COMPRENDRE LA COLERE DES AGRICULTEURS EUROPEENS |
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La colère se propage à travers l'ensemble du secteur agricole de l'Union européenne. Les agriculteurs espagnols viennent d'annoncer ce mardi 30 janvier 2024 annoncent rejoindre le mouvement de grogne européen. Les trois principaux syndicats agricoles espagnols ont annoncé mardi rejoindre le mouvement de colère des agriculteurs européens, avec une série de"mobilisations" dans l'ensemble du pays au cours des "prochaines semaines". "Le secteur agricole en Europe et en Espagne est confronté à une frustration et un malaise croissants", en raison notamment "de la bureaucratie étouffante générées par les réglementations européennes", ont expliqué dans un communiqué commun l'Asaja, l'UPA et la Coag. Producteurs et éleveurs expriment leur mécontentement dans de nombreux États membres, dénonçant la rémunération insuffisante de leurs efforts, critiquant les normes environnementales imposées par l'UE et exprimant des inquiétudes quant aux accords commerciaux conclus par les 27 avec divers partenaires. Barricades, opérations escargots, manifestations : le secteur s'efforce de faire entendre sa voix. Le principal syndicat agricole français, la FNSEA, a déclaré que les manifestations se poursuivraient "cette semaine et aussi longtemps que nécessaire", envisageant des actions à l'échelle nationale au fur et à mesure que le mouvement prend de l'ampleur. Ce mécontentement n'est pas limité à la France. Les agriculteurs européens, déjà confrontés à des pertes économiques liées à la crise climatique, protestent contre des politiques vertes qu'ils estiment contradictoires, injustes et préoccupantes pour leur avenir. Pourquoi les agriculteurs français sont-ils en colère ? Protestations également aux Pays-Bas et en Allemagne Les agriculteurs allemands et néerlandais partagent les mêmes inquiétudes quant aux décisions qu'ils estiment injustes et imprévisibles des gouvernements en matière d'agriculture. L'année dernière, les agriculteurs néerlandais ont bloqué des routes, déversé du fumier dans les rues et protesté devant les maisons des hommes politiques contre les réglementations visant à réduire les émissions d'azote. L'agriculture, qui est l'un des principaux domaines d'exportations mondiaux, est responsable d'environ la moitié des émissions totales d'azote des Pays-Bas. En 2019, la plus haute juridiction administrative du pays a jugé que le système de permis d'azote n'empêchait pas ces émissions de nuire aux réserves naturelles spécialement protégées, connues sous le nom de réseau "Natura 2000". Bien que la décision initiale n'ait pas fait les gros titres, le gouvernement a rapidement annoncé qu'il devait prendre des "mesures drastiques" pour remédier à la situation, notamment en rachetant et en fermant des exploitations d'élevage. L'annonce soudaine de ces réductions a donné aux agriculteurs le sentiment de ne pas être traités équitablement. Ils ont déjà réduit considérablement les émissions d'azote au cours des 30 dernières années et le financement des zones rurales a été réduit au profit des investissements urbains. Les politiques gouvernementales antérieures les avaient encouragés à s'étendre, alors qu'aujourd'hui, les agriculteurs criblés de dettes se voient signifier qu'ils doivent réduire la taille de leurs exploitations. Les protestations ont conduit à la création du parti politique de droite, BoerBurgerBeweging (BBB), qui a promis aux agriculteurs d'avoir davantage leur mot à dire dans la politique agricole. En 2023, le BBB a remporté les élections provinciales et, après les élections sénatoriales, il est devenu le parti ayant le plus grand nombre de sièges au Sénat néerlandais. En Allemagne, la frustration grandit face aux projets de suppression progressive des subventions aux carburants, représentant jusqu'à 3 000 euros par an pour une entreprise moyenne. Le mécontentement à long terme concernant l'application jugée injuste des politiques environnementales attise davantage les tensions. A l'est de UE aussi face à l'Ukraine En Roumanie et en Bulgarie, les passages frontaliers ont été encombrés par des tracteurs et des camions, signe d'un mécontentement palpable. En avril dernier, la Pologne a été secouée par la démission de son ministre de l'agriculture en raison de ce différend, bien que de nouvelles subventions aient partiellement apaisé les tensions. L'agriculture un enjeu majeur des élections européennes ? Les manifestations pourraient s'étendre encore plus largement dans les semaines à venir, avec l'Espagne et l'Italie prêtes à rejoindre le mouvement. Jeudi, la Commission européenne entamera des discussions stratégiques avec les syndicats d'agriculteurs, les entreprises agricoles et les experts pour tenter d'apaiser les tensions. A mesure que les tensions s'intensifient, l'agriculture se profile comme un enjeu majeur à l'échelle de l'Union européenne, à l'approche des élections européennes prévues en juin. |
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Andrew Preston pour DayNewsWorld | |