MORT DE LEOH MING PEI ARCHITECTE DE GENIE

Mort à l'âge de 102 ans, l'architecte sino-américain Ieoh Ming Pei laisse derrière lui des chefs d’œuvre d'architecture. La plupart des grandes villes américaines possèdent des constructions signées Pei, et il a laissé son empreinte un peu partout dans le monde.

Entre 1961 et 2009, il a signé plus de 40 réalisations d’importance, du complexe commercial au musée en passant par des tours de bureaux.

Leoh Ming Pei est né en 1917 à Suzhou, la Venise de Chine, dans une famille aisée. Son père est banquier, sa mère est musicienne. Elle meurt jeune. Pei est envoyé aux États-Unis pour ses études. Il est diplômé du prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT) en architecture en 1940 puis un diplôme de design à l'université de Harvard (1948) où il fut l'élève de Walter Gropius, fondateur du Bauhaus et l'un des théoriciens du style international. En 1955, il ouvre sa première agence à New York qui deviendra, en 1989, Pei Cobb Freed & Partners

En France il est surtout connu pour la Pyramide du Louvre, emblématique parce qu'elle porte sa marque, tant dans le choix des formes et sur les matériaux utilisés que dans la façon qu'il a eu de la faire finalement accepter après les réticences des Parisiens. Il affirmait en 1980 dans la revue American Archictecture Now que « L’important c'est de savoir comment le bâtiment affecte la vie ».

Avant d’imposer un bâtiment, il s’agit de savoir dans quoi il s'inscrit. Son œuvre architecturale est le fruit d'un dialogue entre paysage mais aussi sociologie et histoire, entre rencontre avec les habitants et les élus. Ainsi la forme pyramidale et le verre, fruit d'une réflexion sur la lumière, répondent tant aux toits du palais du Louvre qu'à l'Obélisque égyptienne de la place de la Concorde. Il a conçu avec son équipe un très grand hall faisant fonction d'agora, baigné de lumière. Le nouveau musée ouvre en mars 1989, devenant un modèle architectural.

Le style de Pei, fondé principalement sur des formes abstraites est un mélange harmonieux de tradition et de modernité. Pei a toujours souhaité que ses projets permettent l’équilibre entre une vision futuriste et des lieux marqués par l’histoire. La pierre, le béton, le verre et l'acier sont les principaux matériaux de ses constructions, qui dans la forme, vont à l’essentiel, sans se priver d’innovation sur le plan technologique. Pei a notamment cultivé au fil des constructions l’utilisation du verre réfléchissant : sur les tours de la Bank of China à Honk Kong, sur la pyramide du Louvre ou sur le bâtiment est de la National Gallery of Art de Washington

Il est alors retenu pour concevoir à Hongkong la tour de la Banque de Chine, une structure de verre asymétrique.

En 1997, il signe, notamment, le Musée Miho, à Shiga au Japon,un bâtiment, essentiellement souterrain, intégré dans l’environnement. Autre œuvre majeure, le Musée historique allemand, à Berlin, en 2003, suivi du Musée d’art islamique de Doha, au Qatar, en 2008 installé sur une île artificielle qu'il fait construire.

Dans ses projets en Asie et en Chine en particulier il a eu à cœur de revenir aux sources et de s'inspirer des jardins de son enfance. Ainsi au Japon pour le musée Miho près de Kyoto, musée consacré à la cérémonie du thé, il s'inspire dans l'aménagement intérieur des temples anciens.

Pei laisse une œuvre immense.

Il a été reconnu de son vivant et s'est vu attribuer les prix les plus prestigieux, comme, en 1979, la médaille d’or pour l’architecture de l’Académie américaine des arts et des lettres, ainsi que la grande médaille d’or de l’Académie d’architecture (Paris), en 1981. En 1983, il reçoit le prix Pritzker, considéré comme le prix Nobel en architecture ainsi que la médaille présidentielle de la liberté (Etats-Unis) en 1992.

Jaimie Potts pour DayNewsWorld