GRECE LE PARTI CONSERVATEUR EMPORTE HAUT LA MAIN LES ELECTIONS LEGISLATIVES

"La domination incontestable de Kyriákos Mitsotákis est incontestable", proclamait le journal grec Ta Néa à l'issue des élections législatives dans le pays le dimanche 25 juin. Le parti de droite Nouvelle Démocratie a obtenu un soutien de 40,5 %, "avec plus de 20 points d'avance sur le parti de gauche Syriza, qui a dirigé le pays de 2015 à 2019".

La ND a réalisé un meilleur score qu'il y a quatre ans lors de son accession au pouvoir (39,85% en 2019) et a enregistré l'une de ses meilleures performances depuis le rétablissement de la démocratie en 1974.
Le parti conservateur Nouvelle Démocratie, dirigé par le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, a remporté 158 sièges sur les 300 que compte le Parlement. Le principal parti d'opposition reste le parti de gauche Syriza avec 48 sièges, suivi par les socialistes avec 32 sièges, les communistes (KKE) avec 20 sièges et un nouveau petit parti de gauche (Plefsi Eleftherias) avec huit sièges.
Ces élections, les secondes en cinq semaines, ont également été marquées par un glissement vers la droite, avec la défaite du parti de gauche Syriza. L'extrême droite a également progressé, donnant à la Grèce son Parlement le plus conservateur depuis le rétablissement de la démocratie en 1974.
"La Nouvelle-Démocratie est le parti de centre droit le plus fort en Europe !", a déclaré Mitsotakis dimanche soir devant ses partisans.

L'opposition fragmentée et très affaiblie
"Sans adversaire, domination absolue de Mitsotakis", titrait lundi le quotidien centriste Ta Néa. En face, l'opposition apparaît fragmentée et très affaiblie, tandis que certains analystes s'inquiètent de la domination absolue de la droite au Parlement face à une opposition de gauche très affaiblie.
Le parti Syriza de l'ancien Premier ministre Alexis Tsipras (2015-2019) a subi une défaite cuisante, n'arrivant même pas à maintenir son score de 20% du 21 mai. Syriza n'a recueilli que 17,84% des suffrages dimanche, avec un écart de plus de 20 points par rapport à Nouvelle Démocratie.
"C'était une bataille difficile (...) Le résultat est évidemment négatif pour nous", a admis Tsipras.

Montée de l'extrême-droite

Du côté droit de l'échiquier politique, deux groupes d'extrême droite font également leur entrée. Trois petits partis nationalistes et anti-migrants auront des sièges au nouveau Parlement, obtenant ensemble 12,77% des suffrages.
Parmi eux, les "Spartiates" ont créé la surprise avec 4,64% des voix et 12 députés élus. Ce parti, peu connu jusqu'à récemment, est soutenu par un ancien cadre de la formation néo-nazie Aube dorée, Ilias Kassidiaris. Ce dernier purge actuellement une lourde peine de prison et avait été empêché par la Cour suprême de se présenter aux élections. Selon une décision de justice grecque, Aube dorée et Elias Kasidiaris n'étaient pas autorisés à se présenter aux élections, et ils ne l'ont pas fait lors du premier tour en mai. 

Cependant, lors du second tour, des centaines de milliers d'affiches dans tout le pays ont informé les électeurs que M. Kasidiaris soutenait un parti créé quelques semaines auparavant, appelé "Les Spartiates".
Le parti "Niki", quant à lui, a obtenu 10 sièges. Il met l'accent sur les traditions chrétiennes orthodoxes, adopte une position ferme à l'égard des migrants, s'oppose à l'avortement et promeut l'orthodoxie en tant qu'élément unificateur des peuples des Balkans. De plus, il s'est opposé au soutien de l'Ukraine dans sa guerre contre la Russie.
Le troisième parti, la "Solution grecque" (12 sièges), est également considéré comme ultranationaliste. Bien qu'il soit plus modéré que les deux autres, la Solution grecque est pro-russe et affiche une rhétorique anti-migration forte.

En présence de la présidente de la République hellénique Katerina Sakellaropoulou et de l'archevêque de l'Église orthodoxe Iéronymos, Kyriakos Mitsotakis a prêté serment selon la tradition religieuse en Grèce.Il est à nouveau premier ministre.

"Grèce forte"

"Pour la deuxième fois en quelques semaines, les citoyens ont non seulement envoyé un message de continuité sur la voie que nous avons tracée il y a quatre ans, mais ils nous ont également donné un mandat fort pour répondre aux grands besoins de notre pays", a déclaré Kyriákos Mitsotákis dimanche. 

"Nous entreprenons un travail difficile pour de grandes réformes", a-t-il souligné après avoir été reçu par la cheffe de l'État. "Je me suis engagé à mettre en œuvre des changements majeurs au cours de ce deuxième mandat de quatre ans. Nous disposons d'une confortable majorité parlementaire pour le faire".
Ces dernières semaines, le candidat avait misé sur sa vision d'une "Grèce forte" : "baisse de la fiscalité pour attirer les investissements étrangers et augmenter les salaires de 25 % en moyenne, nouvelle feuille de route avec la Turquie d'Erdoğan, réforme de la santé et de la justice" et poursuite d'une politique migratoire qu'il qualifie de "dure mais juste".

La droite européenne se réjouit de ce résultat : Thanasis Bakolas, secrétaire général du Parti populaire européen, y voit une tendance favorable aux conservateurs en Europe.

 "C'est ce que nous observons en Grèce, comme nous l'avons également constaté plus tôt cette année lors des élections nationales en Finlande et régionales en Espagne. Et c'est précisément ce que nous verrons encore lors des prochaines élections parlementaires en Espagne en juillet et en Pologne en octobre", affirme-t-il.




Alize Marion pour DayNewsWorld