AVEC LA « SUREXPLOITATION DE LA TERRE »

LES « SIGNES VITAUX » DE LA PLANETE S'AFFAIBLISSENT

Dans leur texte publié dans la revue Bioscience, un groupe de 14 000 scientifiques, qui ont plaidé pour la déclaration d'une urgence climatique mondiale, estiment que les gouvernements ont de manière systématique échoué à s'attaquer aux causes du changement climatique: « la surexploitation de la Terre ».

Depuis une évaluation en 2019, ils soulignaient déjà la « hausse sans précédent » des catastrophes climatiques, des inondations aux canicules, en passant par les cyclones et les incendies.

Selon la Nasa et le NOAA, la Terre absorbe de plus en plus de chaleur, ce qui provoque un déséquilibre énergétique et un réchauffement de la planète

18 sur 31 signes vitaux atteignent des records

Alors que les catastrophes climatiques s’enchaînent ces derniers mois, les scientifiques estiment que sur les 31 « signes vitaux » de la planète (émissions de gaz à effet de serre, fonte des glaces, déforestation, etc.), 18 atteignent des records.

Par exemple, ils alertent sur le fait que les glaciers fondent 31% plus vite qu’il y a quinze ans, que la déforestation en Amazonie a atteint un record en 2020, transformant ce puits de carbone crucial en émetteur net de CO2. Ou encore que les émissions de gaz à effet de serre aient atteint un niveau jamais vu en 2021.

Et avec un record de plus de 4 milliards de têtes de bétail, notamment vaches et moutons, la masse du bétail dépasse désormais celle des humains et des animaux sauvages combinés.

Des mesures rapides et radicales

« Nous devons réagir face aux preuves qui montrent que nous allons vers des points de rupture climatiques, en prenant des mesures urgentes pour décarboner l'économie et en commençant à restaurer la nature plutôt que la détruire », a indiqué l'un des auteurs, Tim Lenton, de l'université britannique d'Exeter.Les auteurs estiment qu’il existe en effet « de plus en plus de preuves que nous approchons, voire avons déjà dépassé » certains des points de bascule qui pourraient entraîner le système climatique vers un changement dramatique et irrémédiable. Cela incluet la fonte des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique, qui pourrait être irréversible à l’échelle de plusieurs siècles, même si les émissions de CO2 étaient réduites.

Autre point de non-retour possible : les récifs coralliens menacés notamment par le réchauffement, et dont dépendent un demi-milliard de personnes.

Arrêter de surexploiter les ressources

Aussi les auteurs estiment-ils que des actions rapides et radicales sont nécessaire dans plusieurs domaines : éliminer les énergies fossiles, réduire la pollution, restaurer les écosystèmes, opter pour des régimes alimentaires basés sur les plantes, s’éloigner du modèle de croissance actuel et stabiliser la population mondiale.

Selon, William Ripple, de l’Université d’État de l’Oregon, « les politiques, pour combattre la crise climatique ou tout autre symptôme devraient s’attaquer à la source : la surexploitation de la planète par les humains ».




Alyson Braxton pour DayNewsWorld