MACRON DESAVOUE PAR SES ALLIES DE L'OTAN

 SUR L'ENVOI DE TROUPES OCCIDENTALES EN UKRAINE

Que veut vraiment Emmanuel Macron ? 

Entraîner la France, et avec elle l’Alliance atlantique, dans une escalade militaire, donc potentiellement nucléaire, avec la Russie ?

Les déclarations du président de la République à l’occasion du sommet impromptu sur l’Ukraine du 27 février 2023 à Paris ont eu de quoi surprendre lui qui, dorénavant, n’exclue pas d’envoyer des troupes au sol en Ukraine.

Coup de com', amateurisme diront certains...

Emmanuel Macron a surpris, heurté et inquiété en évoquant la possibilité d'envoyer des "troupes au sol" pour aider l'Ukraine a faire face à la Russie. Le porte-parole de l'ambassade de Russie en France, Alexander Makogonov, a estimé que l'envoi de troupes occidentales sera la ligne rouge parce que ça peut déclencher la Troisième Guerre mondiale, et ça sera la guerre entre les puissances nucléaires".

La réaction du gouvernement allemand ne s’est d'ailleurs pas fait attendre. Ses représentants, comme ceux de la plupart des autres pays européen, ont nié qu’un envoi de troupes soit à l’ordre du jour. Et le vice-chancelier, le Vert Robert Habeck, a contre-attaqué en enjoignant à la France d’augmenter son aide à l’Ukraine à la hauteur de ce que fait l’Allemagne depuis le début du conflit.

Les Européens ont laissé Jo Biden prendre le leadership avec l’Otan de la politique ukrainienne. Washington a également fermement balayé mardi une hypothèse évoquée la veille par Emmanuel Macron. Les Etats-Unis ont en effet écarté toute idée d’envoyer des troupes en Ukraine.

"Joe Biden a été clair sur le fait que les Etats-Unis n’enverront pas de soldats combattre en Ukraine", a déclaré Adrienne Watson, porte-parole adjointe du Conseil de sécurité nationale (NSC). Le président américain estime que « le chemin de la victoire » passera par une aide militaire pour l’instant bloquée par le Congrès, a-t-elle ajouté.

Emmanuel Macron a-t-il voulu briser un tabou, qui veut depuis le début de l’offensive russe, que l’on peut fournir des armes à l’Ukraine, mais qu’elles ne peuvent lui servir qu’à se défendre sur son territoire ? 

Le chancelier allemand, Olaf Scholz, s'oppose toujours à la livraison à l’armée ukrainienne de missiles balistiques à longue portée Taurus, l’équivalent des scalps franco-britanniques, pour ne pas risquer de se trouver impliqué directement dans le conflit si les Ukrainiens les utilisaient contre des cibles en Russie.

Ou alors animé par un sentiment de frustration face à l'incapacité des Européens à fournir suffisamment d'armes aux Ukrainiens et le blocage au Congrès de l’aide américaine promise par le président Biden, les paroles du Président français auraient-elle dépassé sa pensée ? 

Difficile de suivre...

Macron excelle en formules déplacées dans le cadre de relations entre Etats européens. Qui ne se souvient pas de sa proposition d’utiliser la coalition internationale contre Daesh, l’Etat islamique, contre le Hamas à Gaza ?

Une question stratégique

Mais cette fois il lui a fallu envoyer manu militari son ministre des Armées Sébastien Lecornu, en opération déminage

Mardi, lors d'une audition par la commission de la défense et des forces armées de l’Assemblée nationale, Sébastien Lecornu a apporté des éclaircissements sur cette proposition du chef de l'Etat.

Rappelant que "nous ne sommes par en guerre avec le peuple russe ou la Fédération de Russie", il rejeté l'intention de la France de déployer des unités de combat terrestre. Il s'agirait plutôt de conseillers, de démineurs, de formateurs, d'experts cyber ou de techniciens spécialisés en maintenance de matériels militaires.

"Un certain nombre de pays (...) ont mis sur la table un certain nombre d'idées, notamment, autour du déminage et autour de la formation - non pas la formation sur le territoire polonais comme nous le faisons aujourd'hui, mais sur la formation sur le territoire ukrainien à l'arrière des lignes", explique Sébastien Lecornu.

" En faisant cette proposition, Emmanuel Macron soulève une question stratégique a noté Sébastien Lecornu.

"Comment faire mieux et différemment [pour aider l'Ukraine] et faire en sorte que la Russie ne gagne pas?".




Alize Marion pour DayNewsWorld