TOUTANKHAMON

LE TRESOR DU PHARAON A PARIS

Une belle exposition vous attend à la Grande Halle de la Villette : elle présente le trésor de Toutânkhamon découvert intact en 1922 par un archéologue britannique. Pas moins de 150 pièces exceptionnelles ont fait le voyage, dont une soixantaine n'avaient jamais quitté l'Egypte.

Howard Carter avait trouvé des indices lui faisant penser que Toutânkhamon était enterré dans la Vallée des Rois. En 1922 il découvrait enfin la tombe fabuleuse du jeune pharaon, perdue sous les sables.

Il s’est décrit alors comme « muet de stupeur, les mains tremblantes », en éclairant à la bougie ces joyaux dissimulés aux regards depuis des millénaires. C'est le seul tombeau royal égyptien retrouvé intact, les autres étant abondamment pillés au fil des siècles.

Une découverte éblouissante : une pléiade de meubles, de vêtements, de bijoux, d' objets décoratifs, de statuettes et autres pièces rituelles qui devaient accompagner le défunt dans son voyage vers l'au-delà et vers la renaissance.

Des objets dans un état de conservation remarquable, après avoir dormi pendant près de trois millénaires sous terre.

Toutânkhamon, ce jeune pharaon mineur qui a régné dix ans vers 1340 avant JC, entre l'âge de 9 et 19 ans, a été enterré avec les honneurs dus à son rang, avec tous les objets qui devaient l'accompagner pour son voyage dans l'au-delà.

Et au visiteur de traverser lui aussi l'au-delà à travers le parcours de l'exposition.

De larges ouvertures relient les salles de l'exposition qui symbolisent les douze portes que le défunt devait passer successivement pour accéder à l'au-delà. Menacé qu'il était par des bêtes féroces ou des créatures surnaturelles...

Une très belle statuette du souverain, en bois doré, le montre chevauchant une panthère noire, divinité capable de le protéger dans son parcours nocturne vers l'au-delà. Mais le pharaon se protégeait aussi avec des armes comme la massue cérémonielle dorée, des boomerangs, ou des boucliers de bois sculpté. Toutânkhamon y empoigne d'ailleurs un lion par la queue en signe de puissance.

Quelle fascination devant les deux appuie-têtes, en faïence bleue, de la couleur du ciel qui symbolisait la renaissance magique dans l'au-delà. Ou ces coffres en bois incrustés d'ébène et d'ivoire contenant alors les vêtements du pharaon.

Et la grande statue dorée , à taille réelle,– la seule- aux yeux d'obsidienne du gardien, marque le passage à la renaissance dans l'au-delà.

La momie de Toutânkhamon, est restée dans le tombeau. Elle logeait dans une succession de cercueils emboîtés les uns dans les autres. On découvre une série d'ornements, d'amulettes et de bijoux, bandes d'or incrustées de pierres et de faïence...

Il avait régné, il y a plus de trois mille ans, sur la civilisation la plus puissante du pourtour méditerranéen.

On tombe en pâmoison devant ces 150 merveilles du Trésor de Toutânkhamon – sur 5000 pièces extraites par l’équipe de l’archéologue britannique !

Que l’on soit moins convaincu par cette mise en scène un peu grandiloquente – vidéos, musique, agrandissements d’images -organisée par une équipe américaine qui organise une tournée mondiale dans dix villes-., on le comprend.

Une des pièces maîtresses cependant manque à l’appel. Depuis sa visite en France en 1967 lors de « l’exposition du siècle », le masque funéraire, symbole du trésor du pharaon, a désormais l’interdiction de sortir des frontières égyptiennes.

« Toutânkhamon, le trésor du pharaon », jusqu’au 15 septembre, Grande Halle de la Villette, 10 heures-20 heures tous les jours, tarifs 18-24€, www.expo-toutankhamon.fr. À lire : « La fabuleuse découverte de la tombe de Toutankhamon », de Howard Carter (Libretto, 8€) et « Toutankhamon » de Zahi Hawass (Citadelles & Mazenod, 49€).

Kate White pour DayNewsWorld