THE POWER OF THE DOG ET WEST SIDE STORY GRANDS VAINQUEURS DES GOLDEN GLOBES

La cérémonie n'était pas retransmise à la télévision cette année. Les récompenses ont été annoncées en ligne.

The Power of the Dog et West Side Story ont remporté les principaux prix, dimanche 9 janvier, lors d'une cérémonie des Golden Globes dont les lauréats ont été révélés en ligne, sans retransmission télévisée, ni tapis rouge. Le sombre western de Jane Campion devient le deuxième film réalisé par une femme à remporter le Golden Globe du meilleur film dramatique. Il a également remporté les prix du meilleur réalisateur, et du meilleur acteur dans un second rôle pour Kodi Smit-McPhee.

Dans un long-métrage tout en paysages grandioses et en violence sourde, Jane Campion avec la sortie sur Netflix de son nouveau film, The Power of The Dog, une adaptation du roman éponyme de Thomas Savage (1967) nous entraîne en 1925, à une époque charnière dans l’histoire de l’Amérique.

Macho et cruel, Phil est aux antipodes de son frère, le doux George (Jesse Plemons) qu’il martyrise depuis leur plus tendre enfance. Jusqu’au jour où ce dernier lui annonce qu’il a épousé Rose (Kirsten Dunst), une jeune veuve du coin. Et qu’elle va venir s’installer avec son fils Peter (Kodi Smit-McPhee).

Après avoir bâti tant de films autour de figures féminines, Jane Campion s’attaque au western, genre cinématographique masculin par excellence.

Phil est la figure principale du récit. Sa présence menaçante plane sur le film : il harcèle Rose, vue comme une croqueuse de diamants, ou se moque de l’attitude efféminée de son fils. Mais le personnage se cache derrière un masque de virilité et de cynisme excessifs qui veut cacher ce qu’au fond de lui, il est vraiment.

Phil évoque constamment la mémoire d’un certain Bronco Henry, dont il a même conservé la selle tel un scapulaire profane, son mouchoir aussi (qui donnera lieu à une scène sensuelle réussie). Sous couvert de le soumettre au rite de passage des vrais cow-boys, donc à des codes de masculinité hétéronormés, Phil se rapproche aussi de Peter; Se tisse une relation de professeur à élève pleine d'ambiguïté, qui fait surgir une dimension inattendue de la personnalité du cow-boy.

Le face-à-face entre Benedict Cumberbatch et Kodi Smit-McPhee, qui livrent deux grandes prestations, en est d’autant plus passionnant.Malgré la dimension homosexuelle du personnage la réalisation reste dans les non-dits et les sous-entendus, dans ce qu’on peut comprendre mais qui ne sera jamais montré.

S'il en respecte tous les codes, en apparence, The Power of The Dog n'est pas vraiment un western. « Ce n’est pas à moi d’analyser la place de ce film dans le genre, mais je dirais que c’est un western où il n’y a pas de fusillades. Les armes, ce sont les mots, ce sont les sons, celui du banjo, celui des pas sur l’escalier ou du cliquetis d’un éperon. » , selon Benedict Cumberbatch.

Le remake de West Side Story par Steven Spielberg

Le remake de West Side Story, réalisé par Steven Spielberg, a été récompensé par le Golden Globe de la meilleure comédie ou comédie musicale. Rachel Zegler a obtenu le prix de la meilleure actrice dans une comédie et Ariana DeBose celui de la meilleure actrice dans un second rôle. Will Smith et Nicole Kidman ont, quant à eux, reçu les Globes de meilleurs acteur et actrice dans un film dramatique pour leurs rôles dans La Méthode Williams et Being the Ricardos.

Un jury qui manque de diversité

Outre les accusations de racisme, sexisme, harcèlement et de corruption, la cérémonie a vu ses audiences chuter brutalement ces dernières années. En février 2021, seulement 6,9 millions d'Américains ont regardé les Golden Globes, contre 18,4 millions l'année précédente. Un argument suffisant pour NBC de ne pas renouveler son partenariat. On ne sait pas non plus si toutes les stars récompensées assureront un discours ce dimanche. Des célébrités comme Scarlett Johansson ou Tom Cruise, qui a renvoyé ses trois trophées à la HFPA, sont montées au créneau pour déplorer un manque d'actions concrètes afin de lutter contre les diverses formes de discrimination à l'œuvre. De même pour de grands studios comme Warner Bros. ou Netflix qui ont annoncé qu'ils ne collaboreraient plus avec l'organisation des Golden Globes tant que de vraies réformes n'auraient pas été votées. La chaîne de télévision NBC a même renoncé à diffuser la cérémonie, pourtant suivie ces dernières années par des millions de téléspectateurs.

Officiellement, les organisateurs ont invoqué la pandémie pour expliquer cette situation.




Kate White pour DayNewsWorld