"C'EST LE SEUL QUI AIT DES COUILLES" !

SELON DIMITRI MEDVEDEV A PROPOS D'ELON MUSK

 LES DESSOUS DES INTERRUPTIONS 

DE STARLING EN UKRAINE ?

Dans une biographie autorisée du milliardaire, écrite par Walter Isaacson, il est expliqué qu'Elon Musk a personnellement contrecarré une tentative d'attaque de drones ukrainiens contre la flotte navale russe en Crimée. Il aurait donné l'ordre aux ingénieurs de SpaceX de couper le signal Starlink, largement utilisé par les Ukrainiens pour leurs communications, dans le but de brouiller les drones transportant des explosifs dirigés vers leurs cibles russes. Bien que la date précise de cette opération ne soit pas précisée, elle s'est déroulée en 2022.

"C'est le seul qui ait des couilles"

"Si ce que [le journaliste Walter] Isaacson a écrit dans son livre est vrai, alors il semble que Musk soit le dernier esprit sain en Amérique du Nord. Ou, à tout le moins, dans une Amérique 'sans genre', c'est le seul qui ait des couilles", écrit sur X Dmitri Medvedev.

Selon le biographe, Elon Musk craignait que la Russie réponde à l'attaque de drones par une riposte nucléaire.

Le milliardaire avait déjà pris position sur le conflit en Ukraine depuis son déclenchement en février 2022, en proposant notamment son aide aux Ukrainiens grâce à son système de satellites Starlink. En octobre de la même année, il avait suscité la controverse en présentant un plan de paix via ses réseaux sociaux. Son plan consistait à réorganiser les référendums d'annexion des régions de l'est de l'Ukraine sous la supervision de l'ONU, tout en prévoyant la neutralité de l'Ukraine et le rattachement permanent de la Crimée à la Russie. Ce plan avait été très critiqué par Kiev. "Ma réponse très diplomatique est d'aller vous faire voir", avait par exemple répondu l'ambassadeur ukrainien en Allemagne Andriï Melnyk.

"Le coût pour SpaceX (maison-mère de Starlink) pour déployer Starlink en Ukraine est autour de 80 millions de dollars, jusqu'à présent. Notre soutien à la Russie est de 0 dollar. Évidemment, nous sommes pro-Ukraine" s'était défendu le milliardaire le lendemain

De curieuses interruptions

Dès les premiers mois du conflit, Starlink avait en effet offert à l’Ukraine des centaines de récepteurs satellites qui selon Numerama , contrairement à ce qu’affirmait Elon Musk, ces terminaux avaient été financés par des fonds publics et des dons privés.« Initialement, Musk a montré un soutien sans limite à la cause ukrainienne », a rappelé le journaliste du New Yorker dans son enquête.

Une fois l'accès au réseau sur le territoire ukrainien ouvert de bonne grâce par Elon Musk, ces antennes ont constitué une garantie solide que l'accès du pays à l'internet, de ses civils comme de ses militaires, ne pourrait être facilement coupé ou brouillé par la Russie.

Mais les choses avaient fini par se compliquer à l’automne 2022 avec des coupures de réseau constatées sur certaines zones de combat. Starlink avaient connu des interruptions de service près des lignes de front entre l'armée ukrainienne et les forces russes. Les régions touchées comprennent Kherson, Zaporizhzhia, Louhansk et Donetsk, toutes ayant une importance stratégique dans le conflit.

Ces régions ont été le théâtre de référendums contestés, organisés sous l'égide de la Russie, revendiquant leur rattachement à ce pays. Dans ce contexte, les technologies de communication, y compris Starlink, ont acquis une importance cruciale pour les forces militaires ukrainiennes.

Des motivations économiques et politiques

Les soldats ukrainiens avaient rapidement indiqué qu’il s’agissait de restrictions géographiques imposées par SpaceX sur Starlink. Le milliardaire s'est senti de moins en moins à l'aise avec l'usage militaire qui était fait de sa constellation satellitaire.

En réponse, Musk avait presque admis ces restrictions, indiquant ne pas vouloir trop s’impliquer dans l’effort de guerre de l’Ukraine. Le milliardaire souligne également le fait que Starlink était en train de « perdre de l’argent » en offrant gratuitement ses services aux soldats ukrainiens. 

La situation s’est finalement résolue par la signature d’un accord avec le Département américain de la Défense.Il aura fallu l'intervention du Pentagone et la signature d'un contrat à 400 millions de dollars pour s'assurer qu'Elon Musk ne couperait plus l'accès de l'Ukraine .

La question financière était-elle la seule à faire vaciller le plein soutien initial de Musk à l'Ukraine ? 

Il semble que le milliardaire d'origine sud-africaine ait pu s'entretenir directement avec Vladimir Poutine, à qui il a pourtant proposé un combat singulier.

Un peu après cette supposée discussion, le patron proposait publiquement un "plan de paix" très proche de ce que pourrait être la ligne du Kremlin ou de Donald Trump : que l'Ukraine accepte officiellement d'abandonner les territoires déjà conquis par son envahissant voisin, notamment la Crimée, et les deux pays pourront commencer à discuter.

Les coupures intermittentes des services de Starlink se situaient dans les zones où l'Ukraine était à l'offensive ont semblé correspondre assez précisément à ce nouvel alignement de Musk à une certaine ligne plus favorable à la vision russe. Elon Musk aurait discuté avec Vladimir Poutine de la guerre en Ukraine, ce qu’il a nié par la suite, avant d’appuyer, début octobre, un « plan de paix » plutôt favorable au Kremlin.

Et c’est le mois même où les dysfonctionnements ont été constatés. Des coupures de réseau ont été rapportées du front et des régions de Kherson, Zaporijjia, Kharkiv, Donetsk et Luhansk, à l'automne 2022, par des soldats ukrainiens. En pleine offensive d'automne face à l'armée russe, ils se retrouvaient soudainement plongés dans l'obscurité informationnelle.

L'influence de la Chine ?

Si les interruptions du réseau Starlink peuvent avoir été motivées par ces échanges avec la Russie, le New Yorker a exploré une dernière hypothèse : celle de l’influence de la Chine, alliée de la Russie dont dépend fortement Musk, notamment pour Tesla. La Chine est pour Tesla un marché colossal, et les gigantesques installations de la marque à Shanghai produisent la moitié des véhicules qu'elle vend dans le monde. Et la Chine, alliée discrète de la Russie, a fait comprendre à Musk qu'elle voyait son soutien à l'Ukraine d'un très mauvais œil, en ayant sans doute en tête ce qui pourrait se passer à Taïwan si une invasion venait à être décidée.

Alors que la Chine  prépare sa propre constellation de 13 000 satellites pour rivaliser contre Starlink, elle aurait pu, selon le New Yorker, demander au milliardaire d’interrompre son soutien à l’Ukraine.




Alize Marion pour DayNewsWorld