VERS UNE NOUVELLE GUERRE

ENTRE LA RUSSIE ET L'UKRAINE ?

La mer d’Azov, bordée à la fois par l’Ukraine et la Russie et fermée par le détroit de Kertch  est le théâtre de vives tensions depuis cinq jours entre l'Ukraine et la Russie. Dimanche 25 novembre la Russie a ouvert le feu et intercepté trois navires ukrainiens, faisant prisonniers leurs équipages, près de la péninsule de Crimée.

Pour Moscou ces navires sont entrés de manière illégale dans les eaux russes, ce que Kiev réfute invoquant un traité de 2003 russo-ukrainien sur la navigation dans la région.

Deux ports ukrainiens sur la mer d'Azov, Berdiansk et Marioupol, sont sous blocus russe, les navires ne pouvant ni en sortir ni y entrer, a déclaré le ministre ukrainien des Infrastructures, Volodimir Omelian, quatre jours après l'incident naval de dimanche dans le détroit de Kertch.

Il est interdit à pas moins de trente cinq navires d'opérer selon leurs souhaits. Seuls les bateaux à destination des ports russes de la mer d'Azov sont autorisés à passer le détroit de Kertch, selon le ministre sur Facebook.

« L'objectif est simple - en imposant un blocus aux ports ukrainiens de la mer d'Azov, la Russie espère que les Ukrainiens quitteront leur propre territoire - un territoire qui est nôtre en vertu de tout le droit international afférent », a-t-il dit.

Le détroit de Kertch reliant la mer d'Azov et la mer Noire se trouve de fait actuellement sous contrôle de la Russie qui en mai dernier a inauguré un pont de 18 km de long reliant son territoire à la péninsule de Crimée, annexée en mars 2014 par Moscou.

On assiste donc à une escalade de la tension entre les deux pays. La loi martiale a été instaurée pour trente jours par le président ukrainien, Petro Porochenko,qui, craignant une invasion terrestre, a demandé à l'Otan, notamment à l'Allemagne, de dépêcher des navires en mer d'Azov pour soutenir Kiev dans son bras de fer avec Moscou. Moscou, de son côté, accuse son voisin de mettre de l'huile sur le feu.

Les Européens, peu enclins à une intervention, tentent de faire retomber la pression. Angela Merkel a ainsi exhorté jeudi les Ukrainiens à rester « avisés » et « raisonnables » et balayé toute confrontation militaire. « Il ne peut y avoir de solution militaire à ces confrontations », a insisté la chancelière allemande.

« La France et l’Allemagne sont prêts à œuvrer à une solution dans le cadre du format Normandie avec la Russie et l’Ukraine même si les résultats sont restés jusqu’à présents très, très modestes », a ajouté la chancelière allemande.

Pas question non plus d'un renforcement des sanctions économiques contre la Russie. Enfin l'Otan signalant que la présence de ses navires en mer Noire a été conséquente cette année, à savoir 120 jours en mer Noire contre 80 l'an passé, n'envisage aucune autre action pour le moment.

Au G20 qui a ouvert ce vendredi à Buenos Aires, en Argentine, le sujet devait être abordé même si aucune rencontre officielle entre Poutine et Donald Trump n'est prévue , ce dernier l'ayant annulée pour des raisons de politique intérieure.

La crise en Ukraine se joue comme un test de la solidarité des Européens.

Garett Skyport pour DayNewsWorld