MEURTRES DE CENTAINES DE MIGRANTS ETHIOPIENS PAR LES GARDES-FRONTIERES SAOUDIENS

SELON UNE ONG

Dans un rapport de 73 pages, Human Rights Watch dénonce la situation de centaines de milliers d'Éthiopiens empruntant la « route de l'Est » reliant la Corne de l'Afrique au Golfe, en passant par le Yémen. 

Selon les constatations de Human Rights Watch, les gardes-frontières saoudiens ont tué depuis l'an dernier des "centaines" de migrants éthiopiens qui tentaient de pénétrer dans la riche monarchie du Golfe en passant par sa frontière avec le Yémen, a dénoncé lundi 21 août 2023 Human Rights Watch (HRW). Nadia Hardman, experte en migrations chez HRW, a affirmé dans une déclaration que "les autorités saoudiennes perpètrent ces meurtres en toute impunité, cachées dans cette zone frontalière isolée, à l'abri des regards extérieurs".

L'ONG s'appuie sur des entretiens effectués avec 38 migrants ayant tenté de pénétrer en Arabie saoudite depuis le Yémen. Ils évoquent la présence d'« armes explosives », des tirs à bout portant de la part des garde-frontières saoudiens qui demandent aux Éthiopiens « sur quelle partie de leur corps ils préféreraient que l'on tire ». 

Des survivants racontent comment ils ont été emmenés dans des camps de détention, frappés à coups de pierre.

Des images satellites, des vidéos et photos publiées sur les réseaux sociaux « ou recueillies auprès d'autres sources » viennent étayer les témoignages des Éthiopiens. On peut y voir des personnes fuyant à travers les montagnes, certaines sont blessées.

Le meurtre « généralisé et systématique » des migrants éthiopiens pourrait même constituer un crime contre l'humanité, estime HRW.
Les milliards de dollars alloués au domaine sportif et aux spectacles visant à " améliorer l'image de l'Arabie saoudite" ne doivent en aucun cas reléguer au second plan l'attention portée à "ces crimes horribles", a-t-elle vivement souligné.

Le gouvernement de Riyad est fréquemment critiqué par les organisations non gouvernementales, qui l'accusent de détourner l'attention vers d'importantes manifestations sportives et événements culturels, en vue de masquer les graves transgressions des droits humains ainsi que la crise humanitaire prévalant au Yémen, où l'armée saoudienne est engagée.

Le meurtre "généralisé et systématique" des migrants éthiopiens pourrait même constituer un crime contre l'humanité, estime l'ONG.

Les autorités saoudiennes contestent les faits rapportés par l'ONG.

L'année dernière, l'ONU avait fait état de tirs d'artillerie transfrontaliers et des tirs d'armes légères par les forces de sécurité saoudiennes ayant tué 430 migrants dans le sud de l'Arabie saoudite et le nord du Yémen durant les quatre premiers mois de 2022.




Boby Dean pour DayNewsWorld