LA FIN DE L'ARGENT MAGIQUE A UN PRIX

CELUI DE L'AUSTERITE DEGUISEE

AVEC LES EFFETS D'ANNONCES DE BRUNO LE MAIRE

C’est l’heure des comptes. Après l’ère du « quoi qu’il en coûte » pour passer la pandémie, voici celle de payer l'ardoise de Macron et de l'argent magique !!

Car pour Matignon, le temps presse : suspendues durant le Covid, les règles budgétaires européennes s'appliqueront à nouveau l'an prochain. Et la forte remontée des taux d'intérêt alourdit significativement la charge de la dette, qui pourrait devenir le premier poste de dépenses de l'État, dans un contexte de ralentissement de la croissance. "Ce contexte économique (...) vient contraindre notre équation de finances publiques et augmente d'autant l'exigence (...) de réduction de dépenses", explique-t-on au cabinet de Bruno Le Maire.

La fin du "quoi qu’il en coûte"

Le gouvernement acte donc la fin du "quoi qu’il en coûte". Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a profité ce lundi 19 juin 2023 des assises des finances publiques pour détailler sa feuille de route ces prochains mois. Objectif : redresser des comptes dégradés par les crises successives. Selon le ministre, "au moins 10 milliards d'économies" ont été identifiées pour redresser les finances publiques d'ici à 2027.

L'ardoise à payer

Après les dépenses exceptionnelles liées à la crise des Gilets jaunes, puis du « quoi qu’il en coûte » durant la pandémie, l’exécutif cherche à assainir les finances publiques et s’est fixé l’objectif de ramener le déficit à 2,7 % du produit intérieur brut (PIB) en 2027, sous la limite de 3 % fixée par l’Union européenne. Pour l’heure, selon l’Insee, la dette publique française a atteint près de 2 950 milliards d’euros fin 2022, à hauteur de 111,6 % du PIB. Quant au déficit, il se situait l’année dernière à 4,7 % du PIB. Des chiffres qui rangent la France du côté des plus mauvais élèves européens,

Mais quels leviers pour '"au moins 10 milliards d'euros d'économies" pour permettre le redressement des comptes publics de la France d'ici 2027 ?

Pour revenir dans les clous, le gouvernement entend ainsi réduire la dépense publique à 53,5% du PIB en 2027, contre 57,5% en 2022. Il table sur la fin du bouclier énergétique, les gains des réformes comme celles des retraites ou de l'assurance-chômage, le plein-emploi ou encore une croissance de l'économie qu'il anticipe plus dynamique, après un coup de frein en 2023.

Mais aussi l'ouverture d'un chantier pour limiter les arrêts maladies d'ici l'automne, le remboursement des "frais de santé de confort ou de facilité", la fin de dispositif Pinel dans le logement et le recalibrage du dispositif de prêt à taux zéro - deux mesures déjà annoncées par le gouvernement qui doivent permettre des économies globales de plus de deux milliards d’euros à terme, selon Bruno Le Maire.

Autre mesure retenue, la réduction du coût des aides à l'emploi (apprentissage, CPE, ...) dans les départements où le chômage est faible et où il y a des tensions dans certains métiers.

En outre, le ministère a acté la fin des avantages fiscaux sur les énergies fossiles (gazole non routier agricole et non agricole, le transport routier), étalée progressivement sur 4 ans.

"Il est temps de revenir à la normale"

Après les aides massives déployées face aux crises sanitaire et énergétique, "il est temps de revenir à la normale. Mais cela ne veut pas dire l'austérité", a justifié Bruno Le Maire dans Le Journal du Dimanche début juin.

Ceci n’est pas un programme d’austérité a également martelé la Première ministre lors de son discours de clôture des états généraux des finances publiques ce midi, tout en annonçant… exactement le contraire. « Ni hausse d’impôt, ni coup de rabot », a tenu à rappeler Élisabeth Borne, qui a expliqué à plusieurs reprises que l’austérité était « contreproductive ».

Mais entre refus d’augmenter les impôts et tension sociale, avec le pouvoir d’achat au centre des préoccupations face à une inflation élevée, les marges de manœuvre sont étroites, estiment des économistes.

Et l'hypocrisie gouvernementale est à son comble !




Tom Morgan pour DayNewsWorld