ANDY WARHOL

UNE EXPOSITION EXCEPTIONNELLE A NEW-YORK JUSQU'AU 31 MARS

Andy Warhol est au cœur d’une exposition exceptionnelle à New York.

Jusqu'au 31 mars 2019, le Whitney Museum of Art de New York rend hommage à l'artiste américain Andy Warhol. Découvrez ses plus beaux chefs-d’œuvre !

« Warhol est un artiste de notre époque particulièrement en pleine génération selfie, dans laquelle tout le monde est la vedette de sa propre photo ou de son propre film » a reconnu Adam Weinberg, directeur du Whitney Museum of Art de New York l'institution.

Le « pape du Pop-Art », décédé en 1987, est notamment l’auteur de ces tableaux emblématiques détournant des photos de boîtes de soupes ou les portraits de Marylin Monroe.

A l’occasion des 90 ans de sa naissance, le Whitney Museum of Art de New York propose une rétrospective complète de l’œuvre d’Andy Warhol. C’est à voir jusqu’au 31 mars 2019. L’exposition s’intitule « Andy Warhol, From A to B and Back Again » (Andy Wahrol de A à B et ainsi de suite) en hommage au titre d’un livre écrit par Andy Wahrol sur sa « philosophie ».

Sous la houlette de la conservatrice Donna De Salvo, qui travailla avec l'artiste durant les derniers mois de sa vie, le Whitney Museum, spécialisé dans l'art moderne et contemporain américains à New York, s'est lancé.

Plus de 350 œuvres d’art ont été réunies

Cette rétrospective organisée de façon chronologique est en tout cas exceptionnelle car jamais autant de tableaux d’Andy Warhol n’ont été rassemblés en un seul endroit ! Au total, vous pourrez découvrir 350 œuvres en provenance des plus grands musées du monde mais aussi de collections privées. Les organisateurs insistent d’ailleurs sur le fait que plusieurs œuvres sont présentées ensemble pour la première fois.

Outre les tableaux, l’exposition vous invite aussi à découvrir des films et de vidéos tournés par Andy Wahrol. L’esprit Pop-Art va encore vous surprendre !

L'exposition, qui se déploie sur trois niveaux du musée, embrasse l'ensemble de la carrière de Warhol, depuis ses débuts d'illustrateur publicitaire jusqu'à son voyage dans l'abstraction.

Sans noyer le visiteur, grâce à une sélection exigeante, « Andy Warhol - From A to B and Back Again » présente aussi l'artiste dans toutes ses dimensions: dessinateur, peintre, photographe, vidéaste, producteur de spectacle, éditeur (du magazine « Interview ») et même conservateur de ses propres expositions.

Une partie conséquente de l'installation, qui comprend plus de 300 œuvres, est notamment dédiée à la vidéo, que le dandy à la chevelure argentée a utilisée pour des documentaires, des films expérimentaux, des émissions culturelles ou des films publicitaires.

Outre cette dimension multi-supports, l'exposition évoque un Warhol en mouvement perpétuel, avide d'expériences, mû par l'inspiration des autres autant que par la sienne, dont l'empreinte perdure. « Les thèmes qui préoccupaient Warhol, les médias de masse, la culture de la célébrité, le show-business et la politique, façonnent nos vies peut-être davantage aujourd'hui que de son vivant », souligne Adam Weinberg.

Derrière la dimension esthétique se cache un artiste éminemment politique. Au centre de tout, l'image et le pouvoir de la représentation, une réflexion structurée par son expérience de la publicité, durant les années 1950.

Des soupes Campbell à Coca-Cola, de Marilyn Monroe à Mao Tsé-toung, Andrew Warhola - de son vrai nom - joue avec les icônes de son époque, tout en documentant inlassablement sa propre vie et son travail, au point de devenir, lui-même, une marque.

L'exposition témoigne de son goût pour la sérigraphie, les couleurs vives et ces fameuses images à répétition, elle montre aussi que Warhol ne s'est jamais laissé enfermer dans cette forme d'expression, même s'il lui doit son succès. Ainsi, en 1978, à 50 ans, il entame la série abstraite Shadows, volontairement dépouillée de l'imagerie pop.

Au début des années 1960, Andy Warhol, publicitaire reconnu, utilise dans ses dessins publicitaires une technique directe : dessinant ses créations sur du papier hydrofuge, il repasse les contours d'encre encore humide sur des feuilles de papier absorbant, sur le principe du buvard. À cette époque, beaucoup d'artistes peintres sont aussi illustrateurs publicitaires, mais le font discrètement. Warhol, par contre, est tellement connu en tant que dessinateur publicitaire que le reste de son travail artistique n'est pas pris au sérieux.

C'est au cours des années 1960 que Warhol a commencé à faire des peintures iconiques de produits américains tels que Campbell's Soup Cans de la Campbell Soup Company et les bouteilles Coca-Cola, ainsi que des tableaux de célébrités telles que Marilyn Monroe, Troy Donahue, et Elizabeth Taylor.

Il a fondé « The Factory », son studio, au cours des années et a rassemblé autour de lui un large éventail d'artistes, d'écrivains, de musiciens et de célébrités « underground ».

Grâce à la sérigraphie il produisait en cherchant non seulement à rendre « artistiques » des produits fabriqués en masse, mais en popularisant la production massive de l'art lui-même. En minimisant son rôle dans la production de son travail et en déclarant qu'il voulait être « une machine », Warhol a déclenché une révolution dans l'art.

Il a l'idée d'élever les images de la culture populaire au rang de l'art élitiste, rejoignant ainsi les artistes du pop art, mouvement lancé à Londres au milieu des années 1950 par Richard Hamilton et Eduardo Paolozzi, qui l'expérimentent indépendamment les uns des autres. Si Roy Lichtenstein et Jasper Johns en sont les pionniers, Andy Warhol sera le « Pope of the Pop » et en est considéré comme le maître.

En 1963, il adopte la technique qu'il utilisera pour ses œuvres les plus célèbres : la photographie sérigraphiée sur toile. Les photographies simplifiées en noir et blanc, sans gris, sont imprimées en sérigraphie sur la toile peinte de grands aplats de couleurs. Le motif est parfois reproduit plusieurs fois sur la toile, comme un motif de papier peint. C'est le stéréotype du pop art 10

Les motifs de prédilection seront des noms de marques déposées, le symbole du dollar, les visages de célébrités. Le ton, à la fois populaire et iconoclaste, s'inspire de la culture populaire.

Chez Warhol l'image, son pouvoir au sein de la société de consommation est en lien avec la mort. La répétition de la figure se rapporte souvent à son exténuation.

Le choix des sujets est en rapport avec cette obsession de la mort, y compris pour les toiles célèbres sérigraphiées de Marilyn Monroe (peintes après sa mort, notamment les Diptyque Marilyn) ou de Liz Taylor (peinte alors que l'actrice était gravement malade), icônes reproductibles à l'infini qui deviennent des images de consommation.

Dans les dernières années de son œuvre, Warhol applique son style à de nombreux portraits de commande, tout en continuant à expérimenter d'autres techniques picturales dans ses séries Shadows, Oxydation paintings, et ses reprises de toiles de Botticelli ou de Léonard de Vinci.


Kate White pour DayNewsWorld