PRESIDENTIELLE VLADIMIR POUTINE PLEBISCITE POUR UN CINQUIEME MANDAT

Vladimir Poutine, le maître du Kremlin, au pouvoir depuis près d’un quart de siècle, a été réélu à la présidentielle dimanche avec plus de 87 % des suffrages.Des résultats dignes d’un plébiscite.

Un record pour celui qui avait toujours recueilli entre 64 et 68% des suffrages aux scrutins précédents.

Les autorités russes n’ont pas laissé de place aux contradicteurs du pouvoir : les trois autres candidats sélectionnés étaient tous dans la ligne du Kremlin, qu’il s’agisse de l’Ukraine ou de la répression qui a culminé avec la mort d’Alexeï Navalny dans une prison de l’Arctique en février.

Au préalable, le pouvoir avait martelé que le peuple russe devait être "uni" derrière son leader, présentant le conflit ukrainien comme ourdi par les Occidentaux pour détruire la Russie. L'assaut de l'Ukraine, déclenché par le maître du Kremlin en février 2022 , était quant à lui en toile de fond du vote, d'autant que les attaques sur le territoire russe se sont multipliées cette semaine. 

S'adressant aux Russes en fin de soirée, Vladimir Poutine a remercié ceux qui sont allés voter et qui ont permis de créer les conditions d'une "consolidation politique interne". "Je tiens à vous remercier tous, ainsi que tous les citoyens du pays, pour votre soutien et votre confiance", a-t-il lancé devant son équipe de campagne, avant de promettre que la Russie tiendra tête à tous ses adversaires.

"Peu importe qui veut nous intimider ou à quel point, peu importe qui veut nous écraser ou à quel point, notre volonté ou notre conscience. Personne n'a jamais réussi à faire quelque chose de semblable dans l'histoire. Cela n'a pas fonctionné aujourd'hui et ne fonctionnera pas à l'avenir", a lancé le président, âgé de 71 ans.

De quoi, selon Vladimir Poutine, créer les conditions d’une « consolidation politique interne », deux ans après le début de l’assaut contre l’Ukraine et de l’adoption de sanctions sans précédent par les Occidentaux.

Dans son discours, Vladimir Poutine, qui pourra se représenter après ce nouveau mandat pour se maintenir potentiellement au pouvoir jusqu’en 2036, est revenu sur la guerre en Ukraine en saluant les soldats combattants qui « risquent leur vie » pour « protéger les territoires historiques de la Russie ». Il a estimé que les forces russes, à l’offensive depuis la prise d’Avdiivka mi-février face à une armée ukrainienne en manque d’hommes et de munitions, avaient « entièrement l’initiative » sur le front.

Le chef du Kremlin s’en est aussi pris à l’OTAN et plus précisément à la France dans une conférence de presse ayant suivi l’élection, laissant planer la possibilité d’un élargissement de la guerre. « Il est clair pour tout le monde que ce conflit entre la Russie et l’Otan ne sera qu’un pas vers une troisième guerre mondiale à grande échelle. Je ne pense pas que cela intéresse qui que ce soit », a-t-il lancé, déclarant que des « militaires de l’Otan sont présents en Ukraine, nous le savons (…) ils se font tuer et en grand nombre ».

Après des déclarations du président de la République Emmanuel Macron, ouvrant la voie à l’envoi possible de troupes en Ukraine, Vladimir Poutine a adressé un message à la France « qui ne fait qu’aggraver le conflit ».

Il souhaite « qu’elle fasse plutôt quelque chose pour trouver des solutions pacifiques. La France pourrait jouer ce rôle, tout n’est pas encore perdu. »




Andrew Preston pour DayNewsWorld