DE LA MEDECINE REGENERATRICE

UNE PROTEINE ANTIVIEILLISSEMENT

Des scientifiques de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) découvrent une protéine anti-vieillissement capable de lutter contre le vieillissement musculaire.

Une hormone qui régénère les muscles des seniors

Des scientifiques de l’Inserm à Toulouse ont identifié une protéine capable de jouer un rôle déterminant dans la lutte contre le vieillissement. Son nom ? L’apeline.

Elle est connue depuis 1998, et est sécrétée lors de l’effort physique.Cette hormone sécrétée par le muscle permet d’améliorer la qualité musculaire. «  Dès l’âge de 30 ans, tout humain perd 1% de sa capacité musculaire », rappelle Philippe Valet, professeur de physiologie, codirecteur avec Cédric Dray d’une équipe à l’Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires à Toulouse (Inserm, université, CHU).

Véritable allié-jeunesse, l’apeline pourrait maintenir voire restaurer les capacités musculaires. Toutefois sa production diminue avec l’âge.Et l'on comprend mieux alors pourquoi les muscles des personnes âgées ont du mal à se régénérer. Caractérisée par une dégénérescence musculaire, la sarcopénie touche un senior sur trois

On pourrait peut-être dans les années à venir remédier à ce phénomène.

L’équipe de scientifiques de l’Inserm s’intéressent de près à la question depuis 2012.

En effet ils ont administré de l’apeline à des souris de deux ans (l’équivalent de 80 ans chez l’homme).Et les conclusions de leurs analyses sont des plus intéressantes : les rongeurs voient leurs aptitudes musculaires s’améliorer « significativement » ainsi que la régénérescence de leurs fibres Aucun doute : cette protéine stimule à la fois le métabolisme cellulaire dans le muscle et la régénération des myofibres à partir des cellules-souches.

Bien entendu l'équipe de l’université Paul-Sabatier de Toulouse ne compte pas en rester là et envisage pour l'avenir des essais cliniques.

Pour que les personnes âgées puissent rapidement bénéficier des bienfaits de l’apeline, les premiers essais cliniques sur la molécule seront menés par le Gérontopôle de Toulouse à partir de 2019.

« Ces travaux permettent d’envisager l’apeline à la fois comme un outil de diagnostic précoce de la sarcopénie et comme un traitement prometteur pour lutter contre la perte de fonction liée à l’âge », explique Philippe Valet, codirecteur de l’étude et professeur à l’université Paul-Sabatier de Toulouse.

. "L’apeline pourrait être utilisée à des fins thérapeutiques, puisque les résultats de l’étude chez la souris montrent qu’un traitement par cette hormone que l’âge progresse, la production d’apeline en réponse à l’exercice diminue. Un constat qui varie toutefois selon les personnes, certaines voyant leurs capacités diminuer plus ou moins vite que la moyenne.

Face à ce phénomène naturel appelé sarcopénie, médecins et gériatres recommandent de faire des exercices musculaires quotidiens, à commencer par marcher. Mais dans les années 1990, des chercheurs japonais ont découvert chez le rat une hormone, l’apeline, qui, sécrétée par le muscle lui-même, contribue fortement à améliorer la force musculaire.

"Cette hormone, produite sur place par les cellules du muscle, empêche la fonte musculaire et régénère en permanence les fibres musculaires", explique Philippe Valet. Afin d’étudier son rôle exact, les chercheurs ont administré de l’apeline à des souris âgées. Ils ont effectivement observé une amélioration de leurs capacités musculaires ainsi qu’un retour à la normale de leurs myofibres.

Cette amélioration est due à la capacité de l’apeline à stimuler à la fois le métabolisme cellulaire dans le muscle et la régénération des myofibres à partir des cellules souches adultes. De l'espoir pour la médecine régénératrice!

Carl Delsey pour DayNewsWorld