LE JUGEMENT DE LA RUSSIE SUR L'ADHESION 

DE L'UKRAINE ET DE LA MODALVIE A L'EU

La Russie juge qu’une adhésion de l’Ukraine et de la Moldavie « déstabiliserait » l’UE

Après l’annonce de l’ouverture des négociations d’adhésion à l’UE, pour l’Ukraine et la Moldavie, le porte-parole du Kremlin a estimé que ces deux pays ne remplissaient pas les critères européens.

Le Kremlin a estimé, vendredi 15 décembre 2023, qu’une entrée de l’Ukraine et de la Moldavie « déstabiliserait » l’Union européenne car ces pays n’en « remplissent pas les critères », au lendemain de l’ouverture des négociations d’adhésion.

Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a également estimé que le feu vert donné à Kiev et Chisinau par l’UE, qui a également accordé le statut de candidat à la Géorgie, avait pour but de « nuire à la Russie ».

Viktor Orban bloque une aide adressée à l’Ukraine

Volodymyr Zelensky a immédiatement réagi après l'annonce de l'ouverture des négociations d’adhésion à l’UE: "C’est une victoire pour l’Ukraine. Une victoire pour toute l’Europe. Une victoire qui motive, inspire et renforce.". Mais il s'est réjoui trop tôt.

Car dans le même temps, le Kremlin a salué la décision de la Hongrie de bloquer l’aide européenne de 50 milliards d’euros en faveur de l’Ukraine. " La Hongrie est un pays souverain, elle a ses intérêts. Et, contrairement à de nombreux pays européens, elle défend fermement ses intérêts, ce que nous apprécions ", a déclaré le porte-parole Dmitri Peskov.

La veille c’est un Vladimir Poutine ragaillardi par les difficultés de Kiev qui à la télévision avait affiché sa confiance en la "victoire", répondant aux questions de la presse et de citoyens, un exercice traditionnel auquel il avait renoncé l’année dernière.

"La victoire sera à nous", a-t-il clamé avant de rappeler que ses objectifs demeurent inchangés après deux ans de conflit : chasser le pouvoir actuel et détruire les capacités militaires de son voisin pro-occidental. Vladimir Poutine a également pour la première fois révélé combien de soldats russes étaient engagés sur le front ukrainien : 617.000, parmi lesquels 244.000 mobilisés.

Les dirigeants de l’Union européenne, réunis à Bruxelles, ont en effet échoué dans la nuit de jeudi à vendredi à convaincre la Hongrie de lever son veto. L’UE avait prévu d’accorder à l’Ukraine une aide de 50 milliards d’euros, 33 milliards de prêts et 17 milliards d’euros de dons, sur quatre ans à compter de l’an prochain.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a réclamé vendredi que soit versée à son pays " la totalité des fonds européens" dont des milliards d’euros restent bloqués à cause de différentes procédures, avant d’envisager éventuellement de changer d’avis.

Alors que la contre-offensive ukrainienne est dans l’impasse, que les États-Unis se déchirent sur la poursuite de leur aide à Kiev, sur fond de conflit meurtrier entre Israël et le Hamas, ce blocage est un revers supplémentaire pour l’Ukraine

Une décision d'adhésion prise en l'absence d'Orban !

Une décision prise à l’unanimité des État membres… mais en l’absence de l’un d’entre eux. Pour contourner la menace de veto brandie par le premier ministre hongrois sur l’ouverture des pourparlers avec Kiev, les dirigeants européens ont dû en effet une nouvelle fois redoubler de créativité.

Par une astuce improvisée par le chancelier allemand, Olaf Scholz, selon la version officielle, les représentants des États ont  prié Viktor Orban de quitter la salle afin d’atteindre l’unanimité requise.

"Inédite" dans l’histoire de l’Union cette tactique a pourtant donné un peu de fil à retordre à certains participants du sommet ainsi qu’à des juristes, qui se demandent si l’absence physique du dirigeant hongrois pouvait invalider la décision.

La guerre en Ukraine a relancé le processus d’élargissement de l’UE vers l’Est et les Balkans à un rythme effréné. Motivée par des raisons géopolitiques, à savoir endiguer la puissance russe sur le continent européen, cette expansion soulève pourtant d’immenses questions économiques et politiques. En intégrant en son sein des États pauvres, l’Union européenne encouragerait en effet une nouvelle vague de délocalisations et de dumping social et soumettrait les agriculteurs du continent à une terrible concurrence.

En outre, le seul moyen d’éviter des blocages politiques d’une Europe à 34 ou 35 serait de renforcer le fédéralisme, en rognant encore davantage les pouvoirs de décision des États-membres.

Un scénario délétère poussé par les élites européennes en dehors de tout mandat démocratique.




Jenny Chase pour DayNewsWorld