AFFAIRE BENALLA OU SAUVER LE PRESIDENT MACRON A L 'ELYSEE

Ismaël Emelien est le conseiller spécial du Président Macron. Il a été auditionné par l’Inspection générale de la police nationale( IGPN )le 16 janvier.

Ce dernier a reconnu avoir demandé à un salarié de LREM de diffuser une vidéo pour « défendre » l’Élysée et le président de la République dans l'affaire Benalla.

La contre-offensive de l’affaire Benalla est venue de l’Élysée, depuis le bureau de l’un des plus proches collaborateurs d’Emmanuel Macron : Ismaël Emelien.

Ce témoignage, désormais couché sur procès-verbal, précise les conditions dans lesquelles des images de vidéosurveillance, provenant de la préfecture de police de Paris, ont été diffusées, le 19 juillet dernier, via un compte Twitter pro Macron, utilisé par LREM mais de manière non officielle.

Cette séquence était censée atténuer la responsabilité d’Alexandre Benalla accusé d’avoir molesté un couple, en marge des violences du 1er mai 2018. On y voit, en effet, les deux jeunes gens jeter des projectiles contre des CRS.

Emelien confirme bien avoir organisé cette riposte médiatique mais il assure avoir ignoré à l’époque la provenance de ces images obtenues par Benalla, et déposées à son bureau de l’Elysée, le 19 au matin.

Elles pouvaient provenir, selon lui, d’une vidéo trouvée sur Internet, d’images de webcams touristiques ou de vidéoprotection privée.

Il s'agissait avant tout d'«assurer la défense du président de la République ».

La seule idée qu'ait eu en tête le conseiller c’était de dédouaner Emmanuel Macron.

« Il ne s’agissait pas, dit-il, d’assurer la défense personnelle de M. Benalla, mais celle de l’Élysée et du président de la République qui étaient pris à partie dans cette crise. ».

Toujours selon son témoignage, le conseiller adresse la séquence à Pierre Le Texier, chargé de la riposte numérique pour LREM, l’un de ses relais au sein du parti qui poste la vidéo sur le compte @Frenchpolitic.

Toujours selon les propos du conseiller spécial. « En fin d’après-midi, je suis alerté par le service de presse de l’Élysée sur le fait que des journalistes nous interrogent au sujet d’une vidéo qui aurait été volée en lien avec Benalla. Je suis pris d’un doute et je demande à M. Le Texier de retirer la publication », témoigne Emelien lors de son audition.

Selon son récit, ce n’est qu’à ce moment-là qu’il prend conscience de l’origine de ces images et du caractère illégal de leur diffusion. La vidéo est alors transmise par l’Élysée au procureur de la République. Et une procédure de licenciement engagée contre Alexandre Benalla.

Mais Ismaël Emelien est le spécialiste de la stratégie numérique. Alors pouvait-il ignorer que ces images avaient été filmées par la police ?

C'est la réponse à cette question qui déterminera si on peut lui reprocher l’infraction de « recel de détournement d’images issues d’un système de vidéoprotection et recel de ’images issues d’un système de vidéoprotection et recel de violation du secret professionnel » .

Un jeu de dupes.


Garett Skyport pour DayNewsWorld