DEMISSION ET EXIL DU PRESIDENT

EVO MORALES EN BOLIVIE

Véritable séisme politique en Bolivie : le président, Evo Morales, au pouvoir depuis près de quatorze ans, a annoncé sa démission, dimanche 10 novembre, après trois semaines d’intense contestation sociale.

« Je renonce à mon poste de président », a déclaré à la télévision le leader indigène de 60 ans, au pouvoir depuis 2006. Alors que le président de Bolivie venait d 'annoncer la convocation de nouvelles élections pour « pacifier le pays », il a dû faire face aux démissions de la plupart des ministres, de dizaines de députés et sénateurs, avant d’annoncer le sien.

« Le cours des événements va à l’encontre de mes principes personnels, ainsi que de mes valeurs spirituelles et démocratiques, et donc cela m’empêche de continuer à la tête du portefeuille d’Etat que je dirige », a écrit le ministre des hydrocarbures, Luis Alberto Sanchez, dans une lettre envoyée au président et publiée sur son compte Twitter,

L’armée bolivienne avait enjointau chef de l’Etat de démissionner, jugeant qu’une telle décision contribuerait à restaurer le calme dans le pays. « Après avoir analysé le conflit national, nous demandons au président de renoncer à son mandat présidentiel, de permettre le rétablissement de la paix et la restauration de la stabilité dans le pays », a déclaré à la presse le commandant des forces armées terrestres, Williams Kaliman.

La vague de contestation qui secoue le pays depuis trois semaines a fait trois morts et 383 blessés.

Vacance du pouvoir en Bolivie

Tous les autres hauts responsables politiques qui auraient dû assurer l'intérim à la tête du pays ont eux aussi démissionné si bien que dimanche soir, la Bolivie faisait face à une vacance du pouvoir.

Evo Morales a reçu le soutien immédiat des présidents cubain et vénézuélien, qui ont dénoncé un « coup d'Etat » tout en exprimantleur solidarité envers leur « frère président » Evo Morales. Le Mexique a proposé l'asile à Evo Morales et accueilli dans son ambassade à La Paz des fonctionnaires et des parlementaires boliviens.

Evo Morales était l'un des derniers représentants de la « vague rose » déferlant au tournant des années 2000 sur l'Amérique latine et faisant virer à gauche le Brésil, l'Argentine, le Chili, l'Equateur et le Venezuela. La majorité de ces pays a depuis rebasculé à droite .

Britney Delsey pour DayNewsWorld