AU FESTIVAL DE CANNES

TITANE UN FILM CHOC ET GORE

La Croisette a passé son trash test: Titane, film furieux revenge movie oppressant et radical avec l'acteur français Vincent Lindon, à base d'hybridation femme/machine, d'amour pour les voitures et de quête de paternité, a fait exploser le niveau d'hémoglobine en compétition. La réalisatrice associe sans ambages Vincent Lindon et la débutante Agathe Rousselle dans une histoire étrange de maternité et de fusion entre les êtres humains et les automobiles. Ce film dérangeant est à réserver à un public averti

Le film s'ouvre par un accident de voiture dont est victime le personnage principal, Alexia, dans son enfance. Son père est au volant, elle manque de mourir et ne doit sa survie qu'à une plaque de titane qu'on lui insère dans le cerveau et qui se devine au-dessus de son oreille.

Entre « Crash « » et « Basic Instinct » on la retrouve jeune adulte faisant littéralement l'amour avec des voitures, hommage à Crash de David Cronenberg, et tuant des hommes, façon Sharon Stone dans Basic Instinct mais au pic à cheveux. En fuite après ces meurtres, Agathe Rousselle, fera la connaissance de Vincent (Vincent Lindon), pompier qui entre deux piqûres de testostérone dans la fesse pleure son fils disparu enfant. Il peut lui offrir un refuge, elle peut réparer sa perte: sur une « terre brûlée », un « amour inconditionnel » va naître, explique à la réalisatrice.

Expérience intense, Titane permet de découvrir Agathe Rousselle qui s’impose comme une évidence. Passant du féminin au masculin de façon extrêmement, elle malmène la notion de genre avec un mélange de douceur et de brutalité qui pourrait lui valoir un prix d’interprétation pour son premier rôle dans un long-métrage. Face à elle, Vincent Lindon, en papa inconsolable, est impressionnant. « Un de mes buts a toujours été d'amener le cinéma de genre ou des films 'ovniesques' dans des festivals généralistes pour arrêter d'ostraciser un pan de la production française », ajoute Julia Ducournau. « Le genre permet aussi de parler de l'individu et très profondément de nos peurs et de nos désirs ». « J’ai vraiment essayé de faire un film qui décoche une flèche, qui soit avant tout une expérience dont on sorte comme d’une épreuve physique », a déclaré la réalisatrice au magazine Trois couleurs

Pas étonnant que de l'autre côté de l'Atlantique, la réalisatrice a été adoubée par un maître de l'épouvante, Night Shyamalan, qui lui a confié la réalisation de deux épisodes de sa série Servant !




Kate White pour DayNewsWorld