L' HOMOPHOBIE  PENALISABLE AU BRESIL

La Cour suprême du Brésil a décidé jeudi de criminaliser l’homophobie: une mesure importante pour les minorités sexuelles d’un des pays qui comptent le plus d'assassinats de personnes LGBT. Selon l’ONG Grupo Gay da Bahia (GGB), qui collecte des statistiques nationales depuis quatre décennies, il y a eu en effet en 2017 au Brésil 387 meurtres et 58 suicides dus à l’homophobie et la transphobie.

La Cour suprême a décrété que l’homophobie était équivalente au délit de racisme. Les actes de racisme sont punissables au Brésil de un à trois ans de prison ou d’amendes. En conséquence de la décision de la Cour suprême, ces peines seront désormais applicables aux actes d’homophobie.

Pour le président brésilien Jair Bolsonaro la Cour suprême aurait outrepassé ses prérogatives en criminalisant l’homophobie. Dans le cadre du travail, un employeur « réfléchira à deux fois » avant d’embaucher un homosexuel par crainte d’être accusé d’homophobie, a déclaré Jair Bolsonaro à l’occasion d’un petit-déjeuner à Brasilia avec des journalistes.

« Il faut un équilibre (à la Cour). Il ne s’agit pas de mélanger la politique et la religion », a-t-il ajouté. La Cour suprême s’est « complètement trompée » car elle « est allée sur le terrain législatif », a ajouté le président, élu grâce au soutien des églises pentecôtistes ultra-conservatrices.

La décision de la Cour suprême a été acquise par huit votes contre trois. Mais, selon Jair Bolsonaro, s’il y avait eu un juge évangélique, il aurait “demandé un délai” pour analyser la question, laissant le vote en suspens.

L’ancien militaire avait en effet déjà mentionné fin mai la possibilité de nommer un juge évangélique à la Cour suprême où deux postes seront vacants avant la fin de son mandat en 2022.

Jenny Chase pour DayNewsWorld