L'ANCIEN PATRON DE FRONTEX 

AUX COULEURS DU RASSEMBLEMENT NATIONAL 

POUR LES EUROPEENNES

Une véritable prise de guerre pour le RN : Fabrice Leggeri, ancien patron de Frontex  rejoint Jordan Bardella pour les européennes .Fabrice Leggeri, ancien directeur de Frontex, l'agence de l'UE chargée du contrôle des frontières, a annoncé samedi 17 février dans un entretien accordé au JDD qu'il rejoignait le Rassemblement national pour les élections européennes de juin. Il figurera en troisième position sur la liste de Jordan Bardella.

"Les élections européennes du 9 juin représentent une opportunité unique de remettre la France et l'Europe sur le droit chemin", a-t-il déclaré. Dans son interview, le haut fonctionnaire français de 55 ans explicite son choix. Selon lui, "le RN possède un plan concret et la capacité de le réaliser. Nous sommes déterminés à combattre la submersion migratoire, que la Commission européenne et les eurocrates ne considèrent pas comme un problème, mais plutôt comme un projet", estime-t-il.

Nommé en 2015 sur proposition de Bernard Cazeneuve, alors ministre de l’Intérieur, il a transformé Frontex en profondeur, d’une petite structure humanitaire en une police des frontières. Mais à la suite d'une enquête disciplinaire, ce haut-fonctionnaire a démissionné. Il était visé par l'Office européen de lutte antifraude. L'organisme lui reprochait de "ne pas avoir respecté les procédures, de s'être démontré déloyal vis-à-vis de l'Union européenne" et d'être responsable d'un "mauvais management personnel".

"Concernant ces accusations, il est important de noter que ni le Parlement européen ni le conseil d'administration de Frontex n'ont trouvé de preuves concrètes les étayant", affirme Fabrice Leggeri dans le JDD. Il ajoute lors de l'entretien qu'en : "réalité, pour avoir voulu contrôler l'immigration, j'ai subi des pressions et j'ai ressenti un abandon général. Le gouvernement français m'a pressé de démissionner. L'Allemagne n'était pas encline à me soutenir. La Commission européenne, manifestement hostile à mon égard, souhaitait mon départ

Placé en troisième position sur la liste, cet ancien haut fonctionnaire est un atout de plus pour la crédibilité du mouvement sur l’immigration.

Jordan Bardella, président du RN, caracole en tête des intentions de vote autour des 30% pour ce scrutin européen. Il a pour le moment une dizaine de points d'avance sur la majorité macroniste.  




Britney Delsey pour DayNewsWorld

LEGISLATIVE EN ESPAGNE

 VICTOIRE SERREE DE LA DROITE

Alberto Núñez Feijóo s'est affirmé en tant que vainqueur, revendiquant haut et fort la victoire du Parti Populaire aux élections législatives. Depuis le balcon du siège du parti, il a déclaré que le PP avait "gagné les élections" et exprimé son intention de "former un gouvernement", tout en invitant les socialistes à ne pas "bloquer" cette formation gouvernementale. Effectivement, sur le papier, la droite espagnole a obtenu un résultat positif lors de ces élections du dimanche 23 juillet. Avec 33 % des voix, le Parti Populaire, mené par Alberto Núñez Feijóo, a remporté 136 sièges, soit une progression de 47 députés par rapport à 2019. Cependant, il est encore loin des 150 sièges que les sondages lui prédisaient pour obtenir la majorité aux Cortés (sur un total de 350 députés). Même avec le soutien du parti d'extrême droite Vox (12,5 %), qui a obtenu 33 sièges (en baisse de 19), ainsi que d'un ou deux députés régionalistes de droite, le PP ne pourra pas atteindre cette majorité. Par conséquent, ses chances de former un gouvernement minoritaire à la Chambre sont très minces.

Pour les militants du PP, la déception était palpable dimanche soir. Pourtant, Alberto Núñez Feijóo, âgé de 61 ans, semblait être l'homme de la situation. En avril 2022, il avait sauvé le grand parti de la droite, miné par des luttes internes entre son ancien leader Pablo Casado et l'étoile montante Isabel Díaz Ayuso.

En face, le Parti socialiste de Pedro Sanchez a réalisé une performance inattendue. Avec 32 % des voix et 122 députés (soit deux de plus qu'en 2018), le PSOE a réussi à préserver sa position. Son allié Sumar, une coalition de partis plus à gauche et écologistes, a remplacé Podemos, la formation de gauche radicale. Malgré tout, le socialiste Pedro Sanchez, au pouvoir depuis cinq ans, se trouve dans une position plus avantageuse que son rival conservateur. Il conserve, contre toute attente, une chance de rester au pouvoir grâce aux alliances. Il pourrait obtenir le soutien des partis basques et catalans, pour lesquels Vox est un épouvantail.


Le slogan antifasciste bien connu de la Guerre civile (1936-1939), "No pasarán" (Ils ne passeront pas), a été repris avec enthousiasme par les militants socialistes dimanche soir. En mettant en garde contre la menace de l'extrême droite, mais aussi en soulignant son bilan économique plutôt positif (baisse du chômage, croissance record en Europe), le Premier ministre Pedro Sanchez a réussi à mobiliser bien au-delà des prédictions des instituts de sondage.

Toutefois, tout comme Feijoo, Sanchez semble ne pas disposer des moyens nécessaires pour obtenir une majorité absolue aux Cortés, même avec le soutien des partis régionalistes de gauche, basques et catalans.

 Le scénario le plus probable aujourd'hui est la convocation de nouvelles élections, ce qui représenterait la cinquième fois que l'Espagne connaît des élections législatives entre 2015 et 2019.



Britney Delsey pour DayNewsWorld

LA TURQUIE VA-T-ELLE SORTIR DE L'ERDOGANISME ?

En Turquie, les élections présidentielle et législatives de mai 2023 (premier tour le 14 mai pour les deux, second tour le 28 pour la présidentielle) auront un caractère de référendum. Les électeurs sont, en effet, appelés à choisir entre deux voies politiques opposées.

En votant à la présidentielle pour Recep Tayyip Erdogan et aux législatives pour les partis de l’Alliance populaire constituée autour de lui et de sa formation l’AKP (Parti de la justice et du développement), ils soutiendront la consolidation d’un régime autocratique mettant en œuvre une politique répressive nationale-islamiste.

L’autre option est de voter pour le retour à la démocratie, à l’État de droit et au régime parlementaire. Le chef du Parti républicain du peuple (CHP, républicain, social-démocrate et laïc) Kemal Kiliçdaroglu incarne cette seconde option, qui signifierait la fin de l’erdoganisme, régime taillé sur mesure pour le pouvoir d’un seul homme. Pour la première fois, une très large coalition – la Table des Six, réunie autour du CHP, se présente unie face à Erdogan et son régime. Sera-ce suffisant pour mettre fin à un système dont l’édification a démarré il y a vingt ans ?

Le durcissement d’Erdogan

Le glissement progressif vers l’autocratie a commencé après les élections législatives de 2011. 

Sorti victorieux pour la troisième fois des élections générales, Recep Tayyip Erdogan, premier ministre depuis 2003, commença alors à faire l’éloge d’un système présidentiel qui lui permettrait de "diriger le pays comme une société anonyme" et de "prendre des décisions le plus vite possible". 

En 2014, pour la première fois, le président de la République doit être élu au suffrage universel. Erdogan se fait élire et déclare que désormais « le régime est devenu, de fait, présidentiel ».

La tentative de coup d’État du 15 juillet 2016 et le régime d’état d’exception qui a suivi lui donnèrent l’occasion de transformer cet état de fait en état de droit.

Grâce au soutien du parti d’extrême droite MHP, nouvel et indispensable allié de l’AKP pour conserver la majorité au Parlement, le régime présidentiel a été entériné de justesse (51,4 %) en avril 2017, à l’issue d’un référendum entaché d’irrégularités.

Une autocratie élective et répressive, sans séparation des pouvoirs, fondée sur une idéologie nationaliste-religieuse, une politique économique chaotique et une politique étrangère agressive et opportuniste s’est ainsi mise en place. Les réussites économiques d’antan ont laissé place à une grave crise marquée par une très forte inflation, une croissance chaotique et la dépréciation vertigineuse de la livre turque.

Les tremblements de terre du 6 février 2023, qui ont causé des dizaines de milliers de morts, ont révélé toutes les faiblesses du système mis en place : l’incurie des institutions, les conséquences de l’hypercentralisation et du népotisme dans l’administration, les résultats des autorisations accordées à des fins électorales à des constructions non conformes aux normes antisismiques… C’est dans ce contexte que la Turquie est entrée dans la campagne électorale.

Une opposition enfin unie

Erdogan, en perte de popularité et pour la première fois en position défensive, a dû élargir la coalition formée avec l’extrême droite – l’Alliance populaire – vers des partis très minoritaires se réclamant d’un fondamentalisme islamiste radical. Face à lui, une coalition formée à la veille des élections de juin 2018, l’Alliance de la Nation, s’est élargie à d’autres partis et est devenue, en février 2022, la « Table des Six ».

La première expérience de formation d’un front uni anti-Erdogan avait donné des résultats probants lors des élections municipales de 2019. Prenant appui sur cette réussite, le chef du CHP, Kemal Kiliçdaroglu, a imposé à son parti un aggiornamento pour former des alliances avec les partis conservateurs.

La Table des Six, ou l’Alliance de la Nation, regroupe donc le CHP, le Bon parti (droite nationaliste formée en partie des dissidents de MHP), deux partis libéraux et conservateurs créés par des dissidents de l’AKP, et un parti qui représente l’islamisme historique et très critique à l’égard de la corruption et du népotisme de l’AKP. Ces six partis ont désigné Kiliçdaroglu comme leur candidat pour l’élection présidentielle. 

Le parti pro-kurde de gauche HDP (Parti démocratique des peuples) qui représente au Parlement la majorité des électeurs kurdes (la population kurde est estimée autour de 18 %), ainsi que les différents courants de la gauche, ont aussi appelé à voter pour lui.

Voyant venir ce danger de front uni, Erdogan avait pourtant pris le soin auparavant de faire écarter de la course présidentielle le très populaire maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu (CHP), élu en 2019, en le faisant condamner en décembre 2022 à deux ans et sept mois de prison pour « insultes » à l’encontre de certains hauts fonctionnaires du régime. 

Le chef de l’État espérait voir la Table des Six se déchirer dans la recherche de son candidat à la présidentielle et finalement éclater. Sa stratégie a échoué et le large consensus réalisé autour d’un candidat anti-Erdogan unique a changé le contexte politique traditionnel dans lequel ce dernier avait l’habitude de manœuvrer facilement.

Un scrutin aux faux airs de référendum pour ou contre Erdogan

Depuis le virage vers un nationalisme religieux et autoritaire opéré par Erdogan au début de la décennie 2010, un des axes majeurs de sa stratégie politique a été d’attiser les fractures ethniques (Turcs-Kurdes), confessionnelles (sunnites-alévis) et culturelles (modernistes-conservateurs) qui travaillent la société.

Il se plaçait comme le leader naturel de la majorité sociologique turque, sunnite et conservatrice, accusant les représentants de l’opposition d’être des "diviseurs de l’unité nationale et confessionnelle", "le prolongement d’organisations terroristes" ou des agents de puissances étrangères ayant des visées sur la Turquie.

L’expression "authentique et nationale" devint son leitmotiv pour qualifier les actions de son gouvernement. 

Mais la composition des partis qui forment la Table des Six autour de Kiliçdaroglu, le soutien du mouvement kurde et des mouvements de gauche et la grave crise économique ont brouillé sa stratégie. 

La fracture entre les partisans et les adversaires d’Erdogan semble devoir surdéterminer l’issue des élections de mai 2023.

Avec une personnalité diamétralement opposée à celle d’Erdogan, Kilicdaroglu se positionne comme une "force tranquille" dans cette campagne électorale et a réussi à créer, ces dernières semaines, une vraie dynamique électorale. 

Il répond à l’aspiration d’une large partie de la population d’un retour à la quiétude, à une certaine normalité démocratique et à des politiques économiques plus rationnelles, moins chaotiques et imprévisibles par exemple au sujet des taux d’intérêt qu’Erdogan a fait passer en dessous de 10 % alors que le taux d’inflation s’approche de 100 %.

De son côté, le HDP, malgré la répression et les discriminations quasi quotidiennes qu’il subit, a réussi à former une alliance avec des petits partis de gauche pour les élections législatives. 

Et pour court-circuiter l’épée de Damoclès d’une dissolution par la Cour constitutionnelle à la veille du scrutin qui pèse sur lui depuis deux ans, il a pris la décision de se présenter aux élections sous les couleurs d’un autre parti, le Parti de la gauche verte. Cette alliance qui ne présente pas de candidat pour la présidentielle et appelle à voter Kilicdaroglu dès le premier tour aura aussi un rôle décisif à jouer dans la future assemblée. Le soutien de ses élus sera probablement nécessaire pour former une majorité parlementaire avec l’Alliance de la nation.

Le dénominateur commun de tous ces nouveaux mouvements de rapprochement est leur volonté de mettre fin au règne de vingt ans d’Erdogan, de revenir au régime parlementaire à travers un changement constitutionnel, de rétablir l’État de droit et les droits et libertés fondamentaux, de mettre fin à l’arbitraire, au népotisme, à la corruption et au recours à la religion comme instrument politique actif, et enfin de rétablir la confiance des acteurs économiques internationaux et de relancer les négociations avec l’UE, au point mort depuis plusieurs années.

Et après les élections ?

Si l’opposition gagne ces élections, la tâche pour sortir du système légué par l’erdoganisme sera immense, et en tout état de cause la Turquie ne deviendra pas rapidement une démocratie apaisée. On ne peut qu’espérer que ce grand moment d’effervescence démocratique ne soit pas passager, comme ce fut le cas plusieurs fois dans le passé.

En revanche, en cas de nouvelle victoire d’Erdogan et de l’AKP, la Turquie s’engouffrera pour longtemps dans le camp des autocraties populistes et du national-capitalisme autoritaire. Les espoirs d’une sortie possible de l’autocratie par les élections seront affaiblis.

Et si l’opposition gagne mais Erdogan ne reconnaît pas les résultats des élections ou si le système juridique qu’il a mis en place annonce des résultats contraires ?

Cette question est bien sûr dans la tête de tous les électeurs de l’opposition en Turquie. Mais à part organiser une grande mobilisation civile pour assurer la sécurité du scrutin et réaliser un travail acharné pour convaincre les électeurs hésitants à voter pour le changement, tous les partis d’opposition sont unanimes pour ne pas parler de cette hypothèse sombre avant les élections.

D’abord pour ne pas effrayer les électeurs par un tel scénario du chaos, pour le moment hypothétique, et les dissuader ainsi d’aller voter ; ensuite, parce qu’il est impossible et surtout contreproductif de parler aujourd’hui des moyens et des modalités de lutte contre un tel coup de force qui signifierait qu’Erdogan aura franchi le Rubicon et se sera engagé dans la voie d’une dictature assumée comme telle.

L’opposition aspire d’abord à gagner les élections dans les urnes ; il sera temps, alors, de prendre les mesures nécessaires pour que la volonté populaire soit respectée.

Article d' Ahmet Insel, paru dans The Conversation.

Économiste, politologue, professeur émérite à l'Université Galatasaray, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Ahmet Insel est membre fondateur du Parti de la gauche verte en Turquie crée en 2012.




Steven Colton pour DayNewsWorld

CEREMONIE DU 9 MAI 2023 POUTINE DENONCE

 UNE GUERRE ORCHESTREE PAR L'OCCIDENT

CONTRE LA RUSSIE

Le président russe s’est exprimé lors des cérémonies militaires du 9 mai 2023 pour rendre hommage aux victimes de la "Grande guerre patriotique", le nom donné en Russie à la Seconde Guerre mondiale. La Russie a limité l’ampleur des célébrations de la victoire contre l’Allemagne nazie mardi 9 mai. Si les grandes lignes du discours prononcé par Vladimir Poutine sont une copie conforme de celui de l’année dernière, le ton était plus grave.

Vladimir Poutine estime que son pays est toujours attaqué. "Une guerre a été lancée contre notre patrie" a affirmé le président russe devant des milliers de soldats sur la Place rouge, à Moscou.

Ces commémorations ont été l’occasion pour lui de dresser un parallèle entre la Seconde Guerre mondiale et le conflit ukrainien. Comme lors de la Seconde Guerre mondiale, "la civilisation est de nouveau à un tournant", estime Vladimir Poutine, qui a appelé "à la victoire" de ses troupes dans le conflit en Ukraine. 

Pour lui, le futur de la Russie dépend de cette victoire militaire, qui lui fait actuellement toujours défaut, plus d’un an après l’invasion du pays voisin. 

"Rien n’est plus important actuellement que votre tâche militaire. La sécurité du pays repose aujourd’hui sur vous, l’avenir de notre État et de notre peuple dépend de vous", a-t-il déclaré à l’adresse de ses forces armées. "Vous remplissez vos missions militaires avec honneur, vous combattez pour la Russie", a poursuivi l’ancien officier du KGB, avant de lancer : "Pour la Russie, pour nos valeureuses forces armées, pour la victoire ! Hourra ! "

Cette gravité comme l’apparition du mot « guerre » dans le lexique du président répondent à une certaine logique : Non seulement c’est bien une guerre qui fait rage en Ukraine, mais celle-ci a atteint le territoire national comme l’attaque de drones sur le Kremlin.

En outre ce défilé annuel intervient alors que Evguéni Prigojine, chef du groupe Wagner, continue de critiquer ouvertement la stratégie de l’armée russe et la hiérarchie militaire, à laquelle il reproche de ne pas fournir assez de munitions. Il a notamment accusé mardi des soldats de l’armée régulière russe d’avoir fui leurs positions à Bakhmout, épicentre des combats dans l’est de l’Ukraine, et accusé l’État d’être incapable de défendre la Russie.

Les chefs d’Etat ou de gouvernement de sept pays de la Communauté des Etats indépendants ont fait le déplacement à Moscou : Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan, Ouzbékistan, Turkménistan, Arménie, Biélorussie. En 2022, il n’y en avait aucun. Parmi les observateurs, certains voyaient dans l’invitation de ces dirigeants à la tribune officielle la meilleure protection possible pour M. Poutine

La Russie menacée "d’effondrement" et de "destruction", selon Poutine

A Moscou, les effectifs engagés (10 000 hommes) approchent ceux mobilisés en 2022, qui étaient en recul d’un tiers par rapport à l’année précédente. En revanche, aucun tank ou équipement lourd n’a été présenté, à l’exception du char historique T-34, et la composante aérienne du défilé a été annulée. Dans la République de Touva, en Sibérie, les chevaux ont remplacé les tanks.

Dans tout le pays, le défilé du régiment immortel, très prisé par les Russes, a été annulé ; il en va de même pour les défilés militaires dans une vingtaine de villes, parfois éloignées de la frontière ukrainienne. La plupart ont mis en avant des questions de sécurité, mais l’approche d’une possible contre-attaque ukrainienne joue aussi.

Une violente charge contre l'Occident

Pour la Russie, il n’y a pas de peuple hostile ni en Orient ni en Occident, nous souhaitons un avenir pacifique, libre et stable, a insisté le président russe.

"Nous avons repoussé le terrorisme international, le monde est à un tournant. Toute idéologie de supériorité est répugnante, criminelle, mortelle. Mais l’élite globaliste occidentale, divise la société, provoque des conflits et sème la haine et la russophobie", a affirmé sans broncher le leader russe, continuant sa rhétorique opposée à l’Occident.

Selon Poutine, ce sont les "élites occidentales mondialisées" qui sont à l’origine des tensions entre l’Occident et la Russie. Le chef d’État accuse ces élites de "monter les peuples les uns contre les autres, diviser les sociétés, provoquer des conflits sanglants". Pour lui, "leur but est de parvenir à l’effondrement et à la destruction de notre pays".




Alize Marion pour DayNewsWorld

TOUCHE PAS A MON POSTE

LES PROPOS DE CYRIL HANOUNA SUR LE MEURTRE

DE LOLA DEPLAISENT A L'ARCOM

Après des propos de Cyril Hanouna sur la mort de Lola, la chaîne C8 mise en demeure par l’autorité de tutelle de l’audiovisuel.

Tout a commencé le 18 octobre dernier sur le plateau de l'émission TPMP. Cyril Hanouna s'exprimait sur l'affaire Lola, cette adolescente de 12 ans tuée sauvagement et retrouvée dans une malle en plastique dans la cour du domicile de ses parents.

« Si on a toutes les preuves, c'est perpétuité direct. Je suis désolé. Il n'y a pas d'altération ni de non-discernement », avait déclaré le 18 octobre Cyril Hanouna sur le plateau de TPMP. « C'est le genre de cas où, fou ou pas fou, elle doit être en prison. Elle ne doit pas être soignée », avait poursuivi l'animateur vedette.

L’Arcom reproche notamment à l’animateur d’avoir appelé à plusieurs reprises à des procès expéditifs et à des condamnations à perpétuité automatiques dans de tels cas.

L’Arcom, autorité de tutelle de l’audiovisuel, a annoncé vendredi 18 novembre la mise en demeure de l’éditeur de la chaîne C8 à la suite de plusieurs séquences de l’émission « Touche pas à mon poste », animée par Cyril Hanouna, concernant le meurtre de Lola, une fillette de 12 ans tuée le 14 octobre à Paris. La principale suspecte est une Algérienne de 24 ans qui était sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).

« L’animateur, alors que l’instruction judiciaire relative à cette affaire était ouverte, a tenu de façon répétée des propos relatifs tant aux conditions dans lesquelles le procès de la personne mise en examen devait se tenir et à son issue, notamment quant à la peine à lui infliger, qu’à son profil psychologique. Il a en particulier appelé à plusieurs reprises à des procès expéditifs et à des condamnations à perpétuité automatiques dans de tels cas », écrit l’organisme dans un communiqué.

« L’Autorité considère que ces séquences, par leur caractère répétitif, traduisent un manquement de l’éditeur à l’obligation de traiter avec mesure une affaire judiciaire en cours, inscrite dans sa délibération du 18 avril 2018 relative à l’honnêteté et à l’indépendance de l’information et des programmes qui y concourent. L’Arcom constate en outre que l’animateur a pu longuement exprimer son opinion sans qu’une contradiction rapide et efficace lui soit opposée, méconnaissant l’obligation de respecter l’expression des différents points de vue à l’antenne sur un sujet prêtant à controverse », ajoute l’Arcom.

L’Arcom a donc mis en demeure l’éditeur de la chaîne C8.

Les circonstances de la mort de celle-ci et le profil de la suspecte, de nationalité algérienne et sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), avaient engendré de vives critiques à droite et à l’extrême droite. Cyril Hanouna : «  C’est le genre de cas où, fou ou pas fou, elle doit être en prison. Elle ne doit pas être soignée. » « Pas consciente de ses actes ? C’est une loi qui doit être révisée aussi. (…) Entendre ce discours en France, j’en peux plus, de ça, c’est insupportable, et les lois doivent changer », avait-il conclu.

Interrogé quant à la prise de position de l’animateur, le ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti, l’avait qualifiée de « négation de l’Etat de droit ». « L'Etat de droit nous protège (...) et le balayer comme ça pour susciter les bas-instincts, faire de l'audience, de l'audimat, c'est quelque chose qu'à titre personnel, je ne peux accepte », avait-il déclaré dans l'émission « C à vous » sur France 5.

 La petite Lola, l'Etat de droit ne l'a pas Protégée !!!

« Vous n'avez pas à donner votre opinion sur moi », a répliqué sur TPMP Cyril Hanouna, se répétant favorable à la « perpétuité direct ».




Pamela Newton pour DayNewsWorld

AGNES PANNIER-RUNCHER A-T-ELLE A FAIRE

 AVEC LES PARADIS FISCAUX ?

Les enfants de la ministre de la Transition énergétique sont associés d’une société montée par son père et basée sur des fonds domiciliés en partie dans des paradis fiscaux, rapporte le média d’investigation Disclose. Des « allégations fausses et calomnieuses », se défend Agnès Pannier-Runacher

Les enfants de la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher sont associés d’une société française montée par son père, un ex-dirigeant de la société pétrolière Perenco, basée sur des fonds domiciliés en partie dans des paradis fiscaux et non mentionnée sur la déclaration d’intérêts de la ministre, rapporte le média d’investigation Disclose mardi.

Interrogée par Disclose, la ministre renvoie vers son père concernant l’origine des fonds, dont elle dit ignorer la stratégie d’investissement, et elle relève qu’elle n’a « pas à déclarer cette structure », puisque la loi n’oblige pas à déclarer les intérêts de ses enfants. Ce mardi, elle a notamment des « allégations fausses et calomnieuses ».

Aucun dividende

Le père de la ministre, Jean-Michel Runacher, a créé en France cette société civile, nommée Arjunem, en 2016 dans le cadre d’une transmission de patrimoine, y apportant pour environ 1,2 million d’euros de parts, selon l’enquête de Disclose. Quatre de ses petits-enfants en sont les associés, dont les enfants d’Agnès Pannier-Runacher qui étaient alors mineurs, et pour lesquels la ministre a signé en tant que représentante légale.

Elle a expliqué dans une réponse détaillée qu’ils étaient nus-propriétaires et ne touchaient donc aujourd’hui aucun dividende, Jean-Michel Runacher restant l’usufruitier, et qu’Arjunem était bien « soumise à la fiscalité française ». Selon Disclose, ce patrimoine provient de fonds spéculatifs, installés dans le Delaware, en Irlande et à Guernesey, et dans lesquels Perenco détenait aussi des investissements. Les produits financiers, eux, sont déposés dans une banque au Luxembourg, a confirmé Agnès Pannier-Runacher.

« Il ne s’agit pas de mon patrimoine »

De la société Arjunem, la ministre ne fait pas état dans ses déclarations à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). La loi l’oblige à déclarer ses participations directes et celles de son conjoint, mais pas celles de ses enfants. « Il ne s’agit pas de mon patrimoine, mais de celui de mes enfants qui, eux-mêmes, n’ont aucun pouvoir de gestion de la société à ce jour », a répondu Agnès Pannier-Runacher à Disclose.

« Le guide de la HATVP ne laisse aucune ambiguïté sur le fait que je n’avais pas à déclarer cette structure », a-t-elle indiqué. Sur l’origine des fonds, Jean-Michel Runacher « a apporté des parts de fonds qui n’ont aucun lien avec Perenco. Il s’agit de placements acquis par le passé dans le cadre de ses placements personnels », a-t-elle dit, renvoyant à son père « pour plus de détails ».

« Quelle que soit la forme juridique de ces fonds, le porteur des parts paye la fiscalité de son pays de résidence », a également dit la ministre, qui ne voit pas non plus de conflit d’intérêts entre ses fonctions ministérielles et les activités de son père, ancien dirigeant de Perenco.

« Je n’ai pas eu à traiter de dossiers en lien avec Perenco », qui « exerce l’essentiel de ses activités hors de France, » assure-t-elle.

Certes mais pour l'exemplarité des politiques dans leur engagement...




Andrew Preston pour DayNewsWorld

NICOLAS SARKOZY IMPITOYABLE SUR LE REGNE D'EMMANUEL MACRON

Voilà six ans que Nicolas Sarkozy n'occupe plus de fonction politique au niveau national. Rare dans les médias, l'ancien chef de l'Etat est sorti du silence pour accorder une longue interview au Journal du Dimanche.

Nicolas Sarkozy a soutenu Emmanuel Macron à la présidentielle de 2022 et il ne le regrette pas. « Dans l’intérêt de la France, la meilleure décision possible était donc d’aider le président Macron ». « La politique n’est jamais un choix de valeur absolue, toujours un choix de valeur relative. » Lors de cette présidentielle, la candidate des Républicains, Valérie Pécresse, a réalisé un score extrêmement bas au premier tour. « Pour pouvoir choisir un candidat au second tour, encore fallait-il qu’il y soit qualifié. Ou qu’il ait une chance crédible de l’être », assène l'ancien président de la République. Il rappelle que François Fillon a fait 20 % en 2017, Valérie Pécresse 4,7 % en 2022.

« J'aimerais parfois qu'il franchisse le Rubicon »

Il ne donne pas pour autant un blanc-seing à l'actuel président : « Est-ce à dire que je suis d’accord avec tout, ou satisfait de tout ? C’est une autre histoire ». Et il estime qu'Emmanuel Macron peut parfois avoir la tentation de « s'arrêter au milieu du gué. Ce sont les inconvénients du 'en même temps' », tacle Nicolas Sarkozy. Quitte même à donner un conseil à l'actuel chef de l'Etat : « J’aimerais parfois qu’il franchisse le Rubicon de façon plus franche, car la France est aujourd’hui majoritairement du côté du parti de l’autorité, de la fermeté, de la liberté. Appelez cela centre droit, centre, droite républicaine, peu importe : l’axe stratégique du pays se trouve clairement là ».

Le recours à l'article 49.3 un aveu de faiblesse

Nicolas Sarkozy rappelle qu'il n'a jamais eu besoin d'utiliser cet article pour faire adopter un texte sans le vote des députés. Il comprend qu'Emmanuel Macron l'utilise, étant donné qu'il n'a pas de majorité absolue, mais il prévient que le chef de l'Etat ne pourra pas le faire indéfiniment. Il appelle Emmanuel Macron à « faire un accord politique en bonne et due forme avec toutes les bonnes volontés prêtes à constituer une majorité dans l’intérêt supérieur du pays ».

Ainsi de la réforme des retraites

L'ancien président rappelle d'abord que sa réforme des retraites qui a fait reculer l'âge de départ de 60 à 62 ans « rapporte chaque année 20 milliards d'euros bien utiles pour payer les pensions des retraités ». Il estime qu'un nouveau recul de l'âge de départ est la seule solution pour garantir le régime de retraite de la France sinon « le régime vieillesse ira à la faillite ». 63, 64 ou 65 ans, il ne précise pas son choix. Il estime néanmoins qu'il faudrait reculer tout de suite l'âge de départ à 63 ans.

Le meurtre de Lola, « un drame absolu »

« J’ai appris avec effarement ce qui était arrivé à Lola. J’ai, comme tout père d’une petite fille du même âge, pensé que cela aurait pu lui arriver », affirme Nicolas Sarkozy dans le JDD. « Les fous, les barbares, hommes ou femmes, cela a toujours existé. J’aimerais qu’on ne mélange pas tout », continue l'ex-chef de l'État. Il se montre virulent vis-à-vis de la polémique politique autour de cette affaire. « L’exploitation politique est toujours aussi stupide et contre-productive ».

« La non-exécution des décisions de quitter le territoire n’est pas la question. J’aurais été tout autant bouleversé si cet acte ignoble avait été commis par un Français », appuie l'ancien locataire de l'Élysée. Pour lui, « la mort de Lola, quel que soit le criminel, est un drame absolu. Mais je veux ajouter que si Lola était toujours en vie, je serais quand même scandalisé par la non-exécution des reconduites à la frontière », tient-il à ajouter.

« À mon époque, les OQTF n'étaient pas à 6% d'exécution »

Dans l'affaire du meurtre de Lola, la principale suspecte était concernée par une Obligation de quitter le territoire. « Cela fait longtemps qu’on aurait dû se préoccuper de la non-exécution des reconduites à la frontière », expose Nicolas Sarkozy, revenant sur son passage à l'Élysée. « J’avais changé la législation. J’ai été littéralement insulté pendant les cinq années de mon mandat par tous les 'droits de l’hommistes' parce que nous allions jusqu'à organiser des charters de reconduite dans les pays d’origine. »

Avant de pointer du doigt le bilan de « successeur immédiat »" sous-entendu François Hollande. « À mon époque, les OQTF n’étaient pas à 6% d’exécution, même s’il y avait des progrès à faire. Tout l’arsenal législatif pour lutter contre l’immigration irrégulière que nous avions mis en place a été systématiquement démantelé par mon successeur immédiat. Gérald Darmanin a raison de réclamer davantage de fermeté », assure Nicolas Sarkozy.

La crise de l'énergie : le résultat d'un « choix stratégique irresponsable »

Parmi les sujets évoqués avec nos confrères du JDD, Nicolas Sarkozy s'est exprimé sur la crise énergétique que traverse la France. Si le pays est menacé par des coupures d'électricité cet hiver, pour l'ex-locataire de l'Élysée, ce risque « est le résultat d’un choix stratégique irresponsable, en rupture complète avec l’histoire de la Ve République. Tous les présidents, y compris François Mitterrand (...) ont soutenu le nucléaire. Jusqu’à François Hollande qui, pour séduire les écologistes, a pris le risque insensé de suspendre l’avenir de filière nucléaire française », fustige Nicolas Sarkozy.

La guerre en Ukraine : il faut « hélas » s'en inquiéter

L'ancien chef de l'État aborde également la guerre en Ukraine, et pour lui, il faut « hélas ! » s'inquiéter. « J’aimerais qu’un jour, quelqu’un m’explique ce que veut dire 'faire la guerre sans la faire' », lance-t-il. « S’il y a une notion qui devrait exiger de la clarté, c’est celle de la guerre et de la paix. Soit on fait la guerre, soit on fait la paix. Allier les deux n’a pas grand sens. En tout cas, quand on les utilise en même temps », expose Nicolas Sarkozy.

L'ancien chef de l'Etat estime qu'Emmanuel Macron a raison de garder le contact avec Vladimir Poutine et que la France a un rôle primordial à jouer. « L’Europe et la Russie sont condamnés à entretenir des relations de paix et de bon voisinage. Si nous avons réussi la réconciliation franco-allemande, nous serons capables de réconcilier l’Europe et la ­Russie. C’est à la France de prendre le leadership dans cette crise ».

Son procès dans l'affaire des écoutes téléphoniques

Nicolas Sarkozy sera jugé en appel dans l'affaire dite des écoutes téléphoniques à la fin de l'année.

 Il rappelle que tous ses comptes ont été scrutés dans le détail depuis dix ans - y compris la succession de sa mère - mais il entend bien « prouver que je n’ai jamais trahi la confiance des Français ».




Garett Skyport pour DayNewsWorld

QUI EST RISHI SUNAK FAVORI POUR SUCCEDER

A BORIS JOHNSON AU ROYAUME-UNI ?

Depuis la démission du Premier ministre britannique la semaine dernière, de nombreuses personnalités du parti conservateur se sont déclaré candidats pour succéder à « BoJo ».

Parmi eux : l'ex-ministre des Finances, Rishi Sunak , âgé de 42ans. Ce fils d'immigrés indiens passé par Oxford et Stanford figure parmi les favoris aux côtés de l'ancienne ministre de la Défense, Penny Mordaunt, et l'actuelle ministre des Affaires étrangères, Liz Truss .

Méconnu du grand public il y a quelques années, Rishi Sunak est parvenu à s'imposer comme une figure incontournable du parti et fait désormais la course en tête.

Avant d'entamer sa carrière politique, l'ex-chancelier de l'Echiquier a eu une carrière à succès dans la finance. Rentré dans la banque américaine Goldman Sachs au début des années 2000 en tant que stagiaire, il a finalement décroché un poste d'analyste junior au sein de la banque d'investissement.

Il a ensuite rejoint The Children's Investment Fund (TCI), l'un des fonds spéculatifs les plus en vue de la place londonienne, avant de lancer en 2010 un fonds spéculatif, Theleme Fund, avec d'anciens associés de chez TCI. Rishi Sunak a également été le directeur de Catamaran Ventures, un fond de capital-risque appartenant à son beau-père. La fortune de l'ex-ministre s'élèverait, selon le « Sunday Times », à 860 millions d'euros.

Rishi Sunak entame sa carrière politique seulement en 2015 en étant élu du North Yorkshire. En 2016, il n'hésite pas à soutenir, dès la première heure, un camp du Brexit encore balbutiant. Ce choix risqué lui attire les faveurs de Boris Johnson, qui le fera entrer au Trésor dès son entrée au 10 Downing Street en 2019.

Rishi Sunak a été pendant plus de deux ans chancelier de l'Echiquier, c'est-à-dire ministre chargé des Finances et du trésor. Nommé en février 2020 à tout juste 39 ans, « Rish », comme l'appellent ses amis, s'est imposé au fil des mois comme l'un des poids lourds du gouvernement britannique.

Ses relations avec « BoJo » n'ont d'ailleurs pas toujours été très cordiales. Les dissensions entre les deux hommes ont atteint leur paroxysme à l'été 2021, lorsque Boris Johnson avait critiqué son « manque de sens politique ».

Rishi Sunak a été, avec Sajid Javid (ministre de la Santé), le premier poids lourd du gouvernement à donner sa démission du gouvernement le 5 juillet, faisant état « d'approches fondamentalement trop différentes » avec Boris Johnson.

Les ministres démissionnaires reprochaient notamment à « BoJo » son comportement dans l'affaire du « Party Gate », ces fêtes organisées au 10 Downing Street alors que les Britanniques étaient confinés chez eux. Le 8 juillet, soit le lendemain de la démission de Boris Johnson, Rishi Sunak s'est officiellement déclaré candidat à la tête du parti conservateur et donc, au poste de Premier ministre.

Rishi Sunak est marié à une riche héritière indienne. Il a rencontré sa femme, Akshata Murthy, lorsqu'il étudiait à Stanford. Ils se sont mariés en 2009 dans la ville natale de son épouse, Bangalore. Akshata Murthy est la fille d'un très riche homme d'affaires indien, Narayana Murthy. Cofondateur d'Infosys, celui-ci est l'un des hommes les plus riches d'Inde. Sa fortune s'élève, selon le magazine « Forbes », à 3,5 milliards d'euros.

En avril dernier, la popularité de Rishi Sunak a pris un gros coup après les révélations de « The Independent » concernant le statut fiscal de sa femme . Celle-ci bénéficie en effet du statut de « non domiciliée » (« non dom », en anglais). Ce statut aurait permis à Akshata Murthy d'être exonérée d'impôt sur ses revenus étrangers et ainsi de se soustraire au paiement de plusieurs millions de livres d'impôts. Ces révélations avaient choqué les Britanniques, dans un contexte de crise de pouvoir d'achat liée à une inflation galopante.

Rishi Sunak qui vient d' affronter Liz Truss  dans un duel politique décisif, va-t-il réussir à l'emporter sur sa rivale?  Dans les colonnes du Daily Telegraph, qui titrait jeudi « Avantage Truss », Rishi Sunak s’est efforcé de contrer la cheffe de la diplomatie sur le terrain de l’héritage de Margaret Thatcher.

« Mes valeurs sont thatchériennes, je crois au travail, à la famille et à l’intégrité ». « Je suis un thatchérien, je concours en tant que thatchérien, et je gouvernerai en tant que thatchérien ».




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

INTERVIEW DU 14 JUILLET 2022

 EMMANUEL MACRON SE DECENTRERAIT-IL

 VERS LA DROITE ?

Après s'être passé du rituel de l'interview plusieurs années de suite, le président de la République a repris le fil de la tradition répondant ainsi à une exigence d'unité devant la crise. Il a donc renoué jeudi avec la traditionnelle interview présidentielle le jour de la fête nationale, après le défilé du 14-Juillet. Emmanuel Macron a partagé ses perspectives pour ce nouveau quinquennat, et notamment sur la guerre en Ukraine, les problématiques liées à l'énergie et les réformes du travail.

La guerre en Ukraine

En ce 14-Juillet, le Président de la République a tenu à rendre hommage en début d'interview à tous les militaires français, mais également aux soldats tombés au combat et à leur famille. Ce défilé militaire avait une résonance toute particulière dans le contexte de la guerre aux portes de l'Europe. Face à ce conflit de haute intensité, Emmanuel Macron a annoncé que le gouvernement allait proposer une nouvelle loi de programmation militaire, pour planifier les investissements de l'État en matière d'armement et augmenter son budget.

Il a également déclaré aux Français qu'il fallait se préparer «à ce qu'elle dure», et a prédit des mois très difficiles à la fin de l'été et au début de l'automne. Il a rappelé son soutien à l'Ukraine, et a bien réaffirmé la position de la France, à savoir tenter de stopper la guerre sans en prendre parti, et pour cela le seul outil possible est d'imposer des sanctions financières à la Russie.

Énergie

Si la France n'est pas engagée dans la guerre en Ukraine, elle en essuie les conséquences, notamment sur les prix de l'énergie. Emmanuel Macron, qui a accusé Moscou d'utiliser ce gaz comme « arme de guerre », a expliqué que la France était en train de diversifier son approvisionnement et de reconstituer ses stocks. Emmanuel Macron a bien affirmé que Vladimir Poutine comptait «utiliser le gaz comme une arme de guerre», et qu'il fallait se préparer au scénario dans lequel la Russie va complètement couper ses exportations de gaz. Si la France n'en dépend qu'à 20 %, le président de la République appelle toutefois les Français à la sobriété énergétique.

Il a indiqué la préparation, avec les administrations publiques, les collectivités locales, des entreprises, d'un plan sur la sobriété énergétique. Si l'État sécurise des stocks d'énergie auprès d'autres fournisseurs, et qu'il prévoit d'atteindre 100 % de ses stocks d'ici à l'automne, le chef de l'État invite tous les citoyens à réguler leur consommation d'énergie pour éviter tout risque de coupure cet hiver.

Réforme du travail

L’un des grands caps du gouvernement pour ce nouveau quinquennat est «le plein emploi», car, selon le président de la République, «la meilleure réponse au pouvoir d’achat, c’est le travail». De plus « Il n'y a pas de modèle social s'il n'y a pas du travail pour le financer », a déclaré le chef de l'Etat, qui a de nouveau à vanter la valeur travail. « Nous devons aller plus loin » sur la réforme de l'assurance-chômage, annonce Emmanuel Macron, et ce « dès cet été ». Il a également cité la réforme du RSA, promesse de son programme présidentiel :  « Ils doivent s'engager, bien sûr, ceux qui touchent le RSA. Personne ne veut rester au RSA ». Il souhaite donc poursuivre sa politique qui vise à accompagner les chômeurs vers l’emploi sur la formation, en conditionnant certaines aides à une activité professionnelle, comme le RSA.

Emmanuel Macron a également annoncé une série de réformes pour les moins à venir : celle du lycée professionnel, qui devrait permettre aux lycéens de toucher un petit salaire ; poursuivre la réforme de l’assurance chômage, dont les règles entrées en vigueur à l’automne dernier doivent expirer le 31 octobre prochain. Enfin, le président souhaite également poursuivre la réforme de l’apprentissage déjà entamée sous son précédent mandat.

Concernant les salaires, Emmanuel Macron a incité les employeurs à les augmenter, et a annoncé des discussions avec toutes les branches professionnelles dans les prochaines semaines, pour qu’aucun travailleur ne touche moins que le Smic.

Réforme des retraites

Sur les retraites, Emmanuel Macron garde le même cap depuis le début de la campagne présidentielle : «nous devons travailler plus et plus longtemps», « Je sais que nous devons travailler plus longtemps. On doit faire cette réforme.», a-t-il martelé devant les journalistes Anne-Claire Coudray et Caroline Roux.

Emmanuel Macron. « Ce sur quoi je me suis engagé, c'est de dire qu'on doit progressivement décaler l'âge de départ légal jusqu'à 65 ans à l'horizon des années 2030. » Emmanuel Macron a son plan en tête : « Je pense que dès l'été 2023, il faut qu'on ait une première entrée en vigueur ».

Avec la crise du Covid-19, la dette s’est creusée, et le président de la République souhaite «revenir au sérieux budgétaire». Pour cela, il refuse la hausse des impôts et de creuser encore un peu plus la dette, mais souhaite que la France travaille davantage.

Les négociations avec les partenaires sociaux doivent reprendre à la fin de l'été. « La discussion doit commencer à la rentrée. Au sortir de l'été, il y aura une discussion avec toutes les forces vives de la nation sur tous les sujets, a poursuivi Emmanuel Macron. Il y aura ensuite un travail avec les forces syndicales et patronales, puis avec les forces politiques au Parlement. »

« Est-ce que vous avez peur de passer un quinquennat à voir vos projets retoqués ? », lui a demandé Anne-Claire Coudray. « Non », a aussitôt répondu Emmanuel Macron. Car pour lui à l'Assemblée nationale : « Il n'y a de majorité contre le gouvernement qu'avec un attelage baroque » .

Ces deux réformes, de l’assurance-chômage et des retraites, sont de nature à mettre une fois encore en difficulté Les Républicains, qui auront du mal à les combattre. Emmanuel Macron a tenté de souligner leurs contradictions lorsqu’il a été interrogé sur le rejet, dans la nuit de lundi à mardi à l’Assemblée, du projet de loi « de veille et de sécurité sanitaire », portant sur le possible retour d’un pass sanitaire anti-Covid pour les entrées dans l’Hexagone. « Vous avez des députés LFI avec des députés RN et des députés Les Républicains qui ont voté ensemble, a-t-il souligné. Je ne crois pas que les députés Les Républicains se soient engagés devant leurs électeurs à voter avec LFI et le RN pour empêcher qu’on mette en place un pass aux frontières »

Un attelage baroque ?

Se moquant de cet « attelage baroque », Emmanuel Macron estime que les députés LR en question « auront du mal à expliquer devant leurs électeurs ce qu’ils ont fait l’autre soir ». Il veut croire à un « coup de chaud nocturne » et compte sur la « sagesse collective des sénateurs », majoritairement de droite, pour rétablir la mesure anti-Covid.

Le président de la République appelle donc à des « compromis responsables » pour mettre en œuvre une réforme qu'il avait dû avorter lors de son premier quinquennat.

« À  suivre le raisonnement d'Emmanuel Macron dès lors que le RN vote contre un projet de loi, la Nupes devrait voter pour ; et vice versa. Il ne peut ne s'agir que d'une stratégie rhétorique, somme toute peu habile, mais l'indignation et l'étonnement de la majorité ces derniers jours semblent laisser présager une vraie mécompréhension de la nouvelle situation politique. » , analyse dans le Figaro Benjamin Morel, maître de conférences en droit public à l'Université Paris II Panthéon-Assas.

« Avec une majorité divisée, une opposition vent debout, des syndicats mobilisés, et une opinion échaudée, se lancer dans cette bataille, en pleine crise économique, relève d'un drôle de sens politique. Alors qu'en période de crise le pays a besoin d'unité, le président n'hésite pas à mettre en avant les thèmes les plus clivants », toujours selon l'universitaire.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

LEGISLATIVES UN AVERTISSEMENT SERIEUX

 POUR LES MACRONISTES

Ce n’est pas un coup de tonnerre mais un avertissement sérieux : la coalition présidentielle Ensemble ! (25,82 %) n’est pas assurée d’obtenir une majorité absolue, dimanche 19 juin. Emmanuel Macron avait appelé les Français à lui donner «une majorité forte et claire» afin de décrocher une majorité absolue à l’Assemblée nationale, soit 289 sièges, pour son second mandat.

C’est pourtant d’une courte tête que l’emporte la coalition présidentielle (25,75%), puisque «Ensemble !» devance l’alliance de gauche, la Nupes (25,66%), d’à peine quelque 21.000 voix.

Si l’abstention record (52,49 %) est également à noter, le second tour s’annonce difficile pour le président de la République, qui serait contraint de négocier des alliances pour gouverner librement et faire passer ses réformes.

Ce premier tour, qui aurait pu être une formalité pour Emmanuel Macron après son score à l’élection présidentielle, n’a donc pas été la confirmation attendue. « La majorité absolue n’est à ce stade pas garantie à Ensemble. Le plus probable, sous réserve de la campagne, c’est que la majorité présidentielle soit relative, avec moins de 289 sièges, même si une majorité absolue de quelques sièges est encore possible », avance prudemment Mathieu Gallard, directeur d’études à l’institut Ipsos.

C’est aussi la première fois sous la Ve République que le parti du président de la République n’arrive pas en tête aux élections législatives dans la foulée de l’élection présidentielle, voire recule entre les deux scrutins.

En 2002, 2007 et 2012, l’UMP, puis le PS, avaient en effet dépassé, parfois très largement, la barre des 30 % des voix dans la foulée de l’élection de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy ou François Hollande. Cette fois, la majorité sortante fait beaucoup moins bien qu’il y a cinq ans (La République en marche et le MoDem avaient obtenu 32,33 % des suffrages en 2017), et enregistre 2 points de moins que le score du président sortant il y a sept semaines seulement.

En face d'Emmanuel Macron, on retrouve un score très élevé pour la Nupes qui devrait devenir le deuxième groupe le plus important à l’Assemblée nationale. Avec une estimation de 275 à 310 députés élus pour Emmanuel Macron, contre 346 députés sortants, c’est un vrai recul.

La question qui obsède depuis hier soir les conseillers du chef de l’Etat c'est alors de savoir s' il obtiendra les 289 députés, c’est-à-dire la majorité absolue.

Une marge de manœuvre diminuée

Si c’est le cas, cette majorité absolue ne sera pas écrasante. Les principaux partenaires d’Emmanuel Macron, François Bayrou et Edouard Philippe, verront leur poids politique mécaniquement renforcé. Et il sera impossible de faire adopter des lois sans eux. La marge de manœuvre d’Emmanuel Macron sera donc diminuée en comparaison avec le précédent quinquennat.

Et, sans majorité absolue, c’est-à-dire dans le cas d’une majorité relative, non seulement Bayrou et Philippe deviendront indispensables au président, qui sera moins libre de ses mouvements. Mais, en plus, Emmanuel Macron n’aura d’autre choix que de tendre la main à d’autres partis concurrents pour tenter d’avoir une majorité. Cette ouverture est presque impossible en direction de la Nupes. C’est donc vers les Républicains, qui pourraient obtenir entre 40 et 60 députés, qu’Emmanuel Macron essaiera de se tourner. En quelque sorte un gouvernement de coalitions à l'allemande...

S’ouvre désormais un ère avec un parlement plus fort, des alliances de circonstances et un pays plus difficile à gouverner.

Dans le cas d'une majorité relative

Pour le cas où la coalition de la majorité présidentielle ne l’emporte pas largement, ou pire, si elle est défaite au second tour des élections législatives, les conséquences seraient multiples pour Emmanuel Macron.

Deux scenarios seront alors envisageables.

Si «Ensemble !» arrive en tête, mais sans atteindre les 289 sièges, Emmanuel Macron disposera d’une majorité relative à l’Assemblée nationale. Le scénario serait compliqué pour le président de la République qui aurait alors deux options devant lui. La première consisterait à jouer le jeu des alliances et chercher le soutien d’autres formations politiques, afin de disposer d’une majorité absolue pour voter les textes de loi. Certains membres du gouvernement estiment notamment qu’il existe une réserve de voix disponible du côté de la droite.

La seconde option serait de gouverner «en minorité» tout en conservant le Premier ministre de son choix, qui resterait sans doute Elisabeth Borne si elle s’impose dans sa circonscription du Calvados. Emmanuel Macron pourrait choisir de gouverner «en force» en ayant recours au controversé article 49-3 qui permet au gouvernement d’adopter un texte sans le soumettre au vote de l’Assemblée. Le gouvernement s’exposerait néanmoins à une éventuelle motion de censure, qui pourrait le faire tomber à condition de réunir une majorité de députés pour la voter.

Dans le cas d'une cohabitation

Le second scénario pour Emmanuel Macron jugé comme «catastrophique» par l’un de ses soutiens, serait la défaite au second tour des législatives pour sa coalition. Cela entraînerait une cohabitation avec la nomination (traditionnelle mais non-obligatoire) d’un nouveau Premier ministre qui serait naturellement le chef de l’opposition, Jean-Luc Mélenchon.

Ce scénario, le moins favorable pour le président la République, le priverait de la quasi-totalité de ses pouvoirs. Emmanuel Macron conserverait néanmoins la possibilité de dissoudre l’Assemblée nationale et de convoquer de nouvelles élections pour tenter de récupérer sa majorité. Une tactique risquée qui s’est avérée perdante pour Jacques Chirac en 1997, sanctionné par les électeurs et contraint de cohabiter avec Lionel Jospin pendant les cinq dernières années de son septennat.

Selon les projections d’OpinionWay, Emmanuel Macron devrait obtenir entre 260 et 300 députés, ce qui lui laisse environ une chance sur deux d’obtenir une majorité absolue. ..De son côté, Jean-Luc Mélenchon devrait pouvoir obtenir entre 170 et 200 sièges tout en sachant que les candidats de la Nupes disposent de peu de réserves de voix pour le second.

Des projections qui seront à confirmer ce dimanche 19 juin à l’occasion du second tour des législatives, qui pourrait marquer un tournant dans la politique d’Emmanuel Macron.




Jaimie Potts pour DayNewsWorld

LEGISLATIVES TROIS STRATEGIES INEGALES

POUR UN RESULTAT INCERTAIN

Alors que les incertitudes sur l’issue du scrutin législatif des 12 et 19 juin n’ont jamais été aussi nombreuses et que l’obtention d’une majorité de députés soutenant le nouveau président élu, Emmanuel Macron, apparaît aujourd’hui incertaine, il semble instructif de revenir sur les stratégies mises en place par les trois principales forces politiques issues du scrutin présidentiel. D'une part pour mieux comprendre et analyser la situation actuelle alors que l’abstention s’annonce historiquement élevée pour des élections législatives. De l'autre car les stratégies mises en place, qui se sont révélées très différentes les unes des autres, devraient avoir un impact majeur sur l’issue du scrutin.

La question de la temporalité

Quelques minutes après l’élection d’Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon lançait la bataille des législatives en insistant sur l’idée que celles-ci constituaient le 3ᵉ tour de l’élection présidentielle. Il se posait ainsi en premier opposant, sans laisser le temps à Emmanuel Macron et à Marine Le Pen de se réjouir ou de digérer leurs résultats du deuxième tour de l’élection présidentielle.

Les semaines qui ont suivi l’élection d’Emmanuel Macron ont été dominées, dans les médias et dans l’opinion publique, par les négociations entre les partis de gauche et par la mise en place de la Nouvelle union populaire économique et sociale (Nupes) alors que le Rassemblement national rejettait les avances de Reconquête ! et que Marine Le Pen décidait de partir en vacances.

Emmanuel Macron a semblé ouvertement accepter de laisser la main en arguant d’une nécessaire respiration démocratique post-élection présidentielle.

L’idée était sans doute aussi de laisser passer l’engouement médiatique provoqué par cette nouvelle union de la gauche. Et de reprendre l’initiative lors de la nomination de sa ou de son premier ministre alors que le délai entre élection présidentielle et élections législatives est cette année plus long de deux semaines et qu’une réélection provoque généralement moins d’enthousiasme qu’une première accession au pouvoir.

Des positionnements très différents

La réélection d’Emmanuel Macron au poste de président l’a, de son propre aveu, positionné comme le président de tous les Français et a inévitablement limité son rôle et son action de chef de clan.

Alors que le discours de Jean-Luc Mélenchon au soir du 1er tour de l’élection présidentielle semblait marquer l’annonce d’un passage de témoin et d’une mise en retrait, on assiste au contraire à une stratégie de forte mise en avant du leader de La France Insoumise (LFI).

Si celle-ci a empêché certaines personnalités de gauche de rejoindre ce mouvement d’union (Carole Delgas, José Bové, Yannick Jadot…), cette personnalisation vise sans doute à mobiliser, lors des élections législatives, des électeurs avant tout séduits par la personnalité et le leadership du chef insoumis lors de l’élection présidentielle.

En revendiquant le poste de premier ministre si la Nupes venait à obtenir la majorité aux élections législatives, Jean-Luc Mélenchon s’est positionné au niveau national. De ce point de vue, sa décision, critiquée par ses adversaires, de ne pas se représenter aux élections législatives lui a finalement permis d’assumer un positionnement au-dessus des partis, qu’une campagne locale de terrain aurait sans doute rendu plus compliquée.

En se présentant aux élections législatives, Marine Le Pen a choisi de son côté une stratégie très différente. Bien que finaliste de l’élection présidentielle, sa candidature la positionne à un niveau plus local et légitime l’idée, qu’elle a elle-même défendue, qu’Emmanuel Macron va forcément obtenir la majorité pour gouverner pendant cinq ans.

Stratégies et dynamiques d’alliances

Les différentes stratégies d’alliance expliquent sans doute aussi les incertitudes actuelles. Si la mise en place d’Ensemble a donné lieu à quelques frictions et à quelques inquiétudes de certains de ses membres, elle n’a fait qu’officialiser et organiser, dans l’optique d’une future mandature, des soutiens qui étaient déjà parties prenantes de la candidature d’Emmanuel Macron lors de l’élection présidentielle.

Malgré les critiques et les dissidences, la création de la Nupes a elle donné lieu à une véritable alliance de coopétition, en rassemblant des forces qui s’étaient au contraire opposées et qui se faisaient concurrence. Elle peut donc revendiquer une démarche nouvelle de rassemblement en comparaison avec les dernières élections présidentielles et faire référence aux succès électoraux rencontrés par les unions de la gauche qui l’ont précédée (Front populaire, Programme commun, Gauche plurielle).

En refusant de s’allier avec Reconquête ! le Rassemblement national de Marine Le Pen a pris le contre-pied de la stratégie d’union de LFI et n’a pas réussi à créer, si l’on se fie aux sondages et en dehors d’importants bastions au nord, la dynamique que sa qualification au second tour de l’élection présidentielle aurait pu engendrer dans l’optique des élections législatives.

Stratégies et dynamiques d’alliances

En réalité, les différents sondages dédiés aux élections législatives n’ont pas montré d’évolution notable en matière d’intentions de vote au niveau national depuis que la situation des forces en présence a été officialisée.

Ensemble et la Nupes sont annoncés aux coude à coude autour de 27/28 % au premier tour, quand le Rassemblement national se situe entre 19 % et 21 % et Reconquête ! entre 5 % et 6 %.

Mais les projections en matière de nombre de députés issus du second tour ont par contre évolué et semble montrer une dynamique en faveur de la Nupes alors qu’Ensemble était annoncé largement majoritaire il y a encore quelques semaines. Le projet d’union de la gauche porté par Jean-Luc Mélenchon semble séduire une partie de l’électorat de gauche marquée par les divisions et la nouvelle absence, après 2017, de l’un de ses représentants au second tour de l’élection présidentielle.

Mais au-delà de cette mobilisation, ce sont surtout le choix d’Elisabeth Borne et la constitution du nouveau gouvernement qui interrogent d’un point de vue stratégique.

Le choix crucial du premier ministre et du gouvernement

En 2017, Emmanuel Macron avait choisi de nommer comme premier ministre, Edouard Philippe, un homme politique certes peu connu du grand public mais aguerri aux joutes électorales, pour mener la bataille des législatives. Et son second choix, lors du remaniement en 2020, s’était porté sur un profil de haut fonctionnaire et de technocrate, simplement élu local, avec Jean Castex. Cette décision semblait accréditer l’idée qu’il était nécessaire de nommer un profil politique en début de quinquennat afin de pouvoir s’appuyer sur une personnalité habituée à la dureté d’une campagne électorale nationale.

En choisissant de nommer Elisabeth Borne, dont le CV est plus proche de celui de Jean Castex que d’Edouard Philippe, Emmanuel Macron a procédé autrement et a pris le risque de laisser le champ libre à la stratégie d’omniprésence médiatique de Jean-Luc Mélenchon et de la Nupes.

Elisabeth Borne et le candidat Renaissance de la 3ᵉ circonscription des Côtes-d’Armor Olivier Allier sur un marché de Lamballe dans le cadre de la campagne électorale pour le scrutin législatif.

La nomination du nouveau gouvernement devait permettre de mettre en avant les priorités du nouveau quinquennat (écologie, pouvoir d’achat…) et de reprendre la main d’un point de vue médiatique. Mais le choix d’Elisabeth Borne et la confirmation de plusieurs poids lourds à des postes clefs n’ont pas permis, malgré quelques coups d’éclat notables rapidement ternis par les polémiques (Pap Ndiaye à l’Éducation Nationale ou Damien Abad aux Solidarités), d’enclencher une dynamique nouvelle.

Les récents déplacements d’Emmanuel Macron témoignent certainement d’une volonté de recentrer les élections législatives autour de son projet et de sa personne pour réussir à l’emporter. Cette implication sera-t-elle suffisante pour obtenir la majorité et éviter une cohabitation ?

Si le mode de scrutin majoritaire uninominal à deux tours des élections législatives rend la projection difficile et devrait théoriquement favoriser les candidats placés au centre de l’échiquier politique, elle semble néanmoins accréditer l’idée que les élections législatives sont bien devenues le 3ᵉ tour de l’élection présidentielle française.


Article d' Olivier Guyottot, enseignant-chercheur en stratégie et en sciences politiques, INSEEC Grande École, publié dans TheConversation



Simon Freeman pour DayNewsWorld

LEGISLATIVES EN FRANCE

VERS UN DUEL ENTRE ENSEMBLE ! DE MACRON

ET LA NUPES DE MELANCHON ?

Les 12 et 19 juin 2O22, les Français éliront leurs 577 députés. « Troisième tour » de la présidentielle attendu par les oppositions, il sera déterminant pour l'ensemble des forces politiques. Depuis l’inversion du calendrier électoral en 2001, jamais un président élu n’a perdu les législatives. Mais à l’approche du premier tour, les macronistes et la Nupes de Mélenchon sont au coude à coude

D'après le dernier sondage Elabe pour L'Express et BFMTV, en partenariat avec SFR, LR ne récolterait que 12,5 % des voix au niveau national, contre 25 % et 24,5 % pour l'alliance des partis de gauche et la confédération rassemblant LREM, le MoDem et Horizons. S'oriente-t-on vers un coude-à-coude entre entre les macronistes et le chef de file des Insoumis reléguant dans l’ombre les autres formations, y compris le Rassemblement national ?

Les LR résisteront-ils ?

Après la bérézina des députés PS en 2017, va-t-on assister à la Saint-Barthélemy des députés LR sortants , s'interroge une journaliste.

Les Républicains « devraient en effet être les grand perdants » de ces élections législatives. Le parti a choisi l'indépendance : une ligne périlleuse au regard des 4,8 % obtenus par Valérie Pécresse. Quelques-uns des 101 élus sortants ont rallié le chef de l'État et une quinzaine de candidats bénéficieront d'un traitement particulier en n'ayant pas à affronter de représentant de la majorité. Les autres misent sur leur ancrage territorial. « Une partie des sortants ont été élus dans des circonscriptions semi-rurales et l'ont emporté en 2017 face à la macronie triomphante, il n'y a donc pas de raison d'être pessimiste », indique le député européen Brice Hortefeux. LR ne donnera en tout cas pas de consigne de vote au soir du premier tour des législatives si ses candidats ne sont pas qualifiés, dans le cas d'un duel entre LREM et Nupes, a assuré mardi 7 juin le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau.

Un mode de scrutin défavorable pour le Rassemblement national

Marine Le Pen, quant à elle, elle a jeté en quelque sorte l'éponge malgré sa seconde position au premier tour et ses 13,2 millions de voix du 24 avril, ne réapparaissant que ces derniers jours. C'est que les ambitions du RN, qui a refusé de s'allier à Reconquête, le parti d'Éric Zemmour (finalement candidat à Saint-Tropez), se révèlent raisonnables dans la mesure où le mode de scrutin lui est très défavorable. Autoproclamée « candidate de la vérité », Marine Le Pen répète d'ailleurs que la logique des institutions veut que le président de la République obtienne une majorité. Alors qu'elle a obtenu 41,4 % des voix au second tour et plus de 55 % dans 87 circonscriptions, elle s'est fixé comme objectif d'obtenir au moins quinze élus, ce qui permettrait à son parti de constituer un groupe à l'Assemblée.

En effet depuis l'instauration du quinquennat en 2002 et l'inversion du calendrier électoral - l'élection présidentielle se tient juste avant les élections législatives et non l'inverse, afin de donner au président de la République une majorité cohérente à l'Assemblée nationale - le vainqueur de la course à l'Elysée a pour le moment systématiquement obtenu une majorité pour mener à bien son programme. De quoi faire des législatives une élection ratifiant le résultat de la présidentielle.

Ainsi, en 2002, dans la foulée de sa réélection face à Jean-Marie Le Pen, Jacques Chirac a retrouvé une majorité à l’Assemblée nationale. En 2007, Nicolas Sarkozy, élu face à Ségolène Royal, a, lui aussi, gagné les législatives. En 2012, la victoire de François Hollande s’est doublée d’une vague rose au Palais Bourbon. Quant à Emmanuel Macron en 2017, il a remporté les législatives avec 308 députés élus.

Mais cette mécanique serait-elle sur le point de s’enrayer pour la première fois? C’est ce que veut croire Jean-Luc Mélenchon , faisant habilement de ce rendez-vous le «troisième tour» de la présidentielle lui qui se voit désormais Premier ministre. Dès lors, que disent les sondages? Sur ce point, les sondages donnent la majorité présidentielle et la Nupes au coude à coude. Vendredi dernier, l’institut Cluster 17 plaçait la Nupes en tête (31%) devant Ensemble! (27%), le RN (19%) et LR (10%).Mais Selon une enquête de l’Ifop du 31mai, c’est Ensemble! qui arriverait en tête avec 27% devant la Nupes (25%) et le RN (21%). Selon ce sondage, qui confirme la tendance de celui publié hier par l’Institut Harris (26 % et 24 %), les marcheurs et leurs alliés obtiendraient ainsi entre 275 et 310 sièges, contre 170 à 205 pour la Nupes et 20 à 50 pour le RN. La majorité absolue étant fixée à 289 sièges, Emmanuel Macron pourrait donc ne pas l’avoir.

Vers un duel entre la Nupes de Mélanchon et Ensemble ! de Macron

Dans cette dernière ligne droite, les sondages confirment ce duel entre les macronistes réunis sous la bannière Ensemble! et Jean-Luc Mélenchon, désormais à la tête de la Nupes, la Nouvelle alliance populaire écologiste et sociale qui regroupe LFI, EELV, le PS et le PC.

Car il faut désormais compter avec cette union purement «électoraliste» qu'est la Nupes.

Les députés de la Nupes (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) pourrait bien se retrouver majoritaires dans l'hémicycle. L'ex-socialiste, qui ne se représente pas, a d'ores et déjà réussi un exploit en réconciliant (plus ou moins) quatre formations politiques : LFI, EELV, PC 4 et PS. « Nous sommes en train d'écrire une histoire politique de la France », a-t-il assuré. Sorti en tête le 10 avril dans 106 circonscriptions et majoritaire dans 43, il estime qu'il s'agit d'« une bonne base de départ ». Les projections donnent ses candidats présents au second tour dans plus de 300 circonscriptions. « Le fait que la gauche se soit unie et qu'elle puisse ainsi prétendre à avoir beaucoup d'élus, voire pourquoi pas, une majorité relative ou absolue à l'Assemblée nationale, est plutôt un facteur de mobilisation voire de surmobilisation de son électorat », relève Jean-Yves Dormagen, professeur de Science politique à l'Université de Montpellier et spécialiste de la question de l'abstention.

Quelle majorité pour Emmanuel Macron ?

En 2017, le chef de l'État avait réussi à se constituer une solide majorité avec 350 élus dont 308 LREM. Il souhaite réitérer l'exploit. Dans l'histoire de la Ve République, les présidents n'ont-il pas toujours gagné les législatives organisées dans la foulée de leur élection ? Après d'interminables négociations, un accord a également été trouvé entre les partenaires qui partiront sous la bannière Ensemble. Le parti majoritaire s'est réservé 400 circonscriptions et en a accordé une centaine à ses alliés du MoDem et 58 à Horizons, le parti d'Édouard Philippe. Alors que plus d'un tiers des candidats de 2017 étaient issus de la société civile et ne disposaient d'aucun mandat, les 505 candidats déjà investis sont de plus pour la plupart rodés, notamment du fait que plus de 90 % des députés sortants ont été reconduits.

Mais face aux sondages et à la campagne offensive de Mélenchon , Emmanuel Macron bat à nouveau le terrain. Après avoir agité le chiffon brun pendant la présidentielle, le chef de l'État agite le chiffon rouge, multipliant les attaques contre Jean-Luc Mélenchon, désigné comme l'adversaire numéro un.  Après deux déplacements la semaine dernière, à Cherbourg sur la santé, puis à Marseille sur l’éducation, il est ce jeudi 9 juin 2022 , demain, dans le Tarn, à Gaillac, pour évoquer la sécurité du quotidien. Une visite qui intervient alors que les forces de l’ordre sont de nouveau montrées honteusement du doigt et dans la ligne de mire de… la Nupes. Samedi, à Paris, la passagère d’un véhicule dont le conducteur en semi-liberté, sans permis et sous l'effet de stupéfiants, a refusé d'obtempérer à un contrôle, a été tuée par les tirs des policiers .« Je ne vois pas comment ce puzzle de circonstances qu'est la Nupes peut l'emporter », estime Richard Ferrand, le patron de l'Assemblée nationale, confiant.

L' arbitre du scrutin : la forte abstention attendue

Après avoir atteint un record en 2017, c'est l'abstention en fait qui sera à nouveau l'arbitre du scrutin, les 12 et 19 juin. En effet pour se maintenir au second tour, les candidats devront réaliser au moins 12,5% des inscrits. Ce qui, dans la perspective d’une forte abstention, rend les projections particulièrement difficiles. Selon la dernière enquête d'Ipsos Sopra-Steria pour le Cevipof, la Fondation Jean Jaurès et Le Monde publiée ce mercredi 8 juin, l'abstention pourrait en effet atteindre dimanche entre 52% et 56%, avec un point moyen à 54%.

Une abstention élevée qui ne sera pas sans conséquence sur le scrutin puisqu'elle éliminera pratiquement toute possibilité de triangulaire et imposera donc probablement des duels dans toutes les circonscriptions... En 2017, déjà, il n'y avait eu qu'une seule triangulaire, contre 34 en 2012.« Avec cette situation, on aura uniquement des duels au second tour », parie également Gérard Grunberg, directeur de recherche émérite au CNRS et directeur du site Telos.

Une faible participation, en favorisant les duels, pourrait avantager la majorité sortante regroupée sous la bannière Ensemble !, davantage susceptible de bénéficier du « vote utile », c'est-à-dire des votes des électeurs souhaitant faire barrage à un autre candidat. « On peut estimer que le candidat de la majorité arrivera dans les deux premiers, sauf quelques exceptions », prédit Jean Petaux, évoquant la mobilisation attendue « assez forte » de l'électorat d'Emmanuel. De plus le programme économique de la Nupes étant radical -Retraite à 60 ans, augmentation du smic à 1 400 euros, blocage des prix des biens de première nécessité et formule à l'emporte-pièce comme « la police tue » , certains pourraient pencher vers les macronistes.

Quoi qu'il en soit rien n'est  joué dans ce duel entre la Nupes et Ensemble...




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

DE GRAVES DYSFONCTIONNEMENTS AU STADE DE FRANCE OU LE DENI DU GOUVERNEMENT MACRON

Comment expliquer la soirée cauchemardesque du stade Saint- Denis samedi 28 mai 2022 ? 

La faute aux supporters britanniques et aux faux billets a maintenu le ministre de l’Intérieur Gérard Darmanin, devant la commission d'audition du Sénat. Dans un rapport au ministre de l'Intérieur, Didier Lallement aboie dans le même sens que son maître  annonçant saisir le procureur de la République pour « fraude massive aux faux billets ». 

Selon lui, entre « 30 000 et 40 000 personnes » se sont présentées au Stade de France sans billet ou avec de faux billets, alors que l'enceinte ne peut accueillir que 80 000 personnes. La préfecture de police de Paris assure que les tentatives d'intrusion ou d'utilisation de faux billets étaient « globalement » le fait de « supporters anglais ».

C 'est le tollé et l'indignation de l'autre côté de la Manche. « Stade de Farce », titre en français le journal britannique The Sun , qui ne décolère pas. Des officiers de police, présents comme observateurs britanniques, étaient les premiers à s'étonner de cette communication de la part des autorités françaises. « L'immense majorité des supporters anglais se sont comportés d'une manière exemplaire, arrivant tôt aux tourniquets et faisant la queue ». Le président du club de Liverpool, Tom Werner, a écrit à la ministre des Sports : « Vos commentaires sont irresponsables, non professionnels et totalement irrespectueux. […] Ces fans étaient traités comme du bétail […] et agressés par des gangs. ». 

Le club de Liverpool a immédiatement réclamé l’ouverture d’une enquête « pour déterminer les causes de ces problèmes inacceptables ». Dimanche, la secrétaire d’État britannique aux Sports, Nadine Dorries, a demandé « à l’UEFA de lancer une enquête officielle pour savoir ce qui s’est mal passé et pourquoi, en coopération avec le personnel du stade, la police française, la Fédération française de football, la police du Merseyside [la région de Liverpool] et le Liverpool FC ». Des excuses sont demandées. Alors que s'est-il réellement passé ?

Des faux billets ? « Il y avait des faux billets et des fausses accréditations, on en a vu, mais de manière très marginale », décrit Pierre Barthélemy, avocat de plusieurs groupes de supporters français, présent à Saint-Denis dans le Parisien. Ronan Evain, directeur général de l'association Football Supporters Europe, ajoute sur France Inter que les fraudeurs étaient « majoritairement des jeunes Parisiens qui sont venus tenter leur chance au tour du Stade de France »

Contrairement à ce qu’a avancé le ministre de l’Intérieur, les supporters anglais aux abords du stade n’étaient pas des hooligans anglo-saxons porteurs de faux billets. Nulle volonté de casser ou de provoquer des affrontements chez les fans anglais venus au stade de France, contrairement aux actions habituelles des hooligans.

Mais c'est une horde de jeunes délinquants des quartiers qui a été en grande partie responsables de la pagaille qui s’est créée au Stade de France. On évoque le nombre de 300 à 400 jeunes qui ont pillé des effets personnels et des billets pour le match. Ces jeunes ont également commis des violences physiques envers les supporters présents pour rentrer dans le stade. «On a des voyous sans-papiers et des voyous de cité qui sont venus opportunément détrousser majoritairement des spectateurs espagnols et anglais en leur volant des effets personnels, téléphones portables et portefeuilles et il y a eu beaucoup de vols dans des véhicules stationnés aux alentours du Stade de France», a rapporté Matthieu Valet, porte-parole du syndicat indépendant des commissaires de police à CNEWS.

Par ailleurs, Jérôme Jimenez, porte-parole Ile-de-France UNSA Police, a indiqué la présence majoritaire de «personnes connues des services de police» et beaucoup de «mineurs». Au total, 105 interpellations et 48 gardes à vue ont été opérées à la suite des incidents.2 Britanniques seulement parmi eux !! Motifs de leur interpellation : vol avec arme, vol avec violences, recel, violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique, violences en réunion, dégradations, tentative d'intrusion dans le stade, vol à la roulotte.

 Les jeunes émeutiers venus pour provoquer, semer le trouble, pour voler, confirment ainsi la « théorie des opportunités ». N’y a-t-il pas fréquemment aux abords des grands événements sportifs des pickpockets et des vols ?

De plus la Seine-Saint-Denis, département, dont de nombreuses villes font partie du dispositif « quartier de reconquête républicaine », présente les taux de criminalité les plus élevés de France, avec près de 145 000 crimes et délits enregistrés en 2017 alors comment s'étonner de cette délinquance ?

À quelques jours des élections législatives, la déclaration du ministre semble donc avant tout très politique. Pas une seule autorité française ne s'avère capable d'assumer l'organisation désastreuse et pas une voix officielle pour blâmer les délinquants que la Seine-Saint-Denis de peur de déplaire à certains...mais au prix d'un mensonge éhonté qui ne fait que décrédibiliser la parole politique.

Mais une meilleure organisation aurait-elle permis d'éviter ce « carnage » ? 

Oui sans aucun doute. Le stade de France, c’est un presque la moitié de la population de la ville de Rennes ou du XIXe arrondissement parisien. C’est une ville et ses habitants qui doivent s’installer en moins d’une heure dans le stade après avoir été partiellement fouillés, palpés, filtrés, répartis.

La première erreur réside déjà dans le fait d'avoir accepter des billets en papier, en partie du moins. C’est déjà accepter que la fraude puisse s’organiser tant les imprimantes et logiciels sont aujourd’hui capables de reproduire et créer n’importe quoi. Ceci n’a pu que retarder l’entrée et créer des situations ubuesques dans lesquelles bousculades, impatiences, vociférations et provocations ont pris forme avant d’être réprimées.

A cela s'ajoute à n’en point douter des choix d’intervention tout à fait contestables, au regard des publics qui s’agglutinaient et s’impatientaient. Nul hooligan, mais des supporters, énervés certes de ne pouvoir entrer dans le stade, mais aussi des femmes, des familles, des gens de tous âges. À ces facteurs viennent s’ajouter les grèves de transports non anticipées par les organisateurs et le gouvernement qui auraient pu prévoir des moyens de substitution.

Ces incidents, à condition d’en reconnaître chacun sa responsabilité, constituent un avertissement de ce qui doit être pensé, réfléchi et mis en œuvre dans un an (Coupe du Monde de rugby) ou deux ans (JO 2024).




Alize Marion pour DayNewsWorld

LE GOUVERNEMENT BORNE OU L'APPEL DU PIED

 A LA GAUCHE MELANCHONNISTE

C’est un gouvernement marqué par la continuité, mais plus cyniquement marqué à gauche, qu’a annoncé, hier après-midi, Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Élysée. Si le premier gouvernement d’Élisabeth Borne accueille 13 nouvelles recrues sur les 27 ministres, ministres délégués et secrétaires d’État nommés hier, la très grande majorité des postes clés a en effet été confié e à des piliers du dernier quinquennat.

Certes, les nominations au Quai d’Orsay de Catherine Colonna et à la Culture de Rima Abdul Malak, pourrait constituer une nouveauté mais en fait elles n'ont rien d’extraordinaire : la première, diplomate chevronnée, a déjà été deux fois ministre sous Jacques Chirac et la seconde était jusque-là la conseillère culture d’Emmanuel Macron.

De plus la très grande majorité des postes les plus importants ont été confiés à des ministres déjà en place ou à des politiques expérimentés. En effet, pour mener à bien la planification écologique, la locataire de Matignon s’est entourée de deux visages connus du gouvernement Castex. Amélie de Montchalin – ex-Fonction publique – qui sera en charge de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et Agnès Pannier-Runacher (ex-Industrie) qui pilotera la Transition énergétique.

Quant aux autres ministères régaliens, excepté les Affaires étrangères donc, là encore, Élisabeth Borne a fait confiance aux «anciens» du dernier quinquennat. Ainsi, Bruno Le Maire a été reconduit à la tête de Bercy en tant que ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. Celui qui a mis en place «le quoi qu’il en coûte» au plus fort de la pandémie, puis le plan de relance et qui avait l’appui des patrons et le soutien de Bruxelles confirme son rôle clé dans la macronie. Il est désormais le numéro 2 du gouvernement. En numéro3, un autre incontournable du dernier quinquennat l’ancien sarkozyste Gérald Darmanin reste en effet à l’Intérieur. Damien Abad, l’ex-patron des députés LR à l’Assemblée, constitue la dernière prise de guerre. Le député de l’Ain hérite du ministère des Solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées. Pourtant donné partant, Éric Dupond-Moretti conserve lui aussi ses fonctions à la Justice, malgré sa mise en examen. Enfin, Sébastien Lecornu, l’ex-ministre des Outre-mer, a été promu aux Armées, à la place de Florence Parly.

Par ailleurs, Olivier Véran laisse, lui, la Santé à Brigitte Bourguignon (ex-secrétaire d’État en charge de l’autonomie) et prend le ministère des Relations avec le Parlement. Quant à Gabriel Attal, il a été nommé aux Comptes publics. Et c’est Olivia Grégoire, (ex-secrétaire d’État à l’Économie sociale et solidaire), qui le remplace comme porte-parole du gouvernement. Proche d’Emmanuel Macron, Clément Beaune reste à l’Europe.

Vers la gauche de Mélanchon

Ce nouveau gouvernement doit aussi se lire à travers ses équilibres politiques.

Élisabeth Borne, par son parcours, doit marquer une inflexion à gauche. Le Modem Marc Fesneau, l’ex-ministre des Relations avec le Parlement, passe à l’Agriculture. Olivier Dussopt, le patron de Territoires de progrès, l’aile gauche de la Macronie, est nommé ministre du Travail. Il était auparavant en charge du Budget. Quant à Franck Riester, le président d’Agir, il reste au Commerce extérieur. Christophe Béchu, le maire d’Angers et numéro2 d’Horizons – le parti d’Édouard Philippe –, a été nommé ministre délégué en charge des collectivités territoriales.

Des places reviennent également à des marcheurs du premier jour. Le patron du parti Stanislas Guerini a été nommé ministre de la Transformation et de la fonction publiques, la présidente de la Commission des Lois à l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, est promue aux Outre-mers. Amélie Oudéa-Castera, l’ancienne patronne de la Fédération de tennis, accède, elle, au ministère des Sports.

Le plus grand tournant à gauche s'incarne du côté de l’Education Nationale dans le remplacement de Jean-Michel Blanquer, tenant d’une ligne laïque stricte, par l’historien Pap Ndiaye, « « à qui l’on reproche d’appartenir à la pensée «  décoloniale », et d’avoir déclaré il y a quelques années dans une interview au Monde, qu’« il existe bien un racisme structurel en France ».

Pour la droite, cette nomination est avant tout un signal à une frange de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon… », analyse Anita Hausser, journaliste, dans son éditorial Cynisme électoral et déconstruction au gouvernement à Atlantico.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

ELISABETH BORNE PREMIERE MINISTRE

UN CHOIX DE LA RAISON

La nomination d'Elisabeth Borne, au poste de Première ministre n'a pas généré, ce mardi 17 mai, d'enthousiasme dans la presse française, qui salue cependant le choix d'une femme à Matignon.Pour le journal ibérique El Pais, l'ancienne ministre de l'Ecologie est perçue davantage comme un choix pragmatique, « qui remplit presque) toutes les conditions pour être Première ministre de la France. » « C’est le choix de la compétence au service de la France, d’une femme de conviction, d’action et de réalisation » a sobrement annoncé l’Elysée dans son communiqué, lundi après-midi.

Le chef de l'Etat voulait en effet un profil « attaché à la question sociale, à la question environnementale et à la question productive ». Il souhaitait également confier les rênes du gouvernement à une femme, trente ans après Edith Cresson, seule femme à avoir occupé le poste en France jusque-là. Ministre depuis 2017 des gouvernements Philippe et Castex, cette « techno » était citée depuis plusieurs semaines pour entrer à Matignon. Femme, de gauche et ayant la fibre écologiste, l'ancienne patronne de la RATP, âgée de 61 ans, cochait beaucoup de cases voulues par Emmanuel Macron

.« Je pense que c’est un très bon choix, parce que c’est une personne remarquable, pas parce que c’est une femme », a immédiatement réagi sa lointaine prédécesseuse sur BFM. « Elle est suffisamment compétente et expérimentée, et en plus, elle est courageuse, ce qui est une vertu tout à fait nécessaire dans cette fonction ».

Ancienne élève de l'Ecole polytechnique (promotion 1981), ingénieure diplômée de l'Ecole nationale des ponts et chaussées, Elisabeth Borne n'est pas passée par l'ENA, parcours classique des grands serviteurs de l'Etat.Elle a débuté sa carrière en 1987 au ministère de l'Equipement, avant de rejoindre divers cabinets ministériels et de se voir nommer préfète de la Vienne et de la région Poitou-Charentes en février 2013 – elle est la première femme à occuper ce poste. Son parcours dans la haute fonction publique lui vaut cette image de « bonne technicienne », mêlant la discrétion et la fidélité envers le président

Si Elisabeth Borne a fait ses armes dans les arcanes ministériels, la polytechnicienne se frotte aussi au monde de l'entreprise. En 2002, elle est directrice de la stratégie de la SNCF avant de rejoindre la société Eiffage en 2007. Mais elle est surtout connue pour son passage à la RATP, qu'elle dirige entre 2015 et 2017.

Elle a conduit deux grandes réformes du quinquennat

Elisabeth Borne arrive au gouvernement dès mai 2017 en tant que ministre chargée des Transports sous la houlette de Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire. Elle impressionne à ce poste en conduisant l'un des premiers chantiers du quinquennat, l'épineuse réforme de la SNCF.

Avec l'arrivée de Jean Castex à la tête du gouvernement, elle change de portefeuille pour celui du ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion. Elle est notamment chargée de deux grandes réformes majeures, celle des retraites et celle de l'assurance-chômage. Si la première n'aboutit pas, la seconde entre bien en vigueur en décembre 2021.

« Ministre des réformes impossibles rendues possibles », selon le punchline de l'ancien ministre Castaner, la  nouvelle locataire de Matignon va devoir désormais démontrer sa capacité à animer une équipe gouvernementale.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

UNE FEMME PREMIER MINISTRE A MATIGNON ?

Président recherche femme idéale pour nouer relation professionnelle de confiance. En 2017 déjà, Emmanuel Macron avait évoqué son ambition d’installer une cheffe du gouvernement à Matignon. Avant d’y envoyer Édouard Philippe.

Profil requis : fibre écologique, dimension sociale, attachement à la « question productive », expérience politique et sens de l’écoute. Seule certitude, croit savoir son entourage: ce sera une femme. Pour le chef du Modem François Bayrou, allié d'Emmanuel Macron, il faut une personne, homme ou femme, qui ait « du leadership, de l'expérience.

Et il faut une empathie assez grande avec le président de la République » car « quand le président de la République déteste le Premier ministre les choses ne peuvent que tourner mal », a-t-il souligné dimanche au Grand Jury, citant le cas de François Mitterrand et de son Premier ministre Michel Rocard (1988-1991).

La carte femme semble bien constituer un atout maître pour Macron. Parce que que 74% des Français sont pour, selon un sondage Ifop publié dans le JDD . Parce qu’installer une « Première ministre », pour la première fois depuis Édith Cresson, seule femme dans toute l’histoire de la Ve République à avoir occupé le poste de cheffe du gouvernement, de mai 1991 à avril 1992, constituerait assurément un signal fort.

Et, aussi, parce que le chef de l’État sait qu’il doit corriger l’image qu’a offerte, jusqu’ici, son dispositif politique : celle d’un « boys’ club », ainsi que l’avait bousculé une de ses interlocutrices au cours du débat « Face aux Françaises », organisé début mars par LCI et le magazine Elle.

Le nom de Catherine Vautrin émerge

Après ceux de la ministre du Travail Elisabeth Borne et de l'ex-ministre de la Santé Marisol Touraine, le nom qui revient avec insistance est celui de Catherine Vautrin, ancienne ministre de la Cohésion sociale de Jacques Chirac, qui avait apporté son soutien à Emmanuel Macron avant le 1er tour de la présidentielle. Problème: cette ancienne députée LR, qui avait milité contre le mariage homosexuel en 2012 et 2013, hérisse à gauche.

« C'est une femme de qualité incontestablement » mais « est-ce qu'elle est prête à renier toutes les idées qu'elle a défendues depuis si longtemps », a critiqué l'eurodéputée LR Nadine Morano sur Europe 1.

Pointe aussi le nom de la vice-présidente du Sénat Valérie Létard, estampillée « bébé Borloo » pour avoir débuté en politique à Valenciennes au coté du centriste Jean-Louis Borloo, avant d'être secrétaire d'Etat chargée des technologies vertes dans son ministère de l'Ecologie de 2009 à 2010, au sein du gouvernement Fillon. Elle coche aussi la « case sociale » puisqu'elle a été secrétaire d'Etat à la Solidarité dans le même gouvernement Fillon de 2007 à 2009.

Un casting destiné à confirmer ou non l'orientation qu'entend donner le chef de l'Etat pour ce début de second quinquennat, aussi important que la capacité du futur Premier ministre à piloter l’explosive réforme des retraites, à accompagner la transition écologique et même, avant tout ceci, à conduire la bataille des élections législatives.

 Fin de suspense en fin de journée...




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

ERIC ZEMMOUR CANDIDAT DANS LA BATAILLE DES LEGISLATIVES

Ira ou n'ira pas ? Le suspense est enfin levé. Eric Zemmour a enfin annoncé qu'il sera candidat aux élections législatives dans la 4e circonscription du Var. Il sera ce jeudi soir présent à l'occasion d'un meeting avec des militants à Cogolin dans le Var.

Cela faisait plusieurs semaines que le leader de Reconquête! faisait planer le doute sur sa candidature aux législatives. « Ce sera à Paris ou dans le Var », avait-il dit il y a une dizaine de jours. Et ce sera bien dans le Var, dans la 4e circonscription, la seule où son parti n'avait pas encore dévoilé de candidat.

Eric Zemmour va l'officialiser ce jeudi soir sur le terres de Marc-Etienne Lansade, le maire de Cogolin, ancien du FN, et soutien de la première heure dans le Var de l'ancien journaliste. C'est aussi le fief de la député Renaissance sortante, Sereine Mauborgne, candidate à sa réélection.

Le choix de s'implanter dans le golfe de Saint-Tropez n'est pas anodin, Eric Zemmour, « très attaché à ses racines méditerranéennes » a réalisé ses meilleurs scores à la présidentielle dans le Var. De plus, « c'est une région dans laquelle il vient régulièrement depuis 20 ans » selon son entourage. A Saint-Tropez notamment, où il a dépassé les 22 % mais aussi à Grimaud, Sainte-Maxime et Cogolin.

C'est d'ailleurs à Toulon qu'Eric Zemmour avait commencé la campagne de promotion de son livre avant de se lancer dans la présidentielle.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

LA NUPES OU L'ALLIANCE OPPORTUNISTE

DES GAUCHES POUR LES LEGISLATIVES

En vue des élections législatives en juin, la France insoumise, Europe Écologie les Vert, le Parti Communiste et le Parti socialiste font désormais alliance dans une Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes).Le score national obtenu par le leader de LFI (21,95 %) a fait de son parti la principale force politique à gauche au premier tour de la présidentielle, loin devant les autres candidats figurant de ce côté de l’échiquier politique, à savoir Yannick Jadot (4,63 %), Fabien Roussel (2,28 %) ou encore Anne Hidalgo (1,74 %). Leurs trois partis respectifs ont rejoint la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, aux côtés de La France Insoumise.

Que change l’union de la gauche dans le rapport de force dans les différentes circonscriptions ? Après la France insoumise, Europe Écologie les Vert et le Parti communiste, le Parti socialiste a finalement rejoint ce jeudi 5 mai la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale. Une alliance formée par des partis qui espèrent s’imposer dans les territoires et former, après l’élection, une majorité à l’Assemblée nationale en juin.

Afin de tenter d’analyser la force potentielle de cette union de la gauche dans chaque circonscription, nous nous sommes replongés dans les scores du premier tour de l’élection présidentielle 2022, en additionnant les résultats des candidats des quatre partis de Nupes, territoire par territoire.

Nupes gagne du terrain dans le Sud

Sur la base de ces résultats, l’alliance de la gauche s’impose dans le sud du pays, et récolte une majorité de voix dans la moitié des circonscriptions de la zone.

Pour comparer, lors du premier tour de la présidentielle 2022, le candidat de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête des suffrages dans les circonscriptions de la région Ile-de-France et des territoires d’Outre-mer.

En tête dans presque la moitié des circonscriptions

Au premier tour de la présidentielle, c’est Emmanuel Macron qui arrivait le plus souvent en tête dans les territoires (256 circonscriptions), devant Marine Le Pen (206) et Jean-Luc Mélenchon (104).

Grâce à cette alliance, et si l’on s’en tient strictement aux résultats de l’élection présidentielle, Nupes passe devant les deux candidats du second tour de la présidentielle. L’union arrive en tête dans 260 circonscriptions parmi les 566 de la France métropolitaine et les territoires d’Outre-mer, contre 161 circonscriptions pour Marine Le Pen et 145 pour Emmanuel Macron.

Néanmoins, cela reste un simple aperçu, car de par leur ancrage local historique, le rapport de force des partis sur le terrain est différent. Il faut aussi tenir compte du fait que le mode de scrutin des élections législatives n’est pas comparable à celui de l’élection présidentielle.

Les députés sont élus au suffrage universel direct, au scrutin majoritaire à deux tours et par circonscriptions. Pour être élu au premier tour, un candidat doit obtenir plus de 50 % des suffrages exprimés. Et au second tour, plus de deux candidats peuvent se présenter, contrairement à celui du scrutin présidentiel. Les deux qui sont arrivés en tête, et les candidats suivants, à condition d’avoir obtenu un nombre de voix au moins égal à 12,5 % du nombre des électeurs inscrits.

Toutefois, «on ne peut pas traduire mécaniquement ces suffrages du premier tour de la présidentielle en suffrages législatifs», tempère Olivier Rouquan, politologue, enseignant-chercheur en sciences politiques et chercheur associé au CERSA (Centre d’Études et de Recherches de Sciences Administratives et Politiques). Mais ces projections peuvent tout de même donner un certain éclairage sur le possible poids de cette alliance de la gauche durant les prochaines législatives.

Verdict en juin prochain.


Garett Skyport pour DayNewsWorld

LEGISLATIVES UN ENJEU FINANCIER MAJEUR

POUR LES PARTIS

Derrière l’enjeu politique des élections législatives, qui se tiennent les 12 et 19 juin 2022, se cache un enjeu financier majeur.

Ce sont les résultats de cette élection qui conditionnent en effet les aides publiques dont bénéficiera chaque parti pour les cinq années à venir. Dotations qui représentent une partie des financements nécessaires à la vie des partis.

Or certains, comme Les Républicains ou Europe-Écologie Les Verts sont aujourd’hui « à l’os » après leur débâcle à la présidentielle.

Les règles: deux enveloppes et des conditions

Il existe deux enveloppes de financements publics. Quand vous votez pour un candidat aux législatives, votre voix va permettre au parti du candidat de récolter, pendant cinq ans, 1,64 €, même s’il n’est pas élu. Une condition : son parti doit avoir récolté au moins 1 % des suffrages dans cinquante circonscriptions au premier tour.

Pour toucher le plus de financements possible, les partis ont donc intérêt à présenter un maximum de candidats, même sans espoir de les voir élire. Voilà aussi pourquoi chaque parti se bagarre actuellement pour avoir un maximum de candidats investis.

Depuis 2017, La République en marche touche par exemple 10,1 millions d’euros par an, le Rassemblement national 4,9 millions d’euros.

Attention, des pénalités financières peuvent tomber si les partis n’ont pas respecté le principe de la parité femmes-hommes dans la présentation des candidats aux élections.

C’est ce qui est arrivé aux Républicains, qui ont perdu 1,8 million d’euros sur leur première enveloppe de 3,9 millions d’euros. Ou à La France insoumise, qui a perdu 252 000 € sur 3,8 millions d’euros.

Deuxième enveloppe. Après cette élection, le nombre final de parlementaires, députés et sénateurs, va permettre de débloquer, en plus, 37 400 € par élu et par an. Avec ses 291 parlementaires, LREM a par exemple touché 10,9 millions d’euros, soit un total, sur les deux enveloppes, de plus de 21 millions d’euros par an.

En 2020, le montant total versé aux partis s’est élevé à 66 millions d’euros.

Dans le cadre d’une coalition, chacun voulant sa part du gâteau, les règles du jeu des aides publiques conduisent à de drôles de négociations : un candidat peut par exemple être investi sous le nom d’un parti (pour la première enveloppe), et être rattaché au groupe de son parti d’origine (pour la seconde)…

D’autres financements

Les aides publiques ne sont pas les seules sources de financements. Les partis se financent aussi, notamment, grâce aux dons de personnes, aux cotisations d’adhérents et d’élus. Des sommes conséquentes : au total, 60,1 millions d’euros en 2020.

Les aides publiques ne sont versées qu’aux partis ayant présenté des candidats. Ce qui ne favorise pas l’émergence de nouveaux partis. À moins de s’appuyer sur des dons privés




Jaimie Potts pour DayNewsWorld

LEGISLATIVES

LE MODE DE SCRUTIN  CRITIQUE

Le scrutin uninominal à deux tours et le fort risque d’abstention invisibilisent les petites formations. Il les oblige à nouer des alliances pour augmenter leurs chances.

L’élection des 577 députés à l’Assemblée nationale se fait au scrutin majoritaire uninominal à deux tours. Le vote se fait par circonscription, chacune correspondant à un siège. Le siège est obtenu par le candidat qui décroche le plus de voix. L’objectif est d’obtenir la majorité absolue des sièges, soit 289 députés.

Depuis 2002, les élections législatives suivent les élections présidentielles. Et généralement, les électeurs donnent au président nouvellement élu une majorité à l’Assemblée nationale.

Pour être élu au premier tour, le candidat doit avoir obtenu la majorité absolue (50 % des voix plus une, représentant au moins 25 % des inscrits). Sinon, un second tour est organisé et c’est alors le candidat qui a obtenu le plus de voix (la majorité relative) qui l’emporte. Mais seuls les candidats qui ont obtenu 12,5 % des voix du nombre d’électeurs inscrits peuvent participer au second tour.

Les avantages

Ce mode de scrutin offre le bénéfice de dégager des majorités claires à travers des candidats ayant obtenu une majorité (absolue ou relative) de voix. Quitte à les surreprésenter. ll a généralement la vertu de donner à l’exécutif de solides bases pour gouverner. C’est d’ailleurs pour en finir avec l’instabilité politique de la IVe République que le Général de Gaulle avait rétablie, en 1958, le scrutin majoritaire pour l’élection des députés.

Les inconvénients

Ce scrutin élimine, à l’inverse, les autres candidats, qu’ils aient obtenu 5 % ou 40 % des voix. C’est en cela qu’on lui reproche de pénaliser les plus petites formations, implantées sur le territoire mais bénéficiant d’un nombre insuffisant d’électeurs pour l’emporter. Ces règles du jeu électoral ne permettent donc pas à toutes les sensibilités politiques de se faire entendre.

Il y a cinq ans, le Rassemblement national, peu implanté et sans allié, n’avait obtenu que six députés et deux apparentés malgré ses 13,2 % des voix au premier tour des législatives. L’abstention, qui atteint des records, pèse aussi très lourdement sur le scrutin.

Pour se qualifier au second tour, il faut obtenir 12,5 % des voix du nombre d’inscrits. Mais avec une abstention à 50 %, cela revient à devoir emporter 25 % des suffrages exprimés dès le premier tour. Et avec une abstention à près de 58 % comme en 2017 ? 29 %.

Les conséquences

Le scrutin et le niveau de l’abstention obligent à nouer des alliances dès le premier tour pour augmenter ses chances. C’est ce à quoi s’attellent activement actuellement les différentes formations politiques.

Des réformes avortées

Les plus petits partis réclament de longue date un changement de mode de scrutin aux législatives. Et le débat est réactivé cette année, comme ce fut déjà le cas en 2017.

Emmanuel Macron avait alors promis d’intégrer une dose (15 %) de proportionnelle dans le scrutin législatif, « pour refléter le pluralisme de notre vie politique ». Texte finalement enterré.

L’élection concerne les 577 députés à l’Assemblée nationale.




Jaimie Potts pour DayNewsWorld

COMMENT LE PEN ET MACRON SE PREPARENT

AU DEBAT D'ENTRE-DEUX-TOURS

La même affiche, mais pas de remake. Le second tour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, dimanche prochain, se déroule sous des auspices bien différents. D’abord parce que le rapport des forces se révèle infiniment plus serré qu’en 2017. Certes, le Président compte aujourd’hui, dans les enquêtes d’opinion, une avance qui s’est précisée tout au long de la semaine . Mais cet écart, bien qu’au-dessus de la marge d’erreur, n’est plus suffisant pour lui assurer une réélection sans coup férir.

Cinq ans après le débat spectaculaire du printemps 2017, le président-candidat et la cheffe de file du Rassemblement national fourbissent à nouveau leurs armes. Le débat retour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, mercredi à 21 heures sur TF1 et France 2, n’offrira pas la même physionomie qu’en 2017. À l’époque, la différence de niveau entre les deux finalistes était abyssale.

En cinq ans, l’écart entre les deux finalistes s’est considérablement réduit. La confrontation entre un candidat issu de l’arc républicain et une candidate d’extrême droite se rapproche désormais des scores des traditionnelles oppositions entre droite et gauche, au second tour, sous la Ve République.

Abandonnant la traditionnelle posture de dénonciation morale de l’extrême droite, Macron a assuré cette semaine vouloir livrer un combat « projet contre projet ». Il s’agit, en réalité, d’un autre type de confrontation : rejet contre rejet. Surfant sur les plus hostiles au sortant, dans le sillage des Gilets jaunes et des antivax, et en appelant à tous les déçus du macronisme, Le Pen tente d’organiser un référendum anti-Macron. Jeudi à Avignon (Vaucluse), elle a retourné au chef de l’État le compliment du « barrage », appelant à en ériger un contre sa réélection.

Quant au traditionnel « barrage » contre l’extrême droite, il a du plomb dans l’aile. Certes, hormis Éric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan, presque tous les candidats battus au premier tour ont appelé, au minimum, à ne pas voter pour elle.


Ironie de l’histoire : pour les deux finalistes, la principale réserve de voix se situe chez ceux qui ont opté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour. Alors même que, à leurs yeux, Macron et Le Pen constituent deux repoussoirs… Quelle proportion des 21,95 % de l’Insoumis se reportera sur le Président ?

Pour la première fois, une présidentielle se jouera non sur une adhésion minimale, mais sur un refus.


Sur le fond côté Macron: économie, diplomatie, avec bien sûr les relations entre Marine Le Pen et Vladimir Poutine, état de droit. La dénonciation morale de l’extrême droite ne semble pas à l’ordre du jour. Le Macron nouveau serait celui de l’association, de la concertation, du temps long. C’est du moins ce que promet le candidat de La République en marche s’il est réélu dimanche prochain. Remisé, le président pas encore quadragénaire qui, dès les premiers mois de son mandat, bouleversait le code du travail par ordonnances, supplantait l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) par celui sur la fortune immobilière (IFI), ouvrait la SNCF à la concurrence, le tout au pas de charge. « Conférence des parties prenantes » et « convention transpartisane » peuplent désormais le programme 2022 d’Emmanuel Macron. « J’écoute », « j’entends », répète-t-il en référence à ses déplacements de campagne, cherchant à incarner « cet “avec vous” [qui] est une nouvelle manière de faire », assurait-il encore mercredi sur TF1.  En défense, l’équipe du sortant s’attend à des tirs en rafale contre le « président de l’argent », sur l’« appauvrissement » des Français ou encore sur « la France d’en bas contre celle d’en haut ». D’où un impératif : se montrer empathique.

Dans le camp adverse, Marine Le Pen, mettra en scène sa sérénité . Sur le fond, Le Pen espère ouvrir une brèche sur le sujet de la réforme des retraites, afin de séduire l’électorat de Jean-Luc Mélenchon.La candidate RN « veut faire un gouvernement d’union nationale », dit-elle. Elle est censée montrer que Marine Le Pen est capable de « dépasser » son propre camp et de créer « l’ouverture », comme l’avait fait Nicolas Sarkozy en 2007, lorsqu’il avait fait venir Bernard Kouchner ou Frédéric Mitterrand dans le gouvernement de François Fillon. Marine Le Pen présidente suivra à la lettre la Constitution de la Ve République. Elle nommera dans un premier temps un Premier ministre, qui pourra d’ailleurs changer après les législatives. Charge à lui de présenter un gouvernement, que le Président approuve ou pas. »

Dès l’été, la candidate prévoit de faire voter deux collectifs budgétaires pour supprimer la redevance télé, pour instaurer une part fiscale pleine dès le deuxième enfant, pour rétablir la demipart fiscale pour les veuves et les veufs, et pour créer un impôt sur la fortune financière (IFF) dans le but de remplacer l’impôt sur la fortune immobilière (IFI). L’exonération de l’impôt sur le revenu pour les moins de trente ans et la possibilité pour les entreprises d’augmenter de 10 % les salaires jusqu’à trois fois le smic sans augmentation des charges patronales passeront par un référendum. Son  équipe de campagne sait que l’entre-deux tours ne tourne plus autour de la question du pouvoir d’achat, du prix de l’essence et de la retraite à 65 ans, mais plutôt autour d’une autre : comment entend-elle gouverner, si elle est élue ?

« Je vais diriger le pays en mère de famille », a-t-elle dit en marge d’un déplacement en Eure et Loir, comme l’a rapporté Le Figaro.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

LES ENJEUX DE REPORT DE VOIX

POUR SECOND TOUR DE LA PRESIDENTIELLE

Le résultat du premier tour laisse planer une fausse clarté sur l’issue du second.

Engagés dans une rude bataille pour un second tour à suspense, Emmanuel Macron et Marine Le Pen tentent d'élargir leur base électorale, notamment à gauche, du côté des électeurs très courtisés de l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, fort de ses 21,95 % des voix au premier tour. Quelle dynamique va présider pour les reports de voix au second tour ?

Le système majoritaire poussant à rétrécir le débat autour d’une opposition binaire, Emmanuel Macron l'aborde en se présentant comme le candidat de l’ouverture face à une extrême droite xénophobe et anti-libérale. Le président-candidat semble faire le pari qu’il pourra compter sur le rejet toujours majoritaire de leurs positions xénophobes et que ce clivage entre ouverture et fermeture lui sera donc favorable.

Suivant cette même logique, le peu d’accent placé par Marine Le Pen sur les enjeux d’immigration n’a pas empêché Éric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan d’annoncer qu’ils voteraient pour elle. Leurs électeurs sont nombreux à envisager de faire de même malgré des divergences en matière sociale. Elle peut de surcroît, au vu de l’attitude du numéro 2 de la primaire LR, Éric Ciotti, partisan d’une droite dure, espérer une part des voix recueillies par Valérie Pécresse.

Vers un nouveau Front Républicain ?

Cependant, ce cadrage n’apporte guère de réponses aux demandes de protection sociales exprimées dans les sondages et, sans doute, dans le vote de dimanche.

Le pari pourrait s’avérer risqué si les considérations d’ordre culturelles poussent les électeurs situés à droite vers Marine Le Pen, tandis que les programmes sociaux dissuadent trop d’électeurs de gauche de lui faire barrage.

Et dans le cadre d’une sorte de « tout sauf Macron », elle pourrait bénéficier de certains suffrages de Jean-Luc Mélenchon bien que ce dernier ait appelé à plusieurs reprises dimanche soir à ne « pas donner une seule voix » à l’extrême droite sans pour autant donner une consigne en faveur d’Emmanuel Macron. Selon Manuel Bompard, La France insoumise n'a « rien à négocier » avec Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle. La drague à gauche du président sortant reposerait sur « une logique assez évidente », mais il faudra « davantage que de la communication » pour convaincre les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, selon son ancien directeur de campagne invité sur France Info, qui a appelé le chef de l'État à abandonner sa réforme des retraites.

Une campagne ardue pour Emmanuel Macron

Face à ces deux blocs qu’unit leur commune hostilité au président-candidat, Emmanuel Macron ne dispose pas des mêmes ressources potentielles. Certes, aussi bien Anne Hidalgo que Valérie Pécresse, Yannick Jadot et Fabien Roussel ont fermement et clairement appelé à voter pour lui. Le candidat Macron est sur la posture de celui qui prétend incarner la raison, le combat pour faire barrage aux populismes. Et quand on voit les appels de Yannick Jadot, de Valérie Pécresse, voire de Jean-Luc Mélenchon (toutefois bien plus ambigu), il y a la volonté de recréer une forme de Front Républicain subliminal ou light. Mais les électeurs s’affranchissent de plus en plus des consignes de vote et l’Emmanuel Macron 2022 n’est plus tout à fait celui de 2017. Et pour cause : il est le sortant. Selon le politologue Bruno Cautrès. le président sortant est vu, par ceux qui ne l’aiment pas, « comme le président des riches à cause de son parcours de banquier et de haut fonctionnaire. Il est aussi vu comme quelqu’un qui ne sait pas bien où il va, de beaucoup trop opportuniste, qui pense avoir toujours raison, qui n’écoute pas les Français, qui prend les décisions par le haut… Il est même qualifié de monarque et voire de dictateur » par certains, souligne-t-il. Il lui faudra donc ferrailler dur pour amener à lui les électeurs de gauche qui auront voté Mélenchon afin d’éviter trop de déshonneur à leur camp. Reste à jouer sur la participation et susciter une dynamique parmi les abstentionnistes du premier tour.

Le président sortant va être le porteur de l’étendard du tout sauf Marine Le Pen tandis qu’elle sera la candidate du tout sauf Emmanuel Macron.




Abby Shelcore pour DayNewsWorld

EMMANUEL MACRON EN CAMPAGNE

POUR LE SECOND TOUR

Emmanuel Macron, cette fois-ci bien décidé à battre la campagne, a multiplié les déplacements et les échanges. Après un déplacement mouvementé dans les Hauts-de-France lundi, le président sortant se rend, ce mardi, dans le Grand-Est et notamment à Mulhouse. Sur place, Emmanuel Macron veut jouer la carte du candidat rassembleur en draguant les électeurs de Jean-Luc Mélenchon sur la question des retraites et ceux de la droite. Emmanuel Macron continue donc son opération séduction dans tous les camps alors que ,dans le même temps, il a reçu ce mardi 12avril 2022le soutien de Nicolas Sarkozy ou encore celui de Lionel Jospin.

De plus le président-candidat Emmanuel Macron se rend à Strasbourg pour investir le sujet de l'Europe, central dans son programme. Le candidat Macron va mettre l'accent sur son projet européen radicalement différent de celui de sa rivale Marine Le Pen. Le président-candidat est convaincu que ce thème est l’une des principales clés pour aller chercher les voix de droite et de gauche durant cet entre-deux-tours. Il veut défendre une Europe plus forte, développer une Europe de la défense en plaidant pour de plus grandes capacités militaires des États membres et en renforçant la coordination. Le candidat Macron souhaite également travailler à une autonomie énergétique de l’Europe.

Le projet de Marine Le Pen est, lui, diamétralement opposé à celui du président-candidat. Même si Marine Le Pen ne souhaite plus sortir la France de l’UE, ni sortir de l'euro comme elle le projetait il y a cinq ans, la candidate du RN veut consacrer la suprématie du droit français sur le droit européen, via un référendum. Pour elle, la souveraineté nationale est prioritaire. La députée du Pas-de-Calais souhaite aussi réinstaurer des contrôles aléatoires aux frontières, restreindre l’accès des citoyens européens aux droits sociaux et réduire de 25% la contribution française au budget de l’Union européenne.

Le chef de l'Etat se rend en périphérie de Mulhouse, dans un centre de rééducation pour y échanger durant une heure environ avec une quinzaine de soignants. A Châtenois, à quelques kilomètres, Emmanuel Macron rencontre des habitants et des commerçants pour évoquer la thématique chère à l'électorat de droite de la sécurité. Sur sa réforme des retraites, il s'est déjà dit prêt à bouger et évoque maintenant 64 ans au lieu de 65 comme âge de départ.

Une concession aux allures de reculade pour tenter de séduire l'électorat de Jean-Luc Mélenchon...

Il faudra cependant au président ferrailler dur pour amener à lui les électeurs de gauche qui auront voté Mélenchon afin d’éviter trop de déshonneur à leur camp...




Britney Delsey pour DayNewsWorld

LES RESULTATS DU PREMIER TOUR  MARQUE UNE RECOMPOSITION DU PAYSAGE POLITIQUE FRANCAIS

Les résultats du premier tour des élections présidentielles de 2022 confirment, à première vue, les rapports de forces issus du précédent scrutin. Emmanuel Macron (LREM) avec 28,4% des suffrages et Marine Le Pen (RN) avec 23,2% sont, comme en 2017, qualifiés pour le second tour – dans le même ordre qu’il y a cinq ans. L'historien Mathias Bernard fait part de son analyse dans The Conversation

Le même duel aura donc lieu au cours de deux élections présidentielles successives.

Cette stabilité est en grande partie liée à la notoriété des principaux candidats, déjà présents il y a cinq ans. Ces candidats ont su fidéliser un socle électoral auquel se sont agrégés, au cours des dernières semaines, des électeurs qui ont fait prévaloir un vote utile, de préférence à un vote d’adhésion.

Des votes utiles

Emmanuel Macron progresse de près de quatre points par rapport à 2017, alors même qu’il a, au cours de son quinquennat puis lors de sa campagne présidentielle, abandonné la position d’équilibre entre droite et gauche qui avait assuré son succès initial pour adopter un discours qui le situe clairement au centre-droit.

Cette évolution lui a aliéné une fraction de ses électeurs venus de la gauche, mais a permis d’attirer une partie plus importante des électeurs du centre et de la droite – le très faible score de la candidate LR Valérie Pécresse (4,7 %) en témoigne.

Marine Le Pen, quant à elle, enregistre une progression presque comparable et obtient un score jamais atteint par le FN puis le RN à une élection présidentielle. Elle aussi a bénéficié d’un vote utile et a ainsi pu largement surclasser la candidature d’Éric Zemmour qui, après avoir menacé son leadership, a finalement parachevé sa stratégie de dédiabolisation engagée il y a dix ans : en occupant le créneau de la droite identitaire, le candidat de Reconquête a en effet permis à Marine Le Pen de davantage investir les thématiques sociales qui ont favorisé sa progression au sein de l’électorat populaire.

Tout comme Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon obtient, pour sa troisième tentative depuis 2012, son meilleur score à une élection présidentielle, bénéficiant lui aussi du soutien in extremis d’un électorat de la gauche modérée soucieux avant tout d’éviter un second tour opposant Emmanuel Macron à Marine Le Pen.

Une tripolarisation du champ politique français

Cette dynamique de vote utile, qui s’est enclenchée à peine un mois avant le scrutin, semble amplifier la restructuration du champ politique français autour de trois grands pôles

-Un pôle libéral, centriste et européen qui rassemble, à chaque élection nationale, un peu plus d’un quart des électeurs mais qui, grâce à la mécanique du scrutin majoritaire, parvient jusqu’à présent à dominer la vie politique.

- Un pôle populiste et identitaire, aujourd’hui dominé par Marine Le Pen et représenté par deux candidats dont le score cumulé (plus de 30 %) constitue un record historique pour l’extrême droite identitaire et populiste à une élection nationale en France : c’est donc ce pôle qui enregistre la plus forte progression au cours des cinq dernières années.

-Et un pôle de gauche radicale, dominé par La France insoumise, et qui, si l’on intègre les résultats des candidats communistes et trotskistes, rassemble un peu moins de 25 % des voix.

Cette tripolarisation conduit à marginaliser les deux forces politiques qui, depuis les années 1970, structuraient la vie politique française.

Le déclin des partis traditionnels : un air de déjà vu

Avec moins de 2 % des voix, le Parti socialiste confirme un déclin qui, en 2017, pouvait apparaître comme simplement conjoncturel. Son évolution rappelle aujourd’hui celle du Parti radical au début de la Vᵉ République : ce parti qui avait dominé la gauche avait alors été victime de la bipolarisation du paysage politique enclenchée par De Gaulle et n’avait survécu que grâce à un important réseau d’élus, surtout présent (comme celui du PS aujourd’hui) dans le sud-ouest de la France.

Le déclin de la droite traditionnelle est l’un des autres faits marquants de cette élection, puisque la candidate du parti Les Républicains a divisé par quatre le score réalisé il y a cinq ans par son prédécesseur. Ce résultat prolonge l’échec enregistré par LR lors des européennes de 2019 et souligne l’étroitesse de l’espace politique désormais occupé par ce parti, coincé entre le centre-droit macronien et l’extrême droite populiste de Marine Le Pen.

Des évolutions importantes depuis 2017

Il faut donc se garder de voir dans les résultats de ce premier tour une répétition de l’élection de 2017. La stabilité apparente des rapports de forces masquent des évolutions importantes.

1° La droitisation du paysage politique se poursuit. Elle se manifeste par l’irruption de la nouvelle droite identitaire d’Éric Zemmour, le repositionnement de l’offre politique proposée par Emmanuel Macron et la faible progression de Jean-Luc Mélenchon, qui ne compense pas l’affaiblissement du PS.

2°Les populismes continuent également leur progression, autour d’un discours qui, en cinq ans et sous l’effet d’un certain nombre de mouvements sociaux (les gilets jaunes notamment), s’est radicalisé : plus que jamais, la coupure entre peuple et élite se manifeste dans les urnes. Cette progression du populisme fragilise Emmanuel Macron, dont la position est moins favorable que ce qu’elle peut laisser paraître de prime abord.

3°Le président sortant obtient des scores comparables à certains de ses prédécesseurs qui n’ont pas été réélus pour un second mandat : Valéry Giscard d’Estaing en 1981 (28 % des voix), Nicolas Sarkozy en 2012 (27 % des voix). Il ne peut par ailleurs capter la volonté de changement qui avait en grande partie expliqué sa victoire il y a cinq ans.

La campagne de l’entre-deux-tours mettra ainsi en jeu deux projets antagonistes, deux visions de la société mais aussi une tension entre le « dégagisme », hostile au président sortant, et l’appel au barrage contre l’extrême droite, qu’ont lancé une majorité de candidats battus au premier tour.




Carl Delsey pour DayNewsWorld

LES CONSEQUENCES ECONOMIQUES DE LA GUERRE EN UKRAINE POURRAIENT BENEFICIER A MARINE LE PEN

L’impact économique de la guerre en Ukraine pèse sur les électeurs français. La flambée des prix de l’énergie s’ajoute à l’inflation qui a accompagné la reprise de l’économie française après les confinements liés à la pandémie de Covid-19.

La stratégie « social-populiste » de Marine Le Pen – à savoir un positionnement à la gauche économique associé à une rhétorique populiste et nationaliste , mise en œuvre depuis dix ans par la présidente du RN, pourrait s’avérer un pari politique gagnant.

Les inquiétudes économiques s’imposent comme le thème dominant de la campagne. Selon les dernières enquêtes électorale du CEVIPOF , 58 % des Français déclarent que les prix et le pouvoir d’achat auront une influence importante sur leur vote en avril, soit une hausse conséquente depuis début mars. Comme ailleurs en Europe, les prix du carburant ont grimpé en flèche en France à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le blé, certaines métaux pourraient également fortement augmenter.

Les questions liées au pouvoir d’achat s’imposent dans la campagne

À la lumière de ces nouvelles données le résultat du premier tour de l’élection présidentielle dépendra en grande partie de la réponse des divers candidats aux questions de pouvoir d’achat, d’augmentation des prix et de protection des Français face à l’impact économique de la guerre.

Anticipant « une crise qui va s’installer », le gouvernement de Jean Castex a d’ores et déjà souligné l’importance de soutenir l’économie française en élaborant un plan d’urgence de « résilience ». Après le « quoi qu’il en coûte » pendant la pandémie de Covid-19, ce nouveau plan de 7 milliards d’euros est destiné à aider les entreprises et les ménages à faire face à la hausse des coûts de l’énergie suite aux sanctions économiques imposées par l’Occident à la Russie.

Si Emmanuel Macron semble encore dominer pour l’heure la bataille du premier tour avec un petit 24 % des intentions de vote , les préoccupations économiques sont devenues une des clés de la bataille pour la deuxième place.

A droite, des stratégies économiques divergentes

À droite, les stratégies économiques des trois principaux prétendants divergent. Pour l’essentiel, les grandes orientations de campagne de Valérie Pécresse, Éric Zemmour et Marine Le Pen ont été définies il y a plusieurs mois, bien avant le déclenchement de la guerre en Ukraine. Mais à l’approche du premier tour, la crise ukrainienne crée des opportunités différentes pour chacun de ces candidats.

Sur le plan économique, Éric Zemmour et Valérie Pécresse défendent un programme à tonalité libérale, marqué par la lutte contre l’« assistanat » chez le premier ou la réduction du nombre de fonctionnaires chez la candidate LR. Tous deux sont également en faveur d’un recul de l’âge légal de départ à la retraite – 64 ans pour E. Zemmour et 65 ans pour V. Pécresse –, une réforme qui continue d’être rejetée par près de 7 Français sur 10.

En pleine tempête sur les prix et le pouvoir d’achat, cette orientation libérale se heurte aux attentes qui existent, notamment au sein de l’électorat populaire, de plus de protection sociale, de santé et de redistribution .

Ces questions sociales sont précisément au cœur de la campagne de Marine Le Pen. Face à ses deux principaux concurrents à droite, la candidate du Rassemblement national a très tôt choisi une voie économique différente, mettant l’accent sur le pouvoir d’achat, la santé, la défense des services publics et la redistribution.

Avant même l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la candidate du Rassemblement national avait promis un « choc de pouvoir d’achat » en s’engageant à « protéger notre peuple » et à « rendre leur argent aux Français ».

Ce discours à forte tonalité sociale a assez rapidement permis à Marine Le Pen de détourner l’attention de ses positions pro-russes et de son soutien à Vladimir Poutine dans le passé, pour recentrer sa campagne sur les conséquences économiques du conflit ukrainien sur la vie quotidienne des Français

Marine Le Pen ou la stratégie « social-populiste »

Plus encore, il permet à la candidate du RN d’asseoir sa crédibilité en tant que candidate du « pouvoir d’achat » auprès des catégories populaires et des classes moyennes les plus inquiètes de l’impact économique de la crise.

Une analyse statistique du projet présidentiel de Marine Le Pen montre que la composante de « redistribution » représente pas moins des deux tiers (66 %) de son programme économique : il s’agit là du pourcentage le plus élevé depuis la percée électorale du FN au milieu des années 1980. Ce premier pilier réunit toutes les mesures sociales ou économiques d’orientation keynésienne, fondées sur la demande, la protection sociale et la redistribution.

Le programme de Marine Le Pen propose, entre autres choses, des baisses de TVA, une hausse des salaires, des exonérations fiscales et la gratuité des transports pour les jeunes travailleurs. Cette offensive de redistribution tous azimuts sur le pouvoir d’achat et la santé a pour cibles prioritaires les catégories populaires et les jeunes actifs, qui constituent le gros des bataillons de l’électorat RN.

Autre cible : les retraités, qui demeurent, eux, moins enclins à soutenir le RN – seuls 13 % d’entre eux voteraient pour sa présidente. Aux séniors, Marine Le Pen promet la revalorisation des retraites et du minimum vieillesse, et la suppression des impôts sur l’héritage direct pour les familles modestes et les classes moyennes.

Parallèlement, le RN s’est éloigné de positions économiques plus libérales sur les fonctionnaires, la dérégulation ou le retrait de l’État providence.

Il a conservé, enfin, son ancrage de nationalisme économique (13 % du programme). Marine Le Pen continue de défendre la souveraineté économique nationale, le protectionnisme, le refus du libre-échange ou la préférence donnée aux entreprises nationales contre la libre concurrence de l’Union européenne.

Ce positionnement à la gauche économique, associé à la rhétorique populiste et nationaliste traditionnelle du RN opposant les élites économiques et politiques « mondialistes » au peuple, dessine les contours d’un « social-populisme » qui distingue aujourd’hui très clairement Marine Le Pen de ses autres compétiteurs à droite, y compris Éric Zemmour.

Le pari gagnant de Marine Le Pen ?

Tout au long du quinquennat d’Emmanuel Macron, Marine Le Pen s’est employée à cultiver son image social-populiste, rejoignant à plusieurs occasions les rangs de la gauche et des syndicats. Fin 2019, elle s’était fortement opposée à la réforme des retraites. En mars 2021, la présidente du RN avait également dénoncé la réforme de l’assurance-chômage par le gouvernement, demandant à Emmanuel Macron de mettre un terme à cette « saignée sociale ».

Les dernières enquêtes électorales confirme qu’il s’agit là d’un pari potentiellement gagnant : Marine Le Pen y recueille 22 % des intentions de vote , loin devant Éric Zemmour (10 %) et Valérie Pécresse (10 %).

En meeting à Saint-Martin-Lacaussade le 25 mars, Marine Le Pen a répété sa vision populiste du duel qu’elle espère livrer face à Emmanuel Macron, opposant les « gros » aux « petits », le « peuple » aux« élus ». « Entre Emmanuel Macron et nous, a-t-elle déclaré, c’est le choix entre le pouvoir de l’argent qui profite à quelques-uns, et le pouvoir d’achat qui profite à tout le monde ».

Défendre un programme social-populiste aux  préoccupations socio-économiques bien avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, un pari gagnant pour Marine Le Pen ?




Andrew Preston pour DayNewsWorld

J-3 AVANT LA PRESIDENTIELLE

POURQUOI EMMANUEL MACRON EST-IL EN DANGER ?

Emmanuel Macron demeure le petit favori du premier tour, dimanche prochain, avec 4 points seulement d’avance sur Marine Le Pen, selon les derniers sondages. En tête avec 26 % des intentions de vote, Macron perd cependant 2,5 points en deux semaines (il pointait alors à 29,5 %), selon un sondage Ifop, et voit Marine Le Pen rattraper de son retard , dans le baromètre quotidien OpinionWay - Kéa Partners. Avec 22 % des intentions de vote contre 18,5 % il y a deux semaines, la candidate du RN a fortement réduit l’écart. Et l’inquiétude,chez les macronistes, sera démultipliée en cas de deuxième tour opposant les deux. Voilà pourquoi nombre de ses soutiens, dans la dernière ligne droite, s’inquiètent et non sans raison. « Il y a de quoi se faire peur, admet un ministre. Dans un contexte où l’idée que la victoire du Président est acquise s’est installée dans l’esprit de tout le monde, et où le deuxième tour se déroule en pleines vacances… Trump, personne ne l’avait vu venir. » .

Le MacKinsygate

Le scandale McKinsey continue de prendre de l’ampleur. Au pavé dans la mare politique s’ajoute désormais une affaire judiciaire. Le Parquet national financier (PNF) indique en effet dans un communiqué avoir ouvert le 31 mars une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale à l’encontre du cabinet de conseil. La justice s’appuie sur le rapport de la commission d’enquête du Sénat, accusant les entités françaises du cabinet McKinsey d’optimisation fiscale, de telle sorte qu’elles n’auraient versé aucun impôt sur les sociétés entre 2011 et 2020.

Et la seule réaction du président-candidat Emmanuel Macron a alors été de mettre au défi ses accusateurs : « s’il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal », a-t-il ainsi lancé lors d’une émission dimanche 27 mars 2022, sur France 3. Il a donc choisi la solution offensive, une attitude qui rappelle furieusement le « qu'ils viennent me chercher » dans l'affaire Benalla. Est-ce une réponse digne d'un président ? Tout le monde a vu ce qu'il en était de l'affaire Benalla. Aux tribunaux de trancher donc... Ces derniers jours d'ailleurs, le candidat et ses soutiens, dans chacune de leurs interventions, n’ont eu d’autre choix que de s’attarder sur cette affaire McKinsey. Multiplication des argumentaires, dont les comparaisons avec d’autres pays ou avec les pratiques des collectivités territoriales ; conférence de presse de deux ministres… Voilà une affaire qui réactive l’image d’un Président proche des puissants et des fortunés.

Le pouvoir d'achat

« La campagne a trouvé son thème : le pouvoir d’achat, qui écrase tout et structure tout », diagnostique Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop. 93 % des sondés estiment ainsi que ce thème aura un impact sur le vote des Français au premier tour de la présidentielle, et 74 % sur leur propre choix. Emmanuel Macron ne semble pas pâtir outre mesure de cette situation : c’est à lui que 21 % des Français font le plus confiance pour améliorer la situation, contre 17 % à Marine Le Pen.

A Dijon (Côte-d’Or), lundi, pour le premier déplacement de campagne du chef de l’État, c’est le pouvoir d’achat qui revenait dans les interpellations des habitants. « Avec 575 euros, on ne vit pas ! » « Est-ce que vous trouvez ça normal que je n’arrive plus à vivre de mes revenus ? » pouvait-on entendre. Et le sort des retraités n'a pas été traité convenablement sous ce quinquennat.

La montée des violences

L'ordre public et la sécurité demeurent des leitmotivs dans l'information. Pas un jour sans son horreur :les récents événements de Sevran (Seine-Saint-Denis), où un policier a fait feu et tué un homme il y a une semaine, et où des heurts ont éclaté dans la ville et les communes voisines, les heurs violents entre jeunes mineurs et police dans un quartier de Rouen, Vénissieux...Sans oublier le drame du jeune homme handicapé Jérémie Cohen écrasé par un tram après avoir fui un tabassage en règle par des jeunes voyous.

La révélation des circonstances de la mort de Jeremie Cohen, ce jeune homme de 31 ans percuté par un tramway après avoir été frappé par des jeunes à Bobigny (Seine-Saint-Denis), le 16 février, suscite l’indignation des candidats à l’élection présidentielle. C’est le candidat d’extrême droite Eric Zemmour qui a été le premier à réagir. Dans l’un de ses messages posté sur Twitter, lundi, il s’interrogeait au sujet de la mort de Jeremie Cohen : « Est-il mort pour fuir les racailles ? Est-il mort parce que juif ? Pourquoi cette affaire est-elle étouffée ? » Le soir, le père du jeune homme a expliqué sur BFM-TV avoir « demandé à Eric Zemmour » de l’aider à relayer l’information sur la mort de son fils. Les autres candidats à l’Elysée, à l’image de Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel, Yannick Jadot ou encore Marine Le Pen, ont aussi réclamé que toute la lumière soit faite sur ce drame, évoquant le possible caractère antisémite des violences qui l’ont ciblé. Valérie Pécresse a notamment évoqué lundi un « lynchage ignoble, qui pourrait être de nature antisémite », et plaidé pour une « impunité zéro face aux barbares ».

Les troubles en Corse

Même problématique après les troubles en Corse consécutifs à la mort en prison d’Ivan Colonna, l’assassin du préfet Érignac, et mêmes attaques sur le déficit d’autorité de l’État sous ce quinquennat. L’attaque sur Yvan Colonna a en effet marqué le début d’une vague de violences sur l’île de beauté qui s’est embrasée progressivement sous le feu des cocktails Molotov. Dans ce contexte, après l’échec du Premier ministre à restaurer la paix par la décision de rapatriement du militant indépendantiste corse, c’est l’autonomie qui est envisagée cette fois par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin pour répondre à « la gravité des événements » qui secouent l’île. Emmanuel Macron a dénoncé « une faute » après la mise en berne des drapeaux sur l’île par la collectivité territoriale. Mais les violences perdurent ...

L'image ternie du Président

Il se veut pensé en chef de guerre sur la brèche, mais l'image n'a pas imprimé. Personne par contre n'a oublié ses sorties et ses petites phrases, tout au long du quinquennat . Des « Gaulois réfractaires au changement » aux « gens qui ne sont rien », des « fainéants » au « pognon de dingue » en passant par le chef de l’État qui « traverse la rue » pour trouver du travail. Elles ont contribué à façonner l’image d’un Président arrogant, déconnecté et frappé d’hubris. Même s'il avait fait amende honorable.sur TF1, en décembre : « J’ai blessé des gens, je ne le referai pas. »,il n' a pu s'empêcher de récidiver à propos de l’affaire McKinsey. « Que ça aille au pénal », a-t-il lancé, bravache, réactivant le souvenir du fameux « qu’ils viennent me chercher », prononcé en pleine affaire Benalla. Selon la politologue Chloé Morin, qui s’est interrogée sur l’efficacité de l’administration dans Les inamovibles de la République (l’Aube) en 2020, l’affaire McKinsey représente un « point de fragilité qui peut coûter cher au candidat Macron » .

Les macronistes savent que cette polémique a plus de chances que les autres de s’installer dans le paysage.Viennent s'ajouter les rumeurs sur son patrimoine suite au travail du site Off Investigation sur le patrimoine du candidat qui peuvent entacher durablement sa campagne

« Elle entre en résonance avec le procès fait au macronisme : le monde de l’argent, la confusion public-privé, l’ancien banquier de Rothschild, le soutien des grands patrons », énumère un conseiller.

Une quasi- absence de campagne

Imagine-t-on un président sortant ne s’engager pleinement que lors des deux dernières semaines de la campagne ? Emmanuel Macron n’aurait guère eu le choix : l’épidémie de Covid-19, puis l’invasion russe en Ukraine l’ont contraint à conserver jusqu’au bout son costume présidentiel. Il en ressort plutôt que c'était un moyen de ne pas se lancer dans l'arène du débat pour prendre le moins de risques possible et préserver son avantage concurrentiel.

Sa première sortie de campagne, à Poissy (Yvelines) face à des participants triés sur le volet, avait d'ailleurs « donné l’impression d’une campagne Potemkine », soupirait alors un ministre. Pour le sprint final, Macron et son équipe enchaînent émissions télévisées et radiophoniques, conférences de presse, déplacements éclairs. Et un unique meeting d'auto-congratulation.

Et de conclure avec Jean-Michel Apathie qui s'est attardé sur la campagne d'Emmanuel Macron depuis le plateau de Quotidien. Le journaliste politique qualifie la performance du président-candidat de « lunaire ». « Au sens où il a habité sur la lune pendant cinq ans et il a démontré que revenir sur Terre c'était pratiquement impossible. [...] Il n'a pas su revenir nous parler », précise-t-il.

Et encore l'abstention...

L’abstention devrait représenter, une fois encore, le premier parti de France. Selon évaluation elle atteindrait 28 %, soit environ le niveau du premier tour de la présidentielle de 2002, et 13 millions de Français (sur 48 millions d’inscrits). C’est la première fois que la participation à un scrutin présidentiel redescendrait au niveau de ce fameux 21 avril, le plus mauvais cru de l’histoire de la Ve République en matière d’abstention, qui avait vu Lionel Jospin éliminé au profit de Jean-Marie Le Pen.

Sans surprise, les catégories populaires et les non-diplômés devraient davantage s’abstenir que la moyenne (33 %), de même que les moins de 35 ans (35 %). Quant à la proximité politique, on constate une abstention très élevée à gauche (31 %), alors que les partisans de La République en marche (16 %), de Reconquête ! (13 %) et du Rassemblement national (17 %) sont les plus mobilisés. Idem pour ceux qui avaient voté pour Le Pen (17 %) et Macron (20 %) en 2017. En achevant vendredi soir sa campagne de premier tour par une interview sur Brut, média en ligne prisé des jeunes, Emmanuel Macron parie à nouveau sur les réseaux sociaux, qui lui permettent aussi de s'affranchir des règles d'égalité de temps de parole. Avec cette émission, le président candidat échappe à la fois sur l'interdiction d'utiliser son compte personnel Twitter aux 8 millions d'abonnés et sur l'égalité du temps de parole à la télévision et la radio.

Et le programme dans tout ça ?

Si en 2017, il avait été accusé de ne pas avoir de programme, cette fois, son projet a été jugé peu créatif, mais aussi quelque peu répulsif. Ainsi ses propositions de repousser à 65 ans l’âge légal de la retraite ou le conditionnement du versement du RSA à une activité. Et quid des problèmes de sécurité et d'immigration incontrôlée qui polluent la vie des Français ?

Le président-candidat a tout de même ressenti le besoin de donner un petit coup de barre à gauche et de parler de mesures sociétales, dans son discours à la Défense mais aujourd’hui, jeudi 7avril 2022, d'indexer les retraites sur l'inflation...

N'a-t-il pas affirmé qu’il ne souhaitait « pas faire cinq ans de plus pour faire cinq ans de plus (…). Le monde a changé, il n’est pas le même qu’il y a cinq ans. Les engagements que j’ai pris il y a cinq ans, j’ai essayé de les tenir et je les ai tenus »?

Et pourtant les deux tiers des Français, eux, souhaitent changer de Président...




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

L'AFFAIRE MCKINSEY OU LE CAUCHEMAR D'EMMANUEL MACRON

Ce qu'il est désormais commun d'appeler « affaire McKinsey » émeut une partie de l'opinion, consternée par la supposée proximité entre Emmanuel Macron et un cabinet de conseil, soucieuse d'une saine gestion des deniers publics et inquiète de voir une partie des prérogatives stratégiques de l'État potentiellement sous-traitée à une entreprise privée américaine.

En effet mi-mars, un rapport sénatorial a dénoncé la « dépendance » du gouvernement français et des pouvoirs publics aux cabinets de conseil, ainsi que l'optimisation fiscale pratiquée par l'entreprise américaine, sous les yeux de l'administration fiscale. Jeudi 17 mars, un rapport sénatorial alertait sur le poids des cabinets de conseil dans la mandature actuelle.

Les élus du Palais Bourbon estiment à plus d'un milliard d’euros l’enveloppe allouée par le gouvernement à ces conseils en tous genres (pas uniquement McKinsey.) Ce chiffre a plus que doublé en cinq ans. A tel point que les journalistes de l’Obs Matthieu Aron et Caroline Michel-Aguirre évoquent un « putsch progressif, presque rampant, sans effusion de sang » mais qui « a changé la France » dans un livre-enquête publié en février dernier. Comment un cabinet de conseil a-t-il pu prendre une telle place au cœur de la gouvernance d'un pays ? C'est la question que pose le « McKinseygate »

Pour ces raisons le sujet du « McKinsey Gate » s’est immiscé dans la campagne présidentielle. Le Président français risque de traîner ce dossier comme un boulet jusqu'à l'élection présidentielle.

La stratégie de défense offensive d'Emmanuel Macron

À deux semaines du premier tour, le président-candidat Emmanuel Macron a ainsi mis au défi les accusateurs : « s’il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal », a-t-il ainsi lancé lors d’une émission dimanche 27 mars 2022, sur France 3. Face à la virulence des réactions, le Président, tentant de se justifier pour éteindre la polémique, a donc choisi la solution offensive, en invitant ses accusateurs à régler le problème devant les tribunaux , une attitude qui  rappelle furieusement le « qu'ils viennent me chercher » dans l'affaire Benalla. Autre point commun d'ailleurs avec l'affaire Benalla, le Sénat a saisi la justice pour « suspicion de faux témoignage » dans le cadre de cette commission d'enquête à propos de Karim Tadjeddine, responsable du pôle secteur public de McKinsey. ..

Quid du cabinet international de conseil McKinsey ?

McKinsey est un cabinet international de conseil qui emploie près de 30 000 personnes dans 65 pays. Surnommée « La Firme », cette entreprise américaine a vocation à fournir du conseil et des recommandations à des acteurs privés et publics sur des thématiques très variées, au même titré que des entreprises comme KPMG ou encore Capgemi ; Ce cabinet a été mis en lumière par un rapport de la commission d’enquête du Sénat publié le 17 mars à propos de l’influence des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques.

Les thématiques sur lesquelles le gouvernement a fait appel à McKinsey sont extrêmement variées. Cela va de la réforme du mode de calcul des APL (3,88 millions d'euros) jusqu'à la gestion de la campagne vaccinale contre le Covid (12,33 millions d'euros) en passant par l'organisation d'un colloque international commandé par l'Education nationale (496 800 euros) qui a finalement été annulé à cause du Covid. Un rapport en vue de préparer la réforme des retraites avait également été réalisé, pour 950 000 euros, alors que cette dernière a été reportée.

Une dépendance de l'Etat envers ces cabinets privés

Si le recours à ces cabinets est une réalité internationale systémique, depuis plus d'une décennie, le premier souci qui ressort de ce rapport sénatorial, rendu public le 17 mars et consultable par tous, concerne la place qu'ont pris les cabinets de conseil dans la fabrique des politiques publiques. Ils y décrivent des pans entiers de la puissance publique tombés sous l’influence de consultants, pour beaucoup issus de sociétés anglo-saxonnes. Ainsi, les sénateurs expliquent que « le recours aux consultants constitue aujourd'hui un réflexe », ces cabinets étant pour les sages « au cœur des politiques publiques ». À tel point que les parlementaires évoquent une situation de « dépendance » de l'Etat envers ces cabinets.

Explosion des dépenses...

Dans leur rapport, les sénateurs mettent également en avant l'explosion des dépenses liées au conseil dans les différents ministères. En 2021, ce sont plus d’un milliard d’euros qui ont été versés dont 893,9 millions par les ministères à plusieurs cabinets de conseil, pas seulement McKinsey. Ce chiffre a plus que doublé en quatre ans. En 2018, les dépenses des ministères pour des cabinets de conseil n’atteignaient « que » 379,1 millions d’euros.En 2021, le gouvernement Castex a ainsi dépensé la somme de 893,9 millions d'euros contre 379,1 millions en 2018, plus du double.

Doublée d'optimisation fiscale

Autre élément pointé par le rapport concerne la fiscalité, les parlementaires allant même jusqu'à parler d'un « exemple caricatural d'optimisation fiscale » . D'autant que la maison mère se trouve au Delawere, « considéré par l'OCDE et l'article 238-A de notre Code des impôts comme disposant d'un "régime fiscal privilégié" propre à focaliser l'attention française. « Le constat est clair : le cabinet McKinsey est bien assujetti à l'impôt sur les sociétés en France mais ses versements s'établissent à zéro euro depuis au moins dix ans, alors que son chiffre d'affaires sur le territoire national atteint 329 millions d'euros en 2020, dont environ 5% dans le secteur public, et qu'il y emploie environ 600 salariés ».

Pour des résultats d 'une « valeur ajoutée quasi-nulle, contre-productive parfois »

Une journée de consultant coûte en moyenne 1 528 euros à l'État, a calculé la commission d'enquête. Le rapport du Sénat met le doigt sur des missions payées très cher pour des résultats discutables

496 800 euros à McKinsey pour un colloque sur le métier d'enseignant (colloque finalement annulé)

558 900 euros au BCG et à EY pour une convention des managers de l’État, qui devait réunir 1 821 hauts fonctionnaires en décembre 2018 (annulée à cause des gilets jaunes puis de la crise sanitaire).

280 200 euros à Cap Gemini pour une mission visant à « structurer un réseau de professionnels soutenant les parcours de vie des personnes en situation de handicap ». Travaux jugés par la DITP d’une « compréhension limitée du sujet », d’une « absence de rigueur sur le fond comme sur la forme » et d’une « valeur ajoutée quasi-nulle, contre-productive parfois », mais travaux payés.

373 740 euros à Inop's en 2019 pour une prestation d’accompagnement à la transformation de la direction générale des entreprises (DGE). Prestation marquée selon la DITP par un « Manque de rigueur, une absence de pilotage par le manager », favorisant la restitution de « nombreux livrables d’une qualité irrecevable ». Prestation payée.

« Si l’expertise des consultants n’est pas remise en cause, leurs livrables ne donnent pas toujours satisfaction », lit-on dans le rapport. « Les productions des consultants ne donnent que rarement des résultats à la hauteur des prestations attendues. »

Des conclusions sans appel : selon le Sénat, les méthodes « disruptives », proches de celles des start-up, utilisées par les cabinets de conseils ne sont pas toujours adaptées à la fonction publique. Le rapport pointe aussi des travaux « inégaux » qui n’apportent pas toujours satisfaction et estime que les résultats pourraient être meilleurs et moins chers en s’appuyant sur des ressources internes.

 La commission d'enquête conclut  à ce propos : « On peut alors légitimement s’interroger sur l’intérêt que trouve l’État, au-delà des arguments convenus, à recourir à des consultants parfois peu expérimentés, mal encadrés, qui n’ont qu’une connaissance restreinte du secteur public et dont les livrables lui imposent parfois un important travail de correction ».

Et quid du rôle de la haute -fonction publique ?

« Avec le recours aux cabinets de conseil, on a d’abord un sujet de confiance et d’organisation de l’administration. La gouvernance d’Emmanuel Macron repose sur un paradoxe originel. Il s’agit d’un triomphe de la technocratie qui semble s’émanciper de la tutelle des politiques et des partis, du contrôle militant et du personnel politique. Emmanuel Macron, Alexis Kohler et nombre de ministres incarnent cela. », résume un analyste dans Atlantico « Le triomphe du monde d’après est surtout marqué par la victoire de jeunes technocrates brillants sur leurs aînés ayant suivi le cursus honorum politique classique. », poursuit-il.

Quel intérêt alors de recourir à ces cabinets de conseil ?

La « maîtrise de l’incertitude » ou soif de « réassurance »

Les dépenses de conseil dépendent fortement d’une autre dimension culturelle appelée « maîtrise de l’incertitude » (c’est-à-dire la mesure dans laquelle on cherche à réduire l’incertitude dans un pays). Les dépenses de conseil sont ainsi beaucoup plus élevées dans les pays où la volonté de maîtriser l’incertitude est forte, comme l’Allemagne ou l’Autriche, que dans les pays où elle est faible, comme l’Italie ou le Portugal. La France se situe entre ces extrêmes. En bref, les dirigeants font plus appel aux consultants pour se rassurer que pour résoudre des problèmes qui pourraient souvent être réglés sans aucune aide extérieure. Comme l’a bien résumé un consultant dans la revue McKinsey Quarterly :« Pour la plupart des dirigeants, une seule chose est pire que faire une erreur : être le seul à la commettre. » « Cette soif de « réassurance » semblerait également expliquer la popularité des consultants auprès de l’État français...

Opacité du système et des conflits d’intérêt : la campagne de 2017

L'opacité du système s’appuie par ailleurs sur la présence historique de consultants dans les différents écosystèmes de la macronie. Selon le magazine M, une dizaine de salariés de McKinsey ont participé à l’élaboration du programme d’Emmanuel Macron en 2017, et les allers-retours sont nombreux entre la « firme » McKinsey et la macronie. Face au tollé suscité par la publication de ce rapport sénatorial, McKinsey a tenu à rappeler qu'elle respectait « l'ensemble des règles fiscales et sociales françaises applicables ». Mais malgré tout, le Sénat continue de douter sur la véracité de ces déclarations et a annoncé vendredi 25 mars avoir saisi la justice pour « suspicion de faux témoignage ». Karim Tadjeddine est un proche d'Emmanuel Macron, artisan de sa campagne en 2017. Lors de son audition au Sénat, il reconnaît avoir mélangé les genres en utilisant son adresse McKinsey pendant la campagne de 2017 pour ses conseils de campagne. Il admet que c'était une « erreur »...

Pour qui travaille au fond McKinsey sur les deniers de l'État ?

Le rapport du Sénat ne tire aucune conclusion à ce propos, mais c'est une question qui se pose en filigrane à la lecture de ce rapport. Ce n'est qu'un des aspects de ce phénomène « tentaculaire » décrit par le Sénat

Un point de fragilité qui peut coûter cher au candidat Macron, selon Cloé Morin

Pour la politologue Chloé Morin, qui s’est interrogée sur l’efficacité de l’administration dans Les inamovibles de la République (l’Aube) en 2020, l’affaire McKinsey représente un « point de fragilité qui peut coûter cher au candidat Macron ». Les macronistes savent que cette polémique a plus de chances que les autres de s’installer dans le paysage. « Elle entre en résonance avec le procès fait au macronisme : le monde de l’argent, la confusion public-privé, l’ancien banquier de Rothschild, le soutien des grands patrons », énumère un conseiller.

Le candidat de Reconquête ! n’a d'ailleurs pas hésité mardi, sur Europe 1, à parler non seulement de la « soumission aux Etats-Unis » d’Emmanuel Macron mais également de conflit d'intérêt . « Je pense qu’on pourrait aujourd’hui, justement, accuser M. Macron d’avoir renvoyé l’ascenseur et d’avoir donné de l’argent public au groupe McKinsey, parce que les gens de McKinsey ont travaillé pour sa campagne électorale » de 2017, a-t-il accusé.

Une controverse qui arrive donc pour les macronistes au mauvais moment, en période d’égalité de temps de parole et au terme de plusieurs mois d’une politique étatiste et protectrice qui avait gommé l’image du « président des riches » et de seulement une dizaine de jours du premier tour..

La majorité craint que l’affaire ne pousse encore un peu plus haut la candidature de Marine Le Pen, dans un contexte de flambée des prix de l’énergie...

« Avec Emmanuel Macron, McKinsey, qui vous a coûté l’an dernier 1 milliard d’euros pour des missions bien floues, continuera à se gaver d’argent public, à ne pas payer d’impôts et à se permettre de mentir devant le Sénat ! », a-t-elle assuré brutalement à ses militants.


Garett Skyport pour DayNewsWorld

PRESIDENTIELLE  APRES LES MEETING-DUELS  

MARINE LE PEN ET ERIC ZEMMOUR 

AU COUDE-A-COUDE DANS LES SONDAGES

Alors que le duel se resserre entre Valérie Pécresse, Marine Le Pen et Eric Zemmour pour décrocher une place pour la deuxième place de la présidentielle, un nouveau sondage Ipsos Sopra-Steria pour franceinfo et Le Parisien Aujourd'hui-en-France montre une remontée des intentions de vote pour Éric Zemmour (+2 points) à 14% par rapport à la précédente étude, le 7 janvier 2022.

Les ralliements successifs à Éric Zemmour de personnalités venues du RN et de LR ont-ils un lien avec ce léger rebond du candidat de Reconquête! ?

Ainsi, à 64 jours du premier tour de l'élection présidentielle, les deux candidats d'extrême droite sont désormais à égalité puisque Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national, descend à 14% (−3 points).environ 2 mois du premier tour de l'élection présidentielle, l'écart se resserre entre Marine Le Pen et Éric Zemmour.

Jusque-là, Marine Le Pen conservait une légère avance sur son rival, le candidat de Reconquête. Mais en gagnant 2 points d'intention de vote, Éric Zemmour se hisse aux côtés de la candidate du Rassemblement National pour obtenir un score équivalent : 14%. De fait, il semblerait que l'essayiste puisse bénéficier du vote de près d'un tiers de l'électorat Le Pen en 2017 (32%)

La proximité des deux candidats dans le sondage fait d'ailleurs écho à la temporalité commune de leur agenda : samedi, Marine Le Pen effectuait un grand meeting à Reims quand Éric Zemmour tenait un meeting à Lille. 4000 militants dans le premier, 8000 pour le second venu chasser sur des terres historiquement attachées au parti de Marine Le Pen.

Lutte fratricide à droite de la droite pour la présidentielle française ?

Éric Zemmour loue la « France qui travaille »

Éric Zemmour a consacré son meeting à louer la « France qui travaille » et à parler pouvoir d'achat. C'est sur ce thème cher à la droite et à la gauche, que le candidat de Reconquête! a décidé d'insister.

Sur les terres défavorisées du nord de la France, la promesse d'Éric Zemmour était claire : parler salaire et imposition. « Tous les candidats répètent en boucle qu'ils sont "le" candidat du pouvoir d'achat. Oui, je les écoute depuis des semaines, et en réalité, de la droite jusqu'à la gauche, ils disent tous la même chose : ils ne disent rien. »

Éric Zemmour déroule ses propositions, attaque Valérie Pécresse, et Emmanuel Macron, sur le pouvoir d'achat donc. Mais rapidement, son obsession migratoire revient au galop : « Savez-vous qu'en plus d'un hébergement gratuit, nous donnons à chaque demandeur d'asile pendant près d'un an une carte bancaire créditée de 430 euros par mois afin que celui-ci puisse dépenser tranquillement l'argent de vos impôts ? »

Galvanisé devant plus de 6 000 personnes, Éric Zemmour flatte son auditoire, sans jamais citer Marine le Pen.

« RSA, allocations familiales, aide au logement. Il n'est plus admissible que votre fiche de paie vienne financer l'assistanat des étrangers.»

« Dans le Nord, longtemps le « cœur industriel » du pays avec ses « générations d'ouvriers », « encore plus qu'ailleurs, l'assistanat est une insulte », a martelé le candidat Reconquête! devant ses partisans Il a consacré une bonne partie de son meeting de Lille à fustiger « l'assistanat » des « aides sociales », en promettant aux salariés de « la France qui travaille » une « prime zéro charge » au bon vouloir des employeurs.

Mélanger pouvoir d'achat et immigration, un cocktail savamment dosé par Éric Zemmour pour tenter de séduire de nouveaux électeurs, sur ces terres d'habitude acquises à Marine le Pen.

Dans un duel à distance, Marine Le Pen a tenu à marquer ses différences, à Reims, avec Eric Zemmour, indiquant avoir un « projet travaillé, réfléchi, complet ».

Macron comme adversaire de Le Pen

Son adversaire est clairement Emmanuel Macron, vu le nombre de fois que la candidate du Rassemblement national a prononcé le nom du président de la République. Il est responsable selon elle de la « régression »"d'une France « polytraumatisée », « abandonnée » et « ensauvagée ».

Devant 4000 militants, drapeaux bleu-blanc-rouge à la main et chantant à plusieurs reprises "On va gagner!", la candidate du RN a appelé à « briser le cycle du défaitisme » face à « un appauvrissement des Français » qui « n'est pas une fatalité » à ses yeux.

Marine Le Pen parle d'elle

Changement de ton au bout d'une heure de discours. Marine Le Pen quitte son pupitre, s'avance vers la foule, pour parler d'elle, de l'attentat contre son père quand elle avait 8 ans et de sa famille.

« Vous savez, j'ai connu la violence politique quand j'étais petite fille. À l'école. On m'a fait payer l'engagement de mon père. Et puis je suis devenue maman, vite, d'une famille nombreuse. Vite. Trois enfants en moins d'un an. Je sais la difficulté psychologique que ça représente d'être en même temps le papa et la maman. »

Marine Le Pen joue la carte personnelle comme jamais. Une tentative inédite pour distancer ses adversaires.

Elle a tenu à conclure son discours sur une note plus personnelle, exercice rare pour elle, évoquant son parcours et confessant « avoir parfois échoué », « être tombée » et « s'être toujours relevée ».

« Je vais vous dire quelque chose mes amis, l'argent magique n'existe pas. L'argent public, l'argent théorique, l'argent gratuit, leurs belles promesses, tout cela n'existe pas. Ils sont en train de vous acheter avec votre propre argent. », a martelé Eric Zemmour.

«  Notre adversaire à nous, c'est Emmanuel Macron, ça n'est pas Éric Zemmour, qui, je l'espère appellera à voter pour Marine Le Pen au second tour s'il est un patriote sincère, ce que je crois. », conclut Jordan Bardella.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

PAGAILLE DANS UNE  GAUCHE FRANCAISE

SANS BOUSSOLE

 POUR LA PRESIDENTIELLE 2022

Christiane Taubira a remporté hier la Primaire populaire, organisée pour désigner un candidat unique à gauche.

Elle devance Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon, qui avaient demandé à ne pas y être mêlés. Le résultat de cette investiture au jugement majoritaire avait l’allure d’un sévère rendu de copies pour une gauche mauvaise élève. Christiane Taubira, mention bien plus, Yannick Jadot, assez bien plus, Jean-Luc Mélenchon, assez bien moins, Pierre Larrouturou, passable plus, Anne Hidalgo passable plus,  Anne Hidalgo prend une claque de plus en terminant en cinquième position derrière Pierre Larrouturou, bien qu'elle ne participait pas officiellement au scrutin- Charlotte Marchandise, passable moins, Anna Agueb-Porterie, insuffisant.

Mais si ce scrutin, rejeté par les principaux candidats à gauche, a donné l’investiture à l’ancienne ministre de la justice pour l’élection présidentielle 2022, il ne parvient pas à rassembler son camp comme il avait l’ambition de le faire.

Le résultat de la Primaire populaire « change la donne » à gauche, se targue pourtant Christiane Taubira, après l'avoir remportée dimanche 30 janvier. « À gauche, c'est le plus large socle de légitimité en termes de désignation », a souligné la candidate à la présidentielle, en référence aux 392 738 personnes qui ont pris part au vote là où, par exemple, 104 772 personnes se sont prononcées au second tour de la primaire écologiste.

La Primaire populaire, cette initiative citoyenne qui voulait unir la gauche et l’écologie, n' a pourtant seulement débouché que sur une candidature de plus, celle de Christiane Taubira.

« Je suis une candidate de plus pour celles et ceux qui considèrent qu'un processus démocratique ça ne vaut strictement rien du tout, qu'un demi-million de personnes qui votent ça ne vaut rien du tout », s'est défendue Christiane Taubira après les propos, entre autres, d'Anne Hidalgo ou de son concurrent écologiste Yannick Jadot, qui a estimé après l'annonce du résultat que sa candidature en était « une de plus, exactement l'inverse de ce que souhaitait la Primaire populaire ».

L'ancienne ministre de la Justice avait elle-même avait assuré qu'elle ne « serait pas une candidate de plus » dans une vidéo mise en ligne le 17 décembre dernier, où elle annonçait « envisager d'être candidate ». Le perdant Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise à l'Elysée, a jugé qu'en remportant le scrutin, « elle a enfilé la chaussure qui a été préparée pour elle »...

« Soit le peuple de gauche a définitivement abandonné toute velléité démocratique, soit l'aveuglement est devenu tel que les électeurs de gauche sont des zombies qui se mettent en mouvement en entendant le nom 'Taubira' », a taclé fort pertinemment  Abnousse Shalmani dans sa chronique de l'Express.  Préoccupant, non ?




Andrew Preston pour DayNewsWorld

PRESIDENTIELLE 2022

MACRON EN FORTE BAISSE AU PREMIER TOUR

Emmanuel Macron perd environ trois points dans les intentions de vote au premier tour de l'élection présidentielle, selon une enquête menée par Elabe pour BFMTV, L'Express et SFR. Emmanuel Macron commence-t-il par pâtir de ses dernières déclarations ?

Après sa sortie de la semaine dernière - où il avait dit vouloir «emmerder les non-vaccinés (...) jusqu'au bout», la popularité du chef de l'État semblait stable dans plusieurs sondages. Mais une enquête d'opinion Elabe publiée ce mercredi par BFMTV, L'Express et SFR le met cette fois-ci en difficulté

Il perd environ trois points et se retrouve, en fonction de la candidature ou non de Christiane Taubira, à 22,5% ou 23% des intentions de vote.

C'est d'ailleurs dans ce dernier cas de figure que l'écart entre le chef de l'État et ses principales rivales se resserre le plus. Dans l'hypothèse d'un premier tour le 10 avril prochain sans l'ancienne Garde des Sceaux, Marine Le Pen et Valérie Pécresse seraient en effet à égalité avec 17% des intentions de vote. Quatrième, Éric Zemmour stagne quant à lui à 13%.

En cas de candidature, Christiane Taubira recueillerait 4% des voix et ferait particulièrement perdre des suffrages à Anne Hidalgo (2,5%), Yannick Jadot (6%), et dans une moindre mesure à Valérie Pécresse (16%).

Au second tour, le pas encore candidat Macron ne parvient pas à creuser un écart significatif, ce dernier se réduisant même.

Dans l'hypothèse où il devrait affronter Valérie Pécresse, les deux prétendants restent au coude-à-coude et sont donnés à 50-50. n cas de duel avec Marine Le Pen, s'il est toujours donné gagnant, Emmanuel Macron perd encore un peu de terrain.

Il l'emporterait avec 54,5% des voix si le second tour avait lieu aujourd'hui, contre 45,5% pour sa rivale.

*Échantillon de 1465 personnes représentatif de la population française et sélectionné selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge et profession de l'interviewé après stratification par région et catégorie d'agglomération. L'interrogation a été réalisée par internet les 10 et 11 janvier 2022.

Jamais l'écart, n'avait été aussi faible. Pour rappel, en 2017, Emmanuel Macron l'avait emporté avec 66,1% des voix.




Britney Delsey pour DayNewsWorld

 VALERIE PECRESSE S'EMPARE DE LA LIGNE

 WAUQUIEZ-CIOTTI A DROITE TOUTE

POUR LA PRESIDENTIELLE

Une semaine après avoir remporté la primaire du parti Les Républicains, Valérie Pécresse a tenu samedi 11 décembre 2021 son premier meeting de candidate à l’élection présidentielle.

Au programme l’appel au rassemblement. « J’ai une bonne nouvelle : la droite est de retour »​, a-t-elle annoncé. Prenant soin de remercier ses précédents adversaires au sein de LR, « les quatre mousquetaires de la primaire » , qui ont fait le choix, en se ralliant à elle cette semaine « du panache, de la loyauté et de l’amitié »​ : leurs directeurs de campagne ont ainsi tous rejoint sa campagne.

Valérie Pécresse tient compte en effet des deux courants qui traversent son parti. Et elle ne modère pas ses propos dès lors qu’il sera question d’identité, d’immigration, de sécurité et d’insécurité, de « grandeur » ou de « décadence », ce week-end, lors d’une réunion à Paris des dirigeants et des cadres du parti. « Notre principal défi est de refaire nation. », assure-t-elle. « Nous avons une histoire à défendre, un héritage, un mode de vie. » ou encore « Il faut stopper l’immigration incontrôlée. », de petites saillies qui parsèment son discours. 

Pour séduire les partisans plus orientés à droite d’Éric Ciotti, finaliste malheureux de la primaire LR et proche de Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse a promis de soutenir les forces de l’ordre, donner plus de moyens à la justice, en opposition, notamment à ce qu’elle appelle « l’immigration incontrôlée, l’intégration ratée, la mixité oubliée »​. « En France les femmes sont libres et lois de la République sont respectées. »

Elle avait déjà assuré lors du premier débat de la primaire que « l’immigration a un lien avec la montée de la violence et de la délinquance ». Ses propositions pour encadrer l’immigration sont construites sur base d’une loi constitutionnelle visant à mettre en place des quotas annuels d’immigration par métier et par pays et « votés chaque année au parlement ».

C'est que Laurent Wauquiez, ancien responsable des Républicains, en clamant haut et fort son indéfectible soutien à Valérie Pécresse, n’en a pas moins rappelé les principes auxquels il ne serait pas bon pour la candidate de déroger. Avec des soutiens, tel le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Madame Pécresse est renvoyée direct dans les cordes de la droite radicale. Un positionnement de toute façon nécessaire pour récupérer des voix lui permettant de se qualifier pour le second tour de l’élection présidentielle.

Mais elle ne doute pas non plus qu'un tel positionnement ne doit être exclusif. Alors à elle de cogner, par allusions historiques, sur Éric Zemmouren se référant certes à de Gaulle- bien sûr-, mais encore au Chant des partisans, cette ode à la résistance-, mais surtout avec cette formule « Je ne choisis pas Pétain, mais les marins de l’Ile de Sein », les premiers Français à avoir répondu à l’appel du 18 juin et à avoir rejoint de Gaulle à Londres. Pour réussir, elle table également sur un programme économique « Fillon compatible » au libéralisme assumé.

Mais Valérie Pécresse sait encore que ce sera insuffisant. Et à elle aussi de contourner un autre obstacle, celui des électeurs de droite macron-compatibles.

Après s’en être pris par allusions à Marine Le Pen et à Eric Zemmour, Valérie Pécresse s'en est pris au président, l’homme du « déclin » et de « l’immobilisme », où le tout en même temps se paye par le quoiqu’il en coûte​...




Simon Freeman pour DayNewsWorld

L'ELECTION DE DAVID LISNARD A L'AMF SONNE COMME UN CAMOUFLET POUR EMMANUEL MACRON

Nouveau camouflet « électoral » pour Emmanuel Macron à cinq mois de la présidentielle. Les membres de l’Association des maires de France (AMF) ont en effet porté à leur tête le républicain de 52 ans, David Lisnard, opposant résolu au chef de l’Etat.

Face au vainqueur , le maire UDI de Sceaux conduisait une liste d’élus macron-compatibles avec en prime la volonté d’Edouard Philippe de profiter de ce scrutin pour compter ses soutiens et peser sur l’avenir.

Une élection très politisée à rebours des habitudes au sein de l’AMF puisque jusque-là, les différents courants politiques s’entendaient au nom de l’intérêt supérieur des municipalités à peser sur les décisions nationales.

Cette élection sonne donc comme un référendum pour ou contre la personne d'Emmanuel Macron.« En voulant remettre l’AMF dans le droit chemin de son quinquennat, Emmanuel Macron a transformé l’assemblée œcuménique en contre-pouvoir », selon Maurice Bontinck dans Charente libre.

De plus cette élection ne fait que confirmer l’incompréhension entre l’Elysée et les collectivités locales. Les élections municipales de 2020 n’ont en effet permis de faire basculer aucune grande ville dans l’escarcelle de La République en marche .

Et les dernières régionales furent catastrophiques pour la majorité, avec les scores humiliants de certains ministres partis en campagne...LREM n'a donc pas réussi à s'implanter dans les territoires, témoignage de la conception très verticale et solitaire du pouvoir par le président de la République.

« L’élection de David Lisnard signe le Waterloo du macronisme. Il ne restera que du prétendu nouveau monde le mépris des territoires et des Français », a réagi le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti sur Twitter.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

VIOLENCE DU 1ER MAI

 ALEXANDRE BENALLA CONDAMNE

A TROIS ANS DE PRISON DONT UN FERME

Après trois semaines de procès en septembre dernier, le tribunal correctionnel de Paris a rendu son jugement concernant Alexandre Benalla, jugé pour les violences du 1er mai 2018 mais aussi pour l’utilisation frauduleuse de ses passeports diplomatiques.

L’ancien chargé de mission de l’Élysée a été condamné à trois ans de prison, dont un ferme sous bracelet électronique et cinq ans d'interdiction d'exercer dans la fonction publique notamment pour « violences volontaires en réunion », « port d'arme prohibé » et « usage de passeports diplomatiques » dans l'affaire des violences du 1er mai 2018.

L'accusation avait requis 18 mois d'emprisonnement avec sursis à l'encontre Alexandre Benalla, aujourd'hui âgé de 30 ans.

Tout au long du procès, il a défendu son innocence sur la quasi-totalité des faits.

« Le tribunal juge que seule une peine mixte est susceptible de marquer la gravité des faits », a expliqué la présidente du tribunal, Isabelle Prévost-Desprez, qui souligne le « sentiment d’impunité et de toute-puissance » du prévenu.

« Vous avez été investi d’une certain pouvoir, réel au regard de vos fonctions, supposé du fait de votre proximité avec le président de la République », a déclaré la présidente du tribunal Isabelle Prévost-Desprez en prononçant le jugement.

« Vous avez trahi la confiance qui vous a été faite par cette nomination », a-t-elle poursuivi.

Le tribunal a choisi cette peine « au regard de la gravité des multiples faits, des missions que vous exerciez, qui exigeaient de vous rigueur et exemplarité, de votre comportement insupportable au corps social ».

Trois autres procédures en cours

En plus de ce procès, trois autres procédures judiciaires le concernant sont toujours en cours. L'une porte sur des soupçons de « corruption » dans un contrat entre l'entreprise de Vincent Crase, Mars, et un sulfureux oligarque russe. Une deuxième concerne le mystérieux coffre-fort qu'il possédait à son domicile.

Enfin, la troisième vise des soupçons de « faux témoignage » devant la commission d'enquête du Sénat.

Des peines plus légères pour les autres prévenus

Lors du procès en septembre, l’accusation avait requis des peines de deux à douze mois avec sursis à l’encontre de ses coprévenus, l’ex-employé d’En marche ! Vincent Crase et deux policiers.

Vincent Crase, un ancien gendarme réserviste de 48 ans, a été condamné à deux ans d’emprisonnement avec sursis.

Les deux policiers de la préfecture de police de Paris, Maxence Creusat et Laurent Simonin, jugés pour avoir transmis des images de vidéosurveillance à Alexandre Benalla, ont respectivement été condamnés à 500 euros amende et à trois mois de prison avec sursis, sans inscription pour les deux au casier judiciaire.

Prolixe à la barre, Alexandre Benalla avait assuré avoir été « réglo, loyal, honnête » et contesté toute « violence volontaire »...




Alize Marion pour DayNewsWorld

POUR UN TRAVAIL DE MEMOIRE 

MAIS PAS A SENS UNIQUE

 SUR LA GUERRE D'ALGERIE

Emmanuel Macron a ajouté une pierre supplémentaire à son chantier de reconnaissance mémorielle entamé depuis le début de son mandat pour tenter de refermer les cicatrices de la guerre d’Algérie.

Samedi, à l'occasion d'une cérémonie officielle pour les 60 ans du massacre d'Algériens le 17 octobre 1961 à Paris, Emmanuel Macron a dénoncé des «crimes inexcusables pour la République». «La France regarde toute son Histoire avec lucidité et reconnaît les responsabilités clairement établies. Elle le doit d'abord et avant tout à elle-même, à toutes celles et ceux que la guerre d'Algérie et son cortège de crimes commis de tous côtés ont meurtris dans leur chair et dans leur âme», explicite un communiqué de presse de l'Élysée. Alors qu'en 2012, François Hollande avait admis «une sanglante répression», le chef de l'État est donc allé encore plus loin en participant à l'hommage national rendu sur les berges de la Seine, au niveau du pont de Bezons, emprunté il y a 60 ans par les manifestants algériens qui arrivaient du bidonville voisin de Nanterre à l'appel de la branche du FLN installée en France.

L’actuel locataire de l’Elysée a d'ailleurs prévu « trois journées commémoratives et emblématiques ». Et ce, après la sortie, en janvier dernier, du rapport de l’historien Benjamin Stora sur la colonisation et la guerre d’Algérie. Emmanuel Macron avait rendu hommage aux Harkis le 25 septembre dernier. La commémoration de ce samedi est donc la seconde pour le chef de l’Etat, qui participera à une troisième en mars, pour les soixante ans des accords d’Evian.

Mais cette énième repentance appelle quelques remarques que les responsables de la droite n'ont pas manqué de faire.

Marine Le Pen a en effet fustigé des «repentances à répétition» pendant que le président de Debout la France et candidat à la présidentielle de 2022, Nicolas Dupont-Aignan a fait remarqué que «L’Algérie crache sur la France et Emmanuel Macron fait pénitence. Le chef de l’Etat doit inspirer la fierté et non la honte d’être Français. », a-t-il ainsi réagi.

Le travail de mémoire ne doit-il pas se faire dans les deux sens? La France est en droit d'attendre que l' Algérie fasse également son aggiornamento mémoriel au lieu de vivre sur « sa rente mémorielle », propos tenu par le président français lors d'un échange avec des descendants de protagonistes de la guerre d'Algérie - Des propos qui avaient provoqué la colère d'Alger qui avait, en réponse, rappelé le même jour son ambassadeur basé à Paris et fermé le lendemain son espace aérien aux avions militaire français...-

«Criminaliser notre histoire est une faute»

Aussi la députée LR Michèle Tabarot estime-t-elle que «notre pays n'a pas à se soumettre aux injonctions mémorielles du régime algérien qui multiplie les provocations anti-France». «Criminaliser notre histoire est une faute. La repentance à sens unique aussi», tance-t-elle.

Certains ont également insisté sur le fait que certains autres événements ne soient ni commémorés ni même évoqués par le président de la République. Ainsi au député des Alpes Maritimes Éric Ciotti de rappeler : «Nous attendons toujours la commémoration par le président du massacre d’Oran du 5 juillet 1962 où le FLN a massacré plusieurs centaines de pieds-noirs et harkis fidèles à la France», a-t-il ajouté. Même reproche de la sénatrice LR des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer qui invite Emmanuel Macron à «aller plus loin sur les disparus, la reconnaissance des massacres de la rue d'Isly et d'Oran, l'entretien des cimetières français en Algérie...». Et  n'oublions pas non plus de contextualiser les événements ...

«Le devoir de mémoire doit prévaloir mais le mépris de notre Histoire et cette repentance permanente à sens unique sont indignes. (...) Regarder les faits objectifs c'est regarder toute l'Histoire. Y compris, donc, les crimes commis par le FLN contre les Français d'Algérie», conclut-elle, dans une lettre adressée à Emmanuel Macron et publiée sur Twitter.

L'on peut à juste titre se demander si cette «propagande victimaire» dénoncée par la droite ne participe pas aussi d'une stratégie pour se différencier de Marine Le Pen, calcul politique en vue de la présidentielle...

Mais plus largement rappelons que la transmission de la mémoire ne passe pas par le politique mais bel et bien par l'histoire.




Emily Jackson pour DayNewsWorld


FIN DE SUSPENSE POUR XAVIER BERTRAND

QUI PARTICIPE AU CONGRES DES REPUBLICAINS

Après plusieurs jours de réflexion, le patron des Hauts-de-France a décidé de se lancer dans la compétition que vont organiser Les Républicains pour désigner leur champion pour l’Elysée.

Lundi soir, sur le plateau du « 20 Heures » de TF1, Xavier Bertrand a donc officiellement sollicité le soutien des Républicains et accepté de se présenter au congrès du 4 décembre, aux côtés notamment de Michel Barnier et Valérie Pécresse.« Oui je participerai à ce congrès », a indiqué Xavier Bertrand , remerciant les Républicains « d'avoir écarté la primaire ». « Ce congrès, c'est la seule façon d'avoir le plus vite possible un seul candidat de la droite et du centre. J'ai deux certitudes : divisés, on est sûrs de perdre, rassemblés on peut gagner. Et je veux gagner. Je veux gagner pour le peuple de la droite et du centre, mais aussi pour l'ensemble des Français », a développé le président des Hauts-de-France.

Comment pouvait-il en être  autrement pour l'élu des Hauts de France  alors qu'Éric Zemmour continue de progresser dans les sondages et qu'Édouard Philippe, ex-LR , vient de créer son parti Horizons ? D'ailleurs Gérard Larcher, le président du Sénat, ne lui laissait pas le choix « S'il ne décidait pas de participer au congrès, il ne pourrait pas être le candidat de notre formation politique », avait-il clairement prévenu. Ses deux principaux concurrents Valérie Pécresse et Michel Barnier  rappelaient qu'il existait des règles pour porter les valeurs des Républicains. « Celles et ceux qui veulent proposer leur candidature pour porter le projet des Républicains et qui ont besoin de leur soutien doivent respecter la règle », répondait Michel Barnier dans les colonnes du Figaro, le 7 octobre tandis que Valérie Pécresse ajoutait de son côté : «  Je veux l'unité et je joue collectif depuis le début. Les Républicains ont fixé des règles du jeu que je respecte. Nous devons nous y plier. ».

Dans ce contexte, et après deux défaites de la droite à la présidentielle, beaucoup d'élus lui ont rappelé l'importance d'obtenir officiellement le soutien des Républicains à six mois de la présidentielle pour que la droite ne se livre pas un combat fratricide pour les présidentielles qui annihilerait toute victoire de leur camp. « Les adhérents ont dit non à la primaire, car ils ne veulent pas d’affrontement. (...) Je leur présenterai mon projet et ils diront qui peut l’emporter », s’est justifié l'élu des Hauts-de-France.

Xavier Bertrand doit désormais convaincre les adhérents LR, qui lui reprochent toujours son départ du parti en 2017, qu'il est le principal atout pour gagner la présidentielle. Le candidat sait que la tâche s'annonce compliquée. « Si une présidentielle c'était facile, ça se saurait ! », sourit le candidat. Il affrontera donc Michel Barnier, Valérie Pécresse, Eric Ciotti et Philippe Juvin.

Avec à la clé un soutien militant, un réseau d'élus et quelque 10 millions d'euros pour mener la campagne.




Britney Delsey pour DayNewsWorld

MARINE LE PEN ENTRE EN CAMPAGNE PRESIDENTIELLE SOUS LE SIGNE DES « LIBERTES »

La mise en orbite de Marine Le Pen a eu lieu ce dimanche12 septembre 2021 à Fréjus, devant les cadres du parti rassemblés en conseil national. La patronne du Rassemblement national a laissé officiellement, pour le temps de la présidentielle, les rênes de son mouvement à son dauphin: le jeune vice-président du RN, Jordan Bardella pour souligner le dépassement par la candidate de son propre parti et partir à la conquête des Français qui n'y croient plus.

« Marine Le Pen sera une candidate détachée de la présidence du RN pour rassembler au-delà », fait valoir le futur numéro un du parti, qui aura 26 ans lundi, en plaidant que la présidentielle est « la rencontre entre un homme ou une femme et le peuple français ». Déjà début juillet Marine Le Pen avait exhorté ses militants à « aller chercher la victoire » en continuant à « ouvrir » le parti. Elle a ainsi nommé à cet égard comme directeur de campagne un ancien préfet, Christophe Bay, qui n'est pas issu du sérail partisan, contrairement à David Rachline, maire RN de Fréjus, qui occupait ce poste en 2017.

Aussi la candidate du RN a-elle lancé sa campagne présidentielle sous le signe des « libertés », pour trouver ce nouveau souffle.

« Libertés, libertés chéries! », expression inspirée de La Marseillaise (où elle s'écrit au singulier), sera son slogan de campagne sur des affiches sans le nom Le Pen ni celui du parti.

«La présidente des libertés françaises»

Marine Le Pen s’est présentée comme «la présidente des libertés françaises». «En France, les Français ont le droit de vivre comme des Français. Les délinquants seront mis hors d'état de nuire, les délinquants français en prison, les étrangers dans l'avion», a-t-elle promis. Prenant à partie «le silence assourdissant des prétendues féministes» à propos de certaines pratiques imposées par des communautés, elle a promis de libérer les femmes concernées du «joug obscurantiste (des) talibans de l'intérieur».

«Un choix de civilisation»

La candidate a affirmé que la présidentielle 2022 «ne sera pas seulement un choix de société, comme ont pu l'être les précédents scrutins, ce sera un choix de civilisation». Selon elle, seulement deux alternatives se présentent aux Français : «soit la dilution de la France par déconstruction et submersion (migratoire), soit le sursaut salutaire qui fera entrer la France dans le troisième millénaire autour de l'idée de Nation». Un projet de loi sur l’immigration doit être présenté en octobre, dont elle a promis qu’il serait soumis à un référendum pour être adopté si elle accède à l’Elysée.

Outre les questions de l'immigration et de la sécurité, qui tiennent évidemment une place très importante dans le programme, la candidate y a ajouté l’écologie, sous le thème de la «protection de notre lieu de vie». Marine Le Pen souhaite également relancer la natalité, avec un prêt aux jeunes parents qu’ils n’auraient plus besoin de rembourser après la naissance de leur troisième enfant.

Elle a également détaillé plusieurs volontés marquantes, comme la nationalisation des autoroutes. Selon elle, cette mesure devrait permettre de faire baisser de 10 à 15% les péages et limiter la «spoliation des Français», a-t-elle décrit au Figaro. Un milliard et demi d’euros devraient également revenir dans le budget de l’Etat, pour permettre de financer une politique de réaménagement du territoire. Une autre idée forte est celle de privatiser l’audiovisuel public. De quoi «rendre aux Français» 2,8 milliards de redevance, d’après elle. Les canaux d’outre-mer, l’INA ou Arte en seraient préservés.

Une troisième candidature ternie cependant par les signaux qu'envoie Eric Zemmour sur une possible candidature à la présidentielle...




Andrew Preston pour DayNewsWorld

AGNES BUZYN MISE EN EXAMEN

POUR MISE EN DANGER DE LA VIE D'AUTRUI

Après une audition de plus de neuf heures, vendredi 10 septembre 2021, devant la Cour de justice de la République, l'ex-ministre de la Santé, Agnès Buzyn a été mise en examen pour « mise en danger de la vie d'autrui » par la Cour de justice de la République.

Agnès Buzin a également été placée sous le statut de témoin assisté pour « abstention volontaire de prendre les mesures propres à combattre un sinistre ».

Désormais représentante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Agnès Buzyn, 58 ans, était ministre des solidarités et de la santé de 2017 à février 2020, date à laquelle  alors que la pandémie inquiétait le monde entier  elle a quitté son poste pour briguer, sans succès, la Mairie de Paris.

Si cette mise en examen pour « mise en danger de la vie d'autrui »créé certes un précédent dangereux pour les pour les prochains ministres et témoigne d'une judiciarisation du politique, elle montre également que « les responsables politiques ne sont pas au-dessus des lois », selon Jean-Philippe Derosier, professeur de droit public à l'Université de Lille dans un entretien des Echos.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

LE PROJET DES REPUBLICAINS

POUR LA PRESIDENTIELLE 2022

Les Républicains ont mis l'accent sur leur projet pour la présidentielle 2022 ce samedi 4 septembre 202 avec des universités d’été des jeunes LR au Parc floral à Paris. « Nous sommes de retour », a lancé le président de LR Christian Jacob après dix ans passé dans l'opposition. Plus de 1 500 personnes étaient inscrites pour ces universités d’été, deuxième édition pour le mouvement des jeunes de LR qui revendique plus de 10 000 membres.

Trois candidats Michel Barnier, Éric Ciotti et Philippe Juvin étaient invités aux tables rondes alors que la présidente de l’Île-de-France Valérie Pécresse, qui a quitté LR en 2019, s'est invitée suscitant un attroupement. Et de montrer qu'elle joue « collectif ». « Nous allons gagner car nos idées sont majoritaires et sont attendues par les les Français », a-t-elle insisté.

Contrairement à Xavier Bertrand, grand absent qui compte se lancer dans la course à l’Elysée sans passer par une éventuelle primaire. Il est pour l'instant le mieux placé dans les sondages.

Leur « projet pour la France » en vue de la présidentielle de 2022 présente trente propositions articulées autour des thématiques phares « protéger, libérer, rassembler ».

En matière de police, le projet s’attaque au cas des récidivistes avec la suspension des allocations familiales pour les parents de mineurs délinquants récidivistes et l’instauration de peines minimales pour les récidivistes et/ou quand la victime est force de l’ordre. Il prévoit aussi de lancer un plan de 25 milliards d’euros sur cinq ans pour les forces de l’ordre et la création de 20 000 places de prison. En plus, ce programme porte à 3 milliards d’euros le budget de la justice.

Concernant les retraites, le parti veut notamment porter progressivement l’âge de départ à 65 ans et mettre fin aux régimes spéciaux.

De nombreuses mesures en termes de fiscalité sont abordées dans ce plan : diviser par deux les impôts de production, permettre aux entreprises de fixer le temps de travail, exonérer de charges sociales pendant six mois le premier emploi d’un jeune, exiger le remboursement des aides publiques aux entreprises qui délocalisent…

Sur l’environnement, c’est un retour en arrière avec l’arrêt des fermetures des centrales nucléaires, le prolongement de la durée de vie des réacteurs jusqu’à 60 ans, ainsi que l’arrêt des subventions des secteurs éolien et solaire. LR souhaite lancer un plan hydrogène de 11 milliards d’euros (d’ici 2040) pour faire de la France le leader mondial.

Afin d’« éradiquer l’islamisme », les Républicains veulent fermer les mosquées radicalisées et inscrire dans la Constitution un « état de nécessité antiterroriste ». Un plafond annuel d’immigration serait également inscrit dans la Constitution. En outre, leur programme en matière d’immigration interdit les régularisations en cas d’entrée irrégulière et conditionne les aides sociales à cinq années de cotisations.

Autre investissement majeur annoncé (sur la santé) : le lancement d’un plan Alzheimer de 1,6 milliard d’euros sur 5 ans. Le programme de LR compte aussi mettre fin au collège unique et permettre l’apprentissage dès 14 ans, mais aussi instaurer un service à la nation obligatoire d’au moins quatre mois.

En quête d’un candidat

La droite se cherche toujours un candidat pour la prochaine présidentielle et les deux favoris ont quitté LR (ils ne se sentent donc guère liés par le projet de leur ancienne famille politique). « Chaque candidat a la liberté de présenter son projet. Mais il est bien évident que Les Républicains se tourneront vers celui qui reprendra le plus [le nôtre]», a assuré Christian Jacob. « La préoccupation des Français est de savoir notre capacité à gagner l’élection. ».

Reste à savoir si les LR vont organiser une primaire ...Rendez-vous pour le congrès prévu le 25 septembre 2021.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

AUX REGIONALES LA REPUBLIQUE EN MARCHE

PREND UNE CLAQUE

C’est un premier tour qui ne ressemble pas vraiment à ce que prévoyaient les sondages. Plus de 66 % d’abstention, soit deux Français sur trois qui boudent les urnes ! C’est 17 points de plus qu’à la précédente édition en 2015.

Dans un contexte d’abstention « abyssale », les candidats de la majorité LREM ne vont pas être en mesure de peser sur le second tour.

La République en Marche « KO debout »

Eliminées dans les Hauts-de-France, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Occitanie, à peine à plus de 10% dans les autres régions: les listes de La République en marche et de ses alliés ont connu une sévère déroute, dimanche soir, ôtant à la macronie toute possibilité d'être faiseur de roi. LREM se voulait modeste, espérant recueillir 15% des voix, peut-être même davantage dans certaines régions, comme certains sondages optimistes le prédisaient. Las: le parti présidentiel n'a convaincu qu'environ 10 des électeurs. . Ses candidats enregistrent des scores tellement décevants, parfois sous les 10 %, qu'ils ne permettent même pas de se maintenir et de jouer un rôle au second tour.

Pire : il est éliminé du second tour en Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes et surtout dans les Hauts-de-France, où le ministre Laurent Pietraszewski est annoncé entre 7,3% (Harris Interactive) et 9,1% (Ifop), malgré la présence de quatre autres membres du gouvernement sur sa liste - Agnès Pannier-Runacher, Éric Dupond-Moretti, Gérald Darmanin et Alain Griset.Malgré ses cinq ministres, elle enregistre un échec cuisant. Autre désillusion : le MoDem Marc Fesneau, le meilleur espoir macroniste pour décrocher une région, termine quatrième du premier tour. En Bretagne, la bataille des héritiers de Le Drian tourne au profit du socialiste plutôt que du « marcheur ».

Les présidents de région sortants arrivés en tête

Malgré l’abstention, les présidents sortants peuvent avoir le sourire. Les deux grands partis traditionnels bénéficient à plein de la « prime aux sortants », qui ont été à la manœuvre lors de la crise sanitaire. Cela permet à la droite d'espérer pouvoir conserver ses sept régions et la gauche ses cinq en France métropolitaine.A droite, Xavier Bertrand, Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse, Jean Rottner ou encore Hervé Morin sont désormais bien placés pour être réélus. Tout comme à gauche, Carole Delga en Occitanie ou Alain Rousset en Nouvelle Aquitaine. En Bretagne, alors qu’on le donnait au coude à coude avec LREM, le socialiste Loïg Chesnais-Girard vire en tête et pourrait repartir pour un second mandat (surtout en cas d’accordavec EELV). Au sein de la gauche, les écolos tirent leur épingle du jeu quand il n’y avait pas de sortant PS : c’est le cas en Ile-de-France où Julien Bayou gagne la petite primaire avec Audrey Pulvar et Clémentine Autain.

Bertrand bien placé pour 2022 ?

Avec plus de 41 % des voix au premier tour, Xavier Bertrand peut savourer sa victoire et devient incontournable à droite pour la présidentielle de 2022. Il est incontestablement l’un des grands gagnants de la soirée. Xavier Bertrand, rival déclaré pour la présidentielle, sort renforcé, avec en prime la preuve qu’il peut seul, sans le renfort des macronistes, battre le RN.

Gérald Darmanin refuse toutefois de voir un avertissement pour la présidentielle de 2022 dans les résultats médiocres du parti présidentiel aux régionales. « Je considère que les Français répondent à la question qu'on leur pose : 'qui voulez-vous comme président de région ? Ils ont répondu. Ne tirons pas de conclusions hâtives sur l'élection présidentielle. (...) Quand ils voteront pour le président de la République, ils choisiront le président de la République », a commenté Gérald Darmanin.

Le RN en retrait  ?

Les enquêtes d’opinion promettaient au Rassemblement national (RN) d’arriver en tête dans 6 des 13 régions métropolitaines alors qu'il ne parvient que dans une seule, en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA). Il était annoncé haut dans les sondages.. Alors qu’il avait viré en tête dans six régions en 2015, il n’a remporté ce premier tour que dans une région : Provence-Alpes-Côte d’Azur. Thierry Mariani, transfuge de la droite, vire bien devant mais n’y creuse pas autant l’écart qu’annoncé ; le second tour s’annonce serré. Dans les Hauts-de-France, où Marine Le Pen avait recueilli 40,6 % aux dernières régionales, Sébastien Chenu tombe aux alentours de 24 %. L’abstention n’a pas du tout réussi au parti de Marine Le Pen qui connaît de nombreuses déconvenues . Reconnaissant que ses électeurs ne s'étaient « pas déplacés », Marine Le Pen a appelé « au sursaut » pour le second tour.

Comment expliquer ces échecs ? Tiennent-ils à l’abstention qui aurait plus touché l’électorat du Rassemblement national (ce qui n’était pas forcément le cas jusqu’ici) ? Au choix des candidats ? A la stratégie de « banalisation » voulue par Marine Le Pen ? Pour celle qui se lance dans sa troisième candidature à la présidentielle, c’est en tout cas une alerte à ne pas négliger .

Renversement de situation

Les candidats de la majorité ne franchissent la barre des 10 % – seuil minimal pour se maintenir ne franchissent la barre des 10 % – que dans 8 régions. Droite et gauche, pendant ce temps-là, maintiennent leurs positions. A part en PACA, l’ensemble des présidents de région sortants sont arrivés en tête.

Le match serré annoncé avec le RN n’a pas eu lieu, le candidat déclaré à la présidentielle Xavier Bertrand peut déjà asseoir son image d’homme capable de battre le RN, « mon seul et unique ennemi », a-t-il déclaré. Il inverse le rapport de force avec le parti de Marine Le Pen par rapport à 2015

C’est un premier tour qui ne ressemble pas vraiment à ce que prévoyaient les sondages.

Les résultats des Régionales 2021 du premier tour bousculent les stratégies présidentielles de Macron et de Le Pen. D'ici là, les négociations d'alliances, fusions ou retraits vont alimenter la chronique jusqu'au dépôt des listes mardi à 18H00, notamment en Paca, région où le RN est le mieux placé.

« L’abstention à 66% des Français confirme désormais une forme de fatigue démocratique, comme si une partie grandissante des citoyens, désabusés par la politique ou les politiques, ne jugeait plus utile de voter. ».

Si la claque se confirmait au second tour pour la majorité, la question d'un remaniement gouvernemental pourrait être posée, alors qu'Emmanuel Macron doit exposer début juillet la feuille de route pour la fin de son quinquennat, qu'il souhaite « utile »

« Râler c’est bien, mais voter c’est mieux », a tenté de mobiliser Jordan Bardella à la télévision, reprenant le mot d’ordre des candidats RN, de Mariani à Odoul en passant par Chenu, pour tenter de mobiliser leurs troupes pour le second tour.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld


PANDEMIE GILETS JAUNES

 « ON REVIT DES TEMPS TRES MOYENAGEUX »

SELON EMMANUEL MACRON

Dans un entretien à la revue Zadig, le chef de l'État s'épanche sur la crise sanitaire vécue par tous depuis un an et demi et comparable, selon lui, à la période du Moyen-Âge. À un an de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron se dit « très confiant » pour l'avenir.

Si un an et demi après son apparition, l'épidémie n'est toujours pas résorbée, la vaccination donne une lueur d'espoir et permet aux responsables politiques de tirer des premières leçons. Dans un entretien accordé à la revue Zadig, le président s'est livré lui aussi sur cette épidémie et ses conséquences sur la société française. « Cette pandémie est la métaphore de notre époque.

On revit des temps au fond très moyenâgeux : les grandes jacqueries, les grandes épidémies, les grandes peurs... », considère ainsi Emmanuel Macron, allant plus loin : « C'est l'époque des grandes peurs, de phénomènes qui forgent un peuple, je dirais même de la réinvention d'une civilisation. C'est aussi un moment de tensions qui travaillent le pays ».

Avec les « gilets jaunes », « on a redécouvert la violence

Parlant de retour à une époque moyenâgeuse, le président fait également allusion à la crise des Gilets jaunes, ayant précédé celle du Covid et ayant donné lieu à des manifestations pendant plusieurs mois sur les ronds-points et dans les grandes villes de France. Selon lui, le mouvement social a marqué « un retour de la violence dans la société », « un des fondamentaux de notre vieux pays, fait de jacqueries ».« On a redécouvert la violence. La violence politique et militante existait depuis plusieurs années dans notre démocratie, avec le retour des black blocks dans les manifestations européennes puis en France en 2016. Avec les 'gilets jaunes', il s’agit d’un retour de la violence dans la société. On retrouve un des fondamentaux de notre d’un retour de la violence dans la société. On retrouve un des fondamentaux de notre vieux pays, fait de jacqueries. » Si aucun politique n'a été capable d'anticiper la formation de ce mouvement protestataire, qui durera près d'un an, Emmanuel Macron explique ne pas avoir « été surpris de ce qui arrivait », voyant dans les Français « un peuple très résistant » mais qui « s'embrase sur le coup de colères ».

La France n'est pas « une addition de minorités ou de ressentiments ».

« La France, c’est une volonté de chaque jour, ce n’est pas une identité figée », affirme Emmanuel Macron à propos des « immigration africaines ». « Il faut dire à ces hommes et à ces femmes : vous qui êtes là par les cruautés de l’histoire, par la volonté de vos grands-parents, de vos parents ou par la vôtre propre, vous êtes une chance pour notre pays ». En Seine-Saint-Denis, « il ne manque que la mer pour faire la Californie ». Et de vanter les mérites du 93 : « Je vais vous décrire, en vous demandant de fermer les yeux, le département le plus jeune de France, avec deux aéroports internationaux, le plus important stade sportif français et le plus grand nombre de créations de start-up par habitant. Il ne manque que la mer pour faire la Californie… », assure le président de la République. D'après lui, la Seine-Saint-Denis est à la fois « un poumon », « un espace unique de transformation économique et sociale » est un département où « toutes les fragilités françaises sont concentrées ». C’est notamment « le seul endroit où l’on a assumé d’être un pays d’immigration, qui intègre, qui élève les enfants nés ici comme ailleurs ».« Notre pays a besoin, pour vivre sereinement, de bâtir un récit commun et de poser des actes reconnaissant toutes ces vies, toutes ces mémoires », assure le président de la République.

La réforme de l'ENA est également évoquée, le chef de l'État la défendant coûte que coûte : « La maladie de la France n'est pas la bureaucratie ni le centralisme mais les corporatismes. C'est-à-dire des intérêts qui protègent l'entre-soi. L'ENA a permis aux corporatismes de se reconstituer ».Il est nécessaire, selon lui, de « sélectionner différemment » pour la haute fonction publique car "quand on vient d'un milieu populaire, et plus encore quand on est issu de l'immigration, il faut cinq à six générations pour accéder ne serait-ce qu'au milieu de l'échelle sociale. C'est énorme et, pour tout dire, décourageant ». Une ordonnance doit venir entériner la réforme ce mercredi 26 mai, remplaçant l'école prestigieuse d'administration par l’Institut du service public (ISP) au 1er janvier 2022 tout en donnant des garanties d'indépendance aux hauts fonctionnaires sortants.

Emmanuel Macron souligne aussi l'urgence de répondre au sentiment de « décrochage » d'une partie de la population qui exprime « la même inquiétude de la désindustrialisation, d'un sentiment d'injustice, d'une impression de trahison démocratique ».

Dans ce long entretien de vingt pages , consacré à « sa vision de la France » et au « rapport charnel » qu'il entretient avec le pays, le chef de l'État assure avoir confiance envers l'avenir et la capacité de se relever après une crise sanitaire et sociale de cette ampleur. « Si on a une énergie collective et une vision, on repartira de l'avant. Je pense que nous en avons la possibilité », estime-t-il, évoquant « la capacité à embrasser le futur, à se projeter (...) alors déterminante pour le rebond que prend le pays ». À un an de la présidentielle, Emmanuel Macron affiche donc un certain optimisme, disant avoir « la prescience que nous avons cette force et cette inspiration en nous » et croire « beaucoup dans l'inspiration du peuple français ».

Il assure que son rôle « est, chaque fois, de tracer le bon chemin, d’y mettre le bon mot, même si je fais des erreurs, pour permettre que cela advienne ».




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

FRANCE

UNE NOUVELLE TRIBUNE DE MILITAIRES

 POUR DENONCER

LA MENACE D'UNE GUERRE CIVILE

Valeurs Actuelles continue de se faire le porte-voix d’une partie de l’ armée. Deux semaines et demie après un premier texte controversé, appelant Emmanuel Macron et l'exécutif à défendre le patriotisme, l'hebdomadaire Valeurs actuelles a publié, dimanche 9 mai 2021dans la soirée, une nouvelle tribune. Cette fois-ci, lancée par des militaires d'active, elle est ouverte aux signatures.

« Nos aînés ont raison sur le fond de leur texte, dans sa totalité. Nous voyons la violence dans nos villes et villages. Nous voyons le communautarisme s’installer dans l’espace public, dans le débat public. Nous voyons la haine de la France et de son histoire devenir la norme. Le premier texte avait fait couler beaucoup d'encre, le second risque d'enfoncer le clou. »

« Agissez, mesdames et messieurs. Il ne s'agit pas, cette fois, d'émotion sur commande, de formules toutes faites ou de médiatisation. Il ne s'agit pas de prolonger vos mandats ou d'en conquérir d'autres. Il s'agit de la survie de notre pays, de votre pays », écrivent les auteurs dans ce texte adressé au président de la République, aux ministres, aux parlementaires et aux officiers généraux.

Une première tribune choc le 21 avril

Valeurs actuelles avait publié, le 21 avril, une première tribune choc dans laquelle « une vingtaine de généraux, une centaine de hauts gradés et plus d'un millier d'autres militaires »appelaient le président Emmanuel Macron à défendre le patriotisme et se disaient « disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la sauvegarde de la nation ». Ce texte avait déclenché une vive controverse dans la classe politique.

Saisi par des parlementaires de la France insoumise, le procureur de Paris Rémy Heitz avait rejeté la demande d’engager des poursuites visant les auteurs et diffuseurs de la tribune car « aucune infraction pénale » n’y figure. Selon le sondage d'Harris Interactive réalisé pour LCI, 64% des personnes interrogées à propos de la première tribune avaient entendu parler de cette tribune dénonçant le « délitement » de la France du fait « d’un certain antiracisme », de « l’islamisme et des hordes de banlieue ». Au total, 58 % des personnes interrogées soutenaient les militaires ayant signé la tribune, selon le sondage, réalisé sur un échantillon de 1613 personnes.

Toujours selon le même sondage , 84% des Français interrogés pensent que la violence augmente de jour en jour et 73% d'entre eux estiment que le pays se délite. Les partisans de la droite et de l'extrême droite semblent davantage en accord avec les idées des signataires. En particulier sur la question de la sécurité : par exemple, 93% des Républicains et 94% des sympathisants du Rassemblement National pensent que les lois de la République ne s'appliquent pas dans certaines villes. Et les deux tiers du panel pensent que les signataires de la tribune ne doivent pas être punis.

« La génération du feu »

Les auteurs de la deuxième tribune disent être « entrés récemment dans la carrière » et précisent qu’ils ne peuvent pas « réglementairement » s’exprimer « à visage découvert ».« Nous sommes de ce que les journaux ont nommé "la génération du feu". Hommes et femmes, militaires en activité, de toutes les armées et de tous les grades, de toutes les sensibilités, nous aimons notre pays. Ce sont nos seuls titres de gloire », écrivent-ils pour se présenter.

« Afghanistan, Mali, Centrafrique ou ailleurs, un certain nombre d’entre nous ont connu le feu ennemi. Certains y ont laissé des camarades. Ils ont offert leur peau pour détruire l’ islamisme auquel vous faites des concessions sur notre sol », disent les auteurs. « Presque tous, nous avons connu l’opération Sentinelle. Nous y avons vu de nos yeux les banlieues abandonnées, les accommodements avec la délinquance. Nous avons subi les tentatives d’instrumentalisation de plusieurs communautés religieuses, pour qui la France ne signifie rien – rien qu’un objet de sarcasmes, de mépris voire de haine ».

Alors qu'Emmanuel Macron s'affichait, en signe d'unité, avec les chefs d'états-majors des armées samedi 8 mai lors des commémorations de la capitulation allemande en 1945, les militaires, confrontés aux réalités du terrain, continuent de dénoncer la « déchéance », le « communautarisme » et « l'islamisme » auxquels l'exécutif ferait « des concessions.

Selon les signataires, qui s'appuient sur leur expérience de l'opération Sentinelle pour justifier leur évaluation de la situation en France, la guerre civile « couve ».




Alize Marion pour DayNewsWorld

LA TRIBUNE DES GENERAUX  « POUR UN RETOUR DE L'HONNEUR DE NOS GOUVERNANTS »

À l'initiative de Jean-Pierre Fabre-Bernadac, une vingtaine de généraux, une centaine de hauts-gradés et plus d'un millier d'autres militaires ont signé un appel pour un retour de l'honneur et du devoir au sein de la classe politique.

« Pour un retour de l’honneur de nos gouvernants » . Cette tribune a été mise en avant mercredi 21 avril dans Valeurs actuelles mais avait été publiée dès le 8 avril. Cette tribune appelle la classe politique à lutter contre « le délitement » de la France. « Il n'est plus temps de tergiverser, sinon, demain, la guerre civile mettra un terme à ce chaos croissant, et les morts, dont vous porterez la responsabilité, se compteront par milliers », peut-on lire. La lettre des militaires, non datée, est adressée au « président », au gouvernement et aux parlementaires, c’est-à-dire à tous les représentants de la République.

« L’heure est grave, la France est en péril, plusieurs dangers mortels la menacent, écrivent les généraux. Notre honneur aujourd’hui tient dans la dénonciation du délitement qui frappe notre patrie. » Ce délitement tient en trois points : « un certain antiracisme », qui entend « créer sur notre sol un mal-être, voire une haine entre les communautés », mais « c’est la guerre raciale que veulent ces partisans haineux et fanatiques ». Délitement ensuite « avec l’islamisme et les hordes de banlieue », puis enfin avec ces « manifestations où le pouvoir utilise les forces de l’ordre comme agents supplétifs et boucs émissaires face à des Français en gilets jaunes exprimant leurs désespoirs », « alors que des individus infiltrés et encagoulés saccagent des commerces et menacent ces mêmes forces de l’ordre ».

Le texte a eu de l'écho et provoqué des remous dans l’espace politique.Cette tribune interpellent les dirigeants du pays à un an de l'élection présidentielle. « Ne perdez pas de temps et sachez que nous sommes disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la sauvegarde de la nation », disent-ils dans cette tribune du 21 avril .

Marine Le Pen leur a vite répondu qu’elle partageait leurs analyses et les a invités à rejoindre le Rassemblement national (RN).« Je souscris à vos analyses et partage votre affliction », leur a répondu la présidente du Rassemblement national. La gauche s'insurge contre cette tribune de militaires et l'appel de Marine Le Pen. Sur franceinfo lundi 26 avril, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l'Industrie, a « condamné sans réserve cette tribune d'un quarteron de généraux en charentaises qui appellent au soulèvement ». Une politisation « irresponsable » des armées, rétorque de son côté Florence Parly, la ministre des Armées.Au ministère des Armées, on est en train d'analyser la liste des signataires .. Si des militaires d'active y figurent, ils seront sanctionnés, dit-on.

La pré-campagne a bel et bien commencé. N'oublions pas le succès de librairie qu'a remporté l'année dernière le dernier livre du général de Villiers.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

BRANLE-BAS DE COMBAT SUR

" LA SECURITE AU QUOTIDIEN "

VIOLENCE, DELINQUANCE ET DROGUE EN FRANCE

Tandis que le président Macron se trouve à Montpellier en visite sur le thème de « la sécurité au quotidien », un homme a été blessé par balles lors d'une fusillade ce lundi 19 avril 2021, quartier des Beaux-Arts.

A la veille de sa visite dans un commissariat de Montpellier en compagnie de son ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, Emmanuel Macron a accordé un entretien au « Figaro » dimanche 18 avril.

Policiers, drogues, répercussions après le procès du meurtrier de Sarah Halimi :

le chef de l’Etat a lancé une nouvelle offensive sur la sécurité, sujet phare de la présidentielle 2022 et assuré se battre « pour le droit à la vie paisible ».

10 000 recrutements de policiers confirmés d'ici 2022

Emmanuel Macron avait déjà annoncé le recrutement de 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires d'ici la fin de son quinquennat. Il confirme cet objectif. « Chaque circonscription de police aura plus de policiers à la fin du quinquennat qu'au début, sans exception ». 4508 policiers et 1706 gendarmes sont déjà recrutés. Le président de la République a promis vouloir tenir son objectif de 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires. « Chaque Français verra plus de bleu sur le terrain en 2022 qu’en 2017. Ça rassure les gens, ça dissuade les délinquants », a-t-il annoncé.

« Nous aurons en complément, dès cette année, 2 000 policiers et gendarmes de plus » dont « l’essentiel » ira « directement sur la voie publique ». Des chiffres et encore des chiffres

Emmanuel Macron a aussi annoncé la création à Montpellier, où 50 policiers supplémentaires viendront en renfort d’ici fin 2022, d’une « école de guerre avec de la formation continue » pour les policiers ainsi que la modernisation de leur uniforme et le remplacement de la casquette par un calot.

Le président de la République compte  également beaucoup sur le déploiement des caméras piétons, dans le cadre de la loi « sécurité globale » tout juste adoptée au Parlement : « Elles vont tout changer », car elles vont aider à « prévenir les dérapages » et « inhiber les gens violents ».

Pas de « violence systémique de la police »

Il revient aussi sur les « violences policières », et se veut extrêmement clair : « Il n’y a pas de violence systémique de la police, c’est faux ; il n’y a pas de racisme systémique de la police, c’est faux, pas plus qu’il n’y en a dans la gendarmerie ou au sein de l’État. ».

Emmanuel Macron avait employé l'expression « violences policières » en décembre pour la contredire aussitôt.

"« Si dans tous les sondages, toutes les enquêtes de terrain, des jeunes vous disent qu’ils subissent des contrôles au faciès, leur dire : “non, il n’y en a pas, c’est un sentiment que vous avez”, c’est aussi insensé que d’aller expliquer à des gens : “vous avez peut-être un sentiment d’insécurité mais ce n’est pas une réalité”. »"

La drogue comme « matrice économique de la violence dans notre pays »

Concernant la multiplication des règlements de comptes violents entre bandes, Emmanuel Macron constate que les trafics de stupéfiants « explosent » et « forment la matrice économique de la violence dans notre pays »."« Les éradiquer par tous les moyens est devenu la mère des batailles, puisque la drogue innerve certains réseaux séparatistes mais aussi la délinquance du quotidien, y compris dans les petites villes épargnées jusqu’ici. Ne laisser aucun répit aux trafiquants de drogue, c’est faire reculer la délinquance partout », souligne-t-il. ll a déclaré que 70 000 amendes forfaitaires délictuelles ont été dressées depuis septembre. Ces amendes de 200€ sanctionnent l'usage de stupéfiants. Le président Macron reconnaît une « forte augmentation » des violences sur les personnes.

Concernant la drogue, « la France est devenue un pays de consommation et donc, il faut briser ce tabou, lancer un grand débat national sur la consommation de drogue et ses effets délétères ». Mais aussi un pays de production autosuffisant pour le cannabis.

Emmanuel Macron a dit également souhaiter un changement de la loi pour que l’abolition du discernement causé par une prise de stupéfiants n’exonère pas de sa responsabilité pénale, après la décision de la Cour de Cassation dans le meurtre de Sarah Halimi, sexagénaire juive tuée en 2017 à Paris. « Décider de prendre des stupéfiants et devenir alors “comme fou” ne devrait pas à mes yeux supprimer votre responsabilité pénale. Sur ce sujet, je souhaite que le garde des Sceaux présente au plus vite un changement de la loi », a déclaré le chef de l’Etat.

15 000 places de prison confirmées

Toujours dans son interview, Emmanuel Macron confirmé la création de 15 000 nouvelles places de prison sous son quinquennat. « Nous en avons déjà lancé 7 000 et je tiendrai là aussi les 15 000. Nous ferons les 8 000 restantes dans la foulée. Dès cette semaine, le gouvernement présentera le plan d’action et les sites pour ces places supplémentaires ».

Le verdict hallucinant agression des policiers à Vitry-Châtillon

Mais alors que le président de la République effectue une visite sur le thème de la sécurité ce lundi à Montpellier, les forces de l'ordre sont toujours autant ciblées ces dernières semaines, notamment par des tirs de mortiers d'artifice. Le procès du drame de Viry-Châtillon a également livré son verdict ce week-end, suscitant l'incompréhension chez de nombreux policiers. La cour d'assises des mineurs de Paris a en effet condamné en appel cinq accusés à des peines allant de 6 à 18 ans de réclusion et en a acquitté huit autres. Ils étaient jugés pour l'agression violente de policiers à Viry-Châtillon en 2016 (des jets de cocktails Molotov sur des véhicules de police et l'agression des policiers blessés). Un naufrage judiciaire pour les policiers. Les voyous qui enferment deux policiers pour les brûler seraient-ils « une richesse pour la Nation », comme l' affirmé l'avocat général au procès?!!

Des syndicats de police ont appelé à participer à une action, à une manifestation ce mardi 20 avril aux alentours de midi.

La mise au point du criminologue Alain Bauer sur CNews

Aussi Alain Bauer a-t-il abordé la délicate question de la réponse pénale en France : il faut que la police et la justice se parlent comme des partenaires,rappelle le criminologue.« Les policiers considèrent les magistrats comme laxistes et les magistrats considèrent les policiers comme fascistes. Ces deux postures qui visent à s'insulter plutôt qu'à construire une politique pénale sont importantes. (...) En France on ne sait pas se parler et on se considère comme des adversaires alors qu'on devrait plutôt être des partenaires ». 

Il s'est également exprimé sur la colère des policiers :

« Ils sont extrêmement maltraités. Si l'Etat était un employeur du privé, il serait en prison pour non-respect de la réglementation du travail », selon le criminologue.

Face à l'exaspération des Français face aux multiples insécurités, « déstructuration du modèle de l'Etat »(selon Alain Bauer) , Emmanuel Macron tente de reprendre en main le régalien face à la droite et l'extreme-droite de Marine Le Pen.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

HARO SUR LES REUNIONS « NON MIXTES RACISEES »

Une position qui divise. La candidate des socialistes et des radicaux à la présidence de région Ile-de-France, Audrey Pulvar, s'est attirée les foudres de la droite et de l'extrême droite pour avoir déclaré, lors d'une interview diffusée sur BFMTV samedi 27 mars, que les réunions « non-mixtes » entre personnes touchées par le racisme ne la « choquait pas profondément », et qu'il devait être possible de demander aux personnes blanches qui souhaitaient y assister « de se taire ».

« S'il se trouve que vient à cet atelier [à destination des personnes noires et métisse] une femme blanche, un homme blanc, il n'est pas question de la ou le jeter. En revanche, on peut lui demander de se taire, d'être spectateur ou spectatrice silencieux. »

Audrey Pulvar, candidate PS aux régionales en Ile-de-France

Vives réactions

Son commentaire a suscité l'ire de certains élus, notamment à droite.

« Dans ma région, aucun habitant ne doit être discriminé pour la couleur de sa peau. Il n'y a pas de racisme 'acceptable' », a réagi sur Twitter l'actuelle présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse.

« Les blancs doivent se taire. La phrase choc et honteuse d’Audrey #Pulvar. Elle doit s’excuser auprès de la République » a d’abord commenté le vice-président de la région Geoffroy Didier sur le réseau social.

Le député LR, en relayant une vidéo publiée par un autre vice-président de la région, membre de la majorité de Valérie Pécresse, Patrick Karam, a lancé les hostilités. Ce sont ainsi plusieurs figures de la majorité de droite à la région qui sont montées au créneau pour dénoncer les propos de la membre de la majorité d’Anne Hidalgo à Paris.

A l’extrême droite également, la réaction a été quasi immédiate. La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, a même appelé à l’intervention de la justice contre l’élue. « Le parquet doit engager des poursuites pour provocation à la discrimination raciale contre Mme Pulvar. Il faut mettre fin à cette escalade raciste de la part d’une partie de l’extrême gauche qui s’affranchit de toutes les règles légales, morales et républicaines » a-t-elle commenté sur Twitter.

Soutien à gauche

Autre réaction de la députée LREM, Laetitia Avia. « On peut demander à une femme blanche ou à un homme blanc de se taire ». NON. La lutte contre le racisme ne passe pas par l’exclusion et la discrimination, mais par le dialogue, lequel est la meilleure arme contre les préjugés », a réagi la parlementaire parisienne.

Le patron des députés LREM, Christophe Castaner, s'est voulu plus nuancé : tout en reconnaissant des propos « a minima maladroits », ce macroniste historique et ancien PS a refusé de « contribuer à la chasse contre elle » et a rappelé que « ce type de réunions sont parfois nécessaires pour libérer une parole pour un groupe qui se sent victime ».

Du soutien chez Jean-Luc Mélenchon par contre, qui avait déjà réfuté la polémique sur l’Unef il y a quelques jours.

« Audrey Pulvar n’est pas raciste !

Elle a juste compris ce qu’est un groupe de parole.

Ceux qui se jettent sur elle, par contre, n’arrivent pas à cacher leur pente sexiste et discriminante. Le débat public s’effondre.

Le PS va-t-il défendre sa candidate en Île-de-France ? » a interrogé le dirigeant de la France Insoumise.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

QUID DU VOTE ELECTRONIQUE PAR ANTICIPATION

 A LA PRESIDENTIELLE DE 2022 EN FRANCE

VOULU PAR LE GOUVERNEMENT ?

Un petit amendement, glissé mardi par le gouvernement au projet de loi sur l’organisation de l’élection présidentielle de 2022, a provoqué la surprise au Sénat. Il permettrait, s’il était approuvé par le Parlement, de voter de manière anticipée à l’élection présidentielle de 2022. Des « machines à voter » seraient mises en place pour faciliter l'opération. Seuls certains bureaux, dont le nombre et l'emplacement seront définis par le ministère de l'Intérieur, permettraient aux électeurs de s'exprimer à l'avance. Quant à la date à partir de laquelle il sera possible de voter, elle sera « prévue par décret pris au plus tard le sixième vendredi précédent le scrutin ». par l’intermédiaire d’une machine à voter.

Pourquoi un vote par anticipation ?

Si elle est adoptée par les parlementaires, cette mesure constituera une première en France, alors qu'elle est déjà en place dans plusieurs pays (Allemagne, Suisse, Canada, Etats-Unis). Elle pourrait alors fournir une nouvelle arme contre l'abstention, qui a battu des records lors des dernières élections municipales. Depuis 2007 celle-ci ne cesse de progresser. Lors du dernier scrutin des présidentielles, en 2017, plus d’un Français sur cinq (22 %) inscrits sur les listes électorales ne s’était pas déplacé aux urnes au premier tour. Un Français sur quatre (25 %) ne l’avait pas fait au second tour pour trancher le duel Macron/Le Pen. En cause, en partie seulement, les vacances de printemps.

Comment ça fonctionnerait ?

Avec la mise en place du vote anticipé, tel qu’il est prévu par l’amendement du gouvernement, les électeurs pourraient commencer à voter une semaine avant le scrutin, pour le premier et le second tour. L’amendement le prévoit uniquement pour l’élection présidentielle. Pour se faire, des « machines à voter », électroniques, seraient installées dans les villes préfectures. Il faudrait donc s’y déplacer pour voter.

Logiquement, un électeur ne pourrait pas voter deux fois. Une fois son vote anticipé pris en compte, il ne lui serait plus possible de donner procuration et - évidemment - de voter le jour du scrutin.

L 'opposition contre

Mais l'avenir de cet amendement est très incertain, l'opposition ayant d'ores et déjà fait part de son désaccord. « Nous y sommes fortement opposés. D'abord, c'est un amendement, ce qui permet au gouvernement de passer sous le radar du Conseil d'Etat, et en dehors d'une discussion parlementaire approfondie. Ensuite, pour l'élection présidentielle qui est la clé de voûte de nos institutions, on ne peut pas faire les choses à la va-vite », a déclaré le président des sénateurs Les Républicains, Bruno Retailleau. Même son de cloche du côté du chef de file des Centristes, Hervé Marseille. « La majorité sénatoriale ne va pas déférer à un texte comme celui-là, dans les conditions dans lesquelles ça arrive. Ce n'est même plus du mépris », a-t-il dénoncé, qualifiant l'amendement d' « ovni ». Finlande, la Lettonie, la Norvège, la Suède et la Suisse.

Déjà voté en janvier à l'Assemblée nationale, le texte doit désormais être examiné par la commission des Lois puis être soumis en séance publique, jeudi, au Sénat.




Alize Marion pour DayNewsWorld

50 EME ANNIVERSAIRE

DE LA MORT DU GENERAL DE GAULLE

«Le Général de Gaulle est mort, la France est veuve », déclarait Georges Pompidou, celui qui lui avait succédé.

 Le lundi 9 novembre 1970, disparaissait l’un des hommes les plus illustres du XXème siècle.

Au coin du feu, dans la bibliothèque de sa maison à Colombey-les-deux-Églises, De Gaulle s’est éteint en quelques secondes.

En raison de la crise sanitaire qui frappe le pays, l’hommage aux 50 ans de la mort du général de Gaulle, lundi 9 novembre 2020,a été plus intimiste, mais malgré tout fondamental pour Emmanuel Macron.

Charles de Gaulle s’est éteint, laissant derrière lui l’image d’un grand chef d’État.

 C’est à Colombey-les-Deux-Églises en Haute-Marne qu’Emmanuel Macron était attendu pour rendre hommage à la mémoire du général.

Une cérémonie sans public marquée par de la sobriété.

 Le président de la République a visité la Boisserie, la demeure familiale, et déposé une germe sur la tombe du défunt résistant avant de présider une cérémonie militaire.

 Lors de cette journée, Emmanuel Macron a tenté, à l’image du général de Gaulle en son temps, de réunir les Français autour d’objectifs communs.

La cérémonie d’aujourd’hui a une forte portée symbolique, au moment où le chef de l'État appelle régulièrement les Français à l’unité pour surmonter la triple crise actuelle :

 « Sanitaire, économique et terroriste » de gros défis donc pour le chef d’Etat français Emmanuel Macron.

A suivre.....




Alize Marion pour DayNewsWorld

COVID-19: PERQUISITIONS AUX DOMICILE ET BUREAU DU MINISTRE DE LA SANTE OLIVIER VERAN

Des ministres et ex-ministres perquisitionnés

Prévues de longue date, des perquisitions ont été menées ce jeudi matin aux domiciles et bureaux du ministre de la Santé Olivier Véran. Domiciles et bureaux de plusieurs personnalités politiques ont fait l'objet de perquisitions, jeudi 15 octobre.Cette vaste opération de perquisitions, inédite et spectaculaire, concerne également l'ancien Premier ministre Edouard Philippe, l'ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn, l'ancienne porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, ainsi que le Directeur général de la Santé, Jérôme Salomon. D'autres perquisitions ont été menées chez la directrice générale de Santé publique France, Geneviève Chêne.

Des perquisitions ordonnées par la Cour de justice de la République

Les perquisitions interviennent dans le cadre d'une information judiciaire ouverte par la Cour de justice de la République sur la gestion de la crise du coronavirus, a annoncé le ministère de la Santé dans un communiqué. A l'origine de ces perquisitions se trouve la Cour de justice de la République, dont la commission d'instruction agit comme un juge d'instruction et mène les investigations. Une information judiciaire a en effet été ouverte le 7 juillet pour « abstention de combattre un sinistre ». Elle s'appuie sur l'article 223-7 du Code pénal : « Quiconque s'abstient volontairement de prendre ou de provoquer les mesures permettant, sans risque pour lui ou pour les tiers, de combattre un sinistre de nature à créer un danger pour la sécurité des personnes est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende. »

« Abstention de combattre un sinistre »

Dans un premier temps, il y a eu les plaintes de proches de victimes de la Covid-19 ou de médecins. Près de 90 plaintes ont été déposées entre mars et juin auprès de la Cour de justice, seule instance habilitée à poursuivre les ministres.

Neuf de ces plaintes ont donné lieu à l'ouverture d'une information judiciaire début juillet, avec une question centrale : que savaient les ministres au moment de prendre leurs décisions, notamment sur l'efficacité des masques ? Se sont-ils délibérément abstenus de prendre des mesures protectrices ? Gendarmes et policiers se sont immédiatement mis au travail pour répondre à ces interrogations.

Invité sur BFMTV, Maître Arié Allimi, avocat du collectif Inter-Urgences qui avait déposé plainte fin juin auprès du parquet de Paris avec constitution de partie civile, développe la situation. Le collectif avait déjà déposé plainte en mars dernier en compagnie d'un autre, le collectif C19, pour « abstention de combattre un sinistre », mais veut que la justice accélère ses investigations.

« La raison de cette plainte c’est de dire que le gouvernement n’a pas permis aux soignants de se protéger d’une maladie qu’il savait venir et dont il connaissait les moyens de se protéger. Voilà l’objet de cette plainte, il y a des responsabilités administratives, politiques, mais aussi pénales, et la justice est en train d’enquêter pour déterminer qui est responsable »  , développe-t-il.

« Des soignants ont été contaminés »

L'avocat a tenu à rappeler la situation dans laquelle les soignants en France se sont trouvés au printemps, alors que la crise sanitaire était au plus fort sur le territoire français.

« Il y a un certain nombre de soignants qui ont été contaminés, certains ont eu des séquelles très importantes, et d’autres sont décédés des suites de la contamination au Covid. Vous le savez aussi, un grand nombre de soignants ne disposaient pas du matériel nécessaire pour se protéger alors qu’ils étaient au contact de personnes contaminées, notamment des masques, des blouses… »

Trois médecins, membres du collectif C19 et soutenus par plus de 600 membres du personnel de santé, ont également porté plainte contre le ministre de la Santé, en saisissant la Cour de justice de la République. Leur avocat, Fabrice Di Vizio, estimait que « le gouvernement n'a pas présenté jusque-là de preuves de commandes ou de contrats pour les équipements nécessaires » de protection, comme des masques. Ces trois médecins ont également déposé plainte contre Agnès Buzyn et Edouard Philippe. Fabrice Di Vizio les accuse de s'être « abstenus » de prendre à temps des mesures pour endiguer l'épidémie de Covid-19.

Du matériel informatique saisi

Ce sont les gendarmes de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique et de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales qui ont réalisé ces perquisitions.

Les enquêteurs étaient accompagnés de spécialistes en informatique. Il s'agissait de saisir et de mettre sous scellés du matériel informatique, a appris France Télévisions de source proche de l'enquête. Les membres de la commission d'instruction de la CJR recherchent d'éventuelles preuves (rapports non publics, courriels professionnels...) montrant le degré de connaissance dont disposait le gouvernement, par exemple des alertes dont il n'aurait pas tenu compte. Les masques constituent le cas le plus emblématique.

Des perquisitions qui posent question

L'enquête « n'est pas là pour définir des responsabilités politiques ou administratives », avait expliqué à l'époque le procureur Rémy Heitz, « mais pour mettre au jour d'éventuelles infractions pénales » de décideurs nationaux (sauf le chef de l'Etat, non responsable pénalement, et les membres du gouvernement).

Plusieurs personnalités ont réagi concernant la date choisie pour ces perquisitions. Celles-ci viennent brouiller la communication gouvernementale au lendemain de l'intervention du président Emmanuel Macron, et l'annonce choc de couvre-feux nocturnes en Île-de-France et dans huit métropoles.

« Ça n'est pas l'urgence aujourd'hui, on doit lutter contre la deuxième vague et je ne suis pas persuadé qu'on doive perdre du temps avec ça », a réagi sur BFMTV le président de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde, qui ne croit « pas à la responsabilité pénale des ministres dans cette affaire ». Le député de la France insoumise Eric Coquerel s'est montré également sceptique. « Je ne trouve pas que ces perquisitions soient opportunes, il y a une judiciarisation de la vie politique. C'est plus une mise en scène qu'autre chose », a-t-il déploré sur LCI

Une dérive politique de la magistrature française ?




Britney Delsey pour DayNewsWorld

CRISE D'IDENTITE AU LREM

 LE PARTI PAS EN ORDRE DE BATAILLE POUR

 LA PRESIDENTIELLE

Changement de visages à Matignon, au gouvernement, et au groupe LREM à l'Assemblée : la majorité a connu un vaste remaniement ces dernières semaines. Seul le parti avait jusqu'à présent résisté à cette «réinvention» prônée par Emmanuel Macron, pour sortir de la double-crise sanitaire et économique .Mais il s'agit d'affronter les 18 derniers mois de son mandat le cas dans les meilleurs conditions.C'est pourquoi Pierre Person, annonce son départ ce 21 septembre dans un entretien avec le journal Le Monde : il:quitte ses fonctions de délégué général adjoint du mouvement présidentiel, dont il estime qu'il ne produit plus d'«idées nouvelles» .

Pierre Person craint même que LREM ne soit pas en ordre de bataille pour la prochaine course à la présidence. «Le mouvement est resté dans sa logique de 2017, qui était de porter le projet présidentiel. Mais il ne produit plus d'idées nouvelles. Le travail dans ce domaine est insuffisant», assène-t-il .

Issu des rangs de la gauche, le député de Paris digère mal la récente droitisation de l'écosystème macroniste. «Le dépassement, ce n'est pas l'effacement. La promesse originelle était de dépasser les clivages, pas d'effacer nos différences. En ce sens, notre unité ne doit pas se résumer à l'unanimité ou à une synthèse molle», déplore-t-il.Le parti ne permet ni de faire vivre nos différentes sensibilités, ni de mener le rassemblement, ni de produire des idées neuves. Cela doit le redevenir. ».

Le centre de gravité du parti penche essentiellement à droite, pour coller à l’agenda d’un exécutif à la recherche d’une stratégie de réélection visant à siphonner l’électorat LR. « Résultat de cet alignement avec les orientations de l’Élysée : un malaise grandissant au sein de la majorité qui, mois après mois, voit des députés quitter le navire, soit pour renforcer une « aile gauche » émancipée, soit pour rejoindre les troupes du MoDem, dont le président de groupe Patrick Mignola a récemment multiplié les clins d’œil aux députés macroniste », avance un confrère du Huffpost.

« Je me suis heurté à une organisation trop repliée sur elle-même et qui ne tient pas assez compte de ses « marcheurs », de ses élus locaux ou de ses parlementaires », continue-t-il.

Avec sa démission Pierre Person appelle les marcheurs à un sursaut .

Interrogé sur son soutien à Emmanuel Macron pour la présidentielle de 2022, Pierre Person s'exclame : «Evidemment ! La raison de mon engagement dans ce mouvement, c’est la vision qu’il porte depuis 2017. Je serai à ses côtés pour tous ses combats. Mon départ vise justement à susciter une nouvelle dynamique. Le président a besoin d’un parti fort pour 2022.»

La ligne politique de LREM est pour le moins insaisissable sur de nombreux sujets !

Décidément rien ne va plus au parti "Des Marcheurs" !




Garett Skyport pour DayNewsWorld

CORONAVIRUS LE POINT SUR LA PANDEMIE

 DANS LE MONDE

La pandémie de Covid-19 poursuit sa progression dans le monde, avec plus de 925.000 morts depuis l'apparition du virus en Chine, fin 2019.

Plus de 29,3 millions cas d’infection ont été officiellement diagnostiqués depuis le début de l’épidémie, dont au moins 19,5 millions sont aujourd’hui considérés comme guéris.

Les États-Unis sont le pays le plus touché, tant en nombre de morts que de cas, avec 194.081 décès pour 6.520.235 cas recensés, selon le comptage de l’université Johns Hopkins. Au moins 2.451.406 personnes ont été déclarées guéries.

Après les États-Unis, les pays les plus touchés sont le Brésil avec 131.625 morts pour 4.330.455 cas, l’Inde avec 79.722 morts (4.846.427 cas), le Mexique avec 70.821 morts (668.381 cas), et le Royaume-Uni avec 41.628 morts (368.504 cas) .Plus de 29.061.830 cas d’infection ont été officiellement diagnostiqués, depuis le début de l’épidémie, dont au moins 19.334.000 sont aujourd’hui considérés comme guéris.

Sur la journée de dimanche, 3.844 nouveaux décès et 253.832 nouveaux cas ont été recensés dans le monde. Les pays qui ont enregistré le plus de nouveaux décès dans leurs derniers bilans sont l’Inde avec 1.136 nouveaux morts, les États-Unis (494) et le Brésil (415). Israël, de son côté,a annoncé un nouveau reconfinement national.

Du Royaume-Uni à la France en passant par le Canada, les tours de vis sanitaires se multiplient dans le monde, en raison de la progression galopante de la pandémie de Covid-19, les gouvernements cherchant à tout prix à éviter un reconfinement aux conséquences économiques désastreuses.

Pékin reconfine une ville du Yunnan

Ainsi l'expansion de la pandémie de Covid-19 contraint par exemple la Chine au reconfinement de la ville de Ruili, dans la province du Yunnan, à la frontière avec la Birmanie, et a lancé un dépistage général des habitants après la découverte de trois cas de Covid-19. Les quelque 100 000 habitants de la ville doivent désormais rester chez eux et subiront un test de dépistage, a précisé la mairie, ajoutant qu’aucune entrée ou sortie de la ville n’est autorisée. Par ailleurs, les commerces de la commune sont fermés, à l’exception des supermarchés, des pharmacies et des marchés d’alimentation.

Depuis plusieurs mois, la Chine affirme avoir endigué l’épidémie sur son sol. Seuls quelques nouveaux malades sont recensés chaque jour, la quasi-totalité étant des Chinois revenus de l’étranger et placés en quarantaine dès leur arrivée.

La course au vaccin continue

Les potentiels vaccins contre le coronavirus actuellement en développement en Chine pourraient être disponibles pour le grand public dès début novembre, a déclaré lundi soir une représentante du Centre chinois de prévention et de contrôle des maladies. Quatre vaccins développés en Chine sont entrés dans l’ultime phase des essais cliniques (phase 3).Des doses d’au moins trois vaccins expérimentaux ont été proposées aux travailleurs essentiels dans le cadre d’un programme d’urgence lancé en juillet. La phase 3 des essais cliniques se déroule sans accroc et les vaccins pourraient être prêts pour la population en novembre ou décembre, a déclaré Guizhen Wu lors d’un entretien à la télévision publique. Elle a dit avoir elle-même reçu en avril un vaccin expérimental, sans préciser lequel, et ajouté ne pas avoir connu de symptômes anormaux au cours des derniers mois .

Près de 5 millions de contaminations en Inde

L’Inde a recensé plus de 83 000 nouveaux cas confirmés de contamination au cours des vingt-quatre dernières heures, un plus bas quotidien en une semaine, selon les données communiquées mardi par le ministère fédéral de la santé.

Le bilan dans le pays est désormais de 4,93 millions de cas et plus de 80 000 décès, dont 1 054 morts recensés au cours des dernières vingt-quatre heures .

En Australie, les 5 millions d’habitants de Melbourne reconfinés

Accalmie dans l’Etat australien du Victoria

Pour la première fois depuis deux mois, le Victoria, le deuxième Etat australien le plus peuplé, n’a rapporté aucun décès dû au Covid-19 au cours des vingt-quatre heures précédentes. Si 42 nouveaux cas de contamination ont été confirmés, c’est un nombre infime au regard du pic de plus de 700 infections supplémentaires signalées en août dans cet épicentre national de l’épidémie.

Ces données sont de nature à confirmer l’efficacité du confinement imposé aux près de 5 millions d’habitants de l’Etat pendant près de sept semaines pour endiguer la propagation du virus. Melbourne, la deuxième ville la plus peuplée d’Australie, se trouve en confinement prolongé jusqu’au 28 septembre. Les mesures ont toutefois été assouplies lundi du fait de la chute du nombre de nouveaux cas

Hausse des cas au Canada

La remontée des cas de Covid-19 au Canada ces derniers jours « devrait inquiéter tout le monde », a estimé lundi le premier ministre, Justin Trudeau, en appelant ses compatriotes à rester « extrêmement vigilants ». Le Canada a recensé plus de 1 300 nouveaux cas de Covid-19 au cours du week-end, niveau qui n’avait pas été observé depuis le début de l’été. Lundi, le Québec et l’Ontario, les deux provinces les plus peuplées et les plus touchées par la pandémie, dénombraient près de 600 nouveaux cas.

Le Canada recensait lundi 14 septembre 2020 plus de 137 000 cas depuis la mi-mars (dont 120 000 personnes déclarées rétablies). L’épidémie y a fait plus de 9 200 morts.

L 'Allemagne un exemple?

Contrairement à la France , l'Allemagne beaucoup d'Allemands sont restés chez eux cet été, limitant les risques de contamination. Les plus aventureux ont par ailleurs dû se soumettre à des tests de détection à leur retour en Allemagne, le gouvernement ayant étoffé la liste des pays classés à risque au fil de l'été, à mesure que les cas de coronavirus augmentaient rapidement dans les destinations chères aux touristes allemands.Outre les règles d'hygiène et de distanciation sociale, les autorités sanitaires ont très tôt mis en place un système de détection et de gestion des foyers d'infection pour les isoler plus rapidement. Pensé pour Ebola en Afrique, le logiciel de surveillance open source SORMARS (« Surveillance Outbreak Response Management and Analysis System), édité par le centre Helmholtz de recherche sur les infections à Hanovre, a notamment été adapté et mis à disposition des autorités de santé allemandes.

De plus Berlin mobilisera jusqu'à 750 millions pour accélérer le développement d'un vaccin. L'Allemagne a en effet annoncé mardi son soutien financier à trois entreprises allemandes en course pour développer un vaccin contre le coronavirus. BioNTech et Curevac devront ainsi recevoir respectivement 375 millions d'euros et 230 millions d'euros tout au long du développement de leur antidote, tandis que des discussions sont en cours de finalisation avec IDT Biologika.

La ministre allemande de la recherche, Anja Karliczek, a cependant souligné ne pas s'attendre àun vaccin avant  l'an prochain, la sécurité étant selon elle la priorité absolue.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

LE TEMPS DES TEMPETES DE NICOLAS SARKOSY

 UN LIVRE SUR LE POUVOIR

Il est de retour... en librairie. Un an après son best-seller Passions- il s'est vendu à plus de 200 000 exemplaires -,Nicolas Sarkozy revient sur le devant de la scène ce vendredi 24 juillet avec un nouvel ouvrage, Le Temps des tempêtes. Un grand coup médiatique, à 600 jours de la prochaine élection présidentielle.

Il se dédouane pourtant de toute ambition politique : « Je ne suis pas en campagne. Ça ne me manque pas ! » a-t-il déclaré au Figaro qui publiait les bonnes feuilles de ce nouvel ouvrage.

Dans cet opus de 522 pages, majoritairement écrites pendant le confinement, l'ancien président y retrace ses deux premières années à la tête du pays, mêlant Histoire et son histoire.

Histoire(s) de crises

Fidèle à son tempérament, Nicolas Sarkozy aborde ainsi plusieurs des épisodes forts de sa présidence en évoquant la manière dont lui, l’homme, et pas seulement le président, a vécu les événements. Il revient principalement sur son action à l'international.:

la crise financière sans précédent, la crise entre la Géorgie et la Russie ou la libération des otages - comme Ingrid Bétancourt - À propos de la libération d’Ingrid Betancourt notamment, l’ancien chef d’État se remémore l’admiration qu’il eut pour les voyages dantesques de l’émissaire envoyé dans la jungle colombienne.

L'occasion aussi de brosser de petits portraits ciselés à sa façon des différents leaders internationaux, qu'il a fréquentés dès son entrée à l'Elysée :

Angela Merkel, Georges Bush - dont il fait un portrait plus flatteur qu'on ne l'imagine et qu'il a préféré finalement à Obama -, Vladimir Poutine, le Prince Charles, la reine d'Angleterre.... D’Angela Merkel, Nicolas Sarkozy retient surtout le courage, la détermination, la capacité de travail mais aussi la résilience, « à l’image de sa coiffure qui ne change jamais », s’amuse-t-il. Il dépeint aussi une chancelière gourmande qui préfère se priver des petits-déjeuners en chambre au profit des buffets mieux garnis...

Des règlements de compte avec ses rivaux

Mais pour la chroniqueuse politique Catherine Nay ce qui constitue « un agrément du livre » , ce sont les portraits que l'auteur dresse de certains de ses rivaux politiques, au vitriol. Des politiques français qu'il n'aime pas du tout comme Jean-Louis Debré, François Bayrou, Philippe de Villiers, Laurent Fabius, Dominique Strauss-Kahn et Alain Juppé. Premier visé et touché, le chiraquien Jean-Louis Debré. Leur détestation n'est un secret pour personne. « Il m'a toujours voué une haine tenace fondée sur une jalousie irrationnelle, mais assez fréquente chez cet homme. Sentiment au demeurant très étrange pour celui qui connut une carrière inespérée au regard de son peu d'intérêt pour les débats intellectuels ou programmatiques »

A propos de Daniel Cohn-Bendit, il dit « qu'il vivait dans sa bulle et n'était jamais confronté aux réalités du terrain ». De Dominique Strauss-Kahn, dont les ambitions présidentielles ont été emportées par l'affaire du Sofitel, alors qu'il présidait le Fonds monétaire international, Nicolas Sarkozy écrit : « Aujourd'hui, j'avoue ne plus trop savoir qui est ce DSK que j'ai propulsé à la tête du FMI.Si c'était à refaire, je ne le referais pas. »

Mais sa cible préférée reste François Bayrou, sur lequel il écrit deux pages et demie au vitriol : « Son tempérament profond le portait à une détestation de tous ceux qui avaient réussi là où il avait lui-même échoué. Emmanuel Macron en fera à son tour, avant la fin de son quinquennat, l'amère expérience. »Nicolas Sarkozy va jusqu'à comparer le maire de Pau à l'abbé Frollo, le trouble et pervers personnage de Notre-Dame de Paris qui prône la rigueur et la morale tout en pratiquant l'absolu contraire.

Quelques anecdotes personnelles

Au-delà de ces règlements de compte, l'ancien président consacre quelques pages à son divorce avec Cécilia, sa deuxième vie avec Carla Bruni, son mariage et la façon dont il a vécu ces épreuves personnelles. Dans ce livre tiré à 250 000 exemplaires, il amorce des mea-culpa lorsqu'il revient sur son célèbre « Casse toi pauvre c.. ». Il se reproche d'avoir été grossier, d'être tombé dans un « piège de débutant ». Mea culpa aussi lorsqu’il revient sur le discours de Dakar. En déplacement au Sénégal en juillet 2007, Nicolas Sarkozy avait choqué en évoquant un homme africain « pas encore entré dans l’histoire ». « C’était une erreur, comment le contester », écrit-il, treize ans plus tard.

Un livre sur l'exercice du pouvoir avant tout .




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

LES ANNONCES D'EMMANUEL MACRON

 CE 14 JUILLET 2020

Le président de la République a précisé, lors d’un entretien, ce « nouveau chemin » qu’il entend désormais suivre, entre épidémie, crise économique et lutte pour le climat.Cent milliards d’euros de plan de relance, masque obligatoire dans les lieux publics clos, volonté d’inscrire la lutte pour le climat dans la Constitution :

Le chef de l’Etat était interrogé par Léa Salamé et Gilles Bouleau, pour son premier entretien en direct depuis sa conférence de presse du 25 avril 2019, après les manifestations des « gilets jaunes ».

Interrogé sur les raisons pour lesquelles il avait décidé de renouer avec l’exercice de la prise de parole présidentielle le 14-Juillet, Emmanuel Macron a expliqué que « le pays a été profondément bouleversé et traumatisé, ajoutant :

« Je crois que ce 14-Juillet avait un tour particulier qui justifie cet échange. »

Une autocritique

Le chef de l'Etat a commencé par une autocritique sur sa manière de gouverner pendant ses trois premières années de pouvoir. « J'ai commis des erreurs », a-t-il déclaré, reconnaissant ne pas être parvenu à réduire les divisions qui fracturent la société. Rappelant avoir été élu « pour mener des réformes tambour battant », il a admis avoir donné l'impression aux Français qu'il réformait « malgré eux, comme pour adapter le pays à quelque chose (...) qui n'était pas juste ».

« Nous avons vécu une crise sociale avec les “gilets jaunes” qui a été la colère d’une partie du peuple français, qui (…) s’est dit : “Ce monde n’est pas fait pour nous. Les réformes qu’ils font, ce qu’ils nous demandent de faire n’est pas fait pour nous.” (…) Nous n’avons pas produit de résultats, on n’a pas été assez vite. »

Il a donc fait valoir sa volonté de passer par « davantage de dialogue social ».

Masque bientôt obligatoire « dans les lieux publics clos »

Questionné sur la reprise de l’épidémie en France, le président a reconnu que « nous avons des signes que ça repart quand même un peu » avant d’ajouter que « nous devons prévenir et nous préparer ». Il a rappelé l’importance de respecter les gestes barrières « J’ai demandé qu’on passe une étape au gouvernement et je souhaite que, dans les prochaines semaines, on rende obligatoire le masque dans tous les lieux publics clos. »

« Nous serons prêts » en cas de nouvelle vague épidémique, a-t-il assuré, précisant qu’il était opposé à un reconfinement généralisé du pays :

Le président a en effet assuré que le pays possédera assez de matériel médical, de tests, ou encore de médicaments en cas de seconde vague : « Nous avons à la fois les stocks et les approvisionnements qui sont sécurisés. »

Emmanuel Macron a dit vouloir permettre à tout Français de se faire tester, même sans prescription médicale. Si un vaccin contre le coronavirus était trouvé, « la France sera servie parmi les premiers pays », a déclaré le chef de l’Etat, alors que le groupe français Sanofi travaille à l’élaboration d’un vaccin contre le virus.

Un plan de relance d’« au moins 100 milliards »

Le plan de relance de l’économie française représentera « au moins 100 milliards d’euros », en plus des 460 milliards déjà engagés en mesures sectorielles et de soutien à l’économie depuis le début de l’épidémie, a annoncé Emmanuel Macron :

« On met avec ce plan de relance, en plus de cet argent déjà mis, au moins 100 milliards pour faire la relance industrielle, écologique, locale, culturelle et éducative. Je suis convaincu qu’on peut bâtir un pays différent d’ici à dix ans. »

Le chef de l’Etat assure qu’il fera tout pour éviter un « maximum de plans sociaux » grâce à « un plan de relance maximum ». Le président a dit avoir un « objectif à six mois » : « Tout faire pour éviter le maximum de plans sociaux, réduire leur importance avec les mesures d’urgence qu’on a pu prendre, (…) protéger. »Au-delà de la crise sanitaire, Emmanuel Macron a évoqué la situation économique et sociale.

Selon lui, il y aura « entre 800 000 et un million de chômeurs de plus à l'horizon du printemps 2021 ». Pour lutter contre cette « augmentation massive », le chef de l'Etat a estimé que la « jeunesse doit être la priorité ». Le chef de l'Etat a annoncé plusieurs mesures pour « ne pas perdre la bataille de l'apprentissage », et fustigé les entreprises « irresponsables » qui « préfèrent prendre des stagiaires plutôt qu'un contrat professionnel ou un alternant ».

Ainsi, un « dispositif exceptionnel d'exonération de charges » va être mis en place pour « un à deux ans » pour les jeunes gagnant jusqu'à 1,6 smic.

Pour accompagner les nouveaux diplômés notamment dont la recherche du premier emploi a été compliquée par la crise provoquée par le confinement, le président a également annoncé la création de 300 000 contrats d'insertion pour les jeunes les plus éloignés de l'emploi, un quasi doublement des effectifs du service civique avec 100 000 bénéficiaires supplémentaires par rapport aux 140 000 actuels, ainsi que 200 000 places dans des « formations qualifiantes supérieures ».

Gérald Darmanin défendu

Concernant la nomination de Gérald Darmanin, visé par une plainte pour viol, au ministère de l’intérieur, qui choque notamment les associations féministes, le chef de l’Etat a indiqué qu’il y a une « relation de confiance d’homme à homme », « d’un président de la République à un ministre nommé sur la réalité de ses faits », et s’est posé comme le garant des « principaux fondamentaux de notre démocratie » Emmanuel Macron a donc réitéré sa confiance envers le ministre, rappelant son droit à la présomption d'innocence.

« Je pense qu'aucune cause n'est défendue justement en bafouant les principes fondamentaux de notre démocratie », a-t-il asséné.

« Je le dis pour un ministre, comme je le dirais pour quelque citoyen que ce soit. Je suis aussi, de là où je me place, le garant de cette présomption d’innocence. »

La réforme des retraites : « Une réforme juste »

M. Macron a confirmé sa volonté de vouloir mettre en place la réforme des retraites :

« Je crois que cette réforme est juste. Il faut peut-être lui donner un peu plus de temps, mieux la concerter. (…) La retraite, c’est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas (…). Nous devons regarder notre système de retraite en face. »

La lutte contre le réchauffement dans la Constitution

Emmanuel Macron veut inscrire « le plus vite possible » la lutte contre le réchauffement climatique dans la Constitution :

« La seule question sur laquelle il peut y avoir un référendum (…) est une réforme constitutionnelle, celle de l’article premier qui place l’objectif de lutte contre le réchauffement climatique, et aussi le respect de la biodiversité dans notre texte constitutionnel. (…) Je pense que c’est une avancée majeure. »Il est aussi question de « redévelopper le fret ferroviaire massivement » et de soutenir les trains de nuit et les petites lignes, « parce que tout ça, ça permet de faire des économies et de réduire nos émissions ».

Le président a rappelé son ambition de développer les primes à la conversion vers des véhicules moins polluants, ainsi qu’un plan pour « rénover massivement » les bâtiments. Avant d’évoquer la relocalisation de certaines industries en France, dans cette optique écologique :

« On peut redevenir une grande nation industrielle par l’écologie, parce qu’on ne va pas importer des matériaux de l’autre bout du monde, dont le bilan carbone est absolument abominable. On va re-produire dans nos régions parce que le numérique va nous permettre de produire de plus petites quantités, plus vite, grâce à l’impression 3D. »

Emmanuel Macron s'est dit « convaincu qu'on peut bâtir un pays différent en 10 ans ». « On doit trouver un chemin commun pour bâtir un nouveau modèle écologique, » a-t-il résumé.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

LE GOUVERNEMENT CASTEX

DANS LA CONTINUITE

Lundi, le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler a dévoilé la composition du gouvernement Castex, avec une équipe de 16 ministres et 14 ministres délégués, et des secrétaires d’Etat qui suivront dans la semaine. Quasi trois quarts du casting choisi par Jean Castex faisait déjà partie du gouvernement d’Edouard Philippe si bien que l'on peut parler sans conteste de remaniement dans la continuité.

Face à la pandémie du coronavirus, Jean Castex s’appuie en effet sur une colonne vertébrale inchangée sur plusieurs portefeuilles stratégiques que sont la Santé, l' Economie, l'Education, les Affaires étrangères et les Armées. Gérald Darmanin, lui, succède à Christophe Castaner à l’Intérieur, tandis que la fidèle d’Emmanuel Macron Barbara Pompili s’installe à la Transition écologique. Enfin, la surprise du chef, c’est l’arrivée de la star du barreau Eric Dupond-Moretti à la Justice.

Ceux qui conservent leur poste

- Bruno Le Maire (Economie, Finances et désormais Relance)

- Jean-Yves Le Drian (Europe et Affaires étrangères)

- Florence Parly (Armées)

- Olivier Véran (Solidarités et Santé)

- Jean-Michel Blanquer (Education mais aussi Jeunesse et Sports, avec Roxana Maracineanu ministre déléguée aux Sports)

- Frédérique Vidal (Enseignement supérieure, Recherche et Innovation)

- Jean-Baptiste Djebbari (ministre délégué aux Transports, contre secrétaire d’Etat précédemment)

- Jacqueline Gourault (Cohésion des territoires)

Ceux qui changent de ministère

- Gérald Darmanin (Intérieur, en provenance des Comptes publics)

- Elisabeth Borne (Travail, Emploi et Insertion, qui arrive de la Transition écologique)

- Julien Denormandie (Agriculture et Alimentation, qui était en charge de la Ville et du Logement)

- Sébastien Lecornu (Outre-Mer et Territoires, en provenance des Collectivités territoriales)

- Annick Girardin (Mer)

- Marlène Schiappa (ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, après l’Egalité entre les femmes et les hommes)

- Frank Riester (ministre délégué au Commerce extérieur et à l’Attractivité, en provenance de la Culture)

- Amélie de Montchalin (Transformation et Fonction publique, qui était secrétaire d’Etat aux Affaires européennes)

Les nouveaux

Il y a finalement peu de véritables nouvelles arrivées. La surprise, c’est la nomination d'une star du barreau Eric Dupond-Moretti à la Justice tandis que la fidèle d’Emmanuel Macron Barbara Pompili hérite de la Transition écologique et Roseline Bachelot de la Culture.

Le gouvernement Castex s’appuie sur dix ministres LREM, quatre étiquetés à gauche , une représentante de la droite et une du MoDem; Deux fortes personnalités que sont Roselyne Bachelot à la Culture et Éric Dupond-Moretti à la Justice. font leur entrée dans ce gouvernement qui vont « capter la lumière, pendant un temps », selon le journaliste Arnaud Boutet. Quant au reste du gouvernement, le président de la République a joué à « un jeu de chaises musicales ».Avec Jean Castex, ancien secrétaire de l’Elysée de Nicolas Sarkozy à la barre, Bruno Le Maire confirmé à l’Economie et l’ex-lieutenant sarkozyste Gérald Darmanin promu à l’Intérieur, le gouvernement penche plutôt à droite.

Emmanuel Macron fait ainsi le pari de la continuité avec un gouvernement de défense pour sortir de la crise du coronavirus.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

LA FRANCE DOIT-ELLE S'EXCUSER

POUR SON PASSE COLONIAL EN ALGERIE ?

La France a fait un geste fort d'apaisement en matière de mémoire en restituant vendredi les restes de 24 combattants algériens tués au début de la colonisation française au XIXe siècle.Ces crânes étaient conservés depuis le XIXe siècle dans les collections du Muséum national d'Histoire naturelle de Paris.

Cette restitution offre une détente dans les relations entre l'Algérie et l'ancienne puissance coloniale, marquées depuis l'indépendance en 1962 par des polémiques récurrentes et des crispations. « Ce geste s'inscrit dans une démarche d'amitié et de lucidité sur toutes les blessures de notre histoire », a commenté vendredi l'Elysée.

Mais le président algérien demande un pas de plus dans l’apaisement. Abdelmadjid Tebboune a déclaré samedi attendre des excuses de la France pour la colonisation de l’Algérie. Il a surtout estimé que son homologue Emmanuel Macron était « quelqu’un de très honnête » susceptible de contribuer à ce climat d’apaisement.

« Des demi-excuses »

« On a déjà reçu des demi-excuses. Il faut faire un autre pas (…) On le souhaite », a-t-il demandé lors d’un entretien à la chaîne internationale France 24. « Cela va permettre d’apaiser le climat et le rendre plus serein pour des relations économiques, pour des relations culturelles, pour des relations de voisinage », a poursuivi le président en rappelant que plus de six millions d’Algériens vivent en France et qu’ils « peuvent emmener quelque chose là-bas et ici ».

Lors d’une visite à Alger en décembre 2017, le président français s’était engagé à restituer les restes humains algériens entreposés au Musée de l’Homme. La même année, mais avant son élection, il avait qualifié à Alger la colonisation de l’Algérie de « crime contre l’humanité ». La question mémorielle reste au cœur des relations volatiles entre la France et l’Algérie, où la perception est que la France ne fait pas assez pour solder son passé colonial.

Si la France peut se retourner sur son passé colonial mais surtout sur les atrocités de la guerre d'indépendance d'Algérie, les jeunes Français issus des anciennes colonies doivent-ils pour autant se considérer comme des victimes de ce passé ?




Jenny Chase pour DayNewsWorld

LE COUT DES ANCIENS PRESIDENTS

A L'ETAT FRANCAIS EN 2019

Des années après leur départ de l’Élysée, les anciens présidents conservent encore nombre d’avantages.

D’après les informations du quotidien La Lettre A, les dépenses de Valéry Giscard d’Estaing, ont atteint 646 000 euros en 2019, en nette baisse depuis un an (-10 %).

866 000 euros ont été consacrés à Nicolas Sarkozy en 2019, soit une hausse de 4 % au regard de l’année précédente.

Cette somme comprend le loyer et l’équipement de ses bureaux du VIIIe arrondissement de Paris ( 295 000 euros par an), ainsi que les rémunérations de ses collaborateurs et agents de service, estimées à 570 000 euros.

François Hollande, quant à lui, est parvenu à réduire son budget de 6 %, en 2019, qui s’élève à 756 000 euros. L’ancien président socialiste a installé ses bureaux rue de Rivoli pour un loyer d'environ 250 000 euros.

Bien que les chiffres révélés par Matignon jeudi 2 juillet 2020 n’incluent ni la retraite, ni le salaire de leur chauffeur et les dépenses de sécurité, la baisse de l’ensemble de ces coûts devrait se poursuivre. En effet; le décret du 4 octobre 2016 correspondant au soutien matériel de l’État.

Il a été modifié, permettant ainsi une limite de trois collaborateurs et d’un agent de service au-delà des cinq années qui suivent la fin de leur mandat.




Andrew Preston pour DayNewsWorld

JEAN CASTEX

NOUVEAU PREMIER MINISTRE FRANCAIS

Après trois ans en fonction, Édouard Philippe a quitté le gouvernement ce vendredi 3 juillet. Emmanuel Macron a nommé pour le remplacer son « M. Déconfinement », Jean Castex. Haut fonctionnaire, cet énarque de 55 ans, ancien secrétaire général adjoint de l’Élysée sous Sarkozy, est aussi un élu local, maire LR de Prades (petite bourgade des Pyrénées-Orientales), qui incarne une droite sociale.

Un  élu de terrain

Il est maire depuis2008 de la commune de Prades avec ses 6 000 et quelques habitants .Au premier tour des municipales de 2020, qui se sont déroulées le 15 mars dernier, il a d’ailleurs été réélu avec 75% des voix.

Un véritable plébiscite. Il est également conseiller régional et départemental dans le Languedoc-Roussillon. Il s’était présenté aux législatives de 2012, mais avait été battu par la candidate socialiste.

Un sarkozyste remplace un juppéiste à Matignon.

Profondément ancré à droite, Jean Castex a longtemps soutenu François Fillon, notamment aux dernières primaires en 2016. Sa carrière, il la doit à un autre ponte de l'ancienne UMP : Xavier Bertrand. En 2004, alors qu’il est ministre de la Santé de Jacques Chirac, ce dernier nomme Jean Castex directeur de l'hospitalisation et de l'organisation des soins, avant d'en faire son directeur de cabinet.

Un poste qu’il occupera ensuite au ministère du Travail jusqu’en 2008. En 2010, il est appelé par Nicolas Sarkozy à l’Élysée pour remplacer Raymond Soubie au poste de conseiller social. En 2011, Castex est même promu secrétaire général adjoint de l’Élysée.

Une nomination dans l'air du temps

La nomination de l'élu de Prades est dans l'air du temps. La crise sanitaire a révélé les faiblesses d'une France trop jacobine, trop « verticale » et bureaucratique, nommer un homme de terrain s'imposait. Mais en désignant Jean Castex, proche d’Édouard Philippe à bien des égards, Emmanuel Macron mise sur la continuité confirmant qu’il entend mener une politique plus à droite qu'à gauche. Lors de la passation des pouvoirs, vendredi dans la cour de l’Hôtel Matignon, le nouveau premier ministre a d'ailleurs revendiqué une « communauté de valeurs » avec Edouard Philippe, « ces valeurs démocratiques et républicaines ». En esquissant la suite, il a jugé qu’en raison de la crise sanitaire « les priorités devront évoluer, les méthodes devront donc être adaptées ». « Il nous faudra plus que jamais réunir la nation » pour poursuivre les réformes déjà engagées afin « que nous en [sortions] plus forts et plus solidaires ».

Le nouveau chemin pour les deux dernières années du quinquennat n’est pas un changement de cap, mais la redéfinition de grandes priorités dictées par les circonstances. Il s’agira d’investir massivement pour relancer l’économie, accélérer la transition écologique, sauver les emplois en ayant non moins massivement recours à l’endettement.

La composition du nouveau gouvernement pourrait rééquilibrer peut-être la balance vers le centre..




Garett Skyport pour DayNewsWorld

UN REMANIEMENT DU GOUVERNEMENT FRANCAIS IMMINENT

Le paysage politique français va être modifié prochainement au lendemain d'une « vague verte » dans les grandes villes lors des élections municipales: le remaniement gouvernemental interviendra avant le mercredi 8 juillet. Le dernier Conseil des ministres de l'équipe actuelle aura lieu ce vendredi 3 juillet.

Il s'agit en effet pour Emmanuel Macron d'amorcer la dernière ligne droite de son quinquennat en donnant un nouveau souffle à son gouvernement, plus axé sur l'écologie.

Comme le veut l'usage, l'actuel Premier ministre Édouard Philippe va remettre la démission de son gouvernement, ce qui n'empêche pas Emmanuel Macron de pouvoir renouveler sa confiance au maire du Havre. Si par contre Édouard Philippe n'est pas reconduit, Jean-Yves Le Drian, actuel ministre des Affaires étrangères ou Florence Parly, ministre de la Défense, pourraient faire partie des potentiels candidats au poste.

Édith Cresson, sous François Mitterrand, avait été le première femme à occuper ce poste mais aussi la dernière. Nommer une femme serait un geste symbolique puissant pour le président. En mars 2017, Emmanuel Macron, alors en campagne, avait évoqué cette possibilité : « Je ne vais pas choisir un Premier ministre parce que c’est une femme. Je choisirai le Premier ministre le plus compétent, le plus capable, avec le souhait et la volonté que ce soit une femme. »

Christophe Castaner, fragilisé à son poste de ministre de l'Intérieur, pourrait hériter d'un autre maroquin tandis que .Nicole Belloubet tout comme Franck Riester à la culture ne seraient pas reconduits. L'avenir est aussi incertain pour Muriel Pénicaud au Travail, Christelle Dubos, aux Solidarités, Geneviève Darrieusecq aux Anciens combattants ou Frédérique Vidal à l'Enseignement supérieur, la Recherche et l'Innovation.

Pierre angulaire des deux dernières années du quinquennat, l'écologie pourrait également changer de visage pour s'incarner en Laurence Tubiana, qui gère la Convention citoyenne pour le climat . Les membres du parti écologiste Europe Écologie-Les Verts ont d'ores et déjà annoncé qu'ils refuseraient de participer au nouveau gouvernement.

 Après avoir perdu la majorité absolue à l'Assemblée nationale, le président de la République va en effet devoir récompenser ses alliés du MoDem et d'Agir, qui lui permettent de garder un poids important au Parlement.

Emmanuel Macron se retrouve ainsi face à un casse-tête.




Jenny Chase pour DayNewsWorld

CONDAMNATION SEVERE DU COUPLE FILLON

 DANS L'AFFAIRE DES EMPLOIS FICTIFS

C'est dans un climat tendu après les révélations de la juge Eliane Houlette- qui a récemment fait état de « pressions » procédurales de sa hiérarchie pendant l’enquête- que le tribunal correctionnel de Paris a rendu son jugement le 29 juin 2020. François Fillon, son épouse, Penelope, et son ancien assistant parlementaire Marc Joulaud ont été reconnus coupables, lundi 29 juin, de détournements de fonds publics, complicité et recel.

L’ancien premier ministre a été condamné à une peine de cinq ans d’emprisonnement, dont deux ferme, 375 000 euros d’amende et une peine d’inéligibilité de dix ans. En faisant « prévaloir son intérêt personnel sur l’intérêt commun » dans un but d’« enrichissement personnel », François Fillon, 66 ans, « a contribué à éroder la confiance » des citoyens, a souligné la présidente du tribunal, Nathalie Gavarino.

Penelope Fillon est condamnée à trois ans de prison avec sursis, 375 000 euros et deux ans d’inéligibilité. Entre 1998 et 2013, la discrète Galloise de 64 ans a perçu au total 613.000 euros net au titre de trois contrats d’assistante parlementaire.Pour le tribunal, ses contrats n’avaient « aucune consistance » et ne répondaient à « aucun besoin ».

Marc Joulaud, maire sortant de Sablé-sur-Sarthe, battu dimanche soir aux élections municipales mais élu au conseil municipal, a quant à lui été condamné à trois ans d’emprisonnement avec sursis, 20 000 euros d’amende avec sursis et cinq ans d’inéligibilité.

L’ancien premier ministre et son épouse font appel de cette condamnation.

« Cette décision, qui n’est pas juste, va être frappée d’appel (…), il y aura un nouveau procès », a ainsi annoncé devant la presse Antonin Lévy, conseil de M. Fillon. L’avocat de Penelope Fillon, Pierre Cornut-Gentille, a, lui, dénoncé une peine « sévère ».

« Il y aura un nouveau procès, c’est d’autant plus nécessaire que, depuis quelques jours, on commence enfin à comprendre ce que nous pressentons depuis 2017, les conditions ubuesques dans lesquelles cette enquête s’est déclenchée, les conditions scandaleuses dans lesquelles cette instruction a été ouverte, les conditions surprenantes dans lesquelles les investigations ont ensuite été conduites », a affirmé M. Lévy.

Cette affaire aux multiples rebondissements avait stoppé net la course en tête pour la présidentielle de François Fillon, le candidat de droite, parti favori dans les sondages, faussant l'élection présidentielle.




Jaimie Potts pour DayNewsWorld

VAGUE VERTE ET DEBACLE DE LREM

AU DEUXIÈME TOUR DES MUNICIPALES

Le scrutin a eu lieu dans 4.827 communes où les conseils municipaux n'avaient pas été élus au complet au premier tour, et quelque 16,5 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes, soit environ 39 % du corps électoral. Les résultats avaient été acquis dès le premier tour, le 15 mars, dans 30.143 communes.

Dans cette élection municipales, les écologistes apparaissent comme les grands vainqueurs dans les métropoles françaises alors que le parti présidentiel a subi un lourd revers électoral sous fond d''abstention record.

Une abstention record :

Parmi les 16,5 millions d'électeurs appelés à voter, ils sont nombreux à avoir boudé le scrutin. Le taux de participation s'établit entre 40 % et 41 %, selon les estimations, contre 62,1 % en 2014. Cette abstention historique s'inscrit certes dans le contexte de crise sanitaire liée à l'épidémie de coronavirus, qui a freiné les électeurs, mais aussi d'une lassitude des Français face à la politique.

Percée historique des écologistes

Les écologistes ont été les grands gagnants de ce scrutin, engrangeant une série de victoires dimanche, avec notamment la conquête de Lyon, Montpellier, Bordeaux ou Strasbourg.

Si EELV a dû se contenter du rôle du lieutenant à Paris, derrière la socialiste réélue Anne Hidalgo, mais aussi à Nantes ou à Rennes, et que le parti a perdu d'un cheveu à Lille, ce sont bien des majorités écologistes qui s'emparent, ce 28 juin, de deux grandes métropoles, Lyon et Bordeaux, qui viennent s'ajouter à Grenoble, où le maire sortant Eric Piolle a été largement réélu. Les écologistes remportent ainsi une large victoire à Lyon, où Grégory Doucet, à la tête d'une coalition EELV-PS-PCF-LFI, arrive en tête, devant Yann Cucherat, poulain du maire sortant Gérard Collomb.

A Bordeaux, ils mettent fin à 73 ans de domination de la droite avec la victoire de l'écologiste Pierre Hurmic devant le maire sortant LR Nicolas Florian .« J'ai beaucoup de tristesse je n’ai rien à dire sur la stratégie, c’est la démocratie » a réagi Alain Juppé, ému, en sortant du palais Rohan. « Il y a une vague verte », a constaté lui-même l’ancien maire emblématique de Bordeaux.

Ils arrachent aussi Marseille grâce à Michèle Rubirola, à la tête d'une coalition de gauche, devant la candidate LR Martine Vassal et le candidat RN Stéphane Ravier, mettant fin à l'ère Gaudin.D'autres villes, et non des moindres, tombent également dans l'escarcelle des Verts dont. Strasbourg , Tours, Poitiers, Besançon, Annecy.

Débâcle de LREM

Par contre le second tour des municipales a tourné à la déroute pour la macronie.

Les candidats LREM, ou les maires sortants soutenus par la majorité, ont été balayés, comme à Strasbourg ou Bordeaux tandis que Lyon est devenu le tombeau du macronisme.

A Paris  qui avait plébiscité Emmanuel Macron à la présidentielle, Agnès Buzyn, la candidate de La République En Marche, a essuyé un sérieux revers. Comme au premier tour, ses listes sont arrivées loin derrière celles d'Anne Hidalgo et de Rachida Dati (Les Républicains), mais avec un score plus faible que le 15 mars (entre 13,7 et 16 %, selon les estimations). Son résultat dans le XVIIe arrondissement, où elle était tête de liste (13,02 %), ne lui permet pas non plus de devenir conseillère de Paris . Il en est de même pour Cédric Villani, le candidat dissident macroniste, qui ne siégera  pas même au Conseil de Paris n'arrivant que troisième dans le XIVe arrondissement. A Paris toujours, les deux femmes au gouvernement, soutiens de la Marcheuse Agnès Buzyn, ne parviennent pas non plus à devenir conseillères d'arrondissement. Dans le 14e, Marlène Schiappa, ex-conseillère municipale du Mans (Sarthe), deuxième sur la liste, voit sa candidature plonger à la quatrième place. Dans le 16e, Agnès Pannier-Runacher, septième sur la liste des Marcheurs, est battue (23,8%) à plate couture par Francis Szpiner (76,2%). A la défaite des candidats macronistes à Paris s'ajoute celle du secrétaire d'Etat Gabriel Attal à Vanves (Hauts-de-Seine), deuxième sur la liste des Marcheurs,qui voit sa candidature arriver en troisième position (19,9%). 

La victoire d’Europe Ecologie-Les Verts dans plusieurs grandes villes est un sérieux camouflet pour le président Macron dont le parti n'a pas su s'implanter localement après quatre ans au pouvoir.

« C’est à la fois une victoire de la gauche unie, et une victoire de l’écologie, que tout le monde va désormais essayer de s’approprier. C’est maintenant que commence la guerre pour l’appropriation de l’écologie, et pour savoir qui est “le plus écologiste” », analyse la sociologue Vanessa Jérôme, spécialiste de l'écologie politique en France.




Garett Skyport pour DayNewsWorld

QUAND EMMANUEL MACRON  PORTERAIT ATTEINTE

 A LA SEPARATION DES POUVOIRS

Alors que le débat sur l’indépendance de la justice a été relancé par des « soupçons » de pression dans l’affaire Fillon, l’exécutif a été accusé mardi d’attenter à la séparation des pouvoirs après la mise au jour d’une note d’Emmanuel Macron dédouanant son bras droit Alexis Kohler alors qu’il était visé en 2019 par une enquête pour prise illégale d’intérêt .

L’an dernier, le président Macron a en effet transmis une lettre aux enquêteurs qui s’intéressait à Alexis Kohler, secrétaire général de l’Elysée, soupçonné de prise illégale d’intérêts. Une atteinte à la séparation des pouvoirs

L’exécutif a été accusé mardi d’attenter à la séparation des pouvoirs après la mise au jour d’une note d’Emmanuel Macron dédouanant son bras droit Alexis Kohler alors qu’il était visé en 2019 par une enquête pour prise illégale d’intérêt.

Dans cette attestation, dont l’association anti-corruption Anticor a récemment fait état et qui a été publiée mardi par Mediapart, le chef de l’Etat assure que M. Kohler n’est jamais intervenu, au moment où il était son directeur de cabinet à Bercy, dans des dossiers liés à l’armateur italo-suisse MSC avec lequel il entretenait d’étroits liens professionnels et familiaux.

La conclusion de Mediapart est sans détour : l’affaire Kohler a été classée sans suite après intervention d’Emmanuel Macron.

C’est parce qu’Alexis Kohler était soupçonné d’avoir dissimulé ces liens devant la commission de déontologie que le parquet national financier (PNF) avait ouvert une enquête le 4 juin 2018 pour prise illégale d’intérêts. Cette enquête avait été finalement classée sans suite en août 2019 peu après que la note du chef de l’Etat, adressée initialement à Alexis Kohler, a été envoyée par l’avocat de ce dernier au PNF.

Pour expliquer l’abandon des poursuites, les magistrats avaient alors assuré ne pas avoir pu « caractériser les infractions initialement suspectées » et l'affaire avait été classée sans suite. Mécontent du classement sans suite, Anticor a récemment tenté de relancer l’enquête visant M. Kohler en déposant une plainte avec constitution de partie civile.

Le président de la République est pourtant censé être garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire ...




Garett Skyport pour DayNewsWorld

L' ECLATEMENT DU PARTI LREM

Coup dur pour le parti d'Emmanuel Macron. Un neuvième groupe politique avec des « marcheurs » et ex « marcheurs » a été « déposé officiellement » à l'Assemblée nationale, mardi 19 mai, ont annoncé des membres fondateurs. La République en marche (LREM) perd ainsi la majorité absolue.

Baptisé « Ecologie démocratie solidarité », ce nouveau groupe est « indépendant », « ni dans la majorité, ni dans l'opposition ", écrivent dans leur déclaration politique les élus. Figurent notamment dans ce groupe Matthieu Orphelin (proche de Nicolas Hulot) ou encore Cédric Villani ou Aurélien Taché. Ce dernier avait indiqué, dimanche, qu'il quittait le parti présidentiel.

Le nouveau groupe entend contribuer à « une ambition forte de transformation sociale et écologique ».

« Répondre à l’urgence écologique, moderniser la démocratie, réduire les inégalités sociales et territoriales : nous pouvons faire plus et mieux à l’Assemblée nationale », estiment ces députés, pour qui « après le Covid-19, plus rien ne doit être comme avant ».

Avec ce neuvième groupe , le groupe La République en marche perd sept de ses membres ou apparentés et compte donc 288 élus, juste sous le seuil de la majorité absolue (289 sièges) qu'il détenait jusqu'alors à lui seul.

Un symbole fort, même si le camp présidentiel peut s'appuyer sur les 46 MoDem et la dizaine d'élus Agir.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld

CORONAVIRUS SOIXANTE-TROIS PLAINTES CONTRE DES MEMBRES DU GOUVERNEMENT

Soixante-trois plaintes contre des membres du gouvernement ont été déposées jusqu'ici auprès de la Cour de justice de la République pour dénoncer leur gestion de la crise du coronavirus, selon un décompte annoncé mardi par le procureur général François Molins sur RTL.

«Il y a exactement ce soir 63 plaintes qui ont été déposées auprès de la CJR», seule instance habilitée à juger des actes commis par des membres du gouvernement dans leurs fonctions, a déclaré le procureur général près la Cour de cassation.

Ces plaintes sont en cours d'examen par la commission des requêtes de la CJR, «qui fait office de filtre et va devoir apprécier toute seule la suite à donner à ces 63 plaintes». Cette commission, composée de dix hauts-magistrats, peut «décider soit le classement sans aucune suite soit la transmission au procureur général qui serait alors tenu de saisir la commission d'instruction qui agira finalement comme un juge d'instruction», a-t-il expliqué.

Des membres du gouvernement visés

Ces plaintes concernent le plus souvent le premier ministre, Edouard Philippe, les deux ministres de la santé qui se sont succédé, Agnès Buzyn et Olivier Véran, ainsi que leurs homologues de la justice, Nicole Belloubet, du travail, Muriel Pénicaud, et de l’intérieur, Christophe Castaner. «Ces plaintes peuvent émaner d'horizons très différents (...) de simples particuliers, de syndicats, d'associations, de médecins... On trouve un peu tous les cas de figure, avec des plaintes en une page absolument pas motivées et d'autres plus fouillées et plus référencées, d'une vingtaine de pages», a détaillé le procureur général.

Médecins, syndicats, détenus parmi les plaignants

Parmi les plaignants se trouvent notamment un collectif de médecins et des syndicats, tels que la CGT pénitentiaire ou Vigi-Police. Au moins une quinzaine de plaintes ont été déposées par des détenus, selon une source judiciaire.

En parallèle, des dizaines de plaintes de particuliers, de collectifs ou d'élus sont en cours d'examen par le pôle santé publique du parquet de Paris, soit contre X soit contre des responsables de l'administration, notamment le directeur général de Santé Jérôme Salomon.

«Homicide involontaire»

Les plaignants dénoncent, selon les cas, des faits de «mise en danger de la vie d'autrui», «homicide involontaire», «non-assistance à personne en danger» ou abstention de prendre à temps des mesures pour endiguer l'épidémie.

Le parquet de Paris doit se prononcer prochainement sur leur classement sans suite ou sur d'éventuelles ouvertures d'enquêtes judiciaires.

Le chef de l'État, Emmanuel Macron, est lui irresponsable pénalement des actes réalisés dans l'exercice de ses fonctions.




Boby Dean pour DayNewsWorld

ELECTION DES MAIRES PAR LES CONSEILS MUNICIPAUX ELUS AU PREMIER TOUR EN FRANCE

Selon un rapport gouvernemental au Parlement daté de ce mardi 12 mai 2020, l’exécutif donne son feu vert à l’installation des conseils municipaux élus dès le premier tour des élections municipales.

Édouard Philippe a annoncé que ces derniers entreront en fonction le lundi 18 mai.

Après deux mois d'attente, les 431.739 conseillers municipaux élus dès le premier tour le 15 mars 2020 dernier entreront officiellement en fonction lundi , via un décret pris vendredi.

Entre le 23 et le 28 mai 2020, ils pourront ainsi élire le maire et ses adjoints dans 30.139 communes, sur environ 35.000 au total.

Une ordonnance présentée mercredi en Conseil des ministres détaillera les modalités sanitaires strictes préconisées pour la réunion des conseils municipaux par le conseil scientifique, garantissant en particulier le respect de la distanciation physique. Les élus pourront ainsi se réunir hors de la mairie en cas de salle trop petite.

Chaque conseiller municipal pourra être porteur de deux procurations, et le quorum sera fixé à un tiers de l'effectif du conseil.

D’ici le 23 mai, le conseil scientifique doit rendre un autre avis sur l’état de l’épidémie et la possibilité d’organiser le second tour et dans les quelque 5 000 communes restantes.




Jenny Chase pour DayNewsWorld

LE POLITIQUE A L'EPREUVE DE LA PANDEMIE DE CORONAVIRUS

Dès le début de la crise, le 16 mars, Emmanuel Macron exhorte les politiques à faire bloc dans la lutte contre le coronavirus, conviant « tous les acteurs politiques […] à s’inscrire dans cette unité nationale », loin des querelles intestines. Cet appel à « bâtir un autre projet dans la concorde […] avec toutes les composantes de notre nation », le président de la république le réitère au cours de son allocution du 11 avril.

Absence « d'unité nationale » dans la guerre contre le coronavirus

Pourtant le maintien du premier tour des municipales en plein coronavirus a été a été tout de suite sujet à polémique . En pleine pandémie et alors que le confinement allait être annoncé le lendemain du scrutin , n'aurait-il pas été plus sage de reporter ce dernier ?

« L’unité nationale ne peut se faire sur le dos des Français. C’est pourquoi nous continuons à dénoncer les mensonges du gouvernement », résume ainsi le député RN du Nord Sébastien Chenu. Même si le gouvernement a essayé d'être le plus « transparent » possible dans sa gestion de la crise sanitaire, il n'a pas été à l'abri de quelques mensonges que l'opposition n'a n'a pas manqué de souligner.

Ainsi du port du masque soit-disant inutile au début pour devenir obligatoire aujourd'hui dans les transport en commun. Ce mensonge n'était-il pas censé cacher l'incurie d'un exécutif mal préparé à gérer la crise ? Il en est allé de même pour la pénurie des tests alors que d'autres pays européens comme l'Allemagne avaient pu lancer dès le début de la pandémie un vaste dépistage de sa population.

L’ancienne ministre de la Santé Roselyne Bachelot, accusée d’avoir surréagi à la grippe H1N1 en commandant plus de 90 millions de vaccins, ne s'est d'ailleurs pas privé de prendre sa revanche. Elle a défendu le principe de précaution. « J’ai été moquée mais je suis persuadée, et les éléments le prouvent, que la théorie de la préparation, de la préparation maximum, est la bonne », a-t-elle dit.

Même le texte sur « l’état d’urgence sanitaire » est critiqué par certains opposants. La droite sénatoriale a d’ailleurs annoncé qu’elle saisira le Conseil constitutionnel sur la loi de prolongation de cet état d’exception et prévoit une commission d’enquête sur la crise sanitaire en juin.

Une crise de confiance la plus sévère des pays européens

Alors que l’exécutif multiplie les interventions médiatiques pour tenter d’enrayer la défiance d’une partie des Français, la confiance dans le gouvernement pour faire face à l’épidémie connaît une baisse dans la plupart des sondages. Elle n’est ainsi que de 39 %, selon un sondage Ifop paru dimanche 3 mai, en recul de 16 points par rapport à la mi-mars.

Cette défiance repose sur un « sentiment de tromperie » selon Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop, évoquant les hésitations du gouvernement sur les masques ou les dépistages. La France est d’ailleurs le pays européen le plus affecté par cette défiance. Selon un sondage Ipsos/Sopra Steria pour le Cevipof publié le 4 mai, 62 % des personnes interrogées en France se disent ainsi « insatisfaits » de l’action du gouvernement contre 26 % en Allemagne, 39 % au Royaume-Uni, et 45 % en Italie.

Un collectif de soignants a d'ailleurs déposé plainte contre le Premier ministre et l'ancienne ministre de la Santé les accusant de s'être « abstenus » de prendre à temps des mesures pour endiguer l'épidémie de coronavirus.« Agnès Buzyn nous a fait perdre deux mois décisifs » Pour Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat professionnel infirmier SNPI, la pénurie de masques est un « scandale d’Etat » .Des plaintes venant d'associations ont également été déposées contre Édouard Philippe, Olivier Véran ou Agnès Buzyn pour des faits de « mise en danger de la vie d’autrui », ou d' « homicide involontaire » par des associations auprès de la Cour de justice de la République.

Le poids de la médecine dans la prise de décision politique

Dès le début de la pandémie Emmanuel Macron a prôné « la confiance dans la science » prenant ses décisions après consultation des scientifiques. Pour ce faire il met en place dés le 11 mars un conseil scientifique composé de spécialistes des épidémies et le 24 mars un comité de chercheurs cette fois pour plancher sur les traitements et le dépistage.

« On est toujours à l’écoute de ce que nous disent les scientifiques. Finalement ce sont des décisions assez peu politiques, elles ne relèvent pas d’une doctrine ou d’une idéologie », expliquait à propos du port du masque le ministre de la Santé, Olivier Véran, le 30 avril sur LCI. Les grandes décisions comme le maintien des élections municipales, la fermeture des écoles ou encore le confinement se sont appuyées sur l’expertise médicale. Mais la décision politique l'a emporté sur l 'expertise médicale pour la réouverture des écoles annoncée malgré l'avis contraire des médecins.

L'explosion de la dette

Alors que l'exécutif défendait jusqu'ici bec et ongles sa politique économique libérale et prônait une réduction drastique de la dette publique, la pandémie l'a amené à prendre des décisions contraire à sa doctrine. En effet pour soutenir l'économie fortement ralentie le gouvernement a dégainé des aides aux entreprises et un plan de chômage partiel. Le budget 2020 a été rectifié, en hausse de 110 milliards d’euros côté dépenses, dont 24 pour financer le chômage partiel et 20 pour recapitaliser des entreprises stratégiques en difficulté. De quoi faire bondir la dette, qui devrait passer à 115 % du PIB cette année (+ 16 points), mais pas les politiques. Même la droite, traditionnellement attachée à la diminution des dépenses publiques, a, approuvé cette hausse de l’endettement.

Un changement de doctrine économique facilitée par l’abandon des règles de discipline budgétaire par la Commission européenne




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

POURQUOI UN ETAT D'URGENCE SANITAIRE LIMITANT

 LES LIBERTES INDIVIDUELLES

Un certain nombre de Français prennent toujours des libertés avec toutes les interdictions énoncées. On n’a jamais vu ainsi autant de joggeurs dans les rues. Sur les marchés, il y a du monde et les distances de sécurité d’un mètre ne sont pas forcément toujours respectée

Le gouvernement a donc présenté mercredi en Conseil des ministres un projet de loi d'urgence prévoyant des mesures exceptionnelles pour lutter contre la pandémie de coronavirus. Et notamment un état d'urgence sanitaire, limitant les libertés individuelles.

Le Sénat a commencé, jeudi 19 mars 2020 en fin d’après-midi, l’examen du « projet de loi d’urgence pour faire face à l’épidémie de Covid-19 » qui inscrira dans notre droit un nouveau régime juridique d’exception : « l’état d’urgence sanitaire ».

Le gouvernement a en effet présenté mercredi 18 mars en Conseil des ministres un projet de loi, instaurant notamment la possibilité d'un « état d'urgence sanitaire », sur le modèle de l'état d'urgence activé après les attentats de 2015.

« Il nous est apparu nécessaire d’intégrer dans la loi les enseignements de la gestion de la crise depuis trois mois », a expliqué le Premier ministre Edouard Philippe à l'issue du Conseil des ministres. S'il a confirmé que cet état d'urgence sanitaire s'inspirait  « de la loi du 3 avril 1955 relative à l’état d’urgence », selon lui la comparaison s’arrête là. Il ne s’agit pas de prendre des « mesures individuelles restrictives de liberté », mais des « mesures générales pour faire face à l’épidémie qui deviendrait généralisée ». « Pour souligner la nature sanitaire de ce nouveau régime, nous n’avons pas inscrit le nouveau dispositif dans la loi de 1955 mais dans le code de la santé publique », a ajouté Edouard Philippe. Alors en quoi consiste cet état d'urgence ?

L'état d'urgence sanitaire

L'article 5 du projet de loi précise que « l'état d'urgence sanitaire peut être déclaré sur tout ou partie du territoire métropolitain, des départements d'outre-mer, des collectivités d'outre-mer régies par l'article 74 de la Constitution en cas de catastrophe sanitaire, notamment d’épidémie mettant en jeu par sa nature et sa gravité, la santé de la population ». « L'état d'urgence sanitaire est déclaré par décret en Conseil des ministres », indique l'article 6. Le décret « détermine la ou les circonscriptions territoriales à l'intérieur desquelles il entre en vigueur. Dans la limite de ces circonscriptions, les zones où l'état d'urgence sanitaire reçoit application sont fixées par décret pris sur le rapport du même ministre. »

Ces dispositions reprennent en substance celles déjà permises, en d'autres termes, par le code de la santé publique, et plus précisément son article L3131-1. Un article qui précise qu' « en cas de menace sanitaire grave appelant des mesures d'urgence, notamment en cas de menace d'épidémie, le ministre chargé de la santé peut, par arrêté motivé, prescrire dans l'intérêt de la santé publique toute mesure proportionnée aux risques courus et appropriée aux circonstances de temps et de lieu afin de prévenir et de limiter les conséquences des menaces possibles sur la santé de la population ».

Le décret pris en Conseil des ministres instaure l'état d'urgence sanitaire pour une durée de douze jours. Au-delà, la prorogation de l'état d'urgence ne peut être autorisée que par la loi

Les restrictions

Selon l'article 10, « la déclaration de l’état d’urgence sanitaire donne pouvoir au Premier ministre de prendre par décret (...) les mesures générales limitant la liberté d’aller et venir, la liberté d’entreprendre et la liberté de réunion et permettant de procéder aux réquisitions de tout bien et services nécessaires afin de lutter contre la catastrophe sanitaire ». L'article 11 indique quant à lui les pouvoirs étant donnés au ministre de la Santé, à savoir de « prescrire par arrêté motivé toutes les autres mesures générales et les mesures individuelles visant à lutter contre la catastrophe ».

Les sanctions

L'article 15 du projet de loi précise que « la violation des interdictions ou le manquement aux obligations » seront punis  de « l’amende prévue pour les contraventions de la quatrième classe » (135 euros). « Le fait de ne pas respecter les réquisitions mentionnées à l’article 10 (restrictions de liberté, ndlr) est puni de six mois d’emprisonnement et de 10 000 euros d’amende ».

Des garde-fous

L'article 9 indique que «  l'Assemblée nationale et le Sénat sont informés sans délai des mesures prises par le Gouvernement pendant l'état d'urgence sanitaire. L'Assemblée nationale et le Sénat peuvent requérir toute information complémentaire dans le cadre du contrôle et de l'évaluation de ces mesures. »

Un comité scientifique pourra également demander des comptes au gouvernement. Ainsi, selon l'article 13, « en cas de déclaration de l’état d’urgence sanitaire, il est immédiatement réuni un comité de scientifiques. Son Président est nommé par décret du Président de la République. Il comprend deux personnalités qualifiées respectivement nommées par le Président de l’Assemblée nationale et le Président du Sénat et des personnalités qualifiées nommées par décret. Ce comité rend public périodiquement son avis sur les mesures prises en application des articles 9 à 10.

Pour instaurer cet état d’urgence sanitaire, le gouvernement s’est inspiré de la loi du 3 avril 1955 relative à l’état d’urgence. « Mais les seules mesures que nous prendrons ici permettront de faire face à l’épidémie…… Toutes pourront être soumises au contrôle du juge et des parlementaires « » , a affirmé le Premier ministre, Édouard Philippe, à l’issue du Conseil des ministres.

L’état d’urgence sanitaire est en quelque sorte un « tour de vis supplémentaire » après les mesures de confinement annoncées lundi soir par le président de la République.

Certes mais comment ne pas mettre en question un gouvernement qui n'a pas su anticiper et contraint d'envoyer au front le personnel soignant sans masques ni tests ?

Gouverner c'est aussi prévoir !!!




Abby Shelcore pour DayNewsWorld

LE CORONAVIRUS UNE MENACE

POUR LES ELECTIONS MUNICIPALES ?

Face à la menace du coronavirus, la France se prépare au passage au stade 3 de l’état d’alerte, « inexorable », selon le président Emmanuel Macron. Contrairement au stade 2, le stade 3, celui de l’épidémie, ne vise plus enrayer la propagation mais à en atténuer les conséquences. S'il prévoit la suspension de certains transports en commun, la fermeture d’écoles sur tout ou partie du territoire, la restriction des rassemblements et la mobilisation de tous les secteurs de soin, des exceptions seront prévues et les préfets et ministères devront faire « remonter une liste d’événements considérés comme utiles à la vie de la nation ». Quid des les municipales ?

Le ministre de la santé a annoncé dimanche soir l'interdiction sur l’ensemble du territoire de tous rassemblements de plus d’un millier de personnes.

Les municipales « un moment de respiration démocratique »

Le scrutin ne sera pas annulé. Le 5 mars dernier, après une entrevue avec François Baroin, le président de l'Association des maires de France, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a confirmé que les élections municipales seraient maintenues malgré la progression de l'épidémie.

« Il n'appartient pas aux maires d'annuler les scrutins. La situation actuelle me permet d'affirmer que les élections auront bien lieu le 15 et 22 mars », a-t-il déclaré.

Et à Edouard Philippe d'écrire dimanche 8 mars aux élus locaux. « Les élections constituent, dans la vie de nos territoires, un moment de respiration démocratique essentiel. Il n’est donc aucunement question de les reporter », leur a fait savoir le premier ministre .

Des mesures mises en place

Des mesures seront donc mises en place pour assurer la bonne tenue du scrutin. Les « mesures barrières » (ne pas se faire la bise, ne pas se serrer la main, éternuer dans son coude…) seront rappelées par de petites affichettes dans les bureaux de vote. Les files d’attente devront être « gérées » afin de « limiter les situations de promiscuité prolongée ».« D’autres questions, relatives aux surfaces de contact que constituent les bulletins de vote, les stylos utilisés pour l’émargement, le nettoyage régulier, le cas échéant, des machines à voter, et le nettoyage des bureaux de vote, pourront faire l’objet de recommandations complémentaires », poursuit le premier ministre.

Enfin, « une attention particulière sera apportée aux procurations », pour les personnes dans l’incapacité de se déplacer « en particulier pour des raisons liées à la situation sanitaire », comme les personnes âgées vivant en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ou des personnes rendues vulnérables par des maladies du système immunitaire.

Une campagne électorale impactée

Cependant face à la menace du coronavirus, les candidats et les communes s’organisent pour le bon déroulement de la campagne électorale qui s'en trouve bouleversée. Et en premier la tenue de meeting.

C'est ainsi que Rachida Dati revoit ses ambitions à la baisse. Coronavirus oblige. Pour son dernier meeting avant le premier tour des élections municipales les rassemblements de plus de 1000 personnes étant désormais interdits, la candidate de la droite à la Mairie de Paris a certes choisi de maintenir son meeting mais en limitant le nombre de personnes. Difficile de l’annuler en effet, puisque c’est Nicolas Sarkozy qui est annoncé comme la star de la soirée.

L'ancienne Garde des Sceaux ne devrait pas être la seule impactée par cette nouvelle réglementation décidée par le gouvernement. D’autres candidats aux municipales, à Paris et dans plusieurs grandes villes, devront certainement réduire le nombre de places dans leurs prochains meetings.

David Belliard, candidat EELV dans la capitale, a même préféré annuler celui qu'il devait tenir le jeudi 12 mars au Bataclan.

Anne Hidalgo, quant à elle, annule son meeting pour en faire un « virtuel ». La maire PS sortante, candidate à sa réélection, a annoncé à BFM Paris l’annulation de son meeting prévu jeudi 12 mars au gymnase Japy, salle du 11ème arrondissement d’une capacité de 1 500 places.

Vers une abstention record ?

Plus de quatre électeurs sur dix envisageraient de ne pas aller voter par risque de contamination. En particulier les personnes âgées. Alors, à qui profitera cette abstention ? Autre problème : les assesseurs bénévoles devraient se faire rares dans les bureaux de vote, menaçant ainsi la bonne organisation du scrutin.

Pour contrer ses problèmes à chacun son remède. Dans les Hauts-de-Seine, un tiers des communes ont mis en place des machines électroniques pour voter. Cela devrait ainsi limiter la promiscuité lors du vote et du dépouillement. À Mulhouse, devenu l’un des plus importants foyers du virus en France, en plus de machines électroniques, on conseillera aux électeurs d’aller se savonner les mains avant et après le vote.Dans d’autres municipalités, on s’organise également pour plus de sécurité, mais les moyens sont souvent moindres. Gants chirurgicaux, machines désinfectées après chaque vote, davantage de stylos d'émargement…

Quid du vote par Internet autorisé seulement pour les Français de l'étranger lors des élections législatives, depuis 2012, et consulaires, depuis 2014. ? Il pourrait être la solution à plus long terme.




Joanne Courbet pour DayNewsWorld

RETRAITE LE RECOURS AU 49-3 UN PASSAGE EN FORCE

Le gouvernement a pris la décision samedi midi d'utiliser l'article 49-3 sur la réforme des retraites. Le Premier ministre, Edouard Philippe, s'est rendu à l'Assemblée nationale pour l'annoncer aux députés. La décision a été entérinée samedi en milieu de journée lors d'un Conseil des ministres, juste après un Conseil de défense consacré à l'épidémie de coronavirus.

Le Premier ministre est monté à la tribune pour faire cette annonce, afin de « mettre fin à cet épisode de non-débat » avec les oppositions et « permettre à la suite du processus législatif de s'engager », a-t-il déclaré sous les applaudissements de la majorité et sous les hués de certaines membres de l'opposition, dont François Ruffin et Ugo Bernalicis (LFI).

Droite et gauche vent debout

Droite, gauche et syndicats sont vent debout contre le recours au 49-3 annoncé samedi . À droite comme à gauche, personne n’a ménagé ses mots pour dénoncer l’annonce surprise d’Édouard Philippe samedi soir dans l’hémicycle. «Coup de force du gouvernement» pour le Communiste Fabien Roussel, «pulsions totalitaires» d’Emmanuel Macron pour le chef des Insoumis Jean-Luc Mélenchon, «pire des solutions», pour l’écologiste Yannick Jadot, «cynisme le plus total» pour le patron des députés LR Damien Abad…

Même nombre de députés de la majorité critiquent le fait de ne pas avoir été prévenus avant l’annonce du Premier ministre.

Malaise chez les LREM

Une fois passé la stupeur, la majorité a été sommée de faire bloc derrière l’exécutif. C’est peu dire que l’annonce du recours au 49-3, «appris par la presse», en a agacé plus d’un au sein des députés LREM. On sent un vrai malaise à la République en marche. Depuis 2017, une vingtaine de députés ont quitté le groupe avec une accélération ces derniers mois (Le groupe compte 300 membres et apparentés aujourd’hui contre 314 après les législatives). Existe un malaise sur le contenu de la réforme et surtout la façon dont elle a été gérée. Et pour les municipales puis, dans les villes de plus de 50.000 habitants, il y a des candidats dissidents dans un tiers d’entre elles environ.

Le recours à l’article 49-3 de la Constitution va permettre de faire adopter la réforme des retraites sans débat, ni vote à l’Assemblée nationale.

Sans débat ni vote à l' Assemblée

Contesté depuis plus d’un an, le projet de réforme des retraites faisait en effet l’objet d’une bataille d’amendements à l’Assemblée nationale depuis une semaine.

Depuis l'arrivée du texte - et de ses plus de 41.000 amendements - en séance publique le lundi 17 février, les débats étaient tendus entre majorité et opposition. Vendredi, le cap des 100 heures avait été franchi et les députés siégeaient ce week-end. Le calendrier prévoyait d'aller jusqu'au 6 mars et la trêve liée aux élections municipales. Ce ne sera finalement pas le cas. Comme attendu, le 49-3 va donc être utilisé pour faire adopter le projet de loi sans vote.

L'Assemblée nationale avait voté samedi matin l'article 7 du projet de réforme qui prévoit d'intégrer les régimes spéciaux (SNCF, RATP, Opéra de Paris...) dans le système « universel » de retraite par points. Les débats vont donc s'arrêter avec l'annonce du Premier ministre et le recours au 49.3.

Motions de censure

Mais l’effet de surprise n'a cependant pas empêché l’opposition de déposer deux motions de censures dès samedi soir, la première par LR, la seconde par le PS, le PCF et La France insoumise. Pour être étudiée, une motion doit être signée par au moins un dixième des membres de l'Assemblée, c'est-à-dire 58 députés. Elles devraient être débattues mardi prochain mais n’ont aucune chance d’aboutir puisque LREM détient à elle seule une très large majorité au sein de l’Assemblée nationale et peut compter sur l’appui du Modem.

Le gouvernement ne prend donc aucun risque en dégainant l’article 49-3 pour faire passer sa réforme des retraites !

Un passage en force

Mais habituellement, on utilise l’article 49-3 afin de discipliner une majorité récalcitrante. Ici le recours à cet article permet juste de faire passer cette réforme des retraites en force après un an de concertation sociale infructueuse et alors que l’opinion publique est toujours majoritairement défavorable au projet.

La séquence de la réforme des retraites n’est pas terminée pour autant. Côté rue, les syndicats envisagent déjà de nouvelles mobilisations face à un recours au 49-3 jugé «profondément scandaleux» par la CGT et «inacceptable» par FO. Côté Sénat où la droite est majoritaire, l’exécutif se prépare à une autre bataille parlementaire.




Britney Delsey pour DayNewsWorld

UN VIRAGE ECOLOGIQUE DEMAGOGIQUE

 CHEZ EMMANUEL MACRON

Emmanuel Macron s'est rendu jeudi dans le massif du Mont-Blanc pour «toucher du doigt» les effets dévastateurs du changement climatique.

Une visite symbolique censée amorcer le virage écologique de son quinquennat mais dépourvue d'annonce nouvelle.

Au petit matin, le président de la République a longuement parcouru la Mer de Glace. En tenue de ski bleu foncé, il a écouté le terrible inventaire climatique :

la glace recule de huit à dix mètres par an, environ deux kilomètres depuis 1850.

Le glacier a perdu 120 mètres d'épaisseur en un siècle. L'illustration la plus spectaculaire de l'impact du réchauffement en France.

Devant l'alternance de roches grises et de glace vive bleutée, Emmanuel Macron lâche :

« je n'imaginais pas une fonte aussi rapide, c'est impressionnant.

On se rend compte comment les non-décisions ont fait en arriver là». «Le glacier rend visible l'invisible», relève le glaciologue Luc Moreau.

«Urgence climatique»

En fin de matinée, Emmanuel Macron a prononcé à Chamonix un discours ardent sur «l'urgence» climatique, «le combat du siècle» selon lui. Il a confié avoir ici ressenti «notre propre vulnérabilité, la fragilité de ce paysage qu'on pensait inamovible».

«Il faut démontrer que cette stratégie est compatible avec les progrès économique parce que c'est la stratégie à laquelle je crois», a-t-il ajouté.

Sans annonce nouvelle, il a dressé le tableau d'actions qu'il a liées aux objectifs écologiques, citant la revitalisation des centres-villes pour lutter contre l'étalement urbain, la loi sur le recyclage ou encore la création, annoncée la veille, de nouveaux parcs naturels, y compris pour protéger le Mont-Blanc.

Biodiversité

Dans son discours jeudi, il a estimé que le «combat pour la biodiversité est indissociable de la lutte contre le réchauffement».

Quelque 60 % des animaux sauvages ont disparu ces 50 dernières années, les espèces disparaissent à un rythme 1000 fois supérieur au taux d'extinction naturelle, a rappelé Emmanuel Macron qui lançait aussi pour l'occasion l'Office français de la biodiversité (OFB).

Avec ce déplacement, Emmanuel Macron souhaite faire de l'écologie une des deux priorités de sa fin de quinquennat, engluée dans la réforme des retraites. Pour ouvrir ce chapitre, il avait présidé mercredi à l'Elysée un Conseil de défense écologique. Le sujet est incontournable, y compris dans les urnes à un mois des municipales.

Limiter le trafic

Emmanuel Macron devait déjeuner à Saint-Gervais-les-Bains avec des élus locaux qui entendaient l'interpeller sur la pollution dans la vallée de l'Arve, entraînée par le passage de trop nombreux poids lourds et le chauffage au bois.

Sur place, une manifestation contre cette pollution et la réforme des retraites a réuni 250 personnes, mais elle a été dispersée avant l'arrivée d'Emmanuel Macron.

«Venir pleurer devant la Mer de Glace alors que les accords des conférences climat ne sont pas respectés et que les émissions de gaz à effet de serre augmentent, c'est de la parade, c'est de la com'», tançait dans le cortège Pierre Delpy, conseiller en énergie dans une association.

Un virage écologique plus que démagogique......  pour le libéral convaincu qu'il est !!!




Alyson  Braxton pour DayNewsWorld

EMMANUEL MACRON AU PLUS BAS DANS L'OPINION

Les études d'opinion inquiètent l’Élysée. Alors que la majorité et le gouvernement s'attachent à défendre le bilan présidentiel, Emmanuel Macron reste bas dans les études d'opinion.

Près de deux Français sur trois (64%) jugent qu' Emmanuel Macron est un « mauvais président »,  selon un sondage Odoxa* pour Le Figaro et franceinfo publié jeudi 6 février à l'occasion des « 1 000 jours » de son entrée en fonction. 32% des personnes interrogées le considèrent même comme « un très mauvais président ».

Ceux qui ont une mauvaise opinion de lui le considèrent à 62% mauvais en raison « de ses actions et de la politique qu'il a menée ». Et pour 37% à cause « de son attitude, son ton et sa communication », selon cette enquête avec Dentsu Consulting.

La communication du chef de l'Etat est jugée particulièrement sévèrement : 69% la trouvent mauvaise.

A propos de l'actualité récente, 73% des Français interrogés jugent « assez grave » le rejet par les députés LREM d'un amendement permettant de donner 12 jours de congés aux parents ayant perdu un enfant.

Le rejet par le Conseil d'Etat de la première mouture du projet de réforme des retraite est également jugé « assez grave » par 57%, contre 27% d'un avis contraire, les autres n'en ayant pas entendu parler.

Ce recul se partage également dans l’électorat de droite qui émet des critiques sur la façon dont l’exécutif gère le conflit autour des retraites ou des Gilets jaunes notamment.

Au sommet de l'État, on cherche donc à mieux communiquer. Son entourage réfléchit à la meilleure manière de se débarrasser enfin de l'étiquette de « président des riches » en communiquant autour des bons résultats. Une des pistes consiste donc à multiplier les déplacements sur le terrain, en développant un agenda présidentiel uniquement autour des bons résultats.

Mais cette communication n'est pas toujours bien maîtrisée, parfois à cause du président lui-même. Jeudi dernier, Emmanuel Macron était à Angoulême pour annoncer 5 milliards d’investissement et des centaines d’emplois, mais l’opinion n’aura retenu que sa photo polémique avec un t-shirt caricaturant les violences policières.

Enquête réalisée en ligne les 5 et 6 février auprès de 1 002 personnes de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur de 1,4 à 3,1 points.


Boby Dean pour DayNewsWorld

RETRAITES , GREVE ET COLERE DE MACRON

Le 51e jour de grève contre la réforme des retraites coïncide avec l’examen, en conseil des ministres, des deux projets de loi qui seront ensuite soumis aux députés. Les projets de loi relatifs à la mise en place d’un système universel de retraites ont en effet été présentés en conseil des ministres.

Les syndicats, mobilisés pour la 51e journée consécutive, ont manifesté et fait grève dans toute la France. Les manifestants étaient 1,3 million selon la CGT, dont 350 000 à Paris alors que les autorités ont annoncé que plus de 127 000 personnes ont défilé dans une soixantaine de villes hors Paris d’après la police et les préfectures.

La prochaine journée de mobilisation est fixée au mercredi 29 janvier, sans la participation de la CFE-CGC.

Réagissant à la situation sociale en France marquée par le conflit sur la réforme des retraites, le chef de l’Etat a dénoncé dans l’avion de retour d’Israël avec véhémence « les discours politiques extraordinairement coupables » affirmant que la France est devenue une dictature, et justifiant de ce fait la violence politique et sociale :« Aujourd’hui s’est installé dans notre société, et de manière séditieuse, par des discours politiques extraordinairement coupables, l’idée que nous ne serions plus dans une démocratie. Qu’il y a une forme de dictature qui s’est installée. ».

« Allez en dictature, et vous verrez », a continué le président au micro de Radio J .

« Mais allez en dictature ! La dictature c’est un régime où une personne ou un clan décide des lois. Une dictature c’est un régime où l’on ne change pas les dirigeants, jamais. Si la France c’est ça, essayez la dictature et vous verrez ! La dictature, elle justifie la haine. La dictature, elle justifie la violence pour en sortir. Mais il y a en démocratie un principe fondamental : le respect de l’autre, l’interdiction de la violence, la haine à combattre. »

Après plusieurs actions coups de poing dans les jours précédents, Emmanuel Macron a dénoncé « les actes de violence et la radicalité de certains blocages », appelant « à la plus grande fermeté à l'égard de leurs auteurs » selon des propos rapportés par Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, à l'issue du Conseil des ministres. Selon M. Macron, « tous ceux qui aujourd’hui dans notre démocratie, se taisent sur ce sujet, sont les complices, aujourd’hui et pour demain, de l’affaiblissement de notre démocratie et de notre République ».

Interrogé au retour d’Israël, où il a participé jeudi aux commémorations de la libération du camp nazi d’Auschwitz, le président français a par ailleurs précisé à un confrère son analyse de l’antisémitisme, qu’il relie à la crise économique et sociale.

« Toutes les démocraties occidentales vivent une crise, et c’est une crise qui s’exacerbe devant les grandes peurs contemporaines », a-t-il estimé, citant la transformation numérique et la transformation climatique.

Or d’après lui, « l’antisémitisme est la forme la plus avancée, à chaque fois la plus radicale de la peur de l’autre ».




Garett Skyport pour DayNewsWorld

DOSSIER EXPLOSIF SUR JEAN-PAUL DELEVOYE

LE MONSIEUR RETRAITE DEMISSIONNE

Mis sous pression après la révélation de nouvelles omissions dans sa déclaration d’intérêts, le haut-commissaire chargé de la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, a finalement décidé de démissionner.

Au plus fort du conflit social autour de la réforme des retraites, sujet explosif dont Jean-Paul Delevoye a la charge, le Monsieur Retraite se trouve épinglé dans plusieurs affaires de conflit d’intérêt. Qualifiés du terme pudique d' « oublis » , ils sont plus que fâcheux.

D'autant que le Monde a révélé samedi 14 décembre la deuxième version de la déclaration d'intérêts signée par Jean-Paul Delevoye, le Haut commissaire aux retraites. L'homme politique a finalement déclaré treize mandats, dont onze toujours actifs, au lieu des trois initialement indiqués.

Tout n'était pas bénévole, ainsi le mandat de conseiller pour IGS, un groupe d'enseignement supérieur, lui a rapporté 78 000 euros en 2017. C'est presque deux fois plus que dans la première version de sa déclaration de conflits d'intérêt !

Après sa fonction d'administrateur dans l'assurance - avec l’institut de formation des assureurs Ifpass- c'est  un poste à la fondation SNCF qui a été pointé du doigt. Le haut-commissaire aux retraites siège depuis 2016 au sein du conseil d'administration de la Fondation SNCF, chargée des actions de mécénat du groupe.Puis d'autres mandats...

Soupçons de conflit d'intérêts avec les assurances, cumul de fonctions interdit par la Constitution et désormais un nouveau manquement à ses obligations de déclaration d'intérêt !

Face à ces graves défauts de déclaration d’activités et d’irrégularités dans sa déclaration d’intérêts, la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) devrait se prononcer mercredi 18 décembre sur la transmission à la justice du dossier du haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye.

Jean-Paul Delevoye a-t-il pensé qu’il pouvait être au-dessus des lois : à savoir au-dessus de l’article 23 de la Constitution, qui interdit à un ministre d’exercer en même temps une activité professionnelle ?

Avec un statut équivalent à un ministre délégué dans le gouvernement d’Edouard Philippe M. Delevoye aurait dû remettre en effet à l’instance garante de la probité des décideurs publics une déclaration complète !

Jean-Paul Delevoye, 72 ans, fut député du Pas-de-Calais dès 1986, sénateur, maire, médiateur de la République etc. Il a également été ministre sous Chirac. En 1999, il avait brigué la présidence du RPR, mais avait perdu face à Michèle Alliot-Marie. « Pourtant, Jacques Chirac avait tout misé sur celui qu’il surnommait – certainement affectueusement – le « grand con ».

"Parce qu’il est grand et parce qu’il est con ", s’en serait-il expliqué tout simplement. , peut-on lire chez un confrère.

« Une réflexion que s’est peut-être également fait Emmanuel Macron en lisant les révélations  » sur les fâcheux « oublis » de Delevoye...

Garett Skyport pour DayNewsWorld

LA STRATEGIE RISQUEE D' EMMANUEL MACRON POUR « FRANCHIR LE MUR DU 5 DECEMBRE »

Malgré le mouvement à peine éteint des « gilets jaunes », le chef de l’Etat est décidé , bille en tête, de continuer à réformer en s’opposant frontalement aux adversaires de la réforme des retraites. Au risque de réveiller à nouveau la colère de la rue. Emmanuel Macron le sait mais ,comme il l'a affirmé lors de son déplacement à Rouen, il n'a « même pas peur  ». Il peaufine sa stratégie pour « ne pas se prendre de face le mur du 5 décembre ».

Pour ce faire il bat le rappel de ses troupes.

Dix jours avant les grèves de la SNCF et de la RATP, le Premier ministre Edouard Philippe, infatigable marathonien, reçoit sur deux jours les syndicats et le patronat pour un dernier tour de piste. Bis repetita. Édouard Philippe les avait déjà reçus en septembre. Pour le même motif. Dans le même format.

Dimanche, il a convoqué l’ensemble du gouvernement à Matignon, pour détailler la ligne officielle et éviter la polyphonie au sommet. Mardi soir, le chef du gouvernement doit animer une réunion des parlementaires LREM et MoDem, en compagnie de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, et du haut-commissaire Jean-Paul Delevoye.

En outre le parti En Marche est sommé de réactiver ses adhérents comme il l'avait fait au début de la crise des « gilets jaunes ». La République en Marche demande à ses responsables, à ses militants sur le terrain partout en France de lui remonter leurs impressions.

Une communication pour vanter la réforme

Il s'agit de convaincre l'opinion que la fusion des 42 régimes de retraite existants en un système unique (à points et basé sur l'ensemble de la carrière) relève de « l'équité ». Le haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye a reconnu qu'il y avait fort à faire. Et d'ajouter : « y a un certain nombre de contre-vérités. Notre combat, c'est de pouvoir retricoter à l'envers ces fausses vérités et de montrer à quel point ce projet est porteur de solidarité, de générosité et de solidité ».

Stigmatiser les privilégiés des régimes spéciaux

Dans cette guerre pour éviter que l’opinion publique ne soutienne les grévistes comme lors des grandes grèves de 1995, le chef de l’État a dû, lui aussi, monter aux avant-postes qualifiant les revendications des salariés bénéficiant des régimes spéciaux de demandes «d’une autre époque ».Il exploite la seule idée qui met presque tous les Français d'accord : il n'est pas normal que des cheminots partent à la retraite avant tout le monde. En ciblant ces régimes, ceux que Richard Ferrand désigne comme des pleurnichards, le gouvernement veut aussi les isoler et éviter les grèves par procuration ou par opportunité. Richard Ferrand, a éreinté «une mobilisation pour conserver des inégalités». «Attention à l’image qu’ils peuvent donner, on pourrait avoir l’impression qu’ils font un peu de corporatisme», a renchéri, de son côté, Élisabeth Borne.

Mais il n'est pas sûr que cette stratégie audacieuse de la part du gouvernement réussisse à désamorcer la méfiance envers la réforme des retraites.

Une stratégie risquée

Chaque jour qui passe renforce en effet la mobilisation des opposants à la réforme des retraites. L’appel à « la grève illimitée » à la RATP et à « la grève reconductible » à la SNCF se double d’une journée de grève interprofessionnelle décidée par la CGT, Force ouvrière, la FSU, Solidaires et quatre organisations de jeunesse. Les partis de gauche s’invitent dans les cortèges, l’extrême droite aussi. Selon un sondage pour La Tribune, Orange et RTL, six Français sur dix approuvent la grève du 5 décembre.

«Le président de la République, qui devrait être le président de tous les Français, essaye de diviser les Français», a tonné, dimanche, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.

Si Emmanuel Macron semble ne rien vouloir céder sur le projet de réforme, les Français ne connaissent toujours pas les termes exacts de la réforme et se montrent lassés .

Parce que le flou et les hésitations ont fini par faire douter tout le monde de la pertinence de ce régime universel.

Garett Skyport pour DayNewsWorld

FRANCOIS BAROIN PRESIDENTIABLE

Ira ? Ira pas ? La question promet d'être retournée dans tous les sens d'ici 2022. François Baroin, qui préside la puissante Association des maires de France (AMF), est considéré comme une « valeur refuge » par plusieurs responsables des Républicains pour porter les espoirs d’une droite décimée lors des prochaines échéances électorales, notamment la présidentielle 2022. Mais le principal intéressé, ce mardi matin chez Jean-Jacques Bourdin, n'a pas fait montre d' un enthousiasme débordant lorsque la question a été évoquée.

« Le poste n’est pas ouvert, Emmanuel Macron est président de la République. Il sera ouvert en 2022, puis il sera peut-être ouvert en 2027, après il sera ouvert en 2032 », a-t-il d’abord balayé.

Le maire (Les Républicains) de Troyes, François Baroin, n'a pas dit non à une candidature à l'élection présidentielle, mais « dans des circonstances tout à fait exceptionnelles ».

Pressé de se dévoiler, exercice auquel il aime à se dérober, le maire de Troyes a finalement répondu qu'il songerait à se présenter « dans des circonstances tout à fait exceptionnelles »

François Baroin s'inquiète en effet du « piège » d'un duel annoncé entre Emmanuel Macron et la dirigeante d'extrême droite Marine Le Pen en 2022, scénario que le président de la République s'emploie à installer dans les esprits.

« La dualité entre Macron et Le Pen, entre le Front national et En Marche, l'accepter sans rien dire, les bras ballants, dans un silence assourdissant (...) c'est accepter l'alternance », a réaffirmé l'ancien ministre.

« On a perdu deux présidentielles. Tout est à recommencer. Comment imaginer parler de l'incarnation si on ne parle pas du fond? », a mis en garde François Baroin, alors que Valérie Pécresse et Xavier Bertrand ne masquent pas leurs ambitions pour 2022.

« Il faut d'abord se rassembler, il faut ensuite travailler sur l'évolution du pays et essayer d'apporter des réponses, l'incarnation viendra (...) le moment venu. »

Britney Delsey pour DayNewsWorld

QUI EST DAMIEN ABAD

NOUVEAU PRESIDENT DU GROUPE LES REPUBLICAINS A L'ASSEMBLEE NATIONALE ?

Le député de l’Ain Damien Abad vient d’être élu nouveau président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, succédant ainsi à Christian Jacob,  devenu patron du parti de droite. Il veut incarner une droite « sociale, populaire, de progrès » qui reste « déterminée sur les questions de laïcité, d'immigration, de sécurité ».

A 39 ans, l'élu de l'Ain devient le plus jeune président de groupe du palais Bourbon, à la tête de la plus importante escouade de députés de l'opposition.

Damien Abad est député de l’AIN depuis 2012 et 3ème Vice Président de LR depuis l’élection de Laurent Wauquiez à la tête du Parti de la droite sociale et libérale. (Les Républicains)

A ce titre il est depuis longtemps présent sur les plateaux de TV ou dans les rédactions des groupes de Presse où il est invité régulièrement pour commenter l’actualité politique et donner son point de vue sur tel ou tel sujet du moment. Sa notoriété grimpe.

L’homme est jeune, souriant et habile ; il maîtrise tout à la fois, une fine rhétorique et une dialectique redoutable tout en entretenant d’excellentes relations avec les journalistes.

Le public a déjà commencé à découvrir cette nouvelle figure politique, atypique.

Damien Abad est en effet ce jeune député facilement reconnaissable, qui intervient souvent à l’assemblée nationale où il occupe physiquement un siège à droite et tout en bas des travées, siège qui a été aménagé spécialement dès le lendemain de son élection pour tenir compte de son handicap.

Damien Abad est en effet atteint d’une maladie rare, l’arthrogrypose, une maladie congénitale difficile à détecter in utero.

Les séquelles de la maladie lui donnent cette démarche dandinante qui lui a valu le capital de sympathie qu’il attire très régulièrement et qui en a déjà fait le héros du handicap. Les handicapés ont trouvé en sa personne, leur porte- voix.

Damien Abad est né le 5 avril 1980 à Nîmes (Gard) où il fit ses études secondaires au lycée Alphonse Daudet . Après son baccalauréat, il intègre Sciences Po Bordeaux dont il sort major, puis Sciences Po Paris en 2004.

Il échoue par deux fois au grand oral de l’ENA, qu’il abandonne pour se tourner rapidement vers la politique de terrain qui le passionne.

Il a une sensibilité centriste et c’est donc tout naturellement qu’il se tourne vers L’UDF et son Président de l’époque François Bayrou, lequel à l’occasion du Congrès de Lyon de janvier 2006, s’était proclamé dans une motion unique, votée largement ( !), « libre et indépendant » mais néanmoins partisan d’une alliance pré-électorale avec l’UMP.

Vite repéré par les patrons du Centrisme, il est, à partir de mars 2006 embauché comme collaborateur de groupe à l’Assemblée Nationale. Au sein des services du groupe UDF, Damien Abad se voit confier un poste de chargé d’études sur les questions budgétaires et fiscales, un domaine et une spécialisation qui lui serviront grandement par la suite dans ses fonctions électives locales.

Mais le Centre éclate en 2008 suite à la décision de François Bayrou de créer le Modem. Cependant, tous les centristes ne font pas le choix de suivre le « béarnais » et les députés (les ¾ des députés centristes de l’époque ne l’ont pas suivi) qui avaient décidé de soutenir Nicolas Sarkozy pour l’élection présidentielle de 2007, conviennent de créer le Nouveau Centre qui verra le jour en mai 2008 à l’occasion du Congrès de Nîmes (la ville de naissance de Damien Abad).

Et c’est à Nîmes qu’est élu à la Présidence du Nouveau Centre, Herve Morin, ancien lieutenant de François Bayrou (il fut son porte parole pour les élections présidentielles de 2002).

Mais Herve Morin avait dès 2007 anticipé et fait dissidence, l’occasion des élections législatives de juin, où il a présenté, sous les couleurs du Parti Social et Liberal Européen « des membres de sa famille et certains de ses employés ».

Pour avoir soutenu Nicolas Sarkozy, il fut dès lendemain des élections remercié et nommé en sa qualité de nouveau chef de file des Centristes/compatibles UMP, Ministre de la Défense dans le premier gouvernement Fillon. (Herve Morin fut confirmé à ce poste dans le second gouvernement Fillon).

Et c’est à partir de là, que va démarrer la carrière politique de Damien Abad, qui bien que candidat malheureux dans la 5ème circonscription des Yvelines (3,17%) en 2007 se vit désigner par le Nouveau Centre, en récompense de son sacrifice et de sa fidélité, à Hervé Morin, candidat en seconde position sur la liste conduite par Françoise Grossetete (UMP) pour la grande circonscription du Sud Est (laquelle regroupait les Régions Rhône Alpes et PACA) à l’occasion des élections européennes de 2009.

La voie était tracée, sous les augures d’un Hervé Morin qui amicalement l’interpellait alors comme ceci dans les réunions publiques Damien, si les petits cochons ne te mangent pas et si les gros te laissent, je présage que tu feras une belle carrière politique ».

Et jusqu’ici, les petits cochons ne l’ont pas mangé et les gros se sont écartés !

Depuis qu’il a été nommé vice président des LR, Damien Abad a entrepris une tournée des fédérations LR. Il laboure le terrain, rencontrant inlassablement les militants qu’il faudra mobiliser dès la rentrée de septembre pour animer la campagne.

Il a acquis également une solide expérience de terrain en occupant la fonction de Président du Conseil Départemental de l’AIN entre avril 2015 et juillet 2017. Il n’occupe plus cette fonction depuis l’interdiction du cumul des mandats avec une fonction exécutive, mais il continue à siéger en qualité de conseiller départemental.

A l’occasion d’un récent sondage, les Français ont désigné la droite républicaine comme le second opposant à Emmanuel Macron, derrière le Rassemblant National (RN) de Marine Le Pen (ex FN), ceci alors même que LREM peine à rassembler !

Damien Abad est probablement un choix avisé pour sortir la droite de l’ornière dans laquelle elle était encalminée depuis les élections présidentielles de 2017 et qui selon les propos de Damien Abad lui même « aurait compris … enfin…qu’elle devait sortir du sang et des larmes » et assurer tout son rôle d’opposant, clairement et humainement.

Clara Mitchell pour DayNewsWorld
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FRANCE : CHRISTIAN JACOB PRESIDENT DE L'UMP

Chef de file des députés LR depuis neuf ans, Christian Jacob a été élu dimanche soir nouveau président du parti Les Républicains avec 62,58 % des suffrages des adhérents du parti, devant Julien Aubert et Guillaume Larrivé.

Les militants ont préféré faire confiance à un fidèle à l’histoire du parti, plutôt qu’aux deux jeunes députés quadras qui se proposaient d’incarner la rupture  avec le retour à une ligne plus droitière pour Julien Aubert, nostalgique du RPR et une droite libérale et nationale pour Guillaume Larrivé.

Cet ancien syndicaliste agricole repéré par Jacques Chirac en 1988 et au parcours atypique- il n'a que le BEPC en poche- va devoir s'atteler à la difficile tâche de reconstruire une famille politique aujourd'hui en lambeaux.

Et de la conduire jusqu'aux prochaine présidentielles de 2022. La tâche s'annonce titanesque et compliquée, et il le sait.

« Chacun sait la difficulté de remettre sur les rails notre mouvement qui depuis sept ans a vécu tant de périodes critiques. Nous n’y parviendrons que si tous acceptent clairement de mettre leurs ambitions personnelles et leurs egos de côté pour se consacrer exclusivement à la préparation de notre projet d’alternance au macronisme. », a prévenu l'ancien maire de Provins qui s'est engagé à ne pas se présenter à la présidentielle. Un appel du pied aux brebis égarées que sont Xavier Bertrand et Valérie Pécresse ?

Mais le prochain test sera celui des municipales, ce rendez-vous que ne doit pas manquer la droite qui a un important maillage territorial d' élus locaux issus de la vague bleue de 2014. « Ce sera un moment de vérité entre le macronisme et le lepénisme d’un côté, et nous de l’autre ».

Pour ce faire Christian Jacob compte remettre au cœur du débat les priorités rassembleuses que sont la restauration de l’autorité de l’Etat, la lutte contre « le poison du communautarisme et de l’immigration incontrôlée », mais aussi la lutte contre « la paupérisation des classes moyennes et des retraités ».

Après la débâcle de 2017 et la déroute des européennes de mai, LR a plus que jamais besoin d'un médiateur efficace pour réconcilier les différentes droites. Les Républicains semblent l'avoir trouvé .

Garett Skyport pour DayNewsWorld

MAUVAIS CASTING ET CAMOUFLET POUR

EMMANUEL MACRON  POURQUOI LA CANDIDATURE DE SYLVIE GOULARD

NE POUVAIT-ELLE QU'ETRE REJETEE ?

La candidature de la Française Sylvie Goulard au poste de Commissaire européen au Marché intérieur a été sèchement rejetée, jeudi 10 octobre, lors d'une seconde audition. Parmi les eurodéputés, 82 ont voté contre sa nomination, 29 pour, et un s'est abstenu. Seuls les libéraux de Renew, dont la liste Renaissance de la majorité d’Emmanuel Macron est la principale formation, lui ont tous apporté leurs voix

Si l'ancienne ministre française (Enarque, polyglotte, experte des institutions européennes), avait, à première vue, le CV idéal pour le poste de commissaire, elle traînait cependant des casseroles derrière elle.

En effet l'ancienne députée européenne (2009-2017) est sous le coup de deux enquêtes, une de la justice française et une de l'Office européen de lutte anti-fraude (Olaf). Elles concernent l'affaire des emplois présumés fictifs des eurodéputés du MoDem, qui avait entraîné sa démission du gouvernement d'Edouard Philippe le 21 juin 2017, après un mois d'exercice.Or elle a refusé de s’engager à démissionner si elle devait être mise en examen dans le cadre de l’affaire des emplois fictifs du MoDem. Un poids, deux mesures ?

Les eurodéputés avaient également des réserves sur un possible conflit d'intérêts, concernant son travail de « consultante », entre 2013 et janvier 2016, pour l'Institut Berggruen, alors qu'elle était députée européenne. Pour ces activités au sein du think tank fondé par le milliardaire américano-allemand Nicolas Berggruen, elle a reçu « plus de 10 000 euros » brut par mois, a indiqué l'Olaf.

Emmanuel Macron a vécu ce refus comme un camouflet. Mais proposer une candidature entachée par deux affaires n'était-il pas en soi risqué ?

De plus Emmanuel Macron a voulu imposer pour son commissaire un portefeuille aux compétences ultra-larges, allant du Marché intérieur à la Défense, en passant par l'Espace ou le Numérique, doté de budgets de plusieurs dizaines de milliards d'euros . Un tel portefeuille aurait donné à la France un pouvoir démesuré au sein de la Commission. C'est également ce que les eurodéputés ont rejeté ce jeudi. Les groupes politiques, plaident d’ailleurs pour une redistribution des compétences.

Le refus cinglant des eurodéputés de nommer Sylvie Goulard à la Commission européenne sonne donc comme un affront personnel pour Emmanuel Macron et ses trop grandes prétentions européennes.

Le New York Times explique que par ce rejet de Sylvie Goulard, le Parlement européen a voulu « montrer les muscles », et réaffirmer son intransigeance en matière d'éthique en politique face à une France qui n'avait trouvé rien de mieux à lui proposer « qu'une technocrate visée par pas moins de deux enquêtes sur des malversations financières présumées ».

« Dans un climat de défiance croissant à l'égard du monde politique, il n'est finalement pas si mal que les futurs commissaires, sans aucune autre légitimité que celle des chefs d' Etat qui les nomment- aient à rendre des comptes aux députés élus. », conclut fort justement dans les Echos la journaliste Lucie Robequain.

Garett Skyport pour DayNewsWorld

    LES PUNCHLINES DE L'ANCIEN PRESIDENT

    JACQUES CHIRAC

En quarante-deux ans de carrière politique, l'ancien président français Jacques Chirac a laissé dans les mémoires plusieurs déclarations marquantes, entre discours historiques, provocations, gaffes et dérapages.

En voici un florilège:

Notre maison brûle

«Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. La nature mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer et nous refusons de l'admettre. [...] La Terre et l'humanité sont en péril et nous en sommes tous responsables» (Sommet de la Terre à Johannesburg, 2 septembre 2002)

Rafle du Vél' d'Hiv'«Oui, la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l'Etat français. [...] Patrie des Lumière et des droits de l'homme, terre d'accueil et d'asile, la France, ce jour-là, accomplissait l'irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux» (Reconnaissant la collaboration de la France avec l'Allemagne nazie lors de la Rafle du vélodrome d'hiver, 16 juillet 1995)

What do you want ?

«What do you want? Me to go back to my plane and go back to France? Is that what you want ? Let them go, let them do.» («Que voulez-vous? Que je retourne à mon avion et que je rentre en France ? C'est ce que vous voulez ? Laissez-les aller, laissez-les faire») (Altercation avec les services de sécurité israéliens qui s'interposent entre lui et la population arabe dans la vieille ville de Jérusalem, 22 octobre 1996)

Ménagère

«Qu'est-ce qu'elle veut de plus, cette ménagère? Mes couilles sur un plateau?» (Lors d'un sommet européen, Jacques Chirac, alors premier ministre, ignore que son micro est resté ouvert et s'emporte contre son homologue britannique Margaret Thatcher, février 1988)

Immigration

«Notre problème, ce n'est pas les étrangers, c'est qu'il y a overdose. [...] Comment voulez-vous que le travailleur français qui travaille avec sa femme et qui, ensemble, gagnent environ 15'000 francs, et qui voit sur le palier à côté une famille avec un père de famille, trois ou quatre épouses, et une vingtaine de gosses, et qui gagne 50'000 francs de prestations sociales, sans naturellement travailler! Si vous ajoutez à cela le bruit et l'odeur, eh bien le travailleur français devient fou! [...] Et ce n'est pas être raciste que de dire cela» (Dîner-débat avec des militants de son parti, 19 juin 1991)

Le roquet

« Ce n'est certainement pas vous monsieur Fabius qui allez me déstabiliser. Soyez gentil de me laisser parler et de cesser d'intervenir incessamment, un peu comme le roquet ! » (En octobre 1985, Jacques Chirac inflige à Laurent Fabius, alors Premier ministre, un recadrage osé sur le plateau de TF1)

Les pommes

« C’est d’abord parce que j’aime beaucoup les pommes, je suis un mangeur de pommes. » (En 1995, il sort un livre, La France pour tous, dont la couverture représente un pommier. Interrogé sur ce choix par Alain Duhamel, Jacques Chirac explique tout simplement de cette manière.Une phrase qui deviendra le slogan « Mangez des pommes » sous la plume des Guignols de l’info, et qui, selon certains observateurs, contribuera à sa victoire à l’élection présidentielle de 1995.)

Extrême droite

«Je ne peux pas accepter la banalisation de l'intolérance et de la haine» (Justifiant son refus de débattre avec le président du Front national (FN, extrême droite) Jean-Marie Le Pen, son adversaire au deuxième tour de l'élection présidentielle, 23 avril 2002)

Voyages payés en liquide

«Ce n'est pas qu'elles se dégonflent, c'est qu'elles (ndlr: les sommes) font pschitt , si vous me permettez cette expression.» (Interview télévisée au palais présidentiel, 14 juillet 2001)

Une histoire abracadabrantesque

« Je suis indigné par le procédé, indigné par le mensonge, indigné par l'outrance... Il doit y avoir des limites à la calomnie... Aujourd'hui on rapporte une histoire abracadabrantesque ».(En septembre 2000, au cours d'un entretien sur France 3, Jacques Chirac questionné sur le financement occulte de son parti, le RPR, révélé par Jean-Claude Méry, un membre du comité central du parti.)

Sarkozy

«Je décide et il exécute» (Recadrant Nicolas Sarkozy, alors son ministre des Finances, 14 juillet 2004)

« Sarkozy, faut lui marcher dessus. Et du pied gauche, ça porte bonheur. »

Hollande

«Je peux dire que je voterai Hollande!» (11 juin 2011 en Corrèze, à propos de François Hollande, candidat socialiste à la présidentielle française de 2012 et alors que Nicolas Sarkozy est aussi candidat. L'entourage de l'ancien président parlera «d'humour corrézien»)

Après deux mandats, soit douze années passées à la tête du pays, Jacques Chirac donne son dernier discours officiel de président de la République. Dans cette dernière allocution chargée d'émotion, le chef de l'Etat déclare aux Français:

« Pas un instant, vous n'avez cessé d'habiter mon cœur et mon esprit. Pas une minute, je n'ai cessé d'agir pour servir cette France magnifique. Cette France que j'aime autant que je vous aime ».

Carl Delsey pour DayNewsWorld

LE PROCES DE L'INSOUMIS JEAN-LUC MELENCHON

Le procès de Jean-Luc Mélenchon et de cinq de ses proches s'est ouvert jeudi au tribunal correctionnel de Bobigny avec la diffusion des vidéos de la perquisition mouvementée au siège de LFI en octobre.

La perquisition au coeur du procès

La perquisition au cœur du procès avait été menée au siège parisien de LFI dans le cadre de deux enquêtes du parquet de Paris sur les comptes de la campagne présidentielle de 2017 et sur les conditions d'emploi d'assistants d'eurodéputés de LFI, confiées depuis à des juges d'instruction.

Filmant en direct sur Facebook la perquisition de son domicile, Jean-Luc Mélenchon avait d'abord dénoncé une «énorme opération de police politique» avant de se rendre avec des proches au siège du mouvement.

Devant des caméras, il avait appelé ses proches à «enfoncer la porte» pour entrer dans les locaux.

On le voyait également bousculer un représentant du parquet, ainsi qu'un policier qui tentait de s'interposer.

Jusqu'à dix ans de prison

«Accuser un insoumis de délit de rébellion, c'est une forme de pléonasme», a lancé jeudi à la barre Jean-Luc Mélenchon, jugé avec cinq de ses proches à Bobigny pour rébellion et actes d'intimidation, lors de la perquisition au siège de LFI en octobre.

Le procès, prévu sur deux jours, s'est ouvert dans un climat électrique, alimenté par les attaques répétées du leader Insoumis contre la justice. Au juge qui lui demandait s'il acceptait de comparaître, Jean-Luc Mélenchon a répondu: «Je crois pas que j'aie le choix, mais oui».

Jean-Luc Mélenchon est poursuivi pour «actes d'intimidation envers un magistrat et un dépositaire de l'autorité publique, rébellion et provocation».

Il encourt jusqu'à 10 ans de prison, une amende de 150 000 euros et 5 ans d'inéligibilité. Comparaissent aussi les députés Bastien Lachaud et Alexis Corbière, le député européen Manuel Bompard, le président de l'association «L'ère du peuple» Bernard Pignerol et l'attachée de presse de LFI.

Une joute oratoire entre deux tribuns

Le leader de LFI, le premier à être  interrogé, a dit avoir ressenti "un sentiment d'humiliation". Le jour de la perquisition, le 16 octobre 2018, «la journée a commencé dans une ambiance de confusion, de sidération», avec la perquisition chez plusieurs militants insoumis, s'est justifié Jean-Luc Mélenchon, quand le président du tribunal Benoît Descoubes a souligné que la matérialité de ce que lui est reproché était établie.

Jean-Luc Mélenchon a souligné qu'il avait également  eu peur que le fichier des 500 000 inscrits sur la plateforme LFI soit saisi alors qu'il avait une « responsabilité morale vis-à-vis de ceux qui ont donné leur nom et adresse pour soutenir (sa) campagne présidentielle».

Et il s'est dit à nouveau victime d'un «procès politique»: «Je ne parle pas de complot, mais d'effet de système».

Aux questions de Me Eric Dupond-Moretti, l'un des avocats des parties civiles, le leader de la France Insoumise n'a pu s'empêcher de rétorquer: «C'est une technique classique, de couper petit morceau par petit morceau les questions. Allez droit au but, soyez offensif !», lui a enjoint Jean-Luc Mélenchon.

Visiblement agacé, Eric Dupond-Moretti a ironisé: «Ici, on est dans une enceinte judiciaire, pas devant le tribunal, avec des pancartes!» Une allusion aux dizaines de militants insoumis qui attendaient devant le tribunal pour soutenir les accusés.

Un duel entre deux personnages haut-en-couleurs, lavocat médiatique et le tribun qui avaient commencé une guerre sourde sur les réseaux sociaux, à la veille du procès.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

UN DURCISSEMENT DE LA POLITIQUE MIGRATOIRE VOULU PAR EMMANUEL MACRON

Le débat sur l'immigration a été lancé, lundi soir, par Emmanuel Macron lors de son pot de rentrée avec les parlementaires de la majorité « Nous sommes une terre d'immigration. Cela crée des tensions, mais il faut le regarder en face », a argumenté le chef de l'Etat.

« Nous n’avons pas le droit de ne pas regarder ce sujet en face. (…) La gauche n’a pas voulu regarder ce problème pendant des décennies.

Les classes populaires ont donc migré vers l’extrême droite. »

Le président n'entend pas laisser le sujet sur l’immigration à la droite et à l’extrême droite dans l’optique des prochaines élections, les municipales en 2020 suivie de la présidentielle de 2022.

L ’une des priorités de cette deuxième partie du quinquennat est de renouer avec les classes populaires après la crise des « gilets jaunes » qui a ébranlé le pouvoir. Aussi le président a-t-il appelé lundi sa majorité et son gouvernement à la fermeté sur l’immigration, pour éviter d’être « un parti bourgeois » qui ignore l’opinion de classes populaires séduites par l’extrême droite.

Car l’immigration préoccupe bel et bien les Français. Selon une étude Ipsos Sopra-Steria pour Le Monde publiée lundi 16 septembre, 64% des sondés ont l’impression « qu’on ne se sent plus chez soi comme avant » (+4 points depuis 2017), et 63% pensent qu’il y a « trop d’étrangers en France. Comment répondre à ces préoccupations ?

Le droit d'asile

Emmanuel Macron entend agir essentiellement sur le droit d’asile, un principe qu’il a réaffirmé mais qu’il estime « détourné de sa finalité par des réseaux, des gens qui manipulent ». La France a enregistré une hausse de 23% des dossiers de demandes d'asile l’an dernier, après des augmentations déjà de 7,1 % en 2016 et de 17,5 % en 2017.

Avec des demandes venant d'Albanie et de Géorgie, en forte progression, que les pouvoirs publics estiment largement non fondée. 27% des demandes ont été acceptées, un chiffre stable par rapport à l'année précédente.

Cependant il y a très peu de reconduite à la frontière si bien que les déboutés viennent grossir le nombre d'immigrés clandestins.

La restriction de l'AME

Les débats au parlement porteront aussi sur l’Aide médicale d’État (AME) afin « d’en maîtriser les coûts et de s’assurer qu’elle va bien aux personnes en détresse », selon le porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye.

L’AME, qui représente un budget en hausse de quelque 943 millions d’euros et concerne plus de 300.000 personnes, permet aux étrangers en situation irrégulière et résidant en France depuis plus de trois mois de bénéficier de l’accès aux soins.

Un rapport parlementaire de 2015 estimait que 70 % de l'AME concernait des frais hospitaliers liés à des maladies graves, comme la tuberculose ou le VIH, et certains accouchements. Le gouvernement réfléchit à restreindre l'accès à l'AME.

Deux pistes semblent se dégager : soit via les critères pour en être bénéficiaire, soit via le nombre de soins qui peuvent être remboursés.

Mais s'emparer du sujet de l'immigration c'est aussi s'intéresser au problème de l'intégration.

Jaimie Potts pour DayNewsWorld

LE REVIREMENT DE M. MACRON SUR LES RETRAITES POSE DE NOUVEAUX DEFIS

Le chef de l’État a annoncé qu’il préférait un accord avec les partenaires sociaux sur la durée de cotisation plutôt que sur un âge pivot de départ en retraite. Il s'agirait de demander aux salariés de travailler plus longtemps pour bénéficier de la retraite à taux plein. On augmenterait le nombre de trimestres nécessaires pour avoir sa pension, quel que soit l'âge.

Age d’équilibre ou âge pivot

Jusqu’alors les porteurs de la réforme penchaient plutôt pour un départ à la retraite à un âge d’équilibre à 64 ans avec surcote et décote en cas de départ retardé ou anticipé. Aujourd’hui, l’âge légal de départ en retraite est fixé à 62 ans.

Pour l’heure, « rien n’est décidé », a affirmé Emmanuel Macron. « Il y a certaines professions qui - si on fait les choses mécaniquement - seraient lésées : infirmières, aides-soignants, enseignants », a souligné le chef de l’État, selon qui « il n’y aura pas de réforme des retraites tant qu’on n’aura pas bâti une vraie transformation de ces professions. »

Une accélération du calendrier de la réforme Touraine

Aujourd’hui, les Français doivent cotiser 166 trimestres, soit 41,5 ans pour bénéficier d’une retraite à taux plein. Mais cette durée doit augmenter dans les années qui viennent : c'est la conséquence de la réforme de Marisol Touraine. La durée de cotisation doit atteindre 43 ans, c'est-à-dire 172 trimestres, pour les Français nés après 1973.

L'idée serait d'accélérer le calendrier de la réforme Touraine, pour demander de cotiser plus longtemps aussi aux salariés nés dans les années 1960. Une recette déjà utilisée par les gouvernements précédents.

Cela avantagerait deux catégories de personnes, par rapport au système envisagé jusqu'ici. D'abord ceux qui ont commencé à travailler tôt. Et ensuite ceux qui bénéficient de trimestres de bonification, comme les parents de famille nombreuse, qui n'auraient pas besoin d'attendre 64 ans.

Ce choix avantagerait les salariés qui ne font pas beaucoup d'études, et pénaliserait ceux qui ont une longue formation et qui commencent à travailler plus tard.

Des problèmes pour déterminer la durée de cotisation

Si le calcul des retraites se fait uniquement sur la durée cela peut poser deux problèmes, d’après une économiste féru sur la question.

Le premier concernera les personnes avec des carrières en pointillé. Ceux qui cumulent des petits boulots ou qui font une pause dans leur vie professionnelle pour élever des enfants devront, avec cette option, travailler plus longtemps pour percevoir une pension de retraite décente.

L’autre problème posé par un système basé uniquement sur une durée de cotisation concernera la pension de retraite minimum. A partir de quel moment estimera-t-on qu’une personne doit la toucher s’il n’y a pas d’âge d’équilibre ? Seul un âge d' « équilibre » pourrait déterminer le déclenchement de la pension minimum.

Beaucoup de questions auquel le gouvernement va devoir répondre dans les prochaines semaines. Emmanuel Macron a promis de « construire tous ensemble cette réforme », évoquant, « plus qu’une concertation », « une grande négociation », « un grand débat ».

Mais quid du déséquilibre financier ?

Si l'allongement de la durée de cotisation a été utilisée par bon nombre de gouvernements, le candidat Macron avait critiqué ces réformes techniques, en expliquant que lui, il allait faire beaucoup mieux. Car leur inconvénient, nous disait-il, c'est qu'elles ne règlent les problèmes financiers que pour un moment.

Macron tiendrait à cette réforme qui se voudrait inventive, juste, anticipatrice.

« Il veut persuader les jeunes qu'ils bénéficieront d'une retraite, sinon arrivera le moment où ils ne voudront plus cotiser ( ...)

Le système actuel est en outre défavorable aux carrières hachées, alors que les gens vont être de plus en plus mobiles. », explique Richard Ferrand !!! ???

Jaimie Potts pour DayNewsWorld

UN VIRAGE STRATEGIQUE

DANS LA REFORME DES RETRAITES

« Je veux que cette réforme incarne un changement de méthode », a martelé Emmanuel Macron.

Il est certain que la réforme des retraites fait partie des dossiers brûlants de la rentrée.

Mais pour éviter une rentrée houleuse alors que se préparent des mobilisations pour le 21 septembre à l’appel de FO et le 24 à l'appel de la CGT, le gouvernement fait montre de souplesse ne comptant pas souffler sur les braises laissées par le mouvement des Gilets Jaunes.

Si l'exécutif compte toujours avancer dans ses réformes, c'est donc avec une nécessaire concertation et en y associant l'ensemble de la société.

« On va la construire tous ensemble cette réforme », a-t-il assuré, évoquant, « plus qu'une concertation », « une grande négociation » car «rien n'est décidé » à ce stade, a-t-il affirmé.

Lundi soir, Emmanuel Macron a cependant indiqué sur France 2 sa préférence, dans le projet de refonte du système des retraites, pour un calcul des droits à la retraite lié à la durée de cotisation plutôt qu'à l'âge de départ .

Le président de la République a également reconnu que le système des retraites était en déséquilibre financier et qu’il faudrait remettre les finances d’aplomb pour 2025.

Ce à quoi a répondu le ministre de l'Économie, « l'important, c'est de réformer. ». « Nous devons tous travailler plus », estime Bruno Le Maire.

Pour le ministre, l'objectif doit aussi être de parvenir à l'équilibre du système en 2025.

« L'ambition doit être la même, le système doit être à l'équilibre en 2025, a-t-il déclaré. Il doit être plus juste. (...) Ce qui compte, c'est de refonder le système de répartition. »

« Nous devons tous, collectivement, travailler plus, a-t-il encore souligné. D'abord en baissant le chômage, ensuite en permettant aux jeunes de rentrer plus facilement sur le marché du travail », mais aussi en permettant aux plus de cinquante ans de retrouver du travail.

Le ministre a également insisté sur la nécessité d'une grande concertation avant toute réforme. « Il faut une réforme juste et acceptée par les Français, a avancé M. Le Maire. Vous ne passerez en force sur rien. C'est la réalité de notre démocratie, et c'est une bonne réalité. »

L'âge de départ à la retraite concentre une grande partie des débats autour du futur « système universel » des retraites prévu pour 2025.

Le haut-commissaire Jean-Paul Delevoye, qui a rendu ses préconisations mi-juillet, a recommandé, quant à lui, un « taux plein » à l'âge « pivot » de 64 ans, assorti d'un système de décote/surcote.

Jaimie Potts pour DayNewsWorld

DES INSULTES EN GUISE DE DIPLOMATIE

DU BRESIL A LA FRANCE ?


Le président brésilien Jair Bolsonaro aurait approuvé dimanche sur Facebook un commentaire offensant pour la première Dame Brigitte Macron, tandis qu'un de ses ministres traitait le chef de l'Etat français Emmanuel Macron de « crétin opportuniste ».

Jair Bolsonaro aurait réagi à un post se moquant du physique de la première Dame française en le comparant à celui de Michelle Bolsonaro (37 ans), rayonnante le jour de l'investiture de son mari. « Vous comprenez maintenant pourquoi Macron persécute Bolsonaro? », peut- on lire à côté de photos des deux couples présidentiels. « C'est la jalousie (...) de Macron, je parie », écrit l'internaute, Rodrigo Andreaça.

« N'humilie pas le type - MDR », aurait répondu en commentaire le président Bolsonaro en référence à son homologue français.

Ce post a-t-il été publié par le chef de l'Etat lui-même ? A un porte-parole du palais présidentiel de Planalto de répondre « Nous ne faisons pas de commentaire ».

Le président français Emmanuel Macron a déploré les « propos extraordinairement irrespectueux » du président brésilien.

Insultes

Dimanche également, Emmanuel Macron a été copieusement insulté sur Twitter par le ministre brésilien de l'Education, Abraham Weintraub. « Macron n'est pas à la hauteur de ce débat (sur l'Amazonie, ndlr). C'est juste un crétin opportuniste qui cherche le soutien du lobby agricole français », a écrit le ministre de l'éducation, en référence à l'opposition du président français à l'accord de libre-échange UE-Mercosur.

Le terme utilisé en portugais (« calhorda »), très loin des usages diplomatiques, n'a pas d'exact équivalent en français mais se trouve à la croisée de « tricheur », « crétin » et « connard ».

Olavo de Carvalho, écrivain et "gourou" de Jair Bolsonaro, exilé aux Etats-Unis, a de son côté forgé sur Twitter le nom de "Macrocon", au moment où la sphère bolsonariste se déchaîne contre le président français.

Ces attaques inédites marquent une très nette escalade dans les tensions entre Brasilia et Paris.

L'Amazonie a jeté de l'huile sur le feu d'une relation franco-brésilienne qui s'est tendue après l'arrivée au pouvoir à Brasilia du président d'extrême droite.

Jair Bolsonaro avait infligé un affront diplomatique fin juillet au ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, en visite à Brasilia, en annulant leur rencontre.

Il avait posté sur Facebook un direct dans lequel on le voyait se faire couper les cheveux à l'heure prévue du rendez-vous, qui avait été annulé "pour des questions d'agenda".

M. Le Drian, qui avait rencontré des ONG brésiliennes souvent hostiles à Jair Bolsonaro, avait ironisé sur cette « urgence capillaire ».

Ces derniers jours, à propos de l'Amazonie, Jair Bolsonaro a accusé M. Macron d'avoir une « mentalité colonialiste » tandis que celui-ci l'accusait d'avoir « menti » sur ses engagements climatiques.

Des méthodes dignes des plus mauvais soaps politiques.

Jaimie Potts pour DayNewsWorld

SAUVER LE G7 A TOUT PRIX 

PAR UN COUP D'ECLAT LA VISITE IMPROMPTUE DU

MINISTRE IRANIEN JAVAD ZARIF

A quoi sert le G7 ?

La légitimité du G7 reste à prouver après ces deux jours de raout des grandes puissances industrialisées qui ont mis au ban la Russie et préféré inviter des chefs d' Etats d'autres continents.

D'ailleurs de nombreuses rencontres se font bilatéralement au détriment du multilatéralisme.

Or le président français Emmanuel Macron, hôte de ce G7, veut à tout prix faire montre de son emprise sur le G7 de Biarritz.

Après avoir incendié le président brésilien Bolsonaro -grand admirateur de Trump- pour sa gestion des feux ravageant la forêt amazonienne quoi de mieux alors que d' inviter à Biarritz le ministre iranien des affaires étrangères, réformateur, Javad Zarif à Biarritz?

Mais une invitation en marge du sommet pour un entretien exclusif avec son homologue français Jean-Yves Le Drian, rejoint à la fin par Emmanuel Macron, ne risque-elle pas de dénoter, d'incommoder ?!

Pas sûr que le président Donald Trump encaisse le coup d'épée dans le dos sans coup férir !

Il a certes fait bonne figure devant les caméras du monde entier assurant que rien ne pouvait remplacer les approches bilatérales avec sa propre administration.

Mais en pleine escalade verbale et militaire contre l’Iran, Donald Trump a tout de même nié a priori tout droit au président français de négocier « au nom des Etats-Unis ».

Une mise en scène qui aurait ennuyé l'entourage de la présidence américaine...

Mais au- delà de ce vaudeville franchouillard,  faut-il  y voir la volonté de souligner la possible crise internationale face au déclenchement d’une possible guerre avec l'Iran ?

Le chemin de la négociation pour l'éviter ne serait-il pas alors des plus urgents ?

Un coup de projecteur capable peut-être d'initier un processus de désescalade salutaire de cette crise déclenchée par le retrait des Etats-Unis de l’accord international sur le nucléaire iranien signé par Barack Obama.

Mais attendons-nous à ce que Donald Trump active sa machine numérique à invectives dès son vol retour vers Washington face à un pari audacieux quelque peu prétentieux du Président français.

Un coup d'épée dans l'eau pour les Iraniens conservateurs dont ne fait pas partie Javad Zarif, le "côté souriant de l'Iran" !

Garett Skyport pour DayNewsWorld

SCANDALE DE RUGY LE FEUILLETON MEUTRIER

DE LA MACRONIE

Nous voilà cet été à nouveau plongés dans un scandale de la Macronie ! Que rêver de mieux pour les vacanciers friands de scandales politico-financiers !

Mercredi 10 juillet 2019 au matin, Mediapart révélait que François de Rugy, alors président de l’Assemblée nationale, organisait des dîners privés fastueux aux frais du contribuable. Avec son épouse, Séverine Servat de Rugy, il aurait donc reçu plusieurs de leurs amis sous les lambris de l’hôtel de Lassay pour des soirées où les grands crus (500 euros la bouteille) coulaient à flots et les homards recouvraient les tables.

François François de Rugy assume et se justifie. Le même jour, mercredi 10 au soir, une autre annonce tombe. Le journaliste Fabrice Arfi de Mediapart dévoile en effet dans la foulée que la directrice de cabinet du ministre, Nicole Klein, occupe toujours un logement social dans le XIVe arrondissement depuis 2001, alors qu’elle n’a pas travaillé à Paris entre 2006 et 2018.

Une situation qui a « privé de logement l'un des quelque 200 000 demandeurs de logements sociaux à Paris, qui patientent de très nombreuses années avant d'obtenir un appartement », assure Mediapart. La réaction de son patron François de Rugy ne s'est pas fait attendre: elle a été limogée sans autre forme de procès, le jeudi 11 juillet.

Et une nouvelle révélation viendrait ternir on ne peut plus la réputation du ministre. Jeudi 13 juillet au matin les époux De Rugy auraient fait réaliser, selon Mediapart, plus de 63 000 euros de travaux, toujours payés par le contribuable, dans leurs appartements privés du ministère. Bien entendu le numéro 2 du gouvernement s’est une nouvelle fois rapidement justifié.

Mais désireux d'éteindre au plus vite l 'incendie, deux enquêtes ont été diligentées par le gouvernement.

Emmanuel Macron a encore en mémoire l’affaire dite « Benalla » qui avait commencé en juillet 2018 pour être alimentée jusqu'au printemps 2019. Chaque jour apportait son lot de rebondissements, aussi bien dans les colonnes du Monde que dans les autres titres quotidiens et hebdomadaires qui , comme au XIXe siècle à la Eugène Sue avec Les Mystères de Paris publiés dans le Journal des débats, ont tenu en haleine les Français.

Deux enquêtes ouvertes qui dédouaneraient François de Rugy

L'une est menée par les services de l'Assemblée nationale et porte sur les dîners prétendument privés qu'il organisait à l'hôtel de Lassay quand il en était le président. L'autre est dirigée par le Secrétariat général du gouvernement (SGG) et concerne les travaux réalisés dans son ancien logement de fonction de l'hôtel de Roquelaure (VIIe), pour un montant de 63 000 euros.

Le résultat de ces instructions devrait être dévoilé mardi matin.

Une partie du résultat des investigations a cependant transpiré dans la presse selon laquelle les fameux dîners seraient tous d'ordre « professionnel », dédouanant ainsi l'ancien ministre.

Et quid du résultat de l'enquête organisée par les services du Premier ministre sur son logement de fonction ? Il serait du même acabit. La facture totale de 63.000 euros s'expliquerait par les spécificités du bâtiment construit au XVIIIe siècle et nécessitant des prestataires spécialisés.Telles seraient les conclusions de l’inspection lancée par Matignon et confiée au secrétariat général du gouvernement. Le rapport complet sera connu mardi.

Des enquêtes menées par des services liés au pouvoir en place

« Une blague », a réagi, sur Twitter, Fabrice Arfi. « Si l’Assemblée nationale a enquêté sur De Rugy comme elle a enquêté sur Benalla, on sait à quoi s’en tenir », a ironisé le journaliste de Mediapart.

Surtout lorsque l'on s'attarde sur la nature même de ces deux enquêtes, menées par des services liés peu ou prou au pouvoir en place...

« Du reste, il y a aussi la volonté de ne pas plus l'accabler. Il a déjà payé au prix fort », estime un conseiller ministériel selon Franceinfo. D'autant qu'un autre dossier, bien plus sensible , pourrait potentiellement fragiliser Rugy : celui du paiement en 2013 et 2014 d'une partie de ses cotisations à EELV avec son indemnité de représentation de frais de mandat (IRFM).

Le début d'un deuxième « été meurtrier » pour Emmanuel Macron ou fin de partie ?

Garett Skyport pour DayNewsWorld

A PROPOS DE VIOLENCES POLICIERES EN FRANCE

Ils étaient près de 300 à se rassembler, vendredi 29 juin, pour une opération de blocage du pont de Sully, à Paris après un appel à la désobéissance civile non violente contre « l'inaction climatique ».

Les manifestants écologistes d'Extinction Rebellion, qui participaient à un rassemblement pacifique (mais non déclaré) afin de bloquer un pont, à Paris, vendredi, ont été dispersés manu militari par les policiers. Les images où l'on voit des gaz lacrymogènes et des militants traînés de force ont provoqué de nombreuses réactions indignées.


« Policiers, doucement, on fait ça pour vos enfants ! ».

Environ 300 militants du groupe Extinction Rebellion ont organisé, vendredi 28 juin, une opération de blocage du pont de Sully, à Paris. Ce collectif, né fin 2018 au Royaume-Uni, appelle à la désobéissance civile non violente contre « l'inaction climatique ». Ils ont été rapidement et violemment délogés par les forces de l'ordre

Des manifestants pacifistes délogés par des gaz lacrymogènes

Vers midi, après avoir bloqué quelques rues du 4e arrondissement, les militants ont rejoint le pont de Sully pour une manifestation « festive ». La manifestation n'avait pas été déclarée officiellement, mais la préfecture avait été prévenue la veille de la mobilisation.

L'intervention des forces de l'ordre s'est montrée musclée : les policiers ont aspergé abondamment de gaz lacrymogènes les militants.

Un rapport a été demandé au préfet de police

A la suite de cette évacuation, Christophe Castaner a demandé un rapport au préfet de police de Paris sur « les modalités » de l'évacuation. « A la demande du ministre, une inspection technique a été déclenchée et un rapport a été demandé au préfet de police sur les modalités de gestion de cette opération de maintien de l'ordre rendue nécessaire pour rétablir la circulation au cœur de Paris », a déclaré le ministère de l'Intérieur.

Le blocage du pont de Sully qui relie les 4e et 5e arrondissements entravait les axes de circulation, alors que la France traversait une période de canicule et que la circulation alternée était imposée dans la capitale ce jour-là.

Selon la préfecture de police, les forces de l'ordre sont intervenues pour faire « cesser l'entrave à la circulation générée par cette action ». Après avoir demandé aux responsables « à plusieurs reprises de se disperser » et « devant leur refus de quitter les lieux », des sommations ont été effectuées sans plus de succès, a expliqué la préfecture. « Ce rassemblement a ensuite été dissipé par la force publique », relate l'administration qui précise que deux personnes ont été placées en garde à vue pour délit d'entrave à la circulation.

Critique des forces de l'ordre par le gouvernement ?

« Quand j'ai vu ça , je me suis posé des questions et j'ai regardé la vidéo dans son entier », a répondu le ministre de l'Ecologie, François de Rugy, interrogé sur cet épisode, dimanche, sur BFMTV.

La porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, s’est montrée plus ferme sur LCI : « Je crois que les militants en question participaient à un rassemblement qui n’était ni déclaré ni autorisé. » Mais « ça ne justifie pas le gazage en plein visage et avec une telle proximité, évidemment », a-t-elle ajouté.

Pour rappel, les bombes lacrymogènes ne doivent pas être utilisées à moins d'un mètre et seulement pour disperser des manifestations violentes et non des manifestations pacifistes. La réponse policière a été disproportionnée, semble-t-il.

L'utilisation de la violence légitime contre les fauteurs de troubles ?

Comme elle l'a été dans certaines manifestations des « Gilets jaunes » si bien que l'acte XII des « Gilets jaunes » avait été prévu comme une « marche blanche » à Paris pour les manifestants blessés.

«Aujourd'hui, on en dénombre 2000 dont une centaine grièvement touchée», avait dénoncé Maxime Nicolle, l'une des figures de la contestation. Ce qu' avait confirmé le collectif militant « Désarmons-les » .Ils ont perdu un œil après un tir de LBD, une main après l'explosion de grenades lacrymogènes GLI-F4, ou ont été blessés par des projectiles de grenade de désencerclement DMP. Parmi eux, Jérôme Rodrigues blessé à l’œil par un tir de LBD ou des éclats de grenade DMP, lui qui filmait le rassemblement place de la Bastille.

Tous autant qu'ils sont à défiler, ils dénonçaient l'utilisation de ces armes par les forces de l'ordre en même temps qu'ils dénonçaient « les violences policières ».

Le gouvernement français, de son côté, défendait la nécessité de ces armes pour éviter des contacts directs violents et davantage de blessures entre manifestants et forces de l’ordre.

« Ce que je sais, c’est que si on les retire à nos policiers, il leur reste quoi ? Il leur reste le corps-à-corps ou leur arme de service. Je ne souhaite pas qu’ils utilisent leur arme de service, et je souhaite éviter le corps-à-corps. ». Le discours du Ministère de l’intérieur est que si on les supprime, les forces de l’ordre n’auront d’autre choix que de recourir à leurs armes à feu et qu’il va y avoir des morts. Et au Conseil d'Etat, saisi en urgence, de rejeter les demandes de suspension de l'usage du lanceur de balles de défense (LBD), estimant que le risque de violences rendait « nécessaire de permettre aux forces de l'ordre de recourir à ces armes ». Mais ce discours sonnent faux en comparaison de ce qui se passe dans les autres démocraties.

En 2016, l’Association catholique contre la torture et la peine de mort (ACAT), a publié un rapport d’enquête sur les violences policières en France, intitulé « L’ordre et la force » : le bilan humain est déjà lourd. Le dossier de 112 pages, se basant entre autre sur le travail réalisé par Ivan Du Roy et Ludo Symbille, souligne déjà entre 10 et 15 morts par an et met en question l’utilisation des armes sub-létales (LBD, Taser) et des techniques d’interpellation policières (pliage, placage ventral) dans celui-ci.

Les condamnations d'instances internationales de l'usage des LBD

Le 14 février, un groupe d'experts du Conseil des droits de l'homme de l'ONU avait publié un communiqué sans appel sur le sujet, estimant que «le droit de manifester en France a été restreint de manière disproportionnée» tout en donnant le chiffre de 1700 blessés.

Le 25 février, au Conseil de l'Europe d'appeler la France à suspendre l'usage des LBD.

«Les blessures occasionnées par des tirs de LBD révèlent un usage disproportionné de la force, ainsi que l'inadaptation de ce type d'arme au contexte d'opérations de maintien de l'ordre», a noté la commissaire aux droits de l'homme de la CEDH, Dunja Mijatovic, dans un mémorandum de dix pages.

Et enfin Michelle Bachelet, la Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, n' a pas manqué non plus de demander que la France mène une enquête sur les violences policières qui se seraient produites pendant les manifestations des Gilets jaunes depuis la mi-novembre dans un discours prononcé devant le Conseil des droits de l’Homme à Genève.« Nous encourageons le gouvernement (français) à poursuivre le dialogue et demandons urgemment une enquête approfondie sur tous les cas rapportés d’usage excessif de la force », a poursuivi Michelle Bachelet mettant France sur la même liste que le Venezuela ou Haïti.

L'utilisation de la violence légitime contre les fauteurs de troubles ? Pourtant une même blessure peut être le résultat d’une violence légitime comme illégitime

Si bien que le parquet de Paris a ouvert plusieurs enquêtes préliminaires

Lundi 1er juillet, il a également annoncé avoir ouvert une enquête préliminaire pour « violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique », afin de faire toute la lumière sur les conditions de cette évacuation musclée. Etre «dépositaire de l’autorité publique» peut également constituer une «circonstance aggravante» au titre des articles 222-12 et 222-24 du Code Pénal.

L’objet violence policière ne doit plus être traité sous le mode de la bavure, de l’exception, de l’accident, du dérapage mais pas comme élément d’un système économique, politique, social, selon le chercheur Mathieu Rigouste.

« Quelle police , pour quelles missions? Quelle connexions entre la police et le gouvernement, quel contrôle des citoyens sur la police ? », ainsi se pose  la question.

Garett Skyport pour DayNewsWorld

AFFAIRE DES ECOUTES NICOLAS SARKOSY SERA

JUGE POUR CORRUPTION

Pour la première fois sous la Ve république, un ancien président sera jugé pour corruption.

La Cour de cassation a rejeté mardi 18 juin les derniers recours formés par Nicolas Sarkozy, son avocat Thierry Herzog et l'ex-haut magistrat de la Cour de cassation Gilbert Azibert pour éviter un procès pour « corruption » et « trafic d'influence ».

La justice a définitivement validé le renvoi devant le tribunal correctionnel de l’ex-président Nicolas Sarkozy, poursuivi notamment pour la « corruption » d’un haut magistrat de la Cour de cassation dans cette affaire révélée par des écoutes téléphoniques . MM.Herzog et Azibert seront également jugés pour « violation du secret professionnel ».

Le téléphone secret de « Paul Bismuth ».

Dans un document , les magistrats du Parquet national financier PNF assuraient que l’enquête des juges avait

« mis en évidence des charges lourdes et concordantes à l’encontre de MM. Azibert, Herzog et Sarkozy », allant jusqu’à comparer les méthodes utilisées par l’ex-président et son avocat à celles de « délinquants chevronnés » avec notamment le recours, pour communiquer confidentiellement, à la fausse identité de «Paul Bismuth »…

En effet les enquêteurs s'étaient aperçus que l'ancien président, placé sur écoutes diligentées dans une autre enquête, et son avocat communiquaient via des téléphones portables acquis sous une fausse identité, notamment celle de Paul Bismuth pour M. Sarkozy. L'ancien chef de l'État est soupçonné d'avoir tenté d'obtenir début 2014, via son avocat Thierry Herzog, des informations secrètes auprès de Gilbert Azibert dans une procédure concernant la saisie de ses agendas dans l'affaire Bettencourt en échange d'un coup de pouce pour un poste prestigieux à Monaco.

Mais selon Me Jacqueline Laffont, la Cour de cassation n’aurait toutefois « pas écarté les moyens de droit » soulevés par la défense et laissé au tribunal « le soin de les trancher » (Le Monde).

Selon elle, « ces questions de droit restent donc d’actualité, notamment celle relative à l’interdiction faite par la Cour européenne des droits de l’homme d’utiliser contre un justiciable des retranscriptions d’écoutes téléphoniques avec son avocat ».

Garett Skyport pour DayNewsWorld

DISCOURS DE POLITIQUE GENERALE UN REFORMISME DOUX PROMIS PAR EDOUARD PHILIPPE

Face à l’Assemblée nationale, le premier ministre a présenté le calendrier et la méthode des mois à venir, jusqu’aux élections municipales de mars 2020. Il a ensuite obtenu la confiance des députés par 363 voix contre 163.

La situation d' « urgence », qui a conduit à l'élection d'Emmanuel Macron, perdure après deux ans de mandat, a affirmé le Premier ministre en attaquant son discours de politique générale à l'Assemblée nationale. Et de lister les urgences « économique », « sociale », « écologique », enfin « politique » qui déterminent la nécessité de « tenir le cap fixé (...) pour libérer les forces de notre pays et protéger ses citoyens ».

« Nous voulons rebâtir la confiance, en renouant avec l'idée de puissance, gage de notre grandeur et de notre mode de vie, une France fidèle à elle-même, une France travailleuse, solidaire et écologique qui puise dans ce qu'elle produit la source de la justice sociale », a conclu Édouard Philippe.

1) Edouard Philippe promet la fin progressive des régimes spéciaux et affirme qu'il faudra travailler plus longtemps. Les salariés auront toujours la possibilité de partir en retraire à 62 ans, mais un âge d'équilibre sera proposé avec des avantages pour quiconque choisirait cet âge d'équilibre. Le Premier ministre assure également que les règles seront les mêmes pour tous. Le nouveau système "définira un âge d'équilibre et des incitations à travailler plus longtemps".

2) Baisse des impôts

Les impôts des ménages baisseront de 27 milliards d'euros sur le quinquennat. Édouard Philippe annonce une baisse de 350 euros en moyenne par foyer pour la première tranche.

Les niches fiscales seront réétudiées, les ministres de Bercy Bruno Le Maire et Gérald Darmanin révéleront leurs pistes au début du mois de juillet.

Édouard Philippe a également confirmé que « la taxe d'habitation sur la résidence principale sera intégralement supprimée pour tous les Français. »

3) Loi sur la bioéthique

Le projet de loi bioéthique, comprenant la PMA pour toutes, sera adopté en conseil des ministres en juillet puis examiné fin septembre à l'Assemblée. "Je suis persuadé que nous pouvons atteindre une forme de débat serein, profond, sérieux, à la hauteur des exigences de notre pays. C'est mon ambition en tout cas", a lancé le Premier ministre.

4) Accès aux services publics

« Maisons France services ». Édouard Philippe espère en voir 300 ouvertes d'ici le 1er janvier 2020 et au moins une par canton d'ici la fin du quinquennat. Objectif : permettre à chaque Français d'avoir accès aux services publics.

5) Financer la dépendance

Des « mesures favorisant le maintien à domicile » des personnes âgées et des « investissements » dans les maisons de retraite seront incluses dans le budget 2020 de la Sécurité sociale, a promis Édouard Philippe. Il a confirmé la présentation "en fin d'année" d'un projet de loi sur la dépendance.

La ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, présentera « un projet de loi qui définira une stratégie et la programmation des moyens nécessaires pour prendre en charge la dépendance », a-t-il ajouté. Cette réforme « sera un autre grand marqueur social de ce quinquennat, peut-être un des plus importants ».

6) Soutien aux familles monoparentales

30.000 places en crèche seront créées pour ces familles.

Dès juin 2020, le gouvernement mettra en place un nouveau système pour protéger les personnes seules contre le risque d’impayé des pensions alimentaires", a déclaré le Premier ministre. "Sur décision d'un juge, ou sur demande en cas d'incidents de paiement, les pensions seront automatiquement prélevées par la CAF pour être versées à leurs bénéficiaires et c'est la CAF qui déclenchera une procédure de recouvrement en cas d'impayé", a-t-il précisé.

7) Réforme de l'État

Concernant l'administration, l'accent est mis sur le renforcement des collectivités locales : "les services locaux seront renforcés, et les administrations centrales allégées".

8) Réforme des institutions

Édouard Philippe ouvre la porte à un report après les sénatoriales de septembre 2020 si un accord avec la chambre s'avère impossible. « Nous attendrons le moment propice et la manifestation de volonté du Sénat, qui peut être ne viendra qu'après le renouvellement de la Haute Chambre en 2020 », a indiqué le Premier ministre.

9) Migrants : lutter contre les abus et tenir un débat annuel

Édouard Philippe plaide pour une harmonisation européenne. « Le nombre de demandeurs d'asile a baissé de 10 % en Europe mais qui continue d'augmenter en France de l'ordre de 22 %. Si nous voulons bien accueillir nous devons maîtriser ces flux migratoires. La France portera dans les prochains mois un projet de refondation complète de Schengen.  Le droit d'asile est un trésor, nous y consacrons des moyens en forte hausse ».

Chaque année sera organisé un débat au Parlement sur la politique migratoire du pays. Le premier sera organisé en septembre.

10) Réformer l'islam de France

Le chef du gouvernement réaffirme la volonté de l'État de lutter contre l'islamisme et plaide pour une refonte de l'islam de France. "L'Islam de France doit former des imams en France qui parlent le Français et mettre un terme au système où beaucoup d'imams ou psalmodieurs sont rémunérés par des Etats étrangers".

11) « Un nouvel acte de décentralisation »

Le Premier ministre veut notamment prendre des mesures pour favoriser l'engagement des maires, qui seront présentées au mois de juillet. Le projet pourrait passer devant le Sénat dès le mois de septembre. Le chef du gouvernement veut "clarifier le mille-feuilles territorial".

12) Lutte contre l'insécurité

Édouard Philippe entend « lutter contre la violence gratuite ». Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner rendra un livre blanc sur la sécurité intérieur cet été, une loi doit être votée dans la foulée.

L'accent est donné sur la lutte contre les stupéfiants : « durant les douze prochains mois, notre priorité sera de combattre le trafic de stupéfiants. (...) Cela implique de harceler les points de vente, de neutraliser les échelons de distribution, de faire tomber les têtes de réseaux »

13) « Accélération écologique »

« Les douze prochains mois seront ceux de l'accélération écologique », promet Édouard Philippe, qui veut en matière de logement social en finir avec les « passoires énergétiques ».

Le chef du gouvernement a souhaité que les projets de loi sur la mobilité et l'énergie-climat soient adoptés avant l'été.

14) Réforme des institutions : vers un report

Edouard Philippe a ouvert la porte un report de l’examen de la réforme des institutions après les sénatoriales de septembre 2020, appelant toutefois à ne pas « résister au désir de changement exprimé par les Français ».

« Nous attendrons le moment propice et la manifestation de volonté du Sénat, qui peut être ne viendra qu’après le renouvellement de la haute chambre en 2020 », a indiqué le premier ministre.


M. Philippe a également rappelé que « le président de la République a la faculté d’interroger directement les Français [par référendum] sur la réduction du nombre de parlementaires ».
Britney Delsey pour DayNewsWorld

LES CARICATURES POLITIQUES SONT INDISPENSABLES A LA LIBERTE D'EXPRESSION

A la suite de la publication d'une caricature controversée, le quotidien américain le New York Times a pris une mesure radicale : il a banni les caricatures politiques. Le caricaturiste Plantu y voit une menace pour « l'avenir de nos démocraties ». « « L'humour et les images dérangeantes font partie de nos démocraties, estime le dessinateur français Plantu. Fondateur de l'association Cartooning for peace qui a critiqué mardi la décision du New York Times de bannir les caricatures politiques de ses éditions internationales. « C'est aussi crétin que si on demandait aux enfants le jour de la fête des mères de ne plus faire de dessins pour leurs mamans », a estimé le caricaturiste historique du journal Le Monde.

Le quotidien a indiqué qu'il réfléchissait depuis un an à « aligner » l'édition internationale sur celle publiée aux Etats-Unis, qui ne comprend plus de dessins politiques depuis de nombreuses années. Il compte mettre ce projet à exécution à compter du 1er juillet prochain.

Polémique sur les caricatures

A l'origine de cette décision controversée une caricature de l'humoriste Antonio Moreira Antunes. Fin avril en effet la publication d'un dessin représentant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président américain Donald Trump avait déclenché un tollé au sein de la communauté juive mais aussi au-delà. Le chef du gouvernement israélien était dessiné sous la forme d'un chien guide, portant un collier avec une étoile de David, et tenu en laisse par le président américain, aveugle, avec une kippa sur la tête. Cette caricature

Le New York Times a en effet annoncé lundi qu'il ne publierait plus de dessins politiques dans son édition internationale, après une récente polémique liée à une caricature jugée antisémite. Ces dessins sont déjà bannis de son édition américaine depuis plusieurs années.

Pour M . Plantu le journal américain s'est « aplati devant les réseaux sociaux en s'excusant plusieurs fois d'avoir publié un dessin », et il devrait « se ressaisir » et dire qu'il a eu  « tort de se séparer des dessinateurs, car on ne peut pas imaginer des journaux sans les images d'opinion ».

Le dessin de presse est un  « droit humain fondamental » pour Plantu

A travers l'association Cartooning for peace (créée en 2006 avec Kofi Annan), et avec l'ONG Reporters sans frontières (RSF), Plantu mène justement une campagne pour que le dessin de presse soit reconnu par l'Unesco comme un droit humain fondamental. Il a donc exprimé sa solidarité à l'égard de ses confrères travaillant pour le New York Times parmi lesquels Antonio Moreira Antunes, dont la caricature est à l'origine de cette décision controversée.

La mobilisation des dessinateurs

C’est sur Twitter, et à coups de crayons, que les dessinateurs de presse ont réagi à la polémique. Des auteurs comme Ménégol, caricaturiste qui collabore notamment au Figaro, ont riposté sur le réseau social. Sur son dessin, les lettres emblématiques du titre new-yorkais sont devenues des dents de scie, découpant un crayon à papier. Le dessinateur Glon s’est quant à lui amusé à caricaturer Donald Trump avec son conseiller. «Mais pourquoi le New York Times ne parle-t-il plus jamais de moi??», s’étonne le président américain. «Ils ont arrêté la caricature politique, Monsieur le Président», lui répond son voisin.

« Comme nous avons soutenu le dessinateur Antonio qui avait été censuré par le New York Times (...), l'association Cartooning for peace soutient le dessinateur Patrick Chappatte », l'un des dessinateurs vedettes du journal américain depuis une vingtaine d'années, a souligné le dessinateur. « Nous sommes inquiets pour l'avenir de nos démocraties et de la liberté d'opinion », a-t-il ajouté.

Les dessinateurs inquiets pour la démocratie

« Peut-être devrions-nous commencer à nous inquiéter », a déploré Patrick Chappatte « Et nous rebeller. Les dessinateurs de presse sont nés avec la démocratie et lorsque les libertés sont menacées, ils le sont aussi. »

Pour sa part le responsable de la rubrique éditoriale du New York Times James Bennet a indiqué sur Twitter que le quotidien souhaitait continuer à travailler à l'avenir avec Patrick Chappatte et avec Heng Kim Song, son autre dessinateur vedette, sur d'autres formats...

Alize Marion pour DayNewsWorld

 

CLIMAT OBJECTIF NEUTRALITE CARBONNE D'ICI 2020

Dans le cadre de l'accord de Paris sur le climat, les pays signataires s'étaient engagés à annoncer d'ici 2020 de nouveaux efforts pour muscler leur plan national de réduction d'émissions de gaz à effet de serre, afin de contenir la hausse mondiale des températures.

« Il y a 80 pays qui nous ont déjà indiqué être prêts » à revoir à la hausse leurs ambitions, a déclaré aux journalistes Luis Alfonso de Alba.

« Mais cela ne signifie pas qu'ils veuillent le faire à l'échelle dont nous avons besoin », a-t-il tempéré.

Objectif affiché: la neutralité carbone d'ici 2050

Les Nations unies poussent en effet les gouvernements dans l'objectif de réduire de 45% les gaz à effet de serre sur les dix ans à venir et d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.

« Nous devons accroître notre ambition de façon radicale », a assuré l'émissaire de l'ONU pour le climat. « Nous ne parlons pas d'une approche progressive, mais d'une augmentation draconienne. ».

Au total, 197 parties ont signé l'accord de Paris en 2015 à l'issue de la COP21, et 186 l'ont depuis ratifié.

Les États-Unis de Donald Trump ont décidé de se retirer de l'accord, mais ce retrait ne sera effectif qu'en 2020.

Luis Alfonso de Alba organise en septembre prochain un ambitieux sommet sur l’environnement à New York.

Il setrouvait à Washington la semaine dernière pour rencontrer des responsables américains. Des réunions "très positives", selon l'émissaire onusien.

Les États-Unis est le deuxième plus gros pollueur au monde après la Chine.

Kelly Donaldson pour DayNewsWorld

LA TENUE DU CONSEIL DE DEFENSE ECOLOGIQUE

UNE MOBILISATION OPPORTUNISTE DU GOUVERNEMENT A TROIS JOURS DES EUROPEENNES

A trois jours des élections européennes Emmanuel Macron réunit le premier Conseil de défense écologique. Ce conseil, dont la création, sur le mode du Conseil de défense , a été annoncée le 25 avril en conclusion du grand débat national, est composée du premier ministre et de douze ministres. Il a pour objectif de coordonner l'action écologique du gouvernement et de s'assurer de leur «priorité» dans les politiques publiques, affirme la présidence.

"C’est une forme de conseil des ministres, mais dédié entièrement à la transition écologique. La priorité indiquée par le président de la République à la question climatique ne peut être l’affaire d’un seul ministre, elle réunit tous les ministres les plus concernés ", fait-on savoir dans l’entourage du chef de l’Etat. Le Premier ministre et les ministres de la Transition écologique, de l'Economie, du Budget, des Affaires étrangères, de l'Agriculture, des Collectivités territoriales, de la Santé, du Logement et des Outre-mer sont des membres permanents de ce Conseil, énumère le décret du Journal officiel.

Quelques annonces sont attendues comme le probable abandon du projet « Montagne d’or », cette mine d’or à ciel ouvert en Guyane « incompatible avec les exigences environnementales », selon Emmanuel Macron. Le ministre de la transition écologique et solidaire, François de Rugy, doit d'ailleurs se rendre en Guyane à la mi-juin.

Une série d'autres sujets seront abordés, comme le renforcement des aires naturelles protégées, piste évoquée par le chef de l'Etat après sa rencontre avec les experts biodiversité de l'ONU, début mai. Le Conseil pourrait aussi proposer de freiner l'artificialisation des sols, pour enrayer la diminution des terres agricoles au profit de lotissements, fixer de nouveaux objectifs de recyclage du plastique ou préciser la future loi sur l'économie circulaire, attendue début juillet en Conseil des ministres.

Ce Conseil devra aussi faire le bilan du plan climat adopté en juillet 2017 et du plan biodiversité adopté en juillet 2018 et, plus globalement, assurer le suivi des programmes «verts» déjà annoncés, comme le plan vélo.

Cette mise en scène du volontarisme affiché du chef de l'Etat sur les questions environnementales n'a pas manqué de susciter des réactions de la part de ses détracteurs dénonçant un «opportunisme électoral» à trois jours du vote en France pour les élections européennes.

Son parti, LREM, n' a-t-il pas fait de la transition écologique une priorité de son programme pour les Européennes avec le ralliement de quelques têtes d'affiche piquées au camp écologiste, comme Pascal Canfin et Pascal Durand ?

LREM sait que la liste d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) représente une menace susceptible de faire perdre à la majorité quelques précieux points...

De plus une journée de mobilisation internationale de la jeunesse et de nombreuses marches sont annoncées, vendredi et samedi, en France et à l’étranger.

Pas question pour Emmanuel Macron de laisser les écologistes reprendre du terrain.

Garett Skyport pour DayNewsWorld

 

FUITES SUR LES MESURES D'EMMANUEL MACRON

Il a fâché une partie des retraités avec la hausse de la CSG. C'est pourquoi le Président doit annoncer la réindexation des «retraites de moins de 2 000 euros» sur l'inflation à brève échéance, c'est-à-dire à partir du 1er janvier 2020. « Les retraites de moins de 2 000 euros seront réindexées sur l'inflation dès le 1er janvier prochain», selon ce projet de discours.

Par mesure d'économie, le Premier ministre Edouard Philippe avait annoncé fin août que la hausse des pensions de retraite serait plafonnée à 0,3 % en 2019 et 2020, une mesure impopulaire qui s'ajoutait à l'effet de la hausse de la CSG pour certains retraités.

Le 10 décembre, lors d'une allocution télévisée, M. Macron avait déjà annoncé l'annulation, pour 2019, de la hausse prévue de la CSG pour les retraités touchant moins de 2 000 euros par mois.

Une baisse «des impôts des classes moyennes» sera financée notamment par «la suppression de certaines niches fiscales».Le Premier ministre Édouard Philippe avait évoqué l'«exaspération fiscale» comme le principal enseignement du grand débat national lancé début janvier.

Parmi les mesures en faveur du pouvoir d'achat, le texte mentionne également que la prime exceptionnelle de 1 000 € défiscalisée et sans cotisations sociales, décidée fin décembre 2018, va être «pérennisée» et ouverte aux employeurs «chaque année».

S'agissant de l'impôt sur la fortune, le président de la République refuse comme prévu de le rétablir immédiatement mais annonce une «évaluation objective» de la réforme controversée de 2017, s'engageant sur cette base à «apporter toutes les modifications et corrections nécessaires».

Est prévue aussi la suppression de certaines niches fiscales. Tout cela sera une réalité dès le début de l'année prochaine.

Emmanuel Macron explique ne plus vouloir «aucune fermeture d'école et d'hôpital jusqu'à la fin du quinquennat», «sauf demande des maires».

Prenant acte que «beaucoup de nos concitoyens ont le sentiment que leur territoire est abandonné», le chef de l'État souhaite «assurer la présence des services publics» et «ouvrir un nouvel acte de notre décentralisation», notamment avec «plus de fonctionnaires sur le terrain, avec davantage de responsabilités», «et moins de fonctionnaires à Paris pour écrire des normes ou créer des règles». Emmanuel Macron fixe le nouveau plafond à 24 élèves par classe, de la grande section de maternelle au CE1, y compris hors REP.

Pour répondre aux demandes pressantes des Gilets jaunes et de certaines oppositions comme La France insoumise (LFI), Emmanuel Macron se montre donc «favorable» à ce que des référendums d'initiative citoyenne (RIC) «puissent être organisés sur certains sujets d'intérêts locaux».

Il est en outre «favorable à ce qu'on puisse rendre plus accessible, en simplifiant les règles», le référendum d'initiative partagée (RIP), prévu par la Constitution mais extrêmement compliqué à mettre en œuvre. Le RIP a été introduit dans la loi en 2008 par Nicolas Sarkozy mais le décret d'application n'a été promulgué qu'en décembre 2014.

Le texte de l'allocution d'Emmanuel Macron prévoit aussi qu'«une convention de 300 citoyens tirés au sort» sera installée «dès le mois prochain», en mai. Elle sera chargée de «travailler à la transition écologique et aux réformes concrètes à prendre». Depuis deux ans, la constitution d'une assemblée citoyenne s'occupant des questions écologiques a été maintes fois proposée.

Enfin, le Président veut un nouvel acte de décentralisation conçu avec les élus et les forces vives pour simplifier le «millefeuille».

Le président de la République se dit favorable, selon son projet d'allocution, à la suppression de l'ENA (Ecole nationale d'Administraton), dont il est lui-même sorti diplômé en 2004. Le chef de l'Etat est favorable à un changement de «la formation, la sélection, les carrières en supprimant l'ENA et plusieurs autres structures», selon le discours de son allocution. «Nous avons besoin d'une élite, de décideurs», estime Emmanuel Macron, qui souhaite qu'on donne «à tous nos jeunes leurs chances en fonction uniquement de leur mérite et pas de leur origine sociale ou familiale», selon le document

L’incendie de Notre-Dame de Paris a certes bousculé l’agenda du président de la République, contraint de remettre ses annonces de sortie du « grand débat » à plus tard. Mais les Français attendent avec impatience cependant du président des éclaircissements sur les mesures envisagées et sur le mode de gouvernance.

 

Garett Skyport pour DayNewsWorld

EMMANUEL MACRON A LA MANOEUVRE

POUR LE GRAND SOIR DE LUNDI

" C’est un président de fulgurances qui souvent arbitre au dernier moment" , selon un proche du président.

Son premier ministre Edouard Philippe s'est époumoné un semaine durant pour juguler l'impatience des Français après la clôture du grand débat. Place ce soir aux réponses concrètes du Président Emmanuel Macron.

Emmanuel Macron va dévoiler, ce lundi soir à 20 heures à la télévision, « les chantiers d’action prioritaires et les premières mesures concrètes » pour répondre au grand débat national et à la crise des « gilets jaunes », a annoncé l’Elysée, ce dimanche soir.

Mercredi, il « fera de nouvelles annonces », « expliquera et détaillera » ses grands chantiers, lors d’une conférence de presse à l’Elysée. Sa première en France depuis le début de son quinquennat en mai 2017, lui qui s'était drapé dans une attitude olympienne. Objectif de cette allocution : provoquer un effet « blast » en parlant au plus grand nombre.

« C’est un président de fulgurances qui souvent arbitre au dernier moment », a confié un proche.

Mais le suspense que le président entretient depuis des semaines sur cette intervention doit répondre aux attentes des Français.

Des « changements en profondeur vont être lancés » pour marquer « un nouvel acte », prédisent certains. D' autres promettent même « des surprises » pour lundi pour relancer un quinquennat en perte de vitesse.

Mais Edouard Philippe n'avait-il pas freiné les ardeurs de certains? La sortie du grand débat « va durer longtemps » et « ne se fera pas en trois annonces », avait-il d’ailleurs prévenu fin mars. Avant d’avertir aussi que toutes les attentes, parfois contradictoires, des Français ne pourraient être satisfaites. « Additionner 66 millions de voix individuelles ne construit pas un projet commun », a-t-il souligné à Saint-Brieuc.

Les pistes ne manquent pas pour sortir par le haut de cette impasse inédite du pouvoir.

Certaines d’avance semblent exclues, comme le retour de l’ISF dont la suppression lui a valu d’être taxé de « président des riches ». Une piste qu'évoquent d'autres fait rêver certains : celle de la création d'une allocation universelle...

Selon le sondage Ifop, 88 % des Français veulent avant tout réindexer les petites retraites sur l’inflation, 87 % veulent obliger les médecins à s’installer dans les déserts médicaux, 82 % veulent une baisse générale de l’impôt sur le revenu et 80 % supprimer la redevance télévisuelle.

On l'aura compris des mesures pour améliorer leur pouvoir d'achat, pour la fiscalité et les retraite. Car ne nous trompons pas : le déclencheur de la crise des « gilets jaunes », c'est avant tout l'augmentation de l'essence à la pompe. « Une jacquerie du XXIe siècle » ?

Garett Skyport pour DayNewsWorld

QUE PROMET LE GRAND SOIR D'EMMANUEL MACRON ?

Edouard Philippe, qui joue le paratonnerre du Président, est à la manœuvre :

il a passé sa semaine à meubler le temps avant les grandes annonces d'Emmanuel Macron.

À l'Assemblée, Philippe a promis mercredi 9 avril 2019 des décisions « puissantes et concrètes » pour répondre au grand débat.
Des solutions « dont beaucoup devront être du sur-mesure », a-t-il jugé bon de préciser.

À la fin de son discours, le chef du gouvernement a annoncé que « sur les sujets qui devront faire l'objet d'une concertation, le président de la République fixera le cap ».

« Il nous appartient de passer du consensus sur le diagnostic au compromis et aux choix démocratiques qui font les grandes solutions », a-t-il renchéri, évoquant une phase à venir à laquelle participeraient syndicats, patronat et associations.

Mais il en faudra plus que pour le dialogue social se rétablisse avec les élus et tout particulièrement avec le Chef de l'Etat, sur qui colle toujours l'étiquette de Président des riches.

Car comment sortir du « grand débat » sans couac et avec succès ?

« Le président a conscience qu'il joue son va-tout », comme l'a indiqué un ministre, ajoutant que « si ça ne marche pas, on retombe dans des semaines de violences », abonde un ministre.

A Emmanuel Macron de jouer serré

Le chef de l'État devrait répondre en deux temps, d'abord à travers une allocution solennelle, puis avec des interventions médiatiques soigneusement calibrées. Et ce dans les jours qui suivent, mais pas plus tard que mercredi pour que les les annonces ne se télescopent pas avec la mobilisation des gilets jaunes du samedi qui suit.

Des bruits courent et des pistes se dessinent.

Au menu :

1° La potentielle création d' « service public de la pension alimentaire ». Nombreuses sont celles à ne pas toucher pour leurs enfants la pension de l'ex-conjoint. Grâce à ce nouveau service en cas de non-versement de la pension, l'État s'en porterait garant et se réserverait le droit de s'attaquer au conjoint fautif.

2° La création d'une Loi d'initiative citoyenne (LIC). À partir d'une pétition, une « conférence de consensus » serait organisée et en cas d'aboutissement, la proposition serait alors envoyée au Parlement, qui la soumettrait au vote.

3° Un impôt plus progressif

A l'étude, une plus grande progressivité de l'impôt sur le revenu semble actée.

4° Parmi les mesures plus symboliques, une « réforme » de l'ENA-et non sa suppression- est toujours sur la table.

Ce ne sera certainement pas le Grand soir. !!

Garett Skyport pour DayNewsWorld

LES PROBLEMES DE RECRUTEMENT

D' EMMANUEL MACRON

On ne compte plus les départs des conseillers d'Emmanuel Macron qui quittent le navire avant qu'il ne prenne l'eau.

Ils sont au nombre d'une douzaine à partir.  D'autres changent de poste: Stéphane Séjourné, ex-conseiller politique, devient candidat et directeur de campagne pour les européennes pour La République en marche.

Sibeth Ndiaye, conseillère presse, occupe désormais le poste de porte-parole du gouvernement.

Avec des assistants ou chargés de mission, ils étaient d'ailleurs une petite vingtaine à faire leur pot de départ lundi soir à l'Élysée. Et le Président aurait des problèmes de recrutement pour des postes restés vacants !

Certains sont aussi sous pression judiciaire.

Et voici que les trois plus proches collaborateurs d'Emmanuel Macron sont convoqués mercredi 10 avril par les juges chargés de l'affaire des passeports diplomatiques d'Alexandre Benalla.

A l'agenda des juges figurent Alexis Kohler, le secrétaire général de l'Élysée, Patrick Strzoda, le directeur de cabinet, et François-Xavier Lauch, le chef de cabinet du président, figurent.

La question est de savoir pourquoi Alexandre Benalla détenait encore ses passeports diplomatiques depuis son licenciement

Ces affaires peu glorieuses se multiplient dans l'entourage du chef de l'État qui avait pourtant juré de faire de la politique autrement ! De quitter l'ancien monde ! En ce moment, c'est plutôt le nouveau monde de ces presque quadragénaires peu exemplaires qui est mouillé dans les affaires.

Alexis Kohler est visé par trois plaintes de l'association Anticor, notamment pour conflit d'intérêt présumé. Il lui est reproché des liens familiaux avec l'armateur MSC, principal client des chantiers navals STX, où il représentait l'État au conseil d'administration.

Il avait déjà demandé à rejoindre MSC après le départ de Pierre Moscovici du ministère de l'Économie en avril 2014, mais s'était vu opposer un avis défavorable de la commission de déontologie de la fonction publique !.

Celle-ci arguait alors qu'Alexis Kohler était intervenu en 2010 auprès de STX France en donnant son avis sur un contrat conclu avec MSC, alors qu'il travaillait pour l'Agence des participations de l'État, un service à compétence nationale.Libération indique que Pierre Moscovici avait été « averti de ses liens familiaux » et avait « [pris] soin de l’écarter de tout dossier relatif à MSC » .

L'Express indique qu'après ce refus, comme directeur de cabinet d'Emmanuel Macron,« Kohler décide de ne pas traiter des sujets concernant STX, puisqu'il a été en pourparlers avec MSC et qu'il ne perd pas de vue une future embauche » .

Et l'affaire continue : on le retrouve fin mars 2017 participant à une réunion à Bercy en tant que représentant de MSC au sujet du rachat de STX France, MSC étant opposé à une reprise par le groupe public italien Fincantieri...

Gardons-nous bien de faire une liste à la Prévert, nous verserions dans l'ennuyeux. On achève bien les chevaux.

Garett Skyport pour DayNewsWorld

GRAND DEBAT SYNTHESE ET  DECEPTION

Que faut-il attendre de la synthèse du grand débat ?

Après deux mois de consultations, lundi 8 avril 2019, sous la verrière du Grand Palais à Paris, Edouard Philippe présente le compte-rendu des contributions.

1,5 millions de contributions à peine ont été postées sur le site internet du grand débat national. Le sondeur Opinion Way les a traitées pour en livrer un compte-rendu chiffré. Le sondeur n'a traité que les questions fermées, c'est-à-dire celles auxquelles on ne peut répondre que par « oui » ou par « non »

La baisse des impôts

C'est tout d'abord le désir d'une plus grande justice et efficacité face à l’impôt qui s'est manifesté. Plusieurs pistes sont citées : que tout le monde paye l'impôt sur le revenu (34,7%), que la fiscalité soit réformée et simplifiée (28,2%), que les plus riches contribuent davantage (27,8%), que les niches fiscales soient supprimées (11,8%) et que l'ISF soit rétabli (10,3%). Parmi les répondants, 12,9% proposent de réduire la TVA sur les produits de première nécessité.

La réduction des dépenses publiques

52% sondés appellent à des services publics plus proches de leur domicile et plus humains dans la mesure où 49% d'entre eux auraient déjà renoncé à une allocation à cause de démarches administratives trop compliquées.

Pour financer les dépenses sociales, 52% sont pour l'instauration de contreparties aux différentes allocations de solidarité, l'augmentation du temps de travail (24%) ainsi que le recul de l'âge de départ à la retraite (22%).

Pour la réduction du déficit, il faudrait réduire la dépense publique, estiment 75% d'entre eux, et notamment les dépenses de l'Etat.

Une immigration moindre

En ce qui concerne l'immigration, 10% sont pour un durcissement des conditions d'accueil, avec des quotas (9,3%) alors que5,5% préconisent la suppression du regroupement familial et du droit du sol, en ayant une politique européenne commune.

Les propositions qui s'opposent à l'immigration sont au total plus nombreuses que la volonté d'améliorer les conditions d'accueil (10%). L'éducation et l'apprentissage du français est considérée comme le levier d'intégration le plus efficace et le plus juste (20%).

Une réduction des parlementaires et des référendums au niveau local

Concernant la démocratie 69% demandent la prise en compte du vote blanc aux élections tandis que 57% souhaitent que le vote devienne obligatoire. Les référendums au niveau local sont réclamés à 80%. Et 42% souhaitent faciliter le recours au référendum d'initiative partagée (RIP), notamment en abaissant le seuil de déclenchement (14,4%) et en y associant un référendum d'initiative citoyenne (5,8%).

Les contributeurs se prononcent massivement (86%) pour une réduction du nombre de parlementaires et l'introduction du scrutin à la proportionnelle (42,2%) afin que les différentes sensibilités politiques soient mieux représentées.

64% estiment que le non-cumul des mandats est une bonne chose alors que 53% souhaite une transformation des assemblées. Si 86% des sondés se prononcent contre le mille-feuilles administratif , étant attachés avant tout à la commune (68%).

Les Français se disent très concernés par l'écologie.

Une grande majorité d'entre eux (86%) estime qu' ils peuvent contribuer à protéger l'environnement.

Par contre ils sont 55% à penser que les taxes sur le diesel et l'essence ne permettront pas de modifier les comportements. Pour financer la transition écologique, le budget général de l'Etat et la fiscalité écologique devraient le faire. Et ce financement devrait être réparti selon 69% de sondés entre les entreprises, les administrations et les particuliers;

La synthèse ne réglera pas tout et risque de décevoir. Pourquoi ?

La synthèse va servir de base de travail pour éclairer ceux qui décident en leur fournissant des pistes pour les meilleures décisions possibles. Aux représentants du peuple, les élus, de prendre ces décisions.

Si le Grand débat national a été un exercice de démocratie participative c'est en effet à la démocratie représentative de prendre le relais.Et les annonces seront faites par le chef de l’État dans prochains jours qui viennent.

Des annonces « ni 'dans le' reniement ni 'dans l' entêtement » qui ont peu de chances de satisfaire les Gilets jaunes les plus radicaux.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

LA DESCENTE AUX ENFERS D' EMMANUEL MACRON ?

On le sait, la parole d'Emmanuel Macron a perdu beaucoup de crédit et pour cause. En quelques jours la semaine dernière seulement.

Des camouflets.

Qu'il s'agisse de son commentaire plein d'empathie à l'adresse de la septuagénaire blessée à la tête lors d’une manifestation de Gilets jaunes le samedi 23 mars 2019 :

Au dépôt de plainte pour « violence en réunion avec arme par personnes dépositaires de l’autorité publique contre personne vulnérable », Emmanuel Macron s’empresse alors de disculper les forces de l’ordre chargées de disperser quelques manifestants rassemblés dans un secteur non autorisé.

« Cette dame n’a pas été en contact avec les forces de l’ordre », assène le chef de l’État dans les colonnes de Nice Matin ce lundi 25 mars. Pourtant le procureur de la ville finit par admettres ce vendredi 29 mars 2019 «qu’un fonctionnaire de police a écarté du bras vers sa droite madame Legay » lors de la dispersion « provoquant ainsi sa chute ».

Qu'il s'agisse de son conseiller le plus proche Ismaël Emelien jusqu’à ce lundi 25 mars. C'est lui qui a fait diffuser mi-juillet 2018 via des comptes Twitter anonymes un montage faussé pour défendre Alexandre Benalla, mélangeant images de vidéosurveillance obtenues illégalement et images d’une autre scène de violence !

Ou qu'il s'agisse encore du fait du prince démonté par le Conseil d'Etat.

« Je continuerai à ouvrir l’ensemble des postes, en particulier de l’administration de la haute fonction publique, à des gens de talent et de mérite venant d’autres horizons parce que c’est une bonne chose », assurait Emmanuel Macron après la nomination en août 2018 de Philippe Besson, un proche du couple présidentiel, comme consul général à Los Angeles grâce un décret modifiant les règles de recrutement.

Eh bien non le Conseil d’État en a décidé autrement ! Annulation du décret puisque seuls les diplomates de carrière peuvent occuper ce type de poste comme depuis toujours. Ainsi en a décidé l'institution contre l'exécutif qui se voulait tout-puissant.

Pas étonnant que le chef de l'Etat apparaisse physiquement éprouvé. Après autant de camouflets la parole présidentielle se voit décrédibilisée.

Départs en série du cabinet présidentiel.

Et à cela viennent s'ajouter les départs successifs de plusieurs de ses plus proches conseillers : le cabinet élyséen s’est réduit comme peau de chagrin. Ismaël Emalien a quitté le navire pour la sortie de son livre. Rien à voir avec l’affaire Benalla, jure-t-il. Après les départs de Benjamin Griveaux, Mounir Mahjoubi - l'un pour les municipales, l'autre pour Amazon - et Nathalie Loiseau, nommée tête de liste LREM pour les européennes, l’Elysée a dû puiser dans ses dernières réserves pour les remplacer.

Il serait proche du burn-out , dit-on dans les sphères bien informées. Il soupire, des soupirs qui détonnent avec l’image publique d’un chef de l’Etat fringant et sûr de lui. Et à un confrère de relater les petites phrases lancées par son entourage. « Il a perdu la queue du Mickey, il n’arrive plus à l’accrocher », constate l'un « On n’est pas loin du burn-out », répond l'autre. Une « petite main » renchérit : « Heureusement qu’il est maquillé, sinon on verrait à quel point il est crevé… » .

Le chef de l’Etat apparaît bien seul alors qu’approche l’issue du grand débat national qui finit par lasser l'opinion. C'est un homme épuisé par un exercice très solitaire du pouvoir bien loin du récit officiel, le « storytelling » qu’entonnent ses fidèles soldats sur l'intelligence « hors norme » de leur héros. Et le chef de l’Etat a sa part de responsabilité dans cet infernal chaos cette descente tout droit au enfers. «S’il déçoit, il est mort. Et il va décevoir…», s'avance un de ses proches.

« Je lui donne des conseils, mais il n'en retient aucun. », s'indigne Nicolas Sarkosy.

Si Nicolas Sarkozy appréciait l'actuel président en début de mandat, les relations semblent depuis s'être passablement refroidies. L’ancien président critique la longueur du grand débat, ou encore du dernier remaniement opéré par l’exécutif. Il critique également face à la recrudescence des actes antisémites le manque d'actes forts de la part du pouvoir en place.

« L’État doit répondre. Je suis sûr qu’il le fera. Mais il faut le faire maintenant et avec une fermeté extrême », a-t-il estimé, selon Le Figaro. Et de glisser à un ami sur le même Macron : « Je lui donne des conseils, mais il n'en retient aucun. Cela commence à me gaver. »

Le verdict de Nicolas Sarkozy est par ailleurs sans appel sur l’avenir de la macronie. « Ça finira mal. ». Et de conclure avec Rachida Dati, la flingueuse : « C'est Usain Bolt sur la ligne de départ. Il attend le coup de pistolet ».

Garett Skyport pour DayNewsWorld

NOUVEAU CASTING A L'ELYSEE

Après les départs de Benjamin Griveaux, Mounir Mahjoubi - l'un pour les municipales, l'autre pour Amazon - et Nathalie Loiseau, nommée tête de liste LREM pour les européennes, l’Elysée a annoncé la nomination de proches de la première heure.

Sibeth Ndiaye, 39 ans, actuelle conseillère presse et communication du chef de l’Etat, a été désignée secrétaire d’Etat auprès du premier ministre et porte-parole du gouvernement.

Chargée des relations de presse d’Emmanuel Macron durant sa campagne, elle a suivi le président après son investiture.

Cédric O, 36 ans, conseiller économique à la présidence de la République, obtient le secrétariat d’Etat au numérique.

Soutien du chef d’Etat depuis 2017, il avait été trésorier de sa campagne présidentielle, puis membre de la commission d’investiture d’En Marche pour les législatives.

Le poste de secrétaire d’Etat aux affaires européennes revient à Amélie de Montchalin, 33 ans, députée (LRM) de l’Essonne et figure de la majorité.

Elle est députée de la 6e circonscription de l’Essonne depuis juin 2017.

Économiste et autrefois proche des Républicains, elle rejoint En marche en 2016.

De 2018 à 2019, elle est première vice-présidente du groupe LREM .

Deux très proches et une ex-juppéiste sur le départ, deux très proches et une ex-juppéiste à l'arrivée.

Carl Delsey pour DayNewsWorld

AFFAIRE BENALLA

HARO SUR LES FAUX MONTAGES VIDEOS

DE L'ELYSEE

Le 18 juillet, le journal Le Monde dévoilait des vidéos d’Alexandre Benalla, à l’époque chargé de mission d’Emmanuel Macron, en train de violemment frapper un couple lors d'une manifestation.

Il fallait à tout prix et à n'importe quel prix contextualiser l'intervention musclée d'Alexandre Benalla s'en prenant à un couple place de la Contrescarpe. A Ismaël Emelien, chargé de la communication de crise de l’Élysée, de riposter pour innocenter le protégé du Président.

Pour ce faire, il recommande d’utiliser des images du drame et les faire publier sur des comptes militants et un compte anonyme, @frenchpolitic tenu par un responsable LREM Pierre Le Texier . Les vidéos, qu’Alexandre Benalla a récupéré dans les archives de la Préfecture de police de Paris, sont donc postées sur ces comptes.

Le montage contient deux vidéos. Sur la première, on voit le couple molesté qui lancent des bouteilles sur la police. Sur la deuxième, on voit un homme très agité qui poursuit un membre des forces de l’ordre avec une chaise. La première date a bien été tournée place de la Contrescarpe – le jour de la manifestation –, mais la deuxième aurait été filmée à un autre endroit, dans la soirée...

Ismaël Emelien, qui a démissionné de l’Élysée le 11 février, avait été entendu sous serment devant la Commission d'enquête du Sénat. Ismaël Emelien invité sur France 5 le 28 mars pour faire la promotion de Le procès ne tombe pas du ciel (éditions Fayard)a déclare au journaliste le questionnant qu'il ne savait pas que l’homme à la chaise n’avait aucun lien avec l’étudiant de l’autre vidéo. « J’en sais rien, je ne sais pas qui est ce monsieur, je ne sais pas si c’est celui-là ou pas », a-t-il confié.

Comme le mentionne Le Monde, Emmanuel Macron, en donneur de leçon au peuple, avait dénoncé les comptes anonymes sur les réseaux sociaux :

« Ce que je peux faire dans le réseau social, maintenant je le fais dans la rue. L’anonymat devient un casque, une cagoule, un masque », avait-il expliqué.Pour ses plus proches conseillers aussi !

Garett Skyport pour DayNewsWorld

AFFAIRE BENALLA OU SAUVER LE PRESIDENT MACRON A L 'ELYSEE

Ismaël Emelien est le conseiller spécial du Président Macron. Il a été auditionné par l’Inspection générale de la police nationale( IGPN )le 16 janvier.

Ce dernier a reconnu avoir demandé à un salarié de LREM de diffuser une vidéo pour « défendre » l’Élysée et le président de la République dans l'affaire Benalla.

La contre-offensive de l’affaire Benalla est venue de l’Élysée, depuis le bureau de l’un des plus proches collaborateurs d’Emmanuel Macron : Ismaël Emelien.

Ce témoignage, désormais couché sur procès-verbal, précise les conditions dans lesquelles des images de vidéosurveillance, provenant de la préfecture de police de Paris, ont été diffusées, le 19 juillet dernier, via un compte Twitter pro Macron, utilisé par LREM mais de manière non officielle.

Cette séquence était censée atténuer la responsabilité d’Alexandre Benalla accusé d’avoir molesté un couple, en marge des violences du 1er mai 2018. On y voit, en effet, les deux jeunes gens jeter des projectiles contre des CRS.

Emelien confirme bien avoir organisé cette riposte médiatique mais il assure avoir ignoré à l’époque la provenance de ces images obtenues par Benalla, et déposées à son bureau de l’Elysée, le 19 au matin.

Elles pouvaient provenir, selon lui, d’une vidéo trouvée sur Internet, d’images de webcams touristiques ou de vidéoprotection privée.

Il s'agissait avant tout d'«assurer la défense du président de la République ».

La seule idée qu'ait eu en tête le conseiller c’était de dédouaner Emmanuel Macron.

« Il ne s’agissait pas, dit-il, d’assurer la défense personnelle de M. Benalla, mais celle de l’Élysée et du président de la République qui étaient pris à partie dans cette crise. ».

Toujours selon son témoignage, le conseiller adresse la séquence à Pierre Le Texier, chargé de la riposte numérique pour LREM, l’un de ses relais au sein du parti qui poste la vidéo sur le compte @Frenchpolitic.

Toujours selon les propos du conseiller spécial. « En fin d’après-midi, je suis alerté par le service de presse de l’Élysée sur le fait que des journalistes nous interrogent au sujet d’une vidéo qui aurait été volée en lien avec Benalla. Je suis pris d’un doute et je demande à M. Le Texier de retirer la publication », témoigne Emelien lors de son audition.

Selon son récit, ce n’est qu’à ce moment-là qu’il prend conscience de l’origine de ces images et du caractère illégal de leur diffusion. La vidéo est alors transmise par l’Élysée au procureur de la République. Et une procédure de licenciement engagée contre Alexandre Benalla.

Mais Ismaël Emelien est le spécialiste de la stratégie numérique. Alors pouvait-il ignorer que ces images avaient été filmées par la police ?

C'est la réponse à cette question qui déterminera si on peut lui reprocher l’infraction de « recel de détournement d’images issues d’un système de vidéoprotection et recel de ’images issues d’un système de vidéoprotection et recel de violation du secret professionnel » .

Un jeu de dupes.


Garett Skyport pour DayNewsWorld

AFFAIRE BENALLA  ACTE II SCENE 2

LE BAL DES MENTEURS

On vient d’apprendre qu’à la suite d’une seconde demande de mise en liberté, Alexandre Benalla et Vincent Crase ont été libérés le 26 février, une semaine jour pour jour après leur placement le 19 février 2019 en détention provisoire.

Alexandre Benalla dormait depuis le 19/02 à la prison de la Santé à Paris, alors que Vincent Crase avait été placé dans celle de Bois d’Arcy (Yvelines) sur décisions des juges d’instruction et d’un juge des Libertés et de la Détention, confirmées par la Chambre d’Instruction de la Cour d’Appel de Paris.

Opposés à ces décisions, leurs avocats respectifs avaient déposés, devant la même Chambre d’Instruction, sous la forme d’un référé liberté, de nouvelles demandes de mise en liberté qui ont donc été examinées le 26 février, séparément, lesdits avocats estimant que leur incarcération étaient injustifiées et infondées sur le plan du droit.

Même si, on en convient, la privation de liberté doit être l’exception, on a été pris d’un sérieux malaise à la suite de ces rebondissements successifs.

* Humorous illustration image

L’affaire Benalla, qui aurait depuis plusieurs semaines provoqué une panique générale à l’Elysée, rend en effet de plus en plus mal à l’aise, notamment depuis la publication le 20 février 2019 du rapport de la Commission d’Enquête du Sénat que ceux que cela intéresse peuvent lire en ligne (le rapport a été publié sur le site du Sénat) .Il faudra attendre le 21 mars pour savoir si Gérard Larcher déposera plainte pour les faits exposés.

L’affaire est en train de devenir surréaliste.

Rappel !

Alexandre Benalla , l’ange gardien d’Emmanuel Macron (et souvent de Brigitte) qui n’avait eu qu’à traverser la rue au lendemain des élections présidentielles de mai 2017 pour trouver un emploi de chargé de missions doublé des fonctions de garde du corps et de bonne à tout faire ( ?) est à l’origine de ce qui aujourd’hui apparait comme étant une affaire Macron et donc une affaire d’Etat (voir nos précédentes éditions).

Tout commence le 1er mai 2018. Déguisé en policier, Alexandre Benalla s’acharne en actes physiques, violemment, sur des opposants à Emmanuel Macron venus manifester, place de la Contre Escarpe à Paris. Une vidéo immortalise l’incident  et cette vidéo circule suffisamment largement pour devenir publique et créer l’attention des deux assemblées parlementaires qui décident alors, l’une et l’autre, de mettre en place des Commissions d’Enquêtes.

La Commission d’Enquête de l’Assemblée Nationale « coule » très vite.Ses travaux sont un fiasco dont sa Présidente, Yaël Braun Pivet, Députée LREM, Présidente de la Commissions des lois Constitutionnelles (avocate de profession dans la vie civile) en porte l’entière responsabilité. Yaël Braun Pivet est devenue à la suite de ses événements la figure emblématique du parlementarisme godillot qui lui a valu le Prix des Casseroles Politiques décerné le 10 janvier 2019 par l’Association Anticor.

Parallèlement, la Commission d’Enquête du Sénat résiste aux pressions, poursuit son bonhomme de chemin, enquête et interroge à tour de bras. Ses travaux sont diffusés publiquement sur le chaines TV et les Français (ou des étrangers intéressés par la politique française) deviennent « scotchés » à l’écoute des révélations qui surgissent audience après audience.

A la suite de ces révélations Alexandre Benalla et Vincent Crase sont mis en examen le 21 juillet 2018 et placé sous un contrôle judiciaire qui leur fait l’interdiction absolue de se rencontrer et d’échanger.

Quelques mois plus tard, notre confrère Médiapart publie, le 30 janvier 2019, l’enregistrement audio d’une conversation étrange entre les deux hommes portant sur des rendez vous secrets, des effacements de données sur leurs portables respectifs etc.

Médiapart affirme que ces conversations ont été enregistrées le 26 juillet 2018 soit quelques jours seulement après la mise en examen des deux hommes ; ces enregistrements démontrent qu’Alexandre Benalla et Vincent Crase ont violé leur contrôle judicaire.

Dès lors, il était inévitable que la mécanique d’une affaire d’Etat s’enclenche  et que les réunions de crises se  succèdent à l’Elysée.

C’est donc à cause de la violation de leur contrôle judiciaire, dont Médiapart déclare détenir les preuves certaines que les deux hommes, convoqués au tout neuf Palais de Justice de Paris le 19 février, ont été placés en détention.

Les deux hommes ont « croupis » en prison depuis cette date, laissant à leurs avocats respectifs le soin d’organiser leur défense et donc de solliciter, en référé liberté, à nouveau  devant la Chambre de l’Instruction de la Cour d’Appel de Paris leur remise en liberté.

On dit que depuis, Alexandre Benalla serait près à « balancer » Emmanuel Macron ? Dans cet antagonisme de « garnements » il serait intéressant de composer un nouveau livret littéraire titré « La revanche de Scapin ».

Mais cette voie n’est cependant pas certaine ? L’Elysée pourrait continuer à protéger son cher « Benallou » en accentuant la pression sur le procureur de la République, Rémi Heitz, nommé le 8 novembre 2018 dans des conditions rocambolesques grâce à l’entêtement d’Emmanuel Macron, lequel Rémi Heitz reconnaitrait qu’il se trouve aujourd’hui dans une situation particulièrement inconfortable. C’est pourtant lui, qui sur injonction de la Garde des Sceaux, Nicole Belloubet a décidé de perquisitionner Médiapart…

Cette dernière issue n’est en effet pas impossible  surtout lorsqu’on apprend qu’Alexandre Benalla et Vincent Crase « avaient été placés le 19 février 2019, le jour même ou ils ont été placés en détention provisoire pour violation de leur contrôle judiciaire, dans le même box et laissés 1h30 en tête à tête…. le temps qu’ils accordent leurs violons ».

Cet énorme cafouillage a été mis sur le compte « d’une mauvaise transmission  des consignes des magistrats aux escortes policières » (dans les faits le @mail n’aurait pas été envoyé ?). Le TGI de Paris s’est refusé à tout commentaire, mais une source proche du dossier a qualifié la situation d’ubuesque !

Comme d’habitude, pour Christophe Castaner, le Ministre de l’Intérieur, l’affaire Benalla n’est pas une affaire d’Etat. Le Ministre affirme avoir interrogé sur la possibilité que les enregistrements de Médiapart aient été réalisés par un service de police, qu’elles aient été judicaires ou administratives. Il dit avoir fait vérifier !

De son coté, notre confrère Médiapart a rappelé  qu’il n’était pas une officine de renseignements, mais un journal d’informations, qui lutte contre les entraves à la vérité dans cette affaire ou dans d’autres.

Pour protéger ses sources, Médiapart s’est opposé, comme on vient de l’indiquer,  à une perquisition programmée dans le cadre d’une enquête préalable suite à une plainte déposée par Alexandre Benalla et Vincent Crase, « pour atteinte à l’intimité de leur vie privée ( ?) ».

A la suite de cet incident, Médiapart a remis officiellement copie des 7 enregistrements inédits que la Justice souhaitait se procurer par la force.

L’affaire Benalla n’est pas finie.

Les médias, le parlement et les bruissements de la toile vont pouvoir commenter encore longtemps de ce qui apparait aujourd’hui comme une affaire sordide, symptomatique de ce que l’on peut qualifier comme les écuries d’Augias de la Présidence de la République.

Et il faut en convenir, ces écuries là, « elles puent », tant le système s’est avéré vermoulu et pervers. Les remugles de la République macroniste  vont donc emplir l’atmosphère encore longtemps.

Clara Mitchell pour DayNewsWorld

LA LISTE AUX EUROPEENNES PERD SON DIRECTEUR

DE CAMPAGNE HAYK SHAHINYAN

Alors que la liste constituée par certains gilets en vue des européennes est contestée par de nombreux manifestants, celui qui devait en être le directeur de campagne, Hayk Shahinyan, a annoncé ce lundi sur Facebook qu'il prenait du champ.

Le Lyonnais de 29 ans, qui devait épauler Ingrid Levavasseur à la tête de la liste Rassemblement d'initiative citoyenne , est lui-même personnellement contesté en raison de son appartenance passée au Mouvement des jeunes socialistes

« J'ai pris la décision de me retirer de toutes mes activités, revenir à Lyon, et prendre une semaine pour analyser, réfléchir, préparer des propositions, et prendre du recul. » , écrit-il dans son post.

Il écrit être saisi par le «doute», et évoque «la précipitation avec laquelle (il s'est) laissé emporter dans une configuration différente de ce qu'(il prônait) depuis des semaines».

Cette décision intervient après la blessure à l'œil de Jérôme Rodrigues pendant la manifestation de samedi à Paris.

Hayk Shahinyan parle ainsi de « la blessure grave de Jérôme que je connais et pour qui j'ai beaucoup de respect ».

Il énumère aussi « l'accumulation des blessés graves », « l'approche d'une grève générale » (mardi 5 février) et « bien d'autres paramètres encore » qui « créent le doute ».

Pour autant, il assure ne pas renoncer à son combat auprès des gilets jaunes. «J'ai toujours été et je serai toujours un homme libre, que cela plaise ou non. Je ne lâcherai pas le combat. Jamais.»

Carl Delsey pour DayNewsWorld

GILETS JAUNES OU UNE LISTE AUX EUROPEENNES

Beaucoup l'appelait de leurs vœux mais sans vraiment y croire.

Une première liste «gilets jaunes» conduite par Ingrid Levavasseur a été annoncée dans un communiqué mercredi 23 février. Intitulée

« Ralliement d'initiative citoyenne » (RIC) - reprenant l'acronyme du referendum d'initiative citoyenne, l'une des premières revendications des « gilets jaunes »-, la liste est composée de dix noms, en vue de constituer une liste complète de 79 candidats d'ici « mi-février » précise le communiqué.

Pour figurer aux prochaines européennes, la liste «Ralliement d'initiative citoyenne» doit obtenir les fonds nécessaires d'un minimum de 700 000 à 800 000 euros. Un appel aux dons a été lancé.

Des profils variés

Si l'appel à candidature sur la liste est ouvert « à tous les citoyens » comme l'assure le directeur de campagne Hayk Shahinyan, autre figure connue du mouvement, il n'en demeure pas moins qu'elle est réservée aux «  gens qui ont fait cette mobilisation depuis le début sur les ronds-points, pas aux technocrates », renchérit ce leader. Des personnalités se seraient vus refusés sur la liste.

Le premier nom connu de cette liste n'est autre qu'Ingrid Levavasseur, une aide-soignante de 31 ans résidant dans l'Eure, qui a récemment renoncé à devenir chroniqueuse « gilets jaunes » sur BFM TV, ayant reçu des menaces.

Les dix premiers candidats ont entre 29 et 53 ans, et des professions variées (cariste, juriste, chef de petite entreprise, mère au foyer, fonctionnaire).

Pour une troisième place aux européennes

Selon un sondage Elabe publié mercredi, une liste « gilets jaunes » se placerait à la troisième place, avec 13% des voix , derrière La République en Marche et le Rassemblement national, mais devant Les Républicains et la France Insoumise.

Une irruption des gilets jaunes » qui ferait le jeu du LREM tout en nuisant au RN  selon le sondage

Loin de vouloir faire la politique de la chaise vide, « les gilets jaunes » entendent s'affirmer comme une force indépendante et peser sur le long terme...

Garett Skyport pour DayNewsWorld

SYRIE : LE BON SENS DE DONALD TRUMP OU

L’AUTRE ANALYSE GEOPOLITQUE

Le 21 novembre 2018, la Présidence Afghane, qui faisait savoir que « le retrait de quelques milliers de militaires n’aurait pas d’impact sur la sécurité du pays » avait donné corps à l’hypothèse selon laquelle Donald Trump s’apprêtait à annoncer le retour des militaires américains basés en Afghanistan. Rappelons à cet instant que la présence américaine en Afghanistan avait été prolongée de 2016 à fin 2018, délai nécessaire pour vérifier que le pays allait demeurer sécurisé et libre de talibans. Le retrait officiel des troupes US d’Afghanistan a été annoncé le 20 décembre, au lendemain de celui concernant la Syrie.

Pour autant, ce qu’il faut retenir, c’est que c’est de la Syrie que Donald Trump, a, en premier lieu, décidé de se retirer n’annonçant que le lendemain le retrait d’Afghanistan.

Mais alors pourquoi établir un lien entre la présence américaine en Afghanistan et en Syrie ?

Donald Trump a signé le 23 décembre le décret de retrait de la Syrie des troupes américaines, tout en se donnant 100 jours pour préparer ce départ. Tard dimanche soir (23/12/2018) le Président américain a en effet tweeté : « nos troupes rentrent à la maison ! » ajoutant que « ce retrait serait lent et coordonné »… et pour cause, on verra plus loin…

Toute la communauté internationale est restée sans voix face à cette décision, qui a jeté le trouble chez les alliés des US. Mais la décision du Président américain a provoqué aussi un choc, en interne, aux Etats-Unis même, un choc tel que cela, a entrainé la démission anticipée du Secrétaire de la Défense, le Général Jim Mattis et de l’émissaire pour la coalition internationale antidhjiadiste, Brett McGurk, opposés tous deux à ce retrait.

Au moment de ces décisions capitales en cette fin d’année 2018, chacun s’est immédiatement posé la question de savoir à qui elles allaient profiter, et qui serait , à contrario, lésé, car certains dominos vont tombés les uns après les autres.

Elles vont profiter tout d’abord, selon nous, aux Américains eux-mêmes, à l’Américain de base déçu et mécontent des politiques menées antérieurement depuis la fin de la guerre froide, ces politiques qui n’ont pas été couronnées de succès malgré le déploiement de forces (militaires en particulier) et de moyens financiers considérables. Parmi les citoyens américains, cette décision va aussi et surtout satisfaire l’électorat de Donald Trump qui attendait la réalisation de ses promesses de campagne.

Elles vont profiter peut-être aussi, à l’ensemble des citoyens du Monde , le conflit syrien étant susceptible depuis de nombreux mois, au moindre accrochage, plus risqué que les autres, de déboucher sur une guerre mondialisée (écartée jusqu’ici grâce au sang froid de Vladimir Poutine et à la bonne entente qui règne entre Washington et le Kremlin en ce moment?) .

Les pays gagnants :

La Russie (et son état satellite, le Kazakhstan), la Chine qui depuis 2010 opposent de plus en plus souvent leurs vetos à l’ONU, mais l’Iran aussi.

La Chine et la Russie opposaient depuis plusieurs années leurs vétos à l’ONU, parce que mécontentes de ce qui se passait en Asie Centrale.

Explication ! La guerre en Afghanistan avait pour raison fondamentale d’exclure la Chine d’une équation politique pouvant la relier à L’Iran, son allié depuis longtemps, dont elle est séparée par le Tajikistan. La guerre en Afghanistan et son corolaire, l’occupation américaine, avait au surplus pour objectif de contrôler le robinet du pétrole et du gaz qui venaient du Kazakhstan (riche en hydrocarbures). Les pipelines partent du Kazakhstan vers l’Inde via le Pakistan et jusqu’en Chine ensuite .Ces pipelines pouvaient être une alternative pour fournir la Chine et l’Inde empêchés de s’approvisionner en Iran en cas de guerre et de fermeture du détroit d’Ormuz (placé sous le contrôle de l’Iran).

Depuis le Kazakhstan, un autre pipeline traverse la Mer Caspienne via l’Azerbaïdjan pour se diriger,via la Syrie, vers le port pétrolier de Ceyhan situé à l’extrême sud de la Turquie, à quelques kilomètres de la frontière syro-turque et au delà en Europe.

Que va- t- il donc arriver concrètement désormais après ces décisions : la Résistance au Liban, la Syrie (libérée) l’Irak, (pour partie libéré même s’il reste encore une présence américaine), l’Iran, l’Afghanistan, le Tadjikistan et la Chine vont constituer ensemble une ligne directe sur la Méditerranée. La Chine est une grande gagnante.

La Russie avait déjà, via la Mer Noire, depuis l’affaire Géorgienne de 2006 et l’annexion de la Crimée , un accès sur la Méditerranée. Elle renforcera néanmoins celui-ci, sans être obligée de traverser toute la Turquie systématiquement. Les relations de Vladimir Poutine avec le Président Erdogan n’étant pas au beau fixe, ce sera tout bénéfice pour la Russie…

Après les décisions de Donald Trump, la Chine et la Russie vont donc désormais avoir un accès sur la mer « otanienne » de la Méditerranée, qui reste surveillée par l’OTAN, depuis la Libye.

L’Iran de son coté, qui a amélioré ses relations avec l’Arménie, n’est plus encerclé et isolé car le verrou de la Syrie vient de sauter ce pays n’étant plus un obstacle. L’Iran devra néanmoins gérer seul l’embargo initié par les US.

Mais l’Iran n’a pas de frontière avec la Syrie me direz-vous ? Peu importe ! Les échanges commerciaux avec l’Iran passeront par la Turquie. D’ailleurs, Donald Trump a longuement échangé par téléphone avec le Président turc, Recep Tayyip Erdogan , quelques heures avant le fameux tweet du 23 décembre. C’est à ce moment là que les deux dirigeants se sont mis d’accord pour  « convenir d’assurer la coordination entre militaires, diplomates et autres responsables de leurs pays pour éviter un vide du pouvoir qui pourrait résulter de l’exploitation du retrait (2000 soldats américains) et de la phase de transition en Syrie ». Depuis la Turquie a acheminé des unités militaires (canons, batteries d’artillerie) à la frontière, le Président Erdogan ayant assuré Donald Trump « en des termes très forts, qu’il allait éradiquer ce qui reste de l’EI (l’état djhiadiste) déjà en grande partie vaincu ».

Depuis (le jour de Noel-25/12) Erdogan a même invité Donald Tromp à Ankara (en 2019) « pour resserrer leurs relations et coordonner le retrait ». La Turquie n’avait élevé auparavant il faut le noter, aucune protestation par rapport à la décision de Donald Trump, ce qui pouvait laisser présager des moments difficiles pour la minorité Kurde, qui a toujours combattu loyalement au coté de la coalition. Pour eux et par souci humanitaire il faudra que la communauté internationale veille au grain ! Très sérieusement !

Mais on vient au demeurant juste d’apprendre que les combattants kurdes ont fait un appel à l’aide au régime syrien, révélant ainsi un renversement d’alliance inattendu après des années de relations ambigües avec Damas. Bachar el Assad vient d’accepter cette main tendue en renforçant ses troupes aux alentours de la ville de Manbij située au Nord Est d’Alep, près de la frontière turque.

Mais il y a ceux qui ne sortent pas gagnant du virage de l’Empire américain, et qui viennent de perdre leur situation hégémonique au Moyen Orient, à l’exemple d’Israël et de son Premier Ministre, « Bibi » (Benjamin) Netanyahou, qui pourtant, dans un contexte politique exacerbé, avait néanmoins obtenu il y a quelques mois que l’Ambassade des Etats-Unis soit fermée à Tel Aviv et transferée à Jérusalem.

Il fallait bien tout çà, de toute évidence, pour que Benjamin Netanyahou sauve sa tête au bout de longues années de pouvoir autoritaire alors qu’il n’a pas fait bouger d’un pouce le processus de paix avec les Palestiniens (« Gaza est une prison à ciel ouvert » disait autrefois Nicolas Sarkozy, peu susceptible de sympathie anti-israélienne), et qui parallèlement a laissé les religieux prospérer et les colonies se déployer , toutes ces options allant contre les intérêts généraux et nationaux du pays (Israël a le plus haut taux de pauvreté parmi les pays développés).

Pourtant, si le pipeline venant du Kazakhstan devait être prolongé jusqu’à Ashdod, un port israélien situé sur la cote méditerranéenne, Israël pourrait devenir moins dépendant des Pays du Golfe et de l’Arabie Saoudite dont il s’est curieusement rapproché dernièrement ? Le Premier Ministre israélien devait y réfléchir ?

Donald Trump vient donc de révéler la nouvelle géostratégie des US. On a la confirmation que le président américain ne veut plus que les US soit encore et toujours le gendarme du monde. « America first » commande ! Les mots prennent aujourd’hui tout leur sens .Donald Trump semble avoir également démontré qu’il est un homme de paix ?

On a vu sous nos yeux un coup de billard à 4 ou 5 bandes, magistral !

Mais à ce stade me direz-vous où sont les intérêts de Donald Trump et de l’Amérique ?

Concurremment, cette décision inattendue de Donald Trump a mis en évidence plus que jamais les défaillances du complexe américano-sioniste, qui s’est avéré impuissant pendant des décennies, mais qui a pourtant été soutenu si ardemment par Hillary Clinton lors de la campagne présidentielle.

La guerre qui justifiait toutes les guerres vient d’être expliquée, subitement et limpidement, et cela ne milite pas en faveur de Barack Obama et de son camp. Le camp des démocrates qui vient d’imposer « le shut down » pendant la discussion budgétaire ne sort pas grandi à la fin de cet exposé. La Paix au Moyen Orient, c’est Donald Trump qui pourrait l’imposer !

Mais après le retrait américain de Syrie, il va falloir quand même que beaucoup de choses changent et qu’émergent de nouveaux principes.

Le projet sino-russe conforté par les récentes décisions de Donald Trump ne devra pas briser Israël. C’est un point important, validé par la Chine et la Russie, qui , en laissant le maillon syrien se détendre vont permettre aux US de mettre en place une autre politique régionale.

Car il va falloir impérativement chercher à rééquilibrer les relations commerciales dans ce secteur, et au-delà avec l’Extrême Orient.

La dernière pièce du puzzle que Donald Trump détient pour cela dans ses mains sera très certainement posée sur le Détroit d’Ormuz, que possède l’Iran mais aux alentours duquel patrouillent en permanence les navires de guerre américains qui sont encore des otages iraniens. L’Iran détient au nord du détroit d’Ormuz une fenêtre (frontière) sur le Golfe Persique (ou Mer Arabique). Cette mer relie l’Iran aux pays du Golfe où comme le disaient les Anglais, seul le triangle Irak/Iran/Yémen est capable d’assurer la protection du pétrole.

Or, depuis septembre 2014, sous couvert de guerre de religion (sunnites contre chiites soutenus par l’Iran) qui n’est dans les faits qu’une guerre régionale à caractère économique, le Yémen est engagé dans un conflit sans merci contre l’Arabie Saoudite qui l’a sauvagement attaqué et qui souhaite le rattachement de ce petit état situé tout au sud de la péninsule arabique. On comprend bien pourquoi !

L’Arabie Saoudite mais aussi l’Iran voulaient jusqu’à présent tous deux contrôler cette zone et finançaient pour cela les différents belligérants engagés dans une guerre civile où toutes les horreurs ont été permises. Ayant obtenu l’un et l’autre satisfaction quant au respect de leurs intêrets propres, ils vont devoir mettre fin aux bruits de bottes et aux vacarmes des canons.

On comprend mieux au surplus, aux travers de cette description géopolitique, le pourquoi de la leçon sévère administrée par Donald Trump au jeune Prince Mohamed Ben Salman suite à l’affaire Khashoggi Cette affaire a fait désordre;  toute la communauté internationale a dénoncé les comportements violents et inhumains commis par l’Arabie Saoudite au Yémen . Elle risquait d’entraver la mise en place du projet politique du Président des Etats-Unis. L’Arabie Saoudite va désormais être contrainte de rentrer très vite les armes !

En allant visiter les soldats américains encore stationnés en Irak , Donald Trump a eu raison de faire de la politique dans son discours , ne serait-ce que pour faire comprendre son projet géostratégique et souligner que « la mission (la sienne ) avait été accomplie » Le Président américain a confirmé ainsi qu’il ne veut plus, mais vraiment plus que les US soit encore et toujours le gendarme du monde. « America first » commande ! Les mots viennent de prendre tout leur sens . En revanche, on comprend parallèlement que l’Europe a été laissée à son sort (triste), toutes frontières ouvertes, et ce ne sont pas les critiques « sur la déloyauté des US vis-à-vis de ses alliés » qu’a tenu Emmanuel Macron du Tchad où il se trouvait au même moment qui changeront quoi que ce soit. L’Europe va se trouver dès demain seule face à son destin.

La guerre est finie en Syrie mais elle va peut être commencer dans le Golfe où Donald Trump va devoir sécuriser les approvisionnements pétroliers de l’Amérique et de l’Occident, sans pouvoir compter sur les « cheikats » mais tout en s’appuyant sur l’Irak où des troupes américaines stationnent encore. Les nouveaux enjeux géostratégiques des US vont être dans « cette plus petite partie » du monde désormais. Gageons que le sens de la négociation dont semble faire preuve Donald Trump l’aidera à éviter que l’on reprenne les armes dans cette partie du monde.

Clara Mitchell pour DayNewsWorld

LA FUSILLADE TERRORISTE DE STRASBOURG DEVIENT POUR DONALD TRUMP

UN MOTIF DE PLUS POUR LE MUR

« Encore une terrible attaque terroriste en France. Nous allons encore plus renforcer nos frontières », a tweeté mercredi matin le président Trump.

Donald Trump a décidément l’œil rivé sur l'actualité française et quand il ne s'amuse pas à la commenter comme pour les « gilets jaunes », il en tire des leçons . Aussi s'est-il fendu mercredi matin d'un tweet pour le moins saugrenu. « Encore une terrible attaque terroriste en France. Nous allons encore plus renforcer nos frontières »

.« Chuck et Nancy doivent nous donner les votes pour que nous ayons davantage de Sécurité à la Frontière! », a-t-il poursuivi. Chuck Schumer est le chef des démocrates au Sénat américain tandis que et Nancy Pelosi est pressentie à la présidence de la Chambre des représentants en janvier.

Pourquoi? C'est que le président américain se trouve en pleine discussion sur le « mur » qu'il veut ériger à la frontière mexicaine pour endiguer l'immigration.

Et une réunion houleuse entre le président américain et les leaders démocrates du Congrès a eu lieu mardi dans le Bureau Ovale en présence de journalistes. Et ce à propos du mur à la frontière du Mexique promis par ce dernier en campagne. « Il n'y a pas de sécurité aux frontières sans le mur! » a lancé Donald Trump en s'échauffant.

Les démocrates refusent de donner les voix nécessaires au Congrès pour le financer.

Donald Trump dénonce alors le danger que représentent selon lui les « caravanes » de migrants qui tentent de pénétrer aux États-Unis.

Nancy Pelosi rappelle, elle, la position des démocrates. Les démocrates sont prêts à débloquer une enveloppe de 1,6 milliard de dollars pour la sécurité aux frontières mais pas un dollar pour le mur.

A Donald Trump de menacer d’aller jusqu’au « shutdown » (paralysie de certaines administrations ) si les démocrates refusent de voter le financement de son emblématique promesse de campagne.

« Je serai fier de ''fermer le gouvernement'' au nom de la sécurité aux frontières, j’en prendrai la responsabilité. Le peuple ne veut pas que les criminels et la drogue se déversent dans notre pays », a martelé le président américain.

Devant la tournure que prenait la discussion Nancy Pelosi a suggéré que le débat ne se poursuive pas devant les caméras.

Le président a répondu du tact au tact. « Ce n'est pas une mauvaise chose, Nancy, cela s'appelle la transparence... » a  répliqué avec ironie.

Abby Shelcore pour DayNewsWorld

VERS UNE NOUVELLE GUERRE

ENTRE LA RUSSIE ET L'UKRAINE ?

La mer d’Azov, bordée à la fois par l’Ukraine et la Russie et fermée par le détroit de Kertch  est le théâtre de vives tensions depuis cinq jours entre l'Ukraine et la Russie. Dimanche 25 novembre la Russie a ouvert le feu et intercepté trois navires ukrainiens, faisant prisonniers leurs équipages, près de la péninsule de Crimée.

Pour Moscou ces navires sont entrés de manière illégale dans les eaux russes, ce que Kiev réfute invoquant un traité de 2003 russo-ukrainien sur la navigation dans la région.

Deux ports ukrainiens sur la mer d'Azov, Berdiansk et Marioupol, sont sous blocus russe, les navires ne pouvant ni en sortir ni y entrer, a déclaré le ministre ukrainien des Infrastructures, Volodimir Omelian, quatre jours après l'incident naval de dimanche dans le détroit de Kertch.

Il est interdit à pas moins de trente cinq navires d'opérer selon leurs souhaits. Seuls les bateaux à destination des ports russes de la mer d'Azov sont autorisés à passer le détroit de Kertch, selon le ministre sur Facebook.

« L'objectif est simple - en imposant un blocus aux ports ukrainiens de la mer d'Azov, la Russie espère que les Ukrainiens quitteront leur propre territoire - un territoire qui est nôtre en vertu de tout le droit international afférent », a-t-il dit.

Le détroit de Kertch reliant la mer d'Azov et la mer Noire se trouve de fait actuellement sous contrôle de la Russie qui en mai dernier a inauguré un pont de 18 km de long reliant son territoire à la péninsule de Crimée, annexée en mars 2014 par Moscou.

On assiste donc à une escalade de la tension entre les deux pays. La loi martiale a été instaurée pour trente jours par le président ukrainien, Petro Porochenko,qui, craignant une invasion terrestre, a demandé à l'Otan, notamment à l'Allemagne, de dépêcher des navires en mer d'Azov pour soutenir Kiev dans son bras de fer avec Moscou. Moscou, de son côté, accuse son voisin de mettre de l'huile sur le feu.

Les Européens, peu enclins à une intervention, tentent de faire retomber la pression. Angela Merkel a ainsi exhorté jeudi les Ukrainiens à rester « avisés » et « raisonnables » et balayé toute confrontation militaire. « Il ne peut y avoir de solution militaire à ces confrontations », a insisté la chancelière allemande.

« La France et l’Allemagne sont prêts à œuvrer à une solution dans le cadre du format Normandie avec la Russie et l’Ukraine même si les résultats sont restés jusqu’à présents très, très modestes », a ajouté la chancelière allemande.

Pas question non plus d'un renforcement des sanctions économiques contre la Russie. Enfin l'Otan signalant que la présence de ses navires en mer Noire a été conséquente cette année, à savoir 120 jours en mer Noire contre 80 l'an passé, n'envisage aucune autre action pour le moment.

Au G20 qui a ouvert ce vendredi à Buenos Aires, en Argentine, le sujet devait être abordé même si aucune rencontre officielle entre Poutine et Donald Trump n'est prévue , ce dernier l'ayant annulée pour des raisons de politique intérieure.

La crise en Ukraine se joue comme un test de la solidarité des Européens.

Garett Skyport pour DayNewsWorld

ET SI DONALD TRUMP AVAIT RAISON

LES TWEETS ANTI-MACRON

Quelques jours après la commémoration du centenaire de l'armistice de la Première Guerre mondiale à Paris, Donald Trump a envoyé plusieurs tweets peu élogieux à l'encontre d'Emmanuel Macron.

N'y voir qu'un coup de tête de la part du locataire de la Maison Blanche serait une grave erreur.

Car ne nous y trompons pas le président américain a la dent dure.

Et il n'a sûrement pas apprécié le tweet de l'Elysée à propos de la création d'une armée européenne afin de se défendre contre les grandes puissances comme les Etats-Unis ou la Chine.

Propos que M. Trump pas encore sur le tarmac parisien, avait déjà jugé très « insultants » . De retour à Washington : nouveau tweet et nouvelle attaque :

« Emmanuel Macron a suggéré la création de leur propre armée pour protéger l’Europe contre les Etats-Unis, la Chine et la Russie.

Mais c’était l’Allemagne dans la première et la seconde guerre mondiale », a-t-il écrit sur Twitter. « Quelle conséquence pour la France ?

Ils étaient en train d’apprendre l’allemand à Paris avant que les États-Unis n’interviennent. » Pour Donald Trump, il est indispensable que la France finance l'OTAN.

« Payez pour l’OTAN ou pas ! ».Pourquoi e les Européens ne consacrent-ils pas plus d’argent à leurs dépenses militaires alors qu'ils se sont engagés auprès de Washington à atteindre 2% du PIB en 2024 ?

Seuls quelques pays comme la Grèce respectent cet engagement, la France est à 1,8%, l’Allemagne à 1,2%. la Guerre Froide est finie, les Européens doivent financer davantage leur défense et ne pas s’appuyer seulement sur l’Amérique.

Un position qui était déjà celle de son prédécesseur Barack Obama.

Alors que sans l’aide financière et militaire américaine les Alliés n'auraient pas gagné la Première Guerre mondiale, Emmanuel Macron fait asseoir, à l’Arc de Triomphe, Angela Merkel entre lui et Donald Trump. Maladresse protocolaire.

Et de persévérer dans la désinvolture à l'égard de Donald Trump lorsque dans son discours Emmanuel Macron martèle la différence entre patriotes et nationalistes, une pierre jetée dans le jardin de la Maison Blanche.

Dans les tweets suivants le 45e président américain fait une analyse de la situation française avec « Emmanuel » en ligne de mire. « Le problème est qu’Emmanuel souffre d’une très faible cote de popularité en France, 26 %, et un taux de chômage de près de 10 %. ».

Une réalité qui fait piètre figure comparée à l'Amérique de Trump qui affiche le plein emploi garantissant une côte de popularité à son Président.

Alors que doit faire le président français pour regagner la confiance de ses concitoyens ?

Le président américain lui donne en quelque sorte une leçon politique

« A propos ! il n’y a pas de pays plus plus nationaliste que la France, les Français sont des gens très fiers de ce qu’ils sont – et c’est bien ! ».

Ces gens qu' Emmanuel Macron oppose aux bien-pensants de la « mondialisation heureuse  , Donald Trump, lui, les félicite. Ceux que le président français désigne comme les nationalistes, les populistes, la lèpre doivent être pris en compte pour redonner de l'espoir aux Français.

Trump suggère à Macron de faire comme lui, de s’adresser à la France qui souffre et de la remobiliser autour du sentiment national.

« MAKE FRANCE GREAT AGAIN », a rédigé Donald Trump dans un dernier tweet  en écho à son propre slogan de campagne.

Garett Skyport pour DayNewsWorld

LA LEPRE DU NATIONALISME EN EUROPE

SELON EMMANUEL MACRON

C 'est à la veille de célébrer le centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale dans le nord et l'est de la France durant une semaine à partir de dimanche avant une grande cérémonie commémorant l’armistice du 11 novembre 1918 à l'Arc de Triomphe à Paris qu' Emmanuel Macron met en garde contre un risque de ressemblance avec les années trente. Emmanuel Macron . Le président se dit «frappé», dans un entretien au quotidien Ouest-France, par la ressemblance entre la situation actuelle en Europe et celle des années 1930, et appelle à «être lucide» et à «résister».

«Je suis frappé par la ressemblance entre le moment que nous vivons et celui de l'entre-deux-guerres», indique le chef de l'Etat dans des propos tenus en marge d'une visite d'une exposition consacrée à Georges Clemenceau, chef du gouvernement français au début du XXème siècle. «Dans une Europe qui est divisée par les peurs, le repli nationaliste, les conséquences de la crise économique, on voit presque méthodiquement se réarticuler tout ce qui a rythmé la vie de l'Europe de l'après Première Guerre mondiale à la crise de 1929», énonce Emmanuel Macron.

Aujourd'hui, «l'Europe est face à un risque: celui de se démembrer par la lèpre nationaliste et d'être bousculée par des puissances extérieures.

Et donc de perdre sa souveraineté.

C'est-à-dire d'avoir sa sécurité qui dépende des choix américains et de ses changements, d'avoir une Chine de plus en plus présente sur les infrastructures essentielles, une Russie qui parfois est tentée par la manipulation, des grands intérêts financiers et des marchés qui dépassent parfois la place que les États peuvent prendre», conclut le chef de l'État.

Si le locataire de l'Elysée veut comprendre les leçons de l'Histoire en agitant le chiffon rouge, ne doit-on pas également rappeler que l'analogie a ses limites. En effet si la montée des populismes en Europe est palpable, si la Hongrie de Viktor Orban et l'Italie de Salvini dérapent vers l'extrême-droite, l'Europe a été construite pour ne plus revivre de guerres entre pays européens , les nationalismes européens ne sont en rien comparables au nazisme ou au fascisme.

Dans les années 1930, ce sont des Etats constitués, des puissances qui ne reconnaissent pas les règles du jeu international et qui souhaitent la guerre. C'est le cas de l'Allemagne nazie ou de l'Italie fasciste.

De plus les pays qui basculent aujourd'hui dans l'extrême droite n'ont aucune visée expansionniste comme c'était le cas...Des points de différence fondamentaux, s'il en est.

Mais ne sommes-nous pas aussi en campagne électorale pour les Européennes ?

Garett Skyport pour DayNewsWorld

 

MATRAQUAGE FISCAL A LA POMPE

EDOUARD PHILIPPE

DROIT DANS SES BOTTES

"Nous assumons l’augmentation de la taxe carbone et le fait que progressivement le recours au pétrole soit de plus en plus cher, pour lutter contre le réchauffement climatique.

Il faut se donner les moyens de la transition écologique, irréversible, tout en accompagnant les plus modestes. Cette transition a un cout...

D’où, il est vrai, l’augmentation des prix !..

La taxe carbone, ce n’est pas nous qui l’avons créée. La hausse avait été annoncée.

Ce n’est pas une surprise, elle va se poursuivre." (Extrait de l’Interview donnée par Ed. Philippe à un confrère.

Climato sceptiques, passez votre chemin !

Droit dans ses bottes, à l’image de son mentor Alain Juppé, le Premier Ministre assume en matière écologique, sa politique menée sous la houlette d’Emmanuel Macron depuis les dernières élections présidentielles.

Certes, il existait avant 2017 un malus CO2 sur les véhicules à moteur thermique, malus étayé sur le principe du « pollueur-payeur », une idée lancée en 1968 par le canadien John Dales, repris par la déclaration de Rio de 1975 et ses transpositions tant sur le droit européen que sur le droit national.

Ce principe, repris par les accords de Tokyo (1997) est louable : les activités humaines qui ne font que croitre et qui augmentent donc, de  fait, les rejets polluants, doivent être taxées de façon dissuasive.

Par suite, c’est dans ce cadre que les pays de l’UE ont mis en place des mesures fiscales, joliment appelées droits d’accise (taxes indirectes).

Dans un premier temps, la mise en place de la taxe carbone a donné lieu à une fraude massive (sur les droits à polluer) connue sous le nom de « carrousel de la TVA » (ou système communautaire d’échange de quotas/ETS). Les fraudeurs ont été sévèrement condamnés en 2016 et des mesures ont été prises pour mettre un terme à ces dérives.

Mais, en ce qui concerne les automobiles, la contribution climat énergie est passée par la création d’un certificat d’immatriculation conduisant à la mise en place d’un dispositif de bonus malus (sur les voiture neuves seulement dans un premier temps) calculé en fonction du taux d’émission de dioxyde de carbone proportionnellement  à la puissance fiscale de celles-ci.

Mais ensuite, le bonus carbone (qui au 1er janvier 2015 pouvait atteindre 10 000 €) n’a pas cessé de baisser sous Emmanuel Macron, lequel selon ses bonnes habitudes et pour justifier ses décisions, a constamment appelé les automobiliste gaulois, à modifier leurs comportements : utilisation d’autres moyens de transport non polluants, bouger moins ( ?) travailler plus sous la forme du télétravail, pratiquer l’éco-conduite etc…

Recommandations souvent vaines car l’utilisation de la voiture est très souvent indispensable !

Mais, qu’on se le dise, il faut encore et toujours diminuer les émissions de CO2. Le consommateur a été par suite, depuis quelques mois invité à faire attention à la consommation de son futur véhicule en choisissant de préférence un véhicule hybride ou électrique..

Pour autant, le processus n’allant pas assez vite, l’Etat s’est donc tourné vers des mesures écologiques punitives. Par suite les aides fiscales de transition n’ont pas cessé de baisser quand parallèlement les sanctions malussées ont progressé rapidement.

Dès 2018, sous l’influence de Nicolas Hulot, le malus a été durci avec un seuil d’application toujours plus bas. Depuis le 1er septembre 2018, les constructeurs sont obligés d’afficher les valeurs d’émission en CO2 de leurs véhicules, valeur estimée suivant la norme WLTP. Toujours au nom de la transition écologique même les véhicules d’occasion seront désormais taxés.

Et, pour améliorer le rendement de ces taxes le gouvernement vient d’inventer la taxe additionnelle sur les véhicules !! Un vrai jackpot fiscal ! Notre confrère « le journal de l’Argus » vient en effet de nous apprendre que c’est 27,6% du marché automobile qui au cours du 1er semestre 2018 s’est trouvé redevable de cette surtaxe, soit une hausse de 11,1% par rapport au 1er semestre 2017. Il est facile d’imaginer que désormais, le nouvel abaissement de 3% du seuil de taxation produira de nouvelles recettes budgétaires, l’abaissement du seuil intervenant en outre opportunément, en période de cycle d’homologation.

L’inquiétude et l’indécision des automobilistes n’a par suite, pas cessé de d’augmenter. Car, à la hausse de la taxe additionnelle sur les véhicules s’est ajoutée une augmentation exponentielle du prix  des carburants. En un an le prix du gazole a augmenté de 20% et le super de 14%. Les deux prix sont aujourd'hui supérieur à 1,50 € le litre ; et le mécontentement des consommateurs a progressé à du la proportion.

Au 1er janvier 2018, le poids de la fiscalité, pointée du doigt avait été relativement absorbée par le prix modéré du baril de pétrole. Mais celui-ci est passé en octobre à 85 dollars. Et c’est ainsi que le cocktail TICPE, contribution carbone et TVA ont considérablement renchéri le prix à la pompe. Le budget 2019 prévoit de surcroit, qu’au lendemain du Réveillon du 31 décembre 2018 le gazole augmentera de 6,5 cts d’€ le super de 2,9 cts d’€.

Résultat : les véhicules qui traversent la France font le plein avant de passer la frontière, les frontaliers accélèrent les va et vient, les vols de carburant se multiplient.

En conséquence, cette « accentuation de la trajectoire haussière » a suscité une grogne qui elle aussi est en train de s’envoler. Chaque jour, la pétition en ligne change.org recueille de  nouvelles signatures. Une page de Facebook appelle même à un blocage national le 17 novembre, contre la hausse des carburants ; et cette page fait flores..

L’opposition au gouvernent d’Edouard Philippe s’est par voie de conséquence  durcit. Son attitude cinglante et désinvolte  a suscité, par ailleurs, à l’exemple de ce qui s’est passé pour Emmanuel Macron, censeur des gaulois présumés inciviques ou fainéants, une fronde qui enfle quotidiennement. Le RN (ex FN) et Debout la France (Nicolas Dupont Aignan) ont déjà annoncé qu’ils se joindraient au mouvement.

Même Ségolène Royale vient de s’en mêler. Elle vient d’accuser le gouvernement de pratiquer « une écologie punitive » pour « faire de l’impôt ». Rien que çà !

Constat : Entre le 80 km/h, la surtaxe additionnelle sur les véhicules polluants et la hausse du prix des carburants, la pression sur la route est en train de devenir insupportable et le peuple gronde…jusqu’ou cela ira ?

Malgré cette situation, par la voix d’Edouard Philippe, le gouvernement vient de déclarer qu’il n’a pas l’intention de changer de cap  au risque de provoquer une vaste révolte qu’il sera difficile de contenir…

A ce moment là, le gouvernement sera très certainement obligé de revoir sa copie, quand bien même aujourd’hui Benoit Simian, député LREM, vient d’assurer « qu’il est difficile d’arrêter la mécanique budgétaire ».

Clara Mitchell pour DayNewsWorld

 

ET SI C’EST JEAN LUC MELENCHON

QUI AVAIT RAISON ?

Chacun est libre de penser ce qu’il veut sur les cris et les fureurs de Jean Luc Mélenchon pendant les perquisitions menées dès 7 h du matin au siège de la France Insoumise (emplois d’assistants parlementaires européens) ou à son domicile (examen de ses comptes de campagne).

Il n’en demeure pas moins que nombreux sont ceux qui, aujourd’hui, dans un contexte global de dérive autoritaire d’Emmanuel Macron, se posent la question de savoir si c’est la dérive théâtrale de Jean Luc Mélenchon ou celle d’Emmanuel Macron qui portent le plus atteinte aux institutions ou aux libertés fondamentales.

Pour démontrer comment un technocrate désigné par l’oligarchie mondialiste foule aux pieds le principe du respect absolu des libertés fondamentales, nous allons, pèle mêle, citer toutes les affaires qui font (ou on fait) débat dans des dossiers ou la liberté d’expression ou (et)  les libertés dans leur ensemble ont été purement et simplement bafouées :

- Michel Onfray, Laurent Gerra ou encore Patrick Sébastian interdits de parole et d’antennes

- Fréderic Taddeï, journaliste, obligé de trouver refuge chez Russia Today

- TV Libertés censurée, avec la caution du pouvoir, par facebook, twitter et You Tube

-  Riposte Laïque et ses dirigeants traqués brutalement

-  la loi sur les Fake News dont l’objectif de fond est de museler l’opinion

- la nomination d’un procureur général dans des conditions qui ont créées un sérieux malaise

-  le cas Fillon ou la justice a opéré en toute urgence, dès le lendemain de la parution du Canard Enchainé

-  le blocage des subventions du RN (ex Front National) ordonné par deux magistrats de Nanterre dont personne, décision dont on ne peut s’imaginer que cela a pu se faire sans l’accord du pouvoir politique et dont le but est de détruire un parti d’opposition

- les identitaires en voie de gagner.. peut être.. leur pari,  et pris pour cible..pour cette seule raison.

- l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy encore et toujours traqué

Et tout cela alors que parallèlement..

-      L’enquête sur le financement de la campagne d’Emmanuel Macron  a été soigneusement enterrée par les juges

-      Le Modem de Bayrou, allié de LREM et du pouvoir, impliqué au même titre que Marine Le Pen et Jean Luc Mélenchon dans une affaire d’assistants parlementaires européens et qui n’ont pas été malmenés comme les premiers.

-      L’affaire Benalla qui a choqué la plupart des Français, notamment en ce qui concerne ses mensonges (ou contre vérités) et les disparitions mystérieuses du  coffre fort dans la nuit précédant la perquisition

-      Emmanuel Macron, tout émoustillé qui à saint Martin, enlace devant les caméras de jeunes antillais délinquants, torses nus luisants….

Cette longue liste, qui n’est pas exhaustive démontre, s’il en était encore nécessaire, le deux poids et deux mesures. On comprend que l’indignation ait pris de l’ampleur et que la rigueur des perquisitions chez Jean Luc Mélenchon et des Insoumis ait conduit beaucoup d’entre nous à se questionner voire à s’insurger.

Au demeurant et au-delà des principes, ces perquisitions posent de nombreux problèmes techniques et même éthiques:

  1. Le nombre de députés LFI au Parlement Européen est de 3 ; le préjudice éventuel est, s’il existe, minime
  2. Une perquisition, qui doit rester une mesure exceptionnelle, est traumatisante. Elle ne doit donc être que strictement nécessaire, car au plan du droit elle s’apparente plus à une peine (humiliante) qu’à un acte de procédure. Quelle était l’intérêt des fouilles chez Jean Luc Mélenchon, dès potron-minet ? Chercher des photos compromettantes ? Inventorier les petites culottes de Madame ?

Est que cela méritait un tel déploiement de moyens : policiers équipés de gilets pare balles et présence du Procureur de la République.

  1. Le compte de campagne de Jean Luc Mélenchon a déjà été examiné dans tous les sens depuis 18 mois ! Que cherchaient donc les enquêteurs et les magistrats
  2. Rien n’obligeait le Parquet et la police à opérer dès 7h du matin et personne ne pourra faire croire que le parquet et la police ne savaient pas où trouver Jean Luc Mélenchon ce matin là
  3. S’agissant d’un enquête « orientée » à l’encontre du Président de la France Insoumise on ne peut que critiquer le fait que le parquet et les policiers lui aient interdit d’assister en personne à la perquisition au Siège de la France Insoumise et ce d’autant plus qu’aucun député européen n’était présent ce matin là !

La procédure régissant les perquisitions est apparue, à la lueur de ces incidents, désormais inadaptée. En effet, quand il s’agit de saisie de téléphone, d’iphone, smartphone,ordinateur et autres disques durs, il faut convenir que cette liste n’a pas pu être établie et contresignée par l’intéressé… ce qui pose un sérieux problème de droit

Comme vient de le déclarer Sophia Chikirou, l’ex-directrice de la communication du candidat Mélenchon, Jean Luc Mélenchon pourrait bien avoir eu une réaction « géniale » en ce matin du 16 octobre 2018. Il faut souligner effectivement, que ses cris et ses protestations auront  très certainement eu pour effet de rendre désormais incontournable une réforme des conditions d’une perquisition, aussi bien pour des suspects de droit commun que pour des politiques, le respect des droits de la défense étant apparu à cette occasion inadapté aux moyens de communication moderne.

Clara Mitchell pour DayNewsWorld

 

RECHERCHE MINISTRES EN CDD

Emmanuel Macron a-t-il fait appel à Pôle emploi ?

La macronie ne semble plus faire rêver !

Va-t-il falloir radier tous ces fainéants qui ne se bousculent pas au portillon de l' Elysée ?

Triste constat quinze mois seulement après l'élection du président.

Alors que le remaniement se fait de plus en plus attendre, l'hypothèse selon laquelle la liste des membres du gouvernement ne serait pas encore complète, devient de plus en plus plausible. Instabilité gouvernementale de la IVe République ?

Emmanuel Macron et Édouard Philippe auraient déjà essuyé cinq refus d'entrée au gouvernement...

Emmanuel Macron qui se voulait à la tête d'une entreprise … et pourtant les ressources manquent au sein de la macronie et il ne faut pas d'erreur de casting car même les plus fidèles vous lâchent, Gérard Collomb l'a montré.

C'est là, justement toute la difficulté pour le couple de l'exécutif

Le poste de ministre au sein du gouvernement d'Édouard Philippe ne fait donc plus rêver. Le socialiste Mathieu Klein a annoncé avoir refusé un poste de ministre au sein du gouvernement d'Édouard Philippe.Sur Twitter, Mathieu Klein a écrit : « Je ne ferai donc pas partie du prochain gouvernement. Je souhaite qu’il réussisse à faire reculer la pauvreté et continuerai à y contribuer dans les fonctions qui sont les miennes, avec un état d’esprit aussi exigeant que constructif ».

Quant au « successeur » au Ministère de l'Intérieur, on cherche le bon «  profil », politique ou technicien ou les deux "en même temps" ? Mais les candidats qui correspondraient au poste ne sont pas légion chez les Marcheurs. Et ceux qui dans l'opposition ou au Centre passaient pour « macron-compatibles », deviennent soudain très prudents

Pour remplacer Gérard Collomb place Beauvau, les noms des ministres Christophe Castaner (Relations avec le Parlement), Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangères) ou Gérald Darmanin (Comptes publics) sont évoqués. L'exécutif pourrait aussi être tenté de faire confiance à un expert, sur le modèle de Jean-Michel Blanquer à l'Éducation. Le procureur de Paris François Molins ,la directrice de la PJ Mireille Ballestrazzi, Jean Castex, un haut fonctionnaire qui a servi Nicolas Sarkozy à l'Élysée, ou de l'ancien patron de la police nationale Frédéric Péchenard ?

L’attente va durer encore plusieurs jours puisque Emmanuel Macron doit quitter le territoire pour se rendre à Erevan (Arménie), pour le sommet de la Francophonie, jeudi et vendredi.

Pour un remaniement a minima , le remaniement se faisant « sans que le Premier ministre ne donne sa démission et celle de son gouvernement », a fait savoir la présidence de la République, mardi soir.

Le signe d’un remaniement a minima ou seulement un moyen d’éviter à Édouard Philippe une nouvelle déclaration de politique générale ?

La démission de Gérard Collomb du ministère de l’intérieur est intervenue une semaine plus tôt. « C’est une attente qui est longue : on est plus dans la République en surplace que dans La République en marche », a moqué ,de son côté, le vice-président de LR, Damien Abad.

« Le président de la République démontre son total isolement, sa solitude, il est obligé de puiser en permanence au-delà de ses amis, parce qu’ils sont très peu nombreux, a remarqué Brice Hortefeux. Au rythme où vont les choses, l’ancien monde va devenir l’avenir. »

Une manière de rappeler que Edouard Philippe, transfuge de LR, aimerait puiser dans le réservoir de ses ex- amis républicains.

« D’une manière générale, on a toujours intérêt à élargir », a pour sa part estimé l’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin, sur RTL.

Garett Skyport pour DayNewsWorld

 

DISPARITION OU LIQUIDATION DU JOURNALISTE SAOUDIEN JAMAL KHASHOGGI EN TURQUIE?

Jamal Khashoggi redoutait lui-même une arrestation après avoir critiqué certaines décisions de MBS et l'intervention militaire de Ryad au Yémen. Ce journaliste saoudien, désormais installé aux États-Unis et qui écrivait notamment pour le Washington Post, a disparu mardi 2 octobre à Istanbul alors qu'il se rendait au consulat saoudien d'Istanbul pour des démarches administratives en vue de son mariage avec sa compagne turque. C'est la dernière fois qu'il a été aperçu, même si l'Arabie Saoudite répète qu'il en est ensuite reparti.

Lundi, la Turquie a haussé davantage le ton, en exigeant du Royaume de Ryad qu'il prouve que le journaliste a bien quitté le consulat alors que des responsables turcs avaient affirmé quelques jours plus tôt que, selon les premiers éléments de l'enquête, Jamal Khashoggi y a été assassiné.

Plusieurs responsables turcs affirment qu'il a été tué sur place.

« Nous pensons que le meurtre était prémédité et que le corps a ensuite été déplacé du consulat », a déclaré un représentant turc, sous couvert d'anonymat. D'autres membres de la police turque et de l'AKP, le parti au pouvoir, ont réitéré ces accusations.

Selon ces sources, il aurait été assassiné peu de temps après son arrivée au consulat. Un groupe de 15 hommes, venus d'Arabie saoudite le jour-même de la disparition de Jamal Khashoggi et repartis dans la foulée, était alors présent dans les locaux.

Lundi 8 octobre, les autorités turques ont demandé à fouiller le consulat saoudien d'Istanbul. Ce mardi, l'Arabie saoudite a finalement donné son feu vert pour une fouille de son consulat à Istanbul par les services de sécurité turcs. «Les autorités saoudiennes ont fait savoir qu'elles étaient prêtes à coopérer et qu'une fouille pourrait avoir lieu au consulat», a indiqué le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.

De son côté, Riyad a assuré ne rien avoir à cacher. « D’après ce que j’ai compris, il est entré au consulat puis en est ressorti après quelques minutes ou une heure. Je ne suis pas sûr », a déclaré Mohamed Ben Salmane, le prince héritier saoudien, à l’agence Bloomberg.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a lui-même pris la parole lundi, lors d'une visite en Hongrie. « Les responsables du consulat ne peuvent pas s'en tirer en disant qu'il a quitté le consulat, les autorités compétentes doivent le prouver », a-t-il déclaré. « S'il est en parti, vous devez le prouver avec des images », a-t-il ajouté, semblant accréditer la thèse de la liquidation du journaliste Jamal Khashoggi par ce commando de 15 personnes.« Les allers et venues à l'aéroport sont en train d'être examinés. Il y a des gens qui sont venus d'Arabie saoudite », a encore précisé Recep Tayyip Erdogan lundi .

Les Etats-Unis inquiets

Dans un éditorial dimanche, le Washington Post avait appelé les Etats-Unis à « exiger des réponses fortes et claires » de l'Arabie saoudite. « Si le prince héritier ne répond pas en coopérant pleinement, le Congrès doit, dans un premier temps, suspendre toute coopération militaire avec le royaume », estime le quotidien.

Le jour suivant, Donald Trump s'est dit «préoccupé» par la disparition du journaliste. «J'espère que ça s'arrangera. À l'heure actuelle, personne ne sait rien là-dessus. De mauvaises histoires circulent. Je n'aime pas ça», a déclaré le président américain à des journalistes à la Maison-Blanche. «Nous appelons le gouvernement d'Arabie saoudite à soutenir une enquête approfondie sur la disparition de M. Khashoggi et à être transparent quant aux résultats de cette enquête», a indiqué dans un communiqué son secrétaire d'État, Mike Pompeo.

Des premiers résultats de l'enquête en cours sur cette disparation sont attendus mardi.

Cette affaire Jamal Khashoggi pourrait en tout cas gravement affecter l'image du Royaume et de son prince héritier, qui promeut une campagne de modernisation.

Mohammed ben Salmane dit "MBS", 33 ans, à l'ascension fulgurante,avait déjà fait l'objet de critiques en novembre 2017 quand le Premier ministre libanais Saad Hariri s'était retrouvé bloqué deux semaines à Ryad...

Alize Marion pour DayNewsWorld

 

VRAI FAUX DEPART DE GERARD COLLOMB

COUP DE COM' OU EXECUTIF AUX ABOIS ?

Gérard Collomb a remis sa démission à Emmanuel Macron, qui l'a refusée.

Alors que la tension couve entre Emmanuel Macron et Gérard Collomb, le ministre de l'Intérieur a proposé au président de quitter le gouvernement, lundi 1er octobre. Une demande qu'a refusée Emmanuel Macron.

Ces derniers temps, Gérard Collomb n'avait pas manqué en effet d'être particulièrement critique envers le président de la République . Il s'en était même ouvert aux journalistes le 6 septembre, lors d'un déjeuner, estimant qu'ils n'étaient « pas nombreux à pouvoir encore lui parler », stigmatisant le « manque d'humilité » du président.

Décidément les ennuis politiques d'Emmanuel Macron ne font que continuer depuis la fin du mois de juillet. L'affaire Benalla , ses propres saillies médiatiques mal perçues par l'opinion, ou encore cette photo prise avec deux jeunes faisant le doigt d’honneur, tout concourt à affaiblir la fonction présidentielle. L'attitude jupitérienne ne nous avait pas habitués à tant d'arrogance ou de maladresses désastreuses.

Et à Gérard Collomb d'ajouter sa pierre. Le ministre de l'Intérieur a annoncé auprès du Figaro qu'il avait remis sa démission au président, démission refusée par ce dernier. Le patron de Beauvau avait fait part, dès le 18 septembre dernier, de sa prochaine candidature aux municipales de Lyon et, donc, de son intention de quitter le ministère de l'Intérieur après les élections européennes Mais l'opposition s'était emparée de cette annonce pour déstabiliser un ministre qui ne serait déjà plus entièrement mobilisé place Beauvau. «Penser qu'on puisse avoir un ministre de l'Intérieur à mi-temps montre bien la déconnexion du pouvoir sur l'insécurité subie par les Français», avait réagi Laurent Wauquiez.

Or le président lui a ainsi « renouvelé sa confiance et lui a demandé de rester pleinement mobilisé sur sa mission pour la sécurité des Français ». Et l'on sait que, selon l’article 8 de la Constitution, un ministre peut quitter le gouvernement quand il veut...

Pour preuve : Nicolas Hulot a démissionné de son ministère de la Transition écologique et solidaire à la surprise générale, en l'annonçant à la radio. Emmanuel Macron n’a pu que ce rendre à l'évidence : «C’est un homme libre, je respecte sa liberté» a-t-il déclaré.

De toute évidence l'Elysée peine aujourd'hui à diriger son gouvernement hétérogène.

De toute évidence un vrai faux départ orchestré comme un coup de com' ou un exécutif aux abois ?

Garett Skyport pour DayNewsWorld

 

UNE BOUFFEE D'OXYGENE

POUR LE RASSEMBLEMENT NATIONAL

Poursuivi dans l'affaire des assistants parlementaires présumés fictifs au Parlement européen, le parti de Marine Le Pen a été contraint de se passer de sa première tranche de subventions publiques, soit deux millions d'euros.

De quoi s'agit-il ?

Y aurait-il un préjudice de sept millions d'euros pour le Parlement européen. Dans l'affaire des soupçons d'emplois fictifs, les juges d'instruction enquêtent sur un possible « système » organisé par le parti et Marine Le Pen pour faire rémunérer des permanents avec les fonds européens réservés à l'embauche d'assistants parlementaires. Une quarantaine d'assistants européens sont concernés et le préjudice total estimé par le Parlement européen est de sept millions d'euros sur la période 2009 à 2017.

Les deux juges d'instruction en charge du dossier ont donc décidé au mois de juillet, sur réquisition du parquet, de saisir deux millions d'euros «à titre conservatoire», et ce, avant toute condamnation du parti au fond.

Dans leur décision, les magistrats avançaient le risque que le parti, « très endetté », s'en serve pour rembourser ses emprunts et ne soit plus en mesure de payer les amendes ainsi que les dommages et intérêts en cas de condamnation à un procès.

Marine Le Pen avait tout de suite fait connaître sa désapprobation outrée d'autant qu'il s'agit d'une procédure jusque-là inédite dans le domaine politique.

« La volonté d’assassiner le 1er parti d’opposition est un coup de force inédit contre la démocratie ! », avait tweeté Marine Le Pen dès l'annonce de cette retenue de dotation publique.

Depuis lors, Marine Le Pen avait agité la menace d'une disparition du parti dont elle est la présidente.

Pour pallier le manque de trésorerie, le parti avait dû faire appel à un appel aux dons lui permettant d'obtenir plus de 650 000 euros. Ces dons avaient permis de payer en partie les frais de fonctionnement mais un tiers des permanences avait été fermé.

Le Rassemblement national va-t-il retrouver les deux millions d'euros de dotation retenus depuis juillet, dans le cadre de l'affaire des assistants parlementaires européens ?

Le délibéré de la chambre de l'instruction, ce mercredi 26 septembre, donne une réponse.S 'il confirme la saisie judiciaire, il rend cependant au parti la moitié de ses subventions, soit un million d'euros.

«C'est une première victoire, je pense cependant que nous allons inscrire un pourvoi sur le principe même de la saisie qui me semble être un vrai problème», a déclaré Maître Rodolphe Bosselut, avocat du parti. Dans un communiqué, le parti de Marine Le Pen a confirmé former un pourvoi en cassation contre cette saisie.

Le parti, qui se trouve en grande difficulté financière, se félicite de cette demi-victoire en appel, qui lui permet de récupérer un million d'euros sur les deux saisis par la justice au mois de juillet. La seconde tranche de subventions publiques, qui devrait atteindre cette fois-ci 2,5 millions d'euros, est attendue au mois de novembre.

Dans ce dossier, Marine Le Pen, et plusieurs de ses proches, sont mis en examen notamment pour abus de confiance.

A huit mois des Européennes, une petite bouffée d'oxygène.

Andrew Preston pour DayNewsWorld

 

MANUEL VALLS DOIT-IL DEMISSIONNER DE

L'ASSEMBLEE ?

Les appels à la démission de Valls à l'Assemblée se multiplient.

L'ancien Premier ministre pourrait annoncer mardi sa candidature à la mairie de Barcelone. Pour ses collègues de l'Assemblée, il devrait alors démissionner de son mandat de député de l'Essonne.

D'autant que Manuel Valls déserte de plus en plus l'Assemblée pour se tourner vers la mairie de Barcelone.

Depuis la fin du mois de mai, le député LREM de l'Essonne n'a été présent que quatre jours au Palais Bourbon.

Cette situation ne manque pas de susciter les critiques chez ses collègues à mesure que s'aiguise l’intérêt de l'ancien Premier ministre pour la mairie de Barcelone.

S'il venait à candidater pour Barcelone il se trouverait dans une situation inédite en tant que député français.

Mais aucune loi n'oblige les députés à un temps de présence minimale à l'Assemblée. Ils ne peuvent donc pas être démis de leurs fonctions pour absentéisme.

Bien sûr le règlement de l'Assemblée nationale prévoit des sanctions financières qui pourraient affecter Manuel Valls en cas d'absences trop fréquentes. Mais même si François de Rugy avait affirmé, alors au perchoir, que cette sanction serait appliquée...elle ne l'a jamais été depuis la date de son institution en 1994. Il n'existe donc pas d'obstacle juridique à ce que le député de l'Essonne s'absente pour conquérir la mairie de Barcelone. D'autant moins qu' aucune disposition législative ou réglementaire ne contraint un député à une présence minimale en France ou dans sa circonscription d'élection.

Pourrait-il alors aller jusqu'à cumuler les fonctions ?

En France la loi interdit le cumul des mandats. Depuis 2017, date de l'application de la loi de 2014, les parlementaires français ne peuvent plus cumuler leur mandat national avec une fonction exécutive locale, dont celle de maire . Manuel Valls cependant n' entre pas dans ce cas de figure puisqu'il ambitionne de devenir maire d'une ville d'un autre Etat européen. Le cumul avec un mandat municipal étranger n'est tout simplement pas prévu par la loi.

Aucune disposition n'interdit donc la candidature à de telles fonctions pour des parlementaires français.

Et pourtant de nombreuses voix se sont élevées contre cette situation. C'est que la politique va au-delà du droit. La question qui se pose notamment est de savoir si un député rémunéré par la République française peut se consacrer principalement à une activité à l'extérieur du territoire.

Les réponses de ses collègues sont claires.

« Cela fait depuis avril qu'il réfléchit à sa candidature à Barcelone. Cette situation n'a que trop duré. C'est une situation intenable! », a déclaré l'ex-rivale de Manuel Valls aux élections législatives, Farida Amrani (LFI). « Il est plus correct vis-à-vis des électeurs qu'il démissionne dès sa déclaration de candidature », a affirmé la députée PS Cécile Untermaier, dans le sillage de la présidente des élus socialistes à l'Assemblée nationale, Valérie Rabault.

« Il sait qu'il faudrait qu'il démissionne ». constate Marie Lebec, députée de la majorité LREM que Manuel Valls avait rejointe en juin 2017 après avoir quitté le PS.

Si Manuel Valls était élu à la mairie de Barcelone tout en gardant son siège de député, le Conseil constitutionnel  trancherait probablement.

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

 

MARINE LE PEN ET LES PHOTOS DE DAECH

DEVANT LA JUSTICE

«Je croyais avoir eu droit à tout: eh bien non! Pour avoir dénoncé les horreurs de Daech par tweets, la justice me soumet à une expertise psychiatrique ! Jusqu'où vont-ils aller ? »

Scandalisée la présidente du Rassemblement national sur Twitter ce jeudi matin, révélant en même temps l'ordonnance émanant du tribunal de grande instance de Nanterre.

Mais Marine Le Pen ne s'y rendra pas.

«Je n'irai pas, bien entendu, me soumettre à cette expertise psychiatrique», a-t-elle affirmé devant des journalistes, à l'Assemblée nationale.

«J'attends de voir comment les magistrats comptent m'y contraindre», a-t-elle ajouté. La décision de soumettre l'ancienne candidate à la présidentielle à expertise a été prise par les magistrats dans le cadre d'une affaire remontant à 2015, dans laquelle Marine Le Pen a été mise en examen au mois de mars pour «diffusion d'images violentes».

On lui fait le reproche d'avoir posté sur les réseaux sociaux des photos d'exécutions d'otages par le groupe État islamique, notamment celle de l'Américain James Foley.

Si ses soutiens dénoncent en rafale sur les réseaux sociaux, une décision rappelant «la psychiatrie punitive en URSS», un acte «digne de Brejnev», assurant ne pas oublier le nom de la juge «rouge» qui «pourrait officier en Corée du Nord», ce type d'expertise est tout à fait commun, et même automatique, dans ce type de procédure.

Le code de procédure pénale énonce ainsi en son article 706-47-1 que «les personnes poursuivies pour l'une des infractions mentionnées à l'article 706-47 doivent être soumises, avant tout jugement au fond, à une expertise médicale.»

La notification précise que l'avocat a « un délai de 10 jours pour demander à ce que soient modifiées les questions posées ou à ce que soit adjoint à l'expert ou aux experts déjà désignés un expert de (son) choix ». L'expertise peut être aussi refusée par le mis en cause, sans qu'il soit sanctionné.

Si Marine Le Pen décide de ne pas se soumettre à l'ordonnance du tribunal, elle ne risque pas grand chose.

L'expert devra alors rédiger «un certificat de carence», dont les conséquences seront appréciées par les juges du fond.

En cas de condamnation pour diffusion d'images violentes, la députée risque trois ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende, notamment car des mineurs sont susceptibles d'avoir vu les images.

Ces derniers tiendront-ils rigueur à la députée du Pas-de-Calais de s'être ainsi soustraite à l'expertise?

Andrew Preston pour DayNewsWorld

 

BIENTOT UNE FEMME AU PERCHOIR !

UN REVE UNE FOIS DE PLUS ECARTE

Le perchoir de l’Assemblée Nationale peut-il cette fois ci être féminisé ? C’est la question que se posaient avec passion, conviction ou dédain le monde politique, élus, non élus ou citoyens de tous horizons, avant ce lundi 10 septembre 2018.

La réponse est tombée en début d’après midi.

Sans surprise, mais avec regret, Richard Ferrand a été  le choix n°1 des députés de la République en Marche. Il sera donc le candidat étiqueté LREM, demain mercredi 12 septembre candidat à l’élection générale au perchoir et élu, le groupe LREM comptant 312 députés, donc une majorité absolue.

Sur la ligne de départ, ils étaient en fait quatre candidats, deux hommes et deux femmes issus du groupe LREM à se présenter pour cette « primaire » très politique.

Barbara Pompili, l’ex-secrétaire d’Etat à la Diversité était la plus sérieuse rivale de Richard Ferrand, le « chouchou » d’Emmanuel Macron, marcheur de la première heure, qui a devancé largement ses 3 autres adversaires avec 64,20% des voix.

Barbara Pompili a néanmoins rassemblé près de 30% des voix (29,21% plus précisément). Elle n’a pas été élue mais son résultat n’est pas neutre.

Car depuis le début de l’été tous les baromètres de confiance vis-à-vis d’Emmanuel Macron/Jupiter démontrent qu’il est en sérieuse perte de vitesse. Il a dévissé de -24% entre juillet et aout. Des Instituts de sondages étrangers, que le Presse Nationale se garde bien de publier sous peine de recevoir les foudres de l’Olympe la donne même à 14% de confiance.

La Maison Macron est en train de décliner sérieusement. Les premiers ferments d’un doute véritablement sérieux sont apparus dans une opinion publique jusqu’ici bienveillante.

La confiance s’est perdue, face à la frénésie réformiste du Chef de l’Etat, tout à la fois impressionnante et déconcertante.

Au demeurant, l’asphyxie guette le gouvernement et Macron/Jupiter n’a, contrairement à ce qu’il affirme, ni les moyens financiers ni la capacité à mener de front tous ces chantiers, surtout avec une telle concentration des pouvoirs. Emmanuel Macron se comporte en effet en monarque, qui à l’aube de la tempête qui se prépare a besoin de tous ses affidés et de tous ses courtisans, conscient qu’aujourd’hui, au moindre faux pas, le régime pourrait être sérieusement secoué, voire disparaitre dans un épais nuage de scandales et de mécontentements, disparaitre à l’image des deux tours jumelles un certain 11 septembre 2003.

Il fallait absolument resserrer ou faire resserrer les rangs.

Aussi, qui mieux que Richard Ferrand peut aujourd’hui assurer cette mission.

« Richard Ferrand est la voix et le bras armé du Président » (Michel Onfray). Peu soucieux des règles démocratiques, c’est un proche pour ne pas dire le plus proche du Président de la République qui n’oublie pas qu’il a été le premier à lui apporter son soutien lorsqu’il est entré en campagne. Des le début de la législature, il a été « nommé » Président du groupe LREM à l’assemblée Nationale.

La démission surprise de Nicolas Hulot vient de faire le reste !

Le remplacement de Nicolas Hulot par François de Rugy qui n’a jamais caché ses intérêts pour devenir Ministre (cela manquait à son tableau de chasse) n’a pas été une surprise.

Etant donné le profil de François de Rugy, chacun sait qu’Emmanuel Macron a été très satisfait de cette récente nomination.

Avec de Rugy, il n’y aura moins de risques d’éclats de voix et d’instabilité qu’avec Nicolas Hulot. Cette nomination règle en outre le problème de la rivalité qui devenait de plus en plus visible entre lui et  Richard Ferrand à l’Assemblée Nationale. Macron a donc fait coup double !

Richard Ferrand sera désormais dès demain, mercredi 12 septembre 2018, seul aux manettes. Président de l’Assemblée Nationale, ce n’est quand même pas rien. Cela rend tout de suite plus facile la direction d’un groupe politique pléthorique ou commence à émerger quelques frondeurs qu’il faudra remettre impitoyablement dans les rangs.

Selon Emmanuelle Ménard, députée non inscrite de la 6ème circonscription de l’Héraut, « avec Richard Ferrand, ca va être le sectarisme en marche » car la piétaille n’est pas faite pour penser mais pour suivre le guide suprême.

Dans un tel contexte, la candidature de Barbara Pompili, si elle avait réussi, n’aurait été, pour l’exécutif que source de difficultés supplémentaires et ….inutiles.

Fini donc le rêve de la féminisation de la vie politique, de l’égalité Hommes-femmes qui devait pourtant être la grande cause du mandat d’Emmanuel Macron, celle qui devait inspirer et conforter la modernisation des institutions françaises.

Pour cette révolution égalité hommes-femmes au perchoir de l’Assemblée nationale, il va donc falloir encore attendre !

Les ennuis judiciaires de Richard Ferrand avec les Mutuelles de Bretagne n’ont pas non plus constitués un obstacle, bien qu’ils représentent une véritable Epée de Damoclès sur l’avenir politique de celui qui dès demain, très certainement, sera élu Président de l’Assemblée Nationale.

Petit rappel : l’affaire des Mutuelles de Bretagne avait fait l’objet d’un classement sans suite par la Justice en octobre 2017. Elle a rebondi en janvier 2018 et c’est la Parquet National Financier (PNP) qui devait se pencher sur le dossier après le dépôt d’une plainte avec constitution de partie civile déposée par l’Association Anticor, pour « prise illégale d’intérêts réel et complicité pour ce délit ».

Depuis le mois de juillet 2018, le pôle financier du Tribunal de Paris a été dessaisi du dossier et c’est un juge de Lille qui désormais tient dans ses mains l’avenir du Ministre qui risque jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 200 000 € d’amende. Ce manège judiciaire est troublant mais significatif.

L’élection de Richard Ferrand sera donc un mauvais signal pour la moralisation de la vie politique, un thème qui sous l’influence de François Bayrou avait fait l’objet d’une loi spécifique dans les premières semaines de la législature.

De son coté, Barbara Pompili qui n’a pas démérité avec un score de 30 % a déclaré, malgré sa défaite, il y a 24 heures, qu’elle continuerait son combat pour la transformation et la modernisation démocratique du pays.

Depuis lundi, elle a reçu un nombre incalculables de messages de soutien, venant de droite ou de gauche ; elle se dit très fière de ce résultat assez inattendu, lequel confirme le déclin de la Maison Macron.

Elle pourra lors des ses prochaines interventions rappeler les propos d’Olympe de Gouge, 1791 : « La femme a le droit de monter à l’échafaud ; elle doit aussi avoir le droit de monter à la Tribune »…

Clara Mitchell pour DayNewsWorld

 

DEMISSION SUBITE DE LAURA FLESSEL

MINISTRE DES SPORTS

L’ancienne escrimeuse, nommée ministre en mai 2017, évoque des « raisons personnelles » pour expliquer son départ.

La ministre des sports, Laura Flessel, a annoncé son départ du gouvernement, mardi 4 septembre.

Elle a dit avoir « poser les bases d’une refonte profonde du modèle sportif français, notamment de sa gouvernance » et avoir vécu « une année sportive exceptionnelle, avec l’attribution des Jeux de 2024, de la Coupe du monde de rugby 2023, des victoires nombreuses dont celle emblématique de notre équipe de France de football ».

Elle dit maintenant souhaiter « retrouver des engagements passés, tournés vers l’humain, la solidarité et la coopération internationale ».

Cette décision survient alors qu’un remaniement du gouvernement est attendu dans la journée, notamment après la démission de Nicolas Hulot, le ministre de la transition écologique et solidaire, la semaine dernière.

Il s’agit d’une nouvelle démission d’une personnalité issue de la « société civile »

C'est donc l'autre démission du gouvernement. Mais celle ci était totalement inattendue.

L'ancienne championne d'escrime est pourtant la plus populaire des ministres du gouvernement.

Si l'intéressée a évoquée « des raisons personnelles » pour justifier ce départ subit, selon plusieurs sources, d'autres raisons seraient responsables de cette démission : un problème fiscal.

Alyson Braxton pour DayNewsWorld

 

JEUX DE CHAISES MUSICALES

POUR LES MINISTRES

« Il est à craindre que le nouveau ministre appliquera la politique d’Emmanuel Macron sans état d’âme, et suivra la voix de son maître. Il incombe donc à Emmanuel Macron de prendre enfin la mesure de son immense responsabilité. Les prochaines semaines montreront s’il a tiré les leçons de la démission de Nicolas Hulot ou s’il continue sa politique du faux semblant», a réagi à la nomination de François de Rugy au gouvernement Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France.

François de Rugy succède à Nicolas Hulot au poste de ministre de la Transition écologique .

Il lui faudra rapidement se mettre au travail. La Programmation pluriannuelle de l’énergie et la Stratégie nationale bas carbone, la loi mobilité (autre très gros dossier), le projet de loi agriculture et alimentation, la loi de finances 2019, le débat public sur les déchets nucléaires ...

Une nomination pour laquelle il est difficile de parler d’« heureux élu », tant la tâche est ardue.

Nicolas Hulot et Elisabeth Borne, ministre des Transports, ont dévoilé certaines mesures de LOM et de promettre d’y inclure un plan vélo ambitieux. Mais sera-t-il doté des 200 millions d’euros par an comme le réclame la FUB (Fédération des usagers de la bicyclette). « Faisable », répondait Nicolas Hulot début juin. « Mais il n’y a aucune officialisation à ce jour », s’impatiente Morgane Créach.

D'ailleurs ne nous leurrons pas: le projet de loi de finances 2019, présenté fin septembre, concerne peu l’écologie. Sauf que les perspectives de croissance pour 2019 sont moins fortes que prévues, ce qui mécaniquement fera entrer moins d’argent dans les caisses de l’État et poussera le gouvernement à faire des économies. « Le remplaçant de Nicolas Hulot devra veiller à ce que les rabotages ne nuisent pas trop aux dispositifs censés encourager la transition écologique », estime Guillaume Garot. Il suffit de penser aux aides financières pour la rénovation énergétique des bâtiments, le logement pesant très lourd dans l’empreinte carbone des Français.

Des craintes dans tous les dossiers écologiques.

Jean-David Abel a encore en tête une longue liste de dossiers cruciaux à arriver rapidement sur le bureau de François de Rugy. L’élaboration de la nouvelle Politique agricole commune (PAC) par exemple qui couvrira la période 2021-2027. Les négociations sont en cours et doivent aboutir à l’adoption d’un accord politique par le conseil et le Parlement européen au printemps 2019. « Ces aides financières très importantes ont surtout bénéficié jusque-là au modèle agricole industriel et intensif, explique le vice-président de la FNE. Cette réforme est l’occasion de changer de paradigme et de conditionner à l’avenir ces aides à la mise en place de pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement. »

C'est le « ministère de l'impossible », avait expliqué Robert Poujade, le premier à occuper le poste en 1974. Pourtant, François de Rugy, devenu mardi le successeur de Nicolas Hulot au ministère de la Transition écologique, devra bien faire son possible.

Daniel Cohn-Bendit, Pascal Canfin, quant à eux, ont refusé le poste sachant qu'ils n'auraient pas toute latitude pour agir. A François de Rugy , plus malléable et plus pragmatique, de reprendre les chantiers laissés par Nicolas Hulot, écologiste convaincu et utopiste, derrière lui.

Joanne Courbet pour DayNewsWorld

 

LA RENTREE 2018 DE

LAURENT WAUQUIEZ

Physiquement et selon une tradition déjà bien établie, Le Président des LR, Laurent Wauquiez a fait sa rentrée politique en grimpant « à la vitesse d’un TGV » (l’homme est sportif)  le Mont Mézenc, accompagné d’élus, de militants et de sympathisants….parfois exténués en arrivant au sommet.

En dehors de «  l‘opération Mont Mézenc, » Laurent Wauquiez a mis fin ce jour là , à son été de repos, pendant lequel  il s’est imposé une cure de silence, pour mieux profiter principalement des joies de la famille, un silence qui avaient conduit certains s’interroger : " Mais où donc est passé Laurent Wauquiez ?"

Silencieux, même  pendant l’affaire  Benalla !

Officiellement, Laurent Wauquiez avait fait savoir qu’il avait lui aussi droit à des vacances, la politique l’éloignant trop souvent de sa famille à laquelle il est très attaché.

Pendant ce temps, ses lieutenants n’ont pas quitté le terrain, à l’exemple de Damien  Abab, montant au créneau, chaque fois que  nécessaire, surtout au moment de l’affaire Benalla dont les aspects douteux et sulfureux n’ont pas fini de faire parler.

De notre point de vue, et tout en mélangeant l’utile à l’agréable, Laurent Wauquiez a dû travailler quand même à n’en pas douter, mettant à profit ses vacances pour réfléchir à l’avenir des LR et des prochaines élections européennes.

Le discours du Mont Mézenc, intelligent, habile et affectueux pour les Français, fortement applaudi sous certains de ses angles (« les Français ont le sentiment ne plus vivre chez eux !") n’a cependant apporté aucune information sur les prochaines élections européennes.

Or, incontestablement elles auront une importance politique essentielle, tant pour les LR que pour les autres formations politiques françaises, de droite comme de gauche.

Pour le courant pro-européen que LREM représente et qu’Emmanuel Macron a déjà tenté d’amplifier, avec la recomposition politique déjà entamée au sein du gouvernement avec l’arrivée de Bruno Le Maire ou de Gérard Darmandin, l’enjeu pourtant important semblait aisé .Mais les choses se sont compliquées avec l’affaire Benalla, affaire qui a écorné significativement l’image du Président de la République.

Du côté des LR et de Laurent Wauquiez la bataille est tout aussi vitale et le parti ne doit plus désormais céder une once de terrain à LREM en termes de ralliement de Macron compatibles.

Car concomitamment, les hypothèses fleurissent.

Pour certains, figer le jeu avec un Michel Barnier, déjà sollicité, Commissaire Européen sortant, négociateur du Brexit « technicien chevronné » des mécanismes européens,  serait une solution idéale ; elle est soutenue par la vielle garde Juppé et Raffarin…..macro-compatibles

L’hypothèse est cependant loin de  créer l’enthousiasme et  les critiques commencent déjà à fuser chez les LR. Laurent Wauquiez n’a pas dit un mot sur le sujet des Européennes lors de son discours du Mont Mézenc, s’obligeant à rester dans le jeu politique présent, avant d’aborder le futur, mais très embarrassé pour autant Certes le choix de Michel Barnier permettrait à Laurent Wauquiez de changer dans un sens plus « mainstream » pour la droite LR, son discours européen. Mais … ???

Mais ce choix comporte des risques non négligeables, car des experts moins européistes veillent et ceux-ci ne vont pas s’abstenir de rendre audible « très fort » leur voix, pour éveiller le peuple restés jusqu’ici sur le bord de la touche, alors que la mondialisation, annoncée à l’origine comme une chance, n’a fait que créer, plus de chômage et d’inégalités. Et, ces même critiques sont aussi partagées, mutatis mutandis par La France Insoumise, Le RFN de Marine Le Pen ou encore la France Debout de Nicolas Dupon Aignan. Autant dire, beaucoup de monde !

Michel Barnier serait un mauvais choix pour Laurent Wauquiez, qui se tirerait tout seul une balle dans le pied, en relançant de nombreuses questions sur le passé anti-français de Michel Barnier (un européen membre de la nomenclature européiste) loin d’être innocent dans les expériences désastreuses menées contre la Grèce et Chypre par exemple. Pour les plus hostiles à Michel Barnier celui-ci ferait parti des « crapules européistes » responsables de la situation de la Grèce à qui les énormes prêts qui lui ont été consentis avaient pour seul but de faire payer des intérêts insupportables, lesquels ont déséquilibré les budgets mais…on en rêvait …  devaient éviter la bulle financière ! On a vu la suite !  Après une décennie d’austérité (comme celle qu’Emmanuel Macron prépare pour la France, la Grèce ne s’est pas relevée malgré le cocorico des financiers : la population grecque s’est considérablement appauvrie, le chômage atteint les 43 %, le même niveau que celui des banlieues françaises. La dette est toujours aussi élevée et le risque est grand qu’elle ne soit jamais remboursés ; pour certains c’est même évidence !

Une campagne rondement menée contre Michel Barnier, tenu pour un fonctionnaire froid, inhumain et hautain assurerait un échec retentissant pour LR, à cause du mauvais choix de la tête de liste .

Si Laurent Wauquiez veut servir la France, et il le peut, et il le veut  en accompagnant un véritable projet politique de vérité et de transparence, il faut qu’il évite ce genre d’erreur.

Simultanément, Emmanuel Macron fait les yeux doux à Michel Barnier …présumé macro-compatible ; laissons donc Barnier aux socialauds-macronistes, faute de quoi Marine Le Pen et ses sympathisants ont toutes les chances de l’emporter.
Laurent Wauquiez n’est pas de ce niveau intellectuel ridicule ; il a au contraire de la hauteur (au sens intellectuel du terme) et il peut sans défaillir résister aux pressions de ces coteries tordues qui ne représentent plus qu’elles-mêmes

Bien évidemment, le récent discours du Mont Mézenc est resté muet sur ce point !

A juste titre certainement …….dans la cadre d’une bonne stratégie.

Que Laurent Wauquiez se donne encore un temps de réflexion (ou en donne l’impression si sa décision est déjà prise) pour éviter d’aller à un casse pipe magistral sous la pression d’amis de 30 ans qui comme chacun sait ne lui veulent pas que du bien.

Clara Mitchell pour DayNewsWorld

 

MACRON BESOIN DE PERSONNE  !

OU

SON NOUVEAU MONDE EST MORT ?

«Les Français veulent qu'on continue à réformer. Nous allons travailler dans notre couloir, sans prendre en compte les piques de nos détracteurs.», insiste un conseiller de Matignon.

«Ne croyez pas une seconde que je compte ralentir ou dévier», a lâché, vendredi, le président lors de l'un de ses derniers bains de foule, près du fort de Brégançon.

Exit les retombées positives de la victoire de l'Equipe de France au Mondial: le chef de l'État est parti en congés quelques jours après les débuts de l'affaire Alexandre Benalla.

Et après deux semaines de vacances, le gouvernement se retrouve mercredi 22 août pour un conseil des ministres.

Et Emmanuel Macron toujours aussi sûr de lui et impétueux a lancé lors de l'un de ses derniers bains de foule, près du fort de Bréganço : «Ne croyez pas une seconde que je compte ralentir ou dévier»

Comment tourner la page? C’était tout l'enjeu du premier Conseil des ministres postvacances ce mercredi. Faire oublier l' affaire Benalla ? « Cette tempête dans un verre d'eau. »?

Les enjeux de cette rentrée : faire oublier

Mais mission impossible !

Le premier Conseil des ministre postvacances se tient ce mercredi matin. Pour tourner la page de l'affaire Benalla, le président de la République entend maintenir le rythme des réformes. Mais question : Par quelle réforme commencer pour relancer la machine grippée?

Le projet de loi sur les entreprises pour lever les blocages de l'économie française, l'examen de la réforme institutionnelle enlisée au Palais Bourbon, au moment de l'affaire Benalla,le plan pauvreté abandonné en juin, la réforme du système de santé. Des dossiers sensibles...

O rl'affaire Benalla a mis en lumière"des fragilités déjà connues au sein de l'Élysée, avec des équipes qui ne s'aiment pas et ne se parlent pas" a avoué un proche de l'Elysée. Et le président doit recadrer l'organisation de son administration de 800 personnes. «Le chef de l'État va resserrer les boulons», avance un membre de son premier cercle.

Des épines dans le pied de la majorité, car la reprise des débats offrira une tribune à une opposition revigorée par les affaires. Jean-Luc Mélenchon et Laurent Wauquiez vont profiter de leur rentrée politique, cette semaine, pour tourner le couteau dans la plaie. Aucune raison de s'en priver tant ils ont à dire et tant pourtant ils ont été muselés.

Macron a en ligne de mire le scrutin des européennes, en mai prochain, la première élection depuis sa victoire.D'où ses visites au Danemark, au Luxembourg et Allemagne, dans l'espoir de fédérer les «progressistes» européens contre les «populistes».

Le président va devoir cependant affronter des vents contraires !

Emmanuel Macron doit faire face à une polarisation plus forte de l'opinion: 33 % des Français ne lui font pas du tout confiance alors qu'à droite on trouve de nombreux déçus et qu'une érosion dans son propre électorat de premier tour s'opère.

Près de 60% des Français trouvent que la politique de l'exécutif « dégrade leur situation personnelle ». Six personnes sur dix qualifient le président d' «inquiétant ». Rien de très rassurant.

De plus de nombreux obstacles vont l'entraver. Pour n'en citer que quelques uns :

1° Le chef de file des députés Les Républicains Christian Jacob pourrait demander « une seconde commission d'enquête » sur le dossier Alexis Kohler, du nom du secrétaire général de l'Elysée ciblé par une plainte de l'association Anticor pour « prise illégale d'intérêt

Mediapart a révélé qu'Alexis Kohler avait approuvé, en tant que haut-fonctionnaire, des contrats concernant l'armateur MSC, fondé et dirigé par des cousins de sa mère. La justice avait d'ailleurs ouvert une enquête dès la fin mai. Des accusations des plus graves qui pourraient ébranler la présidence de la République. En effet le numéro deux de l'Élysée a affirmé s'être toujours écarté des débats quand il a eu à connaître le dossier du fait de sa fonction. Seulement, Mediapart prouve le contraire avec la publication de deux procès-verbaux du conseil de surveillance du "Grand Port maritime du Havre" qui affirment le contraire. Décidément le mensonge est encore au rendez-vous. Or on est à l'ère de la transparence mais aussi du « soupçon »

2° De nouvelles révélations sorties par Le Monde pourraient également refaire parler de l'affaire Benalla à la rentrée. Selon le quotidien, les deux manifestants frappés par Alexandre Benalla place de la Contrescarpe le 1er mai 2018 n'ont pas cherché à dissimuler leur identité contrairement aux indications du préfet de police sous serment devant la commission d'enquête parlementaire de l'Assemblée. Michel Delpuech, a également été visé par le Canard enchaîné pour avoir envoyé un mot de remerciement chaleureux à Alexandre Benalla, alors qu'il affirmait ne pas connaître personnellement ce dernier devant les députés !

Paroles, paroles ...

Même si la majorité devait miser sur le fond des réformes pour espérer reprendre la main, la macronie s'est à tel point banalisé...

Garett Skyport pour DayNewsWorld

 

THIERRY SOLERE LE DEPUTE

LA REPUBLIQUE EN MARCHE EN GARDE A VUE


Thierry Solère est soupçonné d’avoir favorisé des anciens employeurs, mais aussi il doit être entendu sur l’embauche de l’épouse de l’un de ses anciens patrons et des prêts non déclarés.

Thierry Solère député La République en marche (LREM) des Hauts-de-Seine a été placé en garde à vue mardi 17 juillet 2018 au matin dans les locaux de la police judiciaire à Nanterre (Hauts-de-Seine).

Il est visé également et ce depuis septembre 2016 par une enquête judiciaire ouverte a son encontre pour des soupçons graves de fraude fiscale.

Les soupçons contre Thierry Solère ont depuis été élargie aux chefs de trafic d’influence, de corruption, d’abus de bien sociaux, de financement illicite de dépenses électorales et de manquements aux obligations déclaratives auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).

La levée de son immunité parlementaire avait demandé par le parquet de Nanterre, pour conduire son enquête, et afin de pouvoir l’entendre dans le cadre d’une garde à vue.

Finalement son immunité parlementaire à été levée le 11 juillet 2018 par le bureau de l’Assemblée Nationale après bien des résistances.

Le parquet de Nanterre avait pour motiver sa demande, expliqué aux membres du bureau que la garde à vue était « bien en l’espèce l’unique moyen de parvenir à l’exécution des investigations ».

Thierry Solère le député La Republique en Marche est notamment soupçonné de s’être servi de sa position d’élu pour favoriser des entreprises pour lesquelles il travaillait par ailleurs.

La justice souhaitait par ailleurs l’entendre sur l’embauche en tant qu’assistante parlementaire de l’épouse de l’un de ses anciens employeurs.

Un emploi que la justice présume bien entendu fictif, et d’autre part Thierry Solère devrait aussi être interrogé sur des prêts octroyés par un de ses proches, promoteur immobilier, pour plus d’un million d’euros, qui n’auraient pas été déclarés.

Bien entendu Thierry Solère nie en bloc les faits qui lui sont reprochés

Autre conséquences inattendues dans ce dossier, l’ex-garde des Sceaux socialiste Jean-Jacques Urvoas a été mis en examen par la Cour de justice de la République pour « violation du secret professionnel ».pour avoir transmis à Thierry Solère  les éléments sur cette enquête.

Voila encore une affaire qui éclabousse et met a mal une fois de plus La république en Marche et ses membres du soit disant nouveau monde qui ressemble de plus en plus à l’ancien !!!

Simon Freeman pour DayNewsWorld

 

LES CERCUEILS DE SIMONE ET ANTOINE VEIL

AU MEMORIAL DE LA SHOAH AVANT D'ENTRER AU PANTHEON

« J'ai le sentiment que je jour où je mourrai, c'est à la Shoah que je penserai.» avait confié Simone Veil en 2009.

Vendredi et samedi, les cercueils de Simone et Antoine Veil, recouverts de drapeaux français, sont exposés face à l'étoile de David en marbre noir dans la crypte, lieu de mémoire du génocide des juifs, à Paris dans le IVe arrondissement. Sur le cercueil de Simone Veil, membre de l'Académie française, repose sa grand-croix de la Légion d'honneur, remise par François Hollande en 2012.

Le public peut venir se recueillir devant le cercueil de l’ancienne ministre et celui de son époux dont elle ne voulait pas être séparée après la mort.

Un an, presque jour pour jour, après son trépas, Simone Veil deviendra, dimanche 1er juillet, la cinquième femme à faire son entrée au Panthéon, aux côtés de son mari, Antoine. Mais, avant cette cérémonie , un dernier hommage lui est rendu, vendredi 29 et samedi 30 juin, au Mémorial de la Shoah, dans le 4e arrondissement de Paris.

Elle continue ainsi comme durant sa vie à être accessible jusqu’à la veille de sa « panthéonisation » dimanche. Cette survivante de la Shoah et défenseure des droits des femmes, va être inhumée avec son mari, Antoine Veil, au Panthéon dimanche.

Les deux cercueils seront enfin acheminés dimanche jusque dans la nef du Panthéon, accompagnés de la famille Veil et du couple Macron. Le public pourra venir rendre un dernier hommage au couple Veil à partir de 16 heures.

Simone et Antoine Veil seront descendus lundi matin, en présence uniquement de la famille, dans le caveau VI, où reposent déjà Jean Moulin et André Malraux, deux grands résistants, Jean Monnet, l’un des fondateurs de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), et René Cassin, prix Nobel de la paix en 1968.

Britney Delsey pour DayNewsWorld

 

UNE PISCINE AU FORT DE BREGANCON

OU LE FAIT DU PRINCE

Le couple présidentiel envisage d'installer une piscine dans l'enceinte du fort varois, villégiature du chef de l'Etat .Il a décidé de passer ses vacances cet été au fort de Brégançon, villégiature des présidents de la République, situé sur la commune varoise de Bormes-les-Mimosas.

Le général De Gaulle avait été le premier président de la République à y séjourner en août 1964. Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing ou Jacques Chirac étaient amoureux du site. Et François Hollande y passa son premier été de président avec Valérie Trierweiler. Et ils s'y sont rendus en villégiature , heureux de jouir d'une imposante bâtisse construite entre le XIIIe et le XVIIe siècle avec une plage privée en contrebas. Le fort de Brégançon, édifié sur un îlot de la commune varoise de Bormes-les-Mimosas, ceinturé de jardins-terrasses arborés et fleuris a « cadre enchanteur » doté d'un « panorama exceptionnel » selon les tablettes du Centre des monuments nationaux. Située en contrebas du fort, une superbe plage privée.

Mais au goût des Macron, elle ne serait pas assez isolée! En contrebas du fort . « A 300 mètres du bord, les bateaux peuvent mouiller. D’ailleurs les paparazzis font des photos de tous les présidents qui y séjournent. Et Emmanuel Macron et son épouse ont des petits-enfants, dont ils souhaitent préserver l’intimité. »

Brigitte et Emmanuel Macron veulent se prélasser au soleil du Lavandou au bord d’une piscine cet été au fort de Brégançon.

L'Elysée a confirmé que le projet était bel et bien « à l'étude » dans la villégiature varoise : « Cette étude concerne aussi bien les règles relevant des architectes des bâtiments de France, que les questions techniques et financières, explique L’Elysée dans un communiqué relayé par L’Express. Elle devrait remonter au président dans les semaines qui viennent (...) Ce sera probablement une piscine hors sol, car il est impossible de creuser un bassin. Classé monument historique, le fort de Brégançon ne peut pas être soumis à des travaux trop lourds. D'où le choix probable d'une piscine hors sol. En revanche, L'Elysée n'a pas souhaité s’exprimer sur le coût de ce