LES CINQUANTE ANS DU GIGN 

UNITE D'ELITE DE LA GENDARMERIE NATIONALE

"Sauver des vies au péril de la sienne". En ce vendredi 1er mars, le GIGN fête ses 50 ans. Spécialisée dans les opérations à risque, l'unité d'élite de la gendarmerie nationale a construit sa renommée autour d'interventions spectaculaires souvent liées à des prises d'otage, parfois de nature terroriste. Mais le GIGN dispose de prérogatives bien plus larges.

Création du GIGN en 1974

Si le GIGN a vu le jour en 1974, peu de temps après l'attentat de Munich en septembre 1972, il ne s'agit pas de la seule affaire qui a poussé la Gendarmerie française à réfléchir à la création d'une force spéciale.

Deux affaires emblématiques et douloureuses, qui s’étaient déroulées une en 1969 et une en 1971, ont poussé à se rendre compte que des opérations avec des gens pas entraînés pour cela conduisaient à des drames.

La première de ces affaires est celle de Cestas qui a eu lieu en février 1969 ; Un père ayant perdu la garde de ses deux enfants met ses menaces à exécution et les tue .

L'autre affaire, elle aussi largement médiatisée, s'est déroulée en septembre 1971 dans la maison d'arrêt de Clairvaux. Deux détenus, Claude Buffet et Roger Bontems, prennent en otage l'infirmière et un gardien. Et les égorgent froidement.

Ces deux drames ont douloureusement impacté, «la Gendarmerie dans son ensemble mais aussi au niveau de l'opinion publique où on acceptait de plus en plus mal que la Gendarmerie n'ait pas les moyens pour intervenir.», selon le fondateur du GIGN Christian Prouteau SUR Cnew. "C'est malgré tout, c'est Munich qui a forcé la décision" de la création du GIGN.

Face à cette multiplication des drames, des prises d'otage et des détournements d'avions (80 pour la seule année 1969), l'idée d'une force d'intervention spéciale prend de l'ampleur.

Unité d'élite de la gendarmerie nationale

Cette unité d'élite de la gendarmerie nationale, spécialisée dans les missions périlleuses et les gestions de crise a mené plusieurs interventions marquantes, de Loyada à Djibouti en 1976, avec la prise d'otages d'un bus d'élèves , à Ouvéa en 1988, en passant par l'aéroport de Marignane en 1994. Plus récemment, le GIGN a notamment prêté main forte au RAID, lors de l'assaut de Dammartin-en-Goële en 2015, destiné à neutraliser les frères Kouachi, coupables de l'attentat contre Charlie Hebdo le 9 janvier de cette année. C'est également le GIGN qui fut aux manettes lors des négociations avec Radouane Lakdim, le meurtrier d'Arnaud Beltrame à Trèbes en 2018, finalement abattu.

Avant d'intervenir, le GIGN doit d'abord être alerté par ce que l'on appelle un "primo-intervenant".

Des missions de gestion de crise

Les missions du GIGN sont multiples : prise d’otages, intervention dans les trains, les sites sensibles comme les centrales nucléaires, protection rapprochée, surveillance d’individus dangereux, opérations de flagrant délit, extorsions de fonds… Des actions qui s’inscrivent dans tous les domaines comme le contre-terrorisme aérien, maritime… Depuis l’origine, les hommes du GIGN ont mené des opérations célèbres et sur des zones de crise multiples en France comme à l’étranger, libérant ou évacuant plus de 600 otages et 700 ressortissants français et étrangers menacés.

L'unité est également impliquée dans la protection du président de la République à travers le GSPR (Groupe de sécurité de la présidence de la République).

De façon plus discrète, le GIGN dispose d'une partie renseignement et dispose de moyens spécifiques pour mener à bien ces missions.

Enfin, l'action du GIGN s'étend à l'étranger où il participe à des formations et partage l'expertise de la gendarmerie nationale sur des terrains de guerre. Le GIGN assure, par ailleurs, la sécurité de l'ensemble des ambassades de France à travers le monde. Les militaires disposent même d'une capacité d'intervention dans le cas où il s'y passerait quelque chose.

Une prérogative rendue possible par l'extraterritorialité de ces ambassades.




Jenny Chase pour DayNewsWorld