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QUID DU VOTE ELECTRONIQUE PAR ANTICIPATION

 A LA PRESIDENTIELLE DE 2022 EN FRANCE

VOULU PAR LE GOUVERNEMENT ?

Un petit amendement, glissé mardi par le gouvernement au projet de loi sur l’organisation de l’élection présidentielle de 2022, a provoqué la surprise au Sénat. Il permettrait, s’il était approuvé par le Parlement, de voter de manière anticipée à l’élection présidentielle de 2022. Des « machines à voter » seraient mises en place pour faciliter l'opération. Seuls certains bureaux, dont le nombre et l'emplacement seront définis par le ministère de l'Intérieur, permettraient aux électeurs de s'exprimer à l'avance. Quant à la date à partir de laquelle il sera possible de voter, elle sera « prévue par décret pris au plus tard le sixième vendredi précédent le scrutin ». par l’intermédiaire d’une machine à voter.

Pourquoi un vote par anticipation ?

Si elle est adoptée par les parlementaires, cette mesure constituera une première en France, alors qu'elle est déjà en place dans plusieurs pays (Allemagne, Suisse, Canada, Etats-Unis). Elle pourrait alors fournir une nouvelle arme contre l'abstention, qui a battu des records lors des dernières élections municipales. Depuis 2007 celle-ci ne cesse de progresser. Lors du dernier scrutin des présidentielles, en 2017, plus d’un Français sur cinq (22 %) inscrits sur les listes électorales ne s’était pas déplacé aux urnes au premier tour. Un Français sur quatre (25 %) ne l’avait pas fait au second tour pour trancher le duel Macron/Le Pen. En cause, en partie seulement, les vacances de printemps.

Comment ça fonctionnerait ?

Avec la mise en place du vote anticipé, tel qu’il est prévu par l’amendement du gouvernement, les électeurs pourraient commencer à voter une semaine avant le scrutin, pour le premier et le second tour. L’amendement le prévoit uniquement pour l’élection présidentielle. Pour se faire, des « machines à voter », électroniques, seraient installées dans les villes préfectures. Il faudrait donc s’y déplacer pour voter.

Logiquement, un électeur ne pourrait pas voter deux fois. Une fois son vote anticipé pris en compte, il ne lui serait plus possible de donner procuration et - évidemment - de voter le jour du scrutin.

L 'opposition contre

Mais l'avenir de cet amendement est très incertain, l'opposition ayant d'ores et déjà fait part de son désaccord. « Nous y sommes fortement opposés. D'abord, c'est un amendement, ce qui permet au gouvernement de passer sous le radar du Conseil d'Etat, et en dehors d'une discussion parlementaire approfondie. Ensuite, pour l'élection présidentielle qui est la clé de voûte de nos institutions, on ne peut pas faire les choses à la va-vite », a déclaré le président des sénateurs Les Républicains, Bruno Retailleau. Même son de cloche du côté du chef de file des Centristes, Hervé Marseille. « La majorité sénatoriale ne va pas déférer à un texte comme celui-là, dans les conditions dans lesquelles ça arrive. Ce n'est même plus du mépris », a-t-il dénoncé, qualifiant l'amendement d' « ovni ». Finlande, la Lettonie, la Norvège, la Suède et la Suisse.

Déjà voté en janvier à l'Assemblée nationale, le texte doit désormais être examiné par la commission des Lois puis être soumis en séance publique, jeudi, au Sénat.




Alize Marion pour DayNewsWorld