CHEMSEX OU LE DUO FATAL SEXE ET DROGUE

Au lendemain de l'accident de Pierre Palmade, le procureur du tribunal judiciaire de Melun révèle que les analyses toxicologiques ont mis en évidence que l'humoriste conduisait sous l'emprise de la cocaïne. Très vite, la presse évoque aussi la piste du chemsex .

Chemsex ?

Cette contraction des termes anglophones chemicals (produits chimiques) et sex désigne l'usage de stupéfiants dans le cadre de pratiques sexuelles.

Apparues en Angleterre au milieu des années 2000, les pratiques sexuelles sous l’emprise de stupéfiants se développent dangereusement

Elles se sont répandues tout d'abord dans la communauté gay avant de séduire des groupes non homosexuels, notamment les jeunes hétéros.

Initialement très urbain, il s'est diffusé en milieu rural ou au sein de populations plutôt jeunes. L'épidémie de Covid-19 et ses confinements successifs ont fait émerger un chemsex solitaire, avec des consommations de substances lors de séances de visionnage de films pornographiques.

Le plus souvent, les drogues utilisées sont les cathinones de synthèse (dont la 3-MMC et la 4-MEC), le GHB et les cristaux de métamphétamine ainsi que, dans une moindre mesure, la cocaïne, la MDMA ou encore la kétamine.

La pratique s’accompagne également de l’utilisation de poppers ou d’autres substances désinhibantes qui influencent la libido et l’endurance, comme l’alcool.

Quel est l'effet recherché ?

"La performance sexuelle, avant tout. Le recours aux drogues, dans ce cadre-là, vise d'abord à augmenter le temps de jouissance. Ces drogues augmentent le temps coïtal, majorent le plaisir, amplifient le désir, mais aussi le nombre de rapports et le temps complet de la pratique sexuelle.

Ce sont en général des marathons de plusieurs heures, parfois plusieurs jours, et la plupart du temps en groupe", selon le Pr Amine Benyamina, chef du service de psychiatrie et d’addictologie de l’Hôpital Paul-Brousse (AP-HP) membre de sa famille est décédé dans un chemsex"

Quels sont les dangers du Chemsex ?

La mort ?

Le chemsex est une pratique dangereuse qui amène les usagers à consommer toujours plus de drogues de manière irrésistible (craving).

La consommation de kétamine est associée à des troubles de l'humeur, des hallucinations et des états de panique.

La cocaïne, la méthamphétamine et les cathinones entraînent des risques cardiovasculaires, cardiorespiratoires, des crises de panique, des pensées suicidaires.

Le GHB/GBL peuvent provoquer une perte de connaissance. De manière générale, ces cocktails de drogues peuvent conduire à des overdoses, des intoxications et des comas.Voire la mort.

Du fait de leur désinhibition, les adeptes du chemsex ne prennent pas les précautions nécessaires pour se protéger (partage de seringues, oubli de préservatifs). Résultat, les IST et autres contaminations par le VIH, les hépatites B et C et la syphilis sont en nette recrudescence.

Enfin, le chemsex est associé à une augmentation des agressions sexuelles et des viols puisque la notion de consentement sexuel ne peut être toujours clairement établie.

Selon un rapport rendu en 2022 au Ministère des Solidarités et de la Santé par le Pr Amine Benyamina, la pratique du Chemsex pourrait concerner environ 20% des hommes ayant des rapports avec des hommes, soit potentiellement 100.000 à 200.000 personnes en France.

Une méta-analyse parue en 2019 estime que cette prévalence se situerait entre 3 à 29 % aux États-Unis et en Europe.

Dès lors que l'accoutumance au chemsex est avérée, il est nécessaire de consulter un professionnel de santé de confiance.

Les CSAPA (Centres de Soin, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie) regroupent des addictologues, médecins, infirmiers qui connaissent parfaitement le sujet.

Devant l’augmentation des, l’association AIDES a mis en place un numéro d’appel d’urgence

(01 77 93 97 77), une ligne SMS via l’application WhatsApp (07 62 93 22 29) et un groupe de discussion privé sur Facebook.


Abby Shelcore pour DayNewsWorld