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ADJUGEE ! VENDUE !

L’OEUVRE  AUTODETRUITE ENSUITE PAR

BANKSY LUI-MEME ?

Vendredi soir, 5 octobre 2018, tout de suite après avoir été adjugée au prix faramineux de 1,185 millions d’euros, la reproduction en acrylique et aérosol de la « petite fille au ballon » de Bansky, s’est autodétruite sous les regards stupéfaits et amusés à la fois du public présent chez Sotheby’s.

L’instant a été immortalisé par les photographes présents, tandis que deux employés de la maison approchaient pour dépendre l’œuvre à demi déchiquetée.

La scène s’est déroulée, en l’absence de l’artiste espiègle, lequel avait néanmoins dû mandater un proche chargé d’actionner la broyeuse à papier cachée sous le cadre.

Depuis, on ne parle plus que de cet événement des deux cotés de la Manche et jusqu’en Amérique.

De son coté, l’artiste s’est contenté de poster la vidéo de l’événement. La publication était accompagnée d’un message laconique : «  le besoin de détruire est aussi un besoin créatif ». La phrase est attribuée généralement à Picasso. En fait, il s’agit d’une citation du théoricien de l’anarchisme Bakounine….

« Cela fait quinze ans que Banksy mène une critique au vitriol du marché de l’art » résume un spécialiste du Street Art, Nicolas Langino Lasserre (sur France Inter). « La plupart de ses performances sont une satire du marché de l’Art dont il dénonce la marchandisation » a-t-il ajouté, en concluant que « l’autodestruction de l’œuvre  - la petite fille au ballon –n’est pas un coup de pub mais un coup de génie ».

Mais qui est donc Banksy ? Tout le monde cherche à savoir, car l’artiste se cache ! Il faudra donc percer le mystère !

Ce que l’on sait à minima, c’est que Banksy  est né dans la ville de Bristol (Angleterre). Ses graffitis de rue étant souvent apparus au moment même où le groupe Massive Attack se produisait, certains ont pensé que le chanteur du groupe et Banksy sont une même et seule personne. Selon le Daily Mail adepte de cette hypothèse, Banksy serait donc Robert de Naja, dissimilé sous sa capuche ?

Les preuves ne sont cependant pas définitivement établies.

Car d’autres chercheurs londoniens pensent que Banksy pourrait être Robin Gunningham, un autre artiste de rue, auteur de fresques qui mêlent satires et poésies, né lui aussi à Bristol.

En l’absence de certitudes sur les origines et le nom exact de Banksy , il faut reconnaitre que ce dernier coup (un de plus) a fait l’effet d’une petite révolution, confirmant que ce faiseur inconnu d’images qui sait faire le buzz autour de lui, est un manipulateur des ventes, des musées, des collectionneurs et plus largement de la société.

En tout état de cause, ce dernier coup de maître a bien embarrassé Sotheby’s ! Il est la preuve en effet d’un changement complet d’échelle, de mentalité et de rapport à une œuvre d’art et à sa notion de valeur.

De quoi donner des frissons à l’ancienne génération de collectionneurs, « les vrais », ceux qui ont cru à leur flair pour acheter avec leurs yeux.

Dès dimanche, depuis son siège de New York (la maison américaine est cotée en bourse) Sotheby’s indiquait qu’elle n’était pas au courant et qu’en aucun cas elle ne pouvait être considérée comme étant impliquée dans la formidable opération de marketing qui venait de se dérouler sous les yeux des amateurs de Street Art.

Mais, au demeurant, une toile détériorée juste après avoir fait un record, c’est du jamais vu.

Sotheby’s se défend donc ; mais des spécialistes s’interrogent :

Comme si Sotheby’s ne savait pas ?

Les habitués qui connaissent bien les ficelles des ventes aux enchères rappellent que  la manière dont a été prise la vidéo sur place et dans l’instant , suppose qu’il fallait avoir une place assise pour faire de telles images ; ils rappellent que pour obtenir une place assise il faut s’enregistrer à l’avance auprès de la maison et obtenir un panel , c'est-à-dire un numéro permettant d’enchérir. Sotheby’s sait donc parfaitement qui était à la place de celui qui a si bien filmé la scène d’autodestruction de l’œuvre « La Petite Fille au ballon ».

D’autres points suscitent également des interrogations ? Quelle est l’origine du vendeur, lequel a déclaré qu’il aurait acheté l’œuvre en 2006, directement auprès de l’artiste.

A cette époque et alors que les cotes de Banksy atteignait en moyenne 100 000 € seulement, cet acheteur pouvait il imaginer que l’œuvre dépasserait les 1 million d’euros en 2018.

Autre question ? Pourquoi le rapport en bonne et due forme qui vérifie l’état de l’œuvre et qui nécessite que celle-ci soit désencadrée et étudiée sous tous ses angles pour éviter que des faux soient mis en circulation, n‘a pas révélé la présence d’un système de destruction et surtout pas été publié ?

Autre argument, plus inquiétant : Sotheby’s pourrait elle, (si elle ne savait rien) laisser entrer n’importe quoi dans ses locaux, y compris … des explosifs.

« Tout cela est très inquiétant », c’est la remarque faite par plus d’un !

A ce stade, il faut se souvenir  de l’exposition illégale de Banksy faite en 2004, sur les murs du Musée d’Histoire Naturelle de Londres. Il s’agissait d’une création présentant un rat encadré, surmontée de la mention, « Our time Will come » (notre heure viendra). Cette exposition de 2006 pourrait elle avoir été prémonitoire ?

Les derniers coups de l’artiste laissent en effet présager de sa part qu’après avoir obtenu une reconnaissance commerciale il pourrait enfin  obtenir une reconnaissance artistique réelle ?

Pas sûr que les évènements de vendredi dernier le confortent dans cette démarche, le prix de « La petite fille au ballon rouge », bien qu’à moitié déchiquetée, ayant depuis doublée de valeur ! Et que penser de cette issue ? on se perd en conjecture !

Clara Mitchell pour DayNewsWorld