66 MORTS ET 71 BLESSES DANS L'INCENDIE

D'UN OLEODUC AU MEXIQUE

Au moins 66 personnes ont été tuées et 71 blessées par brûlures, dans l’incendie d’un oléoduc qui présentait une fuite où des habitants venaient voler du carburant, dans l’est du Mexique, ont annoncé vendredi les autorités, en pleine offensive du gouvernement mexicain contre les vols de carburant.

L’incendie s’est produit dans la localité de Tlahuelilpan dans l'Etat de Hidalgo, à environ 100 km au nord de Mexico. Quelques heures auparavant la fuite de l'oléoduc avait attiré des dizaines d’habitants de cette localité venus récupérer du carburant munis de seaux et jerrycans.

« Je déplore beaucoup la grave situation dont souffre Tlahuelilpan à cause de l'explosion d'un oléoduc », a réagi sur Twitter le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador. « J'appelle tout le gouvernement à venir en aide aux gens sur place », a-t-il ajouté.

Des unités de lutte contre les incendies ainsi que des ambulances de la compagnie pétrolière étatique Pemex ont été dépêchées sur les lieux pour secourir les victimes, a précisé le gouverneur de l’Etat de Hidalgo où se trouve Tlahuelilpan, Omar Fayad.

Prélèvement clandestin et manque à gagner de 3 milliards de dollars.

« On sait que c'était un prélèvement clandestin et que les autorités compétentes s'en occupaient déjà », a indiqué le gouverneur de l'Etat de Hidalgo. Plus de 10 000 siphonnages ont été enregistrés cette même année sur les canalisations de la compagnie pétrolière Pemex, selon des chiffres officiels. Un délit qui a causé une perte de quelque 3 milliards de dollars (2,64 milliards d'euros) en 2017 et 2018 à l'Etat mexicain, selon des chiffres officiels.

C'est pourquoi le gouvernement du nouveau président Andrés Manuel Lopez Obrador met en œuvre une stratégie nationale contre le vol de carburant.

En effet certains gangs criminels ou de simples familles pratiquent ces prélèvements illégaux pour les revendre ensuite au marché noir, notamment dans l'Etat de Puebla (centre), épicentre du phénomène connu sous le nom de « Huachicol ». Autour de cette pratique illégale s'est même développée une culture locale avec chansons populaires et figures religieuses portant un bidon et un tuyau en plastique. Des stations-service officielles distribuent même du carburant volé.

Le gouvernement, prenant le taureau par les cornes, a fermé plusieurs oléoducs acheminant le carburant pour stopper ces vols. Cette stratégie a provoqué une pénurie de carburant dans une dizaine d'Etats du pays, dont la capitale.

Le président André Manuel Lopez Obrador, qui a pris ses fonctions le 1er décembre, a exhorté les Mexicains à faire preuve de patience devant cette situation chaotique.

Selon les autorités, les gangs bénéficient de complicités au sein de l'entreprise nationale si bien que l'ancien chef de la sécurité de société fait actuellement l'objet d'une enquête pour vol de carburant.

Alyson Braxton pour DayNewsWorld