ATTENTAT ISLAMISTE A MOSCOU

139 MORTS ET LE "EI.K"

La Russie compte ses morts. Vers 20h vendredi soir, une fusillade a eu lieu dans une salle de concert dans la banlieue de Moscou. L’attaque, qui a fait 115 morts à ce stade, a directement été revendiquée par la branche afghane de l’État islamique.

Ce samedi matin, le Kremlin a annoncé avoir arrêté 4 assaillants présumés, qu’ils accusent d’être “en contact avec l’Ukraine”. L'Ukraine a à nouveau démenti être lié à l'attaque qui a fait 115 morts à Moscou. Le bilan de l'attaque revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) contre une salle de concert de la banlieue de Moscou vendredi s'est alourdi à 115 morts et devrait encore "augmenter", a annoncé samedi le Comité d'enquête russe.

Les enquêteurs avaient précédemment indiqué que les auteurs présumés de l'attaque ont utilisé "un liquide inflammable" pour mettre le feu à la salle de concert. Les enquêteurs indiquent avoir saisi des "armes automatiques" lors de cet assaut.

L’État islamique du Khorasan ?

On ne sait pas encore si les auteurs appartiennent au groupe terroriste de l’État islamique du Khorasan, “EI-K”, considéré comme le “plus sanguinaire d’Afghanistan”, selon une note publiée en 2021 par l’Institut français des relations internationales (IFRI). Le Khorasan signifie en persan “là d’où vient le soleil”. C’est le nom médiéval de l’Afghanistan, qui a l’époque comprenait une partie du Turkménistan, de l’Ouzbékistan et du Tadjikistan.

La Russie est sa principale cible. “L’EI-K fait une fixation sur la Russie depuis deux ans, critiquant fréquemment le président Vladimir Poutine dans sa propagande”, déclare au média américain Colin P. Clarke, un analyste antiterroriste au Soufan Group, société de conseil en sécurité basée à New York. Le groupe terroriste considère que “le Kremlin a du sang musulman sur les mains” depuis les interventions russes en Afghanistan, en Tchétchénie et en Syrie.

En septembre 2022, le groupe terroriste avait revendiqué l’attentat suicide contre l’ambassade de Russie à Kaboul. Ils sont aussi à l’origine d’un attentat qui a fait 84 morts en Iran en janvier dernier.

Mardi dernier en Allemagne, deux djihadistes afghans présumés ont été arrêtés, soupçonnés de préparer un attentat au Parlement suédois. L’un d’eux serait membre de l’EI-K. Le groupe n’est donc pas moins dans le viseur des autorités occidentales. Les États-Unis avaient d’ailleurs prévenu la Russie d’un possible attentat.

Le Kremlin a quant à lui annoncé l'arrestation de onze personnes, dont les "quatre" assaillants. "Le directeur du FSB M. (Alexandre) Bortnikov, a informé M. Poutine de l'arrestation de 11 personnes, dont les quatre terroristes directement impliqués dans l'attentat", a indiqué la présidence aux agences de presse russes.

Par ailleurs, selon des médias russes et le député Alexandre Khinstein, certains des suspects arrêtés seraient originaires du Tadjikistan. Les autorités de ce pays d’Asie Centrale ont affirmé n’avoir " pas reçu de confirmation des autorités russes concernant les fausses informations qui circulent actuellement sur l’implication de citoyens tadjiks "

Un jour de deuil national,

Le président russe, Vladimir Poutine, a annoncé que le dimanche 24 mars serait un jour de deuil national, dans un discours à la télévision retransmis au lendemain de l’attaque, qu’il a qualifiée d’« acte terroriste sanglant et barbare », qui a fait 115 morts près de Moscou, « des personnes pacifiques et innocentes, (…) parmi lesquels des enfants, des adolescents, de femmes ». « J’exprime mes plus sincères et profondes condoléances à ceux qui ont perdu leurs proches », a-t-il dit.

Le dirigeant russe ne s’était pas encore exprimé publiquement sur l’attaque terroriste contre le Crocus City Hall – une immense salle de concert située à Krasnogorsk, en banlieue proche de Moscou –, la plus meurtrière dans le pays depuis une vingtaine d’années.




Jaimie Potts pour DayNewsWorld