FACEBOOK RENFORCE SA LUTTE CONTRE

LA DIFFUSION DE FAUSSES INFORMATIONS.

« En temps normal, nous garderions pour nous les détails de nos projets en cours de développement, mais vu l’importance de cette question et l’intérêt qu’elle suscite, je veux exposer les grandes lignes de nos travaux actuels », expliquait ainsi Mark Zuckerberg, le CEO de Facebook, sur sa propre page.

Après avoir nié le problème des informations mensongères, Mark Zuckerberg s’y attaque enfin. Shutterstock

Peu enclin concéder que la plateforme a pu jouer un rôle, même minime, dans l’élection américaine, Facebook change de discours depuis quelques semaines maintenant.C'est que la polémique est devenue importante et planétaire et pousse donc le réseau social à donner des gages sérieux.

Quels sont les organes de presse partenaires et signataires du code de principe international des vérificateurs des faits ?, nous retrouvons ABC News, l’agence AP, Snopes, The Washington Post Fack Checker et d’autres médias internationaux comme Africa Check (Afrique du Sud, Sénégal et Kenya), Chequeado (Argentine), El Objectivo La Sexta (Espagne) ou encore Observador (Portugal), mais aucun titre de presse français pour l’instant n'y figure.

Facebook fait partie, au même titre que l'AFP, de l'organisation First Draft, créée en septembre 2015, qui vise à améliorer la qualité de l'information diffusée sur internet et ambitionne notamment de créer une plateforme collaborative de vérification.

Signalement facilité et fact checking.

Facebook a ENFIN dévoilé des mesures pour s’attaquer à la propagation de fausses informations sur le réseau social aux 1,6 milliard de membres, notamment en s’attaquant, avec Google, aux portefeuilles des sites de fake news ;

Facebook détaille ces nouveaux outils tout en se refusant d’être un « arbitre de la vérité ».

Ne voulant pas devenir elle-même « arbitre de la vérité », la firme place ses membres au cœur du dispositif.

C'est ainsi que Facebook va simplifier le signalement des fausses actualités : il suffira pour cela de cliquer sur le coin supérieur droit d’un article litigieux et cocher : « C’est une fausse actualité ».

La société a aussi annoncé de nouvelles mesures pour mieux détecter les contenus trompeurs, qui comprennent également le spam et le « clickbait ». Elle rajoute qui plus est un critère assez subtil : Facebook va analyser le taux de partage d’un article après sa lecture pour détecter d’éventuels spams ou clickbait. Si l’article est moins partagé après sa lecture, cela signifie peut-être que son contenu n’était pas pertinent et induit les lecteurs en erreur.

Elle fera également plus attention à la similarité des noms de domaine - au moment de l'élection américaine, les pages s'inspirant d'un nom de média reconnu se sont multipliées, comme le « Denver Guardian », au lieu du « Denver Post », ou le « Baltimore Gazette » au lieu du « Baltimore City Paper ».

Ensuite, des organismes de presse spécialisés dans le fact checking. étudieront ces signalements . Ceux-ci pourront confirmer la véracité d’une information ou rédiger un article rétablissant l’exactitude des faits.

« De nombreuses autres organisations vont nous rejoindre au fur et à mesure », assure John Hegeman, vice-président en charge du fil d’actualité (news feed).

 

Car des informations fausses et fantasques portant atteintes gravement à des personnalité circulent en toute impunité !

Dans le cadre de l’élection US aurait pu être expliquer que le pape n’avait nullement apporté son soutien au candidat républicain ou qu 'il etait archi faux que Hillary Clinton trempait dans un réseau pédophile utilisant une pizzeria comme couverture, comme le site Snope (en lien) a pu le faire pendant plusieurs semaines ! Le débat avait pris en effet un tour dramatique début décembre lorsqu'un homme a fait feu dans une pizzeria de Washington qu'il soupçonnait, sur la base de fausses informations, d'abriter un réseau pédophile impliquant notamment Hillary Clinton...

Si ces organes de presse identifient une fausse actualité, elle sera accompagnée d’un avertissement signalant que son contenu est « contesté » et d’un lien renvoyant vers le site du fact checker expliquant pourquoi.

 

Par ailleurs, les contenus signalés devraient apparaître plus bas dans le fil d’actualité et ne pourront pas intégrer de publicité ou être promu de quelque manière que ce soit.

 

En cas de signalement, Facebook s'appuiera également sur "d'autres signaux", dont il ne précise pas la nature, pour soumettre, le cas échéant, l'article ou le message à des sites reconnus pour leur travail de vérification de l'information.

 

Il choisira dans la liste établie par l'institut indépendant Poynter un ou plusieurs des 43 sites répertoriés, dont aucun Français.

 

Si la vérification révèle que l'article contient des informations erronées, il sera alors assorti d'un triangle contenant un point d'exclamation, souvent utilisé en signalisation routière pour indiquer un danger, et de la mention "contesté par des vérificateurs indépendants".Adam Mosseri précise qu'il sera toujours possible de partager ces articles, mais la mention apparaîtra à chaque fois.

 

"Cette mise à jour n'est qu'une étape et il y en aura d'autres", a commenté le PDG de Facebook Mark Zuckerberg dans un message sur sa page.

 

L'ensemble de ces mesures reste cependant modeste face à l'ampleur du problème. Le site n'a pas décidé pour le moment de passer des partenariats avec des médias reconnus, ou d'embaucher des éditeurs pour faire une sélection de contenus, comme son concurrent Snapchat. "Nous devons combattre la propagation des fausses nouvelles tout en continuant à donner aux utilisateurs une voix pour s'exprimer. Nous nous attaquons au pire du pire du contenu, pas aux opinions ou à tout ce qui relève d'une zone grise", explique John Hegeman.

 

Mais l'on peut déplorer à juste titre que les fausses informations ne seront pas supprimées, et simplement marquées comme telles, avec tous les risques de remise en cause des médias pratiquant ces vérifications, que cela pourrait entraîner...

Gageons que les moyens de mise en œuvre s'intensifieront avec une réflexion plus approfondie !

Paul Emison  pour DayNewsWorld.