FRANCE FACE A LA DEGRINGOLADE DES ELEVES  

DANS LE CLASSEMENT PISA 

GABRIEL ATTAL DEGAINE SON PLAN CHOC

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publie ce mardi 5 décembre 2023 les conclusions de son Programme international pour le suivi des acquis des élèves (Pisa), une étude triennale visant à évaluer les performances des jeunes de 15 ans et, ainsi, des différents systèmes éducatifs. Conséquence du Covid, la précédente édition date d’il y a quatre ans.

Le constat de l’OCDE est sans appel : " Dans l’ensemble, les résultats de 2022 sont parmi les plus bas jamais mesurés par l’enquête Pisa dans les trois matières en France." Le rapport porte, à chaque édition, sur les mathématiques, la compréhension de l’écrit et les sciences, avec à chaque fois un focus sur l’une de ces disciplines. Cette année, il s’agit des maths. 

La France conserve sa place dans la moyenne de l’OCDE dans les trois disciplines, aux côtés de pays comme la Hongrie, le Portugal ou la Lituanie. Elle se classe entre la 15e et la 29e place en maths et entre la 11e et la 29e en compréhension de l’écrit et en sciences. Dans le peloton de tête, on retrouve notamment Singapour, le Japon, la Corée, l’Estonie, le Danemark, le Canada et la Nouvelle-Zélande.

La France enregistre même une baisse "historique" de 21 points du niveau en maths de ses élèves de 15 ans depuis 2018 évalués par l'OCDE. contre -15 points en moyenne dans l’OCDE. Il s’agit de la baisse «la plus importante observée depuis la première étude Pisa», il y a plus de vingt ans. 

Et la dégringolade continuent également en compréhension de l’écrit : les résultats diminuent de 19 points en France contre 10 points dans l’OCDE. Depuis 2012, c’est 32 points de moins, contre 16 en moyenne dans l’OCDE, alors que les résultats étaient stables entre 2000 et 2012. En sciences, enfin, la chute est de 6 points en France (2 points dans l’OCDE).

Un plan choc et de l'exigence à l'école

Pour le ministre de l’Education, " il est plus que temps d’arrêter la machine à perdre" sans se complaire dans l'autoflagellation. Gabriel Attal a dévoilé hier son plan choc pour "remettre de l'exigence" à l'école pour enrayer les faiblesses du système éducatif français.

Le locataire de la rue de Grenelle prévoit la création de "plusieurs milliers de postes" sur le quinquennat pour mettre en place des groupes de niveaux au collège

Gabriel Attal a aussi évoqué le conditionnement du passage au lycée à l'obtention du brevet ou encore la réouverture du débat sur le redoublement, devenu "un tabou" selon lui.Gabriel Attal affirme qu'il publiera, au premier trimestre de 2024, un décret permettant à l'équipe pédagogique, et non plus aux familles, d'avoir le dernier mot pour décider du redoublement d'un élève. 

Le ministre de l'Education avait déjà évoqué fin novembre son envie de "revoir le tabou du redoublement". 

"En tranchant ce débat, je veux lutter contre l’échec forcé" d’élèves qui passeraient en classe supérieure malgré de trop grandes lacunes, a-t-il relevé mardi en conférence de presse. Il prévoit aussi que les professeurs puissent prescrire à certains élèves des stages de réussite durant les vacances, qui seraient une condition pour ne pas redoubler.

A compter de la rentrée prochaine, les élèves de 6e et de 5e "seront répartis en trois groupes en fonction de leur niveau en français et en maths", détaille le ministre. "Nous créerons des postes pour qu’il n’y ait qu’une quinzaine d’élèves" dans le groupe de ceux qui présentent le plus de difficultés, a-t-il ajouté. Cette organisation doit s'étendre aux classes de 4e et 3e à la rentrée 2025.

"Dès la rentrée 2024, la France adoptera la méthode de Singapour, qui a fait ses preuves partout dans le monde", a-t-il annoncé. Il souhaite par exemple anticiper l’apprentissage des fractions et des nombres décimaux dès la classe de CE1. Les groupes de niveaux serviront aussi, selon lui, à redresser le niveau en mathématiques.

Au lycée, à compter de l’année scolaire 2025-2026, une nouvelle "épreuve anticipée de culture mathématique et scientifique" sera ajouté au programme du baccalauréat, pour les élèves de première générale et technologique. Elle sera programmée en fin d'année, comme l'est déjà l'épreuve anticipée de français.

En outre, le ministre de l'Education annonce vouloir miser sur l'intelligence artificielle au lycée. "Tous les élèves entrant au lycée seront désormais accompagnés, à la maison, d’un outil d'IA de remédiation ou d’approfondissement en français et en mathématiques", écrit Gabriel Attal dans son message aux enseignants.

Lors de sa conférence de presse, il a confirmé que ce logiciel serait mis gratuitement à disposition de 200 000 élèves de seconde dès les prochains mois, avant d’être généralisé à tous en septembre. "Je souhaite que l’IA puisse être utilisée au service de l’élévation du niveau. Je préfère choisir plutôt que subir", a-t-il justifié face aux journalistes.

S’il est populaire auprès des Français, il lui reste à convaincre ses propres troupes- les 859 000 enseignants - de jouer le jeu des réformes …

Enfin un ministre de l'Education nationale courageux qui revendique l'exigence et le travail comme clé de la réussite des élèves !


Jenny Chase pour DayNewsWorld