pas partie du processus électoral,laquelle,selon lui, a eu l'habitude d'intervenir dans dans la vie politique du pays.

. «  Mais le plus important, c'est que nous souhaitons que ces élections soient organisées sous la houlette des Nations unies. La SADC doit être impliquée. L'Union africaine aussi ainsi que les autres organisations internationales. A ce moment-là, nous pourrons avoir des élections libres et justes et nous pourrons à nouveau avoir un pouvoir légitime. » conclut Douglas Mwanzora.

Malgré son discours conciliateur, le nouveau maître du Zimbabwe suscitent toutefois des interrogations, à l'intérieur de son pays comme à l'étranger rappelant son passé sombre et sa réputation d'exécuteur des basses œuvres de l'ex-président Mugabe. Aussi le chef du MDC Morgan Tsvangirai. a-t-il confié qu'il espérait que Emmerson Mnangagwa qui s'est présenté en «serviteur» du pays « évitera de tomber dans la tentation de garder seul le pouvoir».

De plus plusieurs ONG ont rappelé le lourd bilan du régime: «des dizaines de milliers de personnes ont été torturées, ont disparu ou ont été tuées», selon Amnesty International. Le cacique du régime surnommé le «crocodile» n' a-t-il pas été associé à toutes ses politiques répressives depuis l'indépendance du pays en 1980 ?

L'état de grâce pourrait ne pas durer longtemps pour l'ancien vice-président qui fait figure de continuateur du régime. «Personne ne veut d'une transition qui verrait un tyran non élu remplacé par un autre», résumait déjà la semaine dernière le ministre des Affaires étrangères britannique Boris Johnson

.Espérons que le nouveau président du pays par intérim va conduire son pays vers une transition démocratique.

«S'il veut être jugé positivement, il va devoir mener des politiques qui ébranlent les structures de pouvoir de la Zanu-PF, en introduisant un vrai pluralisme politique et en séparant le parti et l'État», selon Piers Pigou, consultant d'International Crisis Group en Afrique australe.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

CARNAGE DANS UN ATTENTAT EN EGYPTE

AU MOINS 235 MORTS

ET RAID AERIEN EN REPRESAILLES

L’attaque a eu lieu  dans le village de Bir al-Abed, à 40 kilomètres

d’Al Arich, la capitale de la province du Nord-Sinaï.

Les assaillants ont déclenché une explosion avant d’ouvrir le feu sur les fidèles.

Au moins 235 personnes ont été tuées et 133 blessées, vendredi à la mi-journée dans l’attaque d’une mosquée dans le nord du Sinaï égyptien.

Parmi les fidèles se trouvaient des conscrits de l’armée.

Selon la chaîne d'information panarabe Al Arabia et plusieurs sources locales certains des fidèles étaient des musulmans soufis, lesquels sont considérés par l'État islamique et d'autres groupes islamistes radicaux comme des apostats.

 

 

 

 

 

 

 

 

Depuis 2013 et la destitution par l'armée du président islamiste élu Mohamed  Morsi, l'Égypte est le théâtre d'attaques et d'attentats menés par des groupes islamistes contre les forces de sécurité égyptiennes dans plusieurs régions du pays.

Abdel Fattah Al-Sissi, a promis de répliquer avec une « force brutale » à cet attentat, bien que l 'Egypte aient du mal à contrôler la péninsule du Sinaï.

Le nord du Sinaï est particulièrement touché. La branche de l'Etat Islamique y est particulièrement active.

Après cette attaque, qui n'a pas été revendiquée, le président égyptien, Abdel Fattah al Sissi, a convoqué un conseil ministériel restreint. Trois jours de deuil national ont été décrétés.

L'armée égyptienne a mené vendredi des raids aériens de représailles dans le nord du Sinaï après l'attaque d'une mosquée qui a fait 235 morts, a-t-on appris auprès de témoins et de responsables des services de sécurité. Les frappes aériennes se concentrent sur plusieurs zones montagneuses autour de la commune de Bir al Abed, où l'attaque s'est produite et où les insurgés islamistes se retrancheraien

. Un peu plus tôt, le président Abdel Fattah al-Sissi avait promis de répondre avec une "force brutale" à cette attaque, qui n'a pas encore été revendiquée.

"Les forces armées et la police vengeront nos martyrs et ramèneront la sécurité et la stabilité avec force très prochainement", avait-il déclaré lors d'un discours télévisé.

Paul Emison pour DayNewsWorld

EMMERSON MNANGAGWA

BIENTOT A LA TETE D'UN ETAT RUINE

Emmerson Mnangagwa va ,vendredi, prendre la tête d’un Etat ruiné.

Après un bref exil, l’instigateur de la chute de Robert Mugabe, son ex-vice-président Emmerson Mnangagwa, prend la tête d’un Etat ruiné.

Ancien ministre de Robert Mugabe, Emmerson Mnangagwa, 75 ans, est considéré par la communauté internationale

"comme plus ouvert aux réformes", souligne la société d'analyse économique BMI Research.,Nous avons plus de raison d'être optimiste sur un retour du Zimbabwe auprès des investisseurs internationaux au cours des deux prochaines années", ajoute dans une note BMI, ne croyant toutefois pas possible de résoudre la crise financière dès 2018.

L'arrivée au pouvoir d'Emmerson Mnangagwa, qui sera investi vendredi président, suscite déjà d 'enormes espoirs dans un pays à la une croissance atone, l'inflation rampante et au chômage de masse.

M. Mnangagwa a promis mercredi, dans son premier discours depuis sa désignation, de s'attaquer à ces problèmes. "Nous voulons la croissance de notre économie, nous voulons des emplois", a-t-il lancé .

Longtemps pourtant, le Zimbabwe le fut un modèle de réussite en Afrique, au point d'être surnommé le "grenier à blé" du continent.

En effet ,à son arrivée au pouvoir en 1980, Robert Mugabe avait mis sur pied un système d'éducation et de santé solide tout en ménageant les intérêts de la minorité blanche pour stabiliser le pays.Les lois dites "d'indigénisation" avaient été votées en 2007 pour contraindre les entreprises étrangères à céder la majorité de leurs parts à des investisseurs locaux mais n'ayant pas abouti pleinement , les investisseurs étaient restés frileux.

Le temps presse pour une relance économique.Un défi de taille pour le futur Président.

"Si le pays s'effondre, les militaires ne seront pas payés et il y aura un risque de nouveau coup d'Etat", relève l'analyste Derek Matyszak de l'Institut pour les études de sécurité (ISS).

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

DEMISSION DE ROBERT MUGABE

AU ZWIMBABWE

APRES 37 ANS DE POUVOIR

Le président du Zimbabwe Robert Mugabe, âgé de 93 ans, a annoncé sa démission dans une lettre remise au Parlement, mardi 21 novembre, et lue par Jacob Mudenda, président de la Chambre.

Chef Il était en résidence surveillée depuis l'intervention de l'armée, mercredi dernier, mais refusait de céder le pouvoir qu'il exerçait depuis l'indépendance, en 1980.

Cette annonce intervient alors que le Parlement a ouvert sa séance consacrée à l'examen d'une demande de destitution du président, après trente-sept ans au pouvoir.

 

"J'ai choisi volontairement de démissionner", assure Robert Mugabe. "

Cette décision a été motivée par (...) mon désir d'assurer un transfert du pouvoir sans problème, pacifique et non violent", a-t-il détaillé dans sa lettre.

Dans un communiqué diffusé dans la nuit de mardi à mercredi 22 novembre, le président de l’exécutif de l’Union africaine, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, s’est félicité de la décision du président zimbabwéen Robert Mugabe. L’organisation « reconnaît que le peuple zimbabwéen a exprimé le souhait d’un transfert de pouvoir pacifique de telle sorte que l’avenir démocratique du pays soit sauvegardé », souligne ce communiqué. La décision de M. Mugabe « restera dans l’'histoire comme l’acte d’un véritable homme d’Etat, qui ne peut que renforcer l ’héritage politique du président Mugabe », poursuit le communiqué de l’UA.

Carl Delsey pour DayNewsWorld

AU MOINS CINQUANTE MORTS

DANS UN ATTENTAT-SUICIDE

AU NIGERIA

 

Au moins 50 personnes ont été tuées mardi dans un attentat-suicide attribué au groupe jihadiste Boko Haram qui a frappé une mosquée de Mubi, un des plus meurtriers perpétré dans le nord-est du Nigeria depuis des mois .

Le bilan provisoire pourrait s'alourdir.

L'explosion a été perpétrée kamikaze, un adolescent, durant les prières du matin à la mosquée de Madina à Mubi, ville frontalière du Cameroun à environ 200 km au nord de la capitale de l'Etat d'Adamawa, Yola.

Si l'attentat n'a pas été revendiqué tout porte à penser que Boko Haram menant régulièrement des attaques contre des villages et des attentats-suicides en est l'instigateur.

Depuis huit ans le groupe terroriste multiplie les attentats qui ont fait au moins 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés dans le nord-est du Nigeria.

C'est l'attentat le plus meurtrier perpétré dans la région du nord-est depuis une embuscade tendue en juillet contre un convoi transportant les membres d'une mission de prospection pétrolière dans l'Etat voisin du Borno, qui avait fait 70 morts.

Boko Haram conserve toute sa capacité de nuisance restant une organisation extrêmement puissante qui continue à semer la terreur pour tenter d'établir un califat islamique.

Les attaques jihadistes se concentrent depuis quelques temps dans la région frontalière du Cameroun.

La région, frontalière du Cameroun, est proche des monts de Mandara, où Boko Haram abrite d'ailleurs plusieurs camps.

 

L’Etat d’Adamawa, touché par les violences au pic de l’insurrection en 2014-2015, avait connu un progressif et fragile retour au calme, en comparaison avec l’Etat voisin du Borno, épicentre du conflit, qui n’a connu aucun répit. Ces dernières semaines, pourtant, les attaques djihadistes ont repris.

Paul Emison pour DayNewsWorld

LE PRESIDENT DU ZIMBABWE ROBERT MUGABE POUSSE A LA DEMISSION

PAR LA RUE ET SON PROPRE PARTI

Le Zimbabwe a connu samedi l'une des plus grandes manifestations jamais organisées depuis l'indépendance et l'arrivée au pouvoir de Robert Mugabe en 1980. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi dans les rues d'Harare pour exiger le départ du président Mugabe. "Trop c'est trop, Mugabe doit partir", "Repose en paix Mugabe", "Non à la dynastie Mugabe", proclamaient des affiches brandies par des manifestants dans une ambiance festive.

Une manifestation historique : elle a rassemblé des Zimbabwéens très divers comme des ministres, des proches du parti au pouvoir, ainsi que des membres de l'opposition, des noirs et la minorité blanche issue de la colonisation britanniques, tous unis contre le président Robert Mugabe.

Le président zimbabwéen Robert Mugabe a été lâché par ses plus fidèles alliés.

La manifestation en effet a été organisée, cette fois, à l’appel des vétérans (l’Association des vétérans de la guerre de libération nationale du Zimbabwe), pour féliciter les militaires d’avoir chassé du pouvoir celui qu’ils ont passé tant de temps à défendre. Et même l’opposition s’est associée à la manœuvre.

Promise Mkwananzi, le chef des activistes de tajamuka, groupuscule qui, au cours des mois écoulés, continuait de manifester dans la rue sporadiquement s'est également engagé dans dans ce mouvement apparemment contre-nature

Le comité central de la ZANU-PF, le parti de Robert Mugabe, doit se réunir ce dimanche 19 novembre au matin à Harare. En effet après la consultation des cellules provinciales, la plus haute instance du parti au pouvoir devrait décider de limoger Robert Mugabe. Politiquement, à partir du moment où Robert Mugabe n'est plus membre de la ZANU-PF, les députés n'ont plus à suivre ses mots d'ordre lors des votes aux assemblées

. A 93 ans, le plus vieux chef d'Etat en exercice de la planète se retrouve de plus en plus isolé, abandonné par ses alliés les plus précieux: après l'armée et les anciens combattants, neuf des dix sections régionales de la Zanu-PF l'ont à leur tour lâché vendredi soir et ont demandé son départ.

Reste un président seul, sans majorité parlementaire, un scénario qui mène tout droit vers l'impasse politique. De plus selon la Constitution les députés ont la possibilité de lancer une procédure « d'impeachment », c'est à dire de destitution avec les deux tiers du Parlement pour démettre un président de ses fonctions .Or la ZANU-PF est très largement majoritaire.

Dimanche, le comité central du parti doit se réunir pour décider de son sort.

Le héros de l'indépendance, âgé de 93 ans, quant à lui, doit rencontrer dimanche l'état-major de l'armée qui l'a placé en résidence surveillée, au lendemain de manifestations massives pour sa démission.Les négociations entre Robert Mugabe et l'armée, engagées jeudi, vont donc se poursuivre dimanche, a annoncé la ZBC. Le président, qui s'accroche pour l'instant au pouvoir, a accepté de rencontrer l'état-major de l'armée, pour la deuxième fois depuis le début du coup de force militaire.

LL'étau se resserre donc sur le président, qui s'accroche pour l'instant au pouvoir.

Le nom d'Emmerson Mnangagwa, surnommé le "crocodile", circule désormais pour prendre la direction d'une éventuelle transition politique.

Le MDC, le Mouvement pour le changement démocratique, principale formation d'opposition se dit prêt, à participer à la transition démocratique. Le MDC de Morgan Tsvangirai avait d'ailleurs été invité par la ZANU-PF à se joindre au cortège samedi, selon Douglas Mwonzara, secrétaire général du MDC pour appuyer son action. Seul, le parti au pouvoir n'aurait pas assez de légitimité...

Reste à construire la suite.

Une fois le président démissionné ou déchu, un gouvernement d'unité nationale pourrait être mis en place. Le vice-président, Emmerson Mnangagwa, est pressenti pour en prendre la tête.

Un scénario que ne rejette pas le MDC qui tient cependant à certaines conditions. « S'il s'agit de monsieur Munangagwa, oui, nous travaillerons avec lui lors de la transition, car c'est ce que veut la loi. Mais ce gouvernement ne doit pas être factice. Il faut un gouvernement qui s'attaque directement à la pauvreté et à la crise économique, et surtout qui prépare des élections libres et honnêtes », a expliqué Douglas Mwonzara.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

COUP D'ETAT AU ZIMBABWE ET GUERRE DE SUCCESSION

Des blindés de l'armée du Zimbabwe contrôlaient ce mercredi matin à Harare les accès au Parlement, au siège du parti au pouvoir et aux bureaux où le président Robert Mugabe, a pour habitude de recevoir son gouvernement.

Juste avant l’aube, à Hararé, le général Sibusiso Moyo, porte-parole des Forces de défense du Zimbabwe (ZDF), est apparu à la télévision nationale pour annoncer la nouvelle suivante: « Ce que les ZDF sont en train de faire est de ramener le calme dans une situation politique, sociale et économique en train de dégénérer dans le pays, qui, si cela n’est pas fait, va se terminer en conflit violent. »

Coup d'Etat ? Des officiers de l'armée du Zimbabwe ont annoncé leur intervention dans la nuit de mardi à mercredi pour éliminer des "criminels" proches du président Robert Mugabe qui règne sans partage sur le pays depuis son indépendance depuis 1980 et ont démenti toute tentative de coup d'Etat

Dans le message lu à la télévision nationale, le général Sibusiso Moyo a affirmé que l'armée n'avait pas mené de "coup d'Etat contre le gouvernement".

Les militaires ont pris donc pris le pouvoir dans la nuit au Zimbabwe et mis en détention le plus vieil président du monde président Robert Mugabe, 93 ans. Ils affirment que lui et sa famille sont « en sécurité ». « Nous assurons à la Nation que son Excellence le président [...] et sa famille sont sains et saufs et que leur sécurité est garantie », a-t-il également ajouté. L'armée pourrait "intervenir" si la "purge" ne cessait pas au sein du parti présidentiel avait mis en garde devant la presse le chef d'état-major, le général Constantino Chiwenga

En effet l'entrée en scène de l'armée intervient en pleine crise ouverte entre le Président Robert Mugabe et le chef de l'armée après le limogeage la semaine dernière du vice-président du pays Emmerson Mnangagwa, le dauphin présumé jusqu'à présent.

L'ancien vice-président Mnangagwa, 75 ans, a été démis de ses fonctions et s'est exilé après un bras de fer avec la première dame, Grace Mugabe, 52 ans.

La deuxième épouse du président , de quarante ans de moins, aurait tenté d'empoisonner Emmerson Mnangagwa. Face à cette accusation elle a exigé son éviction ce qu'elle a obtenue. Il y a trois ans la vice-présidente Joice Mujuru, avait été évincée du pouvoir également à la demande de la femme du président, figure très controversée et ambitieuse. Dans les milieux bien informés, on évoque en effet l’hypothèse d’une abdication potentielle du chef de l’Etat dans les prochains mois alors qu'il est investi par la Zanu-PF pour la présidentielle de 2018, malgré son grand âge et sa santé fragile. Et ce en faveur de son épouse Grace Mugabe.

Figure controversée, cette dernière dirige la puissante Ligue des femmes de la Zanu-PF. Elle compte de nombreux opposants au sein du parti au pouvoir et du gouvernement. Mais avec le limogeage de Emmerson Mnangagwa, elle se retrouve en position idéale pour succéder à son époux.

Cette crise « marque une nouvelle étape alarmante dans la course à la succession » de Mugabe, selon le spécialiste politique Alex Magaisa.

Alize Marion pour DayNewsWorld

NOUVEL ATTENTAT EN SOMALIE

Au moins 25 personnes sont mortes dans l'attaque menée par un commando de militants islamistes shebab contre un hôtel de la capitale somalienne. L'assaut avait débuté samedi soir et s'est terminé dimanche après douze heures de siège.

Deux véhicules piégés ont explosé à Mogadiscio à proximité d’un hôtel samedi en fin d’après-midi près de l’hôtel Nasa Hablod avant que cinq hommes armés ne prennent d’assaut l’hôtel, fréquenté par de nombreux hauts responsables de la capitale .

"Une voiture piégée a explosé à l'entrée de l'hôtel Nasa Hablod et des coups de feu ont suivi. Nous n'avons pas les détails, mais cela ressemble à une attaque coordonnée. Un minibus piégé a aussi explosé à un carrefour proche", a déclaré un responsable de la police, Ibrahim Mohamed.

Cette nouvelle attaque survient moins de deux semaines après le terrible attentat qui avait fait 358 morts ,226 blessés et 57 disparus.

Le président somalien, Mohamed Abdullahi Mohamed, dit « Farmajo », a condamné cette attaque dans un communiqué : «  De telles atrocités ne nous dissuaderont jamais, ni ne nous décourageront de combattre les terroristes ».

« Les forces de sécurité ont secouru un certain nombre de personnes depuis [samedi] », a précisé M. Ibrahim porte-parole du gouvernement Plusieurs responsables gouvernementaux, dont des ministres, font partie des personnes secourues.

Le groupe islamiste des shebab, affilié à Al-Qaeda, a revendiqué les explosions ainsi que l'assaut de l'hôtel Nasa Hablod, selon un site pro-shebab, citant radio Andalous, la station des shebab.

"Les combattants moujahidine sont à l'intérieur de l'hôtel Nasa Hablod 2, où logent de hauts responsables apostats", a indiqué le site.

Les militants islamistes shebab ont pour habitude de faire exploser des véhicules piégés à l'entrée d'hôtels ou de bâtiments publics, avant de lancer un commando à l'intérieur pour faire le maximum de victimes.

Les shebab qui ont certes été chassés de Mogadiscio en août 2011, veulent faire tomber l'actuel gouvernement soutenu par la communauté internationale et par les 22 000 hommes de la force de l’Union africaine (Amisom). Malgré la perte de l’essentiel de leurs bastions , de vastes zones rurales sont encore sous leur contrôle. Et de là ils continuent leurs opérations de guérilla et commettent des attentats suicides, souvent dans la capitale, et contre des bases militaires, somaliennes ou étrangères.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

REPORT DES ELECTIONS PRESIDENDIELLES DANS QUATRE COMTES DU KENYA

La nouvelle présidentielle organisée après l'invalidation par la justice de la réélection du président sortant Uhuru Kenyatta en août a dégénéré dans la violence jeudi si bien qu'elle a du être reportée dans les bastions de l'opposition à l’ouest du pays à mardi dernier délai.

Huit personnes ont été tuées par balles depuis jeudi, portant à au moins 48 le nombre de morts depuis l'élection invalidée du 8 août.

Le report des opérations de vote a lieu dans quatre comtés (Homa Bay, Kisumu, Migori et Siaya) sur les 47 que compte le pays.

Les opérations de dépouillement de la Commission électorale (IEBC) se déroulent en pleine crise politique.

Le résultat du scrutin ne semble faire aucun doute :

Uhuru Kenyatta, 56 ans, devrait être déclaré vainqueur sur un score dépassant les 90 % mais avec une faible participation estimée à 35 %.

Si tel est le cas, ce taux serait de loin le plus bas depuis les premières élections multipartites dans le pays en 1992 si bien que l'opposition emmenée par Odinga trois fois candidat malheureux à la présidence (1997, 2007, 2013) pourrait remettre en question la légitimité du président élu.

La lutte historique de pouvoir entre leurs deux tribus Kikuyu pour Kenyatta et Luo pour Odinga-entre autres révèle l'échec de la démocratie dans un des pays les plus corrompus de l'Afrique.

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

PLUS DE 300 MORTS DANS LE PLUS MEURTRIER ATTENTAT EN SOMALIE

L'explosion qui a frappé la capitale somalienne devient le pire attentat de l'histoire en Somalie.

«C'est une attaque horrible menée par les Chebab sur des civils innocents, qui ne visait pas des responsables gouvernementaux somaliens spécifiques.

Cela montre combien ces éléments violents sont sans pitié, pour viser sans distinction des gens innocents qui ne faisaient que s'occuper de leurs affaires», a déclaré dimanche le président somalien Mohamed Abdullahi Mohamed., deux

L’attentat n'a ,toujours pas été revendiqué mais selon toute vraisemblance il a été  mené par le groupe Al-Chabab (affilié à Al-Qaida)

La capitale somalienne, frappée samedi 14 octobre dans l’après-midi par deux attentats au camion piégé, offre une vision d’apocalypse. Le bilan ne cesse de s'alourdir : 300 morts annoncés ce matin sans compter les centaines de blessés. « Nous avons confirmation que 300 personnes sont mortes. Ce bilan va s’alourdir », a indiqué lundi le chef des services ambulanciers de la ville.

Dans l’attentat de samedi, deux camions piégés et bourrés d’explosifs militaires mais aussi sans doute des composants chimiques inflammables, introuvables en Somalie ont explosé dans des quartiers populeux pour faire un maximum de victimes.

L’attaque terroriste a ciblé l’intersection « Kilomètre 5 » un quartier très fréquenté de la capitale qui abrite bâtiments officiels, hôtels et restaurants et immeubles d'habitation .

Une deuxième explosion a eu lieu deux heures plus tard environ dans la médina.

La Somalie qui a connu 25 ans de guerre civile se sent impuissante face à la montée en puissance des Chababs ,affilié à Al-Qaida malgré l'élection au mois de février du très populaire président Mohamed Abdullahi Mohamed ancien réfugié aux Etats-Unis, dit « Farmajo » .

Les djihadistes de Somalie malgré leur expulsion de Mogadiscio en 2011 et quelques revers en province contrôlent toujours une grande partie du territoire somalien. La sécurité n'est toujours pas rétablie à Mogadiscio.Le président Farmajo a décrété un deuil national de trois jours, après cet attentat considéré par les Somaliens comme le pire de l'histoire de leur pays.

« Les Etats-Unis condamnent dans les termes les plus forts l'attaque terroriste qui a tué et blessé des centaines (de personnes) à Mogadiscio le 14 octobre», selon un communiqué du Département d'Etat. «Face à cet acte insensé et lâche, les Etats-Unis continueront de se tenir aux côtés du gouvernement somalien, de son peuple et de nos alliés pour combattre le terrorisme et soutenir leurs efforts pour parvenir à la paix, à la sécurité et à la prospérité».

La Turquie a envoyé de l'aide médicale à Mogadiscio et prenden charge des personnes blessées par l'attentat, selon le porte-parole du président Erdogan. «Sur instruction de notre président, un avion ambulance militaire est en route aujourd'hui (dimanche) pour apporter de l'aide médicale et emmener les blessés en Turquie», a tweeté dans l'après-midi Ibrahim Kalin, porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdogan .

Mais face à la menace croissante, Africains comme Occidentaux ne savent comment y faire face efficacement. L’Amisom, forte de 22 000 hommes, manquant de moyens et de logistique a même été pillée par les djihadistes qui se sont fournis en armes.

Elle est de toute façon appelée à partir prochainement sans laisser une armée nationale somalienne capable de prendre la relève. C'est le chaos qui règne dans cet Etat failli dépassé par les chebabs.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

FACE AU REFUS DU GOUVERNEMENT BIRMAN DU CESSEZ-LE-FEU PROCLAME PAR LES REBELLES ROHINGYA POUR UN MOIS

L'ONU DENONCE UN NETTOYAGE ETHNIQUE

Fin août les rebelles rohingya, équipés de machettes et couteaux, avaient attaquées des postes de police dans l’Etat de Rakhine, en Birmanie, ayant pour conséquence une vague de répression de la part de l’armée et l’exode de près de 300 000 membres de la minorité musulmane.

Face à l'ampleur de l'exode et les atrocités commises semble-t-il, des deux côtés, les rebelles ont déclaré dimanche 10 septembre un cessez-le-feu unilatéral d’un mois , appelant l'armée à en faire autant.

« L’Armée du salut des Rohingya de l’Arakan [ARSA] déclare l’arrêt temporaire de ses opérations militaires offensives », a déclaré le groupe rebelle dans un communiqué publié sur Twitter.

La nébuleuse des groupes rohingyas impliqués dans les violences n'est pas très claire. Se détache un groupe, l'Arakan Rohingya Salvation Army (ARSA), qui assure mener l'insurrection depuis les montagnes de la zone de May Yu, dans le nord de l'Etat Rakhine.

La minorité rohingya accuse l'armée birmane et des bouddhistes extrémistes de ce pays à majorité bouddhiste d'être responsables des violences alors que le gouvernement birman

L'ARSA, plus connu localement sous le nom Harakah al-Yaqin ("Mouvement de la foi" en arabe), dit vouloir permettre à l'aide humanitaire de pouvoir intervenir, la région étant interdite d'accès pour les organisations internationales.

Mais Rangoun rejette le cessez-le-feu des rebelles refusant de «négocier avec les terroristes». «Notre politique n'est pas de négocier avec les terroristes», dit un porte-parole de la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi sur Twitter.

Face à l’afflux de 300000 rohinghya au Bangladesh dans des conditions déplorables le haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Zeid Ra'ad Al-Hussein a jugé lundi 11 septembre que le traitement de la minorité musulmane rohingya par la Birmanie s'apparente à un « exemple classique de nettoyage ethnique » d'autant que la la Birmanie n'a pas autorisé les experts à se rendre sur place. A l'ouverture de la 36e session du Conseil à Genève, Zeid Ra'ad Al-Hussein a déclaré :" Traités comme des étrangers en Birmanie, un pays à plus de 90% bouddhiste, les Rohingyas sont apatrides même si certains vivent dans le pays depuis des générations".

Depuis l'attaques de plusieurs poste des police fin août par l'ARSA , la répression de l'armée birmane ne cesse pas . Cette "opération [...] est clairement disproportionnée et sans égard pour les principes fondamentaux du droit international", a affirmé le haut-commissaire. Et d'ajouter :

"Nous avons reçu de multiples rapports et des images satellites montrant des forces de sécurité et des milices locales brûlant des villages rohingyas, et des informations cohérentes faisant étant d'exécutions extrajudiciaires, y compris de tirs sur des civils en fuite."

Des milliers de personnes seraient toujours en fuite, cachées dans les forêts ou sur des collines du côté birman, sans vivres ni eau. Au Bangladesh de dénoncer également le minage de la zone frontalière entre les deux pays qui blesse grièvement les Rohingyas fuyant la violence.

"J'appelle le gouvernement à mettre un terme à son opération militaire cruelle" et aux "discriminations généralisées" dont souffrent les Rohingyas manifestant sa ferme volonté d'enquêter sur "toutes les violations", a dit Zeid Ra'ad Al-Hussei

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

UNE PREMIERE EN AFRIQUE

ANNULATION PAR LA COUR SUPREME

DE L'ELECTION PRESIDENTIELLE AU KENYA

La stupeur domine au sein du clan de Uhuru Kenyatta, après l'invalidation, vendredi 1er septembre, de la réélection du 8 août du président sortant élu avec 54,27% des voix , par la Cour suprême.En raison « d’illégalités et d’irrégularités », Uhuru Kenyatta « n’a pas été élu et déclaré président de manière valide », a déclaré le juge président David Maraga.

La décision plus que inattendue, a été rendue à la majorité, deux juges sur un total de sept - dont un absent pour cause de maladie - ayant exprimé des opinions dissidentes.

L'annonce de la victoire de M. Kenyatta s'était accompagnée de manifestations et d'émeutes violemment réprimées par la police, dans lesquelles au moins 21 personnes, dont un bébé et une fillette de neuf ans, avaient été tuées.

Raila Odinga, n'ayant obtenu que 44,47% des voix avait dénoncé des fraudes.

De nombreuses voix s’étaient élevées pour demander à Raila Odinga de contester le résultat du scrutin devant les tribunaux, et non dans la rue .

Pourtant, Raila Odinga avait refusé dans un premier temps de saisir la justice pour contester les résultats du scrutin du 8 août.

Les violences interethniques de 2007 consécutives à un autre vote présidentiel qui avaient fait plus de 1 200 morts et 600 000 déplacés étaient resté gravées dans les mémoires.

Mais l’impact des discussions au sein de la coalition Nasa avec le sénateur James Orengo et le candidat à la vice-présidence, Kalonzo Musyoka, ont pesé pour porter l’affaire devant la justice dix jours plus tard, le 18 août.

Après deux semaines d’auditions et de délibérations, les juges ont donc tranché ce vendredi matin par l'annulation de l 'élection.

Sur les raisons objectives, qui ont poussé les magistrats à invalider le scrutin, il faudra attendre leur jugement final. Ils ont 21 jours pour le publier et démontrer que les irrégularités constatées étaient suffisantes pour invalider le scrutin du 8 août.

La Commission électorale a désormais 60 jours pour organiser un nouveau scrutin selon la Constitution.

C’est une décision historique dans l’histoire du pays, et même du continent. « C’est un jour historique pour le peuple kényan et par extension pour les peuples du continent africain », a déclaré M. Odinga, précisant que l’invalidation d’une élection présidentielle par un tribunal était une première sur le continent .Murithi Mutiga, un analyste de l’International Crisis Group considère que le Kenya est devenu «une démocratie adulte.»

Uhuru Kenyatta, a appelé à l’apaisement en milieu de journée. «Personnellement, je suis en désaccord avec la décision qui a été prise aujourd’hui, mais je la respecte», a-t-il déclaré lors d’une adresse à la télévision.

Le Kenya, première économie d’Afrique de l’Est, entre dans une période d’inconnu et d’incertitude.

Courbet Joanne pour DayNewsWorld

28 MORTS

DANS TROIS ATTENTATS-SUICIDES

AU NIGERIA

Trois femmes kamikazes se sont fait exploser mardi dans une ville à 25 kilomètres de Maiduguri, la capitale de l’État du Borno, dans le nord-est du Nigeria . Bilan :

28 morts et plus de 80 blessés, dans un camp de déplacés à Mandarari.

Le district de Konduga est l'un des épicentres des violences commises par le groupe djihadiste Boko Haram depuis que l'armée a forcé les combattants islamistes à quitter leur base de la forêt de Sambisa, en décembre dernier.

« Les camps tels que celui qui a été attaqué hier [mardi] abrite des femmes et des enfants déplacés qui sont ciblé de manière indiscriminée. Des villes qui étaient auparavant considérés comme sûres pour les civils sont désormais également attaquées »,

s'indigne Ernest Mutanga, le responsable de programmes du Conseil norvégien pour les réfugiés au Nigeria (NRC), dans un communiqué.

Depuis 2009 le conflit a fait plus de 20 000 morts et 2,6 millions de déplacés , selon l'ONU.

Alize Marion pour DayNewsWorld

20 MORTS DANS UN ATTENTAT TERRORISTE

A

OUAGADOUGOU

Nouvelle attaque terroriste sur l'avenue Kwame Nkrumah, à Ouagadougou au Burkina Faso .Cet attentat dans un restaurant situé dans un quartier fréquenté par les expatriés a fait 20 morts et une dizaine de blessés dans la nuit de dimanche à lundi. «Trois hommes sont arrivés à bord d'un véhicule 4x4, sont descendus du véhicule et ont ouvert le feu sur les clients assis sur la terrasse» du café, a indiqué un serveur s'exprimant sous couvert d'anonymat .Les autorités burkinabées ont annoncé que deux assaillants ont été tués par les forces d'intervention. On compte au moins un Français parmi les victimes selon le parquet de Paris ayant ouvert une enquête antiterroriste, comme à chaque fois que des concitoyens sont victimes d'actes terroristes à l'étranger.

"Aux environs de 21 heures , une attaque terroriste a touché le restaurant Istanbul sur l'avenue Kwame Nkrumah à Ouagadougou", a déclaré le gouvernement dans un communiqué.

Dans un communiqué, le Quai d'Orsay , en contact avec les autorités locales, demande aux ressortissants français d'éviter la zone et de rassurer leurs proches.

L'"ambassade se tient informée de la situation grâce au contact permanent avec les autorités locales. La France est aux côtés du peuple et des autorités burkinabés dans ce moment douloureux et se tient prête à leur porter assistance", ajoute le porte-parole du ministère.

L'attaque a été condamnée par le le président de la République Emmanuel Macron qui a «exprimé sa compassion et sa solidarité à l'égard des familles de victimes».Ce dernier a réitéré l'engagement de la France «  aux côtés des pays de la région pour poursuivre la lutte contre les groupes terroristes et accélérer la mise en place de la force du G5 Sahel».

Le Burkina-Faso , petit Etat d'Afrique de l'Ouest, pauvre et enclavé , est régulièrement la cible d'attentats et d'enlèvements depuis qu'il sert de base arrière aux forces spéciales française contre les djiadistes dans le Sahel dans l'opération Barkhane . Le 15 janvier 2016 un commando avait attaqué dans la même avenue le café Cappuccino et plusieurs autres établissements, l'hôtel Splendid, l'hôtel Yibi le Taxi-Brousse N'Krumah,ainsi que le restaurant Istanbul. Cette attaque s'était soldée par 30 morts et 71 blessés, des étrangers avant tout.

En décembre 2016, une attaque contre un détachement de l'armée basé dans le nord du pays avaient fait douze morts parmi les soldats burkinabè. Le pays a été la cible également de nombreux enlèvements de Burkinabè comme d'étrangers.

Paul Emison pour DayNewsWorld

REELECTION CONTESTEE DE UHURU KENYATTA PRESIDENT DU KENYA

Le président kényan Uhuru Kenyatta a été réélu, ce vendredi, avec 54,27% des voix. Il effectuera donc un second mandat.L’annonce a été faite vendredi 11 août au soir par le président de la commission électorale, Wafula Chebukati. Son opposant Raila Odinga a obtenu 44,74 % des suffrages. La bonne tenue des élections générales au taux de participation élevée ( 78,91%), a été unanimement saluées par la communauté internationale

Sitôt la proclamation par la Commission électorale (IEBC) de la réélection de M. Kenyatta, 55 ans, pour un second mandat de cinq ans, des violences ont éclaté dans les bastions de l'opposition, qui a dénoncé "une mascarade" électorale.

C'est la deuxième nuit consécutive qui a pourtant été émaillée dans plusieurs bidonvilles par des émeutes à Kisumu et des scènes de pillage à Kibera de commerces appartenant à des sympathisants du pouvoir. Au moins quatre personnes dont deux enfants ont été tuées au Kenya depuis l'annonce vendredi soir de la réélection du président Uhuru Kenyatta mais les violences restent localisée. Selon le ministre de l'Intérieur, Fred Matiangi, "la sécurité prévaut complètement dans le reste du pays". On compte au moins11 morts liées aux violences électorales depuis mercredi dans ce pays de quelque 48 millions d'habitants.

La hantise de revivre les violences post-électorales de décembre 2007 qui avaient fait 1.100 morts et 600.000 déplacées en deux mois semble peu probable. En effet si de vieilles divisions tribales existent toujours dans un pays comptant cinq ethnies - les Luo , les Luhya et les Kamba, les Kikuyu et lesKalenjin- seule l'ethnie Luo, celle de M. Odinga, protestent alors les autres composantes de la coalition d'opposition (Nasa), les Luhya et Kamba, reste pour l'heure à l'écart des violences.

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

AU MOINS 15 MORTS

A  KAGA-BANDORO EN CENTRAFRIQUE

Une quinzaine de personnes ont été tuées dans le centre de la ville centrafricaine de Kaga-Bandorolors d'échanges de tirs samedi entre des éléments armés de l'ex-Séléka et les Casques bleus de la mission de l'ONU (Minusca), a-t-on appris dimanche de source humanitaire.

"Il y a au moins 15 morts parmi les combattants". Kaga-Bandoro se situe à 400 km au nord de la capitale Bangui. Selon des sources sécuritaires, dont la Minusca, des membres du groupe armé ex-Séléka du Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC) seraient à l'origine des violences.

4"Les hommes du MPC semaient la pagaille dans la ville pour une histoire de vengeance", a relaté une source onusienne proche du dossier. Puis ils "se sont confrontés aux contingents pakistanais et burundais (de la Minusca, ndlr) stationnés dans la ville".

Reprise des violence à la fin du mois de mai

Les forces de la Minusca ont fait leur travail en protégeant les populations civiles des éléments du MPC", a assuré le porte-parole de la Minusca Vladimir Monteiro.

Kaga-Bandoro (centre), chef-lieu de la préfecture de Nana-Grébizia ccueille depuis l'automne 2016 près de 20.000 déplacés ; Il reste difficile pour les humanitaires de travailler.

La Centrafrique a basculé dans les tueries de masse en 2013 avec le renversement du président Bozizé par la rébellion majoritairement musulmane Séléka. Ce qui a pour effet d'entraîner des représailles de groupes anti-balaka défenseurs des chrétiens

Alize Marion pour DayNewsWorld

MACABRE MISE EN SCENE

DE SIX OTAGES DANS UNE VIDEO

D'AL-QAIDA AU MALI

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. En grande partie chassés de cette région par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 cette mission se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes et étrangères. Ces dernières sont d'ailleurs la cible régulière des attaques meurtrières malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes.

La vidéo de plus d'un quart d'heure, non datée, a été publiée samedi via la messagerie sur Internet Telegram par le "Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans", une organisation jihadiste.On ignore dans quelles conditions ces images, diffusées via l’application de messagerie Telegram, ont été tournées.

Le Sud-Africain Stephen McGown, premier à apparaître dans la vidéo McGown, y déclare: "Maintenant nous faisons une nouvelle vidéo, mais je ne sais pas quoi dire. Tout a été dit par le passé. Tout a été dit dans les vidéos précédentes que j'ai faites", selon le transcript de SITE. Le SITE est le centre américain spécialisé dans la surveillance en ligne de la mouvance djihadiste

.Le Sud-Africain Steven McGow a été enlevé lui fin 2011 à Tombouctou. Il avait été kidnappé en compagnie d’un Suédois, Johan Gustafsson, dont la ministre suédoise des affaires étrangères, Margot Wallström, a annoncé lundi la libération sans fournir de détail.

Pour la française Sophie Pétronin, il est précisé qu'elle espère que le président français Emmanuel Macron, arrivé au Mali dans la nuit de samedi à dimanche pour soutenir la lutte contre les groupes jihadistes, aidera à son retour en France selon SITE. Elle apparaîtrait dans la vidéo la tête recouverte d’un chèche vert kaki . Cet enregistrement survient à quelques heures de la participation d’Emmanuel Macron au sommet du G5 Sahel à Bamako.

Les quatre autres otages sont :

Le Roumain Iulian Ghergut, enlevé en avril 2015 au Burkina Faso; le Roumain a été emmené par des islamistes armés se réclamant du groupe Al-Mourabitoun en avril 2015 parti en mission dans une mine de manganèse du nord du pays.

Deux autres femmes la missionnaire suisse Béatrice Stockly, kidnappée en janvier 2016 par le groupe jihadiste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et la religieuse colombienne Gloria Cecilia Narvaez Argoti, enlevée en février 2017 au Mali . la Suissesse Béatrice Stockly, une missionnaire enlevée en janvier 2016 par des hommes armés à son domicile de Tombouctou, et une religieuse catholique colombienne, sœur Gloria Cecilia Narvaez, enlevée en février dernier dans le sud du pays sont toutes deux accusées de prosélytisme religieux.

Les deux autres otages ont été enlevés au Burkina Faso, voisin du Mali. L’Australien Kenneth Elliot, octogénaire, a été enlevé en janvier 2016 avec sa femme Jocelyn, libérée trois semaines plus tard. Le couple dirigeait une clinique dans une localité proche de la frontière malienne.

Les otages sont présentés séparément dans la vidéo par un homme qui indique qu'il n'y a pas eu jusqu'à présent de négociations pour leur libération.

A la fin de la vidéo demande, cet homme assure aux familles des otages qu'"aucune véritable négociation n'a commencé" pour leur libération, tout en affirmant que des discussions sont "toujours actives".

Alyze Marion pour DayNewsWorld

ATTENTAT AU MALI

QUATRE MORTS DANS L'ATTAQUE

D'UN HOTEL PRES DE BAMAKO

 

Au Mali, l’attaque djihadiste contre un lieu de villégiature touristique, fréquenté par des Occidentaux, ce dimanche près de Bamako, a fait au moins quatre morts, dont une Française.

36 otages retenus par les assaillants ont été libérés par les forces spéciales maliennes, selon le ministre malien de la Sécurité.

« C’est une attaque djihadiste. Les forces spéciales maliennes sont intervenues. 36 otages ont été libérés. », a déclaré le ministre Salif Traoré,

Paul Emison pour DayNewsWorld

ATTENTAT SANGLANT

CARNAGE DE LA MINORITE COPTES EN EGYPTE

Au moins 26 pélerins ont été tués, vendredi 26 mai, en Egypte dans un bus transportant des coptes, qui se rendaient à un monastère. Le premier bilan, donné par le porte-parole du ministère de la Santé à la télévision d'Etat, fait également état de 25 blessés.Les assaillants ont ouvert le feu "à l'arme automatique" sur le bus. Ils ont ensuite pris la fuite.

Au moins 24 personnes ont été tuées, a annoncé le porte-parole du ministère de la santé, Khaled Megahed, à la télévision d’Etat, ajoutant qu’il y avait 27 blessés.

A nouveau la minorité copte visée.

En avril, des kamikazes déjà ans avaient frappé deux églises coptes dans le nord du pays, à Alexandrie et Tanta, en pleine célébration du dimanche des Rameaux. à Alexandrie et Tanta, en pleine célébration du dimanche des Rameaux. Les attaques, qui avaient fait 45 morts au total, avaient été revendiquées par le groupe Etat islamique. Une attaque à la bombe une église copte du Caire avait tué 29 personnes en décembre.

Le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, avait alors déclaré l’état d’urgence pour une durée de trois mois.

Une branche de l'EI sévit dans le nord de la péninsule du Sinaï procédant à des attaques ciblées contre des chrétiens, poussant des dizaines de familles à fuir la région.

Les coptes forment la plus importante communauté chrétienne du Moyen-Orient, et environ 10% des quelque 90 millions d'habitants de l'Egypte. Elle est l’une des plus anciennes, dans un pays où les musulmans sunnites sont largement majoritaires.

Une branche de l’EI sévit dans le nord de la péninsule du Sinaï, où elle attaque régulièrement les forces de sécurité. Elle y a également procédé à des attaques ciblées contre des chrétiens, poussant des dizaines de familles à fuir la région.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

CHIENLIT au MALI

ENLISEMENT DANS LE DESERT

DE L'OPERATION  BARKHANE

 

Chienlit au Mali, "la France prête trop d'attention au militaire, pas assez au terreau du djihadisme" selon Human Rights Watch .

Emmanuel Macron, en sa qualité de chef des armées, s'est rendu au Mali pour soutenir les soldats français de l'opération Barkhane un peu plus de quatre ans après le début de l'intervention française dans ce pays.

«Parmi les forces vives de la nation, j'ai voulu donner le premier rang aux armées françaises», a-t-il déclaré, indiquant également que «la sérénité de nos existences» ont «un prix»: «celui de vos sacrifices». «Vous êtes ici celles et ceux qui servent sous l'Ancre de la miséricorde. Je salue ce que vous faites ici. Ma confiance en vous est totale. (...) Les Français vous regardent avec admiration, avec respect, parce que vous demeurez pour chacun des exemples»

Barkhane est actuellement la plus importante opération extérieure des troupes françaises.

L'opération française, lancée en août 2014 après l'opération Serval de 2013, est menée dans cinq pays (Tchad, Niger, Mali, Mauritanie, Burkina Faso) de la bande sahélo-saharienne, une zone vaste comme l'Europe.

Son but est « l'appropriation par les cinq pays partenaires de la lutte contre les groupes armés terroristes », selon le ministère de la Défense

.L'opération Barkhane a pris le relais de Serval pour stabiliser le Sahel, avec 4000 soldats déployés dans cinq pays (le Mali, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger et le Tchad), dont 1700 à Gao. Mais la sécurité du Sahel reste précaire.

Des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et onusiennes, régulièrement ciblées par des attentats meurtriers.

 

Selon Human Rights Watch le traitement militaire de la crise ne règle pas le problème des djihadistes

L'engagement français (l'opération Serval) dans la lutte contre les djihadistes au Sahel déclenchée en janvier 2013 pour stopper la progression des islamistes armés contrôlant d'une grande partie du Nord du Mali n'aurait fait que déplacer le problème vers le Sud du Mali, région densément peuplée et auraient même traversé la frontière du Burkina Faso et du Niger.

Si bien qu'actuellement la situation serait pire qu'avant l'intervention de la France. Petit bémol : Il semble que la présence de l'armée française a joué un rôle de modération auprès de l'armée malienne coutumière d'exactions.

 

Pourquoi ?

Tout simplement parce que les groupes djihadistes peuvent se fondre dans une population qu'ils connaissent bien . Non seulement ils font régner la terreur en imposant aux habitants leur version ultrarigoriste du Coran Mais ils exploitent les maux du pays c-à-d «la mal-gouvernance, la faiblesse de l'État face au banditisme, l'impunité » pour propager leur propagande et recruter.

Aussi le pays se gangrène-t-il de plus en plus face à la faiblesse de l'État malien qui est au bord de « l'implosion ».

 

Les piste de sortie de crise :

C'est avant tout au gouvernement malien de résoudre cette situation, mais la France pourrait faire pression sur le Mali pour qu'il s'acquitte de ses obligations à l'égard de sa population

Emmanuel Macron a appelé à une accélération du processus de paix en cours au Mali. Alors qu'un premier accord de paix a été signé à Bamako il y a deux ans entre gouvernement malien, groupes armés et l'ex-rebellion Touareg, son application prend du retard, et la région reste instable

Le chef d'Etat désire aussi consolider la coopération internationale sur la question, en particulier avec Berlin. «Ma volonté, dans le cadre de nos engagements en Afrique, sur le plan militaire, c'est de faire davantage encore avec l'Europe, c'est de faire davantage avec l'Allemagne», a-t-il lancé.

Enfin, «plus de 470 millions d'euros (d'aide au développement) ont été décidés sur la zone pour les années à venir, pour accompagner cet effort militaire», a indiqué le nouveau président. «Cela permettra d'investir dans l'éducation, les infrastructures, la santé», a-t-il précisé, «meilleur antidote au développement du terrorisme islamiste».

S' il a réaffirmé l'engagement militaire de la France au Sahel, il souhaite le renforcer par la coopération internationale et l'aide au développement. Sans développement, pas de sécurité.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

CHOLERA L'ETAT D'URGENCE

DECRETEE AU YEMEN

« Nous sommes maintenant confrontés à une grave crise de choléra », a déclaré Dominik Stillhart, directeur des opérations du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), lors d’une conférence de presse dans la capitale Sanaa.

Le choléra, qui entraîne diarrhée sévère et une déshydratation parfois mortelle, est provoqué par l’absorption d’eau ou de produits mortelle, est provoqué par l’absorption d’eau ou de produits alimentaires contaminés par la bactérie vibrio, présente dans les matières fécales. L’insalubrité des villes est une cause première de l’expansion de l’épidémie.

Le choléra se répand rapidement au Yémen, faisant 115 morts en deux semaines.Un bilan du ministère yéménite de la Santé fait état 115 personnes mortes du choléra et plus de 8 500 cas suspects recensés dans 14 provinces du Yémen entre le 27 avril et le 13 mai. La maladie s’est répandue et le bilan alourdi.

Jeudi, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU avait confirmé 58 cas de choléra et fait état de 47 décès et de 2 301 cas suspects dans dix provinces.

L’OMS classe désormais le Yémen comme l’une des plus grandes urgences humanitaires de la planète avec la Syrie, le Soudan du Sud, le Nigeria et l’Irak.

Deux ans de guerre ont complètement déstructurées les infrastructures hospitalières et la qualité de l’hygiène s’est fortement dégradée.La guerre au Yémen a dévasté les infrastructures de santé du pays, le plus pauvre de la péninsule arabique, et aggravé les conditions générales d’hygiène des Yéménites. Au manque d'hygiène s'ajoute la pénurie d’eau. Le manque d’hygiène à Sanaa est criant d'autant plus que les éboueurs avaient débrayé plusieurs jours réclamant leurs salaires impayés. Des tas d’ordures nauséabondes jonchaient la capitale.

Un pays en guerre.

Il faut ajouter que la zone tenue par les rebelles houtis, avec comme capitale Sanaa, fait l’objet d’un embargo international et essuie une pluie de bombes de la coalition menée par l’Arabie saoudite.

La guerre au Yémen oppose les forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenues par une coalition militaire arabe, à des rebelles Houtis alliés aux partisans de l’ex-président Ali Abdallah Saleh.

Selon l’OMS, les combats ont fait plus de 8 000 morts et plus de 44 500 blessés depuis mars 2015. Quelque 19 millions de personnes, soit 60 % de la population, vivent en situation d’insécurité alimentaire, selon l'ONU.

L’état d’urgence a été décrété.

Les malades, souffrant de diarrhée et de vomissement ne peuvent plus être accueillis tant leur afflux dépasse de loin les capacités d’accueil des centres hospitaliers.« Il y a jusqu’à quatre patients atteints du choléra dans un seul lit », a déploré le responsable du CICR. « Certains patients restent dans le jardin ou même dans des voitures avec leurs équipements de perfusion intraveineuse pendant à la fenêtre » » du véhicule a-t-il ajouté.

Appel à l’aide internationale

Les rebelles chiites qui contrôlent Sanaa, ont lancé des appels à une assistance internationale. Les cas recensés dépassent les « moyennes habituelles » et le système de santé de la capitale est « incapable de contenir cette catastrophe », a déclaré le « ministère » de la Santé de l’administration des Houtis.

De son côté, le « ministre » de la Santé des rebelles Hafid ben Salem Mohammed, a assuré que « l’ampleur de la maladie dépasse les capacités » de ses services.

Un responsable local de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Jameel Nashir, a appelé les habitants à soigner leur « hygiène personnelle » et à prendre « conscience de la dangerosité de la maladie ». En outre, a-t-il ajouté, « ils devraient utiliser de l’eau provenant de sources sûres et éloignées des zones polluées » . Quand il y en a...

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

MADAGASCAR ENLEVEMENT  D'UN LYCEEN FRANCAIS

Un kidnapping d'un adolescent français d'origine indo-pakistanaise (karana en malgache) a eu lieu mardi matin devant le lycée français de la capitale malgache. Les enlèvements contre rançons de Karanas - communauté d'origine indo-pakistanaise - sont fréquents dans l'île en raison de leurs activités économiques.

L'adolescent, un Français issu d’une famille riche, a été enlevé tôt par un groupe de six hommes cagoulés et armés de fusils d'assaut, a indiqué la police locale. Ouvrant le feu sur des policiers assurant la circulation devant l'établissement scolaire le commando a pris la fuite. Le lycéen a cependant essayé de se sauver mais les malfaiteurs l'ont très vite rattrapé pour le traîner de force à l’intérieur d’un monospace.

Les ravisseurs «restent introuvables jusqu'à maintenant», ainsi que leur victime, âgée de 16 ans, a ajouté le commissaire Ranaivoson. À Paris, le ministère des Affaires étrangères français dit avoir «connaissance de cet enlèvement et est pleinement mobilisé», sans plus de détails.

Les enlèvements de Karanas sont fréquents dans la mesure où cette communauté travaille souvent dans le commerce. Cette dernière est particulièrement la cible de gangs criminels exigeant d'importantes rançons en échange de la libération de leurs victimes. Dans un communiqué, un collectif des Français d'origine indienne de Madagascar (CFOIM) s'est insurgé contre «la violence croissante» et contre la recrudescence des enlèvements visant leur communauté.

« La situation est grave. Il ne se passe plus une journée sans que la communauté soit touchée», a ajouté le collectif, qui a lancé un «appel solennel au gouvernement malgache et à la communauté internationale pour stopper l'escalade de la violence» à l'encontre de ses membres.

Paul Emison pour DayNewsWorld

ATTENTAT

UNE DOUBLE ATTAQUE CONTRE

LES COOPTES D'EGYPTE   ENCORE DAECH !!!!!

A peine 19 jours avant la venue du pape François prévue les 28 et 29 avril en en pleine messe durant le jours des Rameaux deux attentats ont visés hier encore les cooptes d'Egypte faisant au moins 27 morts dans la ville de Tanta et 16 morts à Alexandrie semaines.

A l'intérieur de l'église de Tanta, les bancs de bois brisés , le sol maculé de sang et les murs blancs,éclaboussés de sang, avaient la marque d'éclats.

Une autre explosion a frappé l'église Mar Morcos (Saint-Marc) à Alexandrie, faisant 16 morts et 41 blessés, selon un bilan actualisé du ministère de la Santé. L'attentat d'Alexandrie, la grande ville du nord du pays, a été perpétré par un kamikaze «équipé d'une ceinture explosive», qui a tenté de pénétrer dans l'église Saint-Marc où se trouvait le pape copte orthodoxe Tawadros II à l'occasion de la fête des Rameaux il n'a pas été blessé Empêché par la police d'y pénétrer, il s'est alors fait exploser, selon le ministère de l'Intérieur. L'église Mar Girgis de Tanta avait indiqué fin mars sur sa page Facebook qu'un «objet suspect» avait été retrouvé devant le bâtiment des démineurs l'ayant récupéré.

Les deux attaques ont été revendiquées en début d'après-midi par l'EI, dont la branche égyptienne avait récemment appelé à viser la communauté chrétienne.

.Les premières funérailles ont déjà eu lieu, dimanche 9 avril, après les deux attentats commis en Egypte contre des églises cooptes

Ces nouvelles attaques interviennent quatre mois à peine après un attentat suicide spectaculaire, revendiqué par l'EI frappant le 11 décembre au Caire l'église Saint-Pierre et Saint-Paul, faisant 29 morts.

Ces attaques sanglantes contre le cooptes d'Egypte ne sont que la suite d'une longue liste d'autre attentats: le 1er janvier 2011, un attentat fait 23 morts et 79 blesses essentiellement des chrétiens d’orient, à la sortie d'une église d'Alexandrie.

En août 2013, ce sont des églises, des maisons et des commerces appartenant à des coptes ont été incendiés , en représailles de leur soutien supposé à la destitution du président islamiste Mohamed Morsi par l’armée, le 3 juillet. Le nombre de victimes reste inconnu. Un attentat-suicide en pleine célébration, revendiqué par Daech, contre l'église coopte fait 29 mort le 11 décembre 2016.

Ces attentats interviennent Égypte où 10% de la population est coopte orthodoxe, représentent la communauté chrétienne la plus nombreuse et l'une des plus anciennes du Moyen-Orient :soit près de 9 à 10 millions des 92 millions d'Égyptiens.

La branche locale de l'EI ayant également revendiqué l'attentat à la bombe le 31 octobre 2015, d'un avion transportant 224 touristes russes après son décollage de Charm el-Cheikh, au sud du Sinaï, des milliers de cooptes avaient alors fui le Sinaï .

Le pontife argentin a réagi :.«J'exprime mes profondes condoléances à mon cher frère, sa sainteté le pape Tawadros II, à l'Église copte et à toute la chère nation égyptienne. Je prie pour les défunts et les blessés»

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a demandé dimanche à l'armée de déployer des forces pour aider la police à protéger les «infrastructures vitales» du pays et a déclaré l'état d'urgence pour trois mois.  Son premier ministre Chérif Ismaïl a souligné «la détermination de l'État à (...) éliminer à la racine le terrorisme».

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

ALAIN RAMAROSON A RAISON !!!

M. Alain Ramaroson réclamait la semaine dernière devant le CST (Conseil Supérieur de la Transition) des explications concernant deux fourgons « disparus » de la Brink’s, (dont la franchise à propriétés des soutiens d’Andry Rajoelina et maintenant de Hery Rajaonarimampianina, à savoir Ylias Akbaraly et Mamy Ravatomanga).

Non pas que nous soyons toujours d’accord avec l’oncle de la regrettée Nadine Ramaroson, mais là franchement il a raison !

Et rendons hommage à son courage.

Deux fourgons de la Brink’s contenant à ses dires probablement plus de 250 milliards d’ariary en billets de 10.000 ariary se volatilisent vers août-septembre 2013, et ni la Brink’s, ni même l’Etat Malagasy ne portent plainte. L’affaire fait des petits titres dans les journaux pendant quelques jours, puis c’est l’étouffement complet, même sur internet.

L’affaire est gravissime, les caisses de l’Etat sont exsangues après une transition qui a pillé le pays (BCM, Jirama, Air Madagascar, WISCO…) bradé ses ressources (BNI, Tozzi Green…) et qui maintenant couvre le casse du siècle !

Alors là, non !!!

Nous nous faisons l’écho d’Alain Ramaroson :

Messieurs Rajoelina, Rajaonarimampianina où est passé cet argent du peuple ?

Monsieur le candidat poulain aux élections présidentielles, vous qui vous vantez à l’envie de vos performances « louées par la Banque Mondiale » à la tête des finances d’une nation qui n’a jamais été aussi appauvrie en 5 ans, où est passé cet argent qui comme le disait fort à-propos un confrère « ne doit pas être perdu pour tout le monde » ?

Votre silence est suspect, voire complice !

Et lorsque interrogé à ce sujet devant un plateau de télévision vous rétorquez

« je n’aborderai pas ce sujet car le faire serait un aveu… ».

Comment ?

Vous n’avez pas la conscience tranquille ?

On vous comprend, au regard de la copie de l’ordre de réquisition des fourgons signé de votre main et que nous rendrons publique en temps voulu…

Et qui démontrera à vos millions de concitoyens que vous êtes un menteur, un voleur et un tricheur.




Paul Emison  New York pour DayNewsWorld

MADAGASCAR "SAGA SCANDALE"

Espérant que vous avez bien retenu votre leçon avec Air Madagascar, BRINKS, BNI et Bois de rose, passons-donc à la lettre suivante :

C comme CSPI ou COTECNA

Quel voyageur ou touriste quittant l’aéroport international d’Ivato à Madagascar ou un des sept autres aéroports internationaux de l’île n’a pas été frustré par le racket organisé de la manière la plus illégale pour la « redevance de sureté aéroportuaire » ?

Souvent par un personnel local ou expatrié de la société CSPI au comportement souvent désobligeant voire scandaleux.

A raison de plus de 14 USD par passager, CSPI a été en mesure de tondre les voyageurs de plusieurs millions d’euros ainsi détournés sans aucun investissement pour la sécurité des passagers, avant que ce racket ne soit stoppé.

Ce qui est encore plus scandaleux est de savoir que le contrat entre l’administration Malagasy et la société française CSPI a été passé sans appel d’offre, de la manière la plus opaque qui soit…

Or, ni Andry Rajoelina, ni Hery Rajaonarimampianina, candidat de Rajoelina aux présidentielles ne peuvent avoir permis la mise en place de ce système mafieux sans en avoir pris activement part. Et quand on sait que l’actionnaire local derrière CSPI n’est autre qu’Ylias Akbaraly, (eh oui, encore lui, le même que pour la BRINKS, vous-vous souvenez, le livreur de billets de banques neufs directement dans les caisses de Hery « vaovao »), tout devient tellement plus clair…

Or, pour joindre l’insulte au préjudice, non seulement CSPI n’a rien investi et n’investira probablement rien dans la sécurisation des passagers, mais la forfaiture du généreux bailleur Akbaraly de Hery « vaovao pas nouveau » veut maintenant s’étendre à la sécurité des ports maritimes, ben voyons ! Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ?

Via la COTECNA et un contrat signé de manière tout aussi opaque et secrète avec le Ministre des Finances et du Budget d’alors, Hery Rajaonarimampianina, Ylias Akbaraly compte « sécuriser les ports maritimes de Madagascar ». En d’autres termes, étendre son racket et sa mafia au transport maritime. Encore une fois, on bafoue le droit, on bafoue la constitution, on se moque de Madagascar, de son peuple, de ses touristes et de tous ceux qui veulent participer proprement au développement économique de l’île ! Et c’est de ce genre de Président maintenant un système mafieux qui a gangréné le pays depuis 4 ans et qui n’a donc rien de « vaovao » que l’on veut ? Assurément pas !!!

C comme Corruption et Conflit d’intérêt

C’est un mal qui gangrène l’Etat Malagasy à tous les niveaux, personne ne peut en disconvenir… Lorsque la corruption fausse le comportement de fonctionnaires subalternes, mal et irrégulièrement payés, c’est parfaitement répréhensible, mais compréhensible. Par contre, ce qui l’est nettement moins, c’est lorqu’un tel comportement s’observe parmi les plus hauts fonctionnaires, élus et serviteurs de l’Etat qui en somme donnent l’exemple le pire qui soit, et sans excuses cette fois.

Alors que dire de Camille Vital, actuel candidat et alors Premier Ministre qui par note de service N° 218-PM-SP.09 et dans la plus parfaite illégalité autorise l’exportation de bois de rose. Cela sent la corruption et le conflit d’intérêt à plein nez quand on sait à quel point le candidat Vital est soupçonné d’avoir profité et bénéficié de ce trafic scandaleux organisé au détriment du peuple Malagasy et de son environnement… Et c’est d’un tel Président que vous voulez ? Sans même parler de 350 véhicules 4x4 et plusieurs hélicoptères à l’origine douteuse…

Alors que dire de Hery Rajaonarimampianina, Ministre des Financest et du Budget, mais également PCA d’Air Madagascar, propriétaire d’une firme (Auditeurs Associés) faisant le commissariat aux comptes de toute une série de sociétés de la place avec lesquelles il est en « affaires » ?

Pas de conflit là ?

BNI, BRINKS, Tozzi, WISCO, Air Madagascar… Magnifique palmarès Monsieur le mafieux qui cherche à perpétuer le système Rajoelina aux plus grand bénéfice des Ravatomanga, Akbaraly et consorts…

New York Paul Emison pour DayNewsWorld

MADAGASCAR LE "SCANDALE"

Les vénérables Ralambo, Andrianampoinimerina, Radama, Ranavalona et tous les autres souverains historiques de la belle île de Madagascar doivent aujourd’hui se retourner dans leurs tombeaux…

Qu’est devenue en moins de quatre ans la patrie du Fihavanana, ce Tanindrazanay Malala ô de l’hymne national, si cher aux vrais patriotes Malagasy ?

A la faveur d’une grave crise politique ayant forcé le Président Marc Ravalomanana et sa famille à l’exil en Afrique du Sud, Andry Nirina Rajoelina, alors maire d’Antananarivo se voit confier le 17 mars 2009 la Présidence de la Haute Autorité de la Transition (HAT). L’espoir suscité au sein de la population est à la hauteur de ses immenses besoins et souffrances.

Quatre ans plus tard, sa déception et son dégoût sont à la hauteur de cet immense espoir trahi.

Après de multiples tergiversations et péripéties confinant au ridicule, une élection présidentielle devrait finalement avoir lieu, avec un premier tour prévu le 25 octobre 2013 et un second tour le 20 décembre 2013.

Entre temps, ces quatre années ont vu le taux de pauvreté exploser pour frapper 92% de la population et le pays dégringoler au 145ème rang mondial en termes d’indice de développement humain, derrière même Haïti.

Parallèlement à cette misère qui dévore la nation Malagasy, des richesses colossales se sont construites à une vitesse fulgurante, qui par la corruption, qui par l’exploitation illicite des ressources naturelles, qui par l’obtention et l’attribution de marchés faramineux dans des conditions plus que douteuses, qui par une combinaison savamment dosée de toute une série de délits, d’abus et de malversations.

La question est maintenant de savoir si le petit nombre qui a si bien su tirer parti de ce système (au détriment de 22 million de leurs concitoyens) ne voudra ou ne pourra pas maintenir cette donne au-delà des élections.

Certains événements récents et hypothèses réalistes peuvent peut-être nous éclairer…

Deux fourgons transportant des billets de banque neufs pour un montant présumé de 232 milliards d’Ariary ont « disparu ». L’annonce en a été faite le 17 septembre 2013, mais la date exacte de la disparition reste à déterminer

Cet incident n’a fait l’objet que de quelques titres dans les journaux et de trop rares commentaires sur les réseaux sociaux.

Mais où va-t-on ?

C’est de l’argent de la Nation Malagasy dont il s’agit !

Du patrimoine de tout un peuple dont on se moque !

Regardons-y de plus près : Les fourgons disparus appartiennent à la Brinks, célèbre enseigne internationale de transport de fonds. Or Brinks Madagascar compte parmi ses actionnaires principaux des noms familiers de la sphère économico-politique : MM. Mamy Ravatomanga et Ylias Akbaraly.

Messieurs, où sont vos dépôts de plainte après cette disparition rocambolesque ? Où en est l’enquête ?

Comment imaginer qu’une société respectée et professionnelle comme la Brinks n’ait pas équipé ses véhicules de balises de tracking GPS ?

Ils en ont tous normalement ! Quelle action a été lancée par le Ministère des Finances et du Budget pour récupérer l’argent disparu ?

Il est impossible que ces véhicules ou que ces fonds n’aient pas laissé de trace et vos silences à tous sonnent comme une insulte au peuple Malagasy qui croupit dans la misère ! De qui se moque-t-on ?

De la même veine : à l’instar de ces deux « étoiles » au firmament des fortunes amassées et consolidées durant la transitions, deux « étoiles » de la politique caracolent en tête, non des sondages, mais des budgets de campagne faramineux l’un avec dit-on 50 millions de dollars lui donnant l’arrogance de prétendre l’emporter au premier tour, l’autre avec 350 véhicules 4x4 flambant neufs à 30.000 euros l’unité, providentiellement « offerts par un ami » et assez « culotté » pour dénoncer le blocage de ce pactole au cours d’une conférence de presse sans même prendre la peine de justifier plus clairement sa provenance exacte…

De qui se moque-t-on ?

Mai ce Hery vaovao (nouveau) n’a rien de nouveau car cela fait 4 ans qu’il occupe le poste de Ministre des Finances et du Budget, tout en étant PCA d’Air Madagascar et à la tête d’un cabinet d’audit au service de très nombreuses sociétés de la place (n’y voyez aucun conflit d’intérêt ! Circulez, il n’y a rien à voir !). Quatre ans qu’il ne peut connaître que dans le détail les manigances financières de la HAT et y participe. Rien de vaovao dans tout cela…

De qui se moque-t-il ?

Les clips servis à volonté dans les médias montrent que le Candidat Hery Rajaonarimampianina mène campagne tambour battant à force de déplacements par avion dans tout le pays. Les initiés remarquerons que les principaux avions utilisés sont frappés du logo du Groupe Sipromad (Ylias Akbaraly) lorsqu’il ne s’agit pas du Falcon de Mamy Ravatomanga. Tiens, encore eux !

Et que lorsque la piste utilisée ne peut accueillit ni les avions de l’un, ni celui de l’autre, c’est un Twin Otter d’Air Madagascar qui dépose le Candidat Vaovao à Antsirabe comme ce fut le cas le weekend du 28-29 septembre dernier. Pratique lorsqu’on est encore PCA (non démissionnaire) d’Air Madagascar, compagnie nationale qui n’en finit pas de dévisser dans un gouffre financier… De qui se moque-t-il ?

Et si le lien entre ces hommes ne s’arrêtait pas là ? Et si tout cela faisait partie d’une image globale, d’un plan échafaudé pour spolier les Malagasy non seulement de leur patrimoine mais également de leur avenir ?

Et si Hery Rajaonarimampianina qui est de plus en plus clairement perçu, non seulement localement mais aussi par la communauté internationale comme le candidat du camp TGV ne s’était aligné dans la course que pour perpétuer le système, à l’instar de tout ce qu’il a couvert durant 4 ans de transition ?

Andry Rajoelina a qualifié le bradage de la BNI, fleuron bancaire Malagasy de transaction privée… Dont l’Etat détient tout de même un peu plus de 30% du capital. Et qui a signé à la place du Gouverneur de la Banque Centrale ? Hery Rajaonarimampianina, Ministre des Finances et du Budget ! Voilà l’Etat Malagasy spolié et deux hommes encore pour se couvrir l’un l’autre… De qui se moque-t-on ?

Quant au nouveau concessionnaire de 4x4, c’est également lui alors Premier Ministre de Rajoelina qui par Note de Service autorise la vente de bois de rose. Et Rajoelina de récemment dénoncer le blocage de la vente des stocks de bois saisis… Deux hommes qui se tiennent encore… De qui se moque-t-on ?

Et si finalement Rajoelina était l’homme de paille d’Akbaraly et de Ravatomanga en 2009, pourquoi ne parieraient-ils pas en 2013 sur deux hommes : Hery Rajaonarimampianina et Camille Vital ?

Deux jokers au lieu d’un seul, c’est plus sûr non ? Surtout lorsqu’il y a plus de 30 candidats en lice… Et puis un financier et un militaire… C’est encore plus sûr : tabler sur le nerf de la guerre et l’art de la guerre…

Dans ce cas, le généreux donateur des 350 véhicules 4x4 pourraient fort bien être local plutôt qu’étranger et êt

re lui-même expert en la matière car concessionnaire lui-même… Mamy Ravatomanga. Et Hyundai, cela rend le lien moins évident que si les véhicules étaient de marque Toyota.

Et une telle flotte de véhicule peut servir à soudoyer tous les chaînons de l’administration et des chambres, tout comme elle peut servir à déplacer des troupes pour un coup d’état en cas de non victoire d’un de ses hommes de paille.

Dans ce cas, nous ne saurions que conseiller Mamy Ravatomanga d’équiper tous ces 4x4 de dispositifs de tracking GPS, et si possible pas de la même marque que ceux des fourgons « disparus » de la Brinks qui ont « refusé » de fonctionner pour donner leur itinéraire et l’emplacement exact du déchargement de leur cargaison, information qui devient de plus en plus un secret de polichinelle et finira bien par être révélée en temps voulu.

Ainsi va le pays… Nos chers Mpanjaka doivent bien s’en retourner dans leurs tombeaux.



Paul Emison New York pour DayNewsWorld