DEUX PRESIDENTS A LA TETE DU VENEZUELA

Le président du Parlement, tenu par l'opposition, Juan Guaido, s'est autoproclamé mercredi «président par intérim» du pays d'Amérique latine. Les États-Unis et leurs alliés l'ont reconnu, mais le président Nicolas Maduro, ainsi que d'autres pays, dénoncent un coup d'État organisé par Washington.


Une succession d'événements politiques

Les événements se sont précipités dans ce pays miné par l'hyperinflation, les pénuries alimentaires, dépendant de sa rente pétrolière et soumis à de lourdes sanctions.

Nicolas Maduro, poids lourd du régime chaviste, a été réélu en mai 2018 avec 68%.

Le président élu a prêté serment le 10 janvier 2019 pour ce nouveau mandat. Mais l'opposition a contesté le scrutin, dénonçant des irrégularités et des pressions sur les électeurs si bien que l'Assemblée nationale, avec à sa tête Juan Guaido, a déclaré illégitime ce nouveau mandat dès le 5 janvier.

Et mercredi 23 janvier le président du Parlement vénézuélien Juan Guaido s'est autoproclamé «président» par intérim.

«Je jure d'assumer formellement les compétences de l'exécutif national comme président en exercice du Venezuela pour parvenir (...) à un gouvernement de transition et obtenir des élections libres», a lancé mercredi Juan Guaido devant des dizaines de milliers de partisans réunis à Caracas .

C'est la crise politique la plus aiguë de l'histoire récente du Venezula. Cette situation politique inédite provoque des heurts violents entre opposants et partisans du régime de Nicolas Maduro,

Juan Guaido, président autoproclamé, soutenu par les États-Unis et ses alliés dans la région.

Après l'auto-proclamation du président du parlement vénézuélien de nombreux pays l'ont reconnu comme président par intérim du Venezuela. Ainsi Donald Trump a immédiatement annoncé dans un communiqué qu'il reconnaissait officiellement Juan Guaido comme «président par intérim du Venezuela».

« Aujourd’hui, je reconnais officiellement le président de l’Assemblée nationale vénézuélienne, Juan Guaido, comme président par intérim du Venezuela », a-t-il indiqué. Jugeant que l’Assemblée nationale était « la seule branche légitime du gouvernement », M. Trump rappelle que cette dernière a déclaré le président Nicolas Maduro « illégitime ».

« Le peuple du Venezuela a courageusement parlé contre Maduro et son régime et exigé la liberté et l’Etat de droit. Je continuerai à utiliser toute la puissance économique et diplomatique des Etats-Unis pour faire pression en faveur du rétablissement de la démocratie vénézuélienne. » , a affirmé le locataire d la Maison Blanche.

Le Canada, la Colombie et le Brésil, alliés de Washington dans la région, ont emboîté le pas, ainsi que l'Argentine, le Chili, le Paraguay et le secrétaire général de l'Organisation des États américains (OEA), Luis Almagro.

Nicolas Maduros, président élu, soutenu notamment par la Chine et la Russie

De son côté, le pouvoir chaviste a dénoncé «une tentative de coup d'État fasciste» fomenté depuis les États-Unis.

A l'intérieur, le président Maduro peut compter sur le soutien de l'armée vénézuélienne.

« Nous, soldats de la patrie, nous n'acceptons pas un président imposé à l'ombre d'intérêts obscurs ni autoproclamé en marge de la loi.

L'armée défend notre Constitution et est garante de la souveraineté nationale", a écrit le ministre de la Défense sur Twitter.

A l'extérieur la Chine et la Russie, tous deux membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, lui ont apporté leur soutien.

«Une ingérence étrangère destructrice, en particulier dans la situation actuelle extrêmement tendue, est inacceptable (...)

C'est une voie directe vers l'arbitraire et le bain de sang » a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères.

Cuba, dirigé par le président Miguel Díaz-Canel , le Mexique du président de gauche Andrés Manuel Lopez Obrador la Bolivie du socialiste Evo Morales ont également apporté leur soutien au président chaviste.

En cette date historique qui commémore les 61 ans de la chute de la dictature de Marcos Perez Jimenez, le 23 janvier 1958, opposants et partisans du président socialiste souhaitent compter leurs forces. Des heurts violents ont éclaté provoquant sept morts.

Donald Trump a assuré que «toutes les options» étaient sur la table si Nicolas Maduro recourrait à la force contre les manifestations d'opposants .

Alize Marion pour DayNewsWorld