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38°C EN SIBERIE

UN RECORD DE CHALEUR INQUIETANT

La station de Verkhoyansk, au nord de la Sibérie orientale, a enregistré une température de 38 °C samedi 20 juin 2020, soit la valeur la plus élevée jamais observée au-delà du cercle polaire. Si le chiffre est confirmé, il battrait ainsi le précédent record de 37,3 °C du 25 juillet 1988 à cette même station. Du jamais vu en juin dans cette station météo connue pour être la plus froide de l’hémisphère nord où il n'est pas rare que le thermomètre y descende à -45 °C en hiver et la température annuelle moyenne culmine à -14,5 °C.

Des records de chaleur sur la durée

Plus que le record en lui-même, c'est la durée de la vague de chaleur qui est totalement inhabituelle. Après un hiver déjà largement au-dessus de la normale, la Sibérie a déjà enregistré son mois de mai le plus chaud avec des températures dépassant la normale de plus de 10 °C à certains endroits. Le 23 mai, la ville de Khatanga, encore plus au nord du cercle polaire, a enregistré une température de 25,4 °C, contre une température normale à cette date de... 0 °C.« L’hiver 2019-2020 a été le plus chaud en Sibérie depuis le début des relevés, il y a 130 ans, avec des températures moyennes jusqu’à 6°C au-dessus des normales saisonnières », rappelait début juin Marina Makarova, météorologue en chef de Guidrometsentr, l’agence météo russe. « Le printemps est aussi arrivé nettement plus tôt, en avril, avec des températures dépassant facilement (parfois) les 30°C », poursuivait-elle.

« Un dôme d’air chaud » bloqué sur la région

Comment l’expliquer ? D’abord par un phénomène météorologique. Depuis plusieurs jours et très certainement pour ceux à venir encore, une zone de hautes pressions s’est installée sur cette partie de la Sibérie pour ne plus en bouger, « dôme d’air chaud » constitué « d’anticyclones très puissants, avec beaucoup d’airs chauds en altitude et dans les basses couches ».Des anticyclones bloquants de ce type, il y en a toujours eu par le passé , mais ce qui change aujourd’hui c'est la masse d’air qu’ils charrient, qui est plus chaude qu’auparavant.

La crainte des « feux zombies »

Dans ce contexte, la crainte des feux de forêt ressurgit, la chaleur ayant certainement ravivé des feux « zombies », ces feux de toundra restés dormant dans le sol depuis les catastrophiques incendies ayant embrasé la région l'an passé, et qui pourraient se réactiver. Quelque 275.000 hectares auraient déjà brûlé en Yakoutie, selon l'agence gouvernementale de suivi des incendies. Une hypothèse qu’il reste encore à vérifier sur le terrain. Si elle se confirmait, la crainte serait alors d’avoir un nouvel été dramatique dans la région.

La probabilité de récurrence de ce genre d’événements extrêmes augmente avec le réchauffement climatique, deux fois plus important que la moyenne globale, auquel l’Arctique est particulièrement exposé .




Alyson Braxton pour DayNewsWorld