EMEUTES EN FRANCE

UN SURSAUT REPUBLICAIN APRES L'ATTAQUE

DU DOMICILE D'UN MAIRE ?

A l’appel de l’Association des maires de France, des rassemblements de soutien au maire de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) ont été prévus après l’agression dont lui et sa famille ont été victimes, devant les mairies. Les sirènes des mairies ont retenti en soutien aux élus victimes de violences.

Les maires de France ont appelé population et élus à se rassembler lundi à midi devant toutes les mairies invoquant "une mobilisation civique" après la violente attaque contre le domicile du maire de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) qui a suscité une vague d'indignation à travers le pays.Toutes les mairies de France feront sonner leurs sirènes à 12h à l'occasion de ces rassemblements.

Une marche solidaire d'élus et une foule dense d'habitants se sont élancées sous les applaudissements lundi de l'hôtel de ville de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), au lendemain de l'attaque à la voiture-bélier contre le domicile du maire.

Un millier d'habitants de la commune (environ 30.000 habitants) ont participé à cette marche circulaire autour de l'hôtel de ville menée par le maire Vincent Jeanbrun (LR).

Acclamé par la foule, l'élu marchant derrière une banderole "Ensemble pour la République !" était encadré en tête de cortège des ténors de son parti, dont le président du Sénat Gérard Larcher, la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse et le patron des Républicains Eric Ciotti.

Début des rassemblements de soutien devant les mairies

La classe politique a condamné unanimement hier l'attaque à la voiture-bélier du domicile de Vincent Jeanbrun, maire de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), en marge d'une nouvelle nuit d'émeutes après la mort du jeune Nahel.

 "Nous ne laisserons rien passer, nous serons aux côtés des maires", a tonné Elisabeth Borne, qui s'est rendue dans la ville pour apporter son soutien à l'édile. Le chef de file LR Eric Ciotti a quant à lui qualifié Jean-Luc Mélenchon de "factieux" pour ne pas avoir appelé au calme et a estimé que l'Insoumis était un "danger pour la République".

En réclamant la justice avant le calme, le leader insoumis pense qu'il peut dompter la colère. "Que ses partenaires aient appelé à l’accalmie, Jean-Luc Mélenchon n’en fait que peu de cas. Force est de constater la paralysie politique et intellectuelle de la gauche qui dénonce les injustices, qui, parfois, soutient les émeutes, mais qui ne semble pas avoir de solution politique à l’exception d’une réforme nécessaire de la police..."

Quant à Macron , son voyage à Marseille dans des cités difficiles n’aura rien changé ni rien apaisé durablement. Il disait pourtant vouloir « transformer la colère en projet » mais les mots sont tombés un peu à plat face à l’étendue des trafics de drogue, et face au déclin des services publics sur le terrain, face à une mère pleurant son fils. La colère s'est muée en émeutes.

Un tribut économique très lourd

Emmanuel Macron a jugé hier que le "pic" des émeutes suivant la mort de Nahel était "passé", tout en restant "très prudent" sur le retour au calme. Le président en a profité pour annoncer une "loi d'urgence" pour accélérer la reconstruction dans les villes touchées par les destructions.

Le Medef a estimé hier à un milliard d'euros les dégâts causés aux entreprises, 300 agences bancaires et 200 commerces ayant été pillés. Côté services publics : 209 locaux de la police nationale ont été brûlés ou dégradés et 150 mairies attaquées depuis mardi dernier.

Le tribut économique est déjà lourd, gardons-nous d’un énième "plan banlieue"

Lorsqu’il finance des actions ciblées, l’argent public peut être utile dans les quartiers. Mais croire qu’on achète la paix et la prospérité à coups de milliards d’euros est une illusion dont il est temps de revenir .

Une France en crise perpétuelle

C’est la France qui, dans son ensemble, est terriblement meurtrie depuis plusieurs jours par des émeutes que l’on dit plus violentes que celles de 2005. Elles vont porter préjudice à la saison touristique et inquiètent sur sa capacité à organiser les JO de 2024.

La France traverse une crise un peu perpétuelle. Selon l'essayiste algérien Boualem Sansal, " elle est entrée dans la zone des tempêtes : les crises se suivent et se ressemblent, dans tous les domaines ou presque ". Après la crise terroriste, celle des gilets jaunes, et les dérapages lors des manifestations contre la réforme des retraites, il ne manquait plus que ce réveil des banlieues pour montrer à quel point l’État est impuissant."

Et de continuer : " La France est un État faible et des émeutiers à l’Algérie en passant par les islamistes, beaucoup l’ont compris et agissent en conséquence"

Qui reprendra en main la situation, dans les prochains jours. Les forces de l’ordre, déployées en nombre, ou les trafiquants de drogue, dont les émeutes perturbent le business ?




Jaimie Potts pour DayNewsWorld