VENEZUELA

VERS UNE NOUVELLE GUERRE MONDIALE ?

Le bras de fer entre Nicolas MADURO , le Président Vénézuélien, assuré du soutien de la Chine et de la Turquie et Juan GUAIDO , principal opposant autoproclamé, avec le soutien des Occidentaux , USA en tête, dure depuis maintenant près de 3 mois.

Début mars 2019, une panne d’électricité géante a plongé le pays dans le chaos, alors même que le Venezuela est la première réserve pétrolière de la planète (297 milliards de barils), l’une des raisons du trop plein de convoitises.

Mais le Venezuela a aussi d’importantes réserves aurifères. En décembre 2018, Caracas a donné le feu vert à la Russie pour commencer à extraire l’or du pays.

Coïncidence ?
Des sources autorisées indiquent
que ce serait cette  décision du gouvernement Maduro qui aurait conduit les Etats Unis, le Canada, le Brésil et d’autres encore, comme la France à reconnaitre dans la précipitation, Guaido comme Président officiel du Venezuela, au risque de provoquer une guerre civile dans le pays.

Trop occupés dans la précédente décennie, par les affaires du Moyen Orient, de la Syrie, de l’Iran, de la Libye, les Etats Unis avaient baissé la garde au niveau du continent américain, renonçant ainsi implicitement à l’application de la Doctrine de James Monroe dictée en 1823.

La doctrine de Monroe a caractérisé  la géopolitique étrangère des USA pendant tout le XIXème et le XXème siècle.

Qualifiée de doctrine , mais constituée en fait d’un ensemble de principes définis par le Président américain James Monroe à l’occasion de son message au congrès de décembre 1823, la Doctrine de Monroe interdit toute intervention dans les affaires américaines sur l’ensemble du continent américain, de l’Alaska à la Terre de Feu.

La doctrine de Monroe a été complétée en 1904, par « le corollaire de Roosevelt » qui a justifié depuis, l’interventionnisme US sur le continent américain.

C’est cette doctrine de Monroe qui a justifié toutes les ripostes US sur les zones « menacées, considérées comme son arrière-cour ».

L’affaire de la Baie des Cochons/Cuba (1961) , brillamment gérée par le Président John Fitzgerald Kennedy, a été l’une de ces ripostes.

Comme chacun sait, l’histoire bégaie !

Car ce qui se passe en ce moment au Venezuela commence à ressembler furieusement aux événements survenus en pleine Guerre Froide dans la Baie des Cochons de CUBA.

Le 24 mars 2019, une centaine de militaires et 35 tonnes de matériel ont été débarqués au Venezuela par les Russes.  Un chef cosaque a même avancé qu’il disposait de 400 paramilitaires pour cette opération. Poutine avaient pourtant mis en garde avant d’en arriver là  !

Certes, l’opposition vénézuélienne a immédiatement minimisé l’affaire, prétendant qu’il ne s’agissait que d’une tentative d’intimidation.

Il n’en est rien semble-t-il, au vu de la tournure qu’a pris cet incident depuis.

Démentie par le porte- parole du Kremlin dans un premier temps, l’escalade  militaire n’a en effet pas cessé de monter depuis.

Car la Russie aurait beaucoup à perdre en cas de changement de régime à Caracas.

Deuxième investisseur étranger, la Russie souhaite depuis longtemps renforcer ses liens militaires avec le Venezuela, avec l’intention de disposer à terme d’une base militaire sur l’Ile de l’Orchila, située à 2400 km des cotes de la Floride dans la mer des Caraïbes : une menace stratégique sans précédent pour les Etats Unis….

En décembre 2018, le journal américain «The Drive » a publié des images satellites de l’ile vénézuélienne qui révèlent que des changements ont déjà eu lieu sur l’ile. Par exemple, l’apparition d’une piste d’atterrissage pour des opérations menées avec des bombardiers russes TU-160, capables de transporter des missiles de croisière à tête nucléaire.

Par ailleurs, des exercices conjoints entre la Russie et le Venezuela ont déjà eu lieu, conformément au droit international en suivant les consignes d’utilisation de l’espace aérien : les appareils russes étaient accompagnés de chasseurs norvégiens F-16 ?? Une garantie ??

Pas sûr ! lorsque l’on sait que la Norvège qui vient d’accueillir l’important exercice Trident Junctuer organisé par l’OTAN s’inquiète de plus en plus de l’imprévisibilité de son voisin (200 km de frontière commune) , lequel renforce jour après jour ses capacités militaires dans l’Arctique.

La base militaire de l’ile de l’Orcha devrait à terme permettre aux bombardiers TU-160 russes de ne pas retourner systématiquement en Russie , les ravitaillements pouvant dès lors se faire en vol .

La riposte américaine est montée d’un cran.

L’US Air Force est déjà en train d’effectuer  «son intégration du théâtre de l’entrainement au vol » à partir de la station de la RAF de Londres, ceci dans le but « d’utiliser cette base comme lieu avancé d’opération pour les bombardiers B-52 ».

Simultanément, l’US Air Force a lancé ses bombardiers dans le Pacifique, à partir de la base d’Andersen de l’ile de Guam, ce qui a conduit en réaction à la préparation de deux avions de combat Sukoï SU-27, pour l’interception de bombardiers B-52.

Reprenant très opportunément  les principes de la théorie de Monroe, John Bolton, conseiller à la Sécurité à la Maison Blanche vient de rappeler que tout acte de provocation au Venezuela serait désormais considéré « comme une menace » à la Paix et à la Sécurité Internationale.

De son coté, Donald Trump a déclaré sans ambages que la Russie devait sortir du Venezuela, rapidement …sous peine d’en payer le prix…

Comme on le voit, les tambours de guerre battent de plus en plus fort, ceci notamment depuis que les Etats Unis comme la Russie se sont lancés dans le retrait de leur participation au traité des INF,  signé en 1987 par Gorbatchev et Reagan, suite à la crise des euromissiles,  dans le but de lutter contre la prolifération des armes nucléaires.

La Chine vient d’appeler au calme; mais on sait dans quelle partie de bras de fer le Président Chinois Xi Jinping  est engagée avec Donald Trump  et on sait aussi  qu’elle ne laissera pas les Etats- Unis agresser l’Iran.

Et l’Europe dans tout ça ?

Dans l’état où se trouve actuellement le débat européen, l’Europe qui protège n’est semble- t- il qu’un doux rêve, la France, qui est le seul Etat européen à disposer de l’arme nucléaire (à l’exception de la Grande- Bretagne , qui va certainement basculer dans le Brexit) étant engluée dans un débat sans fin, irréaliste provoqué par les erreurs successives graves d’Emmanuel Macron  depuis son accession à l’Elysée.

En Novembre 2017, le Secrétaire Général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, avait appelé, à l’occasion d’une rencontre avec des ministres de l’OTAN  les pays européens à  planifier leurs infrastructures civiles vers les besoins de l’armée . En claquant des talons, l’UE  a promis solennellement de remettre en état ses réseaux de transport y compris ferroviaires pour supporter des transports rapides de blindés et de matériel lourd de type blindés, déléguant les rôles clés aux gouvernements nationaux et au secteur privé (sociétés autoroutières ?).

Vu l’état d’entretien du réseau routier français et des finances publiques de la France … le rendez- vous ne semble pas assuré !

Clara Mitchell pour DayNewsWorld