CORONAVIRUS: L'ABATTAGE DES VISONS

 SONNE LE GLAS DE LA FOURRURE

Touchés par la Covid-19, les élevages de visons sont peu à peu décimés par leurs producteurs, qui tentent tant bien que mal d’endiguer la pandémie.

Qu’il s’agisse de la santé des animaux domestiques, des adoptions au point mort ou de la contamination de plusieurs espèces animales, nos amies les bêtes n’ont pas été épargnées par le coronavirus.

Ce dernier touche désormais des élevages à grande échelle, dont ceux de visons, impactant toute une industrie.

Ainsi le 9 novembre le Danemark, l’un des principaux producteurs de fourrure, a décidé d’abattre plus de 17 millions devisons pour des raisons sanitaires.Et pour cause : la semaine dernière, le Danemark a découvert une mutation du coronavirus transmissible à l’homme chez ces mammifères.

Ce virus mutant pourrait compromettre l’efficacité d’un futur vaccin.

« Le virus muté via les visons peut créer le risque que le futur vaccin ne fonctionne pas comme il le doit (…) Il est nécessaire d’abattre tous les visons », soit 15 à 17 millions de bêtes selon les autorités, a assuré la Première ministre lors d’une conférence de presse.

Le Danemark est en tête de la production européenne d'autres pays de l’Union abritent ces élevages comme la Pologne (5 millions), les Pays-Bas (4,5 millions), la Finlande (1,85 million), la Lituanie et la Grèce (1,2 million).

Cette dernière n’a pas non plus été épargnée par la pandémie de Covid-19 :

quelques jours après le Danemark, le pays déclarait ainsi abattre 2 000 visons dans le but d’endiguer la propagation du virus.

En juillet 2020, près de 100 000 de ces mammifères avaient subi le même sort en Espagne après que 87% de l’élevage aient été testés positifs.

Au même moment, les Pays-Bas annonçaient la fermeture définitive de tous les élevages de visons à partir de 2021 à l’origine, le pays avait prévu d’y mettre fin en 2024.

Afin de ne pas compromettre l’efficacité du futur vaccin, entre 15 et 17 millions de visons d’élevage porteurs d’une mutation du coronavirus vont être abattus.

Quand la mode se met au vert...

Avec ces abattages en série, pointés du doigt par les associations de défense des animaux, c’est toute l’industrie de la fourrure qui est désormais menacée et par, extension, celle de la mode. Voilà des années que l’utilisation de peaux animales est vivement critiquée par certains consommateurs comme par des acteurs de l’industrie qui militent pour une mode plus éthique, à l’instar de Stella McCartney.

En réaction, plusieurs maisons avaient choisi de changer leurs habitudes de consommation et de fabrication : Prada, Burberry, Gucci, Chanel ou encore Armani ont toutes annoncé stopper l’utilisation de fourrure (qu’il s’agisse de vison, de chinchilla, de lapin ou d’angora) mais aussi de peaux exotiques.

Même son de cloche du côté des sites de e-commerce de luxe comme Net-a-Porter ou Farfetch. Même Élisabeth II a annoncé en 2019 troquer ses célèbres manteaux pour des modèles synthétiques, faisant à cette occasion bondir de 52% les recherches Google autour des pièces en fausse fourrure.

Si l’industrie de la fourrure, pesant plus de 35 milliards d’euros, a déjà subi de nombreux changements, la Covid-19 pourrait l’achever pour de bon.




Britney Delsey pour DayNewsWorld