PRESIDENTIELLE A HAUT RISQUE AU BRESIL

 ENTRE BOLSONARO ET LULA

Les Brésiliens sont appelés aux urnes ce dimanche 2 octobre pour élire leur président à un scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Ce vote se double d’un renouvellement de la totalité de la Chambre des députés, d’un petit tiers du Sénat, des Assemblées fédérales et des gouverneurs des Etats.

L’ancien président Lula, qui tentera de revenir à la tête du pays lors de l’élection du 2 octobre, est donné favori par les sondages.

Le président sortant est deuxième dans les sondages — qu’il conteste —, derrière l’ancien président Lula. Il a évoqué des rumeurs de fraude électorale s’il n’est pas réélu, en remettant en question la fiabilité du système de vote entièrement électronique. Des propos réfutés par les experts, mais qui n’en ont pas moins attisé ses partisans.

« Trump des tropiques »

Le Tribunal supérieur électoral a interdit le port d’armes dans les bureaux de vote et à moins de 100 m autour, dans les 48 heures avant le vote de dimanche et les 24 heures après, sauf pour les forces de l’ordre. La Cour suprême a temporairement suspendu certaines ventes d’armes à feu

Rien pour plaire à Jair Bolsonaro, grand défenseur des armes. Depuis son élection en 2018, il a facilité l’accès aux fusils pour les chasseurs et tireurs sportifs, à l’aide d’une douzaine de décrets. Son fils, le député Eduardo Bolsonaro, a invité sur Twitter les Brésiliens en possession légale d’une arme à feu à s’engager comme bénévoles dans les campagnes de son père.

« [La défense de la possession d’armes à feu] est une chose construite par un mouvement d’extrême droite, qui est en réalité basée sur un mouvement aux États-Unis », explique au téléphone Ana Julia Bonzanini Bernardi, professeure agrégée à la Fondation de l’École de sociologie et de politique de São Paulo.

Bolsonaro est souvent appelé le Trump des tropiques empruntant les tactiques de Donald Trump durant sa campagne et son mandat.

Comme l’ancien président américain, Jair Bolsonaro s’est fait élire comme candidat hors du système politique, séduisant une frange conservatrice de la population avec son franc-parler et sa défense des armes à feu, associée à une idée de la virilité et de la liberté. C’est aussi un évangélique qui ponctue ses discours de références religieuses et se montre particulièrement dur envers les minorités ethniques, les médias, les femmes et la communauté LGBTQ+.

Si Bolsonaro est souvent comparé à Trump, c’est aussi pour la ferveur de ses partisans, méfiants des médias traditionnels et actifs sur les réseaux sociaux. Le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes a fait ouvrir des enquêtes sur l’actuel président pour désinformation.

Le rôle des forces armées en cas de soulèvement populaire et d’émeutes suscite aussi des interrogations, 37 ans après la fin d’une dictature militaire. Jair Bolsonaro, ancien capitaine, compte des supporteurs dans les rangs.

Au total, 12 candidats s’affrontent au premier tour, le 2 octobre. Si aucun ne récolte plus de 50 % des voix, un second tour aura lieu le 30 octobre.

« Le jour du vote sera très tendu, dans tous les cas, mais si nous avons un second tour, ce sera tout un mois d’octobre tendu au Brésil », lance M. Benetti.




Jenny Chase pour DayNewsWorld