FIN DE LA LONGUE GREVE DU SECTEUR AUTOMOBILE AUX ETATS-UNIS

Aux États-Unis, un accord préliminaire a mis fin à une grève de six semaines impliquant le géant de l'automobile General Motors et le syndicat automobile UAW. Cette entente historique, annoncée le lundi 30 octobre, intervient quelques jours après que ses concurrents Ford et Stellantis aient également été touchés par une grève similaire depuis la mi-septembre.

Le président des États-Unis, Joe Biden, a immédiatement salué ces accords sociaux qualifiés d' "historiques"  entre le syndicat UAW et les trois principaux acteurs de l'industrie automobile américaine : General Motors, Stellantis et Ford. 

Ces accords sont le fruit de plusieurs semaines de négociations et de sacrifices consentis par les travailleurs du secteur, qui ont joué un rôle crucial pour maintenir l'industrie automobile à flot, notamment lors de la grande crise économique de 2009, selon le président américain.

La grève a débuté le 15 septembre en raison de l'absence d'accord lors de la révision des conventions collectives. Elle a mobilisé plus de 45 000 des 146 000 membres de l'UAW employés par ces trois géants de l'automobile américaine. C'est la première fois depuis la création du syndicat en 1935 que les "Big Three" ont été simultanément touchés par une grève d'une telle ampleur, qui s'est intensifiée au fil des six semaines de conflit.

Après avoir lancé des débrayages dans des usines secondaires et des centres de distribution de pièces détachées, l'UAW a frappé fort en ciblant les usines les plus importantes et les plus rentables de chaque groupe automobile basé à Detroit, dans le Michigan. La Kentucky Truck Plant de Ford, générant un chiffre d'affaires annuel de 25 milliards de dollars, a été touchée par la grève le 11 octobre. Le constructeur a finalement trouvé un accord préliminaire le 25 octobre, après 41 jours de grève, suivi par Stellantis (Chrysler, Jeep, etc.) trois jours plus tard.

Shawn Fain, président de l'UAW, s'est réjoui des résultats des négociations en déclarant : « Ford a mis sur la table 50 % de plus que lorsque nous avons débrayé. Une fois de plus, nous avons obtenu ce que l'on nous disait impossible il y a encore quelques semaines. » Des hausses salariales sur quatre ans, des ajustements en fonction du coût de la vie, des avantages sociaux, des améliorations pour les retraités, et des mesures spécifiques à chaque groupe font partie des accords préliminaires.


Stellantis s'est engagé à créer 5 000 emplois, une décision majeure étant donné les précédentes suppressions de postes envisagées, notamment en ce qui concerne la controverse sur la fermeture d'une usine à Belvidere, dans l'Illinois, qui a finalement été évitée. L'accord avec Stellantis prévoit également une augmentation de 25 % des salaires de base d'ici 2028.

Ford a également accepté une hausse de 25 % du salaire de base, un compromis en-deçà des 40 % initialement réclamés par Shawn Fain au début de la grève, mais nettement supérieur aux 9 % proposés par le groupe en août.

Ces accords préliminaires devront encore être validés par une commission nationale du syndicat avant d'être soumis au vote des membres, une étape qui pourrait prendre jusqu'à deux semaines, selon une source proche des négociations la semaine dernière.

Néanmoins, le syndicat a déjà annoncé que les employés de Ford et de Stellantis reprendront le travail immédiatement, sans attendre ces votes.




Abby Shelcore pour DayNewsWorld