EQUATEUR LE REDOUTABLE GANG LOS CHONEROS RESPONSABLE DE L 'ASSASSINAT DU CANDIDAT

A LA PRESIDENTIELLE FERNANDO VILLAVICENCIO ?

La semaine dernière, le candidat centriste à la présidentielle Fernando Villavicencio, deuxième favori dans les sondages, a été abattu lors d'un rassemblement politique.

Six Colombiens ont été arrêtés et un septième est mort dans un échange de tirs avec la police.

L'assassinat du politicien, qui a choqué le pays, s'est produit avant les élections générales prévues le 20 août. Cet ancien journaliste avait dénoncé la corruption et reçu des menaces de mort du gang de trafiquants Los Choneros.

L'enquête sur l'assassinat du candidat à l'élection présidentielle équatorienne, tué en pleine rue mercredi à Quito, ne fait que débuter mais les soupçons de la police sont bel et bien portés sur Adolfo "Fito" Macias, leur chef de file.

Adolfo "Fito" Macias, leur chef de file.

"Fito" , chef du redoutable gang "Los Choneros", a été transféré samedi vers une prison de haute sécurité. Une opération menée par 4000 militaires et policiers, lourdement armés, trois jours après l'assassinat du candidat à la présidentielle Fernando Villavicencio.

"Fito", de son vrai nom Adolfo Macías, est aujourd'hui le seul membre fondateur des "Choneros" encore en vie. Créée dans les années 90, l'organisation criminelle s'est structurée autour du narcotrafic, n'hésitant pas à faire usage de la violence pour régner sur les routes du trafic de cocaïne dans le Pacifique. Dans le pays, de nombreuses bandes rivales s'affrontent depuis des années pour conserver leur influence et leurs réseaux de commerce illégal.

L'homme est décrit comme agissant "sous les radars" par l'ONG Insight Crime, une fondation qui analyse les dynamiques des bandes armées en Amérique latine.

"Fito" s'était depuis fait discret publiquement, jusqu'à une apparition vidéo quelques jours avant la mort de Villavicencio. Il avait alors annoncé une trêve de paix avec des groupes rivaux armés, comme "Los Lobos" ou "Los Tiguerones", deux autres gangs qui sèment la terreur en Équateur.

 "Extrême violence criminelle"

Le taux d'homicides lié au trafic de drogue, de 26 pour 100.000 habitants depuis le début de l'année, a presque doublé par rapport à l'an dernier et marque un record. Les victimes de violence sont des maires, des juges, des procureurs et des dizaines de civils sans casier judiciaire. Rappelant les méthodes des narcos mexicains, des cadavres démembrés ont commencé à apparaître dans les rues du pays, des corps pendus à des ponts et des enlèvements pour extorsion se sont multipliés, laissant dans le meilleur des cas, les victimes amputées d'un doigt ou d'une oreille.

26 gangs liés au trafic de drogue.

Le président Guillermo Lasso, qui a lutté contre les gangs, mais sans parvenir à endiguer la criminalité, a accusé le "crime organisé" d'avoir commandité le meurtre de M. Villavicencio.

Selon le ministre de l'Intérieur, Juan Zapata, plus de 13 organisations criminelles opèrent en Équateur, dont Los Choneros, la plus ancienne et la plus puissante, désormais alliée au cartel mexicain de Sinaloa.

Mais le renseignement militaire recense jusqu'à 26 gangs liés au trafic de drogue. Los Lobos, le principal gang rival de Los Choneros, est associé au cartel mexicain Jalisco Nueva Generación.

La guerre contre la drogue au Mexique et en Colombie a conduit des cartels de ces deux pays, en plus de mafias albanaises, à s'installer en Equateur, où bénéficier de la porosité des frontières, de l'économie "dollarisée", de la corruption de l'État et du manque de contrôle sur le blanchiment d'argent .Pour le trafic de drogue, les ports du Pacifique, point de départ de la cocaïne vers l'Europe et les États-Unis, sont stratégiques.

Le premier tour de l'élection est toujours prévu le 20 août. L'actuel président, Guillermo Lasso, a décrété l'état d'urgence pour garantir la bonne tenue du scrutin.




Jenny Chase pour DayNewsWorld