UN PLAN MARSCHALL POUR LA RECONSTRUCTION DE L'UKRAINE ESTIMEE A 750 MILLIARDS D'EUROS ?

Le sommet sur la reconstruction de l'Ukraine se tient depuis lundi 4 juillet 2022 à Lugano en Suisse avec la participation des délégations de 38 Etats et 14 organisations internationale. Une importante délégation ukrainienne y participe également.

Chaque année depuis cinq ans, une conférence de haut niveau se tient sur l’Ukraine et sur les réformes qu’il lui faut mener, notamment dans la lutte contre la corruption qui ronge l’économie de ce pays. Dans son rapport 2021, l'ONG Transparency International classe en effet ce pays 122e sur 180, encore très loin derrière ses voisins membres de l'UE (le moins bien placé, la Bulgarie, est au 78e rang).

La guerre menée par la Russie a cependant quelque peu bousculé le programme. Et c’est de la reconstruction dont il est question jusqu’à mardi à Lugano. S’exprimant dans un message vidéo, le président Zelensky a souligné que ce devait être «la tâche commune de tout le monde démocratique» et «la contribution la plus importante à la paix dans le monde».

Coût estimé à 750 milliards

Les participants ont réfléchi à un plan de relance pour le pays miné par la guerre en fixant des priorités et en identifiant les besoins de financement. Le coût de la reconstruction a été estimé ce lundi à au moins 750 milliards de dollars par le Premier ministre ukrainien, s'interrogeant sur « qui doit payer » avant de répondre qu'une « source clé » de financement devrait être la saisie des avoirs de la Russie et des oligarques russes gelés dans le cadre des sanctions internationales contre Moscou. Les estimations du montant des avoirs gelés vont de 287 à 479 milliards d'euros (300 à 500 milliards de dollars) selon M. Chmygal.

De son côté, la Kyiv School of Economics (KSE) avait estimé les dommages causés jusqu'à présent aux bâtiments et aux infrastructures à près de 104 milliards de dollars. En outre, l'économie du pays aurait déjà perdu 600 milliards de dollars d'après certaines estimations.

Forte implication du Royaume-Uni

Très impliqué, le Royaume-Uni, qui est l'un des alliés les plus actifs de l'Ukraine, soutiendra notamment la reconstruction de la ville et de la région de Kiev, à la demande du président Zelensky, a indiqué le Foreign Office dimanche. Londres compte également travailler avec Kiev et ses alliés pour accueillir la conférence sur la relance de l'Ukraine en 2023 et établir un bureau dans la capitale du Royaume-Uni pour aider à coordonner ces efforts de reconstruction.

Vers un « plan Marshall » pour l'Ukraine

Mais c'est surtout la perspective d'un « plan Marshall » qui est au centre des discussions. Les participants doivent, en effet, dessiner l'ébauche d'un plan similaire au programme économique américain qui avait permis de relever l'Europe occidentale des ruines de la deuxième guerre mondiale, cette fois à destination de l'Ukraine. Dans cette optique, la Banque européenne d'investissement (BEI) doit d'ailleurs proposer la création d'un nouveau fonds pour l'Ukraine, qui pourrait atteindre 100 milliards d'euros, selon des sources au fait du plan.

L'expression « plan Marshall » a été employée à plusieurs reprises au sujet de l'Ukraine par le chancelier allemand Olaf Scholz ou encore le président du Conseil européen Charles Michel. Celui adopté aux Etats-Unis en avril 1948 et intitulé « programme de reconstruction européenne » (European Recovery Programm, ERP) offrait à tous les pays d'Europe, y compris l'URSS et les autres pays communistes, de bénéficier de l'assistance américaine à la reconstruction matérielle et au redressement financier pour une durée de quatre ans. il faut

Le président de la confédération helvétique Ignazio Cassis a cependant rappelé que reconstruction et réformes n'étaient « pas en concurrence » pour préparer une Ukraine européenne, verte et numérique.

« Elles se renforcent », a ajouté M. Cassis qui a appelé à poursuivre, malgré la guerre, les efforts contre la corruption et pour garantir le fonctionnement de la justice.




Alyson Braxton pour DayNewsWorld