LES ENGAGEMENTS DES DIRIGEANTS

AU SOMMET DU G7

Réunies en Bavière au château d’Elmau du 26 au 28 juin 2O22 les puissances industrielles du G7 ont proposé un éventail de réponses aux crises mondiales. De la guerre en Ukraine aux menaces de pénuries alimentaires en passant par le péril climatique, retour sur les engagements pris par les dirigeants de l’Allemagne, du Canada, des Etats-Unis, de la France, de l’Italie, du Japon et du Royaume-Uni.

La guerre et la reconstruction de l' Ukraine

Les participants au sommet ont tenu à montrer un visage uni contre Moscou. Le G7, auquel s’est joint cinq pays émergents, dont l’Inde, a condamné l’invasion « illégale » de l’Ukraine, par la Russie. Les alliés ont notamment promis de fournir un soutien financier, humanitaire, militaire et diplomatique et de rester aux côtés de l’Ukraine « aussi longtemps qu’il le faudra ». L’aide financière débloquée pour ce pays en 2022 atteint désormais 29,5 milliards de dollars. Kiev devrait aussi recevoir de nouveaux armements, notamment des missiles antiaériens américains sophistiqués.

Pour tarir davantage les revenus de la Russie, les dirigeants du G7 vont lancer les travaux visant à mettre en place un mécanisme de plafonnement du pétrole russe, afin de frapper une importante source de revenus de Moscou, a dit un haut responsable de la Maison Blanche. Le G7 prévoit également d’imposer une interdiction de l’importation d’or russe. Pour contrôler le prix de l’or noir vendu par la Russie, les sept pays « envisagent une série d’approches », y compris « une éventuelle interdiction de tous les services qui permettent le transport maritime du pétrole brut et des produits pétroliers russes », à moins que le pétrole ne soit acheté en dessous du plafond qui serait fixé.

Les sept puissances, à l’issue de leur réunion, se disent « résolues à soutenir la reconstruction de l’Ukraine par le biais d’une conférence et d’un plan de reconstruction internationaux »​.

La Chine

Les dirigeants présents en Allemagne ont dénoncé les pratiques commerciales internationales « non transparentes et faussant le marché » de Pékin. Ils souhaitent donc s’affranchir de la dépendance à l’égard de la Chine, en « favorisant la diversification et la résistance à la coercition économique » et en « réduisant les dépendances stratégiques ». Les membres du G7 ont également fait part de leurs préoccupations concernant les violations des droits de l’homme en Chine, l’exhortant à respecter les libertés fondamentales. Ils ont souligné que la situation au Tibet et au Xinjiang, où sévit le « travail forcé », les « préoccupait grandement ».

Le communiqué final exhorte également la Chine à « honorer ses engagements » au titre de la déclaration commune sino-britannique, garantissant à Hong Kong certaines libertés et son autonomie pendant 50 ans dans le cadre du modèle « Un pays, deux systèmes ».

Atténuer la crise alimentaire

Le G7 s’est engagé à verser 4,5 milliards de dollars supplémentaires pour atténuer la crise alimentaire mondiale, portant le total des engagements communs à 14 milliards de dollars sur l’année. Les sept puissances ont également appelé pays et entreprises disposant d’importants stocks de nourriture à assumer leurs responsabilités pour atténuer la crise alimentaire déclenchée par le conflit en Ukraine. Elles exhortent aussi « tous les pays à éviter le stockage excessif de denrées alimentaires, qui peut entraîner de nouvelles hausses de prix ». En outre elle a aussi réitéré son « appel pressant à la Russie pour qu’elle mette fin, sans condition, au blocus des ports ukrainiens de la mer Noire, à la destruction d’infrastructures portuaires et de transport essentielles, silos et terminaux à grains, à l’appropriation illégale par la Russie de produits et d’équipements agricoles en Ukraine et à toutes les autres activités qui entravent la production et l’exportation de production et les exportations ukrainiennes de denrées alimentaires »​. La Russie nie pour sa part avoir bloqué le passage des cargos et accuse les sanctions occidentales de contribuer à la crise alimentaire.

Les engagements sur le climat

Les pays du G7 se sont accordés pour renforcer la coopération dans la lutte contre le réchauffement de la planète. Mais leurs ambitions, qui se heurtent aux craintes de pénuries d’énergie, ont déçu les défenseurs de l’environnement. Les puissances, qui doivent à court terme se passer du gaz russe, sont sous pression pour tenir leurs engagements climatiques.

Dans leur déclaration finale, les chefs d’Etat ou de gouvernement ont certes réaffirmé « leur engagement indéfectible » envers l’Accord de Paris qui vise à limiter le réchauffement climatique mondial à 1,5° par rapport à l’ère préindustrielle et leur objectif de parvenir à zéro émission nette de carbone d’ici à 2050. Ils ont aussi souligné « l’urgence accrue d’agir » pour réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre d’environ 43 % d’ici à 2030 par rapport au niveau de 2019. Le G7 s’est en outre engagé à ce que le secteur routier soit « fortement décarboné d’ici à 2030 ».

Le sommet a aussi convenu de créer un « Club Climat » composé de pays volontaires pour coordonner et accélérer les efforts de lutte contre le réchauffement climatique. Mais des voix critiques soulignaient à l’issue du sommet que l’idée restait vague et risquait de devenir « juste un autre club », selon Martin Kaiser, le directeur exécutif de Greenpeace en Allemagne.

L’énergie

Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz, le président américain Joe Biden, le Premier ministre britannique Boris Johnson, le Premier ministre japonais Fumio Kishida, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen Charles Michel, le Premier ministre italien Mario Draghi et le Premier ministre canadien Justin Trudeau, se sont engagés à mettre fin, d’ici à la fin de 2022, à tout nouveau soutien public direct au secteur international de l’énergie à base de combustibles fossiles non exploités. Toutefois, face à la ruée sur les sources d’énergie alternatives pour s’émanciper des combustibles fossiles russes, le G7 a convenu que des investissements publics pouvaient être réalisés dans le secteur du gaz « à titre de réponse provisoire ».

En annonçant ces engagement, bien que le G7 ne représente plus les sept plus grandes puissances économiques, Joe Biden tente de donner à ce groupe un tour plus politique, celui de la lutte des démocraties contre les autocraties...




Alize Marion pour DayNewsWorld