COVID LES PLAISIRS DE LA CHAIR

 A L'HEURE DU CONFINEMENT

S’adonner aux plaisirs de la chair, oui, mais avec gestes barrières !?

C’est ce qu'ont préconisé les autorités sanitaires canadiennes en septembre.

La docteure Theresa Tam, la responsable de la santé publique du pays, a suggéré que « certains couples devraient éviter de s'embrasser et même porter un masque pendant les rapports sexuels ».

La masturbation ne propage pas le Covid-19

Mais voici un communiqué du département de la Santé de New York de février 2021 qui mérite notre attention. «Vous êtes votre partenaire sexuel le plus sûr.

La masturbation ne propage pas le Covid-19, surtout si vous vous lavez les mains (et les sextoys) à l'eau et au savon pendant au moins vingt secondes avant et après.» .

Dans cette période sacrément morose, il n'y aurait donc vraiment pas de mal à se faire du bien.

A l'heure du tout anti-Covid continuons à jouir de la vie, et à jouir tout court. D'ailleurs le sexe le plus safe en cas de pandémie mondiale est le sexe solo comme le concède également la canadienne Theresa Tam. « Les activités sexuelles les moins risquées pendant que sévit la Covid-19 sont celles où vous êtes seul(e) », déclarait-elle aussi. Autrement dit, la masturbation (solitaire) est la pratique sexuelle qui limite le plus les risques de contamination du coronavirus. Si tant est qu’on se soit bien lavé les mains évidemment.

De plus, les avantages de la masturbation ne se limitent pas à cela : c’est un moment à soi où l’on peut être totalement à l’écoute son corps, et se donner du plaisir en pleine conscience.

Une parenthèse enchantée où le port du masque n’est pas obligatoire. Si on réserve cette pratique à l’intimité de son domicile bien sûr.

Avis donc aux amateurs d'onanisme : l'époque semble propice aux joies des plaisirs solitaires, puisque la masturbation permet de respecter les gestes barrières. La sexualité resterait notre dernier territoire de liberté.

Une activité compatible avec le télétravail.

C'est même une activité tout à fait compatible avec le télétravail ! Si certains profitent de leur pause pour lancer une machine à laver, d'autres choisissent de se ressourcer. Il y a les adeptes de la sieste –21% des télétravailleurs en ont fait au moins une au cours du second confinement– et ceux qui préfèrent se masturber: 17% dont 40% chez les jeunes de moins de 30 ans.

Rien de tel qu'un bon cocktail d'hormones dispensé par un orgasme –prolactine et ocytocine entre autres– pour se remettre d'aplomb. «Cela peut être un moyen rapide et efficace de se déstresser», assure la Française Isabelle Braun-Lestrat, vice-présidente du Syndicat national des sexologues cliniciens.

Un manuel pour les travaux manuels

Autant de facteurs qui expliqueraient en partie l'engouement suscité par Jouissance Club. Ce manuel d'éducation sexuelle illustré par des schémas simples et ludiques s'est vendu à 200.000 exemplaires depuis sa parution en janvier 2020 et sera réédité en octobre prochain.

«Dans ce livre, tu trouveras un petit peu tout ce qu'il y a à savoir sur le sexe sans passer par la case “pénétration”», commente l'autrice et illustratrice, Jüne Plã, en quatrième de couverture. «J'ai travaillé dur pour que tu puisses explorer ta sexualité et celle de ton·ta·tes partenaire·s de moult façons. [...] L'idée étant d'y aller à ton rythme et de varier les plaisirs seul· e, à deux ou à plusieurs.» Une manière de mettre à profit tout ce temps resté cloîtré à la maison.Quelques conseils avisés pour y parvenir ne peuvent donc pas nuire.

Les ventes de sextoys dopées par le confinement

Le sextoy tire aussi son épingle du jeu. Publiée dans la revue Sexually Transmitted Infections, une étude australienne, réalisée via un questionnaire en ligne, a évalué l’impact du confinement sur les pratiques sexuelles de 965 personnes dont 70 % étaient des femmes.. Concernant les activités sexuelles, environ 14 % des participants ont déclaré avoir utilisé plus souvent des sextoys pour eux-mêmes et 26 % qu’ils se masturbaient davantage. Au total, 98 participants (11 %) ont déclaré avoir acheté un sextoy pendant le confinement et parmi eux, 24 % ont indiqué que c’était la première fois qu’ils le faisaient.

Le succès est tel que ces joujoux sortent des magasins spécialisés. La preuve, Monoprix s'est engouffré dans la brèche. Depuis janvier, les magasins ont installé un corner dédié aux plaisirs intimes, achalandé par Passage du Désir.

«À l'automne dernier, lorsque le couvre-feu a été mis en place, on a décidé de proposer des dispositifs anti-morosité avec la création d'une offre originale démocratisant l'accès au plaisir, relate Maguelone Paré, directrice concept et innovation chez Monoprix. S'il y a une enseigne qui peut se permettre d'être un peu en décalage, c'est bien la nôtre. On a donc saisi le confinement comme une opportunité. Nous nous sommes dit: les gens sont à la maison, il y a des choses très sympas à faire chez soi et donc on va les aider à s'équiper.»

Nous sommes entrés dans l'ère de la démocratisation des accessoires, et comme le déclarait la sexperte Maïa Mazaurette en avril 2020 sur TMC, «c'est l'âge d'or de la masturbation».

En espérant que la pandémie ne dure pas trop longtemps pour enfin arrêter de penser Covid qui nous sépare.




Mia Kennedy pour DayNewsWorld