ELON MUSK FAIT SON SHOW AU SALON DE VIVATECH

C'était l'événement dans l'événement : Arrivé comme une rockstar devant plus de 4000 personnes qui ont fait le déplacement pour voir le milliardaire, Elon Musk a profité de cette heure au salon ViVaTech pour parler des difficultés de Twitter, de la régulation de l'IA ou encore de SpaceX. L'homme le plus riche du monde a été accueilli comme un chef d'Etat par Maurice Lévy, le président de Publicis, transformé en monsieur Loyal pour l'occasion.

"Vous représentez l’innovation et l’ambition" a introduit le fondateur de VivaTech Maurice Lévy en énumérant toutes ses activités. "Certains pensent que vous êtes un génie, d'autres moins, qu'en pensez-vous?".

"Je ne suis définitivement pas la Mal, ça c'est sûr," rigole Elon Musk. "Vous pouvez voir une auréole au-dessus de ma tête".

Il a également plaisanté d'entrée de jeu: "C'est le crystal meth qui me motive. Ça me donne des ailes”, ironise-t-il quand Maurice Lévy lui demande ses sources de motivations entrepreneuriales.

La première question de Maurice Lévy a porté sur Twitter, le réseau social qu'il a acquis l'an passé pour 44 milliards de dollars. La réponse d'Elon Musk a donné le ton de l'entretien, entre provocation et réponses déjà entendues ailleurs.

"Si je suis aussi intelligent qu'on le dit, pourquoi est-ce que j'ai acheté aussi cher Twitter ? " a lancé Elon Musk, riant de sa propre blague, devant une salle conquise. 

Prêt à faire le clown, il a affirmé ne " pas être un démon ", mais pas un ange non plus. Avant de donner une explication simple à sa capacité à mener tellement de projets de front :"«le cristal méth fait faire de grandes choses. Si vous croyez que le Red Bull donne des ailes".

"Créer une vie multi-planétaire" avec SpaceX

Sur ses objectifs pour l'entreprise SpaceX, Elon Musk a indiqué vouloir à termer "créer une vie multi-planétaire" et donc au-delà de la Terre. "Nous voulons étendre la vie au-delà de la Terre, c'est important, c'est une mesure de défense.

Il se peut que nous soyons les seuls êtres conscients dans cette galaxie, une chandelle fragile et nous devons tout faire par la maintenir. Il faut que la Terre reste sûre pour la civilisation, tout en étendant les possibilités pour la vie à d'autres galaxies", a expliqué Elon Musk, fidèle à lui-même. Rappelant avoir été intéressé par la technologie et la science-fiction dès son plus jeune âge.

"Avec tous mes projets donc SpaceX j’essaye de finir une tâche que j’ai entamée il y a 24 ans et je dois la finir car ça sera positif pour la civilisation", a ajouté le milliardaire.

Starlink a joué un "rôle crucial" dans la guerre en Ukraine selon Elon Musk

Maurice Lévy interroge Elon Musk sur ses actions avec son entreprise Starlink pendant la guerre en Ukraine. L'entreprise a notamment offert des méthodes de communication dans le pays.

"La situation est très complexe. Starlink a joué un rôle crucial car la Russie a détruit tous les systèmes de communication et Starlink est le seul qui a pu perdurer", affirme Elon Musk. "Starlink est aujourd'hui la colonne vertébrale du système de communication ukrainien", ajoute l'entrepreneur.

Elon Musk s'est également ému du manque de résolution de la guerre en cours: "C'est extrêmement triste que les jeunesses ukrainienne et russe soient en train de mourir sur les champs de bataille en ce moment."

La liberté d'expression sur Twitter

A propos de Twitter, son propriétaire affirme avoir décidé de racheter le réseau social pour "préserver la civilisation de son aspect corrosif». Elon Musk a défendu son bilan à la tête de la plateforme.« Nous voyons des plus hauts historiques dans l'utilisation de Twitter toutes les semaines ", affirme-t-il.

"Sur Twitter, on défend la liberté d’expression, mais pas la liberté d’atteindre", a-t-il déclaré à propos de son réseau social.

"Nous avons supprimé 90% des bots et 95% de contenus pornographiques et pédopornographiques" explique-t-il assurant vouloir faire de Twitter "une expérience vertueuse pour les utilisateurs".

Sur la fuite des annonceurs, Elon Musk a assuré qu'ils "allaient revenir". Et de marteler: "je vois le futur de façon optimiste", reconnaissant le travail "formidable" de la nouvelle patronne de Twitter, Linda Yaccarino.

En ce qui concerne une régulation de Twitter, il a affirmé que "nous devrions permettre tout ce qui n'est pas interdit par le cadre législatif"

Une pause dans l'intelligence artificielle.

Après avoir proposé de faire une pause dans le développement de l'intelligence artificielle, Elon Musk a expliqué qu'il ne «pensait pas que quiconque serait d'accord pour faire une pause. 

Je pense qu'il y a un véritable danger avec l'intelligence artificielle et si nous ne faisons pas attention, nous pourrions voir des conséquences très négatives. Même si l'essentiel est positif. Je suis favorable à une régulation de l'IA, je le recommande fortement».

Elon Musk explique pourquoi il souhaite une règlementation de l'IA

«L'IA est la technologie la plus disruptive. Les humains sont la plus intelligente des créatures et pour la première fois, il va y avoir quelque chose de plus intelligent que l'humain. Je crois que nous vivons dans la période la plus intéressante. Tesla développe des robots, nous l'avons appelé T-800 (le nom du Terminator dans le film éponyme)», a-t-il ajouté, hilare.

"Avec l'IA, on a créé une époque d'abondance, tous les services seront disponibles à la demande. C'est le côté positif de l'intelligence artificielle: l'abondance", a-t-il déclaré.

Tesla, une entreprise pionnière

Interpellé par Antoine Arnault (LVMH) sur la valorisation de Tesla, Elon Musk a apporté une réponse intéressante. Ce n'est pas le nombre de voitures vendues qui font la valorisation de l'entreprise - 2 millions environ l'année dernière - mais les perspectives d'autonomie. «Aujourd'hui une voiture individuelle est utilisée en moyenne 10 heures par semaine. Si nous avions un robot taxi qui serait utilisé 50 ou 60 heures par semaine, cela changerait tout». Une façon d'appréhender la rupture apportée par la bascule de la valeur de la propriété à la valeur d'usage.

La dernière question portait sur Neuralink.

«Neuralink, c'est un processus long. Nous ferons notre première implantation sur un humain tétraplégique cette année, si tout va bien, et il pourra retrouver les fonctions qu'il a perdues, retrouver l'usage de son corps, le signal passera les connexions perdues. C'est une première application, le premier sujet devrait être éligible cette année. »

De quoi  résumer l'état d'esprit de l'enfant terrible de la Tech : tout est possible.




Paul Emison pour DayNewsWorld