There are no translations available.

LE PARASITE D'UN POISSON

CONSOMME CRU EN THAILANDE

A L'ORIGINE DE NOMBREUX CAS DE CANCER !!!

Saviez-vous que dans le Nord-Est de la Thaïlande, la consommation d'un plat traditionnel à base poisson cru expose la population à une infection à Opisthorchis viverrini. C'est un ver qui engendre une infection du foie et qui conduit au développement d'un cancer très agressif?

Des millions d'habitants de l'Issan, région rurale du Nord-Est de la Thaïlande, cuisinent régulièrement du "Koi Pla" un plat traditionnel à base de poisson cru, de jus de citron et d'épices. Ce plat se prépare vite et  coûte peu cher. Mais le poisson utilisé est souvent porteur d'un parasite, le Opisthorchis viverrini, qui est à l'origine d'un cancer du foie des plus agressifs, le cholangiocarcinome.

Cette maladie rare dans le monde fait pourtant 20.000 morts chaque année en Thaïlande plupart . Comparons: le cholangiocarcinome touche 84 hommes sur 100.000 en Thaïlande (et 36 femmes sur 100.000), contre environ 1 homme sur 100.000 aux États-Unis. Dans certaines provinces de l'Issan, le taux d'infection dépasse les 280 pour 100.000 encadré .

On peut retrouver ce parasite dans les eaux du bassin du Mékong, et ce parasite peut rester plusieurs années dans le foie de l’individu sans que l’on ne le remarque.Mais il cause peu à peu une distomatose hépatique, inflammation du foie susceptible de dégénérer en cholangiocarcinome.

La région du Mékong de l’Asie du Sud-Est, en particulier le nord-est de la Thaïlande, a le plus de cholangiocarcinome dans le monde : 135,4 pour 100 000 chez les hommes et 43,0 pour 100 000 chez les femmes dans la province de Khon Kaen.

Selon BMC Cancer, il s’agit d’un cancer extrêmement agressif dont la connaissance reste encore limitée.

Les scientifiques du BMC cancer expliquent que le cholangiocarcinome correspond à un cancer des voies biliaires . La bile est un liquide visqueux jaunâtre produit par le foie , d'où la possibilité du développement de la maladie.

A la faculté de médecine, Narong Khuntikeo a découvert que le Koi Pla était à l'origine du cancer qui a emporté ses deux parents. Ce drame l'a conduit à devenir spécialiste en chirurgie hépatique à l'université de Khon Khaen. "C'est un grave problème sanitaire ici", explique-t-il à la journaliste "Cela affecte des familles, mais aussi le développement socio-économique. Mais personne n'en a conscience, alors les gens meurent en silence, comme les feuilles mortes tombent des arbres". Les maladessont souvent des riziculteurs peu éduqués et ne consultent que lorsque le cancer est en phase terminale.

De plus certains habitants estiment que la cuisson altère le goût du plat, d'autres invoquent le précepte bouddhiste selon lequel il faut se plier à son destin !! Une réponse que le médecin ne peut tolérer.

Comment faire pour que la population prennent conscience de la gravité de la maladie ?

Le dépistage se développe : depuis l'an passé, les autorités sanitaires de Thaïlande en ont fait une priorité nationale.

Ainsi en 2015, un programme de dépistage et de soin , baptisé CASCAP (Cholangiocarcinoma Screening and Care Program), a été mis en place à l’Université de Khon Kaen, ville étudiante de l’Issan (Thaïlande). La population peut prendre conscience du risque de ce poisson cru, et plus généralement de la tumeur.

Le dépistage est simple : par un examen d’ au moins une fois par an on s'aperçoit s’il existe une voie biliaire et/ou une pathologie du foie, afin de faire un diagnostic précoce.

BMC Cancer estime qu’environ 25 000 patients atteints seront inclus pendant la période de recrutement de 5 ans.

Ce programme, baptisé CASCAP de l'Issan programme des examens qui sont organisés désormais dans les villages de la région, pour éviter que les patients n'arrivent trop tard dans les services de cancérologie

Lors d'une consultation gratuite organisée dans la province de Kalasin un tiers des 500 villageois examinés présentait des troubles du foie. Quatre se sont vu diagnostiquer un probable cancer.

Les chercheurs pensent qu'environ 8 millions de Thaïlandais seraient infectées par Opisthorchis viverrini. Un hécatombe pour ce pays.Un véritable fléau.

Kate White pour DayNewsWorld