ROYAUME-UNI L'EXPULSION DE MIGRANTS CLANDESTINS AU RWANDA

Après des mois de bataille judiciaire, le Parlement britannique a finalement adopté un projet de loi autorisant le renvoi des immigrants clandestins vers le Rwanda. Cette décision, présentée en avril 2022 par l'ancien Premier ministre britannique Boris Johnson, faisait l'éloge du Rwanda pour son accueil et son intégration des migrants. 

Malgré les controverses et une suspension temporaire de la Cour européenne des droits de l'homme en juin 2022, les députés britanniques ont maintenu leur position. Dans la nuit de lundi à mardi, ils ont voté en faveur de cette loi permettant à Londres d'expulser les immigrants clandestins vers le Rwanda.

Malgré l'assurance de Rishi Sunak que les vols vers le Rwanda auront lieu, l'application de cette loi reste incertaine, avec la possibilité d'interventions futures de la Cour européenne des droits de l'homme et de la Cour suprême britannique, qui avait déjà jugé le projet initial illégal en novembre dernier.

Depuis des années, Kigali s'est présenté comme un refuge pour les exilés, accueillant notamment le programme de réinstallation des réfugiés en provenance de Libye depuis 2019. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), le Rwanda hébergeait environ 135 000 réfugiés et demandeurs d'asile en septembre 2023. Cependant, la décision du Parlement britannique de relocaliser de force les immigrants à des milliers de kilomètres de leur destination initiale est largement considérée comme une stratégie de communication politique.

Pour Londres, l'objectif est de montrer sa fermeté face à l'immigration illégale, qui a connu une augmentation de plus de 20 % depuis le début de l'année, avec cinq personnes se noyant, dont une fillette de 7 ans, en tentant de traverser la Manche ce mardi. Cependant, sur les quelque 30 000 personnes ayant réussi à atteindre le pays en 2023, peu seraient effectivement concernées par une relocalisation au Rwanda.

En été 2022, Kigali avait fait la promotion de ses hôtels rénovés dans le cadre de cette opération, mais un reportage du Telegraph de juin 2022 révélait que les réfugiés manquaient de ressources de base telles que la nourriture, le logement et les soins de santé.

En outre reconstruire leur vie dans un pays affichant près de 20 % de chômage s'annonce difficile. D’autant que si Londres a promis 144 millions d’euros à Kigali.




Britney Delsey pour DayNewsWorld