PREMIER VOL HABITE DE SPACE X

Les deux astronautes américains Robert Behnken, 49 ans, et Douglas Hurley, 53 ans, qui ont tous deux déjà volé deux fois, ont décollé ce samedi mai 30 2020 à bord de la capsule Crew Dragon, lancée par une fusée Falcon-9 de SpaceX  depuis la Floride.

C’est la première fois qu’une mission habitée est opérée par une société privée. Le vaisseau a été conçu par l'entreprise du milliardaire Elon Musk.

Initialement prévu mercredi à 16 h 33 (22 h 33, heure de Paris), le lancement n’a pas pu avoir lieu.

Le compte à rebours a été interrompu dix-sept minutes avant le décollage en raison des mauvaises conditions météorologiques qui régnaient sur le centre spatial Kennedy.

Profitant d’une éclaircie, la fusée de la société fondée par Elon Musk a décollé samedi à 15 h 22 (21 h 22, heure de Paris) et placé en orbite sans encombre la capsule Crew Dragon une dizaine de minutes plus tard.

Un décollage réussi

Une fois les astronautes à bord, le plein de carburant de la fusée a été effectué et la Falcon-9 a pu quitter le sol floridien.

Au bout de deux minutes et demie, le premier étage s’est arrêté de pousser et s’est détaché ; le moteur du second étage s’est mis en route peu après.

Le corps du premier étage a commencé sa redescente contrôlée avec des rétrofusées pour atterrir sur la barge dans l’Atlantique neuf minutes et vingt-deux secondes après le décollage.

Moins de trois minutes après, le second étage de la fusée s’est détaché à son tour de la capsule.

Pour ce qui est du plan de vol, les astronautes Hurley et Behnken doivent s'amarrer automatiquement à la Station spatiale internationale (ISS) environ dix-neuf heures après le décollage depuis l'ancien pas de tir des missions lunaires.

Ils y épauleront les trois membres de l'équipage russo-américain dans leurs expériences scientifiques – la mission première de l'ISS –, avant de repartir vers la Terre dans leur capsule Crew Dragon, qui amerrira dans l'océan Atlantique avant la fin de l'été. Et si tous les voyants sont au vert, après cette mission test, une autre mission, la première dite « de routine », sera lancée avant la fin de l'année vers la station.

La capsule Crew Dragon devrait ensuite être en orbite et s’arrimer à la Station spatiale internationale (ISS) dimanche.

Redorer le blason américain

Avec ce vol inaugural, les Américains entendent redorer leur blason et retrouver leur indépendance en mettant fin au monopole des Russes pour l'acheminement des astronautes vers la Station spatiale internationale (ISS), après dix ans d'auto-stop à bord des vaisseaux Soyouz. La dernière mission spatiale « 100% Made in USA » remonte en effet à près d'une décennie

Des économies pour la Nasa

Pour la Nasa, la capsule Crew Dragon est aussi un bon moyen de faire des économies. Car pour continuer à envoyer des astronautes en orbite, les États-Unis comptaient jusqu'ici sur les vaisseaux Soyouz russes, lancés depuis le cosmodrome historique de Baïkonour dans l'actuel Kazakhstan.

Une collaboration coûteuse : le prix d'un siège de Soyouz coûtait cette année 86 millions de dollars au contribuable américain. En comparaison, une place à bord de Crew Dragon est estimée à 55 millions de dollars. Un gain considérable, quand la navette spatiale américaine, elle, revenait à 450 millions de dollars par mission.

Le vol habité de la capsule de SpaceX vers la Station internationale ouvre une nouvelle ère dans la conquête spatiale.

SpaceX entend aussi faire voyager des passagers privés en orbite, voire dans l'ISS, peut-être l'an prochain.




Paul Emison pour DayNewsWorld