LE PERONISME DE RETOUR EN ARGENTINE

« La seule chose qui nous préoccupe, c'est que les Argentins arrêtent de souffrir », a déclaré Alberto Fernandez, le vainqueur à la présidentielle , alors que son pays est en proie à une grave crise économique.

Le président sortant, Mauricio Macri, achève son mandat plombé par la pire crise économique que l'Argentine ait vécue depuis 2001.

Le candidat péroniste de centre-gauche Alberto Fernandez a remporté l'élection présidentielle en Argentine dès le premier tour, dimanche 27 octobre, devant le président sortant libéral Mauricio Macri, selon des résultats partiels.

Avec près de 80% des bulletins dépouillés, le candidat péroniste a obtenu 47,45% des voix, contre 41,11% pour Mauricio Macri. Il devient le nouveau président de ce pays de 44 millions d'habitants.

Pour gagner dès le premier tour, Alberto Fernandez devait obtenir plus de 45% des voix, ou bien plus de 40% des voix avec un avantage de plus de 10 points sur le candidat arrivé en deuxième position. Selon le ministère de l'Intérieur, la participation au scrutin a été de plus de 80%.

Retour du péronisme ?

« Nous allons construire l’Argentine égalitaire et solidaire dont nous avons rêvé ! » , a réagi  Alberto Fernandez, avocat de 60 ans, dont la colistière est l'ex-présidente Cristina Kirchner (2007-2015), actuellement mise en examen dans treize affaires.

Alberto Fernandez avait promis de travailler à réduire la forte polarisation politique qui traverse le pays, entre péronistes et partisans de Mauricio Macri, qui briguait un deuxième mandat. « 'Nous' et 'eux', c'est terminé », a assuré celui qui forme un ticket avec l'ex-présidente Cristina Kirchner (2007-2015), candidate à la vice-présidente. « Nous vivons une profonde crise (économique), chacun doit prendre sa responsabilité pour ce qui va advenir », a-t-il insisté. « La seule chose qui nous préoccupe, c'est que les Argentins arrêtent de souffrir ». Cristina Kirchner, qui se trouvait à ses côtés, a appelé le président sortant à prendre dans les derniers jours de son mandat « toutes les mesures nécessaires pour atténuer la situation dramatique » de l'Argentine.

Grave crise économique

En effet le prochain gouvernement va hériter d'un pays au bord du gouffre économique. Avec 55 % d’inflation, un taux de chômage en forte augmentation, 35 % des Argentins qui vivent sous le seuil de pauvreté, le prochain président va devoir faire face à une situation critique. Alberto Fernández a promis des investissements dans le secteur de l’éducation et de la recherche scientifique, mais dans les faits, s’il est élu, il aura bien peu de marge de manœuvre pour tourner le dos aux politiques d’austérité mises en place par le président sortant de centre-droit.

Pour faire face à la crise, le gouvernement Macri a dû solliciter l’aide du Fonds monétaire international (FMI) qui a décidé de lui octroyer un prêt de 57 milliards de dollars. La majeure partie de cet argent a cependant déjà été versée au pays, et il n’en reste quasiment rien aujourd’hui. Le gouvernement en a utilisé une grande partie pour rembourser d’autres dettes.

Avec une récession de plus de 3 % du PIB prévue pour 2019, l’Argentine va donc avoir besoin de temps pour sortir de la crise.

Britney Delsey pour DayNewsWorld